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SÈTE C QUAND LES TOURISTES RÉINVENTENT LA VILLE N° 265 - octobre 2011 AGREXCO C COMMENT LE PORT DE SÈTE VA REBONDIR TOUTES LES SORTIES D’OCTOBRE Ces jeunes qui montent C BASSIN DE THAU R 27955 - 265 - 1,00 PHOTO RAQUEL HADIDA Sete265-CouvNEW_265SETE_001 27/09/11 20:07 Page1

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SÈTEC QUAND LES TOURISTES

RÉINVENTENT LA VILLE

N° 265 - octobre 2011

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DE SÈTE VA REBONDIR

TOUTES LES SORTIES D’OCTOBRE

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e suis galvanisé par l’envie d’agir pour mon ter-ritoire. Je suis amoureux de ma ville, et c’est hy-per-important pour moi.” Des étoiles plein lesyeux, à 31 ans, Wolfgang Idiri exprime avec pas-sion son engagement associatif autour de l’évé-nement maritime Escale à Sète. Comme lui,nombre de jeunes “accros” à l’identité de leurville reviennent de Montpellier ou de Paris,d’autres s’installent sur le bassin de Thau, ets’attellent à réaliser des projets qui leur sontchers dans le but de “changer les choses”, à leurniveau et selon leurs valeurs, pour la population.Précieux dans un territoire où 30 % de la po-pulation est retraitée, ces jeunes débarquentdans les équipes municipales, à la tête d’asso-ciations, ou dans des mouvements de jeunesse.Et apportent leur vision des enjeux locaux, lescompétences de leur génération - sur l’environ-nement, l’Europe, le numérique-, leur vitalité

bourrée de projets… dès qu’on veut bien leurlaisser un peu de place. Ou qu’à force de moti-vation, ils la prennent avec brio.“C’est pour ceterritoire que je veux vivre, c’est une évidence“,s’enflamme à 32 ans Sébastien Denaja, secré-taire du PS sur le canton de Sète 2. “S’impliquerdans la vie locale, c’est le sens que je veux donnerà ma vie”, décide à 27 ans Nadège Sérodio, unedes créatrices du collectif Frontignan-Ville entransition. Reportage au sein de cette nouvellegénération pour comprendre ses motivationset ses ambitions.

• Mener des projets festifs et constructifsPour relier les gens autour d’un projet, rien detel qu’un événement festif. Mais aucune “beu-verie” gratuite: chez les jeunes investis, la fêtese veut constructive. Et ambitieuse. Les mem-bres de la Jeune chambre économique (JCE) de

Sète et du bassin de Thau veulent créer des liensentre les entreprises locales : ils mettent aupoint une course de radeau par équipe sur lescanaux. Pour parler nutrition, une course auxœufs de Pâques. Rémi Mullier, créateur desJeunes artistes du Sud à Frontignan, veut mettreen avant les jeunes musiciens locaux et financerun projet de film: il organise chaque année unconcert de 500 personnes dans la salle de l’Aire- les 27 et 28 octobre lors du festival Kifo.Wolfgang Idiri entend valoriser les traditionsmaritimes sétoises à travers la musique, les na-vires, la cuisine et l’art de vivre: il prépare troisjours de fête, désormais tous les deux ans, auprintemps. Patrice Lafont, conchyliculteur àMèze, et Cédric Géner, viticulteur à Montagnac,participent à la feria de Béziers, au festival deThau: c’est pour mieux mettre en valeur lesproduits locaux et le syndicat des Jeunes agri-

Sur un bassin de Thau plutôt “senior”, certains “jeunes” passionnés n’hésitentpas à prendre des responsabilités publiques. Élus municipaux, associatifs ousyndicaux : rencontre avec des jeunes investis… aux yeux qui pétillent.

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Bassin de Thau:ces jeunes

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Sur le bassin de Thau,30 % de la populationest retraitée, maisdans les associations,dans les mairies, dansles partis et dans lessyndicats, les jeuness’engagent et sontprêts à prendre desresponsabilités.

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réalisé par Raquel Hadida /photos Raquel Hadida /

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8REPÈRESC Les jeunes élus encore trèsraresNombre d’adjoints et conseil-lers municipaux de moins de40 ans (moins de 37 ans lorsdes élections) par rapport aunombre d’élus totalSète (UMP): 5 sur 37Frontignan (PS): 6 sur 35Marseillan (DVD): 2 sur 29Mèze (DVG): 6 sur 29Autres communes du bassinde Thau: 1 ou 2 sur 15 villages

C Les mouvements de jeu-nesseToutes les structures dédiéesà l’action des jeunes présen-tés font partie d’un réseaudépartemental, régional, na-tional, voire international. Engénéral, elles fixent un âgemaximum pour leurs mem-bres, et une durée maximumpour leurs élus (1 à 2 ans).-Jeune chambre économiquede Sète et du bassin de Thau(JCE).-Jeunes agriculteurs del’Hérault (JE). Moins de 35ans. Souvent présenté à tortcomme “les petits frères” dela FNSEA, ces jeunes syndi-qués se positionnent pourl’installation agricole et lesproductions locales… Leur slo-gan: “Quand les jeunes pous-sent, l’agriculture grandit”.jalr. fr-Centre des jeunes dirigeants(CJD) de Montpellier. Moinsde 40 ans. Un cercle d’entre-preneurs et de cadres supé-rieurs, “pour une économie auservice de l’homme”.cjdmontpellier. net-Conseil municipal de jeunes(CMJ). Moins de 18 ans, géréspar le service jeunesse de laville. Quasiment chaque com-mune a son CMJ: après infor-mation des jeunes à l’école,au collège ou au Point infojeunesse, les jeunes se pré-sentent et font campagne in-dividuellement. Objectif :faire des propositionsconcrètes pour la ville et lesmettre en œuvre avec les ser-vices techniques.-Les sections “Jeunes” au seindes partis politiques.-Les mouvements de jeu-nesse liés à une religioncomme la Jeunesse ouvrièrechrétienne (JOC) de l’Hérault,les Jeunes musulmans deFrance (JMF et UJM), l’Uniondes étudiants juifs de France(UEJF) ou la Bnai Brith YouthOrganization, (BBYO).

culteurs de l’Hérault, dont ils sont administra-teurs. Ce qui implique, pour tous, un travail delongue haleine en amont, en interne, et avecles partenaires - institutions et entreprises. Lesjeunes élus municipaux sont d’ailleurs souventdévolus à l’animation, comme AbdelkaderBouallaga à Sète ou Youcef El Amri à Frontignan.

• Considérer l’environnement et l’Europecomme des évidences.Question de génération. Nés dans les années80 après la période de “bombance”, sensibilisésrelativement tôt, les jeunes structurent leursactions autour de deux axes: “la mutation éco-logique et la reconstruction du rêve européen”,analyse Sébastien Denaja, délégué à l’Europeau PS de l’Hérault. Pour Nadège Sérodio et lecollectif frontignanais de Ville en transition,composé essentiellement de moins de 35 ans,la diminution de la consommation d’énergieest vue comme une opportunité pour changerde société: formé il y a un an, le groupe a déjàmonté un jardin partagé et invite les habitantsà des soirées de sensibilisation sur l’après-pé-trole (prochaine le 11 octobre, voir agenda)“pour que les solutions concrètes partent descitoyens, sans attendre des miracles des tech-nologies ou des politiques”. Stéphanie Valat,élue à Bouzigues et Loïc Linares, élu à Fron -tignan, sont tous deux délégués à l’Agenda 21,destiné à intégrer l’environnement et le socialdans les choix économiques. Loïc travaille parexemple sur les transports doux, les récifs ar-tificiels, l’agriculture paysanne. La JCE centreson action sur des “valeurs humanistes”, et pré-voit une course d’orientation sur le développe-ment durable en 2012, le DDthlon. Les Jeunesagriculteurs, eux, prennent du recul sur les pes-ticides “imposés” à leurs aînés: Cédric Génerconvertit ses vignes à l’agriculture biologiqueet promeut une meilleure protection des viti-culteurs. Responsable de la Maison de la vie as-sociative à Sète, Wolfgang Idiri gère aussi lePoint Europe: en y organisant par exemple lajournée “Cette, Envie d’Europe” le 8 octobre, ilentend créer des synergies entre associations.

• Grandir dans une famille militanteRodolphe Mézan est aussi le benjamin du RotaryClub sétois, un réseau traditionnellement lié àune classe sociale élevée. À l’inverse, Rémi rem-plit dès ses 15!ans des demandes de subventionsdevant les yeux étonnés de ses parents, ouvrierviticole et guichetière à la Poste. Petit, Youcefaurait pu être étiqueté “délinquant”: pour pou-voir jouer au foot le dimanche après-midi, il en-trait par effraction dans le stade et se faisaitcourser par la police… Mais moins que la “classesociale”, c’est l’engagement de son entouragedans la vie locale qui compte. Quasiment tousles jeunes investis rencontrés ont baigné dansles convictions, les tracts, les réunions, le réseaumilitant de leurs proches. La mère de RodolpheMézan était élue au précédent mandat deFrançois Commeinhes, ami de la famille.Gardien du gymnase, le père de Sarah Bassi,élue à Marseillan, est investi dans les associa-tions sportives. Le père de Sébastien Denajaétait entraîneur de l’équipe de volley de l’Arago,son oncle président d’une société de joutes, songrand-père d’une association d’anciens com-battants… Petit, Patrice s’est imprégné desconvictions de son père, “fervent militant investiaux prud’hommes, au niveau national”. Mécanicien, le père de Nadège était présidentau comité des fêtes de son village. FrançoiseAdelino, élue PC à Frontignan, a vécu dans unbouillonnement associatif et politique en milieurural.

Julie Bel, 30 ans, prési-dente de de la Jeunechambre économiquedu bassin de Thau ettoute son équipe.

- Patrice Lafont, 33 ans,conchyliculteur à Mèze.Il travaillait auparavantau Conservatoire du lit to -ral sur l’étang de Ber re.

Pascale Joussen-Védri -ne, 37 ans, directrice duparc de loisirs des Ro -chers de Maguelone,membre du Centre desjeunes dirigeants (CJD) deMont pellier et vice-prési-dente du réseau Occigènedes prestataires d’activi-

tés de pleine nature.

Rémi Mullier, 19 ans,créateur de l’associationJeunes artistes du Sud,étudiant en cinéma àCannes et organisateurde concerts au festivalKiffo.

Wolfgang Idiri, 31 ans,président du quartierhaut à Sète, président del’association Escale àSète, responsable de laMaison de la vie associa-tive et du Point Europepour la ville de Sète.

Sébastien Denaja, 32ans, secrétaire du PS surle canton de Sète 2,membre du conseil na-tional du PS, délégué àla coordination et àl’Europe pour le PS del’Hérault, directeur duMaster II de Droit des

collectivités locales.

Rodolphe Mézan, 31ans, élu UMP au conseilmunicipal de Sète, délé-gué aux affaires juri-diques et aux systèmesinformatiques, commer-cial.

Sarah Bassi, 24 ans, éluesans étiquette au conseilmunicipal de Marseillan(DVD), déléguée à la petiteenfance, conseillère com-munautaire, auxiliaire devie scolaire pour élèveshandicapés au lycée dePézenas.

Françoise Adelino, 37ans, élue PC au conseilmunicipal de Frontignan(PS), déléguée à la petiteenfance et au CCAS, édu-catrice de jeunes enfantsà Mèze.

Youcef El Amri, 33 ans,élu PS au conseil muni-cipal de Frontignan, dé-légué à l’animation et àla cohésion sociale,agent de recouvrementà Hérault Habitat.

Loïc Linares, 34 ans, éluPS au conseil municipalde Frontignan, déléguéà l’Agenda 21 et conseil-ler communautaire auxtransports, président ducentre de loisirs l’AmitiéCévenole, responsabledu pôle animation de

Vacances Évasion.

Nadège Sérodio, 27ans, créatrice du collectifFrontignan, Ville en tran-sition et conseillère eninsertion profesionnelle.

Cédric Gener, 32 ans,viticulteur à Montagnac,membres du Conseild’administration desJeunes agriculteurs del’Hérault.

Treize jeunes d’iciVoici qui sont les jeunes rencontréspour ce reportage.

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• Venir d’ici… ou d’ailleursFaut-il être né ici pour s’impliquer ici?“Non”, répondent la majorité des jeunesmilitants. Mais nombreux sont ceux dontles familles sont implantées depuis plusd’un siècle, comme Sébastien denaja.Certains, comme Youcef El Amri, ont sim-plement grandi sur le village ou la ville,tissant leur réseau de connaissances surplace. D’autres arrivent ici après 20 ans,par leur conjoint, comme FrançoiseAdelino, originaire d’Aveyron, ou Patricede Provence. Ou… par leur colonie de va-cances aux Aresquiers, pour le CévenolLoïc Linares. Mais pour tous, l’attache-ment au territoire se fait viscéral. Et ins-piré. “J’ai l’eau du canal qui coule dansmes veines”, appuie Rodolphe Mézan. “Aucontact de l’étang de Thau, j’ai changé demétier”, raconte Patrice Lafont, le conchy-liculteur.

• Nourrir son engagementpar ses études et son boulotPas besoin de sortir de Sciences-Po pourmonter des projets sur le bassin de Thauet “ouvrir des portes”. Mais avoir fait unpeu d’études, au quotidien, ça se révèleutile. Le BTS commercial de WolfgangIdiri n’est pas négligeable, quand il s’agitde démarcher des entreprises pour desmécénats, d’adopter une approche mar-keting ou une stratégie de communica-tion. Maître de conférence en droit publicdes collectivités, Sébastien peut porterses analyses au niveau du conseil nationaldu PS. Avec un BTS de gestion des espacesnaturels et une expérience au Conser -

vatoire du littoral à l’étang de Berre,Patrice Lafont a de solides argumentspour dialoguer sur la qualité de l’eau avecles partenaires de la conchyliculture.Compétentes dans l’animation et la pué-riculture, les jeunes femmes élues commeSarah Bassi ou Françoise Adelino sontorientées vers les délégations de la petiteenfance et de la jeunesse.Quand ils sont fonctionnaires - commeYoucef El Amri à Hérault Habitat, ouFrançoise à Mèze-, les élus arrivent faci-lement à comprendre le fonctionnementd’une collectivité locale. En revanche,Rodolphe Mézan, issu du privé, doit in-tégrer tous les rouages du secteur public…Mais il apporte aussi une vision diffé-rente: il a ainsi réorganisé tous les servicesadministratifs de la mairie (état civil, ins-criptions à la cantine, etc.) dans un “gui-chet unique”. À l’inverse, les responsabi-lités associatives peuvent donner un coupde pouce : sur 500 demandes, RémiMullier accède à une des huit places del’école de cinéma de Cannes.

• Accepter des responsabilitéschronophagesLes élus enchaînent en moyenne trois àquatre réunions par semaine, sans comp-ter le temps de dialogue avec les équipestechniques, la présence “politique” surdes événements sportifs ou culturels… etune disponibilité sans faille pour la po-pulation: “En prenant la casquette d’élu,les gens nous sollicitent beaucoup plusfacilement dans la rue, ou au restaurant.En général sur un problème de proximité,pas sur une “grande idée”!”, racontent-ils. Idem côté associatif, du boulot jusqu’à

3h du matin avant le jour J de l’événe-ment. À la JCE, les membres sont hy-peractifs : ils cumulent des réunionshebdomadaires avec d’autres engage-ments dans des associations sportives.Le temps des réunions avec les fonc-tionnaires, les Jeunes agriculteurs leprennent non seulement sur la vie defamille, mais sur le fonctionnement del’exploitation, “c’est très dur”, avoueCédric Gener. Côté porte-monnaie, cesefforts sont rétribués de 400! d’in-demnités environ pour un élu, 0 pourun militant associatif, sans compterles factures “incroyables” de téléphoneportable, des déplacements, etc. Maisquand on aime…

• Être initiéPour aider les “nouveaux”, les struc-tures proposent des formations en in-terne sur l’histoire, les valeurs, leurfonctionnement et de leurs partenaires.La JCE s’appuie notamment sur uneméthodologie rigoureuse et éprouvée,et sur des formations à la gestion deprojet, du temps, du stress, à la prisede parole en public. Et pas questiond’être lâché seul en rendez-vous im-portant: “On y va à deux: une qui sait,une qui apprend.”Les maires étant trop occupés, les élustapent souvent à la porte d’élus plusanciens pour demander conseils, pui-ser dans la “mine de savoir”…tout endonnant un coup de main sur Internet.À Sète, Rodolphe Mézan affectionne leseptuagénaire premier adjoint AntoineDe Rinaldo. À Frontignan, Loïc parle

faune et flore avec le pêcheur-chasseurAlain Bonnafous. “L’équipe municipaleest très soudée, et tout le monde est à monécoute”, apprécie Sarah Bassi. FrançoiseAdelino s’appuie sur son groupe commu-niste: “si j’ai une question sur un choix po-litique, je ne me sens pas isolée!” Et si lesjeunes élus ne sont pas à même d’égrénerles historiques de projets ou de person-nalités marquantes, ils sont aussi viergesdes échecs passés. Donc plus confiants,comme Loïc Linares sur le projet de récifartificiel au large de Frontignan.

• Avoir de l’ambitionHormis les jeunes mamans qui posentleurs limites, la plupart de ces jeunes mo-tivés ont de l’ambition… pour le bassinde Thau. Différente d’une quête du pou-voir pour le pouvoir: “On veut pouvoir agirpour faire bouger les choses !” s’écrientNadège Sérodio, mais aussi Julie,Laurence, Marie et Véronique de la JeuneChambre économique… “J’ai envie de plusde délégations, on y prend goût”, reconnaîtRodolphe Mézan. Pour Wolfgang Idiri,“Escale à Sète peut devenir exponentielle,c’est l’ambition d’une vie !” SébastienDenaja veut trouver les moyens d’agirconcrètement: “Je me sens apte et compé-tent pour un mandat de député, un jour. Etpour les municipales de 2014, j’ai envie departiciper à une aventure collective. Si jene peux pas agir en politique, je me tour-nerai vers l’associatif.”

Et tous le reconnaissent: il faut de l’am-bition, mais sans le reste l’ambition n’estpas suffisante.

La Jeune chambreéconomique du bassin deThau. Indépendante de lachambre de commerce,cette association dequinze citoyens (ne) sentreprenant de moinsde 40 ans innove enlançant des actionspositives pour la cité. Degauche à droite : Marie(past présidente),Isabelle, Hélène,Véronique (vice-présidentexécutive), Marie Amélie,Julie (présidente),Laurence.

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OLIVIER DOUARDSOCIOLOGUE, PRÉSIDENT DE L’OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA JEUNESSELANGUEDOC-ROUSSILLON ET DIRECTEUR DU LERIS (LABORATOIRE D’ÉTUDESET DE RECHERCHES SUR L’INTERVENTION SOCIALE). IL EXPLIQUEL’ENGAGEMENT PARTICULIER DES JEUNES D’AUJOURD’HUI.

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“Les jeunes n’ont pasla culture des grandesidéologies”

La Gazette : Les jeunes sont-ils aussi en-gagés que leurs aînés?Olivier Douard : Oui: contrairement à cequ’on pense, il y a toujours autant dejeunes dans le milieu associatif, parexemple. Mais ils n’ont vécu ni la guerre,ni Mai 68, ni l’âge d’or des mouvementsde jeunesse et d’éducation populaire: ilsn’ont pas la culture des grandes causeset des grandes idéologies. Ils s’investis-sent en priorité sur des causes trèsconcrètes, comme la préservation d’uneespèce d’oiseau, la collecte pour des paysen développement ou les Restos du cœur,les études le prouvent clairement. Maisces expériences peuvent élargir leurconscience et leur permettre ensuite dese mobiliser politiquement, sur des al-ternatives au capitalisme par exemple.

Mais les jeunes - même jusqu’à 40 ans! -restent rares dans les instances de décision:pourquoi?Effectivement, ils sont peu nombreux àdes postes de président, secrétaire, élu…et on les cantonne plus souvent aux dé-légations “jeunesse” qu’à l’économie ouà l’urbanisme! Il n’y a pas de lien avecla composition de la population, ni aumilieu rural ou urbain: être jeune, c’estla première des discriminations. On neleur fait pas de place car on ne leur faitpas assez confiance, soi-disant à causede leur manque d’expérience. En fait,c’est une question de pouvoir! Les plusâgés n’arrivent pas à décrocher, alors ilsne laissent pas les jeunes prendre desresponsabilités, afin de protéger leurpropre place. Mais à force de les mettrede côté, les idées se rigidifient: quandon ne se renouvelle pas, on se fossilise.Et quand les piliers” bien installés” s’envont, les associations, partis ou syndicatsse trouvent démunis. À l’inverse, si lesjeunes sont intégrés à des équipes, cen’est pas un hasard: c’est qu’on y a ré-fléchi - comme pour les femmes. À partirdu moment où on leur laisse une place,ils sont tout à fait capables de prendredes responsabilités, des initiatives et deproposer des alternatives. Sans avoir be-soin de l’injonction de “faire ses preuves”.

