Geot Ahmed Tanger

13
I-SITUATION GEOGRAPHIQUE DE LA VILLE DE TANGER La ville de Tanger se situe à l’extrémité nord-occidentale d Detroit de Gibraltar. Son site occupe une dépression entre deux massifs montagneux d’importance inégale. A l’Est le massif d’Anjera, occidentale de la chaîne de Rif, orientée ici N-S, et qui se termine au Cap Malabata, à l’Ouest, un massif gréseux côtier, indépendant, pa rivage du Detroit, constitué de l’Ouest en Est par le massif du Cap S Jbel kebir, le quartier de Montagne et celui de Marshane. L intermédiaire correspond aux talwegs des oueds Souani, Mrhourha et Me dominés par la butte de Charf et la colline de Tanja-Balia. Vers le S développe le Fahs de Tanger, plaine mollement accidentée et barrée au les massifs gréseux de Jbel Dehar-Zhirou. II- CADRE CLIMATIQUE La ville de Tanger est relativement bien pourvue en postes pluviométr les autres données ne sont relevées de façon utilisable qu’à Tanger-Aérodrome. Cependant,cettedernière paraît à priori la plus représentative du Tangérois, car celle de Tanger-ville est in microclimat très spécial. La station de Tanger-aérodrome est située à 15,4m d’altitude, à 3km d Atlantique sur lequel elle est largement ouverte. Cette station enreg 1950 leshauteurs de pluies journalières et depuis 1953 les températures maximales ainsi que les pressions moyennes et les humidités relatives 6h, 12h et à 18h. de plus, un évaporomètre de «Pich» est en service d et un bac « A » depuis 1958 (mesure de la perte d’eau dans des condit proches des conditions naturelles). Enfin, les vents sont enregistrés, en force en direction et l’insolation sont mesurés depuis 1953. la st complète. 1-Les précipitations Les principales données concernant les précipitations dans la ville d peuvent être présumées comme suit : - 80% des précipitations tombent pendant les cinq mois de mars ; - les précipitations de juin à septembre ne représentent que 3,5% des précipitations annuelles ; - l’écart moyen pour les cinq mois humides est de l’ordre de 50% ; - l’écart moyen pour l’année est élevé, de l’ordre de 25% ;

Transcript of Geot Ahmed Tanger

I-SITUATION GEOGRAPHIQUE DE LA VILLE DE TANGER La ville de Tanger se situe lextrmit nord-occidentale du Maroc, sur le Detroit de Gibraltar. Son site occupe une dpression entre deux massifs montagneux dimportance ingale. A lEst le massif dAnjera, peron nordoccidentale de la chane de Rif, oriente ici N-S, et qui se termine sur le littorale au Cap Malabata, lOuest, un massif grseux ctier, indpendant, parallle au rivage du Detroit, constitu de lOuest en Est par le massif du Cap Spartel, le Jbel kebir, le quartier de Montagne et celui de Marshane. La dpression intermdiaire correspond aux talwegs des oueds Souani, Mrhourha et Melaleh, domins par la butte de Charf et la colline de Tanja-Balia. Vers le Sud se dveloppe le Fahs de Tanger, plaine mollement accidente et barre au Sud par les massifs grseux de Jbel Dehar-Zhirou. II- CADRE CLIMATIQUE La ville de Tanger est relativement bien pourvue en postes pluviomtriques mais les autres donnes ne sont releves de faon utilisable qu Tanger-ville et Tanger-Arodrome. Cependant, cette dernire parat priori la plus reprsentative du Tangrois, car celle de Tanger-ville est influence par un microclimat trs spcial. La station de Tanger-arodrome est situe 15,4m daltitude, 3km de locan Atlantique sur lequel elle est largement ouverte. Cette station enregistre depuis 1950 les hauteurs de pluies journalires et depuis 1953 les tempratures maximales ainsi que les pressions moyennes et les humidits relatives releves 6h, 12h et 18h. de plus, un vaporomtre de Pich est en service depuis 1955 et un bac A depuis 1958 (mesure de la perte deau dans des conditions plus proches des conditions naturelles). Enfin, les vents sont enregistrs, en force et en direction et linsolation sont mesurs depuis 1953. la station est donc complte. 1-Les prcipitations Les principales donnes concernant les prcipitations dans la ville de Tanger peuvent tre prsumes comme suit : - 80% des prcipitations tombent pendant les cinq mois de novembre mars ; - les prcipitations de juin septembre ne reprsentent que 3,5% des prcipitations annuelles ; - lcart moyen pour les cinq mois humides est de lordre de 50% ; - lcart moyen pour lanne est lev, de lordre de 25% ;

