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Contrôle qualité VC3 Contrôle qualité VC3 des images et le triple sens caché des mots! Or Pierre Yves Lador est sur- tout, dans notre contrée, un homme du livre central pour les vingt-deux ans durant lesquelles il a dirigé avec enjouement, et une espèce de fureur bibliomaniaque, la Bibliothèque municipale de Lausanne. Il dévorait un livre par jour – de tout acabit –, favorisa, jusqu’en 2001, une très prospère lecture populaire, en y rassem- blant notamment la plus riche col- lection de bandes dessinées en Suisse. Gilbert Salem Lausanne, place Arlaud 2 Di 27 oct. (18 h) www.a-v-e.ch mande pour avoir publié plus de vingt titres: des romans, dont Lune de nielle, en 1980, ou, tout récemment, Chambranles et em- brasures, les deux édités par L’Aire. Mais aussi des poèmes, des récits, des pamphlets, des fables érotiques joyeuses. D’une érudi- tion gourmande et pluridiscipli- naire, «le PYL» a pris instinctive- ment le train de la mondialisation en marche dès les années 1990, s’enfournant dans l’univers tenta- culaire de la toile internet comme dans un labyrinthe borgésien. Il y développa davantage ses styles d’écriture variés, pas obligatoire- ment accessibles aux lecteurs de bouquins dits de gare. Elles aiment tant célébrer le mystère Morgien Jacques-Etienne Bovard. Cet automne elle revient au très éclectique Roprazien Pierre Yves Lador, né en juin 1942 à Cossonay, mais originaire de Bullet, dans le Nord vaudois. C’est un homme du livre considérable en Suisse ro- Littérature L’ancien directeur de la Bibliothèque municipale de Lausanne rejoint Gustave Roux, Alice Rivaz et Jacques Chessex au club des Grands Prix des écrivains vaudois Créé en 1950, le Grand Prix des écrivains vaudois est attribué tous les deux ans à un littérateur du Pays de Vaud pour l’ensemble de son œuvre. Parmi ses lauréats cé- lèbres: Gustave Roud, Philippe Jaccottet, Alice Rivaz, Pierre-Alain Tâche, Anne Perrier, Jacques Chessex. La dernière fois, en 2011, la distinction a été décernée au 350 000 360 000 Altitude Pieds m 300 000 250 000 200 000 150 000 100 000 50 000 30 000 10 000 106 700 110 000 91 400 76 200 61 000 46 000 30 500 15 200 9150 3050 Altitude maximale du vaisseau Frontière de l'espace Altitude maximale atteinte par un ballon piloté Concorde Avion de ligne 1 1 2 3 4 5 2 3 4 5 Décollage avec le vaisseau mère et montée jusqu'à l'altitude de 50 000 pieds. A 100 km, entrée dans l'espace, altitude à laquelle les passagers deviennent des astronautes. 110 km, altitude maximale atteinte par le vaisseau. Les ailerons se replient après épuisement du carburant. Rentrée dans l'atmosphère, ailerons toujours repliés. Les ailerons se déplient et permettent au vaisseau de planer jusqu'à l'atterrissage. Vols spatiaux L’espace ouvre ses frontières aux novices Avec le développement imminent du tourisme spatial, des passionnés d’astronomie flotteront bientôt en apesanteur, à l’instar des cosmonautes du film Gravity Les Lettres vaudoises honorent Pierre Yves Lador Rebecca Mosimann «I l faut être généreux et par- tager l’espace avec tout le monde. Il est si attractif. Je comprends que des non- astronautes veuillent aussi profiter du spectacle et de la splendeur de l’espace.» L’astrophysi- cien vaudois Claude Nicollier en est con- vaincu: l’essor du tourisme spatial est au- jourd’hui une réalité à portée de main. «Les premiers vols destinés au public se- ront opérationnels dans quelques années seulement», confirme-t-il. Jusqu’à présent, seule une poignée de milliardaires ont eu le privilège de réaliser leur rêve de gosse en flottant en apesan- teur aux côtés d’astronautes profession- nels. Entre 2001 et 2010, ces privilégiés, à l’instar du milliardaire américain Dennis Tito, de l’Américano-Iranienne