Quelles situations favorisent l’engagementdes jeunes?Les jeunes qui s’engagent précocementsont souvent issus de familles de classessociales moyennes à supérieures… dontles parents eux-mêmes sont engagés,quelle que soit la forme - sur un plan po-litique, syndical, associatif - dans leurquartier. En effet, s’engager nécessited’avoir une représentation du monde et

de sa place dans ce monde, donc de l’ave-nir. Toutes les expériences de vie quiconduisent à prendre des responsabilitéscomptent: les jeunes des quartiers dé-favorisés, même s’ils ne sont parfois pasbons à l’école, ont l’habitude de se dé-brouiller et osent créer des relationsspontanées avec les institutions. La dou-ble culture est aussi un atout sous-estimépour comprendre une situation selonplusieurs références, différents systèmesde valeurs. Mais pour faire aboutir leursprojets, ces jeunes doivent utiliser lescodes de l’écrit, le vocabulaire des insti-tutions, remplir des demandes de sub-ventions: sans soutien, les dispositifsd’aide leur sont moins accessibles. À l’in-verse, dans les milieux “protégés”, lesjeunes peuvent se trouver désarmésquand il faut se prendre par la main…

Comment les politiques éducatives peu-vent-elles pousser les jeunes à s’impli-quer?Arrêtons de prendre en charge les jeunes.Au lieu de leur prodiguer une inutile“éducation à la citoyenneté”, proposons-leur de la vivre au quotidien! L’engagement passe par l’estime de soi,donc par la certitude d’avoir été pris encompte… et non pris en charge. Il fautleur demander leur avis sur tous les su-jets, et leur donner des responsabilités,à leur mesure… dès la maternelle! Desétudes montrent que plus on s’y prendtôt, plus l’implication a des chances defonctionner. Conférer de la “puissancesociale” aux gens nécessite de reconnaî-tre que chacun est compétent, dans desdomaines différents. De tels principesont fait leurs preuves avec, par exemple,le Groupe français d’éducation nouvelle,le mouvement d’enseignants de péda-gogie Freinet, ou les mouvements d’édu-cation populaire en Amérique latine quiinterviennent dans les mines et les fa-velas.

Les conseils municipaux de jeunes et lespolitiques de soutien aux projets de jeunessont-ils efficaces?Dans l’Hérault, 54 communes ont desconseils municipaux de jeunes, maisceux-ci restent parfois des alibis : lesjeunes, cantonnés à de menues modifi-cations, y font tapisserie au lieu de dé-battre de tous les sujets. Je suis pour dé-buter des formes de participationpolitique seulement à partir de 15 ans,pour permettre une continuité. Il s’agitde dépasser les expressions individuellesen favorisant le débat entre les jeunes.En portant leurs points de vue - mêmecontradictoires - dans les lieux de déci-sion, les jeunes côtoient les instances po-litiques et se familiarisent avec les ins-titutions. Les aides aux projets (Envied’agir, Cap Jeunes… NDLR) leur permet-tent aussi d’apprendre à s’organiser.Mais ces aides financières ne sont vrai-ment utiles que lorsque le jeune a déjàacquis un savoir-faire sur le montage deprojet, par exemple au sein d’associa-tions d’animation.

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Chaque matin, Christine Catanzano effectue son métieravec rigueur et entrain. Voici une tournée avec la factricede la Pointe-Courte.Quarante-trois tournées quotidiennes, 63agents, 31677 foyers à desservir chaque jouravec quelque 32000 plis: le centre du courrierde Sète, c’est tout cela. Située sur le boulevardCasanova, la plate-forme de distribution irrigueles particuliers et entreprises de l’Île singulièreen bonne et due forme!Dès le petit matin, chacun s’agite donc dansles couloirs de “La Poste”: il ne s’agit pas detraîner. Christine Catanzano, 50 ans, fait partiede ceux-là. Depuis un an et demi, la tournéen° 303 est la sienne, et elle est unique. Sonsecteur comporte, en effet, des professionnelset quelques particuliers: une tournée “mixte”,comme on dit dans le jargon postal. Un mélangedes genres peu courant chez les facteurs, mais

dont elle s’accommode volontiers. Son secteur- quai des Moulins, route de Montpellier, zonedes Eaux-Blanches, parc aquatechnique, Pointe-Courte et gare - lui offre l’attrait numéro un dece métier: “Des rapports humains uniques.” Ilfaut dire qu’elle le mérite bien: Christine estappréciée, attendue et bien connue des riverainsqu’elle croise chaque jour.Pour bien comprendre, et surtout mieux connaî-tre les différentes étapes du métier de facteur,La Gazette a suivi Christine le temps d’unetournée. De la préparation de celle-ci à la dis-tribution du courrier. Voici donc une journéeavec la pétillante Christine Catanzano, créatricede lien social.

De 12h30 à 13h :la Pointe-CourteC’est un peu la partie“typique” de la tournée. Ladistribution à la Pointe-Courte ne concerne que leslettres de particuliers, et sefait à pied. Ici, une grandepartie des habitantsconnaît Christine, etl’attend. Sur son passage,les fenêtres s’ouvrent.“Ducourrier?” “Non, rien pouraujourd’hui.” Encore unefois, le facteur a un rôlesocial : “Il faut être à l’aisepour parler, avoir del’empathie.” Tout est donc

7h30 : préparationde la tournéeChaque matin, du lundi ausamedi, ChristineCatanzano arrive à 7h30. Lecourrier, arrivé de la plate-forme montpelliéraine,reste en partie à dispatchersur chacun des secteurs.Une fois cette tâcheaccomplie, Christineorganise sa tournée.Chaque onglet des casiersse rapporte à une adresseprécise. Les gestes sontpresque automatiques: “Ilfaut connaître sa tournéepar cœur, mais aussi cellesdes autres. On a chacun unordinateur dans la tête.”

9h30: le départC’est le départ! Comme chaquematin, Christine Catanzano s’enva livrer ses plis du jour. Quaides Moulins, route deMontpellier, zone d’activités desEaux-Blanches, parcaquatechnique, Pointe-Courteet gare sont au programme. Satournée se compose de 375entreprises environ, plus tousles particuliers de la Pointe-Courte. Certaines tournées decentre-ville se composent de1500 adresses, mais toutesn’ont pas forcément de courrier.Ce jour-là, son butin estraisonnable: “C’est une petitetournée comparée à certainesfois.”

9h : complémentsde travailUne fois le gros dutravail de tri effectué, ilfaut récupérer les plisspéciaux:recommandés et petitscolis. Aujourd’hui, 29sont à distribuer et àfaire signer. Après cetteétape, il faudra aussicharger les gros colisdans le véhicule jaune.Si la tournée deChristine mélangeprofessionnels etparticuliers, il en est demême avec les lettreset les colis. Cinqtournées sontconsacrées à cesderniers, plus celle denotre factrice. Elle estdonc également mixtedans ses livraisons.

unejournéeavec

Factriceà la Pointe-Courte

question de contact humain, même si ellel’avoue: “C’est une tournée lourde. L’été, mesremplaçants ne s’en sortent pas toujours.” Aprèsla Pointe-Courte, Christine livrera les quelquesadresses de la gare. Elle rentrera ensuite aucentre du courrier pour ramener les plis nonlivrés et finaliser son travail du jour.

CHRISTINE

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réalisé par Geoffroy Vauthier /photos de Raquel Hadida 21

De 9h30 à 14h : la tournée“Des fois, je trouve un pain au chocolat en arrivant le samedi”, sourit Christine. “Attention hein,seulement quand elle le mérite”, rigole Gilles Touat, de la société Delta Pneus. “Il y a un vrai contact quise crée, explique la factrice. Surtout avec les entreprises.” Un contact basé sur la confiance et ladisponibilité. Et cela paye: “C’est un vrai plaisir de travailler avec elle”, reprend le gérant. Même en cejour où seules une pub et une facture lui étaient destinées…

Attention aux adresses!C

“Les erreurs d’adressage posent un vrai problème pour l’acheminement du courrier”, regrette-t-on à La Poste. Voici donc quelques conseils de facteur pour bien rédiger une adresse, et

éviter tout retard.L’utilisation d’enveloppes précasées est recommandée. L’adresse doit être rédigée sur six lignes aumaximum. L’emploi de la virgule est à proscrire après le numéro de voie, tout comme celui despoints, tirets, soulignés ou apostrophes. Le nom de la ville de destination est à écrire en majuscules,tout comme, si possible, le reste de l’adresse. Les cinq chiffres du code postal doivent être lisibles.Si vous écrivez à une entreprise, la boîte postale et le cedex doivent être mentionnés, là aussi enmajuscules. La mention de votre adresse est utile pour un retour du courrier en cas de non-distribution. Ne vous privez pas de cette option.

Le bureau de poste Casanova est fermé pour travaux du 26 septembre au 15 novembre. Les usagerssont invités à utiliser les bureaux de Sète Triolet, de la Corniche, ou de l’Île-de-Thau pour lesopérations habituelles, ou du Carré pro à partir du 3 octobre pour les opérations courrier.

020-021-Une journée avecV2 (1-4)_265SETE_020_021 27/09/11 16:17 Page21

rue commerçante par excellence, où se côtoient tous types de commerceset par là même tous types de Sétois, elle avait bien besoin d’un coup dejeune pour continuer à être attrayante. Succès? Oui sur le fond, mitigésur la forme, en attendant le lancement de la seconde phase des travaux,trèsrapidement. Attrapés au vol par La Gazette, dix de ses habitués nousparlent en toute honnêteté, et nous font un peu mieux connaître cetterue qui, sans posséder de caractère fort et marqué, demeure un hautlieu de la vie sétoise.

“J’aime bien”, dit l’un. “Moi non”, dit l’autre. “Ça aurait pu être mieux”,explique un troisième. Grand’rue Mario-Roustan ce jour-là, nosintervenants ne pensent qu’à nous présenter le nouveau visage

de cet axe majeur de la vie sétoise.Il faut dire qu’après plus de six mois de réhabilitation, la Grand’rue adévoilé une nouvelle allure au printemps dernier: trottoirs élargis pourchouchouter les piétons, fin des places de stationnement longitudinales,et bientôt éclairages tout nouveaux et réfection des façades. Pas un rien:

Des magasinsindépendants

Elle n’a pasbeaucoup changé

Gérante depuis 22 ans de la boutique devêtements Élégance. “Cette rue est super caril n’y a que des boutiques indépendantes, pasdes franchises. En plus de cela elle est cosmo-polite, surtout d’un point de vue culinaire: onpeut y manger de la nourriture de tous les pays. Les travaux? Ilsétaient nécessaires, mais c’est un peu triste. Il faudrait égayer la rueavec des plantes et des fleurs par exemple. Avec d’autres commer-çants, nous avions pris l’initiative d’acheter de gros pots en inox avecdes fleurs pour mettre devant nos boutiques, mais la mairie nous asignifié qu’il fallait payer une taxe pour les mettre. C’est dommage.”

Retraitée et “pure Sétoise”.“Alors là vous tombez sur une pureSétoise! Il y a beaucoup de passage dansla rue Mario-Roustan, mais maintenant, avec tous cesaménagements, j’ai cru comprendre que beaucoup decommerçants sont mécontents, non? Pour moi, ça n’a paschangé grand-chose à vrai dire. Je l’ai toujours connuainsi, avec des magasins. Elle est à l’image de Sète: la villeétait mieux avant, je trouve.”

Gérant de la boutique Singer.“Cette boutique a ouvert en 1896, et c’était déjà un magasin Singercomme aujourd’hui. Les Allemands l’avaient transformée en impri-merie durant la guerre, sinon elle a toujours été là. C’est dire si elleest implantée dans cette rue, qui est très importante pour Sète avecsa variété de boutiques, souvent là depuis longtemps. Concernantles aménagements, c’est bien, c’était nécessaire, mais les granulés sur

les trottoirs, c’est mal pensé: ils sont trop salissants, tout y reste incrusté.”

Usagère, Sétoise.“J’y passe régulièrement pour quelques magasins. La rue est plusagréable maintenant, je suis satisfaite des travaux, même si la rue n’apas trop changé au final. En revanche, sa circulation est un gros pointnoir, on y reste bloqué longtemps.”

Des commerçants heureux, d’autres un peu moins, des habitués, des étrangersravis, des Sétois de passage: la Grand’rue Mario-Roustan, qui vient d’être restauréeest un des axes majeurs de l’Île singulière. Ses usagers nous la présentent.

De nombreux petits restaurants, de tous pays,ponctuent la rue. Après l’aménagement des trottoirset de la voirie, de nouveaux éclairages et, plus tard,la réfection des façades viendront achever ce lifting.

Début de la rue, là où les jouteurs descendentchaque année vers le Cadre Royal. “Lesnouveaux aménagements manquent deverdure”, nous explique une commerçante.Alors ce sont les commerçants qui ont prisl’initiative d’égayer un peu cette rue.

marue

La Gazette n° 265 - Du 29 septembre au 26 octobre 2011

Une circulationdifficile

DENIS CEREZO, 59 ANS

Bien, mais lestrottoirs sont salissants

JEANINE ALARY, 66 ANS

VALÉRIE DEJAX, 47 ANSMARIE-LOUISE APICELLA, 76 ANS

42

SèteSète

Mer Méditerranée

Etangde Thau

Grand'rue Mario-Roustan

Viens chez moi, j’habite

1 2

3

4

Grand’rue Mario-Roustan

042-043-Ma Rue_265SETE_042_043 27/09/11 16:28 Page42

Canal Royal

Criée

Pont de la Savonnerie

Rue Louis-Blanc

Quai Maximin-Licciardi

Rue Rapide

Rue Garrene

Rue RibotRue F.-Mistral

Grand’rue Mario-Roustan

Grand’rue Mario-Roustan

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pages réalisées par Geoffroy Vauthier /photos de Raquel Hadida - infographie Philippe Crespy

Agréable,mais trop de bouchons

Une rue mal connue

Nouvelle Sétoise et usagère quotidienne.“Je suis arrivée en février dernier seulement. La Grand’rueMario-Roustan? Elle est mieux quand il n’y a pas les touristesde l’été car on ne peut pas y circuler. En dehors de ça, elle estsympathique avec tous ses magasins. Une mention pour le

magasin de fruits et légumes où on trouve de tout, et une excellenteboulangerie. Pour moi, c’est très pratique.”

On vient exprèsde Limoux!Québécoise et Gallois, habitants de Limouxdepuis 2009. “Nous, on vient exprès de Limouxpour le coiffeur de cette rue. Au début c’était unhasard et comme ils sont compétents et sympa-thiques, on revient. Les aménagements? Je n’aime pas trop, je m’atten-dais à mieux. Il faudrait que ça soit plus vert, plus gai. Il y a un côté tropindustriel, alors qu’on est juste à côté des canaux et de la mer, ça nedevrait pas être comme ça. C’est un peu dommage.”

Gérante de la boutique de vêtements “35 bis.”“C’est une bonne chose qu’elle ait été refaite, mais ce n’est pas ceque nous attendions. Ça a été mal étudié sous certains aspects.Par exemple, les deux-roues ne peuvent plus doubler les voitureset passent donc sur les trottoirs car rien ne les en empêche, aurisque de heurter des piétons. Il y a quelques jours, une de mes clientes a étérenversée! Sinon, il est vrai que les touristes y viennent plus, elle est plus enga-geante, même si elle manque encore de reconnaissance car rien ne s’y passe, onne l’incorpore jamais aux animations qu’il peut y avoir au centre-ville.”

Usagère régulière, Sétoise“J’y passe très souvent et je regrette qu’on ne puisse plus faired’arrêt express. Maintenant donc, on ne fait qu’y passer envoiture. Pour les commerçants ça doit être plus dur. Pour sebalader c’est plus agréable, c’est vrai, mais elle a perdu de soncôté pratique à l’usage.”

Plus de passage qu’avantSétois“Nous faisons un usage quotidien de cette rueoù l’on trouve de tout. Il y a plus de passagequ’avant depuis qu’elle a été rénovée, alors

qu’elle était un peu oubliée aupara-vant. Elle a peut-être moins de per-sonnalité que d’autres rues de la ville,mais elle a quand même toute sonimportance dans la vie de la ville.”

Tenancier du bar-cave à vins “Au bout de la rue.”“Elle est bien mieux maintenant que les travaux ont été faits. C’est unedes rues les plus fréquentées de Sète. Avec ces trottoirs, les gens sontplus à leur aise. En plus, nous avons gagné un peu de place pour notreterrasse, c’est mieux. C’est un peu compliqué pour stationner, c’estvrai, mais dans l’ensemble c’est satisfaisant.”

Ici commence le quai de la Marine, qui emmène aumôle Saint-Louis. La réfection de cette partie de larue doit débuter sous peu.

Plus de place pour les piétons, moins pour garer sa voiture : un problèmesoulevé par beaucoup d’usagers de la rue, qui reconnaissent cependantqu’elle avait grand besoin d’un nouvel aménagement.

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JOSÉE ET PETER JONES, 55 ET 75 ANS

BENJAMIN ALLARY, 27 ANS

Une des rues les plus fréquentéesCHRISTINE D’ORSO ET RICHARD BRIVES,42 ET 43 ANS

MONIQUE MARTIN, 56 ANS

43

MARIE VIDAL

BARBARA MANCIONE, 53 ANS

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9 10Trop compliqué d’y stationner

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LPP

La Gazette n° 265 - Du 29 septembre au 26 octobre 2011

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Vus du mont Saint-Clair:

les projets fous des touristes

Arrivée sur le belvédère du montSaint-Clair. Essoufflés, enchantés,les touristes nous confient leursidées, crédibles ou fantaisistes,pour donner du peps au paysagequi leur tend les bras. Visionplongeante sur l’imagination.

“Et si on redessinait Sète, quel serait votreprojet le plus fou?“ C’est ce que La Gazette

a demandé aux touristes, rencontrés au belvé-dère du mont Saint-Clair, le temps d’un cliché.Ils n’ont souvent vu que le centre-ville et lesplages, mais ça ne les empêche pas de four-miller d’idées, des projets les plus plausibles…aux délires les plus farfelus! De quoi inspirernos élus?Des exemples: un téléphérique, un pont ouune via ferrata pour relier le port au montSaint-Clair. Des pistes cyclables, des navettesélectriques et des vélos en libre service. Unradeau géant sur l’étang pour faire la fête. Unparc aquatique à la place des usines, de l’arturbain dans les friches industrielles.Pour une ville qu’ils découvrent, les touristesse révèlent bourrés d’inventivité. Sans douteparce qu’ils ont un regard neuf, en décalageavec celui des habitants, trop habitués à leurradieuse cité.

8REPÈRESOù ont étéréaliséesces photos?Sur la terrasse dupanoramique, en hautdu mont Saint-Clair deSète (182 m), pendant lesvacances d’été.

Vingt-quatreLe nombre de personnesinterrogées - enfantscompris-, à peine arrivésau sommet, en voiture, àpied ou à vélo.Originaires de plusieursvilles de France et deBelgique, ces touristes(hors CRS), âgés de 2 à64 ans, sont de passageà Sète pour un jour àdeux semaines.

LES AUXERROIS AQUATIQUESVIRGINIE, MATHIEU, ENZA, 5 ANS, MANON, 2 ANS

“Sur l’étang, je vois bien unescène géante flottante,entourée de gradins rivés àdes bouées. Pour un concertde Madonna, parexemple!”, lance Mathieu,le plombier. Enza s’appuie,elle, sur ses observations“jouteuses”: “Dans l’étang,on mettrait des messieursqui font plouf!” Maisencore faut-il le trouver, cetétang: en suivant lespanneaux Île-de-Thau, lafamille auxerroise n’y estpas parvenue. Virginie, lamaman, se veut plusaérienne: “J’installerais untéléphérique à cabinesentre la croix et le port.”

LA DIJONNAISE ÉCOLOMARION, 30 ANS

“Visuellement, ça manque devert. Sur la Corniche, pinsparasols et mûrierspourraient protéger lesmarcheurs du soleil. Despotagers en ville seraientaussi bienvenus”, assurel’ingénieure agronome.“Dire que j’ai fait 3 ansd’études à Montpellier sansvenir ici ! La ville estauthentique, mais paspratique. Il faudrait organiserune consigne pour déposerles sacs. Et répartir desstations de location de vélos(type Vélib’, NDLR) pour sebalader.”

Rompus à la circulation sétoise, l’experte de l’info-circulation etl’informaticien se proposent de la réorganiser à la mode toulousaine: “Onconserve 2 ou 3 grands axes pour faire le tour de la ville, mettre en valeur desédifices et découvrir les quartiers périphériques. À partir des parkings, desnavettes électriques nous amènent vers un cœur de ville plus piétonnier.” Cerisesur le gâteau: “Un café sur le panoramique. Ça marcherait !”