- la majorit dannes ont une pluviomtrie infrieure la moyenne, et le retard avec cette dernire tant rattrap par quelques annes exceptionnellement humides ; - le nombre des jours de pluies est compris entre un jour sur deux et un jour sur trois pendant les cinq mois humides. Pour lanne, il quivaut trois mois pleins. Les intensits de pluies en fonction des dures sont trs variables. Par exemple, lintensit pour une heure est de 30mm/h pour une averse de cinq minutes. 2- Les tempratures Elles sont influences dans la ville de Tanger par leffet modratrice de la mer. De ce fait, lamplitude moyenne annuelle et de lordre de 12C, avec une amplitude maximale absolue de 40C. quant linsolation, elle est dun pourcentage de 64% environ. Le maximum est enregistr en aot (80,3%) et le minimum en dcembre (47,5 %). 3- Humidit moyenne et vitesse des vents La moyenne annule de lhumidit relative est de 74% et les moyennes annuelles varient entre 68% en juillet et 80% en janvier. Les vitesses des vents sont assez constantes en moyennes mensuelles. Elles sont de lordre de 20km/h. les frquences des vitesses peuvent tre rsumes comme suit : dans plus de 50% des cas, le vent a une vitesse comprise entre 2 et 6m/s ; dans prs de 30% des cas, la vitesse est comprise entre 7 et 14m/s ; dans 20% des cas, elle est infrieure de 2m/s (calmes) ; les vitesses suprieures 15m/s (54km/h) sont exceptionnelles (1%).

On doit enfin signaler que les vents les plus frquents dans la ville de Tanger sont les vents du secteur Est Nord-Est, viennent aprs les vents du secteur Ouest. 4- Evaporation Le coefficient de rduction applicable aux mesures de lvaporation pour un climat comme celui de Tanger est de lordre de 0,6 ce qui donnerait une vaporation de lordre de 970mm. On peut ainsi admettre, compte tenu des incertitudes, que lvaporation dans la ville de Tanger est de lordre de 950 1000mm. 5- Conclusion sur le climat du Tangrois La ville de Tanger est caractrise par un climat subhumide humide, msothermique influence ocanique. Le Tangrois est moyennement pluvieux

