Fra dalí - 230109

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français Salvador Dalí (1904-1989) Salvador Dalí est né et mort à Figueres ; il a construit son œuvre capitale, le Théâtre- musée, dans l’ancien théâtre où il avait exposé pour la première fois ; il est enterré dans ce Théâtre-musée, tout près de l’égli- se où se sont déroulées la cérémonie de son baptême et celle de ses funérailles : début et fin d’un scénario parfaitement mis au point. Salvador Dalí i Domènech, fils d’un notaire prestigieux, naît le 11 mai 1904, rue Monturiol à Figueres. Il commence ses études à l’école publique, les poursuit au Collège La Salle, puis chez les maristes et enfin au lycée. Dès l’âge de treize ans, il prend des cours de dessin à l’école du professeur Joan Núñez, puis, au début de l’année 1919, il prend part à une exposition collective de peinture et publie ses pre- miers articles littéraires dans la revue Studium du lycée. En 1922, Dalí obtient un prix à l’occa- sion de l’exposition montée par l’Associació Catalana d’Estudiants dans les Galeries Dalmau, et c’est alors que son nom apparaît pour la première fois dans la presse de Barcelone. En automne de la même année, il s’inscrit à l’Escuela de Bellas Artes de Madrid et s’installe dans la prestigieuse Residencia de Estudiantes. C’est sa rencontre ici avec Federico García Lorca et Luis Buñuel qui va marquer l’ave- nir artistique du peintre, plus profondément que ses études dans une école d’où il sera finalement expulsé. Son indiscipline d’une part, et, d’autre part, I’attitude de son père, qui s’oppose à la dictature de Primo de Rivera pour une question électorale, valent au jeune Dalí un mois de prison. En novembre 1925, le peintre inaugure, aux Galeries Dalmau de Barcelone, sa pre- mière exposition individuelle où il présente une série de tableaux pour lesquels sa sœur Anna Maria lui a servi de modèle. A Pâques de l’année suivante, il invite, à Figueres et à Cadaqués, le poète García Lorca, qui peu de temps après allait écrire l’Oda a Salvador Dalí. La visite se reproduit en 1927, où Lorca monte à Barcelone Mariana Pineda ; les décors sont de Dalí qui, cette année-là, fait son service militai- re au château de Sant Ferran de Figueres. C’est à partir de ce moment que se pro- duit la grande éclosion de l’artiste et aussi du provocateur : il signe, en mars 1928, conjointement avec Sebastià Gasch et Lluís Montanyà, le Manifest Groc, un vigoureux manifeste contre le Noucentisme ; un ta- bleau qu’il voulait présenter au Salon d’Automne de Barcelone lui est refusé par le marchand d’art Joan A. Maragall ; il écrit des articles pour la revue L’Amic de les Arts et prononce des conférences à Figueres, Barcelone et Sitges, qui soulè- vent autant de polémiques ; en collabora- tion avec Luis Buñuel, il rédige un texte injurieux contre Juan Ramón Jiménez, mais aussi le scénario de deux des plus grands films surréalistes, Un chien anda- lou et L’Âge d’Or. En 1929, René Magritte et Paul Éluard, accompagné de sa femme Gala, passent l’été à Cadaqués, et ce séjour va profondé- ment transformer la vie de Dalí : le jeune peintre quitte sa famille pour s’enfuir avec Gala à Paris où il adhère avec enthousias- me au mouvement surréaliste. Il peint alors des tableaux qui vont devenir célèbres, comme Le grand masturbateur, Le jeu lugubre ou le Portrait de Paul Éluard. Puis Dalí et Gala s’installent à Portlligat où vont défiler, au cours des années suivantes, René Crevel, André Breton, Valentine Hugo, Paul Éluard, Marcel Duchamp et Man Ray. Dalí parlera plus tard de cette période comme des « derniers jours heureux de l’Europe d’après-guerre ». Un autre des points de rencontre de la Costa Brava est le Mas Juny de Palamós, pro- priété du peintre Josep M. Sert et de sa femme, la princesse géorgienne Roussy Mdivani ; I’endroit devient vite célèbre, en raison surtout des fêtes qui s’y donnent, auxquelles assistent régulièrement Dalí et Gala. Pendant la guerre civile espagnole, Dalí se trouve à Paris, puis, au moment de l’occupation et après une brève escale dans l’Empordà, il se rend aux Etats-Unis où il a déjà exposé ses premières toiles. Après son exclusion du mouvement surréaliste, sa peinture subit un change- ment radical, retour aux sources classiques que le peintre qualifie d’étape mystique et nucléaire. Il est déjà un peintre à la mode aux Etats-Unis lorsqu’André Breton forge l’anagramme Avida Dollars. Il écrit une autobiographie romancée intitulée La vie secrète de Salvador Dalí et un roman, Visages cachés, qui contient des éléments biographiques. Deux incursions littéraires qui s’ajoutent à ses collaborations dans le domaine du cinéma — entre autres les décors pour les scènes oniriques de Spellbound (La maison du docteur Edwards, 1945) d’Alfred Hitchcock —, et dans les domaines du théâtre, de l’opéra et du ballet et qui lui rapportent toujours plus de pres- tige et d’argent. Il revient à Portlligat en 1948, et dès lors les paysages de ce coin du Cap de Creus vont réapparaître dans sa peinture. Reçu par le pape Pie XII, il lui présente la Madone de Portlligat. En octobre 1949, il donne une conférence à l’Ateneu Barcelonès