LES TOULOUSAINS URBANISTESHÉLÈNE, 64 ANS ET CHRISTIAN, 51 ANS

LES FLAMANDS JARDINIERSVICKY, 34 ANS,FREDERIK, 38 ANS,TIMON, 7 ANS, THIEU, 2 ANS

Le Cactus Park de Bessan l’a enthousiasmé.Gestionnaire d’une usine de purification d’eau àGand, en Belgique flamande, Frederik rêve déjà des’installer dans l’arrière-pays sétois. “Nouspourrions accueillir les gens dans une ferme-jardind’agrément avec lauriers, buis, moutons, chèvres,cochons, lapins.” Sans oublier de rapatrierquelques “baraques à frites”, rit Vicky, conseillèrepour l’emploi. Un seul problème: “Nous sommestrès attachés à nos familles…”

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La Gazette n° 265 - Du 29 septembre au 26 octobre 2011

45pages réalisées par Raquel Hadida /photos de céline escolano

LES LYONNAIS PLAN-PLANPRISCA, 28 ANS, ET SYLVAIN, 34 ANS

Monté par les escaliers, depuis le parc du Châteaud’eau, le couple crève de chaud. De quoi inspirerPrisca: “À la place de l’usine derrière la gare (SudFertilisant, NDLR), un grand parc aquatique, avecdes toboggans pour les enfants, ce serait parfait.”Sylvain, l’ingénieur métallo, tient à s’adapter àl’esprit de la ville, “culturelle, familiale, et sans tropde monde. Il ne faut ni feria, ni grande discothèque,plutôt une fête gratuite, de qualité, à traversplusieurs lieux où danser en plein air. De qualité,mais plus accessible que le festival de Jazz!”

“Très calé et efficace”, l’office de tourisme aenchanté Alizée et Germain, comme leurs amisPrisca et Sylvain. Mais “dans les rues excentrées, lesfaçades délabrées méritent d’être rénovées!” Sur lemodèle du Vieux-Lille, l’expert financier et lavendeuse en maroquinerie transformeraient bienSète en quartiers de charme, un peu chics - “maispas bling-bling. De gros jets d’eau pourraient fuserautour des canaux, comme à Genève”.

LES LILLOIS RÉNOVATEURSALIZÉE, 25 ANS,GERMAIN, 28 ANS

À 10h30, ils terminenten beauté leur bouclede 80 km à vélo autourde l’étang, sur leurtemps de loisir : “J’aijamais vu aussi raide!”.Basés au lycée Joliot-Curie, Christophe etJacques font partie des80 CRS toulousains enrenfort saisonnier àSète. Pour eux, priorité“aux pistes cyclables ensortie de ville” (voir LaGazette de mai) et auxpanneaux indicateurs.Pour grimper sur leSaint-Clair, rien de telqu’un mur d’escaladeou une via ferrata. Unefois en haut, “desboucles baliséesfaciliteraient la courseà pied, sur des petitschemins”.

LES CRS SPORTIFSCHRISTOPHE, 31 ANS, ET JACQUES, 32 ANS

Le teufeur n’a dormi que 3 heures, sur la plage del’ACD, comme ses potes Gaël et Sébastien. C’estdécidé, le prochain World Wide Festival aura lieu“sur une île flottante”, une grosse bulle gonflablesur l’étang, côté Balaruc. Les chantiers fous, Juliena l’habitude. Régisseur de l’émission TV Tousensemble, il organise la rénovation bénévole demaisons pour des personnes en situationd’urgence. Mais pour l’instant, il peine à ouvrir lesyeux…

La voix cassée, Gaëlpointe usines et frichesindustrielles. “Pourdonner du peps aucomplexe pétrolier, onl’habille de jolis graffsdans le style de Banksy.L’hiver, des animationscircassiennes (cirque,théâtre de rue) peuventdonner vie aux friches,comme sur l’île deNantes avec lesmachineries du RoyalDeluxe. La ville s’yprête, affirme, l’œilaguerri, ce responsablephoto de la Fnac deVannes. Pour ça, il fautinviter des artistes,impliquer les habitants,de toutes générations.”

LE BRETONURBAN-STREETGAËL, 29 ANS

LE PARISIEN TEUFEURJULIEN, 27 ANS

“La vue ressemble à celle de Tlemcen, à l’ouest del’Algérie”, s’étonne le papa. Là-bas, pas de mer, maisun téléphérique - une idée qui ravit Younes. Pourrelier le mont Saint-Clair au port, le petit Yazidopte, lui, pour un pont - avec une piste cyclable,précise sa maman, adjointe à l’animation en Seine-et-Marne. “Pour l’inauguration, on y ferait unegrande fête colorée avec tous les habitants! Onpourrait aussi créer un zoo, un château, et desplages artificielles le long des quais.”

LES FRANCILIENS AÉRIENSNADJET, 40 ANS,MOHAMMED, 48 ANS,YOUNES, 16 ANS, HUSSEIM, 10 ANS, YAZID, 8 ANS

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viepratique

Posez-vous les bonnes questions:•Mon idée de création est-elle en adéquationavec moi? Mon projet est-il faisable com-mercialement? L’étude de marché: analysezla concurrence, votre secteur, votre cible (en-quêtes), votre population-cible potentielle (ap-puyez-vous sur statistiques-locales.insee.fr). Etsouvenez-vous des 3 règles du commerce:

Les étapes pour montervotre projet

Consultante enmarketing-communication etformatrice à lachambre de commercede Sète, Annie Favier-Baron fait réfléchir lescréateurs d’entreprisesur leur projet etencadre leur étude demarché.

“l’emplacement, l’emplacement, et… l’empla-cement”.• Quels sont mes axes de communicationpour mieux vendre?Premier exercice Imaginez que sur votre pla-nète, tout le monde fait la même chose quevous, et très bien. Qu’est-ce qui vous différen-cie?” Déclinez l’identité de votre entreprise,dans l’ambiance d’accueil, le logo, les flyers,le site web, votre réseau-relais, vos opérationscommerciales, etc. Pour savoir si votre marqueest déjà “prise” : bases-marques.inpi.fr• De qui se compose mon équipe? Associés,salariés: définissez les postes.•Mon projet est-il faisable sur le plan écono-mique et financier? Votre “business plan” ouplan d’affaires sur tableau Excel. Plan de finan-cement (somme nécessaire au démarrage), etbudget sur 3 ans: évaluez vos coûts fixes, coûtsvariables et votre chiffre d’affaires potentiel.•Quel statut social est le plus adapté? En-treprise individuelle ou EURL si vous êtesseul ; SARL, SAS ou SA à plusieurs… Sansoublier de choisir son régime fiscal.Vous avez désormais tout en main pour écrirevotre projet (dossier de 15 à 40 p. + annexes),afin de convaincre vos partenaires de sa faisa-bilité.

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pages réalisées par Raquel Hadida /photos Raquel Hadida 51

La Gazette n° 265 - Du 29 septembre au 26 octobre 2011

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Financezvotre projetOutre les emprunts bancaires, des centainesde dispositifs financiers sont accessibles enfonction de votre profil (chômeur, femme,handicapé, etc.) et de votre projet (secteur,utilité sociale…). Voici quelques pistes pour“boucler votre tour de table”. Et un conseil :pour votre crédibilité, arrivez avec un projetdéjà bien ficelé et un apport perso.• Prêt à taux zéro et garantie bancaireThau initiative, sur le site de Thau Agglo(D2), 0467464775, thau-initiative.frAIRDIE, 0467150010, airdie.org,Créalia, 0467171170, crealia.org• Droits au chômage. Utilisez-les sous formede capital de départ, ou pour compléter vosrevenus au début. ACCRE, Pôle emploi, 3949,pole-emploi.fr• Subventions- Région, Direction du développement des en-treprises, 0467228117, info-entrepriseslr.fr- Département: herault.fr- Europe: languedoc-roussillon.eu• Prix. Dans l’Hérault, prix de la TPE, 0467462828, prix-tpe.fr.• Fondations. Chacune a son” cheval de ba-taille”. Exemples: Fondation de France (aideaux personnes, savoir, environnement), fon-dationdefrance.org, Fondation de la deuxièmechance, deuxiemechance.org• Business Angels. Pour les entreprises in-novantes à fort potentiel.Sud Angels, 0467204485, sudangels.free.frMéliès, [email protected], melies.fr• Investisseurs CIGALES. [email protected],cigales.asso.fr• Micro-crédit de la Caisse d’Epargne. Par-cours confiance, [email protected], parcours-confiance.frLa plupart de ces organismes proposent aussiun accompagnement.

Le paysagiste StéphaneMaquinay a immatriculésa société Art ConceptJardins à la Chambre desMétiers en avril dernier,juste après y avoir suivi lestage obligatoire pourl’installation des artisans.

Partenairesdu quotidien

Ressources- Plate-forme de laCréation d’activités del’Hérault (PFCA34):guide des structuresd’appui, pfca34org- Le Guide du créateurd’entreprises enLanguedoc-Roussillon,info-entrepriseslr.fr- Association pour lacréation d’entreprise(APCE). Fiches-méthodes et guides deréférence apce. fr- Comment rater à coupsûr sa création d’entre-prise de Laure Gryn-baum, éd de la Crise,9,80!.- Les aides selon votreprofil : toutaide. comRéseauxEchanges, entraide,infos-conseils pouraffûter ses compétencesde chef d’entreprise…- Réseau Balise: 700fiches-parcours, accèsvia la Boutique degestion BDG (voir “Accompagnement”),reseau-balise.org- Réseau Oxygène: en-treprises accompa-gnées par la BDG,reseau-oxygene-beziers.org- REEL 34 Réseau d’en-treprises pour une éco-nomie locale durable.0467921313,- reel-durable.netCentre des jeunesdirigeants,cjdmontpellier.netInscriptionsadministrativesImmatriculation:- guichet-entreprise. fr(ou à votre Centre desformalités des entre-prises CFE: chambre decommerce, etc.)- Régime d’auto-entre-prise: lautoentrepre-neur.fr- Pole emploi ServiceEmployeurs (à Sète,0499576164),pole-emploi.fr- Direction du Travail,0467228888, sdtefp-languedocroussillon.travail.gouv.fr- Urssaff de l’Hérault, 35rue de la Haye, 34937Montpellier Cedex 9,herault. urssaf.fr- Thau santé travail(médecine du travail),20 rue R.-Rolland à Sète,0467749090,thau-sante-travail. fr- Impôts, 0467463832,[email protected],impots.gouv.fr

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N° 266 - novembre 2011

PIERRE BOULDOIREC “FUSION DES AGGLOS,

IL FAUT TRANCHER !”

IL Y A 30 ANSC LA DERNIÈRE VISITE

DE BRASSENS À SÈTE

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14 reportage

n ce moment, l’Arago, c’est l’euphorie! La premièrefois que j’y suis allé, j’étais dans un autre monde.L’ambiance est tellement chaude que je me suispris au jeu: à chaque match, depuis quatre ans,je suis comme un petit!”, avoue Raoul, la soixan-taine. Pour le match de volley Sète-Montpellieren octobre - le derby -, près de 1200 spectateursont rempli le “Barrou” (la halle Louis-Marty) dansune atmosphère surchauffée, enviée des autresclubs de volley français.Certes, ce “chaudron” doit beaucoup à une poi-gnée de supporters ultra-mobilisés, mais il séduitles autres spectateurs - qui viennent de tout lebassin de Thau, mais aussi de Narbonne, Nîmesou Montpellier. Les deux dernières saisons,l’équipe Pro masculine de l’Arago est arrivéetroisième du championnat de France et en quartde finale de Coupe d’Europe, offrant des specta-cles sportifs attractifs. Alors, l’enthousiasme au-tour du club de volley de l’Arago se propagejusqu’en ville, du moins chez ceux “qui suivent”.Pour Raoul, l’explication est claire: “L’esprit fa-mille: la mentalité de l’équipe tient le club, et in-versement. Mais le jour où ils iront en jet privé d’un

match à l’autre, ce sera fini!”,prévient-il. Au borddu quai, Jean, retraité, pêche: “Je les suis dans lejournal. Les nouvelles recrues ont l’air au point,l’Arago se maintient dans l’élite, sans déficit ni ma-gouille. C’est notre seul sport de haut niveau, ildonne une belle image de la ville.”

Sain et aérienAu Décor, Richard, le restaurateur, apporte sonregard d’ancien volleyeur et photographe: “Levolley est à la fois un sport facile à comprendre etspectaculaire. Les joueurs font 80!% du boulot ensuspension: visuellement, c’est rapide, puissantet aérien. À Sète, les matchs deviennent un vrairendez-vous d’hiver: la salle confinée contribue àl’ambiance intimiste. À l’inverse du MUC mont-pelliérain, perdu dans une salle de 5000 places!”Assis au Concept Café, Lazare écoute les matchsà la radio. En revanche, chou blanc avec le patronDidier, biterrois récemment sétois: “Connaît pas.Personne n’apporte d’affiches dans les commerces.Il faut être dans le réseau séto-sétois d’amis d’amis…”,lance-t-il, amer. Près de la médiathèque, les ban-quières Charlotte et Émilie, 26 et 27 ans, sem-

blent du même avis: “Ça existe, on sait, mais onen entend peu parler…”

Image de marqueDans son ambulance, Gilles se veut plus empha-tique: “L’Arago à Sète, c’est comme l’OM àMarseille. C’est le même niveau d’amour, ça faitpartie des racines, de la culture, de la marque deSète comme les joutes ou Brassens! Parce qu’ilssavent rester simples, dans la mentalité sétoise. Etque les gradins mélangent toutes les catégories so-ciales, de la ZUP au haut de gamme.”Aux halles, les ostréiculteurs Simone et Yvon netarissent pas de plaisir: “Le foot, ça ne vaut plusrien, alors on suit l’Arago intensivement. À fréquenterdes gamins de 20-30 ans, on se sent moins vieux!”À 17 ans, Sylvain le sportif aimerait bien en faireautant: “Quand j’ai voulu y aller, il n’y avait plusde place! En plus, mon kiné, c’est celui de l’Arago.”Passage du Dauphin: la boutique Shilton, un spon-sor de l’Arago. Pierre Zambrano habille l’équipede pied en cap façon sportswear chic.Près de la mairie, François Commeinhes se sou-vient: “J’habitais en face de la rue de la Douane

Salle comble et public survolté : l’Arago attaque son début de saison dans unbouillonnant “chaudron” sétois. Motivés par les bons résultats du club devolley des deux saisons précédentes, les Sétois se montrent attachés à unsport historique, pourtant peu médiatique. Ambiance.

�“EVolley: Sète vibre

pour l’Arago

Le score était tendu,mais c’est gagné ! Lepremier regard, lespremières tapes dansles mains des joueursde l’Arago vont à leurpublic. Un “chaudronsétois” exceptionnel,même aux dires deleurs adversaires.

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réalisé par Raquel Hadida /photos Raquel Hadida /

158 ARAGO

8REPÈRESRésultats et prochains matchs-Saisons 2009-2010 et 2010-2011: l’Arago arrive 3e enChampionnat de France sur 14équipes, et en 1/4 de finale deCoupe d’Europe.- Octobre 2011 : L’Arago gagnecontre Toulouse, Cannes etMontpellier, perd contreTourcoing et Beauvais et seplace en 4e position duchampionnat de France.- Coupe d’Europe: en 1/16e definale Arago-Bucarest(Roumanie). Le match aller-retour est éliminatoire. Matchaller gagné 3-2.-Prochains matchs à suivre àSète: contre Paris le 29 oct.,Narbonne le 5 nov., Ajaccio le 7nov. Puis les matchs contre lesleaders Tours et Poitiers endécembre. Matchs retour àpartir de janvier 2012.Le club-L’Arago joue à la halle Louis-Marty, dite “Le Barrou”, de 1100places.-20 équipes.-350 licenciés (1er club de France).-Supporters: Club supporter del’Arago et Le 7e Homme,mascotte La Panthère rose.-Maillot: bleu à domicile, rose àl’extérieur.Équipe Pro A: 18 joueurs, dont 6nouveaux et 3 sélectionnés enÉquipe de France.-Fondé en 1966 par Maurice Vié.Président: René Game.-En première division sansinterruption depuis 1977 (le plusancien).Le B. A. BA du volley-Le volley se joue en équipe de 6,de chaque côté d’un filet.En faisant tomber la balle dansle camp adverse, l’équipemarque le point et obtient leservice pour la balle suivante.Les joueurs tournent alors dansle sens des aiguilles d'unemontre.-Un set se gagne en 25 pointsavec au moins 2 points d’écart.Un match se gagne en 3 sets: encas d’égalité 2-2, le 5e set (tie-break) se joue en 15 points.-Durée d’un match: 1h30 à 2h.Sur écran-Site Web de l’Arago:www.aragodesete.fr-Arago TV, vidéos de PascalMiralles, la première “chaîne”dédiée à un club de volley, avecdes séquences décalées et desenregistrements de qualité:www.arago.tv-Sur Facebook, 600 personnesont placé l’Arago en équipepréférée.-Ma chaîne sport retransmetdes matchs de volley:www.machainesport.fr

où l’Arago s’entraînait (voir p. suivante). Je dé-passais à peine du balcon pour les regarder… Ceclub a une âme, il correspond plus à une famillequ’à un club traditionnel. Avec son public excep-tionnel, cela lui permet de résister aux difficultésen interne - d’organisation, de présidence. Pourêtre porteur, nul besoin d’être médiatique ou d’avoirun gros budget, l’Arago le prouve!”

Panthères rosesL’heure du match approche. Direction le Barrou.À l’extérieur de la salle, le Club des supportersa attendu avec impatience la reprise… pourtenir la buvette et le barbecue (voir ci-contre).Avec un succès calqué sur celui du volley: “Il ya 15 ans, on écoulait 5 kg de merguez par soir.Aujourd’hui, on doit en acheter 20 kg!”, calculePatrick Aquilina, le fondateur. Revers de la mé-daille, ils vivent les matchs sans les voir: “On ademandé au speaker de crier assez fort pour qu’onpuisse entendre.” À l’intérieur, les joueurss’échauffent à peine que le gymnase résonnedéjà des tambours des supporters du 7e Homme,le second club, en T-shirts roses.La “première partie” met en valeur une équipeamateur du territoire, aujourd’hui les benjaminsde Mireval. Puis chacun des joueurs de l’Aragos’empare d’une rose - offerte par un fleuristesétois - et pénètre dans les gradins pour l’offrirà un spectateur. Jolie attention de la part des“Panthères roses”: en plus de leur maillot bleu,les joueurs arborent depuis deux ans un maillotrose - voire fuschia -, rehaussés de dessins del’artiste sétois Hervé Di Rosa.Le match commence. Service tendu comme unélastique, réception. Deux joueurs montés surressort surgissent au filet. Feintes, smash, ap-plaudissements, regards complices. Dans lestribunes, les supportrices font gigoter des pe-luches roses attachées sur un bâton, en réponseà une énorme panthère rose gesticulante surle terrain. C’est le fondateur du 7e Homme,David Boutonnet, qui se cache et qui sue dansce déguisement. Du cousu main par l’époused’un des joueurs, Baptiste Geiler.

OsmoseMusique, temps mort: les joueurs se rassem-blent en cercle autour des entraîneurs (voirp. suivante), pendant que deux petites filles es-suient le sol d’un immense balai. Les supportersen profitent pour entonner au mégaphone:“L’Arago, l’Arago le club du bassin de Thau” enagitant écharpes et drapeaux. Deuxième set. “Sion mollit, l’entraîneur nous fait signe de relancerpour mettre la pression à l’autre équipe”, assureDavid. Mais l’Arago a dix points d’avance. Lesbenjamines ramassent les ballons. Plus serré,le troisième set enchaîne les balles de match.Les supporters se déchaînent, debout. Gagné.En pleine liesse, les joueurs passent serrer lamain des spectateurs, avant de signer des auto-graphes aux enfants massés autour d’eux. Dusport-spectacle artisanal, mais pas de “star-sys-tem”: au volley, impossible de marquer seul;pour gagner, l’équipe doit être soudée.Sur le parking, Bruno est ravi: “Je déteste regarderle sport à la télé, mais le volley, c’est extraordinaire:aucun temps mort et quelle ambiance! Depuisque ma secrétaire m’en a parlé, je viens presqueà tous les matchs, et mes trois enfants sont àl’Aragoland.” Sa femme Véronique s’émeut: “Ily a vraiment une osmose - je dirais une macaro-nade ou un aïoli - entre l’équipe et ses supporters,entre les produits locaux et la culture extérieure,ça donne un côté magique.” Les supporters seretrouvent dans leur buvette, dans l’attente desjoueurs qui arrivent au compte-gouttes, dans lafraîcheur de leur chemise Arago, sous des ton-nerres d’applaudissements. Avant accolades etrigolades, commentaires autour d’un verre debière. Jusqu’à une heure du matin.

