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ISSN 0015-9506 3:HIKLMI=YUW^U[:?n@a@e@i@k; M 01284 - 3048 - F: 2,90 E FRANCE FRANCE Catholique FRANCE Catholique www.france-catholique.fr 82 ème année - Hebdomadaire Un hebdo engagé pour l’Amour et la Vérité 2,90 n°3048 - 24 novembre 2006 La Turquie Terre Sainte Visite de Benoît XVI Liturgie : congrès du CIEL à Rome Lyon : Cardinal Barbarin en suivant Antoine Chevrier Lourdes : Enfance et sainteté du CIEL Barbarin La Turquie Terre Sainte Visite de Benoît XVI

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Un hebdoengagé

pour l’Amouret la Vérité

2,90 €n°3048 - 24 novembre 2006

La TurquieTerre Sainte

Visite de Benoît XVI

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La TurquieTerre Sainte

Visite de Benoît XVI

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BREVES

2 FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006

MONDECLIMAT : Au sommet de Nairobi, les mi-nistres de l’Environnement ont convenule 17 novembre de réviser d’ici à 2008 leprotocole de Kyoto sur les émissions degaz à effets de serre.POLOGNE : Les sondages à la sortie desurnes donnaient une nette avance à l’op-position libérale sur le parti conservateurdes frères Kaczynski au premier tour desélections locales du 12 novembre ; un se-cond tour est prévu le 26 novembre.EUROPE : La commission européenne aautorisé le 14 novembre la fusion entreSuez et GDF ; mais les discussions entre lesdeux groupes français restent difficiles.ESPAGNE : Jacques Chirac a rencontré lechef du gouvernement espagnol, J.-L. Za-patero, le 16 novembre à Gerone à l’oc-casion du 19e sommet franco-espagnol.La France, l’Espagne et l’Italie voudraientparrainer une nouvelle initiative en fa-veur de la paix au Proche-Orient.PAYS-BAS : Le gouvernement néerlandaisa décidé le 17 novembre la préparationd’un texte de loi interdisant le port duvoile islamique en public.ETATS-UNIS : L’économiste Milton Fried-man, prix Nobel d’économie et grand dé-fenseur du libéralisme, est décédé le 16novembre à San Francisco à l’âge de 94ans.DARFOUR : Le secrétaire général de l’ONUa mené le 16 novembre à Addis-Abebades consultations sur la situation au Dar-four ; le Soudan a accepté le principed’une force de paix dans cette région as-sociant ONU et Union africaine. Craignantla contagion des tueries, le gouvernementtchadien avait annoncé le 13 novembrela mise en place de l’état d’urgence.CONGO : Le président sortant de la Ré-publique démocratique du Congo, JosephKabila, a remporté officiellement le 15novembre le second tour de l’électionprésidentielle avec 58% des suffrages ex-primés.PROCHE-ORIENT : L’assemblée généralede l’ONU a demandé le 17 novembre àune écrasante majorité la fin de toutesles formes de violence entre Israël et lesPalestiniens.VIET-NAM : Le Forum de coopérationAsie-Pacifique s’est ouvert le 18 no-vembre à Hanoï en présence du présidentBush ; les négociations ont porté sur lalibéralisation du commerce mondial, leprogramme nucléaire nord-coréen et la

lutte contre le terrorisme. Washington etMoscou y ont signé le 19 novembre unaccord ouvrant la voie de l’Organisationmondiale du commerce (OMC) à la Russieaprès plus de dix ans de négociations.SYRIE : Trois "djihadistes" français quiprojetaient de se rendre en Irak ont étéarrêtés en Syrie ; ils sont détenus à Da-mas, a-t-on appris le 18 novembre.

FRANCEATTENTATS : Un incendie d’origine crimi-nelle a ravagé la sacristie de N-D de laSauvegarde dans le quartier de La Du-chère à Lyon le 13 novembre ; un premierattentat contre cette église avait déjà eulieu quinze jours auparavantMONTAGNE : Quatre alpinistes françaisoriginaires de Grenoble qui tentaientd’escalader un sommet de 6.000 m auNépal ont été portés disparus le 14 no-vembre ; une équipe de militaires a quit-té la France le 20 novembre pour parti-ciper aux recherches, sans grand espoir.JUSTICE : Le tribunal des affaires de sé-curité sociale de Clermont-Ferrand a re-connu le 16 novembre "une faute inexcu-sable" de Michelin au profit de quatreanciens salariés victimes de l’amiante.En fuite au Pakistan, l’agresseur présuméde la jeune fille brûlée à 60% l’an dernierà Neuilly-sur-Marne s’est livré le 17 no-vembre à la justice française.SOCIAL : Le dernier rapport du Conseil del’emploi, des revenus et de la cohésionsociale, publié le 17 novembre, préciseque l’instabilité de l’emploi est la pre-mière source des inégalités de salaires.FAMILLE : Dominique Versini, "défenseurdes enfants", préconise dans son premierrapport remis le 20 novembre au prési-dent de la République un statut desbeaux-parents reconnaissant le rôle édu-catif des personnes qui interviennentdans la vie quotidienne des mineurs.TRANSPORTS URBAINS : La ligne T4entre Aulnay-sous-Bois et Bondy dans larégion parisienne a inauguré le 17 no-vembre son nouveau "tram-train", maté-riel qui réunit la souplesse du tramway etla grande capacité du train et qui fait fi-gure de test pour les liaisons de banlieueà banlieue bien qu’il n’ait pas été retenupour la “Petite Ceinture”.CHANTIERS NAVALS : Le "Provalys", leplus gros méthanier du monde avec unecapacité de 153.500 m3, a été baptisé le

16 novembre à St-Nazaire avant sa miseen service par gaz de France.AERONAUTIQUE : Pour financer le lance-ment de l’A350 estimé à 9 milliards d’eu-ros, le groupe EADS envisage d’ouvrir soncapital ; l’entrée de fonds d’investisse-ment de Dubaï et de Qatar a été évoquéele 15 novembre ; des discussions seraientégalement en cours avec les Russes.RECYCLAGE : Avec la mise en place durecyclage des déchets d’équipementsélectriques et électroniques, les prix desréfrigérateurs, ordinateurs et téléphonesportables devaient légèrement augmen-ter à partir du 15 novembre. DECENTRALISATION : Le conseil régionald’Ile-de-France a voté le 5 novembre uneaugmentation de 80 millions d’euros dela taxe sur les produits pétroliers qui setraduira par une hausse du prix des car-burants à partir de janvier 2007, dans lebut de financer ses nouvelles compéten-ces résultant de la loi de décentralisation.LITTERATURE : Le prix Goncourt des ly-céens a été décerné le 13 novembre à laCamerounaise Léonora Miano pourContours du jour qui vient (Plon), le prixInterallié, le 14 novembre, à MichelSchneider pour Marilyn, dernières séances(Grasset), le prix du quai des Orfèvres, àFrédérique Molay pour La 7e Femme (Fa-yard). Le romancier Bertrand Poirot-Delpech, académicien, chroniqueur auMonde, est décédé le 14 novembre àParis à l’âge de 77 ans.PRESSE : Le directeur de la rédaction duNouvel observateur, Laurent Joffrin, a an-noncé le 13 novembre sa candidature à ladirection de Libération. Les nouvelles for-mules de La Croix et de La Tribune ont faitleur apparition le 20 novembre.CINEMA : Le cineaste Francis Girod (LaBoum...) est mort à 62 ans, le 19 no-vembre à Bordeaux, d’une crise cardiaquedurant le tournage d’un film.RELIGION : La Cour de cassation a jugé le14 novembre qu’une publicité parodiantla Cène ne constituait pas une injure auxcatholiques, cassant ainsi une décisionde la Cour d’appel de Paris.DONS : Le Centre d’étude et de recherchesur la philanthropie a rendu public le 16novembre son rapport annuel sur la gé-nérosité des Français ; plus de 2,5 mil-liards d’euros ont été récoltés en 2005auprès de six millions de donateurs ; onconstate une augmentation de 5 à 6%d’une année à l’autre.

J.L.

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EDITORIAL

FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006 3

‘arrivée de Benoît XVI en terre turque nous est une fois de plusl’occasion de nous confronter à cet Orient compliqué dont par-lait de Gaulle. La Turquie, porte d’entrée du Proche-Orient,nous renvoie à toute une histoire qui évoque les fastes et lachute de l’Empire byzantin, la rencontre conflictuelle de la

Chrétienté et de l’Islam, la domination ottomane qui s’étendit sur unepartie de l’Europe orthodoxe et ne fut pas loin de franchir les muraillesde Vienne, enfin la naissance, avec Mustapha Kémal, d’une Républiquemilitarisée et laïque qui renonça au rêve du khalifat pour entreteniravec le monde moderne des relations inédites. Le pape n’ignore rien detout cela, pas plus qu’il n’oublie la prédication de saint Paul dans lescités d’Asie mineure, dans la région natale de l’apôtre. Son prédéces-seur, Angelo Roncalli, n’a-t-il pas représenté le Saint-Siège ici-mêmedans la période difficile de la seconde guerre mondiale ? Mais l’histoirecontinue de s’écrire avec une Turquie qui hésite au seuil de l’Unioneuropéenne gérant ses propres contradictions.

Hôte des dirigeants d’Ankara, Benoît XVI vient en messager de lapaix, dans une situation tendue. Le prologue de la conférence pronon-cée à Ratisbonne, et qui concernaitl’Islam, n’a pas manqué d’avoir des réper-cussions dans tout le pays, profondémentmusulman, d’autant que le texte cité parle Pape comme significatif des relationsentre christianisme et islam, et entre foiet raison, consistait en un dialogue entreun empereur de Byzance et un sage per-san. Les autorités religieuses musulmanesont, sur le moment, très mal réagi. Le cli-mat s’est un peu rasséréné depuis lors, dumoins du côté des autorités politiques, qui tiennent à ce que l’image deleur pays ne soit pas ternie par des manifestations dont l’effet seraitdésastreux devant l’opinion mondiale et surtout européenne. Mais onn’est jamais à l’abri de menées extrémistes et les agressions dont ontété victimes plusieurs prêtres catholiques, ces derniers mois, sont signi-ficatives des difficultés de survie des minorités religieuses dans ce pays.

Des minorités qui sont de plus en plus réduites... De ce point de vue,la visite du Pape au Phanar, ce quartier d’Istanbul où réside le pa-triarche Bartholomée, est significative. Il existe d’évidence une solida-rité entre catholiques et orthodoxes, et les relations entre le Vatican etle Phanar ont toujours été cordiales depuis la rencontre inoubliableentre Paul VI et Athénagoras. Il faut ajouter que les choses vont en s’a-méliorant avec le patriarche de Moscou, Alexis II, qui vient de remer-cier Benoît XVI, de sa générosité pour la restauration d’une église. Celavoudrait dire que le dialogue œcuménique (entre chrétiens) se portemieux que le dialogue interreligieux. Mais il est permis d’espérer que cevoyage permettra des ouvertures nouvelles que le pape désire sanséquivoques. �

L

SOMMAIRE

ACTUALITÉ4 EUROPE La Turquie s’éloigne

Yves La Marck5 SOCIALISTES Ségolène : raisons d’un choix

Alice Tulle6 PUBLICITE Les enfants jugent

Tugdual Derville

DOSSIER8 SUR LES PAS DU PAPE La Turquie, Terre Sainte

Mgr François Yakan / Catherine Baumont

ESPRIT

12 MEMOIRE DES JOURS Michaël de Saint-CheronRobert Masson

13 LECTURES Royauté de Christ, rêve ou réalité ?

Père Michel Gitton14 PRIERE Adoration perpétuelle en paroisse

Paroisse de Maisons-Laffitte16 LITURGIE Rome vue du Ciel

Père Michel Gitton18 B.D. Avec Jean-Paul II et Benoît XVI (26/36)

Dominique Bar - Guy Lehideux19 LIVRES Spiritualité

Ludovic Lécuru20 ENFANCE ET SAINTETE Les enfants à Lourdes

Père Jacques-Marie Guilmard22 EGLISE DE LYON Suivre Jésus de près

Père Ludovic Lécuru

MAGAZINE24 PHOTOGRAPHIE Suivre le Cardinal

Elisabeth Rull26 ENFANCE DEFAVORISEE L’été au Liban

Elie Mazloum28 CIVILISATION Quelle crise de l’éducation ?

Abbé Hyacinthe-Marie Houard30 PHOTOGRAPHIE Doisneau à Paris

Pierre François32 PIERRON Les mystères d’un peintre

Ariane Grenon33 CINEMA "Perhaps love", “Prestige”

“Casino Royale”,"L’étoile du soldat"Marie-Christine Renaud d’André / Marie-Lorraine Roussel

34 THEATRE “L’île au trésor”Pierre François

35 TELEVISION "L’Enfant"“Monsieur Léon”, “Palais royal”

Marie-Christine Renaud d’André

36 TELEVISION Votre début de soiréeM.-Ch. R. d’A.

38 BLOC-NOTES Vie associative et d’EgliseBrigitte Pondaven

www.france-catholique.frwww.monde-catholique.com

Photo de couverture - intérieur de Ste-Sophie - © GT VALCK

par Gérard LECLERC

L’épreuve

D.R.

de la Turquie

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ACTUALITE

a visite du Saint-Père enTurquie coïncide avecune phase difficile desnégociations entre laTurquie et l’Union Euro-

péenne. Il y a là un risque dedérive ou de distorsion. L’un desreproches faits par les Turcs àl’Union est de se comporter en"club chrétien" tandis que l’opi-nion européenne redoute l’en-trée d’un pays musulman. Parlerreligieusement de la politiqueest sans doute aussi domma-geable à la politique que parlerpolitiquement de la religionl’est à la religion.(1) Si le cardi-nal Ratzinger s’était exprimésur la candidature turque, à titred’Européen pour marquerses réserves, Benoît XVIse gardera bien de seprononcer ex officio.A l’inverse, sespropos sur le dialo-gue avec l’Islamn’ont pas à êtredéclinés commes’appliquant auxproblèmes posés parla négociation turque.La Turquie n’est pas pour l’UnionEuropéenne un relais naturelpermettant de nouer un dialoguepolitique avec des pays arabesmusulmans ex-colonisés del’Empire Ottoman ni avec le restedu monde islamique. Même si laTurquie exerce présentement lesecrétariat de l’Organisation dela Conférence Islamique.

Si l’on s’en tient au volet po-litique de la négociation turque,

les choses ne se passent pas bien.La Commission européenne arendu un rapport mitigé qui serasoumis au sommet des Chefsd’Etat et de gouvernement le 15décembre. La décision sera prisealors de suspendre tout ou partiede la négociation. S’il y a desavancées en matière de droitsde l’homme, le blocage principalvient du refus d’Ankara d’auto-riser l’accès de Chypre aux faci-lités de l’accord douanier qui liela Turquie et l’Union

Européenne. La partie nord –turque - de l’île s’étant expri-mée en faveur du plan desNations Unies et la partie sud –grecque – contre, la Turquieestime qu’elle n’a pas à êtrepénalisée. Mais la république deChypre ayant été, entre temps,admise comme membre del’Union, ses autres membresdemandent que la Turquie régu-larise ses relations avec elle

avant de poursuivre la négocia-tion.

Ce dialogue de sourds n’estpas qu’un prétexte mais un enjeumajeur pour la Turquie. En effet,le gouvernement formé par leparti de la justice et du déve-

loppement (AKP) au pouvoirdepuis novembre 2002 est bienle seul en Turquie à avoir unestratégie européenne. Le relatiféchec de celle-ci sera un handi-cap de taille pour les élections denovembre 2007. Mais l’alterna-tive, quelle est-elle ? Pas que laTurquie " bascule de l’autre côté",sous-entendu du côté de l’isla-misme, de l’Irak et de l’Iran, maisbien qu’elle revive le coup d’Etat

militaire laïque de 1997. Qui ditlaïque en Turquie dit nationa-liste. Ce sont les gouvernementsnationalistes appuyés par l’ar-mée qui ont envahi la partie nordde Chypre. De la même manière,ils réprimaient les Kurdes etcontinueront de le faire sur lafrontière irakienne. Ils sont aussiles plus vigilants à condamnertoute discussion sur le génocidearménien.

L’armée turque veut empê-cher le premier ministre Erdo-gan de se faire élire en maiprochain à la magistrature su-prême, toute symbolique qu’ellesoit. Bloqué par les Européensen politique extérieure et bloquépar les militaires en politique in-térieure, celui-ci soutient deuxbras de fer en même temps, avecla tentation de jouer de l’uncontre l’autre. Ainsi pourrait-ilêtre tenté d’échanger son refusde concessions sur Chypre contrel’abrogation de l’article 301 quipermet de condamner toute at-teinte à l’identité turque, doncau passé arménien, mais aussidu même coup à l’héritagelaïque qui lui est indissoluble-ment lié. Au lieu de compter surl’Europe pour libéraliser le ré-gime, y compris la liberté reli-gieuse pour l’Islam qui demeureson objectif, le Premier ministrepourrait prétendre atteindrecelui-ci contre l’Europe. Le pariest risqué pour lui, en passe deperdre tout crédit politique, maisaussi pour l’Europe se retrouvantdevant un islamisme nationa-liste, sorte d’union sacrée de l’ar-mée et de la religion, la pire deséventualités pour la Turquie. �

L

Bloqué en politique extérieure par les Européens,et en politique intérieure par l’Armée

4 FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006

par Yves LA MARCKNICARAGUA

LaTurquie s’éloigneL’Europe n’a pas trop à se préoccuper de l’entrée de la

Turquie. Les Turcs seront sans doute les premiers à s’éloigner

de l’Europe au risque de ranimer leurs vieux démons.

((1) Hervé Legrand, "Queldialogue islamo-chrétiendans le contexte de l’é-largissement de l’Europeà la Turquie ?", Esprit,novembre 2006.

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ans la soirée du 16 no-vembre, il apparut trèsvite que le résultat desprimaires socialistes se-rait un triomphe pour

la "candidate préférée des son-dages". Les deux autres candi-dats à l’investiture du Parti ontencaissé ce choc avec plus oumoins de sérénité.

Pour Dominique Strauss-Kahn, la défaite est une demi-victoire : on le donnait entroisième position en raisonde son faible poids dans l’ap-pareil mais il dépasse son rivalet sa base électorale (21,17%)fera de lui un homme incontour-nable lors de la victoire possiblecomme dans l’éventuelle défaite.

L’échec de Laurent Fabius (18,73%) est une déroute person-nelle pour celui qui avait menévictorieusement la campagne duNon au référendum de 2005 :faute d’avoir su prendre la tête du"camp du Non" et rassemblerdans son parti et hors de celui-ciles protestataires de gauche, il setrouve aujourd’hui marginalisé.

Cela dit, le triomphe de lacandidate désignée n’est pas lesigne d’une complète victoirepolitique. Certes, la "créature desmédias" moquée par les fabiu-siens a établi son pouvoir sur l’ap-pareil socialiste et son ascendantsur les adhérents : elle a su créerune dynamique - qui inquiètesérieusement une UMP pour l’ins-tant en panne - et peut la porterau pouvoir. Mais le "ségolénisme"naissant est le résultat de choixcomplexes.

Il y a, visible sur les écrans,l’enthousiasme pour un person-nage politique qui joue si bien de

sa féminité et de son agréableapparence qu’on en oublie qu’ellefut de la "génération Mitterrand"avant de parvenir à la maturitépendant les années Jospin.

L’adhésion à la femme qui asu se donner une nouvelle jeu-nesse politique est cependantéquilibrée par un autre mouve-ment : celui des 68.000 nouveauxadhérents (sur 219.000 militants)du Parti socialiste qui, pour laplupart, utilisent "Ségo" pourbattre définitivement les "élé-phants" du parti.

Ségolène Royal et FrançoisHollande n’ignoraient pas cette

instrumentalisation et ils en onttous deux joué très habilement.Depuis plusieurs mois, de vieuxroutiers de l’appareil affirmaientque ce courant rénovateur était

devenu largement majoritaire : lechoix du 16 septembre l’a prouvé.

