Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

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Mémoire de fin d’étude Cycle normal GESTION DE RISQUE DE CHANGES ET REALITE DU MARCHE DE CHANGE MAROCAIN NOM ET PRENOM SARAH MAACHE ENCADRANT M. CHARAF KARIM OPTION FINANCES ANNEE UNIVERSITAIRE 2010-2011

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Mémoire de fin d’étude

Cycle normal

GESTION DE RISQUE DE

CHANGES ET REALITE DU MARCHE DE CHANGE MAROCAIN

NOM ET PRENOM SARAH MAACHE

ENCADRANT M. CHARAF KARIM

OPTION

FINANCES

ANNEE UNIVERSITAIRE

2010-2011

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Dédicaces

Je dédie ce mémoire en premier lieur à mes parents qui ont

fait preuve d’un grand soutien matériel mais surtout moral

à mon égard durant ces quatre dernières années, mais

aussi à l’ensemble du corps professoral pour leur patience

et leur contribution à faire de nous les leaders de demain.

Je le dédie également à toutes les personnes travaillant à

l’ISCAE et qui ont participé de près ou de loin à

l’élaboration de ce mémoire.

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Remerciements :

De prime abord, je tiens à remercier toute personne ayant aidé à acheminer à bon

port le présent rapport.

Et bien que ça ne soit l’évidence qui le dicte, je tiens à rendre grâce à mes parents qui n’ont

ménagé aucun effort pour me soutenir, m’encourager pour venir à bout et à terme de ce

travail.

Bien plus, j’adresse avec tout le respect et l’estime que cela se doit de requérir, mes

remerciements au personnel de l’office d’exploitation des ports, spécialement, celui de la

direction financière de la direction générale, et à leur tête, M. Berrada, qui m’a été d’un

grand apport pratique dans l’élaboration de ce rapport.

Je garde le meilleur pour la fin, en adressant mes remerciements à mon encadrant M.

CHARAF Karim, pour son suivi tout au long de la préparation de ce rapport et son

implication dans ce sens. Il a été soucieux de notre avancement dans la rédaction de notre

travail et prêt à répondre à toute question ou suggestion de notre part.

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Sommaire

Remerciements………………………………………………………………………………………………………………5

Introduction générale……………………………………………………………………………………………………6

Première Partie : Cadre général de l’étude

……………………………………………………………9

Section 1 : Cadre méthodologique de l’étude……………………………………………………………10

1. Problématique…………………………………………………………………………………………………....10

2. Objectifs de la recherche……………………………………………………………………………………10

3. Hypothèses de travail…………………………………………………………………………………………11

4. Approche conceptuelle………………………………………………………………………………………12

Section 2 : présentation de l’Office des changes………………………………………………………………13

1. Mission et attributions………………………………………………………………………………………13

2. Structure organisationnelle………………………………………………………………………………15

Deuxième Partie : L’évolution du marché des changes……………………………………………16

Section 1 : Evolution de la réglementation des

changes…………………………………………17

1. Evolution internationale…………………………………………………………………………………17

2. Evolution nationale…………………………………………………………………………………………19

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Section 2 : Présentation du marché de change…………………………………………………………20

1. Le marché de

changes …………………………………………………………………………………………

2. Les différents intervenants sur le marché de changes…………………………………………

3. Les comportements de base

Troisième partie : Le marché de change

marocain………………………………………………………

Section 1 : Historique du marché de change marocain………………………………………………

1. Les dispositions légales et réglementaires relatives au nouveau marché des changes marocain……………………………………………………………………………………………………………21

a) Réglementation de l’office des changes……………………………………………………………………………………………………………

b) Réglementation de la BAM………………………………………………………………………

Section 2 : le nouveau marché de change marocain…………………………………………………

1 .Caractéristiques du nouveau marché de change

marocain………………………...............33

a) Les dispositions générales du nouveau marché de change……………………

b) Le cadre déontologique………………………………………………………………………

Quatrième partie : La gestion du risque de change………………………………………………………

Section 1 : La gestion traditionnelle du risque de

change…………………………………………….

1. Les instruments de couverture

internes………………………………………………………...........

2. Les instruments de couverture externes…………………………………………………………........

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Section 2 : La gestion moderne du risque de change : Les produits dérivés………………

1. Usages et avantages des produits dérivés…………………………………………………………....

2. Les types de produits dérivés………………………………………………………………………………

3. Les produits dérives appliqués au Maroc : cadre légale et réglementaire………………

Cinquième partie : La réalité du marché des changes

marocain………………………………

Section 1 : Analyse critique du marché des changes

marocain………………………………

1 .Les forces de marché de change marocain……………………………………………………

2 Les faiblesses du marché de change marocain………………………………………………

Section 2 : Les produits dérivés sont ils réellement efficaces dans le

cas des entreprises marocaines ?

……………………………………………………………………………………

1 .Les produits dérivés et leur utilisation dans les entreprises marocaines…

2 Les produits dérivés : bilan et perspectives………………………………...........

Conclusion…………………………………………………………………………

……………………………

Bibliographie…………………………………………………………………………………………………

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Introduction générale :

La dernière décennie du siècle dernier a été marquée par l’avènement de la

mondialisation des marchés. En effet, depuis le début des années cinquante, nous avons

commencé à remarquer une accélération et un approfondissement du processus

d’interdépendance entre les nations et leur intégration fort importante dans la sphère

des échanges internationaux.

Le Maroc n’y échappe pas, puisque, irréversiblement, nous appartenons { ce «village

planétaire » régi selon des normes internationales et des moyens de télécommunication

abolissant les distances et permettant de dialoguer, de s’informer, de négocier et de

commercer en temps réel.

La conséquence première de cette évolution des caractéristiques du contexte

économique international est certainement, la déréglementation, plus ou moins étendue

de l’activité économique de laquelle résulte une montée « inquiétante » du phénomène

d’incertitude.

En effet, l’environnement économique actuel est marqué par l’instabilité et l’incertitude,

les variables économiques sont dorénavant devenues aléatoires et non-maîtrisables, ce

qui rend les activités commerciales et financières internationales des entreprises

difficiles à gérer car confrontée à des risques nouveaux.

Plus précisément, la consécration quasi universelle du système de changes flottants a

rendu aléatoire et incertain le comportement des cours de change et du taux d’intérêt.

Ce comportement imprévisible de ces deux variables économiques fondamentales a

engendré deux risques financiers auxquelles l’entreprise est confrontée, { savoir le

risque de taux d’intérêt et le risque de taux de change.

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Comme l’a démontré DEBEAUVAIS dans son ouvrage « Gestion globale du risque de

change », le risque de change concerne toute entreprise à vocation internationale,

autrement dit, qui entretient des relations d’ordre économique ou financier avec des

opérateurs internationaux, et desquelles résultent des actifs ou passifs libellés en

monnaies étrangères et donc exposés au risque de variation des cours de change.

Le risque de change est défini comme étant le risque de pertes éventuelles susceptibles

d’affecter, du fait des variations des parités monétaires, les avoirs et les dettes de

l’entreprise libellés en devises étrangères.

Les entreprises marocaines se trouvent confrontées à une situation très délicate.

Comment exporter ou importer lorsqu’elles ne connaissent pas les cours de change qui

seront pratiqués au moment du règlement de leurs opérations ?

En réalité, le seul instrument de couverture auquel les opérateurs économiques

pouvaient accéder jusqu’{ récemment était «le change { terme », mais l’introduction des

SWAP de devises sur le marché interbancaire marocain a quelque peu étoffé la panoplie

de ces instruments, qui demeure cependant méconnue et inutilisée par un grand

nombre d’opérateurs.

La conclusion en est que le risque de change, au lieu d’être géré, est passivement subi et

comptablement constaté. A partir de là, nous pouvons dire que les entreprises

marocaines souffrent non seulement d’un risque de change lourd sur leur trésorerie,

mais aussi de l’évolution des parités monétaires qui portent atteinte { la compétitivité

de leurs produits vendus sur les marchés extérieurs.

Ainsi, nous pouvons affirmer que la gestion du risque de change présente un grand

intérêt, aussi bien sur le plan micro-économique que macro-économique, car

l’amélioration des résultats et des performances commerciales et financières des

entreprises conduit de toute évidence au développement global de l’économie nationale.

La gestion du risque de change revêt donc une grande importance, tenant compte des

défis de la mise à niveau des entreprises marocaines. Mais cette gestion ne saurait être

sans la mise en place institutionnelle de tous les instruments permettant de le cerner et

d’en limiter l’impact sur la compétitivité et la rentabilité des opérateurs économiques.

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C’est dans cette perspective que nous allons essayer de traiter de l’importance de

l’introduction des options de change sur le marché marocain.

La première partie de ce mémoire traitera du cadre méthodologique de l’étude, ou sera

mise en évidence la problématique ainsi que l’intérêt du sujet. Il sera aussi question

d’une brève présentation du lieu de déroulement du stage de fin d’étude et qui est

l’Office des Changes.

Puis une deuxième partie qui va traiter de l’évolution du marché de change en général,

de son évolution réglementaire, ainsi que de la présentation de ce marché, tant au

niveau des différents intervenants que des comportements de base qui y sont adoptés.

Puis viens une troisième partie ou il sera question du marché de change marocain en

particulier. On traitera du marché de change marocain et de son évolution à travers les

années, ainsi une comparaison sera faite entre le marché marocain d’antan et le nouveau

marché de changes marocains.