Supporters en folie

Objectif: donner un coup de main aux jeunespour payer leurs déplacements, pour le tour-noi interne de fin d’année, les fêtes, les goû-ters, les cadeaux. Créé il y a 15 ans par desparents de volleyeurs, le Club des supporterstient la buvette à l’entrée des matchs et vendles T-shirts à l’intérieur et reverse la recetteaux clubs juniors. Devenus amis, ils dînentensemble, par petits groupes une fois par se-maine, ici au casino de Sète, avec des mem-bres du comité directeur. “On porte lesjoueurs, on les aide à s’adapter à notre petiteville, on les entoure. Et on continue à les ap-plaudir même après, comme Yourika Simovski,parti à Tourcoing. Rencontrer des Suédois, desRusses, c’est enrichissant. Même s’ils font 2,10mètres et qu’on est déjà grand-mère, les joueurs,ce sont nos petits!”

Mission: mettre le feu dans les tribunes etorganiser les déplacements. Déjà séduit parl’ambiance chaleureuse en 1998, DavidBoutonnet décide en 2004 de créer un clubde supporter actifs, 71 membres en rose quis’agitent, tambourinent et chantent dans lesgradins. Et se retrouvent pour une macaro-nade géante, ou bien le dimanche sous le mû-rier dans la maison du Barrou de la familleVié (le fondateur de l’Arago), entre moulesfarcies, rires, gâteau aux pommes… et pé-tanque en bord d’étang. “Nesquick” et sa ma-man “Cantalou”, qui découpe tous les articlesqui paraissent sur l’Arago, “Bronx du tam-bour”, Gigi d’Ariège, Nanar34 ou Nanoy etses chapeaux… ”C’est comme une famille!”

Sandrine, parisienne de 22 ans, vient d’ar-river à Sète. La présence de son équipe devolley préférée a pesé pour choisir son lieude formation, à Mèze. “Même à Paris, j’étaispour l’Arago - j’aime l’ambiance et l’équipe.”Premier match: “Très bonne impression, at-mosphère familiale. On m’a intégrée tout desuite, en me proposant de monter au local dessupporters. Je viens d’adhérer!”

Après le match,autour d’un verre,les supporters ontplaisir à féliciterles joueurs, “leurspetits”.

La mascotte de l’Arago :une panthère rose.Sous ce costume cousumain, c’est le fondateurdu 7e Homme qui secache, DavidBoutonnet.

Le Club des supporters

Le 7e Homme

La Parisienne néo-sétoiseLes mêmes supporters, réunis à table, dans lamaison du fondateur de l’Arago.

Une fois par semaine, le Club des supporters seréunit au restaurant.

Avant le match, c’est barbecue et buvette pourles supporters.

Pendant le match, c’est l’union sacrée autourde l’équipe.

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Avec 350 licenciés, l’Arago est le plus grosclub de volley de France. Alors que, dansd’autres villes, le volley se meurt, l’Arago

parvient à motiver des troupes d’amateurs sé-tois, de 3 à 74 ans. Grâce à une véritable “cultureArago”, familiale et performante, ancrée dans60 ans d’histoire. L’âme du club en cinq volets.

La cour d’immeubleDans la rue de la Douane, à Sète, s’installe en1953 le foyer laïque d’éducation populaire, leFlep, un club omnisports qui abrite l’amicaledes anciens élèves de l’école Arago. Ceux-ci or-ganisent des matchs de volley dans la cour del’immeuble, et leur activité prend de l’ampleur.Après un combat judiciaire, l’amicale prendson autonomie pour fusionner avec deux clubsparoissiaux. L’Arago naît en 1966.

Du volley de haut niveau…Dès 1967, le club monte en première divisionpour ne plus en redescendre, sauf en 1976.Tout en restant longtemps amateur… du moinsofficiellement: “On faisait venir des joueurs àqui on fournissait appartement et voiture. Le ré-seau de volleyeurs leur trouvait du travail”, ra-conte Michel Thibout, l’actuel manager. L’Aragogagne la Coupe de France en 1988.

… avec les moyens du bordAvec 1,15 M!/an pour fonctionner (8e budgetfrançais), l’Arago coûte 5 à 6 fois moins cherqu’un club de foot: il est donc bien adapté auxfinances d’une ville moyenne. Avec un budgetdérisoire pour un club de première division, ila été longtemps considéré comme “l’Auxerredu volley”, et s’est ouvert tardivement aux filles.

Aujourd’hui, son équipement reste en décalageavec ses résultats: le club est éclaté entre la halleLouis-Marty, trop petite et trop basse pour lesnormes de Coupe d’Europe, les bureaux dusiège, et le gymnase Maurice-Clavel où les prospratiquent la musculation.

Des figures mythiquesDirigeants, joueurs et entraîneurs ont laissé leurempreinte. Maurice Vié, Alain Theule et AdrienPaillole consacrent une grande partie de leurvie à diriger le club. Jean-Marie Taillade, actueladjoint à la culture de la Ville de Sète, était en1969 capitaine de l’équipe, où il jouait avec sonfrère René. Le manager de l’équipe de Francede volley n’est autre que le Sétois Gérard Castan,ex-joueur et entraîneur de l’Arago.

Une grande famillePour créer une émulation, “pas question de sé-parer l’élite de la masse des licenciés”, insisteNathalie Pruvost, responsable du secteur ama-teur. Les bons résultats des pros motivent lesbénévoles, et les joueurs se rendent accessibles.Chacun d’eux parraine une équipe de jeunes,les supporters peuvent assister à leur entraîne-ment. Les anciens pros deviennent à leur tourentraîneurs des benjamines ou des cadettes,insufflent la “culture volley” dans les écoles,comme Christophe Patte avec une classe volleyà Paul-Va. À travers l’Aragoland (voir encadré),les trophées scolaires, les stages et tournois del’Arago Beach l’été sur le lido, le club se posi-tionne comme leader sur le bassin de Thau.

(Merci à Henri Contini, secrétaire général, et RenéGame, président de l’Arago.)

Au-delà de l’équipe professionnelle, le succès de l’Aragotient aux liens que le club a su tisser à travers la ville, etentre les générations. Secrets d’une culture dynamique.

Culture Club

PATRICK DUFLOSENTRAÎNEUR DE L’ÉQUIPE PRO DE L’ARAGO

Entraîner à Sète,c’est une chance!Entraîneur de l’équipe Pro del’Arago depuis 8 ans, avec sonadjoint Fabien Dugrip, le CalaisienPatrick Duflos a mené toute sacarrière de volleyeur à Sète. Etmalgré les propositions d’autresclubs, il n’est pas près de partir.Entraîner une équipe de volley dans une petiteville comme Sète, c’est une frustration ou une opportunité?Une chance ! Comme il y a moins de choix quedans les grandes villes, le volley est devenu lesport numéro un après le déclin du foot : lesgens s’y intéressent. J’adore aller aux halles, oùles commerçants me reconnaissent, m’invitentchez eux. Les lendemains de match, surtoutdepuis deux ans, on me dit : “félicitations”,“continuez”, “vous nous faites régaler” - j’adore.Ça fait un plaisir fou de voir que les gens sontfiers de leur équipe.Les joueurs s’intègrent-ils facilement à Sète?On veut que les joueurs participent à la vie de laville. Cette année, ils habitent tous à Sète, etsont épaulés. La salle pleine les aide à sesurpasser. Et facilite le recrutement : certainsacceptent de venir, même s’ils gagnent un peumoins qu’ailleurs. En revanche, pour poursuivreleurs études, le choix est limité : Rabiller achangé d’orientation pour faire un BTS à Sète.Malgré un planning intensif, arrivez-vous à profiterde la ville?L’hiver, assez peu : je vais voir un ou deux matchsdes Dauphins (l’équipe de water-polo) ou dehandball à Montpellier. L’été, à part 8-10 jours àmoto avec mon épouse, on profite du soleil, dela plage - j’habite à la Corniche -, des restos de laMarine ou des paillotes. En bateau, on va sepromener en famille sur le brise-lames ou dansl’étang. Pour mon fils de 4 ans, Noah, la prioritén’est pas le volley, c’est d’apprendre à nager !

L’Aragoland: mini-volley, maxi-créatifC

Échauffement façon “show à l’américaine” : dans le gymnase, desenfants hauts comme trois ballons reproduisent les gestes du volley

en musique, smash, manchette, “touche haute”, contre. Puis ils rejoignentun des cinq ateliers autour du long filet, pour des jeux d’un quart d’heureavec des plots, des cerceaux, des tubes, et des gommettes pour compterles points. C’est Françoise Theule, ancienne joueuse et prof de volley àl’université, qui a mis au point, en 2004, ces moments d’initiation dédiésaux 3-11 ans : l’Aragoland. Le concept ? Créer des exercices de motricité quileur permettent d’acquérir les postures justes, tout en s’amusant. Cesméthodes inédites inspirent des clubs italiens ou bretons, et resserrent lesliens au sein de l’Arago. 120 enfants y participent sous le regard de leursparents, avec le T-shirt, la gourde et le sac à dos aux couleurs de l’Arago.Pour les baskets, il suffit d’un euro pour en récupérer d’occasion dans lecoffre à l’entrée - le troc Aragoland. À chaque séance, Françoise se faitaider de parents, de volleyeurs de tous niveaux, de sa maman (74 ans)…mais aussi d’un joueur pro. Aujourd’hui, c’est Benjamin Toniutti quidistribue les cadeaux d’anniversaire, prémices d’une année festive.

Une photo dénichéedans la maison deMaurice Vié (à droite),fondateur de l’Arago.On y retrouve lamythique équipe de1969, - avec Jean-Marie Taillade encapitaine - et uneémouvante dédicace :“Après 20 ans, maistoujours les mêmes”.

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du “Bain de pied”, vaquent à leurs occupations les “permanents” deslieux. Jacqueline, Delphine, Florence, René ou encore Jacky: en quelquesmots, ils nous parlent de leur Balaruc et de cette rue principale, qui reliela traditionnelle église - où trône un tableau offert, dit-on, par Napoléon IIIlui-même - aux thermes Athéna. En somme, un lien entre les Balarucoiset les 42000 curistes qui passent ici chaque année, un trait d’union entrehier et aujourd’hui. Visite des lieux.

Eh bien non! À Balaruc-les-Bains, on ne croise pas que des curistes,comme on peut parfois le penser. Car la seconde station thermalede France, après Dax, ne se résume pas qu’à cette seule activité. Il

s’agit en effet “d’un vrai village, avec un vrai caractère”, disent lesBalarucois. Ce jour-là, au centre du village, La Gazette a choisi de se pro-mener rue Maurice-Clavel (1920-1979, entre autres créateur du quotidienLibération), là où, à quelques pas seulement de l’effervescence thermale

Beaucoupde passage On s’y sent bien!

Responsable du Secours catholique deBalaruc-les-Bains. Habite ici depuis 50 ans.“Ici, on est en plein centre. Beaucoup degens viennent nous voir, y compris des curistes. Le cadre est trèsjoli avec le parc juste en face. Il y a donc beaucoup de passage.Mine de rien, il y a pas mal de mouvement ici, avec les retraités etles curistes qui sont là 10 mois sur 12.En ce qui nous concerne, nous organisons une braderie tous lesmercredis, ça ramène des gens aussi.”

Maman, à Balaruc-les-Bains depuis troisans.“On se sent bien ici. Et c’est très bien aussipour les enfants avec ce parc bien arboré. Un seul pro-blème: le centre du village n’est pas très mixte, il y a beau-coup de curistes et de retraités. Les jeunes couples s’instal-lent plutôt dans les lotissements du Puech Meja. On vientici pour faire nos courses.”

Sétoise installée à Balaruc-les-Bains. Bénévole au Secourscatholique. “Je suis installée ici depuis 26 ans. C’est un beau vil-lage et une belle station thermale, très propre. Il est très agréa-ble à vivre car très animé, particulièrement dans ce quartier etcette rue, avec le parc et ses animations. Et il y en a pour tous lesgoûts. Depuis que je suis à la retraite, je rencontre beaucoup degens, alors j’y prends encore plus de plaisir. Bon, ceci dit, je merevendique tout de même sétoise: même si c’est juste de l’autrecôté de l’étang, ma ville me manque.”

Bouquinistes, magasin Le Stock. “L’écrivain Maurice Clavel est né à Fronti-gnan, mais il a aussi en partie vécu à Balaruc-les-Bains. C’est pour ça quecette rue porte son nom. Il y a encore la maison de sa famille, juste à côtéde notre magasin d’ailleurs. Hormis cette anecdote, la rue est très animée,avec beaucoup de commerces et quelques expositions. Avec le théâtre deverdure juste en face, c’est le cœur du village. C’est très agréable à vivre.Cela fait huit ans que nous sommes venus ici pour le soleil, et huit ans quema femme n’a plus mis de collants!”

Des Balarucois, des commerçants enchantés et des curistes réguliers : rueMaurice-Clavel, voie qui porte le nom du résistant, écrivain et journaliste quia habité ici, la population se mélange. Rencontres.

De l’autre côté de la rue, un parc à la végétationluxuriante. Les curistes y font halte, et lesanimations y sont courantes grâce au théâtre deverdure.

Début de la rue Maurice-Clavel, avecl’église Notre-Dame-de-l’Assomption. On ytrouve les locaux du Secours catholique etun tableau offert, dit-on, par Napoléon III.

marue

La Gazette n° 266 - Du 27 octobre au 30 novembre 2011

Maurice Clavel a vécu ici

JACQUELINE SANCHEZ, 62 ANS

Un beau village

RENÉ ET GINETTE ALILI, 60 ET 58 ANS

JACQUELINE MARTINEZ, 82 ANS

DELPHINE LACOSTE ET GASPARD,33 ET 2,5 ANS

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Viens chez moi, j’habite

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rue Maurice-Clavel,à Balaruc-les-Bains

Balaruc-les-Bains

Rue Maurice-Clavel

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Rue Maurice-Clavel

Rue Romaine

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pages réalisées par Geoffroy Vauthier /photos de Raquel Hadida - infographie Philippe Crespy

Une des ruesles plus passantes

Un quartiercalme et sympathique

Gérante du salon de thé Saveurs d’ici et d’ailleurs“Je suis à Balaruc-les-Bains depuis 2 ans, originaire de Lyon maisrevenant de cinq ans en Martinique. C’est le climat qui m’amenée ici. Cette rue est une des plus passantes car il y a lesthermes Athéna juste au bout et le terrain de boules: chaque

après-midi, il y a une centaine de boulistes! C’est agréable à vivre maisles locations sont de plus en plus chères: ça se ressent cette année, lescuristes dépensent beaucoup moins.”

Une vraiedouceur de vivreBalarucoise “depuis toujours.”“Ce quartier très animé grâce au terrain depétanque, au parc, aux commerces et à l’église.Un peu plus loin d’ici, on a en plus une jolie pro-menade, le long de l’étang. Il y a une fresquereprésentant la cabane de Laurent Spinosi, dit “Lolo”, un peintre du vil-lage, copain de Brassens. Pour l’anecdote, Georges Brassens était venuun jour accompagné de Lino Ventura. Lolo lui a dit : “Ton copain, là, il estchanteur comme toi?” Il paraît que Ventura a fait une de ces têtes!”

Parisien en vacances six mois par an à Balaruc-les-Bains.“Vous pourrez l’écrire: je suis un “Parigot” qui a été très bien reçuici! J’ai découvert cet endroit il y a 12 ans et j’y reviens depuischaque année, j’y passe la moitié de l’année. Le quartier est calme et sympa-thique. Il y a du monde qui passe, on s’amuse, c’est l’essentiel. C’est bon pour lemoral, et quand le moral va, le corps suit et tout va bien. Réellement, je suisheureux d’être ici.”

Ancien Balarucois, en séjour pour une cure. “Nous avons déménagé àNîmes, mais on regrette Balaruc-les-Bains! Quand on y est, on ne serend pas compte de tous les avantages. Il y a l’étang par exemple, et çac’est primordial. La commune, et particulièrement ici au centre, a lecharme des petits villages, c’est vraiment très agréable à vivre. Quandon y est arrivé en 1966, il n’y avait pas tous les curistes. D’ailleurs,j’avais fait un petit film sur lequel on voit un panneau, juste au boutde cette rue, où il était écrit: “Prochainement à cet emplacement: lesthermes Athéna.” C’est marrant d’y repenser maintenant.”

Une très bonne ententeentre commerçants

Gérante de la cave à vins La Fontaine à muscat.“J’habite à Sète mais je travaille à Balarucdepuis 1996. Je peux vous dire quelque chose:c’est beaucoup plus animé ici ! Entre le théâtrede verdure et ses spectacles, les brocanteshebdomadaires, les animations, le marché duparc…, cette rue est très vivante. Elle mélangeactivité et bien-être. Et entre commerçants, ontravaille ensemble en osmose. Moi, je n’irais pasailleurs, c’est certain.”

Curiste en promenade.“C’est la première fois que je viens. D’habitude je vais à Dax, mais pourmoi qui habite à Marseille, c’est plus pratique de venir ici. Ce que jeconstate? C’est un village très propre. En plus, il est assez animé touten restant tranquille. Pour l’instant, je ne regrette pas mon choix. Là jesuis seulement de passage dans cette rue, car je me promène.”

Au bout de la rue, on arrive place du Marché. Dos àcette vue se trouve l’arrière des thermes Athéna, lespremiers de la ville.

Les magasins donnent de l’animation. Boutiques de souvenirs, salon dethé, cave à vins, bouquiniste ou restaurant : de quoi flâner.

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SYLVIE MUNOS, 57 ANS

ANTOINETTE MANASSIAN, 83 ANS

Une station très propre

MICHELE MATTIA, 51 ANS

JEAN-MARIE ET MAGGY CONSTANT, 76 ANS

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FLORENCE COMBRISSON, 40 ANS

JACKY HEBERT, 72 ANS

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Le charme des petits villages

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L’ordi au lycée: ce qu’ils en pensent

C’est l’heure de la distribution aulycée Joliot-Curie. La distributionde quoi ? De “LoRdi” : un ordinateurportable offert par la Région àtous les élèves de seconde.

Pour la Région, “LoRdi” est un peu le grandcoup de la rentrée. En offrant un ordinateur

portable à chaque élève de seconde scolarisédans le Languedoc-Roussillon, Christian Bour -quin, le président de l’institution, affirme frap-per fort en faveur de l’éducation tout en rédui-sant la “Fracture numérique.”“Les professeurs ont-ils vraiment été bien consul-tés?”, “Comment utiliser l’équipement?”, “Quelleutilité?” Avec 32000 bénéficiaires et un coûtde 15 millions d’euros par an, l’opération estforcément critiquée: “C’était aussi le cas avecla gratuité des livres, rappelle le conseiller ré-gional André Lubrano. Aujourd’hui, pourtant,personne ne revient dessus.”“LoRdi”, donc, fait sa rentrée à Sète le lundi10 octobre au lycée Joliot-Curie, préalablementéquipé par la Région d’un réseau Internet sé-curisé et uniquement accessible depuis un desordinateurs. En ce début d’après-midi, l’exci-tation est palpable : les élèves se regroupenttous en un endroit précis, tout sourire. Objectif:récupérer l’ordinateur.Désireuse de savoir ce qu’en pensent les principauxintéressés, La Gazettes’est mêlée à la distributionet a recueilli les opinions des uns et des autres:professeurs, élèves et surveillants. Avis.

8REPÈRESOù ont étéréalisées cesphotos?Au lycée Joliot-Curie, àSète, le lundi 10 octobre,jour de la distribution de“LoRdi”. Cette fourniturene concerne que lesélèves de seconde.

OnzeLe nombred’intervenantsinterrogés. Parmi eux,sept lycéens, deuxprofesseurs et deuxsurveillants.

VerdictEnthousiasme généraldu côté des élèves.Opinion mitigée pourles professeurs etl’encadrement, quiattendent de voir àl’usage.

ENTHOUSIASTEManon, 17 ansManon est au début de laliste alphabétique. Ellen’aura donc pas eu àattendre trop longtempspour récupérer le fameuxordinateur rouge de laRégion. Sitôt reçu sitôtdéballé : “S’il y a tout cequ’il faut dedans, cela serautile c’est sûr.” Pourquoi?“S’il est performant, je m’enservirai pour travailler etécrire mes cours dessus.”Manon est d’autant plussatisfaite qu’elle nepossédait jusqu’alorsaucun ordinateurpersonnel, juste celui de lafamille. Elle a désormais lesien, et confie : “Je m’enservirai aussi pour un usagepersonnel.” Pas de soucipuisque c’est aussi le butde ce don: l’ordinateurn’est pas consigné, ilappartient définitivementaux élèves.

