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    La Bible

    La Bible n'est pas un livre : elle regroupe en ralit un ensemble de livres

    dont la rdaction s'tend sur plus d'un millnaire. Pour les croyants, juifs ouchrtiens, c'est un livre saint, qui contient la parole de Dieu. Pour tous les

    hommes, elle est le tmoin de l'histoire et de la culture de plusieurs poques et

    a contribu construire la civilisation occidentale.

    Comment se reprer dans ce vaste texte fondateur ?

    I. Une collection de livres

    Le mot bible vient du grec biblion (livre). La Bible se prsentait d'abord sous la

    forme d'un rouleau qui servait la lecture publique dans la synagogue. Mais les

    chrtiens lui ont donn trs tt la forme d'un cahier pages. Elle est ainsidevenue le modle du livre.

    1. La Bible hbraque

    La Bible hbraque rassemble un ensemble de textes qui constituent la

    mmoire du peuple juif. Elle comprend trois parties : les livres de la Loi (la

    Gense, l'Exode, le Lvitique, les Nombres, le Deutronome), les livres des

    Prophtes et treize crits (les Psaumes, les Chroniques, les Proverbes, etc.).

    2. La Bible chrtienne

    La Bible chrtienne se divise en deux parties : l'Ancien Testament, quicomprend les livres qui prcdent la venue du Christ, et le Nouveau Testament

    (testament, l'origine, signifie alliance ).

    L'Ancien Testament rassemble les mmes livres que la Bible hbraque, mais

    les classe diffremment. Toutefois, contrairement aux protestants (qui n'y

    ajoutent que deux autres livres), les catholiques y ajoutent sept autres livres,

    ce qui en fait au total quarante-six.

    Le Nouveau Testament comprend vingt-sept livres crits aprs la venue du

    Christ, de l'an 45 100 de notre re : Les quatre vangiles (Matthieu, Marc, Luc et Jean) rapportent des

    tmoignages sur la vie, les actes et les paroles de Jsus-Christ. Tout en se

    ressemblant, ces vangiles (le mot signifie bonne nouvelle ) ont chacun leur

    caractre propre.

    Un livre historique, les Actes des Aptres. crit entre 75 et 80, probablement

    par Luc, il montre les douze aptres qui accompagnaient Jsus, puis leurs

    disciples, faisant connatre leur tour la bonne nouvelle dans le monde

    grco-romain et contribuant fonder l'glise chrtienne. Les ptres. Les plus nombreuses sont celles de Paul, qui s'adresse des

    communauts lointaines pour les aider s'organiser et leur enseigner la

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    les deux royaumes de ses successeurs. La culture et la langue grecques s'y

    dveloppent. De nombreux Juifs migrent en gypte, Alexandrie, en Asie

    Mineure, dans les les grecques, etc. C'est ce que l'on appelle la diaspora, mot

    qui signifie dispersion .

    5. La domination romaine

    Les Juifs se rvoltent contre les Sleucides sous la conduite de Juda,

    surnomm Maccabe. Ses successeurs sont soutenus par les Romains, qui,

    partir de 65 av. J.-C., dominent directement la Palestine. En

    40 av. J.-C., Hrode est nomm roi des Juifs, et pendant trente ans, est alli des

    Romains. sa mort, le royaume est partag entre ses fils, Hrode Antipas

    recevant la Galile.

    6. La fondation du christianisme

    C'est en Galile que nat et grandit Jsus de Nazareth, non pas en l'an 0 denotre re, comme on pourrait le croire, mais quelques annes avant. Entour

    d'un groupe de disciples, il va, prchant, de ville en ville. En Jude, il est

    considr comme un agitateur politique, et le gouverneur Ponce-Pilate

    prononce la sentence qui le fait crucifier en 30 ou 33. Sa mort marque l'essor

    du christianisme, que ses disciples vont rpandre parmi les Juifs et les

    non-Juifs, non seulement en Palestine, mais en Asie Mineure, en Grce , et

    bientt Rome.

    III. Les langues La langue originale de l'Ancien Testament est l'hbreu, l'exception de

    certains passages, rdigs en aramen. L'aramen tait en quelque sorte la

    langue internationale du Moyen-Orient, utilise dans les affaires et dans la

    diplomatie. Les Hbreux, petit petit, durent l'utiliser.

    Le Nouveau Testament, en revanche, est crit en grande partie en grec, mais

    le Christ, qui en est le centre, parlait le galilen, qui est un dialecte de

    l'aramen.

    IV. Quelques grandes figures1. Dieu ou Yahv

    On ne le voit jamais mais on l'entend. Il parle aux hommes qu'il a choisis et

    avec lesquels il a conclu une alliance : Abraham, Mose, Job, etc. Il est parfois

    reprsent par un prophte, un ange ou un buisson de feu. Il conseille, punit,

    rcompense.

    2. Les personnages mythiques

    Adam et ve, par exemple, ne sont pas des personnages historiques. Ce sont

    les acteurs d'une histoire qui retrace la cration du monde et les dbuts de

    l'humanit. On peut aussi citer leurs deux fils, Abel et Can, mais aussi Job, ou

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    encore No.

    3. Les personnages lgendaires

    Leur existence est atteste, mais il est souvent difficile de dmler la lgende

    et le fait historique.

    Les patriarches : le plus ancien est Abraham, chef de tribu, pasteur nomadeou caravanier. On suit ses prgrinations avec sa famille et ses

    descendants Isaac, Jacob, etc.

    Les rois : David, un simple berger chef de bande l'origine, fait d'Isral un

    vaste et puissant royaume. Chef militaire et grand politique, il est aussi pote

    et passe pour avoir compos une partie des Psaumes. Salomon est clbre par

    sa sagesse. C'est aussi un roi btisseur, qui fait construire, Jrusalem, le

    Temple et le Palais royal.

    Les prophtes : dans l'Antiquit, le prophte a un pouvoir sacr. Il est le

    porte-parole de la divinit et agit comme intermdiaire ou mdiateur entre les

    dieux et les hommes. Dans la Bible, les prophtes profrent des oracles

    politiques et religieux, s'adressant au peuple d'Isral au nom de Yahv. Citons

    parmi eux Isae, Jrmie, zchiel et enfin Daniel.

    V. Les aspects littraires

    1. Divers types de texte

    La Bible ne constitue pas un rcit chronologique mais un recueil de textes,

    transforms et transmis au cours des sicles par des conteurs, des crivains etdes chefs religieux.

    Ces textes offrent une grande varit de formes.

    Ce sont souvent des textes narratifs : rcits mythiques (la cration du monde,

    dans la Gense) ou historiques (la rvolte des Maccabes) ; qui peuvent

    s'apparenter l'pope (Mose faisant sortir les Hbreux d'gypte et chappant

    par miracle aux armes de Pharaon).

    Les paraboles sont galement trs prsentes dans les vangiles : paraboles du

    semeur (Mathieu, 13-18), du fils prodigue (Luc, 15-11) Il faut enfin voquerles prophties (celles de Jrmie, d'zchiel, de Daniel, dans l'Ancien

    Testament et l'Apocalyse de Jean, dans le Nouveau Testament).

    Ce peuvent tre galement des textes injonctifs ou argumentatifs : des

    commandements ( Tu ne tueras point , dans le Dcalogue, ou Tu aimeras

    ton prochain comme toi-mme , dans l'vangile selon saint Matthieu), des

    prceptes sous forme de maximes et de sentences (dans l'Ecclsiastique), ou

    des lettres destines guider les croyants (dans les ptres de Paul).

    2. Un texte potique

    La Bible comprend aussi de longs pomes : le livre de Job, les Psaumes, le

    Cantique des cantiques. Ce dernier est un recueil de pomes d'amour, dans

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    Qui est celle qui apparat comme l'aurore,

    Belle comme la lune, pure comme le soleil,

    Mais terrible comme des troupes derrire leurs bannires ?

    Cependant la posie de la Bible ne se limite pas la prsence de ces grands

    pomes. Elle surgit tout moment dans le texte, grce aux lments

    symboliques (la colombe tenant un rameau d'olivier et revenant vers No,

    aprs le dluge, signe du renouveau terrestre), grce l'utilisation de

    multiples comparaisons ( Je vous envoie comme des brebis au milieu des

    loups. Soyez donc prudents comme des serpents, et simples comme les

    colombes. vangile selon saint Matthieu, 10-16) et au recours frquent la

    parabole.

    L'Odysse

    Qui n'a jamais entendu parler des aventures d'Ulysse ? L'Odysse, pope

    grecque compose vers la fin duviiie sicle av. J.-C. et attribue Homre, fait

    indniablement partie de notre patrimoine culturel.

    Mais quel est le sujet exact de l'Odysse ? quel genre appartient ce texte deplus de douze mille vers ? Pourquoi a-t-il marqu si durablement notre culture ?

    I. Le sujet et la composition

    1. Le sujet

    L'Odysse raconte des vnements qui ont eu lieu aprs la guerre et la

    destruction de Troie. L'un des chefs achens, Odysseus, plus connu sous le nom

    d'Ulysse, erre pendant dix ans sur les rivages de la Mditerrane, avant de

    parvenir regagner son royaume d'Ithaque ; l, il retrouve sa fidle pousePnlope et son fils Tlmaque.

    2. La composition

    Le rcit n'est pas chronologique : il ne commence pas lorsqu'Ulysse quitte

    Troie, mais dans la dernire anne de son voyage, quelques semaines avant

    son arrive Ithaque, alors qu'il se trouve dans l'le de Calypso.

    Le pome est divis en vingt-quatre chants.

    Chants I IV : Tlmaque va demander des nouvelles de son pre aux Grecs

    revenus de la guerre de Troie, en particulier Mnlas et Hlne. Chants V VIII : les dieux interviennent auprs de la magicienne Calypso

    pour qu'elle libre Ulysse. Celui-ci part sur un radeau, mais Posidon dchane

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    une tempte qui le jette sur le rivage des Phaciens, o le roi Alkinoos, le pre

    de Nausicaa, lui offre l'hospitalit.

    Chants IX XII : Ulysse fait le rcit de ses aventures, depuis la prise de Troie

    jusqu' son sjour dans l'le de Calypso.

    Chants XIII XXIV : Arriv Ithaque, Ulysse se venge et retrouve sa famille et

    son royaume, comme Zeus l'avait annonc au dbut.

    II. Une pope

    Une pope est un long pome, gnralement en vers, qui magnifie les

    exploits d'un hros. Reposant le plus souvent sur des faits historiques, elle les

    transforme et les grossit en utilisant les ressources du merveilleux.

    1. Les faits historiques

    Les dcouvertes archologiques ont permis de retrouver les traces d'une

    guerre, qui aurait eu lieu vers 1400 av. J.-C., et les vestiges d'une ville dtruitepar le feu, Hissarlik, en Turquie. Par ailleurs on sait que dans la ville grecque

    de Mycnes s'est dveloppe, entre le XVIe et le XIIIe sicle av. J.-C., une

    brillante civilisation qui a pu fournir Homre des modles pour ses hros.

