Fra routes de l'art roman - 230109

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Taüll. Sant Climent Table d’autel des Apôtres (diocèse d’Urgell). MNAC Routes de l’art roman Main de Dieu, Sant Climent de Taüll (1123). MNAC L’art roman, un art pleinement catalan La Catalogne a toujours été un pays ouvert aux courants artistiques qui se sont succédé en Europe. Les deux courants qui l’ont le plus marquée ont sans nul doute été l’art roman – qui s’impose lors de la formation de la Catalogne historique – et le style Moderniste (Art Nouveau), qui paraît lorsque la « Renaixença » atteint son apogée et la Catalogne reprend conscience de son identité. L’émergence, puis le triomphe, de l’art ro- man surviennent au moment où la souveraine- té des comtes de Barcelone est reconnue par les autres comtes catalans. La Catalogne, en- fin unie, vient de rompre avec la couronne française, dont elle n’accepte plus la suzerai- neté. Et l’expédition de Cordoue (1010) écarte définitivement le danger d’une invasion arabe en mettant sous la protection des comtes ca- talans (1031) les roitelets musulmans issus du démembrement du califat. C’est un moment de prospérité que les grandes familles nobles mettent à profit pour renforcer leur pouvoir et pour organiser hiérarchiquement la société féodale. Les monnaies d’or sont mises en cir- culation et la population augmente considéra- blement. Ces événements se produisent en « Vieille Catalogne » – qu’il faut situer au nord d’une route très ancienne qui traverse l’Anoia, la Segarra et l’Urgell en allant vers l’Aragon. Ce n’est que plus tard (1148-49) que cette frontiè- re allait être repoussée vers le sud par les conquêtes chrétiennes qui allaient favoriser la création de la « Nouvelle Catalogne ». Ceci ex- plique pourquoi on trouve tant d’édifices ro- mans dans les Pyrénées et les Prépyrénées, alors qu’ils sont beaucoup moins nombreux dans le centre de la Catalogne et très rares dans le sud. La Catalogne possède quelque 1 900 églises et 200 châteaux et maisons fortifiées contenant des éléments romans, outre des demeures sei- gneuriales et des palais urbains en partie res- taurés, des mikwà juives, des ponts, des mou- lins et autres ouvrages mineurs qui s’élèvent à plus de 2 000. Il convient de citer également les peintures murales et les manuscrits enluminés de l’époque, de même que les sculptures, les pare- ments d’autel, les retables et autres objets conservés dans leurs églises d’origine ou dans les grands musées. Tout ce qui nous est parve- nu de l’époque romane ne présente bien sûr pas le même intérêt. Mais il n’en reste pas moins que le patrimoine roman catalan est l’un des plus riches et des plus beaux d’Europe. Le premier art européen L’art roman est la première grande manifes- tation artistique commune à l’occident euro- péen tout entier. Il surgit au moyen-âge, dès la fin du premier millénaire, à l’époque de la désintégration de l’empire carolingien et, en conséquence, de l’émergence des nations eu- ropéennes. Sous l’influence des conquêtes, des ordres religieux et des pèlerinages, il se propage très vite de la Dalmatie aux Îles Britanniques, du nord de l’Allemagne à la fron- tière entre l’Hispanie chrétienne et l’Hispanie musulmane. On peut dire que l’art roman a hérité à la fois de la tradition des bâtisseurs de l’empire romain et des tâtonnements de l’époque carolingienne et du début du Saint-Empire. Il n’en est pas moins un art profondément original qui restera vivant jusqu’au XIII e siècle. Le roman est un art solide et mesuré qui imprègne toutes les constructions de l’époque (églises et monas- tères, châteaux, manoirs et ponts) et qui donne en outre des fruits splendides dans le domaine de la peinture, de la sculpture, de l’orfèvrerie, de la miniature et du meuble. Il est en outre indissociable des premiers bal- butiements de la poésie populaire, de la nais- sance de la pensée philosophique et théolo- gique occidentale, de la spéculation et des études juridiques et de la formation et consoli- dation des langues romanes nées de la désa- grégation du bas latin. Ce n’est qu’en 1818 que le terme de « roman » fut forgé par un architecte français, Adrien de Gerville. Il allait cependant falloir at- tendre la fin du XIX e siècle pour que le style ro- man soit l’objet d’études systématiques. En Catalogne, c’est à Josep Puig i Cadafalch et à son équipe que l’on doit la première synthèse – établie de 1909 à 1918 et toujours en vigueur aujourd’hui – sur l’art roman catalan. Évolution et caractéristiques Les tentatives du X e siècle de construire des églises en pierre et en chaux et de surmonter d’une voûte la partie la plus noble des édifices (art préroman) sont suivies par l’irruption, dans toute l’Europe, d’équipes de maîtres d’œuvre lombards qui vont instaurer le premier art roman avec des constructions d’une plus grande envergure, quoique toujours austères et fonctionnelles, avec de grandes masses de pierres destinées à sup- porter le poids des clés de voûte. Les absides, semi-circulaires, et les murs sont décorés d’arca- tures aveugles et de lésènes. Les nefs sont ryth- mées de piles unies par des arcs en plein cintre, que l’on retrouve aux portes et aux fenêtres. Dès la fin du XI e siècle et tout au long du XII e , des écoles de tailleurs de pierre voient le jour. Ces derniers vont incorporer la sculpture aux édifices et aux cloîtres : les thèmes sont inspirés des étoffes orientales, des miniatures des bibles, du bestiaire ou des scènes de la vie quo- tidienne. En même temps, l’architecture devient plus complexe (second art roman). Ainsi, même si les petites églises rurales persistent – avec leur nef unique terminée par une abside à l’est, leur portail au sud et leur clocher-mur –, on voit apparaître de grands édifices religieux monu- mentaux à trois ou cinq nefs avec leurs tran- septs, leurs collatéraux, leur déambulatoire, leur tour-lanterne, leur clocher élancé, leurs portails à archivoltes, à tympans et à colonnes ornées de riches chapiteaux. Des écoles locales sont créées et l’on assiste au surgissement de tendances précieuses ou austères, selon que c’est l’influence de Cluny ou celle des cisterciens qui prédomine. Suivront d’autres courants qui font la transition vers le premier art gothique. Au XIII e siècle, la Catalogne connaît un dernier surgissement, celui de l’éco- le dite de Lleida (ou Lérida), qui adopte une dé- coration d’origine arabe. Quelques propositions La profusion de monuments et le caractère de cette publication obligent à procéder à une sélection. Nous ne pouvons donc malheureu- sement que vous présenter un nombre limité d’œuvres romanes : nous le ferons sous forme de six grandes routes, le long des principaux axes de communication nord-sud, auxquelles viendront se greffer des itinéraires secondaires et des variantes qui vous permettront, en fonc- tion du temps dont vous disposez et de vos en- vies, de composer votre itinéraire. Trois de ces routes commencent à la frontière française avec le Roussillon (terre historique- ment liée à la Catalogne). De là, vous pourrez également découvrir le riche patrimoine roman de ces contrées. Deux autres routes vous per- mettent de poursuivre vers les circuits d’art ro- man d’Andorre et de Gascogne et de découvrir le roman de la « frange aragonaise », étroite- ment liée à la Catalogne. Quant à la route du Penedès et de la « Catalogne Nouvelle », elle vous montrera l’art cistercien et templier ainsi que l’école de Lleida. Il vous faudra tenir compte du fait que les monuments ayant un horaire de visite prééta- bli sont rares. Souvent, pour des raisons de sécurité, les églises rurales sont fermées en dehors des heures de culte et il faut demander la clé à la mairie ou à un habitant du village. Les offices de tourisme vous renseigneront sur les horaires d’ouverture des monuments ainsi que sur les hôtels et les restaurants qui agrémenteront votre séjour. Nous espérons que les itinéraires ci-dessous proposés seront pour vous l’occasion d’une première prise de contact avec toute la richesse de l’art roman de Catalogne.

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Taüll. Sant Climent

Table d’autel des Apôtres (diocèse d’Urgell). MNAC

Routesde l’art roman

Main de Dieu, Sant Climent de Taüll (1123). MNAC

LL’’aarrtt rroommaann,, uunn aarrttpplleeiinneemmeenntt ccaattaallaann

La Catalogne a toujours été un pays ouvertaux courants artistiques qui se sont succédé enEurope. Les deux courants qui l’ont le plus marquée ont sans nul doute été l’art roman – quis’impose lors de la formation de la Catalognehistorique – et le style Moderniste (Art Nouveau),qui paraît lorsque la « Renaixença » atteint sonapogée et la Catalogne reprend conscience deson identité.

L’émergence, puis le triomphe, de l’art ro-man surviennent au moment où la souveraine-té des comtes de Barcelone est reconnue parles autres comtes catalans. La Catalogne, en-fin unie, vient de rompre avec la couronnefrançaise, dont elle n’accepte plus la suzerai-neté. Et l’expédition de Cordoue (1010) écartedéfinitivement le danger d’une invasion arabeen mettant sous la protection des comtes ca-talans (1031) les roitelets musulmans issus dudémembrement du califat. C’est un momentde prospérité que les grandes familles noblesmettent à profit pour renforcer leur pouvoir etpour organiser hiérarchiquement la sociétéféodale. Les monnaies d’or sont mises en cir-culation et la population augmente considéra-blement.

Ces événements se produisent en « VieilleCatalogne » – qu’il faut situer au nord d’uneroute très ancienne qui traverse l’Anoia, laSegarra et l’Urgell en allant vers l’Aragon. Cen’est que plus tard (1148-49) que cette frontiè-re allait être repoussée vers le sud par lesconquêtes chrétiennes qui allaient favoriser lacréation de la « Nouvelle Catalogne ». Ceci ex-plique pourquoi on trouve tant d’édifices ro-mans dans les Pyrénées et les Prépyrénées,alors qu’ils sont beaucoup moins nombreuxdans le centre de la Catalogne et très raresdans le sud.

La Catalogne possède quelque 1 900 égliseset 200 châteaux et maisons fortifiées contenantdes éléments romans, outre des demeures sei-gneuriales et des palais urbains en partie res-taurés, des mikwà juives, des ponts, des mou-lins et autres ouvrages mineurs qui s’élèvent àplus de 2 000.

Il convient de citer également les peinturesmurales et les manuscrits enluminés del’époque, de même que les sculptures, les pare-ments d’autel, les retables et autres objetsconservés dans leurs églises d’origine ou dansles grands musées. Tout ce qui nous est parve-nu de l’époque romane ne présente bien sûrpas le même intérêt. Mais il n’en reste pasmoins que le patrimoine roman catalan est l’undes plus riches et des plus beaux d’Europe.

LLee pprreemmiieerr aarrtt eeuurrooppééeennL’art roman est la première grande manifes-

tation artistique commune à l’occident euro-péen tout entier. Il surgit au moyen-âge, dès lafin du premier millénaire, à l’époque de ladésintégration de l’empire carolingien et, enconséquence, de l’émergence des nations eu-ropéennes. Sous l’influence des conquêtes,des ordres religieux et des pèlerinages, il sepropage très vite de la Dalmatie aux ÎlesBritanniques, du nord de l’Allemagne à la fron-tière entre l’Hispanie chrétienne et l’Hispaniemusulmane.

On peut dire que l’art roman a hérité à la foisde la tradition des bâtisseurs de l’empire romainet des tâtonnements de l’époque carolingienneet du début du Saint-Empire. Il n’en est pasmoins un art profondément original qui resteravivant jusqu’au XIIIe siècle. Le roman est un artsolide et mesuré qui imprègne toutes lesconstructions de l’époque (églises et monas-tères, châteaux, manoirs et ponts) et qui donneen outre des fruits splendides dans le domainede la peinture, de la sculpture, de l’orfèvrerie, dela miniature et du meuble.

Il est en outre indissociable des premiers bal-butiements de la poésie populaire, de la nais-sance de la pensée philosophique et théolo-gique occidentale, de la spéculation et desétudes juridiques et de la formation et consoli-dation des langues romanes nées de la désa-grégation du bas latin.

Ce n’est qu’en 1818 que le terme de« roman » fut forgé par un architecte français,Adrien de Gerville. Il allait cependant falloir at-tendre la fin du XIXe siècle pour que le style ro-man soit l’objet d’études systématiques. EnCatalogne, c’est à Josep Puig i Cadafalch et àson équipe que l’on doit la première synthèse– établie de 1909 à 1918 et toujours en vigueuraujourd’hui – sur l’art roman catalan.

ÉÉvvoolluuttiioonn eett ccaarraaccttéérriissttiiqquueessLes tentatives du Xe siècle de construire des

églises en pierre et en chaux et de surmonterd’une voûte la partie la plus noble des édifices (artpréroman) sont suivies par l’irruption, dans toutel’Europe, d’équipes de maîtres d’œuvre lombardsqui vont instaurer le premier art roman avec desconstructions d’une plus grande envergure,quoique toujours austères et fonctionnelles, avecde grandes masses de pierres destinées à sup-porter le poids des clés de voûte. Les absides,semi-circulaires, et les murs sont décorés d’arca-tures aveugles et de lésènes. Les nefs sont ryth-mées de piles unies par des arcs en plein cintre,que l’on retrouve aux portes et aux fenêtres.

Dès la fin du XIe siècle et tout au long du XIIe,des écoles de tailleurs de pierre voient le jour.Ces derniers vont incorporer la sculpture auxédifices et aux cloîtres : les thèmes sont inspirésdes étoffes orientales, des miniatures desbibles, du bestiaire ou des scènes de la vie quo-tidienne. En même temps, l’architecture devientplus complexe (second art roman). Ainsi, mêmesi les petites églises rurales persistent – avecleur nef unique terminée par une abside à l’est,leur portail au sud et leur clocher-mur –, on voitapparaître de grands édifices religieux monu-mentaux à trois ou cinq nefs avec leurs tran-septs, leurs collatéraux, leur déambulatoire, leurtour-lanterne, leur clocher élancé, leurs portailsà archivoltes, à tympans et à colonnes ornéesde riches chapiteaux.

Des écoles locales sont créées et l’on assisteau surgissement de tendances précieuses ouaustères, selon que c’est l’influence de Clunyou celle des cisterciens qui prédomine. Suivrontd’autres courants qui font la transition vers lepremier art gothique. Au XIIIe siècle, la Catalogneconnaît un dernier surgissement, celui de l’éco-le dite de Lleida (ou Lérida), qui adopte une dé-coration d’origine arabe.

QQuueellqquueess pprrooppoossiittiioonnssLa profusion de monuments et le caractère

de cette publication obligent à procéder à unesélection. Nous ne pouvons donc malheureu-sement que vous présenter un nombre limitéd’œuvres romanes : nous le ferons sous formede six grandes routes, le long des principauxaxes de communication nord-sud, auxquellesviendront se greffer des itinéraires secondaireset des variantes qui vous permettront, en fonc-tion du temps dont vous disposez et de vos en-vies, de composer votre itinéraire.

Trois de ces routes commencent à la frontièrefrançaise avec le Roussillon (terre historique-ment liée à la Catalogne). De là, vous pourrezégalement découvrir le riche patrimoine romande ces contrées. Deux autres routes vous per-mettent de poursuivre vers les circuits d’art ro-man d’Andorre et de Gascogne et de découvrirle roman de la « frange aragonaise », étroite-ment liée à la Catalogne. Quant à la route duPenedès et de la « Catalogne Nouvelle », ellevous montrera l’art cistercien et templier ainsique l’école de Lleida.

Il vous faudra tenir compte du fait que lesmonuments ayant un horaire de visite prééta-bli sont rares. Souvent, pour des raisons desécurité, les églises rurales sont fermées endehors des heures de culte et il faut demanderla clé à la mairie ou à un habitant du village.Les offices de tourisme vous renseignerontsur les horaires d’ouverture des monumentsainsi que sur les hôtels et les restaurants quiagrémenteront votre séjour. Nous espéronsque les itinéraires ci-dessous proposés serontpour vous l’occasion d’une première prise decontact avec toute la richesse de l’art romande Catalogne.