Cependant, cette femme por-teuse de renouveau a été sou-tenue dans sa campagne internepar les fédérations socialistes lesplus anciennes (dans le Nord,dans le Midi) et par des archontes– tel Pierre Mauroy. Le soutiendes conservateurs à la candidaterénovatrice est incompréhensiblesi l’on ne prend pas un peu au

sérieux une hypothèse émise parcertains notables socialistes :ceux qui détiennent le pouvoirdans les régions joueraient Sé-golène perdante à la présiden-tielle car sa défaite leur permettrade remporter, par vote de rejet(!?) les élections régionales etmunicipales qui suivront.

Ce calcul paraît étonnantmais ce ne serait pas la première

fois que les socialistes parientsur une défaite pourremporter une autre vic-

toire. Les amis de MichelRocard jouaient FrançoisMitterrand perdant en 1981

pour mieux gagner en 1988 ;les mêmes assuraient qu’une

défaite socialiste aux légis-latives de 1993 permet-traient la victoire de

Michel Rocard en 1995(puisque la défaite socia-

liste en 1986 avait précédéla victoire de François Mit-terrand en 1988…).

Ces calculs étaient faux,mais il n’est pas exclu que

certains s’ingénient à persévé-rer dans des tactiques aven-

tureuses. Il faudra donc que Sé-

golène Royal, commenaguère François Mitter-rand, lutte à l’intérieur

de son propre parti pour établirsa pleine autorité, tout en enga-geant contre Nicolas Sarkozy (ouJacques Chirac) une campagnedifficile : la victoire des centristeset des libéraux au sein du Partisocialiste favorisera en effet lescandidats de la "gauche de lagauche" au point que la victoirede la candidate socialiste pour-rait s’en trouver compromise. �

FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006 5

ACTUALITE

D

La “créature des médias” a établi sonpouvoir dans l’appareil socialiste

(SOCIALISTES par Alice TULLE

La désignation de Ségolène Royal par 60,62% des socialistes

est claire. Mais il y a plusieurs raisons à ce choix, qui sont peu

compatibles. Une victoire finale n’en est que plus incertaine.

Raisons d’un choix

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’est au premier étagede la tour Eiffel quese déroule la cérémo-nie de remise des Tro-phées, le mercredi 15

novembre. La Fédération FamillesMédias a demandé à un jury "pa-ritaire" de quatorze enfants (septgarçons et sept filles) de jugerdes publicités mettant positive-ment en scène des enfants.Président de Familles Médias, An-toine Beauquier explique les rai-sons de l’événement : l’enfant estau cœur de la publicité, pour lemeilleur et pour le pire. Il peuten être l’enjeu, la cible ou l’instru-ment. Et de rappeler les préconi-sations des autorités publiques(Bureau de Vérification de Pu-blicité, Conseil Supérieur de l’Au-diovisuel) avec lesquelles Famillesmédias débat de la protection del’enfance dans l’univers audiovi-suel et médiatique.

Deux accessits sont d’aborddévoilés : 2e à Microsoft pour sonvisuel pour le contrôle parental :une petite fille assise derrière unécran d’ordinateur est protégéepar un garde moyenâgeux. C’estla publicité sur laquelle la majo-rité des membres du jury d’en-fants "aurait préféré êtrereprésentés". Puis 1er accessit àMarionnaud pour son afficheéditée à l’occasion de la fête desmères : un enfant se serre contresa maman enceinte, un autredessine un cœur sur le sable. C’estce visuel qui, selon les enfants,"montre la plus juste place del’enfant dans la société" et

"donne la plus belle image de lafamille". La publicité gagnante,celle "préférée" des enfants, estdévoilée par Laure, 10 ans, porte-parole de leur jury. Cette "Pubd’Or 2006" est décernée à lasociété Philips pour son encartprésentant son moniteur pour lesbébés prématurés. Le visuelmontre une minuscule main denouveau-né accrochant unemain d’adulte. La petite fille ex-

plique les notes des enfants parla "tendresse" de l’image qu’ilsont compris comme la "main dela maman" ("parce qu’elle n’a pasde poils"!) voulant aider sonminuscule bébé "à survivre". EtLaure de raconter comment, ausein du jury, ce sont les "grands"qui ont dû expliquer au plusjeunes à quoi pouvait servir "l’or-dinateur" présent sur le visuel."Philips veut sauver sa vie" aconclu l’un d’eux. A l’heure de lanotation finale, filles et garçons,dont les avis avaient tant divergé

sur le spot télévisé Adidas repré-sentant un enfant jouant avecles stars mondiales du football, sesont retrouvés sur une imaged’entraide, pudique et forte.

Dominique Norguet, Direc-teur de la communication dePhilips, monte alors sur scènepour recevoir le prix : il exprimela "fierté" de sa société d’être éluepar des enfants pour ce visuel quifait partie d’une campagne inter-

nationale de la marque. De soncôté Antoine Beauquier, qui aassisté au huis clos du jury sansintervenir, avoue sa surprise : "Lesenfants voient des choses quenous ne voyons pas, ils font desinterprétations complètementoriginales ; ils sont très touchéspar l’atmosphère qui se dégagedes images et comprennentmoins les mobiles publicitairessous-jacents, ce qui les rend vul-nérables aux manipulations. Autravers de votre choix, les féli-cite-t-il, vous prouvez que la

publicité peut montrer l’enfanced’une façon respectueuse et posi-tive."

Une autre cérémonie, plusgrave, va se dérouler plus discrè-tement au fond de la salle, pen-dant que les enfants sont distraitspar un spectacle. Alix Audemar,porte-parole du jury de jeunesparents, décerne devant la ca-méra la "Beuglante 2006" desTrophées de la publicité. Autre-ment dit un prix-négatif, le vo-cabulaire étant emprunté à HarryPotter. C’est un spot de SFR pré-tendant vanter son contrôleparental en matière de télépho-nie mobile qui est stigmatisé. Desimages crues et ambiguës, quasipornographiques, choquant lesadultes présents et qui justifientun blâme renforcé. Familles Mé-dias est prévenue par un systèmed’alerte lorsque les enfants sontinstrumentalisés ou agressés pardes émissions. Or, le spot de SFR,diffusé à la télévision au beaumilieu de la coupe du monde defootball, a choqué de nombreuxenfants et parents. "Il y du Tar-tuffe dans ce spot" a même es-timé à sa sortie le magazineStratégie sous le titre "SFR faitdans le porno implicite".

"Par ces prix, conclut An-toine Beauquier, Famille Médiasveut encourager ceux qui res-pectent les codes de déontolo-gie préconisés par les autoritésde défense des enfants, et dis-suader les autres". Une préoc-cupation partagée par denombreux parents. �

ACTUALITEPUBLICITE par Tugdual DERVILLE

6 FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006

C

La publicité peut montrer l’enfance d’une manière respectueuse et positive( Plus d’information sur le

site de Familles médias(www.famillesmedias.info)

Les enfants jugent

D.R.

A la veille de la journée des droits de l’enfant du 20 novembre, deux jurys

réunis sous l’égide de la Fédération Familles Médias ont décerné

les premiers Trophées Enfance Pub 2006. Une initiative originale.

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our les chrétiens, la Turquie devrait êtrela Terre Sainte tout autant que la Pa-lestine ou Israël, ou au moins autantqu’une partie du Liban ou une partie del’Egypte citées dans le Nouveau Testa-

ment. Cela n'est pas un effet oratoire mais uneréalité historique. C'est en effet à Tarsus, enTurquie actuelle, que sont nés Saint Paul, SaintPierre, Saint Jean Evangéliste, Saint Luc, SaintBarnabé, Saint André, l'apôtre Saint Philippe, lediacre Saint Philippe et ses filles. Sainte Marie deMagdala et la Vierge Marie elle-même vécurentsur cette terre turque ! C'est sur cette terre deTurquie que furent rédigés plusieurs textes duNouveau Testament : plusieurs lettres de SaintPaul, les Evangiles, les lettres de Saint Jean. Unegrande part des activités missionnaires relatéesdans le livre des Actes des Apôtres s’est d’ailleursdéroulée sur cette terre. Rappelons : Antioche surl'Oronte, Antioche de Pysidie, Iconium, Atalya,etc. Rappelons enfin que les villes des sept as-semblées (églises) chrétiennes mentionnées dansle livre de l'Apocalypse se situent en Turquie:Smyrne (Izmir), Pergame (Bergame), Thyatire(Akhisar), Sardes (Sarta), Philadelphie (Alasehir),Laocidée (Denizli) et Ephèse (Selçuk).

Parmi les témoins de l'événement Pentecôte àJérusalem plusieurs venaient de “Turquie” : "Ha-bitants de Mésopotamie, de Cappadoce, du Pont,d'Asie, de Phrygie.... Nous les entendons exprimerdans notre langue les merveilles de Dieu !..." -Acte 2/9, 11.

C'est à Antioche sur l'Oronte que l'on emploiepour la première fois le nom de "chrétiens" pourdésigner les disciples de Jésus de Nazareth, leChrist. - Actes 11/26.

Sur la terre actuelle de Turquie ont eu lieu lessept grands conciles œcuméniques : 325,Concile de Nicée (Iznik).... Arianisme - 381,Concile de Constantinople (Istanbul). Et chaquedimanche quand nous participons à l'Eucharistie,nous récitons ensemble le Credo qui a été com-posé lors de ces deux conciles de Nicée et de

DOSSIER

8 FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006

A son arrivée en Turquie, le mardi

28 novembre le Pape visitera le

mausolée d’Atatürk, puis rendra

une visite de courtoisie au président

de la République, avant de

rencontrer le vice Premier ministre

puis le président pour les Affaires

religieuses. Le mercredi 29

novembre : messe à Ephèse, visite

et prière à l’église patriarcale

St-Georges d’Istanbul et rencontre

privée au patriarche œcuménique

de Constantinople, Bartholomaios Ier.

Jeudi 30 novembre, Istanbul :

Divine liturgie en l’église patriarcale

St-Georges. Discours du Pape et

déclaration conjointe. Visite au

Musée de Sainte-Sophie. Visite de

prière à la cathédrale arménienne

apostolique et rencontre avec S.B.

Mesrob II. Rencontre avec le

Métropolite syro-orthodoxe.

Rencontre avec le grand rabbin

de Turquie. Rencontre et dîner

avec les membres de la

conférence épiscopale turque.

Vendredi 1er décembre : Istanbul

Messe en la cathédrale du Saint-

Esprit à Istanbul. Voici, pour mieux

suivre ce voyage une brève

évocation de la présence chrétienne

sur les terres de l’actuelle Turquie.

La Turquie

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Constantinople - 431, Concile d'Ephèse.... Le mo-nothéisme - 451, Concile de Chalcédoine(Kadikoy) - 553, Concile de Constantinople Il -681 Concile de Constantinople III - 787, Concilede Nicée II : Culte des icônes.

Sur cette terre ont vécu les plus grands théo-logiens et écrivains chrétiens : les Pères del'Eglise tels Ignace d'Antioche, Polycarpe deSmyrne, les Cappadociens Basile le Grand - 310-379, Grégoire de Nysse - 335-394 et Grégoire deNaziance - 330-390, Jean Chrysostome deByzance - 345-407, Ephrem le syrien (de Nisibe-Nusaybin) - 306-373. Mais aussi Syméon le nou-veau théologien, Théodore le studite, Diodore deTarse et Théodore de Mopsueste.... Dans les trois

premiers siècles de l'Eglise des centaines de mar-tyrs témoignèrent de leur foi chrétienne àMalatya, Anavarsa, Nicée, Nicomédie, Ephèse...Dans le seul mois de février, nous pouvons célé-brer 16 saints de Turquie :- le premier, Ignace, évêque d'Antioche (Anta-kya) - Pione, martyr à Izmir avec 15 compagnons(250) -Pierre le Galate, ermite (429).- le 3, Blaise et sept saintes femmes martyres àSivas (316)- le 4, Théophile le pénitent à Adana (vers 538)- le 5, Théodule et ses compagnons martyrs àNavarsa (304) (Evagre, Boëce, Macaire)- le 6, Dorothée, martyre à Kayseri (fin 3e siècle) - le 9, Romain le thaumaturge à Antakya (5e siècle)

FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006 9

Sur cetteterre ontvécu lesplus grandsthéologiens

Dossier établi par Catherine BAUMONTselon Mgr François YAKAN, vicaire patriarcal chaldéen de Turquie

DOSSIER

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- le 10, Charalampe et ses compagnes martyresà Yalvaç (202) (Porphyre, 3 femmes)- le 12, Méjèce de métylène (MaJatya) évêqued'Antioche (381) durant le concile- le 13, Polyeucte, martyr à Eski Malatya (250) - le 14, Auxence, higoumène au Mont Axia deKadikoy, - le 16, Julienne, martyre à Izmit (305)- le 19, Rabulas, ermite à Istanbul (530) - le 21, Thimotée, ermite à Uludag Bursa (9e siè-cle)- le 23, Polycarpe, évêque, martyr à Izmir (155)- le 26, Nestor, évêque de Magydos, et ses com-pagnons martyrs à Pergé (250)- le 28, Nymphas, compagnon de Saint Paul,martyr à Laodicée (Denizli) (coI.4/15), Abercius,évêque de Hiérapolis (Pamukkale) (2e siècle)

La terre actuelle de Turquie, est aussi le ber-ceau de grandes Eglises. L'Empereur Constantinfonda la ville de Constantinople en 330. "Nou-velle Rome", rapidement elle devint le premierpatriarcat d'Orient, et le foyer d'un christianismerayonnant. C'est dans cette Eglise que s'élaborale rite qui est aujourd'hui celui de près de 200millions de chrétiens de rite orthodoxe byzantin.

Mais d’autres Eglises orientales ont ici une

histoire longue, comme l'Eglise AssyroChaldéenne qui débute son existence avecThomas Apôtre et, à partir du deuxième siècleévangélisa l'Osroëne (région d'Edesse - SanliUrfa) et de plus en plus loin à l’Orient, en Inde eten Chine...

L'Eglise dite "de Syrie" prit son indépendancesous l'impulsion du prédicateur Jacques Bar Ad-dai, d'où le surnom de "jacobite". Cette Eglisepréfère néanmoins se nommer "l'Ancienne" -"Kadim" et son patriarcat se trouva longtemps àDeyr ul Zafaran (sud-est de la Turquie).

Quant à l'Eglise Arménienne qui remonte auIIIe siècle, à la suite de bien des invasions et desdivisions, elle eut pour sa partie occidentale, sonpatriarcat en Cilicie, à Sis.

Et aujourd’hui ? Il est dit et il est écrit que surune population de 72 millions d'habitants, il n'y apas plus de 100.000 chrétiens appartenant à desEglises officielles en Turquie. Mais il est très diffi-cile de donner des statistiques fiables notam-ment en raison du vieillissement de la populationdes communautés chrétiennes et de l’exode deschrétiens depuis plus d'un siècle.

Parmi les non catholiques, l'Eglise arménienneapostolique est la Communauté la plus nom-

10 FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006

DOSSIER

D’autresEglisesorientalesont ici unehistoirelongue

Fresque de Sainte-Sophie

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FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006 11

breuse avec 50.000 fidèles répartis sur plus de 35lieux de culte. La jeunesse fréquente ses écoles...L'Eglise syrienne jacobite "kadim” est la deu-xième communauté avec. 8.000 fidèles àIstanbul et 2000 dans l'Est du pays. L'Egliseorthodoxe grecque (patriarcat œcuménique) necompte guère plus de 1800 ou 2300 personnes.L'Eglise anglicane ne donne pas de chiffre, nil'Eglise orthodoxe de Turquie. Quant à l'Egliseorthodoxe bulgare on la crédite de 200 à 300fidèles (sans prêtre). On ne sait pas le nombre defidèles de l'Eglise évangélique allemande, maiselle très active dans les lieux touristiques... LesEglises dites "protestantes" revendiquent plus de5.000 personnes

Les catholiques compteraient environ 24 000fidèles. Parmi lesquels, l’Eglise arméniennecompte un seul diocèse, trois prêtres, plusieursécoles, hôpitaux et paroisses, mais pas plus de2.500 personnes. L’Eglise syrienne : un seul dio-cèse, une seule paroisse (Istanbul) avec un seulprêtre pour toute la Turquie. Environ 1800 -2000 fidèles. L’Eglise Assyro Chaldéenne : unseul diocèse, un seul prêtre, 4 lieux de culteouverts (Diyarbakir, Mardin et deux à Istanbul),une école pour les enfants de réfugiés… La com-munauté compte 4.427 fidèles : 627 personnes +3800 réfugiés (en provenance d’Irak). L’Egliselatine : 3 grands diocèses (Istanbul, Izmir et enAnatolie), plusieurs paroisses, écoles et un clergénombreux, plusieurs congrégations travaillent enTurquie... Impossible de donner des chiffres pré-cis car ces fidèles sont des étrangers qui vien-nent du monde entier et ne restent souvent quequelques années en Turquie. On peut estimer leurnombre autour de 14 à 16.000.

Toutes ces Eglises ont leur hiérarchie propre(sauf les Byzantino-grecs et les Maronites). Lesresponsables de ces Eglises se réunissent en uneseule Conférence Episcopale de Turquie (la C.E.T).

DOSSIERL’Œuvre d’Orient en Turquie

Les milliers de familles irakiennes réfugiées à Istanbul n’ont queleur Eglise comme seul recours.

" Près de 6000 réfugiés irakiens vivent à Istanbul, la plupartattendent un visa pour un départ vers le Canada, l’Australie ou laNouvelle Zélande. Chaque semaine, arrivent encore des famillesentières qui ont fui leur pays. Iln’y a plus de chrétiens àBassorah " raconte Mgr FrançoisYakan, vicaire patriarcal et seulprêtre chaldéen de Turquie.Il accueille dans sa paroisseSaint-Antoine d’Istanbul près de4000 réfugiés. Il faut scolariserles enfants, héberger et nourrirles familles, les soigner, les aider dans leurs démarchesadministratives mais aussi les soutenir psychologiquement… Unecharge immense pour Mgr François Yakan qui a créé une école etprojette la construction d’un centre d’accueil mais les fondsmanquent (300 à 400 000 euros sont nécessaires).L’Œuvre d’Orient participe autant que possible au besoin definancement de la paroisse Saint-Antoine.

La volonté d’entreprendre malgré toutes les difficultés

Les prêtres, religieux et religieuses continuent d’assurer leurmission de charité envers tous, "ce témoignage envers lesmusulmans est très important", nous assure le curé de la paroissedu Rosaire. Les communautés chrétiennes, même nombreuses, ontbesoin de lieux pour prier, se retrouver, s’instruire…Dans le diocèse d’Izmir (quartier Göstepe), l’archevêché souhaiterouvrir une Eglise avec une maison paroissiale et y installer 2religieuses. Le curé de l’église du Rosaire voudrait transformer uneancienne maison de vacances pour accueillir des enfants autistespauvres, ainsi que les retraites et la formation des jeunes dudiocèse.

… et la nécessité de continuer

Depuis de nombreuses années, L’Œuvre d’Orient soutient l’hôpitalde la Paix d’Istanbul tenu par les Filles de la Charité où elle afinancé la restauration du service de psychiatrie et participe aufonctionnement du service de gériatrie. L’œuvre a permis à l’hôpital Sourp Agop d’Istanbul (vieux de plusde 160 ans et dépendant de l’archevêché arménien catholique)d’acquérir le matériel médical nécessaire à son fonctionnement.A Istanbul encore, l’Œuvre d’Orient participe aux frais defonctionnement de la maison de retraite tenue par Les PetitesSœurs des Pauvres et contribue aux aides sociales mises en placepar les communautés chaldéennes, arméniennes et syriennes.

L’Œuvre d’Orient, 20, rue du Regard, 75278 Paris cedex 06

Tél : 01.45.48.54.46

Baptême à la paroisse chaldéenne St-Antoine d’Istanbul

La maison de la Viergeà Ephèse

www.infoturquie.com

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En mémoire des jours

‘est un très beau livre,mais qu’on ne refermepas sans douleur. Pour

peu qu’on soit chrétien, ouqu’on s’efforce de l’être. Mi-chaël de Saint-Chéron, nouslivre dans des pages d’unegrande densité, son itinérairespirituel, où l’on retrouve toutle malheur d’être juif, en cetemps comme en d’autres.