    2. Les exploits du hros

    Suprieur aux hommes ordinaires par sa force et par son intelligence, Ulysse

    est un vritable hros. Il est ainsi capable de nager plusieurs jours, malgr la

    tempte, avant d'arriver la cte. Cependant son arme principale est son

    intelligence ; c'est par la ruse qu'il parvient, par exemple, rendre aveugle leCyclope Polyphme et s'chapper avec ses compagnons de la grotte o ils

    taient retenus prisonniers.

    3. L'intervention des dieux

    Dans l'Odysse, le monde des hommes est sous la domination des dieux.

    L'un des personnages dclare ainsi : Attention ! les dieux sous forme

    d'trangers [] font le tour des pays pour surveiller les hommes, leur

    dmesure ou leur sens de la Loi.

    Les dieux interviennent directement dans la vie des hommes, le plus souventsous une forme animale ou humaine : par exemple, Ino, divinit marine,

    apparat Ulysse sous la forme d'une mouette, pour le sauver de la tempte ;

    Herms se prsente lui comme un adolescent.

    Les dieux prennent parti : Athna protge Ulysse ; Posidon, le dieu de la Mer,

    est son ennemi ; Zeus, qui sert d'arbitre, dfend Ulysse, qui l'emporte sur

    tous les hommes par l'intelligence .

    Le monde d'Homre est aussi peupl de monstres et de magiciens. Les

    sirnes, monstres tte de femme et corps d'oiseau, attirent les marins parleurs chants et, les ayant prcipits dans les rcifs, dvorent leurs cadavres. Le

    Cyclope Polyphme est un gant qui n'a qu'un seul il et qui se nourrit de

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    chair humaine. Circ est une magicienne qui, l'aide de sa baguette,

    transforme les hommes en porcs.

    III. Les thmes principaux

    1. L'aventure

    L'Odysse est le rcit d'un voyage fabuleux. Ulysse, emport par une longuetempte, va d'un rivage l'autre. Il y rencontre des peuples imaginaires : les

    Lotophages qui proposent les fruits de l'oubli, les Cyclopes, gants redoutables,

    les Lestrygons anthropophages, les mystrieux Cimmriens aux confins du

    royaume des morts, etc. ; seuls les Phaciens, qui pratiquent le tissage et la

    construction navale, font rfrence au monde rel.

    2. La mer

    L'Odysse voque les temps lointains o les anciens Grecs s'initiaient la

    navigation. La mer apparat comme un lieu de prils o l'homme doit sanscesse lutter : contre les temptes, les rochers, les monstres, etc.

    3. L'amour et la fidlit

    Ulysse veut retrouver son royaume et sa famille. Il rsiste, au cours de ses

    escales forces, aux tentations que reprsentent Circ, la magicienne, et

    Calypso, qui lui offre non seulement le bonheur mais l'immortalit. De son ct,

    sa femme Pnlope rsiste aux prtendants qui veulent s'emparer du trne et

    l'pouser : Elle pleurait sans cesse Ulysse, son cher mari. Quant

    Tlmaque, son fils, il part la recherche de son pre et viendra ensuite sonaide pour rtablir l'ordre. L'Odysse montre donc une famille unie, par

    opposition au couple dsuni, form par Hlne et Mnlas, qui est l'origine de

    la guerre de Troie.

    4. La vengeance

    Rentr dans sa patrie, Ulysse exerce une impitoyable vengeance contre les

    prtendants, qu'il massacre, et contre ceux qui se sont montrs complaisants

    leur gard, comme les servantes. Il les abat tous et son fils se montre plus

    cruel encore que lui-mme. Cependant, Zeus et la desse Athna leconvaincront de rtablir la paix.

    IV. Les personnages

    1. Figures d'hommes

    Personnage au centre de l'Odysse, Ulysse est, parmi les hros homriques,

    le plus habile, le plus efficace. Il sait s'adapter aux situations et profiter des

    circonstances. Avant de dvoiler son identit aux prtendants, il se travestit en

    mendiant et n'intervient qu'aprs avoir observ la situation dans la maison.

    Parfois, les dieux lui inspirent des ruses, mais le plus souvent, il les invente

    lui-mme : ce sont elles qui lui permettent de surmonter les forces adverses.

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    Encore trs jeune, son fils Tlmaque est timide et craint d'tre mis en pices

    par les prtendants au trne de son pre. Mais il a le sens de l'hospitalit et il

    est courageux. Il part la recherche de son pre, dont le souvenir le fait

    pleurer devant Mnlas. son retour, il essaie de matriser la situation au

    palais en attendant l'arrive d'Ulysse. la fin, il est la digne rplique de son

    pre.

    2. Figures de femmes

    On trouve dans l'Odysse des personnages fminins trs divers :

    Circ est une sductrice, ruse et dangereuse ;

    la nymphe Calypso est gnreuse : elle laisse partir Ulysse, malgr l'amour

    qu'elle prouve pour lui ;

    Nausicaa est une jeune fille dont l'air et la beaut semblent d'une

    immortelle . Elle recueille Ulysse, bless aprs la tempte, et le verra partir

    avec un regret discret : Au pays de tes pres, quand tu seras rentr, garde

    mon souvenir ! ;

    Pnlope, comme toutes les autres, est trs belle, mais c'est aussi la plus

    sage des femmes . Ruse comme son mari, elle promet aux prtendants de

    choisir un poux parmi eux quand elle aura termin l'ouvrage qu'elle tisse.

    Mais elle dfait la nuit ce qu'elle a fait le jour. Elle leur impose ensuite l'preuve

    du tir l'arc ;

    Athna est la divinit la plus active de l'Olympe. Elle aide et conseille Ulysse

    avec malice et bienveillance.

    V. Les techniques

    1. Les traces d'oralit

    Afin que les auditeurs puissent bien suivre l'histoire :

    le moment o les personnages prennent la parole est nettement marqu par

    des verbes de parole : il dit , il rpondit , il leur adressa ces mots ,

    etc. ;

    les personnages sont qualifis par des expansions du nom qui lesdfinissent : l'illustre Ulysse, modle de patience , Ulysse aux mille

    expdients , Ulysse l'avis ; la prudente Pnlope ; le sage

    Tlmaque ; Athna aux yeux brillants , etc.

    2. Les contrastes

    Le pote de l'Odysse suscite chez son auditoire des motions trs diverses.

    La tempte qu'essuie Ulysse sur son radeau, les monstres qu'il affronte, la

    rencontre des morts provoquent l'effroi. En revanche, toutes les scnes

    familires sont attendrissantes : le bonheur d'Ulysse en revoyant Ithaque,l'accueil que lui rserve Eume, le fidle porcher, les retrouvailles avec son fils

    et sa femme, etc.

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    Les mmes contrastes apparaissent dans les paysages : en mer, Ulysse frle

    des gouffres et des tourbillons ; en allant la rencontre des morts, les Achens

    abordent une terre de brumes et de nues ; Calypso et le Cyclope habitent

    une sombre caverne. En revanche, les scnes familires sont lumineuses ou

    claires par la flamme vivante du foyer.

    VI. Qui est Homre ?

    Tout le monde a entendu parler d'Homre, mais en ralit on sait trs peu de

    choses de lui et certains ont mme mis en doute son existence. Il serait n prs

    de Smyrne, entre 850 et 750 av. J.-C.

    On le reprsente comme un ade, c'est--dire comme un pote qui rcitait ses

    uvres devant un auditoire, en s'accompagnant d'un instrument cordes, lyre

    ou cithare.

    On lui attribue deux grandes uvres, comptant plusieurs milliers devers : l'Iliade et l'Odysse. Ces uvres taient considres comme sacres

    dans l'Antiquit grecque. On les rcitait dans les Panathnes, grandes ftes se

    droulant dans la ville d'Athnes, et de nombreux artistes grecs s'en sont

    inspirs pour dcorer monuments et cramiques.

    Les Contes de Perrault

    Le Petit Chaperon rouge, Cendrillon ou la Belle au bois dormant Tout le

    monde connat les Contes de Perrault.

    Quelles sont les caractristiques de ces contes ? Ne font-ils que raconter de

    jolies histoires ?

    I. Les caractristiques des Contes

    1. Qu'est-ce qu'un conte ?

    Un conte est un texte gnralement court, qui fait la part belle l'imaginaire.

    Les contes de fes, ou contes merveilleux , contiennent des lments

    surnaturels qui jouent un rle important dans l'histoire.

    Les Contes puisent dans le folklore populaire, dans ces histoires racontes au

    coin du feu. Certaines formules refltent cette tradition et sont rptes

    comme des refrains de chanson : Tire la chevillette et la bobinette cherra

    dans le Petit Chaperon rouge, ou le fameux Anne, ma sur Anne, ne vois-tu

    rien venir ? dans la Barbe-bleue.

    Perrault donne une version crite, littraire, de ces contes populaires et fixeainsi la tradition orale. Puisqu'ils ont t raconts dans de nombreux pays, on

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    en trouve d'autres versions, notamment chez les frres Grimm.

    2. Il tait une fois

    Le cadre spatio-temporel (poque et lieu du rcit) est rarement dfini : tous

    les contes de Perrault commencent par la formule rituelle Il tait une fois

    (sauf le Matre chat ou le Chat bott), qui renvoie un pass lointain et vague.Les lieux ne sont pas plus dtermins : une fort ou un chteau sans nom.

    Perrault a cependant introduit quelques dtails de son poque : les gardes

    suisses (la Belle au bois dormant), l'eau de la reine de Hongrie, remde

    fameux, les meubles (cabinets, sofas, guridons dans la Barbe-bleue), les

    dtails des vtements (le dshabill de la grand-mre dans le Petit

    Chaperon rouge, les habits de la Belle) et les conditions sociales des hommes

    (les grands , rois, princes, marquis, la Cour, et les petits , paysans,

    bcherons, meuniers).

    3. Ils vcurent heureux et

    Tous les contes de Perrault s'achvent par un vnement marquant qui clt

    l'histoire : un mariage ou une mort, parfois les deux.

    Les preuves sont termines et les personnages vont pouvoir vivre

    tranquillement. Dans le Chat bott, le Marquis pouse la princesse ; dans les

    Fes, la bonne fille se marie avec le fils du roi. Cendrillon pouse le Prince et

    marie ses deux surs deux grands Seigneurs de la Cour . Riquet la

    houppe pouse la fille du roi. Seules exceptions : le Petit Poucet, qui reste

    clibataire, et le Petit Chaperon rouge qui meurt.

    Le dnouement met un point final l'histoire, dont le lecteur peut imaginer la

    suite (le bonheur, les enfants), et permet d'annoncer sa morale (les mchants

    sont punis, les bons rcompenss).

    4. La morale de l'histoire

    Comme les fables de La Fontaine, les contes de Perrault sont assortis d'une

    moralit, sous la forme d'un petit pome expliquant quelle leon le lecteur peut

    tirer du conte.

    La moralit du Petit Poucet, par exemple, prcise que ce n'est pas parce qu'un

    enfant est faible et petit qu'il ne fera pas la joie de ceux qui l'entourent :

    Mais si l'un d'eux est faible ou ne dit mot,

    On le mprise, on le raille, on le pille ;

    Quelque fois cependant c'est ce petit marmot

    Qui fera le bonheur de toute la famille.