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La Tossa de Montbui. Santa Maria

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C-1412

N-260

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Sant Serni de Tavèrnoles Cervera. Sant Pere Gros

Agramunt. Portail de Santa Maria

RRoouuttee 11 ::

DDee LLaa SSeeuu dd’’UUrrggeellll àà LLaa TToossssaa ddee MMoonnttbbuuii ppaarr llaa vvaallllééee dduu SSèèggrree,, lleess ppllaatteeaauuxx ddee llaa SSeeggaarrrraa eett ll’’AAnnooiiaa

Depuis la frontière andorrane, en suivant le cours de la Valira et la route N-145, on tombe vite, après avoir traversé le fleuve, sur l’ensemble monumentalde Sant Serni de Tavèrnoles, qui se trouve non loin du chef-lieu du canton, LaSeu d’Urgell, petite ville historique et dynamique située au centre d’une grandeplaine verdoyante entourée de montagnes et arrosée par le Sègre et la Valira. Ony visitera la cathédrale Santa Maria ainsi que l’église Sant Pere i Sant Miquel etson magnifique musée. Nous vous conseillons aussi une petite promenade sousles arcades du Carrer Major et sous les arbres du Passeig. L’ambiance y est mi-cosmopolite, mi-rurale et toujours très animée !

Peu après avoir quitté la ville par la route de Puigcerdà, vous emprunterez unepiste de montagne qui grimpe vers Estamariu, où se trouve l’église Sant Vicenç.La route continue ensuite jusqu’à Bescaran, d’où l’on aperçoit sans peine, sur leversant opposé, le clocher solitaire d’une église disparue, Sant Martí.

De retour à La Seu, vous poursuivrez votre chemin en longeant le Sègre par laroute C-14. Prenez, à droite, la petite route qui vous conduira à Castellbò, où setrouve l’ancienne collégiale Santa Maria. La placidité des pâturages verdoyantsqui, semés de troupeaux, s’étalent de part et d’autre de la route, est brusque-ment interrompue lorsque la route pénètre dans l’étroit défilé de Tresponts. La ri-vière et la route se frayent leur chemin entre des parois escarpées au bas des-quelles on aperçoit encore les restes d’un chemin muletier taillé dans la roche etles vestiges des ponts qui donnent leur nom au défilé.

À la sortie du défilé se trouve Organyà. Situé au pied de la montagne Santa Fe,ce village abrite non seulement l’église Santa Maria mais aussi, dans une petite bâ-tisse circulaire, un fac-similé des célèbres Homélies d’Organyà, qui sont considé-rées comme le plus ancien document écrit en catalan (fin du XIIe siècle). L’originalest conservé à la Biblioteca de Catalunya. Plus loin, à hauteur de Coll de Nargó,dont les maisons sont alignées sur une hauteur, part la spectaculaire route demontagne qui mène à Tremp. Vous tomberez rapidement sur l’église Sant Climentet remarquerez son clocher à base rectangulaire évasée, puis prendrez (km 26, 4)la piste qui descend vers le pittoresque site de Valldarques et l’église Sant Romà.

De retour sur la C-14, escortée par d’imposantes montagnes, vous allez longerle lac artificiel d’Oliana. C’est à la sortie d’un tunnel que vous verrez brusquementapparaître, en haut d’un éperon rocheux, l’église de Castell-llebre, accessible parune piste de montagne partant de la route de Peramola. De l’autre côté du Sègre,l’église du château d’Oliana, malheureusement très endommagée, est juchée surune éminence. Trois km plus loin se trouve la ville d’Oliana.

Un km avant Ponts, la route C-1412 (vers Tremp) enjambe la rivière et conduitau monastère de Gualter, tout proche, avant de continuer vers la Serra de Rialb,et de passer devant l’église de Palau de Rialb. Ce bel exemple d’édifice romanappartient à la commune de La Baronia de Rialb qui possède rien moins que 24 petites églises de cette époque. Avant Ponts, sur une éminence bien visible etfacile d’accès, se trouve l’église Sant Pere, restaurée. L’itinéraire se poursuit versArtesa de Segre, oú vous prendrez la C-14 vers Agramunt. Entre temps, le paysa-ge est devenu plat et occupé par des cultures de céréales.

À Agramunt, toute la munificence de l’art roman se trouve réunie dans le portailde l’église Santa Maria. C’est aussi là que l’on peut goûter à deux spécialitésgourmandes : un nougat réputé et un chocolat dit « à la pierre ». Après avoir re-pris la route, et non sans avoir admiré la belle croix d’Ossó de Sió, vous tournerezen direction des Pallargues pour visiter la petite église de Pelagalls. AvantCervera, capitale de la Segarra, se trouvent les grandes maisons fortes deL’Aranyó et de Montcortès. Les alentours de Cervera comptent, outre les monu-ments de Sant Pere Gros, l’église archipresbytérale de Santa Maria. DansCervera même, il faut voir le bel ensemble constitué par le Carrer Major, la Casade la Ciutat, le superbe édifice néoclassique de l’Université, les remparts et deuxmusées : le musée d’art et le musée ethnologique.

Nous vous recommandons aussi de faire le détour, par la N-II, par Tàrrega, latrès dynamique capitale du canton de l’Urgell. Vous y trouverez, entre autres, lepalais des marquis de la Floresta, intéressant exemple d’art roman civil.

Toujours par la N-ll, mais direction Barcelone maintenant, vous arriverez au colde la Panadella. À droite, une route secondaire vous conduira à Santa Coloma deQueralt, une agglomération particulièrement intéressante du point de vue artistiqueet historique et où il faut voir l’église Santa Maria de Bell-lloc, un peu à l’écart.L’itinéraire se poursuit vers le sud-est, par la route de Vilafranca del Penedès. Celle-ci grimpe, dans un décor montagneux, jusqu’à La Llacuna, où se trouve une belleplace à arcades. De là, une piste serpentant entre les bois conduit au long rocherdominé par le château et l’église de Vilademàger, d’où la vue est superbe.

Revenez sur vos pas jusqu’au croisement de Miralles, et empruntez la C-37 versIgualada. La route est bordée de champs cultivés et de bosquets. Peu avant SantaMargarida de Montbui, une route goudronnée mène à l’esplanade de la Tossa deMontbui, belvédère incomparable sur la ville d’Igualada, chef-lieu de l’Anoia, et surtout le canton. Là, les murs d’un vieux château s’élèvent à côté d’une église romane.

Main de Goliath,

Santa Maria de Taüll

(1123). MNAC

proposition de parcours

piste de montagne

monuments romans

office de tourisme

point de vue

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PPrriinncciippaauuxx mmoonnuummeennttssAgramunt. Église paroissiale SantaMaria (XI-XIIIes S.), trois nefs, trois absi-des, portail exceptionnel, très repré-sentatif de l’école de Lleida, avec sesarchivoltes richement décorées (frisesdes saints et des Vierges), ses chapi-teaux sculptés et son linteau ornéd’un haut-relief (Vierge, Annonciationet Épiphanie), offert en 1283 par lecorps des tisserands de la ville.

Bescaran. Clocher isolé de la primi-tive église paroissiale Sant Martí (XI-XIIes s.), belle tour à six étages avecdécoration de style lombard et fenê-tres géminées. (Mun. : Les Valls de laValira)

Castellbò. Église de l’ancienne col-légiale Santa Maria (XIIIe s.) de styleroman tardif de transition vers le go-thique. Portail avec arc en ogive, ar-chivoltes, chapiteaux à décor végétalet porte à pentures romanes. (Mun. :Montferrer i Castellbò)

Castell-llebre. Ancienne paroisse N.-D. Actuellement c’est un sanctuaire.Une nef et une abside. Beau clocher àdeux étages avec fenêtres géminées.Ruines de l’ancien château. (Mun. :Peramola)

Cervera. Un peu à l’écart, église SantPere Gros, intéressant édifice du XIe s.,à la forme circulaire, avec coupole etpetite abside extérieure, qui fut lecentre d’un prieuré bénédictin. En ville, église archipresbytérale SantaMaria, gothique mais possédant quel-ques éléments antérieurs, dont laporte sud, issue de l’église romaneSant Martí (le tympan montre saintMartin partageant sa cape avec unpauvre).

Coll de Nargó. Ancienne église pa-roissiale Sant Climent (XIe s.). Une nefet une abside à décor lombard, ados-sée à un exceptionnel clocher enpartie préroman, à base rectangulai-re, fenêtres aux arcs outrepassés(dernier étage entièrement roman).Dans la même commune, église SantRomà de Valldarques, (XIIe s.) à uneseule nef et abside, avec clocherorné d’oculus doubles sous des ar-catures lombardes.

Estamariu. Ancienne église parois-siale Sant Vicenç (XIe s.). Deux de sestrois nefs originelles sont très bienconservées. Abside centrale à décorlombard.

Gualter. Ancien monastère bénédic-tin Santa Maria (XII-XIIIes s.) : il ne restequ’une partie de l’église à trois nefs,qui fut dynamitée en 1939, à la fin dela guerre civile espagnole. Seuls de-meurent le mur d’enceinte, étayé, uneabside et une partie du cloître. (Mun. :La Baronia de Rialb)

Oliana. Ancienne chapelle SantAndreu du château d’Oliana, deve-nue l’église paroissiale (du XIe S.,

agrandie au XIIe S.). Une seule nef etabside décorée des caractéristiqueséléments lombards.

Organyà. Église de l’ancien prieuré etcollégiale Santa Maria (XIIe S.), très remaniée. Trois nefs, clocher à basecarrée et remarquable porte à archi-voltes ornées de boules.

Palau de Rialb. Église paroissialeSanta Maria (XI-XIIes s.), à trois nefs et trois absides. Décor lombard ca-ractéristique. (Mun. : La Baronia deRialb)

Pelagalls. Église paroissiale Sant Es-teve, à une nef (consacrée en 1180).Remarquable portail à archivoltes etchapiteaux décorés (motifs végétauxet animaux). Sur le tympan, plus ar-chaïque, on voit un Pantocrator etdeux anges. (Mun. : Els Plans de Sió)

Ponts. Église Sant Pere de l’ancienmonastère des chanoines de StAugustin (XIIe s.). Superbe édifice àune nef avec trois absides en croix or-nées à l’extérieur d’éléments de stylelombard. Haute lanterne à base octo-gonale.

Sant Serni de Tavèrnoles. Église de l’ancienne abbaye bénédictine, devenue ensuite église paroissialed’Anserall, consacrée en 1040. Il ensubsiste le grand chevet, conscien-cieusement restauré en 1971-74, àl’abside centrale flanquée de trois ab-sidioles, dont la principale est ornéede trois lobes intérieurs, et le transept(avec une abside à chaque extrémité),

mais les trois nefs ont disparu. Le de-vant d’autel est au MNAC, et certainschapiteaux aux U.S.A. (Mun. : LesValls de la Valira)

Santa Coloma de Queralt. Cons-truite hors des murs de la ville, égliseSanta Maria de Bell-lloc (XIIIe s.) del’ancien couvent des mercédaires. Belexemple de la transition du roman au gothique : superbe portail de l’éco-le de Lleida avec archivoltes, colon-nes et chapiteaux ornés et tympanprésentant des scènes mariales.Important sépulcre gothique à l’inté-rieur.

La Seu d’Urgell. Ville formée autourdu siège d’un important épiscopat(diocèse d’Urgell). Le vieux quartierest regroupé autour de la magnifiquecathédrale Santa Maria, du XIIe s., quifut précédée par deux autres cathé-drales. Exemple le plus remarquablede Catalogne de style roman italiani-sant (son maître d’œuvre fut, en 1175,Ramon Llombard, d’origine italienne).Édifice à disposition basilicale à troisnefs et un très long transept où s’ou-vrent cinq absides (seule l’absidecentrale est visible de l’extérieur).Une élégante galerie supérieure dé-core le transept. Il y a trois portails àl’ouest et deux autres, plus ornés, aunord et au sud (XIIIe s). Deux tours oc-togonales encadrent la façade, ornéed’arcatures et de frises. Deux lionssurmontent la porte centrale. Deuxgrandes tours inachevées de part etd’autre du transept. Fenêtres déco-rées, rosace, svelte clocher carré.Cloître bien restauré avec trois ga-leries romanes aux chapiteaux d’in-fluence roussillonnaise. Statue enbois polychrome (XIIIe S.) de Notre-Dame d’Andorre, restaurée par Puig iCadafalch en 1918 et à nouveau en1955-74. Adossée au cloître, égliseSant Pere i Sant Miquel (XIe s.), seulélément subsistant de l’ensemble éri-gé par saint Ermengol en 1035 : unenef, transept et trois absides à décorlombard. Important musée diocésainannexe, récemment agrandi.

Tàrrega. Le Palais des Marquis de laFloresta, dont la façade (XIIIe s.) est unbon exemple d’art roman civil, dans lalignée de la Paeria (hôtel de ville) deLleida.

La Tossa de Montbui. Église SantaMaria, intéressant monument du hautmoyen-âge, qui fut bâtie à côté duchâteau de Montbui (Xe s.). Con-servée en partie. Trois nefs préroma-nes (Xe s.) à six rangs de gros pilierscylindriques, chapiteaux nus et arcsoutrepassés donnant naissance auxberceaux en plein cintre. Agrandie au XIe s. par Mgr Oliba, qui ajouta unpresbytère et trois absides romanesà la décoration lombarde. Restau-ration moderne. (Mun. : Santa Mar-garida de Montbui)

Vilademàger. Ancienne église pa-roissiale Sant Pere de Màger ou deVilademàger, incluse dans l’enceintede l’ancien château de Vilademàger(XIIe s.). Une nef surélevée, beau por-tail à double archivolte. (Mun. : LaLlacuna)

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La Seu d’Urgell. Cathédrale

Beatus de la Seu d’Urgell (MDU)

Ponts. Sant Pere Coll de Nargó. Sant Climent

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RRoouuttee 22 ::

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La visite des remarquables édifices romans du Val d’Aran est fortement recom-mandée. En partant du sanctuaire de Cap d’Aran, à Tredós, village situé au pieddu Pla de Beret et du col de la Bonaigua, vous passerez par Salardú et par Unha,qui domine la verdoyante vallée et les lointains glaciers du pic d’Aneto. En suivantle cours de la Garonne, vous trouverez ensuite l’église Santa Maria à Arties, avec,pour spectaculaire toile de fond, le Montardo d’Aran. Au-delà, vous admirerez leportail d’Escunhau et les précieux éléments de l’église paroissiale de Vielha avantd’arriver à l’église de Bossòst, tout près de la France.

Depuis le Val d’Aran, I’un des itinéraires passe par le tunnel de Vielha et suit lecours de la Noguera Ribargorçana, dans le canton de l’Alta Ribagorça. Peu avantEl Pont de Suert – gros bourg possédant une intéressante église moderne –, vousprendrez, sur la gauche, une route qui, après 25 km, pénètre dans La Vall de Boí.Cette vallée accueille le patrimoine roman pyrénéen le plus remarquable deCatalogne. Ce trésor a été classé patrimoine de l’humanité par l’Unesco en 2000.Dans un paysage de haute montagne, à proximité du parc nationald’Aigüestortes et du Lac Sant Maurici, les églises de Coll, de Barruera, de Durro,de Boí, d’Erill la Vall, de Cardet et de Taüll, aux clochers élancés et à l’harmonieu-se architecture, s’intègrent dans un environnement naturel d’une grande beauté.

À El Pont de Suert, quittez la N-230 et les abords de la Ribagorçana pourprendre la N-260 en direction de La Pobla de Segur par le col de Perves.L’itinéraire, tout en lacets, traverse vallons encaissés et cols ouverts sur de vasteshorizons, et passe par de pittoresques petits villages. À Senterada, peu avant LaPobla de Segur, vous tournerez à gauche en direction de la Vall Fosca (haute val-lée du Flamicell et zone lacustre d’Estany Gento) et des églises de Cabdella,d’Espui et de Sant Martí de la Torre. Ici, les prés verdoyants longeant la rivièreadoucissent les flancs sévères des montagnes.