qui a pour titre « Pourquoi j’ai été sacrilège, pourquoi je suis mystique » et dont le contenu est proche de celle qu’il prononce un an plus tard au théâtre Maria Guerrero de Madrid, intitulée « Picasso et moi ». A cette époque, Portlligat voit à nouveau défiler des personnalités diverses, comme Walt Disney, le duc de Windsor ou l’ex-roi d’ltalie Humbert de Savoie, des multimillionnaires comme Arturo López ou Niarchos, des intellectuels comme Dionisio Ridruejo ou Eugeni d’Ors. Le 8 août 1958, Dalí et Gala se marient en grand secret selon le rite catholique dans le sanctuaire d’Els Àngels près de Gérone. Durant les années soixante, Dalí peint des tableaux de grandes dimensions comme La bataille de Tétouan — qu’il pré- sente, en 1962 dans le salon du Tinell de Barcelone, à côté de l’original de Marià Fortuny —, L’apothéose du dollar, La pêche a thon, Le torero hallucinogène ou La découverte de l’Amérique par Christophe Colomb. C’est de cette période que date La gare de Perpignan : cette gare, centre de l’univers dans la mythologie de Dalí, est associée, au moyen de sa métho- de paranoïaque-critique, à l’obsession du peintre pour L’Angélus de Millet. En 1979, il fête ses 75 ans par son dis- cours d’entrée à l’Académie des Beaux-Arts de Paris et par une exposition au Centre Georges Pompidou ; mais cette année mar- que aussi le début de sa dégradation phy- sique. A la suite d’une grippe mal soignée pendant un séjour à New York, il se retire à Portlligat, fortement déprimé. A la mort de Gala, il s’installe à Púbol où il peint ses dernières toiles ; il manifeste une grande obsession pour la théorie des catastrophes et, grièvement brûlé dans un incendie, il est sur le point d’y perdre la vie. Une fois guéri, il s’installe à la Torre Galatea, un bâtiment qu’il avait acheté pour pouvoir agrandir le musée de Figueres, où il va vivre encore cinq ans sans pratiquement sortir de sa chambre. A sa demande, on l’enterre sous la coupole du Théâtre- musée. Salvador Dalí sera entré dans l’histoire comme l’un des grands artistes du XX e s., devenu l’une des figures les plus en vue du surréalisme, auquel il apporte sa méthode paranoïaque-critique, et comme l’un des premiers à faire de sa vie et de son œuvre un objet de marketing. Artiste aux multi- ples facettes, il aura aussi une place d’hon- neur parmi les créateurs d’avant-garde : il a su faire siens tous les styles de peinture y compris les dernières tendances hyperréa- listes, il a su mêler activité picturale et activité littéraire, il fut le pionnier du dialo- gue entre l’art et la science. Dalí en Catalogne L’œuvre de Dalí est répresenté dans les grands musées d’art contemporain du monde. En Catalogne, c’est au Teatre- Museu de Figueres que l’on peut en voir la plus grande exposition. Le château de Púbol, appelé Casa-Museu Castell Gala-Dalí, et la Casa-Museu Salvador Dalí à Portlligat, peuvent également être visités. Toutefois, des tableaux sont expo- sés dans autres musées du pays, que nous énumérons. A Cadaqués, le Museu Municipal (tel. +34 972 258 877) renferme les tableaux Sirènes de Cadaqués et Pâris et le Dragon. A Barcelone, le Museu d’Art Modern (MAM-MNAC) (tel. +34 933 195 728) conserve trois tableaux de Dalí : Portrait du père et de la sœur de l’artiste (dessin au crayon, 1925), Portrait du père de l’artiste (huile, 1925) et Portrait de Joan M. Torres (huile, 1921) ; enfin, dans le Palauet Albéniz, un petit palais situé sur la colline de Montjuïc, se trouve une fresque peinte au plafond par Dalí en 1969, Heure de la monarchie. Quelques tableaux sont encore épars dans des musées catalans : Saint Narcisse des mouches au Museu de l’Empordà (tel. +34 972 502 305) de Figueres ; Portrait de Maria Carbona (dessin, 1925) et Pain et raisin et Académie neo-cubiste (huiles, 1926) au Museu de Montserrat (tel. +34 938 777 777) ; Portrait de Puig Pujades et Portrait de Pep Ventura (dessins 1925, 1927) au Museu de Mataró (tel. +34 937 582 401). Des dédicaces et des dessins sont visibles dans une salle de la Biblioteca Santiago Rusiñol (tel. +34 938 941 149) de Sitges ; des lettres, des docu- ments et des dessins de la première épo- que au Museu Abelló (tel. +34 935 445 099), le musée privé du peintre Joan Abelló, situé à Mollet del Vallès Commencement automatique d’un portrait de Gala (TMD, 1932) Autoportrait (TMD, 1921) Composition satirique (TMD, 1923) Table devant la mer (Hommage à Eric Satie) (TMD, c.1926) Portrait de Gala avec deux côtelettes d’agneau en équilibre sur son épaule (TMD, 1933) Le spectre du sex-appeal (TMD, 1932) Autoportrait mou avec une tranche de lard grillé (TMD, 1941) Tristan et Iseult (TMD, 1944) Dématérialisation du nez de Neron (TMD, 1947) Symbiose femme-animal (TMD, 1928) Portrait de Picasso (TMD, 1947) Jeune fille à la fenêtre (M.N. Centro de Arte Reina Sofía, 1925) Galatée aux sphères (TMD, 1952) Aurore, midi et crépuscule (TMD, 1979) Le chemin de l’énigme (TMD, 1981) Portrait du père de l’artiste (MAM-MNAC, 1925) Composition avec trois figures. «Académie néocubiste» (Museu de Montserrat, 1926) Sir Lawrence Olivier dans le rôle de Richard III (TMD, 1955) Saint Narcisse des mouches (ME, 1973)

