Formule Verte N°2

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2 JUILLET -AOÛT 2010 VITRINE VERTE Goodyear lance le premier pneu en bioisoprène ENTRETIEN Jean Pelin , directeur général de l’UIC BIOTECHNOLOGIES BLANCHES Le projet Toulouse White Biotech dans les starting-blocks

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Le magazine des matières premières et des ingrédients renouvelables

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2 JUILLET -AOÛT 2010 N°

VITRINE VERTE

Goodyear lance le premier pneuen bioisoprène

ENTRETIENJean Pelin,directeur général de l’UIC

BIOTECHNOLOGIES BLANCHES

Le projet ToulouseWhite Biotechdans les starting-blocks

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3FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

Editorial

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Intermédiaires biosourcés Un nouveau candidat

Sylvie LatieuleRédactrice en [email protected]

ans les années 2000, le groupe américain DuPont révélait au monde ses ambi-

tions dans la production de 1,3-propanediol, issu du maïs. Ce grand intermédiaire

n’était pas destiné à inonder tel quel le marché mondial. Il devait alimenter des

unités de production Sorona et Hytrel, deux nouveaux polyesters de DuPont. À

l’époque, on ne parlait pas encore d’empreinte carbone ni de changement climatique. Pourtant,

DuPont avait déjà cette vision du futur qui le poussait à se rapprocher du monde végétal, tant

au niveau de la production de semences et de phytosanitaires dans lesquels il a beaucoup

investi, que dans le remplacement de matières premières pétrochimiques par du végétal.

La décennie s’est écoulée et nulle part ailleurs dans le monde, on a pu retrouver de stratégie

aussi visionnaire. Pas même du côté du leader mondial Dow ni de BASF qui l’a remplacé. Pour-

tant, ces derniers mois, il est un industriel de la chimie qui semble enfin avoir pris la mesure

des enjeux de la planète et du rôle que la chimie du végétal pouvait jouer. Il s’agit de DSM. Le

chimiste néerlandais a commencé par jeter son dévolu sur un premier produit : l’acide succi-

nique, en dressant un partenariat avec le Français Roquette. Partenariat qui vient tout juste

d’être transformé en un joint-venture baptisé Reverdia. Dans ce domaine de la chimie du végé-

tal, DSM fait valoir ses atouts dans les enzymes et la fermentation, avec un savoir-faire reconnu

mondialement dans la production d’antibiotiques. Du coup, il devient l’un des rares chimistes à

maîtriser ces technologies indispensables à la transformation des végétaux.

Les grands chimistes mondiaux avaient pourtant développé ce type de

savoir-faire dans le temps. Mais bon nombre l’ont laissé échappé avec

leurs activités pharmaceutiques. C’est typiquement le cas de Rhodia ou de

Lanxess. D’autres ont cédé leurs activités, comme Solvay qui s’est séparé

en 1996 de tous ses actifs dans les enzymes au profit de Genencor.

Au-delà de son expérience dans l’acide succinique ou dans les biomaté-

riaux où il est en train d’étoffer sa gamme, DSM a annoncé qu’il voulait se

bâtir un portefeuille d’intermédiaires biosourcés - bien entendu sans en

dresser la liste. À terme, il projette de réaliser 10% de ses ventes dans ce

domaine. Dans un premier temps, il compte s’attaquer à des marchés de niche pour se déployer

sur des marchés de masse. Une stratégie qu’il illustre avec le cas de l’acide succinique. Le

marché de l’acide succinique pétrochimique est actuellement de 25 000 t/an, avec DSM parmi

ses producteurs. C’est peu, mais le Néerlandais estime que le marché pourrait passer à près de

200 000 t/an avec la mise à disposition d’un acide bio-succinique qui trouverait de nouveaux

débouchés en aval, notamment dans la production de butanediol ou de résines PBS.

Sans révéler exactement le montant qu’il consacre à ses recherches sur la chimie du végétal,

DSM indique que « ce montant est considérable », probablement la moitié des 60 M€ qu’il dédie

à ses quatre plateformes de croissance. Du coup, DSM devient un candidat sérieux à la relève de

DuPont. D’autant qu’il promet de faire de nouvelles annonces avec de nouveaux partenaires

avant la fin de l’année !

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DSM a annoncé qu’il voulait se bâtirun portefeuille d’intermédiairesbiosourcés.

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4 FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

Sommaire N°02 - Juillet/Août 2010

DossierBIOMASSE La France n’a pas exploitétoutes ses possibilités

RepèresENTRETIEN

L’industriechimique confirmeson engagement

L’agroindustrie, un statut depionnier revendiqué

Arkema joue sur plusieurstableaux

Bioplastiques : une« extraordinaire opportunité »

REPORTAGEFuterro se lance dansl’aventure du PLA en Europe

13 ACTUALITÉSWheatoleo, un nouvelacteur sur le marché des tensio-actifs

Novozymes signe unpartenariat avec le ChinoisDacheng

DuPont et Tate&Lylerenforcent leur usine

Rhodia ferme une usineau Venezuela

Saipol/Diester inaugurent une ligne à Grand-Couronne

Recherche & Développement

Focus

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La France,en tant que 1er paysagricoleeuropéen et 2e exportateurmondial,dispose d’unebiomassediversifiée et d’unerechercheactive.

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Polyamide : le sourcingvégétal compatible avec la haute performance

Biobutanol : Cobalt se lance dans un biocarburantavancé

Metabolic explore le potentieldu tabac

31ÉquipementLe carbone 14 au secours du développement durable

Conversion thermochimique :un équipement multi-usagepour traiter la biomasse et les déchets

33Carnet /Agenda

NominationsFormations/Manifestations

34 IndexListe des sociétés

CENTRE D’EXCELLENCELe projet Toulouse WhiteBiotech dans les starting-blocks

ACTUALITÉSAxelera lance un écosystèmeBioressources

PRODUITSDSM répondaux besoins del’automobileen matériauxbiosourcés

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Photo de couverture: Ariane Boixière-Asseray

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Retrouvez tous les bioproduits et leurs fournisseurs … dans vos régions … et au niveau mondial (site bilingue),

L’AGROBIOBASE

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Pôle de compétitivité — Industries & Agro-Ressources — 50-52, bvd Brossolette — BP05 - 02930 Laon cedex — [email protected]

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6 FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

Premier pneu enbioisoprène ■ S’il n’est pas produit à partir decaoutchouc naturel, ce pneu n’endemeure pas moins 100% renouvelable.Fruit d’un partenariat entre Goodyear etGenencor, ce prototype a été présentépour la première fois à l’occasion du

sommet deCopenhague. Il a

été produit àpartir debioisoprène issude biomasse,selon unetechnologie deGenencor qui vanécessiter

encore deuxannées de

développementavant d’envisager le

stade industriel. À laclé, Genencor, qui est une

division de Danisco, espère adresser unmarché de l’isoprène de 5 millionsde t/an à l’horizon 2012.