Jean, 16 ans“Ça a l’airsympathique, expliqueJean en regardant sonordinateur, à peinedéballé. Mais il fautvoir à l’usage. Çadépend de l’ordinateur.J’attends de voir saqualité.” Jean possèdedéjà lui aussi unordinateur, son utilitélui apparaît doncmoindre - “ça ne sertpas à grand-chose” -mais avoue tout demême que “C’esttoujours bien d’avoir unéquipement commecelui-ci”. Il en fera uneutilisation personnellecar “c’est la premièreannée et tout n’est pasencore prêt”.

Perrine, 15 ansPerrine a elle aussi déjà un ordinateur personnel, “mais c’est toujours bien”,rappelle-t-elle. Avec honnêteté, l’adolescente confie qu’elle en feraessentiellement un usage personnel. D’autant que tout ne semble pas encoreprêt pour utiliser les fonctionnalités d’un tel équipement à but éducatif : “Ilsont dit que cela ne sera complètement exploitable qu’à partir de l’annéeprochaine.” Concernant la pertinence d’une telle opération, elle estime que“ça ne peut être que positif. C’est toujours bien”.

HONNÊTE

SÉRIEUSE

Audrey, 15 ans. “J’ai déjà un ordinateur per-sonnel”, explique Audrey. Ceci dit, pas d’inquiétudesà avoir sur l’utilité de ce nouvel équipement: “Jem’en servirai essentiellement pour travailler car l’au-tre n’est pas très pratique.” Question pratique jus-tement, c’est un soulagement pour elle “car il vautmieux porter un ordinateur qu’un sac de treize kilos,comme c’était le cas l’an dernier”.Bilan positif pour la jeune fille, donc, quiconsidère ce cadeau comme une chancesupplémentaire: “C’est un plus par rapport àceux d’avant, qui n’en avaient pas.”

AUX AGUETS

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49pages réalisées par Geoffroy Vauthier /photos de Raquel Hadida

CONVAINCU

Lisa, 15 ans. Lisa, qui utilise elle aussi l’ordinateurfamilial, est enthousiaste : “C’est un super cadeauqu’on nous fait car la plupart des jeunes n’ont pas lesmoyens de s’en payer un à eux.” À l’usage, elle s’enservira pour travailler - “C’est un gain de temps” - etpour ses distractions personnelles aussi, évidemment.Un tel cadeau était-il, selon elle, indispensable? “Pasforcément car les générations avant nous s’en sonttoujours sorties sans avoir d’ordinateur, mais c’est unplus très appréciable.” Attention toutefois: “Il va falloirfaire attention à ne pas s’égarer en cours.”

Jessica, 14 ans“C’est bien, c’est certain, mais je ne sais pas si c’étaitvraiment nécessaire. À mon avis, c’est à considérercomme un plus qui nous est offert”, explique Lisa.“Avant, on n’en avait pas et on réussissait aussi”,justifie-t-elle.Ceci dit, elle est bien sûr contente de posséderdésormais son ordinateur bien à elle. La raison?Simple: “Quand mes parents sont sur l’ordinateurfamilial, on ne peut pas y accéder.” Sacrés parents!Il lui servira autant pour les cours que pour unusage personnel.

CONTENTE

DenisDenis Ruff est un desprofesseurs qui ont dûsacrifier leur heure decours pour emmenerleurs élèves récupérerl’ordinateur. Eux aussisont concernés. Sonavis? “Je crains que celasoit seulement un effetd’annonce. Il faudravoir comment cela sepasse au niveau de lamaintenance, parexemple. Si la Région aprévu un suivi, alorscela peut être uninstrument utile.” Il semontre égalementnuancé surl’organisation del’événement: “Jeregrette qu’il n’y ait paseu une plus grandeconcertation avec nousautres professeurs. Surl’usage on est un peudans le flou.” Bonpoint, en revanche, dupoint de vue del’égalité des chances.L’équipement lui paraîtalors “justifié car tousles élèves n’ont pasaccès à un ordinateurchez eux”.

LE PROFD’HISTOIRE-GÉO

Daniel, 50 ansComme son collègue d’histoire-géographie,Daniel Bieysse se montre plus mitigé que leslycéens: “Ce qui m’intrigue, c’est ce qu’on va enfaire. Ils risquent de ne pas les ramener en cours.D’autant que les salles ne sont pas encore équipéespour les recharger, et que je vois mal les élèves lesrecharger le soir, alors qu’ils oublient déjà leurslivres.” Le professeur se demande aussi de quelslogiciels ces ordinateurs sont équipés: “En maths,il faut des logiciels, sinon cela me sera peu utile.”Point positif, en revanche, sur l’aspect social : “C’estévidemment positif pour ceux qui ne peuvent pass’en offrir un.”

Benjamin et Guil -laume, 22 et 28ans. Eux n’ont pas eudroit à LoRdi et doiventcontinuer de se conten-ter d’un ordinateur detype “années 90”. Tantpis. Leur opinion d’assis-tants d’éducation? “Dans le fond c’est bien,car tout le monde sera surun pied d’égalité. En re-vanche, nous sommesmitigé sur l’aspect péda-gogique. Il faut voir si lesélèves n’arrivent pas à dé-tourner le réseau Internetsécurisé pour aller surfersur leur propre site. On atous été élèves, on saitcomment ça se passe… Enoutre, cela risque de pro-voquer un peu la jalousiedes autres sections, quin’y ont pas droit. À l’in-ternat par exemple, seulsdeux élèves en posséde-ront un et pourront seconnecter à Internet,alors que les autres non.”

LES SURVEILLANTS

LE PROF DE MATHS

Vincent, 16 ansEncore un élève qui possède déjà son propreordinateur. Décidément… “Mais il me servira enremplacement”, précise Vincent,vraisemblablement satisfait lui aussi de ce don dela Région. Le juge-t-il utile pour autant? “On nesaura vraiment que l’année prochaine puisque toutne sera pas complètement opérationnel avant.Mais ça peut être un bon outil. En revanche, celarisque de poser quelques problèmes si certains leperdent.”

SATISFAIT

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uu ASSOCIATIONS

C SportVacancesde la Toussaint• TENNIS BALLON. Le FC Sète 34tennis ballon organise un tournoipour les ados de 11 à 15 ans, caté-gorie double, vendredi 28octobre,de 11h à 16h au gymnase MauriceVié. Prévoir pique-nique. Goûteroffert. Gratuit sur inscription surla page Facebook du FC SèteTennis ballon ou sur place avant10h30, en fonction des disponi-bilités. Trois équipes corses sontdéjà inscrites (en vue d’unéchange au printemps), ainsique des équipes de Sète et deBalaruc-les-Bains. Contact: 0467530915.

C Solidarité• MALADES. La section locale deSète de l’association Visite desmalades en établissements hos-pitaliers (VMEH) vous proposede devenir visiteurs des maladesen donnant bénévolement unpeu de votre temps. Contact :0951446508 ou 0614037915.• BLOUSES ROSES. L’associationLes blouses roses qui soutientles patients cherche des bénévolespour intervenir sur le bassin deThau. Rens : 06 27 85 30 65, [email protected]. Seulengagement: être disponible unaprès-midi ou un soir par semaineau moins.

C Culture• JAZZ. Le festival Jazz à Sète lanceun appel à candidature pour sontremplin 2012, le septième dunom. Sont concernés les groupesde jazz, partout en France, com-posés de cinq musiciens au maxi-mum, et n’ayant jamais été dis-tribués par un label commercial.La sélection finale sera connueau mois de mars. Pour concourir,télécharger le formulaire d’ins-cription sur Internet jazzasete.com/inscription-tremplin-jazz-a-sete-2012. Il doit être parvenuà Jazz à Sète, 1 rue ConventionnelBarras, 34140 Loupian, avant le15 février.• THÉÂTRE, HIP-HOP… En colla-boration avec le Centre socialNicolas-Gabino, La Scène natio-nale de Sète et du Bassin de Thaupropose divers ateliers. • Théâtre.

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À envoyer à: Les Conviviales de La Gazette, Gazette de Sète, 10, quai du Pavois-d’Or - 34200 Sète - ouà déposer dans la boîte aux lettres au 10, quai du Pavois-d’Or - Sète - ou par mail à “[email protected]”. N’oubliez pas de mentionner impérativement le code indiqué au-dessus de la grille.

code : 34266Votre message gratuit

LES CONVIVIALES DE LA GAZETTETE

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Écriture au Clair de Plume

C“Sang rouge et ventres bleus : État de choc”. “Un mur de trop”. “Si j’avais su !” Ce sont les derniers titres parus aux éditions associativesClair de Plume 34. Tous les deux mois, cette association d’une dizaine d’auteurs édite aussi la revue gratuite Gardiolarem, diffusée à 500

exemplaires de Balaruc à Mireval. Le résultat des ateliers d’écriture menés les lundi et vendredi matin, mais aussi des recherches d’”incollables”sur la viticulture, l’apiculture, la garrigue, l’histoire de Frontignan, ou l’art local. Créée il y a 11 ans par Bernadette Dubus (à g.) à Vic-la-Gardiole,Clair de Plume entend faire connaître les écrivains locaux : “Chacun garde ses écrits dans ses tiroirs, c’est dommage !” Alors, elle éditegratuitement leurs œuvres - “sauf les biographies !”-, charge aux auteurs de payer ses impressions et de participer à la diffusion des collections.Chacun d’eux peut alors rencontrer le public lors de cafés littéraires tous les 1ers vendredis du mois à 19h Au Petit Lou à Vic. Édition :www.clairdeplume34.com. Actus et feuilletage de Gardiolarem sur http://clairdeplume34.over-blog.com.

Animé par Renée Gaillard, mer-credi de 14h à 17h, à La Passerelle.• Hip-Hop. Écriture rap, animépar Rachid Daif, mercredi de 14hà 17h, à La Passerelle. Compositionde musique assistée par ordina-teur (Mao), animé par DJ Tricksle mercredi de 14h à 17h à LaPasserelle. Hip-hop, écriture rap+ Mao sur scène, mercredi de17h à 20h, deux fois par mois, àLa Passerelle. Pour théâtre, Mao,écriture rap: tarifs des ateliers :5!à l’année par activité, contact,Céline Juton, 0467186867, [email protected] Gym et danse. À La Passerellejusqu’à la mi-novembre, puis aucentre social Nicolas-Gabino.Animé par Maurice Rodriguez.Gym mardi de 14h à 15h30. Dansecountry mardi de 15h30 à 18h.Danse orientale, enfants, mardide 18h30 à 19h30. Danse orientale,adultes, mercredi de 17h30 à18h30. Danses espagnoles, mer-credi de 19h à 20h. Tarifs : 5!d’adhésion annuelle (8! pourles familles) et 12!de cotisationannuelle au centre N.-Gabino.0499047460, [email protected], lundi au ven-dredi de 9h à 12h, de 14h à 17h.- Sports urbains.Animé par l’as-sociation Jeep, au centre socialNicolas-Gabino jusqu’à mi-novembre puis à La Passerelle,

double dutch (saut à la cordeversion hip-hop), 6-11 ans, animépar Cassandre, mardi de 17h30à 18h30. Free style football (maî-trise technique de la balle), 10-15 ans, mercredi de 17h à 18h30,animé par Amadou. Free stylefootball, 15-18 ans, mercredi de18h30 à 20h. Rens. et inscrip. : LaPasserelle, bd Pierre-Mendès-France, quartier Île de Thau, Sète.• ÉCRITURE. L’Atelier Icare proposedes ateliers d’écriture régulierspour les enfants de 8 à 12 ans,au 81 Grand’Rue Haute à Sète.Rens: 0499024481, [email protected]• HUMORISTE. Pour assurer, lesamedi 26 novembre, la premièrepartie de son spectacle du Zénithà Montpellier, le chanteur et imi-tateur Michael Gregorio chercheun ou une humoriste de la région.Un jury composé de MichaëlGrégorio et de son équipe déter-minera le lauréat ou la lauréate.Pour participer, envoyez les vidéosde vos prestations (sous formede lien) à [email protected] avant le vendredi4 novembre.• POÉSIE.Concerthau organise tousles deuxièmes mardis du moisune soirée de 18h à 20h autour dela poésie du monde. Place LeSardinal, Île de Thau, 34200 Sète.

0467461340, www.concerthau.com [email protected].• BIBLIOTHÈQUE. L’annexe de laBibliothèque Pour Tous de Sèteest ouverte toute l’année leslundi et jeudi de 9h à 12h, aulocal Espace de l’Amitié, Corniche

de Neuburg, à la Corniche. Prêtde romans, biographies, BD etlivres pour enfants, pour lecteursrésidents ou vacanciers.• FLAMENCO. L’association“Flamenco puro” organise chaquemois des stages animés par

Tatiana Ganoza qui est basée àSéville. Prochains rendez-vous:du samedi 29 octobre au mardi1er novembre, atelier intensif àMontpellier (8h) “technique,compas et chorégraphie”, niveaudébutant 10-12h (fandangos,

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TOUTES LESSORTIES DEDÉCEMBRE

N° 267 - décembre 2011

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FRANÇOIS COMMEINHESC BILAN DE 10 ANS

À LA TÊTE DE SÈTE

Culture des algues L’espoir du bassin

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La Gazette n° 267 - Du 1er au 28 décembre 2011

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ertes, rouges, brunes ou bleues. Cent fois pluspetites qu’un grain de sable. Des cellules deplantes marines invisibles! La belle affaire… Passi vite: riches en huiles, en pigments, en protéinesparticulières, les micro-algues pourraient contri-buer à l’avenir économique du bassin de Thau.Plongée vers 2030. Des micro-algues rouges secultivent dans les anciens salins de Frontignan,de Castellas, et de Villeneuve-lès-Maguelone. Desmicro-algues vertes poussent dans des tubes flot-tants dans les étangs de Vic et d’Ingril, mais aussidans des bassins. Pour se multiplier, elles ab-sorbent le dioxyde de carbone des usines et senourrissent des eaux usées, tout en les dépolluant.Les micro-algues sont ensuite transformées. Lesentreprises locales créent des produits à hautevaleur ajoutée, pour la cosmétique, les diagnosticsmédicaux, l’agro-alimentaire, l’aquaculture…Une raffinerie fabrique des plastiques, des pein-tures, du polyester, et même du carburant, re-nouvelables. Science-fiction? Pas tout à fait.

• Quels projets se préparent?Aujourd’hui, deux entreprises innovantes fabri-quent déjà des produits à base de micro-algues:Greensea à Mèze, et Microphyt, à Baillargues.Le reste, faut l’inventer. “Développer les micro-algues, c’est un pari”, s’enthousiasme ClaudeDupuy, chargé de mission pour l’Écosite de Mèze.Car c’est à cet endroit que dès janvier 2012 de-vrait s’installer Green Stars, un grand projet derecherche et développement (voir ci-contre).Chercheurs et entreprises veulent y unir leursefforts pour développer la filière micro-alguesfrançaise. Le but: mettre au point les techniquespour diviser les coûts de production par dix.Encore confidentielles avec un marché mondialde 15000 tonnes par an, les micro-algues pour-raient progressivement devenir compétitives.Donc se développer à plus grande échelle versdes marchés émergents, liés aux substances na-turelles.En novembre, à Montpellier, lors du premier

congrès sur l’algochimie, “Alg’n’Chem”, 200 spé-cialistes ont justement passé au crible toutes lesfilières des micro-algues: des pigments commele bêta-carotène, des compléments alimentairescomme les oméga-3, des protéines pour l’élevageet l’aquaculture, des molécules anti-vieillissementpour les cosmétiques, des matières naturellespour fabriquer des bioplastiques… À Montpellier,le chimiste Sylvain Caillol planche sur ces nou-veaux matériaux: “Nous essayons de remplacerles composés issus du pétrole par des extraits demicro-algues, renouvelables et sans doute moinstoxiques. À nous de le vérifier, avant que l’industrieles adopte.”Ultime objectif pour Green Stars: produire del’algocarburant, d’ici 10 à 20 ans (voir p. de droiteet p. 12). En parallèle, le projet Salinalgues dé-marre à Gruissan dans l’Aude et à Aigues-Mortesdans le Gard: “Nous essayons de cultiver, puisraffiner Dunaliella salina, la micro-algue qui rendles salins rouges - et les flamants roses, explique

Soleil, salins et chercheurs : le bassin de Thau a tout pour devenir d’ici 10 ansLa Mecque des micro-algues, une culture émergente pour fabriquer descosmétiques, des aliments, des bioplastiques… voire du carburant. Dès 2012,l’Écosite de Mèze devrait accueillir l’institut d’excellence Green Stars. Perspectives.

VCulture

des micro-algues:l’espoir du bassin de Thau

Attention : Cette vue futuriste du bassin de Thau ne repose sur aucune annonce ni promesseofficielle, mais uniquement sur les idées et projets en cours de différents acteurs - entreprises etcollectivités locales, laboratoires de recherche, grandes entreprises- qui peuvent aboutir… ou non.

Bassin de ThauBassin de Thau

ASiège social de Green Stars - Projets de rechercheet développement pour optimiser la productiondes micro-algues et passer à l’échelle industrielle.Démarrage en 2012.BExtension de l’Écosite sur 8 haCL’un des bassins de lagunage, support nutritifpour les micro-algues.DGreensea, PME qui cultive et transforme lesalgues en produits à haute valeur ajoutée. Endéveloppement.

1,2,3Culture et valorisation de micro-algues rouges sur les anciens salins,d’ici 2015, selon les expériences àGruissan et Aigues-Mortes (projetSalinalgues).4,5Culture de micro-algues en tubesflottants sur les lagunes, d’ici 2013(projet de Microphyt, PME deBaillargues).6Sur le port, raffinerie qui à long termepourrait produire du diesel à partir demicro-algues.

7Usine de ciment Lafarge, fuméesriches en CO2, recyclables pouralimenter les micro-algues, d’ici 2020.8“Poissons du soleil”, alimentation delarves de poissons d’élevage auxmicro-algues. Opérationnel.9Culture de macro-algues sur les tablesostréicoles, d’ici 2015.10Pompage d’eau salée pour la culturede micro-algues. Opérationnel.

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8INSTALLATIONSPILOTES

• Projet Green Stars, Mèze-Recherche et développementsur les micro-algues, public-privé.-Implantation: Écosite de Mèze,Narbonne et Nice (25 ha).-Démarrage prévu: janvier 2012-160 M !d’investissements sur10 ans.-2 à 5 projets de rechercheaccompagnés par an.-À l’initiative de Jean-PhilippeSteyer, spécialiste desbiotechnologies del’environnement à Narbonne,Olivier Bernard, spécialiste desalgocarburants à Sofia-Antipolis, et le pôle decompétitivité languedocienTrimatec.-47 partenaires: laboratoires(INRA, IFREMER, CEA…), PME etcollectivités locales, grandesentreprises comme PSA, EADS,Véolia, GDF-Suez, Total…-200 chercheurs impliqués-Au sein du programme“Investissements d’avenir” de laFrance, Nicolas Sarkozy a déclarépubliquement le projet GreenStars retenu comme Institutd’excellence en énergiedécarbonée (IEED). En fait, avantla labellisation officielle, despoints de négociation restent àrégler.

•!AilleursUne vingtaine d’installationspré-industrielles se développentdans le monde. Les États-Unishébergent 80 % desinvestissements, en Californie, àHawaii ou au Nouveau-Mexique (40 ha). Mais aussi:-En Australie, 800 ha en plein airpour du bêta-carotène (BASF).-En Israël, 1 ha de réacteurs dansle désert (Algatech).-En Allemagne, 500 km detubes, le plus grand réacteurd’Europe (Roquette).-À Alicante en Espagne, 1 ha deréacteurs pour extraire du“pétrole bleu” (Bio Fuel System).En savoir plusLivre Turquoise Algues, filières dufutur, à télécharger sur algasud.fr

Gwendoline Attia, ingénieure en bioénergie à laCompagnie du Vent, filiale montpelliéraine deGDF-Suez. Si elle réussit en bassins, puis sur10 ha, cette “domestication” pourrait s’étendredans quatre ans sur des milliers d’hectares, dontles salins du littoral sétois, et y créer des emploisdiversifiés.”Arnaud Muller-Feuga, le PDG de Microphyt àBaillargues, prévoit, lui, de faire flotter des tubesremplis de micro-algues sur les lagunes “sous-utilisées”: il teste l’idée dans sa piscine. Pour lui:“La région de Montpellier a tout pour devenirLa Mecque de la micro-algue.” Pour la France?“Non, au niveau mondial.”

• Mais pourquoi ici?Symboliquement, c’est dans la région que l’abbéDunal - naturaliste du XIXe siècle - découvrit lesmicro-algues à l’origine du rose des salins. Etc’est dans l’étang de Thau qu’on a trouvé en 1994la plus petite micro-algue du monde, Ostreoccocustauri.Pour se développer le plus vite possible, les mi-cro-algues ont besoin de lumière, d’une tempé-rature moyenne autour de 25 °C, et, en culture“ouverte”, d’eau à faible profondeur: avec 300jours de soleil dans l’année, égrainé de salins etlagunes, le littoral languedocien semble le plusapproprié en France.De plus, ces végétaux encore méconnus ont sur-tout besoin… de matière grise! Si la France n’apas encore son démonstrateur industriel, commeles États-Unis, Israël ou l’Australie, elle se posi-tionne au troisième rang mondial pour ses 450articles scientifiques publiés et au neuvièmepour les brevets. En Languedoc-Roussillon, lesprojets autour des micro-algues bénéficient duréseau Algasud, “qui implique 30 entreprises et20 équipes de laboratoires”, indique LauraLecurieux, sa coordinatrice.