Pour aller d’Aran à La Pobla de Segur, vous pouvez aussi passer par la C-28, via le col de la Bonaigua (qui n’est ouvert que d’avril/mai à octobre/no-vembre à cause de l’enneigement). La route tourne de façon assez spectaculairejusqu’à Esterri d’Àneu, dans la vallée du Noguera Pallaresa, dans le secteur dit dela Vall d’Àneu. De là, il suffit de remonter le cours de la rivière par une courte rou-te, pour découvrir deux édifices remarquables : Sant Joan d’lsil, au bord mêmede la rivière et, un peu plus au nord, l’église Sant Llisser, à Alós d’lsil. En repre-nant depuis Esterri, la route d’Escalarre permet d’accéder au sanctuaire de SantaMaria d’Àneu. En empruntant la C-13, et après le barrage de La Torrassa (ou deLa Guingueta), vous trouverez, à gauche de la Pallaresa et face à Escaló, l’inté-ressant monastère de Sant Pere del Burgal. On s’y rend par un petit pont et uncourt sentier.

Depuis Llavorsí, nous vous conseillons la visite de deux vallées contiguës. La VallFerrera, riche en minéral de fer, possède des témoignages d’art préroman et romanrépartis sur tout le territoire communal d’Alins, qui s’étend jusqu’à la Pica d’Estats,pic culminant de la Catalogne. La Vall de Cardós, où se trouve Ribera de Cardós etson majestueux clocher, est plus verdoyante et moins encaissée. Elle s’étend jus-qu’aux bouleaux argentés des Plans de Boavi, parmi les sommets et les lacs.

En longeant à nouveau la Noguera Pallaresa, vous traverserez Sort, centre tou-ristique et capitale du Pallars Sobirà, avant d’aboutir au pied du sanctuaire rou-geâtre d’Arboló, juché sur la rive gauche de la rivière. Un peu plus loin, face aupittoresque village de Gerri de la Sal – dont les très anciennes salines sont encorevisibles–, se trouve l’ancien monastère de Santa Maria, un très bel édifice. Aprèsl’imposant défilé de Collegats, creusé dans d’abruptes parois calcaires, et le su-perbe roc de l’Argenteria, vous parviendrez à La Pobla de Segur, et retrouverez laroute venant de l’Aran via l’Alta Ribargorça.

Loin des hauts sommets, la Conca de Tremp s’étend, lumineuse, et la NogueraPallaresa se jette dans le lac artificiel de Sant Antoni (dit aussi de Talarn). DepuisTremp, chef-lieu du Pallars Jussà, nous vous conseillons de visiter Abella de laConca et son église située en contrebas d’un grand rocher, et Covet, dont l’églisepossède un très beau portail (accès par la C-1412 direction Ponts via Isona).Revenus à Tremp, vous emprunterez, vers le sud cette fois, Ia route longeant lelac artificiel de Terradets. Prenez, à hauteur de Guàrdia de Noguera, la routeconduisant au château et à la collégiale de Mur.

Après le spectaculaire défilé du Pas de Terradets, percé par le cours d’eau dansla barrière montagneuse du Montsec, s’étend la Vallée d’Àger. On aperçoit bientôtl’église et le château de La Baronia de Sant Oïsme : le site, reflété dans les eaux dulac de Camarasa, est superbe. De là, en revenant un peu en arrière, prenez la C-12, qui enjambe la rivière pour vous conduire à la pittoresque bourgade d’Àger,siège de l’ancienne collégiale Sant Pere, et, après avoir admiré la vue imprenabledepuis le col d’Àger, descendez jusqu’à l’ancienne abbaye de Bellpuig de lesAvellanes, avant de poursuivre jusqu’à Balaguer, sur les berges du Sègre.

Balaguer, chef-lieu de la Noguera, possède, outre l’église Santa Maria de lesFranqueses, à l’écart de la ville, plusieurs édifices romans intéressants ainsiqu’une belle Plaça Major. De là, vous pouvez rejoindre Camarasa, par la route d’ElDoll. L’église Sant Miquel et les ruines du château dominent la ville et le défilé.

De Balaguer à Lleida, les routes filent presque en ligne droite le long des eauxpaisibles du Sègre. Les montagnes sont déjà loin en arrière et le paysage est plat,parsemé de champs de céréales et d’arbres fruitiers. Après 28 km, vous rejoignezLleida, qui recèle de remarquables édifices romans : la Seu Vella, églises SantMartí, Sant Llorenç et Santa Maria de Gardeny.

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C-1

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N-260

N-2

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C-1

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C-26

C-13

N-IIa

C-13

C-28

Main de la Vierge, antependium

d’Avià (Berguedà, vers 1200).

MNAC

Abella de la Conca

proposition de parcours

piste de montagne

monuments romans

office de tourisme

point de vue

Patrimoine del’humanité

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PPrriinncciippaauuxx mmoonnuummeennttssAbella de la Conca. Ancienne égliseparoissiale Sant Esteve, bel édifice àtrois nefs et trois absides à décor lom-bard, tout comme le clocher à deuxétages et à fenêtres géminées.

Àger. Ruines consolidées de l’ancien-ne collégiale Sant Pere, avec crypte àtrois nefs (XIe S.) et édifice à trois nefségalement (XIIe s.) et trois absides,dont seule la centrale est intéressanteen raison de ses niches à demi-colon-nes et chapiteaux sculptés. Peinturesmurales conservées au MNAC. Voiraussi les ruines du château d’Àger etdes fortifications qui entouraient lemonastère et la ville.

Alins. Typique localité pyrénéenne,centre de la Vall Ferrera, parsemée depetites églises romanes, dont SantaMaria de la Torre, la Força d’Àreu etles vestiges de Sant Francesc d’Araós(préromane). Sculpture romane de laVierge à l’église d’Àreu.

Alós d’Isil. Église paroissiale SantLlísser, remaniée. Intéressant portail àtrois archivoltes décorées, frise en damier, colonnes et chapiteaux déco-rés de têtes humaines et animales. De part et d’autre, deux bas-reliefstrès anciens représentent sans douteAdam et Ève avant et après le péchéoriginel. (Mun. : Alt Àneu)

Arboló. Sanctuaire de N.-D. d’Arboló(milieu du XIIe s.), en pierre rouge. Nefunique et abside à arcatures, petit clo-cher couronnant la nef. (Mun. : Sori-guera)

Arties. Église paroissiale Santa Maria(XII-XIIIes S.), disposition basilicale àtrois nefs et trois absides, porte nord àsix archivoltes décorées. Statue ro-mane d’El Remei (XIIe S.) et autres inté-ressants éléments ultérieurs. (Mun. :Naut Aran)

Balaguer. À l’écart de la ville, églisede l’ancien monastère de religieusescisterciennes de Santa Maria de lesFranqueses, abandonnée. Plan encroix latine, abside. La porte est uneœuvre de transition vers le style gothi-que (XII-XIIIes S.).

La Baronia de Sant Oïsme. ÉgliseSant Bartomeu, nef unique et trois pe-tites absides en croix. Petit clocher-tour. Non loin de là, ancien château deSant Oïsme, restauré. Magnifique tourronde. (Mun. : Camarasa)

Barruera. Église paroissiale SantFeliu, nef unique, abside à décor lom-bard, portail avec moulures à l’intra-dos et larmier à l’extrados. Porche.Clocher à tour carrée. (Mun. : La Vallde Boí)

Bellpuig de les Avellanes. Ancienneabbaye de Prémontrés (Santa Mariade Bellpuig), restaurée par les Maris-tes, qui y ont un séminaire. Un cloîtreroman (XII-XIIIes S.) subsiste avec sesdoubles colonnes et ses chapiteauxsobrement décorés. (Mun. : Os de Ba-laguer)

Boí. Église paroissiale Sant Joan duvillage d’où La Vall de Boí tire sonnom. Elle avait trois nefs. Seuls sub-sistent une abside et un clocher carréde type lombard. L’intérieur, très res-tauré, possède des reproductions despeintures murales conservées auMNAC : scènes de la lapidation desaint Étienne, jongleurs. (Mun. : La Vallde Boí)

Bossòst. Église paroissiale d’EraAssumpcion de Maria (XIIe S.), le plusbel exemple d’architecture religieusedu val d’Aran, à disposition basilicale,avec trois nefs séparées par des for-merets soutenus par des piliers, troisabsides à décor lombard et deux joliesportes, notamment la porte nord, or-née de trois arcs dégradés, de colon-nes et chapiteaux sculptés, de frisesen damier et d’un beau tympan mon-trant le Pantocrator et les évangélistes.

Solide clocher à quatre étages et toitpyramidal.

Cabdella. Centre historique de la VallFosca ou vallée de Cabdella, avec l’église paroissiale Sant Vicenç, ro-mane modifiée, avec clocher-tourcarré et abside lombarde. Une sta-tue du Christ (XIIe S.), conservée auMNAC, s’y trouvait. Dans la vallée,église Sant Martí de la Torre, à nefunique et petite abside, et égliseSant Julià d’Espui, remaniée, auclocher semblable à ceux de la Vallde Boí. (Mun. : La Torre de Cabdella)

Camarasa. Ruines du château et del’église Sant Miquel, sur une éminen-ce dominant la ville (XIIIe S.). Œuvre de transition entre le roman et le gothi-que. Seuls subsistent quelques murset le chevet, avec de beaux chapi-teaux (certains sont conservés auMNAC).

Cap d’Aran. Sanctuaire d’Era Marede Diu, aujourd’hui église paroissialede Tredòs, édifice du XIIe S., restauré,disposition basilicale à trois nefs, troisabsides et décor lombard, petitecrypte, portail à archivoltes et colon-nes à chapiteaux sculptés et mono-gramme du Christ surmontant le cla-veau. Une bonne partie des fresquesse trouve actuellement aux Cloistersde New York. (Mun. : Naut Aran)

Cardet. Église Santa Maria, à nef uni-que, à doubleaux sur demi-colonnes,grande abside à décoration lombarde(XIIe S.) et clocher à jour. (Mun. : La Vallde Boí)

Cóll. Église paroissiale Santa Maria, ànef unique, mur à arcatures, portail àarchivoltes (XIIe S.) et frise en damier,bas-relief avec chrisme, porte ornéede pentures et clocher-tour. (Mun. : LaVall de Boí)

Covet. Église paroissiale Santa Ma-ria (XIIe S.), en forme de croix latine,trois absides. La rosace de la faça-de donne sur une galerie intérieure.Très beau portail sculpté : avec sontympan représentant le Christ et lesÉvangélistes et ses figures en relief(chute des anges, scènes de l’Ancienet du Nouveau Testaments, saltimban-ques…), c’est l’un des plus originauxdu roman catalan d’influence toulou-saine. Tympan montrant le Christ etles évangélistes. (Mun. : Isona i ConcaDellà)

Durro. Église paroissiale la de Nati-vitat de la Mare de Déu (XIIe S.), restau-rée, nef unique, préau latéral à arca-des, portail à archivoltes sur doublescolonnes, porte à pentures, clocher-tour carré de type lombard, plus mas-sif que les autres clochers de La Vallde Boí. (Mun. : La Vall de Boí)

Erill la Vall. Église paroissiale SantaEulàlia (XIIe S.), consciencieusementrestaurée, nef unique, abside semi-circulaire et absidioles formant letransept, préau à arcades sur colon-nes, magnifique clocher-tour à sixétages de type lombard, à fenêtresgéminées. L’édifice contient la copied’un célèbre groupe sculpté repré-sentant la Descente de Croix, que separtagent aujourd’hui le MNAC et leMEV. (Mun. : La Vall de Boí)

Escunhau. Église paroissiale SantPèir, remaniée. Elle conserve un trèsbeau portail (XIIe S.) à deux archivol-tes, deux colonnes à base et à cha-piteaux sculptés (têtes et motifs géo-métriques), tympan au Christ trèsrudimentaire et frise sur l’arcade, surmontée d’un chrisme, d’autresmotifs et de damiers. À l’intérieur,fonts baptismaux romans. (Mun. :Vielha e Mijaran)

Gerri de la Sal. Ancien monastèrebénédictin Santa Maria. Seule sub-siste la très grande église, consa-crée en 1149 (remaniée) : trois nefsséparées par de gros piliers, troisabsides à décor lombard, portail àarchivolte et chapiteaux travaillés,protégé par un triple préau. Le clo-

cher à jour, à trois étages, surmontele centre de la façade, qui a été l’ob-jet d’une importante restauration.

Lleida. Capitale de la Catalogne occi-dentale, c’était déjà une importanteville maure (conquise en 1149). Parmises monuments romans, citons la SeuVella (la première cathédrale) qui cou-ronne le promontoire de La Suda : su-perbe exemple de transition du romanvers le gothique, dû à Pere Sacoma(1203-78), disposition basilicale, troisnefs, vaste transept couronné d’unetour-lanterne s’élevant sur la croiséeet cinq absides à l’est. Les deux por-tails – dits d’Els Fillols et del’Anunciata – offrent un bel exempled’œuvre de l’école de Lleida, avecleurs archivoltes et leurs chapiteauxsculptés relevant de la tradition pro-vençale (scènes bibliques et profa-nes). Le cloître, lui, est gothique.Travaux de restauration en cours.Plusieurs édifices du XIIIe S., restaurés,dans le quartier de La Suda (Canonja,Casa de l’Almoina), église SantLlorenç (XIIIe S.), agrandie à l’époquegothique, avec un beau portail de l’é-cole de Lleida, église Sant Martí, duXIIIe S., avec d’intéressants élémentssculpturaux et un riche portail en pro-venance d’EI Tormillo (près de Huesca).L’église Santa Maria de Gardeny futléguée aux templiers, qui y établirentune commanderie (devenue hospita-lière par la suite), de type cistercien,très austère (XIIIe S.). La Paeria (XIIIe S.),aujourd’hui Hôtel de Ville, intéressantexemple d’art roman civil.