Anousheh Ansari ou du Canadien Guy Laliberté (fon- dateur du Cirque du Soleil), ont déboursé entre 20 et 35 millions de dollars pour séjourner dans la Station spatiale interna- tionale (SSI), qu’ils ont rejointe à bord du vaisseau spatial russe Soyouz. Au- jourd’hui, faute de places disponibles, l’équipage des missions vers SSI est uni- quement composé de professionnels. Mais l’accès touristique aux portes de l’espace, sur lequel planchent plusieurs entreprises privées, est d’une autre na- ture. Les constructeurs travaillent sur un vol suborbital situé à un peu plus de 100 kilomètres d’altitude. Soit beaucoup moins haut que la SSI, qui se trouve entre 350 et 400 kilomètres d’altitude. Le vol suborbital permet à ses passagers de flot- ter quelques minutes seulement dans l’espace, contrairement au vol orbital où les astronautes vivent en apesanteur plu- sieurs jours, voire semaines. A l’heure actuelle, deux concurrents sont au coude à coude pour commerciali- ser le premier vol suborbital: «La société Virgin Galactic, pilotée par l’entrepre- neur milliardaire anglais Richard Bran- son, et la société américaine XCOR», ex- plique Claude Nicollier. Leur navette spa- tiale diffère légèrement. Dans le cas de Virgin Galactic, un avion porteur lâche à une certaine altitude sa navette, baptisée Spaceship 2. Cette der- nière allume alors son moteur pour re- joindre l’espace, où les passagers expéri- mentent leurs quelques minutes d’ape- santeur. La cabine accueillera six person- nes et deux pilotes. Le modèle XCOR, lui, prend la forme d’un vaisseau. Appelé Lynx, il décollera du sol comme une fusée avec à son bord un pilote et un passager. Mais observer la Terre de très haut reste malgré tout une expérience onéreuse: 250 000 dollars le voyage de deux heu- res trente chez Virgin Galactic, et 100 000 dollars pour environ 30 minutes d’extase chez XCOR. Reste à savoir quand les premiers tou- ristes de l’espace prendront vraiment place dans la fameuse navette. Alors que Richard Branson annonçait récemment un premier décollage en février 2014, Jean-Luc Wibaux, agent agréé par Virgin Galactic en France, tempère les ardeurs du grand patron. «Ça me semble un peu court. Je dirais plutôt en 2015. On est dans un domaine d’exploration.» L’obstacle majeur reste la certification de l’engin par l’Agence fédérale d’aviation américaine (FAA). «Actuellement, on effectue le deuxième test sur la propulsion du mo- teur de SpaceShip2. Il en faut au mini- mum 20 avant de le soumettre pour une homologation.» Tous les vols auront lieu depuis le Nou- veau Mexique, où la base spatiale est instal- lée. «Cette technologie n’est pas exporta- ble en Europe, à moins qu’elle ne soit pro- duite sur place et validée par les législa- tions européennes», poursuit Jean-Luc Wibaux. Plus de 620 personnes ont déjà préacheté leur billet: 87% d’hommes, 13% de femmes de 48 nationalités différentes. «Ce ne sont pas que des hommes d’affaires. Il y a aussi des pharmaciens ou des chefs d’entreprise. Ce sont d’abord des passion- nés», précise l’agent de Virgin Galactic. Contrôle médical obligatoire Partir à l’assaut de l’espace sans un entraî- nement professionnel ne présente pas de danger. «Il suffit d’être en bonne santé et de ne pas avoir de problèmes cardio-vas- culaires, estime Claude Nicollier. Un con- trôle médical est toutefois obligatoire. L’entraînement d’un astronaute profes- sionnel se passe surtout au niveau du cerveau. Les futurs passagers de Galactic Virgin auront droit à un entraînement, mais modeste.» Jean-Luc Wibaux confirme: «Les clients subiront trois jours de tests, où ils pourront expérimenter les mêmes condi- tions de vol que le jour J. Ils décideront alors s’ils souhaitent poursuivre ou non l’aventure spatiale.» Les vols suborbitaux