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N° 3006 DU 19 JANVIER 2013 LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE 24 décembre Une Marine 100 % opérationnelle PAGE 22 Planète Mer Les énergies renouvelables PAGE 32 Anticiper Le compte individuel de retraite PAGE 36 UN SYSTÈME D’HOMMES :HIKLNJ=[UWYUV:?n@a@a@g@k" M 01396 - 3006 - F: 2,40 E FUSILIERS MARINS ET COMMANDOS

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ÉDITORIAL

LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE

L’ actualité qui occupe actuellement leschaînes d’information en continu, les radios et les journaux témoigne d’uneactivité opérationnelle intense.

La Marine répond naturellement et sans délai aux différentes sollicitations du chefd’état-major des armées. Pour autant, nosunités continuent sans relâche de se prépareravec ingéniosité, flexibilité, détermination etune grande faculté d’adaptation aux missionsqui pourraient leur être confiées.Dans ce numéro, précisément, je vous propose de découvrir le « système d’hommes » quiconstitue la force des fusiliers marins et commandos (Forfusco), l’une des quatre forcesde la Marine. Elle s’imbrique couramment dans

les autres composantes (bâtiments de surface, sous-marins et aéronautique navale)pour être en mesure d’opérer au-dessus de la mer, en haute mer, sous la mer et surterre, le cas échéant à partir du large. Elle fait donc partie intégrante, de façonmodulaire autant que de besoin, du « système de combat » de la Marine.Ce « système d’hommes » est en mesure de conduire des missions défensives et offensives. Pour ces dernières, une partie d’entre eux est intégrée au commande-ment des opérations spéciales (Cos).Ce dossier présente donc cet écosystème unique et cette alchimie subtile qui, depuis deux cents ans, ont permis à la Marine de développer et de disposer de touteune palette de savoir-faire à la fois spécifiques au milieu maritime, mais également performants en toutes circonstances. En se réinventant régulièrement, le prestige de la Forfusco s’est ainsi construit, au cœur de l’action militaire de notre pays, pratiquement sur tous les théâtres d’opérations.

Capitaine de vaisseau Philippe EbangaDirecteur de la publication

SOMMAIRE

FORCES DES FUSILIERS MARINS ET COMMANDOSUN SYSTÈME D’HOMMES

PASSION MARINE 14

VIE DES UNITÉS 22

22 Une Marine 100% « opérationnoël » 26 Balard : silence, ça pousse !28 Formation : cas d’écoles 30 SNLE : formation odontologique

du médecin embarqué

REGARDS CROISÉS 31

31 Dupleix : M(a)ousse costaud !

PLANÈTE MER 32

32 Richesses des océans : les énergies renouvelables

CHRONIQUE DU PERSONNEL 34

34 Carte de circulation SNCF : marché reconduit et nouveautés – Opération Colis de Noël

35 En direct avec votre correspondant du personnel

36 CIR : le compte individuel de retraite 37 Retour sur la Journée des mille marins au

Salon Nautic

ESPACE LOISIRS 38

38 Gros ouvrage39 Micmac à Djibouti

AGENDA 41

AZIMUT 4

ACTUALITÉS 6

6 Vœux aux armées7 Les marins engagés en Afghanistan reçus à

l’Élysée – Ceclant : la préfecture maritime del’Atlantique

8 Un premier hélicoptère Caïman au nouveaustandard livré à la Marine – Polynésie française : le cyclone Evan frappe les Samoa

9 Fremm Aquitaine : qualification opérationnelleréussie – Cherbourg : l’hélicoptère Dauphin SPremplacé par un hélicoptère EC-225

10 L’École des fusiliers marins débarque à Saint-Malo – Antilles : entraînement Talante

11 Fin de la permanence opérationnelle pour laMarine nationale et la flottille 11F – Périoded’entretien pour le Charles de Gaulle

12 Atalante : le Surcouf et l’USS Halyburtoninterceptent douze présumés pirates au largedes côtes somaliennes – UK Exercice : Frenchofficers embedded

13 La Marine nationale assure l’alerte NRF en2013 – Marines étrangères : Chine

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Zones économiques exclusives françaises

Département, collectivité ou territoire d’outre-mer

Bases permanentes à l’étranger et outre-mer

CLIPPERTON

POLYNÉSIE FRANÇAISE

ANTILLE-GUYANE

St-Pierre-et-Miquelon

ST-PIERRE-ET-MIQUELON

Clipperton

Polynésie française

St-Barthélemy

St-Martin

Guadeloupe

Martinique

Guyane française

Libre

Dakar

Amers et Azimut

Point d’appui

2 500 marins en mer

23 bâtiments et

Situation des bâtiments déployés

au 11 janvier 2013

Au large de Brest

RH Malabar Patrouille

BCR Somme Préparation opérationnelle

Aviso CDT Blaison Préparation opérationnelle

Au large de la Polynésie

PSP Arago Patrouille

Aviso CDT Bouan D

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RÉUNION-MAYOTTE-ÎLES ÉPARSES

TERRES AUSTRALES ET ANTARCTIQUES FRANÇAISES

WALLIS-ET-FUTUNA

NOUVELLE-CALÉDONIE

La Réunion

Wallis-et-Futuna

Nouvelle-Calédonie

Mayotte

Djibouti

Abu Dhabi

Libreville

EN MISSION PERMANENTE :

Sous-marin lanceur d’engins (SNLE)

Atlantique II

Commandos +

Équipes de protection embarquées (EPE)

Océan Indien

FLF Surcouf Opération Atalante

FDA Chevalier Paul Déploiement

Méditerranée orientale

FAA Jean Bart Déploiement

Au large de Toulon

BPC Tonnerre Préparation opérationnelle

TCD Siroco Préparation opérationnelle

FASM Montcalm Préparation opérationnelle

FLF Courbet Préparation opérationnelle

Aviso CDT Birot Patrouille

PSO L'Adroit Préparation opérationnelle

CMT Orion Déploiement guerre des mines

BBPD Pluton Préparation opérationnelle

CDT Bouan Déploiement

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APERÇUdans la quinzaine

VŒUX AUX ARMÉES

« C’est la gratitudede la Nation à sesarmées que je voulaisici exprimer. »« Merci pour votreengagement, votrepassion, votrecourage et votrepatriotisme. »

Le 9 janvier 2013, en visite au 12e régiment de cuirassiers d’Olivet (Loiret), le président de la République François Hollande aprésenté ses vœux aux Armées et aux Anciens combattants. Le chef d’état-major de la Marine qui avait adressé ses vœux à laMarine le 31 décembre 2012 (vidéo sur Intramar / blog du CEMM) s’est, quant à lui, adressé de vive voix aux marins présents àParis le lendemain, à l’Hôtel de la Marine.

« Après une année 2011particulière, pour ne pas direextraordinaire, en termesd’activité opérationnelle, cetteannée a vu encore de beauxsuccès, certes moins médiatiquesmais bien réels. »« Alors, je ne sais pas si cetteannée sera bonne, mais je nous lesouhaite ! Je sais qu’elle sera pleinede nouveautés et surtout qu’ellerequerra notre énergie. C’esttoujours stimulant ! Ce sera uneannée de gros temps, où il faudralutter contre les courantscontraires et maîtriser la dérive.Mais n’oublions pas que lanavigation par gros temps est laspécialité du marin. »« Pendant cette année, il nousfaudra surtout continuer à semobiliser pour fournir aux forcesles moyens de vaincre. Noussommes au service des forcesopérationnelles ! C’est et cela doitrester notre but, notre raisond’être et notre fierté. »

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LES MARINS ENGAGÉS EN AFGHANISTAN REÇUS À L’ÉLYSÉE 1 Le chef de l’État a reçu, le 21 décembre 2012 à l’Élysée, unereprésentation des militaires deretour d’Afghanistan. Cette rencon-tre clôturait une semaine d’hom-mage du Gouvernement aux soldats déployés en Afghanistandepuis 2001, et dont le retrait s’estachevé à la fin de l’année 2012. Parmiles militaires présents, cinq hommesde la force des fusiliers marins et des commandos(Forfusco) de la Marine. Trois sont affectés au com-mando Trepel, un au commando Hubert et un augroupement des fusiliers marins de Toulon. S’agissant de la Forfusco, le capitaine de vaisseauOlivier Coupry, commandant de la force,témoigne : « First in en 2001 au sein des unités duCOS, les commandos ont fait honneur à la Marine enportant des coups très durs à l’insurrection dans leszones sous responsabilité française. C’est une page glo-rieuse de leur histoire qui va se tourner, et que quatrede nos camarades ont payé au prix de leur vie : le maî-tre principal Loïc le Page, le maître principal FrédéricParé, le maître Jonathan le Fort et le maître BenjaminBourdet. Que leur mémoire soit à jamais honorée. » En Afghanistan, la Marine a contribué à notre action

militaire au sein des forces spéciales, mais égalementpar la présence à plusieurs reprises pendant de longsmois du groupe aéronaval et du groupe aérienembarqué, en appui des forces de la coalition. Legroupe du Charles de Gaulle a ainsi effectué cinqopérations militaires majeures dans le conflit afghanqui l’ont conduit au large du Pakistan en 2001-2002,2004, 2006, 2007 et 2010 pour des périodes de quatre à sept mois pendant lesquelles les avions dugroupe aérien embarqué ont participé aux opérationsde la FIAS (Force internationale d’assistance à lasécurité) en Afghanistan. Le 21 décembre 2012, à l’Élysée, le président de laRépublique a une nouvelle fois mis à l’honneur l’en-gagement de la force des fusiliers marins et des com-mandos. ®

RÉVEILLON DE NOËL : LA MINISTRE MARIE-ARLETTE CARLOTTI À LA RENCONTRE DES MARINS-POMPIERS DE MARSEILLE

Mme Marie-Arlette Carlotti, ministredéléguée en charge des Personneshandicapées et de la Lutte contrel’exclusion, a rendu visite aux acteurs des services d’urgence et de secours de Marseille mobilisés lors du réveillonde Noël. Ce déplacement au cœur dudispositif opérationnel des secours étaitl’occasion de rendre hommage à tousces hommes et femmes qui assurent enpermanence leur mission de secours etde protection des personnes, des bienset de l’environnement. Le vice-amiralJean-Michel L’Hénaff, commandant le bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM), a accueilli Mme Carlotti au centre opérationnel desservices de secours de la ville deMarseille, avant de rejoindre le centred’incendie et de secours de Saint-Pierre.Lors de ces visites, la ministre et Mme Marie Lajus, préfet délégué pour l’égalité des chances, se sontentretenues avec les marins-pompiers.

E N B R E F

INFOactus

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INFOactus

DIX-SEPT TONNES DE COQUILLES SAISIES

Le 7 janvier 2013, vers 15h30, le Centre national de surveillancedes pêches (CNSP) d’Etel, dansle Morbihan, suspecte une action de pêche illégale. Le navire soupçonnéest le chalutier britannique Van Dijck, à 12 nautiques (environ 22 km) au nord de Port-en-Bessin (Calvados). Le patrouilleur de service public de la Marine nationale Flamant, alors enopération de surveillance maritime dansla zone, effectue un contrôle à bord duchalutier. Dix-sept tonnes de coquillespêchées dans les eaux territoriales sont découvertes. Le navire est déroutévers Ouistreham, où il est arrivé le lendemain matin. Le procureur de la République de Caen a été saisi et les coquilles ont toutes été remises à l’eau.

JOURNÉE DU MARIN

La Marine accompagne vos initiativespour la Journée du marin. Vous pouveztélécharger le logo de la manifestationdans le bandeau défilant sur la paged’accueil d’Intramar. La première éditionde la Journée du marin aura lieu le 22 mai prochain. La date a étéchoisie en référence à l’épopée de La Pérouse, en mer du Japon, en1787. La Pérouse était à la fois unexplorateur, un chef reconnu au combatet un marin illustre qui a donné sa vie pour son pays. Il incarne donc les plus belles vertus d’un militaire etd’un marin. La date sera calée tous les ans un mercredi après-midi, afin de faciliter la participation des famillesà cet événement qui est appelé à entrer dans la tradition marine.

E N B R E F

POLYNÉSIE FRANÇAISE LE CYCLONE EVAN FRAPPE LES SAMOA1 Le cyclone Evan a ravagé les Samoaoccidentales, le 14 décembre 2012, occa-sionnant de nombreux dégâts. Agissantdans le cadre de la coopération internatio-nale, les forces armées en Polynésie française(FAPF) se sont mobilisées pour apporterleur concours aux autorités locales. Le 15 décembre, le MRCC néo-zélandais deWellington (Maritime Rescue Coordina-tion Center) a demandé au MRCC dePapeete la mise à disposition de moyensmilitaires afin de participer aux opéra-tions de secours en mer, plusieurs bateaux de pêcheétant portés disparus. Un avion de surveillancemaritime Gardian, de la flottille 25F, a décollé à13h30 de l’aéroport de Tahiti-Faa’a pour Pago Pago,sur l’île de Tutuila, aux Samoa américaines. Peuaprès son arrivée sur place, l’appareil a redécolléafin de réaliser jusqu’à 22h des opérations derecherches en mer, se tenant prêt à larguer unechaine SAR (Search and Rescue). Les chaînes SARsont un ensemble d’éléments largués aux personnesen détresse en mer (canot gonflable, balise, radio etmatériel de survie). Deux autres missions d’unedurée de quatre heures ont également été réaliséesle 16 décembre.

Les Gardian de la Marine nationale sont préparés etéquipés spécifiquement pour ce type de mission.Sur le théâtre Pacifique, les FAPF et les forces arméesen Nouvelle-Calédonie (FANC) agissent en com-plémentarité. Ils ont pour principales missions d’af-firmer la souveraineté de la France, d’animer la coo-pération régionale et d’entretenir des relationsprivilégiées avec l’ensemble des pays riverains de lazone Pacifique. Les FANC constituent le point d’ap-pui central du « théâtre Pacifique », avec un dispo-sitif interarmées centré sur un groupement tactiqueinterarmes et les moyens de projection associés. LesFAPF, quant à elles, constituent un dispositif inter-armées à dominante maritime. ®

UN PREMIER HÉLICOPTÈRE CAÏMANAU NOUVEAU STANDARD LIVRÉ À LA MARINE 1 La Marine a réceptionné son huitième NH 90 Caïman, le 21 décembre 2012. Il s’agit du premier hélicoptère livré à un nou-veau standard intermédiaire vers leStep B, qui introduit un systèmed’autoprotection (leurres IR et EM),ouvre la voie à la future capacité detir torpille MU90, attendue dansl’année 2013, et améliore les systèmesde la version précédente. Les septpremiers Caïman livrés au standard Step A seront progressivement remis à niveau entre 2014 et 2017.Après une courte période d’évalua-tion conduite par le détachementNH 90 du CEPA/10S, cet appareil renforcera la flottedes Caïman Marine mis en œuvre sur les base del’aéronautique d’Hyères et de Lanvéoc Poulmic, et àpartir des frégates multimission (FREMM) et frégatede défense aérienne (FDA) pour des missions decombat aéromaritime, de secours maritime et decontre-terrorisme maritime.Les Caïman Marine sont des hélicoptères embarquésmultilutte dédiés prioritairement à des missionsde lutte au-dessus de la surface (ASF) et de lutteanti-sous-marine (ASM) . Ils contribuent égale-

ment aux missions de soutien et de logistique navale,de recherche et de sauvetage (Search and Rescue -SAR), d’évacuations sanitaires par voie aérienne(Evasan) et de manœuvres de commandos marine.Destiné à remplacer dans un premier temps le SuperFrelon dans ses missions de sauvetage et de contre-terrorisme maritime, puis l’essentiel des Lynx dansses missions de lutte anti-navire et anti-sous-marineembarquées (vocation première), le programmeNH90 prévoit la livraison par la société NHIndus-trie de vingt-sept Caïman Marine d’ici 2021. ®

LE CAÏMAN MARINE EST UN HÉLICOPTÈRE EMBARQUÉ MULTIMISSION.

PLUSIEURS BATEAUX DE PÊCHE AYANT DISPARU, UN AVION DESURVEILLANCE MARITIME GARDIAN DE LA FLOTTILLE 25F A PARTICIPÉAUX OPÉRATIONS DE RECHERCHES EN MER.

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CLÉOPÂTRA 2012

Du 9 au 13 décembre 2012, trois ansaprès sa dernière édition, l’entraînementaéromaritime bilatéral Cléopâtra s’estdéroulé au large d’Alexandrie avec lesfrégates française Dupleix et égyptienneToushka. Pendant la durée de l’exercice,le Dupleix s’est entraîné avec des avionsF16 de l’armée de l’Air égyptienne et des patrouilleurs lance-missiles. Il a aussi participé à des phases de lutte anti-sous-marine contre le sous-marin Roméo 858. Principale activité de coopérationopérationnelle entre la Marine nationaleet les Forces navales égyptiennes (FNE),cet entraînement franco-égyptien vise à améliorer la coopération navaleentre les deux pays.

LES MARINS FRANÇAISDISTINGUÉS À L’OTAN

Deux officiers mariniers français ont été distingués au sein ducommandement maritime de l’Otan en décembre 2012. Le second maîtreJulien Rivière a reçu la distinction de « Staff Member of the Year 2012 » à Northwood (Royaume-Uni), tandis que le premier maître Patrick Thomasétait nommé « meilleur officier marinierpour le deuxième semestre de l’année 2012 » à Naples. Cesdistinctions honorifiques soulignentl’excellence du travail effectué par lesmarins français depuis la réintégrationde la France dans la structure de commandement de ces états-majorsen 2009. L’état-major de Naples fermera sesportes le 28 mars 2013 pour laissersa place au commandement maritimeunique de l’Otan de Northwood,activé le 1er décembre dernier.

ADDENDA

La carte des bases et des flottilles de l’aéronautique navale (cf. Cols Bleusn° 3004 du 15 décembre 2012, pages 14 et 15) a été appréciée maiscomportait quelques imprécisions.Retrouvez une version mise à jour surle site Internet de la Marine.