Parce que né d’une ma-man juive, Michaël de Saint-Chéron, est ressortissant deplein droit du peuple de l’al-liance, en vertu d’une trans-mission par la mère, de lacondition juive. Mais son pèreest catholique, et il tint àdonner à ses enfants une édu-cation chrétienne. Il faudra dutemps à Michaël de Saint-Chéron, pour réaliser unedualité d’appartenance, que laperception des réalités dutemps rend plus tragiqueencore.

A l ’arrière plan de sondestin, il y a les lueurs fu-nestes d’Auschwitz, et lesinsoutenables questions quise posent à la conscience :“Où donc était Dieu en cesjours d’opprobre, où parmillions mouraient les enfantsde la promesse ?” Au simpleprétexte qu’ils étaient juifs.

Le tourment est d’abord

de nature métaphysique, chezMichaël de Saint-Chéron,hanté par le silence de Dieuface à l’abomination de laShoah. Cette exterminationprogrammée d’autrui, sansraison si ce n’est celle de Sa-tan, qui ne cesse de régnersur la cendre. Cette interroga-tion, Michaël de Saint-Chéronla nourrit tout d’abord dansces hauts-lieux spirituels, quisont ses terres d’élection :l’abbaye de Solesmes est deceux-là. La beauté de sespierres et de ses chants, trouvent en une âme commecelle de Saint-Chéron, unécho puissant.

Mais pas au point d’occul-ter le besoin de comprendrece qui échappe à la raison.Toute cette problématique dumal et de la mort, du refusd’autrui, cette haine insa-tiable, que des innocents ontpayée de leur vie par millions.Devant cette entreprise denéant qui affligeait les consciences humaines, ou cequ’il en restait, en ces saisonsd’épouvante où il n’y avaitplus place que pour l’homi-cide, et si peu pour la bonté,la miséricorde.

Il y avait bien sûr des ex-ceptions : un père Kolbe, mar-tyr de l’amour, dont Michaëlde Saint-Chéron dresse unnoble portrait. Dans les té-nèbres d’Auschwitz, il y eut defait un homme pour prendrela place d’un autre, et mourirde la plus abominable façon,dans des fosses dont nul n’estjamais revenu. Le pèreJacques, ce carme d’Avon, estune figure équivalente, bienque moins connue. Déportépour avoir accueilli dans sonécole trois enfants juifs, il nerevint pas, lui non plus, decette maison des morts où

l’avait conduit un amour quine se payait pas de mots.

Michaël de Saint-Chéronfait magnifiquement mémoirede ces justes, que les survi-vants d’Israël honorent, de cesallées mémoriales qui entou-rent Yad Vachem, cette souve-nance d’une nuit sans étoiles.

Dans la quête de sens quil’habite, Michaël de Saint-Chéron est écartelé. Ce sontdes figures chrétiennes qu'ilhonore, mais leur invocationne suffit pas à exonérer lesombres de l’histoire chré-tienne. Ces millénaires de mé-connaissance, et plus graveencore, de persécutions, quide progroms en ghettos,ouvre la voie à une nécessairepénitence, ce qu’on appelleaujourd’hui des repentances,dont on voudrait croire qu’elles ferment à jamais lesportes de l’ignominie.

Le périple intérieur d’uneâme en souffrance, conduitMichaël de Saint-Chéron àrenouer avec ses racines juives.Quelle est donc, se demande-t-il au prologue de son livre,cette voix d’Israël, que j’enten-dis un jour, et qui ne cessedepuis de s’imposer à moi quo-tidiennement, avec plus deforce ? Celle de Ruth à Noé-mie : “Ton peuple sera monpeuple, ton Dieu sera monDieu”. J’ajouterai, précise Mi-chaël de Saint-Chéron : “Tamémoire sera ma mémoire. Atravers ce qui deviendra uneconversion, je parachève ceque je n’avais jamais cessé d’être : je suis juif”. Prise deconscience on ne peut plusrespectable. A sa façon, ellenous renvoie aux premiersjours du christianisme, avecses impossibles. Quand Jésusrévèle ouvertement qui il est,avant qu’Abraham fût, je suis.

Les chrétiens, mieux vautle savoir, ne peuvent lire cetouvrage sans bouleversement.Tous les passifs de leur his-toire n’enlèvent rien à la radi-calité de leur foi en Jésus-Christ, le Verbe incarné dontparle l’apôtre Jean au débutde son évangile. C’est biencela que confesse la foi chré-tienne, dans les continuitésdu Premier Testament.

Il faudrait des doigts d’ange pour aborder ce réeljudéo-chrétien, qui commandele devenir du monde. On peuttout dire des disciples deJésus, mais lui-même appellepour le moins à une considé-ration de la part de ceux quine croient pas en lui, ou quin’y croient plus. Nos cœurs àtous sont bien lents à croiretout ce qui était annoncé, dirale Ressuscité à deux de sesdisciples, qui ne l’avaient tou-jours pas reconnu sur le che-min d’Emmaüs. Nos yeuxcomme les leurs n’en finissentpas de s’ouvrir.

C’est en terme de vérité,et non de haineuse confron-tation, que doit se faire larencontre des croyants. Et s’ilen est de tous proches, cesont bien les chrétiens et lesjuifs, les uns et les autres nésd’une même Parole. Ce livreécrit d’une plume d’écrivainmérite une attention parti-culière. Les provenances deson auteur sont impression-nantes. Comment lui dire quenos passés de misère crientdésolation jusqu’au ciel. Elleest pressante, et pour tou-jours, la voix du psalmiste :“Si tu retiens les fautes,Seigneur, qui donc subsis-tera ?” �

Qui donc subsistera ?

Par Robert Masson

ESPRIT

12 FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006

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Michaël de Saint-Chéron, Surle chemin de Jérusalem, éd.Parole et Silence, 17 €.

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LECTURESSolennité de Notre Seigneur Roi de l'Univers

Royauté du ChristRêve ou Réalité ?

a fête du Christ Roi a été instituée comme une réponse aux revendications"laïcistes" des sociétés modernes, comme une manière de rappeler que leChrist n’est pas à renvoyer à la conscience individuelle, mais qu’il doit

rester le guide des sociétés comme des individus. On serait tenté aujourd’hui deminimiser cet aspect, en soulignant exclusivement la dimension future de cetteroyauté, car le Seigneur reviendra et alors il sera le Roi pacifique attendu par lesProphètes. Mais, au fond, le problème n’est-il pas un peu le même ? Si le Christn’a rien à dire aujourd’hui aux sociétés humaines, à quel titre leur demandera-t-il des comptes ? Si tout se passe au niveau individuel et si les sociétés, commetelles, n’ont aucune vocation à reconnaître le Christ comme leur roi, ou aumoins à faire une place à sa lumière sur l’homme, on ne voit pas très bien enquoi peut consister leur jugement.

On peut remarquer dans l’Evangile que Jésus parle souvent de cejugement qui ne s’applique pas seulement à des personnes, mais aussi à desentités collectives, comme des villes : "Malheureuse es-tu, Chorazin !Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car si les miracles qui ont eu lieu chez vousavaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que, sous le sac et la cendre,elles se seraient converties. Oui, je vous le déclare, au jour du Jugement, Tyret Sidon seront traitées avec moins de rigueur que vous. Et toi, Capharnaüm,seras-tu élevée jusqu'au ciel ? Tu descendras jusqu'au séjour des morts! Carsi les miracles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu à Sodome, ellesubsisterait encore aujourd'hui. Aussi bien, je vous le déclare, au jour dujugement, le pays de Sodome sera traité avec moins de rigueur que toi"(Matthieu 11, 21-24). S’agit-il là seulement d’une survivance de l’AncienTestament, ou bien les sociétés, petites ou grandes, sont-elles destinées àaccueillir la prédication du Christ ?

Ceci nous ramène à un point épineux, qui a été fermement débattu aumoment du Concile Vatican II, à propos du texte sur la liberté religieuse. Oui ou non, l’Eglise catholique considère-t-elle comme un idéal le statut dereligion d’état, qui semble assurer au Christ sa place dans l’ordre social ? Et sielle y renonce, comme elle semble l’avoir fait clairement, peut-elle encorerevendiquer une quelconque royauté pour lui ?

La clef de cette question est sans doute d’aller plus avant dans ce que veutdire la Royauté du Christ, car on se résignera difficilement à ce qu’elle signifieune conquête par les chrétiens de l’appareil étatique, aboutissant à l’obligationlégale de pratiquer la religion catholique. Sans forcément noircir le tableau deschrétientés passées, qui ont eu leur grandeur, on ne prendra pas pour modèlela coercition qui a pu y régner. On reconnaîtra même là la cause, toujoursvivace, du rejet que beaucoup opposent à l’Eglise depuis les Lumières. Si lemagnifique renouveau catholique du XIXe siècle s’est finalement arrêté sous lescoups de l’anticléricalisme de la IIIe République, c’est, au moins en partie,parce qu’il ressemblait trop à une entreprise politique de reconquête.

Affirmer que le Christ est roi et doit être reconnu comme tel, suppose dela part des chrétiens le passage par une phase d’humilité, que nous vivons àl’heure actuelle. Si nous souhaitons, et plus que jamais, ramener au Christ lemonde qui nous entoure, ce n’est pas par goût du pouvoir ou pour faire tairenos adversaires, cela ne peut être que pour le bien des personnes et dessociétés. L’influence du Christ ne saurait se confondre avec l’exercice d’unpouvoir exercé sous son nom. Mais il n’en demeure pas moins quel’influence de la sainteté chrétienne, le rayonnement de la foi, la diffusiondes valeurs de la morale évangélique peuvent être le moyen, sans doute leseul, d’assurer à la société contemporaine son avenir. Cela ne se fera pas parla conquête du pouvoir, mais par la multiplication du nombre des chrétiensfervents, c’est-à-dire, finalement, par l’évangélisation.

Telle est la Royauté que le Christ revendique, et celle à laquelle il nousfaut contribuer. �

Lpar le Père

Michel GITTON

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orsque le Saint-Sacrement estexposé au cœur d'une paroisse,le Christ manifeste qu'il est laTête de son Corps. Il nous asso-cie à son Eucharistie - Action de

grâce - qui monte vers le Père.Nommé curé de Maisons-Laffitte et

du Mesnil-le-Roi il y a cinq ans, j’ai eule souci d’offrir aux fidèles des tempsd’adoration eucharistique sur des cré-neaux horaires variés : le matin, le soir,en semaine et le samedi. Presque tousles jours. Mais cela demeurait insuffi-sant et nécessitait une présence sacer-dotale importante : exposer, retirer, ré-exposer, etc. Nous étions arrivés au boutde nos limites.

Pour franchir ce seuil, certains – dontdes membres des Cellules paroissialesd’Evangélisation - évoquaient l’Adorationperpétuelle. "Cela est réservé aux grandssanctuaires" pensais-je, "nous n’avonspas les lieux adéquats, il me faut en outreêtre curé de tous, répartis en deuxparoisses". Autant de freins dans ma tête.Mais nous tentons l’expérience. "Nousferons bien trois ou quatre jours dans lasemaine" me disais-je.

Après un lancement avec l’aide dupère Florian Racine, nous avions, aubout de deux jours, suffisamment deprésences pour assurer la semaineentière, à l’exception du dimancheaprès-midi. Lancée le jour de la béatifi-cation du Père de Foucauld, grand ado-rateur, l’adoration n’a pas cessé, avecune alternance entre les deux paroisses.

Les vacances n’ont pas été un souci par-ticulier. Chacun se sent responsable. Lenombre d’adorateurs n’a cessé de croître.Paroissiens connus ou non, pratiquantsou non. Aujourd’hui nos églises sontplus ouvertes qu’avant et moins vides :c’est dans la prière que l’on accueille lespersonnes qui vont et viennent. L’Ado-ration transforme les cœurs et déjà laparoisse.

Abbé SARTORIUS

uand je m’éveille la nuit, je re-garde l’heure, et ma pensée re-joint les adorateurs de notreparoisse qui ont pris sur leursommeil pour assurer notre

Adoration Perpétuelle. Si l’insomnie seprolonge, avec joie je prolonge, aveceux, mon adoration. C’est un des fruitsde l’Adoration Perpétuelle.

"Apprenez de moi que je suis douxet humble de cœur" et encore : "Je suis

le chemin, la vérité, la vie". Sous les ap-parences d’une hostie immobile, muette,patiente, Jésus, durant une heure d’ado-ration, ne nous dit rien d’autre, et nousle répètera ensuite, jusqu’à l’adorationsuivante. Peu à peu, nous comprendronset deviendrons, par sa grâce, ce qu’ilnous aidera à devenir : doux, humbles,patients. Seigneur, comme tu l’as faitpour saint Pierre, prie pour moi, pourque ma foi ne défaille pas !

Un retraité

e Seigneur nous demande denotre temps. Cela a une premiè-re implication concrète, il fautorganiser nos activités en fonc-tion de notre temps d’adoration

et non pas trouver un temps devant leSaint Sacrement entre deux occupations.L’état d’esprit change. Le Seigneur vaprendre une place dans notre vie pourprogressivement prendre la première

ESPRIT

14 FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006

PRIERE

En cette fête du Christ-Roi

(dimanche 26 novembre)

Voici un compte-rendu

de l’arrivée de l’adoration

perpétuelle dans la

paroisse de Maisons-

Laffitte (Yvelines).

pages réalisées en lien avec le bulletinLE BRASIER EUCHARISTIQUE *

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Adorons le Seigneur©

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place. Le Seigneur nous demande denotre temps car nous avons besoin d’unetransformation profonde, Jésus dit àNicodème qu’il faut naître à nouveau,saint Paul écrit qu’il faut revêtir leChrist.

La conversion du cœur est parfois unmoment où l’on est saisi, elle peut aussiêtre une lente découverte du mystère deDieu. Le bouleversement de notre êtreface à l’évidence de la présence de Dieupeut se produire à la première heure oùà la onzième heure. Il faut alors nouslaisser façonner par la grâce de Dieu, ilfaut nous laisser revêtir du Christ, nouslaisser renaître, c’est l’objet de toutenotre vie. Cette mystérieuse transforma-tion se passe dans le cœur à cœur del’adoration.

Se lever une fois par semaine trèstôt le matin pour aller adorer notreSeigneur peut paraître une tâche diffi-cile car cela demande de la constance.Mais chaque fois les grâces sont là etcompensent largement l'effort concédé.Dieu est là, au plus profond de la nuit,rien que pour moi. Je lui dépose, letemps d'une petite heure, tous mes far-deaux, mes soucis. Je ne cherche pasforcément à lui parler, je m'appliqueplutôt à l'écouter afin qu'il calme monesprit et qu'il me donne la force d'ac-complir mes actes quotidiens chrétien-nement. Pour l'écouter, je m'appuie surdes lectures ou des temps de silence, lebut étant de structurer mon heure defaçon à ce que ni le sommeil ni les rêve-ries ne viennent me perturber.

Un étudiant

’adoration perpétuelle qui de-mande cette succession des ado-rateurs devant le Seigneur, heureaprès heure, jour après jour, estprécieuse pour tous, même pour

ceux qui n’adorent pas encore, car àtoute heure du jour et de la nuit, Jésustrouve une âme qui recueille son amour,ses bienfaits, son pardon. Dans ces deuxchapelles si différentes l’une de l’autre,où a lieu cette adoration, tombe ducœur de Dieu cette rosée, qui ne sauraitlui revenir sans avoir accompli sonœuvre de germination.

Une mère de famille

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ESPRITFête du Christ Roi de l’universJésus au Saint Sacrement est Roi, mais un Roi désarmé qui ne s'impose pas par la force.Un Roi sans glaive, qui ne compte que sur les consciences, et dont le simple service, libreet volontaire, suffit pour régler et purifier les mœurs, améliorer progressivement lesinstitutions sociales. Il est un Roi qui laisse une pleine liberté à ses sujets, un Roi dont leRègne est si doux, qu'on peut dire, en un sens, qu'il ne gouverne pas, mais que le Règneappartient à ceux qui le servent : SERVIR DIEU, C’EST RÉGNER."Jour et nuit, il est au milieu de nous (dans l’Eucharistie) et habite avec nous, plein degrâce et de vérité ; il restaure les mœurs, nourrit les vertus, console les affligés, fortifieles faibles et invite instamment à l'imiter tous ceux qui s'approchent de lui, afin qu'à sonexemple ils apprennent la douceur et l'humilité de cœur, qu'ils sachent chercher nonleurs propres intérêts mais ceux de Dieu" (Paul VI, Mysterium Fidei).Saint Pierre-Julien Eymard, quant à lui, estimait que la société, dans ses structures lesplus profondes, sera progressivement renouvelée lorsque ses membres se rassemblerontautour de ce Roi, doux et humble de Cœur, présent au saint Sacrement : "Nous necraignons pas de l'affirmer, le culte de l'Exposition est le besoin de notre temps. Il estnécessaire poursauver la société. La société se meurt,parce qu'elle n'aplus de centre devérité et de charité.Plus de vie defamille : chacuns'isole, se concentre,veut se suffire. Maisla société renaîtra,pleine de vigueur,quand tous sesmembres viendrontse joindre autour de notre Emmanuel. Les rapports d'espritse réformeront toutnaturellement, sous une vérité commune : les liens de l'amitié vraie et forte serenoueront sous l'action d'un même amour." "Le grand mal du temps, c'est qu'on ne vapas à Jésus-Christ. On délaisse le seul fondement, la seule loi, la seule grâce de salut."Mais il ne suffit pas d’installer sur terre une multitude de chapelles d'adorationperpétuelle. Il faut surtout "relever le trône du Roi" dans les âmes. Ce règne est lumière :il faut que les âmes en soient éclairées ; il faut que la grâce coule dans les cœurs. Le vraitemple, le vrai tabernacle, le trône du Roi, c'est l'âme humaine, où doit s'organiser leservice intérieur de l'Eucharistie. Recevoir l’Eucharistie en état de grâce, aimer et adorerl’Eucharistie de tout son cœur et de tout son être, imiter les vertus eucharistiques, servirl’Eucharistie, tout faire pour l’Eucharistie, devenir Eucharistie : c'est alors que chaqueâme devient le nouveau ciel où la volonté du Père se réalise comme au Ciel... ServirDieu, c'est régner.Que subsiste-t-il à présent de cette revendication, parfois teintée de nostalgies évidentes,d'un "règne du Cœur de Jésus"? Au lieu du concept triomphal d'un "règne social del’Eucharistie", si cher à saint Pierre-Julien Eymard et à son époque, mais aisément travestien restauration théocratique, celui, plus recevable aujourd'hui, d'une "civilisation del'amour", dont la semence sera discrètement le Cœur du Rédempteur de l'hommerayonnant au cœur du monde. Ce thème prophétique imprégnait en profondeur lapensée de Jean Paul II qui n’a manqué aucune occasion d'inviter notre actuelle sociétépermissive à transiter vers cette "civilisation de la vérité et de l'amour", qui seule pourradonner son véritable contenu à la liberté humaine.

Père Florian RACINEmissionnaire du Saint-Sacrement

* Le Brasier Eucharistique, mensuel 10 numéros = 12 euros, à l’ordre de

Missionnaires du Saint Sacrement, B.P. 12,83110 Sanary-sur-Mer, France

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CURU

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uand on commence à connaîtrela Ville Eternelle, parce qu’on yest venu à de nombreuses re-prises, chaque nouvelle ren-contre, que ce soit pour un pèle-

rinage, un congrès ou une visite à tel hautpersonnage de l’Eglise, est l’occasion deretrouvailles. Quelle que soit la saison, ony renoue le fil d’une aventure commencée,il y a cinq, dix, quinze ans ou plus.

J’y venais, en ce mois de novembre2006, invité par le CIEL qui m’avait faitl’honneur de me demander d’y faire uneconférence sur la liturgie canoniale, et mevoilà logé à la Casa del Clero, tout près duVatican, en plein cœur de la Rome ecclé-siastique, n’ayant qu’à traverser la ruepour participer aux conférences dans lesomptueux Hôtel Colombus, vieux palaisromain aux fenêtres ornées de lourdestentures, au sol couvert de pavements,aux murs blancs décorés de grandstableaux de la Renaissance. C’est là quese pressait une petite centaine de parti-cipants venus pour la plupart de France,attentifs et studieux, d’âge et de condi-tions différents, au milieu desquels seremarquaient la couronne monastique decertaines têtes et la calotte violette decertaines autres. La direction efficace deLoïc Mérian assurait à l’ensemble son bon

fonctionnement : matin, messe puisconférences, l’après-midi visites, le soir,au moins vendredi, concert et le samediclôture, dimanche messe d’envoi (presqueun pléonasme).