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La Baronia de Sant Oïsme Barruera. Sant Feliu Àger. Collégiale de Sant Pere Ribera de Cardós. Santa Maria Gerri de la Sal. Santa Maria

Sant Joan de Boí. Lapidation de Saint Etienne. MNAC

Covet. Portail de Santa Maria

Mur. Châteaux

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Mur. Ancienne collégiale augustinien-ne Santa Maria (XIIe S.) : église à dispo-sition basilicale : trois nefs, trois absi-des de type lombard. Les fresquessont pour la plupart à Boston et auMNAC. Cloître aux chapiteaux très ru-dimentaires. Tout près, sur une émi-nence, château de Mur (XIe S.), remar-quable réalisation d’art roman civil. Lemonastère – cloître et dépendancesdu secteur est – et le château ont étérécemment restaurés. (Mun. : Castellde Mur)

Ribera de Cardós. Église paroissialeSanta Maria (XIIe S., remaniée), portailornementé et rosace. Clocher-tour àtrois étages à décoration lombarderappelant ceux de La Vall de Boí.(Mun. : La Vall de Cardós)

Salardú. Église paroissiale Sant An-dreu (XII-XIIIes S.), œuvre de transitionvers le gothique, disposition basilicaleavec trois nefs, trois absides, portailavec cinq archivoltes de type lérida-nais. Contient une magnifique sculp-ture romane du XIIIe S., le Christ deSalardú, dont la barbe, la tunique et lespieds cloués rappellent le Christ deMijaran. Entre 1994 et 1999 de remar-quables fresques du gothique tardif yont été récupérées. (Mun. : Naut Aran)

Sant Joan d’Isil. Ancien monastèrecomportant une église à trois nefs ettrois absides, décor lombard égale-ment sur les murs, au-dessus de têtesd’hommes et d’animaux, porte à archi-voltes décorées et chapiteaux stylisés.Frises supérieures en damier, bas-re-liefs (mutilés) représentant Adam etÈve avant et après le péché originel,semblables à ceux d’Alós d’lsil. (Mun. :Alt Àneu)

Sant Pere del Burgal. Ancien mo-nastère bénédictin, importants vesti-ges consolidés de l’église (XIe S.),avec trois absides (restaurées) à l’est

formant une chapelle qui les englo-be, et une à l’ouest. De remarquablesfresques attribuées au maître dePedret et conservées au MNAC (co-pies sur place) en proviennent : ellesreprésentent des saints et des pro-phètes et, pour la première fois, l’effi-gie du donateur (Lucia comitessa,comtesse de Pallars Sobirà à la findu XIe S.). (Mun.: La Guingueta i Jou)

Santa Maria d’Àneu. Ancien monas-tère bénédictin, église du XIe S. rema-niée, abside à décor lombard. D’im-portantes fresques, conservées auMNAC, en proviennent : belle poly-chromie, célèbres anges ou séra-phins à six ailes ponctuées d’yeux(symboles de la vigilance) entourésdes lettres du Sanctus et tenant à lamain des tenailles serrant des char-bons ardents (purification d’lsaïe) etroues enflammées, probablement ul-térieures à celles de Sant Pere delBurgal. (Mun. : La Guingueta i Jou)

Taüll. On y trouve deux des plus bel-les manifestations du remarquableensemble roman de la vallée de Boí :les églises Sant Climent et SantaMaria — déclarées, de même que lesautres églises romanes de la vallée,patrimoine de l’humanité par l’Unesco

en 2000. Bâties par la puissante famil-le Erill, elles furent consacrées à unjour de différence en 1123. SantCliment, un peu à l’écart du village,est une magnifique bâtisse à trois nefsséparées par des colonnes, trois absi-des ornées d’arcatures et de lésènes.Légèrement séparé, un svelte clocher-tour à six étages, à décoration lom-barde lui aussi, et à fenêtres gémi-nées. Les fresques (1123) du chevet,conservées au MNAC et reproduitessur place, sont l’un des meilleursexemples du genre en raison de leurexpressivité, de la pureté de leurs lignes et de leur richesse chromatique(Pantocrator, saints et apôtres, scè-nes de l’ancien et du nouveau testa-ment et de l’Apocalypse). Santa Mariaa la même structure, mais son clocherest solidaire de l’édifice. Ici aussi, lesfresques, présidées par une Vierge àl’enfant, ont été transportées auMNAC. On trouve encore à Taüll lesvestiges romans de l’église Sant Martíet de la chapelle Sant Quirze. (Mun. :La Vall de Boí)

Unha. Petite église paroissiale SantaEulària (XIIe S.), trois nefs et trois absi-des. (Mun. : Naut Aran)

Vielha. L’église paroissiale SantMiqueu est gothique, mais conservedes éléments de l’édifice originel (XII-XIIIes S.) de transition. Beaux fontsbaptismaux (XIIe S.) ornés d’un bas-re-lief. Le célèbre Christ de Mijaran estun magnifique buste en bois grandeurnature qui faisait sûrement partie d’u-ne descente de croix de l’église ducouvent Santa Maria de Mijaran. Lesruines de cet édifice, qui fut le centrepolitique du val d’Aran (c’est là queles gouverneurs de la vallée prêtaientserment) se trouvent au nord de la lo-calité. Elles ont été consolidées et in-tégrées dans un bâtiment moderne.(Mun. : Vielha e Mijaran)

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RRoouuttee 33 ::

LLaa rroouuttee ddeess aabbbbaayyeess cciisstteerrcciieennnneess eett ddeess oorrddrreess mmiilliittaaiirreess :: dduu PPeenneeddèèssàà llaa «« CCaattaallooggnnee NNoouuvveellllee »»

Si vous venez de Barcelone, la N-340 vous conduira, via le col de l’Ordal, aucanton vinicole de l’Alt Penedès. Pour rejoindre Sant Sebastià dels Gorgs, vousdevrez faire le détour par Lavern. Après Vilafranca del Penedès, chef-lieu du can-ton, possédant quelques beaux monuments et un intéressant musée du vin, vousne manquerez pas de visiter I’église Sant Cugat à Moja, le château et l’église deSant Martí Sarroca, (cette dernière possède l’une des plus belles absides deCatalogne), l’ensemble archéologique et monumental d’Olèrdola, qui commandeune vue panoramique superbe, et la chapelle du Sant Sepulcre.

Poursuivez sur la N-340 vers le sud, et, à L’Arboç, tournez en direction de l’an-cien prieuré de Banyeres del Penedès. Plus loin, après Bellvei, prenez à gauchepour découvrir le vieux quartier de Calafell, regroupé autour du château et del’église de la Santa Creu sur une éminence qui domine le littoral et le quartier tou-ristique et marin. À partir d’El Vendrell, chef-lieu du Baix Penedès, la route longe-ra la Costa Daurada jusqu’à Tarragone, que les Romains appelaient Tarraco, etdont ils firent la capitale de l’Hispanie citérieure. La ville conserve de très intéres-sants vestiges de ce lointain passé, mais aussi de beaux exemples d’art roman,notamment dans la cathédrale. Nous vous recommandons également la visited’Escornalbou (à environ 25 km à l’ouest), et de son monastère, d’où l’on a unevue imprenable sur le Camp de Tarragona.

Depuis Tarragone, une route secondaire passant par Nulles et Bràfim conduitau grand monastère cistercien de Santes Creus, qui possède de beaux élémentsromans. La route longe ensuite les berges du Gaia pour vous conduire à El Pontd’Armentera. De là, vous tournerez vers El Pla de Santa Maria où se trouve unefort belle église. Vous mettrez ensuite le cap vers le nord et, après avoir franchi lecol de Cabra, vous pénétrerez dans le canton de la Conca de Barberà. Son chef-lieu, Montblanc, est célèbre pour ses imposantes murailles, ses monuments re-marquables et ses pittoresques recoins. Tout près, L’Espluga de Francolí ouvresur le monastère cistercien de Poblet, l’un des principaux monuments de laCatalogne, dont la visite est un must absolu. La route des abbayes cisterciennesse termine par la visite du couvent de Vallbona de les Monges, une intéressanteœuvre de transition au charme certain (à environ 25 km au nord par la C-14).

De retour à Poblet, vous irez vers les monts de Prades (belle ville fortifiée auxcouleurs rougeâtres). Le paysage change : vous laissez derrière vous les vignobleset les cultures sèches. Après Prades, vous arriverez à Cornudella, et, de là, tour-nerez à gauche pour rejoindre Siurana, très pittoresque village possédant une bel-le église. Les spectaculaires falaises tombant à pic sur le lac artificiel de Siurana etsur la rivière du même nom rendent l’endroit inoubliable. Puis, dans la contrée duPriorat, où les vignobles poussent sur une terre ardoisière, vous pourrez visiter,près de Poboleda, les ruines consolidées de la chartreuse d’Escaladei, au pied duMontsant.

La route est sans doute un peu longue, mais la beauté du paysage vous feraoublier cet inconvénient. Il vaut en effet la peine de se rendre à Falset et à Mórad’Ebre pour visiter trois importants monuments romans : le château templier deMiravet, qui domine l’Èbre, l’église de Gandesa et son superbe portail et, à l’ex-trême sud de la Catalogne, dans le Montsià, le château hospitalier d’Ulldecona etson église d’Els Àngels.

Bossòst. Era Assumpcion de Maria Alós d’Isil. Sant Lliser

Lleida. Portail «dels Fillols» de la Seu Vella

Vielha. Crist de Mijaran. Tarragone. Cathédrale, portail du cloître

Escunhau. Sant Pèir

Main d’un séraphin,

Santa Eulàlia d’Estaon

(Pallars Sobirà, vers1150). MNAC

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PPrriinncciippaauuxx mmoonnuummeennttssBanyeres del Penedès. Sanctuaire etancien prieuré bénédictin de SantaMaria, à deux nefs et deux absides.

Calafell. Dans le château, égliseSanta Creu (XIe S.), à nef unique et ab-side à décoration lombarde, agrandied’une crypte et d’une seconde nef.Les peintures murales modernes dis-simulèrent longtemps des fresques du XIe S.

Escaladei. Ancienne chartreuse SantaMaria : ruines d’une église de 1228 etvestiges de bâtiments Renaissance et baroques. L’ensemble a été consoli-dé, une cellule de moine reconstituéeet un bâtiment moderne aménagépour accueillir les visiteurs. (Mun. : LaMorera de Montsant)

Escornalbou. Ancien monastère au-gustinien Sant Miguel (devenu francis-cain en 1580), restauré en 1910 par E.Toda. L’église, elle, est de 1240 etpossède un beau portail et une gran-de rosace, ainsi qu’un cloître d’où l’ona une vue superbe sur le Camp deTarragona. (Mun. : Riudecanyes)

Gandesa. Église paroissiale deL’Assumpció (rénovée aux XVII-XVIIIes s.).Elle conserve un magnifique portail del’école de Lleida : archivoltes et colon-nes à chapiteaux ornés de motifs vé-gétaux et géométriques et de figureshumaines.

Miravet. Cette imposante forteressesurplombant l’Èbre fut le centre d’unepuissante commanderie de Templiers.Bel exemple de l’architecture militairede l’époque, avec ses hauts murs etses tours, abritant l’église Sant Martí,construite sur de grandes salles voû-tées. L’ensemble a été consciencieu-sement consolidé et restauré ces der-nières années.

Moja. Église paroissiale Sant Cugat(aujourd’hui Sant Jaume). Nef, uniqueà croisée, décor lombard dans l’absi-de, clocher-tour surmontant la nef.(Mun.: Olèrdola)

Montblanc. Église Sant Miquel, œu-vre de transition vers le gothique, fa-çade romane très austère, portail à ar-chivolte et chapiteaux.

Olèrdola. Église Sant Miquel, au cœurd’une forteresse du haut moyen-âgeérigée sur une ancienne bâtisse ibèrepuis romaine (une nef, une abside etautres éléments préromans, portail ettour-lanterne du XIIe S. ou ultérieurs).La jouxtant au N.-E., se trouve le che-vet d’une chapelle de type mozarabe(IXe S.) où l’on entre par une arche enfer à cheval. Près de l’église et au Pladels Albats, tombes anthropomor-phes, dites « olerdoniennes », creu-sées dans la roche. Au Mas del SantSepulcre, importante chapelle rondeornée de fresques (propriété privée).

El Pla de Santa Maria. Église SantaMaria (aujourd’hui Sant Ramon) du

XIIIe S., l’une des plus intéressantes de larégion, restaurée, nef unique, largetransept, tour-lanterne octogonale, su-perbe appareil en pierre, beau portailà huit archivoltes, linteau décoré ettympan.

Poblet. Monastère cistercien de SantaMaria, où la vie monastique a repris.Centre spirituel et culturel. Panthéondes rois catalano-aragonais. Importantensemble gothique comportant ce-pendant de beaux vestiges romans :une aile du cloître (XIIe S.), certaines por-tes, le petit cloître et la chapelle SantEsteve, ainsi que certains éléments ducôté est. Déclarée patrimoine de l’hu-manité par l’Unesco (Mun. : Vimbodí)

Sant Martí Sarroca. Église SantaMaria, restaurée en 1906 par Puig iCadafalch. Nef unique et portail à ar-chivoltes, tour-lanterne et clocher plus

tardifs. L’abside a la réputation d’êtrela plus richement ornée de Catalogne(arcades intérieures et extérieures àarchivoltes et à impostes sur colonnesà chapiteaux ornés de motifs zoomor-phes et végétaux). Retables gothiqueset baroques. Château très restauré.

Sant Sebastià dels Gorgs. Ancienmonastère bénédictin, église rema-niée conservant néanmoins son por-tail roman au beau tympan sculpté(Pantocrator entouré d’anges), clo-cher-tour et restes du cloître. (Mun. :Avinyonet del Penedès)

Santes Creus. Important monastèrecistercien restauré, œuvre de transi-

tion vers le style gothique avec de beaux éléments romans : diverses por-tes et fenêtres, petit temple octogonaldu cloître gothique, chapelle de laTrinitat. (Mun. : Aiguamúrcia)

Siurana. Église Santa Maria. (XIIe S.), àune seule nef et une abside lisse, clo-cher-tour et beau portail décoré à troisarchivoltes (Christ sculpté dutympan). (Mun. : Cornudella)

Tarragone. Ville importante dès l’é-poque romaine (capitale de l’His-panie citérieure) et archevêché mé-tropolitain de Catalogne, déclaréepatrimoine de l’humanité en 2000 parl’Unesco. La cathédrale, édifice detransition du style roman au gothi-que, possède encore certains élé-ments romains et quelques beauxexemples d’architecture romane desXII-XIIIes s. (abside, portes latérales dela façade, magnifique portail d’accèsau cloître en marbre blanc, présidépar un Pantocrator, avec un superbechapiteau central sculpté, arcs etchapiteaux du grand cloître). ÉgliseSanta Tecla la Vella et, tout près, cha-pelle Sant Pau. Au centre de l’amphi-théâtre romain, au bord de la mer,vestiges d’une basilique wisigothe etde l’église romane Santa Maria delMiracle.

Ulldecona. Le vieux château aux toursencore imposantes qui domine la villefut une commanderie d’Hospitaliers. Ilabrite l’église N.-D. des Anges, detype cistercien, autrefois siège d’unprieuré hospitalier. Le site a été conso-lidé, fouillé et restauré.

Vallbona de les Monges. Monastèrecistercien féminin, actuellement habi-té par des religieuses. Important édifi-ce de transition vers le gothique (XII-XIIIes S. et ultérieurs). L’abside, la portede la croisée nord (beau relief à motifmarial) et les galeries du très beaucloître sont romans. En cours de res-tauration, notamment le cloître.