    Il s'agit bien l d'instruire en distrayant. Perrault s'adresse tous, petits et

    grands, et montre que la morale des gens simples n'a rien envier celle des

    savants.

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    II. Les personnages

    1. Les bons et les mchants

    Les Contes mettent souvent en scne des couples de personnages dont l'un

    est bon, l'autre mchant.

    Il tait une fois une veuve qui avait deux filles ; l'ane lui ressemblait si fortet d'humeur et de visage que qui la voyait voyait la mre. Elles taient toutes

    deux si dsagrables et si orgueilleuses qu'on ne pouvait vivre avec elles. La

    cadette, qui tait le vrai portrait de son Pre pour la douceur et pour

    l'honntet, tait avec cela une des plus belles filles qu'on et su voir. (les

    Fes)

    Dans Riquet la houppe, l'opposition bon/mchant est remplace

    par l'opposition beau/laid :

    Au bout de sept ou huit ans la Reine d'un royaume accoucha de deux filles.La premire qui vint au monde tait plus belle que le jour. [] Mais elle eut

    quelques moments aprs un bien plus grand chagrin, car la seconde fille dont

    elle accoucha se trouva extrmement laide.

    Barbe-bleue si laid et si terrible, qu'il n'tait ni femme ni fille qui ne s'enfut

    devant lui est aussi le personnage le plus cruel des Contes.

    Dans l'ensemble, les contes de Perrault opposent donc les bons (les petits,

    les princes, les animaux, les bonnes fes) aux mchants (les ogres, les

    mchantes fes, les belles-mres). C'est pourquoi les personnages occupent

    des fonctions narratives trs prcises.

    2. Des ogres et des fes

    Les fes et les ogres sont les ambassadeurs du merveilleux dans les contes

    de Perrault. Les premires dcident des destins (la Belle au bois dormant), se

    mtamorphosent (les Fes), favorisent la victoire des bons (Cendrillon), alors

    que l'ogre ou l'ogresse sont d'une cruaut brutale.

    3. Des animaux proches des hommes

    Les animaux, dots de qualits humaines, font partie intgrante du monde

    des hommes. Ainsi le Chat bott parle, marche sur deux pattes et se montre

    aussi rus et intelligent que le Petit Poucet. la fin du conte, il est rcompens

    de son habilet : Le Chat devint grand Seigneur, et ne courut plus aprs les

    souris, que pour se divertir. .

    III. Les thmes principaux

    1. La mtamorphose

    La mtamorphose est un des indices les plus caractristiques du conte

    merveilleux. Il y en de vraies dans les contes de Perrault (par exemple, celle del'Ogre en lion puis en souris dans le Chat bott, toutes les mtamorphoses que

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    produit la marraine fe dans Cendrillon) ; mais il y a aussi des

    pseudo-mtamorphoses : la sur bte qui devient intelligente dans Riquet la

    houppe ; le loup qui se transforme en grand-mre dans le Petit Chaperon

    rouge

    2. L'preuve

    Avant de pouvoir vivre heureux, les personnages subissent une srie

    d'preuves qui forment leur apprentissage. Le Petit Poucet affronte l'abandon,

    puis l'Ogre, avant de devenir adulte et riche. La jeune sur des Fes doit offrir

    de l'eau une vieille femme. La Belle est oblige de dormir cent ans. Seules

    ces preuves rendent les personnages dignes d'tre aims et d'tre heureux.

    3. La mort

    l'exception du Petit Chaperon rouge et de sa grand-mre, dvores par le

    loup, la mort frappe gnralement les personnages mchants : les filles del'Ogre (le Petit Poucet), l'Ogre (le Chat bott), Barbe-bleue, la mchante sur

    (les Fes).

    Perrault dcrit la mort avec une certaine cruaut : l'Ogresse, enrage de voir

    ce qu'elle voyait, se jeta elle-mme la tte la premire dans la cuve, et fut

    dvore en un instant par les vilaines btes qu'elle y avait fait mettre (la

    Belle au bois dormant). La mchante sur des Fes se fit tant har, que sa

    propre mre la chassa de chez elle ; et la malheureuse, aprs avoir bien couru

    sans trouver personne qui voult la recevoir, alla mourir au coin d'un bois .

    IV. Qui est Charles Perrault ?

    Charles Perrault vcut au xviie sicle, l'poque de Louis XIV : il est

    contemporain de La Fontaine, de Molire, de La Bruyre et de Racine. Homme

    de loi, au service de Colbert, il contribue l'dification de Versailles. Entr

    l'Acadmie franaise, il se montre farouche partisan des Modernes dans la

    querelle qui les oppose aux Anciens. Il reste surtout clbre pour les Contes de

    ma mre l'Oye, d'abord publis sous le nom de son fils mais qui connurent un

    succs immdiat.

    Les Fables de La Fontaine

    Matre Corbeau, sur un arbre perch, tenait en son bec un

    fromage ; La cigale ayant chant tout l't . Tout un chacun a enmmoire au moins un ou deux vers d'une fable de La Fontaine. Pourquoi un tel

    succs ?

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    I. Les caractristiques des Fables

    1. Qu'est-ce qu'une fable ?

    La fable raconte une histoire courte et drle qui a pour but d'apprendre

    quelque chose au lecteur tout en le distrayant. Les personnages sont typiques,

    parfois incarns par des animaux.La fable se compose souvent de deux parties, trs ingales cependant : le

    corps est la fable, l'me la moralit , crit dans sa prface La Fontaine. Le

    rcit imag permet ainsi de saisir une rgle morale abstraite.

    Les fables existent depuis l'Antiquit. La Fontaine a puis dans cette tradition

    ancienne, adaptant les fables d'sope, notamment, ainsi que des contes

    orientaux. Il innove, pourtant, en les crivant en vers. Allier le plaisant

    l'instructif est un souci constant dans ses fables.

    2. La structure des FablesLes Fables sont divises en douze livres, parus en trois recueils.

    Le premier recueil contient la plupart des fables connues : la Cigale et la

    Fourmi, le Corbeau et le Renard, la Grenouille qui veut se faire aussi grosse que

    le buf, le Rat de ville et le Rat des champs, le Loup et l'Agneau, le Renard et

    la Cigogne, le Chne et le Roseau, etc.

    Le deuxime recueil se veut moins anecdotique : la fable intitule les

    Animaux malades de la peste prtend rien moins qu' une peinture sociale

    complte. Progressivement, les fables ne sont plus seulement des histoires

    destines duquer les enfants en les amusant : elles deviennent en quelque

    sorte le livre de mditation de La Fontaine.

    Le dernier recueil couronne l'ensemble : certaines trs belles fables peuvent

    se lire comme l'expos potique d'une philosophie de l'existence.

    3. Le cadre spatio-temporel

    Comme les contes, les fables sont gnralement situes dans une poque

    vague et dans des lieux peu dtermins (la ville, les champs).

    On y trouve pourtant certains dtails de la vie du xviie sicle : allusion au roi,

    aux courtisans et l'glise.

    La Fontaine se moque du pape Innocent XI, qui n'tait pas le fils d'un planteur

    de choux , mais d'un banquier (VII, 11).

    Ami du ministre Fouquet, il ne perd pas une occasion d'attaquer Colbert :

    Fouquet est la cigale, Colbert la fourmi, mais aussi la Grenouille jalouse qui

    cherche avoir une fortune aussi grande que celle de Fouquet (la Grenouille

    qui voulait se faire aussi grosse que le buf).

    Dans certaines fables, il transpose des faits divers qui sont rellement arrivs,

    par exemple l'histoire de deux dames qui se sont refuses pendant cinq heuresle passage en carrosse dans une rue troite de Paris (VII, 4).

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    II. Les thmes principaux

    1. Les animaux

    Je me sers d'animaux pour instruire les hommes , crivait La Fontaine.

    Grce au caractre qu'il attribue chaque animal, il laisse deviner qui il met en

    cause.Le Lion reprsente le pouvoir du roi, le Chat, l'hypocrite, le Renard, le

    rus. Principaux acteurs des fables, les animaux parlent et s'animent sous les

    yeux du lecteur. La Fontaine les peint avec des dtails expressifs (la maigreur

    du loup, le col pel du chien, le long bec emmanch d'un long cou de la

    cigogne, la tortue qui avance un train de snateur , etc.).

    Tous sont prsents : animaux sauvages et domestiques, grosses et petites

    btes, gentilles (l'ne, l'agneau) et froces (lion, loup) Mais La Fontaine ne

    cherche pas crire une encyclopdie du monde animal (le corbeau ne mangepas de fromage et la cigale ne chante pas !) : ce qui lui importe, c'est de

    donner de la vivacit et la plus grande varit possible son univers.

    2. La socit

    La Fontaine dresse un large panorama de la socit de son temps. Il peint

    la fois les grands (le roi et les courtisans) et les petits (les paysans, les

    artisans).

    Le roi est critiqu : incarn par le lion, il se montre orgueilleux, tout puissant et

    souvent injuste. On redoute sa cruaut ( le Lion, le Loup et le Renard) mme s'il

    sait parfois se montrer gnreux (le Lion et le Rat).

    Le portrait des courtisans est plus ngatif encore : ils sont dcrits comme des

    parasites, des machinateurs d'impostures (le Berger et le Roi), des flatteurs

    (le renard dans la Cour du lion et dans Le Lion malade et le Renard).

    Les gens de la campagne sont eux aussi prsents : bcherons, bergers et

    paysans pauvres peuplent les fables. La Mort et le Bcheron donne une

    excellente description de la vie paysanne du xviie sicle.

    3. La mort

    La mort constitue un thme important des fables. Elle est gnralement

    prsente comme invitable, condition mme de la nature. La Fontaine

    propose une philosophie pour apprendre mourir. La Mort ne surprend point

    le sage ; il est toujours prt partir. Elle ne doit tre considre que comme

    une simple formalit : Quand le moment viendra d'aller trouver les morts,

    j'aurai vcu sans soins, et mourrai sans remords , crit La Fontaine,

    dansLe Songe d'un habitant du Mogol. La sagesse consiste ne pas s'inquiter

    de sa mort et profiter au mieux de la vie.

    4. L'homme

    Bien que les animaux jouent un rle trs important, l'observation de

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    La Fontaine porte sur l'homme, sur sa vanit(la Grenouille qui veut se faire

    aussi grosse que le buf), son avarice, son hypocrisie (le Corbeau et le

    Renard).

    Les lois qui gouvernent les hommes sont dnonces par La Fontaine qui

    regrette que les puissants, les riches, soient toujours les plus forts. La moralit

    du Loup et l'Agneau est trs claire : La raison du plus fort est toujours la

    meilleure.

    Dans l'ensemble, La Fontaine se montre pessimiste : son univers ne prsente

    pas beaucoup d'espoir sur l'ventuelle bont de l'homme.

    III. Les techniques

    1. La personnification

    En mlant les termes relatifs aux animaux et ceux qui concernent les

    hommes, La Fontaine permet une transposition constante entre les situationsde la fable et celles des hommes : les animaux sont personnifis. Le monde

    animal se met ainsi reprsenter la socit des hommes : le lion devient une

    allgorie du pouvoir ; le chat, de l'hypocrisie et la belette, de la ruse.