sont la première étape du tourisme spatial, estime Claude Nicollier. «La deuxième sera les vols en orbite, qui amèneront les non-astronautes sur des stations spatiales exclusivement destinées aux touristes. Le voyage sera beaucoup plus cher et la technologie doit encore être mise au point», précise Claude Nicollier. Dormir un jour dans l’espace n’est donc plus un rêve totalement fou. Lire aussi en page 26 Né en 1942, Pierre Yves Lador a publié plus de 20 titres. F. CELLA Repéré pour vous L’architecture sous le pouce Les fondateurs de la Société d’his- toire de l’art en Suisse (SHAS), en 1880, en auraient rêvé. Leurs minu- tieuses recherches, qui donnèrent lieu aux 5 tomes du Guide artistique de la Suisse (4500 pages), tiennent désormais sous le pouce. Hier, la SHAS a inauguré à Berne son ap- plication Swiss Art To Go. En tout, 35 000 notices de bâtiments suis- ses, historiques et contempo- rains, sont répertoriées et présen- tées par plus de 300 historiens de l’art. La fonction Radar permet d’identifier le bâti- ment devant soi, la géolocalisation affi- che les objets inté- ressants dans une région donnée, Iti- néraires conseille des parcours dans un rayon de 2 km et la recherche multicritères réunit par thèmes les monuments à visiter, hôtels particuliers du XVIIIe siècle à Ge- nève ou vitraux d’églises à Zurich. Riche. François Barras Swiss Art To Go Disponible sur Apple Store, Google Play et Windows Phone (10 fr.) Critique A partir de la pièce de Shakespeare, l’exubérance latine féconde la pudeur nippone. Une réussite Shakespeare en japonais, sacrée gageure! Comment respecter la puissance évocatrice de la langue originale? Marier, dans la mise en scène, l’Extrême-Orient tradition- nel et l’Occident de la Renaissance italienne? Diriger des acteurs nip- pons élevés à la pudeur dans une bourrasque de sentiments pas- sionnels, de duels et de chassés- croisés? Omar Porras, qui achève avec ce Roméo & Juliette une trilogie centrée sur la jeunesse commen- cée avec Les fourberies de Scapin et poursuivie avec le somptueux Eveil du printemps, a relevé ces défis en restant à la fois fidèle à lui-même: fraîcheur, exubérance baroque, cocasseries, jeu sur l’identité sexuelle des acteurs, perruques. Fidèle au texte, dont la musicalité et le rythme, éton- namment, sont respectés. Fidèle enfin aux codes d’une société ja- ponaise ancestrale, par la réfé- rence aux torii du décor, par le don, de Juliette à Roméo, d’un temari en gage d’amour, cette pe- lote de fils de couleur qui souligne la pureté d’une jeune fille, ou par la fin, minimaliste jusqu’à la per- fection. Pascale Zimmermann Omar Porras réinterprète Roméo & Juliette en japonais Micari (Juliette) et Miyuki Yamamoto (Roméo) relèvent avec brio le défi lancé par le metteur en scène Omar Porras. K. MIURA Parole, Parole sans voix Décès Célèbre pour son tube Parole, Parole, qui a fait le tour du monde dans toutes les langues – dont le français avec les voix de Dalida et d’Alain Delon –, le chef Gianni Ferrio est décédé lundi, à 88 ans. Il a aussi inscrit son nom au générique de divers westerns spaghetti. F.M.H. Les Suisses à Moscou Littérature Hôte d’honneur du Salon du livre de Moscou (du 27 nov. au 1er déc.), la Suisse emmènera 18 de ses écrivains avec elle, dont les Romands Anne Cuneo, Dominique de Rivaz, Corinne Desarzens et Metin Arditi. Une présence orchestrée par le Salon du livre de Genève, et qui vise à accroître la notoriété de la scène littéraire suisse. F.M.H. En deux mots… Culture&Société Culture Société Gastro Ciné Conso Sortir Les gens U Eclairage En Suisse aussi, la recherche de vols habités dans l’espace intéresse les spécialistes. A Payerne, la jeune société Swiss Space Systems travaille actuellement à la mise au point d’un nouveau système de lancement de satellites, dont les premiers essais sont prévus en 2018. «Une fois le système certifié pour voler selon les normes internationales, nous comptons développer une version habitée de notre navette suborbitale», explique Grégoire Loretan, responsable de la communication chez Swiss Space Systems. La navette sera d’abord utilisée dans le cadre de recherches en microgravité avant d’envisager de prendre à son bord des passagers d’ici à 2020. «A plus long terme, l’objectif est de mettre en place un mode de transport intercontinental supersonique.» 