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C-1

4

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AP-7/E-15

AP-7/E-15

AP-2/E-90

AP-2/E-90

AP-2/E-90

Table de décoration d’un

plafond, Barcelona (circa 1300). MNAC

Sant Martí Sarroca. Santa Maria Miravet El Pla de Santa Maria. Sant Ramon

Olèrdola. Sant Miquel, façade Gandesa. L’Assumpció Siurana. Santa Maria, tympan

proposition de parcours

piste de montagne

monuments romans

office de tourisme

point de vuePatrimoine del’humanité

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LLiissttee aallpphhaabbééttiiqquuee ddeess llooccaalliittééss ppoossssééddaannttddeess mmoonnuummeennttssrroommaannss ddoonntt nnoouussrreeccoommmmaannddoonnss llaa vviissiitteeAbella de la Conca b-2Abrera c-3Àger a-2Agramunt b-3Alins b-1Alós d’Isil (Alt Àneu) b-1Araós, vid. Alins b-1Arboló (Soriguera) b-2Àreu b-1Arties b-1Balaguer a-3Banyeres del Penedès c-4Barberà del Vallès d-3Barcelona d-4Baronia de Sant Oïsme, la

(Camarasa) b-2Barruera, vid. la Vall de Boí a-1Beget (Camprodon) d-2Bell-lloc, Santa Maria de,

vid. Santa Coloma de Queralt b-3Bell-lloc d’Aro (Santa Cristina

d’Aro) e-3Bellpuig de les Avellanes (Os

de Balaguer) a-3Besalú d-2Bescaran (les Valls de Valira) c-2Beuda d-2Boí (la Vall de Boí) a-1Bossòst a-1Breda d-3Cabdella (la Torre

de Cabdella) b-1Calafell c-4Camarasa b-3Camprodon d-2Canapost (Forallac) e-2Canovelles d-3Cap d’Aran (Naut Aran) b-1Cardet, vid. la Vall de Boí a-1Cardona c-3Castellar de n’Hug c-2Castellbò (Montferrer i

Castellbò) b-2Castell-llebre (Peramola) b-2Cervelló c-4Cervera b-3Coaner (Sant Mateu de Bages) c-3Cóll, vid. la Vall de Boí a-1Coll de Nargó b-2Covet (Isona i Conca Dellà) b-2Cruïlles (Cruïlles, Monells i Sant

Sadurní de l’Heura) e-3Durro, vid. la Vall de Boí a-1Erill la Vall, vid. la Vall de Boí a-1Escaladei (la Morera

de Montsant) a-4Escornalbou (Riudecanyes) b-4Escunhau (Vielha e Mijaran) a-1Espinelves d-3Espui, vid. Cabdella b-1Estamariu c-2Estany, l’ c-3Força d’Àreu, la, vid. Alins b-1Franqueses, Santa Maria

de les, vid. Balaguer a-3Gandesa a-4Gardeny, vid. Lleida a-3Garriga, la d-3Gerri de la Sal b-2Girona e-2Gualter (la Baronia de Rialb) b-3Guils de Cerdanya c-2Juvinyà, vid. Sant Joan

les Fonts d-2Llanars d-2Lladó e-2Lleida a-3Lluçà c-2

Manresa c-3Marquet, el (Mura) c-3Mijaran, Santa Maria de,

vid. Vielha a-1Miravet a-4Moja (Olèrdola) c-4Molló d-2Montblanc b-4Montserrat (Monistrol

de Montserrat) c-3Mur (Castell de Mur) b-2Mura c-3Navata e-2Obiols (Avià) c-2Olèrdola c-4Oliana b-2Olius c-2Organyà b-2Palau de Rialb (la Baronia

de Rialb) b-2Palau-saverdera e-2Pedret (Cercs) c-2Pelagalls (els Plans de Sió) b-3Peralada e-2Pla de Santa Maria, el b-4Pobla de Lillet, la c-2Poblet (Vimbodí) b-4Ponts b-3Porqueres d-2Ribera de Cardós (la Vall

de Cardós) b-1Ripoll d-2Rocabruna (Camprodon) d-2Roses e-2Salardú (Naut Aran) b-1Santa Cecília de Montserrat

(Marganell), vid. Montserrat c-3Santa Coloma de Farners d-3Santa Coloma de Queralt b-3Santa Eugènia de Berga d-3Santa Eugènia de Nerellà

(Bellver de Cerdanya) c-2Santa Maria d’Àneu (la

Guingueta i Jou) b-1Santa Maria de la Torre,

vid. Alins b-1Sant Andreu de Llanars (Prats

de Lluçanès) c-2Santa Pau d-2Sant Benet de Bages (Sant

Fruitós de Bages) c-3Sant Cugat del Racó (Navàs) c-3Sant Cugat del Vallès c-3Santes Creus (Aiguamúrcia) b-4Sant Esteve d’en Bas (la Vall

d’en Bas) d-2Sant Feliu de Guíxols e-3Sant Jaume de Frontanyà c-2Sant Joan d’Isil (Alt Àneu) b-1Sant Joan de les Abadesses d-2Sant Joan les Fonts d-2Sant Julià de Boada

(Palau-sator) e-2Sant Llorenç del Munt

(Matadepera) c-3Sant Llorenç de Morunys c-2

Sant Llorenç prop Bagà (Guardiola de Berguedà) c-2

Sant Martí de la Torre,vid. Cabdella b-1

Sant Martí Sarroca c-4Sant Miquel de Fluvià e-2Sant Miquel del Fai (Bigues

i Riells) d-3Sant Pau del Camp,

vid. Barcelona d-4Sant Pere Cercada (Santa

Coloma de Farners) d-3Sant Pere de Casserres (les

Masies de Roda) d-2Sant Pere de Rodes (el Port

de la Selva) e-2Sant Pere del Burgal (la

Guingueta i Jou) b-1Sant Ponç de Corbera

(Cervelló) c-4Sant Quirze de Colera (Rabós

d’Empordà) e-2Sant Sadurní d’Osormort d-3Sant Sebastià de Gorgs

(Avinyonet del Penedès) c-4Sant Sepulcre, el vid. Olèrdola c-4Sant Sepulcre de Palera, el,

vid. Beuda d-2Sant Serni de Tavèrnoles

(les Valls de Valira) b-2Sant Tomàs de Fluvià (Torroella

de Fluvià), vid. Sant Miquelde Fluvià e-2

Sant Vicenç de Rus,vid. Castellar de n’Hug c-2

Sant Vicenç de Torelló d-2Savassona (Tavèrnoles) d-3Seu d’Urgell, la b-2Siurana (Cornudella) b-4Solsona c-2Talamanca c-3Talló (Bellver de Cerdanya) c-2Tarragona b-4Tàrrega b-3Taüll, vid. la Vall de Boí a-1Tavèrnoles d-3Terrassa c-3Tossa de Montbui, la (Santa

Margarida de Montbui) c-3Ulldecona a-5Unha (Naut Aran) b-1Vallbona de les Monges b-3Valldarques, vid. Coll de Nargó b-2Vic d-3Vielha (Vielha e Mijaran) a-1Vilabertran e-2Vilademàger (la Llacuna). c-3Viladordis (Manresa) c-3Vilalleons (Sant Julià

de Vilatorta) d-3Vilanova del Pla (Santa Maria

d’Oló) c-3

Peinture murale attribuée au Maître de Pedret. Sant Pere del Burgal. MNAC

Main de Dieu,

antependium de Sant Pere de Boí

(vers 1260). MNAC

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Site inscrite sur la liste du patrimoine mondial

Monument roman

Aéroport

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PPrriinncciippaauuxx mmoonnuummeennttssAbrera. Église paroissiale Sant Pere(XIIe s.), à une seule nef et trois absidesen croix, de type lombard, beau por-tail sculpté et clocher-tour. Non loin,chapelle préromane Sant Hilari, à nefunique et abside rectangulaire. Lesimpostes sculptées sont probable-ment antérieures.

Cardona. La collégiale Sant Vicenç,consacrée en 1040, est l’un desgrands monuments romans catalans :grande basilique en forme de croix la-tine à trois nefs (la centrale, haute de19,60 m comporte six fenêtres) sépa-rées par des colonnes cruciformes,

trois absides de type lombard, petitecroisée, lanterne octogonale, façadeaustère ornée d’une simple rosace etd’un narthex (dont les peintures mura-les sont aujourd’hui au MNAC). Sousle presbytère, la crypte est composéede trois nefs à voûtes d’arêtes repo-sant sur des colonnes à chapiteauxtronconiques. Du château de Car-dona, berceau d’une importante li-gnée et important emplacement stra-tégique, il subsiste la célèbre tour deLa Minyona (XIe s.) ronde à base éva-sée, flanquant le grand palais seig-neurial et les dépendances monasti-ques plus tardives.

Castellar de n’Hug. Église paroissialeSanta Maria (XIe s., remaniée), nef uni-

que, portail comportant d’intéressan-tes pentures, clocher-tour. Non loin,église Sant Vicenç de Rus (1105), àune seule nef et abside à arcatures ;fresques.

Cervelló. Église Santa Maria deCervelló ou d’El Socors (XIe s.), autrefoisparoisse Sant Esteve. Une nef et uneabside de type lombard, tour-lanternesurmontant la croisée et base d’un an-cien clocher. Tombes anthropomor-phes.

Coaner. Église Sant Júlia, consacréeen 1204, trois nefs et trois absides dé-corées (comme les murs) à la manièrelombarde, clocher-tour carré. Flan-quée de la belle tour cylindrique de

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N-260

C-1

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C-26

C-55

C-55

C-1

6c

C-55

Main du roi Balthazar,

Santa Maria de Taüll

(1123). MNAC

RRoouuttee 44 ::

DDee llaa CCeerrddaannyyaa aauuxx ppoorrtteess ddeeBBaarrcceelloonnee eenn ppaassssaanntt ppaarr lleessvvaallllééeess dduu LLlloobbrreeggaatt eett dduuCCaarrddeenneerr

De Puigcerdà, chef-lieu de la Cerdanya situé sur une hauteur qui permet d’ad-mirer le vaste paysage environnant, vous vous rendrez à Guils, petit village où ilest recommandé de visiter l’église Sant Esteve. La N-260, qui traverse la plainecerdane, arrosée par les eaux sereines du Sègre et parsemée de petites agglo-mérations et de vertes prairies, vous conduira ensuite à Bellver de Cerdanya, joliebourgade touristique qui peut s’enorgueillir de plusieurs églises romanes, dontcelle de Talló, surnommée la « cathédrale cerdane », ou celle de Santa Eugèniade Nerellà, au gracieux clocher incliné.

Cinq km après le tunnel d’El Cadí, qui sert de trait d’union entre la Cerdanya etle Berguedà, la C-16 vous mène au monastère Sant Llorenç prop Bagà, tout prèsde Guardiola de Berguedà, sur les berges du Bastareny. De Guardiola, une pitto-resque petite route filant vers l’est débouche à La Pobla de Lillet, où se trouventles ruines du monastère Santa Maria et l’église circulaire Sant Miquel. Il est re-commandé d’emprunter la route panoramique qui, après avoir effleuré la petiteéglise Sant Vicenç de Rus, grimpe de façon spectaculaire jusqu’à Castellar den’Hug. À Castellar, après avoir admiré l’intéressante église Santa Maria, vouspouvez aller contempler les sources du Llobregat, toutes proches.

Revenez sur Guardiola et prenez la C-16 vers le sud, via le défilé du Llobregat,en direction de Berga, chef-lieu du canton. Avant d’y arriver, la C-26 enjambe lelac artificiel de La Baells en direction de l’est et de l’exceptionnelle église SantJaume de Frontanyà, qui est sans nul doute le plus bel exemple d’architectureromane du Berguedà. La ville de Berga, au pied de la chaîne et du sanctuaire deQueralt, se trouve à proximité de deux autres monuments particulièrement inté-ressants : l’église préromane de Sant Quirze de Pedret, à laquelle on accède parun pittoresque pont médiéval, et l’église d’Obiols, au sud, non loin de la C-16.

Si vous quittez Berga vers l’ouest, vous serez charmé par le paysage environ-nant : la route permet en effet d’admirer de superbes panoramas, d’imposantssommets et d’épaisses pinèdes, surtout après le tunnel de la Mina, à la limiteavec le canton du Solsonès. Elle se fraye alors un chemin entre les précipices etles éperons des chaînes de Busa et de Bastets avant d’arriver à Sant Llorenç deMorunys, lieu de villégiature se trouvant en contrebas de la station de ski de Portdel Comte et abritant un monastère bénédictin. Mais peu avant Sant Llorenç, sivous prenez à gauche une route qui pénètre dans les défilés creusés par leCardener entre les parois de Lord et de Busa et longe le lac artificiel de la Llosadel Cavall, vous arriverez à Solsona, chef-lieu de canton, évêché et ville à la fortepersonnalité, présidée par la cathédrale Santa Maria et possédant un remar-quable musée diocésain.

Après avoir brièvement emprunté la C-55 en direction de Manresa, vous tourne-rez à gauche vers Berga pour rejoindre en quelques instants Olius et son égliseSant Esteve, sur les rives du Cardener et non loin d’un curieux cimetière de stylemoderniste. Reprenez ensuite la C-55 pour rejoindre Cardona, très ancienne bour-gade érigée à la faveur d’une mine de sel gemme (la Montagne de Sel), et présidéepar une hauteur surmontée du château des ducs de Cardona (abritant aujourd’huiun luxueux Parador) et de l’exceptionnelle collégiale Sant Vicenç, l’un des joyauxde l’art roman catalan. Plus loin, en partant de Súria, il y a deux beaux endroits à vi-siter : le site de Coaner, avec une église et un château juchés sur un éperon ro-cheux (on y accède par une piste filant vers l’ouest) et Sant Cugat del Rac. Pour yarriver, prenez d’abord la route de Balsareny puis une piste en direction nord-est.

Manresa, chef-lieu du Bages, est un centre commercial et industriel animé.Elle possède, entre autres monuments, la basilique Santa Maria, où subsistentdes éléments romans. Le détour vers le monastère de Sant Benet de Bages, toutproche, est recommandé. La C-141 (direction Vic) vous mènera à ce superbe siteau charme indéniablement romantique. Non loin, la route allant de Navarcles àTerrassa par le col d’Estenalles conduit à l’église et au château de Talamancaavant de poursuivre vers le vallon où se tapit le pittoresque village de Mura et sonéglise Sant Martí.

En partant de Manresa, une route secondaire mène au sanctuaire de la Salut àViladordis puis, après avoir franchi le Llobregat, à El Pont de Vilomara, non loinde la petite église mozarabe d’El Marquet. À Sant Vicenç de Castellet vous em-prunterez la C-55, dans l’axe du Llobregat, pour arriver sans tarder à Monistrol.De là, vous ne pouvez pas manquer de visiter le monastère de Montserrat accro-ché au flanc de l’imposant et singulier massif du même nom, centre spirituel de laCatalogne et l’un des grands sanctuaires catholiques du monde. La Vierge deMontserrat est une sculpture romane en bois. Non loin se trouve l’église SantaCecília, romane elle aussi, qui fit jadis partie d’une abbaye. Elle se trouve au piedde la vertigineuse paroi de Sant Jeroni, en contrebas du plus haut sommet dumassif de Montserrat.

Si vous poursuivez sur la C-55, toujours dans la vallée du Llobregat, vous parvien-drez à Abrera, où se trouvent l’église Sant Pere et la chapelle Sant Hilari. Vous dé-boucherez ensuite sur la N-ll, pour arriver à Martorell et à Sant Andreu de la Barca.Au carrefour dit des Quatre Camins, la N-340 (à droite) vous conduit en 12 km àdeux sites intéressants : Santa Maria de Cervelló, sur le côté gauche de la route etSant Ponç de Corbera, un peu à l’écart de la localité de Corbera de Llobregat.

Olius. Crypte de Sant Esteve

Solsona. Cathédrale Talló. Santa Maria

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point de vue

Patrimoine del’humanité

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l’ancien château. (Mun. : Sant Mateude Bages)

Guils de Cerdanya. Église paroissialeSant Esteve (XI-XIIes s.), nef unique, ab-side décorée, beau portail à trois ar-chivoltes et colonnes à chapiteauxsculptés. Son parement d’autel, ornéde scènes de la vie de saint Étienne,se trouve aujourd’hui au MNAC.

Manresa. La collégiale Santa Maria.(connue sous le nom de la Seu), gothi-que, conserve des éléments de l’égli-se romane qui la précéda (portail avecde beaux chapiteaux et tympan à thè-me marial, quelques arcs non loin ducloître Renaissance).

El Marquet. Église Santa Maria deMatadars ou d’El Marquet (XIe s.), à nefunique et au chevet très ancien (mo-zarabe ou paléochrétien), abside rec-tangulaire et deux chapelles latéralesouvrant sur l’abside centrale par desarches en fer à cheval. (Mun. : Mura)

Montserrat. Monastère bénédictin deSanta Maria, centre spirituel de laCatalogne et très ancien noyau cultu-rel. De la basilique romane il ne sub-siste que la porte d’accès, qui a ététransportée sous le préau, et la célè-bre sculpture de la Vierge noire deMontserrat, en bois polychrome etdoré, de la fin du XIIe s. Non loin se trouve l’ancien monastère bénédic-tin de Santa Cecília. et sa belle église(XIe s.) à trois nefs et trois absides àdécor lombard. (Mun. : Monistrol deMontserrat et Marganell)

Mura. Église Sant Martí (XI-XIIes s., re-maniée), abside à arcatures reposantsur des chapiteaux et des demi-co-lonnes, beau portail à archivoltes et ri-che décoration sculpturale (Voir l’Épi-phanie ornant le tympan).