Une chaise plus écolo■ La chaise Lin 94 est proposée parFrançois Azambourg en collaborationavec la société parisienne DesignComposites Solutions, spécialisée dansla construction de meubles déco écolo.La particularité de cette chaise estd’allier la fibre de lin avec une résineépoxy, avec une teneur en lin de 94%.Cette chaise qui ne pèse que 1,5 kg faitpartie de la collection « Lin 94 » dudesigner qui inclut essentiellement des

meubles écolo in et outdoor à savoirune table, une chaise,un fauteuil, un plateau et des étagères.

www.design-cs.com

Les matériaux issus du végétal sont une source d’inspiration presque inépuisable pour les designers.

Vitrine

Polywood marie le bois et le polypropylène ■ Alliance des fibres de bois et dupolypropylène, le nouveau matériauPolywood a été développé parla société CGL pack. Il associe lesavantages environnementaux desproduits bio-sourcés et les avantagestechniques des polymères conventionnelsd’origine fossile. Il possède les mêmescaractéristiques techniques en termes deprocessabilité, de résistance, de barrière etd’operculage. Les teintes varient selon lesessences utilisées (hêtre, épicéa) et laproportion de fibres. Il est également apteau contact alimentaire.

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■ Des complémentsalimentaires d’origine naturelle,voire certifiés Bio conditionnésdans des piluliers en plastiquepar définition nonbiodégradable, cherchez lacontradiction ! Boutique Naturecommercialise sescompléments alimentaires dansdes piluliers en PLA avec 3 % de

colorants. Ces derniers sont, eux,composés de résine de PLA, decolorant organique sanspigment et de pigment minéral.La société note que pour unpoids de 85 g, ce pilulier afficheun bilan carbone équivalent à0,25 kg de CO2 pour safabrication, 10 fois inférieur àun pilulier en plastique.

Du PLA pour conditionner les complémentsalimentaires

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7FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

Z O O MUne souris verteLa Bamboo Mouseest une sourisoptique filaire800 dpi USB 2.0,proposée par lasociété UrbanFactory. La spécificitéde cette souris : son revê-tement extérieur en bamboupour cliquer écolo. Comme la plu-part des souris, cet accessoire se caracté-rise par ses deux clics, une molette à cran,une fibre optique... Aujourd’hui, le bam-bou est partout. Il pousse dans tous lesunivers, même les plus high-tech, commecelui des accessoires informatiques.

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■ Le Pebax Rnew d’Arkema a été choisipar Sony pour la fabrication d’un ballonde football baptisé « Join the Team ! ». Ilsera distribué aux enfants du continentafricain où le football est souvent pratiquésur des surfaces qui usent trèsrapidement les ballons. Sony a mis sonexpertise au service de la recherche dematériaux durables afin de concevoir unballon capable de résister aux conditionsde jeu les plus extrêmes. C’est ainsi qu’aété conçu « Join the Team ! », qui utilisenotamment une couche de Pebax Rnew,élastomère d’une très grande solidité,fabriqué à partir d’huile de ricin. Ceballon, 1,6 fois plus résistant que lesballons traditionnels, sera distribué pardes ONG pendant et après la Coupe dumonde 2010, dans le cadre du projet« Earth FC ». Aidez à envoyer des ballons en Afrique en cliquantsur ce site web : 1 000 clics = envoi d’un ballon

www.sony.net/earthfc

© Plasticana

Les méduses revisitées■ Depuis 50 ans, cette sandale équipe les pieds des petits et des grands. Son robustevinyle permet de se protéger des objets tranchants et des sols glissants, à la plage commeà domicile. Partie d’Auvergne, elle s’est popularisée sous divers surnoms : « squelette » enVendée, « fïfi » dans le nord, « nouille » vers Aurillac, « méduse » à Paris ou « mica » pourles Antilles. Réalisée en Plasticana par le designer André Ravachol, elle est constituéed’un matériau composés de polymères vinyliques recyclés et de chanvre, pour uneteneur en matière fossile réduite. Sa couleur « caramel » est obtenue par la cuisson despectines contenues dans les fibres ! www.plasticana.com

Un ballon de footballrenouvelable

■ Résolument tournées vers ledéveloppement durable, ces chaussures« Cyclic shoes » sont le résultat d’unerecherche du jeune designer français,Benjamin Pawlica. Fabriquées en latexnaturel extrait d’une plante des milieuxarides, elles sont hypoallergéniques,

respirantes, massantes et respectueusesde l’environnement. La plante s’appelle leguayulé, arbrisseau originaire du nord duMexique et du sud des États-Unisproduisant du latex au même titre quel’hévéa.

www.pawlica-design.com

Quand le latex devient chaussure

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En France, l’Association chimie du végétal (ACDV) fédère depuis plusde deux ans tous les acteurs de la filière chimie du végétal. Discrètesur son engagement, l’industrie chimique n’en demeure pas moins l’undes membres fondateurs de cette association. Témoignage de JeanPelin, directeur général de l’Union des industries chimiques (UIC).

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RRepères[ENTRETIEN]

FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

CHIMIE DU VÉGÉTAL

Depuis la création de l’ACDV en 2007, les

industriels de la chimie, et notamment

l’UIC qui les représente, sont restés en

retrait. Pourtant, ils ont joué un rôle clé

dans le soutien de cette nouvelle filière.

Quelle a été leur contribution ?