E N B R E FFREMM AQUITAINE QUALIFICATIONOPÉRATIONNELLE RÉUSSIE

CHERBOURG L’HÉLICOPTÈRE DAUPHIN SPREMPLACÉ PAR UN HÉLICOPTÈRE EC-2251 En application du schéma directeur de l’actionde l’État en mer, la Marine nationale a décidé deremplacer l’hélicoptère Dauphin de service public,basé à Cherbourg (flottille 35F), par un hélicoptèreEC-225 de la flottille 32F. Ce transfert a été rendu possible grâce à la récente mise en service d’héli-coptères Caïman dans la Marine, et leur arrivée surla BAN Lanvéoc-Poulmic. Ce changement est effec-tif depuis le 1er janvier 2013. L’apport à Cherbourg,dans une zone Manche-mer du Nord à fort trafic,d’un EC-225 – hélicoptère doté d’une capacité d’em-port et d’une autonomie accrues qui l’autoriserontà intervenir dans l’ensemble de la zone du Pas-de-Calais à l’ouest de la Manche –, apporte une vraieplus-value opérationnelle.Chaque année, plus de 50 000 navires empruntent le dispositif de séparation du trafic des Casquets, au nord-ouest de Cherbourg, et 80 000 bâtiments

franchissent le détroit du Pas-de-Calais.L’arrivée d’un hélicoptère lourd EC-225 de la Marinenationale à Cherbourg vient compléter le disposi-tif en place sur la façade Manche-mer du Nord :trois hélicoptères des Douanes, trois hélicoptèresde la Sécurité civile et deux hélicoptères de la Marinenationale (EC-225 à Cherbourg et Dauphin servicepublic basé au Touquet). ®

1 Au terme de trois semaines de stage de mise encondition opérationnelle (MECO), la frégate euro-péenne multimission Aquitaine a rejoint Brest, le 13 décembre 2012, et a achevé avec succès laqualification opérationnelle de son équipage (capa-cité des marins à conduire des opérations mili-taires à la mer).Afin de saluer cette première étape opérationnelle(dissociée d’une période d’essais à la mer) et de solen-niser l’arrivée de l’Aquitaine dans son nouveau portde base brestois, des bateaux-pompes et une garded’honneur, arborant l’ensemble des fanions des bâtiments de combat brestois non déployés, attendaient l’Aquitaine et ses marins sur le quai. En visite à Brest le 17 décembre, le vice-amiral d’es-cadre Stéphane Verwaerde, major général de laMarine, s’est rendu à bord de la FREMM

Aquitaine, où il a félicité l’équipage et lui a remis letémoignage de satisfaction du chef d’état-major dela Marine « pour son excellence, sa grande capacitéd’adaptation ainsi que sa pugnacité qui ont permisde relever le défi des essais à la mer et de la périoded’entraînement ». Peu de temps après la réception de l’Aquitaine parla Marine nationale, ce stage MECO officialise latoute première activité d’entraînement et de préparation au combat d’un équipage de FREMM.« Ce stage MECO est la première étape vers l’ap-propriation et la parfaite maîtrise de ce nouveaubâtiment », a ajouté le VAE Verwaerde.La frégate Aquitaine effectuera un déploiement de« vérification des capacités militaires » (VCM) aupremier semestre 2013. C’est le jalon-clé vers l’admission au service actif. ®

LE MAJOR GÉNÉRAL DELA MARINE À BORD DE LA FREMM AQUITAINE.

DEPUIS LE 1ER JANVIER 2013, UN HÉLICOPTÈRE EC-225DE LA FLOTTILLE 32F EST BASÉ À CHERBOURG.

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INFOactus

PÉLAGOS A DIX ANS

Le VAE Yann Tainguy, préfet maritime dela Méditerranée, a présidé la cérémoniede commémoration des dix ans de l’accord international Pelagos, le 19 décembre 2012. Cet accord,signé entre la France, Monaco et l’Italie,a créé un sanctuaire pour lesmammifères marins dans les eauxterritoriales et les eaux sous juridictiondes trois pays sur une surface de87 500 km². La préfecture maritime de la Méditerranée participe au travaildes organes de direction de l’accord. Le préfet maritime, représentant de l’État en mer, a été désigné par le ministre de l’Écologie pour signer avecles communes volontaires une charte departenariat. Les communes signatairess’engagent à participer à l’action du sanctuaire par la sensibilisation de leurs habitants et la réduction de leur incidence sur le milieu marin. De nombreux maires et représentants des vingt-cinq communes signatairesétaient présents, avec lesquels le préfet maritime a symboliquementrenouvelé l’adhésion au sanctuaire.

PRÉPARATIONOPÉRATIONNELLE ANTARÈS POUR LE DIXMUDE

Dans le cadre de la préparationopérationnelle interarmées de la Marine nationale et de l’armée de Terre, Antarès a mobilisé plusieurscentaines de militaires au large descôtes varoises et dans les terres, du 7 au 13 décembre 2012. Le bâtiment de projection et decommandement Dixmude a embarqué,projeté, puis débarqué les différentescomposantes. Dans le même temps, un détachement du groupementaéromobilité de la section technique de l’armée de Terre (GAMSTAT) intégrait l’exercice avec, en particulier,des vols de nuit pour les Tigreet Caïman. Pendant la semaine, les troupes se sont entraînées à des opérations amphibies, avant de progresser tactiquement pendantplusieurs jours et de réaliser des entraînements au tir. La principalenouveauté de cet entraînement était le débarquement depuis un BPCdes obusiers de nouvelle générationCaésar (canons équipés d’un systèmed’artillerie).

E N B R E F

ANTILLES ENTRAÎNEMENT TALANTE1 Le Batral Dumont d’Urville et le détachementTerre Antilles – 33e RIMa ont effectué un entraînement amphibie baptisé Talante, du nom dela forêt domaniale située au sud des Trois-Ilets, le 17 décembre 2012.Les 150 militaires des Forces armées aux Antillesmobilisés pour cet exercice avaient pour mission des’emparer d’une zone dans laquelle se trouvaient desressortissants, et de la sécuriser. Une fois récupérés,ces derniers devaient être escortés pour être évacués.Cette manœuvre s’est déroulée sur la commune desTrois-Ilets, en Martinique. Après une traversé de labaie de Fort-de-France à bord du Dumont d’Ur-ville, la compagnie du DTA-33e RIMa a été débarquéesur la plage de l’anse à l’Aneen en deux rotations deLCVP (Landing Craft Vehicle and Personnel) avantd’entamer une infiltration à pied vers le fort d’Alet.Au terme de ce raid d’une dizaine de kilomètres, etmalgré une attaque simulée de miliciens qui a néces-sité une évacuation sanitaire héliportée (interven-tion de l’hélicoptère de la frégate Germinal), la com-pagnie est parvenue à atteindre le fort où lesressortissants étaient réunis. La nuit tombée, militaires et ressortissants se sont rendus jusqu’à une

plage de l’anse à l’Ane et ont été évacués vers leDumont d’Urville en LCVP. Cette prépa rati on opéra -tio nnell e est organisée tous les quatre mois au profitdes trois compagnies tournantes du DTA-33e RIMa. Les Forces armées aux Antilles (FAA) garantissentla protection du territoire national et animent lacoopération régionale depuis les départements dela Martinique et de la Guadeloupe. Elles consti-tuent un dispositif interarmées à dominante aéro-maritime de premier plan sur le théâtre Antilles-Guyane, en coordination avec les Forces armées enGuyane (FAG). ®

L’ÉCOLE DES FUSILIERS MARINSDÉBARQUE À SAINT-MALO

1 Pour la première fois de son histoire, l’Écoledes fusiliers marins de Lorient a organisé, le 14 décembre 2012, sa cérémonie de tradition àSaint-Malo. La ville de Jean Morel (ancien du N° 4 commando) a accueilli fièrement le baptêmede la promotion QMF Quartier-maître Guitton,la remise de fourragères ainsi que la remise desbérets verts au stage commando 138. « Nous sommesfiers d’accueillir cette manifestation ici, souligne René Couanau, maire de Saint-Malo. Fiers de rece-voir l’École des fusiliers marins, la Marine nationaleet, par ce biais, les armées françaises. » Présidée parle contre-amiral du Ché, adjoint territorial du com-mandant de l’arrondissement maritime de l’At-lantique, et par le CF Sébastien Houël, commandantl’école, en présence du maire et du sous-préfet, cette

cérémonie a tenu toutes ses promesses. Les jeunesquartiers-maîtres de la flotte ont été présentés àleur drapeau, celui du 1er régiment de fusiliersmarins (RFM), avant que leurs cours soient bapti-sés et que les fourragères vertes et rouges, repré-sentant traditionnellement l’école des fusiliers, leursoient agrafées par leurs anciens (amis, familles etautorités). À l’issue d’une remise de décorations(Croix de la Valeur militaire, Médaille militaire etOrdre national du Mérite), vingt jeunes marins sesont vu remettre leur béret vert, signe de leur entréedans le cercle fermé des commandos marine. Aprèsune sélection ardue et plusieurs semaines de for-mation, ces nouveaux commandos marine vontrapidement intégrer leur unité pour servir au seindes forces spéciales françaises. ®

LA CÉRÉMONIE A ÉTÉ CLÔTURÉE PAR UN DÉFILÉ DE TOUTES LESTROUPES EN ARMES, SOIT PRÈS DE 300 PERSONNES, DEVANT LESREMPARTS DE LA CITÉ CORSAIRE.

LA COMPAGNIE DU DTA-33E RIMA A ÉTÉ DÉBARQUÉE EN DEUXROTATIONS DE LANDING CRAFT VEHICLE AND PERSONNEL.

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DROME OPÉRATIONNELLENOUVELLE GÉNÉRATION

La Marine a réceptionné les cinqdernières embarcations de dromeopérationnelle de nouvelle génération(EDO NG) le 14 décembre 2012, et dispose désormais de la totalité des 35 unités commandées à ZodiacInternational au 1er décembre 2009. Affectées sur différents bâtiments de surface (frégates et pétroliers-ravitailleurs) et à l’École navale, les EDO NG sont destinées à des missions d’action de l’État en mer, de servitude, de surveillance de plan d’eau, d’autodéfense et desauvetage. Déjà opérationnelles depuisun ou deux ans à bord de certainesunités, elles répondent au besoin opérationnel selon le retour d’expérience des utilisateurs.Ils soulignent leurs performances en tenue à la mer, qu’ils ont puapprécier dans les opérations de luttecontre la piraterie par exemple.  

E N B R E F

FIN DE LA PERMANENCE OPÉRATIONNELLEPOUR LA MARINE NATIONALE ET LA FLOTTILLE 11F

PÉRIODE D’ENTRETIEN POUR LE CHARLES DE GAULLE 1 Entre janvier et l’été2013, le porte-avionsCharles de Gaulle bénéfi-ciera d’une période d’en-tretien intermédiaire à Tou-lon, comportant un passageau bassin, pour des travauxsur ses installations y com-pris sous la ligne de flottai-son. Le dernier « passage austand » de cette ampleur aeu lieu il y a quatre ans. La Marine (Service de sou-tien de la flotte) a confié lamaîtrise d’œuvre du chan-tier à DCNS, qui gère ainsil’ensemble des sous-traitants et personnes qui inter-viennent sur le chantier en planifiant et coordon-nant les 5 000 lignes de travaux à réaliser durant cetarrêt technique. Cet entretien du Charles de Gaulles’inscrit dans le cadre du budget global consacré àl’entretien de la flotte de la Marine nationale.

Après douze années d’activité opérationnelle, dontle soutien de l’Isaf en Afghanistan à plusieurs repriseset l’opération Harmattan en Libye, le porte-avionsCharles de Gaulleaura parcouru l’équivalent de vingt-trois tours du monde et prouvé, s’il en était besoin,son efficacité opérationnelle. ®

1 Le 20 décembre, un peu avant 15h30 à Lann-Bihoué, la Marine nationale a rendu officiellementl’alerte à l’armée de l’Air en présence du contre-amiral de Bonnaventure, commandant l’aéro-nautique navale et du général de corps aérien Cas-par Fille-Lambie, commandant de la défenseaérienne et des opérations aériennes. L’escadron dechasse 1/2 de Luxeuil a ainsi pris la place des Rafalede la flottille 11F de Landivisiau, qui sont retour-nés sur leur base après plus d’une quarantained’heures de vol et les pilotes ayant, surtout, le sen-timent du travail accompli. Du 22 novembre au 20 décembre 2012, huit pilotesde la flottille 11F de la base de l’aéronautique navalede Landivisiau se sont relevés afin d’assurer la pos-ture permanente de sûreté (« police du ciel »), dansl’ouest de la France, depuis la base de l’aéronautiquenavale de Lann-Bihoué. Cette permanence opérationnelle, confiée habi-tuellement à l’armée de l’Air, mais dévolue quelquessemaines par an à la Marine nationale, a pourobjectif de veiller jour et nuit à la sûreté de notreespace aérien. Les missions : surveiller et être capa-bles d’intercepter n’importe quel appareil qui seraiten panne ou dont le contact aurait été perdu sur lesfréquences radio de contrôle, ou encore dont latrajectoire serait suspecte.Durant la période de quatre semaines de perma-nence opérationnelle confiée à la flottille 11F, des

équipes de deux pilotes, dix techniciens et deuxrondiers se sont relayées de façon hebdomadaire etont effectué plus d’une vingtaine de missions, pourla plupart en entraînement, mais parfois en réel. Lespilotes, grâce aux techniciens qui ont assuré la dis-ponibilité de l’avion et sa mise en œuvre rapide,devaient être prêts à faire décoller l’avion en moinsde sept minutes, de jour comme de nuit. « Ce fut une mission atypique pour nous qui sommesplutôt habitués à opérer depuis le porte-avions !»,

DURANT QUATRE SEMAINES, LES ÉQUIPES DE LA FLOTTILLE11F ONT EFFECTUÉ PLUS D’UNE VINGTAINE DE MISSIONS.

confie l’enseigne de vaisseau Benjamin W., pilotede la 11F. « En effet, dans ce type d’opération, ledépart est tellement soudain que nous ne connais-sons la raison du déclenchement de l’alerte qu’unefois en vol. Cela demande de réelles facultés d’adap-tation et un vrai sens des priorités, deux qualitésque notre entraînement quotidien en flottille nousaide à développer. Nous pouvons, de plus, nousappuyer sur le système de notre Rafale Marine quinous facilite grandement la tâche… » ®

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INFOactus

SCARY WEEK POUR LA 17F

La flottille 17F a mené un entraînementintitulé Scary X-mas (Noël effrayant)depuis la base d’aéronautique navale de Landivisiau, du 10 au 19 décembre2012. L’objectif consistait à préparer laflottille à mener une opération offensivecontre des objectifs fixes et mobiles àgrande distance. Le scénario s’articulaitautour de forces régulières d’un paysfictif qui devait faire face à uneinsurrection. Des missions de reconnaissanceont précédé les actions offensives (missions Strike Coordination AndReconnaissance [SCAR]), offrant auxpilotes de réaliser des entraînements au ravitaillement au vol (jour et nuit), et d’utiliser des pods de désignationlaser (Damoclès et Atlis). Les plastronsétaient simulés par des troupes et dumatériel de l’armée de Terre (11e RAMa,des 2e et 3e RIMa, les camps deCoëtquidan, écoles et Fontevraud).

E N B R E F UK EXERCICE FRENCH OFFICERS EMBEDDED1 Brigadier Richard Felton, Chief of Joint ForceOperations (CJFO), deployed his Headquarters (JointTask Force HQ) with his two new embedded Frenchofficers and all the logistics and CIS support in theQatari desert. The objective of this exercise was toconsolidate the readiness and efficiency of this highreadiness HQ in a hot and austere environment, atreach. All the staff, HQ personnel and accommo-dations settled in a no-man’s-land of sand and rocks.During 2 weeks 120 UK soldiers (including the two“froggies”) practiced the UK’s ability to run CrisisManagement Ope-rations in synergywith the Qatariexercise FerociousFalcon, FF3. TheQatari exercise ope-rated with multina-tional forces (up to34 nations) mana-ging crisis in thePersian Gulf. In thischallenging geos-trategic environ-

ment Qatari authorities tested their Crisis Manage-ment Centre. JTFHQ, established as a standalone“austere” HQ in a dusty part of a nearby camp, pro-vided a “real time” link to FF3 through an OperationsLiaison and Reconnaissance Team. British expe-rience of recent crisis operations allowed the HQ tosupport and enhance FF3 by providing advice andspecialist guidance to the Qataris and other allies,based on established UK and NATO doctrine. FF3also held a strong Defence Diplomacy angle; CJFOmet his counterparts from Gulf Cooperation

Council states andthe staff of theQatari CMC. In thecontext of multina-tional involvement,JTFHQ with itsFrench embeddedofficers provided anappropriate mix ofexpertise and expe-rience to supportthe Qatari crisis response. ®

ATALANTE LE SURCOUF ET L’USS HALYBURTON INTERCEPTENT DOUZE PRÉSUMÉS PIRATES AU LARGE DES CÔTES SOMALIENNES 1 La frégate Surcouf, engagée dans l’opération delutte contre la piraterie Atalante, et l’USS Haly-burton ont participé à l’arrestation de douze pré-sumés pirates à bord de deux bateaux, au largedes côtes somalienne, les 5 et 6 janvier 2013.Dans la soirée du 5 janvier, le navire de commerceMSC Jasmine battant pavillon panaméen lanceun appel de détresse. Il vient d’être attaqué pardes hommes armés débarqués d’un skiff, sous laprotection d’une embarcation de type baleinière.L’équipe de protection embarquée à bord du MSCJasmine réussit à déjouer l’attaque en repliant toutl’équipage dans la citadelle.La frégate Surcouf est alertée par le CTF 465, le com-mandant de la force navale européenne Atalante,qui lui demande de rallier la zone de l’attaque, encoordination avec l’USS Halyburton. Parallèlement,un avion de patrouille maritime allemand de laforce Atalante localise les deux embarcations impli-quées dans l’attaque. Le Surcouf parcourt rapide-ment 200 nautiques (360 km), et arrive sur placeau petit matin du 6 janvier. L’hélicoptère britan-nique Lynx Mark 8, déployé à bord de la frégatefrançaise, décolle alors pour localiser les deuxembarcations suspectes. Le skiff est rapidementrepéré par l’hélicoptère du Surcouf qui lui intimel’ordre de s’arrêter. À bord de l’embarcation,l’équipe de visite de la frégate trouve une dou-zaine de bidons et deux nourrices remplies d’es-sence, mais pas d’armes. Les deux présuméspirates sont transférés à bord de la frégate fran-

