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GORÉE MEETING 14 / 17 NOVEMBRE 2017 VERSION FRANÇAISE

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GORÉE MEETING14 / 17 NOVEMBRE 2017

V E R S I O N F R A N Ç A I S E

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SOMMAIRE

I N T R O D U C T I O N

P R O G R A M M E

D A Y 1 L E P R O G R A M M E S M I L OP R E S E N T A T I O N D E S Î L E S S I G N A T U R E D U C O N T R A T D E C O O P É R A T I O N A T E L I E R G O U V E R N A N C ET A B L E R O N D E 1 / P A R T E N A R I A T S L O C A U X T A B L E R O N D E 2 / L E S L I E N S Î L E - C O N T I N E N TT A B L E R O N D E 3 / L E S L I E N S Î L E - C O N T I N E N TT A B L E R O N D E 4 / P A R T E N A R I A T S I N T E R N A T I O N A U X

D A Y 2 L ' O N G S M A L L I S L A N D S O R G A N I S A T I O N

D A Y 3 A T E L I E R C O N S T R U C T I O N D ’U N E Î L E D U R A B L E G R O U P E 1 / S A O S M I L OG R O U P E 2 / K Y R A N I SG R O U P E 3 / M A N G R O O V E I S L A N D

C O N C L U S I O N

5

7

8 1 01 41 61 82 02 22 42 6

2 83 0

3 43 53 63 84 0 4 4

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S M I L O G O R É E M E E T I N G / A C T E S - V E R S I O N F R A N Ç A I S E 5

Alors que l’île de Porquerolles a vu émerger l’idée ambitieuse d’une Initiative Îles Durables (Oct. 2015, France) et que la Ville de Marseille a accueilli autour de son célèbre vieux port un atelier technique réunissant des acteurs de tous horizons pour la première phase de construction de ce projet (Fev. 2017), c’est dans l’île de Gorée, dont la renommée traverse l’histoire, que s’est déroulée la dernière grande rencontre pour la consolidation du programme SMILO, qui vise à accompagner les petites îles vers le développement durable.

Cet événement s’impose comme une étape structurante et décisive dans la phase de développement 2017-2021.

Gorée (Dakar, Sénégal) a vu converger les partici-pants de cette rencontre du 15 au 17 novembre 2017. L’évènement, soutenu par le Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM), était co-organisé par l’ONG Small Islands Organisation (SMILO), le Conservatoire du littoral via sa Délégation Europe et International, et la commune de Gorée.

A cette occasion, les représentants de 15 petites îles partenaires de SMILO (Afrique de l’Ouest, Océan Indien, Méditerranée) ont échangé sur les nombreuses thématiques qui touchent leurs territoires et précisé leur implication dans le programme : enjeux environnementaux, bonnes pratiques, avancements des démarches en vue de l’obtention du label, échanges d’expériences, mutualisation des connaissances et des réseaux d’expertises…

Plus qu’un simple « point d’étape », cette ren-contre a aussi formalisé la structuration de l’ONG porteuse du programme, avec l’organisation de la première Assemblée générale de Small Islands Organisation, qui a déterminé la composition de son Conseil d’Administration et de son Bureau.

Durant 3 jours complets de conférence, les participants ont pu découvrir l’île de Gorée, dont la notoriété dépasse largement les frontières du Sénégal. Une petite île, dont le choix s’est naturellement imposé pour l’organisation de cette importante rencontre. Un lieu de rendez-vous idéal : Commune de plein exercice, Gorée est engagée depuis une dizaine d’années, à l’initiative de son Maire et de son équipe municipale, dans une politique volontariste de protection de l’environnement et de développement durable (notamment démarche ISO 140001, système de management environnemental, gestion des déchets, information et sensibilisation de public).

Un site pilote à juste titre, puisque les questions de planification, d’aménagement et d’investisse-ments rencontrées par les acteurs goréens font facilement écho aux problématiques rencon-trées par de nombreuses autres îles membres du réseau SMILO.

Très proche du continent, l’île de Gorée et ses acteurs ont notamment pu échanger sur la thématique du lien île/continent avec d’autres insulaires directement concernées par ce sujet.

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S M I L O G O R É E M E E T I N G / A C T E S - V E R S I O N F R A N Ç A I S E 7

MATINÉE

DISCOURS D’OUVERTURE

LE LABEL SMILO / PRÉSENTATION

PRESENTATION DES ÎLES Ibo, Bolama, Emerald Sea, Sazani, Levant, Eigg, Kerkennah, Sainte Marguerite, Zlarin, Santa Luzia, Port-Cros, Porquerolles, Pangatalan, Sifnos, Principe, Orango, Gorée

SIGNATURE DU CONTRAT DE COOPÉRATION AVEC L’ÎLE DE GORÉE

APRÈS-MIDI GOUVERNANCE SUR LES ÎLES : DU LOCAL À L’INTERNATIONAL

TABLE RONDE 1: PARTENARIATS LOCAUX

Thomas PAVY - Fondation SULUBAAI

La création d’une aire protégée par un privé sur l’île de Pangatalan

Christophe CHEVALLIER - CESC

L’articulation entre la partie civile, la partie militaire, le Parc national sur l’île du Levant

Emmanuel DIAS - IBAP

La gestion concertée entre le Parc national et l’hôtel d’Orango

Maud BOISSAC - Ville de Cannes

Les partenariats locaux sur l’île de Sainte Marguerite

TABLE RONDE 2LES LIENS ÎLE / CONTINENT

Silvana MONTEIRO / Tommy MELOLa mise en place du comité insulaire à Santa Luzia

Tatienne BE - Région Diana

L’office du tourisme, gestionnaire des îles de la Mer d’Emeraude

Haitham KHEBOUR - Jeunes Sciences Kerkennah Multipartenariat sur l’île de Kerkennah pour la préservation de la pêche traditionnelle

Manuel Raimundo LOPES - ONG Pro Bolama

La mise en place d’un comité insulaire sur l’île de Bolama

TABLE RONDE 3LES LIENS ÎLE / CONTINENT

Iolanda ALMEIDA - Direcção Provincial da Cultura e Turismo de Cabo Delgado

Le tourisme sur l’île d’Ibo, source de partenariats

Apostolos DIMOPOULOS - Sifnos green cooperative

Le montage du projet 100% énergies renouve-lables sur l’île de Sifnos

Claire MIGNET - Parc national de Port-Cros

La concertation dans une perspective d’action dans le cadre de la mise en place de la charte du Parc national de Port-Cros

Augustin SENGHOR - Ville de Gorée

L’île de Gorée, une commune de plein exercice

TABLE RONDE 4LES PARTENARIATS À L’INTERNATIONAL

Antonio DE ABREU - Principe Trust

Un partenariat avec l’UNESCO pour le projet « Water&recycle »

Vjeran FILIPPI - LAG5

Le LAG 5, un groupe d’action local pour la mise en œuvre de l’approche LEADER sur les îles Croates.

Camille DRESSLER - ESIN

European Small Islands Network & Smart Initiative

Constance CORBIER-BARTHAUX - FFEM

L’exemple du FFEM, mécanisme financier au service des territoires à préserver

Mathieu THÉVENET - Initiative PIM

L’initiative PIM : du bénévolat pour la protection des îles Méditerranéennes

DINER ET CONCERT

DAY 1 - MERCREDI 15 NOVEMBRE 2017

MATINÉE

L’ASSOCIATION SMILO : GOUVERNANCE ET FONCTIONNEMENT

ADHÉSION DES MEMBRES

VISITE DE L’ÎLE DE GORÉE

APRÈS-MIDI

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ASSOCIATION

TEMPS DE DISCUSSION ÎLE / FACILITATEURS

CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ONG

SOIRÉE CULTURELLE

DAY 2 - JEUDI 16 NOVEMBRE 2017

MATINÉE

ATELIER « CONSTRUCTION D’UNE ÎLE DURABLE » Présentation des règles

GROUPE 1 : TRAVAIL EN GROUPE Ibo / Santa Luzia / Bolama / Orango / Principe

GROUPE 2 : TRAVAIL EN GROUPE Gorée / Kerkennah / Mer d’Emeraude / Sainte Marguerite / Levant

GROUPE 3 : TRAVAIL EN GROUPEPangatalan / Porquerolles / Sifnos / Eigg / Zlarin

RESTITUTION ATELIER

APRÈS-MIDI

CONCLUSIONS DE L’ÉVÉNEMENT

DAY 3 - VENDREDI 17 NOVEMBRE 2017

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La première journée de la rencontre a été dédiée à la présentation et l’état d’avancement du programme SMILO, ainsi qu’à l’implication de ses partenaires.

La fin de matinée s’est achevée par la présen-tation des îles et le début des échanges, sous format tables rondes, autour de l’enjeu essentiel de la Gouvernance. Les échanges se sont poursuivis jusqu’à la fin de la première journée.

DISCOURS D’OUVERTURE

Augustin SENGHORMaire de Gorée

Cheikh FOFANADirecteur adjoint Direction de l’environnement et des établissements classés

Dr Henry Mathieu LOPremier Conseiller Technique et représentant du Ministre de l’Environnement et du Développement Durable

Fabrice BERNARDDélégué Europe International du Conservatoire du littoral

Maxime PRODROMIDÈSPrésident de SMILO

VOIR LE FILM PETITES ÎLES, PIONNIÈRES DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

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Fort de près de quarante années d’expérience de coopération internationale, et suite au succès de l’Initiative PIM pour les Petites Îles de Méditerranée, le Conservatoire du littoral a développé, en 2013, l’Initiative Îles Durables, qui vise à promouvoir un réseau international d’îles engagées pour un développement durable, par le biais d’un label reconnaissant des méthodes de gestion respectueuses et efficaces sur des thématiques bien identifiées. Une démarche qui se concrétise par la création du programme SMILO et de l’ONG éponyme, qui le portera désormais dans une dimension plus internationale et autonome.

L’association Small Islands Organisation a été créée le 07 décembre 2016. Le Conservatoire du littoral, qui l’a appuyée dans son émergence et demeurant à ce jour son partenaire principal, vise à l’accompagner vers une autonomie de fonctionnement qui lui permettra d’assurer pleinement son développement international.