Vendredi matin, car je suis arrivé laveille au soir avec un jour de retard, mevoilà à l’aube dans les rues, remontantjusqu’à la basilique Saint-Pierre, dont lacoupole disparaît dans une brume légère.Des cohortes se dirigent déjà vers la basi-lique pour une messe ou un moment deprière dans la crypte. Un évêque est là entenue et avec une casquette vert de grissur la tête, mais cela semble ne troublerpersonne. La garde suisse veille avec bon-homie.

L’après-midi, je pourrai profiter d’unepartie des visites organisées et revoir Ste-Agnès hors les murs et sa catacombe,Surprise d’évoquer cette fillette qui a sifort frappé les esprits que des centaines,des milliers de chrétiens ont voulu dormirprès d’elle leur dernier sommeil ! Sur lamosaïque, elle est en impératrice, entredeux papes qui lui présentent respec-tueusement leur ouvrage. Puis je me rendsà St-Laurent (également "hors des murs",les murs antiques évidemment) pour mon-trer à un ami diacre son grand modèle, lediacre Laurent qui, au moment où son

évêque, le Pape Sixte, fut arrêté, lui rappe-la qu’il n’avait pas coutume d’aller ausacrifice sans son diacre ! Fière dé-claration qui en valait bien une autre, la-quelle figurait naguère dans la liturgie desa fête : "je suis assez cuit de ce côté,retournez-moi de l’autre !"

Le soir dans Rome, vers 6h, toutes lespetites églises du centre s’animent, unpublic non négligeable semble aimer cescélébrations du soir, ici de jeunes augus-tins s’affairent autour de l’autel pour toutpréparer, là ce sont des dominicains enflanelle blanche, là des tertiaires du car-mel préparent des chants, ailleurs on amoins de chance et un laïc en pull vientposer sans façon le calice sur l’autel. Chezles Orientaux catholiques on n’a rien d’autre à faire que de contempler les icô-nes et respirer l’air saturé d’encens. Maispartout ou presque, l’espace est entretenu,clair et accueillant. Il me semble que cer-tains lieux revivent, le Saint-Sacrementest exposé en plus d’un endroit, des tri-duums de prières sont annoncés, prépara-toires à la fête du saint local. Mon amiLuc, avec lequel je passe la soirée, me ditque Rome se sécularise lentement... Je nesais pas : il me semble que le costume re-ligieux, loin de disparaître, est plus pré-sent, on salue toujours les prêtres dans larue et un chauffeur de taxi ne veut pas sefaire complètement payer parce qu’il a euun ecclésiastique à son bord, mais il estvrai que de partout les images, les modes

EGLISE

16 FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006

LITURGIE

Tout près du Vatican, en pleincœur de la Rome ecclésiastique...

par le Père Michel GITTON

Rome vue du CIEL

(

Le père Michel Gitton

s’est récemment rendu à

Rome, à l’invitation du

Centre International

d’Etudes Liturgiques (CIEL).

Il nous raconte ses

retrouvailles avec la

capitale du catholicisme.Mgr RanjithConclusions par Mgr Schmitz

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agressent les croyants, les journaux s’enprennent à Benoît XVI. Alors qui gagne ?

Ce soir-là, il y a concert à San-Ignazio,la grande église des jésuites, renfermant lecorps de Louis de Gonzague et dequelques autres jeunes saints de laCompagnie, le concert, donné par leschœurs de l’Academia FilarmonicaRomana dirigés par Mgr Pablo Colino, estmagnifique, il fait revivre, entre grégorienet polyphonies, les grands textes de la

liturgie. Mais, mon Dieu, qu’il est tristequ’on s’habitue à donner à la musique laplace de la célébration des mystères, lais-sant les choristes s’installer devant l’autel,et tout cela se termine dans des applau-dissements “à l’italienne” comme si c’étaitune salle de spectacle ! Apparemment jesuis le seul à en souffrir et je me consoleen écoutant tant de belles choses qui rendent gloire à Dieu.

Le Congrès poursuit ses travaux avecdes communications qui ne sacrifient pasà la facilité : théologie du sacrifice, sym-bolique des rites et des prières, éthique duculte, etc. Le thème est ambitieux : "litur-gie et modernité". Vendredi matin, MgrBasil Meeking, évêque émérite d’un dio-cèse de Nouvelle-Zélande, nous avait parlédes équivoques de l’inculturation, il avaitsouligné la nécessité, avant toute adapta-tion, d’acquérir une culture de la foi, quiest essentiellement une culture liturgique.Je suis bien d’accord et je me prends àsonger à cette génération (de peu mes aî-nés) qui ont cru universaliser le christia-nisme en le dépouillant de sa culture...

Le lendemain, nous avons l’heureusesurprise de commencer la journée avecl'archevêque secrétaire de la Congrégationpour le Culte Divin, Mgr Malcolm RanjithPatabendige Don (si j’ai bien noté !), venunous porter les salutations du cardinalArinze, préfet de la Congrégation.Sentiment d’être bien au centre de l’Eglise,sentir ses préoccupations, voir tant d’hu-

maine fragilité, jointe à l’assurance dusoutien indéfectible du Seigneur. Unévêque béninois, avec cette malicieusefinesse que nous aimons chez nos amisafricains, nous rappelle qu’au dernier jour,nous ne serons pas jugés sur le rite, maissur l’amour, ce qui n’empêche qu’enattendant, il faut faire le mieux que nouspouvons et développer un authentique arscelebrandi, un esprit liturgique fait derecueillement, d’attention et de docilité.

Mille choses à noter au fil des heures.Les rues s’animent à l’approche du di-manche. On imagine que dans chaqueéglise, chaque chapelle, chaque basilique,la célébration se prépare. Ce soir de sa-medi, nous voici réunis pour entendre laprincesse Alessandra Borghèse faire lerécit de sa conversion (publié en françaisaux éd. du Jubilé sous le titre De la DolceVita à la rencontre de Dieu). La liturgie ytient une grande place, comme c’est sou-vent le cas avec les convertis. La percheest tendue à Mgr Rüdolf-Micahel Schmitz,témoin de ce retour à Dieu, pour tirer lesconséquences spirituelles du congrès, sou-lignant l’importance d’une vraie piétéliturgique, et indiquant ses conditions.

La matinée du lendemain, il pleut surRome. Les congressistes sont conviés à laMesse dominicale présidée par le Prieurgénéral de l’Institut du Christ Roi Souve-rain Prêtre, Mgr Wach, à l’église Jésus etMarie non loin de la Piazza del Popolo.L’église est comble, mais il s’y trouve plusde Français que d’Italiens, le sermon seradonné dans les deux langues. Même si onn’est pas un habitué des messes triden-tines et si on persiste à croire que la ré-forme liturgique a un avenir, on ne peutnier que tout cela est beau, que le balletest merveilleusement organisé, les cos-

tumes splendides, les chants exécutés à laperfection. Et on ne peut pas ne pas sedire que bien des évêques français envie-raient ce séminaire, où se préparent plusde quarante jeunes hommes…

Quand on sort et qu’on passe dansdiverses églises de la ville, le contraste estparfois rude, le spectacle de la distributionde la sainte communion n’est pas toujoursdes plus édifiants. Mais patience ! L’Eglisesaura bien, là aussi, se réformer. Un arrêtprès du corps de Philippe Néri à laVallicella permet de confier cette inten-tion à l’Apôtre de Rome.

Dès la traversée du Tibre, on voitconverger vers Saint-Pierre de longuesfiles de piétons : c’est bientôt l’heure del’Angélus, où le Saint Père va paraître à safenêtre et bénir la foule. Quand on arrive,la place est déjà bien remplie. Les pa-rapluies multicolores forment comme au-tant d’écailles qui couvrent l’espace.Quelques minutes d’attente, puis la fe-nêtre s’éclaire et paraît, tout petit dansl’embrasure, celui qui porte sur ses épaulesl’avenir de l’Eglise et du monde, il nousparle de la prière avant de se mettre àtable et, par association d’idée, nous en-tretient de cette nourriture, fruit de laterre, et qui manque à certains. L’Angélusest ensuite récité. Malgré les tableauxlumineux qui en donnent le texte, peu delèvres articulent. La bénédiction pontifi-cale ne fait pas plier beaucoup de genoux,mais les applaudissements fusent : "Be-nedetto !". C’est le tour de l’appel desgroupes linguistiques et les mots adresséspar le Saint-Père dans les principales langues. A nous Français, est adressé l’ap-pel à donner même de notre nécessairepour ceux qui en ont besoin…

Je pars dans l’après-midi, plusconvaincu que jamais d’être "romain",humblement mais radicalement romain.Non que je croie naïvement que tout seréglera à Rome et que l’Eglise renaîtra pardécision des bureaux de la Curie, maisparce que je sais qu’il y a là un principe deforce, une source de jouvence, une inspi-ration différente, qui donne à tous lesefforts faits ici et là leur fécondité. Mercià CIEL de m’en avoir fourni l’illustration. �

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Mais patience ! L’Eglise saura bien,là aussi, se réformer...

(EGLISE

CIEL - tél. : 04.34.88.14.00 [email protected]

11 rue du bastion St-François,66000 Perpignan

Rite tridentin Mgr Pascal N Koue

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© Editions du Triomphe, 7, rue Bayen, 75017 Paris

FRANCE CATHOLIQUE à suivre...

Avec Jean-Paul II et Benoît XVILe Vent de l'Histoire

Avec Jean-Paul II et Benoît XVILe Vent de l'Histoire

par Dominique Bar,Guy Lehideux

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ESPRIT� PARABOLES D’UN CURÉ DE CAMPAGNEPierre Trevet,Editions de l’Emmanuel, 233 pages, 15,80 €

On a toujours besoin d’une bonne petite blaguepour faire passer un message. le père Pierre Trevetle sait bien, lui qui manie la blague paraboliqueavec succès. Une parabole “cela veut dire que dansune histoire il y a une autre histoire qui se cache etqui est la véritable histoire de l’histoire”. A chacunde la trouver, recherche qui vaut parfois mieux queles meilleures démonstrations.

Dans ses homélies, le Père Trevet ne cite passouvent les Pères de l’Eglise, mais plutôt FernandReynaud, Lucky Luke ou Marcel Pagnol. CommeJésus “qui ne disait rien sans employer de para-boles”, il nous en offre une ribambelle, toutes plusinstructives les unes que les autres. A l’aide demille petites citations pleines d’humour (cettevertu qui dédramatise les situations en les prenantà revers), il transmet à sa manière les richesses dela foi chrétienne. Puisque l’une de ses joies est deconstater que le dimanche, ses paroissiens vont ra-conter à ceux qui ne sont pas venus à la messe lablague du jour, le Père Trevet publie ici une collec-tion de citations, de bons mots, d’anecdotes,connues ou inconnues, voire de situations expéri-mentées par lui-même. Les lapsus ou mots d’en-fants ne sont pas mal non plus. Une petite fille quivoulait parler de sa sœur trisomique dit ceci : “Mapetite sœur, elle est très unique”. Quant aux défini-tions, elles ramènent à la réalité : “l’humanitaire,c’est l’affaire de l’homme avec le concours de Dieu.La charité, c’est l’affaire de Dieu avec le concoursde l’homme”. Une manière subtile de transmettrel’Evangile...

L.L.

� LE TORRENT DE FEU, L’AMOUR AU CŒUR DE NOTRE PAUVRETÉ

André Daigneault,Editions de l’Emmanuel, coll. Vie Spirituelle164 pages, 14 €

L’amour de Dieu n’est pas une récompense.C’est un “torrent de feu”. L’expression ne vient pasde l’auteur, mais des grands mystiques, notammentsaint Jean de la Croix, dont sainte Thérèse de Jésusà retenu la magistrale œuvre poétique, “La Viveflamme d’amour”. Comment la résumer ? Par la“petite voie”, dont le Père André Daigneault se faitici l’interprète. “Thérèse de l’Enfant-Jésus nousapprend que la fécondité surnaturelle de toutévangélisateur, c’est Jésus-Christ vivant et présentdans son âme à travers sa faiblesse et sa pauvreté”.C’est la voie la plus antinomique, celle qui consisteà prendre goût à l’abandon, à ne pas savoir, à nepas pouvoir par nous-mêmes. Alors s’ouvrent lesvannes de ce torrent de feu qui ne vient pas nousgriller, mais nous brûler de la théophanie du Sinaï

où celle de la Pentecôte. Ce feu, c’est “l’Amourréciproque des trois Personnes divines, c’est la viede Dieu qui se donne à sa créature, c’est le Buissonardent de la Sainte-Trinité”.

Le disciple est celui qui n’oppose à la grâceaucun orgueil ni aucune auto-justification. “Tuprends conscience que tu ne possèdes en propreque tes péchés ? Alors la miséricorde divine peut sedéverser en toi sans mesure. Tout est là, accepterde recevoir l’Amour, s’ouvrir à l’Amour, tel qu’ilvoudrait se donner, car la miséricorde de Dieu nedescend en plénitude que dans la pauvreté quis’ouvre et qui s’offre”. En affirmant que ce torrentnous délivre de la recherche de cette perfectioncentrée sur notre volonté, même la plus généreuse,mais qui au fond relègue la grâce au second plan,le Père André Daigneault remet la vie spirituelle àl’endroit.

L.L.

� CHEMINS VERS LE SILENCE INTÉRIEURCharles Journet,Editions Parole et Silence, 120 pages, 9,50 €

Cette anthologie de textes du cardinal CharlesJournet constitue un petit traité sur les bases de lavie spirituelle. Ces pages abordent la questionimportante des vertus théologales et des dons duSaint-Esprit. Très catéchétiques, elles rassemblentles éléments nécessaires pour une croissance de lavie baptismale. De quoi mettre en sourdine tout cequi compromet le silence intérieur nécessaire à lajoie chrétienne. Dans la ligne des grands pasteursde notre temps, celui qui fut théologien à Fribourg,se révèle une fois de plus un grand maître spirituel.

L.L.

� LA MAISON DE MARIE A EPHESEPère Eugène Poulin,Editions Téqui, 224 pages, 19,80 €

Alors que la tradition situait la Dormition de laVierge à Jérusalem, la bienheureuse Anne-Cathe-rine Emmerich (1774-1824) décrit les derniersjours de la Vierge à Ephèse. Le Père Eugène Poulin,qui resta à Smyrne de 1887 à 1926, entreprit, avecson confrère lazariste Henri Alexandre Jung, desrecherches sur les lieux décrits par elle, et ils trou-vèrent, en 1891, puis restaurèrent cette maison etce tombeau qu’une forte tradition orthodoxe localedésignait bien comme ceux de la Vierge.

Vestige isolé de la présence chrétienne sur cetteterre, il s’agit désormais d’un lieu de pèlerinage au-tant fréquenté par les musulmans que par les chré-tiens, où Jean-Paul II se rendit et où Benoît XVI iratrès bientôt. C’est donc une bonne idée que d’avoirréédité ce documentaire sur une aventure archéo-logique et spirituelle hors normes.

P.C.

SELECTION

SPIRITUALITÉ

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e l’avis de tous, ce colloque aété un succès. Au plan maté-riel, l’infrastructure remarqua-ble du Sanctuaire de Lourdes apermis de proposer des prix

modiques, et du côté de l’Association,des bénévoles ont mis au point uneorganisation efficace.

Nous avions choisi Lourdes pourtrouver en Bernadette un exemple del’enfance vécue dans la sainteté, et pourrecevoir de Notre-Dame les enseigne-ments d’une mère Sainte et Immaculée.La Vierge Marie a le don de changer lecœur des pécheurs et de les ouvrir à lagrâce, c’est-à-dire de les conduire à lasainteté. Elle sait faire aussi des miraclesphysiques, et personne ne s’étonne defaire la connaissance d’un pèlerin qui aété guéri.

Les participants étaient venus ennombre (200 adultes et autant d’en-fants). L’étranger était peu représenté.Notre souhait cependant, dans la lignedu concile Vatican II, serait de proposerl’idéal de sainteté à tous les enfants dumonde, en espérant que l’exemple denotre protectrice Anne de Guigné serasuivi par un peuple d’enfants.

La Messe de la Toussaint d’ouverturea été présidée par Mgr Perrier devant

des petits dont beaucoup avaient revêtule costume de leur saint patron. Com-ment ne pas sourire en voyant de "vraisanges" et des évêques de 10 ans ? Lelendemain, les enseignements et lestables rondes ont débuté. Par exemple,Mgr Cattenoz et Mgr Brincard, avecgrande intériorité, ont parlé de Ber-nadette et de la manière dont la ViergeMarie la traitait. Le Père Daniel-Ange amontré l’importance de la foi et de l’a-mour de Jésus-Eucharistie. Fabrice Had-

jadj a affronté la question difficile del’enfant devant la mort. Je ne peuxomettre les interventions précieuses deJean Vanier et de Mme Marie-JoëlleGuillaume. Pour ma part, j’ai donné desconseils pour former la consciencemorale des enfants. Le Père Thévenin –qui estime que les enfants doivent pro-téger les prêtres contre les agressions deSatan – nous a guidés pour l’adorationeucharistique, juste avant une proces-sion aux flambeaux dans la montagnede la Cité Saint-Pierre.

Le colloque a fait une large place àdes moments de prières : Messe, chape-let médité durant une veillée, visites à la

ESPRIT

20 FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006

LE 2e COLLOQUE ENFANCE ET SAINTETÉ

Nous avions annoncé dans

le n°3041 du 6 octobre de

France Catholique le

colloque d’Enfance et

Sainteté. Aujourd’hui,

il rend compte de son

déroulement à Lourdes

du 1er au 5 novembre.

D

Lesenfants sagesd

En espérant que l’exemple de notreprotectrice Anne de Guigné sera suivi(

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Grotte, passage aux piscines, et pour lesenfants détentes et goûters.

C’est que les enfants avaient un ré-gime spécial. On les avait regroupés partranche d’âge pour des occupations ap-propriées. Les jeux et la visite de Lourdesétaient à leur programme, mais aussi unchemin de croix qui fut présidé par MgrCattenoz. Beaucoup d’enfants se sontconfessés ; ce fut une vraie joie de voirles petits courir pour venir vers moi ob-tenir le pardon de Jésus.

Notre colloque s’est terminé par laMesse concélébrée des évêques deFrance. Les enfants n’oublieront pas lavision de l’Église donnée par leurs pas-

teurs réunis, et les évêques n’oublierontpas la centaine d’enfants sages qui ontmontré durant plus d’une heure qu’ilssont capables d’être saisis par le Mys-tère.

Des contacts ont été noués entre lesparticipants ; les projets ne manquentpas. La joie qui rayonnait sur tous lesvisages, provenait de l’espérance qui aété semée durant ce colloque : la sain-teté est possible aujourd’hui.

Nous reviendrons à Lourdes, puisqu’ilfaut plusieurs séjours pour pénétrer unpeu son Mystère, mais le prochain col-loque aura lieu à la Toussaint 2007auprès de la vénérée Marguerite-Marie

Alacoque à Paray-le-monial, où leSeigneur a dévoilé son Cœur, source detoute sainteté, et nous essayerons d’enfaire l’application aux enfants. L’icono-graphie catholique a souvent représentéJésus-enfant montrant son Cœur : unbeau modèle à faire connaître et aimerpar tous les enfants. �

FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006 21

par le Père Jacques-Marie GUILMARDmoine de Solesmes

eLourdes

Site : www.enfanceetsaintete.org Contacts : Mme Anne Alméras,tél. 06.16.75.67.04Inscriptions : Olivier Lefrançois, 17, rue du Gouvernement02100 Saint-Quentin

L’affiche du colloque

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e n’est pas parce que l’Église de Lyon al’âge du christianisme qu’elle est arri-vée au but. Mgr Philippe Barbarin veutcontinuer à tirer du neuf de l’ancien. Lalettre pastorale qu’il adresse à ses dio-

césains dans le sillage de l’Année de la Mission(voir France Catholique n°3024 du 12 mai 2006)les invite à vouloir devenir eux-mêmes ce queles saints ont été pour eux. Si saint Irénée, sainteBlandine, saint Pothin, saint Just, saint Eucher,saint Nizier ne s’étaient pas mis à suivre résolu-ment le Christ, les Lyonnais connaîtraient-ils l’É-vangile aujourd’hui ? Et si les Lyonnais veulentqu’il y ait encore des chrétiens amoureux duChrist dans cinquante ou deux cents ans, il leurfaut se laisser saisir par le Christ aujourd’hui.