çaise. La deuxième embarcation suspecte, inter-ceptée initialement par l’USS Halyburton, estappréhendée par le Surcouf. Son investigation parl’équipe de visite du Surcouf révèle la présencede fûts de gasoil et d’eau. Comme sur le skiff,aucune arme n’est retrouvée à bord. Les dix pré-

L’EMBARCATION DE DROME OPÉRATIONNELLE APPORTE DES BRASSIÈRES QUI SERONT REMISES AUX PRÉSUMÉS PIRATES AFIN DE SÉCURISER LEUR TRANSFERT VERS LE SURCOUF.

sumés pirates sont également transférés à bord dela frégate où ils sont pris en charge par l’équi-page. ®

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LA MARINE NATIONALE ASSURE L’ALERTE NRF EN 2013 1 Depuis le 1er janvier 2013, la Marine natio-nale assure l’alerte de la composante maritime dela NATO Response Force (force de réaction rapidede l’Otan[NRF]), pour une durée d’un an. Depuisla création de la NRF, en 2002, c’est la troisième fois que la Marine assure cette alerte au profit del’Alliance.Ainsi, dans le cas où une opération de l’Alliance – comprenant un volet naval – devait être lancée en2013, c’est la force aéromaritime de réaction rapide(FRMARFOR) – état-major opérationnel de laMarine basé à Toulon – qui assurerait le rôle deMaritime Component Commander (MCC). Enga-gée à maintes reprises dans des opérations nationalesou en coalition (Baliste, Agapanthe, Atalante, Harmattan…), FRMARFOR – parfaitement adap-tée aux besoins et aux enjeux de la NRF – est prêteà prendre le commandement sous faible préavisd’une force aéronavale multinationale. En fonc-tion du type de crise, le volet aéronaval d’une opé-ration de la NRF pourrait compter jusqu’à qua-rante bâtiments de combat et une centained’aéronefs, soit plusieurs milliers d’hommes. Letout serait alors piloté par un état-major embarquéqui pourrait aller jusqu’à 140 militaires.Pour obtenir la certification Otan nécessaire avantsa prise d’alerte NRF, FRMARFOR a été évaluéesur ses capacités de commandement via lesgrandes manœuvres Noble Mariner et SteadfastJuncture, qui se sont déroulées fin 2012 à Tou-lon, respectivement sur les BPC Tonnerre, puis Dixmude. Noble Mariner a réuni vingt-cinq bâti-ments d’une dizaine de nations alliées, autour

d’un scénario de crise animé par le Maritime Command, basé à Northwood (Royaume-Uni).Steadfast Juncture, ensuite, piloté par le Joint ForceCommand de Naples, a certifié les trois compo-

santes – terre, air et marine – assurant l’alerteNRF en 2013, par un exercice « papier » interar-mées qui impliquait tous les niveaux décisionnelsde l’Otan, du stratégique au tactique. ®

MARINES ÉTRANGERES CHINELa Chine dispose de cinq corps paramilitaires de garde-côtes qui arment de très nombreux bâtiments de petit ou moyen tonnages : la China Custom qui dépend du ministère de l’Économie, et chargée de la lutte contre les trafics illicites dans les eaux territoriales, la China Coast Guardqui dépend du ministère de la Sécurité publique, et chargée de la police dans les eaux territoriales, la China Maritime Safety Administration qui dépend du ministère des Transports, et chargée de l’application de la réglementation maritime dans les eaux territoriales et la zone économique exclusive, le China Fisheries Law Enforcement Command qui dépend du ministère de l’Agriculture,et chargé de la police des pêches dans les eaux territoriales et, enfin, la China Marine Surveillancequi dépend du ministère des Ressources naturelles, et chargée de la protection de l’environnement maritime dans les eaux territoriales et la ZEE derniercorps est en pleine expansion, puisqu’il va passer de 10 000 à 15 000 hommes d’ici 2020.La marine chinoise vient de lui transférer plusieurs de ses bâtiments le 30 novembre 2012 : ont ainsi été cédés les destroyers 131 Nanjing et 162 Nanningdu type Luda, le mouilleur de mines 814 Liaoyang du type Wolei (rebaptisé Zhong Guo Hai Jian 112), le bâtiment collecteur de renseignements 723 dutype Yanbing (rebaptisé Zhong Guo Hai Jian 111), le navire hydrographique 852 Qimingxing du type 813 (rebaptisé Zhong Guo Hai Jian 169), le navirehydrographique 411 Nan Diao du type (rebaptisé Zhong Guo Hai Jian 168), le navire hydrographique 226 du type Yanlai, le transport de troupes 830 du type Qiongsha et les trois remorqueurs de haute mer 154, 710 et 830 du type Tuzhong (rebaptisés respectivement Zhong Guo Hai Jian 167, Zhong Guo Hai Jian 110 et Zhong Guo Hai Jian 137). En outre, la construction de 36 nouveaux bâtiments de moyen tonnage est prévue d’ici 2016.Certains experts prédisent un accroissement sensible des tensions dans les eaux jouxtant les îlots Senkaku/Diaoyu situés en bordure de la mer Jaune dont la Chine conteste au Japon la propriété et plus au sud, en mer de Chine méridionale, avec les îles Paracel et Spratley revendiquées par la Chine,Taiwan, le Vietnam, la Malaisie, Brunei et les Philippines. Ce sont en effet les navires de la CMS qui sont chargés d’assurer la présence du pavillon chinois dans ces zones maritimes litigieuses, potentiellement riches en ressources halieutiques, minérales et énergétiques.

CV (R) BERNARD PRÉZELIN(1) – FLOTTES DE COMBAT

(1) Après plusieurs mois d’interruption en raison du temps consacré à la rédaction de Flottes de combat 2012 et aux formalités liées à sa cessation d’activité professionnelle, le CV ® Prézelin est désormais en mesure de reprendre lachronique sur les marines étrangères qu’il rédige pour Cols Bleus depuis de nombreuses années.

LE DESTROYER NANNING AVANT TRANSFERT À LA CHINA MARINE SURVEILLANCE.

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PASSIONMarine

FORCE DES FUSILIERS M

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De Dixmude à Ouistreham, en passant parBir Hakeim ou, plus récemment, l’Indo-chine et l’Algérie, l’histoire des fusiliersmarins et commandos est glorieuse et

exemplaire. Présente dans tous les combatsmenés par notre pays, cette force a été enga-gée sur l’ensemble des théâtres d’opéra-tions récents : dans les Balkans et au Congo,au Tchad, en Côte-d’Ivoire et en Républiquecentre-africaine, mais aussi au Liban, en Afgha-nistan et dans l’océan Indien. Aujourd’hui, la force des fusiliers marins et com-mandos (Forfusco) porte chaque jour les vertusde ses illustres prédécesseurs. Chacun desmarins de la force est formé au combat indivi-duel pour des missions défensives (fusiliersmarins) ou des opérations offensives (com-mandos). Avec pour ambition de tenir un contratopérationnel exigeant au profit des opérationsspéciales, des opérations de projections deforces et de l’État en mer, tout en assurant laprotection et la défense des sites stratégiquesde la Marine, ainsi que de ses unités.De son creuset historique de Lorient, la forcerayonne en France, en outre-mer et à l’étran-ger, en mer comme à terre.« Il n’est de richesse que d’hommes », affirmaitJean Bodin (jurisconsulte, philosophe et théo-ricien politique français ; 1529-1596). Jamaiscette phrase n’aura pris autant de sens qu’à laForfusco, où les valeurs humaines sont pla-cées au centre du système.Polyvalence, adaptabilité, réactivité…Cols Bleus a cherché à comprendre ce qui fait la puissance de cette force en étudiant lesparcours et les missions des fusiliers et com-mandos marine. Rencontres au cœur d’un système d’hommes. ®

RS MARINS ET COMMANDOS

DOSSIER RÉALISÉ PAR LV COLOMBAN ERRARD

UN SYSTÈME D’HOMMES

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PASSIONMarine

«Une fois sélectionnés sur leurs facul-tés physiques et leurs connaissancesde base, et après un passage devantun psychologue, les élèves suivent

leur formation initiale élémentaire (FIE – qua-tre semaines) à l’école des fusiliers. Puis ilssuivent la formation élémentaire métiers(Fem) d’une durée de huit semaines.Durant ces deux périodes, nous sommes desdétecteurs de potentiel, et notre missionconsiste à faire émerger les compétences.Nous les formons au métier de fusilier marinet les aidons à être prêts physiquement etmentalement.Grâce aux activités quotidiennes, nous leurapprenons la ponctualité, l’exemplarité, l’es-prit de disponibilité et la stabilité émotion-nelle. Le premier attendu, c’est l’adhésion,en dépit des contraintes. Aujourd’hui, lesjeunes ont tendance à “zapper ” facilementquand ils n’ont plus envie. Ce qu’on leur donneici, en plus des qualités physiques et descompétences spécifiques, c’est l’esprit

LE PARCOURS DES COMBATTANTSFORMATION ET DÉTECTIONÉcole des fusiliers marins

PARTAGER LES SAVOIR-FAIRE : LE QUOTIDIEN ÀL’ÉCOLE DES FUSILIERS MARINS ET COMMANDOS.

d’équipe et la force de caractère. Autant dechoses qui se travaillent et qui se trouvent àla portée du plus grand nombre.L’intelligence du formateur est d’amener cha-cun vers le métier pour lequel il est fait, envalorisant de la même façon les métiers defusilier ou de commando. Notre rôle consisteà détecter les forts potentiels, à “booster ”ceux qui sont à la limite, et surtout à bienorienter chacun.Bien sûr, les classements de sortie détermi-nent l’orientation des candidats. Concernant labranche défensive, les jeunes recrues sontaffectées dans les différentes unités de fusiliersmarins pour parfaire leur formation et com-mencer une carrière dans le domaine de laprotection défense, à terre comme enmer. Pour rester dans l’institution et accéderà des emplois d’un niveau supérieur, le passagedu brevet d’aptitude technique puis du brevetsupérieur est obligatoire. Pour la branche offen-sive, c’est le stage commando, précédé desévaluations physiques et du stage d’aguerris-

sement et de mise en condition opérationnelle(Sacops3), qui attendent les QMF. C’est là queseront acquises les compétences spécifiquesde l’opérateur commando. » ®

L’école des fusiliers marins est placée sous la tutelle de la direction du personnel de la Marine. En formant tous les fusiliers de la force, elle agit au cœur de ce système d’hommes.Le MP Marc Strub y est instructeur.

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Au sein de la force des fusiliers marins et commandos, la variété des parcours se décline au fil des brevets et des qualifications. Avec deux grandes dominantes : les missions défensives et les opérations offensives.

UN ENGAGEMENT AUX MULTIPLES FACETTESCarrières

« Je suis entré dans la Marine comme engagé direct. La spécialité de fusiliermarin m’a offert un parcours très diversifié : le certificat commando et les mis-sions correspondantes ; une carrière à terre comme adjoint au capitained’armes au CIN Saint-Mandrier (Var) et comme éducateur pour l’association JET(détenus en voie de réinsertion) ; enfin, j’ai connu les embarquements en tantque capitaine d’armes sur cinq bâtiments de la Marine. Ces affectations m’ontpermis d’être engagé sur différentes opérations : Khor-Angar, Héraclès,Licorne, Atalante et Harmattan.Capitaine d’armes en milieu de carrière, c’est l’occasion de faire valoir ses capa-cités d’analyse et d’organisateur tout en utilisant au mieux son vécu opéra-tionnel. Le futur brevet de maîtrise PROFOR viendra prochainement complé-ter cette formation de capitaine d’armes au profit du commandement.J’encourage les plus jeunes à élargir leurs compétences dans les différentsdomaines qu’offre le métier de fusilier marin commando, comme la plongée,que j’ai exercée pendant vingt ans en tant que plongeur de bord. »

CAPITAINE D’ARMES : UN CONSEILLER EMBARQUÉ Le MP Denis LICATA est le capitaine d’armes du BPC Tonnerre.

« J’ai intégré la formation de fusiliermarin il y a un an, car je souhaitaisfaire un métier de terrain et servirmon pays.La formation générale nous aapporté la discipline, le sens des res-ponsabilités, le respect et la rigueur.J’ai toujours voulu devenir maître-chien, et je savais qu’on en manquaitici. La filière me plaît, car le tandemavec l’animal est extrêmement enri-chissant : on découvre un peu plusson potentiel à chaque exercice ou entraînement. Fusilier marin,c’est ma spécialité. Ce que je fais me plaît vraiment. Je voudraispoursuivre avec le BAT, le BS et le CT2 en cynotechnie, pour for-mer à mon tour les autres en tant qu’instructeur cyno. Je nesuis pas une exception, il suffit d’avoir de la volonté, de bien seformer et s’entraîner. Tout le monde peut réussir. »

CYNOTECHNIE : LA PROTECTION DES INTÉRETS VITAUXLe matelot Marie Roussard est cyno-technicienne au groupement des fusi-liers marins de Brest.

« Le système commando fait que nous devons toujours nous remettre en cause.Brevet élémentaire, chef d’équipe commando, chef de groupe commando (dont lesgroupes spécialisés) : un nouveau stage nous attend à chaque étape. Chef de groupe, c’est une très belle qualification, une responsabilité de direction, uncontact particulier avec notre hiérarchie qui compte sur notre expérience. Lors denos missions, nous devons lui donner du terrain la vision la plus réaliste pour lui per-mettre de prendre les bonnes déci-sions avec rapidité et sûreté. Volonté, sens du contact, fermeté maissouplesse, persévérance, ouvertured’esprit et sang froid au combat, voilàtout ce qu’on attend d’un chef degroupe. C’est une somme de connais-sances accumulées au fil des stages etdes retours d’expérience du terrain. Comme chef de groupe, noussommes aussi les détecteurs des qua-lités de nos équipiers : la motivation, lapassion, les compétences…, maisaussi l’envie. Cette transmission estau moins aussi importante que celledes compétences techniques ».

COMMANDOS : EXCELLENCE ET HUMILITÉLe maître X est chef de groupe spécialisé au commando de Penfentenyo.

LE CAPITAINE D’ARMESPARTAGE SON VÉCUOPÉRATIONNEL AVEC LESMARINS EMBARQUÉS.

UNE VARIÉTÉ DE MÉTIERSIMPORTANTE ATTEND LES BINÔMES.

LES GROUPES SPÉCIALISÉS : UN ESPRIT D’ÉQUIPE ET DESCOMPÉTENCES TECHNICO-OPÉRATIONNELLES AU PLUSHAUT NIVEAU.

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PASSIONMarine

Le fusilier marin est aujourd’hui un spécia-liste des missions défensives. En proté-geant les installations vitales à terre et lesbâtiments à la mer dans les zones dan-

gereuses, il participe à la cohérence globalede la Marine et à la souveraineté du pays.Si l’action défensive constitue l’essence dumétier des fusiliers marins, ceux-ci sont éga-lement présents dans certaines opérations dela Marine nationale. Ils constituent le plussouvent le noyau des brigades de protectionsengagés à terre (Résévac au Liban, par exem-ple) ou en mer : équipes de visites et arres-tations de pirates ou de narcotrafiquants. Ilspossèdent également des aptitudes particu-lières, comme l’expertise apportée dans l’aideà la recherche et à la détection d’explosifsavec l’équipe cyno Arde.Enfin, que cela soit dans les états-majors,dans les écoles de la Marine, ou bien dans lesgrandes bases navales et aéronavales, lesfusiliers marins participent aux missions d’en-cadrement, et sont des auxiliaires précieux ducommandement. Ils font partager leursconnaissances dans le commandement, ladiscipline ou l’aguerrissement.Il n’y a pas de profil type. « Le fusilier marin est

PROTECTION DES FORCES EN MER CO M

LES CENT MÉTIERS DU FUSILIERProtection défense

CENTRAL OPÉRATIONS PLANIFICATION DE L’ÎLE LONGUE. LA PROTECTION DÉFENSE DES SITES STRATÉGIQUES DE LA MARINE INCOMBE AUX FUSILIERS MARINS.

quelqu’un en devenir, qui acquiert des compé-tences progressivement et qui se réalise au fil desa carrière. Il doit être enthousiaste et volon-taire, et se donner les moyens de progressergrâce à sa curiosité, à sa formation, et à sapréparation intellectuelle, physique et mentale.

ZOOM SUR LE CENTRE OPÉRATIONNEL DE PROTECTION (COP) « De multiples systèmes de protection sont sous ma responsabilité : un réseau sophistiqué de caméras relayé surun mur d’écrans, un logiciel de gestion d’alarmes dernier cri, unradar couplé à un système vidéohaute performance, et desmoyens de transmissions. Jereste ainsi en lien avec l’équipedéployée. Ma permanence  à ceposte clé est indispensable pourgarantir la protection-défense desSNLE. C’est un travail difficile etexigeant, mais j’ai la convictiond’être l’un des maillons de la dissuasion nucléaire. »

SM ROMUALD N., OPÉRATEUR AUCOP DE L’ÎLE LONGUE (BASE DES SNLE).

Être fusilier marin, c’est vouloir progresser avecdes valeurs et des références. Pour réussir, ilfaut faire preuve d’endurance dans son parcourspersonnel et professionnel », souligne le LV Fran-çoise Jégat, responsable des ressourceshumaines à l’état-major de la Forfusco. ®

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CO MME À TERRELes fusiliers marins sont entraînés au combat individuel pourdes missions défensives. De la protection des installations vitalesde la Défense et de la Marine jusqu’à celle de ses bâtiments, leur champ d’action a tendance à se diversifier. Ils partagentégalement leur savoir-faire avec l’ensemble des marins.