Dès 2007, à l’annonce du Grenelle de l’environnement,  à la demande des indus-triels de la chimie, le conseil d’administra-tion de l’UIC a annoncé que la professionqui utilisait actuellement entre 7 et 8 % envolume de matières premières renouvelabless’engageait à atteindre un taux de 15 % en2017. Le sourcing végétal existe depuislongtemps et nous avons parmi nos adhé-rents de grands spécialistes de la chimie duvégétal, comme Roquette, Cognis ou Seppic.Des chimistes comme Arkema ou Rhodiaont également des produits obtenus surbase végétale. Mais tous se sont engagés àaller plus loin.

Pourra-t-on aller au-delà de ces 15 % ?

La progression de ce sourcing végétal dansla chimie est un mouvement linéaire quiprovient d’un engagement très fort dusecteur. Il sera probablement difficile d’al-ler au-delà de 20 à 40 % à l’horizon 2030,selon le scénario choisi, si l’on en croit lesconclusions du rapport du Pipame* qui ontété rendues publiques, le 4 juin dernier.Ce rapport annonce en effet que labiomasse ne pourra substituer que partiel-lement le carbone fossile utilisé dans lessecteurs du transport et de la chimie.

Quel est le rôle joué par l’UIC dans ce

domaine ?

L’UIC a vocation à jouer un rôle fédérateurpour tous les industriels actifs dans la trans-formation de la matière. Son rôle dépasse lecadre de la chimie, puisqu’elle a vocation àaccueillir des transformateurs de matièresminérales, de métaux, ou de biomasse. D’ail-leurs, l’UIC est un des membres fondateursde l’ACDV qu’elle abrite dans ses locaux. Dece fait, les acteurs de l’agroindustrie onttoutes les raisons d’entrer dans une organi-sation comme l’UIC, qui est particulière-ment compétente sur des questions liéesaux process industriels, à la réglementa-tion, à l’emploi et à la formation et à lagestion prévisionnelle des compétences,notamment des opérateurs.

Dans la filière, comment se position-

nent les chimistes par rapport aux

agroindustries ?

Les agroindustries vont de plus en plusloin vers la production de molécules. Leschimistes ont vocation à utiliser cesmolécules comme matières premières.

Pensez-vous que la chimie du végétal

puisse devenir un secteur stratégique

pour la France ?

L’étude Pipame pointe du doigt la chimie duvégétal comme l’une des quatre voiesd’accès à la chimie durable. Et du côté dugrand emprunt, des fonds de 1,35 milliardd’euros vont être alloués au programme

Énergies renouvelables et chimie verte.Tout ne sera pas dédié à la chimie du végé-tal et il y aura de la compétition. Maisdéjà des groupes d’industriels et de cher-cheurs académiques sont en train de sestructurer autour de projets. Plusieurs sonten cours de création, par exemple le projetBri à Pomacle-Bazencourt, Toulouse WhiteBiotech, Pivert à Compiègne ou Balard àMontpellier. L’idée est de constituer descentres d’excellence avec à la fois des capa-cités de recherche et de la formation pouraccélérer les développements des indus-triels. Notre rôle est d’aider ces groupe-ments à remplir les cahiers des chargesfixés par le gouvernement et d’apporter dela cohérence et de l’homogénéité à tous cesprojets. Par exemple, ces projets devrontavoir une taille suffisante, une rentabi-lité et un effet d’entraînement vis-à-vis desPME/PMI. Ils devront être complémen-taires des travaux réalisés dans les pôles decompétitivité, en particulier IAR et Axelera.

Quel est le calendrier pour la constitu-

tion de ces pôles d’excellence et leur

financement ?

Les pouvoirs publics sont en train de passerdes conventions avec de grands opérateurscomme l’Ademe, Oseo, l’ANR et la Caisse desdépôts et consignations. Ces opérateurs,qui seront dotés d’une enveloppe financière,devront respecter un cahier des charges etun timing pour le choix des projets et leurfinancement qui va démarrer à la fin de

L’industrie chimiqueconfirme son engagement

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9FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

RRepères[ENTRETIEN]

l’année pour s’étaler sur quatre ans. Il nefaut pas s’attendre à un système de type« go no go ». Les projets vont démarrer ets’inscrire dans la dynamique du grandemprunt qui prévoit un accompagnementpar phase.

Quels autres types d’actions menez-

vous en chimie du végétal ?

Nous sommes convaincus qu’il y aura unechimie du végétal forte en France, si lachimie de base reste elle-même impor-tante. Il est essentiel que la compétitivité denotre industrie soit plus solide. C’est pourcette raison que l’UIC a accompagné lecomité de pilotage de l’étude du Pipame.Nous participons également aux réunionsdu Conseil stratégique des industrieschimiques ou Cosic. Placé sous la tutelle duministre de l’Industrie, ce conseil a pourvocation d’anticiper et d’accompagner lesmutations de l’industrie chimique. Nouspréparons actuellement une quatrièmeréunion où le thème de la chimie du végé-tal sera très présent. Nous menons desactions concrètes avec la gestion d’uneplateforme Suschem France. Noustravaillons sur la méthodologie des analysesde cycle de vie avec l’ACDV. Et nous envisa-geons de mener des actions de formationdans ce domaine. Tout cela s’ajoute à desactions régulières de sensibilisation detous nos adhérents sur la chimie du végé-tal à travers nos publications internes, oudans le cadre des assemblées généralesen région.

La chimie du végétal va-t-elle sauver la

chimie en France ?

La chimie connaît une double fragilité de sachaîne de valeur. En amont, avec le dépla-cement de la production pétrochimiqueau Moyen-Orient et en Asie. En aval, avec ledéclin des industries traditionnelles associéà des délocalisations et des mouvements deconcentration. Néanmoins, nous travaillonsactivement au maintien de nos basesindustrielles. La chimie du végétal qui estune des voies de développement de lachimie durable en France pourrait contri-buer à une réindustrialisation partielle denotre territoire. ■

PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVIE LATIEULE

*Pôle interministériel de prospective etd’anticipation des mutations économiques

Un statut de pionnierrevendiqué

AGROINDUSTRIE

Quelle est votre vision du démarrage de

cette nouvelle chimie du végétal ?