Obiols. Église Sant Vicenç à nef uni-que et petit transept romans. Absidetrapézoïdale préromane, tout commeles colonnes à chapiteaux très primi-tifs de l’intérieur. Tombes anthropo-morphes devant le portail. (Mun. :Avià)

Olius. Église Sant Esteve (XIe s.), re-marquable exemple de style romanlombard à une seule nef, abside semi-circulaire à la décoration caractéristi-que, belle crypte de la même taille quele presbytère, composé de trois peti-tes nefs reposant sur six colonnes(l’escalier, les pentures et le clochersont du XVIe s.). Non loin se trouve unsurprenant cimetière de style moder-niste.

Pedret. L’église Sant Quirze (IXe s.,agrandie au Xe s.), est l’un des meilleursexemples de l’art préroman catalan.Nef rectangulaire et abside trapézoïda-le, nefs latérales rapportées ouvrantpar des arches en fer à cheval sur la nefcentrale (restaurée au XIIe s.). Une im-portante campagne de restauration apermis d’y reproduire certaines desfresques originelles. Les peintures pri-mitives du Xe s., dont le célèbre Person-nage en prière, et les pleinement roma-nes du XIIe s., avec, entre autres, desscènes de l’Apocalypse, sont conser-vées au MDS. Celles des absidioles,attribuées au maître de Pedret, sont auMNAC. (Mun. : Cercs)

La Pobla de Lillet. Ancien monastè-re de chanoines augustiniens SantaMaria de Lillet avec son églisedu XIIe s., remaniée et récemment con-solidée, tout comme les ruines ducloître, très primitif. Non loin, églisecirculaire Sant Miquel (XIIe s.), qui futprobablement la chapelle du châteaude Lillet : abside adossée, coupolesemi-sphérique et portail à vous-seaux, restauré. L’église de La Poblaabrite un Christ-Majesté en Croix duXIIe s., superbe sculpture sur boispolychrome provenant de SantaMaria.

Sant Benet de Bages. Ancien monas-tère bénédictin, de style roman avecdes ajouts ultérieurs : église du XIIe s.en forme de croix latine, abside cen-trale saillante et deux absides creusé-es dans le mur, tour-lanterne à deuxétages, portail à archivoltes et chapi-teaux, crypte, clocher-tour, superbecloître (XII-XIIIes s.) aux riches chapi-teaux, dépendances monastiques. Il aété racheté par une institution bancai-re; centre culturel, l’église a été restau-rée. (Mun. : Sant Fruitós de Bages)

Sant Cugat del Racó. Église parois-siale Sant Cugat ou de Salou (XIe s.), re-marquable exemple de type lombarden forme de croix grecque, haute tour-lanterne cylindrique, abside et une absidiole, portail gothique. (Mun. :Navàs)

Sant Jaume de Frontanyà. Égliseparoissiale Sant Jaume, ancien mo-nastère augustinien, très bel exempledu roman lombard du XIe s. Forme decroix latine, majestueuse tour-lanternepolygonale à douze faces, reposantsur des trompes coniques. Cette ca-

ractéristique, unique en Catalogne, aété imitée dans la restauration deRipoll. Trois absides. Façade austère.

Sant Llorenç de Morunys. Ancienmonastère bénédictin et son église du XIe s. à trois nefs et au décor lom-bard, très remaniée, qui possède deséléments gothiques et baroques. Ves-tiges des dépendances monastiques.

Sant Llorenç prop Bagà. Ancien mo-nastère bénédictin et son église (muti-lée) des XI-XIIes s. Trois nefs, vastecrypte, clocher-tour tronqué, reliefspréromans aux fenêtres du côté est.Suite aux fouilles et aux restaurationseffectuées, deux absidioles ont étédécouvertes, et une partie de l’ancienmonastère récupérée. (Mun. : Guar-diola de Berguedà)

Sant Ponç de Corbera. Ancien prieu-ré bénédictin avec une intéressanteéglise du XIe s. à une nef, transept flan-qué de trois absides semi-circulaireset tour-lanterne sur la croisée, couron-née par un clocher. L’extérieur est en-tièrement décoré dans le style lom-bard. L’abside conserve des traces de peintures murales. L’église parois-siale de Corbera abrite une statue enbois polychrome de la Vierge au Lait(XII-XIIIes s.) qui provient de Sant Ponç.(Mun. : Cervelló)

Santa Eugènia de Nerellà. Église pa-roissiale à une seule nef. Son curieuxclocher-tour carré à ornementationlombarde, très penché, a été consoli-dé. (Mun. : Bellver de Cerdanya)

Solsona. Cathédrale Santa Maria,siège d’un évêché depuis 1593 aprèsavoir été un important monastère au-gustinien construit autour d’une égli-se romane consacrée en 1163, trèsremaniée aux époques gothique etbaroque. De l’édifice roman, il resteles trois absides intérieurement déco-rées de colonnes et de chapiteaux, laporte du cloître (de l’école de Lleida,XIIIe s.), le magnifique clocher de typelombard et la célèbre sculpture de laVierge du Cloître, en pierre noire.Chapiteaux et colonnes conservés aumusée diocésain voisin.

Talamanca. Église paroissiale SantaMaria (XIIe s.), à nef unique, croisée etabside, portail à archivolte et colon-nes à chapiteaux travaillés, frises àrinceaux ornant les impostes desmurs extérieurs. Très belles pierres detaille.

Talló. Église paroissiale Santa Maria(XIIe s.). Une nef, abside ornementée,portail possédant de belles pentureset abrité sous un préau, clocher-tour.Statue romane du XIIIe s., dénommée la Vierge de Talló. Ce fut autrefois le siège d’un monastère augustinien.(Mun. : Bellver de Cerdanya)

Viladordis. Sanctuaire et paroisseNotre-Dame de la Salut, petit édifice àune nef et une abside, modifié. (Mun. :Manresa)

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Sant Benet de Bages Pedret. Sant Quirze

La Pobla de Lillet. Sant Miquel

Sant Jaume de Frontanyà

Cardona

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PPrriinncciippaauuxx mmoonnuummeennttss

Barberà del Vallés. Église paroissialeSanta Maria de Barberà (fin XIe s.). Uneseule nef, grand transept ouvrant surtrois absides à décor lombard, toutcomme le mur. Clocher-tour à toiturepyramidale. Intéressantes fresques(découvertes en 1919) présidées parun Pantocrator, et comportant, entreautres, des scènes de l’Ancien et duNouveau Testament.

Barcelone. Le dynamisme politiqueet économique de la capitale de lacouronne catalano-aragonaise expli-que que les édifices romans originelsaient été pour la plupart remaniés ouremplacés. Il en reste néanmoins d’in-téressants témoignages : dans la ca-thédrale, chapelle Santa Llúcia (XIIIe S.)et éléments des portes de Sant lu etdu cloître, murailles romaines, refaitesà l’époque romane (Portail Nou), an-cien monastère de religieuses béné-dictines de Sant Pere de les Puelles(XIIe S.), très modifié et, surtout, ancienmonastère bénédictin de Sant Pau delCamp (XIIe S.) avec son église en formede croix grecque et ses trois absides,son remarquable portail et son cloîtreaux arcs lobés et aux beaux chapi-teaux, chapelle Sant Llàtzer (XIIe S.) quiappartenait à l’hôpital d’Els Mesells,chapelle d’En Marcús (XIIe S.), galeriede la cour du palais épiscopal (XIIIe S.).Sans oublier, bien entendu, le MNACet son fonds richissime.

Beget. Église Sant Cristòfol (XIIe S.), àune seule nef, abside aux belles fenê-tres, portail décoré et clocher carré àtrois étages. Elle abrite le célèbreChrist de Beget, sculpture sur bois du XIIe S. portant tunique et couronne.Fonts baptismaux, retables et sculp-tures gothiques et baroques. (Mun. :Camprodon)

Camprodon. Ancien monastère SantPere dont l’église fut consacrée en1169. En forme de croix latine, elle acinq absides carrées, une coupole surla croisée avec une lanterne octogo-nale surmontée d’un clocher à deuxétages. Portail à colonnes.

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RRoouuttee 55 ::

DDeess PPyyrréénnééeess àà BBaarrcceelloonnee,, eennppaassssaanntt ppaarr llee RRiippoollllèèss,, OOssoonnaa eett lleeVVaallllèèss

La C-38 pénètre dans le canton du Ripollès par le col d’Ares. Peu après le col,vous apercevrez le gracieux clocher de l’église de Molló, entourée de prairies.Après Molló, prenez, à gauche, la route panoramique offrant de belles vues surles chaînes de la Haute Garrotxa : elle vous conduit à Rocabruna puis descendvers le vallon où se tapit Beget, dont la belle église recèle un impressionnantChrist-Majesté en Croix.

Reprenez ensuite la C-38 pour vous rendre à Camprodon. Entourée d’un beaupaysage pyrénéen, cette localité touristique possède plusieurs beaux édifices,dont l’église Sant Pere et un grand pont médiéval. De là, nous vous conseillonsd’aller à Setcases, où vous pourrez visiter la jolie église de Llanars.

La C-38, qui commence à longer le Ter, vous conduit ensuite à Sant Pau deSeguries et à Sant Joan de les Abadesses, jolie localité dont le monastère abriteun superbe groupe sculpté, connu sous le nom de Saint Mystère, et les ruinesconsolidées de l’ancienne église paroissiale. Le pont médiéval situé à la sortie del’agglomération a été restauré. La route, toujours fidèle au Ter, file ensuite toutdroit vers Ripoll entre des champs cultivés et des prairies.

Ripoll, chef-lieu du canton et situé au confluent du Ter et du Freser, est un lieuchargé d’histoire, ce qui lui a valu le surnom de « berceau de la Catalogne ».L’ancien monastère Santa Maria est absolument remarquable. Son portail estd’une beauté admirable. Après Ripoll, toujours escorté par le Ter, vous emprun-terez la C-17. Le paysage est principalement boisé (chênes, pins et arbres debord de l’eau). Après Montesquiu et Sant Quirze de Besora, une bifurcation àgauche mène à Torelló après un long pont enjambant la rivière. L’église SantVicenç de Torelló, restaurée, est tout près.

La C-17 s’écarte du Ter pour s’engager dans la campagne fertile et ordonnéede la Plana de Vic, ponctuée de grands mas anciens et entourée de montagnes.Au cœur de la plaine, Vic, chef-lieu du canton d’Osona, possède des monumentsromans (clocher de la cathédrale et pièces conservées au musée épiscopal). SaPlaça Major à arcades, où se tient tous les samedis un marché très animé, et laréputation de la spécialité régionale – les charcuteries – sont d’autres raisons devenir visiter la ville.

Vic est le point de départ de plusieurs itinéraires vers les monuments quiconstituent le riche patrimoine roman de la Plana : vers le nord-est, Tavèrnoles etSavassona et, surtout, le monastère de Sant Pere de Casserres, surplombant lelac artificiel de Sau depuis l’extrémité d’une proue rocheuse. Vers l’est, SantaEugènia de Berga, Vilalleons, Espinelves et Sant Sadurní d’Osormort, intégrésdans de jolis paysages et facilement accessibles. Vers l’ouest, par la C-25D (di-rection Prats de Lluçanès), sur le haut plateau séparant les eaux du Ter de cellesdu Llobregat, se trouve la petite église de Sant Andreu de Llanars et, surtout, lemonastère de Lluçà, qui vaut le voyage. Vers le sud-ouest, la route de SantaEulàlia de Riuprimer conduit à Vilanova del Pla et à l’admirable monastère deL’Estany, dans le canton du Bages.

Revenez sur la C-17 (direction Barcelone), pour vous rendre, dans le canton duVallès, à La Garriga, lieu de villégiature traditionnel abritant les églises SantaMaria del Camí et de La Doma. Plus au sud, vous avez Canovelles et son égliseSant Feliu. Ceci dit, bien avant ces deux localités, vous avez la possibilité deprendre, à la hauteur de Centelles, la sinueuse C-1413 qui serpente le long desprécipices de Berti. Un peu avant Sant Feliu de Codines, à gauche, une routevous conduit au très pittoresque site de Sant Miquel del Fai, qui recèle une églisetroglodytique avoisinant de belles cascades.

De Sant Feliu de Codines, descendez vers Caldes de Montbui, station therma-le conservant d’intéressantes ruines romaines. Un peu avant d’arriver à Caldes,une jolie petite route de montagne grimpe vers El Farell avant de redescendre surSant Sebastià de Montmajor, lové dans un vallon secret. De Caldes, en passantpar Castellar del Vallès, on arrive à Terrassa, où une halte s’impose pour visiterles trois églises visigothico-romanes qui témoignent de l’existence de l’ancienévêché d’Egara. Les amateurs de promenades en montagne prendront la routede Navarcles puis la piste conduisant à Can Pobla, avant de continuer à piedpendant environ 3/4 d’heure jusqu’au sommet de la Mola, présidé par l’église del’ancien monastère de Sant Llorenç del Munt. Leur effort sera récompensé par lavision d’un panorama splendide.

Depuis Terrassa, la route menant à Rubí mène à Sant Cugat del Vallès, au piedde la chaîne de Collserola qui précède la plaine de Barcelone. Là se trouve un im-posant monastère bénédictin, au magnifique cloître roman. DirectionCerdanyola, la route N-150 (vers Sabadell) permet d’arriver à l’église SantaMaria, à Barberà del Vallès, toute proche, qui conserve d’intéressantes fresques.Rebroussez chemin par la N-150 pour atteindre Barcelone, capitale de laCatalogne et l’une des principales villes de la Méditerranée. Cosmopolite et mo-numentale, elle comblera les amoureux d’art roman avec, entre autres, l’égliseSant Pau del Camp, et, principalement, son Museu Nacional d’Art de Catalunya(MNAC), qui abrite la meilleure collection d’art roman du monde.

C-17

C-38

C-26

C-26

C-1

7

N-141c

C-14

13b

C-141

5a

Main de la Vierge,

Sant Climent de Taüll (1123).

MNAC

Barcelone. Sant Pau del Camp

Beget Sant Llorenç del Munt

Sant Cugat del Vallès

Le «très Saint Mystère». Sant Joan de les Abadesses

proposition de parcours

piste de montagne

monuments romans

office de tourisme

point de vuePatrimoine del’humanité

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Canovelles. Église paroissiale SantFeliu (XIe S.), à une seule nef. Abside detype lombard, remarquable portail(XIIIe S.) à archivoltes et motifs géomé-triques et zoomorphes.

Espinelves. Église paroissiale SantVicenç, à deux nefs et deux absides(XIe et XIIe S.), décor de type lombard,clocher à trois étages à arcatures re-posant sur des impostes décorées detêtes. Portail sud du XIIe S.

L’Estany. Ancien monastère de cha-noines augustiniens Santa Maria, égli-se, consacrée en 1133, à une seulenef, croisée et trois absides. Res-taurée. Magnifique cloître des XIIe etXIIIe S. avec dix arcs de chaque côtésur colonnes jumelées et de nom-breux chapiteaux aux motifs très di-vers (scènes bibliques et profanes,noces, troubadours, etc.), Dépendan-ces monastiques et petit musée.

La Garriga. Église Santa Maria delCamí, autrefois rattachée à un hôpitalde chemin public. Une seule nef, refai-te au XIIe S. sur une construction anté-rieure. Elle possède des éléments del’appareil roman de l’église SantEsteve de la Doma, érigée à l’écart dela localité.

Llanars. Église paroissiale SantEsteve, consacrée en 1168. Une nef etune abside, riche portail à trois arcsdégradés, colonnes et chapiteaux re-levant de l’école roussillonnaise etpentures d’origine. Précieux parementd’autel en bois polychrome (XIIe S.)montrant le Christ Pantocrator et desscènes de la vie de saint Étienne.

Lluçà. Ancien prieuré de chanoinesde Santa Maria, église de la fin duXIIe S. Une seule nef et trois absides,très remaniée par la suite avant d’êtrerestaurée récemment. Signalons lespentures originelles de la porte, le re-marquable petit cloître aux superbescolonnes et chapiteaux (motifs végé-taux et zoomorphes), relevant de l’é-cole de Ripoll. Ses superbes devant etcôtés d’autel (XIIIe s.), conservés auMEV, sont reproduits en partie. Despeintures gothiques du XIVe siècle ontété découvertes sous le chœur.