Une quatrième partie viendra nous en dire plus sur la gestion du risque de change et

les instruments utilisés pour assurer la garantie d’une bonne gestion de ce dernier.

Enfin, une cinquième partie sera entièrement consacrée au marché de change

marocain. Cette partie se veut critique { l’égard de celui-ci. Ainsi nous allons découvrir la

réalité du marché de change marocain, les raison qui le bloquent dans son élan, ou au

contraire, ce qui peut représenter de réelles opportunités pour son développement.

Nous allons également mener une étude approfondie afin d’essayer de comprendre

l’utilité des produits dérivés pour le marché marocain, et si ceux l{ ne représentent pas

un danger pour ce marché là.

Enfin nous allons conclure, en laissant la parenthèse des produits dérives et du risque de

change pour le Maroc, ouverte afin de pousser le lecteur à réfléchir dans ce sens

réflexions dans ce sens et tenter de trouver une solution commune.

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Première partie :

Cadre général du rapport

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SECTION 1 : CADRE METHODOLOGIQUE DE

L’ETUDE

1 .Problématique :

Le risque de change apparaît dès lors que les nations et les entreprises ont recours à une

devise étrangère pour traiter des opérations commerciales ou financières

transfrontalières du fait de l'appréciation ou a dépréciation de la monnaie nationale ou

bien la monnaie de référence par rapport à celle étrangère c'est-à-dire la devise qui plus

est, de la volatilité de la monnaie de référence par rapport à la devise.

Dès lors, les techniques de gestion du risque de change apparaissent comme une

condition sine qua non pour les entreprises essentiellement de faire face aux risques liés

au change et même d'en tirer profit.

Comment procèdent les institutions marocaines pour la réglementation et la gestion du

risque de change ? Quelles sont les forces et les faiblesses du marché de change au

Maroc ?

2 .Objectifs de la recherche :

Les idées recueillies dans ce mémoire, nous l’espérons, aiderons les acteurs dans le

marché de change marocain à mieux cerner leur environnement et être capables de tirer

meilleur partie de leurs connaissances dans le domaine.

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Conscient de l'impact des risques de changes dans les transactions commerciales et

financières des nations et des entreprises, cette étude pourra servir :

Un outil de travail pour le gestionnaire

Une consolidation de nos connaissances sur le système de change marocain

Une contribution à l’étude du risque de change dont les générations futures

pourront bénéficier

Un outil de travail pour le gestionnaire

3 . Hypothèse de travail :

Etant donné que l’entreprise { un double rôle, et qui est celui de la création des biens et

services mais aussi la création de la valeur ajoutée, cette dernière se doit de prendre

toutes ses précautions pour garantir une l’objectif premier de chaque entreprise et qui

est celui de la rentabilité.

Dès lors il est indispensable pour celle-ci de veiller constamment à la bonne gestion de

ses transactions transfrontalières.

Les travaux élaborés par les gestionnaires et les ratios mis en place pour appréhender la

performance de l’entreprise, semblent ignorer ou ne pas prendre en considération

l’impact du risque de change.

Dès lors, les performances enregistrées par les entreprises seraient en partie liées à la

pertinence de sa stratégie de recouvrement contre la volatilité de la monnaie de

référence par rapport à une devise qui accroît le rendement de ces entreprises.

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4 . Approche conceptuelle :

Gestion :

Selon le Petit Larousse 2007, est un nom féminin qui vient du latin gestio.

La gestion est l'action de gérer, d'administrer et le temps que dure cette action :

Ø en finance : commission de gestion : commission perçu en rémunération de la gestion

de titres ou de capitaux confiée par un tiers (agency fee en anglais).

Ø en économie : gestion de trésorerie : ensemble des techniques permettant au trésorier

d'un groupe d'entreprises d'obtenir la meilleure gestion possible des flux monétaires et

financiers de celui-ci (cash management en anglais).

Risque :

Selon le Petit Larousse 2007 est un danger, un inconvénient, une perte et un préjudice

éventuel le plus souvent garanti par une assurance.

Change :

Nom masculin qui vient du latin cambiare qui veut échanger selon le Petit Larousse

2007. Il peut être vu sur plusieurs angles, notamment :

Une Opération qui consiste à vendre ou à acheter la monnaie d'un pays contre celle d'un

autre pays ; taux auquel se fait cette opération.

- Contrôle des changes : interventions de l'Etat qui régularise les opérations de change

sur les devises étrangères.

- Marché des changes : marché où se font les offres et les demandes de devises.

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- Lettre de change (traite) : effet de commerce transmissible par lequel un créancier

donne l'ordre à son débiteur de payer à une date déterminée la somme qu'il lui doit, à

l'ordre de lui-même ou à l'ordre d'un tiers

SECTION 2 : PRESENTATION DE L’OFFICE DES CHANGES

1 .Mission et attributions :

Créé par le Dahir du 22 Janvier 1958, l'Office des Changes est un établissement public

doté de la personnalité civile et de l'autonomie financière. Il est placé sous la tutelle du

Ministère chargé des Finances, lequel déterminent les modalités générales de sa gestion,

de son contrôle et arrête son budget annuel.

L'Office des Changes est chargé de deux missions essentielles :

Edicter les mesures relatives à la réglementation des changes. Dans le cadre des

mesures de libéralisation financière prises par le Maroc et suite à l'adhésion en

1993 aux dispositions de l'article VIII des statuts du Fonds Monétaire

International relatives à la convertibilité des opérations courantes, l'Office des

Changes a délégué aux banques le pouvoir d'effectuer librement la quasi-totalité

des règlements financiers à destination de l'étranger portant sur les opérations

d'importation, d'exportation, de transport international, d'assurances et de

réassurance, d'assistance technique, de voyages, de scolarité…

De par ce processus de libéralisation, l'Office des Changes s'attache à assurer le contrôle

a posteriori des opérations déléguées aux banques pour détecter et sanctionner tout

transfert irrégulier de fonds à l'étranger et de préserver, par là, les équilibres extérieurs

de l'économie marocaine. L'Office des Changes veille également au suivi des

rapatriements des recettes d'exportation de biens et services et ce, en vue d'assurer la

reconstitution des réserves en devises.

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Etablir les statistiques des échanges extérieurs et de la balance des paiements.

Plusieurs publications statistiques sont éditées dans ce cadre dont entre autres

les indicateurs mensuels des échanges extérieurs, la balance des paiements

trimestrielle et annuelle, l'annuaire du commerce extérieur, la balance des

règlements, la Position Financière Extérieure Globale du Maroc. Ces statistiques

qui revêtent un caractère capital permettent aux autorités monétaires et

économiques nationales de disposer des informations nécessaires en vue de

piloter la conduite de la politique économique. L'Office des Changes veille à cet

égard au respect des normes internationales relatives à la production et à la

diffusion des statistiques des échanges extérieurs notamment les normes des

Nations Unies et du Fonds Monétaire International.

Parallèlement à ses activités de réglementation des opérations de change et de

publication des statistiques des échanges extérieurs, l'Office des Changes participe

activement à toutes les actions tendant à promouvoir les exportations et le

développement de l'économie nationale.

C'est ainsi qu'après concertation avec les départements ministériels intéressés

notamment le Ministère chargé des Finances, l'Office des Changes a édifié un Centre

International de Conférences et d'Expositions à Casablanca.

Par ce projet d'envergure internationale, l'Office des Changes a cherché, en utilisant ses

propres excédents de trésorerie, à doter le grand Casablanca d'une structure digne du

prestige de cette ville la propulsant au rang des métropoles internationales pouvant

accueillir et réussir l'organisation de manifestations internationales à caractère

économique, commercial ou culturel.

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2 .Structure organisationnelle :

L’Office des Changes comporte les structures suivantes :

La Direction qui regroupe :

Le Directeur

Le Secrétaire Général

Et trois attachés de Direction chargés respectivement du Système d’Information

et de la Communication, de l’Audit et du contrôle de gestion.

Et cinq départements se présentant comme suit :

Le Département des Opérations Commerciales ;

Le Département des Opérations Financières ;

Le Département de l’Inspection ;

Le Département des Statistiques des Echanges Extérieures ;

Le Département des Ressources Humaines et Financières.

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Deuxième partie :

L’environnement du

marché des changes

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Section 1 : Evolution de la réglementation des changes :

1. Evolution internationale

Le système monétaire a beaucoup évolué au cours du temps. Il est passé d’un régime de

change fixe 0 un régime de change flottant.

Le système monétaire international a été marqué par plusieurs étapes :

1945 : BRETON WOODS

Le régime de l’étalon d’or est remplacé par un système élargi, basé sur le dollar

américain, lui-même convertible en or (1once d’or= 35 dollars) ce système appelé Gold

Exchange Standard prévaudra pendant près de 30 ans, non sans recevoir des attaques

qui finiront par le supprimer.

1960 : CONSTITUTION DU POOL DE L’OR (1 once = 40 dollars)

Après la première attaque portée par la France au Gold Exchange Standard sous forme

de demande de remboursement en or de créances en dollar, les Etats Unis doivent

admettre la suppression du pool en 1969, système qui permettrait de garantir au plan

international la parité officielle du Gold Exchange Standard : 1 once d’or = 35 dollars. La

suppression du pool de l’or libère le prix de l’or sur le marché. Le prix de l’or monte {

100 dollars l’once.