avec une pluviomtrie moyenne annuelle de lordre de 800mm ; laltitude na quune importance relativement faible sur la variation de la pluviomtrie, le facteur essentiel parat tre lexposition, les zones les plus humides tant celles qui peuvent bnficier des apports de locan et du dtroit. La temprature de la ville est relativement clmente puisquelle est en moyenne de 18C (oscillant entre 12 et 24 C) ; les plus fortes tempratures estivales ne dpassent que trs rarement 40C et les plus faibles tempratures hivernales ne descendent quexceptionnellement au-dessous de 0C. Le vent existe quatre jours sur cinq (vitesse suprieure 2m/s), mais il a nanmoins un jour sur deux une vitesse comprise entre 7 et 20km/h. Ils viennent de lEst une fois sur trois et de lOuest une fois sur quatre. Lhumidit relative est de lordre de 75% en moyenne annuelle et ne descend pas, en moyenne mensuelle au-dessous de 60% midi. Les vents dEst qui se sont largement dchargs de leurs eaux sur la pninsule, diminuent lhumidit qui serait trs forte sans lui. III-GEOLOGIE ET MORPHOLOGIE Tanger est situe lextrmit Nord-occidentale de larc rifain orient ici N-S au dbouch du Dtroit de Gibraltar sur locan Atlantique. La rgion de Tanger comprend trois grandes units morphologiques : , lOuest le massif montagneux de Cap Spartel et du Marshane, au centre la plaine vallonne du Fahs largement ouverte sur le Dtroit au niveau de la baie de Tanger, lEst le massif des Anjera. 1- Le bti gologique Les terrains de la rgion sont constitus par lempilement de plusieurs nappes (Melloussa, Tisirne, Beni Ider, numidienne), qui reposent sur lunit de Tanger considre elle-mme comme para-autochtone. a- Disposition structurale Au-dessous de lunit de Tanger, essentiellement marneuse qui forme la plaine de Fahs, on trouve successivement les nappes de Melloussa, de Beni Ider, de Tisirne et du Numidien : * la base, le flysch albo-aptien de Melloussa schisto-quartziteux, bien reprsent lEst de la route de Ttouan, et lOuest vers les grottes dHercule ; * au-dessus, la nappe de Beni Ider, forme de Crtac moyen et suprieur marno-calcaire rouge (oued Chatt) est une puissante srie marno-sableuse micace lOligocne (El Mnar) ;

* ensuite la nappe de Tisirne (Dehors Oullire) du Crtac infrieur, marneuse avec des niveaux de grs fins parfois quartziques ; * enfin, le Numidien, surmonte le tout, est compos dargilite bariol (verte et rouge) de lEocne suprieur passant au sommet des grs facis numidiens. Si Tala-Lakrah il repose sur les nappes de Beni Ider et de Tisirne, le Numidien a comme soubassement, dans les rgions de Cap Spartel et du Marshane, la nappe de Melloussa. b- Le para-autochtone de lunit de Tanger Cette unit est caractrise par de faibles reliefs situs entre deux massifs montagneux importants. A lOuest elle sappuie sur les versants du massif numidien du Cap Spartel. A lEst elle se termine sensiblement suivant une droite joignant Tanja-Balia au Nord An-Mechlaoua au SSE, sur la route de Ttouan. Lunit de Tanger est un vaste ensemble marno-schisteux du crtac suprieur. Elle est considre comme para-autochtone formant le substratum du Fahs du Tanger, et affleurant en fentres sous les nappes des Flyschs. c-Les Flyschs allochtones * La nappe de Melloussa : premire nappe dpose sur lunit de Tanger. Elle est compose essentiellement la base par un flysch schisto-quartziteux et par des argilites bleus-verts, avec quelques bancs de grs fins et au sommet par une srie marno-calcaire avec localement des phtanites. La majeure partie de cette nappe est rattacher au flysch albo-aptien de la rgion de tanger. Cette unit affleure largement lEst depuis la plage de Gandouri jusqu Beni-Ouassine mais peu dveloppe lOuest de la ville ; * Les nappes de Beni Ider et de Tisirne : ces deux nappes se situent structuralement au-dessus de la nappe de Melloussa, et occupent lextrmit occidentale du massif des Anjera, de la pointe Malabata Dehar Oullika. On y a reconnu des termes allant du Crtac infrieur lOligocne. Sauf en de rares endroits o la srie est normale, la nappe de Tisirne repose sur la nappe de Beni Ider ; * La nappe numidienne : cest la nappe la plus leve tectoniquement, qui repose sur chacune des nappes infrieures et plus particulirement celle de Tisirne. Le Numidien de Tanger comprend deux ensembles, , lOuest, celui du Cap Spartel qui repose sur une semelle de Melloussa ; lEst celui de Tala-Lakrah qui surmonte directement la nappe de Beni Ider. Lge des facis numidiens est ocne-oligocne. 2) Evolution des reliefs Lhumidit et les prcipitations abondantes de la saison hivernale dans la ville de Tanger agissent sur les reliefs, relativement accuss, dans lensemble