250000 dollars. C’est le prix du siège dans Spaceship 2. Chez XCOR, le billet coûte 100 000 dollars. 1 milliard. C’est l’investissement global engagé dans le projet de Virgin Galactic. L’entreprise compte 250 collaborateurs. En chiffres 620 personnes ont préacheté leur billet pour s’envoler à bord de Spaceship 2, de Virgin Galactic Monthey, Crochetan Ce soir (20 h) Rens.: 024 471 62 67 www.crochetan.ch Genève, Cité Bleue Sa 9 nov.-di 1er déc./sa 7-sa 14 déc. Rens.: 022 347 40 26 Morges, Beausobre Me 27 novembre Rens.: 021 804 15 65 www.beausobre.ch Vevey, Théâtre Je 5 décembre Rens.: 021 925 94 94 www.theatredevevey.ch A l’affiche Le vol suborbital de Virgin Galactic permettra à six touristes, accompagnés de deux pilotes, de vivre quelques minutes d’apesanteur. VIRGIN GALACTIC Navettes habitées suisses Claude Nicollier, astrophysicien vaudois «Il suffit d’être en bonne santé et de ne pas avoir de problèmes cardio-vasculaires» Le modèle de XCOR, baptisé Lynx, fonctionnera comme une fusée. XCOR FLORIAN CELLA Technologie Le groupe à la pomme a présenté hier à San Francisco sa nouvelle tablette, allégée mais plus puissante que les versions précédentes «C’est la nouvelle génération d’iPad, plus fin, plus léger et plus puissant que jamais. Il mérite un nouveau nom, iPad Air», a commenté Phil Schiller, vice-président du groupe à la pomme, lors de sa présen- tation à San Francisco. L’appareil, qui prend la suite du grand iPad classique d’Apple, sera commercia- lisé à partir du 1er novembre dans une quarantaine de pays dont la Chine, la France, la Belgique, le Canada, les Etats- Unis et le Royaume-Uni. Il sera décliné en quatre couleurs – blanc, noir, gris et ar- genté – et sera lancé aux Etats-Unis pour le prix de 499 dollars. Apple a parallèlement annoncé pour «plus tard en novembre» une mise à jour de son iPad mini, avec un écran de meilleure qualité et une puce plus puis- sante, pour un prix de départ de 399 dol- lars. Il continuera à commercialiser l’iPad mini original pour 299 dollars. «Nous ne pourrions pas être plus fiers de nos deux nouveaux iPad», a déclaré le directeur général du groupe, Tim Cook. L’iPad, qui avait créé le marché des tablet- tes, en 2010, a depuis été vendu à 170 mil- lions d’exemplaires. Sa part de marché dans le monde est toutefois tombée autour de 30%, érodée par la concurrence, notamment des po- pulaires petites tablettes vendues entre autres par Amazon, qui a sorti une nou- velle version de son Kindle Fire vendredi, ou Google. La présentation des nouveaux iPad coïncidait avec celle, à Dubaï, de la toute première tablette du groupe finlandais Nokia, qui s’apprête à vendre sa division d’appareils électroniques grand public à Microsoft. Ce dernier sortait aussi mardi la nou- velle version de sa Surface, lancée l’an dernier, mais qui n’a rencontré que peu de succès à ce jour. AFP Apple dévoile son iPad Air, léger mais performant «C’est la nouvelle génération d’iPad, plus fin, plus léger et plus puissant que jamais. Il mérite un nouveau nom, iPad Air» Phil Schiller, vice-président d’Apple, lors de la présentation de la nouvelle tablette à San Francisco 24 heures | Mercredi 23 octobre 2013 24 24 heures | Mercredi 23 octobre 2013 25