Après avoir essayé de faire baisser le prix de l’or par une succession d’adjudications

surprises, les états unis doivent admettre que le dollar n’est plus convertible en or, en

1971. Le système de Breton Wood disparait. Le régime des taux de change fixe est

supprimé. Le régime dit des changes flottant le remplace.

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1973 : ACCORDS DE LA JAMAIQUE

Depuis cette date, les échanges internationaux se développent dans le cadre de change

flottant. La croissance du commerce international n’a pas pour autant été réduite. Au

contraire, elle s’est accélérée depuis 1972. Pour faciliter et sécuriser les échanges, de

nombreux instruments de couverture ont été créés { cette époque. Au sein d’un système

général de change flottant, la Communauté Economique Européenne instaure un

système de change fixe : le système Monétaire Européen (SME) ce dernier joue

aujourd’hui un rôle décisif dans les politiques monétaires de chacun des pays de la CEE

(actuellement Union Européenne) et exerce une contrainte parfois difficile à supporter

par certains d’entre eux.

Bien qu’il ne s’impose pas de façon évidente puisque le régime évidente puisque le

régime des changes flottant ne gêne apparemment pas le développement du commerce

international, le SME semble présenter un bilan positif pour que les plus faibles du

système aient choisi d’y adhérer et parfois au prix de dévaluation lourde.

1979 : LA CRATION D’UNE UNITE DE COMPTE (ECU)

L’Européen Currency Unit est un panier de devises composé de quantités fixes de

monnaies de l’Union Européenne. L’ECU servait de numéraire et d’instrument de

réserve et de règlement pour les banques centrales participant au mécanisme de change

du SME . La valeur théorique de l’ECU est égale { la moyenne pondérée de la monnaie

des douze Etats membres de l’Union Européenne { la date du 1er janvier 1994, il

convient de signaler que le poids du Deutsche mark est prépondérant dans cette

composition.

1995 : INTRODUCTION DE LA MONNAIE EUROPENNE : EURO

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2. Evolution nationale :

L’évolution nationale de change au Maroc a été empreinte par quatre phases

importantes :

La période antérieur { l’indépendance allant de l’installation des

comptoirs étrangers et des premières banques au XIX siècle, à

l’acquisition de l’indépendance en 1956

La période de mutation (de 1956 à 1967) correspondant à la

préparation du pays pour la prise en charge de sa propre destinée

économique et financière face à un environnement international en

pleine évolution technologique

Les principaux faits marquants ont été les suivants :

1957-1958 :

Extension de la circulation du franc marocain { l’ancienne zone occupée par l »Espagne

et retrait des pestas espagnoles

Réorganisation de l’Office des Changes par le Dahir du 22 janvier 1958, établissement

public placé sous tutelle du Ministère des Finances, il bénéficiera depuis, sa création de

la personnalité morale et l’autonomie financière

Réglementation des transferts y compris ceux qui opèrent avec la zone franche, et

l’extension du contrôle des changes { Tanger.

JANVIER 1958 :

Adhésion du Maroc au FM

DECEMBRE 1958 : En ne suivant pas la dévaluation du Debré, le franc marocain

amorça sa dépréciation avec le franc français.

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30 JUIN 1958 :

Date marquée par la création de la banque du Maroc par substitution à l’ancienne Banque

d’Etat et fermeture du compte courant qui été ouvert par le Trésor Français à cette

dernière.

7 OCTOBRE 1959 :

Création d’une nouvelle unité monétaire : le dirham

1er janvier 1962 :

La mise en circulation effective du dirham

27 NOVEMBRE 1963 :

Constitution du dépôt de fonds préalable aux importations

SECTION 2 : PRESENTATION DU MARCHE DE

CHANGE

1. Le marché de change :

Le marché international des changes doit son essor à plusieurs dont phénomènes dont

nous examinerons ici quelques uns. Le développement et l’émergence des marchés des

devises sont l’un des phénomènes le plus intéressants des la décennie 1980. Lors de la

création de la plupart de ces marchés, personne ne pouvait imaginer, surtout en Europe,

exception faite de l’Angleterre le succès que ces marchés auraient sur les places

financières internationales. Ces marchés sont de vastes et importants compartiments de

la finance internationale, ils fonctionnent de façon continue.

Page 22: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

En Europe les cotations commencent { 9 heurs pour s’arrêter { 17h et c’est { ce moment

que ce marché devient actif aux Etat Unis. Quand le marché cesse du coté des USA au

niveau de la cote Ouest Américaine, les opérations commencent en Extrême Orient, ou

elles finissent au moment ou s’ouvrent { nouveau les places Européennes

C’est le « trajet du soleil » que suivent ces marchés et le soleil ne se couche jamais sur le

marché cde change.

Selon les statistiques publiées par la banque des règlements internationaux (BRI), le

volume quotidien des transactions sur le marché mondial s’élève à 3200 milliards de

rapidité de la progression observée. Selon la précédente enquête de la BRI, réalisée il y’a

tris ans, le volume quotidien des transactions sur le marché des changes était seulement

de 1880 milliards en 2004 ; Cette hausse de 71% est sans précédent.

Les professionnels de marché soulignent que le boom des transactions sur le marché des

changes est lié au développement de nouveaux instruments financiers dits dérivés

permettant aux entreprises de se protéger contre les fluctuations des devises.

C’est ainsi que, selon la BRI le montant quotidien des opérations sur les produits dérivés

est passé de 1220 milliards de dollars en 2004 à 2100 milliards en 2007. Il a été

multiplié par près de six en neuf ans.

2 .Les différents intervenants sur le marché de change

Les principaux intervenants qui se retrouvent sur le marché de change sont :

Les banques :

Les banques commerciales sont les principaux intervenants sur le marché des changes.

Elles interviennent pour gérer leurs propres positions ou pour le compte de leurs

clientèles par l’intermédiaire de leurs cambistes. Pour faciliter les opérations, les

Page 23: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

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banques ont des dépôts auprès d’institutions financières étrangères qui jouent le rôle de

correspondants.

Les entreprises :

Sous ce vocables d’entreprises, peuvent être classés indifféremment les sociétes

commerciales et industrielles mais aussi les organismes financiers non bancaires, les

compagnies d’assurance voire les petites entreprises qui ne sont pas présentes en

permanence sur les marchés

Les entreprises n’ont pas la possibilité d’intervenir directement sur le marché, elles font

par l’intermédiaire des banques et des courtiers.

Notons toutefois que la frontière entre banques et entreprises tend { s’estomper pour

les grandes sociétés multinationales dotées de mini salles de marché eu sein de leurs

directions financières

La préoccupation essentielle des entreprises sur le marché des changes est la

couverture, mais de plus en plus la spéculation, voire l’arbitrage.

Les banques centrales :

Elles constituent également d’importants intervenants sur le marché des changes mais

d’une façon irrégulière. Elles interviennent pour exécuter les ordres de leurs clientèles

surtout influencé l’évolution des cours de la monnaie nationale selon la politique

économique interne. Une banque centrale peut intervenir en vendant sa monnaie pour

éviter un accroissement trop important de son cours ou en achetant sa monnaie dans le

cas contraire.

Les courtiers :

Ils jouent un rôle d’intermédiaires et d’informateurs sur le marché des changes. Par

conséquent, ils ne prennent aucune position et sont rémunérés à la commission. Ils

centralisent les ordres d’achat et de vente de leurs clients, c’est ainsi qu’ils permettent

un rapprochement entre l’offre et la demande, tout en assurant l’anonymat des

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transactions sur le marché. Ainsi ils contribuent au développement de la fluidité du

marché.

Les autres institutions financières :

Les institutions financières non bancaires sont devenues depuis le début de la

décennie1990 des opérateurs extrêmement importants sur le marché des changes.

Ces institutions comprennent les filiales financières ou bancaires des groupes

industriels du fait que la tendance de ces derniers à créer des filiales financières s’est

accentuée dans les années 90.

A côté des filiales financières des groupes industriels, les investisseurs institutionnels et

les grandes fortunes privées sont devenus eux aussi des acteurs de première

importance, car les géants de ces fonds mettent désormais l’accent sur les placements {

l’étranger pour diversifier les risques et améliorer les rendements de leurs portefeuilles.

Les investisseurs internationaux

Ils occupent une place de plus en plus importante dans les volumes d’opérations traités

chaque jour, à mesure que la liberté de transfert des capitaux grandit.

Les investisseurs peuvent se comporter soit comme des spéculateurs soit comme des

headgers, selon leurs anticipations mais également selon les contraintes du marché et

leur propre aversion au risque.

3. Les comportements de base :

La couverture :

La couverture ou headging consiste à se protéger contre les fluctuations des cours de

change. Elle correspond { la prise d’une position inverse { celle générée par l’activité

normale de l’entreprise et de ce fait le risque est transféré au marché.

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La spéculation :

« Les spéculateurs sont les poumons du marchés sans lesquels, il ne saurait y avoir une

fluidité des cotations1 ».

La spéculation consiste { prendre volontairement une position dans l’espoir de réaliser

un bénéfice du fait de l’évolution des cours. La justification du gain réalisé par le

spéculateur se trouve dans la prise de risque, cette dernière se traduit directement sur la

durée de la prise de position. On distingue alors, les scalper, les day to day et les long

termes traders qui débouclent leurs positions respectivement en quelques minutes, en

fin de journée et sur des horizons plus lointains.

L’arbitrage :

Cela consiste { repérer des imperfections du marché et d’en tirer profit sans aucune

prise de risque.

