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ART 048 PORCELAINE REVISITÉE?! PAS EXACTEMENT! L’ILLUSTRATEUR ET STREET ARTIST MARK GMEHLING S’EST SPECIALISÉ DANS LA «SCULP- TURE NUMÉRIQUE»: LA CONCEPTION ET L’ANIMATION 3D DE PERSON- NAGES GLOSSY, TORDUS ET COLORÉS. PEUT IMPORTE LES SUPPORTS -– LA TOILE, L’ECRAN, LA RUE OU L’ART TOY – SES CRÉATURES FORCENT LE RESPECT. ELLES DONNENT ENVIE DE LUI PORTER UN TOAST EN FORME D’INTERVIEW. IL ACCEPTE. CHEERS ! MARK GMEHLING Text_ Claire Grange Layout_ Kevin Roth

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ART 048

PORCELAINE REVISITÉE?! PAS EXACTEMENT! L’ILLUSTRATEUR ET STREET ARTIST MARK GMEHLING S’EST SPECIALISÉ DANS LA «SCULP-TURE NUMÉRIQUE»: LA CONCEPTION ET L’ANIMATION 3D DE PERSON-NAGES GLOSSY, TORDUS ET COLORÉS. PEUT IMPORTE LES SUPPORTS -– LA TOILE, L’ECRAN, LA RUE OU L’ART TOY – SES CRÉATURES FORCENT LE RESPECT. ELLES DONNENT ENVIE DE LUI PORTER UN TOAST EN FORME D’INTERVIEW. IL ACCEPTE. CHEERS!

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Figure de proue du street art allemand et illustrateur de génie (dernière page du folio à l’appui !), Mark Gmehling est un de ces artistes indépendants que s’arrachent les publicitaires. Il travaille depuis 10 ans dans l’animation chez Cinéma 4D, et comme si cela ne suffisait pas, il enseigne le graphique-design à l’Académie des médias de Dortmund et rédige des tutoriels pour le 3dat-tack magazine. Bref, Mark Gmehling a le profil du work-addict ou de l’asocial présumé. Non? «Merci pour les fleurs. Je suis simplement une personne heureuse de pouvoir vivre de ce que j’aime». Un concentré de simplicité et d’humilité, on vous dit.

SUCCESS STORY, DU GRAFFITI À LA «PEINTURE DIGITALE»Issu du graffiti de la fin des 80’s qui lui a appris « les bases de l’équilibre, de la dynamique et de la composition » explique-t-il, Gmehling passe par l’étape « craie et peinture à huile» pour se faire quelques sous pendant ses études aux Beaux-Arts. Puis il choisit l’option design graphique, d’abord simplement pour «être sûr d’avoir de quoi vivre ». Première rencontre avec l’illustration numérique et les applications 3D, et premier coup de foudre. «Immédiatement j’ai été fasciné par les possibilités, la peinture en couches, le Pomme-Z et la 3D. La «peinture numérique » est devenue l’arme de mon choix tout simplement parce que c’est le moyen le plus efficace pour expri-mer ma vision de l’esthétique.» Sans pour autant abandonner le street art, Gmehling se spécialise dans la conception et l’animation 3D pour aboutir à une impressionnante collection de personnages, tant et si bien qu’on en vient à se demander s’il serait pas un peu geek sur les bords. Alors, geek ou pas geek?« Question difficile ... Disons qu’il était nécessaire de devenir une sorte de geek pour faire de l’ordinateur un outil que je maîtrise, particulièrement pour les applications 3D. Il y a beaucoup de connaissances de «nerd» à ingurgiter et j’ai passé beaucoup d’années à apprendre comment produire exactement ce qui est dans ma tête. Lors de l’enseignement, je vois beau-coup d’étudiants qui sont guidés par des filtres et des effets, et l’idée principale est souvent perdue. » Geek malgré lui, Mark Gmehling prône un mode opératoire qui passe par le bon vieux papier-crayon. « Crayon et papier vierge seront toujours le début de chaque vision créative. Je me force toujours à ne pas démarrer avec l’ordinateur avant que le concept soit complètement prêt à l’exécution. » Voilà qui devrait faire pâlir bon nombre de graphistes de la nouvelle génération!

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CRÉATIONS RÉELLES OU VIRTUELLES?C’est LA question que se posent la plupart des gens à la vue de ses sculptures numériques. Est-ce le but recherché? « On me demande souvent si j’expose des photos de sculptures en céramique ! Ma réponse est toujours la même. J’aurais bien souhaité, mais je ne peux pas me permettre la production de toutes mes sculptures pour le moment. C’est pourquoi je les «visualise», en es-pérant que les gens achètent mes impressions afin que je puisse produire davantage de sculptures «réelles».»

Ancré dans le concret, il a d’ailleurs un peu de la peine avec l’abstrait. « Je déteste ce paquet d’obscénités ap-pelé art abstrait, qui ressemble à un résultat d’art-thé-rapie». Il préfère s’inspirer du quotidien le plus banal, toujours avec ce regard oblique qui sent bon le mec drôle. « En général, c’est la trivialité et l’absurdité de la vie humaine que je trouve intéressante. » Absurdité et trivialité, il les retrouve aussi dans le monde de l’art et des vernissages, d’où il tire sa série de personnages hauts en couleurs, chacun sa coupette à la main. « Les différentes attitudes et les motivations des personnes présentes à mes expos sont très intéres-santes et drôles pour moi. Parfois, les galeries d’art ont une ambiance «pseudo-élite » un peu étrange.» Voi-là qui est dit ! Merci Mark Gmehling.