    2. La moralit

    Seules vingt fables n'ont pas de morale explicite. Toutes les autres

    contiennent, la fin, au dbut, au milieu de la fable, une morale qui rsume la

    leon qu'on doit retenir. Cette moralit est souvent exprime avec rapidit :

    Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami ; Mieux vaudrait un sageennemi , ce qui la rend trs semblable un proverbe : Chacun a son dfaut

    o toujours il revient.

    3. La satire

    La satire est un discours qui s'attaque quelque chose ou quelqu'un par la

    moquerie. Dans les fables, de nombreux dfauts humains sont mis en cause.

    Mais c'est l'abus de pouvoir des forts envers les faibles qui est le plus souvent

    voqu et mis en scne. Un grand nombre de fables prsentent donc un lion,

    roi des animaux et figure symbolique du roi de France, ce qui permet La Fontaine de critiquer indirectement certains dfauts de la Cour.

    4. Les vers

    Les Fables sont en vers et leur mesure fait preuve d'une grande varit :

    La Fontaine utilise des vers longs (alexandrins ou dcasyllabes, vers de 12 et

    10 syllabes), mls des vers brefs (notamment l'hexasyllabe, vers de 6

    syllabes). Il joue souvent de ce mlange pour crer des effets de rythme, pour

    acclrer ou ralentir son rcit, pour le rendre vivant. L'alternance la plus

    courante est celle entre l'alexandrin et l'heptasyllabe (vers de 7 syllabes).

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    IV. Qui est Jean de La Fontaine ?

    Issu d'une famille bourgeoise, Jean de La Fontaine devient avocat au Parlement

    et recherche, comme la plupart des artistes de son temps, la protection des

    grands, notamment celle du surintendant Fouquet, ministre du roi.

    Ses Conteset surtout ses Fables lui assurent une clbrit immdiate. Il entre l'Acadmie franaise en 1683 et meurt en 1695.

    La posie

    Qu'est-ce qui caractrise un pome ? Le fait qu'il soit crit en vers ? Cependant

    tous les pomes ne le sont pas. C'est sans doute l'tymologie dumot posie (du grec poiein qui signifie fabriquer, crer ) qui claire le mieux

    sa signification

    I. Un art du langage

    Les mots sont comme de la monnaie qu'on change : la plupart du temps on

    ne les remarque pas. Ils sont ternes et comme uss. Mais si on entend ou si on

    dit haute voix : Le long d'un clair ruisseau buvait une colombe (La

    Fontaine) ou encore : O l'onde qui file et glisse, vive, nave,

    lisse (Saint-Pol Roux) , on s'aperoit que les mots, de ternes, redeviennentluisants, qu'ils ont une sonorit, une densit

    Le pote est donc une sorte d'artisan du langage qui modle le langage,

    comme le sculpteur son matriau, pour lui faire dire plus qu'il ne dit

    habituellement dans son usage quotidien.

    Pour Eugne Guillevic, les mots sont ainsi de vritables compagnons :

    Douceur,

    Je dis : douceur.

    Je dis : douceur des motsQuand tu rentres le soir du travail harassant

    Et que des mots t'accueillent

    Qui te donnent du temps

    EUGNE GUILLEVIC, Douceur

    II. Des images suggestives

    Je peux dire : Il y a des oiseaux dans l'arbre , ou : L'arbre est plein

    d'oiseaux . Ce sont des phrases banales. Le pote, lui, dit : L'arbre est unbocal d'oiseaux (Jean Cocteau) Il a trouv un air de famille, une ressemblance

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    entre l'arbre et un objet de la vie quotidienne : l'arbre parat rempli d'oiseaux

    comme un bocal, de fruits. De ces rapprochements oprs par le pote

    naissent des images qui jettent un clairage nouveau sur le monde qui nous

    entoure.

    On distingue deux procds pour crer une image : la comparaison et la

    mtaphore.

    Il pleure dans mon cur comme il pleut sur la ville. (Paul Verlaine) . Pour

    exprimer la ressemblance entre son chagrin et la pluie qui tombe, le pote a

    recours un outil grammatical : le mot comme, qui tablit une sorte de pont

    entre les deux lments. Il fait une comparaison. Une comparaison peut tre

    introduite par d'autres outils grammaticaux : ainsi, tel, en forme de, l'gal

    de

    Trs souvent, cependant, l'image n'est pas annonce aussi clairement. C'est au

    lecteur de la dceler. On parle alors demtaphore ; voici celle qu'inspirent Ren Char les jeux des vagues sur le sable : l't chantait l'cart de nous

    qui tions silence, sympathie, libert triste, mer plus encore que la mer dont la

    longue pelle bleue s'amusait nos pieds. (Ren Char, Fureur et Mystre)

    III. Rythme et musicalit

    1. Les pomes en vers

    Traditionnellement, un pome s'crit en vers rguliers. Ces vers comptent

    toujours le mme nombre de syllabes, qui peut tre pair (6, 8, 10, 12) ouimpair (7, 9, 11). Pour dterminer ce nombre (on dit aussi le mtre du

    pome), il faut savoir que les syllabes contenant un e muet comptent pour une

    syllabe si elles prcdent une consonne. Ainsi le vers d'Apollinaire Sous le

    pont Mirabeau coule la Seine comprend dix syllabes, coule comptant pour

    deux syllabes.

    Les vers, comme la musique, ont un rythme. Ce rythme est donn par la

    disposition des syllabes accentues ; ces syllabes, que l'on prononce avec plus

    de force dans un groupe de mots, sont comparables aux temps forts dans la

    musique.

    La rime, c'est--dire le retour d'une mme sonorit la fin des vers,

    contribue galement la musicalit du pome. Les rimes sont dites fminines

    quand elles se terminent par un e muet : cume, brume, plume, etc. Dans les

    autres cas, elles sont masculines : chaleur, malheur, couleur, etc.

    Aujourd'hui, les potes crivent plutt en vers libres, des vers dont le nombre

    de syllabes varie et qui ne riment pas forcment entre eux. Cependant leurs

    pomes sont construits sur d'autres effets de reprise : refrains, effets d'cho,

    retour de sonorits sous forme d'assonances ou d'allitrations Tu te lves, l'eau se dplie

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    Tu te couches, l'eau s'panouit.

    Tu es l'eau dtourne de ses abmes

    Paul luard, Poisson, dans les Animaux et leurs hommes, 1935.

    2. La prose potique

    Il n'est pas ncessaire d'crire en vers pour crer de la posie. Prenons pour

    exemple un texte de Rimbaud qui voque le rveil matinal de la nature, dans

    des phrases riches en mtaphores et scandes par des reprises :

    J'ai embrass l'aube d't.

    Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau tait morte. Les camps

    d'ombre ne quittaient pas la route du bois. J'ai march, rveillant les haleines

    vives et tides, et les pierreries regardrent, et les ailes se levrent sans bruit.

    RIMBAUD, Illuminations

    Le genre thtral

    Une pice de thtre est destine tre joue par des acteurs sur scne, dans

    un temps limit. De ces contraintes se dgage une criture proprement

    thtrale.

    quelles rgles un texte de thtre obit-il ? Peut-on distinguer diffrents

    genres thtraux ? Quel est le rle du metteur en scne dans la reprsentation

    d'une pice ?

    I. Le texte thtral

    1. Une action dans un temps et un espace limits

    L'criture thtrale est d'abord soumise une contrainte temporelle : la pice

    se joue dans un temps trs court, au maximum quatre heures. C'est pourquoil'action est souvent prise en cours. La premire scne fait connatre trs

    clairement les principaux personnages et la situation dans laquelle ils se

    trouvent : c'est l'exposition, qui se prolonge parfois dans les scnes suivantes.

    OCTAVE

    Tu viens, Sylvestre, d'apprendre au port que mon pre revient ?

    SYLVESTRE

    Oui.

    OCTAVEQu'il arrive ce matin mme ?

    SYLVESTRE

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    Ce matin mme.

    OCTAVE

    Et qu'il revient dans la rsolution de me marier ?

    SYLVESTRE

    Oui.

    OCTAVE

    Avec une fille du seigneur Gronte ?

    SYLVESTRE

    Du seigneur Gronte.

    OCTAVE

    Et que cette fille est mande de Tarente ici pour cela ?

    MOLIRE, les Fourberies de Scapin, I, 1

    L'action, perturbe par une srie d'vnements, est ensuite reprsente

    pratiquement en temps rel (rgle de l'unit de temps dans le thtre

    classique). Les lments perturbateurs constituent l'intrigue de la pice, qui

    trouve sa solution au dnouement.

    Pour plus de vivacit (et souvent au mpris de la vraisemblance), l'action se

    conclut par un coup de thtre (le deus ex machina). Ainsi, dans les Fourberies

    de Scapin, l'pouse impose par le pre d'Octave se rvle tre celle que son

    cur avait choisie. Pour donner plus de vraisemblance la reprsentation, le thtre classique

    s'imposait la rgle de l'unit de lieu(dcor unique). De nos jours, mme si, au

    cours d'une reprsentation, la scne est appele voquer des lieux diffrents

    (par exemple, l'intrieur d'une maison, une rue, un champ de bataille, le pont

    d'un bateau), ceux-ci restent forcment en nombre limit. L'auteur de thtre

    n'a pas la libert illimite du romancier qui peut faire voyager ses

    personnages o il veut !

    2. Les impratifs du dialogue aucun moment l'auteur de thtre ne peut raconter directement les faits ou

    expliquer les sentiments de ses personnages ; tout doit passer par le

    dialogue entre les personnages de la pice. Ainsi :

    toute action qui ne se droule pas sur la scne est raconte et

    commente ;

    les personnages ne peuvent livrer leurs tats d'me que dans des

    monologues ou interrogs par leur confident ;

    Par ailleurs, le dialogue doit faire constamment avancer l'action et crer lasurprise. L'criture thtrale suppose un art consomm !

    Sur le plan formel, un texte de thtre se prsente donc comme une sorte de

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    long dialogue dcoup en actes et en scnes ; le passage d'une scne l'autre

    est li au changement de personnages sur scne. Le dialogue est enrichi

    d'indications scniques, ou didascalies (le plus souvent en italique), que le

    metteur en scne utilise, mais que les comdiens, bien sr, ne disent pas. Ces

    indications concernent le lieu, mais aussi les gestes et les expressions des

    personnages.

    ARGANTE (se croyant seul )

    A-t-on jamais ou parler d'une action pareille celle l ?

    SCAPIN ( Sylvestre )

    Il a dj appris l'affaire, et elle lui tient si fort en tte, que tout seul il en parle

    haut.

    ARGANTE (se croyant seul )

    Voil une tmrit bien grande !

    MOLIRE, les Fourberies de Scapin, I, 1

    II. Les genres thtraux

    Ds l'Antiquit, on a distingu deux grands genres : la comdie, qui nous fait

    rire et se termine bien, et la tragdie, qui, en montrant des vnements

    graves, nous fait prouver des motions violentes.