plastiques. Les matriaux arrachs aux versants saccumulent au pied des collines ou dans les valles. Ils rsultent dune action rosive qui se manifeste sous forme de ruissellement, de ravinement et par la solifluxion. a- Le ruissellement : Il sinstalle sur toutes les surfaces planes de faible inclinaison, tant par le flysch argilo-grseux du Numidien que sur les argilites de Tanger ou de Melloussa ou encore sur le flysch argilo-calcaire de Beni-ider-Tisirne. Le ruissellement, diffus ou concentr, entrane les fractions les plus fines, mais aussi les cailloutis issus de barres grseuses ou calcaires. Selon la nature du substratum, ce ruissellement peut entamer plus ou moins les matriaux sousjacents. Les parties fines vont saccumuler dans des dpressions o le colluvionnement argileux peut atteindre plusieurs mtres. b- Le ravinement : Sur les pentes les plus fortes, de lordre de 25 30 au moins, le ruissellement diffus se concentre et lon passe au ravinement, qui entaille soit la roche en place soit les dpts colluviaux du pourtour des collines. Il affecte galement les fonds des vallons. Lvolution se fait par creusement linaire ou par sapement latral, les ravins sont parfois rectilignes mais le plus souvent sinueux et convergents en organismes de plus en plus importants vers laval. Ils progressent galement par rosion rgressive. c- La solifluxion : Cest un mouvement en masse affectant les sols, les formations dtritiques et mme aussi le substratum rocheux. Elle imprime au paysage un aspect chaotique. La solifluxion est donc lorigine de nombreux glissements superficiels ou profonds et des coules boueuses ou pierreuses qui se manifestent sur le terrain par une dpression plus ou moins dveloppe ; laval formation de petits reliefs de bourrelets constitus par les matriaux glisss. IV-HYDROLOGIE ET HYDROGEOLOGIE 1- Hydrologie A lexception de loued Mharhar, le tangrois ne possde pas de grands cours deau, mme exognes. Cependant on ne possde que peu de renseignements sur lhydrologie des cours deau de la rgion. Un certain nombre de barrages collinaires a t prconis dans le tangrois pour favoriser sa vocation agricole. Le relief relativement peu accentu et la pluviosit assez abondante rendent ce type d amnagement bien adapt au pays. 2- Hydrogologie

Les tudes concernant lhydrogologie de la ville de Tanger sont trs anciennes du fait que lalimentation de la ville sest trs vite pos. Les premires tudes, qui remontent plus de 100 ans, desquelles on ralisa que les ressources en eau de tangrois taient minimes lexception de Charf El Akab, le seul bassin grseux duquel sondaient plusieurs sources de dbit apprciable. Les autres terrains furent prsums pratiquement striles lexception de grs numidiens, notamment ceux de la montagne, dans lesquelles on esprait trouver les quelques litres par seconde qui auraient permis dalimenter ce quartier dune manire autonome. PARTIE II ETYUDE GEOTECHNIQUE DE LA VILLE DE TANGER

Les tudes gologiques et morphologiques qui ont t raliss sur le tangrois ont permis dy diffrencier deux grandes units litho-morphologiques, dune part le pays argileux et dautre part le pays grseux. Chacune de ces units est subdivise en zones et secteurs et, pour chacun dentre eux, le comportement mcanique des terrains et les proprits technologiques et gotechniques des roches se diffrent et ont pu tre analyses. LE PAYS MARNEUX ET ARGILEUX Par sa lithologie bien individualise, cette unit donne lieu des paysages varis : plaine de Fahs avec ses collines arrondies et ses larges valles, reliefs attnus de Tanja-Balia, El Kherab et Beni Ouassine, contreforts argileux du massif de grs numidien lOuest et de Dehar Oullika lEst, enfin longs versants marneux de la route de la route de Malabata. De point de vue structural, cette unit regroupe les argilites et les marnes de Tanger, les argilites rouges du Numidien, les argilites bleues de Melloussa avec leur couverture de grs, de grs quartzite de la srie argilo-calcaire de Tanja-Balia et enfin les marnes versicolores de Beni Ider-Tisirne. En effet, on peut distinguer, en se basant sur des critres purement morphologiques, trois grandes zones qui voluent chacune diffremment de lautre. Ce sont la zone des sommets, la zone des versants et la zone des valles. 1- La zone des sommets A lintrieur du pays marneux et argileux, la zone des sommets regroupe galement toutes les parties sommitales qui correspondent danciennes surfaces plio-quaternaires. Souvent, les sommets sont faonns dans les argilites et les marnes schisteuses, mais quelques-uns uns prsentent des facis varis allant du grs au calcaire en passant par des grs quartzites et des marnocalcaires.

