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C SÈTE-FRONTIGNAN Cette fois, c’est la guerre C BAGNAS Une journée avec les gardes de la réserve C MIAM Hervé Di Rosa se confie C DE BALARUC À MÈZE Les secrets de la nouvelle piste cyclable TOUTES LES SORTIES DU MOIS N° 260 - mai 2011 R 27955 - 260 - 1,00 PHOTO CÉLINE ESCOLANO

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CSÈTE-FRONTIGNANCette fois, c’est la guerre

CBAGNASUne journée avec les gardes de la réserve

CMIAMHervé Di Rosase confie

CDE BALARUC À MÈZELes secrets de la nouvelle pistecyclable

TOUTESLESSORTIESDU MOIS

N° 260 - mai 2011

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La Gazette n° 260 - Du 28 avril au 25 mai 2011

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À vélo, à pied, en roller et même à cheval (enpartie) : depuis quelques semaines, la pisteBalaruc-Mèze vous fait sortir de la route pour dé-couvrir une mosaïque de milieux naturels. Pourson tracé, le Département de l’Hérault a achetéet réutilisé l’ancienne voie ferrée qui acheminaitles marchandises autour de l’étang jusque dansles années 1980. Il a donc “suffi” d’un peu deterrassement, d’un enrobé et de barrières enbois pour aménager une piste peu onéreuse, à1,3M !pour 11,5km, soit environ 25 fois moinscher qu’une route. Deuxième avantage: à l’in-

verse de la départementale, les pentes y sontdouces, de 2 à 3 %. De quoi multiplier sa fré-quentation, quitte à rendre difficile la cohabitationentre cyclistes et piétons le dimanche. “Sur unepiste cyclable, les vélos sont prioritaires. Mais ils’agit d’une voie verte, où l’utilisation est partagée.Comme la voie de Lattes au Méjean, son succèsmontre qu’elle correspond à un vrai besoin, se ré-jouit Dominique Jaumard, directeur des routesau Département. Grâce à la piste du Lido Sète-Marseillan, nous avons tous les ingrédients pourréussir un tour du bassin de Thau à vélo!”

Découvrez le bassin de Thau

àvéloLevez le nez duguidon et offrez-vous de jolistours de roue surla nouvelle pistede Balaruc àMèze. Une visionéloignée de laroute, entrevignes et lagune.

Fraîcheur verteUne fois passés les deuxBalaruc et les écuriesAubin, on chemine dansune forêt, la ripisylve, quiplonge ses racines dansl’eau des roubines. Et créedes cachettes idéalespour les passereaux:entre frênes et roseaux,une bouscarle se signaled’un cri, rouges-gorges etpigeons ramierspréparent leurreproduction. À droite, destadornes de Belon(canards tricolores)paradent sur les bassinsd’épuration de Poussan,où nage un ragondin.Suivent des prés salésbourrés d’insectes, unrégal pour les héronspique-bœufs en duo avecles chevaux.

Panoramique à huîtresMontée régulière dans la garrigueavant de longer les pavillons deBouzigues. Surprise, la voie vertes’interrompt: il faut repérer lespetits panneaux de vélo vert etblanc. À gauche, deux fois à droite,passage sous la départementale,puis remontée près des villas. Uninstant, on retrouve la route pourmieux repartir à travers champs.Pause. En face, l’île sétoises’alanguit comme une bellefemme sur l’eau, et la lumière, etles tables conchylicolesconvergent vers elle.

La crique de l’AngleUne ligne jaune dans legris-bleu. Aprèsl’embouchure de la Vène,la piste traverse la zone laplus sauvage de la lagune.Riche en salicorne, uneplante adaptée au sel, lasansouïre nourrit et abriteles nids d’oiseaux plutôtrares. Tout juste arrivéesde migration, trois sternespierregarins - au becrouge- nous offrent depiaillants loopings alorsque les échasses blanchesse reposent sur une patte- rouge aussi. Plusimmergée, la colonie deflamants se concentre sursa filtration du plancton,les cous rosés bien étirés.

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Nouvelle voie verte

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La Gazette n° 260 - Du 28 avril au 25 mai 2011

réalisé par Raquel Hadida /photos de céline escolano

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Bassin de Thau

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ruisseau des prés bas

ruisseau des aiguilles

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ruisseau des cauquillades

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ruisseau du joncas

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ruisseau de la lauze

ruisseau des vignaux

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Vous êtes ici

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Mairie

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Eglise

Eglise

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Mairie

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Sète

Poussan

Loupian

Bouzigues

Balaruc-le-Vieux

Balaruc-les-Bains

pallas

veyrac

l'agau

stella

issanka

joyeuse

antarès

frescaly

la balme

bellevue

pioch jon

l'elbèche

rigaudens

le barrou

la craque

la mouline

la daupine

les relais

le giradou

la garenne

jean jogue

les usinesmas hérail

mas de klé

la bourbou

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l'ermitage

mas d'arène

le roumègesles cigales

mas alézieu

puech méjan

le sesquier

saint-félix

saint-andré

la tuilerie

île de thau

la rouquette

mas d'anglès

saint-joseph

es amoutous

mas d'antoine

la catonnière

les métairies

la combe rouge

le mas d'argent

les pigeonniers

mas saint-joseph

château de veyrac

ruines de belbezé

la mouline des eaux

la mouline fauconne

les moulières basses

anc. moulin à vent de rouve

le thô

pradès

rounel

l'héra

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valaury

le cous

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le bois

le cros

le clape

rodiguet

les baux

le catau

caytevel

lavergne

le moure

la lauze

la rouge

les pins

la plaine

les horts

la devèze

moulinaux

la calade

le peyrou

les mégés

le rouïre

la mative

le mourre

les canaux

l'embosque

tarroussella laurède

la planque

roucayrols

les roques

le sesquié

les croses

les prieux

les baumes

la clavadecambelliès

les passes

les onglous

les faysses

la bentorte

les campets

les vignaux

les laurieux

saint-michel

saint michel

les caussets

la lenguette

les prés bas

saint-farriol

le champ noir

les tourelles

pioch cailloux

les condamines

la despensière

la poulombièrenègue-jarriaux

le moulin neuf

cimetière de py

sainte-catherine

les pins de mara

les cent sétérées

sainte-marguerite

croix de bénézech

plaine du sesquier

baraque du ministre

la prade de fournel

le travers des fourches

le sarel

beau rivage

les oulettes

roumège

le truc

puech redon

puech monier

cap de tourre

pointe longue

combes de cayla

pioch de madame

pointe du barrou

petit puech monier

rocher de roquerols

combe de l'homme mort

Mèze

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Voie verte Balaruc-le-Vieux MèzeAutres itinéraires cyclables

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!PRATIQUEDurée AR: 2 à 3 h.

Parcours: 31 km AR dont 23 km devoie verte.

Niveau assez facile.Équipement: vélo, eau, casquette,

crème solaire et jumelles.Avec un chien: Tenez-le en laisse

pour préserver les oiseaux.Pour y aller par Balaruc:

Depuis la D2, entrez dans Balaruc-les-Bains par la Cure Gourmande. Envoiture, garez-vous le long de l’étang.À partir du rond-point, grimpez sur la

piste cyclable. Au rond-point dusommet, traversez et redescendez à

gauche. La voie verte débute après lecamping Les Vignes, sur la droite.

Rejoindre la voie verte:- à côté de l’hôtel Floréal, en vous

garant au C.C. de Balaruc-le-Vieux,- en tournant à gauche juste avant le

pont des Olivettes (dir. Mèze),- après Bouzigues, sur l’aire de

pique-nique de la D613,- depuis Mèze, au rond-point

des Trois Oliviers.Sorties à thème

- Découvrez les oiseaux lors desanimations du CPIE chaque semaineen été, et de la LPO pendant l’année,

0467240755, cpiebassindethau. fr- Aventure: Thau Rando,

0620326573, thau-rando. fr

PasserellePour arriver àdestination, encorefaut-il franchir le Pallas,un petit ruisseau à fortdébit qui se jette dansl’étang de Thau. Onroule sur unecharmante passerellemétallique avec lattesde bois, en clin d’œil auchemin de fer qui l’aprécédée. Dansl’humidité soudaine,une fugace impressionde forêt équatoriale. Àquelques tours de rouesdu village imprégné desoleil. Et d’une petiteterrasse bien méritéesur le port de Mèze.

5

Loupian dans les vignes4Pédaler dans une ambiancechampêtre et viticole, un vraiplaisir. Et l’occasion de jeterun coup d’œil audéveloppement des jeunes

feuilles, dans le dos de l’égliseSainte-Cécile de Loupian.Incongrue au milieu desvignes? Cette nef de stylegothique languedocien a été

construite à l’écart du villagepour mieux accueillir lespèlerins du Cami Roumieu.Surtout qu’au XIVe siècle, ilsn’avaient pas de vélo…

15Où louer des vélos?CSelon les boutiques, choisissez entre VTC, VTT (10

à 15!/j), vélo à assistance électrique (VAE, 20 à25!/j), tandem (20!/j), voire footbike. Pour rouler enfamille, installez-y siège-bébé, remorque (4 à 10!/j), outandem enfant (10!/j). Pour acheter un vélo neuf,comptez 300!.À Balaruc:Vélo Attitude (de juin à sept.), av de la gare, lelong de l’étang, face au camping Pech d’Ay, 0626345912,veloattitude. free. frÀ Mèze: Cyclomèze, 45 rue Marius-Laurez, 0499579708À Sète:- Déferlantes, 4 quai de la République, 0467748230, etCorniche de Neubourg, 0620887255, deferlantes. com- Flying cat (VAE), 8 et 13 quai Aspirant-Herber, 06 70766400, flying-cat. fr- Roue libre (d’avril à sept.), 25 Prom JB. Marty, 0611984521- Hôtel le Venise, 64 A Corniche de Neuburg, 0467530286,velolevenise. comÀ Frontignan-plage:- Véloz, 11 imp. des Sablettes, 0643706976, veloz. fr- Déferlantes, 104 av Vauban, 0603645792À Marseillan: - Les Rosalies (d’avril à sept.), av de la Méditerranée,0467316919- Domaine de Robinson (sur RDV), 6 quai de Plaisance,0467016270

Merci à Valérian Tabard, animateur de la Liguede protection des oiseaux (LPO), et à Max Horde,secrétaire des Verts de Sète, ainsi qu’à Éric Mélin,responsable de la mission Aménagement cy-clable du département de l’Hérault.

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La Gazette n° 260 - Du 28 avril au 25 mai 2011

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Vic-la-Gardiole

Les Aresquiers

Sète

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MarseillanFlorensac

Pinet

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Marseillan-Plage

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Frontignan

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La Peyrade

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Mèze BouziguesBalaruc-les-Bains

Balaruc-le-Vieux

Voies vertes en projetVoies vertes réaliséesPistes cyclablesVoies cyclablesen projet, véloroute

Projet de Thau Agglofin 2011

Projet deMarseillanété 2011

Projet dudépartement 2013

Projet de Frontignan + départementà partir de 2012

Projet villede Sète

Projet villede Sète

Canal du Midi

Quai Moulins

Projet dudépartementEt communes2013

Nous serons tous les Seigneurs de l’anneau.Du moins de celui qui reliera les communes del’étang de Thau par près de 60 km de pistes cy-clables sécurisées. Après la voie verte Balaruc-Mèze, le Département a bon espoir de créerpour 2013 une piste de Mèze à Marseillan-Villequi réutiliserait des chemins existants en lon-geant l’étang sur 13 km, sans compromettre lanidification des oiseaux. En parallèle, il compteaussi connecter Marseillan-Ville au pont duMaïre, en cours d’achèvement. On rejoint ensuitele hameau des Onglous, puis Marseillan-Plage,jusqu’au lido, grâce à deux voies vertes, en ser-vice cet été. La fin des travaux du lido permettraaux vélos de rallier Marseillan-Plage à Sète dèsl’année prochaine. Avec, en prime, “l’accès ré-servé à une plage sauvage dans les dunes grises”.Progressivement, d’ici deux à trois ans, on de-vrait ainsi pouvoir boucler l’anneau en beauté:“C’est l’opportunité de promouvoir l’utilisationdu vélo, notamment sur des liaisons littorales àforte fréquentation estivale et riches en décou-vertes”, s’enthousiasme Dominique Jaumard,responsable des routes au Département.Lancé en 2007, un ambitieux schéma cyclableprévoit plus de 500 km de pistes dans l’Hérault,dont la moitié à réaliser par les communes.

“En zone urbaine, le vélo est le transport le plusrapide, et contrairement aux idées reçues, les ac-cidents sont très très rares.” Sauf que les cyclistess’y sentent quand même fragiles, surtout avecdes enfants. Les continuités seront-elles assu-rées?

Le chaînon manquantDepuis le lido, la ville de Sète prévoit un contour-nement via le Pont-Levis et le Barrou, traverséeque les domaines privés et maritimes rendentjuridiquement complexe.Ensuite, de la Plagette, pour rejoindre la D2 di-rection Balaruc, il faut se plier sous un petit pont,passer des escaliers, traverser malgré l’abscenced’un feu rouge, sans se faire coincer contre larambarde de l’échangeur. Ainsi, la bande cycla-ble de la route - empruntée chaque jour par25000 véhicules - reste quasiment vide: pourtantamatrices de vélo, Mylène comme Magalie* yrenoncent pour leurs trajets domicile-travail.Certes, la situation devrait s’améliorer avec laplate-forme multimodale imaginée autour dela gare… “à moyen terme”.

Raquel Hadida

*Les prénoms ont été changés.

Dans deux ans, la piste entre Mèze et Marseillandevrait rendre enfin possible le tour de l’étang àvélo. Mais en ville, les difficultés subsisteront.