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Salvador Dalí (1904-1989)

Salvador Dalí est né et mort à Figueres ; ila construit son œuvre capitale, le Théâtre-musée, dans l’ancien théâtre où il avaitexposé pour la première fois ; il est enterrédans ce Théâtre-musée, tout près de l’égli-se où se sont déroulées la cérémonie deson baptême et celle de ses funérailles :début et fin d’un scénario parfaitement misau point.

Salvador Dalí i Domènech, fils d’unnotaire prestigieux, naît le 11 mai 1904,rue Monturiol à Figueres. Il commence sesétudes à l’école publique, les poursuit auCollège La Salle, puis chez les maristes etenfin au lycée. Dès l’âge de treize ans, ilprend des cours de dessin à l’école duprofesseur Joan Núñez, puis, au début del’année 1919, il prend part à une expositioncollective de peinture et publie ses pre-miers articles littéraires dans la revueStudium du lycée.

En 1922, Dalí obtient un prix à l’occa-sion de l’exposition montée parl’Associació Catalana d’Estudiants dans lesGaleries Dalmau, et c’est alors que sonnom apparaît pour la première fois dans lapresse de Barcelone. En automne de lamême année, il s’inscrit à l’Escuela deBellas Artes de Madrid et s’installe dans laprestigieuse Residencia de Estudiantes.C’est sa rencontre ici avec Federico GarcíaLorca et Luis Buñuel qui va marquer l’ave-nir artistique du peintre, plus profondémentque ses études dans une école d’où il serafinalement expulsé. Son indiscipline d’unepart, et, d’autre part, I’attitude de son père,qui s’oppose à la dictature de Primo deRivera pour une question électorale, valentau jeune Dalí un mois de prison.

En novembre 1925, le peintre inaugure,aux Galeries Dalmau de Barcelone, sa pre-mière exposition individuelle où il présenteune série de tableaux pour lesquels sasœur Anna Maria lui a servi de modèle. APâques de l’année suivante, il invite, àFigueres et à Cadaqués, le poète GarcíaLorca, qui peu de temps après allait écrirel’Oda a Salvador Dalí. La visite se reproduiten 1927, où Lorca monte à BarceloneMariana Pineda ; les décors sont de Dalíqui, cette année-là, fait son service militai-re au château de Sant Ferran de Figueres.

C’est à partir de ce moment que se pro-duit la grande éclosion de l’artiste et aussidu provocateur : il signe, en mars 1928,conjointement avec Sebastià Gasch et LluísMontanyà, le Manifest Groc, un vigoureuxmanifeste contre le Noucentisme ; un ta-bleau qu’il voulait présenter au Salond’Automne de Barcelone lui est refusé parle marchand d’art Joan A. Maragall ; il écritdes articles pour la revue L’Amic de lesArts et prononce des conférences àFigueres, Barcelone et Sitges, qui soulè-vent autant de polémiques ; en collabora-tion avec Luis Buñuel, il rédige un texteinjurieux contre Juan Ramón Jiménez,mais aussi le scénario de deux des plusgrands films surréalistes, Un chien anda-lou et L’Âge d’Or.