Molló. Église paroissiale Santa Cecília(XIIe S.), à l’appareil en remarquablespierres de taille, une nef et une croi-sée. Portail formé d’arcs dégradés etorné d’une frise. Svelte clocher-tour àquatre étages, frises d’arcature et bel-les fenêtres.

Ripoll. Ancien monastère bénédictinSanta Maria, autour duquel se formala ville au moment du repeuplementde la Vieille Catalogne. Fondé en 879par le comte Guilfred le Velu et foyerde diffusion culturelle (important scrip-torium), il fut restauré à partir de 1886selon des critères propres au roman-ticisme architectural : église basilicaleà cinq nefs, croisée et sept absi-des du XIe S. de type lombard, clocher-tour à sept étages. Tombes des comtes de Barcelone et de Besalú à l’intérieur. Le portail, du milieu duXIIe S., est ce que la sculpture romanecatalane offre de mieux, avec sa com-plexe ornementation en sept frangeshorizontales montrant des scènes bi-bliques et allégoriques (l’Église triom-phante, l’Église militante, les péchéscapitaux, etc.) et, à l’intrados de l’arcde la porte, les 12 mois de l’année

illustrés par des scènes de la vie rura-le. Cloître commencé à la fin du XIIe S.,avec une aile entièrement romane etdes chapiteaux dont le superbe décor(animaux s’affrontant, monstres, feuil-lages) a donné son nom à l’école deRipoll de sculpture.

Rocabruna. Église paroissiale SantFeliu (XIIe S.), à une nef et une abside,porte aux belles pentures, clochercarré. (Mun. : Camprodon)

Sant Andreu de Llanars. Ancienneparoisse rurale de la localité (XIIe S.), àune nef et une abside. Beau clochercarré sur la voûte, très bien restaurée.(Mun. : Prats de Lluçanès)

Sant Cugat del Vallès. Ancien mo-nastère bénédictin, parfaitement res-tauré : vestiges de constructions wisi-gothes dans le cloître, grande église àtrois nefs et trois absides commen-cée au XIIe S. mais gothique pour laplupart (le clocher-tour de type lom-bard est roman). Magnifique cloîtreroman (fin du XIIe S., totalement remo-delé) avec de beaux chapiteaux (à dé-cors figuratifs et végétaux) d’ArnauCadell, qui s’est représenté lui-mêmeen train de sculpter. Une inscriptionporte son nom.

Sant Joan de les Abadesses. Ancienmonastère de religieuses bénédictines,devenu par la suite monastère augusti-nien. Église (XIIe S.) à une seule nef et troisabsides, richement décorée et rema-niée, vestiges romans d’un cloître oud’une galerie près du cloître gothique.Célèbre Descente de croix, connue sousle nom de Très Saint Mystère (1251),avec sept personnages sculptés en boispolychrome, l’un des plus importantsouvrages de l’époque. Ancienne égliseparoissiale de Sant Joanipol, dont les

vestiges (chevet à trois absides et portailau beau décor) ont été consolidés.

Sant Llorenç del Munt. Ancien mo-nastère bénédictin, à la tradition éré-mitique, juché sur le pic de la Mola(1 104 m. d’altitude) : l’église (con-sacrée en 1064) est un important mo-nument roman lombard en forme decroix grecque. Tour-lanterne octo-gonale, trois nefs et trois absides.Vestiges de dépendances monasti-ques. (Mun. : Matadepera)

Sant Miquel del Fai. Ancien monas-tère bénédictin, situé dans un bel en-droit tout en escarpements et en cas-cades. La façade de l’église, romaneet troglodytique, est taillée dans la ro-che. Au sud, on trouve la chapelleSant Martí del Fai, récemment restau-rée, dont les fresques, conservées auMNAC, ont été reproduites. (Mun. :Bigues i Riells)

Sant Pere de Casserres. Ancien mo-nastère bénédictin, objet d’un impor-tant travail de restauration, surplom-bant le lac de Sau. L’église, très grandeet aux lignes superbes, possède troisnefs et trois absides. Décor lombardsans travail sculptural. Clocher carrémassif. Le cloître et les autres dépen-dances ont été restaurés. Présence demeubles de type ancien reproduisantla vie du monastère. (Mun. : Les Masiesde Roda)

Sant Sadurní d’Osormort. Égliseparoissiale (XIe S.), à une seule nef etabside de type lombard, grand clo-cher sur le préau, remanié. Les fres-ques (XIIe S.) ont été transposées auMEV.

Sant Sebastià de Montmajor. Égliseparoissiale (XIIe S.), à une seule nef en

forme de croix grecque avec transept,trois absides, clocher-tour sur la croi-sée. (Mun. : Caldes de Montbui)

Sant Vicenç de Torelló. Église pa-roissiale (XI-XIIes S.), à une seule nefavec croisée et grande abside, beauclocher-tour à trois étages de typelombard. Totalement restaurée.

Santa Eugènia de Berga. Remar-quable église paroissiale (XI-XIIe S.), à une seule nef, croisée et trois absides, tour-lanterne surmontée d’unclocher à trois étages, portail à archi-voltes, colonnes et chapiteaux de l’é-cole de Ripoll.

Savassona. Église Sant Pere (XIe S.), àune seule nef et abside et décor detype lombard. Située au pied du châ-teau de Savassona. Tout près, petiteéglise Sant Feliuet, au chevet pré-roman (arc outrepassé et abside rec-tangulaire) : présence, à l’extérieur, detombes anthropomorphes (Xe S.) etdes vestiges d’un village ibère. (Mun. :Tavèrnoles)

Tavèrnoles. Église paroissiale SantEsteve (vers 1070), remaniée, à uneseule nef et décoration lombarde, clo-cher-tour du même type.

Terrassa. La ville, siège du très ancien évêché d’Egara (milieu duVe S.), conserve trois églises wisigo-thico-romanes du plus haut intérêt.Elles forment un ensemble excep-tionnel remontant aux VI-VIIes S., bienque remanié par la suite : Santa Maria(en forme de croix latine, tour-lanter-ne et coupole octogonale surmontéed’un clocher à deux étages, le toutdu XIIe S., mais chevet wisigoth, carréde l’extérieur et à arc outrepassé à

l’intérieur). Sant Miquel (plan carré, etabside heptagonale à huit colonnesprésentant des chapiteaux romans etwisigoths supportant la coupole;crypte à chapelle absidiale trilobée)et Sant Pere (abside wisigothe trilo-bée délimitant un plan en forme detrapèze et croisée romane). Les re-maniements du XIIe S. sont de typelombard. Exceptionnelles fresques,dont certaines sont du IXe S. (SantMiquel et Santa Maria) ou du Xe S.(Sant Pere), sans compter cellesajoutées au XIIe S. dans une absidio-le de Santa Maria, représentant lemartyre de saint Thomas Becket, effectuées peu après sa mort, en1170. Admirables retables gothiques(Huguet).

Vic. Siège d’un important évêché, laville présente un remarquable ensem-ble monumental : cathédrale rénovéeà compter de 1781 et conservant unmagnifique clocher roman à sept éta-ges, de type lombard, et une crypte àtrois nefs (colonnes à chapiteaux detype califal). D’autres édifices possè-dent des éléments romans. Le muséeépiscopal (MEV), récemment recons-truit abrite un riche patrimoine.

Vilalleons. Église Santa Maria (XI-XIIes S.), à une seule nef, mur et absideà décoration lombarde, préau et por-tail surmontés d’un clocher-tour.Retables baroques. (Mun. : Sant Juliàde Vilatorta)

Vilanova del Pla. Église Sant Jaume(XI-XIIes S.), adossée à un ancien mas.Forme circulaire, abside de type lom-bard, porte aux belles pentures. (Mun. :Santa Maria d’Oló)

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Lluçà. Pentures de Santa Maria

L’Estany. Chapiteau du cloître

Ripoll. Détail du portail

Ripoll. Chapiteau du cloîtreRipoll. Portail de Santa Maria

Vic. Cathédrale Terrassa. Église de Santa Maria

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Beuda. Église paroissiale Sant Feliu(XIIe S.), à trois nefs et trois absides,portail à archivolte, fonts baptismauxsculptés.

Breda. Ancien monastère bénédictinSant Salvador (XI-XIIes S.). Malgré la res-tauration gothique de l’église, il resteun magnifique clocher-tour de 32 mde haut et cinq étages, à décor lom-bard, et une partie de l’ancien cloître.D’époque romane aussi, il reste unepartie de l’ancienne église paroissialeSanta Maria (aujourd’hui dépendancemunicipale), d’où provient la statueromane de la Vierge que l’on peut voirà Sant Salvador.

Canapost. Église Sant Esteve (XI-XIIes S.), formée de deux édifices juxta-posés, dont l’un est préroman (absidetrapézoïdale) et l’autre roman (absidesemi-circulaire). Vestiges de fresques.(Mun. : Forallac)

Cruïlles. Ancien monastère bénédic-tin Sant Miquel (XIe S.) : église à dispo-sition basilicale à trois nefs, transeptet trois absides, décor de type lom-bard, vestiges de fresques. Un beauChrist-Majesté en Croix et une inté-ressante poutre de baldaquin ornée

PPrriinncciippaauuxx mmoonnuummeennttssBell-lloc d’Aro. Église Santa Maria(Xe S.), remaniée, nef unique et cheveten forme de fer à cheval. (Mun. : SantaCristina d’Aro)

Besalú. Cette commune fut le centred’un comté dont la dynastie s’étenditsur les XIe et XIIe S.). Église de l’ancienmonastère bénédictin Sant Pere (XIIe S.),à trois nefs, déambulatoire (cinq arcssur colonnes à chapiteaux sculptés),Les côtés de la fenêtre surmontant leportail sont ornés de petits lions en re-lief. Église Sant Vicenç (XII-XIIIes S.), àtrois nefs et croisée, élégante absideflanquée de deux absidioles, portail àarchivoltes et chapiteaux. Portail deI’église Sant Julià (XIIe S.), autrefois rat-taché à un hôpital. Ruines du monas-tère augustinien Santa Maria (XIIe S.), au chevet à trois absides, dominant la ville, au côté de l’ancien château.Intéressante mikwà (maison des ablu-tions rituelles des Juifs, XI-XIIes S.). Courà arcades de Can Llaudes ou Cornellà,bon exemple d’art roman civil. Pontmédiéval sur le Fluvià.

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À huit km au sud de La Jonquera, la route secondaire menant à Capmanymarque le début d’un itinéraire très attractif où la beauté des monuments visitésest agrémentée de paysages variés, avec des vues spectaculaires sur la mer etun arrière-pays parfois vallonné, parfois champêtre, parfois boisé.

En partant de Garriguella, empruntez la petite route bordée de coteaux plantésde vignobles jusqu’à Vilamaniscle. De là, une piste en terre battue vous conduiraà Sant Quirze de Colera, au cœur d’une vallée appartenant à la chaîne desAlbères. Le site, étrange et solitaire, forme un contraste saisissant avec l’en-semble monumental de Sant Pere de Rodes, accessible par la route depuisVilajuïga. Situé pratiquement à la crête de la chaîne du même nom, il commandeune vue panoramique sur la Costa Brava et notamment sur le Cap de Creus, au-jourd’hui classé parc naturel. On distingue très bien les blanches maisons d’ElPort de la Selva, dans le secteur le plus protégé de la baie.

Prenez ensuite vers Palau-saverdera. L’arrivée à Roses et la découverte de sonéglise romane, située dans le quartier de la Ciutadella, s’accompagnent du plaisird’admirer l’harmonieuse courbe du golf de Roses, qui constitue l’un des pay-sages les plus grandioses et les plus lumineux de l’Empordà. Mais revenons versl’intérieur des terres : après Castelló d’Empúries, par la route secondaire en di-rection de Sant Pere Pescador (à proximité du parc naturel des Aiguamolls del’Empordà), vous arriverez à Sant Miquel et à Sant Tomàs de Fluvià, où deuxbeaux monuments viennent rompre l’horizontalité d’un paysage verdoyant touten dégradés, que des rangées de cyprès protègent du vent caractéristique – etfort vivifiant ! – de la région : la tramontane.

Peralada et Vilabertran sont deux must qui méritent le détour avant de re-joindre Figueres. La capitale de I’Empordà – et son étonnant Théâtre-MuséeDalí – marque le début de la deuxième partie de notre itinéraire, où les paysageslinéaires vont céder la place à un relief plus mouvementé.

Après Navata et Lladó, la ville comtale de Besalú et les petites localités voi-sines de Beuda et de Palera (église du Sant Sepulcre), marquent l’entrée dans unautre canton – la Garrotxa – où le roman est si abondant que nous ne pourronsque vous en indiquer quelques exemples. Le paysage constitue un autre des at-traits de la Garrotxa : voyez la paroi basaltique de Castellfollit de la Roca, au bordde la route, la végétation luxuriante, le chapelet de cônes volcaniques tronquésqui, dans les alentours d’Olot, évoquent de très anciens séïsmes.

Sant Joan les Fonts, la Vall de Bianya, sorte de jardin naturel essaimé de pe-tites églises, et la route jusqu’à Sant Esteve d’en Bas, tout près de la pittoresquelocalité d’Hostalets, sont tout aussi recommandables. Tout comme, en allant versBanyoles, la Fageda de Jordà, romantique et célèbre hêtraie, et le cratère volca-nique de Santa Margarida, deux sites naturels qui sont un beau préambule au re-marquable ensemble médiéval de Santa Pau.

La visite de Porqueres, face à la ville de Banyoles, sera l’occasion de faire pra-tiquement le tour complet du lac de Banyoles, qui s’étend silencieusement surcent hectares, bordé de saules pleureurs qui semblent avoir pour mission deconstituer un arrière-plan pour rehausser la grâce de l’église.

Gérone est bien entendu tout un programme à elle seule et il vaut la peine des’y arrêter longtemps. Nous vous recommandons, si vous avez le temps, de visi-ter aussi les ruelles du quartier juif et de contempler le reflet des maisons de larue Ballesteries dans les eaux de l’Onyar.

La visite de Cruïlles, de Sant Julià de Boada, de Canapost puis de Sant Feliu deGuíxols vous donnera l’occasion de traverser le chef-lieu du Baix Empordà, LaBisbal d’Empordà, célèbre pour ses magasins d’objets de céramique, avant defaire la route de Palamós à Sant Feliu, pour découvrir l’un des plus jolis secteursde la Costa Brava. Le calme de S’Agaró et de ses luxueuses villas d’été forme ungrand contraste avec la station balnéaire trépidante et touristique de Platja d’Aro.

De Bell-lloc, sur le territoire de la commune de Santa Cristina d’Aro, près deSant Feliu, rendez-vous à Santa Coloma de Farners pour rejoindre l’idyllique en-clave de Sant Pere Cercada – accessible par une agréable piste forestière. Laroute est bonne et file entre des terres cultivées, des pinèdes et, principalement,les bois de chênes-lièges qui recouvrent une bonne partie des terres de la Selva,On aperçoit aussi de beaux mas.

Pour finir, vous pouvez emprunter la route étroite et sinueuse, mais très pitto-resque, qui conduit à Maçanet de la Selva et à Hostalric (imposants pans de mu-railles), avant de vous rendre à Breda – un autre centre de vente de céramiques –au pied du Montseny : son puissant clocher roman surmonte, solennel, les toitsdes maisons.