AU SERVICE DE TOUS LES MARINSPréparation au combat

«L ’instruction a toujours été “mon truc”.C’est le prolongement naturel de mesquinze ans de vie opérationnelle de para-

chutiste, de commando et de tireur d’élite.Cela me permet de former des fusiliers marins,mais aussi, et surtout, des marins d’autresspécialités. Je ne vends pas de belles for-mules mais je partage mon expérience.La variété des formations que nous proposonsest la réponse aux besoins opérationnels de laMarine. Nous formons bien évidemment lesfusiliers marins à tous les niveaux d’emploi, dumatelot à l’officier, mais également de nom-breux marins appelés à être projetés. Parexemple, le stage Médichos (Médicalisation ensituation hostile) prépare les médecins et lesinfirmiers à évoluer en milieu hostile au seind’un groupe de combat.Les marins déployés en opérations extérieuresainsi que les spécialistes de domaines

LES STAGES CONFRONTENT LES MARINS À LA RÉALITÉ D’UN THÉÂTRE D’OPÉRATIONS.

intégrés aux forces spéciales passent par différents stages de mise en condition avant projection, qui se révèlent indispensables (stageSacops 1 pour les uns, stage de mise en condi-tion opérationnelle du personnel rataché auxforces spéciales (Scorfs) pour les autres).Mon objectif, comme celui des autres forma-teurs, est de confronter les marins aux milieuxhostiles : apprentissage du port d’une arme

et déplacement sur le terrain. Nous leur appre-nons les rudiments du combat et la façon d’in-tégrer une équipe opérationnelle projetée surun théâtre d’opérations. À la fin d’un staged’une semaine, ce ne sont plus les mêmespersonnes, car elles ont acquis des savoir-faire vitaux : ne pas paniquer et savoir réagirsainement pour autrui comme pour soi-même,lorsque l’on est engagé par l’ennemi… » ®

Apprendre soi-même à combattre etpréparer les autres marins au combat, telle est la mission essentielle qui est confiée à l’École des fusiliers marins. Le PM TanguyLéger, ancien commando, encadre différentsstages au profit de la Marine.

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PASSIONMarine

«Nous ne sommes que la dernière par-tie, certes la plus visible, de tellesopérations. En tant que marins,nous embarquons à bord de bâti-

ments de la Marine. Tout l’équipage est impli-qué dans cette mission, du mécano au déta-chement aéro, en passant par la passerelle.Nous sommes un simple maillon d’une chaîneau service de notre pays et de ses intérêts.L’objectif est d’être autant à l’aise sur terre, enmer que dans les airs. Dans notre métier, l’adap-tation est le maître mot. Dans tout type deconflit ou de climat, que l’on soit en haute mon-tagne, dans le désert ou sur l’eau, le spectredes missions du pool de tireur d’élite est large.L’humilité est le deuxième mot clé. Chaque tir estdifférent. Un succès dans des conditions difficilesne garantit jamais un tir parfait plus tard, mêmedans de bonnes conditions. Les compteurs se

DES COMBATTANTS VENUS DE LA MERLES TIREURS D’ÉLITE AUX AVANTS-POSTESAntilles - lutte contre le narcotrafic

LE TIR PARFAIT DEPUIS UN HÉLICOPTÈRE REQUIERT ÀLA FOIS DES FACULTÉS D’ADAPTATION CERTAINES ETUNE GRANDE HUMILITÉ.

remettent à zéro à chaque fois. Nous avonstoujours à apprendre.Humilité face au tir, cohésion et adaptation.C’est cet état d’esprit que nous cultivons, enplus des compétences théoriques et pratiques,tout au long de notre affectation. Nous tra-vaillons aussi les procédures, et ces interven-tions demandent une connaissance fine desrègles d’engagement. Bien sûr, nous suivons

plus particulièrement la recherche et déve-loppement dans notre domaine de prédilec-tion, le tir. On cherche le petit détail qui permetd’améliorer l’efficacité et le confort. Ce qui compte, c’est que les personnes qui se livrent à de tels trafics n’aient pas le sentiment d’impunité. On revient donc chaquefois sur ce type de mission avec la même motivation. »  ® SMITH ET WESSON

«Le saut opérationnel à très grande hau-teur (SOTGH) permet à des parachu-tistes chevronnés de sauter à plus de6 000 m d’altitude sous oxygène, de

jour comme de nuit, en restant indétectablesà tout radar antiaérien et silencieux. C’estindiscutablement le moyen aérien le plus dis-cret et le plus efficace pour rallier un objectifsurveillé et défendu, qu’il s’agisse d’une cibleterrestre ou maritime, avec une ouverturebasse ou après une dérive de plusieursdizaines de kilomètres sous voile.Pour ce type d’opérations sophistiquées quepeu de pays sont capables de réaliser, une

PLUS VITE, PLUS HAUT, PLUS FORTSaut opérationnel

équipe très aguerrie est nécessaire dans dif-férents domaines. Elle se compose d’un cheflargueur, de largueurs, d’un médecin, d’un spé-cialiste en matériel parachutiste et de para-chutistes capables de voler en formation grou-pée pour un posé sur une zone déterminée.

LA TECHNICITÉ AUSERVICE DE L’EFFETDE SURPRISE.

Depuis l’hélicoptère Panther du Ventôse(36F) basé aux Antilles, « Smith » et « Wesson » sont les auteurs des tirs d’arrêt sur les moteurs de go-fast, il y a un mois. De manière générale, les tireurs d’élitepermettent ainsi une saisie régulière dedrogue dans les zones de déploiement de lafrégate de surveillance.

Le maître « GS » est chef de la cellule 3D ducommando Hubert.

Le SOTGH demande des compétenceshumaines pointues et des moyens de hautetechnologie. L’effet de surprise est un atoutprécieux, par exemple pour les actions de ren-seignement, de libération d’otages ou d’exfil-tration de personnel. » ®

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Les opérations spéciales sont le cœur de métier du commando. Les hommes de la Forfusco opèrent à terre (engagement en Afghanistan et présence dans certaines zones d’intérêt stratégique), en mer (contre-terrorisme maritime, lutte contre le narcotrafic et lutte contre la piraterie) ou depuis la mer dans un cadre conventionnel (opérations de projections de forces), ou spécial. Sur les théâtres d’opérations ou en tout autre lieu où leur présence est nécessaire, ces hommes font preuve de polyvalence, d’adaptabilité et de réactivité.

UN FUSILIER AU CŒUR DES OPÉRATIONSAfghanistan - lutte contre le terrorisme

«Jai effectué mon cours de maître-chienavec l’armée de Terre avant d’êtreaffecté à la base navale de Toulon poureffectuer des patrouilles de surveillance

dans la base navale. Ensuite, j’ai passé un cer-tain nombre de qualifications pour être chefd’équipe cyno, puis chef d’équipe fusilier. Plustard encore, j’ai suivi une formation interar-mées de maître-chien spécialisé en recherched’explosifs qui impliquait d’avoir suivi le coursreco-Nedex (recherche d’explosifs) et, avantmon départ pour l’Afghanistan, le staged’aguerrissement et de mise en condition opé-rationnelle (Sacops). C’est en voyant ce que faisaient “les anciens”que j’ai su que ça me plairait. Aujourd’hui, je ren-tre d’un peu plus de six mois de mission àKaboul, en Afghanistan, avec le 132e batailloncynotechnique de l’armée de Terre. La prioritéétait le contrôle des véhicules à l’entrée du camp.Mais nous avons aussi travaillé avec les douaneslocales, procédé à des reconnaissances d’itiné-raires, effectué des recherches de munitionsnon explosées après les attaques et fouillé diversvéhicules suspects. C’est une expérience excep-tionnelle pour un fusilier marin spécialiste de lacynotechnie. » ® LE SM PELLETIER ET SON SPRINGER CHIP SUR LE THÉATRE AFGHAN.

ESNO : ÉQUIPESPÉCIALE DE NEUTRALISATIONET OBSERVATION

La présence des forces spé-ciales sur le théâtre afghan apermis d’améliorer les savoir-faire au profit des autresthéâtres et missions. Traduc-tion concrète des retoursd’expérience en Afghanistan,le concept Esno vise à rac-courcir la chaîne de décisionentre l’observation et la neu-tralisation, capacitésauparavant détenues par deséquipes distinctes. La forcedes fusiliers marins et com-mandos est un organismevivant qui mène ainsi un tra-vail permanent d’optimisationpour adapter au mieux lastructure organique auxbesoins opérationnels.

«Après dix années intenses en com-mando marine et une campagne outre-mer, je me suis spécialisé dans les vec-teurs nautiques. À mon sens, le

nautisme est le cœur du métier des comman-dos. D’abord formé pilote Etraco (embarcation detransport rapide des commandos), puis qualifiéchef de raid, mes missions sont très variées etme permettent de travailler au profit des com-mandos, ainsi qu’avec les différentes unités de laMarine, voire en interarmées. En effet, la merest un domaine exigeant qui nous apprend àallier rusticité, pour faire face aux éléments exté-

AU COURS DES OPÉRATIONS COMMANDOChef de raid nautique

rieurs, et lucidité, afin de mener la mission àterme. Dans mes fonctions de pilote ou de chefde raid, chaque sortie en mer est différente :poursuivre des trafiquants de drogue en hautemer, participer à une opération maritime com-

L’ETRACO EST L’EMBARCATION RAPIDEQUI PERMET LA CONDUITE DES RAIDSNAUTIQUES PAR LES COMMANDOS.

mando ou à une libération d’otages, sauter enchute libre derrière mon Etraco aérolargué à lamer. Je suis dans une perpétuelle logique deremise en question et d’adaptation, et c’est ce quifait la grande force des marins.»  ®

Le SM Cyril Pelletier est cynotechnicien au Groupement des fusiliers marins de Toulon. Il revient de six mois d’opérations en Afghanistan.

Le PM Vincent G. fait partie de l’équipesecteur des vecteurs nautiques commandos(SVNC) à Lorient.

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VIE DESunités

VIE DESunités

UNE MARINE 100 % « OPÉRATIONNOËL »En cette nuit du 24 décembre, sur les écrans radar de la Marine nationale, pas de trace du traineau du père Noël. Pas de dinde dans le four non plus. Les marins sont à leur poste, pour remplir leur missions opérationnelle, en mer, à terre, dans les airs et sous la mer. Vingt-quatre heures d’une journée presque ordinaire.

Au cœur du détachement de la flottille35F, à La Rochelle. Les mécaniciens rem-

placent l’un des deux extincteurs de l’hélicoptère deservice public Dauphin. Le second est minutieuse-ment pesé, puis testé avant d’être replacé à bord del’aéronef. Après quelques heures de maintenance, cedernier est de nouveau déclaré disponible pour assu-rer ses missions de service public, comme le sauve-tage en mer. En tout, six hommes composent la bor-dée qui assure la permanence toute la nuit. Dans le réfrigérateur des logements de la flottille,quelques douzaines d’huîtres attendent sagementd’être ouvertes pour le dîner… « Nous travaillonscomme tous les jours, mais le dîner demeure un peu spé-cial », rappelle le LV Vincent Victoire.

8h30

Dans la base navale de Brest. Les différents éléments du Groupement des fusiliers marins(GFM) effectuent la relève de service. Ces marins sont chargés de la protection du site. L’of-

ficier de permanence protection défense prépare les activités opérationnelles pour les prochaines24 heures : l’organisation des quarts, des exercices de protection défense, des patrouilles… Plus tard dansla matinée, une équipe de plongeurs effectuent une ronde sous-marine dans le port. Malgré ces activités, les équipes de protection et d’intervention n’oublient pas la tradition qui consisteà mettre en commun plusieurs cadeaux.

7h50

UNE PATROUILLE CYNOPHILE EN COURS LE LONG DU QUAI OÙ EST AMARRÉ UNE FREMM.

PRÉPARATION D’UNE PLONGÉE DEVÉRIFICATION DE PORTES DE BASSINS.

APRÈS RÉVISION DU MATÉRIEL, LE PM VINCENT GOEMAERE ET LE SM PATRICK MALNAR REPLACENTLES EXTINCTEURS À BORD DU DAUPHIN DE SERVICE PUBLIC.

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À bord de la frégate Surcouf. Le bâti-ment arrive aux abords de Mom-

bassa (Kenya) dans le cadre de l’opération de luttecontre la piraterie Atalante. Depuis une semaine,le Surcouf escortait le MV Rockway Bell, vraquieraffrété par le Programme alimentaire mondial(PAM). Pour accomplir cette mission, les senseursdu Surcouf étaient en veille permanente au centralopérations. L’hélicoptère Lynx britannique effec-tuait, quant à lui, des vols quotidiens de surveil-lance maritime. La protection des navires du PAMreprésente l’une des missions de première impor-tance des bâtiments de la force navale européenneAtalante.

11h30

Au large de La Rochelle. Le Dauphin de la 35F effectue une activité de préparation opé-rationnelle. L’aspirant Denis Chevalier en instruction a pris la place du chef de bord. Les

commandes entre les mains, il pilote l’aéronef au-dessus d’un bâtiment de la Société nationale de sau-vetage en mer (SNSM) pour y effectuer un treuillage avec plongeur et civière. Dans quelques semaines,le jeune pilote passera sa qualification. Ces entraînements sont essentiels pour réaliser des missions derecherche et de secours en mer, ou encore participer aux autres missions de l’action de l’État en mer(police des pêches, lutte contre les pollutions et les trafics…). L’hélitreuillage est réussi. Seule particu-larité saisonnière, c’est le père Noël qui jouait le rôle du plongeur !

14h15

LE MP GILLES STEINLE, TREUILLISTE À BORD DU DAUPHIN REMONTE LEPLONGEUR, LE PM VINCENT GOEMAERE.

APRÈS AVOIR ASSURÉ L’ESCORTE D’UN VRAQUIER, LES MARINS DU SURCOUFONT REÇU, DE LA PART DE SOLIDARITÉDÉFENSE, DES CADEAUX DE NOËL.

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VIE DESunités

À bord du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral. Pour maintenir leursqualifications, une partie des marins de l’équipage doit régulièrement s’entraîner au tir.

Aujourd’hui, il a lieu au Famas sur des cibles flottantes. Feu ! Les exercices et l’entretien quotidiens du bâti-ment terminés, la patrouille se poursuit avec l’équipage qui célèbre Noël en équipage.

15h00

Dans le sémaphore de Chassiron, sur la pointe de l’île d’Oléron. Après avoir rentré le pavillonfrançais, le matelot Marc Bertrand, de quart en passerelle, prend la relève des missions du

sémaphore des baleines, situé sur l’île de Ré et qui stoppe ses activités la nuit. Les trois marins de la bordéeassurent la veille durant le réveillon. La soirée paraît calme : peu d’activités sur les écrans, et la radio, bran-chée sur le canal d’urgence, est bien silencieuse. Mais, pour autant, le jeune guetteur sémaphorique reste vigi-lant et continue à effectuer son quart comme tous les jours : « C’est lorsqu’on relâche l’attention en pensantqu’il n’y a rien, que l’on peut passer à côté d’un appel à l’aide ou d’une activité suspecte. » Le sémaphorede Chassiron surveille les abords maritimes, l’ensemble de la navigation et le mouillage dans le port de la Palice.

16h28

Au large de Saint-Vaast-La-Hougue(Manche) : l’hélicoptère Dauphin basé

à Cherbourg a été dépêché sur zone, après avoirembarqué un médecin militaire du service de santédes Armées. L’un des membres d’équipage du cargoRussa est blessé. Une fois hélitreuillé sur le cargo, lemédecin a pu prodiguer les premiers soins. Le blesséa ensuite été transféré vers l’hôpital Pasteur de Cher-bourg, où il a été pris en charge vers 1h45. Il s’agis-sait d’une des dernières sorties du Dauphin SP deCherbourg, car ce dernier a été remplacé le 1er jan-vier 2013 par un EC 225.

0 h00

ENTRAÎNEMENT DE TIR AUX ARMESD’INFANTERIEÀ BORD DU BPC MISTRAL.

LE MATELOT MARC BERTRAND OBSERVE UN PÊCHEUR QUI S’ÉLOIGNE DE LA CÔTE. LES JUMELLES SONT UN BON COMPLÉMENTDES APPAREILS SOPHISTIQUÉS TELS QUE LES RADARS, RADIO, ETC.

EN PLEIN RÉVEILLON, UNE BOULANGERIE SITUÉEBOULEVARD DES CHARTREUX, À MARSEILLE PREND FEU.

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Le 25 décembre, à bord de la frégate de défense aérienne Chevalier Paul, au cœur de l’océan Indien.Voilà vingt jours que le bâtiment est en opération. Il y a encore quelques jours, l’équipage du

Chevalier Paul s’entraînait avec une frégate canadienne et son hélicoptère Sea King. Sur la plate-formehélicoptères du Chevalier Paul, les marins préparent l’aéronef pour une mission de surveillance maritime.Ce matin, le souvenir des lumières de Noël, des cadeaux et du bon repas est encore frais. Les marins sont àleur poste, et la mission continue.

ASPIRANT MARGOT PERRIER

AUBE

Le bataillon des marins-pompiers deMarseille (BMPM) vient de vaincre un

feu de boulangerie en pleine ville. La nuit de Noël, leBMPM arme un dispositif de secours plus importantque d’habitude. Près de 300 marins-pompiers sontd’alerte, que ce soit en caserne, au centre opération-nel ou sur les engins du service médical d’urgence etde réanimation (Smur). En cas d’intervention d’am-pleur, les effectifs peuvent être renforcés en moinsd’une heure pour atteindre 360 marins-pompiers.Entre le 24 et le 25 décembre, le BMPM est intervenuplus de 250 fois.