En 1929, René Magritte et Paul Éluard,accompagné de sa femme Gala, passentl’été à Cadaqués, et ce séjour va profondé-ment transformer la vie de Dalí : le jeunepeintre quitte sa famille pour s’enfuir avecGala à Paris où il adhère avec enthousias-

me au mouvement surréaliste. Il peint alorsdes tableaux qui vont devenir célèbres,comme Le grand masturbateur, Le jeulugubre ou le Portrait de Paul Éluard. PuisDalí et Gala s’installent à Portlligat où vontdéfiler, au cours des années suivantes,René Crevel, André Breton, ValentineHugo, Paul Éluard, Marcel Duchamp etMan Ray. Dalí parlera plus tard de cettepériode comme des « derniers joursheureux de l’Europe d’après-guerre ». Unautre des points de rencontre de la CostaBrava est le Mas Juny de Palamós, pro-priété du peintre Josep M. Sert et de safemme, la princesse géorgienne RoussyMdivani ; I’endroit devient vite célèbre, enraison surtout des fêtes qui s’y donnent,auxquelles assistent régulièrement Dalí etGala. Pendant la guerre civile espagnole,Dalí se trouve à Paris, puis, au moment del’occupation et après une brève escale dansl’Empordà, il se rend aux Etats-Unis où il adéjà exposé ses premières toiles.

Après son exclusion du mouvementsurréaliste, sa peinture subit un change-ment radical, retour aux sources classiquesque le peintre qualifie d’étape mystique etnucléaire. Il est déjà un peintre à la modeaux Etats-Unis lorsqu’André Breton forgel’anagramme Avida Dollars. Il écrit uneautobiographie romancée intitulée La viesecrète de Salvador Dalí et un roman,Visages cachés, qui contient des élémentsbiographiques. Deux incursions littérairesqui s’ajoutent à ses collaborations dans ledomaine du cinéma — entre autres lesdécors pour les scènes oniriques deSpellbound (La maison du docteur Edwards,1945) d’Alfred Hitchcock —, et dans lesdomaines du théâtre, de l’opéra et du balletet qui lui rapportent toujours plus de pres-tige et d’argent.

Il revient à Portlligat en 1948, et dèslors les paysages de ce coin du Cap deCreus vont réapparaître dans sa peinture.Reçu par le pape Pie XII, il lui présente laMadone de Portlligat. En octobre 1949, ildonne une conférence à l’AteneuBarcelonès qui a pour titre « Pourquoi j’aiété sacrilège, pourquoi je suis mystique »et dont le contenu est proche de celle qu’ilprononce un an plus tard au théâtre MariaGuerrero de Madrid, intitulée « Picasso etmoi ». A cette époque, Portlligat voit ànouveau défiler des personnalités diverses,comme Walt Disney, le duc de Windsor oul’ex-roi d’ltalie Humbert de Savoie, desmultimillionnaires comme Arturo López ouNiarchos, des intellectuels comme DionisioRidruejo ou Eugeni d’Ors. Le 8 août 1958,Dalí et Gala se marient en grand secretselon le rite catholique dans le sanctuaired’Els Àngels près de Gérone.

Durant les années soixante, Dalí peintdes tableaux de grandes dimensionscomme La bataille de Tétouan — qu’il pré-sente, en 1962 dans le salon du Tinell deBarcelone, à côté de l’original de MariàFortuny —, L’apothéose du dollar, Lapêche a thon, Le torero hallucinogène ouLa découverte de l’Amérique parChristophe Colomb. C’est de cette périodeque date La gare de Perpignan : cette gare,centre de l’univers dans la mythologie deDalí, est associée, au moyen de sa métho-de paranoïaque-critique, à l’obsession dupeintre pour L’Angélus de Millet.

En 1979, il fête ses 75 ans par son dis-cours d’entrée à l’Académie des Beaux-Arts

de Paris et par une exposition au CentreGeorges Pompidou ; mais cette année mar-que aussi le début de sa dégradation phy-sique. A la suite d’une grippe mal soignéependant un séjour à New York, il se retire àPortlligat, fortement déprimé. A la mort deGala, il s’installe à Púbol où il peint sesdernières toiles ; il manifeste une grandeobsession pour la théorie des catastropheset, grièvement brûlé dans un incendie, ilest sur le point d’y perdre la vie. Une foisguéri, il s’installe à la Torre Galatea, unbâtiment qu’il avait acheté pour pouvoiragrandir le musée de Figueres, où il vavivre encore cinq ans sans pratiquementsortir de sa chambre. A sa demande, onl’enterre sous la coupole du Théâtre-musée.