A-7/E-15

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Main du Christ en

Majesté, Sant Climent de

Taüll (1123). MNAC

La Sainte Cène. Sant Tomàs de Fluvià

Sant Feliu de Guíxols. «Porta Ferrada»

Gérone. Sant Pere de Galligants

proposition de parcours

piste de montagne

monuments romans

office de tourisme

point de vue

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de peintures en proviennent. Ils sontaujourd’hui au MAG. (Mun. : Cruïlles,Monells et Sant Sadurní de l’Heura)

Gérone. Importante capitale dès l’é-poque carolingienne, puis centre d’uncomté et d’un puissant diocèse, ellepossède un riche patrimoine monu-mental. La cathédrale, à la façade ba-roque et à la nef gothique, conservedes parties romanes : la magnifique« Tour Charlemagne » (XIe S.), clocher àcinq étage de type lombard, et le cloî-tre (XIIe S.), l’un des plus beaux dupays, avec ses chapiteaux et ses fri-ses sculptés de scènes bibliques oude motifs ornementaux, maître-autelet chaise dite « de Charlemagne »(XIe S.), en marbre. Objets d’art remar-quables dans les musées voisins, leTCG (Tapisserie de la Création) et leMAG. Ancien monastère Sant Pere deGalligants (XIIe S.), église à trois nefs,chevet à quatre absides, clocher oc-togonal, magnifique cloître à chapi-teaux ornés de motifs bibliques et fi-guratifs (actuel musée archéologique).La petite église Sant Nicolau, à uneseule nef, grand tour-lanterne, petitecroisée et trois absides, en dépendait.Les Bains arabes, d’époque romane(XIIIe S.) suivent le modèle des bainsmusulmans et juifs (remarquable petittemple octogonal et lanterne extérieu-re). La Fontana d’Or, bon exempled’art roman civil.

Lladó. Ancien monastère augustinienSanta Maria : remarquable église (XIIe S.)à disposition basilicale, trois nefs ettrois absides, beau portail aux archivol-tes très ornementées, tympan, linteauet colonnes corinthiennes, belle fenê-tre. Vestige des dépendances monasti-ques, récemment restaurées.

Navata. Ancienne église paroissialeSant Pere (XIIe S.), une nef et une absi-de, remarquable portail à archivoltes,tympan orné de l’Agnus Dei, colon-nes corinthiennes (l’un des chapi-teaux présente des animaux fantasti-ques), pentures romanes et vestigesde fresques.

Palau-saverdera. Église paroissialeSant Joan (XIe S.), à trois nefs et troisabsides, décor de type lombard.

Peralada. Le riche passé de la ville estvisible dans son remarquable ensem-ble monumental. Cloître de l’anciencouvent Sant Domènec (XII-XIIIes S.),s’érigeant seul au centre de la localité(le couvent fut détruit) : colonnes etchapiteaux ornés de scènes bibliques,d’animaux et autres motifs très ex-pressifs.

Porqueres. Église paroissiale SantaMaria, sur les rives du lac de Banyo-les : intéressant édifice (consacré en1132) à une seule nef et abside trilo-bée, portail à trois arcs outrepassésdégradés et colonnes à chapiteauxsculptés (motifs végétaux et ani-maux). Clocher à jour. Les chapiteauxde l’arc triomphal présentent un grandintérêt.

Roses. Dans l’enceinte de la Ciu-tadella et sur le site archéologique dela colonie grecque de Rhode, vestigesde l’église de l’ancien monastère bé-

nédictin Santa Maria (XIe S.), dont l’ab-side centrale est de type lombard.

Sant Esteve d’en Bas. Église SantEsteve (XIIe S.) à une seule nef, re-maniée, présentant des chapiteaux etun tympan aux belles sculptures del’école de Ripoll. (Mun. : La Vall d’en Bas)

Sant Feliu de Guíxols. Ancien monas-tère bénédictin : devant l’église (engrande partie gothique), se trouve lacélèbre Porta Ferrada, qui est proba-blement le portique de l’édifice préro-man précédent (Xe S.), à trois archesoutrepassés sur colonnes cylindriquesdont chacune est surmontée d’une ga-lerie à trois ouvertures aux arcs pluspetits eux-mêmes couronnés par unefrise lombarde (plus tardive). Les deuxtours, dites du Fum et de la Corn, quiflanquent l’église sont romanes.

Sant Joan les Fonts. Ancien monas-tère bénédictin (XIIe S.), église à troisnefs et aux absides bien décorées,quelques chapiteaux sculptés, fontsbaptismaux à reliefs. La maison-fortede Juvinyà (XI-XIIes S.), est l’un des bâti-ments romans civils les plus ancienset les mieux conservés de Catalogne.

Sant Julià de Boada. Église préroma-ne Sant Julià, bien conservée et bienrestaurée. Nef unique divisée par unlarge arc outrepassé, abside trapézoï-dale, arc triomphal outrepassé. Vesti-ges de fresques ultérieures. (Mun. :

Palau-sator)

Sant Miquel de Fluvià. Ancien mo-nastère bénédictin (XIe s.) : église àtrois nefs, remarquable transept, troisabsides de type lombard, piles etsemi-colonnes à beaux chapiteaux(motifs végétaux, figures, oiseaux) àl’intérieur, inspirés de Sant Pere deRodes. Clocher-tour (XIIe S.) à trois éta-ges au décor lombard. Non loin de là,ancien prieuré Sant Tomàs de Fluvià(appartenant à la commune deTorroella de Fluvià) : église (XIe S.) à uneseule nef, transept et trois absides.D’intéressantes fresques ont été dé-couvertes et restaurées récemment.

Sant Pere Cercada. Ancien monastè-re augustinien : l’église (XIIIe S.) est unbon exemple du style roman tardifavec sa forme de croix latine, sa tour-lanterne et ses trois absides ouvertessur la croisée. Porte et fenêtres à ar-chivoltes, colonnes et chapiteaux.(Mun. : Santa Coloma de Farners)

Sant Pere de Rodes. Cet ancien mo-nastère bénédictin est à juste titre l’undes plus célèbres de Catalogne en rai-son de son importance architecturaleet de sa situation privilégiée surplom-bant le Cap de Creus et le golfe duLion. Église possédant des élémentsdes Xe et XIe S., mais néanmoins destyle préroman, à trois nefs très diffé-rentes séparées par des piliers et des

colonnes adossées reposant sur dehauts soubassements. Transept com-posé d’une abside centrale et deuxabsidioles. Déambulatoire aux piliersalternés. Crypte. Belles colonnes co-rinthiennes (chapiteaux ornés de têtesd’animaux) et polygonales (décor géo-métrique). Clocher carré (27 m) à troisétages de type lombard (XIIe S.). Cloîtresupérieur restauré et reconstruit depart et d’autre d’un cloître inférieur récemment découvert (vestiges defresques), ruines de dépendances mo-nastiques et de fortifications (granddonjon). D’importants travaux de res-tauration ont été entrepris : pavage del’église, reproduction, sous le préau,d’éléments de l’ancien portail, fres-ques du déambulatoire, accès à lacrypte, signalisation d’un parcours devisite. Tout près de la zone de station-nement, parmi les ruines d’un villagedisparu, remarquable église SantaHelena, préromane, agrandie à l’épo-que romane et récemment restaurée.(Mun. : El Port de la Selva)

Sant Quirze de Colera. Ancien mo-nastère bénédictin : église (XIe S.) à dis-position basilicale et trois nefs.Transept et trois absides de type lom-bard, vestiges d’une église précéden-te, du cloître et d’autres fortifications.Des travaux de nettoyage et de con-solidation ont été effectués et le che-min venant de Rabós remis en état.

Ancienne église paroissiale SantaMaria de Colera, petit édifice à uneseule nef et abside (XIIe s.). (Mun. :Rabós d’Empordà)

El Sant Sepulcre de Palera. Ancienprieuré bénédictin : grande église trèsaustère (XIe S.) à trois nefs, piliers sur-montés de voûtes. (Mun. : Beuda)

Santa Coloma de Farners. Châteaude Farners (XIIe S.), aux murs solides età la magnifique tour ronde. Au pied duchâteau, petite église N.-D. de Far-ners : chevet roman.

Santa Pau. Commune de la régionvolcanique d’Olot, conservant un inté-ressant quartier médiéval (place à ar-cades d’El Firal dels Bous et château).Petites églises romanes Sant MartíVell et d’Els Arcs dans les environs.

Vilabertran. Ancien monastère augus-tinien Santa Maria, remarquable en-semble monumental avec une église(XI-XIIes S.) à disposition basilicale ettrois nefs à trois absides ouvertes sur lacroisée, piliers et colonnes adossées àl’intérieur, svelte clocher carré à troisétages de type lombard. Dans le cloî-tre, (XIIe S.), les chapiteaux des colonneset piliers sont décorés de motifs végé-taux. Dépendances monastiques desXII-XIIIes S. (salle capitulaire, sacristie,cave) côtoyant des dépendances destyle gothique. Ensemble restauré.

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Breda. Sant Salvador La poutre de Cruïlles (MAG)

Sant Pere de Rodes

Gérone. Tour de Carlemany Vilabertran. Santa Maria Besalú. Sant Pere, façade

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BarceloneMuseu Nacional d’Art de Catalunya (MNAC). Palais national de Montjuïc(1929, musée depuis 1934). Restauration en profondeur entreprise en 1986 surun projet de Gae Aulenti. Sa section d’art roman, considérée comme l’une desplus importantes du monde, est renommée dans le monde entier, tout particuliè-rement pour ses fresques (XI-XIIIe S.) provenant des Pyrénées catalanes (Taüll–Sant Climent et Santa Maria–, Boí, Pedret, Sorpe, Santa Maria d’Àneu, SantPere del Burgal, Esterri de Cardós, Estaon, Andorre, La Seu d’Urgell, etc.) etpour celles du palais Aguilar de Barcelone. Plusieurs remarquables parementsd’autels (Tavèrnoles, Avia, Mosoll, Ix, Soriguerola, Baltarga, Betesa, Gia, etc.),sculptures sur bois (Christ-Majesté en Croix de Batlló, parement d’autel de Taüll,Descente de Croix d’Erill la Vall, Vierge de Durro, etc.) et sculptures sur pierre(chapiteaux de Camarasa). Émaux et objets liturgiques. Le musée propose éga-lement autres importantes sections.

GéroneTrésor de la cathédrale de Gérone (TCG). Situé à l’intérieur de la cathédrale, ilconserve le Beatus de Gérone (commentaire de l’Apocalypse et magnifiques minia-tures du Xe S), la célèbre Tapisserie de la Création (XI-XIIes S.), le plus important ouvra-ge textile roman catalan, la statue en bois de la Vierge de la Cathédrale (XIIe S.), etc.

Museu d’Art de Girona (MAG). (Autrefois musée épiscopal, situé dans le Palaudel Bisbe ou palais épiscopal). Contient d’importantes fresques (Pedrinyà,Bellcaire d’Empordà, Sant Julià de Boada, etc.), parements d’autel, la célèbrePoutre de Cruïlles, peinte, montrant une procession de moines et d’enfants dechœur, plusieurs belles sculptures sur bois (Christs-Majesté en Croix de SantJoan Les Fonts et de Cruïlles, Vierges, etc.) et sculptures sur pierre (reliefs etchapiteaux), objets d’orfèvrerie (autel portatif de Sant Pere de Rodes, en argent,coffre-reliquaire du même monastère, XI-XIIes S., etc.).

La Seu d’UrgellMuseu Diocesà d’Urgell (MDU). Installé dans l’église de la Pietat qui donne surcloître de la cathédrale et, depuis 1988, agrandi par la Casa del Deganat, atte-nante. Il conserve le célèbre Beatus de la Seu d’Urgell (manuscrit enluminé mo-zarabe, du Xe S., avec un commentaire de l’Apocalypse et de belles miniatures),fresques venues, par exemple, de València d’Àneu ou d’Estaon, parementsd’autels comme celui de Durro, sculptures sur bois comme la superbe Vierge deGinestarre, reliefs et chapiteaux en pierre, pièces d’orfèvrerie, etc. Beaux exem-ples d’art religieux de style gothique et ultérieurs.

SolsonaMuseu Diocesà i Comarcal (MDS). Installé dans le palais épiscopal, non loin dela cathédrale, et bellement réaménagé, il conserve la plupart des fresques deSant Quirze de Pedret, qu’elles soient du Xe S. (célèbre Personnage en prière) oudu XIIe S. (Sant Quirze et Santa Julita, scènes de l’Apocalypse, figures fantasti-ques), et celles de Sant Pau de Casserres (avec ses beaux anges musiciens), di-vers parements d’autel (comme les latéraux de celui de Sagàs) et plusieurs reta-bles (Sant Jaume de Frontanyà), ainsi que d’importants éléments sculpturaux enpierre (chapiteaux, colonnes sculptées, reliefs, dont certains proviennent de lapremière cathédrale de Solsona) ou des sculptures sur bois (Vierges), etc.Intéressante section archéologique.

VicMuseu Episcopal de Vic (MEV). Situé près de la cathédrale, dans un édificedont la reconstruction a été entreprise en 1997 sur les plans de F. Correa etA. Milà, ce musée possède la deuxième collection, par ordre d’importance, d’artroman catalan. Il abrite un bel ensemble de fresques des XIe et XIIe S. (SantSadurní d’Osormort, El Brull, Sant Martí Sescorts, La Seu d’Urgell, etc.), une ad-mirable collection de parements d’autel (Lluçà, Espinelves, Vidrà, Sant Sadurníde Rotgers, monastère d’El Coll, Sant Llorenç Dosmunts, Sagàs, etc.). Pour cequi est de la sculpture sur bois, on y trouve la célèbre Descente de Croix d’Erill laVall (partagée avec Barcelone), différents Christs-Majesté en Croix et Christs as-sis, et plusieurs Vierges. On y trouve en outre des autels, et des reliefs et chapi-teaux en pierre. Beaux exemples d’art textile (Tapisserie des Sorcières, hispano-arabe), des pièces d’orfèvrerie, des émaux, des pentures de portes, desreliquaires, etc.

L’art roman dans les musées

MAG. Autel portatif de Sant Pere de Rodes MDS. Encensoir provenant de Pampe (Solsonès)

TCG. Tapisserie de la Création

MNAC. Sant Climent de Taüll

MNAC. Christ-Majesté en croisc de Batlló (Garrotxa) MEV. Vierge de Veciana (Anoia)

Mains de Saint Jean

et de la Vierge, antependium

de Baltarga

(Cerdanya, vers 1195). MNAC

Autres musées. À Barcelone on trou-ve également d’importants objets d’artroman au Museu Diocesà (à côté de lacathédrale) et au Museu Marès. Il fautégalement citer le Museu Diocesà deLleida, le Museu Diocesà de Tarragona(très riche, on y accède par le cloître dela cathédrale), le Museu de la Catedralde Tortosa, le Museu del Castell dePeralada (reliefs et chapiteaux de SantPere de Rodes), le Museu de Vilafrancadel Penedès, le Museu de l’Empordà àFigueres, le Maricel de Mar à Sitges,entre autres. Certains musées étran-gers possèdent d’importantes piècesromanes catalanes. C’est le cas de TheCloisters à New York, du Museum ofFine Arts de Boston, du BritishMuseum à Londres, du Museum ofFine Arts de Maryland, etc. On trouveégalement des objets romans dansdes collections particulières et mêmeparfois dans des mas isolés, qui pro-viennent de petites églises désaffecté-es.

© Generalitat de Catalunya. Departament d’Innovació, Universitats i Empresa. Turisme deCatalunya. Réalisation: Servei d’Informació i Difusió Turística. Textes: Antoni Pladevall i Fontet Francesc Gurri i Serra. Traduction: Barbara de Lataillade (Discobole). Dessin: Saura-Torrente. Photographies: Albert Adell, Oriol Alamany, Pere Català Roca, Ernest Costa,Francesc Gomà, Ramon Manent, Joan Mercader, Jordi Nieva, Jordi Pareto, Rambol, JoanTous, Francesc Tur, Toni Vidal, Museu de Terrassa. Impression: Rotocayfo Quebecor.D.L.: B-32077-2008

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Romanic frances (esmenat 6/2008) 2/7/08 12:47 Página 16