Le tour de l’étangc’est pour 2013

CANAL DU MIDIEscapades au fil de l’eau

CPour prolonger le plaisir du biclou,vous pourrez rejoindre le canal duMidi à Agde dès 2013, via des

véloroutes partant de Marseillan, côté ville etcôté plage. Ensuite, 290 km vous tendent leursberges jusqu’à Toulouse, d’où vous pouvezsauter dans un TER pour revenir. Équipez-vousd’un VTT, et préparez bien votre trajet poursavoir où changer de berge, au risque de vousretrouver coincé. À l’ombre des platanes, leparcours de 2 à 7 jours se rythme sur les éclusesouvragées, sur la compagnie des péniches… oula joie des crevaisons. Guide à vélo, le long ducanal du Midi, de J. Savary et J. Boiveau (7!), envente chez Déferlantes à Sète ou sur cartovelo.com.En revanche, vous n’êtes pas censé circuler endeux-roues sur le canal du Rhône à Sète, quitraverse Frontignan. De plus gros gabarit, le“canal des étangs” est emprunté par des bargesindustrielles qui relient le port de Sète. Pourl’entretenir, les Voies navigables de France(VNF) installent sur ses berges de longs casiersde dragage, dans des ballets de tractopelles etautres bulldozers. Pas vraiment sécurisant.Néanmoins, le Département négocie unesuperposition de gestion pour y faire passer lescyclistes au niveau de La Peyrade. De son côté,Frontignan réfléchit à ses tracés avec le collectifVélo citoyen. Progressivement, à partir de 2012,on pourra ainsi joindre Sète (quai des Moulins)à Frontignan-Plage (voir carte).

“Via Rhôna”,du Léman à la merC

Inspirés par l’exemple du Danube, desélus imaginent depuis 1997 un Rhône

entièrement cyclable, du lac Léman jusqu’àSète. En intégrant le “canal des étangs”, mêmesi dans l’Hérault, on cheminera plutôt de lido enlido. Concertation, faisabilité, financementsimpliquant 12 Départements : aujourd’hui,191 km sont réalisés, notamment en Haute-Savoie, pour 706 km à l’étude. Une mise en selle“le temps que les mentalités évoluent”,témoigne Stéphane Manson, coordinateur duprojet, renommé Via Rhôna. Les élus frileuxpeuvent y croire : “Si la grande rando neconcerne que 0,5 % des cyclistes, les habitantss’approprient les pistes jusqu’à lessurfréquenter (6 000 pers./km). Des activités deguinguette, chambres d’hôte, bateau, se créentvite autour du vélo. Les étrangers apprécient lepatrimoine technique et industriel, les paysagesévoluent au fil de l’eau. Pourtant, ce potentieltouristique reste trop peu exploité. Expliquons-le, mettons-le en valeur !” Cartes et infos :dulemanalamer. com

En 2013, on pourrapreque faire le tourcomplet de l’étangde Thau.

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N° 261 - juin 2011

Guide 2011 des paillotes

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THAU C Pourquoi nous ne mangeons pas le poisson de Sète ? SÈTE C La capitale des festivals, c’est ici !

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La Gazette n° 261 - Du 26 mai au 29 juin 2011

Le poisson localse fait la malle

À part dans quelques poissonneries de la ville et des Halles,le poisson sétois ne se bouscule pas sur les étals. Faut-il secontenter de produits d’élevage et venus de l’Atlantiquealors que nous sommes dans le plus grand port de pêchefrançais de Méditerranée ? Paradoxe en huit étiquettes.Soles et sardines de l’Atlantique nord-est,

seiches et rougets de l’océan Indien, cre-vettes d’Équateur, moules du Chili, bar d’éle-vage, saumon de Norvège: les supermarchéscomme de nombreuses poissonneries et res-taurants du bassin de Thau nous serventcopieusement en produits de la mer… très peuméditerranéens. Pourtant, la Criée de Sèteécoule chaque jour 1500 à 2000 lots de pois-son (soit 4100 tonnes en 2010) des 24 chalu-tiers, et des 80 “petits métiers” qui opèrententre mer et étang.Où disparaît la plus belle pêche du golfe duLion? Principalement sur le marché de Barce-lone - 80 % du poisson part en Espagne et enItalie - et les restaurants de la Côte-d’Azur, quin’hésitent pas à mettre le prix (jusqu’à 40!/kgpour un loup) lors des enchères descendantes.Certes, les halles et de rares poissonneries endirect du chalut proposent des bribes de lapêche sétoise. Mais 70 % de nos achats de pois-son s’effectuent dans une grande surface, quiprivilégie aquaculture ou pêche d’Atlantique.Du moins en frais. Car, pour plus de la moitiéde notre conso, nous choisissons surgelés,conserves ou surimis, made in Thaïlande,Alaska, Pacifique, voire Antarctique. Des migra-tions de plusieurs milliers de kilomètres, sansnageoires, mais en émettant 90 fois plus deCO2 qu’un poisson local.

Les relevés de prix ont été menés à Auchan-Sètele 18 mai, à la Poissonnerie de Ranteau deshalles le 19 mai et complétés par des observa-tions aux Halles le 4 mai, à Carrefour-Balaruc le6 mai, à Intermarché-Mèze le 9 mai. Variablesd’un jour à l’autre et en fonction de la tailledu poisson, les tarifs sont expriméspar kilogramme. Les fréquents80 à 99 cents ont été arrondisà l’unité, pour moins demarketing et plus de lisibi-lité.

CSardines,grillade lointaineEN SUPERMARCHÉ, les sardines et maquereaux(entiers ou en filets) proviennent en général del’Atlantique nord-est, de 4! à 5!, contre 3 à4! de Méditerranée, ou 8,50! pour les grosmaquereaux. Divisées par 2,4 entre 2009et 2010, les captures locales de “poisson bleu”s’effondrent.

CThon,question de couleurAUX HALLES, LE THON ROUGE DE MÉDITERRANÉE à25! persiste malgré sa pêche controversée etses quotas désormais très réduits -seuls 6 sen-neurs sont sortis cette saison. La grande distri-bution préfère se concentrer sur la “thonine”,le thon albacore (celui des conserves), pêchélui aussi en Méditerranée, de 10! (Auchan) à17! (Carrefour).

CCéphalopodes, uncharme tentaculaireEn grande surface -comme dans les tielles-, lesstars de la cuisine locale n’hésitent pas à fairele déplacement, souvent en version “géants”.Seiche d’Atlantique centre-est ou de l’océanIndien de 12! à 14!, (contre 8! de Med.)encornets de l’Atlantique nord-est ou du Paci-fique à 5! (contre 9! de Méd.), supions del’océan Indien à 10! (contre 20! de Méd.).Tiens, les petits poulpes d’Auchan sont sétois,à 7! contre 4! aux halles.

14 reportage spécial poissons

CCrevettes, les rafle-toutPuisées au large, les crevettes sauvages deMéditerranée sont très rares. Mais très acces-sibles : 12,50! (crues), quand les sauvagescuites du Sénégal atteignent 16!, voire 20! enprovenance d’Atlantique. Raclant les fonds,cette pêche tue accidentellement, pour chaquekilo de crevettes, 10 kg d’espèces non voulues,comme les tortues de mer. Sur tous les étals,les plus courantes proviennent d’Équateur, à12! aux halles, de 14 à 15! en supermarché.Des élevages protégés par barbelés et kalach-nikovs, bourrés aux antibiotiques, qui détrui-sent les mangroves tropicales, sources de sur-vie de nombreuses populations littorales.Intermarché développe certes un programme“humanitaire” lié aux crevettes de Madagascar(19!) : du commerce équitable?

CBaudroie, la bien “lottie”On n’en déguste que les joues et la queue, eton connaît encore mal la biologie de cetteespèce à croissance lente. En Méditerranée,elle semble de nouveau abondante, avec desqueues de 15 à 28!. En grande surface, ellevient d’Atlantique, à 21!.

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La Gazette n° 261 - Du 26 mai au 29 juin 2011

CSaumon, festifmais gouluSAUVAGE, IL S’EST FAIT TROP RARE. Alors, sur tousles étals, les élevages norvégiens tiennent lehaut des pavés de saumons, les Français étantleurs plus gros clients. De 20! à 23! pour lesans OGM, ou 18! pour l’écossais Label-Rouge.Pour produire 1 kg de saumon, il faut préleveren mer 3 à 5 kg de petits “poissons-fourrages”.

CMuge et capelan,les délaissésMets de choix en Espagne ou en Tunisie, mépri-sés ici. Capelans, muges (ou mulets, dorés ouà tête plate), sar (cousin de la daurade) etanguilles peuvent pourtant nous régaler entre1,50et 7!. Des prix “bon marché” qui leurassurent une place dans les grandes surfaceslocales.

À la pêche aux infos-Visite de la Criée de Sète, en semaine à 16 h,6!. Office de tourisme, 04 99 04 71 71-Pescatourisme (nouveau) : Une journée sur lechalutier le Stéphane Cardone, à partir du 20juin, 150! pour 2 pers., assurance, repas et 4 kgde poissons compris, 06 38 81 21 40,[email protected], seteavoir. fr-Guide 3 milles nautiques… sous la mer. Survoiledeneptune. org ou à la Station de laplagette, 1 quai de la Daurade, à Sète. L’été,stands de sensibilisation à Sète, Frontignan,Agde et Valras.-Pour les pros : Guide des espèces pour unmarché des produits de la mer durablesallianceproduitsdelamer. org-Film Global Sushi, demain nos enfantsmangeront des méduses, de Jean-Pierre Canet(2010)

réalisé par raquel hadida /photos de céline escolano 15

8EN PRATIQUE“Il est frais mon poisson!”Ses yeux sont bombés et brillants, ses ouïes rouges,son corps est élastique, ferme (sauf le merlan), etlégèrement humide, son anus fermé. Méfiance s’il al’œil rouge -comprimé sous le poids des filets- ou s’ilparaît trop pâle -trop de temps passé dans la glace.Toutefois, du vinaigre et des spots bien blancssuffisent à rendre le poisson à nouveau vif etscintillant…

En cuisineLe poisson se conserve 2 jours au frigo. Faites cuire lepoisson au four en papillote avec du fenouil et despetits légumes, ou à la poêle roulé dans la farine, avecde l’ail et du persil.

La pancarte,depuis 2002, doit indiquer le type sauvage oud’élevage, et la zone d’origine selon la FAO*, en touteslettres ou avec une carte. ANE = Atlantique nord-est,AC = Amérique centrale…En option:-les étiquettes d’achat à la Criée pour garantir l’origine-la mention “décongelé”le cas échéant-des logos:Golfe du Lion-qualité producteurs en localMSC Marine Stewardship Council, issu d’une pêcheaux méthodes durablesLabel rouge pour un élevage plus long et moins denseBio: idem + garanti sans antibiotiques ni hormones decroissance, ni aliments OGMLes restaurants -30 % de notre conso maritime- nesont tenus à respecter que ce qu’ils écrivent sur lacarte. La direction départementale de protection despopulations (DDPP) ne relève que 5 % de fraude surl’origine du poisson.

* FAO = Organisation des Nations unies pourl’alimentation et l’agriculture. fao. org

CLoup et dauradeles “bien” élevés

EN VERSION “PORTION” (250 À 300 G), loups etdaurades se vendent à 10!, qu’ils soient sau-vages ou élevés en Grèce. Élevés en France, ilstombent à 8!, alors que les beaux spécimenssauvages, de chalut ou de ligne, atteignent 16à 30!. Prisés des palais, ces carnivores sontles pionniers de l’aquaculture intensive hexa-gonale, grâce à la maîtrise de la reproductiondéveloppée en 1971… à Sète. Nourris qu’ilssont aux granulés et sédentaires, leur chair s’entrouve ramollie.

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Le poisson local est rareUn port de pêche presque sans poisson local :le paradoxe se retrouve partout enMéditerranée. En pêchant 8,2 kg de poisson/ha-bitant*, les filets sétois ne pourraient assouvirqu’un quart d’une demande croissante -35 kg/pers., deux fois plus qu’en 1950 et quela moyenne mondiale. Surtout avec des capturesen baisse. Même situation au niveau hexagonal:nous importons 85 % de notre conso.Le poisson méditerranéen est cherLes prix de vente les plus élevés du monde peu-vent freiner, mais ils assurent une haute qualité.Régulés par la prud’homie, les chalutiers sétoispêchent à la journée, de 3h à 17h, le poissonarrive sur les étals dès le lendemain, ultra-frais- et se fait peu transformer. Alors que sur lesbateaux-usines des océans, les campagnes du-rent une à trois semaines. Sur l’étal, le poissonpeut avoir déjà passé 20 jours à -30 °C dans lacale…On n’a pas la culture du poissonPlus “viandard” que “taré de poisson”. UnFrançais -même à Sète - a beau consommerpresque autant de produits de la mer qu’unEspagnol (44kg/an), et se pâmer devant l’intérêtnutritionnel des Omega 3, il ne consentirait pasà se saigner de 40!/kg pour une chair vuecomme “insipide”. Alors que la pêche sétoiseramène 80 espèces différentes, il se focalisesur une dizaine “faciles à préparer” : pavés desaumon, crevettes et thon (40 % de l’import)sans compter les filets de panga asiatique, roi

des cantines. Pendant que nos voisins se délec-tent de nos poissons bleus et de valeur, au resto,nous mangeons souvent du poisson de chezMétro.Les grandes surfaces doivent s’approvision-ner en continu“Désolé, aujourd’hui, je n’ai pas de daurade” :pour les supermarchés, impossible de prendrece risque face à leurs clients. Alors ils sécurisentles achats par des pêches atlantiques plus gé-néreuses (Carrefour et Intermarché ont leurpropre flotte) et par la régularité de l’élevage,en plein boom. Le tout assorti de tarifs compé-titifs.Néanmoins, Auchan développe une petite sec-tion “Criée de Sète” et met en avant les bocauxméditerranéens. Pour créer une filière locale,Voile de Neptune, association d’éducation àl’environnement littoral basée à Sète, a entaméen 2010 un dialogue avec Carrefour-Balaruc.Au niveau national, filière halieutique et grandedistribution préparent une marque collectivedistinguant les produits de la mer d’originefrançaise.

*4100 tonnes pour 1 million de consommateursenv. (Bassin de Thau et Montpellier, touristescompris).