• L’Écosite va-t-il se développer?À Mèze, Yves Piétrasanta, président de laCommunauté de communes du Nord bassin deThau (CCNBT), accueille les micro-algues vertesavec le tapis rouge. “Je voulais donner un deuxièmesouffle à l’Écosite.” En charge de la mission: lephysicien Claude Dupuy, en plein projet autourdes algues. Rencontre décisive avec l’équipe deGreen Stars, invitée illico à s’installer sur l’Écosite(voir plan). “Dès le départ, l’équipe - 12 personnessur place- pourra disposer d’un grand bâtiment,d’un bassin de lagunage, de l’eau salée de l’étang,des coups de main de l’entreprise Greensea. Idéal!”Sur l’extension prévue de l’Écosite, les projets derecherche pourront installer leur matériel de pro-duction expérimentale.En bonus, entre Sète et Balaruc, “les cheminéesde la cimenterie Lafarge pourraient fournir ledioxyde de carbone concentré pour booster les mi-cro-algues”,d’après Claude Dupuy. Reste à trouverle moyen de le récupérer.

• Y a-t-il des risques?Les acteurs du bassin de Thau sont trop vague-ment au courant du projet pour être satisfaits…ou inquiets. Au comité local des pêches, DenisMoreno précise seulement: “Attention aux conta-minations.”Car entre les marées vertes bretonneset certaines micro-algues toxiques pour les co-quillages, les algues n’ont pas vraiment bonneréputation.Qu’arriverait-il si les micro-algues cultivées re-joignaient les étangs? À la Plagette à Sète, l’éco-logue Éric Fouilland démarre des expériences“pour mieux comprendre leur comportement”.De l’autre côté de l’étang de Thau, Éric Causse,le directeur commercial de Greensea, choisit desfilières de pointe pour exporter ses extraits demicro-algues. Ingrédients cosmétiques pour lacrème Ophycée de Galénic ou colorants naturels,ils se négocient jusqu’à 5000! le gramme.Mutées en or rouge, vert, bleu, les algues micro-scopiques dévoilent leurs atouts. Pour mieux sé-duire.

Écosite de Mèze: le deuxième souffleC

Illustrer le développement durable à l’échelle locale, c’est l’objectif de l’Écosite deMèze, le premier d’Europe, créé en 1981 par Yves Piétrasanta. Point de départ : la station

de lagunage, qui épure les eaux usées des surplus de matières organiques. Autour se sontinstallées des entreprises et associations d’éducation à l’environnement (CPIE, Ardam),d’assainissement (Entech), d’aquaculture (Lautan, Matrice), de recyclage, d’énergiesrenouvelables (Izuba, Gefosat), soit 140 emplois aujourd’hui. Mais suite à des problèmes degestion, le site a perdu sa vocation de recherche et développement. Sur l’impulsion du projetGreen Stars sur les micro-algues, Yves Piétrasanta compte aujourd’hui le redévelopper, enl’agrandissant de 8 ha dès que Mèze aura révisé son Plan local d’urbanisme. Pour en faire unparc d’entreprises environnementales “cohérent, et d’envergure internationale”.

Lesmicro-algues,kesako?

Des micro-alguesrouges sedéveloppent dansles anciens salins.

À Mèze, l’entrepriseGreensea produitdéjà des micro-algues pour lacosmétique et lanutrition.

8 MICRO-ALGUESRéalisé par Raquel Hadida /

Photos Raquel Hadida, Céline Escolano, MicrophytInfographie Philippe Crespy /

Elles s’utilisent dans les domaines de lanutrition, de la pharmacie, de la cosmétique etdemain peut-être serviront de carburant : lesmicro-algue sont en plein boom. Coup deprojecteur sur de nouvelles stars.

Microscopiques, les micro-algues sontdes végétaux à une seule cellule.Elles vivent à trois milliards dans

un litre, dans toutes les eaux du monde,douces et salées. En formant le phytoplancton,elles nourrissent la majorité des animauxaquatiques. Sur plus d’un million d’espèces,seules dix mille connues, et à peine une di-zaine cultivées. Pour grossir et se multiplier(en 2 à 40 heures), elles absorbent le rayon-nement du soleil, le dioxyde de carbone del’air, ainsi que de l’azote, des phosphates, etc.Par la photosynthèse, elles fabriquent et ac-cumulent des molécules variées - un condenséde ce qu’offrent les plantes terrestres - et ori-ginales, de par leur origine marine.

• C’est nouveau?-Les Aztèques mangeaient déjà des micro-algues. Dans les pays du Sud, la spiruline sé-chée, une poudre verte riche en protéine,lutte contre la malnutrition et sert de com-plément alimentaire: facile à cultiver artisa-nalement, cette micro-algue constitue la moi-tié de la production mondiale. Des fermesde Lunel, Canet ou Saint-André-de-Sangonisen produisent.-Les chlorelles, d’autres micro-algues vertes,alimentent les alevins d’aquaculture depuisles années 60 au Japon. L’Asie occupe 50!%du marché.-Démarrée dans les années 90, la productionfrançaise de micro-algues compte au-jourd’hui 30 sites.

•!À quoi ça sert?En plein boom. Les marchés auxquels se des-tinent les micro-algues affichent des prévi-sions de 5 à 20 % de croissance par an: dessubstituts naturels à la pétrochimie, boostéspar la demande des consommateurs et la di-rective européenne Reach*. Mais les coûtsde production s’avèrent élevés et le passageà l’échelle industrielle, difficile. Alors se dé-veloppent en priorité les applications à fortevaleur ajoutée et petits volumes.

- En sciences. Des pigments fluorescents ser-vent de “traceur” pour suivre un composéen médecine ou en laboratoire.- En nutrition humaine et pharmacie. On uti-lise les pigments -bêta carotène, chlorophylle,lutéine, astaxanthine (rouge)-, les acides grasessentiels comme les omega-3, les vitamines,et des composés anti-infectieux. En colorantnaturel, en compléments alimentaires ou in-corporés dans des “alicaments” (biscuits,boissons…).- En cosmétique. Antioxydants, hydratants,leurs extraits se retrouvent dans les crèmesanti-âge, les gommages ou les crèmes so-laires, et sont recherchés pour composer lesnouveaux produits “naturel et bio” de LVMH,Pierre Fabre, L’Oréal, etc.- En aquaculture. Fraîches, les micro-alguesaméliorent la survie des larves de poissonou mollusques. Sèches, les micro-algues pour-raient remplacer 1/3 des farines et huilesde poissons-fourrage importés du Pérou,dont les populations risquent de s’épuiser.- En alimentation des animaux d’élevage etde compagnie. Pour remplacer les tourteauxde soja OGM importés du Brésil. Mais aussipour maintenir les animaux en bonne santéet améliorer la qualité des produits.Gros volumes et faible valeur ajoutée:- En chimie verte. Pour remplacer les molé-cules pétrochimiques dans les plastiques,les détergents, les tissus synthétiques, lespeintures (recherches en cours).- En environnement. Pour traiter les eauxusées, absorber le CO2 des usines (2 à 3 foisleur poids), décontaminer des sites pétro-liers.- En énergie Pour produire du diesel, du ké-rosène, de l’éthanol (à mélanger avec l’es-sence), de l’hydrogène, ou du biogaz… (voirp. suivante)

*Reach: Enregistrement, évaluation et autori-sation des produits chimiques, adoptée parl’Union Européenne en 2006.

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Aux premières loges pour tester les alguesdans le moteur. Si les projets de rechercheet développement aboutissent - Green

Stars et Salinalgues, voir p. précédente-, le bassinde Thau pourrait cultiver et raffiner des micro-algues à petite échelle d’ici 10 ans, à échelle in-dustrielle dans 15 à 20 ans. À la pompe, ce “bio-carburant de troisième génération” renouvelablepourrait remplacer à la fois le pétrole, qui necoule plus à flot, et les agrocarburants aux effetspervers. Bref, le Graal énergétique à notre porte.Après un parcours glissant, et pour quelquesgouttes au fond de la coupe. Car les micro-alguesdeviennent des habituées des effets d’annonce.La voiture de Peugeot et l’avion d’EADS qui fontvrombir leur moteur avec du carburant auxalgues. Le “pétrole bleu” récolté en 2011 surune “forêt” de tubes d’algues d’un hectare àAlicante en Espagne. Une vingtaine d’installa-tions-pilotes promues par les compagnies pé-trolières qui annoncent la production à flot pourbientôt. Mais à l’échelle industrielle, encore rien.

L’énergie coûteuse en énergieCar aujourd’hui, l’algocarburant coûterait 12!/li-tre: pour le rendre compétitif, il faudra trouverdes procédés efficaces et “le coupler avec des fi-lières plus rémunératrices”, insiste Claude Dupuy,coordinateur de l’Écosite de Mèze.Pourtant, les micro-algues sont efficaces: ellespeuvent se gonfler d’huiles voisines du pétrole,jusqu’à 80 % de leur poids sec (contre 6 % pourle colza). Et semblent cumuler tous les avantages:renouvelables, elles recyclent le CO2, dépolluentles eaux, sans pomper d’eau potable, et n’em-piètent pas sur les terres agricoles. Mais, surl’ensemble du cycle de production, leurs bilanssont-ils si favorables?Les algocarburants émettraient 60 % de gaz àeffet de serre en moins. Mais nécessitent des

engrais. Et surtout, ils ne délivrent que l’équi-valent de l’énergie nécessaire à leur production(voir ci-contre), contre 10 à 20 fois plus pour lepétrole. Pour Olivier Bernard, chercheur expertdes algocarburants, le défi sera de “tripler cetteefficacité énergétique d’ici dix ans”.

Une ou deux bioraffineries en FranceHors terres agricoles, les cultures de micro-alguesne concurrencent ni la forêt ni la production d’ali-ments, contrairement aux “biocarburants” issusdes cultures intensives de maïs, colza, palme oucanne à sucre. Surtout qu’elles promettent desrendements 30 fois supérieurs. Mais leur expan-sion restera quand même limitée par la placedisponible. Ainsi, même si le passage à l’échelleindustrielle rencontre le succès, la productionmondiale d’algopétrole n’atteindrait en 2025qu’un demi-million de barils par jour, soit 0,6 %de la consommation actuelle, d’après l’Agence in-ternationale de l’énergie. Pour toute la France, “ily aura au maximum une ou deux raffineries enMéditerranée”, évalue Claude Dupuy. Les start-ups n’y voient pour l’instant que peu d’intérêt:“Avec ses prix bas, le biofuel sera le dernier marchéauquel je m’intéresserai!”, s’exclame ArnaudMuller-Feuga, PDG de Microphyt. Pour FabriceNicolino, journaliste spécialiste des biocarburants,“On peut croire au Père Noël! Au mieux, la produc-tion d’algocarburant sera marginale. Sauf qu’enpromettant des surlendemains merveilleux, les in-dustriels manipulent l’opinon en faveur des biocar-burants actuels, qui affament les populations duSud pour remplir les réservoirs des Occidentaux.”Optimistes ou pessimistes, les scientifiquess’avouent aussi partagés. L’avenir des algocar-burants? Après moult calculs, les chercheurss’en remettent avec humour à une boule de cris-tal. Pas sûr que demain, nos pots d’échappementsentent vraiment la mer.

Transformer les micro-algues en diesel renouvelable, c’estpossible. L’or vert coulera peut-être du bassin de Thau,mais au mieux d’ici quinze ans, et sur de faibles volumes.

Carburantsaux algues,

miracle ou mirage?

Savez-vous planterles micro-algues?• Les micro-algues se cultivent de troismanières:- Dans des fermenteurs, sans lumière, commeles levures. Peu chers et productifs, ilsproduisent une biomasse concentrée et dubiogaz, mais pas de pigments ni de carburant.- En “système ouvert”, dans les lagunes, les“open pounds” ou dans des bassins artificiels,les “raceways” de 5 à 30 cm de profondeur.Simple d’utilisation et soumise aux variationsextérieures, la culture est peu productive, maisaussi peu onéreuse. Adaptée à la spiruline et àDunaliella, qui ne craignent pas lescontaminations, elle demande de pomperbeaucoup d’eau pour compenser l’évaporation.- En “système fermé”, dans desphotobioréacteurs : une seule espèce de micro-algue circule par brassage dans des tubes de 5 à50 cm de diamètre environ, sous lumièrenaturelle ou artificielle. Le contrôle de laconcentration, de la teneur en CO2 et enoxygène, de la température et de l’acidité del’eau permet de récolter en continu et demultiplier la productivité. Mais avec uneconsommation d’énergie et des coûts 10 foisplus élevés.

• Ensuite, comment les transformer?1. Récolter les micro-algues. Difficile car lesmicro-algues sont très diluées. Alors il faut lesdécanter, floculer, faire flotter, les filtrer. Et lespasser à la centrifugeuse : efficace, maisgourmand en énergie et en euros.2. Extraire les composés. Lyophiliser les alguespour les sécher, broyer ou atomiser leurs petitescellules. Puis mélanger la pâte d’algues à unsolvant sous pression pour récupérer lecomposé voulu.3. Raffiner en biodiesel ou en biokérosène.Distillation, séparation par le froid etestérification : encore quelques réactionschimiques pour transformer les graissesvégétales en acides gras utilisables à la pompe.

Des “macro-algues” sur le bassin de Thau?C

Ne vous fiez pas à leur allure molle sur les berges ou dans l’eau : les“macro-algues” constituent aussi une source de richesse. Elles sont

largement récoltées dans le monde, surtout comme légume en Asie. Iciaussi, les végétariens apprécient cette nourriture iodée riche en protéines.L’industrie les a adoptées pour produire des émulsifiants, des liants, desgélifiants, comme l’agar-agar : nous les côtoyons au quotidien dans lesproduits alimentaires (E 400 à E 407), les dentifrices, le papier (lissé), lescosmétiques, les excipients de médicaments… En Bretagne, l’entrepriseAléor commence à les cultiver. Sur l’étang de Thau, des fermes pourraientaussi utiliser des tables conchylicoles pour y faire pousser des bouturesd’algues locales comme les ulves vertes. Et l’entreprise Greensea, à Mèze,pourrait en extraire des composés pour la cosmétique, si ses recherchesactuelles aboutissent. “On achète de la poudre d’algue bretonne : pourquoine pas se fournir en local, en développant une activité complémentaire ?”,propose Éric Causse, son directeur commercial. Une idée pas vaseuse.

Ces micro-alguespourraient devenir unbiocarburant du futur.À condition d’arriver àles produire à grandeéchelle, à bas prix… etsans trop consommerd’énergie.

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Halte au tout plastique! La mode du jouet en bois est deretour. Cela tombe bien: tout près, à Gigean, l’artisanDominique Amey crée toutes sortes de jouets authentiques.Il y règne une senteur de bois coupé et unfort parfum d’enfance. Dans son atelier deGigean, Dominique Amey crée d’authentiquesjouets en bois. À cette époque de l’année, c’estla grosse période. Car lorsque les fêtes deNoël pointent le bout de leur bonnet, les com-mandes des boutiques de jouets arrivent. Ils’agit donc de les assurer, tout en constituantun stock qui lui permettra d’alimenter sapropre boutique et les marchés sur lesquels ilse rend. À la barre de son entreprise Il était enbois, l’homme découpe, ponce, peint, assembleet vend sa production, tout seul: “C’est souventle cas des artisans d’art”, explique-t-il.C’est en 2009 que Dominique a repris lesrênes de l’entreprise. Changement de carrière

pour celui qui exerçait jusqu’alors commecommercial dans le secteur médical. “J’enavais assez d’être toujours dans les avions, re-prend-il. J’ai tout simplement cherché une en-treprise à racheter sur un site classique d’an-nonces, et je suis tombé sur celle-ci. Ça a desuite été une évidence.” Dans le prix de vente,la formation avec l’ancien patron est comprise.Elle durera neuf mois. Puis c’est le grandsaut.Canard à pousser, “tac-tac”, dominos, bouclierset épées, puzzle…, sa gamme compte au-jourd’hui une trentaine de jouets différents.Et si tous respirent le bon goût d’antan, c’estdu célèbre cheval à bascule que La Gazette achoisi de suivre la fabrication. En selle.

Et un cheval de fini !Les jouets de Dominiquesont vendus dans diversmagasins de jouets enFrance. Sur place, il aégalement ouvert uneboutique où il pratique lavente directe. Du “tac-tac”(un jeu où deux bouless’entrechoquent) au puzzle,en passant par le canard àpousser qui a fait le succèsde l’entreprise (elle était lapremière en France à lefaire), sans oublier le sapin-calendrier de l’avent, une

La taille du boisChaque année, DominiqueAmey utilise 3 m3 de bois :du hêtre à 90 %. Il fauts’assurer que celui-ci soitbien sec pour que, plustard, il ne craque pas. Unefois les planchesdébarrassées de leurécorce, elles doivent êtredégauchies (être aplanies)et rabotées. Après cetteétape, la question est : “queva-t-on en faire?” Enfonction de leur largeur,certaines serviront à taillerles têtes des chevaux,d’autres les selles… Cepremier découpage occupeDominique de janvier àavril.

La peinture des pièces“C’est une commande. Une cliente veutla couleur rose.” À côté de l’atelierprincipal, la cabine de peinture. Lesbascules du cheval seront peintes enquatre temps: laque, égrenage pourenlever les imperfections de lapeinture, nouvelle couche de laque,puis vernissage. Une trentaine deminutes sont nécessaires à leurséchage. Rapide. Certaines pièces sontégalement peintes au “trempé”, c’est-à-dire plongées dans la peinturemême. Dans tous les cas, il faut tenircompte de l’hygrométrie de la pièce:en dessous d’un certain seuil, lapeinture se ternit et donne des refletsblancs. Un atelier de sérigraphie estaussi installé, notamment pour ladécoration des boucliers.

Gabarit etdécoupageL’artisan travaille sur labase de gabarits. Unefois la figure souhaitéedessinée sur la planche(ici une selle), elle estdécoupée en plusieursétapes, de plus en plusprécises. Scie toutd’abord, “défonceuse”ensuite (photo) pourcréer l’arrondi descotes, scie à champtourné pour l’encoche,puis perceuse pour lestrous qui serviront àcaler le dossier. Entretoutes ces phases,plusieurs ponçages dubois ont lieu, à la mainou à la ponceuse.

unejournéeavec

fabricantde jouets en bois

nouveauté, tous ses produits sont exposés là.Quant au cheval, “j’entends des familles me direqu’il a servi à leur premier enfant, puis au deuxième,puis au troisième”, commente Dominique. On estlà dans le travail artisanal, et donc solide.

DOMINIQUE AMEY,

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réalisé par Geoffroy Vauthier /photos Raquel Hadida 21

L’assemblageAu premier étage, c’est l’heure de l’assemblage. Les 16 pièces du cheval à bascule vont être emboîtées,collées ou vissées pour finaliser le jouet : “Il y a peu de vis. Dans le domaine du jouet,mieux vaut limitertous les objets pointus.” Chaque cheval demande 30 minutes d’assemblage. “Quand tout va bien, c’estl’étape la plus simple.” La crinière est peinte à la main et un coussin, confectionné spécialement par unecouturière de Frontignan, sera ajouté sur la selle. Notre cheval est opérationnel.

Où trouver les jouets de Dominique Amey?C

L’entreprise Il était en bois est installée à Gigean. La boutique se trouve à l’atelier : 6 rue deCopernic, zone d’activité La Clau II. En période de fêtes, mieux vaut appeler avant pour

s’assurer que Dominique soit sur place : 06 84 33 94 99. On peut également commander sesjouets sur le site Internet : www.iletaitenbois.fr ou [email protected]. Question prix, lagamme s’étend de 6! le “tac-tac” à 141! pour un cheval à bascule petit modèle (photo). Le grandest à 161!. Autre exemple : le canard à pousser est à 29!.Le magasin de jouets le plus proche qui vend ses produits se trouve à Montpellier : Au petitchaperon vert, 12 rue du Faubourg-de-la-Saunerie.Enfin, pour retrouver Dominique sur les marchés de Noël, voici son agenda : samedi 3 etdimanche 4 décembre au Salon artistique d’Assas, et du vendredi 9 au dimanche 11 décembre aumarché de Noël de Frontignan.