Après trois années de phase pilote et de montage de projets, rendus possibles grâce à l’appui des bailleurs et mécènes impliqués dans la démarche, le label « îles durables » - ou label SMILO est prêt à être mis en place avec des sites partenaires (identifiés comme « Site Pilotes », localisés en Afrique de l’Ouest, Méditerranée et Océan Indien) jusqu’à 2021. L’extension géographique du programme SMILO est prévue à l’horizon 2021.

Le programme SMILO est soutenu par des partenaires techniques et financiers : le Conservatoire du littoral, le Fonds Français pour l’Environnement Mondial, l’Agence de l’eau, la Ville de Marseille, l’Europe à travers le programme Interreg Marittimo, et le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire français. Plusieurs autres organisations sont des supports importants à sa mise en œuvre, par la mutualisation de réseaux, le partage d’objectifs communs ou

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encore une contribution importante en termes de communication des messages : l’Initiative PIM pour Petites Iles de Méditerranée (PIM), l’UNESCO, le Global Islands Partnership (GLISPA), la Commission de l’Océan Indien (COI), le Centre d’Activités Régional Programme d’Actions Prioritaires (CAR PAP) du Plan d’Action pour la Méditerranée du Programme des Nations Unies pour l’Environnement.

Fin 2017, 30 îles (<150 km², sans pont clairement détachées du continent à marée basse, habitées ou non, protégées ou non, de toutes les mers) font partie du réseau du programme SMILO. Parmi elles, 18 sites pilotes sont soutenus dans leur démarche de labellisation sur la période 2017-2021.

Le FFEM apporte son soutien aux îles de : Kerkennah (Tunisie), Santa Luzia (Cap vert), Bolama et Orango (Guinée-Bissau), Gorée (Sénégal), Príncipe (archipel de São Tome et Príncipe), Ibo (Mozambique), Mer d’Emeraude (Madagascar), ainsi qu’à la globalité du programme. L’Europe, via le programme Interreg Maritimo et le projet ISOS (Isole Sostenibili) soutient les îles de : Tavolara (Sardaigne), Capraia (Archipel Toscan), Palmaria (Italie), Lavezzi (Corse), Port-Cros, Porquerolles, le Levant et Sainte Marguerite (France). Ces deux dernières bénéficient également du soutien du Ministère de la transition écologique et solidaire français. Les îles du Frioul (France), de Pangatalan (Philippines) et de Zlarin (Croatie) sont soutenues dans leur objectif d’obtention du label SMILO par l’Agence de l’Eau RMC et la Ville de Marseille.

Les douze autres îles font partie du réseau SMILO et bénéficient d’ores-et-déjà des échanges d’expériences générés par ces nouvelles connexions insulaires. Elles participent aux ateliers techniques SMILO et sont les prochaines candidates à la labellisation. Un échantillon d’îles variées, avec parfois des liens culturels, historiques

et géographiques au niveau sous-régional (en Afrique de l’Ouest par exemple), mais toujours animées par une volonté commune de coopérer pour une meilleure gestion des ressources.

Le programme SMILO souhaite accompagner les petites îles vers un développement durable selon des orientations stratégiques (la gouvernance et l’articulation des savoirs, la planification et l’aménagement du territoire, les financements innovants) et thématiques (l’eau, l’énergie, les déchets, les écosystèmes terrestres et marins, le paysage).

Ces orientations sont détaillées dans le document « Orientations stratégiques et thématiques ».

CONSULTEZ LE DOCUMENT PRINCIPES STRATÉGIQUES

ET THÉMATIQUES EN CLIQUANT ICI

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Le label SMILO est une reconnaissance des territoires insulaires impliqués dans un processus d’amélioration continue. S’engager dans celui-ci comprend plusieurs étapes :

Mise en place d’un Comité insulaire, représentatif de toutes les parties prenantes du territoire

Adhésion à la philosophie SMILO et l’engagement dans le processus de labellisation

Elaboration d’un diagnostic de territoire et défi-nition des enjeux et objectifs prioritaires de l’île

Evaluation intermédiaire permettant de recon-naître les efforts déjà fournis par l’île ainsi que son engagement dans la démarche

Mise en œuvre d’opérations qui contribuent à l’atteinte des objectifs prioritaires

Evaluation finale permettant d’obtenir le label

Maintien des efforts pour améliorer la durabilité du territoire et conserver le label.

Tout au long de ce processus, l’île candidate dispose de plusieurs outils :

Un appui technique et stratégique via la mise à disposition d’experts/facilitateurs, de fiches de bonnes pratiques, la participation à des ateliers techniques et des rencontres inter-îles

Lorsqu’elles sont éligibles (critères variant selon les projets), accès au fonds pour les îles, afin de financer des opérations permettant l’atteinte d’objectifs prioritaires

Le réseau des îles est animé par trois principaux dispositifs :

Diffusion des bonnes pratiques via des fiches techniques disponibles sur le site web SMILO ;

Evénement annuel Celebrate Islands (autour du 22 mai) pour organiser des initiatives locales de sensibilisation grand public ;

Organisation d’ateliers thématiques : en janvier, un atelier sur les déchets aura lieu à Bonifacio (Corse), en mai, un atelier « zéro impact » aura lieu à Tavolara (Sardaigne).

La boîte à outil de communication SMILO se compose :

D’un site web: www.smilo-program.orgcomprenant l’ensemble des informations rela-tives au programme : projets et partenaires asso-ciés, étapes du label, instances de gouvernance, ressources, évènements etc.

D’une newsletter, l’Islands journal (bisannuel), résumant l’ensemble des actualités de SMILO et de ses îles partenaires.

Un 4 pages de présentation

Des cartes de visite pour les experts et facilitateurs

Un livret explicatif complet (à venir).

Une présentation Powerpointen 4 langues (à venir).

La démarche de labellisation SMILO, les outils disponibles et la mise en réseau permettent d’avoir des retombées à plusieurs échelles :

Au niveau localAttractivité des territoires : Valorisation de l’image de l’île, des filières écono-miques durables et la reconnaissance des efforts fournis de l’engagement des acteurs

Résilience, ressources naturelles et changements globaux : Identification des forces et faiblesses de l’île, des vulnérabilités, des marges de progression en termes de gestion des ressources ; mise en œuvre d’actions prioritaires et appui technique pour leur réalisation.

Renforcement de capacités :Dynamiques locales, gouvernance, gestion (lobbying, reporting, opportunités de financements…), sensibilisation au changement de paradigme

Au niveau internationalCapitalisation des bonnes pratiques :Valorisation du potentiel d’innovation des îles, diffusion et échanges d’expériences effectives applicables à d’autres îles et d’autres territoires

Contribution concrète à la transition écologique et à la gestion durable des ressources, en application des conventions internationales.

RETROUVEZ LA PRÉSENTATION COMPLÈTE EN CLIQUANT ICI

Il serait intéressant que l’île de Gorée fasse le trait d’union entre SMILO et les autres petites îles du Sénégal, pour lesquelles l’accès à l’information est plus difficile.En effet, c’est un axe important du programme SMILO, l’échange de savoir-faires et d’expériences, ainsi que la coopération à différentes échelles : internationale, régionale, nationale et locale. A terme, lors de la phase d’extension du programme, il sera nécessaire d’avoir des référents au niveau sous-régional (Afrique de l’Ouest lusophone par exemple) afin de favoriser les liens culturels, historiques et géographiques entre les îles. Par ailleurs, un parrainage par les îles déjà labellisées est d’ores-et-déjà envisagé.

Dans vos critères, pourquoi les îles doivent être de superficie inférieure à 150 km² et sans pont ?Il existe plus d’un million d’îles et îlots dans le monde, 250 000 sont habitées et plus de la moitié sont inférieures à 250 km². Chaque projet concernant des îles définit des tailles limites en fonction de ses objectifs. Par exemple, dans l’initiative PIM, les petites îles sont inférieures à 1 000 hectares, les principaux enjeux sont la biodiversité et la maîtrise des flux. L’objectif du programme SMILO est d’accompagner les petites îles

É C H A N G E S

CONSULTER LE RAPPORT D’ACTIVITÉ

SMILO CLIQUEZ ICI

OBTENTION DU LABELPOUR UNE DURÉE DE 5 ANS

MISE EN OEUVRE D’OPÉRATIONS

ATTEINTE DESOBJECTIFS PRIORITAIRES

ÉLABORATION DU DIAGNOSTIC

ET DU PLAN STRATÉGIQUE

CRÉATION DU COMITÉ INSULAIRE

SIGNATURE DE LA DÉCLARATION

= ADHÉSION À L’ASSOCIATION SMILO

SIGNATURE DUCONTRAT DE COOPÉRATION

= CANDIDATURE AU LABEL

ÉVALUATIONINTERMÉDIAIRE

ÉVALUATION FINALE

vers un meilleur équilibre entre gestion des ressources et développement humain. 150 km² (taille de l’archipel des Kerkennah en Tunisie) est donc la dimension de territoire pour laquelle cet objectif semble réaliste, dans une démarche la plus intégrée possible. À cette échelle, les ressources peuvent être connues avec un certain degré de précision, les territoires sont limités et définis (et donc sans pont), et les communautés humaines semblent particulièrement en prise avec la globalité de leur milieu naturel — de sorte que les formes de l’autonomie vis-à-vis de la ressource sont clairement envisageables et propres à être assumées par la communauté elle-même. De plus la présence de ponts modifie totalement le rapport de l’île à la gestion de ses ressources (flux entrants et sortants).

Le processus de labellisation n’est-il pas trop long ?Les premières étapes avant l’évaluation intermédiaire peuvent se compter en mois, lorsque l’atteinte des objectifs se situe entre 3 et 5 ans en moyenne, en fonction de l’île. L’obtention du label peut donc se faire au bout de 3 voire 4 ans. Il faut noter que la démarche vers le label est elle-même conçue comme une « mise en mouvement » de l’ensemble des acteurs de l’île dans ce processus d’amélioration continue, et dans ce sens, la dynamique du temps humain manifestée localement vis-à-vis du label (et non pas l’attente) est elle-même un facteur clef dans la validation de celui-ci.

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P R É S E N T A T I O N D E S Î L E S

Petit tour du monde et grand tour de table des îles membres du réseau SMILO. Chacun à leur tour, les représentants insulaires ont présenté une carte d’identité de leur territoire : localisation, superficie, nombre d’habitants, politique de protection, principaux enjeux ; ainsi que leur état d’avancement dans le processus de labellisation SMILO (pour les 18 sites pilotes concernés). Une première étape importante pour la suite des échanges, qui a aussi démontré la richesse des problématiques et la diversité des territoires partenaires.