Merci à Nicolas Nouguier et à Michel Cantou, del’association Voile de Neptune, ainsi qu’à PortSud de France. Tendances nationales issues desstatistiques de la FAO.

Déjà rares et chers, nos produits de la mer s’enfuientvers l’Espagne et l’Italie. Du coup, on se rabat sur lepoisson importé, de moins bonne qualité. Le marchédu poisson en quatre explications.

Pourquoi le poissonvient de loin

CIRCUIT COURT (OU VENTE DIRECTE)En projet dans les villages: despaniers poissons-coquillagesAprès une expérience réussie à Montbazin,Émilie Varraud entend développer sur sixvillages une vente directe de poissons etde coquillages. De quoi renouer avec les“petits métiers” de l’étang.

CJeudi 19 h, entre mars et octobre.Claudia Negri gare sa fourgonnettesur le parking de l’école. Pendant

1 heure, douze familles, incrites par mailing-list,défilent pour récupérer leur sachet de poissonen direct de cette femme pêcheur deMarseillan. Et en profitent pour discuter,échanger des recettes… Suivant la pêche, loup,daurade, sole, anguille si on a envie. Pour unprix fixe de 12 !, on repart avec environ un kilode poisson de l’étang de Thau, de quoi nourrir 4personnes. Que la daurade se vende à 5 ! ou à25 !/kg sur les étals. Depuis 2008, ÉmilieVarraud, une habitante de Montbazin, organisebénévolement ce circuit court pour 40 familles,le bouche à oreille attirant même desMontpelliérains. “Quand on travaille, qu’on nepeut aller ni aux halles ni au marché, le poissonfrais d’ici est compliqué à trouver ! Je voulais queles habitants puissent se fournir avec facilité.”

Changer de regard sur la lagunePar ailleurs directrice du Centre permanentd’initiative pour l’environnement (CPIE) dubassin de Thau, Émilie Varraud veut aller plusloin. Depuis un an et demi, elle travaille sur unprojet qui pourrait débuter à l’automne, si lesfinancements se débloquent en juin. Objectif :étendre l’expérience à Mèze, Marseillan,Pomerols, Poussan, Loupian, en livrant 15“paniers poissons-coquillages” hebdomadaires,grâce à des binômes pêcheur-conchyliculteur.“Pour que chaque village trouve sa dynamiqueet devienne autonome”, il faudra créer des outilspour gérer les réservations (mail, site Internet,SMS ou affichage) ainsi que les aléas - pourremplacer un pêcheur qui n’a rien pris, parexemple, dans un climat de confiance. Enparallèle, Émilie imagine des soirées-dégustations, des cours de cuisine, unecommunication sur le poisson de la lagune : “Lesnouveaux habitants ont parfois une mauvaiseimage de l’étang, alors que la qualité de l’eau estsurveillée en permanence ; ils connaissent peu leshuîtres de Bouzigues alors qu’elles sont charnueset sucrées ; certains ne savent pas que lespoissons migrent et que l’étang est salé ! Enrapprochant l’assiette du territoire, on crée dulien entre habitants et on renoue un dialogueavec des métiers méconnus, sentinelles de cemilieu fragile.”Intéressés ? Inscrivez-vous auprès du CPIE :04 67 24 07 55, [email protected],cpiebassindethau. fr

Auchan développeune petite section“Criée de Sète” etmet en avant lesbocaux de produitsméditerranéens.

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22 entretien

THIERRY CROUZET

La Gazette Les révoltes arabes ont mis au jourle pouvoir des réseaux sociaux sur le web. Vousl’aviez prévu?Thierry Crouzet J’écris depuis six ans que descitoyens sont en train de réinventer la démo-cratie en tissant des liens sur le Net. Mais lorsquej’ai publié Le Cinquième Pouvoir en 2007, surtoutes les radios les journalistes se sont fichusde moi: ils trouvaient ça impossible!

Avez-vous des liens avec les bloggeurs tunisiens?Il y a un an, déjà, des bloggeurs tunisiensm’avaient contacté pour organiser des débatsautour de l’influence des nouvelles technologiessur la vie sociale. Sur les réseaux, on sentaitmonter l’effervescence, bien avant l’info. Avecles hackers, qui déjouent les codes pour passer

la censure, ces bloggeurs sont devenus les ar-tisans d’une révolution sans leader, bien diffé-rente des manifs derrière un parti ou un syn-dicat. Bien que le pouvoir actuel reste conser vateuret que des bloggeurs comme Z poursuivent leurclandestinité, c’est sans doute là-bas que se pensela modernité.

Le Web peut-il aider à repenser la démocratie?Oui (voir encadré). Au lieu de faire écrire laConstitution par des experts nommés par desélus, alors juges et parties, on pourrait créerune open-démocratie où c’est la population quicoécrit la Constitution via un wiki-forum (sur lemodèle de Wikipedia, ndlr).

Juste au moment où ce potentiel s’ouvre, vousdécidez de disparaître du Web… Pour écrire unlivre papier. Vous n’y croyez plus?Si, mais tout le monde a compris: je préfèreme consacrer à des combats où nous sommesencore trop peu nombreux (rires), comme le re-venu universel, les privilèges des banques. Enfait, je me suis volontairement déconnecté de-puis le 1er avril, pour six mois, suite à une crised’angoisse - du surmenage - qui m’a conduit àl’hôpital. À mon réveil, mon premier geste avaitété de réagir aux commentaires sur mon blog,depuis mon iPhone. Après six ans de connexionnon-stop, j’avais besoin de prendre du recul.

Aviez-vous besoin de sortir du virtuel?Non, la réalité se trouve autant sur le Net qu’endehors ! Le réseau procure même uneconscience du monde étendue, essentielle pourgagner en responsabilité. Rien n’est virtuel, surle Net s’échangent des informations simplementnumérisées. En revanche, le flux des messagescrée stress et dépendance: je voulais toujourssavoir ce qui se disait, je n’étais plus maître demoi.

Aujourd’hui, vous semblez plus réellement présentpour votre famille, mais vous avez dû laisser tom-ber votre réputation numérique?

Il est l’un des grands spécialistes français du Web,maisaujourd’hui il choisit de se déconnecter d’Internetpendant six mois. Depuis Balaruc-les-Bains, ThierryCrouzet défend la vision d’une société numériquedécentralisée, artisanale et démocratique

“Le Web changele monde, maisje débranche”

Pas tout à fait: mon identité numérique continueà vivre sans moi. Je retweet (transfère, ndlr) au-tomatiquement les infos reçues à mon audience,un Yahoo Pipe (1) publie des infos sur moi surmon profil Facebook, un serveur ThinkUp (2)suivra les conversations à mon sujet sur les ré-seaux sociaux.

Vous avez gardé votre téléphone portable?Oui, mais il ne sert plus qu’à téléphoner. Enme décyborisant, je suis revenu aux vieux me-dias et aux modes de communication “ances-traux” de 1985.

Mais pour des utilisateurs classiques du Web, votreexpérience ne paraît pas si extrême!Bien sûr, mais avec 7000 “followers” (3) surTwitter, j’ai des comptes sociaux Web anormaux.Ainsi, j’ai vécu l’interaction permanente qu’unemajorité de gens vivront dans quelques années.Ses richesses et ses pièges, je vais tenter de lesmesurer, et de les partager à travers le livre queje rédige au cours de mon expérience: J’ai dé-branché, qui paraîtra chez Fayard en jan-vier 2012. Une sorte d’enquête sur moi-même…

Ça ressemble à une cure de désintox. Vous étiezaddict au Web?Oui. En balade avec les enfants, je cherchais lesommet pour envoyer des photos à mon réseau;je pianotais sous la table. Quand je me levais lanuit, je répondais aux commentaires sur monblog. Après déconnexion, j’ai eu encore le réflexede cliquer sur mes mails pendant dix jours!

Comme les adultes au boulot ou les ados accrosaux réseaux sociaux, vous n’êtes effectivementpas le seul à relever vos messages toutes les 2 mi-nutes. Avez-vous compris ce comportement?À force de multiplier les contacts, les sollicita-tions se font permanentes. Si on ne veut pas sefaire larguer, on a besoin de suivre la conver-sation, et de réagir en urgence. Je souffrais peut-être d’un TOC (trouble obsessionnel compulsif),

“J’étais addict !” Accroet analyste du Web,Thierry Crouzet adébranché d’Internetdepuis le 1er avril, poursix mois. L’occasion deprendre du recul surson clavier… Tout encontinuant à défendreles réseaux sociauxcomme outils dechangement politique.

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THIERRY CROUZET Balaruc,soluble dans la Toile?Après avoir vécu, 13 ans à Paris, 4 ans à Londreset à Seattle, vous êtes revenu vivre au bord del’étang de Thau, pourquoi?Quand Isa (son épouse, ndlr) a quitté sonboulot de manager chez Microsoft, j’ai voulunous réinstaller là où je suis né… ce qui nem’empêche pas de donner des conférences, deGenève à Ouessant.

En vous déconnectant du village global du Web,vous vous reconnectez à votre territoire?Dans ma famille, on est pêcheur de père en filsà Balaruc-les-Bains. Je marche et je fais duvélo au bord de l’étang, dans la garrigue…J’aime vraiment ce pays, mais je n’aime pas cequ’on en fait. À Balaruc, sur le Pech Meja, il yavait une garrigue aussi sublime que celle deDelphes, qui s’auto-entretenait : ces abrutisl’aménagent pour en faire un jardin antique(8). Comment voulez-vous que je m’implique ?

Hors du Web, la réalité ne vous inspire pas?Si, je vois plus mes amis en chair et en os, et jeme suis remis à mes carnets d’aquarelle,dix ans que je n’y avais pas touché. Je dessinebeaucoup le mont Saint-Clair, peut-être vais-jeen peindre 101 vues, comme celles du montFuji. Ce qui m’intéresse n’est pas le résultat,mais d’être obligé d’observer, donc de méditer.

“Le Web agit à la sourcedu pouvoir”C

Rapport entre Web et démocratiedirecte : ce que pense Thierry Crouzet

“Politiquement, il faut sortir du systèmereprésentatif où les élus de tout niveau, unefois au pouvoir, se comportent tous de lamême manière. La personne ou le parti n’ychange rien ! Mais attention : la “démocratieparticipative” à la française, qui demande aupeuple de voter (en ligne ou non) sur unequestion décidée d’en haut pour prendre unsimple conseil, ou par des réunions à rallonge,est aussi complètement bidon. Les médiastraditionnels, à sens unique, sont, eux, troprégis par la dimension économique.À l’inverse, sur le Web, en “one-to many”(7),chacun devient son propre média et lescollectifs sont bien plus réactifs ! On peut alorsréellement participer aux budgets, aux textesde loi. Si on décide d’une transparence totale,sur les notes de frais, par exemple, tous lesdocuments en ligne permettent de limiter lepouvoir des gens qui ont le pouvoir politiqueou économique. Donc, mécaniquement,d’augmenter celui du peuple. En permettant àchacun d’exister et de réfléchir, le Web permetd’agir à la source du pouvoir.”

comme ceux qui vérifient dix fois avoir bienfermé leur porte. J’avais l’angoisse d’être seul,de ne servir à rien, d’être un auteur raté. Pourme rassurer, je vérifiais, la présence de mes-sages me procurait à chaque fois un petit plaisir.Ces décharges de dopamine renforcent lesconnexions neuronales et on finit par tourneren boucle. Pour désamorcer ce désir urgent, ilfaut tout arrêter et trouver un autre plaisir. J’aipour l’instant compensé en relisant les auteursmorts, comme Montaigne: un autre réseau!

Les jeunes ont grandi avec le Web. Trouvez-vousqu’il modifie notre façon de penser?Le Web nous pousse à fonctionner en multi-tâches, au détriment de la concentration. Aprèsdéconnexion, je perçois désormais mon livredans la continuité, non plus de façon parcellaire.Par ailleurs, le Web exerce aussi notre curiosité,nous confronte à la nouveauté: des études scien-tifiques (4) prouvent que les utilisateurs du Netmobilisent plus de zones cérébrales. Et les as-sociations d’idées stimulent une créativité dif-férente. Pour mieux explorer ces effets, je mefais suivre par un psychiatre et un neurologue,le Pr Touchon du CHU de Mont pellier. Il mefera un scan cérébral en septembre, avant etaprès reconnexion.

Avez-vous l’impression de redevenir un individu,de ne plus vous perdre dans les groupes des ré-seaux sociaux?Au contraire, “Je suis les liens que je tisse”, ditAlbert Jacquard. Sur le Web, nous ne sommesplus une armée de clones égocentrés dans leurbulle matérialiste et individualiste. Nous nousfaisons entendre comme des êtres humains aucocktail de compétences unique. Les gens demon réseau m’ouvrent des opportunités. Je mesens en empathie, comme dans une salle de ci-néma où je ressens la joie, la tristesse, la peurdes gens. Et qu’on aime fabriquer des cerfs-vo-lants ou boire du vin rouge au petit-déj’, on atoujours un club ouvert 24h/24.

Mais sur le Web, nos centres d’intérêt sont large-ment exploités par la publicité des entreprisesqui ont un pouvoir de communication, par lesgéants du web comme Google et Facebook, parl’“achat” de l’influence des bloggeurs. Le Webnous rend-il vraiment libres?Certes, le Web n’est pas tout rose mais lesgrandes entités y créent les outils… Qui les nie-ront elles-mêmes. Un individu peut gérer 150relations sociales traditionnelles (5), alors quele Web déplace la limite, démultiplie les effets.Or, plus on crée de liens, plus on complexifieson réseau, plus son contrôle devient compliqué,et plus on est libre. France Télécom l’a biencompris: les managers réorganisent sans cesseles équipes pour éviter de créer des liens fortsentre les gens. Les gouvernements pilotent demême l’hôpital ou La Poste en externalisantleurs propres services. Objectif : conserver unestructure pyramidale simple pour garder lepouvoir.