0h55

dans la tour du sémaphore de Chassiron. Le second-maître Deborah Veillon a repris le quarten passerelle à minuit. Les tâches s’enchaînent : il faut terminer la journée ou encore identifier

un bateau de plaisance qui arrive au mouillage… Les guetteurs sémaphoriques sont très au fait de la météoet doivent en informer les navigateurs. Le dernier bulletin météo spécial annonce que le vent soufflera trèsfort le 25 au matin. Le QM Veillon doit donc allumer les feux d’alerte de la tour. Le quart se poursuit et, quandelle jette un coup d’œil dans les jumelles, toujours pas trace du traineau du père Noël dans le ciel.

1h00

Quelque part dilué dans l’océan. L’équi-page d’un sous-marin nucléaire lan-

ceur d’engins (SNLE) remplit sa mission de dissua-sion nucléaire. Tapi sous l’eau, 24h/24 et 7j/7, lesous-marin doit rester le plus discret possible. Garan-tie ultime, la dissuasion nucléaire protège nos inté-rêts vitaux. Mais l’équipage fête certainement l’évé-nement. Les cuisiniers sous-mariniers, réputés pourleur débrouillardise, ont peut-être réalisé un miraclede Noël en concoctant un festin avec les moyens dubord, comme repas de circonstance.

3h00

PLUSIEURS DÉTACHEMENTS DE LA 35FUTILISENT UN DAUPHIN DE SERVICE PUBLIC : LE TOUQUET, LA ROCHELLE ET HYÈRES.

DANS LES SÉMAPHORES, À MINUIT(HEURE ZOULOU), IL S’AGIT DE METTRE À JOUR TOUS LES INDICATEURS,DONT CEUX DES HEURES DE MARÉES ETL’ÉPHÉMÉRIDE.

L’IDENTITÉ DU SNLE ET CELLE DE SON ÉQUIPAGE ACTUELLEMENT EN MER N’EST JAMAIS DIFFUSÉE POUR DES RAISONS DE SÉCURITÉ.

LE PANTHER OFFRE UNE VISION ÉTENDUE DE LA SITUATION AUTOUR DE LA FRÉGATE.

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VIE DESunités

VIE DESunités

BALARD SILENCE, ÇA POUSSE !Dans une étrange chorégraphie, les gruesdansent au son des marteaux-piqueurs. Le site de Balard est une vraie fourmilièrequi ne cesse de se développer. Point sur l’avancée des travaux.

1 À mi-parcours du projet Balard, les différentstravaux avancent bien. Pas de retard significatif, alorsmême que sont menés de front plusieurs projets.Sur plus de seize hectares, il s’agit, d’une part à l’est,de rénover un ensemble immobilier et, d’autre partà l’ouest , de créer un nouveau complexe de bâti-ments, pour y regrouper les organismes centrauxdu ministère de la Défense. Le site de Balard, dans le15e arrondissement de Paris, est une propriété del’État composée de deux parcelles : Est (encore appe-lée Cité de l’air, ou parcelle Victor) et Ouest (ou par-

celle Valin). Elles sont séparées par l’avenue de laporte de Sèvres, qui sera surmontée d’une passerellecouverte pour faciliter le passage entre les deux sites.

Victor se refait une beautéLes travaux de rénovation engagés depuis 2005 sonten passe de s’achever pour la tour DGA. Elle accueil-lera près de sept cents personnes qui travaillent pourla Direction générale de l’armement (DGA) à partir de mars 2013. Quant à la tour F, livrée en débutd’année 2012, elle abrite d’ores et déjà plus de730 chambres dans les étages supérieurs, et plus detrois cents postes de travail aux étages inférieurs. Depuis huit mois, date de l’obtention des permis deconstruire, plusieurs bâtiments de la parcelle Est sonten cours de rénovation. Certains ont été décons-truits pour faire place à des édifices plus modernes.

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Balard

Lancementde la

procédure

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Choix de l'opérateurpour les travaux

Présentationplaquettes projet

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Dans l’un d’eux sera installé, dès l’été prochain, unepartie du détachement des pompiers. Le bâtiment H,quant à lui, n’est pas encore entièrement décons-truit en raison de travaux de désamiantage supplé-mentaires. Dans le nouveau bâtiment seront instal-lés, entre autres services, le Contrôle général des

BALARD EN CHIFFRES• 145 000 m² de bâtiments neufs (soit plus

de six fois l’Hôtel de la Marine) et 135 000 m² de bâtiments rénovés.

• 2 300 emplois dédiés à la constructionentre 2012 et 2014.

• 9 300 militaires et civils travailleront sur le site de Balard (Est et Ouest).

• 7 000 déjeuners seront distribués chaquejour dans deux grands pôles de restaura-tion.

CALENDRIER DES TRAVAUX

1

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2013

2014

2015

2016Obtention du

permis de construire

Début des travaux sur les 2 parcelles, rénovation du bât. Perret, fin des travaux de la Tour F

Fin des travaux de laTour A, poursuite destravaux de constructionet rénovation

Début de larénovation dela parcelle Est -2e tranche (fin prévue 2016)

Début des opérations detransfert du personnel

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armées (CGA) et le centre médical géré par le servicede santé des armées. Enfin, depuis le début du moisde novembre 2012, un pôle de restauration provisoirea été mis en place sur la place d’armes de la parcelleEst. Les travaux de rénovation du mess devraientêtre terminés en 2014.

Les grues décollentLe chantier le plus impressionnant se situe sur laparcelle Ouest. Une douzaine de grues ont été misesen place. Les fondations profondes du futur bâti-ment sont terminées. Actuellement, plus de troiscent cinquante personnes œuvrent activement pourterminer, d’ici la fin de l’année, la dalle de rez-de-chaussée du bâtiment. Les nombreuses exigences duministère de la Défense liées à la construction d’unbâtiment militaire, ont été prises en compte. Autreexigence du ministère, celle de construire un ensem-ble immobilier répondant aux critères des bâti-ments basse consommation (BBC). Isolation effi-cace, panneaux photovoltaïques ou encoreinstallations géothermiques… : il s’agit bien d’unprojet bioclimatique innovant. À terme, les prin-cipaux responsables et centres de décision (le minis-tre, le chef d’état-major des armées et les chefsd’état-major d’armées, le centre de planification etde commandement des opérations…) seront ras-semblés au centre de la parcelle. Quant à l’ancienbâtiment des services techniques, l’ex-Directiondes constructions navales (DCN), construit par lesfrères Perret, et dont les façades et les toitures sontinscrites à l’inventaire supplémentaire des monu-ments historiques, il sera conservé. L’intérieur seratout de même entièrement rénové, les travauxdevant se poursuivre jusqu’en 2014.

À vos cartons…, prêts…, partez !Le programme Balard suit donc son cours, et lesnouveaux occupants devraient commencer à arriverdébut 2015. L’objectif de cette opération est biend’améliorer les synergies au sein du ministère. Lesprincipales autorités seront colocalisées. C’est aussil’occasion de moderniser les conditions de travaildu personnel tout en réduisant les dépenses de fonc-tionnement, principalement en libérant les autresemprises immobilières parisiennes qui, pour la plu-part d’entre elles, seront vendues. Pour l’instant,grues et marteaux-piqueurs sont à l’œuvre… Findu projet prévue pour 2016. ®

ASPIRANT MARGOT PERRIER

boulevard périphérique

boulevard périphérique

boulevard Général Martial -Valin boulevard Victor

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’IssyImmeubles de bureaux

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Parcelle OuestLes 5 ha de la parcelle accueilleront unpeu moins de 5 000 personnes installéesdans une construction neuve et dans lebâtiment historique Perret, qui sera rénové.

Corne OuestSur cette zone de 3 ha, 90 000 m² d’immeublesde bureaux seront construits.Entre 4 000 et 5 000 salariés du secteur privétravailleront dans ces bâtiments.

Parcelle EstLes 8,5 ha de la parcelle feront l’objet d'unréaménagement d’ensemble qui comprendra les tours A et F.

Tour DGATour F

1 VUE DU NOUVEAU BÂTIMENTDU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE,SITUÉ À BALARD OUEST.

2 LES TRAVAUX DESOUBASSEMENT ET DEFONDATION DU NOUVEAUMINISTÈRE SONT TERMINÉS.

3 L’ENTRÉE DU FUTURMINISTÈRE DE LA DÉFENSE.

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VIE DESunités

VIE DESunités

CAS D’ÉCOLES

Lanvéoc, dans la presqu’île de Crozon, au fond de la rade de Brest : c’est sur ce site de plus de 110 hectares régulièrement battus par les vents que sont implantés l’École navale et le groupe des écoles du Poulmic (ENGEP). Un site phare de la formation des futurs officiersde la Marine et des marins des équipages de la flotte aux spécialités à dominante nautique. L’ENGEP est une entité plus complexe qu’il n’y paraît. De la théorie à la pratique…

1 La formation des officiers de marine , corpsde conception et de direction de la Marine à l’Écolenavale est la plus connue du site de l’ENGEP. Cetteformation répond au besoin de polyvalence exi-gée d’un officier de marine, à la fois chef mili-taire, marin combattant et ingénieur. Elle constitue le socle à partir duquel chaque élèveofficier développera et acquerra les aptitudes ainsique l’expérience nécessaires à la fois au com-mandement de tous les types d’unités en servicedans la Marine, et à l’exercice de responsabilités dedirection et de conception au sein du ministère dela Défense.L’ensemble de la formation est orienté vers l’at-teinte de trois objectifs majeurs : le service de lanation, la préparation aux opérations aéromari-times et au combat sur mer ou à partir de la mer,et le commandement.

Des objectifs précisL’atteinte de ces objectifs de formation va au-delàdu simple enseignement. Il exige une éducationspécifique dans les domaines de la connaissance,

de l’attitude juste, du savoir-faire et de l’ensei-gnement, ou passation du savoir.Il s’agit en effet de former de jeunes recrues surplusieurs niveaux : intellectuel, physique, moral etpsychologique. Une place particulière est accordéeà la formation au leadership opérationnel en milieumaritime.L’enseignement des formations humaine et militaire, maritime et scientifique est réparti sur trois ans (six semestres) et trois mois. Cinq semestres à l’École navale, un semestre à bordd’un bâtiment de projection et de commande-

ment (BPC) et d’une frégate déployés en missionopérationnelle (mission Jeanne-d’Arc), puis troismois de stage. Objectifs pédagogiques ? Appren-dre aux élèves à partir en mission et en équipageloin et longtemps, pour y conduire des opérationset s’ouvrir aux réalités du monde.Depuis septembre 2012, les élèves officiers sontorientés dès le concours vers les filières « opéra-tions » ou « énergie » sur la base de leur volonta-riat, de leurs aptitudes physiques et profession-nelles, et des besoins de la Marine. Les élèves-officiers intègrent ensuite l’École navale pour une

DES CHIFFRES ET DES LETTRES45 C’est le nombre d’enseignants permanents.

120 C’est le nombre de personnel en soutien militaire (45 personnels en soutien).

145 C’est le nombre de cadres et instructeurs militaires.

600 C’est le flux moyen d’élèves.

1 100 C’est le nombre d’élèves par an (dont 650 élèves-officiers).

FORMATIONS HUMAINE ET MILITAIRE, MARITIME ET SCIENTIFIQUE, L’ÉCOLE NAVALEET LE GROUPE DES ÉCOLES DU POULMIC SONT DES PÔLES D’EXCELLENCE DANSL’ENSEIGNEMENT DE LA MARINE NATIONALE.

Formation

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première année de tronc commun. La différencia-tion en filières « opérations » et « énergie » s’effec-tue en début de deuxième année, pendant laquelleils suivent alors un cursus particularisé, où uneplace importante est faite à la formation métier.L’enseignement est valorisé par l’attribution, en finde scolarité, du diplôme d’ingénieur de l’Écolenavale, assorti du grade de master (recrutementexterne), ou du master professionnel « Milieumaritime et opérations navales » (recrutementinterne) de l’École navale.

Recherche et developpementLa formation scientifique délivre les connaissancesnécessaires à la conduite et à la compréhensiondes systèmes complexes qui équipent les bâti-ments de nouvelle génération. Cette formations’appuie sur l’institut de recherche de l’Écolenavale, l’IRENav, centre de recherche pluridisci-plinaire orienté vers le domaine maritime et sondéveloppement durable. Outre les formations d’ingénieur et de master déli-vrées au profit des élèves-officiers de la Marinenationale, deux autres formations pour des étu-diants civils sont également dispensées par l’Écolenavale : le master « Recherche environnementnaval », en partenariat avec l’école des Arts et MétiersParisTech, et le master spécialisé « Énergies marinesrenouvelables », avec l’ENSTA Bretagne, l’univer-sité de Bretagne-Ouest et Télécom Bretagne.

Un esprit d’ouvertureL’École navale et le groupe des écoles du Poulmicassurent par ailleurs la formation initiale des offi-ciers spécialisés de la marine (OSM), sélection-nés sur concours interne, au choix ou sur titre,parmi les meilleurs officiers mariniers volontaires. Ces derniers poursuivent leur formation dans lesdifférentes écoles de spécialité afin de se prépareraux fonctions de chef de service. Le Groupe des écoles du Poulmic comprend éga-lement le Cours de l’École navale pour officiersétrangers (CÉNOÉ). Crée en 1995, le CÉNOÉassure la formation initiale d’officiers de pays amisnon francophones. La formation y est délivrée enquatre ans, dont les trois premiers au sein de l’Écolenavale.Après une première année dédiée à l’apprentis-sage de la langue française, les élèves suivent uneformation militaire, maritime et scientifique dedeux ans.Par ailleurs, de nombreux stages sont organisés enpermanence, qui sont adaptés aux besoins de for-mation d’officiers d’origines diverses : la forma-tion initiale des officiers de marine sous contrat, des

EN RÉSUMÉ - L’École navale et le Groupe des écoles du Poulmicassurent la formation initiale de tous les officiers de la Marine et la formation continue des marins des spécialités nautiques ; ils

participent en outre à la formation des administrations de la mer et accueillent de nombreux élèves étrangers. En 2013, l’ENGEP

assurera la formation Marine des commissaires des armées.

officiers spécialisés de la Marine sous contrat, desspécialités techniques ou des spécialités d’état-major, des volontaire aspirants, des élèves poly-techniciens (X) − ingénieurs militaires d’infra-structure (IMI) ou ingénieurs des études techniquesde l’armement (IETA) appelés à servir dans laMarine avant de retrouver leur école −, des élèves-officiers pilotes de l’aéronautique navale (ÉOPAN),des réservistes ou encore des élèves-officiers quiappartiennent à d’autres armées ou administra-tions (affaires maritimes) et qui doivent recevoirune formation maritime.

Des formations sur le terrainDes élèves-officiers venus de tous horizons secôtoient donc à Lanvéoc. L’ENEGP, c’est égale-ment le cours des métiers du marin !École d’équipage, héritière de l’École des gabiersembarquée à sa création en 1849 à bord de la cor-vette Cornélie, elle change de nom le 1er septem-bre 2009 et s’appelle dorénavant « Le cours desmétiers du marin ».Chargé de la formation de l’ensemble des spé-

cialités à dominante nautique, ce cours accueilleaujourd’hui environ 500 élèves chaque année. Lamission de formation du cours des métiers dumarin recouvre trois aspects : la formation élé-mentaire métier-opérations- navigation (FEMOPSNAV) et PONT, la formation au brevet d’ap-titude technique (BAT) et la formation au brevetsupérieur (BS) d’officiers mariniers.Trois spécialités à dominante nautique y figurent :les manœuvriers, chargés des embarcations, de lamise en œuvre des apparaux pour les manœu-vres spécifiques (mouillage, remorquage, ravi-taillement à la mer…) ; les navigateurs-timoniers,chargés de la navigation, et les guetteurs de laflotte, qui arment les sémaphores répartis sur toutle littoral français.Tournés vers l’extérieur, modernes et innovants,l’École navale et le Groupe des écoles du Poul-mic sont des pôles d’excellence de la formationde la Marine nationale et de son savoir-fairemaritime. ®

LV ANNE PITOIS

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VIE DESunités

VIE DESunités

SNLE FORMATION ODONTOLOGIQUE DU MÉDECIN EMBARQUÉ

Dans le cadre de la formation odontologique des médecins affectés à bord des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), un chirurgien-dentiste de l’Hôpital d’instruction des Armées Clermont-Tonnerre, de Brest, a embarqué à bord du SNLE Le Triomphant pendant une période d’entraînement à la mer.