R E T R O U V E Z L A P R É S E N T A T I O N C O M P L È T E E N C L I Q U A N T I C I

Brownsea, Lundy Ilur

Archipel des Glénans

FrioulGrand Rouveau Port-CrosPorquerollesLevantSainte-MargueriteSaint-Honorat

Sazani

Sifnos

Ua Pou

LavezziTavolaraCapraia PalmariaAsinara

Ibo

Nosy Hara Mer d’Emeraude

Bolama / Orango

Zlarin

Santa Luzia

Kuriat / Kerkennah

Corvo

Principe

Pangatalan

Gorée

Î L E S P I L O T E S E T M E M B R E S D U R É S E A U S M I L O P R É S E N T E S À G O R É E

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S I G N A T U R E D UC O N T R A T D E C O O P É R A T I O N

Une signature historique pour le programme SMILO ! M. Augustin Senghor, maire de Gorée, et M. Maxime Prodromidès, président de SMILO, ont signé le tout premier contrat de coopération du programme.

Par cet acte officiel, l’île de Gorée s’engage à se mobiliser afin de respecter toutes les étapes de la labellisation, ainsi que contribuer à la vie du réseau. Le programme SMILO, quant à lui, s’engage à appuyer le Comité insulaire de l’île dans son processus de labellisation, et à faciliter les échanges de savoir-faire et d’expériences au bénéfice du progrès de l’île de Gorée dans toutes les étapes du processus.

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A T E L I E RG O U V E R N A N C E S U R L E S Î L E S

D U L O C A L À L ’ I N T E R N A T I O N A L

Les échanges à taille humaine sont un des piliers de la philosophie du programme. A travers cette session, l’objectif est de partager les expériences et savoir-faire, pour découvrir des approches innovantes qui s’appuient sur une gouvernance intégrée, mettant l’ensemble des acteurs autour de la table (multisectoriel et multi-échelles)

dans l’objectif de contribuer à la préservation des espaces insulaires.

Noter d’ailleurs que le partage des projets restés sans suite véritable, et des actions qui n’ont pas pu aboutir, constitue autant de témoignages à partager pour une véritable entraide entre les territoires et favorise des échanges

sincères autour des problématiques insulaires.

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Thomas PAVYFondation SULUBAAI, Philippines LA CRÉATION D’UNE AIRE PROTÉGÉE PAR UN PRIVÉ SUR L’ÎLE DE PANGATALAN, PHILIPPINES

Sur Pangatalan, un projet de création d’Aire Marine Protégé a été initié par un particulier, propriétaire privé. Une démarche individuelle et personnelle qui a été menée à travers la Fondation SULUBAAI. La problématique est de gérer un espace privé, dans le cadre d’un développement touristique durable qui doit assurer plusieurs fonctions : financer la gestion durable du site à l’année ; favoriser l’emploi et le développement local ; assurer la protection et la restauration des écosystèmes. Les réponses apportées aux problématiques terrestres (construction avec les matériaux locaux, re-végétalisation, agriculture biologique, mise en place d’énergie solaire…) et marines (aire marine protégée, immersion de récifs artificiels, restauration des récifs coralliens et de la mangrove) impliquent de nombreux acteurs sur ce territoire privé : la municipalité, les villages et population alentours, les pêcheurs… et bien d’autres !VOIR LA PRÉSENTATION COMPLÈTEVOIR LE FILM DE PRÉSENTATION DE SULUBAAÏ

Christophe CHEVALLIERConseil Economique Social et Culturel du PNPC, FranceL’ARTICULATION ENTRE LA PARTIE CIVILE, LA PARTIE MILITAIRE, LE PARC NATIONAL SUR L’ÎLE DU LEVANT

Comment s’organise la vie insulaire du Levant, au centre de nombreuses superpositions administratives et territoriales ? Île à 90% militaire et 10% civil, le Levant est un quartier de la commune d’Hyères, qui dépend d’une communauté d’agglomération (Toulon Provence Méditerranée). Celle-ci a en charge la gestion de l’eau, des déchets, de l’urbanisme et des transports maritimes. La Région (Provence Alpes Côte d’Azur) participe à travers des financements à la mise en place de projets, l’Etat est présent via le Ministère de la défense, mais aussi via le Parc National de Port-Cros. En effet, l’île est en zone d’adhésion de la nouvelle charte du Parc, désormais impliqué dans l’aménagement paysager ou de nouvelles expertises (comme les études sur la réduction de la consommation d’énergie). De nombreux acteurs impliqués sur un petit territoire, qui impose naturellement un impératif aux Levantins : s’engager dans une démarche volontaire pour participer à la conservation et au développement harmonieux de leur territoire, et favoriser le dialogue pour trouver accords et solutions. VOIR LA PRÉSENTATION COMPLÈTE

Emmanuel DIAS IBAP Orango, Guinée BissauLA GESTION CONCERTÉE ENTRE LE PARC NATIONAL ET L’HÔTEL D’ORANGO

L’île d’Orango fait partie du Parc National d’Orango, qui comprend 5 îles, 33 villages avec 3 400 habitants vivant principalement d’agriculture, de pêche, de ramassage de mollusques et de la culture de la noix de cajou. Ce territoire est riche d’une biodiversité exceptionnelle. Le Comité de gestion interne du Parc se réunit tous les 3 mois, le Comité élargi tous les 6 mois, pour informer sur les projets en cours et assurer la programmation. Une partie des financements est assurée par une taxe, payée par chaque touriste pénétrant sur le territoire du Parc, et redistribuée en fonctions des besoins sur les petites îles du périmètre. Un éco-lodge appartenant à une fondation de conservation promeut un tourisme doux et entretient de bonnes relations avec le Parc National. VOIR LA PRÉSENTATION COMPLÈTE

Maud BOISSACVille de Cannes, France LES PARTENARIATS LOCAUX SUR L’ÎLE DE SAINTE MARGUERITE

Sur le plan foncier, l’île de Sainte Marguerite réunit différents profils : la ville de Cannes, l’Etat (sur le Domaine Public Maritime et la forêt domaniale), la société EDF ainsi qu’une propriété privée. La gestion des îles (Sainte Marguerite et Saint Honorat) est le fruit de nombreuses collaborations entre ces propriétaires fonciers et d’autres organisations dont la diversité est notable : Ministère de la Culture, Abbaye de Lérins, Office National des Forêts, CPIE, Université Côte d’Azur et laboratoire CEPAM, DRAC PACA, Département des Alpes-Maritimes, Région PACA, associations… La problématique de l’île est de trouver des compromis entre ses différents usages (à la fois centre de loisirs et lieu chargé de monuments historiques par exemple). Les îles de Cannes sont candidates au Patrimoine mondial de l’UNESCO, un projet collectif dont la première étape a été d’identifier les enjeux liés à ce patrimoine historique, et de mener une étude comparative avec d’autres îles classées du monde pour souligner la valeur unique de ces espaces. VOIR LA PRÉSENTATION COMPLÈTE

T A B L E R O N D E 1 P A R T E N A R I A T S L O C A U X

É C H A N G E S

Comment mettre en place une no-take zone ?

Thomas PAVY, Fondation Sulubaaï « Aux Philippines, une Aire Marine Protégée (AMP) est une « no-take zone », la loi impose à chaque municipalité d’allouer 15% de sa superficie aux AMP.»

Christophe CHEVALLIER, CESC / Levant « Il faut i) une obligation, ii) une concertation pour expliquer les enjeux de l’interdiction et les bénéficesà long terme.»

Constance CORBIER, FFEM« Aux Quirimbas [Mozambique], la création d’une AMP a associé les pêcheurs. Un an après, les résultats concrets de ses efforts leur ont été montrés, pour le meilleur. C’était un bel exemple de l’intérêt d’associer des acteurs de l’économie locale, et de la valorisation concrète des résultats, qui motive à poursuivre l’engagement.»

Comment mettre en valeur le patrimoine ?

Maud BOISSAC, Ville de Cannes « Le patrimoine culturel et militaire est fort sur les îles, l’organisation d’événements artistiques permet de voir les îles autrement, à la fois de façon objective et subjective.»

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Tatienne BERégion de Diana, MadagascarL’OFFICE DU TOURISME, GESTIONNAIRE DES ÎLES DE LA MER D’EMERAUDE

La Mer d’Emeraude est une destination touristique de premier ordre, un territoire aux enjeux multiples : Les communautés locales ont un fort attachement aux coutumes et mœurs, ce qui a pour l’instant permis de conserver le site en bon état. Les vents réguliers et présents à l’année, entraînent un développement important du tourisme centré sur les sports de voile. Enfin, le site est entouré par trois communes qui souhaiteraient bénéficier des recettes du tourisme dont le mode de répartition est un sujet de tensions.

L’un des plus forts enjeux pour les populations locales est l’accès à l’eau potable, qui est à ce jour très difficile. Sur le plan environnemental, une dégradation des récifs coralliens est observée. Pour offrir une réponse adaptée à ce contexte, la Région de Diana a mis en place un Comité de gestio, qui dans sa version élargie constitue le Comité Insulaire, impliquant les institutions concernées.

VOIR LA PRÉSENTATION COMPLÈTE

Haitham KHEBOURJeunes Sciences Kerkennah, TunisieMULTI-PARTENARIATS SUR L’ÎLE DE KERKENNAH POUR LA PRÉSERVATION DE LA PÊCHE TRADITIONNELLE

L’île de Kerkennah est sujette aux fluctuations saisonnières. Les touristes estivaux, en nombre très important (environ 250 000 personnes), sont majoritairement issus de la diaspora kerkennienne, qui réinvestit l’île aux beaux jours et périodes de vacances. Cette forte fréquentation très concentrée pose des difficultés, notamment en ce qui concerne la gestion de l’eau et des déchets.

La pêche traditionnelle, activité locale pluriséculaire, doit être préservée. On observe malheureusement une perte des savoir-faire artisanaux ; sans compter que l’abandon des matériaux traditionnels pour la pêche, entraîne une importante pollution de déchets plastiques qu’il est urgent de traiter. De plus, le chalutage dégrade fortement les herbiers marins qui commencent peu à peu à disparaître.