Les réseaux sociaux proposent-ils une autre formed’organisation?Comme le système immunitaire, Internet s’auto-organise, se contrôle lui-même en tout point,favorisant les structures de petite échelle, le “doit yourself” (6). Comme le renouveau de l’arti-sanat, façon high-tech: les imprimantes 3D per-mettent de produire à l’unité des objets uniques,la modélisation des corps facilitera l’essayagevirtuel, on imprime les livres à la demande…Le Web rend tout disponible partout, sans avoirbesoin des industriels. Ce monde de “complexitévolontaire” émerge: les partis, les chefs et laconsommation de masse, c’est dépassé!

On vous sent encore connecté à l’énergie du Web.Vous saurez comment gérer une re-connexionéquilibrée?Regarder les messages trois fois par jour àheures fixes, ça n’aurait pas de sens. Je n’ai pasencore la réponse, mais je cherche.

8REPÈRESThierry Crouzet est né

en 1963 à Balaruc dansune famille de

pêcheurs.Il se passionne pour les

premiers ordinateurs etles jeux de rôles avant

de devenir développeurpuis journaliste.

Il crée les magazines PCExpert et PC Direct, écrit

vingt livres devulgarisation

informatique.Depuis son ouvrage “Le

Peuple desconnecteurs“(2006), il

enquête sur larévolution politique

silencieuse des réseauxsociaux, tout en signant

“Croisade” (2010), lepremier roman français

sur Twitter. Son blogattire 15000 visiteurs

par mois.Ses autres livres:“Une

brève histoire del’informatique” (2011),

“Les Années blog” (2011),“L’Édition interdite”

(2011), “Bit, sex and bug“(2011), “La Tune dans le

caniveau” (2010),“Turista” (2010), “La

Stratégie du Cyborg”(2010), “Équinoxe

d’automne” (2010), “J’aieu l’idée” (2010),

“L’Alternative nomade”(2010), “Genius locus”

(2009), “Le CinquièmePouvoir” (2007)

blog. tcrouzet. com

Propos recueillis par Raquel Hadida /photos de céline escolano

1 Application gratuite pour filtrer les articles deplusieurs sites Web, pipes.yahoo.com2 Application gratuite pour stocker nosconversations sur les réseaux sociaux Web,thinkupapp.com3 Abonnés aux mini-messages qu’on écrit.4 Etude de Garismall, à l’Université de Berkeley5 Selon le sociologue Dumbar.6 Faites-le vous-même.7 Opération de communication émanant d’unseul émetteurs’adressant à plusieurs personnes.8 Un projet de Thau Agglo et Balaruc-les-Bains,ouverture prévue cet été.

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La Gazette n° 263 - Du 28 juillet au 7 septembre 2011

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Le cœur névralgique de la Criée de Sète, c’est lui. Chaqueaprès-midi, depuis sa cabine de contrôle, Éric Monte vendaux enchères près de 2000 lots de poissons. De son œilaverti, il impulse les prix, soigne les pêcheurs, surveille lesécrans, provoque les mareyeurs. Jonglage sous tension.“Faut pas qu’il meure, sinon on est morts!”lance le patron du chalutier Ercole Lucie, aprèsavoir fait irruption dans la cabine d’Éric Monte,le crieur. Galéjade? Pas vraiment: cet “agentde maîtrise” de la Criée de Sète (administréepar Port-Sud-de-France, propriété de la Région)se fait réellement indispensable. Seul maîtreà bord de ce marché aux enchères descendantes(voir encadré), Éric Monte fait tout pour vendrele poisson à bon prix - sans plus donner de lavoix. “Avec ce vent du nord, la pêche s’amaigrit,les acheteurs vont devoir forcer.” S’il affinechaque jour son positionnement “commercial”,il se plaît aussi à “provoquer et voir les acheteursfaire les fous”. Un talent qui lui a permis de fi-déliser les “petits métiers”. Et qui se révèled’autant plus précieux alors que les prises depoisson chutent et que le gasoil grimpe: “Quandje vois les matelots prendre des risques en plein

mois de février, emmaillotés comme des bon-hommes Michelin, pour gagner parfois 200!par semaine, je les plains…”.Alors, pour faire “tourner les affaires”, Éricdispute dans l’ombre un “contre-la-montre”,tous les jours de 16h à 19h. Quitte à développerde l’hypertension artérielle, après trente et unans de stress quotidien. Au moins peut-il pren-dre des congés, en se faisant remplacer parson collègue Jean-Pierre. À l’inverse de sonpère, qu’on traînait à son poste avec 40 °C defièvre. Mais, à 50 ans, Éric ne voit arriver au-cune relève: “Personne n’est jaloux de moi!Les jeunes ne veulent pas prendre des respon-sabilités…” Alors, pour s’“aérer les neurones”le week-end, Éric chante et joue “de la variété”dans les animations. Façon de se déconnecterdes chiffres qui trottent dans sa tête, du soirau matin.

9h-12h au bureau :la paye des pêcheursFax de réclamations, coupsde fil de mareyeurs: “Tu en asde la sole? Qu’est-ce qui sevend en ce moment?” Auguichet, des pêcheurs “petitsmétiers”, d’étang ou de côte,déposent leurs prises dumatin en chambre froideavant de s’informer sur leursventes - la surprise. C’estmercredi: Éric Monterécapitule les transactionsde la semaine écoulée. D’uncôté, le listing de règlementsaux pêcheurs. De l’autre, lesfactures destinées aux 90acheteurs, garanties par unecaution de 4000!. Si la Criéeprélève 4,5 % sur chaquevente, Éric ne touche, lui,aucune commission.

15h30 : premiersdébarquements“À ma place, tu vendrais lebateau?” : confident despatrons en galère, Éric neva jamais en mer. Petit-filsde pêcheur, il garde lesmains douces, maisconnaît sur le bout desdoigts les péripéties de“ses”bateaux, des pannesde treuil aux histoires defamille. Aujourd’hui, ilattend le retour de 18“petits métiers”et de 20chalutiers. Premier à quai :le Roger-Christian. Triés,garnis de glace, empilés, lesbacs passent des matelotsaux manutentionnairesintérimaires de JFC, le sous-traitant de la Criée. Avantde glisser sur le tapisroulant, direction Éric.

16h : l’amphi de la CriéeIsolé, caché. Depuis un an etdemi, Éric n’est plus “dansl’arène”, face aux mareyeurs,prêt à lancer des nomsd’oiseaux si on lui reproche deplacer les prix trop hauts. Il a dûintégrer à la fois un énièmenouveau système informatique- catalan- et une cabine àl’écart. Six bacs passent, Ériccommence les ventes, prend sacadence. Vissé à son poste, maispas en mode caissière: “Àchaque lot, je décide, je crée!”Tout en jaugeant son public surécran: “Je dois les tenirnombreux et attentifs le pluslongtemps possible.”

16h40 : 700 bacs àl’heure“J’attaque le Maxime-Louis.” Une pancarterouge signale les bacsdu deuxième chalutier.Plus homogènes queceux des petitsmétiers : “Je peux allerplus vite.” Sur le clavier,les doigts d’Éric tapenten rythme. Code dubateau, de l’espèce, ducalibre, de 1 à 5. Calmetendu. De la glace dansle bac? Il ajuste lepoids. Reste le plusstratégique: le prix dedépart des enchères.Trop haut, perte detemps; trop bas, perted’argent. L’ordinateursuggère 10 % de plusque le dernier lot“identique”vendu. Éricse fie à son œil, à son“nez”. “Le poisson brille,il est bien trié : jemajore.” Durée totalede l’opération: troissecondes chrono parbac.

unejournéeavecéricmonteLe Crieur

de l’ombre

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La Gazette n° 263 - Du 28 juillet au 7 septembre 2011

réalisé par Raquel Hadida /photos de Céline Escolano 21

17h17 :haut les prix !Maquereau ou billard?Jeunes soles oulangues d’avocats?Turbot ou barbue? Onse ferait avoir. “Il faut5 ans pour voir passertoutes les espèces depoissons, unesoixantaine”, assureÉric. Didier et Guy, deuxpatrons-pêcheurs, fontirruption dans lacabine pour suivre lecours de leurs ventes.En faisant grimperl’agitation et le volumesonore. Pistes et solesatteignent 30!/kg, lesencornets à farcir(pisseurs) 15!. Vers17h30, la messe estdite: les acheteurs quivendent à Rungis ou enEspagne doivent partir.Éric, lui, doit encoretenir jusqu’au dernierbateau, vers 19h.

Dans l’amphi de la CriéeC

Ils appuient sur le bouton plus vite que leur ombre. Dans l’amphithéâtre de la Criée, mareyeurs oupoissonniers déclenchent l’achat des poissons par télécommande. Face au défilé sur tapis roulant, ils se fient

à leur “look”, réfléchi par le miroir, et à leurs caractéristiques affichées sur le tableau électronique. Les enchèressont “descendantes” : à partir du prix de départ fixé par Éric Monte, le prix diminue jusqu’à ce qu’un acheteur semanifeste. S’ils sont plusieurs à appuyer, “collusion” : le prix remonte. Et si personne n’en veut ? Lorsqu’il atteint unprix plancher, c’est l’Europe - “Code 900”- qui l’“achète” pour le détruire ou en faire de l’alimentation animale.Visite guidée : du lundi au vendredi (selon jours de pêche) de février à novembre. Départ à 16h de l’office detourisme. 60 Grand’Rue Mario-Roustan à Sète, 04 99 04 71 71, ot-sete. fr. Tarif : 6!

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22 entretien

ALAIN CABOT

la gazette Après 15 ans de fouilles sur le site deMèze, reste-t-il encore des fossiles à découvrir?Alain Cabot Bien sûr: à l’échelle de la paléon-tologie, ce site reste quasi neuf! Nous avonsdécouvert et continuons à sortir de terre desmilliers d’œufs de dinosaures, dont un nouveauà la coquille épaisse et ornementée. Mais aussides griffes, des empreintes, des mandibules,des omoplates ou des vertèbres. Nous avonsdéterminé une nouvelle espèce d’Ankylosaure(voir encadré), et sommes sur la piste d’unnouvel Iguanodontidae, de 8 à 10 m, aux pattesarrière développées. Pour sortir de terre assezd’éléments, les comparer aux autres collectionsdu monde et préciser leur identité, il fautplusieurs années.

Pourquoi ce site se montre-t-il si riche?Dans un rectangle de 15 km sur 5 km, entreVilleveyrac et la route de Mèze à Marseillan,des couches d’argile datant du crétacé, de -75Ma(Millions d’années) à -65 Ma, affleurent à la sur-face. La formation des Pyrénées a entraîné leredressement de ces couches géologiques, etl’érosion les a découvertes. Comme dans plu-sieurs sites à dinosaures de Toulouse à Toulon,connus depuis une centaine d’années: le Masd’Azil en Ariège, les Corbières, Cruzy et Quarantedans le Biterrois, Montarnaud, la Sainte-Victoire.Mais ici, il s’agit pile de la dernière périodeavant leur extinction à la fin de l’ère secondaire(58 Ma avant l’apparition des pré-humains) ettoutes les couches se succèdent sans disconti-nuité, c’est exceptionnel!

Mais autant d’œufs de dinosaures, c’est étonnant!À cette période, la carte des continents était dif-férente: Mèze se trouvait 4 à 5000 km plus ausud, à la latitude actuelle du Soudan, sur l’îleprincipale (sud de la France et Espagne) d’unarchipel où flottaient la Hongrie, la Roumanie…En 10 Ma, elle a subi trois gros changementsclimatiques, de tempéré à tropical. Pour se nour-rir, les troupeaux de dinosaures herbivores, mi-graient afin de profiter de la végétation - un peucomme les gnous du Kenya - et revenaient pon-dre chaque année au même endroit. Ici devaitse trouver une rivière, dont les berges sablon-neuses étaient propices à l’installation de leurnid, creusé dans la terre. 5 à 15 œufs de 3 à 4litres (comme ceux d’une autruche) alignés enarc de cercle, et, une fois éclos, recouverts parles limons des crues de la saison des pluies.Donc rapidement préservés et fossilisés les unssur les autres.

Pouvez-vous savoir à qui appartiennent les œufs?Les ronds proviennent des herbivores, lesoblongs des carnivores - on en a trouvé un seul,appartenant à une nouvelle espèce qui portemon nom. Mais pour déterminer à qui se rap-

Il a découvert un des plus grands gisements d’œufs dedinosaures d’Europe. Sur la plaine de Mèze, legéologue-paléontologue Alain Cabot continue àexplorer le passé de ces reptiles géants, juste avant leurextinction. Bienvenue à Crétacé Park.

“On marchesur des œufsde dinosaures”

porte un œuf, il faut y trouver un embryon: c’estrarissime (10 dans le monde). Afin de les iden-tifier, on a créé une nomenclature “parallèle”,spécifique à l’étude des œufs de dinosaures. Et,coup de chance pour moi, c’est à l’universitéMontpellier II que la spécialiste de cette disci-pline, Monique Vianey-Liaud, mène ses re-cherches. Grâce au microscope à balayage élec-tronique, elle peut analyser des coupes decoquilles, très finement.

Mais, à côté des œufs, on ne retrouve jamais deparents?Pour un dinosaure de 50 tonnes (vivant 70 à120 ans), difficile de s’occuper de bébés de 1 à1,5 kg! Les empreintes d’adultes et celles despetits ne se trouvent pas aux mêmes endroits.Les troupeaux de bébés de plusieurs espècesdevaient se nourrir à l’abri dans les buissons,et ne rejoindre le troupeau de 50 à 100 adultesqu’à 6 ou 7 ans, atteignant déjà la moitié deleur taille “finale”. Bien que leur queue constitueun tiers de leur corps, on n’en trouve pas d’em-preinte. Raide à l’arrière, elle devait donc servirde balancier.

Pour réaliser toutes ces fouilles, il faut desmoyens…Nous autofinançons nos fouilles grâce aux100000 entrées de visiteurs du musée-parc,géré par notre SARL, sans subvention: dans lepublic, il n’y a pas de budget pour la paléonto-logie. Sept salariés s’occupent des fouilles etdes musées, complétés par des étudiants l’été,ou lors de gros chantiers (jusqu’à 30 personnes).Les fouilles nécessitent beaucoup de temps,mais du matériel simple : le meilleur outil…c’est le couteau à huître!