2- La zone des versants A lintrieur de la zone des sommets, la zone des versants est dfinie partir des critres morphologiques. On sait dj que des matriaux plastiques comme les argilites et les marnes voluent diffremment, si lon considre que les conditions tant gales, selon leur position dans le paysage ; les parties sommitales horizontales ou trs peu convexes sont alors les parties faiblement attaques par lrosion. Dans cette zone, les luvions et les colluvions qui se trouvent laval des collines et des plateaux vont affecter srieusement le comportement mcanique des terrains correspondants. Il faudra alors toujours, avant daller rejoindre ventuellement la roche mre pour installer les btiments lourds, tenir compte de limportance de la couverture des matriaux argileux altrs et remanis. Il est ainsi ncessaire tout dabord de mettre en vidence lvolution de ces versants, y tudier laltration des roches argileuses, le transport de leurs dbris sur les pentes et leur accumulation en bas de pente, ce qui permettra par la suite de mettre laccent sur les proprits physiques et mcaniques des dpts. a- Lvolution des versants Lvolution des versants dpend de plusieurs facteurs de natures diverses. Parmi ces facteurs, les plus importants sont la nature lithologique du substratum et des dpts de pente, la disposition structurale de ces versants, la tectonique locale, le pourcentage de la pente et enfin lampleur des prcipitations. Dans la majorit des cas, les versants sinscrivent dans des sries homognes de roches tendres, comme les argiles, les argilites et les marnes schisteuses ou bien dans des sries de type flysch reprsentes par les dpts marno-calcaires et argilo-grseuses. Roches peu permables gnralement, leau ruisselle la surface, mais peut aussi, en partie, pntrer lintrieur de la roche grce aux fentes de dissication provoques par la scheresse estivale. Dans le cas des marnes schisteuses, linfiltration est provoque par la structure feuillete de la roche ainsi que par le pendage vertical des couches. Pendant les saisons humides, ces matriaux sont saturs ou gorgs deau et il nest pas conseill douvrir des fouilles car les boulements des talus sont frquents. Laltration chimique produite par lhydrolyse des diffrents terrains est fonction du degr de pntration des eaux et il est frquent dobserver une zone daltration ingalement dveloppe au-dessus de la roche mre. Les luvions ainsi formes vont couvrir le versant dun manteau de dbris daltration eux mme portant quelques fois des sols qui vont ragir diffremment lrosion, selon lpaisseur, la composition et la granulomtrie de ces dbris.