L’arbitrage chercher { exploiter les distorsions des cours susceptibles d’apparaitre

ponctuellement entre différents marchés, à travers le passage par une troisième

monnaie, sur différentes échéances d’un même instrument ou alors { certaines

réglementations.

Le market-making

La fonction principale de teneur de marché est de se porter contrepartie sur un

instrument financier donnée, un couple de devise par exemple, pour régulariser le

marché. Il affiche en permanence une fourchette de prix bid-ask sur la quelle il s’engage

à traiter pour un volume donnée. Il joue sur le spread pour constituer son profit.

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Troisième partie :

Le marché de change

marocain

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27

SECTION 1 : HISTORIQUE DU MARCHE DE CHANGE

MAROCAIN

Dans le cadre de la politique de libéralisation de l'économie marocaine, les autorités

monétaires ont institué un marché des changes domestique qui a démarré officiellement

le 3 juin 1996.

Depuis cette date, grâce à la nouvelle réglementation, les banques marocaines sont

désormais autorisées à traiter entre elles et avec leur clientèle les opérations de change,

à savoir la vente et l'achat des devises contre dirhams, sur la base des cours de change

que B.A.M affiche en continu sur le système REUTER, et non pas seulement les excédents

et déficits en devises.

Le 27 janvier 1997, le conseil national de la monnaie et de l'épargne (CNME) a donné un

nouveau souffle à la libération du marché des changes au Maroc.

En substance, le marché interbancaire des devises contre devises ouvert depuis le 3 juin

1996 aux seules banques locales, est désormais accessible aux institutions financières

étrangères, cela veut dire que les salles des marchés des banques marocaines peuvent

actuellement conclure des transactions devises contre devises directement avec leurs

homologues à l'étranger.

Conformément à la circulaire de l'Office des changes n0 1641 du 24 janvier 1997, BAM

se réserve le droit de ne pas se porter contrepartie à des opérations d'achat ou de vente

de devises contre devises.

Ces opérations ne sont pas soumises à la commission de deux par mille prélevée pour le

compte de l'Office des changes, et toute opération d'achat ou de vente de devises contre

devises auprès d'une banque étrangère pour un montant supérieur à 5.000.000 dhs doit

être déclaré à BAM.

Page 28: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

Lorsque le régime de la convertibilité du dirham pour les opérations courantes fut

appliqué à partir de septembre 1993, tous les opérateurs économiques, et

principalement les banques, s’attendaient { l’imminence de l’ouverture du marché des

changes. Or, l’institut d’émission garant de la stabilité de la monnaie nationale, a préféré

agir avec prudence en prenant le temps qui lui a semblé nécessaire afin d’étudier les

différents scénarios en fonction des degrés de libéralisation et d’en évaluer les

répercussions sur l’économie et les réserves de change. Fut donc éliminée la possibilité

d’ouverture totale, compte tenu du risque de fragilisation de l’économie pouvant

résulter de l’éventualité d’une érosion monétaire et des réserves de change.

Bank Al Maghrib a préféré opter pour la continuité de contrôle de la cotation des

principales devises par rapport au dirham, se basant sur son système de panier de

devises et de coefficient de pondération : tout en laissant aux banques une certaine

marge de manœuvre. Par ailleurs, son souci était de préserver l’important gain de

change calculé sur le montant des devises achetées et cédées et sue la banque centrale

reverserait pour une part au Trésor pour couvrir les pertes de change générés par les

crédits extérieurs antérieurs garantis par l’Etat et pour une autre part a0 l’Office des

Changes pour alimenter son budget de fonctionnement.

Les grands traits de la réforme du marché des changes furent portés à la connaissance

des banques vers la fin de l’année 1995 : Bank Al Maghrib ayant demandé à celles-ci de

se préparer { l’ouverture début 1996. Après des reports, finalement la date de

lancement du nouveau marché des changes fut fixée officiellement le 2 mai mais avec

démarrage effectif le 03juin 1993.

Les circulaires de l’Office des Changes et de Bank Al Maghreb réglementant la nouvelle

réforme, furent diffusées en 1996.

Page 29: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

29

Le nouveau marché des changes marocain est basé sur la fin du monopole de la Banque

centrale dans la gestion des avoirs en devises, en permettant aux banques marocaines

de réaliser directement les opérations de change des clients ou pour leur propre compte.

Toutefois cette couverture du marché des changes demeure sous la tutelle de la BAM

puisque celle-ci continue à déterminer la valeur des devises par rapport au dirham selon

les critères monétaires. Les banques sont tenues de coter { l’intérieur des cours d’achat

et de vente de l’institut d’émission. Donc on ne saurait dire qu’il y’a un marché libre des

devises basé sur la loi de l’offre et de la demande. Le mérite le plus important du

nouveau marché des changes est de permettre aux banques de travailler selon les même

standards internationaux et aux entreprises de négocier les cours quand cela est

possible et de couvrir éventuellement le risque de change.

Le Maroc a choisi irréversiblement la voie de la libéralisation et de l’ouverture graduelle.

Le marché des changes en est l’illustration.

1 . Les dispositions légales et réglementaires relatives au

nouveau marché des changes au Maroc

Sur le plan légal et réglementaire, la circulaire 1633 du 1er Avril 1996 de l’Office des

Changes a annoncé l’institution du marché des changes au Maroc. Par la suite des

textes réglementaires de la part de l4office des Changes et de Bank Al Maghreb sont

venus modifier compléter ou préciser les modalités d’application de cette circulaire.

Les principales circulaires sont :

Circulaires de l’Office des Changes

Page 30: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

N° 1633 : l’institution d’un marché des changes au Maroc

N°1641 : Opérations au comptant devises contre devises auprès des banques

étrangères et Bank Al maghirb

Circulaires de BAM

N°9/ G /96 : positions de change des établissements bancaires

N°63/DA1/96 : code déontologique du marché des changes

N°61/DA1/96 : marché des changes

N°473/DA1/97 : marché des changes

N°6479 / DA1 / 98 : marché des changes

N°16/G/2005 : positions de change

a) Réglementation de l’Office des changes :

Les opérations autorisées en vertu de cette circulaire sont :

Opérations au comptant :

Les opérations d’achat, de vente et d’arbitrage effectuées entre les intermédiaires agréés

ou pour le compte de leur clientèle peuvent être libellées en toutes devises traitées sur

le marché des changes. Bank Al Maghrib se réserve la possibilité de ne pas coter

certaines devises même si celle-ci sont traitées sur le marché des changes. Les devises

non cotées par Bank Al Maghrib peuvent être traitées par les intermédiaires agréés

entre eux ou avec leurs correspondants étrangers.

Opérations à terme :

Page 31: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

31

Les intermédiaires agréés sont autorisés à effectuer entre eux ou pour le compte de leur

clientèle des opérations d’achat et de vente { terme dirham contre devise et devise

contre devise.

Il convient de préciser dans ce cadre, que les opérations de change à terme effectuées

pour le compte de la clientèle doivent être adossées { des opérations d’importation,

d’exportation et de financement extérieur.

Notons que la circulaire n°1723 de l’Office des Changes vient abroger les dispositions de

la circulaire n°1633 relatives aux opérations à terme.

Opérations de trésorerie et de dépôt :

Les intermédiaires agrées sont autorisés à effectuer entre eux et pour le compte de la

clientèle des opérations de trésorerie à savoir les prêts, les emprunts et les swaps. Ils

peuvent également effectuer des dépôts auprès de Bank Al Maghirb.

Toutefois, les résidents demeurent tenus de rapatrier au Maroc le produit des

exportations de biens et services ainsi que tous autres produits, revenus ou moyens de

paiement ayant le caractère obligatoirement cessible dans les délais prescrits par la

réglementation des changes en vigueur. La cession des montants rapatriés se fera

désormais au profit des intermédiaires agréés dans les conditions du marché et suivant

les modalités édictées en la matière par Bank Al Maghirb. De même, les montants

excédant la position de change telle que fixée par Bank Al Maghrib doivent donner lieu à

cession de celle-ci au plus tard à la clôture du marché.

Par ailleurs, les intermédiaires agrées peuvent placer { l’étranger les devises, dont ils

disposent, appartenant à des étrangers résidents ou non ou à des ressortissants

marocains { l’étranger et ne revêtant pas un caractère cessible, alors que celles

Page 32: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

appartenant à des personnes physiques ou morales résidentes ne peuvent pas faire

l’objet d’un tel placement.

Par la suite, la circulaire 1641 de l’Office des Changes est venue pour autoriser les

intermédiaires agrées à effectuer les opérations citées dans la circulaire 1633 et ce, avec

les banques étrangères de Bank Al Maghirb pour toutes les devises traitées sur le

marché des changes. Cette circulaire précise, en outre, que les devises acquises au titre

de ces opérations ne peuvent pas faire l’objet de placement { l’étranger.

b) Réglementation de BAM :

Opérations au comptant :

Pour les opérations au comptant, les intermédiaires agréés déterminent les taux de

change applicables aux opérations de devises. Lorsqu’il s’agit des opérations au

comptant des devises contre dirhams offerts à la clientèle les taux doivent inclure une

commission de 2% dont le produit est versé à la BAM pur le compte de l4Office des

Changes. Les cours planché et plafond, pouvant être offerts par les intermédiaires agréés

à leur clientèle, correspondent aux cours affichés par Ban Al Maghrib ajustés de la

commission de 2%.