Je pense que, dans une phase initiale, lachimie du végétal, notamment celle desbiotechnologies industrielles sera lancéepar les industriels de l’agroindustrie. Cettechimie fait appel à des matières premièresqu’ils produisent (glucose, saccharose, etc…)et à des technologies qu’ils maîtrisent bien.Par ailleurs, la chimie du végétal s’appuiesur une chaîne de valeur amont, les agro-ressources, qui leur est bien connue. Leschimistes interviendront plutôt sur l’aval enfonctionnalisant ou en formulant lesproduits issus de biotechnologies.

Selon vous, quelle serait la principale

réticence des chimistes à lancer eux-

mêmes ces activités ?

Dans nos discussions, la question de laressource revient toujours. Pourtant, laproduction de 200 000 t/an d’un intermé-diaire de synthèse mobiliserait l’exploita-tion d’une soixantaine de milliersd’hectares en céréales ou de 17 000 ha debetteraves, soit l’épaisseur du trait parrapport à la surface agricole disponible. La pétrochimie a 150 ans d’histoire. Lesprocessus ont eu le temps d’être optimiséspour arriver à une bonne maîtrise des prixde revient et de la qualité. Il est évident quela chimie du végétal ne permettra pas defaire à court terme la même chose par unesimple substitution de la matière première.

Aussi, comment va s’organiser

ce développement de la chimie

du végétal ?

Pour nous, la bonne approche consiste à sélectionner des produits ayant des volumes raisonnables, de 10 000 à100 000 tonnes par an, avec de bonnesvaleurs d’usage et de nombreuses applica-tions. On démarre ainsi, puis on élargit lespectre d’applications vers des valeursd’usage plus faibles et progressivement,on arrive à la production de gros volumes.En résumé, il s’agit de démarrer sur desniches, de se faire la main sur les procédéset les applications, pour monter progressi-vement en puissance. Je crois profondé-ment que ce sont les groupesagro industriels qui vont démarrer. Hormisle groupe DuPont avec la production de1,3-propanediol en partenariat avec Tate &Lyle, je ne vois pas d’autres exemples d’in-dustriels de la chimie qui ont autant investidans le domaine.

Comment les chimistes pourraient-ils

trouver leur place ?

Je comprends que les chimistes ne veuillentpas se lancer en pionniers sur ce marché dela chimie du végétal. À travers la mise enplace de partenariats, ils pourront cepen-dant apporter leurs connaissances desprocédés de l’applicatif et leur savoir-faireen formulation. ■

PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVIE LATIEULE

Yvon Le Hénaff, directeur général d’ARD,centre d’innovation et de valorisation duvégétal, estime que le démarrage de lachimie du végétal sera l’œuvre desprofessionnels des agroressources. Les industriels de la chimie ne devraient

intervenir que dans un deuxième temps.

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10

RRepères[ENTRETIEN]

FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

Que représente la chimie du végétal

pour la société Arkema ?

Nous avons une expertise dans la chimie duvégétal qui remonte à 1947 avec le Rilsan,un polymère de haute performance avec 11atomes de carbone, obtenu à partir d’huilede ricin. Depuis, nous n’avons pas cessé defaire fructifier cette expertise. En 2005, lapart des produits biosourcés a représenté4 % de notre chiffre d’affaires. Nous espé-rons atteindre les 10 % en 2012.

Comment expliquez-vous cette montée

en puissance des produits biosourcés ?

C’est le résultat d’un ensemble de facteurs.Premièrement, la demande sociétale enproduits à plus faible impact environne-mental est de plus en plus forte. Un dessecteurs industriels qui draine cettetendance est l’automobile. Deuxièmement,les prix des produits fossiles sont orientésdurablement à la hausse. Même s’ils suiventde loin les courbes du pétrole, les prix desmatières premières d’origine renouvela-ble ne devraient pas progresser dans lesmêmes proportions. Enfin, il y a un argu-ment technique avec une diversificationprogressive de l’offre de produits biosourcésqui permet à des industriels, commeArkema, de faire leur marché. Au-delà deces facteurs, l’industrie chimique s’est enga-gée dans la voie du développement durableavec l’objectif de réduire son impact sur l’en-vironnement. Les produits issus du renou-velable sont une des voies pour y parvenir.

Vous citez souvent le Rilsan.

Comment un produit si ancien peut-il

être toujours d’actualité ?

Le Rilsan 11 a commencé sa carrière dansles années 40 avec des applications dans le

domaine du textile, mais depuis il a connude nombreuses évolutions. Nous réalisonsdésormais des copolymères, à base demonomères de différentes natures, dontdes monomères biosourcés et des chaînestéréphtaliques. Cette technologie nouspermet de « customiser » des macromolé-cules et d’adapter leurs performances auxbesoins de différents marchés. C’est ainsique nous arrivons à fabriquer des poly-mères à plus haute résistance thermique,au-delà de 200°C. D’autres évolutions sontà attendre dans la mesure où les acteurs del’agrochimie sortent de plus en plus demolécules biosourcées, à l’image du glycé-rol ou de l’acide succinique. Cette offrenouvelle va nous permettre de concevoirdes matériaux toujours plus techniques etadaptés à leurs marchés. À ceci près qu’il nesuffit pas d’être d’origine renouvelable pourapporter un bénéfice à l’environnement. Lejuge de paix, c’est l’analyse du cycle de vie.Arkema est très impliqué sur cette questiondans les groupes de travail des pôles decompétitivité et au niveau de l’AssociationChimie du végétal (ACDV).

Avez-vous d’autres priorités dans

la chimie du végétal ?

Nous travaillons par exemple à l’incorpora-tion de charges végétales dans des matricespolymères. Ces charges peuvent être desfibres de lin, de chanvre ou de la farine debois. Elles apportent de la résistance méca-nique. C’est un domaine complexe car lesfibres sont en général hydrophiles et lespolymères hydrophobes. Il faut donc travail-ler sur les phénomènes d’interface. Et l’onse heurte au problème de la variabilité dela charge. Néanmoins notre centre derecherche de Serquigny, en collaboration

avec cinq partenaires normands, a montéen 2009 une association de R&D baptiséeFimalin. Son but est de créer et structurerune filière « lin technique » avec des produc-teurs de polyamide, de lin et des transfor-mateurs de matières plastiques, dansl’espoir d’un lancement commercial d’ici 2à 3 ans de composites sur un large spectred’applications. Parallèlement, noustravaillons à l’incorporation de farines debois dans le PVC. Dans ce domaine, nousavons déjà signé un contrat de collaborationavec la société belge Beologic, spécialiste descomposites polymères-bois. Ces produitssont utilisés pour élaborer des revêtementsextérieurs, des meubles, des emballageset des pièces intérieures pour l’automo-bile.