D’après les observations menées par l’association Jeunes Sciences Kerkennah, la clef pour sensibiliser les populations à ces enjeux est d’abord d’ordre économique. Cette thématique est la porte d’entrée vers des débats qui sont ensuite recentrés sur les enjeux environnementaux. L’association conduit, entre autres, des actions de promotion de l’écotourisme, des processus de concertation, des ateliers d’animation avec des artistes pour impliquer les populations locales et valoriser notamment le savoir-faire artisanal local.

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Manuel RAIMONDO LOPES ONG Pro Bolama, Guinée-BissauLA MISE EN PLACE D’UN COMITÉ INSULAIRE SUR L’ÎLE DE BOLAMA

L’île de Bolama, située à 3 heures de chaloupe de la capitale, a une population d’environ 10 000 habitants, un patrimoine bâti exceptionnel bien que très dégradé. L’île présente de forts enjeux liés à l’accès à l’eau potable et à l’énergie.

Le secteur de Bolama, comme les autres îles du territoire, dépend du Gouvernorat régional, nommé par le pouvoir central. Ce dernier n’a pas nommé de représentant pour le secteur de Bolama. L’île est confrontée à plusieurs difficultés. D’une part, l’absence de cet interlocuteur important, qui limite fortement les possibilités d’intervenir auprès du pouvoir central ; et d’autre part, la décision sur les investissements locaux, pris par l’administration centrale et pas au niveau local.

L’ONG Pro Bolama compte sur la création du Comité insulaire SMILO pour permettre un effet levier et solliciter ainsi le pouvoir central de manière plus légitime et structurée.

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T A B L E R O N D E 2 L E S L I E N S Î L E / C O N T I N E N T

É C H A N G E S

Les croyance locales en Mer d’Emeraude permettent-elles véritablement de conserver le site ?

Tatienne BE, Région Diana« Dans une certaine mesure, elles ont permis une bonne conservation des îles «sanctuaires». En revanche, elles empêchent aussi l’installation d’infrastructure, la lutte contre les rats qui sont des réincarnations pour les populations locales… Elles sont donc un atout pour la conservation mais aussi un frein dans certains cas.

Comment jeune science Kerkennah a réussi à devenir un acteur central sur cet archipel parmiles communautés de pêcheurs traditionnels ?

Haitham KHEBOUR, Jeunes Sciences Kerkennah« Par la mise en place de dispositifs comme le «pescatourisme» (tourisme effectué sur les bateaux ; centré sur l’activité de pêche). C’est ici encore un argument économique pour attirer les acteurs vers un volet plus environnemental.»

Quelle action emblématique ont été menées sur le territoire de Bolama ?

Manuel RAIMONDO LOPES, ONG Pro Bolama« Nous avons réussi à obtenir une forte implication locale pour la rédaction du diagnostic. Et nous préparons activement la mise en place du Comité insulaire.»

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Apostolos DIMOPOULOSSifnos green cooperative, GrèceLE MONTAGE DU PROJET 100% ÉNERGIE RENOUVELABLES SUR L’ÎLE DE SIFNOS

Le projet 100% énergie renouvelables de l’île de Sifnos est porté par une coopérative d’habitants : Sifnos Island Green Energy Cooperative. Les décisions sont prises au sein d’une assemblée locale qui assure le dialogue avec les autorités gouvernementales. Le système conceptualisé se base sur des éoliennes et des pompes qui permettent de stocker de l’eau de mer dans un bassin situé en altitude, et qui peut être ensuite libérée pour produire de l’énergie. Le coût estimatif du projet est de 37,5 millions d’euros, financés par le réseau de coopératives énergétiques de l’Union Européenne (Rescoop.eu), des subventions de l’Union Européenne, des investissements privés et la vente d’électricité à l’Etat.

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Claire MIGNETParc National de Port-Cros, France LA CONCERTATION DANS UNE PERSPECTIVE D’ACTION DANS LE CADRE DE LA MISE EN PLACE DE LA CHARTE DU PARC NATIONAL DE PORT-CROS

Le processus d’élaboration de la charte du Parc national de Port-Cros, engagé en 2012, a été complexe du fait de l’extension du cœur du Parc à une partie de Porquerolles et à la définition d’une aire marine adjacente aux îles et d’une aire optimale d’adhésion sur le continent. La définition d’un nouveau périmètre et la construction d’une nouvelle identité ont nécessité la concertation de tous les acteurs, multiples, sur ce territoire. Une confiance qui s’est gagnée avec le temps, avec de nombreux échanges pour élaborer un vrai projet commun, avec la mise en place de projets pour montrer la nécessité de coopérer et de collaborer. Un organe dédié a été créé pour élaborer, animer et mettre en œuvre cette charte : le Conseil Economique Social et Culturel, représentant l’ensemble des acteurs du territoire.

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Augustin SENGHORCommune de Gorée, Sénégal L’ÎLE DE GORÉE, UNE COMMUNE DE PLEIN EXERCICE

La commune de Gorée est de plein exercice depuis 1957. Elle a pu ainsi prendre son destin en main, notamment par l’élargissement de ses compétences administratives, et approfondir l’exercice de son autonomie avec la mise en place d’un conseil municipal citoyen, participatif et transpartisan, en place depuis 2002. Cette autonomie est également assurée en partie par le prélèvement d’une taxe municipale appliquée aux touristes, l’élaboration d’un plan local de développement (PIC), d’un plan de gestion de l’île lié à la conservation du patrimoine en lien avec l’UNESCO, l’implication dans un système de management environnemental (SME). Par ailleurs, le tissu associatif est très important à Gorée, la commune s’appuie sur celui-ci pour mener à bien de nombreux projets.

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T A B L E R O N D E 3 L E S L I E N S Î L E / C O N T I N E N T

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Antonio DE ABREUPrincipe Trust, Sao-Tome et PrincipeUN PARTENARIAT AVEC L’UNESCO POUR LE PROJET WATER&RECYCLE

La réserve de Principe assure trois activités principales : conservation, développement, éducation. Plusieurs enjeux importants sont à noter sur ce territoire, comme la problématique déchets, notamment du fait de la masse critique nécessaire pour mettre en place des infrastructures de traitement, ainsi qu’un accès à l’eau potable qui reste difficile. La Principe UNESCO Biosphere Reserve a mis en place le projet Water & Recycle pour agir à la fois sur l’eau et le recyclage. Dans ce cadre, une importante campagne de sensibilisation a été conduite, pour changer les comportements individuels. La totalité des élèves scolarisés a été sensibilisée (2 000 élèves). Le principe est de proposer d’échanger 50 bouteilles plastiques usagées contre des gourdes réutilisables.

Pour pallier à la réduction du nombre de contenants, des fontaines à eau potable ont été installées dans les marchés, écoles et autres lieux publics. Nous avons également mis en place 13 unités de potabilisation. 6 000 gourdes ont été distribuées. Plus de 500 000 bouteilles plastique ont ainsi été ramassées puis recyclées. A ce jour il n’y a plus de bouteilles plastiques sur l’île. Le coût de l’opération a été inférieur à 50 000€. Un véritable succès !

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Vjeran FILIPPI LAG5, CroatieLE LAG 5, UN GROUPE D’ACTION LOCAL POUR LA MISE EN ŒUVRE DE L’APPROCHE LEADER SUR LES ÎLES CROATES.

Le LAG5 est une ONG composée de bénévoles et de salariés. Elle a été créée pour mettre en œuvre l’approche LEADER en Croatie. Sa mission est de créer une communauté à économie compétitive et haute qualité de vie. Son aire d’intervention est de 5 166 Km², à cheval sur 12 autorités locales (communes), dont 3 îles-archipels habitées, comptant le Parc naturel de Lastovo et la Parc National de Mijet.Le LAG5 fonctionne par des appels d’offres : le fonds de développement rural va aux acteurs qui y répondent. Un

document stratégique cadre son intervention sur la mise en œuvre de LEADER sur le territoire. Trois piliers sous-tendent son action : 1) soutenir des activités agricoles ; 2) renforcer les activités non agricoles dans les zones rurales ; 3) investir dans les infrastructures sociales pour la qualité de vie et l’attractivité.

Le LAG a un rôle de moteur dans le développement. Il fait le lien avec les structures existantes sur le territoire et leur permet l’accès aux fonds européens.

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Camille DRESSLERESIN, Eigg IslandEUROPEAN SMALL ISLANDS NETWORK & SMART INITIATIVE

L’European Small Islands Network (ESIN) est un réseau de 11 fédérations d’îles, dans un objectif de lobbying, financé par le programme Interreg 3C. Il a été initié suite à un premier projet centré sur l’indépendance énergétique lancé en 2007, dont l’île d’Eigg en Ecosse est l’un des sites pilotes. L’ESIN est partenaire d’un projet de gouvernance énergétique. Un évènement a fortement marqué son actualité en 2016, la « Smart Islands Declaration » à Bruxelles, mettant en avant l’intérêt des îles européennes pour la mise en place de technologies innovantes.

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Mathieu THÉVENET - Initiative PIM L’INITIATIVE PIM : DU BÉNÉVOLAT POUR LA PROTECTION DES ÎLES MÉDITERRANÉENNES

L’Initiative PIM a inspiré la création de SMILO. Elle intervient en Méditerranée sur les îles inférieures à 1 000 hectares, et oriente ses activités principalement sur la connaissance et la préservation de la biodiversité terrestre et marine. Après avoir été créée et portée par le Conservatoire du littoral, l’Initiative PIM est désormais une structure indépendante, portée par une association du même nom.

T A B L E R O N D E 4 L E S P A R T E N A R I A T S À L ' I N T E R N A T I O N A L

Elle apporte soutien technique et expertise aux acteurs impliqués dans la protection des territoires insulaires, par la mutualisation de données et l’organisation de missions de terrains. Ses actions impliquent un large public (scientifiques, gestionnaires, institutionnels, ONG etc…). Au niveau local, l’Initiative PIM intervient principalement de quatre manières : structuration des projets, élaboration de documents stratégiques, opérations de terrain (par exemple éradication d’espèces invasives), et renforcement de capacités. L’ONG développe une approche multi-échelles, depuis le niveau local aux côtés des gestionnaires, jusqu’au au niveau national ou régional par des actions de lobbying. Elle développe une approche innovante et fournit une expertise sur les actions prioritaires par la mobilisation d’expertises bénévoles, souvent menées dans le cadre d’échanges internationaux.