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41“FESTIF”Le club sandwich au foiegras de L’ÉpicerieP.46

mon moiàSète MA RUE

PRATIQUEMA RECETTESTREETSHOOTINGMA BALADE

P.42P.44 P.46P.48P.50

Depuis plus d’un siècle, il est un repère dans lanuit pour tous les marins longeant notre littoral.Ce n’est donc pas pour rien que le phare dumont Saint-Clair vient d’être classé aux Monumentshistoriques par le ministère de la Culture, toutcomme cinq autres ouvrages du même type*. Ceclassement intervient dans le cadre de la cam-pagne du Ministère visant à protéger les pharesmajeurs du littoral. Retour sur son histoire.Le besoin d’ériger à Cette un phare est noté pardécret dès 1853. Sans succès puisque ce n’estque quarante-cinq ans plus tard, en 1898, que lademande est relancée. Il est en effet alors urgentd’améliorer l’éclairage du port de Cette et dulittoral de l’Hérault en remplaçant le feu du Cap-d’Agde par un phare situé sur le Saint-Clair.Une fois lancé, en 1900, l’ouvrage nécessitetrois ans de travaux. Il s’allume enfin pour lapremière fois le 23 avril 1903.Il s’élève à 92 mètres au-dessus de la mer, etdu haut des 23 mètres de sa tour octogonale,sa lueur a une portée de 29 milles (46,6 km).Si le phare a été électrifié en 1938 - il est au-jourd’hui doté d’une lampe de 250 watts -c’est à la vapeur de pétrole qu’on allumait au-trefois sa lampe. Et comme tous les phares dulittoral, le signal lumineux qu’il émet est unique.Sa signature? Un éclat blanc toutes les cinq se-condes. Ainsi, équipés d’un chronomètre etmesurant la fréquence des signaux, les marinspeuvent savoir précisément en face de quelleville ils se trouvent.

*Les autres phares classés: phare du mont Saint-Loup à Agde, feu métallique du môle à Port-Ven-dres (64), phare du Grau d’Aigues-Mortes auGrau-du-Roi (30), phare de l’Espiguette au Grau-du-Roi, et phare de Cap-Béar à Port-Vendres.

Page réalisée par Geoffroy VauthierPhotos Geoffroy Vauthier

Le pharede Saint-Clair

041-OuvSeteàmoi_267SETE_041 29/11/11 15:48 Page41

condaires, de “bobos” en quête d’un peu d’authenticité, et de maisons“en dur” à la place des cabanes d’autrefois. Oublié l’aspect populaire deslieux: la Pointe s’embourgeoise, un peu trop parfois aux yeux de sesfidèles. Pourtant, si tout le monde est ici le bienvenu, subsiste chez lesauthentiques “Pointus” la volonté bien marquée de préserver leur sin-gularité. Vieilles barques, filets suspendus ou cabanons du bord de l’étangtémoignent ainsi d’un passé pas si lointain, et dont quelques “figures”rappellent encore l’existence.

“Nous sommes en 2011 après J.-C. Toute l’Île singulière est occupéepar l’esprit des “estrangers”. Toute? Non. Car un quartier peupléd’irréductibles “Pointus” tente encore et toujours de résister à

l’envahisseur.” Eh oui: s’il est un quartier authentique de Sète, c’est bienla Pointe-Courte. À l’origine quartier de pêcheurs - les Ponts et Chausséesleur avaient accordé des concessions pour bâtir des cabanes où loger -la presqu’île au bord de l’étang est parfois aujourd’hui perçue par certainscomme une singulière image d’Épinal. D’où l’arrivée de résidences se-

On est bienTroisième génération

Résidente de la Pointe-Courte depuis 2004.“C’est évidemment un quartier typique deSète. Il est très sympathique et on s’y sentbien. Moi qui viens de Bouzigues, la Pointe m’a attirée car elle m’arappelé mon enfance. J’aime ce quartier de pêcheurs. Ils ont surester anciens avec ces filets, ces petites cabanes… Je vais devoirdéménager car c’est trop petit, mais je le regretterai, c’est certain.Seule chose: la propreté, les gens ne respectent pas trop cela.”

Authentique “Pointue”.“Avec mon fils, cela fait trois générationsque nous sommes ici. Malheureusementle quartier est beaucoup moins réservéaux Pointus. En autorisant les construc-tions en hauteur, les gens de l’extérieur sontvenus s’y installer, cela fait trop d’habitations, surtout desrésidences secondaires. D’autant que les nouveaux arri-vants ne respectent pas toujours la tranquillité des rive-rains. Ici, il faut savoir que c’est pas comme ailleurs: onn’arrive pas comme partout, on arrive chez les Pointus. Ilfaut dire “Bonjour” avant! Je l’aime ce quartier, c’est pourcela que je suis déçue.”

Pêcheur de la Pointe-Courte.“Je vis ici depuis toujours, et je n’irai pas m’installer ailleurs,c’est certain. Le quartier est tranquille, et il y a une certaineforme de solidarité, à tous les niveaux. Ça a toujours été commeça. Je me souviens qu’enfant, le mas de mon père à Bouziguess’était effondré sous la force du vent. Tous les voisins de laPointe-Courte s’étaient alors organisés pour reconstruire le mastous ensemble.”

Chat, de passage au refuge Pattes de velours. “Grâce au refuge Pattes develours, j’ai pu trouver une famille d’adoption. Lorette et les autres bénévoles,une dizaine en tout, m’ont recueilli, soigné, stérilisé et fait adopter. Ici, noussommes environ 35 chats à vivre. Certes, notre présence ne plaît pas à tous leshabitants, mais on ne fait de mal à personne. Et puis, nous sommes bien à laPointe: nous pouvons bronzer au soleil, on trouve facilement du poisson et onne risque pas de finir écraser sous une voiture! Je dirais que si la Pointe-Courte n’est pas le paradis des chats, ça y ressemble fortement. Miaou!”

Des purs “Pointus”, des ruelles verdoyantes, des résidences secondaires, deschats, des pêcheurs bien évidemment, une seule route pour y accéder et uncaractère bien trempé. Bienvenue chez les Pointus.

Historiquement, la Pointe est un quartier depêcheurs. Si l’activité se poursuit encoreaujourd’hui dans le petit port, la presqu’île voit deplus en plus d’”estrangers” s’y installer.

Les étroites ruelles de la Pointe-Courte. Ici,les voitures n’ont pas cours. Les enfantspeuvent y circuler librement sans aucunrisque.

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La Gazette n° 267 - Du 1er au 28 décembre 2011

Une nouvelle famille

LÉON SCOTTO

Je n’irai pas vivre ailleurs

CÉSAR ET LORETTE RUBIO, 2 MOIS ET 70 ANS.

NOËLLE SIEUROS, 53 ANSCORINNE DELCAUSSE

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SèteSète

Mer Méditerranée

Etangde Thau

Quai du Mistral

Viens chez moi, j’habite

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à la Pointe-Courte

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Quai du Mistral

Rue du Pdt-Carnot

Rue Louis-Roustan

Rue de la Pétanque

Rue du Passage

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pages réalisées par Geoffroy Vauthier /photos de Raquel Hadida - infographie Philippe Crespy

Tout est bâti

Bientôt, ça sera fini

Retraitée, à la Pointe depuis 40 ans.“Cela fait 40 ans que je vis ici. C’était des cabanes avant, lespêcheurs y vivaient avec leurs familles. Maintenant, tout est

bâti. Hormis cela, il est vrai que le quartier est très agréable à vivre. Maisvous devriez aller voir mon mari, il renseigne tout le monde lui, surtoutl’été avec les touristes.”

Des petites fêtespour se réunirMarseillaise habitant à la Pointe-Courte depuis4 ans. “Je suis marseillaise, mais mon père vientde Sète, lui. Donc pas totalement étrangère. Cequartier est calme et très convivial à la fois. D’ail-leurs, de temps en temps, on organise de petites fêtes pour se réunir.C’est vraiment le quartier authentique de Sète, avec encore beaucoup depêcheurs qui y vivent.”

Pêcheur retraité, une des figures du quartier et mari de Gilberte,rencontrée plus tôt. “J’ai toujours vécu ici avec mes parents, etpuis j’ai monté ma maison. C’était un quartier de pêcheurs avantmais bientôt, quand les enfants qui ont pris la relève s’arrêterontà leur tour, ça sera fini. Je me rappelle des tas de choses ici : cer-taines cabanes abritaient des familles de dix personnes parfois, les toilettesétaient dehors, on allait se baigner au canal et comme il n’y avait pas d’échelle,on aidait les filles à remonter en leur mettant la main aux fesses. D’ailleurs, àpropos du canal, mon père disait qu’on avait la plus grande piscine de France…”

Pêcheur, arrivé à la Pointe au mois de juillet. “Je rêvais d’habiter icidepuis que je suis enfant. C’est le contact avec l’eau que j’aime, lefait d’en être entouré. Ici, c’est un petit village, alors l’ambiance estassez spéciale et unique. Nous avons été très bien accueillis, nosvoisins sont très sympathiques. En plus, pour les enfants c’est par-fait : ils sont libres de sortir, alors qu’avant nous étions route deMontpellier. Ce n’était pas possible de faire ça évidemment.”

Heureusement qu’il restedes vrais Pointus !

Sétois d’adoption. Ont une résidence secon-daire à la Pointe. “On a cette petite maisondepuis 36 ans et on y vient trois ou quatremois chaque année. La Pointe a bien changé,c’était plus “vrai” avant. Il y avait 90 % de Poin-tus, maintenant c’est le contraire. Alors forcé-ment, l’ambiance a changé. Mais la vie y estaussi pour quelque chose: avant il n’y avait pasla TV, alors les gens sortaient et se retrouvaient.Enfin, heureusement que le port à nacelles estresté typique et qu’il reste encore des vraiesfamilles de Pointus.”

Pêcheur né ici, et sa femme. Lui: “Je suis né ici, à la maison. Il y a de laconvivialité, surtout avec les nouveaux arrivants, mais l’ambiance étaitmeilleure avant. En plus, les cloisons entre les maisons sont très fines,il y a du bruit. Les gens se permettent beaucoup de choses ici, alors ilfaut en avoir l’habitude.”Elle: “Il y a un peu de promiscuité. J’en ai parfois assez d’installer matable sur le quai quand on reçoit des gens. J’aimerais une vraie villa,avec un jardin, et pas de passants pour regarder ce qu’il y a dans notre

assiette. Ceci dit, ça reste agréable, et il y a une vraie sécurité!”

Si le bâti a remplacé la plupart des cabanes, certainessubsistent encore au bord de l’étang. Elles proposentde jolies terrasses, dans un cadre authentique.

Les maisons de la Pointe sont petites. Alors lorsqu’on reçoit du monde,c’est déjeuner sur le quai, au soleil. Actuellement, les travaux deconsolidation du quai Mistral empêchent toutefois ce petit plaisir.

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MARIE-CLAUDE STENTO, 69 ANS

ALAIN ET CHRISTINE LAPLACE, 58 ET 54 ANS

Une meilleure ambiance avant

JEAN ET “PAULO” CHRISTOL, 84 ET 76 ANS

ÉRIC DANSAC, 37 ANS

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GILBERTE BREL, 66 ANS

GEORGES BREL, 70 ANS

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C’est un petit villagedans la ville

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viepratique

Pour rester local, on préférera évidemment leshuîtres de l’étang de Thau à celles de l’Atlantique.Il ne sera pas difficile d’en trouver: marchés,vente directe ou grandes surfaces, elles sontchez nous largement représentées. Et rassuronstout le monde, l’interdiction de commercialisationa été levée à la mi-novembre. Côté prix? Constateffectué auprès des revendeurs et producteurs,le kilo sera entre 4,50! et 5,50!. Autre astuce:le saumon sera remplacé par une truite de nos

Repas: agrémentez avec des produits d’ici

À Villeveyrac, la Fermedes saveurs propose

son propre fromage dechèvres. Bio et

artisanal.

rivières, et la blanquette de Limoux fera officede champagne! Hormis ces évidences, voilà dequoi agrémenter votre repas de Noël.”En apéritif, pensez au muscat et au Noilly Prat.Cave coopérative de Frontignan: 14 avenue duMuscat, 0467481226. Cave coopérative de Mi-reval: route nationale 112, 0467780180. Noilly-Prat, 1 rue Noilly à Marseillan. 0467777519.Pour le fromage, on ira à la Ferme des saveursà Villeveyrac. Le fromage de chèvre y est bioet artisanal. Assortiments de 11 fromages à11,50! ou 1,50! pièce. La Ferme des saveurs,mas Saint-Farriol, route de Loupian, à Villeveyrac.Ouvert tous les jours de 16h30 à19h,0675692432.Pour le café, ou en guise de cadeau: une boîtede chocolats. L’artisan chocolatier EmmanuelServant propose une gamme originale: le “Bel-luguette” aux saveurs de cola pétillant, ouencore ses chocolats apéritifs comme celui àla tomate confite et au basilic. À la pièce ou encoffret à partir de 7!. Douceurs d’Oc, 11 bisrue des Artisans à Marseillan. Du mardi au sa-medi de 9h à 12h30 et de 14h à 19h15, le di-manche de 9h à 12h30, 0467260641.

Des bijoux fantaisie ? Toujours une bonneidée. Avec ses bijoux “bonbons”, ses broches àcheveux fleuries ou ses colliers “moustache”,Laure Sancerme propose des bijouxd’inspiration rock’ n’roll et travaille avec descréateurs de tous horizons, de Sète aux États-Unis. De 7! à 80!. Transcorp, 11 rue André-Portes à Sète. Ouvert de 9h30 à 18h du mardiau vendredi et de 14h à 18h le samedi.Même registre pour la créatrice sétoise FannyBourdoncle : boucles d’oreilles fraises Tagada,pendentifs macarons ou réglisse : à dévorerdes yeux ! De 5! à 25!. Renseignements parmail, [email protected], via sa pageFacebook : Rouge créations ou au06 88 04 36 99.Cadeaux écolos. Véronique Lhommet estplasticienne, spécialiste du “récup’art.” Àpartir de bouteilles de verre cassées, elle créedes vitraux, pratiques ou décoratifs. Elleréalise aussi des bijoux avec des capsules :bracelets, écrins, boucles d’oreilles… De 5! à30! les bijoux. Pour les vitraux, à partir de10! le petit format. Large gamme de prix.Véronique Lhommet, mas des Quinze ; route deMireval à Villeneuve-lès-Maguelone.Téléphoner avant visite de l’atelier, tout horairepossible : 04 99 64 50 24 ou 06 86 83 47 66.À faire soi-même, les arbres, boules et autresdécorations de Noël en carton de la boutiqueFée main. Ils sont à décorer à la peinture, avecdes collages, des perles… et plus encore selonvos idées. De 7! le petit modèle, à 50! legrand. Pour les boules : de 60 ct à 2!. Féemain, 5 rue Louis-Blanc à Sète, 04 67 78 83 29.

Cadeaux et déco :des idées localesNoël:des fêtes

made in bassin de Thau

Dîner, cadeaux ou sorties enfamille : pas toujours faciled’innover à Noël. En manqued’idée ? En voici quelques-unespour renouveler un peu lagrande tradition des fêtes.Et vous allez le voir, pas besoind’aller chercher très loin.

Et un de plus! Comme chaque année,le Père Noël s’invite dans les foyers,non sans demander au passage à ses

hôtes un peu d’organisation… et beaucoupd’imagination! Car, entre foie gras, cham-pagne, saumon et huîtres, il faut bienl’avouer: la “grande messe” de Noël - aussicharmante soit-elle - a une fâcheuse tendanceà se ressembler d’une année sur l’autre.Pour autant, arriver à proposer une fêtedifférente relève-t-il forcément du miracle?Non, et pour s’en rendre compte, il suffitd’observer un peu autour de nous. On dé-couvre alors que notre bon bassin de Thaupropose de nombreuses idées et alterna-tives.Produits d’ici à mettre au banquet, cadeauxlocaux à offrir, astuces écolos ou sortiespour les enfants: il y a l’embarras du choixpour qui souhaite mettre sa région et sessavoir-faire à l’honneur durant les fêtes.Pour vous faciliter la tâche, La Gazette s’estlivrée à une petite sélection d’idées, de pro-ducteurs et d’artisans locaux pour un Noëlmade in bassin de Thau. Joyeuses fêtes!

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pages réalisées par Geoffroy Vauthier /photos Raquel Hadida - Céline Escolano - D.R. 45

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Cours de cuisine avec le chef du restaurantL’Épicerie. À partir de 30! les deux heures,pour un menu complet avec dégustation.L’Épicerie: 9 rue Gambetta à Sète, 0467743549.Moments de détente au centre thermo-ludiqueO’balia. Bons cadeaux à l’occasion de Noël,montant au choix et soins choisis par l’heureuxélu. Exemple de tarifs: 15! le pass de deuxheures consécutives à 180! les 30 heures àcumuler. Centre O’balia, allée des Sources àBalaruc-les-Bains, 0467185205.Invitez-vous au cinéma avec un pass pour leCinémistral, à Frontignan. Deux formules pos -si bles: le carnet de 10 places à 48! ou lecarnet de cinq places à 20!pour les moins de25 ans. Cinémistral, avenue Frédéric-Mistral

à Frontignan, 0467484537.Faire découvrir la ville et ses musées. L’officedu tourisme propose une vaste offre de cof-frets cadeaux. En tête, la Sète Box: héberge-ment, deux entrées à l’Espace Brassens etau Miam, une visite audio-guidée de la ville,une spécialité locale… De 66! à 190! selonle nombre de nuits et l’hôtel. À compléteravec les offres Ville passion et les chèquesQualité Res’Thau de 30! et valables dans di-vers restaurants. Existe aussi le City Passpour découvrir les musées d’ici : de 8! à28!. Tarifs variables selon programmation.Office du tourisme, 60 Grand-Rue Mario-Roustan à Sète. Renseignements et réserva-tions au 0499047171.

Au Théâtre de poche, deux pièces. Lapremière : La Soupe au chocolat. Les aventuresd’Indiana Moulinette, partie en quête de larecette de la soupe au chocolat pour fairevenir le Père Noël plus vite. Les lundi 19,mercredi 21, jeudi 22 et vendredi 23 décembre, à16h. Tarifs : 7!.Et la seconde : Qui a peur du grand gentil loup,ou l’histoire d’un gentil loup dont tout lemonde a peur, sans raison, et qui essayera dedevenir ami avec les animaux de la fermevoisine. Les mardi 27, mercredi 28, jeudi 29 etvendredi 30 décembre à 16h. Théâtre de poche,29 Grand’ Rue Haute, à Sète. Renseignementset réservations au 04 67 74 02 83. Tarifs : 7!.Noël créatif en musique. Un après-midi pours’amuser en famille. Confection de boules, dechapeaux féeriques, atelier de magie et demaquillage, mini-boum… Organisé par la villede Sète. Dimanche 18 décembre. De 2 à 10 ans.Gratuit. Salle Georges-Brassens, au-dessus deshalles. Renseignements au 04 99 04 70 00.Artistique, la petite épicerie du Miam. Atelierspédagogiques et artistiques. Durant lesvacances : les mardis, mercredis et jeudis de11h à 12h pour les 3/5 ans, et de 14h à 16h pourles 6/10 ans. Deux thèmes : “Tout sauf de lapeinture” les 20, 21 et 22 décembre et “Que dela peinture” les 27, 28 et 29 décembre. Miam,23 quai Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny à Sète.Renseignements et inscription : 04 99 04 76 44.Tarifs enfants 2,50! l’heure, 4! adultes, 5,50!la formule goûter.

*Vacances scolaires du 18 décembre au3 janvier.

Livres:une sélectiondes éditeurs d’iciUn des grands classiques de Noël: les beauxlivres. Pour enfants ou adultes, une sélectionchez les éditeurs locaux.Pour un gourmand, on choisira L’Appel gour-mand de la forêt, aux éditions La Plage. Motd’ordre: “Faites vous-même vos courses dansla forêt.” L’auteure, Linda Louis, vit elle-mêmeau sein d’une forêt de l’Allier, où elle a apprisà repérer, cueillir, conserver et préparer lesproduits que la nature nous propose. Le grandsuccès ludique et illustré du moment. L’Appelgourmand de la forêt, éditions La plage, 324pages, 24,50!. Disponible dans toutes les librai -ries de Sète ou en commande sur le site des édi-tions La Plage: www.laplage.fr.Pour un amoureux de nos paysages lagunaires,c’est vers Carnet de vol qu’il faut s’orienter,aux éditions Flam. Le photographe PatriceBlot y immortalise le bassin de Thau vu duciel. Carnet de vol, éditions Flam, 72 pages,29!. Disponible dans toutes les librairies deSète ou sur le site des éditions Flam: www.edi-tion-flam.com.Un classique d’ici ? Les éditions de La Mouetteproposent Les contes Farfelunes de Petit-Bobo,de Pierre Maguelon. Une série de contes quel’auteur, comédien bien connu et interprètenotamment de Terrasson dans Les Brigadesdu tigre, racontait lui-même à la radio ou aucabaret dans le Paris des années 50, entredeux chansons de son ami Georges Brassens.Des textes illustrés par Maguelon lui-mêmequi propose plusieurs lectures, pour les grandsou les petits. Féerique et farfelu. Les contesFarfelunes de Petit-Bobo, aux éditions de Lamouette, 101 pages, 28!. Disponible sur com-mande ou à la Nouvelle Librairie Sétoise. Éditionsde La Mouette: 0467539008 ou editiondela-mouette.com.