Du martyre des premiers chrétiens jusqu’auXXe siècle, Lyon foisonne de figures missionnairesexceptionnelles. C’est surtout celle du Père An-toine Chevrier, fondateur du Prado et personnali-té symbolique de l’Église de Lyon, qui offre auPrimat des Gaules l’occasion d’une lettre auxvisées très larges. Purifier le sens de l’Église,renouveler la catéchèse, redécouvrir le Christ à

travers la personne du prêtre, élargir le servicedes pauvres, "nous avons à vivre et à semer l’É-vangile dans des circonstances difficiles, moinsfavorables, parfois hostiles, qui ne doivent ninous décourager ni même nous impressionner",prévient Mgr Barbarin. Avec le souci du dialoguedans la société et entre les religions et le tondynamique et franc qu’on lui connaît, l’arche-vêque de Lyon veut redonner à la sociétécontemporaine sa joie et son espérance.

L’événement spirituel qui marque profondé-ment le Père Antoine Chevrier date de la nuit deNoël 1856, comme sainte Thérèse de Lisieuxmais trente ans plus tôt. Ce soir-là, en méditantsur le mystère de l’Incarnation, ce prêtre quasi-ment inconnu au-delà du quartier de la Guil-lotière, s’interroge sur la qualité du don de lui-même au Christ. "Devant la crèche, je me disais :le Fils de Dieu est descendu sur la terre poursauver les hommes et convertir les pécheurs. Etcependant, que voyons-nous ? Que de pécheursil y a dans le monde ! Les hommes continuent àse damner ! Alors je me suis décidé à suivreNotre-Seigneur Jésus-Christ de plus près pourme rendre capable de travailler efficacement ausalut des âmes, et mon désir est que vous-mêmes suiviez aussi Jésus de près".

"Suivre Jésus de près" donc. Tel est le titre decette lettre qui renoue avec la tradition de l’en-seignement donné par les évêques à leur Église.Un enseignement qui se veut un appel à laconversion pour une meilleure fécondité mis-sionnaire à travers une écoute filiale et assiduede l’Évangile. "Car en fait, avoue Mgr Barbarin,j’ai le triste sentiment que l’Évangile est peu ou-vert, qu’il n’est pas vraiment lu ‘de près’. Certes,on connaît les histoires, on peut raconter lesmiracles et les paraboles sans trop se tromper,mais souvent ces récits ne sont pas liés entreeux ". L’archevêque de Lyon est convaincu qu’"onne réveillera jamais l’Église qu’avec l’Évangile". Àl’école du fondateur du Prado, l’archevêque deLyon invite tous les chrétiens "à lire les Écritures

ESPRIT

22 FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006

La lettre pastorale du cardinal

Barbarin aux Lyonnais à propos du

150e anniversaire de la conversion du

Père Antoine Chevrier (cf éditorial de France

Catholique n°3041) attire l’attention de

tous sur l’héritage spirituel du

fondateur du Prado : écoute de

l’Évangile, don de soi à la suite du

Christ, service des plus pauvres,

formation des prêtres et transmission

de la foi par la catéchèse. Nous y

penserons en la nuit de Noël 2006.

Redonnerà la sociétésa joie et son espérance

Par le Père Ludovic LÉCURUde plus près

C

Suivre JésusCARDINAL PHILIPPE BARBARIN

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comme une Parole vivante qui imprègne nosesprits et agit dans nos cœurs pour rendre té-moignage au Christ". Le vingtième anniversairede la visite pastorale de Jean-Paul II à Lyon aucours de laquelle le Saint-Père béatifia le fonda-teur du Prado relance l’appel missionnaire adres-sé à la France : "Peu à peu, insiste le Primat desGaules, le visage de Jésus se manifestera mysté-rieusement à ceux qui prennent le temps de lecontempler et de l’adorer longuement".

Il est clair qu’à travers cette lettre l’arche-vêque de Lyon révèle un zèle pastoral désireuxd’amener chacun à "suivre de près" le Christ. Hé-ritier spirituel du Père Chevrier, lui-même hé-ritier des grandes figures apostoliques desGaules, Mgr Barbarin cherche à faire redécouvrirl’Église et sa mission comme celle d’une commu-nauté qui a vocation à suivre "Jésus de près".Sans quoi, "rien ne sera édifié sur le roc". Lestrésors spirituels reçus des générations précé-dentes ne sont vraiment reçus que s’ils sonttransmis avec le même amour de la Parole queceux qui nous ont précédés dans la foi. Le leit-motiv de cette lettre est d’accueillir l’Évangilepour se laisser transformer par lui, à l’exempledu Père Chevrier, comme source de toute mis-sion.

En revenant sur les moments forts de l’Annéede la Mission, l’archevêque de Lyon rappelle quela mission est essentielle à l’Église et que toussont appelés à y prendre part selon la grâce re-çue. Et que plus on est saint, mieux ça vaudra.Persuadé alors que "beaucoup sont décidés àpoursuivre l’élan de ce qui a été vécu dans lediocèse […] et à revenir constamment à l’Écritu-re, et tout d’abord à l’Évangile", Mgr Barbarin nepropose aucune méthode nouvelle mais simple-ment de vouloir être les disciples de Celui quinous appelle à le suivre de près.

Loin de l’Évangile, de l’adoration et du désirde conversion, le risque n’est-il pas grand, en ef-fet, d’adopter l’attitude de Pierre qui, saisi par ledoute de la puissance de Jésus, se mit à le "sui-vre de loin" (Mc 14, 54) ? �

FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006 23

Accueillirl’Evangilepour se laisser transformerpar lui,à l’exempledu PèreChevrier

ESPRIT

(1) Cardinal Philippe Barbarin,Suivre Jésus de près, DDB-Parole etSilence, 140 pages, 10 €.

Antoine Chevrier

D.R.

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24 FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006

PHOTOGRAPHIE

La photographe Elisabeth Rull

suit le cardinal Barbarin depuis

plus d’un an, croisant sa vie publique

et sa vie privée, s’attachant à

différents cadres de représentation

et de responsabilités. Un suivi

photographique entrepris en France

mais aussi en Israël, en Russie, au

Burkina-Faso et au Vatican, qui viendra

rencontrer un travail d’écriture.

Un livre de croisements et de

rencontres est en projet, qui dressera

un portrait en creux d'un des visages

de l’Eglise catholique à l’entrée du

XXIe siècle. Omniprésent au sein des

photographies, le Cardinal apparaîtra

en négatif dans le texte. Sa parole

ne sera pas sollicitée, mais ce sont

les autres, ceux qui l’entourent,

le côtoient ou l’observent qui

l’évoqueront. Cette articulation entre

plusieurs points de vue et analyses

trouvera un écho dans la manière dont

sera pensée la relation entre le texte

et l’image au sein de ce livre qui

cherche encore son éditeur.

Suivre le Cardinal

Elisabeth Rull est née en 1975 à Paris. Etudes en biologie moléculaire.

Photographe à Lyon depuis 1999, membre du collectif de photographes

item. Travaille avec la presse nationale (Le Monde…), des associations

humanitaires et sociales (Médecins du monde…), des institutions

culturelles (Institut Lumière…) des compagnies de danse ou de théâtre...

Ses travaux sont visibles sur www.collectifitem.com

© EL

ISAB

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RU

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ITEM

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FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006 25

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‘été dernier, l’association En-traide Mission Amitié (cf articleparu dans France Caholique le 8septembre 2006) devait prendreen charge 150 enfants libanais

du 9 juillet au 19 août 2006, au sein decolonies, en partenariat avec des ins-titutions locales. Huit bénévoles del’association étaient partis au Liban dèsle 8 juillet. En raison de la guerre (12juillet-12 août), ils n’ont pu assurerqu’une semaine de cours et sont restésbloqués dix jours avant d’être évacués.

Ces huit bénévoles souhaitent repartirau Liban l’été prochain, ainsi que douzeautres qui n’avaient pu les rejoindre !

J’ai pu me rendre dix jours au Libanfin septembre. J’ai eu le cœur serré parla destruction des infrastructures, desmaisons, de quartiers entiers. J’ai étéfrappé par les regards hagards des per-

sonnes, femmes, enfants croisés dansles rues, qui ont tout perdu… J’ai sil-lonné le sud du Liban, et j’ai pris cons-cience que le pays avait été anéantipar cette guerre commencée au débutde la saison touristique, ressourcefinancière vitale désormais perdue.

Si les 700 000 personnes déplacéescommencent à retourner dans leursrégions et à se réinstaller provisoire-ment dans des logements de fortune,leur situation demeure préoccupantedans la mesure où elles ne peuvent pasreprendre leur travail. La destructiondes usines, commerces et bâtimentsadministratifs a supprimé de nombreuxemplois. Il faudra des années de re-construction pour permettre à toutesces personnes de retrouver un travailsimilaire.

Une chose est de lire dans les mé-dias des nombres de tués, blessés, dé-placés, de voir des images à la télévi-sion, une autre est d’être confronté à laréalité de la destruction du Liban, à lasouffrance d’une population, toutesconfessions religieuses confondues.

Et les chrétiens dans ce contexte ?

Les chrétiens libanais représen-taient, avant la guerre de 1975, peut-être 60% de la population libanaise, en1990, après la fin de la guerre, encore48%, et aujourd’hui sans doute seule-ment 25%. Tandis qu’en 1990, leschrétiens libanais souhaitaient rendrevivant le message du Liban - le pays duCèdre exemple pour le monde entier decohabitation dans la paix de dix septcommunautés religieuses - aujourd’huileur préoccupation principale est cellede leur survie au Liban ou ailleurs.

Les chrétiens ne sont aidés par au-cun Etat mais par les familles à l’étran-ger, des amis et des associations pri-vées... Dès lors, il faut encourager lesinitiatives privées, toutes les actions

SOLIDARITE

26 FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006

ENFANCE DEFAVORISÉE

La petite Association

Entraide Mission prépare

activement une colonie

de vacances pour l’été

prochain au Liban. Sans

perdre de vue ses objectifs

à plus courtes échéances.

Vous pouvez l’aider.

Soutenus par les familles à l’étranger,des amis, des associations privées...

L

L’été prochain au

(

Activités en français

De nombreuxlogements détruits

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qui œuvrent pour une présence chré-tienne au Liban et pour le maintien dela culture française, sans esprit deconcurrence, car la diversité des ac-tions est source de richesses.

L’association Entraide MissionAmitié (EMA) est une association fran-çaise Loi 1901, qui mène des actionséducatives et de soutien scolaire enlangue française grâce à de jeunes bé-névoles. Tous les étés, depuis sa créa-tion en 2003, EMA met en place descolonies éducatives pour une soixan-taine d’enfants défavorisés.

La colonie de l’été 2006 se promet-tait d’être riche pour les 150 enfantsque nous devions accueillir et pour quinous avions concocté un projet dethéâtre d’ombres et de marionnettes.Nous nous sommes bien promis quecela n’était que partie remise pour l’été2007, où 150 enfants seront accueillis.

Début septembre, grâce à la géné-rosité de nos donateurs, l’association apu distribuer dans des écoles et desparoisses accueillant des enfants défa-vorisés du matériel scolaire pour l’an-née 2006-2007. Il s’agissait de troussesremplies de fournitures scolaires (cra-yons, stylos, encre, gommes, taille-cra-yons, cahiers, boîte d’algèbre et degéométrie, règles, colle, ruban adhé-sif…). Nous avons ainsi pu aider milleenfants .

Par ailleurs, l’association a pu fi-nancer la scolarité de quelques di-zaines d’enfants pour l’année à veniren leur attribuant une bourse scolairegrâce à un système de parrainages.Permettre à des enfants parrainés de serendre à l’école au lieu de traîner dansla rue, tel est l’objectif de l’associationEMA.

Enfin, l’association a le projet departiciper à l’équipement d’une biblio-thèque/médiathèque francophoneaccessible gratuitement. A cet effet,nous collectons des livres (hors livres

scolaires, car les programmes sont trèsdifférents), des cassettes vidéo, DVD….

C’est pourquoi nous avons besoinde personnes qui nous aident : - par la prière, pour la paix entre

toutes les communautés au Liban ;- par une adhésion à notre associa-tion ;- par un don, pour apporter une aided’urgence, même une petite somme,servira à soulager les besoins les plusimmédiats : médicaments, nourriture,aide à la scolarisation... Ces fondsseront exclusivement affectés à la po-pulation libanaise, par l’intermédiairedes institutions locales sur le terrainvenant en aide à la population. �

FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006 27

par Elie MAZLOUMprésident de l’association EMA

Liban

* Chèques à l’ordre de Entraide Mis-sion Amitié, 147, rue du Fg.-Pois-sonnière 75009 Paris, tél. 06.14.32.20.74. Site : http://ema2003.free.frMail : [email protected].

Prochains événements : -Soirée dansante à Paris au profitde l’association Entraide MissionAmitié le samedi 25 novembre 2006 - Week-end spirituel à l’abbaye deSolesmes les 10 et 11 février sur laCharité selon l’encyclique de BenoitXVI, Deus caritas est.

Jeux éducatifs

Distribution de fournitures scolaires

Sortie encadrée

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es ouvrages se multiplient quidénoncent les infirmités de notresystème scolaire. Les articles sesuccèdent dans la presse quoti-dienne et hebdomadaire. L’ensei-

gnement aurait été vidé de sa substanceet le souci de l’éducation aurait désertéles établissements, les livrant au laisser-aller et à la violence.

Et les faits s’accumulent. On rit(jaune) des éclats de l’ignorance. Du mal-heureux Galilée "guillotiné" par l’Eglise !D’Hitler même : voyons, c’est avant ouaprès Napoléon ? On rit moins quand lesélèves dégradent les locaux qui les reçoi-vent ; moins encore quand ils (ou elles,hélas !) prennent les armes pour agresserleurs maîtres ou leurs camarades.

Mais pourquoi nous étonner, nousdirait Bernanos, ces égarés ne sont-ilspas des fruits dont nous sommes latige ? Des symptômes d’un mal plus pro-fond ?

Plus qu’à ces carences ou à ces dé-bordements, que tous s’accordent àdéplorer, c’est à ce qu’on appelle l’opi-nion, c’est-à-dire à l’état de notre so-ciété, qu’il faut juger de la qualité denotre système éducatif. Car c’est biencelui-ci qui, depuis près d’un siècle, a

modelé les mentalités. Il nous a préparé"une immense tourbe d’hommes qui sen-tent par sentiments tout faits dans lamême proportion qu’il y a une immensetourbe d’hommes qui pensent par idéestoutes faîtes." Péguy en faisait déjà laremarque dans sa "note sur M.Bergson"publiée après sa mort (1915).

Que penser, par exemple, de la matu-rité de cette opinion quand on voit valserau gré des sondages, les indices depopularité de nos responsables poli-tiques ? Ce n’est pas d’hier qu’on brûlece qu’on a adoré. Mais voir la confiancequ’on leur fait varier en fonction desrésultats d’un match de foot ou de l’ap-probation d’un chanteur à la mode. Il y ade quoi s’inquiéter !

Que penser de la naïveté de manifes-tants qui, dans le même défilé, pensentpouvoir réclamer plus d’avantages etmoins d’impôts ? Ou encore, la protectionde nos entreprises et le développementdes pays du tiers-monde ?

Peut-on penser freiner l’expansion del’Islam avec nos églises vides et nosfoyers déserts ?

Quand on attend tout de l’Etat ou del’Europe, que reste-t-il de l’effort, de l’i-nitiative et du risque ? Des notions envoie d’être oubliées au point que laconfusion règne désormais dans la signi-fication du travail. Ne cesse-t-il pas d’êt-re un devoir, pour devenir un droit, nonplus un service rendu à la société mais unservice rendu par la société ?

Autrefois, un empire s’est effondrédans les jeux du cirque. Nous avons lesnôtres avec les stades et leurs vedettes,les loteries, les jeux vidéo et autresgames-boys qui guettent les enfants auberceau. Et encore l’amour, amputé de safécondité comme un moteur qui tourne-rait au point mort.

Les homosexuels revendiquent lemariage et l’adoption ; les autres, ceuxqui s’en distinguent qu’on le veuille ounon, concubinent et avortent. "Docteur,j’ai déjà deux chiens !" Et combien d’en-fants, les survivants de l’hécatombe, sontensuite livrés au hasard de décisions dejustice !

Pourtant le principe de précaution asuscité une véritable frénésie de la sé-curité. Nous sommes en voie de devenirune démocratie populaire. "Big brotherveille sur notre santé, notre consomma-tion de tabac ou d’alcool ; mais la porno-graphie envahit les écrans de télévisionqu’à l’égal de l’avortement, tous sontcontraints de payer.

Qu’en sera-t-il demain ? Rien sansdoute qui n’ait été prévu par Huxley ouOrwell.

On pourrait continuer longtemps.Mais d’où procèdent donc ces dérives ?Sinon de la coûteuse machine qui reven-dique le monopole de la formation de lajeunesse depuis cent ans ? Sous prétextede laïcité, elle a embouché les trompettesde ce que Péguy (encore lui) appelle "lemonde moderne". Or, dit-il : "Le mondemoderne avilit. Il avilit la cité, il avilitl’homme. Il avilit l’amour, il avilit lafemme. Il avilit la race, il avilit l’enfant. Ilavilit la nation, il avilit la famille. Il avilitmême, il a réussi à avilir ce qui est peut-être le plus difficile à avilir, il avilit lamort" (Situations, 6-10-1907).

Cent ans plus tard, son diagnostic estd’une brûlante actualité. "C’est la pre-mière fois dans l’histoire du monde quetout un monde vit et prospère, paraîtprospérer, contre toute culture." Dans lesprémices (Notre jeunesse est de 1910),Péguy avait pressenti le désastre. Et nousy sommes, abasourdis par l’ampleur duproblème et la pauvreté des moyens, lapauvreté de nos moyens, car les moyensne manquent pas dans les mains de ceuxqui nous conduisent dans l’impasse.

Un frémissement pourtant nous per-

IDEES

28 FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006

CIVILISATION

L’abbé Houard est un

pédagogue hors pair, qui a

fondé plusieurs instituts

de formation universitaire

près d’Angers et vient de

publier des mémoires sous

le titre “Parcours d’un

combattant”.(1) Il nous parle

ici de la crise de l’école.

Ces égarés ne sont-ils pas des fruitsdont nous sommes la tige ?

L

Quelle crise de l’é

(

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met de rêver, qu’écœuré, malgré tout,notre pays ne se laisse plus faire ; qu’ilcomprenne que toutes les réformes poli-tiques ou économiques, que toutes lesruptures, comme on dit, ne serviront àrien, sinon à gaspiller encore plus d’ar-gent, sans une mobilisation générale dece qui nous reste d’énergie pour la for-mation de la jeunesse.

On parle beaucoup des "droits del’homme". Mais le premier n’est-il pas ledroit d’être un homme ? Ce qui ne s’in-vente pas : un être réfléchi, libre et res-ponsable dont l’horizon, c’est évident,dépasse les limites corporelles dansl’espace et dans le temps. Ça ne s’inventepas, mais c’est toute une histoire "Lamultitude des hommes, depuis tant desiècles, écrit Pascal, est comme un seulhomme qui grandit sans cesse et quiapprend continuellement".

La question qui se pose aujourd’huiest de savoir comment faire, avec qui etavec quels moyens pour que l’hommeémerge, grandisse, de la masse des nou-veautés qu’il ne cesse d’inventer ? Aussitous sont-ils concernés : les familles, l’é-cole, les mouvements éducatifs etl’Eglise.