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Constance CORBIER-BARTHAUXFonds Français pour l’Environnement MondialL’EXEMPLE DU FFEM, MÉCANISME FINANCIER AU SERVICE DES TERRITOIRES À PRÉSERVER

Le Fonds Français pour l’Environnement Mondial a été créé en 1994. Ses bénéficiaires prioritaires sont les acteurs de terrain, pour la réalisation d’actions concrètes. Il intervient en soutien du programme SMILO, d’une part sur certains sites pilotes mais également par un soutien à l’initiative dans son ensemble, pour plusieurs raisons : la présence d’aires géographiques prioritaires, ainsi que de la double présence des enjeux de conservation et socio-économiques.

De fortes complémentarités existent entre SMILO et la stratégie du Fonds Français pour l’Environnement Mondial : le développement d’une approche transversale ; l’appui sur des initiatives locales ; la prise de risque dans l’innovation ; l’apprentissage et l’échange de connaissances ; et enfin la capitalisation des savoirs acquis.

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La deuxième journée de la rencontre a été dédiée à la présentation de l’ONG SMILO en tant que structure de mise en œuvre du programme. Une étape indispensable pour comprendre sa mécanique spécifique. Cette session a été suivie d’une visite de l’île de Gorée menée par des guides jusqu’au déjeuner.

L’après-midi s’est ouvert sur la toute première Assemblée générale de l’ONG, suivie par la réunion du Conseil d’Administration.

Parallèlement, un temps d’échanges entre experts/facilitateurs et territoires insulaires a pris place à différents points de rendez-vous.

VISITE DE L’ÎLE

La visite de l’île, organisée par la commune de Gorée, a été l’occasion pour les participants de découvrir l’immense intérêt historique et culturel de ce site inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité depuis 1978.

Tour à tour sous domination portugaise, néerlandaise, anglaise et française, l’île de Gorée constitue un symbole de la mémoire de la traite négrière en Afrique, dont témoigne aujourd’hui la Maison des Esclaves, lieu bouleversant et intensément chargé d’émotion. Au fil de la visite, à la découverte des anciennes demeures coloniales, des échoppes d’artistes, en passant par le point culminant de l’île, le Castel, à la rencontre des habitants, les participants ont pu s’immerger dans le quotidien de cette petite île colorée et explorer en direct des enjeux et problématiques peut être similaires à ceux de leurs territoires…

SOIRÉE CULTURELLE

Une soirée culturelle a été organisée par la commune de Gorée à l’espace Drancy. Cette vaste esplanade au cœur de la commune a accueilli chanteurs, musiciens et danseurs des groupes Asico Band et Africa Djembe, qui ont envouté les participants de leur énergie et talent. Ce fut une nouvelle occasion de valoriser le partenariat entre SMILO et la commune de Gorée, exprimé par le maire Mr Augustin Senghor, ainsi que de poursuivre les échanges informels entre participants pour préparer la troisième journée de conférence.

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F O N C T I O N N E M E N T

L’ONG SMILO a un rôle d’accompagnement et de suivi des îles dans leur processus de labellisation. Lorsque le besoin est formalisé, elle sollicite les experts et facilitateurs adéquats. Enfin, elle transmet les candidatures à la commission d’évaluation, puis octroie le label en cas d’avis favorable.

L’île adhère à l’ONG via son Comité insulaire et effectue une demande de candidature au label. Pour mener celle-ci à bien, elle reçoit le soutien des experts et facilitateurs, accède aux outils intermédiaires (techniques et/ou financiers) mis à disposition par SMILO. La demande de label est ensuite soumise à la Commission d’évaluation.

Les facilitateurs jouent le rôle d’interface entre l’île et l’ONG, et sont le soutien direct du territoire dans son processus de labellisation. Les experts apportent un soutien technique ou scientifique sur les thématiques identifiées par le label.

Enfin, la Commission d’évaluation conduit l’analyse des diagnostics et plans stratégiques en phase intermédiaire, ainsi que l’évaluation finale.

O N G S M A L L I S L A N D S O R G A N I S A T I O N G O U V E R N A N C E E T F O N C T I O N N E M E N T

G O U V E R N A N C E

L’association Small Islands Organisation est composée de 5 collèges ayant droit de vote :

1. Les membres fondateurs, personnes ayant créé l’association, garantes de ses objectifs et du respect de son éthique originels. Elles sont membres de droit du Conseil d’administration.

2. Les représentants des comités insulaires, personnes physiques qui ont été désignées par le Comité insulaire qu’elles représentent. Ils représentent l’intérêt des Comités insulaires.

3. Les participants à la vie insulaire : toute personne – morale ou physique – qui participe activement à la vie d’un territoire insulaire. Ils représentent l’intérêt des communautés d’insulaires.

4. Les représentants d’institutions et de réseaux : représentent les institutions et réseaux qui œuvrent au développement du programme SMILO.

5. Les personnalités qualifiées, qui mettent leurs compétences spécifiques au service de l’association.

Enfin, toute personne ayant une sensibilité commune avec l’ONG peut devenir sympathisant ou bienfaiteur (en cas de don). Ce statut permet l’accès privilégié aux évènements et ressources SMILO mais n’est pas assorti de droit de vote en assemblée générale.

CONSULTEZ LA PRÉSENTAT ION COMPLÈTE IC I

L’Assemblée Générale est constituée des 5 collèges précédemment cités. Elle a pour rôles :

L’élection des membres du Conseil d’Administration.

La décision sur les orientations de l’ONG, le vote des rapports et des budgets.

La validation des décisions concernant les orientations stratégiques proposées par

le Conseil d’Administration.

Le Conseil d’Administration est composé de 12 membres élus :

4 membres fondateurs, 2 représentants des comités insulaires, 2 représentants des participants à la vie insulaire, 2 représentants d’institutions et/

ou réseaux, 2 personnalités qualifiées.

Il a pour rôles :

D’élire les membres du bureau ainsi que le/la président(e) et les vice-président(e)s.

De proposer les principales orientations stratégiques à l’assemblée générale,

De s’assurer du fonctionnement régulier de l’association, et d’appliquer les décisions

prises en assemblée générale.

D’octroyer le label après avis de la Commission d’évaluation.

Le Bureau est composé à ce jour de 5 sièges, Président et deux vice Présidentes, Trésorier,

et Secrétaire. Les membres du bureau sont élus par le conseil d’administration.

Il a pour fonction :

L’exécution des décisions de l’assemblée générale,

La représentation de l’association

La direction et le contrôle de ses activités

La gestion du fonctionnement administratif et financier.

Le secrétariat est constitué des membres salariés de l’ONG, à ce jour un secrétaire exécutif et une chargée de mission. Il a pour rôle la coordination globale de l’ONG, de ses objectifs à son fonctionnement. Il coordonne les activités avec les îles et sollicite les experts, facilitateurs, la Commission d’évaluation et le Conseil d’Administration.

La Commission d’évaluation est à ce jour en cours de formation (installation prévue 1er trimestre 2018). Les principes en sont posés : elle doit être composée de membres indépendants de l’ONG, et évaluera les actions de l’île sur la base du référentiel qu’est le plan stratégique. Elle conduira les évaluations intermédiaires et finales et transmettra son avis au Conseil d’Administration pour l’octroi du label.

Les experts et facilitateurs sont des acteurs privés ou publics, dont l’expérience en matière de gestion des espaces naturels permet d’apporter aux îles une expertise technique de qualité. Les facilitateurs suivent une île en particulier et l’accompagnent dans sa démarche de labellisation. Ils sont également les interlocuteurs qui assurent la communication entre l’île et ONG.

A D H É S I O N À L ' O N G S M A L L I S L A N D S O R G A N I S A T I O NL O R S D U D E U X I È M E J O U R D E C O N F É R E N C E

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U N E N O U V E L L E G O U V E R N A N C E

L’après-midi de ce deuxième jour de conférence a permis de structurer collectivement l’ONG SMILO, qui a recueilli ses premières adhésions officielles (29), pourvoyant ainsi chacun des 5 collèges qui la composent.

La représentativité au sein du Conseil d’Administration, du fait même du vote de ces collèges, a été approfondie. Le CA est maintenant composé de 12 membres. Deux postes de vice-présidence ont été créés, élargissant très clairement la représentation géographique du CA et en améliorant l’équité des genres. Ce changement porte donc le nombre de membres du bureau à 5 personnes.

M E M B R E S F O N D A T E U R S

M. Maxime PRODROMIDÈS

M. Roger ESTÈVE

M. Sylvain PETIT

M. Fabrice BERNARD

C O M I T É I N S U L A I R E

Emeral Sea (Madagascar) Santa Luzia (Cap Vert) Zlarin (Croatie) Gorée (Sénégal)

V I E I N S U L A I R E

Personne morale Commune de Gorée Fondation SULUBAAI Association Jeune Sciences Kerkennah Association les Amoureux de Porquerolles Abbaye de LérinsAutorités institutionnelles de BolamaAssociation Méditerranée Action Nature

Personne physique

M. Christophe CHEVALLIER Mme. Brigitte CHEVALLIER Mrs. Camille DRESSLER M. Thomas PAVYMme. Marie Louise DIAGNE CORREA M. Mansour SOW

R É S E A U X E T I N S T I T U T I O N S

ONG PIM (Initiative PIM pour les Petites Îles de Méditerranée)

GLISPA (Global Island Partnership)

ONG LAG 5 (Local Action Group)

P E R S O N N A L I T É S Q U A L I F I É E S

M. Guillaume THIERIOT facilitateur Bolama, Guinée Bissau

M. Antonio DE ABREU facilitateur Principe, Principe

M. Christian DESPLATS facilitateur Gorée et Levant

Mme. Céline DAMERY Conservatoire du littoral

S Y M P A T H I S A N T S

PAP RAC Priority Actions Programme/Regional Activity Centerreprésenté parMme. Zeljka SKARICIC Executive Director

A D H É S I O N S12

members

Le Conseil d’administration se compose de représentants de chaque collège :

M E M B R E S F O N D A T E U R SM. Maxime PRODROMIDES

M. Roger ESTÈVEM. Sylvain PETIT

M. Fabrice BERNARD

C O M I T É I N S U L A I R E Mme. Tatienne BE

Emerald sea island comittee, MadagascarM. Tommy MELO

Santa Luzia island comittee, Cap Vert

V I E I N S U L A I R E Mme. Annie JOUGA

City of Gorée M. Frédéric TARDIEUFondation SULUBAAI

R É S E A U X E T I N S T I T U T I O N SINITIATIVE PIM NGO

GLISPA (Global Island Partnership)