Salvador Dalí sera entré dans l’histoirecomme l’un des grands artistes du XX

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devenu l’une des figures les plus en vue dusurréalisme, auquel il apporte sa méthodeparanoïaque-critique, et comme l’un despremiers à faire de sa vie et de son œuvreun objet de marketing. Artiste aux multi-ples facettes, il aura aussi une place d’hon-neur parmi les créateurs d’avant-garde : il asu faire siens tous les styles de peinture ycompris les dernières tendances hyperréa-listes, il a su mêler activité picturale etactivité littéraire, il fut le pionnier du dialo-gue entre l’art et la science.

Dalí en CatalogneL’œuvre de Dalí est répresenté dans lesgrands musées d’art contemporain dumonde. En Catalogne, c’est au Teatre-Museu de Figueres que l’on peut envoir la plus grande exposition. Le châteaude Púbol, appelé Casa-Museu CastellGala-Dalí, et la Casa-Museu SalvadorDalí à Portlligat, peuvent également êtrevisités. Toutefois, des tableaux sont expo-sés dans autres musées du pays, que nousénumérons.

A Cadaqués, le Museu Municipal(tel. +34 972 258 877) renferme lestableaux Sirènes de Cadaqués et Pâris et leDragon.

A Barcelone, le Museu d’Art Modern(MAM-MNAC) (tel. +34 933 195 728)conserve trois tableaux de Dalí : Portraitdu père et de la sœur de l’artiste (dessin aucrayon, 1925), Portrait du père de l’artiste(huile, 1925) et Portrait de Joan M. Torres(huile, 1921) ; enfin, dans le PalauetAlbéniz, un petit palais situé sur la collinede Montjuïc, se trouve une fresque peinteau plafond par Dalí en 1969, Heure de lamonarchie.

Quelques tableaux sont encore éparsdans des musées catalans : Saint Narcissedes mouches au Museu de l’Empordà(tel. +34 972 502 305) de Figueres ;Portrait de Maria Carbona (dessin, 1925)et Pain et raisin et Académie neo-cubiste(huiles, 1926) au Museu de Montserrat(tel. +34 938 777 777) ; Portrait dePuig Pujades et Portrait de Pep Ventura(dessins 1925, 1927) au Museu deMataró (tel. +34 937 582 401). Desdédicaces et des dessins sont visiblesdans une salle de la BibliotecaSantiago Rusiñol (tel. +34 938 941149) de Sitges ; des lettres, des docu-ments et des dessins de la première épo-que au Museu Abelló (tel. +34 935445 099), le musée privé du peintre JoanAbelló, situé à Mollet del Vallès

Commencement automatique d’un portrait de Gala (TMD, 1932)

Autoportrait (TMD, 1921)

Composition satirique (TMD, 1923)

Table devant la mer (Hommage à Eric Satie) (TMD, c.1926)

Portrait de Gala avec deux côtelettes d’agneau en équilibre sur sonépaule (TMD, 1933)

Le spectre du sex-appeal (TMD, 1932)

Autoportrait mou avec une tranche de lard grillé (TMD, 1941)

Tristan et Iseult (TMD, 1944)

Dématérialisation du nez de Neron (TMD, 1947)

Symbiose femme-animal (TMD, 1928)

Portrait de Picasso (TMD, 1947)

Jeune fille à la fenêtre (M.N. Centro de Arte Reina Sofía, 1925)

Galatée aux sphères (TMD, 1952)

Aurore, midi et crépuscule (TMD, 1979)

Le chemin de l’énigme (TMD, 1981)

Portrait du père de l’artiste (MAM-MNAC, 1925)

Composition avec trois figures. «Académie néocubiste» (Museu de Montserrat, 1926)

Sir Lawrence Olivier dans le rôle de Richard III (TMD, 1955)

Saint Narcisse des mouches (ME, 1973)

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Poésie d’Amérique ou Les athlètes cosmiques (TMD, 1943)

Expositions

« Salvador Dalí, anthologie »,Palazzo Grassi, Venise (05-09-04 > 9-01-05) et Philadelphia Museum of Art(06-02-05 > 15-05-05)

« Dalí. Culture de masses »,CaixaForum, Barcelone (27-01-04 >23-05-04), Museo Nacional Centro deArte Reina Sofía, Madrid (22-06-04 >30-08-04). Présentée ensuite à SaintPetersburg, Floride (01-10-04), et àRotterdam (15-02-05 > 15-04-05)

« Dalí dans l’Empordà. Le regarddes photographes de l’Empordà »,Museu de l’Empordà, Figueres (01-04> 02-04), et Palau Robert, Barcelone(05-04 > 06-04)

« Dalí. Affinités électives », salleVerdaguer, Palau Moja, Barcelone (15-02-04 > 18-04-04)

« Le Quichotte selon SalvadorDalí », Casa-Museu Castell Gala Dalí,Púbol (15-03-04 > 01-11-04)