Opérations à terme :

Lorsque les opérations à terme sont effectuées avec la clientèle des intermédiaires

agrées, il faut remplir les conditions suivantes :

o Les opérations doivent être adossées à des transactions commerciales ou

à des prêts et emprunts en devises contractées conformément à la

réglementation des changes en vigueur.

Page 33: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

33

o Les achats de devises à terme ne peuvent avoir une échéance supérieure à

90 jours pour les contrats relatifs à des transactions commerciales et à un

an pour la couverture des prêts emprunts extérieurs.

o Les taux de change à terme doivent inclure une commission de 2%

o Toutefois, les opérations à terme entre intermédiaires agréées effectuent à

des conditions déterminées librement au contraire de celles effectuées

avec la clientèle des intermédiaires agrées.

SECTION 2 : LE NOUVEAU MARCHE DE CHANGE

MAROCAIN

1. Caractéristiques du nouveau marché de change marocain :

a. Les dispositions générales du nouveau marché de change

Les banques marocaines sont autorisées à traiter des opérations d'achat et de vente de

devises soit entre elles, soit avec la clientèle ou pour leur propre compte. Elles sont aussi

autorisées à constituer leur propre position de change.

Les opérations de changes manuelles sont exclues du marché des changes, ces

opérations sont effectuées par les agences des banques. Les achats et les ventes de

devises doivent être effectués dans le cadre de la réglementation des changes en

vigueur.

Les excédents et les besoins en devises sont traités sur le marché interbancaire ou avec

Bank Al Maghrib.

Page 34: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

Les cours ou taux de change au comptant sont déterminés par Bank Al Maghrib tous les

jours ouvrés par affichage en continu sur écran Reuter de 8H 30 à 15H 30.

La date de valeur de ces cours est la date de livraison devise contre dirham ou devise

contre devise deux jours ouvrés après la date de cotation (J+2), ce faisant les banques

sont autorisées à effectuer des opérations en valeur décalée (J ou J+1).

Le dirham est coté à l'incertain en contrepartie des devises, que ce soit le USD, EURO,

GBP.

La différence entre le cours d'achat (BlD) et le cours de vente (ASK) est de 6%, c'est le

SPREAD à l'intérieur duquel les banques sont autorisées à déterminer leur cotation. Les

banques doivent verser mensuellement à Bank Al Maghrib une commission de deux

pour mille pour tous les achats et le ventes de devises effectuées avec la clientèle. Ceci

entraîne donc l'ajustement des cours de deux pour mille.

Cette commission est versée à Bank Al Maghrib : une partie est versée en faveur de

l'Office des changes pour le financement de son budget de fonctionnement et, l'autre

partie, au profit du Trésor pour l'apurement des pertes de change enregistrées lors de

crédits extérieurs antérieurs.

b. Code déontologique :

Il s'agit d'un code de bonne conduite à observer par les participants dans le marché des

Changes traitant les règles d'éthique, des usages, du contrôle et d'organisation, des

règles de sécurité et de règlement.

Règles d'éthique

Page 35: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

35

Elles incitent à:

Se conformer aux usages et pratiques internationales

Respecter le secret professionnel

Respecter le principe de la réciprocité dans la cotation des cours tout en

évitant de tirer profit d'une erreur manifeste de cotation.

Règles usuelles

Elles incitent à:

Honorer les prix cotés

Réagir rapidement pour éviter le changement de la cotation

Spécifier des montants lorsqu'ils ne sont pas standards

Indiquer si le cours est juste pour information

Confirmer rapidement les opérations effectuées, par SWIFT ou TELEX

Contrôle et organisation

Mettre en place un reporting de surveillance des risques en cours

Séparer le front Office du back office, hiérarchiquement et géographiquement

S'échanger des listes et signatures des opérations engagées par le personnel de

leur salle des marchés

Règles de sécurité :

Sécuriser et réglementer l'accès à la salle des marchés

S'équiper d'un système d'enregistrement des conversations et en informer les

contreparties pour s'y référer en cas de différence.

Résolution des différents:

Page 36: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

Mettre en place, entre les banques, une convention de règlement entre les

intervenants

Solliciter, en cas de besoin, l'arbitrage de Bank Al Maghrib.

L'ouverture du marché des changes au Maroc demeure sous la tutelle de Bank Al

Maghrib puisque celle-ci continue à déterminer la valeur des devises par rapport au

dirham selon des critères monétaires et macro-économiques.

Ce nouveau marché des changes est donc basé sur la fin du monopole de la banque

centrale dans la gestion des avoirs en devises, en permettant aux banques commerciales

marocaines de réaliser directement les opérations de change pour le compte des clients

ou pour leur propre compte, et de gérer des positions de change.

Page 37: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

37

Quatrième partie :

La gestion du risque de

change

Page 38: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

Section 1: la gestion traditionnelle du risque de change

La couverture du risque de changes consiste à réduire ou à annuler le risque lié à la

position de changes de l'entreprise en utilisant des méthodes internes ou e transférant le

risque à des organismes externes (banques et assurances).

Ces outils de protection contre le risque de changes ne seront pas utilisés de manière

uniforme. Le choix d'une technique de couverture plutôt qu'une autre sera déterminé en

fonction des avantages et des inconvénients de chacune et dépend de la taille de

l’entreprise et de la nature de son activité.

Il est important de noter que la majorité des techniques de couverture est adaptée aux

opérations de montants importants étant donné leur coût.

Généralement on distingue deux types de technique de couverture :

Techniques internes de couverture désignant les méthodes que l'entreprise peut

elle-même mettre en place pour diminuer son risque de changes.

Techniques externes de couverture. Dans ce cadre, l'entreprise utilise d'autres

possibilités telles que la couverture à terme, les avances en devises, les swaps de

devises, les options des devises...

Page 39: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

39

1 . Les instruments de couverture internes :

a) Couverture du risque :

La couverture contre le risque de change, correspond à l'essence même du marché des

changes. Cette opération s'adresse principalement aux banques, aux institutions

financières et aux entreprises. Elle correspond au transfert au marché d'un risque que

l'on ne souhaite plus assumer.

b) Spéculation :

Spéculation financière consiste en des opérations d’achat et de vente de titres financiers

(placements, créances, contrats dérivés) et de titres monétaires sur un marché en vue d’une

revente dans le but de tirer un bénéfice de la variation de leur cours

c) L’arbitrage :

L’arbitrage est un ensemble d’opérations dont le principal dessein est de garantir

l’obtention d’un gain et d’annihiler les risques éventuels pouvant aboutir { une perte.

Pour cela, l’arbitrage se fonde sur la différence des prix sur les marchés ou encore la

différence de valeur existant entre plusieurs actifs similaires les uns aux autres.

Des caractéristiques de ce type d’opérations financières découlent le fait qu’il offre la

possibilité de ramener les prix pratiqués sur les marchés à un même niveau tout en

contribuant à approvisionner lesdits marchés en liquidités.

Dans le premier cadre, lorsque les arbitragistes constatent une différence de prix dans

des marchés différents, ils spéculent. Ce qui a pour effet, soit de faire baisser le prix sur

un marché soit d’augmenter celui pratiqué sur l’autre. D’où une égalité des prix sur les

différents marché.

Page 40: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

Il en résulte ainsi que si le ou les marchés ne présentent aucune imperfection au niveau

du prix (écart de prix entre des actifs similaires entre eux ou la variation des prix entre

différents marchés), l’arbitrage n’aura point une raison d’être.

Parallèlement { cela, l’arbitrage peut aussi être défini comme étant un ensemble

d’opérations consistant { acheter et { vendre des actifs en se basant sur l’estimation de

leur valeur actuelle et de leur valeur future. Dans ce cadre, cette opération financière

consiste donc { supputer l’efficacité d’une opération donnée sur les marchés de manière

à opter pour le marché le plus avantageux ou à estimer la performance de plusieurs

opérations sur un même marché pour mieux choisir celle qui peut être la plus

performante en matière de rentabilité.

d) Le termaillage

Le termaillage consiste à accélérer ou retarder les encaissements ou les décaissements des

devises étrangères selon l’évolution anticipée de ces devises.

Cette technique vise donc à faire varier les termes des paiements afin de profiter de

l’évolution favorable des cours.

Les situations suivantes peuvent se présenter :

Si l’exportateur anticipe une appréciation de la devise de facturation, il tentera de

retarder l’encaissement de sa créance pour bénéficier d’un cours futur plus

avantageux. A l’inverse, si l’exportateur anticipe une dépréciation de la devise de

facturation, il tentera d’accélérer l’encaissement de sa créance pour bénéficier du

cours actuel plus avantageux.

Si l’importateur se trouve face à une tendance à l’appréciation de la devise du contrat

d’achat, il sera tenté d’anticiper son règlement. Au contraire, si l’importateur se

trouve face à une tendance à la dépréciation de la devise du contrat d’achat, il

Page 41: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

41

tentera de retarder son règlement de manière à pouvoir bénéficier d’un cours futur

plus avantageux.

e) La Compensation :

La compensation est une technique de couverture par laquelle une entreprise peut limiter son

risque de changes en compensant les encaissements et les décaissements dans une même

devise.

Toutefois l’application de cette méthode dépend de la possibilité d’agir sur les dates de

règlement afin de disposer de suffisamment d'entrées pour payer les sorties et la disposition

d’un compte en devises.

f) Clauses d’indexation

Les clauses d’indexation rédigées dans les contrats d’achat ou de vente internationaux visent

à prévoir contractuellement les modalités de partage du risque de change de transaction

entre l’acheteur et le vendeur, dans l’hypothèse où une variation du cours de change de la

devise choisie par les parties interviendrait. Ces clauses sont déterminées après négociation

par les deux parties contractantes.