P E R S O N N A L I T É S Q U A L I F I É E SM. Guillaume THIERIOT

facilitateur Bolama, Guinée BissauM. Antonio DE ABREU

facilitateur Principe, Principe et Sao Tomé

C O N S E I LD ’A D M I N I S T R A T I O N

L’Assemblée Générale se compose de l’ensemble des adhérents appartenant

aux collèges :

M E M B R E S F O N D A T E U R S

C O M I T É I N S U L A I R E

V I E I N S U L A I R E

R É S E A U X E T I N S T I T U T I O N S

P E R S O N N A L I T É S Q U A L I F I É E S

A S S E M B L É EG É N É R A L E

B U R E A U

M. Maxime PRODROMIDÈSPrésident

Mme. Tatienne BEVice-présidente

Mme. Annie JOUGAVice-présidente

M. Roger ESTÈVETrésorier

M. Sylvain PETITSecrétaire

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L’atelier s’est déroulé en deux temps :

1. Un temps d’échange entre insulaires sur le thèmes des bonnes pratiques

2. Un temps de travail pour construire ensemble une île durable

Trois groupes de travail ont été constitués avec les îles présentes :

Groupe 1Santa Luzia, Bolama,

Orango, Principe

Groupe 2Gorée, Kerkennah, Mer d’Emeraude,

Sainte Marguerite, Levant

Groupe 3Pangatalan, Porquerolles,

Sifnos, Eigg, Zlarin

A T E L I E RC O N S T R U C T I O N

D ’U N E Î L E D U R A B L E

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B O N N E S P R A T I Q U E S

Un tour de table a permis aux acteurs de partager plus en détails la nature de leurs engagements pour un développement durable de leurs îles et/ou de mettre en lumière une bonne pratique spécifique. Des échanges riches et animés se sont développés entre insulaires et de nouveaux liens se sont tissés au sein de la communauté SMILO.

Silvana Monteiro, (Santa Luzia, Cap-Vert) a témoigné de l’implication de bénévoles et d’étudiants dans l’observation et le suivi de la biodiversité. Formés par des techniciens pour plus d’autonomie et d’efficacité, ils représentent une vingtaine de personnes. A Santa Luzia, la sensibilisation de la population passe par les rassemblements religieux. Chaque année à l’occasion d’une grande messe, le 3 décembre, un évêque diffuse des messages liés à la protection de l’environnement à l’attention de son auditoire, très croyant et regroupant un grand nombre de pêcheurs.

Antonio De Abreu (Principe, Sao-Tome & Principe) a présenté une nouvelle initiative de « science participative ». Partant du constat que le passage des animaux marins dans la zone coïncide avec les vacances scolaires, une formation à destination de lycéens volontaires a donc été organisée. En deux années, les connaissances sur certaines espèces se sont sensiblement améliorées grâce à ce suivi complet. Autre bonne pratique notable, la création d’un label local « Príncipe Responsável », qui repose sur deux axes : favoriser la connaissance des producteurs locaux, et l’identification/valorisation des bonnes pratiques. Il concerne autant les biens que les services. A ce jour, 200 candidatures ont été déposées et 20 entreprises ou institutions ont obtenu le label. Les organisations auxquelles il a été refusé sont accompagnées en vue d’une obtention prochaine.

Manuel Raimundo Lopez (Bolama) a évoqué l’intérêt des croyances anciennes dans la sensibilisation à la préservation. La religion principale est l’animisme, et la flore y occupe une place toute particulière. Si une zone est identifiée comme habitée par les ancêtres, elle est ainsi préservée de fait. L’activité agricole est également organisée en fonction de ces éléments. En conséquence, on trouve à Bolama de nombreux arbres « géants ».

Emmanuel Días (Orango) a témoigné de l’implication des populations locales dans les activités de suivi et de protection des espèces emblématiques, comme la tortue marine. Un garde est ainsi associé à 4 membres des communautés locales, qui reçoivent pour cela une rémunération. Ils sont également impliqués dans la surveillance de la pêche, avec l’organisation de brigades de surveillance.

G R O U P E 1 S A N T A L U Z I A , B O L A M A , O R A N G O , P R I N C I P E

L’île durable #1, SÃO SMILO a une superficie de 100 Km². Elle est montagneuse, abrite une population de 9 000 habitants et est visitée par 2 000 touristes/an.

Un préalable a été posé pour mettre en place des actions : l’île a besoin d’un niveau d’autonomie administrative suffisant pour assurer son développement.

Un besoin en connaissance important a été identifié pour agir efficacement sur les enjeux de l’île : - Identification des raisons de la surpêche et du développement agricole (consommation locale, exportation, tourisme…)- Identification des origines / qualités/ quantités des déchets- Identification des superficies et état des écosystèmes nécessaires aux services écosystémiques

Sur la base de ces connaissances, plusieurs actions ont été préconisées.

La première est la création d’un outil de gouvernance : une plateforme de dialogue local, avec pour objectifs 1) la sensibilisation des acteurs, 2) la concertation, 3) la mise en œuvre d’actions. Cette plateforme fait office de centralisation des informations.

Sur le plan énergétique, l’alimentation est actuellement assurée par une centrale au fioul. Il a été proposé de pomper l’eau marine, après dépollution, pour la stocker dans des bassins en hauteur, qui pourraient aussi bénéficier de la pluviométrie importante dans ce cas de figure insulaire. La remontée de l’eau pompée serait assurée par l’énergie verte produite sur les moments de faible demande. L’énergie serait produite par des turbines lors de la redescente de l’eau. Des panneaux photovoltaïques intégrés au paysage viennent compléter ce dispositif.

Pour améliorer la gestion des déchets, il est proposé de développer le compostage individuel et collectif, ainsi que le broyage des déchets verts. Il est également prévu de mettre en place le tri sélectif et la valorisation des déchets sur place. Enfin, pour limiter à la fois les déchets plastiques et la pollution marine qui en résulte, un plan anti-rejets plastiques sera mis en œuvre sur la totalité de l’île.

Sur la base des connaissances acquises, un plan d’actions et de gestion des écosystèmes est élaboré, comprenant de la restauration écologique.

Enfin, pour limiter la dégradation des paysages, plusieurs opérations sont mises en œuvre. La priorité est la création d’une planification urbaine et paysagère, pour limiter la consommation des espaces naturels et en protéger les plus sensibles. Des interventions de restauration des paysages et écosystèmes dégradés seront conduites. Enfin, un cadre légal est proposé par la création d’un Plan Paysager Intégré, impliquant les composantes sociales, économiques et environnementales de l’île.

V O I R L E D I A G N O S T I C D E L ’ Î L E S A O S M I L O

I C I

C O N S T R U C T I O N I L E D U R A B L E 1

B O N N E S P R A T I Q U E S B O L A M A

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B O N N E S P R A T I Q U E S

Un tour de table a permis aux acteurs de partager plus en détails la nature de leurs engagements pour un développement durable de leurs îles et/ou de mettre en lumière une bonne pratique spécifique. Des échanges riches et animés se sont développés entre insulaires et de nouveaux liens se sont tissés au sein de la communauté SMILO.

Abdoul Wahab Sow (Gorée, Sénégal) a témoigné de la gestion des déchets sur l’île de Gorée. Depuis 2014, dans le cadre du système de management environnemental, la décharge a été supprimée. S’en est suivie la mise en place d’un système de gestion et de traitement des ordures avec : la collecte sélective (organique et vrac, plastique, aluminium, verre), la mise en place d’un centre de compost ainsi qu’un centre de stockage et de tri. Les déchets non réutilisables sont envoyés tous les 2 jours vers Dakar. Pour rendre cette gestion efficace, le suivi d’indicateurs de performances ainsi que la sensibilisation des usagers (enfants, familles, restaurateurs) sont indispensables.

Maud Boissac (ville de Cannes, France) a évoqué des bonnes pratiques concernant deux thématiques : les déchets et la mise en valeur du patrimoine de l’île. Suite à une vidéo choc comparant le tapis rouge lors du festival de Cannes et la pollution générée par les mégots de cigarettes, la ville de Cannes a mis en place des « gaming cendrier » sur l’île de Sainte Marguerite, qui incitent les fumeurs à jeter leurs mégots de façon ludique, sous forme de questionnaires à double choix (on jette sa cigarette en choisissant de « tirer » ou de « pointer » à la pétanque, ou entre les équipes de foot « OM » ou « PSG »…). Par ailleurs, dans le cadre de la candidature au patrimoine mondial de l’UNESCO, les spécialistes (sociologues, historiens, gardes forestiers, scientifiques) vulgarisent les connaissances pour mieux faire comprendre l’histoire des îles : chasse au trésor, article de presse, expositions photographiques… une grande campagne de sensibilisation !

Haitham Khebour (Jeunes Sciences Kerkennah, Tunisie) a évoqué la diversification des activités sur l’archipel des Kerkennah, notamment à travers l’écotourisme. La pêche, activité principale de l’île, est riche de techniques traditionnelles comme la charfia et la gargoulette. Les Kerkenniens valorisent ces savoirs faires dans le musée

du patrimoine insulaire, lors de festivals et fabriquent des produits dérivés (luminaires, décorations…). Il est important de valoriser les spécificités de l’île pour maintenir l’esprit des lieux.

Brigitte Chevallier (Comité d’Intêret local de l’île du Levant, France) a évoqué l’évolution de la gestion des déchets sur l’île : jusqu’en 2015, ils y étaient stockés et ramenés par le bateau militaire, qui pendant l’été ne pouvait pas assurer les rotations nécessaires. Depuis 2017, le compostage et le tri ont été mis en place, mais la sensibilisation est encore indispensable notamment envers les touristes qui ne trient pas forcément de la même manière chez eux. La gestion des invasives est un autre sujet important sur l’île, qui abrite des oiseaux migrateurs. Afin de stabiliser la population de chats, ils sont capturés, stérilisés, soignés et nourris.

Tatienne Be (Région de Diana, gestionnaire du site de la Mer d’Emeraude, Madagascar) a évoqué l’île de Suarez. Inhabitée (il n’y a pas d’autorisation d’installation), elle accueille pourtant une activité touristique avec 150 touristes qui débarquent par jour. Il est ainsi difficile de contrôler la gestion des déchets, même si par sur le principe chacun devrait les ramener. Les « sages » de la commune font partie du Comité insulaire de l’île et vont être formés à la gestion des déchets. En effet, leurs terres de Suarez étant sacrées, cette communauté possède l’influence nécessaire au changement.