« Souvenirs intimes, enfance et jeu-nesse de Salvador Dalí », Museu delJoguet, Figueres (01-04-04 > 30-09-04)

« Dalí / Gaudí », Centre CulturalCaixa de Catalunya (La Pedrera),Barcelone (05-04-04 > 10-05-04)

« Le pays de Dalí », Museu del’Empordà, Figueres (05-04 > 08-04)et Museu d’Història de Catalunya,Barcelone (09-04 > 11-04)

« Dalí & Lorca », expo itinérante,Sant Adrià de Besòs et Museud’Història de Catalunya, Barcelone(06-05-04 > 04-07-04)

« Dalí et les illusions d’optique »,Museu del Cinema, Girona (14-06-04> 12-09-04)

« Le Manifeste Jaune. Dalí, Gasch,Montanyà et l’anti-art », FundacióJoan Miró, Barcelone (17-06-04 > 26-09-04)

« Salvador Dalí. Dessins », MuseuMunicipal, Cadaqués (29-05-04 > 01-11-04)

« Salvador Dalí, une vie de livre »,Biblioteca de Catalunya, Barcelone (06-04 > 10-04)

« Dalímiter », Museu de l’Empordà,Figueres (09-04)

Films

« Dalí et les ombres électriques », pro-jections de films liés à l’œuvre et à l’uni-vers de Salvador Dalí, à la Filmoteca deCatalunya, Barcelone (premier trimestre2004)

Spectacles

« Festival Château de Peralada.Centenaire Dalí 2004 ». Un regard surDalí par le biais de ses incursions dansle monde de la danse et de l’opéra.Ballets Le Tricorne (Falla) et El Café deChinitas, par la Compañía Andaluza deDanza, de Séville. Ballets Labyrinthe(Schubert), Bacchanale et La FolieTristan (Wagner), sur une chorégraphiede Ramon Oller. Opéra Salomé (RichardStrauss). Été 2004

Pour tout renseignement sur ces mani-festations et sur les congrès, colloques,concerts, publications et autres événe-ments prévus :

www.dali2004.info

Fundació Gala-Salvador DalíTel. (+34) 972 677 518www.salvador-dali.org

Autres points info Centenaire Dalí

Teatre-Museu Dalí de FigueresTel. (+34) 972 677 500

Oficina de Turisme de FigueresTel. (+34) 972 503 155

Palau Robert de BarcelonaTel. (+34) 932 388 091 / (+34) 932 388092 / (+34) 932 388 093

© Generalitat de CatalunyaDepartament de Comerç, Turisme i ConsumServei d’Informació, Difusió i PublicacionsEdité par: Catalunya TurismeTexte: Josep Playà MasetMaquette: Francesc GuitartŒuvres de Salvador Dalí: © Salvador Dalí,Fundació Gala-Salvador Dalí/Vegap, Barcelona 2004.Photographies: Gasull, Melitó Casals “Meli”,Torner, Escut d’Or, Arxiu Dalí Julien Levy, ArxiuMuseu de Montserrat de l’Abadia i Santuari deMontserrat, Museu d’Art Modern de Barcelona(MAM/MNAC/Calveras/Mérida/Sagristà), Bibliotecade Catalunya, Archivo Fotográfico Centro de ArteReina Sofía, Jordi Pareto, Fundació Gala-Salvador Dalí.Nous remercions la Fundació Gala-Salvador Dalíde son amaible collaboration.Impression a: Fisa-Escudo de Oro, S.A.D.L.B.: 2511/2004Printed in EU

Dans le monde entier, et plus particulièrement sur sa terre natale, la Catalogne,2004 sera l’année du centenaire de la naissance du peintre Salvador Dalí, l’un desplus grands artistes plastiques du xxe siècle, figure décisive du mouvement surréa-liste et de l’avant-garde artistique. Nous dressons ci-dessous la liste des principalesmanifestations à l’affiche du « Centenaire Dalí 2004 ».

Promenade dalinienneC’est le collectionneur Reynolds Morse,fondateur du musée Dalí de Saint-Petersburg (USA), qui a, le premier, parléde « Dalí land »; ce pays de Dalí, soit larégion catalane de l’Empordà, est, selonlui, à visiter impérativement pour qui veutcomprendre l’univers du peintre. L’itinérairede cette promenade s’inscrit dans un trian-gle dont les trois sommets sont Figueres,Portlligat et Púbol.

Nous proposons donc d’en fixer lepoint de départ à Figueres, près de lapopulaire Rambla, plus précisément dansla rue Monturiol, où est né le peintre, puisde faire un tour rapide de certains endroitsdaliniens de la ville : la place de LaPalmera, où a vécu le jeune Dalí, I’églisede Sant Pere, où il a été baptisé, et le châ-teau de Sant Ferran, où il a fait son servicemilitaire. Nous empruntons ensuite la routede Llançà qui va nous conduire àCadaqués ; mais avant d’y arriver, nouspouvons nous arrêter à Vilabertran, prèsdu monastère gothique et au lieu dit laFont del Soc. Quelques kilomètres plusloin, nous rencontrons le château deQuermançó : la légende selon laquelle untrésor aurait été caché dans ce châteauavait tout particulièrement séduit le peintre,qui l’a évoquée dans un tableau exposé auThéâtre-musée et dans divers dessins.