    En Grce, Aristophane est le plus rput des auteurs de comdie ; Eschyle et

    Sophocle ont produit de grandes tragdies. Au xviie sicle, le thtre classique

    a repris cette distinction : Molire a crit des comdies clbres (l'Avare, le

    Bourgeois Gentilhomme, le Misanthrope, Dom Juan, le Malade imaginaire,

    etc.) ; Corneille et Racine, des tragdies non moins fameuses (par exemple, le

    Cid, pour le premier, Phdre, pour le second).

    Le thtre baroque, lui, n'hsitait pas mlanger dans une mme pice le

    comique et le tragique. C'est ce qui s'est fait nouveau, l'poque

    romantique, poque laquelle Victor Hugo a cr le drame.

    Au xxe sicle, Antonin Artaud a appel de ses vux un thtre total qui associetous les arts : musique, chant, danse, cinma D'une faon gnrale, les

    auteurs distinguent ou associent comme ils l'entendent diffrentes tonalits.

    Paul Claudel a cr un thtre potique ; Albert Camus et Jean-Paul Sartre, un

    thtre d'ides ; Eugne Ionesco, un thtre qui met en vidence les

    absurdits de la vie et joue avec le langage, etc.

    III. Le lieu thtral

    Le mot thtre dsigne la fois le spectacle et le lieu o il se donne.

    Ce sont les comdiens qui crent le spectacle thtral : ce dernier peut donc se

    jouer n'importe o. Autrefois, il avait lieu devant les glises ou sur les places

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    publiques. Aujourd'hui encore, on a l'occasion de voir du thtre en divers

    endroits : dans un jardin, sur une pniche, etc..

    Le thtre traditionnel, dit l'italienne, est constitu d'une scne, dlimite

    d'un ct par un rideau, sur les autres cts par les coulisses et le dcor. La

    salle forme un demi-cercle : les spectateurs sont installs l'orchestre (en bas),

    dans les baignoires, la corbeille ou les balcons (en hauteur).

    Les thtres modernes, plus simples, se rapprochent des thtres antiques par

    leur disposition : tous les spectateurs y font face la scne. Ces thtres

    disposent en gnral de techniques perfectionnes qui permettent des

    changements de dcors complexes et des mises en scne hardies.

    IV. La mise en scne

    Le metteur en scne organise le spectacle en fonction des indications

    donnes par l'auteur et en fonction de sa propre interprtation de la pice. Decette dernire dpendent le jeu des acteurs, leurs dplacements sur scne, le

    choix des dcors, des clairages, des bruitages, de la musique.

    Par exemple, si un metteur en scne monte les Fourberies de Scapin, il peut

    choisir d'accentuer l'aspect burlesque de la comdie (coups de bton,

    personnage enferm dans un sac) et faire de Scapin un bouffon haut en

    couleurs. Il peut aussi prsenter Scapin comme un valet rus, inquitant et

    mystrieux, en s'appuyant sur des rpliques comme : La justice en usa fort

    mal avec moi, et je me dpitai de telle sorte contre l'ingratitude du sicle que

    je rsolus de ne plus rien faire. ).

    La mise en scne volue selon les poques et a donn lieu beaucoup de

    recherches au XXe sicle. Certaines veulent donner une image de la vie relle

    et sont ralistes, d'autres sont beaucoup plus sobres, avec peu de dcors, et

    sollicitent davantage l'imagination du spectateur.

    Indiquer la fonction d'un discours

    Dans un texte descriptif, le locuteur prsente un personnage, un lieu, un

    objet, sans indication de date ou de dure.

    Y prvalent les connecteurs spatiaux (adverbes, conjonctions et GN qui situent

    des lments dans l'espace).

    Dans un texte argumentatif, le locuteur expose son opinion sur un sujet et

    tente de faire partager son point de vue son interlocuteur.

    Un texte explicatif donne des informations qui doivent permettre au

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    destinataire de comprendre un phnomne ou une situation.

    Un texte injonctif cherche faire agir le destinataire (exemples : un mode

    d'emploi, une recette).

    Ces diffrents types sont frquemment mls (par exemple, un rcit mle

    souvent passages narratifs et passages descriptifs) : il s'agit de reprer le

    caractre dominant du texte.

    Analyser un texte narratif

    Un texte narratif raconte une suite d'vnements rels ou imaginaires qui

    s'enchanent les uns aux autres pour mener d'un dbut une fin.

    Lorsque le narrateur, c'est--dire celui qui rapporte les faits, est l'un des

    personnages de l'histoire, le texte narratif est la 1re personne :

    Lorsque j'eus dix ans, ma famille abandonna la campagne pour la ville. L, je

    dbutais comme crieur de journaux (J. LONDON)

    Lorsque le narrateur n'est pas un personnage de l'histoire, le texte narratif est

    la 3e personne :

    Rapidement, l'un aprs l'autre, parurent deux, trois, puis quatre Martiens,

    bien loin par del les arbres bas, travers les prs []. Ils se dirigeaient avec

    d'normes enjambes vers la rivire (H. G. WELLS) Le texte narratif peut tre au prsent, mais le plus souvent il est au

    pass : les faits de premier plan sont rapports au pass compos ou au pass

    simple ; les faits de second plan, l'imparfait.

    Les faits ne sont pas toujours raconts dans l'ordre o ils se droulent. Il peut y

    avoir des retours en arrire ou des anticipations.

    Dans un rcit au pass, les retours en arrire sont souvent

    au plus-que-parfait et les anticipations au futur du pass.

    Le texte narratif comporte gnralement des connecteurs temporels quimarquent les diffrentes tapes du rcit : ce matin-l, puis, alors, plus tard

    Reprer la structure d'un rcit

    La plupart des rcits obissent une structure type qui comprend : une

    situation initiale, un vnement perturbateur, des pripties et une situation

    finale.

    La situation initiale

    Au dbut du rcit, le narrateur prsente le lieu, l'poque, les personnages. La

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    situation des personnages parat stable.

    Dans Tartarin de Tarascon, d'Alphonse Daudet, Tartarin vit tranquillement sa vie

    de chasseur de casquettes Tarascon.

    L'vnement perturbateur

    Un lment inattendu vient modifier ou bouleverser cette situation, et doncdtruire l'quilibre : dans le roman d'Alphonse Daudet, c'est la confrontation du

    hros et d'un lion de mnagerie, confrontation qui conduit Tartarin partir

    pour l'Algrie.

    Les pripties

    L'lment perturbateur entrane une succession de pripties qui

    correspondent autant d'tapes du rcit.

    Chacune d'elle est lie soit un nouvel vnement, soit l'arrive d'un

    nouveau personnage.

    En Algrie, Tartarin rencontre successivement : une Mauresque, le prince

    Grgory de Montngro, Baa, puis Bombonnel le tueur de panthres, etc.

    La rsolution et la situation finale

    Au bout de la chane des actions, un nouvel lment, ou rsolution, vient

    rtablir un quilibre diffrent. On aboutit une situation finale o les obstacles,

    en principe, sont surmonts.

    Aprs avoir tu par mgarde un lion aveugle et apprivois, Tartarin, lui, rentre

    Tarascon, aurol d'une gloire inattendue.

    Observer un dialogue dans un rcit

    Le rle des dialoguesRvler le caractre ou les sentiments des personnages

    Dans les dialogues, les personnages montrent leur personnalit. Ils prennent

    vie.

    Tu sais ce qui ne va pas chez toi ? dit la vieille femme, en regardant

    Georges de ses petits yeux brillants de mchancet. Tu grandis trop vite. les

    garons qui grandissent trop vite deviennent stupides et paresseux. Mais je

    n'y peux rien, Grandma, rplique Georges. Si, tu peux, coupa-t-elle. Grandir

    est une sale manie des enfants. Roald Dahl, La Potion magique de Georges Bouillon

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    Ce dialogue met ici en lumire la mchancet caricaturale de Grandma.

    Trs souvent, le dialogue permet ainsi au narrateur de faire l'conomie d'un

    commentaire psychologique ; les personnages se rvlent directement

    travers leurs paroles ; les exclamations, les points de suspension traduisent

    leurs motions.

    Faire avancer l'action

    Dans les dialogues, les personnages s'expliquent, discutent, changent des

    informations. Ainsi, ils font avancer l'action. Le dialogue est donc une autre

    faon pour le narrateur de continuer son rcit. Dans cet extrait de La Guerre du

    feu, l'change plein de violence entre Naoh et Aghoo-le-velu prpare l'ultime

    combat dont Naoh sortira victorieux.

    Aghoo est plus fort que Naoh. Il ouvrira vos ventres avec le harpon et

    brisera vos os avec la massue. Naoh a tu l'Ours gris et la Tigresse. Il a abattu

    dix Dvoreurs d'Hommes et vingt Nains Rouges. C'est Naoh qui tuera Aghoo !

    Que Noah descende dans la plaine !

    J.-H. Rosny An, La Guerre du feu

    L'insertion d'un dialogue dans le rcit

    Le changement de situation d'nonciation

    Dans un dialogue, le narrateur choisit de faire entendre les paroles des

    personnages, mot pour mot, comme si on les avait enregistres ; on parle dediscours direct. Ce n'est plus lui qui parle mais les personnages ; il y a donc un

    changement de situation d'nonciation.

    Ce changement permet d'expliquer en particulier le passage, dans un rcit

    littraire, du pass simple au prsent.

    Il permet de rendre compte galement des variations ventuelles de registre

    de langue.

    Et, passant sur le plan de la cosubjectivit, il ajouta : Et puis, il faut se

    grouiller : Charles attend. Oh ! celle-l, je la connais, s'exclama Zaziefurieuse, je l'ai lue dans les Mmoires du gnral Vermot.

    Raymond Queneau, Zazie dans le mtro

    La prsentation du dialogue

    Un dialogue est nettement spar du rcit par la ponctuation. Selon le cas,

    l'crivain emploie :

    des tirets devant chacune des rpliques du dialogue ;

    des guillemets pour encadrer le dialogue et un tiret chaquechangement d'interlocuteur (voir le dialogue qui suit).

    Il arrive que le narrateur fasse entendre directement le dialogue, sans le

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    commenter. Cependant, en gnral, le personnage qui parle est annonc et ses

    paroles sont introduites par divers verbes de parole : dire, rpondre, murmurer,

    s'exclamer, etc. Ces indications peuvent tre donnes sous la forme

    de propositions incises, insres dans le dialogue :

    "Dis-moi, Henry, demanda-t-il soudainement, combien de chiens prtends-tu

    que nous avons ? Six. Erreur !"s'exclama Bill triomphant.

    Jack London, Croc-blanc

    Distinguer une phrase verbale d'une phrase nonverbale

    On classe les phrases selon qu'elles contiennent un verbe conjugu (phrase

    verbale) ou qu'elles ne contiennent aucun verbe conjugu (phrase nonverbale).

    La phrase verbale s'organise autour d'un verbe (conjugu un mode

    personnel ou impersonnel), qui constitue le noyau de la phrase.

    Un requin a attaqu un plongeur.

    Fuyez tout de suite ! (phrase l'impratif, sans sujet exprim)

    Une phrase non verbale s'organise autour d'un mot (nom, adjectif) autre

    qu'un verbe.

    Un requin ! (nom)Incroyable ! (adjectif)

    Une phrase nominale a pour noyau un nom.