1 Les quatre SNLE français patrouillent successi-vement pendant des périodes d’au moins deuxmois pour assurer la permanence de la dissuasionen mer. Un des principes fondamentaux de cettemission est la discrétion absolue. Le SNLE doitdonc rester en plongée pendant toute la durée de lapatrouille. L’équipe médicale embarquée joue un rôle essen-tiel dans le respect de cette discrétion en gérant àbord la majorité des pathologies médico-chirur-gicales susceptibles de survenir. L’objectif est d’évi-ter une évacuation sanitaire qui contraindrait leSNLE à faire surface. À ce jour, plus d’une centaine

du Val-de-Grâce. Pour le médecin, celle-ci dureplus de quatorze mois et aboutit à l’attribution ducertificat de médecine appliquée aux sous-marinsnucléaires. Cette formation comporte un voletthéorique (fonctionnement du sous-marin, et ges-tion de l’atmosphère et du risque radiologique),suivi d’un second volet pratique, avec des stageshospitaliers en anesthésie-réanimation, en chirur-gie spécialisée, en radiologie, en chirurgie viscéraleet en odontologie. Ces stages se déroulent dans leshôpitaux d’instruction des armées (HIA) de Brestet de Toulon.Malgré les contrôles dentaires systématiques avantles patrouilles, les consultations odontologiques nesont pas exceptionnelles pendant la patrouille. Par-fois graves, le plus souvent douloureuses, les patho-logies dentaires entament sérieusement la dispo-nibilité des marins qui en souffrent. Les gestestechniques pour régler efficacement les problèmessont, dans la majorité des cas, simples, et nécessitentpeu de matériel. Encore faut-il les maîtriser.La formation odontologique des médecins embar-qués demande deux mois au sein d’un serviced’odontologie. Une fois les connaissances théo-riques acquises, suivent la mise en pratique sur desdents extraites, puis la réalisation de soins simples,en présence d’un chirurgien-dentiste, sur despatients informés et consentants. Entre deuxpatrouilles, les médecins sous-mariniers main-tiennent leurs compétences grâce à des passages dedeux semaines dans le service.Les conditions d’exercice à bord diffèrent de cellesd’un cabinet dentaire classique (matériel particuliersous forme de valise, configuration du local et tabled’opération transformable en fauteuil dentaire). Lecursus de préembarquement des infirmiers n’abordepas l’odontologie, bien qu’ils aident le médecin. Pouroptimiser leur formation et la qualité de la prise encharge à bord dans ce domaine, un chirurgien-den-tiste de l’HIA a embarqué pendant quelques jours àbord du SNLE Le Triomphant.Pendant cette navigation, le chirurgien dentiste enchef Ponseel, chef du service d’odontologie du HIAClermont-Tonnerre, a assuré la formation théo-rique des deux infirmiers en soins dentaires, super-visé des travaux pratiques avec le matériel du bordsur des dents naturelles extraites, et formé le per-sonnel au nettoyage, à la désinfection, à la lubrifi-cation et à la stérilisation du matériel. Il a égale-ment aidé le médecin à sélectionner les matériauxet matériels utiles pour chaque type de soin, opti-misé le fonctionnement de la valise SATELEC(branchements, connexions des instruments rota-tifs et réglages des sprays), déployé le système deradiographie dentaire numérique et utilisé le logi-ciel de Radio Visio Graphie tout en révisant les dif-férentes incidences. Ainsi, cet embarquement a aidé le chirurgien-den-tiste à approfondir ses connaissances de la pratiquedentaire en mer, à vérifier l’adaptation de son ensei-gnement et à former les infirmiers à la fonctiond’assistant.®

MÉDECIN OLIVIER B., SNLE LE TRIOMPHANT ; CHIRURGIEN-DENTISTE EN CHEF G. PONSEEL,

HIA CLERMONT-TONNERRE ; MÉDECIN EN CHEF J.-M. CUVILLIER, FORCES SOUS-MARINES.

de pathologies qui, à terre, auraient nécessité lerecours à un SMUR ou au SAMU, ont ainsi ététraitées à bord. Plus de 80 anesthésies générales ontété effectuées pour des pathologies abdominale(appendicite aiguë) et traumatologiques. En qua-rante ans de missions à la mer, quinze évacuationssanitaires seulement ont toutefois été nécessaires.L’équipe santé est composée d’un infirmier spé-cialisé en radioprotection et formé à la gestion d’unbloc opératoire, d’un infirmier-anesthésiste et d’unmédecin généraliste. Chacun d’eux bénéficie d’uneformation spécifique préalable à l’embarquementsur sous-marin nucléaire, sous l’égide de l’École

ENTRAÎNEMENT SUR DENTSEXTRAITES, AVEC LA VALISESATELEC AU PREMIER PLAN.

SOINS DENTAIRES SUR PATIENT EN MER.

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REGARDSCroisés

DUPLEIX M(A)OUSSE COSTAUD !Tout juste âgée de 18 ans, le matelot JeanneGuérin a déjà passé un an à bord de lafrégate anti-sous-marine Dupleix. Deretour de mission antipiraterie en océanIndien, la jeune fille témoigne.

Vous êtes issue de la première promotion del’École des mousses. Qu’est-ce qui vous a motivéeà pousser la porte de cette école ?À l’âge de 16 ans, une fois le brevet des collèges enpoche, je voulais entrer dans la vie active. Au lieud’arrêter net ma scolarité, le CIRFA de Poitiers m’aorientée vers l’École des mousses. Je me suis renducompte que c’était un bon moyen de découvrir lemonde et d’évoluer dans un univers « carré ».

Que retenez-vous de votre passage à l’École des mousses ?J’y ai appris ce que veut dire être militaire et marin,ce que sont les valeurs : honneur, courage, patrie etdiscipline. On continue également notre enseigne-ment scolaire dans les matières traditionnelles : his-toire, géographie, mathématiques et anglais. Nouspratiquons aussi beaucoup de sports. Parallèlement,

l’École des mousses nous a appris à vivre en com-munauté, à travailler en équipe et à nous respecter lesuns les autres. Tout le monde est sur un pied d’éga-lité. Après dix mois à travailler sans relâche, en don-nant le meilleur de moi-même, j’ai reçu mon brevet.Cette école m’a permis de m’en sortir.

Comment la transition entre la théorie et la pratique s’est-elle passée ? Ce n’était pas toujours facile. Cette première mis-sion en océan Indien m’a obligée à prendre sur moiet à accepter de vivre longtemps en communautéfermée. Il y avait la découverte de nouveaux horizonset de nouveaux paysages, mais également celle de lapauvreté dans certains pays, à un degré qui m’étaitjusque-là inconnu !L’absence de la famille a été difficile au début, maisaprès on s’y fait, et puis le retour est magique !J’ai également pu découvrir les autres spécialitésembarquées sur un navire opérationnel, en parti-culier celle du mécanicien d’armes ; depuis, j’ai unenouvelle motivation : obtenir un brevet d’aptitudetechnique dans cette voie. Bref, si c’était à refaire, jele referais sans hésiter ! ®

Témoignage du CV Luc Raynal,commandant de la frégate Dupleix

PARTIR AVEC DE JEUNES MARINS, UN CHALLENGE RELEVÉ PARLE COMMANDEMENT

« Pour de nombreux jeunes marins à bord, etpas seulement les mousses, le déploiementen océan Indien a été une première à plusieurs titres : quitter la France et la Méditerranée occidentale, et naviguer loin etlongtemps, au cœur de l’arc de crise. Certains étaient un peu inquiets. Un briefingspécifique a été organisé pour l’équipage. Le“que faire, et comment le faire” a été évoquédans les grandes lignes. Plus tard, d’autresbriefings complétaient ce dernier lors d’opérations de visite, de contrôle,d’escorte... Ayant passé plus de six mois à gravir les étapes et les qualificationsdiverses, l’équipage avait légitimementconfiance en son aptitude opérationnelle. Ce dont il avait le plus besoin, c’était desavoir pourquoi nous partions, et comments’organiserait la vie à bord. Après avoir défini avec eux leur cadre d’emploi et les règles de jeu qui s’yappliquaient, j’ai constaté qu’ils étaient rassurés. J’ai pu voir l’éclosion et l’évolutionrapides de ces jeunes pousses qui sont devenues rapidement des marins fiables et autonomes. C’est un plaisir de les voir également s’ouvrir au monde. Preuve queleur recrutement, leur formation et leur entraînement ont été réussis. »

LE MATELOT JEANNE GUÉRIN À BORD DE LA FRÉGATE ANTI-SOUS-MARINE DUPLEIXENGAGÉE DANS L’OPÉRATION EUROPÉENNE DE LUTTE CONTRE LA PIRATERIE ATALANTE.

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LES ÉNERGIES RENOUVELABLES

Peu connues mais immenses, les ressourcesmaritimes constituent l’un des enjeuxmajeurs du monde d’aujourd’hui et, plusencore, de demain. Parmi elles, les énergiesrenouvelables.

1 Le déplacement de l’exploitation pétrolière dela terre vers la mer s’est tellement accéléré, ces der-nières années, que nous assistons à un véritablebasculement des réserves de pétrole. Il y a cinquanteans, l’extraction pétrolière en offshore atteignaitpéniblement 10 % de la production pétrolière mon-diale. Cette part est aujourd’hui de 30 % et devraitencore se développer avec la maitrîse accrue destechnologies d’exploitation marine. Par exemple, ilest devenu possible d’exploiter des gisements pétro-liers à plus de 2 500 mètres de profondeur, contre500 mètres il y a une quarantaine d’années. Mais lephénomène ne se limite pas aux seuls hydrocar-bures. Ainsi l’extraction de sable, de diamants, deterres rares et de métaux précieux se développe-t-elle, et des entreprises n’hésitent plus à prospec-ter des grands fonds marins et à proposer une offrecommerciale. Cependant, le renchérissement du prix des hydro-carbures et le développement des connaissances et

tin pourrait fournir 3 000 mégawatts, soit l’équi-valent de trois centrales nucléaires.

Des procédés prometteursL’énergie thermique des mers est, elle aussi, pro-metteuse. Commencée dans les années 1920, ellen’a que très récemment été relancée. Le principeconsiste à utiliser la différence de températureentre la surface (chaude, avec une moyenne de24°C) et la profondeur (froide, de 2 à 4°C) des

UN ENJEU STRATÉGIQUELes océans sont traversés par des arêtesdorsales. Celles-ci sont bordées de grandsfonds qui se révèlent être de formidablesréserves de métaux précieux et de terresrares. Mais la demande mondiale pour ceux-ci est tellement élevée que la produc-tion terrestre ne suffira bientôt plus. D’où une accélération des programmesd’exploration et des demandes d’exploitationsous-marine. Il apparaît dès lors que la maîtrise des océans devient un élémentessentiel du contexte stratégique.

VIE DESunités

PLANÈTEmer

technologies d’exploitation des fonds marins incitentà examiner les mers afin d’en constituer une sourced’énergies renouvelables. Il existe ainsi l’éolien, maiscelui-ci est limité par la profondeur d’ancrage, quine peut dépasser les cinquante mètres de profondeur.Des pays comme le Danemark ou la Grande-Bre-tagne ont largement investi dans cette voie. La France,elle, dispose de peu de sites favorables du fait desconflits d’usages, en particulier en baie du Mont-Saint-Michel. L’arrivée de l’éolien flottant devraitlimiter ces conflits. Ainsi de Winflo, une éolienneflottante, sur une nacelle légère, et résistante auxsollicitations de la mer. Le premier prototype doit êtreinstallé en Bretagne et produire 2,5 mégawatts. Ilsera contrôlé à distance. À la clé, une énergie proprereliée au réseau électrique.Après l’éolien, l’hydrolien. Car, à la place de l’éner-gie cinétique du vent, cette technologie recourt àcelle des courants marins. Déjà testées en Grande-Bretagne et en France, ces hydroliennes présententl’avantage de ne pas être visibles (moindre pollu-tion visuelle) et de fournir une production élec-trique propre et prévisible avec une source d’éner-gie très importante, à savoir les courants marins.Ainsi EDF estimait-elle récemment que l’im-plantation d’hydroliennes entre Bretagne et Coten-

Richesses des océans

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mers. Une structure installée au niveau de la merutilise cet échange thermique pour le transfor-mer en courant électrique. À noter que pour obte-nir ce type de production énergétique, ces usinesdoivent être installées dans la ceinture aquatro-picale, entre 30 et -30 de latitude. De telles implan-tations donneraient la possibilité aux collectivitésd’outre-mer françaises d’être indépendantes entermes de besoins énergétiques. Enfin, l’utilisa-tion de la houle marine en est encore à la phasetest. Nommée houlomoteur, cette ferme de pro-duction utilisera la force cinétique de la houlepour la transformer en énergie. La France devraitainsi accueillir son premier prototype de holo-moteur en baie d’Audierne (Finistère).

Les ressources énergétiques marines semblentinfinies et leur exploitation ne remettra pas encause la lutte contre le réchauffement climatique.Au contraire. La France est ainsi bien placée parmiles pays pionniers pour la recherche et l’exploi-tation des fonds marins. Mais les investissementsfinanciers et les besoins technologiques sont àl’aune de la taille des enjeux : colossaux. Une nou-

RESSOURCES MINÉRALESLes fonds sous-marins commencent à révéler l’extraordinaire richesse qu’ils recèlent. En effet, les explorations scientifiques menées dans les grands fonds ont mis à jour différentsprocessus géologiques qui ont favorisé la concentration de métaux, dont les fameuses terresrares si utiles aux nouvelles technologies civiles et militaires. Il est à noter que, dans un contextemondial de pénurie annoncée de ces métaux précieux dans les exploitations de surface, cesgrands fonds situés le long des arêtes dorsales des océans revêtent un caractère stratégique.La France a multiplié ses investissements pour explorer les abysses et a déposé auprès de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), à l’instar de la Chine et de la Russie, des permis d’exploitation pour des sites présents à 1 700 mètres de profondeur.

velle page est en train de s’écrire sur le plan del’économie maritime, et nombreuses sont lesentreprises qui s’engagent dans cette nouvelle voiedes énergies marines renouvelables. Une voie dont la France, grand pays maritime de par l’éten-due de ses superficies marines, devrait logique-ment profiter. ®

ANTOINE DE SURIREY

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1 CHAMPS D’ÉOLIENNES FLOTTANTES : L’ÉOLIENNEWINFLO EST INSTALLÉE SUR UNE NACELLE LÉGÈRE, ET RÉSISTANTE AUX SOLLICITATIONS DE LA MER.

2 CENTRALE PILOTE D’ÉNERGIE THERMIQUE DES MERS :INSTALLÉE AU NIVEAU DE LA MER, CETTE STRUCTURETRANSFORME LES ÉCHANGES THERMIQUES EN COURANTÉLECTRIQUE.

3 DÉPOSE D’UNE TURBINE HYDROLIENNE : CETTETECHNOLOGIE, QUI RECOURT À L’ÉNERGIE DES COURANTSMARINS, A L’AVANTAGE DE NE PAS ÊTRE VISIBLE ET DEFOURNIR UNE PRODUCTION ÉLECTRIQUE PROPRE ETPRÉVISIBLE.

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CHRONIQUEdupersonnel

CARTE DE CIRCULATION SNCF : MARCHÉ RECONDUIT ET NOUVEAUTÉS

1 Le marché a été conclu au mois de maidernier entre le ministère de la Défense etla SNCF pour la période 2012-2016, et aété signé. Il maintient le dispositif qui faitbénéficier tous les militaires, pour l’en-semble des trajets qu’ils réalisent sur leréseau ferroviaire national, d’une réductionde 75 % par rapport au plein tarif normal,et d’une réduction de 75 % sur le tarif Propour les trains à réservation obligatoire.Ce dispositif est la contrepartie de l’exi-gence statutaire de disponibilité des mili-taires qui ne leur laisse pas la possibilité dechoisir le lieu et l’exercice de leurs fonc-tions, ou de négocier des contrepartiesfinancières dans le cadre d’un contrat detravail en cas de mobilité professionnelleimposée.Les conditions d’échange et de rembour-sement des billets restent inchangées(échange ou remboursement gratuits avantle départ), et même assouplies, puisquel’échange et le remboursement gratuitssont désormais possibles jusqu’à deuxheures après le départ du train.La carte famille et la carte temporaire deréduction famille, avantages commerciauxconsentis par la SNCF, sont reconduites.Les nouveaux avenants au marché portent : – sur la mise à disposition d’une carte tem-poraire de réduction famille, aux famillesde militaires blessés en opérations exté-

rieures et hospitalisés en France. Elle lesfera bénéficier d’une réduction pour se ren-dre sur le lieu d’hospitalisation de leurproche ;– sur la modernisation de la carte de cir-culation des militaires. Une carte à pucesécurisée sera mise en service en 2013 enremplacement des cartes papier.Depuis 2010, les ayants-droits de militairesdécédés en opérations extérieures gardent(sous certaines conditions de situation

matrimoniale et d’âge) le droit à la réductionSNCF du militaire.Cette réduction est également accordée auxmilitaires blessés en opérations extérieureset placés en position de non-activité (congéde longue maladie et congé de longue duréepour maladie). ®

Pour plus d’informations, consultez le site Intramar dubureau « Conditions du personnel de la Marine » : AccueilIntramar > Vie pratique > Infos CPM > Conditions de vie etde travail > Cartes de réduction SNCF.

Le 10 décembre dernier, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et le président de la SNCF, Guillaume Pepy, ont signé des avenantsau marché relatif au transport ferroviaire du personnel du ministère de la Défense et de la gendarmerie nationale.

OPÉRATION COLIS DE NOËL1 Comme chaque année, de nombreuxbénévoles ont participé à l’opération « Colisde Noël aux militaires en opérations exté-rieures », grâce à laquelle les marins enOPEX reçoivent, pendant les fêtes de find’année, surprises et friandises.Cette année encore, ce sont près de septmille colis qui ont été préparés, avec l’aidedes élèves du collège Robert-Doisneau(92120 Montrouge).L’envoi de ces colis s’inscrit, avant tout, dansune démarche de fraternité, de solidarité et departage liant les autorités politiques et asso-ciatives à la nation. C’est en effet l’occasionpour les autorités politiques et militaires,comme pour l’association Solidarité Défense etles enfants des écoles partenaires, de pré-senter leurs vœux et de faire un geste à l’égarddes militaires déployés partout dans le monde(présence dans chaque colis d’un cadeau, deconfiseries, ainsi que de dessins d’enfants col-lectés auprès des écoles partenaires).

Consciente que ce dispositif renforce égale-ment le lien entre l’armée et la nation, laMarine nationale remercie les bénévoles del’association Solidarité Défense, présidée parl’amiral Lanxade, ainsi que les militaires mobi-lisés par le dispositif. Témoignage d’un marindu Surcouf : « Cette année, pas de neige à

LES MARINS DUSURCOUF LORS DEL’OUVERTURE DESCOLIS DE NOËL.L’OCCASION DEDÉCOUVRIR AVECÉMOTION LESNOMBREUXDESSINS DESENFANTS AYANTPARTICIPÉ ÀL’OPÉRATION.

Noël, mais la chaleur de l’océan Indien ! Encette période de fête, un peu hors du communet loin de nos familles, nous avons reçu avecgrand plaisir les colis de noël que nous atten-dions avec impatience. Nous avons découvertavec joie des dessins et d’autres surprisesqui nous ont profondément touchés ! » ®

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VOTRE CORRESPONDANT DU PERSONNEL

Auprès du CEMM

• pour les officiers :capitaine de corvetteSébastien Baquer ;• pour les officiersmariniers, quartiersmaîtres et matelots :major Laurent Ighilameur.

En métropole

• CECMED : major Alain Penven ;• CECLANT : major Daniel Lemonnier ;• Comar Manche : major Christian James ;• Comar Paris : major Laurent Weytens ;• ALFAN : major Constantin Politis ;• ALFOST : major Michel Fumaz ;• ALAVIA : major Daniel Day ;• ALFUSCO : major Éric Soler.