La position des diffrents formations lithologiques joue aussi un rle important dans lvolution des versants de la rgion. Dans la rgion de Tanger, la superposition des roches dures (grs numidiens par exemple) sur les roches tendres (argilites et marnes)facilite certaines formes drosion, qui se traduit par des pentes fortes la partie suprieure du versant qui prend lallure dune corniche ; laval des roches dures, le ruissellement sinstalle sur les sries tendres, les taille profondment et provoque localement une rosion de type bad-lands. Dans la zone de contact entre les deux types de formations superposes, dautres formes drosion peuvent sinstaller ; les bancs rsistant pesant sur les sries tendres provoqueront des effets de tassements favorisant les dsordres. Par ailleurs leau circule dans les formations permables suprieures (grs et calcaire) alimente des petites nappes souterraines au contact avec les termes infrieurs impermables (argiles et marnes) facilitant ainsi les processus de solifluxion. Dans les pays marneux et argileux, et plus particulirement dans les zones des versants, il existe avant tous des formes drosion de petite taille. Ce sont lrosion pluviale, le ruissellement diffus, la reptation ou creep et la solifluxion pelliculaire. A ces formes drosion sajoute la solifluxion qui donne un model particulier aux versants. Daprs la carte gotechnique de Tanger au 1/25000 (1969), on remarque quelle affecte de nombreux secteurs de la ville de Tanger, notamment lEst sur la route de Malabata, mais aussi lOuest sur les versants argileux du massif du grs numidiens. La solifluxion qui dsigne tous les mouvements de masse qui affectent les sols ou les roches se manifeste de diverses manires. On observe dabord des glissements superficiels qui ne touchent que la couverture dtritique ou la couche suprieure de la roche saine et la zone altre. Les glissements profonds, au contraire, affectent galement la roche, parfois sur une grande paisseur ; leur dimension est variable mais peut atteindre une grande ampleur, en longueur comme en largeur. Ce sont eux qui donnent aux versants leur aspect chaotique avec la multiplication des niches, des abrupts et des contre-pentes. Ainsi, au nord du Cap Spartel, Mra Chetba, les formes caractristiques dun glissement profond sont encore visibles : lamant, les plans darrachement et de dcrochement sont trs redresss, dlimitant une dpression bien destine et occupe temporairement par leau ; laval, les matriaux entrans saccumulent et constituent des reliefs en forme de bourrelets. A El Tada, dans le massif de Dehar Oullika, un glissement denviron de 300 m de long affecte les boulis et la srie grso-argileuse sous-jacente, un deuxime glissement sous forme de coule boueuse se superpose au premier et a ractiv les matriaux sur une longueur dune centaine de mtres. En rsum, les processus et les formes de lrosion se juxtaposent ou se superposent selon les ces pour former des

units drosion plus ou moins grandes, quil est indispensable de les dfinir et de les localiser. b- Les luvions et les colluvions argileuses Par laltration mtorique et le jeu des eaux dinfiltration dans la partie superficielle des argilites et des marnes schisteuses il y a dsagrgation des matriaux en fines paillettes ou en petits paralllpipdes pour donner des luvions. Leur paisseur varie en fonction de la capacit daltration de la roche et de la vitesse drosion de la couverture luviale qui, entrane plus ou moins rapidement en bas des pentes, va constituer des colluvions. Cette distinction toute thorique sapplique en premier lieu aux formations argileuses de la plaine de Fahs (unit de Tanger, Melloussa) ; pratiquement, sur le terrain, il est difficile de diffrencier entre les produits daltration encore en place (luvions) et ceux qui ont dj volu par transport sur les pentes (colluvions). Les problmes de la mcanique des sols sur les versants des pays argileux ou marneux sont domins par le souci permanent de contrler les risques dinstabilit des pentes et dviter les consquences de lrosion. il convient donc, pour installer un btiment ou un ouvrage quelconque dexaminer soigneusement laspect du versant largement lamont et laval de lair construire pour dceler les traces ventuelles des glissements anciens ; sil est facile de reconnatre dans des pendages lpaisseur dluvions constitues de produits daltration des marnes schisteuses sous-jacentes, il est moins facile de savoir si ces couches sous-jacentes appartiennent un massif rest en place depuis fort longtemps o si elles appartiennent des masses glisses dun mouvement relativement profond, ayant conserv une structure apparemment rassurante. On ajoute encore, pour insister sur les dangers qui, dans ce domaine, guettent le constructeur, que certains versants prsentent des pentes douces trs rgulires denviron 12 qui inspirent une rassurante tranquillit ; en fait ces pentes rgulires ne sont que le rsultat dun quilibre limite terminal acquis la suite de glissements successifs et de coules de surface des luvions. Donc, en rsum, on ne doit pas limiter la reconnaissance des terrains de fondations au simple relev des coupes de sondages ouverts mais on devra ltendre une reconnaissance au large tenant compte des risques dinstabilit des pentes.