    Les phrases nominales sont souvent :

    des phrases exclamatives ou interrogatives ; Exemples : Attention

    au requin ! Quel requin ?

    des titres ou des slogans publicitaires. Exemples : La mort d'un

    plongeur. Squale, la boisson des vacances.

    Distinguer une phrase simple d'une phrase complexe

    Une phrase simple contient une proposition, qui est indpendante.

    Le navire heurte un iceberg.

    Une phrase complexe contient en gnral une proposition principale et une

    ou des propositions subordonnes, rattaches la principale par des mots

    subordonnants.

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    [Quand la tempte survient], [le capitaine ordonne] [que les hommes restent

    sur le pont].

    Cette phrase complexe contient une principale le capitaine ordonne et deux

    subordonnes.

    Remarque : une phrase complexe peut contenir aussi des propositions

    indpendantes

    juxtaposes Exemple : La coque du navire s'ouvre ; la mer s'y engouffre.

    ou coordonnes. Exemple : Le navire s'enfonce et disparat sous l'eau.

    On parle de phrase complexe par juxtaposition ou par coordination ou encore

    de phrase compose.

    Indiquer le type d'une phrase

    Le type d'une phrase varie selon ce que l'metteur (la personne qui parle)

    souhaite exprimer.

    Il existe quatre types de phrase :

    la phrase dclarative qui exprime un fait ou une opinion ; Il fait beau

    aujourd'hui.

    la phrase interrogative qui exprime une demande d'information ; Queltemps fait-il ?

    la phrase injonctive qui exprime un ordre, une dfense ou un conseil. Ne

    sors pas sans ton parapluie.

    la phrase exclamative qui exprime un sentiment vif (joie, tristesse,

    surprise).

    La phrase exclamative peut se combiner avec un des autres types de phrase.

    Quel temps de chien ! (phrase dclarative exclamative)

    Donne-moi donc mon parapluie ! (phrase injonctive exclamative)

    Distinguer une phrase affirmative d'une phrase ngative

    Une phrase est toujours la forme affirmative ou la forme ngative.

    Lorsqu'une phrase affirme une information, exprime qu'un fait a t, est ou

    sera, il s'agit d'une phrase affirmative.

    Ex. : milie est ne le 27 juin 2005 Paris.

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    Paul travaillera davantage lorsqu'il sera en 5e.

    Lorsqu'une phrase contient une ngation, qu'elle exprime qu'un fait n'a pas

    t, n'est pas ou ne sera pas, il s'agit d'une phrase ngative.

    Ex. : Tu ne connais pas tes tables de multiplication !

    Il ne fera pas beau cet t

    Ce n'est plus l'heure de jouer, les enfants !

    On construit la ngation avec l'adverbe ne (ou n') associ un autre mot de

    sens ngatif (pas, plus, gure, jamais, personne, rien, aucun, etc.).

    l'oral ou dans un niveau de langue familier, on n'emploie pas toujours

    le ne de la ngation. Attention, c'est une faute de franais.

    Ex. : Tu connais pas tes tables de multiplication ! (Il manque le ne pour que la

    phrase soit correcte).

    Reconnatre une phrase interrogative

    Selon le niveau de langue utilis, une phrase interrogative peut se construire

    de trois manires :

    soutenue (avec inversion du pronom personnel sujet) ;

    Exemple : Partez-vous en fvrier ? courante (avec est-ce que ?) ; Exemple : Est-ce que vous partez en

    fvrier ?

    familire. Exemple : Vous partez en fvrier ?

    On distingue :

    l'interrogation totale qui porte sur toute la phrase et appelle la

    rponse oui (si) ou non ; Exemple :Partez-vous en fvrier ? (Oui, nous

    partons la montagne.)

    l'interrogation partielle qui porte sur un lment de la phrase et appelledes rponses varies. Exemples : Que faites-vous en fvrier ? (Nous

    partons la montagne.) O allez-vous exactement ?(Dans la valle de

    Chamonix.)

    tudier un nom

    Les noms concrets un bb, une pomme, un parfum s'opposent auxnoms abstraits la rflexion, la crainte

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    Parmi les noms concrets, ceux qui prsentent le trait anim dsignent des

    hommes ou des animaux.

    un mdecin, un chien, un insecte

    Ceux qui prsentent le trait inanim dsignent des objets.

    une fleur, un rveil, une voiture

    La plupart des noms prsentent le trait comptable ; ils peuvent tre prcds

    de dterminants numraux.

    deux livres, trois enfants

    D'autres prsentent le trait non-comptable.

    du raisin, le froid, la gomtrie

    Exemples d'analyse :

    une coccinelle : concret, anim, comptable, fminin.

    le froid : abstrait, non-comptable, masculin.

    Reconnatre un dterminant

    Un dterminant est un mot souvent trs court qui introduit un nom dans la

    phrase.

    Il fait partie du groupe nominal minimal.Ce pommier donne des fruits dlicieux.

    Il nous renseigne le plus souvent sur le genre (ce pommier, cette pomme) et le

    nombre (un fruit, des fruits) du nom.

    Attention, parfois le nom est prcd de plusieurs dterminants.

    Tous ces fruits que vous voyez viennent de mes deux pommiers.

    Dans certains cas, le nom est employ sans dterminant.

    Monsieur Dupin est jardinier.

    On distingue les dterminants articles : le, la, les (articles dfinis) ;

    un, une, des (articles indfinis) ;

    du, de la, des (articles partitifs).

    des autres dterminants :

    mon, ton, son, notre, votre, leur (dterminants possessifs) ;

    ce, cet, cette, ces (dterminants dmonstratifs).

    Reconnatre un pronom personnel

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    Les pronoms forment une classe grammaticale part entire. Il s'agit de mots

    qui remplacent ou dsignent une chose, un tre ou encore une ide. On les

    utilise la place d'un nom ou d'un autre pronom.

    Le pronom personnel prsente dix-huit formes courantes diffrentes.Formes non

    accentuesFormes

    accentu

    esSujet COD COI/COS

    je me me moi

    tu te te toi

    il le lui lui

    elle la lui elle

    nous nous nous nous

    vous vous vous vous

    ils les leur eux

    elles les leur elles

    Le pronom personnel a aussi :

    deux formes rflchies : se, soi ;

    deux formes invariables : y, en. Attention : il ne faut pas confondre le, la, les, l' articles dfinis

    avec le, la, les, l' pronoms personnels COD Pour ne pas te tromper, regarde le

    mot qui suit. S'il s'agit d'un verbe, ce petit mot est forcment un pronom

    personnel COD

    Julie a command une part de clafoutis en dessert. Le serveur l'apporte avec

    un grand sourire.

    Dans cet exemple, l' est suivi de la forme verbale apporte. L' est donc un

    pronom personnel qui remplace le GN part de clafoutis et qui occupe lafonction de COD du verbe apporter.

    Les pronoms personnels des 1re et 2e personnes dsignent l'metteur et le

    rcepteur.

    Ce sont des indices de la situation d'nonciation.

    Ceux de la 3e personne reprsentent un mot ou un groupe de mots dj cit.

    Ce sont des pronoms substituts qu'on emploie pour viter des rptitions.

    Le ministre arrive. On le photographie. On lui parle.

    Il fait des dclarations importantes.

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    Reconnatre un pronom possessif

    Les pronoms possessifs remplacent un nom prcd d'un dterminant

    possessif.

    Ils varient selon : le possesseur ; le mien, le ntre (1re personne) le tien, le

    vtre (2e personne) le sien, le leur (3epersonne)

    le genre de l'objet possd ; Exemple : Il a perdu sa gomme. Prte-lui la

    tienne. (pronom fminin)

    le nombre de l'objet possd. Exemple : Voici mes affaires ; voil les

    vtres. (pronom pluriel)

    Reconnatre un pronom dmonstratif

    Les pronoms dmonstratifs remplacent un nom prcd d'un dterminant

    dmonstratif.

    On distingue les formes simples des formes composes.

    Masculin FmininSingulie

    r

    celui

    (-ci/l)

    celle

    (-ci/l)

    Plurielceux

    (-ci/l)

    celles

    (-ci/l)

    Les formes simples sont suivies d'un complment du nom ou d'une

    proposition subordonne relative. Exemple : Les plantes de mon balcon

    sont plus belles que celles de ma voisine. Les formes composes avec -ci ou -l permettent d'opposer deux

    termes. Exemples : Celles-ci n'ont pas besoin d'eau. Je n'arroserai

    que celles-l.

    Aux formes prcdentes s'ajoutent les formes neutres :

    ce s'emploie comme sujet du verbe tre ou devant qui ou que ;

    Exemples : Ce n'est pas la peine d'arroser. Ce que tu fais ne sert rien.

    ceci et cela sont les formes composes (crites en un seul mot) de ce ;

    Exemple : coute bien ceci :cela ne sert rien. cela est contract en a dans un registre de langue familier.

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    Reconnatre un adjectif qualificatif

    L'adjectif qualificatif se rapporte un nom (ou un pronom) dont il indique

    une qualit ou une proprit particulire. Il s'accorde avec ce nom (ou ce

    pronom).

    Cette le est baigne par des eaux transparentes et calmes.

    Remarque : peuvent galement tre employs comme adjectifs qualificatifs les

    adjectifs verbaux et les participes passs.

    Des mouettes aux cris perants se sont poses sur le rivage.

    On distingue les adjectifs descriptifs, qui servent dcrire, des adjectifsdterminatifs qui servent classer.

    Les adjectifs descriptifs (grand, calme, lger) peuvent tre prcds

    d'un adverbe de degr (plus grand, trs calme) et remplir la fonction

    attribut.

    Les adjectifs dterminatifs (ou relationnels),

    comme national, solaire, hivernal, ne peuvent ni tre prcds d'un

    adverbe de degr ni remplir la fonction attribut.

    Reconnatre un sujet

    Le sujet fait ou subit l'action exprime par le verbe.

    Il rpond la question qui est-ce qui ? ou qu'est-ce qui ? pose avant le verbe.

    Tous les matins, Paul boit un grand bol caf au lait.

    Qui est-ce qui boit ? C'est Paul.

    Paul est sujet du verbe boit.

    Le verbe s'accorde en nombre et en personne avec le sujet.

    Les sportifs boivent beaucoup d'eau.

    Le sujet est plac en gnral avant le verbe, mais il peut tre invers (plac

    aprs le verbe).

    Voulez-vous une tasse de th ?

    C'est souvent un GN ou un pronom personnel, mais pas toujours.

    Chacun a apport une bouteille de jus de fruit pour la soire.

    Attention, un verbe peut avoir plusieurs sujets.Dans la salle surchauffe, les acteurs et le public ont soif.

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    Inversement, un sujet peut tre commun plusieurs verbes.

    Le cycliste s'arrte et boit.

    Le sujet d'un verbe l'impratif n'est pas exprim.

    Donne-moi un verre d'eau frache.