Quand on dit les familles, il vaudraitmieux dire "des" familles. Quel messagepeuvent transmettre celles qu’on dit "re-composées" ? Car elles ont été d’abord desfamilles décomposées. Il ne s’agit pas dejuger des situations parfois dramatiquesmais de s’interroger sur la raison qui aprévalu dans la résolution du conflit. Au-delà des mots, c’est elle en effet quitémoigne de la valeur décisive. Par intui-tion, les enfants ne s’y trompent pas.

Mais les familles les plus conscientesde leur devoir sont elles-mêmes sous l’in-fluence de la confusion générale, sou-cieuses qu’elles sont de ne pas isolerleurs enfants. Elles sacrifient, encorequ’avec plus de prudence, à l’invasion desjeux, au culte du sport, au bruit, à l’agi-tation, au culte du week-end, aux rallyes

et aux "parties" dont les surprises sontparfois amères.

Leur position peut paraître impos-sible. Pourtant leur devoir est clair : vivrepleinement, joyeusement, sans conces-sion et sans complexe les valeurs qu’ellesveulent transmettre. Leur comportementsera plus éloquent que leurs discours.

Faut-il agir sur l’école ? D’autres quipensaient en avoir les moyens s’y sontcassé les dents. Ne vaut-il pas mieux s’enremettre à une sagesse qui en a inspiréd’autres à nos dépens ? "On ne supprimeque ce qu’on remplace". Le temps estvenu de réinventer l’école d’autant que le"numérique" l’ébranle comme jadis l’avaitébranlée l’imprimerie. "Quand tu ne saisplus où tu vas, dit un proverbe africain,souviens-toi d’où tu viens". Avec un re-tour aux sources et peut-être deux axesprioritaires.

En place de la culture in vitro si pri-sée aujourd’hui, il faut donner des ra-cines par le contact avec les textes fon-dateurs de notre civilisation : la Bible, laGrèce, Rome sans oublier notre proprepassé avec ses ombres et ses lumières.

Comme axes prioritaires on se fi-xera : - la clarification du langage. Confucius lerecommandait : quand tout va mal, l’ur-gence est de faire un dictionnaire. Com-mençons par appeler un chat, un chat.Un non-voyant reste un aveugle et latolérance n’est qu’un joli nom pour l’in-différence. Refusons de voir la languefrançaise s’effacer devant un sabir anglo-américain, utile pour le commerce maisnuisible pour la pensée ;- le retour aux travaux personnels répéti-tifs et corrigés par les enseignants. Il estbon de revenir à l’apprentissage pourbien des métiers, mais il doit aussi reve-nir à l’école.

Les mouvements n’ont pas échappé àla pollution. Or le contexte accentue leurimportance. Leur chance est de pouvoirassurer eux-mêmes la formation de leurscadres en tenant compte des réalités. Lagénérosité des candidats est grande, maiselle ne suffit pas. Il est clair qu’avant detransmettre il faut posséder. C’est direl’importance de la tâche quand il s’agitévidemment de dépasser l’apprentissagedes méthodes pour contribuer à la cons-truction des personnes. Aussi, pour faireœuvre utile, les mouvements peuvent-ilsêtre conduits à sacrifier la quantité à laqualité.

Et l’Eglise, formatrice des peuples ? Aforce de rechercher la meilleure pédago-gie de la foi, elle a souvent oublié quecelle-ci avait un contenu. Si bien qu’iln’est peut-être pas exagéré de dire quece qui caractérise aujourd’hui les chré-tiens : c’est l’ignorance. "Tragique igno-rance des chrétiens eux-mêmes" avait ditLuc Ferry, alors ministre de l’Educationnationale.

Or la foi est une illumination de l’in-telligence. Il ne faut pas séparer ce qu’oncroit des raisons qu’on a de croire. Jean-Paul II l’a rappelé dans une encyclique Fi-des et ratio et Benoît XVI a justement faitremarquer à Ratisbonne, dans un dis-cours, que la perversité des médias acontribué à faire connaître, que la théo-logie avait sa place à l’université.

Au-delà du "fait religieux", ce qui estdéjà quelque chose, c’est un exposé caté-chétique intelligent qu’il est urgent deréintroduire dans le cursus de la jeu-nesse. Alors morale et piété trouveront-elles leur justification. �

FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006 29

par l’abbé Hyacinthe-Marie

HOUARD

ducation ?

“Quand tout va mal, l’urgence estde faire un dictionnaire” (Confucius)

(IDEES

* Presses de la Renaissance,225 pages, 17 €

D.R

.

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PHOTOGRAPHIE

30 FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006

oisneau est un mythe aimé. Nombre deses photos sont célèbres. L’enfant tirantune sonnette, le couple regardant untableau de nu dans la vitrine d’un anti-quaire, les variations sur le thème du

baiser, toutes ces photos, et d’autres encore fontpartie de notre mémoire collective.

On les retrouve dans cette exposition gra-tuite (1), qui se tient à l’Hôtel de ville de Paris (àcondition de patienter une bonne demi-heure surle trottoir), mais pas seulement.

Certaines sont expliquées. Ainsi voit-on unedouzaine de photos prises depuis l’intérieur de lavitrine de la galerie Romi, dont les deux qui de-vinrent célèbres. Explication muette du travaild’affût du photographe, dont le but est de seconfondre dans le décor jusqu’à ce qu’il se passequelque chose devant lui.

Parfois les explications sont plus manifestes,grâce à des enregistrements sonores de Doisneaului-même s’ouvrant sur son travail. Et on se rendcompte qu’il n’est pas nécessaire de comprendrequelque chose à ce qu’on photographie pour enfaire de beaux clichés. Ainsi Doisneau confesse-t-ilne rien saisir du monde de la mode. Et pourtant…

Car Doisneau, ce ne sont pas seulement lesenfants et les amoureux. Il y a aussi le monde dela nuit, du cabaret, du music-hall, tout ce qui faitune vie, sans exclusive et sans jugement.

Enfin, et c’est sans doute son aspect le plusintéressant car le plus graphique, le plus épuré, il ya aussi le chercheur visuel. Celui qui fait voisinerun arbre avec un immeuble, et parvient à créerune atmosphère grâce au rapprochement de cesdeux éléments. Où qui fait des montages suggé-

rant la vie cachée qui se passe dans un lieu : leslocataires d’un immeuble ou les pensées des pas-sants. Subtilement et avec tendresse, comme tou-jours. Ce sont là sans doute ses photos les moinsconnues, mais pas les moins intéressantes.

Dans un cas, il évide une première photo géantequ’il transforme en cadre pour une série d’autresplus petites, dans l’autre il plaque ses petitesphotos sur des cubes surgissant de l’image de lagrande photo qui sert de support, à chaque foisl’intention est de relier le fragmentaire à l’ensemble.Et ce qui était alors d’avant garde (en 1965 ou1978) est aujourd’hui original et harmonieux, cequi témoigne de son côté artistiquement visionnaire.

Si la grande période de Doisneau couvre lesannées quarante à soixante, la production de sesquatre cent cinquante mille clichés s’étale de1934 au 25 septembre 1993, environ sept moisavant sa mort. Par sa génération autant que parses choix photographiques il fait partie, avecRonis, Boubat, Brassaï, Izis, Janine Niepce etquelques autres de l’école dite de la "photographiehumaniste", courant qui s’épanouit de mil neufcent trente à mil neuf cent soixante.

Ainsi, le premier sujet de Doisneau est l’homme ou la femme. Même quand paradoxale-ment il est absent du cadre, la photo dégage uneatmosphère qui fait penser à lui. Son premierimpératif est de ne jamais le ridiculiser. Aucontraire, il fait toujours preuve d’humilité, detendresse et de bienveillance face à son sujet.Même quand, comme dans le cas de prostituées, ildégage une atmosphère de tragédie ordinaire.

Sans doute avait-il conscience du comporte-ment décalé qui était le sien dans un monde quirespectait de moins en moins l’humain. Ainsi disait-il "ma photo, c’est le monde tel que je sou-haite qu’il soit". A moins qu’il n’ait voulu là faireécho à l’affirmation de Picasso -qu’il photographiasouvent- selon laquelle "je peins les chosescomme je les pense et non comme je les vois" ?

Toujours est-il que si Doisneau extrait danschacune de ses photos une part d’humanité, ilnous laisse concevoir le cadre qui va avec. A cetitre, parler de nostalgie serait plaquer sur sonœuvre le sentiment du spectateur seul, et trahirl’intention de celui qui jamais ne voulu être eth-nologue ou historien.

On ne présente plus Doisneau,

et pourtant chacune de

ses rétrospectives provoque

le même engouement.

D

ROBERT DOISNEAU

"Ma photo,c'est le mondetel que je souhaite qu'il soit"

Bontéconta"Pont d'Iéna" (1945)

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FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006 31

Doisneau était et ne se voulait que photographe.Travaillant seul ou à la commande, pour l’industrie,la publicité ou la presse, à l’affût ou à la volée…

Cette rétrospective a deux mérites particuliers.D’une part elle reprend des sélections que le photo-graphe lui même fit pour de précédentes exposi-tions. D’autre part elle fait découvrir des aspectsméconnus de Doisneau : les séries et montages.

C’est à l’identique que nous sont montréesdeux séries de photos -le même concept d’imagesplacées côte à côte que celui que la Fnac expose àBordeaux en ce moment- réalisées place de laConcorde ou à la Tour Eiffel, mais à l’époque où leLeica remplaçait le Rolleiflex… Pour le reste, cetteexposition, très riche, a eu le souci de faire enten-dre la voix du maître, de ne pas occulter lesphotos les plus célèbres mais de le montrer dansun environnement qui les complète… et de prévoirdes endroits pour s’asseoir, comme dans un musée.Ces clichés le méritent bien. �

par Pierre FRANÇOIS

"Les tabliers de Rivoli" (1978)

"La dernière valse du 14 juillet" (1949)

PHOTOGRAPHIE

gieuse

(1) "Paris en liberté, Doisneau". Expositiongratuite à l’Hôtel de ville de Paris, salle StJean, 5 rue Lobau, 75004 Paris. Tous lesjours sauf dimanches et fêtes (10h-19h).jusqu’au 17 février 2007.

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EXPOSITIONS

32 FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006

urfaces poudrées, laquées, lissées et por-tant de faux reliefs en perspective… Avecdes teintes plates, des superpositionstransparentes et quelques volumes expli-cites, l’artiste invente un art géométrique

qui cultive l’arabesque… Un art abstrait, terrible-ment illusionniste et qui ne dépeint rien, pourtant.On n’a pas fini de faire le tour de ces toiles colo-rées, énigmatiques et fraîches. Pierron compareparfois son art à celui du vitrail ; mais on peutaussi songer à des puzzles, des labyrinthes, auxdéserts crevassés par la sécheresse… Une terre vuedu ciel. Ce travail est non figuratif mais expressif.Car les teintes sont pures et claires ou chaleu-reuses, vivaces. Elles se contredisent avec délica-tesse, comme pour se réconforter mutuellement :

un filet de bleu tendre sur un in-cendie, un vert frais frangé desoleil, des murets orangés sur-plombant la douce aridité desprunes, bruns et verts foncés.Toutes ces toiles sont animéesd’un réseau de tracés linéairesabstraits, irréguliers et dyna-miques. Les lieux sont définis,morcelés ; mais dans une lu-mière zénithale qui les éblouit

et les rassemble dans l’unité. Paysages du ciel oude la terre, survolés par un avion… Des espacessans limites où se perdre pour toujours. C’est uneétrange peinture, du Vasarely émouvant ou unSeurat sans visage, au teint frais… Fascinante.Au sens propre.

Les titres en disent long sur cet univers poé-tique et engagent à la promenade : "Energies inter-sidérales", "Paysages moléculaires", "Poussières d’é-toiles", "Polygones de l’infini", "Autopsie du soleil".

L’imagination jaillissante, colorée, précèdetoute organisation stylistique et syncrétique. Il s’a-git d’univers improbables, sans commencement nifin, fondés sur des schémas très organisés, cellu-laires, linéaires, où éclatent de sombres et vivacesharmonies colorées. Mais parfois se dessine l’aubed’un paysage, "Horizon rouge" par exemple, où desastres naviguent entre ciel et mer, bravant la lignerouge filiforme qui les sépare. Ou encore cesméandres orageux d’un ciel de nuit que des astresvides enjambent : le cycle "Autopsie du Soleil".

Dans la suite récente "Ton amour me grise",Pierron nous offre une peinture "vivante ".Toujours amoureux de l’espace, il en explore lesrythmes cosmiques, les structures minutieusesmais avec de tendres accents, des glacis nuageux,des taches d’ombre. La vie ne serait-elle pas sur lepoint d’apparaître, dans une indécise émotion ? Authéâtre de l’imaginaire, Pierron manipule désordre

et harmonie. Il gère l’implosion de la matière etproduit du rêve, au-delà du système. �

"Respirer la musique,

entendre les parfums,

dormir dans les étoiles"...

Placés sous l’invocation du

joli poème de Maupassant, les

tableaux de Bernard Christian

Pierron en étonneront plus d’un !

S

BERNARD CHRISTIAN PIERRON

par Ariane GRENON

"Trois petites choses que je sais d'elle"

"Violence et passion"

"Je t'aime, moi non plus"

Des toiles animées d'un réseau de tracés linéairesabstraits,irréguliers etdynamiques

Les mystèresd’un peintre

Bernard Christian Pierron expose régulièrementdans la galerie Thuillier, 13 rue de Thorigny,75003 Paris, tél. 01.42.77.33.24 (sur rendez-vous) www.galeriethuillier.comEt aussi au 102 avenue du Maine, 75014 Paris,tél. 01.43.35.08.07 (sur rendez-vous)Atelier de B. C. Pierron, La Nicoletière, route dela Madeleine, 61340 Préaux du Perche, tél. 02.33.73.92.50 et 06.71.35.38.09, sur [email protected] www.artactif.com/pierron

"Entre chien et loup"

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CINEMA

Le 21e volet de la saga des JamesBond, très attendu, est l'adapta-tion cinématographique du pre-

mier roman de Ian Fleming. Ce retouraux sources bienvenu nous fait décou-vrir un James Bond plus humain, à lafois plus vulnérable et plus dur, quilaisse davantage parler ses sentiments.Il tombera même amoureux !

James Bond vient d'accéder austatut très rare d'agent double zéro.Sa première mission se révèle pour lemoins délicate. Il lui faut affronter leChiffre, un puissant banquier lié auterrorisme international. Pour ébranlerson pouvoir et sa fortune, James Bonddoit le battre lors d'une partie de po-ker au Casino Royale. Il est accompa-gné dans sa mission par la très belleVesper, attachée au Trésor, qui est

chargée de veiller précieusement surl'argent fourni par le gouvernementbritannique.��� Cette première adaptation duroman «Casino Royale» (il en existaitune version parodique, mais quin'était pas fidèle au livre) est unevraie réussite. Le cinéaste a choisi dedélaisser quelque peu tous les gadgetsultrasophistiqués pour une approcheplus réaliste de l'intrigue, et, du mêmecoup, plus captivante. Le ton estmoins cynique et les personnages ont

davantage de relief. Le récit n'est paspour autant dénué de scènes spec-taculaires situées aux quatre coins dumonde.�� �� Ce nouveau volet comportedonc une dimension humaine plus ap-profondie. Mais à l'instar des autresfilms du genre, il comporte quelquestouches d'érotisme et des scènes trèsviolentes. �

Casino Royale. Film d'aventures américain (2006) deMartin Campbell. Scénario de Neal Purvis, Robert Wade etPaul Haggis. Avec Daniel Craig (James Bond), Eva Green(Vesper Lynd), Mads Mikkelsen (Le Chiffre), Judi Dench (M),Jeffrey Wright (Felix Letter), Giancarlo Giannini (Mathis),Katerina Murino (Solange), Simon Abkarian (Dimitrios)(2h18).(Grands adolescents). Sortie le 22 novembre 2006.

Perhaps loveLe prochain film du cinéaste à succès Ni Wensera une comédie musicale et aura pour vedettesa compagne Sun Na et le charismatique acteurLin Jian Dong. Il mettra en scène les tentativesd'un homme pour reconquérir son amour perdu.Cette histoire paraît étrangement familière auxdeux acteurs principaux.��� Le nouveau long-métrage du cinéastePeter Ho-sun Chan joue à la fois la carte de laromance et celle de la comédie musicale. Lerécit repose sur une séduisante mise en abymeque le réalisateur ne parvient pourtant pas àtoujours exploiter au mieux. Si les scènesmusicales séduisent par leur poésie et leurvitalité, l'histoire d'amour peine à convaincre, etl'on ne parvient pas vraiment à s'attacher auxpersonnages. Le film se suit sans déplaisir, sanspour autant parvenir à nous émouvoir. �� L'histoire met en scène un classiquetriangle amoureux dans lequel les personnagesse heurtent à leurs contradictions et à leurssentiments.

M.-L. R.

Comédie musicalechinoise (2005) dePeter Ho-sun Chan,avec TakeshiKaneshiro (Lin JianDong), Jacky Cheung(Ni Wen), Zhou Xun(Sun Na), Ji Jin-hee(monsieur Loyal)(1h47). (Grands ado-lescents). Sortie le 22novembre 2006.

PrestigeAu début du siècle, à Londres, une granderivalité naît entre deux magiciens prestigieux.��� La grande originalité du scénario,l'efficacité et le brio de la mise en scène, la justesse de la reconstitution et del'interprétation sont les qualités principales de ce thriller très réussi.�� Les deux hommes se livrent une bataillefarouche et souvent violente. Ils n'hésitent pasà sacrifier leur famille pour leur art.

M.-L. R.

Thriller américain (2006)de Christopher Nolanavec Hugh Jackman(Robert Angier), ChristianBale (Alfred Borden),Michael Caine (Cutter),Scarlett Johansson(2h08). (Grandsadolescents) Sortie le 15novembre 2006.

L’étoile du soldatEn 1984, un jeune musicien soviétique venu combattre enAfghanistan est capturé par des moudjahidins du commandantMassoud. �� Christophe de Ponfilly, qui nous a quittés en mai dernier

et à qui l'on doit de nombreux reportages sur l'Afghanistan, s'estinspiré de sa propre expérience pour nous conter cette histoire

très émouvante. L'amour que le réalisateur portait à ce pays est palpable tout au long du film.�� Cette œuvre dépeint les drames de la guerre et la façon dont elle transforme la vie dejeunes soldats étrangers plongés dans cet univers de violence.

Marie-Lorraine ROUSSEL

Film de guerre franco-germano-afghan (2005) de Christophe de Ponfilly, avec Sacha Bourdo (Nikolaï), Patrick Chauvel (Vergos), Mohammad Amin(Najmoudine), Ahmad Shah Alefsourat (Assad), Gol Goutey (Leïla), Igor Naryshkin (Valoudia), avec la voix de Philippe Caubère (1h45). (Grandsadolescents). Sortie le 22 novembre 2006.

Le choix de Daniel Craig,

le sixième James Bond

de la saga, se révèle

particulièrement judicieux.

Un retouraux sourcesCASINO ROYALE par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Les scènes d'actionsont vraiment époustouflantes et parfaitement maîtrisées(

FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006 33

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’ÎLE AU TRÉSOR est un spectacle qui s’an-nonce "à partir de 4 ans". On se pose alorsla question de savoir si "les grands" de 7ans et plus ne vont pas trouver ce spec-tacle trop "bébé". Un essayeur de 11 ans et

une essayeuse de 9 assurent que ce n’est pas lecas. Quant aux adultes accompagnateurs, ils onteu le plaisir de croire aux personnages et de netrouver aucune mièvrerie dans une histoire qu’ilsavaient fini par oublier.

Ce spectacle est donc bien "familial", sans quepersonne ne doive se sacrifier pour le plaisir desautres. La caricature des caractères est parfaite-ment dosée, de sorte qu’elle ne donne jamais l’im-pression qu’ils sont surjoués. Les changements dedécors sont astucieux, parfois joués, parfois telle-ment rapides qu’on se demande comment ils onteu lieu. L’ambiance tire vers le fantastique, les crissont suffisamment rares pour conserver leur effet,les passages humoristiques sans rapport avec l’his-toire sont bien trouvés, jonglage et escrime donnent un ton actif et ludique. On ne s’étonnepas que la salle soit comble… �

THEATRE

34 FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006

"L’ÎLE AU TRÉSOR"

Il y a les contes pour enfants,

ceux pour adultes - Adam, Eve et

descendance... en fait partie - et

ceux qui nourrissent l’imaginaire de

tous : c’est le cas de L’île au trésor.