Outre-mer

• aux Antilles : major Didier Clauss ;• à la Réunion : major Thierry Lachiver ;• en Polynésie française : major Émile Péresse ;• en Nouvelle-Calédonie : major Pierre Mayolle ;• en Guyane : maître principal Fabrice Cosson ;• à Djibouti : maitre principal Yves Agez.

EN DIRECT AVEC VOTRE CORRESPONDANT DU PERSONNEL

1 Depuis 2001, correspondants des per-sonnels officier (CPO) et non-officier (CPNO)font partie des relais d’information entre lesmarins et les plus hautes autorités de laMarine. Un rôle pris à cœur par seize marinsplacés auprès du CEMM et des grands com-mandants de forces ou de régions pour repré-senter leurs pairs. Ce rôle est défini dansune instruction, qui précise ainsi : « Chacuna vocation à suivre, au profit de l’autorité dontil dépend, toutes les questions relatives auxconditions de vie et de travail des marins. »

Au service des marins et de la MarineLes correspondants du personnel assurent unlien montant et descendant entre les marins etles hautes autorités. Lien montant, car cescorrespondants, grâce à un contact fréquentavec les présidents ou représentants de caté-gories, transmettent régulièrement leur ana-lyse de la situation à leur autorité. Le lien estaussi descendant, en particulier par le biaisde rencontres dans les unités ou la diffusion desynthèses d’information.Il arrive que les correspondants du personneltraitent des cas individuels, mais seulementlors de situations particulièrement graves.Dans leur quotidien, ils peuvent toutefois pro-diguer des conseils aux marins qui les solli-citent : « Nous vérifions d’abord que les  pro-cédures ont été correctement suivies. Dansde nombreux cas, un échange approfondiavec l’intéressé est suffisant pour l’orienter et

relancer une étape insatisfaisante de la pro-cédure. Dès lors que les problématiques sou-lèvent un cas général, nous les transmettonsaux services compétents, qui donnent suite àleur niveau », explique le major Ighilameur,CPNO placé auprès du chef d’état-major de laMarine. Selon lui, la voie hiérarchique resteincontournable : « Mais les marins, parpudeur, n’osent pas toujours expliquer leurproblème à leur supérieur. Ils sous-estimentaussi les capacités d’écoute d’un chef enversses subordonnés ».

Un travail de concertLes CPNO sont issus de spécialités diffé-rentes, ce qui les aide à mieux cerner l’en-semble des sujets d’intérêt des marins. Pourrenforcer les échanges entre eux, ils se réu-nissent régulièrement, principalement à l’oc-casion d’un séminaire annuel qui, cette année,aura lieu à la fin du mois de janvier.Pour remplir leur mission, le CPO et lesCPNO travaillent avec un large réseau deprésidents et représentants de catégories :plus de deux cents pour le correspondant dupersonnel officier auprès du chef d’état-major de la Marine. Il y a donc forcément uncorrespondant du personnel à votre écoute.Les marins dits « isolés » peuvent contacterdirectement les correspondants auprès duCEMM. ®

ASPIRANT MARGOT PERRIER

LE CC SÉBASTIEN BAQUER,CORRESPONDANT DUPERSONNEL OFFICIER.

LES CORRESPONDANTS DU PERSONNEL NON-OFFICIER DE MÉTROPOLE RÉUNIS AUTOUR DU CHEF D’ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE.

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CHRONIQUEdupersonnel

PROCÉDURE DE VÉRIFICATION DU COMPTE INDIVIDUEL DE RETRAITE

CIR LE COMPTE INDIVIDUEL DE RETRAITE

1 Un projet de modernisation de la gestiondes retraites de l’État a été lancé en 2008.Il concerne tous les ministères, et vise àmoderniser le calcul et le paiement desretraites, à en confier la gestion à un opéra-teur unique et à développer le système d’in-formation des usagers de la fonction publique.La loi a ainsi prévu de constituer un CIR pourtous les agents de l’État. Sa gestion seraconfiée au Service des retraites de l’État(SRE) à partir du 1er janvier 2014.

Le CIR, qu’est-ce c’est, et à quoi sert-il ?Jusqu’à présent, le militaire n’avait connais-sance de l’ensemble des éléments (fami-liaux et état général des services, dont boni-

fications) rentrant dans le calcul de saretraite qu’au moment de son départ del’institution. Le CIR, quant à lui, s’incré-

mentera au fur et à mesure du déroulementde la carrière du militaire, et consolideraen temps réel toutes les informations néces-

Le compte individuel de retraite (CIR)remplacera, à partir du 1er janvier 2014,l’État général des services (EGS), qui était,jusqu’à maintenant, l’outil indispensablepour tout marin qui se préparait à partir à la retraite.Qu’est-ce que le CIR, à quoi va-t-il serviret en quoi va-t-il être différent de l’EGS ?Voici les réponses à vos questions pourvous aider à mieux comprendre ce nouveloutil et les implications de sa mise en place.

COMMENT ME CONNECTER AUX OUTILS DU MARIN OU AU COIN DU MARIN ?

L’accès se fait depuis la page d’accueil Intramar, en cliquant sur l’onglet Fonction RH, puis Outils du marin.Ou encore en saisissant l’adresse suivante dans votre navigateur (Internet Explorer ou Mozilla Firefox) : https://coindumarin.marine.defense.gouv.fr/.

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VOUS AVEZ DES QUESTIONS OU DÉSIREZ PLUS DE RENSEIGNEMENTS :

Consultez la rubrique dédiée au CIR sur le portail de la fonction RH :• Intramar : http://portailrh.dpmm.marine.defense.gouv.fr/ (depuis la page d’accueil Intramar :rubrique Fonction RH / Portail RH).• Internet : https://portailrh.marine.defense.gouv.fr (modalités de connexion : NID + date de naissance. Cf. GNM 0294/12 et GNP 0175/12).

Consultez les informations en ligne sur les sites Intranet et Internet du ministère :• Intranet : http://www.intranet.defense.gouv.fr/ rubrique CIR.• Internet : www.defense.gouv.fr/sga/le-sga-a-votre-service/retraite.

saires pour le calcul des droits à la retraite. À partir du 1er janvier 2014, chaque marinpourra consulter son CIR sur demande auSRE, et connaîtra ainsi les informations quirentrent en compte dans le calcul de sesdroits à la retraite. La consultation du CIRsera possible à tout marin ayant au mini-mum 35 ans (conformément aux conditionsprévues par les lois de 2003 et 2010).

Mise en place du CIRPour le ministère de la Défense, la mise enplace du CIR représente un chantier consé-quent qui consiste principalement à créer età fiabiliser les 367 500 CIR de ses ressor-tissants militaires, avant leur prise en chargepar le service des retraites de l’État (SRE).Pour effectuer ce transfert, le Secrétariatgénéral pour l’administration (SGA) sous-direction des Pensions (SDP) est chargé,depuis le troisième trimestre 2011, d’unecampagne de fiabilisation des CIR. Duranttoute la durée de cette campagne de fiabi-lisation, la SDP est en liaison directe avecles gestionnaires RH des services et desarmées, et le SRE.Parmi les étapes de la fiabilisation, la relec-ture des CIR par les marins eux-mêmesest indispensable. Dans quelques semaines(date qui sera précisée ultérieurement parGNP), les CIR des marins, arrêtés au 31décembre 2012, seront donc diffusés pourrelecture.Tous les marins d’active sont concernés, ycompris les marins qui ont déja entamé unedémarche de départ à la retraite.

Pourquoi vérifier mon CIR ? Les CIR sont constitués de plusieurs types

d’informations : certaines d’entre elles sontcontenues dans la fiche individuelle du marin(FIM), alimentée par le Système d’informa-tion des ressources humaines de la Marine(RH@psodie). D’autres, en revanche, ne pro-viennent pas de RH@psodie et doivent doncêtre vérifiées (exemples : l’infirmité éventuelled’un enfant, les divorces et les remariages,etc.)C’est pourquoi il a été décidé de faire appel auxmarins pour contrôler les informations sai-sies dans leur CIR et formuler, au besoin,des demandes de corrections.

Comment vérifier mon CIR pendant lacampagne de fiabilisation ?Début 2013 (date qui sera confirmée ulté-rieurement par GNP), et jusqu’en mai 2013,chaque marin devra consulter son CIR.Objectif : vérifier les informations arrêtéesau 31 décembre 2012 (historique de car-rière et informations administratives), pourgarantir la fiabilité des données qui serontensuite transmises au SRE.

Et après la campagne de fiabilisation ? La campagne de fiabilisation des CIR par

RETOUR SUR LA JOURNÉE DES MILLE MARINS AU SALON NAUTIC1 C’est en musique, sous les aubades dubagad du Centre d’instruction naval de Saint-Mandrier, que la Marine nationale est entréeen scène le samedi 8 décembre 2012 pourl’ouverture du salon Nautic de Paris. La quatrième édition des « Mille Marins » aréuni de nombreux marins militaires et civils,accompagnés de leur famille, autour de cerendez-vous incontournable des passionnés dela mer, de la voile et des sports nautiques.Les sportifs de haut niveau de la marine – Jonathan Lobert, Stéphane Christidis,Mathilde Geron, Camille Lecointre, FabienDelahaye et Vincent Garros –, furent à l’hon-neur sur la scène nautique avec une remisedes lettres de félicitations et de témoignagesde satisfaction par l’amiral Bernard Rogel,chef d’état-major de la Marine.Après avoir partagé leur parcours, les sportifsse sont affrontés  sur le jeu Virtual Regatta

les marins sera clôturée le 1er mai 2013.Vos demandes de corrections seront inté-gralement prises en compte, analysées et intégrées à votre compte CIR par la sous-direction des Pensions (SDP), si ellesse révèlent justifiées. Le marin ne devra fournir de pièces justifica-tives qu’en cas de demande de la sous-direc-tion des Pensions. Il n’y aura pas d’envoi en retour de documentrectificatif à l’issue de la campagne de fiabi-lisation. Sans demande de modification de l’intéressé,le CIR sera considéré comme juste, et seraautomatiquement transféré au SRE.À partir du 1er janvier 2014, toute demandede modification devra être adressée au SRE,et sera directement prise en compte par sesservices.Cette campagne de fiabilisation ne modifiepas les démarches à effectuer par le per-sonnel qui souhaiterait quitter l’institution d’icijanvier 2014. Chaque marin qui prépare sondépart à la retraite doit demander à sonBARH son EGS qui comptabilise le nombrede trimestres pris en compte dans le calculde la retraite. ®

Inshore, jeu des passionnés de régates et decourses au large, devant un public enthousiaste.Les marins sont dès à présent invités à réser-

ver ce rendez-vous pour décembre prochain,et participer ainsi à cette journée exception-nelle qui leur sera à nouveau dédiée ! ®

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GROS OUVRAGEFlottes de Combat est un ouvrage de référence. C’est même la « bible navale », selon certains. C’est en tout cas, et sans conteste possible, l’outil le plus complet et le plus fiable du genre, à tel point que les Américains l’ont finalement copié, puis adapté. À la barre de cet épais ouvrage au format à l’italienne, un seul homme: le capitaine de vaisseau (R) Bernard Prézelin.

En préambule, pourquoi Flottes de Combatn’était-il pas paru depuis quatre ans ?D’abord, parce que j’ai décidé d’arrêter mon acti-vité professionnelle d’assureur fin 2009, avec cinqans d’avance sur le terme officiel, pour me consa-crer exclusivement à Flottes de combat. Il a fallu sol-der d’innombrables formalités administratives. Mon retard s’explique aussi par la tâche titanesqueque représente la réalisation d’un tel ouvrage, sur-tout en cette période particulière, où les forcesnavales évoluent à une vitesse effarante aux quatrecoins de la planète. Il faut ainsi rester en alerte permanente afin de col-lecter une multitude d’informations pour tenir àjour les bases de données. Ce travail de fourmi n’estpossible que grâce à la constitution, au fil des années,d’un réseau d’informateurs et de photographes «shiplovers » (amoureux des bateaux) partout dansle monde, ainsi que par la compilation et la vérifi-cation de dizaines de milliers d’informations qui cir-

Flottes de combat, version 2012, ce sont 119 schémas et 1 443 pages, soit plus de 163 par rapport à la précédente édition. Ce sont aussi 5 639 photographies, dont 4 562 nouvelles, soit plus de 954 par rapport à la précédente édition. Le tout pour un poids de 4,2 kg.

«»

de combat

ÉDITIONS MARITIMES& D'OUTRE-MERÉDILARGE S.A.

Bernard Prézelin

combat fleetsof the world

flottes

E MO M

2012

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BRUNEIPersonnel : (2011) 750 h. (dont 60 officiers).Base : Muara.

AERONAUTIQUE NAVALE

1 avion Casa/IPTN CN 235 Persuader (avec radar APS-504(v)5) ; 2 autres sont prevus ;6 helicopteres BO-105, 4 S-70 A et 10 Bell 212.

Nota : les noms des batiments sont precedes du sigle KDB (Kapal di Raja Brunei) (naviredu roi de Brunei).

Les 3 corvettes du type F 2000 de Yarrow (28 Nakhoda Ragam, 29 Bendahara Sakam et30 Jerambak), construites entre 3-99 et 12-04 par BAE a Scotstoun mais refusees par lesultanat, ont finalement ete acceptees en 6-07 a l’issue d’une procedure arbitrale ; Brunei acharge les chantiers allemands Lurssen de les revendre a une autre marine ; l’Algerie, lesEmirats Arabes Unis, l’Indonesie et la Malaisie ont ete contactes.

PATROUILLEURS OCEANIQUES (PBO)

★ 3 type OPV 80 – Ch. : Lurssen, Lemwerder.Lanct En serv. Lanct En serv.

06 DARUSSALAM 3-10 14-6-11 08 DARULAMAN 6-1-11 12-12-1107 DARULEHSAN 9-10 14-6-11

Darussalam (06) U. Streich, 15-7-10.

D : 1 480 t (1 625 pc) V : 22 Dim : 80 (75 pp) � 13 � 3,30.A : 4/MM 40 Block III (II � 2) – 1/57 AA SAK Mk 3 Bofors – 1/helicoptere.EE : Radars : 1/veille combinee Scanter 4100 – 2/Furuno – 1/CT Sting EO Mk 2 – CM :1/detecteur ES-3601 – 2/lance-leurres SKWS DL-6 T (VI � 2).M : 2 diesels MTU 12 V 1163 TB 93 – 2 helices a pas variable – 11 560 ch (8 500 kW).DF : 7 500/12 PE : E : 58 h. + 50 pax.

OBSERVATIONS. – Commandes pour remplacer les 3 corvettes du type F 2000 refusees. Plate-forme pour helicoptere mais pas de hangar. Embarcation rapide sur rampe sous cetteplate-forme. Systeme de veille optronique MEOS II. Bulbe d’etrave. Emplacement pour 2/20AA GAM-BO1 ou 2/mit. 12,7 (I � 2). Autonomie : 21 jours.

Darulehsan (07) JC. Bellonne, 3-11.

Darulaman (08) M. Nitz, 8-11.

PATROUILLEURS ET VEDETTES (PBF)

★ 4 type FPB 41 – Ch. : Lurssen, Vegesack.Lanct En serv. Lanct En serv.

17 IJHTIHAD 2009 7-09 19 SYAFAAT 2010 2-1018 BERKAT 2009 11-09 20 AFIAT 2010 1-5-10

Berkat (18) U. Streich, 5-10-09.

D : 265 tpc V : 32 Dim : 41,30 � 7,70 � 2,60.A : 1/27 AA MLG-27 – 2/mit. 7,62 (I � 2). EE : Radar : 1/Furuno 2217.M : 2 diesels MTU 16 V 4000 M 93 L – 2 helices – 9 400 ch (6 900 kW).DF : 1500/12 PE : E : 16 h. + 5 pax.

OBSERVATIONS. – Systeme de transmissions par satellite Inmarsat. Conduite de tir optroniqueMEOS II. Ailerons stabilisateurs. Emplacement pour detecteur Cutlass 242. Vont rempla-cer les Perwira.

Afiat (20) M. Nitz, 5-10.

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SENEGALSENEGAL

Personnel : (2011) 900 h.Base : Dakar.

AERONAUTIQUE NAVALEL’armee de l’air dispose d’un avion De Havilland DHC-6-300 M Twin Otter pour la sur-

veillance maritime.PATROUILLEURS ET VEDETTES (PB)★ 1 patrouilleur type PR 72 MS – Ch. : SFCN, Villeneuve-la-Garenne.

Sur cale LanctEn serv.

NJAMBUUR

5-80 23-12-80 15-9-81

Njambuur

B. Prezelin, 14-5-08.

D : 380 t (451 pc)V : 20 Dim : 58,70 (54 pp) � 8,22 � 2,18.

A : 2/76 AA OTO-Melara compact (I � 2) – 2/20 AA F2 (I � 2) – 2/mit. 12,7 (I � 2).

EE : Radars : 2/Furuno 1421.M : 2 diesels SACM-Wartsila UD 33 V 16 – 2 helices a pas fixe – 5 900 ch (3 870 kW).

DF : 2 500/16PE :

E : 39 h. (+ 7 pax).

OBSERVATIONS. – 2 conduites de tir optiques Naja pour l’artillerie de 76. A ete modernise a

Lorient par Raidco Marine entre 1-02 et 1-03 : 2 diesels et 2 lignes d’arbre ont ete

debarques et une cheminee a ete ajoutee ; vitesse reduite de 30 a 20 nœuds.

Njambuur

B. Prezelin, 17-6-11.

★ 2 patrouilleurs type PR 48 – Ch. : SFCN, Villeneuve-la-Garenne.Sur cale Lanct

En serv.

POPONGUINE

12-73 22-3-74 10-8-74

PODOR

12-75 20-7-76 13-7-77

Poponguine

B. Prezelin, 17-6-11.

D : 240 t (250 pc)V : 23 Dim : 47,50 (45,50 pp) � 7,10 � 2,50.