G R O U P E 2 G O R É E , K E R K E N N A H , M E R D ’ E M E R A U D E ,

S A I N T E M A R G U E R I T E , L E V A N TKyranis est une petite île (0,5 km²) située en Tunisie. Une moitié de l’île est militaire et l’autre civile, avec un village de 500 habitants et 10 000 touristes qui affluent l’été.

L’enjeu principal est de générer des recettes tout au long de l’année pour aménager durablement l’île (et notamment d’améliorer les infrastructures existantes) par le biais du développement touristique durable.

Il n’existait aucun lien entre la partie civile et militaire, les acteurs ont donc décidé de mettre en place un Comité insulaire afin de réunir l’ensemble de ces acteurs et de réfléchir ensemble de façon concertée, pour former un nouveau modèle de gouvernance. Une première coopération se dessine dans l’aménagement de l’île où les deux parties peuvent mettre leurs compétences en commun afin de planifier et trouver des financements.

Le premier objectif est de désaisonnaliser le tourisme (concentré sur 2 mois) et donc de réorganiser les activités humaines, avec un système de réservation permettant de contrôler les flux, en proposant un festival l’hiver, en formant les jeunes de l’île au tourisme et en ayant un positionnement marketing axé sur le bien-être et une île durable, préservée, avec des randonnées qui laissent la place à la contemplation, une pêche locale et durable, une nourriture « bio ». Les acteurs souhaitent d’ailleurs obtenir le label AOC (appellation d’origine contrôlée) et valoriser l’aspect paysager de l’agriculture biologique traditionnelle déjà présente sur l’île. Le crabe bleu, espèce invasive de l’île, sera régulé par les pêcheurs et valorisé dans les mets culinaires locaux.

La gestion de l’eau obtenue jusqu’alors par désalinisation va être diversifiée avec la récupération des eaux pluviales, la mise en place de compteurs individuels et une sensibilisation des touristes et habitants (flyer, panneaux d’informations). Pour l’assainissement, un système de récupération des eaux usées (réutilisables pour l’arrosage) et des toilettes sèches seront mis en place.

Au niveau des énergies, des panneaux photovoltaïques et des éoliennes sont déjà présents sur l’île. Une étude va être menée pour étudier les possibilités au niveau des courants marins et de l’incinération des déchets. Le tri, pas encore en vigueur, sera instauré.

C O N S T R U C T I O N I L E D U R A B L E 2

V O I R L E D I A G N O S T I C D E L ' Î L E K Y R A N I S

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D O C U M E N T A T I O N

B O N N E S P R A T I Q U E S M E R E M E R A U D E

B O N N E S P R A T I Q U E S L E V A N T

B O N N E S P R A T I Q U E S S A I N T E M A R G U E R I T E

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B O N N E S P R A T I Q U E S

Un tour de table a permis aux acteurs de partager plus en détails la nature de leurs engagements pour un développement durable de leurs îles et/ou de mettre en lumière une bonne pratique spécifique. Des échanges riches et animés se sont développés entre insulaires et de nouveaux liens se sont tissés au sein de la communauté SMILO.

Claire Mignet (Parc National de Port Cros, France) a partagé son expérience dans le montage du projet COPAINS (Collection Patrimoine Insertion). Il s’agit d’un projet solidaire, en synergie avec le Parc national, le Conservatoire national botanique et de l’Association de Sauvegarde des Forets Varoises, spécialisée dans l’insertion sociale et professionnelle. L’objectif est d’entretenir les collections fruitières du Parc et de réaliser des produits transformés issus de cette agriculture locale : huile d’olives, confitures… qui sont revendues sur l’île, notamment aux visiteurs. Cette initiative a pu susciter au début l’inquiétude de certains habitants quant à l’arrivée de ces nouveaux salariés en insertion, mais la confiance s’est installée petit à petit, notamment via le CESC qui a joué son rôle d’interface entre l’association et la société civile. Ce programme de réinsertion propose aussi aux employés de bénéficier de formations diverses en arboriculture/agro-écologie/permaculture.

Frédéric Tardieu (Pangatalan, Fondation Sulubaaï, Philippines) a passé une année à bivouaquer pour découvrir les écosystèmes de son île, sa biodiversité, analyser son territoire, notamment les zones à reboiser, l’hydrométrie… Il décide ensuite de passer à l’action dans l’objectif d’atteindre un équilibre entre Homme et nature. Pour lui, une île ne peut être durable que si la superficie des constructions liées aux activités humaines ne dépasse pas 10% de celle-ci. Son approche s’appuie sur des constructions adaptées aux changements climatiques, la zone étant particulièrement exposée à de nombreux typhons et implique de construire en dur. Il ne s’agit pas de bétonner à tout va, loin de là, mais de poser des bases solides, capables de résister à ces événements extrêmes, tout en utilisant le plus possibles les matériaux disponibles sur place.

Camille Dressler (ESIN, île d’EIGG, Ecosse) a évoqué l’île d’Eigg, où elle vit à l’année, une île aujourd’hui autosuffisante en énergie. Elle se caractérise par beaucoup de pluie et de vent en hiver et un été ensoleillé, ainsi qu’une morphologie adaptée à l’utilisation d’énergies renouvelables telles que l’hydroélectricité, le vent et l’énergie solaire. On y compte 3 barrages, 6 éoliennes et plusieurs panneaux solaires. Les efforts engagés portent encore à ce jour sur la sensibilisation et l’engagement de la population pour réduire la consommation d’énergie (chauffage au bois, utilisation limitée de la voiture, isolation des maisons …). Un Trust associe l’ensemble des habitants qui sont les propriétaires de l’île, à l’administration locale et la Société écossaise de protection de la nature dans un schéma de co-gestion, où ils travaillent de concert à la gestion et à la planification de ce territoire. Les projets de développement sont construits de manière participative autour d’un business plan révisé tous les 5 ans.

Apostolos Dimopoulos (Sifnos Green Cooperative, Grèce) président de la Green coopérative, est revenu sur le projet ambitieux d’une île 100% énergies renouvelables. Cette initiative est l’exemple type d’une approche bottom-up où un groupe d’habitants motivés se sont regroupés en coopérative. Les décisions, en vue de bâtir ce modèle d’île autonome énergétiquement, sont prises au sein d’une assemblée locale, qui assure le dialogue avec les autorités gouvernementales. Le concept développé repose en premier lieu sur un système éolien pour produire de l’électricité, qui permet aussi d’actionner des pompes qui remplissent d’eau de mer un bassin situé en altitude.

G R O U P E 3 P A N G A T A L A N , S I F N O S ,

E I G G , P O R Q U E R O L L E S , Z L A R I N

En période sans vent, les eaux du bassin sont relâchées pour actionner des pompes qui produisent à leur tour de l’électricité. Le coût estimatif du projet est d’environ 37,5 millions d’euros, et le business modèle est construit autour d’investissements mixte : (i) quelques 5,5 M€ ont déjà été sécurisé à travers le réseau des coopératives énergétiques constituée au sein de l’Union Européenne Rescoop.eu, (ii) subventions de l’Union Européenne et (iii) investissements privés. Il sera en effet question pour l’organisation locale de revendre une part de l’énergie produite à l’Etat, afin de pouvoir rembourser certains investissements. Le projet avance aussi sur le plan juridique où un dépôt officiel d’autorisation de production d’énergie a été déposé auprès des instances concernées de l’Etat Grec.

Vjeran Filippi (Croatie), président du Groupe d’action local 5 (LAG5), a partagé son expérience d’insulaire sur l’île de Korcula, pour pointer certaines difficultés et opportunités liées au développement durable des îles en Croatie. Des îles où l’Etat n’apporte pas d’aide et où pourtant beaucoup pourrait être fait en termes d’énergie, notamment sur la production solaire. Sur Korcula, l’agriculture, qui se résume aux activités oléicoles et viticoles, est un secteur d’activité qui permet d’assurer un complément de revenu à ses acteurs, mais rares sont ceux qui peuvent vivre uniquement de leur production. Au-delà de l’aspect financier, le LAG à travers ses actions pour le développement agricole, travaille principalement à renforcer le tissu social. En effet, le LAG encourage le maintien des populations sur les territoires insulaires ruraux, en ciblant notamment les populations jeunes et qualifiées. Son action contribue aussi au développement d’une offre touristique à plus haute valeur ajoutée, respectueuse de l’environnement et des traditions locales. Ainsi, des efforts importants sont investis pour renforcer les circuits courts de distribution.

D O C U M E N T A T I O N

B O N N E S P R A T I Q U E S E I G G I S L A N D

BONNES PRATIQUES PORQUEROLLES

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Les acteurs se sont penchés sur le travail de définition d’un modèle conceptuel de développement pour l’île #3, qu’ils ont située dans les Caraïbes et dénommée ManGroove Island.

L’idée principale est de couper net avec le développement du tourisme de masse sur l’île et de reprendre en main la protection des écosystèmes de cette aire marine protégée.

Tout d’abord il a été décidé d’organiser une nouvelle gouvernance innovante, autour d’un Comité insulaire regroupant les services de l’AMP et l’ensemble des acteurs publics et privés concernés, notamment les nombreuses associations encore peu ou pas coordonnées. Les visiteurs et amoureux de l’île pourront rejoindre les « Amis de ManGroove » en payant une cotisation annuelle, et seront représentés au sein du Comité insulaire. Cette structure intégrera aussi les acteurs d’autres échelons administratifs, localisés sur le continent. La démarche enclenchée devra déboucher sur un Plan de gestion, qui comprendra des mesures d’aménagement du territoire et de limitation des visiteurs.

Les activités humaines ont été l’objet de débat animés, qui se sont d’abord cristallisés autour de la mise en place d’une no take zone sur toute la partie marine de l’AMP. Un renforcement de la surveillance est prévu en vue de faire appliquer cette réglementation. Ensuite, il a été décidé d’arrêter à 300 000/an le nombre de visiteurs de l’île. Ce chiffre permet d’avoir un équilibre entre le respect des capacités de charge réelles et des revenus suffisants pour maintenir la dynamique économique locale. A cette limite annuelle sera couplée une mesure de limite de visites journalière de 750 visiteurs. Enfin, pour gérer ces flux, le Comité insulaire lancera sa propre compagnie maritime qui sera la seule à pouvoir desservir l’île.