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Contrôle qualitéVC3 Contrôle qualitéVC3

des images et le triple sens cachédes mots!

Or Pierre Yves Lador est sur-tout, dans notre contrée, unhomme du livre central pour lesvingt-deux ans durant lesquelles ila dirigé avec enjouement, et uneespèce de fureur bibliomaniaque,la Bibliothèque municipale deLausanne. Il dévorait un livre parjour – de tout acabit –, favorisa,jusqu’en 2001, une très prospèrelecture populaire, en y rassem-blant notamment la plus riche col-lection de bandes dessinées enSuisse. Gilbert Salem

Lausanne, place Arlaud 2Di 27 oct. (18 h)www.a-v-e.ch

mande pour avoir publié plus devingt titres: des romans, dontLune de nielle, en 1980, ou, toutrécemment, Chambranles et em-brasures, les deux édités parL’Aire. Mais aussi des poèmes, desrécits, des pamphlets, des fablesérotiques joyeuses. D’une érudi-tion gourmande et pluridiscipli-naire, «le PYL» a pris instinctive-ment le train de la mondialisationen marche dès les années 1990,s’enfournant dans l’univers tenta-culaire de la toile internet commedans un labyrinthe borgésien. Il ydéveloppa davantage ses stylesd’écriture variés, pas obligatoire-ment accessibles aux lecteurs debouquins dits de gare. Ellesaiment tant célébrer le mystère

Morgien Jacques-Etienne Bovard.Cet automne elle revient au trèséclectique Roprazien Pierre YvesLador, né en juin 1942 à Cossonay,mais originaire de Bullet, dans leNord vaudois. C’est un homme dulivre considérable en Suisse ro-

LittératureL’ancien directeur dela Bibliothèque municipalede Lausanne rejointGustave Roux, Alice Rivazet Jacques Chessexau club des Grands Prixdes écrivains vaudois

Créé en 1950, le Grand Prix desécrivains vaudois est attribué tousles deux ans à un littérateur duPays de Vaud pour l’ensemble deson œuvre. Parmi ses lauréats cé-lèbres: Gustave Roud, PhilippeJaccottet, Alice Rivaz, Pierre-AlainTâche, Anne Perrier, JacquesChessex. La dernière fois, en 2011,la distinction a été décernée au

350 000360 000

Altitude

Pieds m

300 000

250 000

200 000

150 000

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91 400

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61 000

46 000

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15 200

9150

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Altitude maximaledu vaisseau

Frontièrede l'espace

Altitude maximaleatteinte

par un ballon piloté

Concorde

Avion de ligne 1

1

2

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2

3

4

5

Décollage avec le vaisseau mère et montée jusqu'à l'altitude de 50 000 pieds.

A 100 km, entrée dans l'espace, altitude à laquelle les passagers deviennent des astronautes.

110 km, altitude maximale atteinte par le vaisseau. Les ailerons se replient après épuisement du carburant.

Rentrée dans l'atmosphère, ailerons toujours repliés.

Les ailerons se déplient et permettent au vaisseau de planer jusqu'à l'atterrissage.

Vols spatiaux

L’espaceouvresesfrontièresauxnovicesAvec le développement imminent du tourisme spatial, des passionnés d’astronomieflotteront bientôt en apesanteur, à l’instar des cosmonautes du film Gravity

LesLettresvaudoiseshonorentPierreYvesLador

Rebecca Mosimann

«Il faut être généreux et par-tager l’espace avec tout lemonde. Il est si attractif. Jecomprends que des non-astronautes veuillent aussiprofiter du spectacle et de

la splendeur de l’espace.» L’astrophysi-cien vaudois Claude Nicollier en est con-vaincu: l’essor du tourisme spatial est au-jourd’hui une réalité à portée de main.«Les premiers vols destinés au public se-ront opérationnels dans quelques annéesseulement», confirme-t-il.