(1) L’île au trésor, les samedis (14h30), diman-ches (14h) (et pendant les vacances) jusqu’au 31décembre à la Comédie des Champs-Elysées, 15av. Montaigne, 75008 Paris, tél. 01 43 29 39 90ou 0 892 68 36 22.

LIncompris réciproquesAdam, Eve et descendance...(1) n'est certes pas la pièce du siècle mais on aurait tort de bouder son plaisir à cause des quelques imperfections qui en émaillent le début. D'autant plus qu'elles sont notamment dues à une fidélité littérale par rapport aux textes de la Genèse et du Cantiquedes Cantiques. Puis un rythme s’installe, des répliques font mouche, un style se dégage. Les mots d’esprit ne sont ni vulgaires ni toujours originaux.Mais de quoi parle-t-on ? De l'histoire de l'humanité vue à travers le filtre des relations entre descendants d'Adam et filles d'Eve. En remontant jus-qu'au jardin d'Eden. On voit les grandes étapes qui les marquent, souvent en forme de dialogue de sourd, et c'est très réjouissant. Voire érudit : ona même droit à la différence entre éros et agapè, servie de façon tout à fait ludique. L'amour courtois est vu sous un angle aussiamusant que réaliste. Une des Eve répond à un Adam qui lui fait un procès en sorcellerie : "Je suis envoyée par Dieu pour tenterl’homme mais je le fais en toute innocence". Puis arrivent la Renaissance et les ceintures de chasteté, les précieuses ridicules quicommencent à pratiquer l’allusion pour mieux prétendre n’avoir rien voulu dire ensuite, la Révolution et son égalitarisme plusverbal qu'effectif, le Romantisme, l'ère industrielle… jusqu’au moment où les hommes accouchent tandis que les femmesreviennent du bureau. A chaque époque ses surprises et ses rires. Car on a beau faire la fine bouche, on rit énormément... �(1) Adam, Eve et descendance…, au théâtre Essaïon, 6 rue Pierre au lard, 75004 Paris, du mer. au sam. jusqu'au 20 janv., et 31 déc. Places à 18/TR 12 €. Tél. : 01 42 78 46 42.

Et encoreIl faut signaler la tournée de l'excellent spectacle de la Compagnie Jérôme Thomas : Rain/Bow(1). Muet, il explore tous lesaspects du langage du jonglage. C'est prenant et impressionnant. Philippe Caubère remplit la salle du théâtre du Rond-point. (2) On est content pour lui mais on se demande si ce spectacle ne tient pas plus d'une espèce de messe laïqueincompréhensible que d'une pièce de théâtre. Le public, qui rit peu pendant, ose se lâcher et applaudir à tout rompre unefois l'ite missa est prononcé. S'il est heureux alors que le sel des allusions faites par le comédien ne peut être perçu quepar les professionnels de sa génération et ses proches, tant mieux. Toujours est-il que Madame Colette a-t-elle une âme ? (3)

laisse un sentiment de confusion. Quant au Chant du chien (4), c'est le genre de pièce à réserver aux personnes yiddish, ou ayant complètement intégré les thèmes qui donnent lieu à un humour par dérision dans cette culture.

On espère par contre que Mon amour pour toujours, le nouveau spectacle de Nicolas Bria - après les 100 représentations des Etoiles duBalthazar - trouvera un producteur afin que tous puissent voir ce bijou qui a déjà été présenté aux professionnels. (5) �

(1) Du 29 novembre au 11 décembre sous chapiteau à La Villette, du 11 au 13 janvier à Comb-la-Ville, le 26 à Châteauroux, les 3 et 4 février à la Seyne/Mer, le9 à Libourne, les 13 et 14 à St Médard (Gironde), le 20 mars à Villefranche (Rhône), les 24 et 25 à St Pölten (Autriche), les 3 et 4 avril à Blagnac, le 12 mai àElancourt, le 15 au Mans, le 22 à Sartrouville et le 25 à Maubeuge. (2) Six spectacles en alternance. Places à 30, 22, 19, 15, 12 €. Tél. 01.44.95.98.21. (3) Théâtrede la Huchette. Places à 24, 20, 14 €. Tél. 01.43.26.38.99. (4) Espace Rachi, Places à 20, 10 €. Tél. 01.42.17.10.38. (5) Le texte est édité chez Alna. Pour contac-ter l’auteur : 06.10.01.57.01 ou [email protected]

Une ambiancequi tire vers le fantastique

Réellementfamilial

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par Pierre FRANÇOIS

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Robert Bresson disait : «Sois sûr d’a-voir épuisé tout ce qui se commu-nique par l’immobilité et le silence» .

(“Notes sur le cinématographe”, Gallimard,1975). Ce pourrait être la devise des frèresDardenne. Le cinéma des réalisateurs belges est dans la filiation évidente deBresson : même exigence, même parti prisstylistique dans le refus de tout artifice, detoute théâtralité, de toute musique, dansle choix de la sobriété et du dépouillement. Sonia, 18 ans, et Bruno, 20 ans, s’aiment.Ils viennent d’avoir un petit garçon. Sanstravail tous les deux, ils arrivent à joindreles deux bouts grâce aux allocations etaux trafics de Bruno. Un jour, il apprendpar un de ses contacts qu’il peut vendreson enfant. C’est ce qu’il va faire sansréaliser la portée de son acte. Lorsqu’il

révèle à Sonia ce qu’il a fait, celle-ci, cho-quée, s’évanouit. Bruno, décontenancé,lui promet de ramener l’enfant.��� De film en film, les frères Dar-denne plongent dans cette petite villebelge monocorde et nous font découvrirdes personnages ordinaires, tentant desurvivre dans un monde où les actes lesplus répréhensibles prennent parfois levisage de la normalité. Si l’univers des frères Dardenne apparaît souvent dur,l’humanité qui jaillit de ses personnagesvient craqueler cette surface froide et peuattirante. La prouesse de leur cinéma estd’atteindre une telle profondeur en res-

tant continuellement dans le registre de lasobriété. La mutation intérieure de Bruno,silencieuse, nous parle plus que n’importequel discours. �� Cette évolution intérieure donnetout son poids humain à ce film boulever-sant. �

L’enfant. Drame belge (2005) de Jean-Pierrre et LucDardenne, avec Jérémie Rénier (Bruno), Déborah François(Sonia), Fabrizio Rongione (le jeune bandit), Olivier Gourmet (lepolicier en civil), Stéphane Bissot (la receleuse) (1h35). Diffusionle mardi 28 novembre, sur Canal +, à 20h50.

Monsieur Léon

Monsieur Léon ne porte pas sa belle-fille dansson cœur. Il la tient, en effet, pour responsablede la mort de son fils, car, sans elle, jamaiscelui-ci ne se serait engagé dans l’aviation, oùil a trouvé la mort, et il serait devenu méde-cin, comme lui. En cette difficile période del’Occupation, Monsieur Léon mène une vie pai-sible à Ribérac, où l’on murmure qu’il seraitau mieux avec les Allemands. Et voilà que sabelle-fille débarque sans prévenir, flanquée deson fils Yvon, dix ans, qu’elle entend lui laisseren garde, car elle doit aller à Bordeaux, oùelle a trouvé du travail. Les relations entre levieil homme et son petit-fils ne sont pas aubeau fixe, d’autant plus que l’enfant n’appré-cie pas le portrait du Maréchal qui trône dansle bureau de l’aïeul.�� La guerre et l’Occupation servent detoile de fond à une histoire d’amitié entre unvieil homme et un jeune garçon (comme c’é-tait déjà le cas dans «Le vieil homme et l’en-fant», de Claude Berri, auquel le film fait pen-ser). Michel Serrault (comme Michel Simonavant lui) campe avec finesse ce médecinbousculé dans ses habitudes par un enfantimpertinent. Mais la grande révélation de cetteexcellente fiction, c’est l’interprétation dujeune Arthur Vaughan-Whitehead qui ne s’enlaisse pas compter par son prestigieux aîné.Quant à l’atmosphère de l’époque, elle est trèsbien recréée.��� Elle est très jolie, cette histoire d’amour. Elle met en scène quelques beauxpersonnages plein de courage et de détermi-nation. Quelques violences inévitables.

Téléfilm français (2006) de Pierre Boutron, avec Michel Serrault(Monsieur Léon), Arthur Vaughan-Whitehead (Yvon), FlorencePernel (Irène), Clémentine Célarié (Raymonde), Georges Claisse(Ziegler), Annie Gregorio (Odette), Stefan Elbaum (Jean), ChristianLoustau (1h30). Diffusion Lundi 27 novembre, sur TF1, à 20h50.

TÉLÉVISION

Palais royalArmelle, orthophoniste timide, est mariée àArnaud, le fils cadet du roi. Celui-ci profitede son statut privilégié pour mener une vieoisive. Mais, à la mort du monarque, Arnaudest choisi au détriment de son frère aînépour régner. Les premiers pas d’Armelle entant que reine s’avèrent difficiles.�� Valérie Lemercier signe une savou-reuse comédie d’une drôlerie irrésistible.

Elle croque, avec tout l’humour et le mordant qu’on lui connaît, l’univers des têtes couron-nées (elle s’est, bien sûr, inspirée de l’histoire de Diana, princesse de Galles, et de cellesdes princesses monégasques). L’interprétation est sensationnelle. Catherine Deneuve offreune performance particulièrement réjouissante dans le rôle de la reine mère. �� Il est dommage qu’il y ait plusieurs scènes triviales, pas toujours d’un très bon goût.Mais c’est la marque de fabrique de Valérie Lemercier.

Comédie française (2005) de Valérie Lemercier, avec Valérie Lemercier (Armelle), Lambert Wilson (Arnaud), Catherine Deneuve (la reineEugénia), Michel Aumont (René-Guy), Mathilde Seigner (Laurence), Denis Podalydès (Titi), Michel Vuillermoz (Alban) (1h40). Diffusionle lundi 27 novembre, sur Canal +, à 20h50.

Les frères Dardenne privilégient

le langage corporel et

les silences sur la parole.

L’Enfantpar Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

La sobriété de cetteœuvre bouleversantea été récompenséepar une palme d’or(

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TELEVISION

36 FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006

TF120.50 Où sont passées les gran-des gueules ? «… 30 ans dedébats à la télévision…».Divertissement présenté parChristophe Dechavanne et PatriceCarmouze.23.10 New York, unité spéciale.Série avec Christopher Meloni 3.France 220.50 Tenue de soirée «En directde Caen». Divertissement pré-senté par Michel Drucker, avecMichel Sardou, Lynda Lemay,Franck Dubosc, Raphaël,Patrick Sébastien, FrançoiseHardy, Julio Iglesias, DavidDouillet, François Morel,William Christie, etc.23.15 On n’est pas couché.Magazine de Laurent Ruquier.France 320.50 Clochemerle A/Ø. Téléfilmavec Bernard-Pierre Donnadieu,Jérôme Anger. ���� Bien fait,mais très anticlérical et illustréd’une scène très sensuelle.23.05 Personnel et confidentiel«Un nom en héritage : LesOrléans». Documentaire.00.00 La case de l’oncle Doc «LaJégado». Documentaire.Arte

20.40 L’aventure humaine «Lanécropole de l’empereur : Le se-cret du Zhao Ling». �� Très inté-ressant.21.35 360° - Géo «Chine : Lesfilles aussi font du kung-fu». Musica

22.30 Le Rossignol J. Opéra deStravinski, avec Natalie Dessay,Marie McLaughlin (0h50). ��Original et beau.23.20 Metropolis.00.15 La lucarne «L’amour danstous ses états». Téléfilm en VOavec Alejandro Chaban (1h35).M6La trilogie du samedi

20.50 Charmed : «Le monde àl’envers», «L’appel du néant»,«Forever Charmed». Série avecHolly Marie Combs.23.30 Dead zone. Série avecAnthony Michael Hall 2.Canal +20.50 En bonne compagnie GA.Comédie (2005) de Paul Weitz,avec Dennis Quaid, ScarlettJohansson (1h46). ��� Unejolie comédie, mais des longueurs.KTO20.50 VIP «Sylvie Gemain». 21.40 Ensemble Kudsi Erguner«Chants et musique soufis».

TF120.50 Volte-face A/Ø. Aventures(1997) de John Woo, avec JohnTravolta, Nicolas Cage (2h19) 3.����� Très brillant, maisd’une violence terrible.23.15 Resident evil A. Aventures(2001) de Paul Anderson, avecMilla Jovovich (1h41) 3. ���Sans intérêt et très violent.France 2

20.50 FBI, portés disparus :«Confidences», «Amour escroc»,«Photographies». Série avecAnthony LaPaglia.23.10 Urgences : «Fusillade».Série avec Laura Innes 2.00.00 Prix Constantin 2006. France 3

20.55 Louis la brocante «Louis etla médaille oubliée» J. Téléfilmavec Victor Lanoux, Évelyne Buyle.��� Sympathique et poignant,mais mal maîtrisé.23.10 France Europe Express«Nicolas Hulot». Magazine.00.55 Nuits de feu GA. Drame enNB (1937) de Marcel L’Herbier,avec Gaby Morlay, MadeleineRobinson (1h35). ��� Pas mal,mais artificiel.ArteLa Chine impériale

20.45 La guerre de l’opium GA.Comédie dramatique (1997) deXie Jin, avec Bao Guoan (1h45).��� Spectaculaire, mais trèsorienté et violent.22.30 Les mystères du dernierempereur. Documentaire.23.30 Le canal impérial J. �Beaucoup trom long.M620.50 Capital «Guerre des prix :Qui en profite ?». Magazine pré-senté par Guy Lagache.23.00 Secrets d’actualité«L’énigme Leprince». Magazine.Canal +20.45 Football «Lyon/Auxerre».KTO20.50 La foi prise au mot«Dialogue avec l'islam», avecAbdelwahab Meddeb.21.45 Un jour, une foi «La vie desdiocèses».

TF120.50 Monsieur Léon J. Téléfilmde Pierre Boutron, avec MichelSerrault, Arthur Vaughan-Whitehead. (voir notre analysepage 35)22.35 Y’a que la vérité quicompte. Magazine.France 2

20.50 La bûche A. Comédie(1999) de Danièle Thompson,avec Sabine Azéma, Emma-nuelle Béart, Charlotte Gains-

bourg (1h43). ��� Une joliecomédie, mais très pessimiste.22.45 Complément d’enquête«Violences gratuites : La France àla peine». Magazine.00.55 Musiques au cœur«L’enlèvement au sérail». France 320.55 Histoires d’aujourd’hui «Lameilleure façon de marcher : (3 et4/4) “Je ne veux voir qu’une seuletête“, “Le grand saut“» J. ��Excellent.22.50 Ce soir ou jamais.Magazine. (et à 23h25)00.35 Angels in America (1/6)«Mauvaises nouvelles» A/Ø. Sériede M. Nichols, avec Al Pacino 3.(Voir notre analyse au jeudi)Arte20.40 Grand format «Amérique,notre histoire» GA (1h30). ���Intéressant, mais peu objectif.22.15 Le gamin A/Ø. Comédiedramatique (2004) de Luis MiguelAlbaledejo, avec José Luis GarciaPérez (1h32). ���� Bien filméet émouvant, mais choquant.M620.50 Le coût de la vie GA.Comédie (2003) de Philippe LeGuay, avec Vincent Lindon,Fabrice Luchini, Géraldine Pailhas(1h44). �� Excellent.22.50 Cuisine américaine GA.Comédie (1998) de Jean-YvesPitoun, avec Jason Lee, EddyMitchell (1h25). �� Lourd.00.30 Le viager J. Comédie (1971)de Pierre Tchernia, avec MichelSerrault, Michel Galabru (1h38).�� Réjouissant.Canal +20.50 Palais royal ! A. Comédie(2005) de et avec Valérie Lemer-cier, et avec Lambert Wilson (1h42).(Voir notre analyse page 35)KTO20.50 Les derniers Assyriens.22.10 Édition spéciale «Foi etraison, la polémique deRatisbonne».

TF120.50 Wasabi J. Comédie (2001)de Gérard Krawczyk, avec JeanRéno, Ryoko Hirosue, MichelMuller (1h34). �� Médiocre.22.35 Le droit de savoir «Travauxà domicile : Tous les coûts sontpermis». Magazine.France 220.50 Petits meurtres en famille(3/4) A/Ø. Téléfilm avec ElsaZylberstein, Antoine Duléry(1h36). ���� Très prenant,mais très complaisant.22.40 Marthe A/Ø. Comédie dra-matique (1996) de Jean-LoupHubert, avec GuillaumeDepardieu, Clotilde Courau(1h56). ���� Un beau film,mais des scènes érotiques.France 3

20.50 The closer : «Entre deuxeaux», «Une question de vie ou demort» GA. Série avec KyraSedgwick 2. �� Excellent.22.30 Ce soir ou jamais.Magazine. (et à 23h25)00.35 Angels in America (2/6) «Invitro» A/Ø. Série de Mike Nichols,avec Al Pacino, Meryl Streep 3.(Voir notre analyse au jeudi)ArteVieillir et jouir sans rougir

20.40 Plaisirs d’amour entredeux âges A/Ø. ��� Sinistre.21.35 Toujours actives «La vieintime des femmes de plus de 65ans» A/Ø. ��� Écœurant.22.30 Female/male. Court mé-trage.22.35 Les Européens A/Ø.Téléfilm à sketches et en VO(1h39). ��� Inégal, parfoisintéressant, mais militant enfaveur de l’avortement 00.30 Die Nacht/la nuit.M620.50 D & Co, une semaine pourtout changer. Magazine présentépar Valérie Damidot.22.15 C’est du propre !Divertissement.22.50 T’empêche tout le mondede dormir. Magazine.Canal +20.50 L’enfant J. Drame (2005) deJean-Pierre et Luc Dardenne, avecJérémie Renier (1h32) 2. (Voirnotre analyse page 35)KTO14.00 Benoît XVI en Turquie«Cérémonie d'accueil».20.50 Icônes, miroirs du mondeorthodoxe. 22.15 La foi prise au mot«Dialogue avec l'islam».

Samedi 25 novembreSamedi 25 novembre DimancDimanche 26 novembrehe 26 novembre LLundi 27 novembreundi 27 novembre Mardi 28 novembreMardi 28 novembre

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Émissions religieuses :Émissions religieuses :08h30 Émissions religieuses : «Voixbouddhistes», «Islam», «À Bible ouverte»,«Orthodoxie», «Présence protestante» -10h30 Le jour du Seigneur «Spéciale Tur-quie» - 11h00 Messe, en direct de l’égliseSaint-Martin, à Montigny-le-Tilleul (Belgique).

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TELEVISION

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sur Canal +Jeudi 30 novembre et vendredi 1er décembre, à 20h50Djihad GAUn jeune beur de Sarcelles estembrigadé par des islamistes.�� Cette fiction est très intéres-sante, car elle parle d’un sujetdont on parle peu à la télévision :la présence française en Irak (ter-roristes, ONG, espions, trafiquants,etc.). L’histoire est un peu confuse,au début, mais elle devient viteprenante, en grande partie grâce àune réalisation rigoureuse et à uneinterprétation sensationnelle.�� Cette dénonciation des ra-vages de l’islamisme ne peut éviterles violences.