Quid de vos travaux dans la filière

acrylique ?

Nous avons effectivement en projet deproduire de l’acide acrylique sur base glycé-rol. Nous avons récemment signé desaccords de co-développement avec la régionLorraine qui souhaite promouvoir la chimieverte. Dans ce cadre, notre centre de R&Dde Carling va travailler en collaborationavec des équipes de recherche de l’Ensic etde la société Novasep. L’enjeu est d’allervers la construction d’un pilote industriel àCarling à l’horizon 2010–2011. À terme,nous n’envisageons pas forcément de subs-tituer totalement nos matières premièresfossiles, mais plutôt d’apporter un appointen matières premières renouvelables dansnos unités de production. Pour ce qui est dela phase d’industrialisation du procédé,tout dépendra de l’évolution des prix dupétrole et du glycérol. ■

PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVIE LATIEULE

Outre la production de Rilsan, son polyamide 11 d’origine végétale, legroupe chimique se positionne dans les composites constitués depolymères et de charge végétale. Arkema s’intéresse enfin à laproduction d’acide acrylique à partir de glycérol. Détails avec DenisBortzmeyer, directeur des partenariats.

STRATÉGIE

Arkema joue sur plusieurs tableaux

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11FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

RRepères[ENTRETIEN]

Vous avez fondé la société Cereplast

aux États-Unis en 2001. Pouvez-vous

revenir sur la mutation des plastiques

traditionnels vers les bioplastiques ?

Dans les années 1950, le marché des plas-tiques était de 10 milliards de dollars.Aujourd’hui, il est de 2500 milliards $. Lesecteur a enregistré une croissance extraor-dinaire au XXe siècle grâce au bas coût dupétrole. Mais, cette croissance a ses limites.De plus en plus difficile à extraire, le prix dupétrole va nécessairement continuer àaugmenter. J’estime que le prix du pétrole vaencore doubler sur les cinq à six prochainesannées. Nous sommes donc lancés dansune course mondiale visant à réduire laconsommation de pétrole. Et cette coursepasse indubitablement par l’utilisation debioplastiques. La croissance extraordinaireque l’industrie des plastiques a connu ausiècle dernier va se poursuivre de la mêmefaçon au XXIe siècle, mais pour l’industrie desbioplastiques cette fois-ci !

Quelle est la situation sur le continent

nord-américain ?

À mon arrivée, il y a 25 ans, sur le solaméricain, le pays était le plus gros expor-tateur de pétrole. Aujourd’hui, il est lepremier importateur, notamment en prove-nance du Moyen-Orient. Près de 8 % desimportations américaines de pétrole sontutilisées pour la production de plastiques,soit le même volume que celui dédié auxcarburants pour avions. Les perspectives decroissance pour l’industrie des bioplas-tiques sont donc gigantesques. D’autantplus que la technologie de production desbioplastiques est économiquement viable.Alors que la construction d’une unité deproduction de bioplastiques de 225 000 t/an

représente un investissement de l’ordre de40 M$, celle d’une unité de polyéthylène demême capacité représente un investisse-ment 10 fois supérieur.

Quels sont les leviers de croissance de

l’industrie bioplastique sur le continent ?

Chez Cereplast, nous développons deuxtypes de matériau. D’une part, les plas-tiques compostables destinés à l’embal-lage alimentaire qui sont 100 % issus deressources agricoles comme l’amidon. D’au-tre part, des plastiques hybrides, consti-tués à 50 % de polyoléfines et à 50 %d’amidon. Ces produits sont destinés à l’in-dustrie automobile, et des biens de grandeconsommation (ordinateur, téléphone, etc.).Ils n’ont pas pour objectif de revenir dans lachaîne alimentaire puisqu’ils ont été conta-minés par des métaux lourds et autresproduits toxiques durant leur cycle de vie.Le concept des produits hybrides a unetrès bonne image de marque, et prendbien aux États-Unis. Plus difficilement enEurope. Alors que la production d’1 kg depolypropylène dégage 3,15 kg de gaz carbo-nique, celle d’1 kg de plastique hybride nedégage que 1,40 kg de gaz carbonique. Soitmoins de la moitié. De plus, les tempéra-tures 50 % plus faibles utilisées lors de laproduction permettent encore de réduirel’impact carbone. Moins énergivore, il s’agitdonc d’une alternative intéressante. Parailleurs, alors que le prix des plastiquesest soumis à la volatilité du prix du baril,nous sommes en mesure de garantir 50 %du prix de nos plastiques hybrides car nosprix d’achat de matières premières sontnégociés pour 12 mois. Plus stables en prixet plus sûrs en approvisionnement, lesbioplastiques attirent l’attention de toutes

les grandes entreprises pétrochimiques.Dans un horizon relativement court (detrois à cinq ans), des coentreprises naîtrontentre des grands noms comme ceuxd’Exxon, Total, Shell, Elf, etc. et des sociétéscomme Cereplast et ses concurrents. À cemoment-là, le marché explosera. Les grandsgroupes ne passeront pas à côté de tellesperspectives de croissance…

Qu’en est-il des plastiques issus à 100 %

des végétaux ?

Alors qu’il faut 100 millions d’années à laTerre pour produire un seul baril de pétrole,il ne faut que six mois pour obtenir unerécolte de maïs. Dans une industrie deconsommation comme la nôtre, avec deshabitudes alimentaires qui évoluent (venteà emporter), les plastiques compostablesissus à 100 % du végétal ont toute leurplace. Ces produits sont destinés à un usagetrès court dans le temps et qui a pour objec-tif de retourner à la nature dans une périodede temps faible par biodégradation (restitu-tion d’eau, de gaz carbonique séquestré parle sol et de biomasse). Leur limite d’utilisationest celle des infrastructures de compostagedisponibles. Ce type d’infrastructures estplus nombreux en France et en Europe, d’oùune plus forte demande de ces composéscompostables qu’aux États-Unis. Le dévelop-pement de ce marché des plastiquescompostables va encore prendre 10 ou 15ans, mais il a de belles perspectives. Alors quele marché des plastiques biodégradablesest aujourd’hui estimé à 1 Mrd de $ à l’hori-zon 2010/2011, il pourra évoluer jusqu’à10 à 20 Mrds $ dans 10 ou 15 ans.