2. Les instruments de couverture externe :

Les techniques externes de couverture regroupent les techniques qui nécessitent le recours à

des organismes externes à l'entreprise. L’entreprise peut recourir à l’assurance pour couvrir

son risque de changes. Les marchés financiers on développé une panoplie de nouveaux

instruments financiers qui sont mis à la disposition des entreprises. On peut citer ci-après

quelques techniques utilisées :

Page 42: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

L’assurance de changes

La couverture à terme

Les swaps de devises

Les options de devises

L’assurance de changes

a) L’assurance de changes

L'entreprise peut se couvrir contre le risque de changes en contractant des assurances que

proposent des organismes externes. Ces assurances ont pour objet de permettre aux

entreprises exportatrices et importatrices de passer de contrats en devises sans subir le

risque de variation des cours de changes.

Ces assurances comprennent parfois des clauses permettant de bénéficier de l'évolution

favorable de la devise, le cours garanti pouvant être modifié pendant la période de

facturation.

b) La couverture à terme :

La technique de couverture à terme permet de connaître à l'avance le cours auquel le

banquier achètera la devise au recevant au moment de l'échéance, d'une part, et le cours

auquel il vendra la devise au redevant au moment de l'échéance d’autre part. Il est important

de noter que ces contrats sont fermes et que le recevant ou le redevant ne peuvent bénéficier

d'une évolution favorable ultérieure de la devise.

Cette technique a l’inconvénient de figer le cours et du fait du caractère irrévocable de

l'engagement, il est impossible de profiter d'une évolution favorable des cours de la devise.

Page 43: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

43

c) Les swaps de devises :

II s'agit d'un échange au comptant de devises évaluées au cours du jour, avec l'engagement à

terme de procéder à l'échange inverse à un cours déjà déterminé.

Les swaps de devises permettent par un achat de devises spot et une vente à terme

simultanée de la même devise de couvrir le risque de change.

Un swap recouvre deux opérations simultanées dont une est au comptant et l’autre à terme.

Les opérateurs sur le marché des swaps sont essentiellement les banques et les grandes

entreprises ayant une large activité commerciale et financière internationale.

Généralement, on distingue les swaps de taux d'intérêt et les swaps de devises.

Un swap de devises consiste en un achat et une vente simultanée d'un même montant en

devises, comportant des dates de livraison différentes. Il constitue une couverture

automatique contre le risque de change de consolidation en éliminant dès le début tout gain

ou perte de change.

d) Les options de devises :

L'option peut être définie comme la faculté offerte à un opérateur d'échanger, à un cours

prédéterminé, une quantité de devises contre une autre, moyennant le paiement d'une

prime, et ce, à une échéance fixée ou jusqu'à une échéance donnée. Cette faculté, qui ne peut

nullement se transformer en une obligation, permet à une société de fixer :

Un cours de change plafond (maximum) à une opération actuelle ou future

d’importation.

Ou un cours de change plancher (minimum) à une opération actuelle ou future

d'exportation.

Page 44: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

Un contrat d'options de devises est un contrat par lequel l'acheteur acquiert le droit, mais

non l'obligation, d'acheter (ou de vendre) à un prix convenu une quantité donnée de devises,

soit à une échéance déterminée (option européenne), soit pendant une période déterminée

(option américaine). L'acheteur d'une option doit, en échange du droit acquis, verser

immédiatement au vendeur une prime ou prix de l'option. L'option joue en fait comme une

assurance pour la société.

Il existe des options d'achat (calls) et des options de vente (puts). L'opérateur se positionnera

acheteur ou vendeur de call ou put selon ses propres anticipations sur le marché, il effectuera

ainsi :

L’achat d'un call lorsqu'il anticipera une hausse du cours de la devise.

La vente d'un call lorsqu'il anticipera une baisse du cours de la devise.

L’achat d'un put lorsqu'il anticipera une baisse du cours de la devise.

La vente d'un put lorsqu'il anticipera une hausse du cours de la devise.

Page 45: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

45

SECTION 2 : LA GESTION MODERNE DU RISQUE DE

CHANGE : APPROCHE PAR LES PRODUITS DERIVES

1 .Usages et avantages des produits dérivés :

Un produit dérivé est un contrat dont la valeur est dérivée de celle d’un autre actif

« sous jacent ». Les produits dérivées ne sont pas nouveaux (les plus connus sont

ceux sur le blé dans l’antiquité), mais le développement des marchées dérivés a

permis de crée des produits sur mesure pour une couverture optimale adoptée aux

besoins réels de gestion des risques des entreprises.

Outre les nombreux facteurs qui ont contribué { l’apparition des produits dérivés,

ces instruments n’auraient pas connu leur popularité croissante s’ils n’avaient pas

ouvert certaines possibilités croissantes pour les investisseurs. Pour la personne qui

a horreur du risque, on recourt à des opérations de couverture. De plus, les

investisseurs et tous ceux qui participent au marché ont constaté que les contrats de

produits dérivés peuvent s’avérer fort utiles pour la spéculation.

Les possibilités d’arbitrage ont également accru le nombre de transactions de

produits dérivées. Enfin ces instruments constituent un placement intéressant en

raison de leur important potentiel d’amplification et de la possibilité d’élaborer de

nouvelles stratégies pour la gestion d’un portefeuille.

Page 46: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

1

2 .Les types de produits dérivés :

« Il existe fondamentalement trois types de produits dérivés : les options, les contrats à

terme ou futurs, et les contrats d’échange ou swaps. Les opérations à terme (ou forward)

sont parfois considérées comme des produits dérivés (à l’instar de la Banque des

règlements internationaux qui inclut les opérations à terme dans ses statistiques sur les

produits dérivés ». 1

Mais cette définition est toutefois extensive car ces opérations ne portent pas sur

l’échange d’un contrat portant sur un autre actif mais bien sur l’actif lui-même.

Un produit financier dérivé définit un contrat entre deux parties, constituées par un

acheteur et un vendeur, avec fixation des flux financiers à venir, de façon régulière et à

une certaine fréquence. Le contrat bénéficie d’un règlement à une date future. On

distingue deux grandes catégories de produits dérivés financiers.

Les produits dérivés optionnels sont surtout constitués par :

Warrants : ce sont surtout des types de contrats transférables. Ces derniers

accordent à leur détendeur (bénéficiaire) le droit d’acheter ou même de vendre

une quantité déterminée d’actifs. L’opération d’achat ou de vente peut se faire au

moment de l’échéance du contrat. Quoiqu’il en soit, le prix est déterminé

d’avance.

Options : ces types de contrats octroient à leurs détenteurs, le droit ou

l’obligation de faire l’achat ou la vente d’actifs sous-jacents à des prix fixés bien

avant. Les opérations de vente ou d’achat se sont { une date fixée.

1 MATHIS Jean, « Marchés internationaux des Capitaux et Gestion d’actifs », Ed.Economica,

2001

Page 47: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

47

Quant aux produits dérivés financiers fermes sont faits de :

Swaps : ils désignent des contrats d’échange de flux financiers. On les repartie en

différentes natures : swaps de taux d’intérêts, swaps de devises ou encore swaps

sur matières premières.

Forwards : ils représentent des contrats à terme dont la négociation se fait de

gré { gré, c’est-à-dire d’un commun accord. Cette négociation se fait entre les

banques et les établissements financiers.

Futures : ils traduisent des contrats { terme bénéficiant d’une livraison

standardisée. Ce type de contrat se négocie surtout sur des marchés à terme

organisés.

3. Les produits dérivés : cadre légale et réglementaire

Introduits en vertu des dispositions de la circulaire de l’Office des Changes n) 1633, les

swaps avaient pour objectif d’élargir le choix d’instruments de couverture, mis { la

disposition d’opérateurs marocains, pour se prémunir contre les fluctuations inopinées

du cours de change.

Les modalités d’application de ladite circulaire ont été précisées par celle de la BAM

n°61/DAI/96. Selon cette circulaire, les intermédiaires agrées sont autorisées à effectuer

entre eux et avec la clientèle, des opérations de swaps dont la durée ne dépasse pas un

an, les autres caractéristiques sont librement négociables entre les parties à condition

Page 48: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

qu’elles soient conformes aux dispositions édictées par l’internationale Swap Dérivatives

Association (ISDA° ou la Fédération Bancaire Française (FBF).

Il s’avère que les opérations de swaps on été dès leur introduction dénuées de toute forme

de restriction sauf celle relative à la durée de l’utilisation des swaps qui ne doit pas

dépasser un an.

La circulaire de l4office des Changes n°1723 du 1er Aout 2008, au même titre que celle de

Ban Al Maghirb n° 136/DOMC/06 du 09 août 2007 ont éliminé cette contrainte.*

Réglementation de l’Office des Changes :

Les options de change n’ont été autorisées au Maroc qu’{ partir de 2004. Ainsi, la

circulaire de l’Office des Changes n°1762 vient d’élargir la palette d’instruments de

couverture autorisée au Maroc dans le souci de mettre { la disposition de l’opérateur

économique un outil supplémentaire lui permettant de maitrises les couts liés à ses

opérations d’achats ou de vente de devises.