GLISSEMENTS DE TERRAIN SUR LA ROUTE SECONDAIRE 704 RELIANT TANGER A FNIDEQ La route secondaire N704 qui relie la ville de Tanger la ville de Fnideq fait partie du dtroit de Gibraltar, lui aussi faisant partie du Rif septentrional. Les

points qui reprsentent des phnomnes de glissement de terrain correspondent aux points kilomtriques 38, 39 et 40 dans la direction de Fnideq. I- CARACTERISTIQUES GENERALES DE LA ZONE 1- Hydrologie et hydrogologie les principaux cours deau qui traversent cette rgion de la pninsule tingitane sont les oueds de Ksar et de Ledine. Ces cours sont caractriss par des bassins versants de longueurs de peu dimportance vue la proximit de la mer. De ppint de vue hydrogologique, la rgion ne peut receler des aquifres importants et cela cause de la nature essentiellement argileuse des formations superficielles. On ne trouve, lexception des nappes des plaines alluviales, que des nappes perches trs localises et proches de la surface. 2-Mtorologie une seule station qui se trouve dans la rgion ainsi dlimite est celle de la station de Ksar Sghir. On doit signaler ici linsuffisance des stations ainsi que des donnes qui peuvent prsenter parfois un aspect fragmentaire ou des lacunes graves sur plusieurs mois voire mme plusieurs annes. Dune manire brve, la moyenne annuelle des prcipitations est denviron de 700 mm. Celle de la temprature varie entre 15 et 20C. Les donnes mtorologiques ont en effet une importance majeure dans ce type dtude. Elles nous aident dterminer les priodes critiques, cest dire les priodes les plus favorables pour les mouvements de terrain. 3-Sismicit Daprs les tudes sur la sismicit au Maroc, desquelles les auteurs ont pu trac une carte de sismicit probable, il se trouve que la rgion tudie appartient une zone forte activit sismique. 4-Contexte gologique la zone tudie fait partie du Rif interne, et plus prcisment lunit de Beni Ider. Cette unit est forme essentiellement par une alternance de marnes schisteuses et de calcaires en plaquettes dge crtac, surmonts par un flysch grso-marneux dge oligocne. Linstabilit des terrains ainsi que les ravins profonds sont deux caractristiques de la nappe de Beni Ider. Au niveau local, les terrains sont caractriss par une alternance de marnes jaunes et de bancs grseux avec labsence daccidents tectoniques important pouvant intresser la zone glisse. Le substratum se trouve toujours recouvert par un manteau daltration dominance argileuse. Ce dernier se charge en

boulis proximit et au pied des versants formant ainsi un ensemble trs perturb qui peut se mettre en mouvements et compromettre gravement lintgrit des diffrents objectifs publics. II-DESCRIPTION ET INTERPRETATION DES GLISSEMENTS DE TERRAI SUR LA RS 704 1- Description a-Au niveau du point kilomtrique 38+700 la pousse des masses glisses dans ce point de la route a provoqu un dplacement latral de 2 mtres affectant le corps de la chausse sur plus de 60 m de longueur. Le glissement a provoqu aussi la destruction totale dune construction en maonnerie situe 15 m environ lamont de la route. Il y a galement danciennes cicatrices darrachement dlimitant les zones instables et qui renseignent sur dautres glissements plus anciennes. b- Au niveau du point kilomtrique 39+800 Sur la partie basse de la chausse, les traces de glissements qui ont affect la chausse sont visibles ainsi que plusieurs dcrochements affectent la couverture superficielle. En amont de la route, la cicatrice principale du glissement est visible. Des dchirures transversales et longitudinales affectent les paquets instables. Pratiquement le glissement commence quelques dizaines de mtres laval de la route par des bourrelets de solifluxion. c- Au niveau du point kilomtrique 39+800 La chausse a t endommage sur une longueur de plus de 65 m. une maison situe non loin de la route a t touche par lextension du phnomne qui affecte tout le versant et dont les traces sont encore visibles sur les flancs des versants bien quune couverture vgtale cache les cicatrices principales darrachement. 2-Interprtation Il est toujours difficile de dterminer les causes dun glissement de terrain. Ce dernier est en effet un ensemble polygnique qui rsulte de linteraction de plusieurs facteurs complexes. a-Les origines Dune manire gnrale, trois mcanismes principales qui dclenchent les glissements de terrain. Ce sont les matriaux sensibles, la modification de ltat initial et enfin le rarrangement des matriaux et la monte du niveau pizomtrique dans le talus.