A Cadaqués — une blanche localitécôtière située à l’extrémité de la presqu’îledu Cap de Creus — nous pouvons con-templer, sur la plage de Llaner, la maisond’été des Dalí devant laquelle se trouve unesculpture de J.M. Subirachs dédiée aupoète García Lorca, en souvenir de sonséjour dans cette maison, et si nousempruntons le chemin qui monte à la cha-pelle de Sant Sebastià, nous pourrons voirbon nombre des endroits peints par lejeune Dalí. Vers le sud, se dresse la mai-son d’une famille amie des Dalí, les Pitxot.Vers le nord, nous trouvons la baie dePortlligat et le Cap de Creus, à la formetourmentée et aux falaises grises, sourced’inspiration du meilleur surréalisme dali-nien.

C’est à Portlligat, un ancien refuge depêcheurs caché au fond de la baie dumême nom, que Dalí, lorsqu’il fait Ia con-naissance de Gala et rompt avec sa famille,achète une maison de pêcheurs, situéeentre le môle et la route de Cadaqués. Des1930, et hormis au moment de la guerrecivile et de l’après-guerre, cette maison, àplusieurs reprises rénovée et agrandie,sera sa résidence permanente. La maisonet le jardin, planté d’oliviers, occupentaujourd’hui environ 10 000 m2 et l’endroitest officiellement protégé depuis 1953.C’est en réalité la seule demeure personne-lle de Dalí — à Paris ou à New York illogeait à l’hôtel ou chez des amis —, là oùil a peint la plupart de ses grandes toiles.Son empreinte est visible jusque dans lesmoindres détails, depuis l’os qui se trouveà l’entrée jusqu’à la sculpture Le Christdéchets, conservée en partie au milieu dujardin. Toutefois ce qui marque le plus cetendroit, ce sont les œufs de grande dimen-sion qui couronnent la toiture et que l’onretrouve sur la Torre Galatea de Figueres.Le mobilier ainsi que la décoration sont

conservés, les tableaux et documents setrouvent au Théâtre-musée. La maison estouverte au public depuis 1997.

Le chemin du retour à Figueres passepar Roses, à l’extrémité méridionale duCap de Creus, et nous offre un panoramade la plaine de l’Empordà, dont l’horizonest dessiné par la montagne du Montgrí,tout comme bon nombre des tableaux dupeintre. Juste avant d’arriver à Figueres, setrouve le Molí de la Torre, une anciennepropriété des Pitxot où Dali s’initia à Iapeinture.

Un détour vers le Baix Empordà, del’autre coté du Montgrí, nous permet devisiter le château de Púbol dans un petithameau rural de Ia grande plaine agricoledu bas Ter, près de La Pera, à quelqueskilomètres de La Bisbal. Le château futoffert par Dalí à Gala, au printemps 1970,et le peintre s’imposa la condition de n’ypénétrer que s’il y était expressément invitépar Gala elle-même. Ce vieux palais gothi-que-renaissance fut restauré, meublé d’an-tiquités de la région, et son jardin garni desculptures. Le peintre y exécuta des fres-ques et plus tard deux aquarelles ayantpour nom Vue de Púbol, ainsi qu’une toile,Le château de Gala à Púbol. II fit égalementconstruire, au sous-sol, Ia crypte dansIaquelle est enterrée Gala. Le jour de Iamort de celle-ci, le 10 juin 1982, Dalí quit-te Portlligat pour s’installer à Púbol près desa muse ; il y vit deux ans pendant les-quels il peint ses derniers tableaux, rédigeson testament, crée Ia fondation Gala-Salvador Dalí, et dirige les travaux de IaTorre Galatea de Figueres ; à cette époque,il est nommé marquis de Púbol. Enfin, à Iasuite d’un incendie fortuit dans sa chambrele 30 août 1984, il quitte Púbol pour s’ins-taller dans Ia Torre Galatea. Ce château,appelé Casa-Museu Castell Gala-Dalí,est ouvert au public depuis 1996.

Mais avant d’arriver au point culminentde notre promenade, le Théâtre-muséeDalí de Figueres, nous pouvons encorepasser par le sanctuaire d’Els Àngels,au nord du massif des Gavarres dans lesenvirons de Gérone, qui fut le témoin dumariage de Dalí avec Gala.