TF1

20.50 Ushuaïa nature «L’île deRobinson». Magazine de NicolasHulot, avec Laurent Ballesta,Philippe Danton et Éric Leborgne.22.45 Preuve à l’appui :«Présumé coupable», «Un corpsdans l’océan». Série avec JillHennessy 2.France 220.50 Équipe médicale d’ur-gence : «Graine de champion»,«Les tueurs de la route» A.Téléfilm avec Christian Vadim,Sophie Broustal (1h36) 2.���� Bien fait, mais pénibleet contestable.22.40 L’arène de France.Magazine présenté par StéphaneBern.France 320.50 Des racines et des ailes«Fous de France». Documentaire.22.50 Ce soir ou jamais.Magazine présenté en direct parFrédéric Taddéi. (et à 23h25)00.35 Angels in America (3/6)«Le messager» A/Ø. Série de MikeNichols, avec Al Pacino, MerylStreep, Emma Thompson 3. (Voirnotre analyse au jeudi)Arte20.40 Les mercredis de l’histoi-re «Quand la CIA infiltrait la cul-ture» GA. � Pas mal.21.35 Arte reportage. Magazineprésenté par J.-C. Victor.22.25 Le dessous des cartes«Canada (1) : La formation du ter-ritoire». Magazine.22.40 L’âme des guerriers A.Drame en VO (1994) de LeeTamahori, avec Rrena Owen,Remuera Morrison (1h38) 4.���� Excellent, mais d’uneviolence atroce.M620.50 Au secours, les enfantsreviennent ! GA. Téléfilm avecRoland Giraud, Fanny Cottençon,Élise Tielrooy (1h34). �� Unecomédie lourde et invraisem-blable.22.50 Il faut que ça change !Magazine.Canal +20.50 Candidats. Documentaire.KTO15.55 Benoît XVI en Turquie«Rencontre avec Bartholomée Ier».20.50 Turquie, terre de tolé-rance ? Rencontre avec les mino-rités religieuses d'Istanbul.22.20 VIP «Sylvie Germain».

TF120.50 Star Academy.Divertissement présenté par NikosAliagas.France 2

20.50 Le grand moment «Ben-Hur» J. Magazine présenté parMireille Dumas, avec RobertHossein, Mario Luraschi,Christophe Héraut, StevenGunnell, Tiphanie Doucet,Jacqueline et Gaëlle Danno, etc.(2h30). � Une publicité gratuiteet interminable pour le spectacle.Seul l’interview de l’acteur inter-prétant le Christ est intéressante.23.30 Esprits libres. Magazineprésenté par Guillaume Durand.01.45 À la Maison-Blanche.Série.France 320.55 Thalassa «Une saison dansles îles : Le Cap-Vert». Magazineprésenté par Georges Pernoud.23.25 Angels in America (5 et6/6) : «Retrouvailles et sépara-tions», «Passage éclair au paradis»A/Ø. Série de Mike Nichols, avecAl Pacino, Meryl Streep, EmmaThompson 3. (Voir notre analyseau jeudi)Arte20.40 Mort sur la plage. Téléfilmavec Minica Bleibtreu, SilkeBodenbender, Matthias Brandt,Birge Schade (1h29).Musulmans d’Europe,

chrétiens d’Orient

22.10 Musulmans d’Europe,chrétiens d’Orient «Miroirs bri-sés» GA. �� Un voyage trèsintéressant.M620.50 NICS, enquêtes spéciales«Prédateur». Série avec MichaelWeatherly, Pauley Perrette 2.21.40 Numb3rs. Série avec RobMorrow.23.25 Sex & the City. Série avecSarah Jessica Parker 2.Canal +20.50 Djihad (2/2) «Le réveil» GA.Téléfilm avec Adel Benchérif,Marianne Denicourt, ThierryFrémont, Slimane Hadjar, SaïdTaghmaoui (1h30) 2. (Voir notreanalyse ci-contre)KTO07.45 Benoît XVI en Turquie«Messe».20.50 KTO magazine «Le voyagedu pape en Turquie».22.15 À la rencontre des saints«Charbel».

TF120.50 Une femme d’honneur«Complicité de viol» GA. Téléfilmavec Corinne Touzet, Jean-MichelNoirey, Franck Capillery, Pierre-Marie Escourrou, Sophie Carle,Laura Martel, Pierre Deny. � Pasterrible.22.35 La méthode Cauet.Divertissement présenté parCauet.France 220.50 À vous de juger. Magazineprésenté par Arlette Chabot.22.55 Infrarouge : «Les derniersjours de Jim Morrison», «Camioncoiffure». Documentaires.France 320.55 Malabar Princess J.Comédie dramatique (2003) deGilles Legrand, avec JacquesVilleret, Jules Angelo Bigarnet,Michèle Laroque (1h34). ���Une comédie sympathique, maisun peu lourd.22.30 Ce soir ou jamais.Magazine présenté en direct parFrédéric Taddéi. (et à 23h25)00.35 Angels in America (4/6)«Arrête de bouger» A/Ø. Série deMike Nichols, avec Al Pacino,Meryl Streep, Emma Thompson 3.���� Brillant, mais vite las-sant. Un prosélytisme homosexuelet des scènes choquantes.Arte20.40 Le secret derrière la porteGA. Drame en NB et VO (1948) deFritz Lang, avec Joan Bennett,Michael Redgrave (1h34). ���Un grand chef-d’œuvre.22.20 La vie en face «Le bateaude Gaëlle» J. �� Aussi émouvantque drôle.M620.50 Incroyable talent.Divertissement présenté parAlessandra Sublet.22.40 Killer instinct. Série avecJohnny Messner 2.Canal +

20.50 Djihad (1/2)«L’aveuglement» GA. Téléfilm avecAdel Benchérif, Marianne Deni-court, Thierry Frémont, SlimaneHadjar, Saïd Taghmaoui (1h30) 2.(Voir notre analyse ci-contre)KTO15.00 Benoît XVI en Turquie«Rencontre avec Mesrop II».20.50 Bartholomée Ier, unpatriarche.22.35 Ensemble Kudsi Erguner«Chants et musique soufis».

Mercredi 29Mercredi 29 novembrenovembre Jeudi 3Jeudi 300 novembrenovembre VVendredi 1endredi 1erer décdécembreembre

D.R.

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T : Tout publicJ : AdolescentsGA: Grands adolescentsA : AdultesØ : Œuvre (ou scène) nocive� : Elément positif� : Elément négatif

Repères

RADIOSRCFDimanche 26 novembre21h Grand angle "Spécial Se-maines sociales de France"Lundi 27 novembre10h A votre service "Spéciale Jour-née Nationale Action Catholiquedes Enfants" (tél. 04.72.38.20.23)13h Hommes et entreprises "Quandl'entreprise de restauration collec-tive fait de l'éducation nutrition-nelle", avec M. Pont Nourat, (Di-recteur Général de Sodexho) Mercredi 29 novembre10h C'est classe !, avec l'Enseigne-ment Catholique. "Enseignants,mettez en valeur la réussite de l'é-lève dans vos appréciations" (tél.04.72.38.20.23)Jeudi 30 novembre13h Emission spéciale, en direct "àl’occasion de la Rencontre œcu-ménique à Istanbul, lors du voya-ge du Pape Benoit XVI", animéepar Christian VadonVendredi 1er décembre17h "Bilan du Voyage du PapeBenoit XVI en Turquie", animéepar Stéphanie Gallet

France CultureDimanche 26 novembre10h Messe, en direct de la Cathé-drale Saint-Vincent, Place Saint-Jean, 07220 Viviers, commentéepar le Père Alain Carron de la Car-rière. Prédicateur : Mgr FrançoisBlondel (Evêque de Viviers)Mardi 28 novembre14h Les sciences "Les progrès de lagénétique", par Olivier Lyon-Caen,avec Arnold Munnich (pédiatre etgénéticien, il a consacré ses recherchesà l'identification de gènes responsablesde handicaps neurologiques, métabo-liques et malformatifs de l'enfant, pro-fesseur à l'Université René Descartes).

M.B.

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ParisParis✔ A l'espace Georges Bernanos,Association, 4, rue du Havre,75009 Paris, ✆ 01.45.26.65.26,fax 01.45.26.65.25, une confé-rence du père Michel Gitton, estprévue le 27 novembre (18h30)"Le langage est-il le propre del'homme ?". Ce sera la 3e ques-tion d'une série de "8 questionssur l'homme". ✔ Xavier Mirabel (président del'Alliance pour les Droits de la Vie)donnera une conférence sur lethème "Comment mettre le res-pect de la vie au cœur de la socié-té ?", le 29 novembre (20h30 pré-cises), à l'ASIEM, 6 rue Albert deLapparent, 75007 Paris. Rens. ✆01.45.23.08.29.✔ 70, av. Denfert-Rochereau,75014 Paris, ✆ 01.43.35.38.50 :conférence le 28 nov.(20h30)"Cet art que l’on dit contempo-rain", par Christine Sourgins(diplômée de l'Ecole du Louvre,auteur de "Les mirages de l’artcontemporain", la Table Ronde).✔ Venez avec vos "têtes en folie"à la soirée dansante au profit del'association Entraide MissionAmitié, qui aura lieu le samedi25 novembre 2006. L'associationEntraide Mission Amitié est asso-ciation française qui œuvre pourle soutien de la francophonie auLiban auprès d'enfants défavori-sés. Pour plus d'information surcette soirée allez sur le site del'association sous le lien suivanthttp://ema2003.free.fr

✔ Le Cercle catholique syriaqueorganise, le 6 décembre (20h),une conférence sur le thème"L'Orient Chrétien au IVe siècle",qui sera donnée par ChristianMesnard (membre du Cercle), enl'Eglise Saint-Ephrem le Syriaque,17 rue des Carmes, 75005 Paris,Rens. ✆ 06.87.71.17.58.✔ Les Franciscaines réparatricesde Jésus-Hostie, 127 av. de Vil-liers, 75017 Paris, ✆ 01.43.80.38.12, vous invitent à leur "Ventede Charité" (services brodés, artreligieux, papeterie, confiserie,linge de maison, layette...), du 23au 27 novembre (à partir de 10h)[s'inscrire pour les repas (il n'y apas de repas le 27)].✔ Conférence, le 6 décembre(20h30) au théâtre St-Léon, 11 pl.du Cardinal Amette, 75015 Paris,avec Bernard Dubois (père de cinqenfants dont Peggy, handicapée, méde-cin, membre de la Communauté desBéatitudes), : "Angoisse et souffran-ce psychique : que nous dit sain-te-Thérèse ?". Partic./frais. 6 €, TR4 €. Messe à 19h. Rens. O.C.H.✆ 01.53.69.44.30, site :www.och.fr✔ La Paroisse N.-D. de BonneNouvelle organise, au 25 rue dela Lune 75002 Paris, ✆ 01.42.33.65.74, sa vente pour l’É-vangélisation les 2 et 3 dé-cembre (12h-19h) : vêtements demarque, brocante, livres, tombo-la, concert, etc. Le 2 décembre,buffet-débat avec Denis Lensel(journaliste et essayiste), sur le

thème "Comment être catho-lique aujourd’hui" Participation/frais 10 € Réservations, ✆ 06.25.33.04.85.AisneAisne✔ La communauté de la Saintetrinité propose une session de for-mation intitulée : "La Sagesseguide ses fidèles par de droits sen-tiers ; découvrir l'appel de Dieudans nos vies et nous y confor-mer", du 29 décembre (15h) au1er janvier 2007 (16h), animée parFrère Ephrem, responsable de laCommunauté. Inscription : frèreEphrem Yon, Prieuré Saint Pierreet Saint Paul, 02210 La Croix surOurcq, ✆ 03.23.55.26.57, cour-riel : [email protected] Bas-RhinBas-Rhin✔ Le Foyer de Charité, 51, ruePrincipale, 67530 Ottrott, ✆ 03.88.48.14.00, fax 03.88.48.11.95,propose une récollection le 26novembre (9h-17h) "L'homme a-t-il besoin d'une loi aujourd'hui ?Est-elle un don de Dieu ?", avecle père Wolfram.✔ "Pour vivre l'Avent", une"Journée désert" sera animée parles membres de la Communautédu Puits de Jacob, 12, rue desDentelles, 67000 Strasbourg,✆ 03.88.22.11.14, le 5 dé-cembre (9h30-16h30).DordogneDordogne✔ Les Associations FamilialesCatholiques de Dordogne orga-nisent une conférence-dédicace"Nostalgie d'Israël", par Olivier-Thomas Venard (o.p., chercheur à

l'école biblique de Jérusalem), le 29novembre (20h30) à la Biblio-thèque municipale, 12 av.Georges Pompidou, 24000 Pé-rigueux. Entrée libre.Indre-et-LoireIndre-et-Loire✔ Les journées du Livre Chrétiensont prévues, du 24 au 26 no-vembre, au 27 rue Jules Simon,37000 Tours, ✆ 02.47.70.41.31,sous la présidence du Père XavierGué. Des conférences-débats sontorganisées avec notamment RenéRémond, Rémi Brague, FrédéricLenoir, Christine Bousquet... Uneexposition-vente de livres estproposée dans la salle des fêtesde l'Hôtel de Ville (10h-19h).Rens. ✆ 02.47.70.41.31.http://jlc2006.nuxit.netHaute-LoireHaute-Loire✔ Au centre des religieuses do-minicaines, 100 avenue de Vals,BP 610, Vals-près-le-Puy, 43008Le Puy-en-Velay, ✆ 04.71.09.33.39, fax 04.71.04.05.97,Sr Marie Diane animera une ses-sion "Chant et cithare" du 9 au10 décembre. Ateliers de tech-nique de l'instrument, d'accom-pagnement, d'improvisation,selon les souhaits des inscrits.Frais pédagogiques, à régler àl'inscription 30 €.Haute-SaôneHaute-Saône✔ Les Ateliers Saint-Nicolas, 15grande Rue, 70110 Gouhenans,✆ 03.84.20.10.57, proposent de

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chèque à l’ordre de FRANCE CATHOLIQUE60 rue de Fontenay - 92350 Le Plessis-Robinson

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FRANCEFRANCECatholiqueCatholiqueHEBDOMADAIRE

76 €pour un an

(au lieu de 110 €)

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"S'initier ou se perfectionnerdans la technique traditionnellede la peinture iconographique",découvrir l'écriture, le sens, l'his-toire des icônes, les 15, 16 et 17décembre, [email protected]✔ Une conférence-débat organi-sée par l’Alliance pour les Droitsde la Vie est prévue le mercredi 6décembre (20h30), Salle de Lalaurentia, 2 quater rue Bassed’Ingré, 45000 Orléans, sur lethème "Comment mettre lerespect de la vie au cœur de lasociété ?", animée par XavierMirabel (Médecin cancérologue àLille et président de l’Alliance pour lesDroits de la Vie). Parking sur place.Entrée libre. Rens. : Anne-MarieTrentesaux (Délégué de l’Alliancepour le Loiret), ✆ 02.38. 68.11.84.Saône-et-LoireSaône-et-Loire✔ Un concert, organisé dans lecadre des Soirées Musicales deParay-le-Monial conjointementpar les Sanctuaires et l'office detourisme, aura lieu le 2 décembre(20h30) à l’Hôtel du Prieuré, àParay-le-Monial, "Chants deNoël... La nostalgie des Noëls denotre enfance...", avec l’ensemblevocal "Convivium Vocale" deCluny, sous la direction de Jean-Louis Rebut, orgue Michel Ro-cher, trompette Philippe Merlin.En première partie : Rameau,Kodaly, Victoria, Beethoven, airstraditionnels ; en deuxième par-tie, le public est convié à chanteravec les choristes : Adeste Fi-deles, Venez Divin Messie, LesAnges dans nos campagnes,Douce Nuit, et le célèbre MinuitChrétiens... Places : 10 €, 8 €

pour les groupes (9p), scolaires,chômeurs, et 5 € (- de 15 ans)Rens./réservations : Office detourisme ✆ 03.85.81.10.92.VVal-d'Oiseal-d'Oise✔ Une session "Marie dans nosvies", est prévue du 9 (9h) au 10décembre (17h), avec ElisabethDizière, proposée par les EquipesNotre-Dame, 49, rue de la Gla-cière, 75013 Paris, ✆ 01.43.36.08.20, fax 01.43.36.05. 70, quiaura lieu à la maison d'accueilMassabielle, 1 rue Auguste-Rey,95390 Saint-Prix, ✆ 01.34.16.09.10, fax 01.39.59.75.07. Courriel :[email protected]✔ Un Marché de Noël convivialet à l’ambiance chaleureuse auralieu du 1er au 3 décembre (11h-18h30) sur le thème "Crèches duMonde-Marché de Noël", à laMédiathèque Florian, 5 rueGautherin, 78120 Rambouillet,✆ 06.18.73.65.84, organisé parl'Association Saint Jean Apôtre (3

Square des Carrières, 78120Rambouillet / [email protected]èlerinagePèlerinage✔ Avec le Père François Glory(Missions Etrangères de Paris), unpèlerinage en Terre sainte estprévu du 10 au 18 avril 2007,pour un temps fort de découvertedes différents sites bibliquesimportants de la Terre Sainte, etdes rencontres de témoins deséglises chrétiennes arabes.Rens. : Missionnaires Laïcs pourl’Asie et l’Océan Indien, ✆ 06.62.14.26.79 / [email protected]étiens en Santé MentaleChrétiens en Santé Mentale✔ L'association Chrétiens enSanté Mentale Ile-de-France, pro-pose pour ceux travaillant auprèsde personnes ayant un handicappsychique (professionnels en psy-chiatrie, aumôniers...) deux jour-nées de réflexion et de re-cherche, les 2 et 3 décembre, surle thème "Guérir ?... Libérer ?...Sauver ?...". Rens. : Any Tour-nesac, 8 la Butte Olive, 95610Eragny-sur-Oise, ✆ 06.12.95.97.64 / [email protected] d'AuteuilFondation d'Auteuil✔ Les féeries d'Auteuil, organi-sées par la Fondation d'Auteuil,sont prévues du 1er au 24 dé-cembre, 40 rue Jean de la Fon-taine, 75016 Paris, avec un villa-ge de Noël, une crèche géante,un marché de noël, des specta-cles, des conférences, des expo-sitions, des animations pour lesenfants, et des idées cadeaux. Dulundi au vendredi (12h30-19h30), le week end (11h-19h)avec des nocturnes les 7 et 14décembre (jusqu’à 22h). Site :www.fondation-auteuil.orgLe Chemin NeufLe Chemin Neuf✔ La communauté du CheminNeuf (Mission Jeunes 18-30 ans -Sr Patricia Placé), 154 av. VictorHugo, 75116 Paris, ✆ 01.47.27.73.70 / [email protected] une retraite Jéricho "Lève-toi, Il t’appelle", du 30 décembreau 5 janvier, au Cénacle de Tigery(Essonne). "Les trois jours duNouvel An", du 30 décembre au 2janvier, à l’Abbaye d’Hautecombe(Savoie). "Pâques 2007", du 7 au9 avril à l’Abbaye d’Hautecombe(Savoie). Le Festival International"Hautecombe 2007", du 5 au 10août 2007, à l’Abbaye d’Haute-combe (Savoie).

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FRANCECatholique N°3048 24 NOVEMBRE 2006 39

FRANCE CATHOLIQUE - hebdomadaireN° Commission Paritaire de la Presse : 1006 I 85771 en cours de révision

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60, rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-RobinsonTéléphone : 08.75.69.14.92 - 01.46.30.79.06 - 01.46.30.37.38 - Fax : 01.46.30.04.64

Courriel : [email protected] - CCP La Source 43 553 55 Xédité par la Société de Presse France Catholique,

s.a. au capital de 327.136 euros. - 418 382 149 R.C.S. NanterrePrésident : Hervé Catta - Directeur gl., dir. de la publication : Frédéric Aimard (✆ 06.08.77.55.08) - Conseiller de la direction : Robert Masson - Editorialiste : Gérard Le-clerc - Rédaction : Anne Montabone - Tugdual Derville - Ludovic Lécuru - GrégoireCoustenoble - Secrétaire de rédaction : Brigitte Pondaven - Abonnements/Compta-bilité : Marie-José Carreira.

Imprimé par IPPAC-Imprimerie de Champagne, ZI les Franchises, 52200 LangresLes documents envoyés spontanément ne sont pas retournés.

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➥ Pouilly-Fuissé, Domaine des Nembrets, DenisBarraud, 71960 vergisson, tél. 06.03.65.77.62, fax03.85.35.85.85 [email protected]"Les Chataigniers" 12 €, vin très fin sur les fruits,idéal sur crustacés ou poissons ; "Clos de la combe-poncet" 15 €, vinifié en fûts de chêne, long en bou-che, bien équilibré, idéal sur poissons chauds ouviandes blanches. Ces 2 vins sont livrés gratuitementà partir de 24 bouteilles. Siret 437 565 203 000 19 L'

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