Jusqu’à présent, seule une poignée demilliardaires ont eu le privilège de réaliserleur rêve de gosse en flottant en apesan-teur aux côtés d’astronautes profession-nels. Entre 2001 et 2010, ces privilégiés, àl’instar du milliardaire américain DennisTito, de l’Américano-Iranienne AnoushehAnsari ou du Canadien Guy Laliberté (fon-dateur du Cirque du Soleil), ont débourséentre 20 et 35 millions de dollars pourséjourner dans la Station spatiale interna-tionale (SSI), qu’ils ont rejointe à bord duvaisseau spatial russe Soyouz. Au-jourd’hui, faute de places disponibles,l’équipage des missions vers SSI est uni-quement composé de professionnels.

Mais l’accès touristique aux portes del’espace, sur lequel planchent plusieursentreprises privées, est d’une autre na-ture. Les constructeurs travaillent sur unvol suborbital situé à un peu plus de100 kilomètres d’altitude. Soit beaucoupmoins haut que la SSI, qui se trouve entre350 et 400 kilomètres d’altitude. Le volsuborbital permet à ses passagers de flot-ter quelques minutes seulement dansl’espace, contrairement au vol orbital oùles astronautes vivent en apesanteur plu-sieurs jours, voire semaines.

A l’heure actuelle, deux concurrentssont au coude à coude pour commerciali-ser le premier vol suborbital: «La sociétéVirgin Galactic, pilotée par l’entrepre-neur milliardaire anglais Richard Bran-son, et la société américaine XCOR», ex-plique Claude Nicollier. Leur navette spa-tiale diffère légèrement.

Dans le cas de Virgin Galactic, un avionporteur lâche à une certaine altitude sanavette, baptisée Spaceship 2. Cette der-nière allume alors son moteur pour re-

joindre l’espace, où les passagers expéri-mentent leurs quelques minutes d’ape-santeur. La cabine accueillera six person-nes et deux pilotes. Le modèle XCOR, lui,prend la forme d’un vaisseau. AppeléLynx, il décollera du sol comme une fuséeavec à son bord un pilote et un passager.Mais observer la Terre de très haut restemalgré tout une expérience onéreuse:250 000 dollars le voyage de deux heu-res trente chez Virgin Galactic, et100 000 dollars pour environ 30 minutesd’extase chez XCOR.

Reste à savoir quand les premiers tou-ristes de l’espace prendront vraimentplace dans la fameuse navette. Alors queRichard Branson annonçait récemment

un premier décollage en février 2014,Jean-Luc Wibaux, agent agréé par VirginGalactic en France, tempère les ardeursdu grand patron. «Ça me semble un peucourt. Je dirais plutôt en 2015. On est dansun domaine d’exploration.» L’obstaclemajeur reste la certification de l’engin parl’Agence fédérale d’aviation américaine(FAA). «Actuellement, on effectue ledeuxième test sur la propulsion du mo-teur de SpaceShip2. Il en faut au mini-mum 20 avant de le soumettre pour unehomologation.»

Tous les vols auront lieu depuis le Nou-veau Mexique, où la base spatiale est instal-lée. «Cette technologie n’est pas exporta-ble en Europe, à moins qu’elle ne soit pro-duite sur place et validée par les législa-tions européennes», poursuit Jean-LucWibaux. Plus de 620 personnes ont déjàpréacheté leur billet: 87% d’hommes, 13%de femmes de 48 nationalités différentes.«Cenesontpasquedeshommesd’affaires.Il y a aussi des pharmaciens ou des chefsd’entreprise. Ce sont d’abord des passion-nés», précise l’agent de Virgin Galactic.

Contrôle médical obligatoirePartir à l’assaut de l’espace sans un entraî-nement professionnel ne présente pas dedanger. «Il suffit d’être en bonne santé etde ne pas avoir de problèmes cardio-vas-culaires, estime Claude Nicollier. Un con-trôle médical est toutefois obligatoire.L’entraînement d’un astronaute profes-sionnel se passe surtout au niveau ducerveau. Les futurs passagers de GalacticVirgin auront droit à un entraînement,mais modeste.»

Jean-Luc Wibaux confirme: «Lesclients subiront trois jours de tests, où ilspourront expérimenter les mêmes condi-tions de vol que le jour J. Ils déciderontalors s’ils souhaitent poursuivre ou nonl’aventure spatiale.»