    Indiquer la classe grammaticale d'un sujet

    Le sujet n'appartient pas toujours la mme classe grammaticale. Dans les cas

    les plus frquents, il peut tre :

    un nom ou un groupe nominal ; Exemples : Le dfil commena. La

    dlgation des pays de l'Estouvrait la marche. un pronom ; Exemples : Ils s'avancrent. (pronom

    personnel) Ceux-ci taient des athltes de renom.(pronom

    dmonstratif) Tous avaient dj obtenu plusieurs mdailles. (pronom

    indfini) Les sportifsqui fermaient la marche taient originaires du

    Zare. (le pronom relatif qui est sujet du verbefermaient)

    Reconnatre un COD

    Le complment d'objet direct (COD) fait partie du groupe verbal. Il complte

    le verbe directement.

    Les loups [ont un pelage roux, gris ou blanchtre].

    Le COD se place aprs le verbe sauf s'il s'agit d'un pronom ou si la phrase est

    interrogative.

    Quel livre me conseilleriez-vous sur ce sujet ?

    Les verbes qui, comme avoir ou conseiller, se construisent avec un COD

    sont transitifs directs.

    Attention ne pas confondre le COD :

    avec un sujet invers ; Exemple : Dans les bois hurlait un loup.

    avec un attribut du sujet ; Exemple : Le loup est un chasseur diurne. Il

    n'y a jamais de COD aprs le verbe tre ou quivalent.

    avec un complment circonstanciel. Exemple : Il chasse le jour. (CC de

    temps) Un CC exprime une circonstance de l'action. Il peut tre supprim.

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    Reconnatre un COI

    Le COI appartient au groupe verbal.

    Il est reli au verbe par une prposition ( , de).

    Le chien obit Paul.La se moque de Paul et de son chien.

    Quand le COI est un pronom, la prposition n'est pas toujours exprime. Le

    COI se place alors juste avant le verbe.

    Il lui obit. Elle se moque d'eux.

    Les verbes qui, comme obir et se moquer, se construisent avec un COI

    sont transitifs indirects.

    Attention ne pas confondre un COI :

    avec un complment d'agent ; le complment d'agent devient sujet dansla phrase tourne l'actif ; Exemple : La chienne est entoure de ses

    chiots. Les chiots entourent la chienne.

    avec un complment circonstanciel ; le complment circonstanciel

    rpond aux questions : o ? quand ? comment ? Exemple : Paul, La et le

    chien partent se promener en fort. (CC de lieu)

    Reconnatre un COS

    Le COS complte un verbe qui a dj un complment d'objet (COD ou COI).

    Julien offre un bouquet de fleurs son amie. (COD + COS)

    Le grand-pre parle de sa jeunesse son petit-fils. (COI + COS)

    Le COS est en gnral introduit par les prpositions ou de.

    dire quelque chose quelqu'un

    attendre quelque chose de quelqu'un

    Remarque : quand le COS est un pronom, la prposition n'est pas toujours

    exprime.Il lui offre des fleurs. (lui = son amie)

    Attention, le COS ne doit pas tre confondu avec un complment du nom.

    Il offre des bonbons son amie. (COS du verbe offre)

    Il offre des bonbons la vanille. (CDN de bonbons)

    Distinguer COD, COI et COS

    Le COD, le COI et le COS sont trois types de complments d'objet. Le COD complte directement le verbe (transitif direct). Exemple : Zo

    aime beaucoup les animaux.

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    Le COI est reli au verbe (transitif indirect) par une prposition : les plus

    courantes sont , de, en, sur. Exemple : Elle parle souvent de son chien.

    Le COS complte un verbe qui a dj un complment d'objet (en gnral

    un COD). Exemple : Pour Nol, elle a demand un serpent (COD) ses

    parents (COS).

    Attention, la prposition introduisant le COI ou le COS n'est pas toujours

    exprime, quand ils sont pronoms.

    Ce livre me plat.

    me = moi : COI

    Je t'ai emprunt un livre.

    un livre : COD ; t' = toi : COS

    Rends-le-moi.

    le = le livre : COD ; moi = moi : COS

    Reconnatre un complment circonstanciel

    Dans une phrase, les termes qui prcisent les circonstances de l'action (lieu,

    temps, manire, but) occupent lafonction de complment circonstanciel.

    la diffrence du complment d'objet, troitement li au verbe, le

    complment circonstanciel est un complment facultatif.

    Les complments circonstanciels prcisent les circonstances de l'action

    exprime par le verbe. Ils peuvent prendredes sens varis.tes-vous libre ce soir (temps) ?

    Passez la caisse (lieu) pour le rglement de vos achats (but).

    Contrairement un complment d'objet, un complment circonstanciel peut

    tre supprim ou facilement dplac dans la phrase.

    Ce soir, tes-vous libre ?

    Pour le rglement de vos achats, passez la caisse.

    Ils appartiennent des classes grammaticales diverses : GN, pronom,

    adverbe, infinitif, proposition subordonne, etc.Viens chez moi (pronom) vers six heures (GN).

    J'y serai srement (adverbe).

    Attention ne pas confondre :

    un GN CC introduit par , avec un COI ; Exemples : Il est parti sept

    heures. (CC de temps) Je dois obir mes parents. (COI)

    un GN CC construit sans prposition, avec un COD. Exemples : Il

    rentre ce soir. (CC de temps) J'ai donn ma rponse. (COD)

    Reconnatre les CC de lieu, de temps, de manire

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    Les CC de lieu, de temps et de manire rpondent des questions

    diffrentes.

    Le CC de lieu rpond l'une des questions : o ? vers o ? par o ?

    d'o ? Exemple : Je vis Paris.Je reviens de Londres et je vais Rome en

    passant par Milan.

    Le CC de temps rpond l'une des questions : quand ? (depuis) combien

    de temps ? Exemples : J'ai quitt Londres il y a deux heures. Mon avion

    est 15 heures.

    Le CC de manire rpond la question : comment ? Exemple : Ce soir, je

    dnerai avec apptit !

    Attention !

    La mme prposition peut introduire des CC de sens diffrents.

    Exemples : Je vais Rome. (lieu) Je pars 15 heures. (temps) Il marche

    vive allure. (manire) Les GN CC de lieu, de temps et de manire peuvent se

    construire directement. Exemples : J'habiterue Lepic. (lieu) Je

    rentrerai cette nuit. (temps) Il marche pieds nus. (manire)

    Reconnatre les CC de manire, de moyen et d'accompagnement

    Les complments circonstanciels sont des groupes de mots dans une phrase

    qui apportent des informations sur les circonstances de l'action exprime par leverbe. Contrairement aux complments essentiels comme le COD ou le COI, on

    peut les supprimer ou les dplacer sans que la phrase ne devienne

    incomprhensible.

    Le CC de manire (question : comment ?) est un nom abstrait, un grondif ou

    un adverbe.

    Ex. : Petit Paul descend en riant.

    Le CC de moyen (question : par quel moyen ?) est un nom concret

    d'instrument, de moyen, de transport, etc.Ex. : Il dvale la pente tricycle.

    Le CC d'accompagnement (question : avec qui ?) est le plus souvent un nom

    dsignant une personne.

    Ex. : Il fait la course avec Pierre.

    Attention, une mme prposition peut introduire des CC de sens diffrents.

    La prposition avec :

    Ex. : Petit Paul saute avec assurance. (nom abstrait, CC de manire)

    Il joue avec ses soldats. (nom concret, CC de moyen)Il dort avec son frre. (nom anim, CC d'accompagnement)

    La prposition sans :

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    Ex. : Il lit sans comprendre. (manire)

    Il mange sans cuillre. (moyen)

    Il se promne sans ses parents.(accompagnement)

    Reconnatre un adjectif pithte

    Le terme pithte dsigne une fonction possible de l'adjectif qualificatif(qui

    est une classe grammaticale).

    Le mot pithte dsigne une fonction de l'adjectif qualificatif.

    L'adjectif pithte est une expansion du nom. Il peut tre supprim le plus

    souvent. Il s'accorde en genre et ennombre avec le nom qu'il qualifie.

    Au sens strict, l'adjectif pithte est plac ct du nom qualifi.

    Le festival de Cannes est un blouissant dfil de stars.

    Un groupe nominal peut contenir un ou plusieurs adjectifs pithtes, placs

    aprs ou avant le nom qualifi.

    Cet acteur porte de magnifiques chaussures jaunes.

    Il porte des chaussures jaunes,magnifiques.

    Cette fonction peut aussi tre occupe par un participe pass employ

    comme adjectif.

    Il porte des chaussures uses.

    Dans cet exemple, uses est le participe pass du verbe user, employ ici

    comme un adjectif qualificatif. Attention, lorsque l'adjectif est spar du nom qu'il qualifie :

    par le verbe tre ou un verbe quivalent, il occupe une autre fonction,

    celle d' attribut ;

    Cette anne, le spectacle du collge est extraordinaire.

    par deux virgules, ou plac en tte de phrase, il occupe la fonction d'

    appos .

    Trs russi, le spectacle du collge a rassembl les grands et les petits.

    Reconnatre un attribut du sujet

    L'attribut du sujet nonce une caractristique du sujet.

    Cette caractrisation se fait par l'intermdiaire du verbe tre ou d'un verbe

    quivalent.

    Cette promenade est trs agrable.

    Attention, le chemin devient boueux.

    Quand l'attribut est un nom ou un GN, il dsigne le mme tre ou la mmechose que le sujet.

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    Paul parat un bon marcheur. (Paul = un bon marcheur)

    Attention ne pas confondre :

    un GN attribut avec un GN COD ; Exemples : En quelques mois, les

    ttards deviennent des grenouilles. (attribut du sujet) Luc pche des

    grenouilles. (COD)

    un participe pass attribut avec un participe pass lment d'une forme

    verbale. Exemples : La maison semblait abandonne. (attribut du

    sujet) Le projet a t abandonn. (forme verbale au passif)

    Classer les verbes selon leur groupe

    L'infinitif d'un verbe est sa forme nue . C'est cette forme qu'on cherche dans

    le dictionnaire : danser, dormir,prendre, faire L'infinitif est un mode non

    personnel, c'est--dire qu'il ne varie pas en fonction des personnes (manger)

    contrairement d'autres modes comme l'indicatif : je mange (1e pers. du

    sing.), tu manges (2epers. du sing.)

    On classe les verbes en trois groupes suivant la terminaison de leur infinitif et

    parfois aussi celle de leur participe prsent.

    Les verbes du 1er groupe ont un infinitif en -er : chanter, jeter, crier.

    Les verbes du 2e groupe ont un infinitif en -ir et un participe prsent

    en -issant : finir/finissant, btir/btissant.

    Les verbes du 3e groupe ont :

    un infinitif en -ir et un participe prsent en -ant (courir/courant) ;

    un infinitif en -oir (pouvoir) ;

    ou un infinitif en -re (prendre).

    Remarques :

    Les verbes du 1er groupe sont les plus nombreux.

    On a runi dans le 3e groupe les verbes qui ont une conjugaison

    irrgulire.

    tudier un verbe (bilan)

    Analyser un verbe, c'est indiquer son infinitif , son groupe, sa voix, son mode,

    son temps et sa personne.