Et pourquoi pasun abonnementau cinéma ? ÀFrontignan, leCinémistralpropose deuxtypes de carnets.

Sorties : spectaclesà voir en famillependant les vacances*

La période des fêtes estaussi propice à un typede marchés très ponc-tuels: ceux de Noël. Pourchiner, trouver des idéescadeaux ou culinaires, outout simplement se ba-lader et s’emplir de l’espritde Noël.• À Sète, pas de marchéde Noël à proprement par-ler cette année, mais uneFoire au gras. Uniquementalimentaire, donc. Toute-fois, de nombreuses ani-mations pour enfantsponctueront l’événement.Les samedi 17 et dimanche18 décembre, sur l’avenueVictor-Hugo.• À Frontignan: du ven-dredi 9 au dimanche 11 dé-cembre. Salle de l’Aire.• À Mèze:marché de Noëlde la CCNBT avec des pro-duits traditionnels debouche ou d’artisanat dé-coratif. Balade en poney,sculpture de ballons, ate-lier maquillage… Diman -che 11 décembre, de 9h à18h. Place des Micocoulierset parc du château de Gi-rard.• À Marseillan: village deNoël ponctué de nom-breuses animations. Auprogramme: défilé de ma-jorettes, animations etateliers pour enfants,concert, spectacle et feud’artifice devant l’église levendredi 23 décembre. Dusamedi10 au samedi 24dé-cembre. Place de la Répu-blique.• À Mireval: produits ré-gionaux, idées cadeaux,dégustation de muscat etd’huîtres. Sur place, jeuxgonflables et animations.Samedi 10 décembre, de10h à 20h. Esplanade Si-mone-Veil.•!À Gigean: spécialités ré-gionales et cadeaux arti-sanaux. Buvettes et res-tauration rapide. Same -di 10 et dimanche 11 dé-cembre. Place Charles-de-Gaulle.Un peu plus loin• À Montpellier: dans lecadre des Hivernales, cha-lets sur la place de la Co-médie et sur l’Esplanade.Du samedi 3 décembre ausamedi 31 décembre, de10h à 20h, les vendredis etsamedis, nocturnes avecmusique jusqu’à 23h30.•!À Béziers: marché deNoël occitan avec produc-teurs, artisans et diversesanimations pour tous. Di-manche 4 décembre, de9h30 à 17h30 au domainel’Hort-de-Gal, 638 routede Sérignan.• À Pézenas: marché tra-ditionnel avec Lo Mercatde Nadal. Pièces uniquesde créateurs, artisanat, ca-deaux inédits… Du sa-medi 17 au samedi 24 dé-cembre, de 11h à 19h. Jusqu’à21h le vendredi 23 décem-bre. Centre historique.• À Sérignan: près de 80exposants pour cette 81e

Foire au gras. Traiteurs,chocolatier, vignerons, tor-réfacteur, artisanat, le toutégayé par la présenced’une fête foraine. Same - di 10 et dimanche 11 dé-cembre, de 8h à 18h. Alléesde la République.• À Clermont-l’Hérault:marché de l’huile de Noël.Uniquement de l’huiled’olive et des olives! Di-manche 11 décembre, de9h à 19h, avenue du Prési-dent-Wilson.

MARCHÉS DE NOËL

Cette année, pour les fêtes, faitescomme le Père Noël, restez local !

Offrir un moment ludique,de détente ou de culture

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Noël:ces souvenirs

qui les ont marqués

Noël ? C’est comme tout : il y ena des bons et des moins bons.Dix personnalités de Sète livrentleurs souvenirs.

Bonheur, allégresse et ivresse des retrou-vailles… Noël: la grande fête joyeuse, celle

où l’on retrouve ses proches, où chacun est unià son voisin par le bonheur d’une chaleureuseambiance. Idyllique, n’est ce pas?Oui, mais pas toujours! Car si Noël nous laissed’impérissables souvenirs, la félicité ambianterend encore plus marquantes les fois où, parmalchance, la vie porte ses coups. À Noël, lessentiments, quels qu’ils soient, sont ainsi exa-cerbés. Et ces moments-là restent eux aussi gra-vés.La Gazette a demandé à 10 “personnalités” deSète, acteur de l’actualité ou de la vie de la cité,dans le social, la politique ou la culture, de ra-conter leur meilleur et de leurs pire souvenirde Noël. Confessions.

8REPÈRESNotre requête “Racontez à nos lecteursvotre meilleur et votrepire souvenir de Noël.”

DixLe nombred’intervenants mis àcontribution. Tousacteurs de l’actualité, oufigures de l’Île singulière.

Ce qui en ressortNous avons tous dessouvenirs d’un Noëldouloureux, mais aufinal, les sentimentsjoyeux et la magie dumoment restent les plusimportant.

L’ENGAGÉEJanine Léger, éluemunicipaled’opposition etprésidente d’Accueilmigrant.“Mon pire Noël, en tout cas leplus triste de loin, c’est celuiqui a suivi la mort de monpère: j’avais 11 ans et lesconséquences de la Guerred’Algérie venaient de metomber sur la tête. Comble deconsternation, une grand-tante bien intentionnéem’avait offert une robe dechambre en pilou à rayuresbleues pour me tenir chaudpendant l’hiver. Mon meilleursouvenir? J’en ai beaucoup carNoël est une fête familialedont la magie fonctionne àfond sur moi! En fait, commeje crois toujours au Père Noëlet que je lui demande chaqueannée l’impossible, j’espèreque mon meilleur Noël estencore à venir : reposez-moi laquestion l’année prochaine!”

Gérard Frioux, curé dela paroisse de Sète.“Mes meilleurs Noëls remontentà mon enfance passée àNoirmoutier, les longues veilléesen famille précédant la messe deNoël. Nous faisions des jeux,racontions des histoires. Lorsqueles cloches sonnaient peu avantminuit, nous partions versl’église, comme tous nos voisins.Au retour, nous découvrions noscadeaux: oranges, chocolats,confiseries, et à chaque fois unjeu Mécano! L’heure venaitensuite de prendre une collation.Nous étions donc en forme pourla messe du lendemain, et lerepas de famille. Car Noël étaitvraiment une fête familiale,autour de la Nativité.En revanche, je n’ai pas de“mauvais Noël”. Je regretteseulement, au-delà de l’aspectreligieux, la perte de l’aspectfamilial de cette fête et tout lecommerce autour. Nous nousenthousiasmions de peu, etc’était vraiment féerique.”

Louis “Lulu” Bérenguer, spécialistes des records les plusfous. “Je ne peux m’empêcher d’évoquer la MJC de la Corniche où, chaqueNoël après un après-midi de jeu, des cadeaux nous étaient distribués. Camarque à tout jamais. Sinon, des années plus tard, les Noëls 1994 et de 1995.Avec ma compagne enceinte de 7 mois, et notre fille nous avions traversétoute la France pour aller en Allemagne, invités par des amis rencontrés àMarseillan et qui nous demandaient toujours de leur jouer Les copainsd’abord. À cette occasion, j’avais même participé à un cross de 10 km dans laforêt de Sarreguemines. Sans oublier la bière qui est le breuvage favori desAllemands, nous en avions bu quelques caisses à l’époque, mais rassurez-vousje n’étais pas encore tombé dans le monde des records.”

LE RECORDMAN

LA SOLIDAIRE

Bakhta Braïki, directrice deSolidarité urgence sétoise.“Mes parents étant musulmans, nous ne fêtionspas Noël. Du coup, lorsque mes copinesénuméraient les cadeaux qu’elles avaient eus, jem’en inventais. En revanche, lorsque j’aicommencé à travailler, j’ai pu m’acheter unsapin à Noël, mon premier. Pour moi, c’était lesymbole de mon intégration, tout en gardantma double culture. D’autres bons souvenirs :tous les Noëls que je passe avec l’association. Cesont les meilleurs moments, plein d’amour etd’affection. Et ma petite fille en profite pourfaire don des jouets dont elle ne se sert plus.”

L’ECCLÉSIASTIQUE

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49pages réalisées par Geoffroy Vauthier /photos de Raquel Hadida

LA FIGURE

Thierry Gignoux, alias Boule. Gérantdu bar Chez Boule.“Mon plus beau Noël? Celui où j’ai reçu un trainélectrique! Nous n’avions pas beaucoup d’argent etétions une fratrie de cinq. Avec mon frère, nousavions construit une gare miniature, un petitvillage avec de la mousse d’arbre pour fairel’herbe… J’ai gardé ce train longtemps, il ne fallaitpas y toucher! Quant à mon pire Noël, c’est quandj’ai été malade, en 1999. Au mois d’avril précédent,les médecins me prédisaient quelques mois tout auplus. Je ne devais pas voir Noël. Finalement, je mesuis battu, et je suis sorti de l’hôpital le 2 décembre.J’ai fêté Noël dans des conditions différentes, maisje l’ai fêté. Et aujourd’hui je suis toujours là.”

Aurélien Évangelisti, sextuplevainqueur de la Saint-Louis.“Mon plus beau Noël est celui de 2006: c’était lepremier avec ma fille, née au mois de février. Ellecommençait à déballer de petits cadeaux.En revanche, deux ans après, en 2008, ce fut monpremier Noël sans mon père, décédé dans l’année.Je suis attaché à Noël, c’est une fête sympathique,passée en famille, avec des valeurs de partage.”

LE JOUTEUR

Gérard VanDamme, PèreNoël*.“Une fois, une petitefille complètementstressée par sarencontre avec le PèreNoël lui a fait pipidessus! Elle s’estexcusée et je lui airépondu que l’émotionétait normale. C’estune anecdote rigolote.Je tiens aussi à préciserque le Père Noël serend compte dumanque d’affectiondont les enfantspeuvent souffrir de lapart de leurs parents.Leur travail empiètesur le temps passéavec leurs enfants, ilsleur offrent doncbeaucoup de chosespour combler cela. Etpuis, j’ai beaucoup dedemandes d’enfantsqui demandent leretour d’un de leursparents, en cas dedivorce. Ou celui desgrands-parentslorsqu’il y a eu rupture.Le Père Noël en estattristé.”*Le Père Noël peut êtrerencontré durant lasemaine de Noël aupassage du Dauphin etau centre-ville.LE PÈRE NOËL

Hélène Scheffer, présidente del’association Les amis des marins“Les plus belles fêtes sont toujours celles à venir.Cette année, nous allons partager un moment avecle marin qui garde le Lena. Un beau conte de Noël:l’histoire d’un équipage abandonné par sonarmateur en faillite. Il s’est défendu, est restésolidaire, et a finalement vu ses droits reconnus parle nouveau propriétaire. À l’automne, les marinssont rentrés chez eux avec la presque totalité deleur salaire. Avec les marins, il faut prendre les fêtescomme elles viennent. Ainsi, l’équipage del’Antonios P, en 2006, a quitté le port le 31 décembreà 16h. On pensait faire la Saint-Sylvestre ensemble.Quand le commandant dit qu’il faut partir…”

MartineCombréas,directrice duthéâtre deVilleneuve-lès-Maguelone.“Les Noëls de monenfance, c’estl’Auvergne, la neige etle bonhomme sculptédevant la maison. Il yeut un Noëlparticulièrementmagique: au matin, unminuscule petitcadeau, posé dans magrosse pantoufle. Dansce petit paquet, il yavait une grosse vieilleclef que je reconnus desuite. Elle ouvrait laporte d’une cabanedans notre jardin, à lafois lieu de rangementdes outils de monpapa. Ai-je pris un pullce matin-là? Deschaussures? Ai-jecouru? Tout ce dont jeme souviens c’est laclef dans ma main.Puis l’énorme cadeauqui était là, dans cettecabane: un vélo toutneuf, bleu. Je n’aiaucun mauvais Noëlen souvenir. Maisparfois, petite vagued’amertume lorsquej’observe autour demoi, à cette époqueparticulière, commentle merveilleux et lemagique se cognent àla surenchère et à laconsommation.”

LA DIRECTRICE DE THÉÂTRE

L’AMIE DES MARINS

Tino di Martino, organisateur desCafés littéraires.“Mon plus mauvais souvenir se résume à peu dechose: il me remémore un triste noël 1962. Suite àl’indépendance de l’Algérie, j’étais arrivé de Bône àSète en juillet. J’ai passé Noël seul, sans argent,sans amis, dans un triste hôtel, ne mangeantpresque pas, ne connaissant personne dans uneville alors inconnue, et laissant derrière moi demerveilleux souvenirs de Noëls passés en familledans une atmosphère joyeuse. Le plus beau Noëlen revanche, c’est la naissance de mon premierenfant, en septembre 1966. Avec mon épouseDenise, nous avons goûté au plaisir de la vie, dusapin illuminé et de notre bébé, Laurent.”

LE LITTÉRAIRE

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uu ASSOCIATIONS

C Solidarité• REPAS. Les 3 et 15 décembre,l’association Les Petits Frères despauvres offre un “déjeuner spec-tacle” à 60 personnes âgées ensituation de solitude, de précaritéou de maladie, au music-hall “LeCabaret” de Sète. Le nom de cetteopération: “60 sourires de Noël”.Contact: Gérard Gimeno, PPF deSète, 0628700932.• CROIX ROUGE. La délégationde la Croix-Rouge de Sète organisesa braderie de Noël: bro cante etjouets du mercredi 7 décembreau samedi 10 décembre 2011.Ouverture de 9h à 12h et de 15hà 18h. Entrée au 36 rue Paul-Valéry.• ACCOMPAGNEMENT. Une ciné-phile se rend régulièrement auCinémistral à Frontignan en fau-teuil roulant. L’hiver est arrivé. Lanuit tombée, après la séance, ilest plus difficile de rentrer seuleen fauteuil. Cette dame habiteprès du parc Victor-Hugo. Pourceux qui habitent dans le coin etqui viennent à pied au cinéma,rentrer ensemble serait une belleidée. Ecrivez au cinéma et nousvous mettrons en contact.Cinémistral, avenue Frédéric-Mistral 34110 Frontignan, 0467180652, [email protected]

C Culture• JAZZ MANOUCHE. Le guitaristeMarc Roger organise un stagebasé en partie sur l’harmonie,l’improvisation et le jeu manou -che, samedi 17 décembre de 9h30à à17h30 à Campagnan, entreBelarga et Saint-Pargoire. 70!,repas non compris. Contact :0686990668.• PHOTO. CéTàVOIR et la Maisonde l’image documentaire organisedeux stages. 1. “Initiation à laphotographie argentique N & B”,les 10 et 11 décembre, avec VincentLeprévost : apprentissage desnotions de base, prises de vue,développement et tirages. Tarifs:150! (120! pour les adhérentsde l’association). 2. “Sète ou levoyage au coin de la rue”, les 17et 18 décembre, avec GuillaumeMartial: réalisation d’un reportagepersonnel, apprentissage desrègles de base, projection destravaux. Tarifs : 120! (90!pourles adhérents de l’association).Infos et insc. : http://www.la-mid.fr/rendez-vous/2011-12-stage-martial.php• DANSE. Luciole atelier C3 proposedifférents ateliers de danse régu-liers. Lundi: danse contemporaineados de 17h30 à 19h, dansecontemporaine adultes de 19h15à 21h. - Mardi: danse contempo-raine enfants 7/9 ans de 17h30

lesconviviales52

La Gazette n° 267 - Du 1er au 28 décembre 2011

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À envoyer à: Les Conviviales de La Gazette, Gazette de Sète, 7, rue des Vermoutheries - Le Royal Cup 1- 34200 Sète - ouà déposer dans la boîte aux lettres au 7, rue des Vermoutheries - Le Royal Cup 1 -Sète - ou par mail à “[email protected]”. N’oubliez pas de mentionner impérativement lecode indiqué au-dessus de la grille.

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LES CONVIVIALES DE LA GAZETTETE

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Salsa, aux rythmes de Cuba

C“Rumba ! Dilequeno ! Casino… 1 2 3 chachacha, Enchuf’la.” Face au miroir, une douzaine de couples ondulent des hanches, dessinent leurspas avec précision, et enchaînent des figures créatives. Avec Résodanse 34, les cours de salsa préparent à des soirées latino festives… à la

cubaine. Car la prof de danse, Cathy Chabrot, créatrice de l’association, a un coup de foudre “artistique” renouvelé pour l’île antillaise. Elle ypuise régulièrement son inspiration, et crée des échanges avec le Studio San Miguel de La Havane : stages avec de grands profs cubains, soiréesavec des musiciens live, voyages pour les meilleurs élèves. “La salsa puise ses racines en Afrique avec un bas du corps ancré dans le sol, et enEspagne pour la fluidité, la grâce du buste et des bras. Une véritable “sauce” dans laquelle excellent les Cubains.” Mais aussi une expressioncorporelle pleine de joie et d’énergie, “une vraie thérapie !” Cours les mardis ou mercredis au complexe sportif du Barrou, à Sète, trois niveaux,75! le carnet de 10 cours. 06 21 62 13 10, www.salsasete.com Raquel Hadida

à 18h45, méthode Feldenkraïsadultes de 19h à 20h. - Mercredi:danse contemporaine enfants3/4 ans de 10h à 11h, dansecontemporaine enfants 5/6 ansde 11h15 à 12h15, tango adultesdébutants de 19h à 20h30, tangoadultes intermédiaires de 20h30à 22h. - Jeudi : atelier posturaladultes de 19h à 20h. Vendredi :méthode Feldenkraïs adultes de10h à 11h. Contact: 0954945405,[email protected], 47 ruePierre-Sémard, 34200, Sète.• ÉCRITURE. Atelier Icare proposeun atelier d’écriture toute l’annéele mercredi de 14h à 15h pourenfants de 8 à 13 ans animé parAnnie Waksman. Au 81 Grand'rue Haute à Sète. Insc. : 04 99024481.• ENFANTS. Le Mrac (Musée régio-nal d’art contemporain) deSérignan propose aux enfantsdes stages de pratiques artis-tiques. Les 21, 22 et 23 décem-bre 2011 : stage autour d’“AlerteMétéo 2” avec l’artiste NicolasKozerawski. Les 28, 29 et30 décembre 2011: stage autourde “Cécile Bart, L’hypothèse ver-ticale”. de 10h à 12h pour les 5/7ans et de 15h à 17h pour les 8/12ans 12!pour 3 jours et par enfant.Inscription obligatoire. 146 avenuede la Plage, BP 4, 34410 Sérignan,04 67 32 33 05, museedartcon-

[email protected], http://mrac.languedo-croussillon.fr• CHŒUR. Cantarelo (choraleBalaruc-les-Bains) recherche cho-ristes, hommes de préférence.Répétition le mercredi de 14h30à 17h30. Tarif : 15!/trim. Tél. :0660833589• SPECTACLE. L’association LesGais lurons de la Corniche orga-nise une sortie pour le spectacle“Âge tendre et têtes de bois”(Annie Cordy, Alice Dona, BobySolo, Hervé Vilard…), le 15 décem-bre au Zénith Sud, à Montpellier.Places 1re catégorie, 1re série. Rens.et insc. : 0623205661.• DANSE. Josy Corrieri de la com-pagnie Les Bons Enfants proposeun stage de danse-improvisation,les samedi 3 de 15h à 18h etdimanche 4 décembre de 14h à17h dans son espace “Le petitlieu”, 23 rue de Tunis à Sète.Contact Josy Corrieri: [email protected]• DANSE AFRICAINE. Pour l’asso-ciation Vent d’Afrique, MakouDolima, accompagné par lesmusiciens du groupe “LaTerrenga” propose des cours dedanse africaine (amateurs ouconfirmés, de 14 à 77 ans), tousles samedis de 11h à 12h30 (saufpendant les vacances scolaires).

Tarifs, à compter du 1er janvier2012 : 116! le trimestre, 13! laséance. Séance d’essai rembour-sée en cas d’abonnement tri-mestriel. Parrainage : 10 % deremise sur un abonnement tri-mestriel. Lieu: gymnase de l’école

des Terres-Blanches, avenue Jean-Moulin à Frontignan. Rens. :06 73 40 62 83, 09 52 94 01 62,v e n t d a f r i q u e @ y a h o o. f r,http://venst.afrique.free.fr• BAROQUE. “Les Barocades”, ate-liers de musique baroque et

Renaissance à Campagnan, direc-tion Domitille Debienassis, pourmusiciens et chanteurs amoureuxde ce répertoire. Les lundis de14h à 15h30. Rens: Jean-Luc Ser -rano, 04672493, 0684 295853,jean-luc. [email protected]

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