Les vols suborbitaux sont la premièreétape du tourisme spatial, estime ClaudeNicollier. «La deuxième sera les vols enorbite, qui amèneront les non-astronautessur des stations spatiales exclusivementdestinées aux touristes. Le voyage serabeaucoup plus cher et la technologie doitencore être mise au point», précise ClaudeNicollier. Dormir un jour dans l’espacen’est donc plus un rêve totalement fou.

Lire aussi en page 26

Néen1942,PierreYvesLadorapubliéplusde20titres. F.CELLA

Repéré pour vous

L’architecture sous le pouce

Les fondateurs dela Société d’his-toire de l’art enSuisse (SHAS), en1880, en auraientrêvé. Leurs minu-tieuses recherches,qui donnèrent lieuaux 5 tomes du Guide artistiquede la Suisse (4500 pages), tiennentdésormais sous le pouce. Hier, laSHAS a inauguré à Berne son ap-plication Swiss Art To Go. En tout,35 000 notices de bâtiments suis-ses, historiques et contempo-rains, sont répertoriées et présen-tées par plus de 300 historiens del’art. La fonction Radar permet

d’identifier le bâti-ment devant soi, lagéolocalisation affi-che les objets inté-ressants dans unerégion donnée, Iti-néraires conseilledes parcours dans

un rayon de 2 km et la recherchemulticritères réunit par thèmesles monuments à visiter, hôtelsparticuliers du XVIIIe siècle à Ge-nève ou vitraux d’églises à Zurich.Riche. François Barras

Swiss Art To GoDisponible sur Apple Store, GooglePlay et Windows Phone (10 fr.)

CritiqueA partir de la pièce deShakespeare, l’exubérancelatine féconde la pudeurnippone. Une réussite

Shakespeare en japonais, sacréegageure! Comment respecter lapuissance évocatrice de la langueoriginale? Marier, dans la mise enscène, l’Extrême-Orient tradition-nel et l’Occident de la Renaissanceitalienne? Diriger des acteurs nip-pons élevés à la pudeur dans unebourrasque de sentiments pas-sionnels, de duels et de chassés-croisés?

Omar Porras, qui achève avecce Roméo & Juliette une trilogie

centrée sur la jeunesse commen-cée avec Les fourberies de Scapinet poursuivie avec le somptueuxEveil du printemps, a relevé cesdéfis en restant à la fois fidèle àlui-même: fraîcheur, exubérancebaroque, cocasseries, jeu surl’identité sexuelle des acteurs,perruques. Fidèle au texte, dontla musicalité et le rythme, éton-namment, sont respectés. Fidèleenfin aux codes d’une société ja-ponaise ancestrale, par la réfé-rence aux torii du décor, par ledon, de Juliette à Roméo, d’untemari en gage d’amour, cette pe-lote de fils de couleur qui soulignela pureté d’une jeune fille, ou parla fin, minimaliste jusqu’à la per-fection. Pascale Zimmermann

Omar Porras réinterprète Roméo & Juliette en japonais

Micari (Juliette) et Miyuki Yamamoto (Roméo) relèvent avecbrio le défi lancé par le metteur en scène Omar Porras. K. MIURA

Parole, Parole sans voixDécèsCélèbrepoursontubeParole,Parole,quia fait le tourdumondedanstoutes les langues– dont lefrançaisavec lesvoixdeDalidaetd’AlainDelon –, lechef GianniFerrioestdécédé lundi,à88 ans. Ilaaussiinscritsonnomaugénériquedediverswesternsspaghetti.F.M.H.

Les Suisses à MoscouLittératureHôted’honneurduSalondulivredeMoscou(du27nov.au1erdéc.), laSuisseemmènera18desesécrivainsavecelle,dont lesRomandsAnneCuneo,DominiquedeRivaz,CorinneDesarzensetMetinArditi.Uneprésenceorchestréepar leSalondulivredeGenève,etquiviseàaccroître lanotoriétéde lascènelittérairesuisse.F.M.H.