La circulaire de l4office des Changes n°1762 définit l’option comme étant : un contrat

qui confère à son détenteur le droit et non l’obligation d’acheter ou de vendre { une

échéance convenue un montant déterminé de devises contre dirhams, à un cours fixé, à

l’avance appelé prix d’exercice.

Afin d’éviter des opérations spéculatives, ladite circulaire a imposé un certain nombre

de conditions d’utilisation des options de change comme instruments de couverture

contre le risque de change à savoir :

Page 49: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

49

Les options de change doivent être adossées à des transactions

d’importation ou d’exportations de marchandises.

La prime d’achat ou de vente de l’option est fixée par l’intermédiaire agréé

en fonction de la couverture consentie { l’opérateur économique.

Concernant les modalités d’exercice des options, elle ne peut être selon

ladite circulaire qu’{ l’européenne, c'est-à-dire exerçable seulement à

l’échéance.

Page 50: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

Cinquième partie :

La réalité du marché de

changes marocain

Page 51: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

51

SECTION 1 : LA REALITE DU MARCHE DE CHANGE

MAROCAIN

1. Analyse critique du marché de change marocain

Le marché de change n’est pas une fin en soi. En effet, ile ne sert { rien d’avoir un marché

de change si les opérateurs pour lesquels il a été institué ne savent pas s’en servir. Ainsi

les instruments de couverture contre le risque de change et tous les outils qui ont pour

finalité cet effet ne serviront à rien si les entreprises ne parviennent pas à les utiliser.

Bon nombre d’entreprises marocaines ignorent complètement ce marché ou ne lui

accorde qu’un intérêt dérisoire. D’autres n’en perçoivent même pas l’utilité, ou croient

que ce marché est propre aux grands groupes dont la manipulation est réservée à un

groupe restreint de spécialistes et de praticiens de banque.

Cette attitude est due à deux dysfonctionnements :

Un manque d’information majeur

L’absence d’une véritable culture de marché

a. Les forces de marché de change marocain

L'institution du marché des changes au Maroc apporte quatre innovations majeures :

La fin du monopole de Bank Al-Maghrib en matière de la gestion centralisée des

devises du pays

La détermination des taux de change par les banques en fonction de l'offre et de

la demande des devises, tout en restant, bien entendu, à l'intérieur des marges

d'intervention fixées par la Banque Centrale

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Le réajustement des dates de valeur à la norme internationale en raccourcissant

le délai d'exécution des transactions, ramené à J+2 au lieu de J+3 comme ce fut le

cas auparavant

Enfin, l'introduction des techniques de couverture contre le risque de changes

tels qu'elles se pratiquent sur les places financières internationales.

De ces différentes innovations découlent les avantages appréciables dont les

opérateurs peuvent bénéficier :

La connaissance immédiate de la cotation applicable à leurs transactions, avec

une date de valeur conforme à la norme universelle ;

La possibilité de négociation de cette cotation en faisant jouer la concurrence ;

La gestion du risque de change en se couvrant à terme aussi bien à l'export qu'à

l'import

La cotation immédiate des devises

Grâce { l’institution de ce nouveau marché, l’exportateur ou l’importateur pourra

connaître dès l’initiation de sa transaction, le cours de devise qui lui sera appliqué.

Il ne va plus appliquer un cours provisoire en attendant la publication par Bank Al

Maghrib d’un cours officiel le lendemain (J+1) ou même plus en cas de jours fériés au

Maroc ou { l’étranger.

Il pourra connaître dorénavant la contre valeur exacte en Dirham marocain dont il sera

crédité ou débité par son banquier, en gagnant, en plus un jour de valeur dans la

réalisation des opérations de change (J+2 au lieu de J +3).

Page 53: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

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La négociation de la cotation

L’opportunité de négocier des taux de change préférentiels auprès de son banquier

constitue indéniablement un apport remarquable du marché de change marocain.

Les opérateurs peuvent, en faisant jouer la concurrence entre les banques, consulter

différentes salles de marchés pour l’obtention d’une meilleure cotation aussi bien pour

leurs opérations d’achat de devises que de cessions de devises.

Il est heureux de constater que de plus en plus d’entreprises commencent { interroger

systématiquement les cambistes des différentes banques préalablement au dénouement

de leurs transactions.

Les salles des marchés sont quotidiennement consultées par la clientèle pour

communiquer la meilleure offre d’achat ou de vente au comptant.

Nous allons voir dans une partie consacrée aux salles des marchés des banques, une

illustration de la négociation cambiste – clientèle, le jeu de la concurrence est toujours

bénéfique pour l’entreprise.

Toutefois, mention doit être faite à ce niveau que seules les grandes entreprises

demandent cette consultation, alors que les petites et moyennes entreprises n’en

profitent pas.

Le marché de change ne doit pas être seulement un centre de profit pour les banques, il

doit profiter { l’ensemble de l’économie nationale.

La couverture du risque de change

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C’est la principale innovation du marché des changes. Cependant les entreprises

marocaines ne semblent pas avoir pris conscience des enjeux que représente le risque

de change. Elles sont d’ailleurs très minoritaires { recourir aux techniques de

couverture.

Et pourtant, devant la volatilité des monnaies, la non couverture affecte sérieusement la

marge bénéficiaire de l’entreprise .Sans une gestion active de ce risque, celle-ci risque de

perdre en compétitivité dans le commerce international.

Le risque de change résulte des activités import-export des entreprises faisant l’objet

d’une facturation en devises. Ces facturations les exposent aux fluctuations du cours

jusqu’au moment où ces devises sont converties en monnaie nationale.

La conséquence immédiate est donc une perte potentielle en cas de variations des cours.

Par exemple, une entreprise marocaine exportant en dollars se trouve en risque dès la

fixation d’un cours de vente sur un catalogue. Une baisse du dollar se répercutera, lors

des ventes ultérieures, directement sur son résultat.

b. Les faiblesses du marché de change marocain

Le marché de change marocain est loin de remplir la mission pour laquelle il a été crée

et qui consiste à aider les entreprises à améliorer leur compétitivité et leur performance

sur les marchés extérieurs, cependant celui-ci a démarré dans de bonnes conditions et

fonctionne de manière plus au moins satisfaisante.

Certes, nous sommes en présence d’un marché encore très jeune qui ne traite pas

l’ensemble des opérations et dont le volume des transactions est encore très minime.

Outre les obstacles auxquels est confronté ce marché et qui sont loin d’être négligeables,

ils sont d’ordre culturel, structurel et professionnel.

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Des faiblesses dans le système même :

L'existence d'un marché monétaire fiable et transparent est une condition au bon

fonctionnement du marché des changes. Or, l'absence pour le moment d'une grille de

taux des prêts et emprunts en dirham constitue un handicap pour les opérateurs qui

interviennent sur le marché à terme. Cette grille devant être systématiquement affichée

sur l'écran Reuter se veut une composante essentielle dans le calcul du change à terme.

En outre, les opérations de swaps sont trop peu utilisées par les banques. Bien qu'elles

soient légalement autorisées par la Banque centrale, les opérateurs n'en perçoivent pas

encore l'utilité. Et pourtant, les swaps apportent un complément appréciable en matière

de couverture du risque de change.

Enfin, l'absence de techniques de couverture contre la variabilité des taux d'intérêt

risque de limiter l'utilisation des swaps par les opérateurs qui souhaitent avoir une

vision globale de la couverture des risques dans le cadre d'une véritable gestion

financière.

Un manque d’intérêt des entreprises marocaines :

Comment peut-on expliquer le peu d'intérêt manifesté par les entreprises au

fonctionnement de ce marché et plus particulièrement à la gestion du risque de change ?

Il y a une tradition historique au Maroc de vivre dans un univers fortement administré.

Jusqu'au début des années 90, la vie d'un financier d'entreprise comme celle d'ailleurs

d'un banquier était rythmée par la réglementation des prix et des changes ;

l'encadrement du crédit, la bonification des taux d'intérêt, le financement sélectif, la

tarification uniforme de l'épargne et du crédit, la fixation administrée des taux de

changes... Bref, tout était réglementé dans le moindre détail.

Les entreprises ont passé une grande partie de leur vie professionnelle dans cet univers.

Elles sont culturellement plus proches des règlements que du marché. C'est ce qui

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empêche d'ailleurs les trésoriers et les financiers d'entreprises de s'orienter

spontanément vers la prise en compte réelle des risques financiers.

Le manque d’information des intervenants sur le marché de changes :

Le marché des changes a donné lieu à la création de nouveaux métiers. Si les banquiers

s'y sont préparés en formant des cambistes, les entreprises, en revanche, n'ont fait subir

à leurs trésoriers aucune formation particulière. Or, ce sont ces trésoriers qui sont

appelés à dialoguer avec les cambistes. Non seulement ils doivent comprendre les

produits qu'on leur propose mais aussi savoir arbitrer et négocier en connaissance de

cause.

Quelle que soit la pertinence des instruments utilisés dans ce marché, aucun résultat

probant ne peut être escompté si le trésorier ou le financier de l'entreprise à qui sont

destinés ces instruments n'est pas en mesure de les assimiler, de les exploiter et d'en

tirer profit.

On ne saurait donc trop insister sur le rôle fondamental de la formation et du

perfectionnement d'un personnel hautement qualifié pour la réussite d'un tel marché.

3. Les produits dérivés sont ils réellement efficaces dans le cas

des entreprises marocaines ?