Pour la gestion de la ressource en eau, deux mesures seront mises en place : (i) des coupures journalières en haute saison, programmées de manière concertée ; (ii) des systèmes de douches limitation de la quantité d’eau par douche seront imposés à tous les hébergeurs touristiques. Les éco-lodges seront obligés de se doter de réservoir à eau de pluie.

Une politique d’économie circulaire sera appliquée pour une gestion plus durable des déchets solides. Une usine de production de méthane sera installée afin de fournir du biogaz aux véhicules de l’île, dont le parc sera modifié pour tendre vers le tout électrique. Le biogaz permettra également de fournir l’énergie nécessaire au chauffage des habitations en hiver. Les énergies renouvelables seront très importantes, mais leur mise en place progressive sera accompagnée par l’instauration de mesures de préservation énergétique drastiques comme l’extinction de l’éclairage public à 20h l’été et à 18h en hiver. Les sacs plastiques seront aussi interdits sur l’île.

Les efforts de conservation de la biodiversité seront concentrés sur les écosystèmes côtiers les plus sensibles et les plus menacés, à savoir les mangroves. Un programme écotouristique permettra aux visiteurs de participer à des campagnes de re-végétalisation. Ce programme aura aussi pour vocation de lutter contre les changements climatiques (événements extrêmes et élévation du niveau de la mer). Ces travaux contribueront aussi à réhabiliter les paysages naturels de l’île dégradés. Un programme de reconquête agricole sera développé, afin de relancer le maraichage : des jardins partagés seront ouverts et des trames vertes et bleues seront inscrites au Plan d’aménagement de l’île.

Pour garantir la mise en œuvre de ces actions des mécanismes financiers ont été mis en avant :

- Adhésion des « Amis de ManGroove ». Chaque adhérent se verra remettre une gourde produite sur l’île ;- Taxe de visite de l’île et la taxe de séjour pour les visiteurs et les touristes ;- Un programme écotouristique permettra aux touristes de participer (personnellement et financièrement) à la restauration de la mangrove ;- Système de subventions pour l’achat de véhicules électrique ;- Prix des billets pour rejoindre l’île.

C O N S T R U C T I O N I L E D U R A B L E 3

V O I R L E D I A G N O S T I C D E L ' Î L E M A N G R O O V E

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É C H A N G E S

Cette dernière proposition a pu paraître intransigeante, et a interrogé les participants sur plusieurs points :

a) La mise en place d’une no-take zone sur l’ensemble de la partie marine de l’AMPIl a été précisé que cette limitation totale ne viserait pas les petits pêcheurs résident sur l’île, et que cette mesure serait d’abord mise en place pour 10 ans reconductibles. Il s’agit en effet de limiter les impacts négatifs de la pêche industrielle venant principalement des pêcheurs continentaux.

b) Limitation du nombre de touristes très basse par rapport aux chiffres actuelsLa délimitation du nombre de touristes à 300 000, soit 200 000 de moins, traduit l’urgence de freiner ce tourisme de masse qui menace non seulement les écosystèmes et les ressources de l’île mais aussi l’expérience même des visiteurs. Il s’agit de mettre en place une stratégie pour un tourisme vert, à plus haute valeur ajoutée. Au cœur de ce processus se trouvent les acteurs privés, notamment les éco-lodges, qui devront devenir la tête de proue des efforts de protection et de gestion des ressources, pour valoriser l’île et leurs hébergements devenus plus chers.

c) Lancement par le Comité de l’île d’une compagnie maritime pour assurer la desserte de l’îleLe lancement d’une compagnie maritime a fait débat lors de la plénière, mais semble-t-il, et à en croire notamment l’exemple des moines de Lérins, ce modèle économique semble viable, et coïncide avec la stratégie de réduction du nombre de visites. Un système de réservation en ligne devra être développé.

Bien sûr le modèle de développement proposé peut paraître extrême, voire irréaliste sur certains points, mais la définition de ces actions a permis aux participants de partager leurs expériences. Ainsi, des liens ont pu être trouvés entre certaines thématiques et des pistes ont été avancées quant à la faisabilité des actions, de possibles redondances et synergies ont été mises en lumière.

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L’attente des partenaires du réseau SMILO s’écrit en filigrane de ces trois jours de conférence, preuve supplémentaire de la motivation et de l’intérêt porté à cette toute jeune initiative internationale.

Alors que les prémices de ce projet datent de l’année 2015, notamment par l’organisation d’un événement sur l’île de Porquerolles en février, la communauté SMILO s’est retrouvée à Gorée en 2017 pour accélérer la phase de développement. Une construction collective, qui implique désormais une trentaine de petites îles de toutes les mers du monde. Des îles désormais curieuses, enthousiastes et pour certaines, formellement engagées.

Les journées de Gorée ont permis de faire converger, depuis les diverses zones géographiques concernées, un faisceau de demandes émanant des territoires insulaires engagés avec SMILO. C’est tout premièrement une mise à niveau d’informations qui a été développée. Les territoires engagés dans le programme SMILO, répartis aux quatre coins de la planète, ont eu l’occasion d’accéder au même niveau de connaissance sur le fonctionnement et l’organisation, à la fois du programme mais aussi de sa structure porteuse. Une étape cruciale, qui montre l’importance de se réunir pour se comprendre et échanger. Il y a eu une sorte de passage de témoin du « noyau » originel des initiateurs de SMILO vers les îles elles-mêmes : ainsi, c’est maintenant l’ensemble des partenaires qui détient les clés de compréhension de la philosophie, des objectifs et du fonctionnement de cette nouvelle aventure collaborative internationale. L’occasion également de communiquer sur les actualités de l’ONG, qui fourmillent en cette toute première année d’existence !

Après cette étape essentielle, nous rentrons désormais dans le cœur actif du sujet, l’objectif principal de SMILO : le renforcement de la coopération concrète entre les îles du monde. Une multitude d’occasions a été offerte aux participants de faire découvrir leurs territoires, leurs bonnes pratiques, leurs projets, mais aussi leurs difficultés et problématiques. Des territoires qui par définitions sont uniques et singuliers, confrontés à des contextes historiques, sociaux, économiques, environnementaux aussi nombreux que différents. Et pourtant, un dénominateur commun à ces identités plurielles : l’insularité. Au travers des séances plénières, des tables rondes, des ateliers techniques, mais aussi des instants informels autour d’une table ou sur les chemins de l’île de Gorée, les participants ont découvert la richesse de la pluralité qui entoure le programme, la diversité des acteurs. Enfin, chacun a pu échanger sur des enjeux communs.

Une place pour l’expression de chacun, que l’on trouve toujours trop brève, du fait de la densité des échanges et des rencontres, mais un sentiment de « work in progress », qui est l’assurance d’un renforcement des liens au-delà des rencontres ! Des échanges se poursuivront sur des initiatives innovantes, réplicables et réalistes, partant des dispositifs qui sont au cœur du programme SMILO et que ce format de rencontres a pour but de prolonger et promouvoir.

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Cet événement poursuivait également l’objectif de structurer collectivement l’ONG. Une toute première Assemblée générale où l’ONG SMILO a recueilli ses premières adhésions externes, pourvoyant ainsi chacun des 5 collèges qui la composent. Partant du noyau de ses premiers « initiateurs », la représentativité au sein du Conseil d’Administration, du fait même du vote de ces collèges, a été approfondie, le CA étant maintenant composé de 12 membres, avec une gouvernance équilibrée au regard des acteurs désormais engagés. Deux postes de vice-présidence ont été créés, élargissant très clairement la représentation géographique du CA, et en améliorant l’équité des genres.

La dynamique des échanges a été particulièrement palpable à l’occasion des ateliers techniques « Construction d’une île durable » - Ambiance d’émulation ludique et positive pour des participants qui ont une nouvelle fois eu l’opportunité de présenter les bonnes pratiques concrètement appliquées à leur territoire. Maintenant que les bases du programme SMILO sont consolidées et exprimées, ce type d’atelier occupera une place privilégiée et prioritaire dans les futures rencontres qui seront organisées. Des outils de communication seront formalisés dans les prochains mois pour obtenir un dispositif de compréhension complet du fonctionnement du programme et du processus de labellisation. Ils seront rédigés en plusieurs langues, un grand enjeu communicationnel pour l’ONG qui regroupe des partenaires de tous horizons. Ces outils seront utiles aux partenaires directs de SMILO, mais également à une diffusion plus large de son message, auprès de bailleurs, institutions et nouveaux acteurs susceptibles de rejoindre notre initiative.

Enfin, la rencontre de Gorée a permis de faire remonter de nombreuses aspirations légitimes. Comme évoqué, l’accent peut désormais être mis sur une plus grande proportion de temps accordée aux travaux en sous-groupes, et la priorité absolue de l’ONG est de travailler à la constitution de la Commission d’évaluation. Après une année de travail sur la définition du projet et une année de structuration administrative formelle, SMILO atteint une phase de développement sensible où ses bases sont solidement établies, alors que certaines perspectives restent à définir précisément. Des semaines charnières s’annoncent pour l’ONG, qui peut compter sur la motivation de ses partenaires et une confiance qui se renforce.

Cette confiance a été exprimée par les proches partenaires du projet, que nous tenons à remercier sincèrement, en premier lieu le Conservatoire du littoral, structure qui a guidé les premiers pas de SMILO hors de son berceau et apporte au quotidien sa grande expérience dans le domaine de la coopération internationale. Remerciements tout aussi chaleureux pour le Fonds Français pour l’Environnement Mondial avec qui SMILO poursuit des objectifs élaborés en commun et qui lui a permis d’organiser l’événement de Gorée. Enfin, nous tenions à remercier la Commune de Gorée pour leur exceptionnel accueil, en espérant les recevoir très prochainement à la hauteur des efforts déployés par leurs services, sur une autre petite île du monde …

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VERSION FRANÇAISE

DOCUMENTATIONPour consulter tous les documents de la rencontre (Présentations Powerpoint, programme, rapports,

bonnes pratiques etc)

cliquez ici

PHOTOGRAPHIESPour récupérer des photographiesde l’événement et de vos présentations, adressez-vous au secretariat SMILO à l’adresse [email protected]