Que répondez-vous au débat sur le dé -

tour nement des ressources alimentaires ?

Il s’agit d’un faux débat. 60 % des récoltes demaïs aux États-Unis sont des récoltes indus-trielles non utilisées par la chaîne alimentaire.Il n’y a aucune pression sur la chaîne alimen-taire. Pour ne pas en créer, nous travaillonsnotamment à l’utilisation des algues commematière première à nos bioplastiques. ■

PROPOS RECUEILLIS PAR JULIETTE BADINA

Avec plus de 20 années d’expériencedans l’industrie des plastiquesbiodégradables, Frederic Scheer estaujourd’hui l’un des pionniers de cetteindustrie aux États-Unis.

BIOPLASTIQUES 

Une « extraordinaire opportunité »

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RRepères[REPORTAGE]

FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

BIOPLASTIQUES

u milieu des champs de bette-raves, à Escanaffles dans larégion wallonne (Belgique),se dresse la toute récente

unité de démonstration de bioplastiques deFuterro. La première de ce type en Europe.Le seul concurrent dans le domaine étantNatureWorks, coentreprise de Cargill auxÉtats-Unis. Cette première unité dedémonstration est implantée sur le site dela sucrerie d’Escanaffles qui a fermé sesportes en 1990. Deux ans plus tard, lasociété de biotechnologie Gallactic, un desleaders mondiaux de l’acide lactique etdes lactates, rouvrait le site pour y produirede l’acide lactique. Depuis, ce sont 15années de recherches et de développe-ment qui ont mené à la naissance du projetFuterro, coentreprise 50/50 entre TotalPetrochemicals et Gallactic créée enseptembre  2007. Le 16  avril dernier, 30 mois après la création de la coentreprise,les deux partenaires accueillaient leursinvités pour l’inauguration de l’unité… surdes tapis rouges en PLA (acide polylac-tique). Total et Gallactic ont développé unetechnologie pour la production de bioplas-tiques d’origine végétale renouvelable, detype PLA. Une technologie qui comprenddeux étapes principales. D’une part, lapréparation et la purification du mono-mère, le lactide, à partir de l’acide lactique,obtenu par un procédé de fermentationdu sucre issu notamment de la betterave.D’autre part, la polymérisation du mono-mère afin d’obtenir les granulés de plas-

tique d’origine végétale et biodégradables,le PLA. Début avril, l’unité a produit sespremières tonnes de polymères. L’unité dedémonstration a représenté un investisse-ment de 15 millions d’euros. D’une capacitéde 1 500 tonnes par an, elle devrait tournerà plein régime d’ici à Noël, après optimisa-tion du procédé et définition des marchés“de niche”.

Des marchés à définir

Futerro envisage la possibilité de combinerle PLA avec d’autres polymères pour appor-ter de nouvelles propriétés, et de breveterde nouvelles applications dans le domainede l’agroalimentaire, de l’automobile oudu bâtiment, par exemple. Une fois lesmarchés définis, les partenaires envisage-ront de développer des unités de taille

industrielle. Le projet regroupe les compé-tences et expertises de plusieurs acteurs surun rayon de 50 km. D’une part, celles deFinasucre pour la production de sucre. D’autre part, celles de Galactic sur la produc-tion de l’acide lactique. « La conversion enPLA pourrait devenir à moyen terme le prin-cipal débouché de l’acide lactique, indiqueFrédéric Van Gansberghe, administrateurdélégué de Gallactic, alors que l’utilisationcomme conservateur pour l’alimentationreprésente aujourd’hui 90 % du marché ».Par ailleurs, Total Petrochemicals apporteson expertise pour les applications et laconnaissance des marchés du plastique.Au moment même du démarrage de laraffinerie de Ras Laffan au Qatar (Moyen-Orient), François Cornélis, directeur généralde la Chimie de Total se réjouit de ce projetFuterro qui « permet de diversifier encoreplus les matières premières utilisées dans laproduction de nos plastiques ». Jean-Claude Marcourt, ministre belge del’Économie, s’est félicité du cheminparcouru en un peu plus de quinze ans etde la mise en place de « ce nouveau site quiemploie aujourd’hui plus de personnes quelors du fonctionnement de la sucrerie ».Grâce à Futerro, « nous sommes en train deréécrire une nouvelle histoire avec unnouveau polymère », se réjouissent lespartenaires. ■

À ESCANAFFLES, JULIETTE BADINA

A

Futerro se lance dans l’aventure du PLA en Europe

LE NOUVEAU BÂTIMENT FUTERRO ÀESCANAFFLES.

LE PLA BIOSOURCÉ SE DESTINE À DENOMBREUSES APPLICATIONS.

Créée en 2007, la coentreprise entre TotalPetrochemicals et Gallactic inaugure aujourd’hui sonunité de démonstration de production d’acidepolylactique (PLA) d’origine renouvelable. La premièreen Europe. Située à Escanaffles en Belgique, elledispose de capacités de 1 500 tonnes par an.

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13FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

RRepères[ACTUALITÉS]

Fruit d’un partenariat entre ARD et Oleon, la nouvelle société va s’attaquer à laproduction et à la commercialisation d’APP.