Où décidez-vous de creuser?En garrigue, sur les terres non retournées, aprèschaque gros orage, je prospecte à pied, repèreles fossiles qui affleurent au sol et note les pointsGPS. Inutile de creuser: en marchant, on voit

Sur 40 km2 autour deMèze, la garrigue esttruffée d’œufs dedinosaures ! Entre lesfouilles et le musée-parc, Alain Cabotconsacre sa vie àretracer celle de cesfascinants reptiles d’ily a plus de 65 millionsd’années, quand Mèzese trouvait sur une île.

Une nouvelle espèce de dinosaure retrouvée dans la plaine de Mèze.Reconstitution du squelette de Struthiosaurus languedocensis (interviewéen page ci-contre !) à partir de son bassin, ses côtes et ses dorsales.Présentation au public prévue pour 2012.

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STRUTHIOSAURUSLANGUEDOCENSISDialogue avecle dinosaure localStruthiosaurus languedocensis, enchanté.L’équipe d’Alain Cabot a découvert votre bassinet vos côtes près de Mèze. 75 millions d’annéesavant nous, que faites-vous là?Avec mon bec courbé, j’attrape paisiblementles plantes coriaces de la forêt tropicale - arau-carias, prêles, magnolias…-, autour d’un lacou d’une rivière. Un peu comme vos rhino-céros actuels. J’en profite pour y installer mesnids en creusant les berges, pondre mes œufssphériques en mai, et les recouvrir de fou-gères, de vase, de graviers. En dégageant dela chaleur par fermentation, le nid fermé faitoffice de couveuse, et mes œufs peuvent écloreen septembre.Malin! Alors à quoi ressemblez-vous?Imaginez un “lézard-autruche” de 3 mètresde long pour 200kg: (voir photo page ci-contre):sur cette île franco-ibérique, nous sommesplutôt petits. Mais costauds: avec mes plaquesosseuses comme boucliers sur le dos et la tête,et mes épines hérissées, je suis cuirassécomme un char d’assaut, rivé au sol par mesgriffes, et doté d’un cerveau de la taille d’unemandarine. Entre nous, si on me renverse, jeressemble à une tortue sur le dos - la honte-!Vous n’êtes donc pas seul ici…Non, nous sommes environ 8 espèces de di-nosaures herbivores dans le sud de la France,dont 4 à pondre ici. Côte à côte avec plusieursespèces de tortues, de crocodiles, de geckos,de poissons et de moules d’eau douce (Unio),voire de reptiles volants. Mais un dinosaurecarnivore (au moins) vient nous pourrir lavie. Jusqu’à pondre un œuf dans nos nids: àsa naissance, leur rejeton prend nos petitspour des Big Mac. Pff, mal élevé! Qu’importe,puisque nous, les dinosaures, régnons sur laplanète…

Pratique - Le muséedes dinos à ciel ouvertC

Deux heures en compagnie dedinosaures grandeur nature. Le musée-

parc de Mèze vous transporte 70 millionsd’années plus tôt, dans un parcours de5 hectares. Entre squelettes et reconstitutionsen résine qui surgissent de la pinède, crâneset empreintes géantes. Le clou : les vrais nidsd’œufs de dinosaures, de Mèze et d’ailleurs.Tarifs : 8,50!/7!La suite ? Un second musée-parc surl’aventure évolutive de l’homme, par desreconstitutions de scènes préhistoriques.Tarifs : 7,50!/6,50!.Ouvert tlj, de 10h à 19h en été, de 14h à 17h ou18h le reste de l’année. D 613 entre Mèze etMontagnac, 04 67 43 02 80,www.musee-parc-dinosaures.com,musee-prehistoire-origine-evolution.com

des milliers de “tranches” d’œufs, comme desœufs à la coque vus de dessus etemplis de terre.Mais comment les distinguer de simplespierres? Impossible de radiographier la terrecomme dans Jurassic park ! Alors j’enfonce uneaiguille à tricoter pour tenter de toucher le fondde la coquille. Ensuite, je demande l’autorisationau propriétaire du terrain, puis on fouille auprintemps et en automne, quand la terre n’estni durcie au soleil, ni boueuse.

Une fois le fossile repéré, comment le récupérez-vous?On détache l’ensemble du bloc de terre conte-nant le fossile, au burin et au marteau. Puis onl’enrobe d’une coque de plâtre pour le trans-porter sans l’abîmer. La surprise, c’est au labo!Avec pinceau et brosse à dents pour dégager lefossile.

Ensuite, il faut l’analyser…Je procède par anatomie comparée. Par exem-ple, mes coquilles de 5 mm d’épaisseur corres-pondent-elle à une anomalie ou à une nouvelleespèce? Parmi ma collection de morceaux decoquilles - des échanges avec des chercheurs -,un échantillon d’Argentine lui ressemble. Grâceà l’embryon trouvé dans ces œufs, je supposeque le nôtre appartient aussi à la famille desTitanosaures. Pour confronter les formes desos de dinosaures, idem: je me rapproche d’au-tres spécialistes, quitte à me rendre à Dublin,en Espagne ou aux USA. Nous créons alors unpartenariat public-privé pour publier nos résul-tats scientifiques.

Alors où sont vos trouvailles de dinosaures?En sécurité, à la faculté des sciences deMontpellier! Au printemps 2012, nous allonsprésenter sur le parcours du musée une copiedes os de Struthiosaurus découverts, une re-constitution du squelette, et de l’animal entier.Pour ce faire, nous moulons l’original dans unmélange de silicone et de plâtre. Puis, dans ce

moule, nous coulons de la résine pour le re-constituer. Mais uniquement sur du matérieldéjà identifié.

Que rêvez-vous de dénicher?Un gros dinosaure inconnu, ce serait sympa,ou une ponte avec des embryons dedans, unepremière en Europe ! On trouve toujoursquelque chose, mais il faut y consacrer sa vie:je suis sur la brèche 7 jours sur 7, j’habite for-cément sur place…

Vos découvertes permettent-elles de mieux com-prendre l’extinction des dinosaures?Climat, volcan, météorite: il y a 350 théoriessur la disparition des dinosaures! Mais oui, celieu permet d’en savoir plus sur leur nidification,leur écosystème et leur diversité au cours deleurs 10 derniers millions d’années. Les septespèces d’œufs retrouvées ne sont pas présentessur toute la période: on détecte d’abord cinqespèces, puis trois, puis une seule, laissant sup-poser que leur disparition fut progressive, icidu moins. Via l’archéoptéryx, certains dino-saures ont donné naissance aux oiseaux, maisils ont surtout laissé la place libre à un petit ron-geur… à l’origine de la diversité des mammi-fères.

L’homme peut-il subir le même sort?Il a réussi à s’implanter sur toute la planète,son cerveau est développé et il n’a pas de pré-dateur. Mais, comme toute espèce, il disparaîtraun jour ou l’autre, à cause d’une météorite,d’une maladie ou par manque d’adaptation àl’évolution du climat…

8REPÈRES40 km2 de fouillespotentielles sur la“plaine des dinosaures”de Mèze à Montagnac

Des fouilles sur les10 millions d’années(- 75 millions d’années à-65 millions d’années)avant l’extinction desdinosaures

Découvertes d’AlainCabot et son équipe1996 : Identification dusite de gisement d’œufsde dinosaures1998 : Le plus petit œufde carnivore du monde(7 cm), Prismatoolithuscaboti1999 : Bassin, dorsaleset côtes d’une nouvelleespèce, Struthiosauruslanguedocensis2005 : Nid de 7 œufsnon éclos à coquille àdeux couches2006-2011: Ossementsd’Iguanodontidae (lesfouilles se poursuivent)2005-2011: Coquillesd’œufs particulièrementépaisses (en coursd’identification)

propos recueillis parRaquel Hadida /photos de céline escolano

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viepratique

En bateau-promenadeDécouverte en groupe sur des bateaux colorés, àmoteur, électriques ou à vision sous-marine. De30 min. à 1h30, de 5 à 25!, les différents circuitscommentent avec humour les canaux, le port deSète, les tables à huîtres de l’étang… Profitezaussi des nocturnes et des sardinades festivessur le brise-lames (départ à 19h30 jeu ou ven.).De Sète, quai Gal-Durand ou de la Résistance:

Visitez et pêchez

Les bateaux-promenade : pourdécouvrir l’étang, lescanaux ou le port sousun autre angle.

- Azur Croisières (Aqua Popeye, Ecocano) 062754 2615, popeye3.com- Sète Croisières (CanauxRama, Aquarius, Sub-sea), sete-croisieres.com À 7h, pêche en mer aularge de Marseillan.- Du port de Mèze: le Fery-Boate, 0662008284- Du port de Bouzigues avec les ostréiculteurs deBleu Marin, 0603314490, promenade-bouzigues.frDe port en port Depuis Frontignan, débarquezdirectement sur le marché de Sète, le mercredià 9h, 15!. Sortie en mer le vendredi. OT deFrontignan 0467183160Navettes festivalières Jusqu’au 8 août, départquai Paul-Riquet (parking du Mas Coulet) de18h45 à 20h45 vers le théâtre de la Mer, retoursaprès le spectacle. Gratuit.Pêche sur l’étangAu lever du soleil, pêchez daurades et loups à lacanne. Départ port de Mèze à 7h, 35 à 40!/pers.Petit-déj, matériel et vivier. 5 pers max.Bateau École Mèze, 0688068517, [email protected], bateauecolemeze. comSur un chalutierEmbarquez à 2h30 pour découvrir la vie desmarins-pêcheurs et la technique du chalut. Re-tour à 17h à la Criée. 80!/pers.(2 pers. max) re-pas, collations et caisse de poissons inclus.Stéphane Cardone, 0638812140,[email protected], seteavoir.fr

CLa condition minimum : savoir partir etrevenir seul.

- Entre particuliers. Voilier Viva 600 de6,30 m, 170!/j (avec matériel d’apnée et depêche), mais aussi Zodiac, 110!/j (avecremorque et kayaks). Olivier Bourgouinponton C3 au port de Mèze, 04 67 43 13 82,06 21 59 47 19, [email protected],http://baladesmarines.blogspot.com-Habitable Bénéteau 25, 200!/j, surdemande, 06 30 13 42 78,[email protected]ériveur, catamaran léger, mais aussi kayak,planche à voile et stand-up, 10! à 35!/hYacht Club de Bouzigues, Capitainerie,06 46 32 66 93, yacht-club-bouzigues. comYacht Club de Mèze, Centre du Taurus,04 67 43 59 51, ycmeze. comBase nautique de la ville de Sète, Basenautique F. Pascal, à la sortie du port desQuilles, 04 99 04 76 60.

Louez un voilier

Naviguez à Thau,sans avoir de bateau!

Glisser sur les flots, humer l’iodeet changer de cap, ça vousmanque? Ne rêvez plus d’avoirun bateau: découvrez plus devingt façons originales desillonner la mer, les canaux oul’étang de Thau à moindres frais.Cet été, larguez les amarres.

Allez, on l’avoue. Regarder les voilierspasser les ponts, des sportifs braverle vent ou des couples faire les beaux

sur des bateaux à moteur, ça met l’eau à labouche. En revanche, les épaves qui peu-plent les quais, noyées dans l’indifférence,nettement moins. Surtout quand il faut dé-bourser 10000 à 20000!pour acquérir neserait-ce qu’un petit bateau à moteur (76 %des nouvelles immatriculations dans la ré-gion mesurent moins de 7 mètres), et 2000à 2500!/an, plus de nombreux tracas pourl’entretenir (carénage, place de port, assu-rance, réparations…). Le tout pour parcouriren moyen ne 70 milles (130 km) par an!Alors, à moins d’en faire son gagne-pain oud’être passionné, mieux vaut s’abstenir deposséder, pour profiter d’escapades variéessur les bateaux des “pros”. Pour ces activitésde mai à octobre, pensez à réserver aumoins 3 jours à l’avance, prévoyez une cau-tion. Les gilets sont fournis, mais n’oubliezpas lunettes de soleil, casquette, casse-croûte,baskets, pull et blouson étanche. Voire com-binaison pour la voile légère, et un tube deCocculus 5 ch contre le mal de mer. Embar-quement immédiat! La liste des structures présentées ici ne prétendpas être exhaustive. Clubs et associations ontbesoin de bénévoles: si vous voulez vous im-pliquer, manifestez-vous!