Au niveau des points kilomtriques 38, 39 et 40 se trouvent un certain nombre de caractristiques gologiques, gomorphologiques et gotechniques qui ont toutes contribu rendre le secteur particulirement instable. En effet plusieurs facteurs sont lorigine des glissements de terrain. Parmi ces facteurs on peut distinguer : -la nature du matriau qui, dans la zone tudie, est constitu de flysch marnogrseux affect par un rseau de diaclases favorisant le processus daltration. Limportance des dpts superficielles est le rsultat des phnomnes daltration et de lrosion o leau a jou un rle primordial ; -laction mcanique, se rsume dans la circulation des eaux dans les fissures de la roche. Parfois mme en absence de leau, les variations thermiques favorisent le fragmentation des grs ; -laction chimique : ce processus se traduit essentiellement au niveau des marnes par une dissolution de la fraction calcaire et passage progressive des marnes vers les argiles et une oxydation du fer donnant la roche altre une teinte ocre ; -leau : semble avoir jou le rle capital dans le dclenchement des glissements ayant affect la rgion par le biais de lintroduction des pressions interstitielles qui diminuent les contraintes effectives et donc la rsistance le long de la surface de rupture. Ce sont les eaux aussi bien allochtones que locales et leur action est favorise par labsence dun bon systme de drainage au niveau des secteurs instables ; -laction anthropique : le jeu de tassement ractiv et dclench par les travaux conduit un rarrangement instantan des particules et des blocs. Ainsi, laffaissement se produit parce que la capacit portante du sol est dpasse sous leffet de la surcharge qui lui est applicable. Cette surcharge est due la masse du remblai et des constructions venant charger les terrains en amont et en aval de la route ; -autres facteurs : il existe cependant dautres facteurs qui ne peuvent tre ngligs mme sils jouent des rles secondaires. Parmi ces facteurs on peut citer la topographie (pente des versants), le climat (glissements de la rgion ont t tous dclenchs la suite des prcipitations importantes), et enfin les vibrations dues au trafic routier et qui ne sont pas ngliger. b-Type et processus Le long de la route secondaire 704, les phnomnes dinstabilits les plus marquants et qui correspondent aux points kilomtriques 38, 39 et 40 correspondent tous des glissements rotationnels. Ces mouvements qui ont pris

naissance au niveau des talus en remblai, et se terminant par des bourrelets de glissements en aval. Cependant on peut envisager deux hypothses : -des glissements superficielles rotationnels de type Slab-slide dont la profondeur atteint quelques mtres au maximum. Les pressions dcoulement de leau dans les couches superficielles la suite de fortes pluies jouent sans doute un rle prpondrant dans la mise en mouvement ; -des glissements rotationnels profonds lorsquune masse de grs repose sur des marnes dont la surface altre donne lieu de nombreux glissements, il est logique dinterprter les phnomnes dinstabilit comme des glissements de terrai rotationnels profonds quauraient pu faciliter la circulation des eaux la faveur des fracturation affectant les grs. 3-Conclusion Il est pratiquement logique que la stabilit de terrai peut tre affect par suite de la mise en eau et la recharge due la fois aux remblais et aux constructions. Cette stabilit est affecte par des modifications de plus en plus dangereuses dans les caractristiques mcaniques des matriaux qui constituent les versants ainsi que des efforts sollicitant les versants instables. Cependant cela nexclu pas que certaines glissements de terrain peuvent se manifester soudainement dans des zones paraissant stables ltat actuel. Le danger de cette situation exige en effet une prise de conscience rapide. 00