A : 2/40 AA (I � 2) – 2/mit. 12,7 (I � 2) EE : Radar : 1/Furuno 1421.

M : 2 diesels SACM-Wartsila UD 30 V 12 – 2 helices – 4 350 ch (3 200 kW).

DF : 2 000/16PE :

E : 3 off. + 22 h.

OBSERVATIONS. – Podor a recu une cheminee et a ete remotorise en 2004 ; il a 1/20 AA a la

place de l’affut de 40 arriere du Poponguine et n’a pas de mitrailleuses de 12,7.

Saint-Louis a ete desarme en 2003.

Podor

B. Prezelin, 17-6-11.

★ 1 patrouilleur type RPB 33 – Ch. : UFAST, Quimper et Raidco Marine, Lorient.En serv.

N...

2013

D :

V :Dim : 33 � ... � ...

A :

EE : Radar : 1/navigation.

M :DF :

PE :E :

OBSERVATIONS. – Commande en 2012. Coque en CVR et superstructures en aluminium.

★ 4 patrouilleurs type FPB 98 Mk 1 – Ch. : Ocea, Les Sables d’Olonne et St-Nazaire.

N...N...

N...N...

D : 100 tV : 35 Dim : 32 � 6,30 � 1,70.

A :

EE : Radars : 2/Furuno.

M : 2 diesels Caterpillar C 32 – 2 hydrojets – 3 660 ch (2 690 kW).

DF : 1 000/12PE : 90 kW E : 12 h.

OBSERVATIONS. – Commande annoncee en 10-12. Identiques aux 21 patrouilleurs construits

pour les Garde-Cotes algeriens et aux 3 unites construites pour la Marine beninoise.

NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 02-10-12 10:16:48

FLOT10 SENE - Oasys 19.00Rev 18.04 - Page 1254

FLOTTES DE COMBAT –ÉDITION 2012, DE BERNARD PRÉZELIN, 1 443 PAGES COULEUR,ÉDILARGE220 EUROS (+ FRAIS DE PORT HORS FRANCEMÉTROPOLITAINE).

ESPACEloisirs

culent dans les revues spécialisées ou sur Internet.Pour la marine chinoise, le Web est d’ailleurs laseule source par laquelle se tenir au courant, car iln’existe aucune communication officielle. Un autre facteur qui explique mon retard est laconjoncture internationale avec, d’un côté, desmarines occidentales qui « naviguent à vue » etsont contraintes de réduire leur format, ce quientraine de nombreux transferts, retards et annu-lations et, de l’autre, des marines asiatiques enprogression constante, voire fulgurante pour cequi concerne la marine chinoise. Enfin, le refus de communiquer sur les nouveauxcontrats signés chez certains équipementiers etconstructeurs ne facilite pas la tâche.

Cela fait désormais vingt-cinq ans que vous êtes l’auteur de Flottes de combat :pourquoi une telle fidélité ? Parce que depuis mon plus jeune âge, j’ai tou-jours été passionné par les navires de guerre ; jevoulais faire une carrière d’officier de Marine,mais après trois années de service comme ORSA(OSC), j’ai dû reprendre le cabinet d’assurancefamilial tout en effectuant des périodes embar-quées régulières sur les « bateaux gris », ce quim’a valu d’être appelé par certains officiers « assu-reur de réserve et marin d’active » (rire). Plus sérieusement, si j’œuvre à la rédaction de cetouvrage, c’est avant tout par passion et par convic-tion. Je suis en effet convaincu de l’utilité croissantedes marines et, plus précisément, de la nécessité del’institution Marine nationale. L’importance crois-

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COLS BLEUS®N°3006®19 JANVIER 2013®39

MICMAC À DJIBOUTIAux belles abyssines : c’est le titre d’unroman qui narre la vie coloniale à Djiboutien 1939, une époque ambiguë, et uneatmosphère autant mystérieuse que viciée.C’est le deuxième roman réussi d’un ancienofficier de Marine.

LE CHEF D’ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE, L’AMIRAL BERNARD ROGEL, FÉLICITE LE CV (R) BERNARD PRÉZELIN POUR LA PARUTION DE LA NOUVELLE ÉDITION DE FLOTTES DE COMBAT.

Au lendemain de la déclaration de guerre, PierreJouhannaud, officier de Marine, débarque à Djibouti pour y prendre le commandement del'Étoile du Sud à la place de son ami Alban de Perthes,retrouvé mort à bord, une balle dans la tempe.D’après le commandant local de la Marine, l’offi-cier décédé se serait senti incapable d'entreprendreune mission périlleuse. Il se serait alors suicidé parlâcheté. Une version officielle qui ne convainc pasPierre, son ami et successeur. Liés depuis leurs annéesd'études à l’école navale et un tour du monde sur lecroiseur-école Jeanne d’Arc, les deux hommes s’ap-préciaient. Le lieutenant de vaisseau Pierre Jouhan-naud va, dès lors, mener l’enquête.Si l’intrigue policière est rondement menée, ce romanvaut surtout par sa description du Djibouti d’alorset son contexte trouble. À des milliers de kilomètresde la métropole sous le feu de l’ennemi nazi, Djibouti et sa région, encerclées par des militaires

italiens fascistes, sont un véritable nid d’espions et detrafiquants en tout genre. Avant d’être le roman d’unexcellent conteur d’histoires, c’est celui d'un d’unofficier de la Marine de 1986 à 2002 qui a servi surdifférents bâtiments de combat. Si cet ouvrage nesouffre d’aucune approximation, il vaut surtout parle souffle romanesque qui le rythme. En ex-marind’État avisé, Bernard Bonnelle maîtrise incontesta-blement son sujet. Le lieu et la période choisis sontégalement propices aux soubresauts et aux rebon-dissements les plus captivants.Au fil des pages, on croise dans ce roman d’éton-nants personnages, dont Potemkine, l'homme à toutfaire taciturne de l'Étoile du Sud, ou encore unejeune Éthiopienne aux charmes sibyllins. Autreprouesse du romancier, celle de donner vie aupatrouilleur lui-même, immobilisé à quai à causede ses chaudières en bout de course. D’une plume élé-gante, l’auteur fait donc mouche, lorgnant vers lesrécits de Joseph Conrad, ceux de Joseph Kessel,comme Fortune carrée ou ceux, plus picaresques,d’Henry de Monfreid, un aventurier-écrivain et tra-fiquant qui a fréquenté les lieux. Aux belles abyssinesou un roman de mer, d’aventures, d’histoire et detrahison fort bien construit. ®

STÉPHANE DUGASTAUX BELLES ABYSSINES, DE BERNARD BONNELLE,ÉDITIONS DE LA TABLE RONDE, 192 PAGES, 17 EUROS.

sante des enjeux maritimes peut d’ailleurs facilementse mesurer par les investissements considérablesréalisés par les pays émergents dans leurs forcesnavales, comme, par exemple, en Asie et en Afrique.

À l’ère du tout-numérique, pourquoi continuer à éditer Flottes de combaten version papier ?Au cours de ses cent quinze années d’existence,Flottes de Combat a connu différents changements.Durant les années 1950-1960, il y avait ainsi moinsde cinq cents pages. Jusqu’à la fin de la guerrefroide, les choses étaient pour ainsi dire assez car-rées et figées. Du fait du développement de nom-breuses marines, la pagination a aussi logique-ment augmenté.La nouvelle édition de Flottes de Combat compteainsi mille quatre cent quarante-trois pages. Unrecord toutefois limité par les capacités techniquesde l’imprimeur et du relieur. J’ai dû ainsi sacrifierl’index des numéros de coque.Si une version numérique existe aujourd’hui pourle ministère de la Défense, l’ouvrage papier aencore de beaux jours devant lui. Il est, à mesyeux, tout simplement indispensable.Je dois d’ailleurs être l’un des rares auteurs à meféliciter de l’état de mes livres après quelques mois.Car, après leur usage intensif sur les passerelles,les Flottes de combat ne sont effectivement plus àl’état neuf, et je m’en félicite. C’est la preuve quecet ouvrage ne reste pas dans son étui et qu’il esttrès utilisé. ®

PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANE DUGAST.

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DANS LES SEMAINES À VENIR

Jusqu’au 27 janvier, Paris (Île-de-France)Exposition à la Bibliothèque nationale de France :« L’âge d’or des cartes marines ».

Jusqu’au 13 mai , Toulon (Var)Exposition au musée national de la Marine : « Le bagne portuaire de Toulon, entre réalité etimaginaire − 1748-1873 ».

Jusqu’au 21 mai, Rochefort (Charente-Maritime)Exposition au musée national de la Marine : « Fort Boyard, les aventures d’une star ».

Du 11 au 23 janvier, Cherbourg (Manche) Exposition sur le bicentenaire de la préfecturemaritime : « Deux siècles d’événements maritimes », à la salle des fêtes.

Du 18 au 20 janvier, Cherbourg (Manche)Séance de dédicaces dePatrice Pellerinpour sa bandedessinée historique L’épervier, au cercle naval.

Du 18 janvier au 15 février, Caen (Calvados)Exposition sur la préfecture maritime de Cherbourg, acheminée par le BPD Vulcain.Pour l’occasion, le bâtiment est ouvert au publicles week-ends.

22 janvier, Saint-Brieuc (Côtes d’Armor)Conférences : « La Marine nationale et l’actiondiplomatique navale », par le CC Karine Foll et « La guerre de course et la piraterie », par le CC (R) Éric Lebec, à 18h30 à l’hôtel de ville.

Du 23 au 25 janvier, Cherbourg (Manche)Forum des métiers : ouverture au public dupatrouilleur de service public Cormoran.

24 janvier, Cherbourg (Manche)Conférences : « Digues et construction du portmilitaire », et « Napoléon et Cherbourg », à 20h30, dans l’ancien cinéma Omnia.

Du 24 janvier au 31 mai, Cherbourg (Manche)Exposition sur le bicentenaire de la préfecturemaritime : « Deux siècles d’événements maritimes », au cercle naval.

24 et 25 janvier, Brest (Finistère)Conférences autour de la géopolitique à l’universitéde Brest, en partenariat avec l’École navale.

28 janvier au 2 mars (Méditerranée)Entraînement Gabian.

29 janvier, Paris (Île-de-France)Conférence Les mardis de la mer et des Français à l’Institut catholique : « Les marines émergentes », par Bernard Prézelin et Paul Tourret.

Du 1er au 3 février, Paris (Île-de-France)Salon des formations de l’aéronautique au musée del’air et de l’espace du Bourget.

2 et 3 février, Fécamp (Haute-Normandie)Fête des marins, avec la présence du VAE BrunoNielly. Escale du bâtiment-base de plongeur démineurs Vulcain.

5 au 7 février, Paris (Île-de-France)Le salon de l’économie de la mer EuroMaritime au Parc des expositions de la Porte de Versailles.

INFOagenda

7 février, Brest (Finistère)Journée des sciences navales 2013 à l’École navale, conférences scientifiques sur lethème des « Ressources océaniques : potentiel etprotection ».

9 et 10 février, Granville (Manche)Ouverture au public du patrouilleur de servicepublic Cormoran.

12 février, Paris (Île-de-France)Conférence Les mardis de la mer et des Français à l’Institut catholique − « La mer : défis humainset sportifs », avec le navigateur Marc Pajot.

13 février, Paris (Île-de-France)Conférence les Mercredis de l’Institut océanographique : « Dans les yeux des requins »,par Pierre Frolla.

14 février, Paris (Île-de-France)Conférence CESM : « Avis de conflit sur lesocéans : une analyse régionale des tensions sur les flux et les ressources maritimes ».

14 février, Brest (Finistère) Conférence au CIN : « les 50 ans du traité de l’Élysée », avec Pierre Ménudier.

18 février au 10 marsCampagne de recrutement de la Marine. La Marine sera présente à la télévision, sur Internet et en affichage dans les gares.

DANS LES SEMAINES À VENIR N’hésitez pas à nous faire part des activités que vous souhaiteriez voir figurer dans cette rubrique. [email protected]

LE CHEF D’ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE ET LE MAJOR GÉNÉRAL DE LA MARINE À LA RENCONTRE DES MARINS• Le chef d’état-major de la Marine rencontrera son homologue espagnol les 21 et 22 janvier à Madrid. Il interviendra au stage « Futurs commandants », à Toulon, le 29 janvier 2013.• Le major général de la Marine interviendra à ce même stage la veille et visitera le porte-avions Charles de Gaulle.

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CRÉDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS

COLS BLEUS N°3006 19 JANVIER 2013

COUVERTURE LUC CHRISTOPHE GUILLERM

INFO ACTUS PAGE 6 : VŒUX DU PR : PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE/P. SEGRETTE ; VŒUX DU CEMM : PHILIPPE BÉLINGUIER /MN PAGE 7 : MARINS À L’ELYSÉE : PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE/L. BLEVENNEC ; CECLANT : MN PAGE 8 : CAÏMAN : ALAIN MONOT/ MN ; CYCLONE EVAN : MN ; LOGO JOURNÉE DU MARIN : SOPHIE DROUARD/ MNPAGE 9 : FREMM : MN ; EC-225 : GRÉGOIRE CHAUMEIL/ MN PAGE 10 : FUSILIERS MARINS : COLOMBAN ERRARD /MN ; TALANTE : MINISTÈRE DE LA DÉFENSE/EMA PAGE 11 : PO : JEAN-PHILIPPE PONS / MN ; CDG : VINCENT MAUPILE/MN PAGE 12 : SURCOUF : MINISTÈRE DE LA DÉFENSE / EMA ; FRENCH OFFICERS : DR PAGE 13 : NRF : EMMANUEL RATHELOT / MN ; CHINE : DR

PASSION MARINE PAGES 14-15 : DR ; ALAIN MONOT / MN ; DR ; GUILLAUME IZARD / MN ; DR ; DR ; FRANÇOIS DESTOC / LE TÉLÉ-GRAMME LORIENT ; ALAIN MONOT / MN ; PATRICK GUIGUENO / MN ; PHILIPPE CUPI / MN ; DR ; ANNE-FLORE CABU /MN ; JOËL TRIANTAFYLLIDES / MN ; DR PAGES 16-17 : DR / INFOGRAPHIE SERGE MILLOT / MN ; DR ; DR ; DR PAGES 18-19 :DR ; INFOGRAPHIE SERGE MILLOT / MN ; DR PAGES 20-21 :PHILIPPE CUPI / MN ; DR ; DR ; A. DELUC / MN

VIE DES UNITÉSPAGES 22-25 : MN ; MN ; MARGOT PERRIER / MN ; MARGOT PERRIER / MN ; MN ; QUENTIN / MN MARGOT PERRIER /MN ; MN ; SÉBASTIEN BONO /BMPM/MN ; MARGOT PERRIER / MN ; JOHANN PESCHEL / MN ; MN PAGES 26-27 :ARTEFACTORY ; ARTEFACTORY; SIRPA AIR; INFOGRAPHIE : SERGE MILLOT / MN PAGES 28-29 : STEPHANE MARC / MN; STEPHANE MARC / MN; STEPHANE MARC / MN; CHRISTOPHE DUBOIS/ MN;ARIK BENAYOUN/ MN PAGE 30 : MN

REGARDS CROISÉS PAGE 30 : MN

PLANÈTE MERPAGES 32-33 : DCNS ; DCNS ; GÉRARD LOUARN/DCNS

CHRONIQUE DU PERSONNEL PAGES 34-35 : SNCF : SÉBASTIEN DESCHAMPS/MN ; COLIS DE NOËL : MN ; CPNO : MN ; CPO : MN PAGES 36-37 : LAURENT SÉBASTIEN / MN ; INFOGRAPHIE : SOPHIE DROUARD / MN

ESPACE LOISIRS PAGES 38-39 : PHILIPPE BELINGUIER / MN ; DR ; DR

AGENDAPAGE 41 : AGENDA : PELLERIN / QUADRANTS ; PREMAR MANCHE ; ECOLE DE GUERRE

4E DE COUVERTUREALAIN MONOT/MNLÉGENDE PHOTO : UN PLONGEUR DE BORD INSPECTE LA COQUE D’UN SOUS-MARIN.

RÉDACTION : 2 rue Royale 75008 Paris ®Tél. : 01 42 92 17 17 – Télécopie : 01 42 92 17 01 ®E-mail : [email protected] – Internet : www.defense.gouv.fr/marine ®Directeur de la rédaction : CF Jérôme Baroë ®Rédactrice en chef : LV Caroline Ducret®Rédactrice en chef adjointe : LV Céline Horlaville ®Secrétaire : Mot Phaëdra-Noor Messoussa ®Rédacteurs et journalistes :Stéphane Dugast ; LV Colomban Errard ; Asp. Margot Perrier ® Collaborateurs : EV1 (R) Antoine de Surirey ; LV (R) Anet Sauty de Chalon ®Infographie : Serge Millot ®Directeur de la publication : Capi-taine de vaisseau Philippe Ebanga, directeur de la communication de la Marine®Abonnements : 01 49 60 52 44 ®Publicité, petites annonces : ECPAD, pôle commercial – 2 à 8 route du Fort 94205 Ivry-sur-Seine Cedex – Christelle Touzet – Tél. : 01 49 60 58 56 – Télécopie : 01 49 60 59 92 – Mail : [email protected]®Conception-réalisation : Idé Édition, 33 rue des Jeûneurs 75002 Paris – Direction artis-tique : André Haillotte – Secrétaire de rédaction : Céline Le Coq – Rédacteurs graphiques : Bruno Bernardet, Nathalie Pilant®Photogravure : Média Grafik ® Imprimerie : Roto France, rue de la Maison Rouge77185 Lognes ®Les manuscrits ne sont pas rendus, les photos sont retournées sur demande. Pour la reproduction des articles, quel que soit le support, consulter la rédaction ®Commission paritaire n° 0211 B05692/28/02/2011 ®ISBN : 00 10 18 34 ®Dépôt légal : à parution ®

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RESTAUQMF Restau, affecté BPC Tonnerre à Toulon (mission février EAOM 2013), cherche permutationsBrest embarqué ou terre.Très urgent. Contact au 06 22 76 42 31, [email protected]

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