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La Gazette n° 263 - Du 28 juillet au 7 septembre 2011

En pénichette Devenez marinier! En péni-chette de 2 à 12 personnes, avec chambreset sdb, depuis le canal des Étangs, rejoignezle bassin de Thau (un week-end), voire le canaldu Midi et poussez jusqu’à Argens-Minervois(une semaine), ou jusqu’à Negra, près de Tou-louse (deux semaines). Une petite formationpratique, et vous serez fortiche pour fairedemi-tour, vous amarrer au ponton ou passerles écluses. De 385! (WE pour 2 en octobre),à 2800! (une semaine à 7 pers. en été).Locaboat Holidays, 0386917272, Port-Ariane à Lattes, locaboat. comEn petit bateau de location Sortez à la cartepour découvrir les canaux de Sète, l’étangde Thau, le fort Brescou d’Agde, le canal duMidi, le fleuve Hérault… Volant et manette

suffisent à manier les petits bateaux.De 2 à 6 places sans permis, env. 70 à 90!/h,150!/j., 1000!/semaine hors carburant.De 8 à 12 places avec permis 180 à 455!/jhors carburant.Abonnement pour 13 journées: 2000! chezCap Caraïbes.Ouverture tlj en été, sinon sur RDVCap Caraïbes, Jean-Christophe Vidal, 37 Cor-niche de Neubourg (port des Quilles) à Sète,0499040785, 0681293329, caraibes34.comAgde Croisière Location, Ecluse Ronde,Route de Bessan à Agde, 0646781460,agde-croisiere-location. comBleu Marine Plaisance, port du Cap d’Agde,bassin n° 4, 0467260250 - 0607050449

CSi vous avez déjà quelques notions devoile, rejoignez des propriétaires de

bateau pour les régates du dimanche. Unefaçon d’apprendre “sur le tas” en prenant sadose d’iode et d’adrénaline.Licence de voile obligatoire (9,50! la journée,48! par an).- En mer, prochaine régate : le 14 août.Championnat de ligue des voiliers habitablesle 18 septembre.Société nautique de Sète, voir “Location”

Les sociétés nautiques du bassin de Thauorganisent tour à tour dix régates dansl’année, avec pour point d’orgue les 24 Heuresde Thau fin juin. De 11h30 à 16h, unesoixantaine d’équipages s’affrontent sur desvoiliers habitables autour des bouées, avantun apéro et les résultats dans une ambianceconviviale.ASBB à Balaruc, complexe sportif Alain-Colas,04 67 43 44 46, asbbvoile. free. frSNBT à Mèze : 09 53 72 56 84Yacht Club de Bouzigues, voir “Location”Voiles Marseillanaises, 3 quai de Toulon àMarseillan, 09 60 52 39 42,[email protected], voilesmarseillan.free.fr

Partez enescapadeavec unmoniteur-skipperFendez les flots avec un pro, tout en apprenantà barrer, à régler les voiles, à virer de bord…comme à vivre à bord.- 2 heures de découverte de l’étang de Thausur un grand catamaran. Mer. et jeu., départdu port de Balaruc, au ponton de la piscine, à9h et 14h, de juin à septembre, 30!/pers.- Rando catamaran (combi fournie) 3 adultesou 2 adultes et 2 enfants (-12 ans) par bateau.Côté mer, les mer. et sam., 10 h-16h, 80!/ba-teauCôté étang, ven., 12h30-16h30, 60!/bateauOffice de Tourisme de Sète, 60 Grand’RueMario-Roustan, 0499047171 (paiement-résaà distance), ot-sete. fr-- Ne restez pas sur le quai! Trois loups de merpartagent leur passion sur leurs voiliers habi-tables (9 à 11,50 m), dans le bassin de Thau.Toute l’année (selon météo), rdv à 14h sur leport de Marseillan, retour vers 18h. Adhésion30!/an + 10!/sortie.Inca 0685167792, Sunny 0622902377,Pollux 0620084324Association Atouvents, atouvents.free.fr- À bord de l’Ali-Baba ou du Laisse-dire, leséquipes handicapés-valides sont gagnantes! Ba-lades et cours de voile à la carte à partir de 4inscrits. Adhésion 20!/an + 30!/demi-journée.Croisières aux Baléares et en Corse en août.Cap au large, Fred, 0632495775, http://cap.aularge.free.fr- Promenade en mer ou sur l’étang. Boufféed’air dans un trimaran de 10 m avec Thierry.180! pour 5 pers. max., selon dispos, 0680113248.- Stages “intensifs” de croisière (mais aussi dé-riveur, catamaran, planche à voile), expériencede la vie en collectivité, sur l’étang, ou envoyage - Barcelone, Porquerolles…. Env.500!/semaine hors nourriture. Évaluez votreniveau avant de réserver sur le siteglenans.asso.fr ou au 0153928600.Départ le samedi du port des Onglous à Mar-seillan, Les Glénans, 0467772273, [email protected]

Une petite formation, et voguela pénichette ! Une façon ludique

de découvrir notre région.

Devenez co-équipierde régate

Prenez des coursVOILE LÉGÈREET SPORTIVELes seamen ayantflotté tout l’été setrouvèrent fortpourvus quand la bisefut venue.Évidemment, les écolesde voile du bassin deThau avaient toutprévu.Optimists, dériveurs,catamarans, voirehabitables, selon lesclubs. Initiation à lacompétition.En été : stages à lasemaine ou au forfait.En matinée 100 à200!/sem., journée300 à 355!/sem. (repasinclus). Coursparticuliers. À Balaruc,séances découverte(10!) les lundis à 16h15et 17h15.Pendant l’annéescolaire : cours les meret sam. ap. hors hivers.200 à 300!/an adulte,150 à 180!/an enfant.Voile Fun 7, 47 rue desFauvettes à Sète(Barrou), 04 67 74 38 58,voilefunsete. InfoCentre nautiquemunicipal de BalarucManureva04 67 48 55 63, balaruc-les-bains.comCercle de voile deMarseillan,04 67 77 65 22,cvmarseillan.comYacht-Club de Mèze, deBouzigues et Centrenautique de Sète, voir“Location”

VOILIER DE CROISIÈREManoeuvres, cabotage,traversées, orientation :devenez autonomepour partir naviguerpendant plusieursjours.Parcours de formationpersonnalisé sur lecatamaran Vas-y-Mollo(8 m) selon votreniveau, vosdisponibilités et votreprojet. Forfaits de 5 à 15cours d’une demi-journée avec débriefingthéorique. 80!/cours.Carbone Free, port deBouzigues,04 99 57 98 09,06 19 55 16 41,http://jean-luc-tollemer.frCours en mer, sur unmonocoque habitableB25 (16 ans mini.)Séance découvertesam. ap, 10!.Navigation par carnetsde sorties. Ex : 10coupons 300!+ adhésion 45!Société nautique deSète (voir “Location”)Permis bateau :indispensable pourdiriger des bateaux àmoteur de plus de 6 CV,mais pas pour la voile.Permis côtier, jusqu’à6 milles, ou fluvial(bateau de 20 m max.)330! à 360! + 98! detimbres fiscaux,possible en un week-end. Voir Cap Caraïbeset Bateau école Mèze.

À SAVOIR

Baladez-vousen bateau à moteur

Seul ou en famille, en voilier ou àmoteur, offrez-vous un momentau fil del’eau, sans forcémentsavoir naviguer.

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La Gazette n° 264 - Du 8 au 28 septembre 2011

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Une centaine de biquettes élevées au naturel pour desyaourts et des fromages bio : à Villeveyrac, Christophe etNelly Brodu dynamisent leurs pratiques artisanales, sediversifient, s’ouvrent au public. Au top de la cohérence.Pour une lactation détendue, rien de telque la musique classique. Une petite toux?Nelly asperge les chèvres d’huile essentielled’eucalyptus. Une mammite? Crème au ca-lendula et homéopathie. Exit les hormones oules jeux de lumière pour les pousser à mettrebas en septembre - le “désaisonnement” : iln’y a pas de fromage de chèvre en hiver,point. Et si les mouches s’en mêlent, l’appétitdes poules fait office d’insecticide. Au masSaint-Farriol à Villeveyrac, les chèvres n’ontpas vraiment l’occasion de croiser une moléculepétrochimique.Christophe et Nelly Brodu veillent à leur auto-nomie. Ils cultivent vesse, avoine et orge, in-dispensables pour forger leurs protéines, ma-joritairement sur l’exploitation, “en respectantle calendrier lunaire sur les principes de labiodynamie, comme pour introduire les boucs”.

Les croisements entre races alpines, blanchesSaanen, poitevine et provençale vont bon train,rendant caduque l’insémination artificielle.Rare, les chèvres pâturent toute l’année: l’hiveren recevant du foin en complément, l’été pen-dant la nuit, le long d’une rivière. Sur le toitde la chèvrerie, des panneaux solaires assurentune production électrique et d’eau chaude.Pour Christophe et Nelly, partager leurs pra-tiques écologiques, c’est un régal. Alors ilsn’hésitent pas à accueillir quatre groupes parsemaine, soit plus de 1000 enfants par an. Etforment des stagiaires pendant un à six moissur tous les ateliers. Andreï de Sibérie, Julien,un Allemand objecteur de conscience, Andréane,étudiante québécoise en agronomie, égayentles tablées extensibles. Prochaine étape: orga-niser des “vacances”- découverte de l’agriculturebio - le Woofing. On n’arrête pas l’ouverture.

8h et 17h30 : la traitePlus besoin de seau: laration d’orge et de céréalestombe automatiquementdans les auges. De quoimotiver les 93 chèvres àgrimper sur le quai detraite, par lot de 20. Surchaque pis gonflé, Marion,la salariée de l’exploitation,branche deux manchonsde la trayeuse. Pendant 40minutes, la pompe conduitleur lait vers le tank.Diverses et rustiques, leschèvres produisentchacune 550 litres par an,deux fois moins qu’enélevage industriel hyper-sélectionné.

9h : en routepour la pâtureOuverture des portes. Entête les chevrettes “derenouvellement”nées auprintemps, au milieu Titeuf,le jeune bouc à houpette,la grosse Lulu à l’arrière, letroupeau panaché déboulesur la route, entre lesvignes. “Droite”, “Place”,“Houba-houba” : àreculons, en porte-voix,Christophe télé-commande avec précisionFanette, le border-colley.Objectif, emmener “lesfilles”mâchonner au fondd’une belle prairie clôturée.

14h : le filtre à roseauxQue deviennent les 3000litres d’eau “grise”par journécessaires au lavage de lasalle de traite et de lafromagerie? Christophe etNelly ont décidé de lesdépolluer naturellement àtravers trois niveaux de filtre àroseaux (la phytoépuration).Avec cette eau de qualité, ilspeuvent ensuite irriguer leursprairies. Le petit-lait quis’écoule des fromages, lui,engraisse 40 porcelets par an.Pour se “recycler”en viande deporc, en pâtés et saucissons.Rien ne se perd, tout setransforme.

10h30 :à la fromagerieNelly concocte lesfromages. Prélever dupetit-lait, vérifier lajuste acidité du cailléde la veille. Remplir à lapelle des plaques“multi-moules”de 42faisselles à la fois.Efficace. Egoutter,retourner, saler.Attendre encore4 heures, retourner lesfromages sur les grillesétagées. Zou, dans lasalle d’affinage. Puisnettoyer le matériel…au lave- faisselle. Àcôté, Andréane remplitde lait bouilli (auchaudron) les pots deyaourts en verre, àl’aide de l’entonnoir-doseur. Marion lesencapsule à la mainavant de les installerdans l’armoire-yaourtière à 44 °C, pour24 heures.

unejournéeavecnellyetchristopheLes chèvres,

ils en font toutun fromage (bio) !

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16h : boutiqueà la fermeLivres et confitures, bières et poteries. Une atmosphère pierre et acidulée pour croiser culture etagriculture locales. Pour Nelly et Christophe - président régional des CIVAM*-, la boutique valorisefaçon circuit court le travail de leurs amis producteurs et de leur propre ferme. Yaourts, tommes et biensûr fromages type pélardon (1,50!), frais, secs ou crémeux. Sur commande, caissettes de viande debœuf, d’agneau et de porc, chevreaux de Pâques, et porcelets à rôtir. Et le miel de garrigue “maison”,pour bientôt.*Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu ruralcivam-lr. fr

Visiter la Ferme des SaveursC

Assister à la traite et déguster le lait (apporter une bouteille) tlj à 17h30. Visites de groupesle matin via le CPIE 04 67 24 07 55, ou le réseau Racines (scolaires). Boutique 16h-19h30 ou

sur rdvAcheter les fromages de chèvre : - sur les marchés de Mèze, Montpellier le WE, Grabels et Pézenas(sam.), - en épiceries : Biocoop et boutique au rd-pt de la D2 à Balaruc-le-Vieux, Okapi àBouzigues, Distribio à Mèze, Chez Marie à Loupian, Nouri-bio Market à Pézenas. Fêter sonanniversaire à la ferme : goûter bio-éducation aux goûts, découverte des toilettes sèches, démode chien de troupeau, moulage du fromage, traite des chèvres. Un livre en cadeau, gâteau desparents. Sam. 15h45 -19h, 100! (au-delà de 10 enfants, + 10!/enfant).Mas Saint-Farriol, Route de Loupian à Villeveyrac (fléché depuis le village), 06 75 69 24 32,saintfarriol.free.fr

PORTES OUVERTES

les 17 & 18 septembre

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22 entretien

MICHEL TUDESQ

la gazette Les pêcheurs ne capturent plus depoisson bleu et sont plombés par le prix du fioulet les quotas de thon, les ostréiculteurs font faceà une surmortalité record des naissains d’huî-tres… Peut-on encore embarquer les jeunes versun métier de la mer?Michel Tudesq Nous maintenons toutes lesformations: ces filières sont loin d’être condam-nées. Sur 2900 marins en Languedoc-Roussillon,80 % sont pêcheurs, et sur les 2500 marins dePACA, 80 % sont des marins de commerce(SNCM…). En France, 80 % du chiffre d’affairesde l’aquaculture provient des coquillages. Enpériode faste, il faut se former pour se développer.Paradoxalement, en période de doute, la formationdevient aussi essentielle pour s’adapter aumieux: c’est une clef pour sortir de la crise.L’enseignement est toujours gagnant!

De fait, les jeunes s’orientent-ils encore vers lesfilières maritimes?Nous attendons près de 300 élèves à la rentrée.Nos inscriptions sont stables, voire en augmen-tation ponctuelle liée à une réforme du bac pro(en 3 ans au lieu de 4). En effet, les choix d’orien-tation ne sont pas dictés par l’importance éco-nomique, mais par les projets de vie: à la sortiedu Grand Bleu, les jeunes avaient afflué! Il arriveque les enfants de marins soient découragéspar leurs parents, mais pas plus qu’avant. Et sic’est dur, c’est dur partout. Alors autant suivreses envies.

Mais qui sont ces ados motivés?Nos élèves ont le goût d’un métier au contactde la nature et d’un milieu aléatoire - la mer.Souvent, ils possèdent déjà une force de carac-tère, un ressort interne. Comme dans les autresfilières pros, 20 à 30 % des jeunes sont “tombésdedans quand ils étaient petits” par l’activitéd’un proche, mais la majorité ressent une vo-cation ex nihilo. Seuls 10 % des élèves sont desfilles, du fait des contraintes physiques et desaléas… mais, trente ans en arrière, le métierétait purement masculin. Pour rejoindre le seullycée maritime de Méditerranée - hors Corse -,certains font 500 km (et viennent même desDOM-TOM, NDLR): nous accueillons 120 élèvesen pension.