Teatre-Museu Dalí (TMD)Plaça Gala-Salvador Dalí, 5 17600 FigueresTel.: (+34) 972 677 500www.salvador-dali.org

Casa-Museu Castell Gala-DalíPúbol 17120 La PeraTel.: (+34) 972 488 655 / 972 677 500www.salvador-dali.org

Casa-Museu Salvador DalíPortlligat 17488 CadaquésTel.: (+34) 972 251 015www.salvador-dali.org

Le Théâtre-musée DalíDalí justifiait en ces termes, au mois d’août1961, Ia création d’un musée à Figueres :« Depuis mon plus jeune âge, ma devise atoujours été celle de Michel de Montaignelorsqu’il affirmait que Ia seule voie pouratteindre l’universel passe par l’ultralocal. »Le Théâtre-musée de Figueres doit êtreconsidéré comme un tout, comme l’œuvremaîtresse de Salvador Dalí. C’est pour cetteraison qu’il y refusait les catalogues toutautant qu’un quelconque agencement chro-nologique ou thématique.

Le Théâtre-musée s’élève sur l’ancienthéâtre municipal construit par l’architecteRoca i Bros au XIX

es. Détruit par un incen-

die à Ia fin de Ia guerre civile espagnole(1939), le théâtre est reconstruit pour per-mettre à Dalí d’y installer une pinacothèque;celle-ci sera inaugurée le 28 septembre1974, et elle s’étendra plus tard à une mai-son voisine, Ia Torre Gorgot, rebaptisée parDalí Torre Galatea. Elle abrite les dépen-dances de la Fondation Gala-Salvador Dalí.

L’ancien parterre du théâtre a été trans-formé en un jardin qui comprend un impo-sant groupe de sculpture formé par Le TaxiPluvieux et couronné par la barque quiavait appartenu à Gala. Toujours au rez-de-chaussée, se trouvent Ia salle de LesPeixateries qui abrite des tableaux célèbrescomme l’Autoportrait mou avec une tron-che de lard grillé et le Portrait de Picasso,une salle — qui donne accès a Ia crypteoù est enterré Dalí — où sont exposés desdessins et la galerie qui entoure le jardin,où sont exposées des huiles d’EvaristVallès. La scène, surmontée d’une coupoleen forme de géode due à Emilio PérezPiñero, montre une imposante toile de fondexécutée pour le ballet Labyrinthe(Schubert-Massine).

Sur la gauche se trouve Ia salle d’EITresor qui renferme des chefs-d’œuvrecomme La corbeille de pain, Galarina,Léda atomique et Le spectre du sex-appeal.

Le premier étage comprend Ia sallePalau del Vent (Palais du Vent) où Dalíexposa ses premiers tableaux : le plafondest recouvert d’une grande fresque où deuxpersonnages ouvrent des tiroirs et déver-sent des pièces d’or sur Ia plaine del’Empordà ; à côté, une petite salle abrite letableau Poésie d’Amérique ; sur Ia gauche,on accède à Ia salle de Les Joies et au jar-din de Ia Torre Galatea ; à droite de Iascène, se trouve Ia salle Mae West, que,par un effet d’optique, prend la forme duvisage de la célèbre actrice.

Au deuxième étage on peut voir unegalerie ornée de tableaux d’Antoni Pitxot etau troisième étage est exposée Ia collectionpersonnelle du peintre qui comprend destableaux de Meissonier, Fortuny, ModestUrgell, Gerard Dou, Le Gréco, MarcelDuchamp et Bouguereau ainsi que destableaux peints par lui-même comme leCommencement automatique d’un portraitde Gala.

La collection Dalí-Joies est une partiede la collection permanente du Théâtre-musée Dalí. Les 39 bijoux originaux sontexposés avec les dessins et les peinturesqui en ont précédé la création, un ensem-ble exceptionnel conçu par Salvador Dalíentre les années 1932 et 1970.

Intérieur du Teatre-Museu Dalí avec le Taxi pluvieux

Casa-Museu Salvador Dalí, Portlligat (Cadaqués)

Sculpture de Dalí dans le jardin du Castell Gala-Dalí, Púbol (La Pera)

Port Alguer (TMD 1924)

L’œil du temps (Dalí-Joies, 1949)

La corbeille de pain (TMD, 1945, détail)

Torre Galatea, siège de la Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres

Salle des blasons du Castell Gala-Dalí, Púbol (La Pera)

Lidia de Cadaqués, d’Eugeni d’Ors (1954)

Monument à F. Pujols en face du Teatre-Museu

Panneau central du «Palau del Vent» (TMD, 1972-1973)

Leda atomique (TMD, 1949))

Dalí de dos peignant Gala de dos éternisée par sis cornées virtuelles provisoire-ment reflétées dans sis véritables miroirs (TMD, 1972-73)

Gala nue en regardant la mer Méditerranée que à 18 mètres apparaîtle Président Lincoln (TMD, 1976)