La société Wheatoleo, joint-venture 50/50 entre ARD

et Oleon, est dorénavant plei-nement opérationnelle.Annoncée en 2007, avant lareprise d’Oleon par Sofiprotéol,Wheatoleo a officiellement étécréée au premier trimestre2010, avec un siège social baséà Venette prés de Compiègne.Son but : industrialiser etmettre sur le marché destensioactifs non-ioniquesbrevetés par ARD. Cestensioactifs, des APP (alkylpoly pentosides), ont la parti-cularité d’être composés d’unepartie polaire constituée depentoses, extraits des paroiscellulaires des plantes. Lapartie alcools gras étantcomposée d’une coupe grassevégétale. « Ces tensioactifspeuvent se positionner sur le

marché des tensioactifs nonioniques qui va des émulsion-nants pour les cosmétiques,aux adjuvants phytosanitaires,

en passant par lesdétergents mous-sants et non mous-sants et leshydrotropes »,explique Yvon LeHénaff, directeurgénéral d’ARD. Laphase de démons-tration a été effec-tuée chez ARD quia produit des lotssur des réacteursde capacité allantjusqu’à 8 m3. Laproduction àl’échelle indus-

trielle est assurée par Oleon,notamment sur ses sites d’Oe-legem en Belgique et d’Emme-rich en Allemagne. De par leur origine 100 %naturelle, les APP possèdentdes propriétés remarquables

TENSIOACTIFS

Cognis ouvre un site deproduction en Chine■ Cognis, qui est en train d’en-trer dans le giron de BASF, vient

d’inaugurer un site de produc-

tion de l’agent tensioactif APG

(polyglucoside alkylique) à Jins-

han en Chine. Il s’agit du troi-

sième site du groupe dédié à la

production d’APG après ceux de

Düsseldorf (Allemagne, ouvert

en 1995) et de Cincinnati (Ohio,

ouvert en 1992). Le groupe, n°1

mondial de l’APG, compte servir

les clients de la région Asie-Paci-

fique. Un centre technique pour

le support client a également

été mis en place à Jinshan.

À noter que l’APG est produit à

partir d’huiles végétales et

d’amidon.

Wheatoleo, un nouvel acteur surle marché des non ioniques

sur le plan environnemental :biodégradabilité et faiblesniveaux de toxicité et d’irrita-tion. Mais plus encore, leursperformances uniques –pouvoir mouillant, dégraissantet moussant – en font destensio-actifs de choix pour lesformulateurs.Au-delà des brevets, ARDapporte son savoir faire appli-catif dans les domaines duskin care et hair care, à traversune autre de ses filiales,Soliance, qui développe desingrédients actifs pour lacosmétique. Outre chezcertains industriels de cesecteur,  les forces de venteinternationales d’Oleon assu-reront la commercialisation deces produits chez les indus-triels de la détergence, desphytosanitaires, etc. ■ S.L.

Wheatoleo travaille sur destensioactifs 100% végétaux.

PLASTIFIANTS

En septembre 2009, Poly-One annonçait un accord

avec Archer Daniels Midland(ADM) pour le développe-ment d’une solutionplus verte dans ledomaine des plastifiantsutilisés pour la formula-tion des polymères.Aujourd’hui, Poly-One renforce encoreson activité dans ledomaine des bioma-tériaux avec un accordde collaboration avec Sege-tis. L’objectif de cette nouvellecollaboration, alliant l’exper-tise de PolyOne dans le

compoundage et la technolo-gie de Segetis en transforma-tion de produits

renouvelables, est de dévelop-per et commercialiser desbioplastifiants obtenus àpartir de ressources nonalimentaires. Basée à GoldenValley (Minnesota), Segetisproduits des monomères déri-vés de l’acide levulinique àpartir de ressources renouve-lables. Cet accord permet àPolyOne de renforcer sonportefeuille de solutions dura-bles. Avec ADM, l’accord visaitle marché des polymèresvinyliques. Aujourd’hui, l’ac-cord permet d’élargir l’offreaux marchés des produitsnon-vinyliques. ■ J.B.

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Un accord de collaboration entre PolyOne et Segetis

Polyone cherche à verdirson portefeuille.

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14 FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

RRepères[ACTUALITÉS]

ENZYMES

Le Danois Novozymespoursuit son développe-

ment en région Asie-Pacifiqueet notamment en Chine. Le groupe vient de signer un accord avec un spécialistechinois du traitement del’amidon Dacheng pour laproduction de solutions dedétergence et de plastiques àpartir de déchets agricoles.Selon les groupes, la Chinegénère 700 millions de tonnesde déchets agricoles chaqueannée. Novozymes apporterason savoir-faire et sesenzymes capables de convertirla biomasse en sucre. De soncôté, le groupe Dachengconvertira le sucre en glycols.

Le groupe chinois dispose de lapremière unité commercialeau monde, dans le nord-est dupays, capable de produire desglycols à partir de plantes. Les premiers produits issus decette nouvelle collaborationdevraient sortir de l’unité dansles prochaines années. ■ J.B.

Novozymes signe un partenariatavec le Chinois Dacheng

Installations de recherchedu groupe danois.

Novozymes et Ceres collaborent en recherche ■ Ceres, fournisseur de matières premières à l’industrie des biocar-burants, et Novozymes collaborent au co-développement d’un cock-

tail d’enzymes pour la production de biocarburants cellulosiques. En

premier lieu, les partenaires vont travailler sur le bioraffinage des

produits commerciaux à base de graine de switchgrass (panicum

virgatum) de Ceres. Ils étudieront également le potentiel des

enzymes pour la transformation du sorgho.

L’OSÉO SOUTIENT LE PROJET BIO2CHEM

J.B.

ACIDES FULVIQUES

Société chinoise spécialiséedans les ingrédients d’ori-

gine agricole, Yongye Interna-tional entend démultiplier sescapacités de production. ÀHohhot, en Mongolie inté-rieure (Chine), les capacités deses phytosanitaires liquides etcelles de ses poudres pournutrition animale vont passerrespectivement de 10 000 à30 000 tonnes par an, et de1 000 à 11 000 t/an au sein deson unique usine. Yongye aainsi lancé la constructiond’une seconde unité, prévuepour entrer en service à la findu troisième trimestre. L’inves-

tissement s’établit entre 15 et20 millions de dollars (11,7 et15,5 M€), pour cette société quia généré un chiffre d’affairesd’environ 90 M$ l’an dernier.Ses produits sont fabriqués àpartir d’acides fulviques, descomposés organiques queYongye récupère à partir delignite. Ces polymères biochi-miques se lient à des fibres decellulose. Combinés avec desherbes médicinales chinoises,les produits de Yongye permet-traient de renforcer les paroisdes cellules animales et desplantes, et donc renforcer leurrésistance. ■ J.C.