Quels secteurs leur plaisent le plus?En pêche et en cultures marines, nous remplis-sons quasiment les classes de 24 élèves. Lesjeunes sont attirés vers des secteurs confiden-tiels, mais modernes, pointus, et en dévelop-pement. Comme l’élevage de poisson, plus sexyque les huîtres! (voir “les avis”) La mécaniquenavale et la plaisance séduisent aussi particu-lièrement : 24 à 38 jeunes se retrouvent surlistes d’attente.

“Plaisance” : une nouvelle formation qui a le venten poupe?

Souffrance économique côté pêche et ostréiculture,sérénité au lycée de la Mer de Sète. Michel Tudesq, sondirecteur, fait évoluer les formations professionnellespour aborder la rentrée en ayant toute confiance… dansla motivation de ses élèves.

“En période decrise, la formationest essentielle”

En exclusivité nationale, nous lançons cette an-née un bac pro plaisance professionnellecomme lycée-pilote. À la sortie, les diplôméspourront s’insérer sur le “marché” des com-mandants de yachts à moteur de la Côte d’Azur,aujourd’hui détenu à 80% par des Britanniques.Au-delà de la technique, ce métier implique descompétences de savoir-être et d’accueil. Avantage: ce secteur de luxe ne connaît pas lacrise… voire en profite. Souvent immatriculésdans des paradis fiscaux - îles Caïmans,Bahamas -, les yachts de grands sociétés pro-posent des emplois non précaires.

Justement, vos élèves trouvent-ils facilement dutravail?D’après les enquêtes “à 5 ans” après le bac pro,96,5% des diplômés ont trouvé un emploi stable- moins de 5 % de chômage, soit le plein-emploid’après l’INSEE. D’après moi, on doit surtoutcette réussite à la forte motivation des élèves.Des marins de commerce peuvent travailler surdes péniches, des spécialistes de la culture ma-rine dans les aquariums… Même si tous ne res-tent pas dans leur secteur de départ, le bac proleur donne des capacités d’adaptation, de mo-bilité, de prise de décision. Par ailleurs, la for-mation fait office de variable d’ajustement: im-patients de rentrer dans la vie active, les jeunespeuvent abandonner les études pour travaillerchez leur maître de stage. Ou, au contraire, lespoursuivre jusqu’à trouver un emploi.

Comment favorisez-vous les débouchés?Sur 3 ans de bac pro, les élèves passent 22 se-maines en stage (de plus de 3 semaines chacun).L’occasion de tester un large panel d’activités,de Leucate à Antibes. Grâce à la bourseLéonardo, quelques jeunes, assez matures, par-tent en stage à l’étranger - Irlande, Italie,Allemagne. Mais notre “fonds de commerce”demeure le bassin de Thau : nous invitonschaque année les 250 maîtres de stages poursolidifier ce réseau.

Le secteur de la pêcheest en crise ?PourMichel Tudesq, “laformation permet des’adapter au mieux.Une clé pour sortir dela crise.”

Michel Tudesq est directeur du lycée de la Mer, où 300 élèves sont inscrits.

directeur du lycée de la mer

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PessimismeHENRI GRONZIOprésident du Comité régional des pêches(CRPMEM)

C“Les sorties de flotte s’accélèrent, lapêche est en danger comme jamais : je

suis pessimiste. La ressource (les populationsde poissons, NDLR) diminue non du fait de lasurpêche, mais à cause des pollutions enMéditerranée. Malgré cela, maintenir laformation reste primordial pour reprendre laprofession, si la ressource revient. Surtoutqu’on a la chance d’avoir le meilleur lycée dela mer à proximité. Les élèves trouveront dutravail en Atlantique, où on pêche encore detout.”

PolyvalenceFRANÇOIS YVONprof de cultures marines, élu au lycée, secrétairenational CFDT Éducation maritime

C“En cultures marines, seuls 25 à 30 %des diplômés travaillent sur le bassin de

Thau. Les crises à répétition les guident versdes domaines de niche, variés et attirants :dressage d’otaries au Seaquarium,perliculture à Tahiti… La spiruline, le wakame(algues nutritives), le phytoplanctoncosmétique se développent. Les postes chezles négociants ou en grandes surfaces nefléchissent pas. Ainsi, les sept classes deFrance ne saturent pas le marché.Côté pêche, moins de visibilité. Au sein duGrenelle de la mer, la CFDT propose de créerun BTS Aires marines protégées, pour formerdes marins-écologues dès 2014. Uneadaptation nécessaire alors que 20 à 30 % dulittoral sera sous ce régime d’ici 10 ans.”

Formation complèteNICOLAS ROUZIER, 25 ANSancien élève du lycée de la Mer, responsable

de production et acheteur chez Coquillages MerMéditerranée (CMM) à Marseillan

C“Le bac pro est une excellenteformation, très complète, où les profs

s’impliquent. Six ans après, elle me sertencore au quotidien, alors que je gère entre10 et 30 personnes, avec un très bon salaire.Certes, fermetures de l’étang et surmortalitéportent des coups durs, et la moule a peut-être plus d’avenir que l’huître. Mais cetteformation polyvalente reste indispensable,d’autant plus qu’il va falloir compenser lemanque de poisson sauvage…”

De quels moyens disposent les élèves pour s’im-merger dans les techniques marines?Nous avons un port dans l’enceinte même dulycée, un sacré gain de temps! Avec deux bateauxet une barge conchylicole. À Bouzigues, unetable de parc est dédiée à l’entraînement desélèves de la filière cultures marines. Des sallesspécialisées sont équipées de simulateurs denavigation, de radars, de radio. Pour luttercontre les incendies, un container reconstitueun navire en feu, permet de travailler la respi-ration artificielle, etc. On simule aussi un bateauqui coule. Se jeter à l’eau, gonfler le radeau, sefaire repérer avec des fusées et hélitreuiller :en seconde, tous les élèves y passent.

Et, hors temps scolaire pur, comment les activitéslycéennes participent-elles à la formation?À la Toussaint, les cultures marines partent envoyage d’études en Écosse: un vrai dépaysementpour les techniques d’élevage. À Venise, deuxéquipages participent à la Vogalonga, une coursede rame (34km), tout en rencontrant des acteurset scientifiques de la lagune. Côté environne-ment, nous nous inscrivons dans la démarcheLycée 21: un groupe biodiversité réalise descomptages d’hippocampes pour le programmeHippo-Thau, d’herbiers à zoostères pour la mis-sion Natura 2000… et en profite pour bosserla plongée. En juin, les élèves testent les sys-tèmes de sauvetage des pompiers: ils jouentles survivants dans un bateau de passagers quicoule, ou dans un avion tombé au large du Grau-du-Roi. Ils deviennent ainsi les témoins privi-légiés de la chaîne du plan de secours, c’est trèsformateur!

Vos formations continues sont-elles aussi ouvertesvers l’emploi?Oui, c’est une forme de service après-vente!Elles permettent d’ajuster ses compétences aumarché. En passant un seul module supplé-mentaire, des capitaines de chalutiers pré-voyants peuvent ensuite diriger un voilier ou

une vedette de passagers. Ce qui les aide à sediversifier, par exemple dans le pescatourisme…malgré des réglementations encore trop blo-quantes. En revanche, en cette période de crise,la formation de traçabilité ne semble pas unepriorité pour les conchyliculteurs.

Peut-on réellement s’orienter vers les métiers dela mer en cours de carrière?Bien sûr! On a vu des ingénieurs d’IBM devenirskippers, des cadres de banque s’installer enconchyliculture, un huissier de justice monterune poissonnerie. Les formations continues at-tirent des personnes en reconversion, par ac-cident de vie, par passion.

Quels sont les prochains chantiers du lycée de laMer?Entre le bac pro et l’école d’ingénieurs “Hydro”- École nationale supérieure de la mer -, onmanque de niveaux intermédiaires, donc decontinuité pour les meilleurs élèves. Nous avonsdéveloppé un BTS Aquaculture depuis 4 ans. Leministère doit désormais créer un BTS maritime,en navigation comme en machine. Par ailleurs,ici, après avoir atteint la parité dans le personnel,je souhaite favoriser l’intégration des filles. Pourl’instant, nous ne pouvons leur proposer que11 places en internat, mais un nouveau bâtimentdevrait les accueillir dans des meilleures condi-tions d’ici la fin de l’année.

8REPÈRES12 lycées de la mer enFrance,dont 2 enMéditerranée (Sète etBastia).Le lycée Paul-Bousquet deSète est le plus ancien etle plus important deFrance.300 élèves inscrits auxBEP/bac pro pour larentrée 2011.12 formations initiales,12formations continues36 professeursenformation initiale, sur 73employés du lycée14heuresd’enseignement pro sur32 h de cours parsemaine.Moyens: un port intégré,3 bateaux, une table deparc, des simulateursSe former aux métiers dela merAffilié au ministère del’Écologie et duDéveloppement durable,le lycée de la Mer proposeles formations dansquatre filières après la 3e:- Cultures Marines(Conchyliculture-Aquaculture): BEP, CAP,bac pro, BTS- Marine decommerce/Plaisance:BEP Marin du commerce,bac pro- Pêche:CAP Matelot, BEP,bac pro- Electro-Mécaniquenavale:BEP, bac proFormations continues (1semaine à 1 an): radeauxde sauvetage, incendies,opérateur en mer, permisbateau, installation enaquaculture, petite pêche,capitaine de voilier,initiation nautique…

propos recueillis par Raquel Hadida /photos de céline escolano

L’AVIS DE…

8HISTORIQUE1851 : Création de l’école navale Paul-Bousquet1970: Il ne reste que 36 élèves!1983 : Obligation pour les marins de se former2000 : Ouverture du bac pro Machinisme2007 : BTS Cultures marines2011: Bac pro Grande Plaisance

Lycée de la mer Paul Bousquet,Rue des Cormorans, BP 476,34207 Sète Cedex, 0467516363, www.lyceedelamer.fr

BEP = Brevet d’études professionnelles, CAP = Certificatd’aptitude professionnelle, BTS = Brevet de techniciensupérieur

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LR

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44 streetshooting

C’estla rentrée:

au revoir papa, maman!

Lundi 5, c’est la rentrée,et parfois même lapremière. Autant direque pour nos bambins,le moment estsacrément important.

Ils font leurs premiers pas de “grands”. Cer-tains adorent, d’autres sont de plus en plus

réticents à l’approche du moment fatidique.Mais des parents et des enfants, qui sont lesplus stressés? “L’inquiétude est aussi grandechez les uns que chez les autres, commente Na-thalie Matovina, directrice de l’école maternelleColbert, à Sète. D’ailleurs j’ai dû faire sortirquelques mamans avant qu’elles ne pleurent.Si leurs petits voient ça, ils en font de même”,rigole la responsable.“Ce sont les premiers pas dans le monde social”,reprend Nathalie Matovina, d’où leur impor-tance. Pour les réussir au mieux, elle estentourée d’Isabelle Chamac, institutrice elleaussi, de Corinne Molto et Ghislaine Di Schino,toutes deux aides maternelles. Une quarantained’élèves pour lesquels elles vont désormais - letemps de quelques heures - prendre la relèvedes parents. Pas toujours évident: “Tant queles jeux les occupent ça va. Mais quand ils sontfinis, alors on se rend compte que papa etmaman ne sont pas là. Si l’un se met alors àpleurer, c’est parti dans toute la classe…” En at-tendant l’inévitable relâchement, voici la rentréede dix de nos petits Sétois.

8REPÈRESOù ont étéréalisées cesphotos?À l’école maternelleColbert, une des plusvieilles de Sète. On ycompte unequarantaine de petits,répartis en deux classeset quatre sections: tout-petits, petits, moyens etgrands.DouzeLe nombre de bambinsinterrogés sur cetterentrée, parfois aidés parleurs parents: aunombre de douze euxaussi. Il s’agit de leurpremière, leur secondeou leur troisièmerentrée.VerdictDes enfants heureux deretrouver leurs copainset copines, malgré unpeu d’inquiétude sur lefond.

LA DYNAMIQUEAVA ET VÉRONIQUE, 4,5 ET 35 ANS

Rentrée en moyennesection pour Ava,visiblement très à l’aise:“Oui je suis contente derentrer à l’école.” Pourquoi?“Ben parce que c’est la findes vacances, j’ai mescopains et mes amoureux,Erwan et Lucas. Et puis jesuis contente d’apprendredes choses.” Décontractionaussi pour la maman: “Ellen’aime pas trop le centreaéré. C’est une petite filletrès dynamique et qui aimeapprendre, elle a besoin defaire plein de choses. Alorselle se plaît bien à l’école.”Le temps d’une photo et lavoilà déjà à courir à droite àgauche.

LE PETIT DERNIEREDDY JUNIOR ET EDDY, 3 ET 48 ANS.

Eddy Junior est le petitdernier de la fratrie. Autotal, ses parents ont eusept enfants. Confidence dupapa, Eddy: “C’est le dernierà aller à l’école. Ça va êtrevide à la maisonmaintenant.” On veut bienle croire. Avec eux, lamaman Laurence, et lapetite sœur Luna, 4 ans, quieffectue là sa deuxièmerentrée. C’est d’ailleurs ellequi s’est chargée d’expliquerà son frère les joies del’école, histoire de mieuxfaire passer la pilule. “On vabien voir comment ça va sepasser…” Pas trop mal apriori : “Papa, je veux jouerau toboggan!”

Lola a pris l’habitude, elle rentre à l’école pour la troisième fois. Et elle estravie: “Je retrouve ma copine Ava et mon amoureux Erwan.” Décidément, cejeune homme a du succès, dirait-on… “Lors de sa première rentrée elle étaitvraiment triste, se rappelle sa maman, sur la photo qu’on avait prise on voitqu’elle avait de grosses larmes.” Époque révolue puisque depuis une semaine,Lola languissait, ce jour-là avec impatience. Pas d’inquiétude pour les parentsdu coup: “L’école est vraiment très bien, petite avec peu d’enfants. C’est parfait.”