En deux mots…

Culture&Société Culture SociétéGastro Ciné Conso

Sortir Les gens

UEclairage En Suisse aussi, larecherche de vols habités dans l’espaceintéresse les spécialistes. A Payerne,la jeune société Swiss Space Systemstravaille actuellement à la mise au pointd’un nouveau système de lancementde satellites, dont les premiers essaissont prévus en 2018. «Une fois lesystème certifié pour voler selon lesnormes internationales, nous comptonsdévelopper une version habitée de

notre navette suborbitale», expliqueGrégoire Loretan, responsable de lacommunication chez Swiss SpaceSystems. La navette sera d’abordutilisée dans le cadre de recherchesen microgravité avant d’envisager deprendre à son bord des passagers d’icià 2020. «A plus long terme, l’objectifest de mettre en place un modede transport intercontinentalsupersonique.»

250000 dollars.

C’est le prix du siège dans Spaceship 2.Chez XCOR, le billet coûte 100 000 dollars.

1 milliard. C’est l’investissement globalengagé dans le projet de Virgin

Galactic. L’entreprise compte250 collaborateurs.

En chiffres

620 personnes ont préachetéleur billet pour s’envoler

à bord de Spaceship 2, de Virgin Galactic

Monthey, CrochetanCe soir (20 h)Rens.: 024 471 62 67www.crochetan.chGenève, Cité BleueSa 9 nov.-di 1er déc./sa 7-sa 14 déc.Rens.: 022 347 40 26Morges, BeausobreMe 27 novembreRens.: 021 804 15 65www.beausobre.chVevey, ThéâtreJe 5 décembreRens.: 021 925 94 94www.theatredevevey.ch

A l’affiche

Le vol suborbital de Virgin Galactic permettra à six touristes, accompagnés de deux pilotes, de vivre quelques minutes d’apesanteur. VIRGIN GALACTIC

Navettes habitées suisses

ClaudeNicollier,astrophysicienvaudois

«Il suffitd’êtreenbonnesantéetdenepasavoirdeproblèmescardio-vasculaires»

Le modèle de XCOR, baptisé Lynx, fonctionnera comme une fusée. XCOR

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TechnologieLe groupe à la pomme a présentéhier à San Francisco sa nouvelletablette, allégée mais pluspuissante que les versionsprécédentes

«C’est la nouvelle génération d’iPad, plusfin, plus léger et plus puissant que jamais.Il mérite un nouveau nom, iPad Air», acommenté Phil Schiller, vice-présidentdu groupe à la pomme, lors de sa présen-tation à San Francisco.

L’appareil, qui prend la suite du grandiPad classique d’Apple, sera commercia-lisé à partir du 1er novembre dans unequarantaine de pays dont la Chine, laFrance, la Belgique, le Canada, les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Il sera décliné enquatre couleurs – blanc, noir, gris et ar-genté – et sera lancé aux Etats-Unis pourle prix de 499 dollars.

Apple a parallèlement annoncé pour«plus tard en novembre» une mise à jourde son iPad mini, avec un écran demeilleure qualité et une puce plus puis-sante, pour un prix de départ de 399 dol-lars. Il continuera à commercialiser l’iPadmini original pour 299 dollars.

«Nous ne pourrions pas être plus fiersde nos deux nouveaux iPad», a déclaré ledirecteur général du groupe, Tim Cook.L’iPad, qui avait créé le marché des tablet-tes, en 2010, a depuis été vendu à 170 mil-lions d’exemplaires.

Sa part de marché dans le monde esttoutefois tombée autour de 30%, érodéepar la concurrence, notamment des po-pulaires petites tablettes vendues entreautres par Amazon, qui a sorti une nou-velle version de son Kindle Fire vendredi,ou Google.

La présentation des nouveaux iPadcoïncidait avec celle, à Dubaï, de la toutepremière tablette du groupe finlandaisNokia, qui s’apprête à vendre sa divisiond’appareils électroniques grand public àMicrosoft.

Ce dernier sortait aussi mardi la nou-velle version de sa Surface, lancée l’andernier, mais qui n’a rencontré que peude succès à ce jour. AFP

AppledévoilesoniPadAir,légermaisperformant

«C’est lanouvellegénérationd’iPad,plusfin,plus légeretpluspuissantquejamais. Ilmériteunnouveaunom, iPadAir»Phil Schiller, vice-président d’Apple,lors de la présentation de la nouvelletablette à San Francisco

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