    Voici quelques exemples d'analyse :

    J'ai donn cent francs mon filleul pour son anniversaire.

    infinitif : donner (1er groupe)

    voix : activemode : indicatif

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    temps : pass compos

    personne : 1re du singulier

    Je souhaite qu'il en fasse bon usage.

    infinitif : faire (3e groupe)

    voix : active

    mode : subjonctif

    temps : prsent

    personne : 3e du singulier

    Attention aux piges de l'analyse :

    une mme terminaison peut correspondre des personnes, des temps

    ou des modes diffrents ; Exemples : je chante, il chante, qu'il

    chante ! chante ! je prends, tu prends, prends !

    un verbe conjugu un temps compos avec l'auxiliaire tre ne doit pas

    tre analys comme un passif. Exemple : Je suis descendu dans monjardin. (verbe descendre, voix active, indicatif pass compos)

    Conjuguer un verbe au prsent de l'indicatif

    Les terminaisons du prsent sont :

    pour les verbes du 1er groupe : -e, -es, -e, -ons, -ez, -ent ;

    Exemple : j'aime, tu aimes, il aime

    pour les verbes du 2e groupe : -is, -is, -it, -issons, -issez, -issent ;Exemple : il finit, ils finissent

    pour les verbes du 3e groupe : -s, -s, -t, -ons, -ez, -ent. Exemple : je

    cours, tu cours, il court

    Attention aux verbes du 3e groupe : ils prsentent des irrgularits.

    Les verbes en -dre conservent au singulier la consonne finale d de leur

    radical Exemple : prendre :je prends, il prend sauf ceux

    en -indre et -soudre. Exemple : teindre : j'teins, il teint

    Beaucoup de verbes de ce groupe ont plusieurs radicaux.Exemples : je peins, nous peignons jereois, nous recevons, ils reoivent

    Conjuguer certains verbes du 1er groupe au prsent

    Au prsent de l'indicatif, certains verbes du 1er groupe se prononcent d'une

    faon diffrente aux personnes 1, 2, 3 et 6 (je, tu, il, ils).

    Ce changement se traduit par :

    le doublement de la consonne l ou t pour les verbescomme appeler ou jeter ; Exemples : appeler :Tu appelles ton

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    frre. jeter : Cet homme ne jette rien.

    l'utilisation d'un e accent grave pour les verbes comme cder ou lever.

    Exemples : cder : Je ne cde jamais ses caprices. lever : Il se lve de

    table.

    Les modifications du radical ne s'entendent pas toujours.

    Ainsi en est-il du y des verbes en -yer qui se transforme en i aux mmes

    personnes 1, 2, 3 et 6.

    essuyer : Jean essuie la vaisselle.

    tournoyer : Les feuilles tournoient avant de se poser sur le sol.

    Conjuguer certains verbes du 3e groupe au prsent

    Au prsent de l'indicatif, les verbes du 3e groupe se terminent en gnral

    par : -s, -s, -t, -ons, -ez, -ent.

    je lis, tu lis, il lit,

    nous

    lisons,

    vous

    lisez,

    ils

    lisent

    Certains verbes irrguliers prennent cependant d'autres terminaisons.

    Les verbes couvrir, cueillir, offrir, ouvrir, souffrir ont au singulier les

    mmes terminaisons que les verbes du 1er groupe. Exemples : j'ouvre, tuouvres, il ouvre

    pouvoir, vouloir, valoir prennent un -x aux deux premires personnes du

    singulier. Exemples : je peux, tu peux, il peut

    Les verbes dire et faire se terminent par -tes la 2e personne du pluriel.

    Exemples : vous dites, vous faites

    Les verbes en -dre (sauf ceux en -indre et -soudre) gardent au singulier

    le -d- du radical. Exemples : je rends, tu rends, il rend

    Conjuguer un verbe au futur simple de l'indicatif

    Quand on conjugue un verbe au futur, il faut se demander quel groupe il

    appartient.

    Les terminaisons du 1er groupe sont : -erai, -eras, -era, -erons, -erez, -eront.

    aimer : j'aimerai, nous aimerons

    Les terminaisons du 2e groupe sont : -irai, -iras, -ira, -irons, -irez, -iront.

    finir : je finirai, nous finirons

    Les terminaisons du 3e groupe sont : -rai, -ras, -ra, -rons, -rez, -ront.

    sortir : je sortirai, nous sortirons

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    Attention, le radical des verbes du 3e groupe, au futur, n'est pas toujours le

    mme qu'au prsent.

    faire : je fais, je ferai

    voir : je vois, je verrai

    On n'hsitera pas consulter des tableaux de conjugaison !

    Conjuguer un verbe l'imparfait de l'indicatif

    Les terminaisons de l'imparfait, -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient, s'ajoutent

    au radical du participe prsent.

    Prenons l'exemple du verbe prendre :

    participe prsent : prenant ; imparfait : je prenais, tu prenais

    Attention ne pas oublier le -i- des terminaisons -ions et -iez.

    Hier nous travaillions, aujourd'hui nous nous reposons.

    Conjuguer un verbe au pass simple de l'indicatif

    Les terminaisons du 1er groupe sont : -ai, -as, -a, -mes, -tes, -rent.

    je parlai, il parla, ils parlrent

    Attention ne pas confondre la terminaison -ai avec la terminaison -ais de

    l'imparfait. Les terminaisons du 2e groupe sont : -is, -is, -it, -mes, -tes, -irent.

    je finis, il finit, ils finirent

    Les trois personnes du singulier sont semblables au prsent et au pass simple.

    Les terminaisons du 3e groupe :

    sont le plus souvent en -i- , comme celles du 2e groupe ;

    Exemples : voir : il vit, ils virent faire : il fit,il firent

    peuvent tre en -u-. Exemples : courir : il courut, ils coururent boire : il

    but, ils burent

    Tenir, venir et les verbes drivs font leur pass simple en -in-.

    venir : il vint, ils vinrent

    tenir : il tint, ils tinrent

    Conjuguer un verbe aux temps composs de l'indicatif

    Les quatre temps composs de l'indicatif sont forms de

    l'auxiliaire avoir ou tre conjugu aux temps simples, suivi du participe pass

    du verbe.

    Au pass compos, l'auxiliaire est au prsent. Exemple : j'ai vu,

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    elle est venue

    Au plus-que-parfait, l'auxiliaire est l'imparfait. Exemple : j'avais vu,

    elle tait venue

    Au futur antrieur, l'auxiliaire est au futur. Exemple : j'aurai vu,

    elle sera venue

    Au pass antrieur, l'auxiliaire est au pass simple. Exemple : j'eus vu,

    elle fut venue

    Attention, employ avec l'auxiliaire tre, le participe pass s'accorde toujours

    avec le sujet.

    ils sont venus

    elle tait venue

    elles seront venues

    Conjuguer un verbe au pass compos de l'indicatif

    Quel que soit le groupe du verbe, le pass compos se forme

    ainsi : avoir ou tre au prsent + participe pass du verbe.

    La plupart des verbes se conjuguent avec

    l'auxiliaire avoir. Exemple : j'ai chant, tu as chant, il achant,

    Quelques verbes se conjuguent avec l'auxiliaire tre (verbes intransitifs

    comme aller, venir, arriver, rester, devenir ). Exemple : je suis parti,

    tu es parti, il est parti, Attention l'accord du participe pass.

    Employ avec tre, le participe pass s'accorde avec le sujet.

    Exemple : Nous sommes partis en Italie, puis, l'anne suivante, au

    Portugal.

    Employ avec avoir, le participe pass s'accorde avec le COD, quand

    celui-ci est plac avant le verbe. Exemple : Tous les voyages que nous

    avons faits ensemble m'ont beaucoup marqu. (faits s'accorde avec le

    pronom COD que, mis pour voyages)

    Conjuguer un verbe au plus-que-parfait de l'indicatif

    Quel que soit le groupe du verbe, le plus-que-parfait se forme

    ainsi : avoir ou tre l'imparfait + participe pass du verbe.

    La plupart des verbes se conjuguent

    avec l'auxiliaire avoir. Exemple : j'avais vu, nous avions t

    Quelques verbes se conjuguent avec l'auxiliaire tre (verbes intransitifscomme aller, venir, arriver, rester, devenir ). Exemple : il tait parti,

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    vous tiez rests

    Attention l'accord du participe pass.

    Employ avec tre, le participe pass s'accorde avec le sujet.

    Exemple : Nous tions sortis quand vous avez tlphon.

    Employ avec avoir, le participe pass s'accorde avec le COD, quand

    celui-ci est plac avant le verbe. Exemples : Connaissais-tu les fils

    Mauffrey ? Il me semble que je les avais dj rencontrs lors d'une soire.

    Conjuguer un verbe au conditionnel prsent

    Pour comprendre comment se forme le conditionnel prsent,

    prenons l'exemple du verbe aimer :

    indicatif futur il aimera

    indicatif

    imparfaitil aimait

    conditionnel

    prsent

    il

    aimerait

    Liste des terminaisons :

    1er grou

    pe

    -erais -erai

    s-erait

    -erion

    s

    -erie

    z

    -eraie

    nt

    2e group

    e

    -irais -irais -irait

    -irion

    s-iriez

    -iraien

    t

    3e group

    e

    -rais -rais -rait

    -rions -riez -raient

    Il faut bien distinguer, la 1re personne du singulier, conditionnel

    prsent et indicatif futur.

    Je partirai quand tu seras prt. (indicatif futur)

    Si je pouvais, je partirais faire le tour du monde. (conditionnel prsent)

    Pour viter la confusion, on essaye de mettre le verbe une autre personne.

    Il partira quand tu seras prt.

    S'il pouvait, il partirait

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    Conjuguer un verbe au conditionnel pass

    Quel que soit le groupe du verbe, le conditionnel pass se formeavec : avoirou treau conditionnel prsent + participe pass du verbe.j'aurais bu, tu aurais bu, il auraitbu,

    je serais venu, tu serais venu, il seraitvenu,

    Employ avec l'auxiliaire tre, le participe pass s'accorde avec le sujet.

    Elles seraient partiesaussitt.

    Conjuguer un verbe l'impratif

    Au mode impratif, les verbes ne se conjuguent qu' trois personnes.

    2e personne du singulier : arrte finis1re personne du pluriel : arrtons finissons

    2e personne du pluriel : arrtez finissez

    Attention, l'impratif prsent, 2e personne du singulier, les verbes

    du 1er groupe ne prennent jamais d's(sauf devant enet y).

    Donne-moidu pain. Donnes-en.

    L'impratif des verbes avoir, tre, savoir, vouloirest form sur leur subjonctif

    prsent : aie ; sois ; sache ; veuille. Quand le verbe l'impratif est suivi d'un pronom personnel, on met un

    trait d'union entre le verbe et le pronom.

    Aide-moi, s'il te plat.

    Donne-le-lui.

    L'impratifpass est form de l'auxiliaire avoirou tre l'impratif prsent,

    suivi du participe pass du verbe.

    Il n'est pas trs usit.

    aie finiayons fini

    ayez fini

    sois revenu

    soyons revenus

    soyez revenus

    Utiliser un verbe l'impratif avec un pronompersonnel complment

    Le pronom personnel complment d'un verbe l'impratif se place :

    avant le verbe, la forme ngative (place normale)Exemple : Neluidemandez pas son aide. aprs le verbe, la forme positive. Exemple : Croyez-moisur parole.

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