LA DÉCONTRACTÉELOLA ET LAËTITIA, 4 ET 32 ANS

LA FUSIONNELLECHAINA ETCÉLIA, 3 ET 26 ANS.

Première rentrée pour Chaina, mais c’est surtoutpour la maman que le changement va êtrebrusque: “Son frère est au CP et elle à la maternellemaintenant, donc je n’ai plus de bébés à lamaison.” Une prévision? “Elle a été avec son grandfrère au centre aéré cet été, alors elle a l’habituded’être séparée de moi. Mais elle ne lâche pas satétine, alors je prie pour que nous n’ayons pas delarmes. Elle est très fusionnelle avec moi.”

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45pages réalisées par Geoffroy Vauthier /photos de Raquel Hadida

LE TIMIDERAYANE ET FOUAD, 2,5 ET 34 ANS

Pour Fouad, c’est la première rentrée. Autant direqu’il ne sait pas trop où il met les pieds. Du coup,la timidité prend le dessus, même si son grand-père, Ali, est venu aussi pour l’occasion. Pour lepapa, pas d’inquiétude: “Je suis fier de ce moment-là. Comme il allait déjà à la crèche, il a l’habitude dene pas être avec nous tout le temps, alors ça devraitbien se passer.”

On le sait bien: parfois les parents sont plusstressés que les enfants. Confirmation du propreaveu de la maman, Audrey: “C’est le stress ultime!C’est sa première rentrée alors je n’ai pas encoreconnu ce moment. Je risque d’être plus triste quelui, c’est pour ça que je ne me suis pas maquillée,d’ailleurs. Cela risque d’être des grandes eaux.”Elliot lui, bien que timide, ne semble pas trops’inquiéter de la situation. Il a été bien préparé:“On lui a expliqué qu’il allait maintenant à l’écoledes grands. On enlève les couches et la sucette,même si celle-ci reste encore un peu…”

L’INQUIÈTEELLIOT ETAUDREY, 2,5 ET 36 ANS.

Alors Théo, triste dequitter papa etmaman? “Non, il y ames copains et monamoureuse.” Lesparents apprécieront. Ilfaut dire que Théo esten grande maternelle,les rentrées donc, ça leconnaît.En revanche, c’est lapremière de Nina, sapetite sœur, plussilencieuse et qui avraisemblablementautre chose à penserque répondre à cessatanés journalistes.On comprend bien.Pour le papa, sérénité:“On a déjà fait lapremière rentrée avecle grand, alors on estpréparé. Ce sont desétapes de la vie. Nousavons bien profitépendant les vacances,et maintenant ils sontprêts pour une nouvelleannée.”

LE FRÈRE ET LA SŒURTHÉO ET NINA, 2,5 ET 5 ANS.

La directrice de l’école nous l’avait bien dit : “Il n’estpas rare que les parents soient eux-mêmes venus àl’école Colbert.” Fait vérifié avec la maman desjumeaux Enzo et Lucas: “Je venais déjà à cetteécole enfant, alors je ne suis pas inquiète.” D’autantqu’ici, les deux frères vont trouver de quoi sedivertir : “Les vacances sont un peu longues poureux, il faut les occuper.”De toute façon, eux aussi commencent à avoirl’habitude des lieux: ils rentrent cette année engrande section et en sont plutôt contents. Peubavards, ils affichent tout de même une certainedécontraction.

“Hier, il était contentmais on dirait que cen’est plus le cas”,commente Vanessa, samaman. Heureux derentrer? “Non.”Derrière son lapin enpeluche, quelqueslarmes, pour la forme.“L’année dernière déjà,l’adaptation a été dure.Je pensais que ça iraitcette fois, maisfinalement non.” Pasd’inquiétude à avoirtoutefois : “Après, il vavers tout le monde.”Agile tentative pouressayer d’émouvoir sesparents, sans doute.“C’est un bagarreur”,confie le papa, Antony.Alors dans ce cas, onfile.

L’INQUIETNATHAN, ANTONY ETVANESSA, 3, 30 ET 27 ANS.

LESJUMEAUXENZO ET LUCAS, 4,5 ANS

À peine le temps de lui poser une question queSam s’en va jouer. Le garçon semble peu inquietquant à son sort. Pourtant, c’est sa premièrerentrée à lui aussi, tout comme ses parents. “Moi jesuis très contente car il est content, expliqueMarilyn. Il va apprendre plein de choses.”Confiante? “On se demande comment il va réagirquand on va partir, mais il se retrouve avec un de sespetits copains alors ça devrait aller.” Ça aide. “Enplus il est hypersociable et aime faire le clown.Depuis quelque temps, il voulait plus aller à lacrèche car c’est pour les “bébés”. L’école lui tardait…”

LE SOCIABLESAM, MARILYN ET BRUNO,3, 33 ET 39 ANS.

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Stage savoir-faire et découvertesMettez la main à la pâte pour découvrir 80 tech-niques écologiques de concevoir sa bière, sonpain, son miel, ses paniers, sa phyto-épuration,sa yourte… avec des pros. 60 à 100!/j de stage,dans la région et partout en France. Savoir-faireet découvertes, 0233667467, lesavoirfaire.fr

Pour les néo-ruraux

C’est moiqui l’ai fait !

Pour économiser, la meilleurepromotion… c’est le faire soi-même! Échappez aux standardsindustriels et participez à laproduction de vos objetsquotidiens, en vous réappropriantdes savoir-faire originaux.Tendance, écolo, et rigolo.

Vide-poche vintage. Nostalgique des 33tours? Ressortez un vinyle de la cave ouretrouvez-en chez Emmaüs, passez-le aufour à 100 °C, 1 min. Posez-le sur une as-siette à soupe: la corbeille est prête!Tutoriels sur ciloubidouille.frEmmaüs, 122 av. de la Méditerranée àFrontignan, 0467800638, emmaus.fron-tignan.free.frTetra-pak money. Pliez un pack de jusd’orange, et transformez-le en porte-mon-naie!Ass. Art Bio à Pézenas, 0477987759, art-bio.org ou tripandtrip.comSodas. Accro aux canettes et autres boissonsgazeuses? Investissez dans une fontaine àeau gazeuse (à partir de 80!) pour fairepétiller votre eau nature ou aromatisée aucola, orange… et économisez 200 à 300!/an.Sodastream, en hypermarchés ou sur so-dastream.frCosmétiques. Pas évidents à réaliser chezsoi… sauf quand on a tout sous la main!Ingrédients de base et kits (25!, pour 4produits différents) sur aroma-zone.comÇa cartonne. Kits et matériel pour monterses meubles en carton, à partir de 50!,atelierchezsoi.fr

Pour les pressés

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pages réalisées par Raquel Hadida /photos de céline escolano et Raquel Hadida 51

La Gazette n° 264 - Du 8 au 28 septembre 2011

Révisez votre autoVous ne savez pas où se trouve le bouchon de vi-dange? Au Garage libre, ça ne vous empêcherapas de réaliser en self-service l’entretien de votrevoiture - vidange, filtres, plaquettes de frein oupot d’échappement. En louant pont (12!/h) etservante à outils (3!/h), avec les filtres, fluideset conseils de Franck Bruyère, vous vous ensortez pour moitié prix. Côté pneus, trop technique:commandez-les sur Internet (allopneus.com,123pneus.fr), faites-les livrer au garage, et changerpour 9!/h. Imbattable!Garage Libre, du lundi au samedi, 13 rueÉ.-Branly, Z.A. des Aires à Pézenas, 0649

238210, garagelibre.frDiagnostiquez vos consosVos appareils sont-ils trop énergivores? Em-pruntez un kit de mesure pour contrôler laconso électrique de votre frigo ou de vos machinesà laver, et le débit de vos robinets. Puis analysezvos résultats avec un conseiller… et optez pourdes mousseurs-aérateurs d’eau (30! d’achatspour 150!/an d’économies).Wattmètre et débitmètre (gratuit) à réserverau Gefosat, Espace info-énergie, du mar. aujeu., Écosite de Thau, route des Salins àMèze, 0467530943, gefosat.org (aussi àMontpellier).

Récoltez vos enviesDélaissez talons aiguilles et haricots du Kenya, etchoisissez vos fruits et légumes de saison surpied. Les Vergers de Saint-Jean, pommes et prunes àl’automne, cerises en été, boutique de ferme, pa-niers d’entreprise, tlj 14h-18h, sauf dim, 1 alléePioch-Redon à St-Jean-de-Védas, 0624162600,lesvergersdesaintjean.fr. Alertes au démarragedes cueillettes.La cueillette de Caillan, réseau Chapeau de paille,fruits, fleurs et légumes, à partir d’avril. Jusqu’au25 sept. 9h-19h sauf jeu. En oct., du ven. au dim.plus vacances de Toussaint, 9h-17h 30. Route deMarseillan, à Bessan, 0467093169, cueillettede-caillan. com Covoiturage et alertes météo.Ferme de Grazilla, cueillette de légumes en étéuniquement, volailles fermières. 17h-19h sauf dim.,à la sortie de Gigean, dir. Fabrègues (près du Pa-radisio), 0628733483, fermegrazilla.blogspot.comPêchez vos truitesPas besoin de permis pour hameçonner les truitesarc-en-ciel dans les bassins. Dégustez vos prisessur place, au barbecue, en profitant d’une tonnelleet d’un espace vert.Tlj de 7h à 19h, de mars à novembre, journée 13!,(= 5 truites de supermarché), canne à pêche incluse,hors appâts. Enfants: 2,50!/truite pêchée.Pêche à la truite, Jean-Marc Descamps, sur laN 112 à Vic-la-Gardiole, 0646648396, [email protected]

Pour les bricolosConstruisez votre four solaireDans cette drôle de mallette qui concentre lesrayons solaires, impossible de brûler ses plats,pendant les 2 à 3 heures de cuisson. Cuvenoire, vitrage et miroir, isolation: en une jour-née, vissez et rivetez, pour bâtir votre proprecuiseur solaire. Et repartez avec des idées re-cettes… renouvelables.Stage de 180! +20! adh., pour un four (1 ou2 pers.). 1 jour, 10 h-18 h, selon demande.Gefosat, Nicolas Brun, 04 67 13 80 90,[email protected] à la musique verteCanne de Provence, papier à cigarette et élas-tique: ça suffit pour fabriquer un cazou… avantde vous lancer dans la flûte traversière. Avecla “musique verte” de Pierre-Franck Luye,émettez des sons au naturel.Terra Découverte à Montbazin, 0672191221,terradecouverte.comEmbellissez vos murs à la chauxVos murs ont besoin d’un coup de jeune etvous rêvez d’enduits à la chaux, de stuc, oud’isolation naturelle? Pour démarrer ces chan-tiers un peu techniques, Hélène Vidal vous ac-compagne. Cette peintre-décoratrice se déplacepour vous briefer in situ sur les matériaux, lesgestes, les outils.1 jour à domicile: 300! (= 4 m2 de mur enstuc par un pro).Stages de 3 à 5 personnes. Techniques à lachaux 2 j, 220!. Tadelakt 3 jours, 300!, créa-tion d’une vasque-lavabo. Je fais ma peinturebio, 120!.Atelier Bio création à Pézenas, 0467941124,atelierbiocreation.blogspot.comAttention: pour tous les ateliers présentés souventà la demande, pensez à réserver 2 jours à plu-sieurs semaines à l’avance. La plupart des struc-tures présentées organisent aussi des animationspour les groupes d’enfants.

Réviser sa voiture ? Faites-levous-même, à Pézenas, avec

l’aide d’un vrai mécanicien.

Pour les gourmands

POUR LES CURIEUX

MIAM Lessupermarchés n’ontqu’à bien se tenir !Réalisez vous-mêmesbouillon-cube,mozzarella, spéculos,yaourts au four,fromage à tartiner,tortilla chips,moutarde oucornichons. Dans sonlivre de recettes, laMézoise NathalieCahet, diététicienne etbloggeuse culinaire,vous confie ses toursde main… histoire“d’éviter toutes lescochonneries desproduits industriels”.Tout fait maison, éd.First, 6,90!. 500recettes locavores :lignepapilles.com.Ingrédients pro :cook-shop.frPASTAGA Alcool à 90°,sucre, caramel et anis :Mauresca Fracas Dub,le groupe de ragga d’ocséto-montpelliérain,vous explique enmusique commentpréparer “le pastis deta fabrication” dansl’album Fracament.mauresca.frDÉCO Cabas, lampes,petits meubles etmême terrasse en bois,Nathalie Boisseau vousexplique tout pas àpas. espritcabane.com.Créations au naturel,ed. Alternatives 13,50!MÉNAGE Bicarbonatede soude, vinaigreblanc et huilesessentielles : concoctezvos produits ménagers.Livret gratuit surraffa.grandmenage.info.Je fabrique mesproduits ménagers deLaëtitia Royant, ed.Terres Vivantes, 12!.maviebio.com,toutfairesoimeme.comRÉPARATIONS tropchères ? Halte àl’obsolescenceprogrammée : au lieude jeter pour racheter,échangez vos trucs etastuces pour réparer !commentreparer.comSACS Tendance sacs, 12modèles à faire soi-même, collectif, éd.Fleurus, 22,50!.ENFANTS Des jeux etjouets à fabriquer aveceux, fabriquedejulie.canalblog.com,teteamodeler.comSYSTEME D Commentinstaller toilettessèches, compost oupuits canadien, ouproduire votre biogaz ?Réponse en fichespratiques écolos suronpeutlefaire.comDE FIL EN AIGUILLECouture, broderie,patchwork, tricot,crochet, perles : denombreusesassociations proposentd’échanger sur cesactivités de patience…souvent dans lajournée, en semaine.Rens. en mairies.

À SAVOIR

Pour les mécanos

À Bessan, la cueillette de Caillanvous propose de cueillir vous-même les fruits et légumes devotre choix.

Cours de cuisine pour adultes avec Sébastien,le chef de l’Épicerie, à partir de mi-septembre.À partir de 30! les 2 h, pour un menu completavec dégustation. 9 rue Gambetta à Sète,04 67 74 35 49 lepicerie-sete. com

�…ET AUSSI

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