Les entreprises marocaines qui se livrent à des opérations internationales comptent

parmi les principaux acteurs du marché des changes. Comme leurs recettes et leurs

dépenses sont toutes libellées dans de nombreuses devises différentes, un glissement

inattendu du taux de change peut induire d’énormes gains ou de pertes.

Comme le nouveau marché des changes marocain se développe en taille et en

complexité, les responsables financiers de la plupart des grandes sociétés marocaines

ont considérablement sophistiquée leurs procédures en mettant en place leur propre

salle de change dotée d’un système d’information Reuter.

Page 57: Gestion de risque de changes et réalité du marche de change marocain

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Certaines entreprise marocaines tiennent compte aujourd’hui des perspectives

d’évolution des changes et réfléchissent { l’implantation des succursales { l’étranger. La

décision d’implanter une succursale { l’étranger est en soi une façon de se prémunir

contre le risque de change.

Pendant très longtemps les entreprises marocaines sont demeurées inertes { l’égard du

risque de change.

En outre, les opérations de swaps sont trop peu utilisées par les banques. Bien qu’elles

soient légalement autorisées par la Banque Centrale, les opérateurs n’en perçoivent pas

encore l’utilité, et pourtant, les swaps apportent un complément appréciable en matière

de couverture du risque de change.

Quelle que soit la pertinence des instruments utilisés dans ce marché, aucun résultat

probant ne peut être escompté si le trésorier ou le financier de l’entreprise { qui sont

destinés ces instruments n’est pas en mesure de les assimiler, de les exploiter et d’en

tirer profit.

One ne saurait donc trop insister sur le rôle fondamental de la formation et du

perfectionnement d’un personnel hautement qualifié pour la réussite d’un tel marché.

a) Les produits dérivés et leur utilisation dans les entreprises marocaines

Les options sont devenues en quelques années un instrument de couverture apprécié

par les entreprises. Elles utilisent pour l’essentiel des options de première génération et

très souvent elles se contentent d’acheter des calls et des puts.

Ces options sont utilisées pour couvrir les risques de change induits par les créances et

les dettes consécutives à des opérations commerciales internationales, mais elles le sont

encore plus dans deux situations précises : en premier lieu, lorsqu’une entreprise

répond { un appel d’offre, et en deuxième lieu, et de manière plus générale lorsque le

risque de change auquel est soumise l’entreprise dépende de la survenance d’un

événement plus au moins aléatoire, très probable, mais pas tout a fait certain, ce contrat

pouvant bien évidemment être { l’exportation ou a l’importation

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Les entreprises recourent également à des options lorsque les trésoreries et les

analystes sont incapables de déterminer une quelconque tendance dans l’évolution à

venir des taux de change.

Plutôt que de se priver, en intervenant sur le marché favorable, les responsables de la

gestion du risque de change préfèrent acheter des options afin de pouvoir bénéficier de

cette évolution qu’ils ne peuvent prévoir au moment ou ils doivent se couvrir contre le

risque de change.

Très peu d’entreprises recourent de manière systématique aux options de deuxième

génération. Plusieurs raisons expliquent un tel état de fait. Les instruments proposés par

la banque sont intrinsèquement complexes

Les produits ne correspondent pas toujours aux besoins de couverture des exportateurs

et des importateurs. Les banques s’offrant des options de deuxième génération étant

peu nombreuse, il est difficile de les mettre en concurrence.

Les options de deuxième génération sont illiquides et il est quasiment impossible de

compenser dans de bonnes conditions une position qui se révélerait peu satisfaisante du

fait d’une évolution de taux de change qui aurait été mal appréhendée

b) Les produits dérivés : bilan et perspectives

Les marchés dérivés ont connu de 1960 à nos jours un extraordinaire développement.

Cette croissance a fait surgir de nombreuses questions. Ces préoccupations sont

nombreuses et parfois contradictoires :

Quels facteurs expliquent le développement des marchés de produits dérivés ?

Quelle est l’utilité réelle des marchés dérivés ?

Face aux sommes en jeu, les modalités de fonctionnement de certains marchés

dérivés ne sont elles pas obsolètes ?

Les produits dérivés ne sont ils pas intrinsèquement dangereux ?

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La liquidité des marchés dérivés n’est elle pas excessive pour certains marchés et

insuffisante pour d’autres ?

La sécurité des opérateurs sur les marchés dérivés est elle bien assurée ?

Les produits dérivés ont acquis leur rôle de produits de couverture par excellence

directement de leurs avantages intrinsèques. Ils sont des contrats qui peuvent être sur

mesures, conçus pour atténuer les risques à les transférer vers des contreparties plus

enclines à les supporter.

De plus, leurs développements paraissent sans fin, c’est l’imagination des ingénieurs

financiers qui est la limite car il est possible d’être parfaitement en adéquation avec la

quasi-totalité des besoins des entreprises en termes de couverture. De nouveaux

produits voient le jour constamment pour être au plus près des entreprises. Ce sont des

produits qui gomment les imperfections du marché en apportant une réponse puissante

aux risques de change.

Malgré cette formidable expansion, les produits dérivés ne viennent pas sans risques. Ce

sont des armes dangereuses qu’il faut savoir maitriser d’une part, et qu’il serait bon de

mieux encadrer d’autre part. En effet, les opérations { base de produits dérivés peuvent

se révéler dangereuses.

Il y’ a donc des réserves { émettre quant { l’utilisation des produits dérivés dans la

couverture, ils sont l’outil de prédilection, mais avec le fort effet de levier qu’ils génèrent,

les produits dérivés utilisés à des fin de spéculation, comme ils le sont souvent, peuvent

être dangereux.

Il faut bien distinguer les affaires frauduleuses d’erreurs ou encore des résultats de

mauvaises anticipations mais le risque existe bel et bien et il est donc important de

nuancer la réponse à notre problématique.

Les produits dérivés ont su, de par leur sophistication et leur souplesse, répondre très

précisément aux besoins des entreprises avec des produits souvent sur mesure, ce sont

des instruments puissants et devenus incontournables. Ils sont aujourd’hui la réponse

parfaite aux demandes des entreprises pour la couverture contre le risque de change

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L’innovation de ces produits n’est pas arrivée { son terme et l’on peut envisager une plus

grande expansion de ses marchés, mais il faudra accentuer les règles prudentielles et

exiger une plus grande transparence quant à leur utilisation.

Ils offrent aux entreprises la possibilité de transférer le risque de change, et ils permettent

d’accroitre la valeur de l’entreprise et sécurisent l’environnent financier dans un contexte

de très forte volatilité.

Ainsi, malgré les risques inhérents à leur utilisation, les avantages sont tels que

l’entreprise continuera { utiliser les produits dérivés pour leurs stratégies de couverture

de change.

Conclusion

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Avec l’introduction du marché de change depuis le 3 juin 1996, le Maroc a franchi un

nouveau pas vers l’encrage de son économie { celle des pays avancés, permettant ainsi

aux opérateurs de commerce extérieurs de disposer d’outils financiers utiles dans la

compétition internationale.

Un nouveau métier est né, offrant d’autres opportunités aux banques comme aux

entreprises dans leurs relations avec l’étranger.

La phase que nous connaissons aujourd’hui est celle des produits structurés. Nous avons

commencé par montrer que cette nouvelle étape correspond { l’introduction

d’instruments dérivés et sue cette nouvelle catégories de produits est née du besoin

d’instruments susceptibles d’atténuer les risques soit d’une concurrence accrus sur les

marchés financiers, soit d’un réalignement des courants d’épargne et d’investissement

dans le monde et de la mondialisation des marchés financiers et des progrès

technologiques.

Nous avons ensuite indiqué que les participants aux marchés financiers ont adopté ces

innovations en raison de leur utilité, comme couverture, pour la spéculation et la

poursuite de stratégies de placement. De plus, le potentiel d’amplification important des

produits dérivés en fait des substituts efficaces des instruments classiques du marché

monétaire.

Conscient des tous ces aspects, et dans l’optique d’une couverture totale de l’extérieur, le

Maroc a vite saisi l’importance des produits dérivés dans une gestion optimale du risque

de change.

C’est ainsi qu’il a mis en place un ensemble de procédures et de dispositions favorisant

l’émergence de ces produits, la réglementation des changes en est l’illustration.

Cependant, une question reste suspendue : suite aux différentes crises financières que le

monde connait actuellement, ne serait-il pas possible d’engager des réformes, et

d’élaborer des modèles communs aux entreprises dans le cadre de la globalisation. Ces

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mesures, préventives soient elle, devraient amoindrir avec assurance le risque de

change, qui n’est pas toujours évident { maitriser ?

Traiter cette question, ce serait déjà exprimer les véritables défis que doit relever notre

pays. Il ne s’agit pas pour autan de bruler les étapes, mais de tenir le cap vers le

développement économique dans un environnement international caractérisé par une

concurrence exacerbée.

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Bibliographie

Ouvrages

FONTAINE P, « Gestion du risque de change », Ed. Economica, Paris 1996

GUERMATHA El Miloud, « Marché des changes marocain et gestion de trésorerie devises »

Ed. Economica, Paris, 1997

MATHIS Jean, « Marchés internationaux des Capitaux et Gestion d’actifs », Ed.Economica,

2001

SIMON Yves, « Marché des changes et gestion de risque de change », Paris, Dalloz, 1995

Divers

Circulaires de l’office des changes

Circulaires de Bank Al Maghrib

Article 8 des statuts du FMI

Documentation internet

www.oc.gov.ma

www.bkam.ma

www.cambiste.info