Yongye construit une secondeunité en Chine

cédé son activité oléochimiqueaméricaine à la société d’in-vestissement HIG Capital pour92 M$. En novembre 2009, le groupe a fermé son unité deBromborough à Merseyside auRoyaume-Uni, marquant ainsison retrait du secteur oléochi-mique au Royaume-Uni. ■ J.B.

Croda cède son activitéallemande à KLK

OLÉOCHIMIE

Croda International cèdeson site d’Emmerich en

Allemagne et son activité alle-mande associée à KLK Emme-rich, filiale du producteurd’huile de palme KLK (KualaLumpur Kepong Berhad). Lesite produit des acides gras etde la glycérine. L’activité enregistre des ventes de80 millions de livres sterling etune perte opérationnelle de2,1 M£ (94 M€). Le montant dela transaction s’élève à60,5 millions d’euros. Legroupe Croda avait fait l’acqui-sition du site d’Emmerich lorsdu rachat d’Uniqema en 2006.Depuis, le groupe restructureses opérations oléochimiques.En 2007, il a cédé son unité deproduction d’acides gras, deglycérine et de savon située àKlang en Malaisie à KLK pour9,8 M£. En juin 2008, il avait

L’huile de palme estcouramment utilisée dansla production d’acides gras.

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Le Bio-PDO trouvedes applications encosmétique.

1,3-PROPANEDIOL

Un peu plus de trois ansaprès le démarrage de

leur unité, DuPont et Tate &Lyle persistent et signent. Lacoentreprise DuPont Tate &Lyle Bio Products des groupesaméricain et britannique vainvestir pour augmenter de35 % les capacités de son usinede Loudon dans le Tennessee(États-Unis). Cette usine, quidisposait jusqu’alors de capa-cités de 45 300 tonnes par an,produit depuis fin 2006 du 1,3-propanediol, baptisé Bio-PDO,à partir d’amidon de maïs,pour des applications dans lacompositionde produitscosmétiques,de produits desoin, de diversfluides et depolymères.Les travauxd’extensionétaient prévuspour démar-rer en juin. Lesnouvelles

capacités devraient entrer enservice au deuxième trimestre2011. Steve Mirshak, présidentde la coentreprise, estime quece nouvel investissement anti-cipe « la croissance de lademande » et qu’il incarne la« preuve que les biotechnologiesindustrielles de rupture peuventamener des produits répondantaux besoins de l’industrie et desconsommateurs tout en ayantun moindre impact environne-mental ». ■ J.C.

DuPont et Tate & Lylerenforcent leur usine

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15FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

RRepères[ACTUALITÉS]

L’ACDV POURSUIT SON ASCENSION

S.L.

CHIMIE DU VÉGÉTAL

Iranex se développe en régionrouennaise

COLLOÏDES

Spécialisé dans l’élabora-tion d’ingrédients pour

l’agroalimentaire, la pharma-cie et la cosmétique, le groupefamilial rouennais Iranexaccélère son développementen investissant 12 millionsd’euros d’ici à 2013. « Notreobjectif est de renforcer noscapacités de production, dedéveloppement etd’innovation », résumeStéphane Dondain, le p-dg,« en optimisant les synergiesentre nos sociétés ». Iranex estainsi, via sa filiale ColloïdesNaturels International (CNI),leader mondial sur le marchéde la gomme d’acacia ouarabique, une fibre solubleprébiotique utilisée dans lesindustries agro-alimentaires etpharmaceutiques. Basée avec80 salariés à Serqueux enSeine-Maritime, CNI va bénéfi-cier de 7 M€ d’investissement,principalement pour augmen-ter les capacités du site etaméliorer la gestion des flux,avec la création de 20 emplois.

Une autre filiale NutriProcess(séchage par atomisation ettraitement de poudre) vaprofiter de 2,5 M€ pour adap-ter ses technologies auxnouveaux produits et de 1,5 M€pour la construction et l’équi-pement d’un centre techniquepour les deux entités deSerqueux. Enfin, 1 M€ serainvesti au centre de R&D d’Iranex à Rouen. La sociétécompte trois autres entités :Bioserae Laboratoires (Bram,Garonne, 25 salariés) dans lesingrédients nutraceutiquesnaturels liés à la protectionanti-oxydante ou cardiovascu-laire, Starlight Products(Rouen, 10 salariés, négoce) etAfritec (Afrique, 30 salariés,transformation de gommed’acacia). Le groupe, quiexporte 90 % de sa production,réalise avec quelque 230 colla-borateurs un chiffre d’affairesde 75 M€. Il vise les 100 M€d’ici 2015 via une croissanceinterne de 6 à 8 % et des acqui-sitions. ■ PATRICK BOTTOIS

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Celanese développela production d’acétate decellulose en Asie.

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16 FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

RRepères[ACTUALITÉS]

Au moment d’annoncer leprojet de fermeture de Spon-don, Celanese annonçait parailleurs qu’il augmenterait de60 000 t/an ses productionsd’acétate de cellulose àNantong, en Chine, sur sonsite détenu aux côtés de laChina National TobaccoCorporation. ■ J.C.

ACÉTATE DE CELLULOSE

Le groupe américain Cela-nese envisage la ferme-

ture de l’usine d’acétate decellulose de Spondon, au cœurdu Royaume-Uni. Cette straté-gie est destinée à « renforcer laposition compétitive dugroupe, réduire les coûts fixes etmieux aligner les futures capa-cités de production avec lestendances prévues de lademande industrielle », a indi-qué un porte-parole. Celanesea engagé des pourparlers avecles syndicats afin de mettre enplace une fermeture pour lafin 2011. L’usine, qui recense460 employés, dispose decapacités de production d’acé-tate de cellulose de 41 000 t/ an sous forme defilaments et de 60 000 tonnessous forme de flocons. Le groupe compte limiter sonoutil de production en proprepour l’acétate de cellulosedans ses usines de Lanaken(Belgique), Narrows (Virginie,États-Unis), et Ocotlan(Mexique). Il compte aussi surses coentreprises en Chine.

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Celanese fermerait son usinebritannique

plus de 8 % malgré la crise.Pourtant, si Rhodia jugeait queles câbles en acétate de cellu-lose n’étaient pas le genre deproduits affectés par les varia-tions économiques, le groupes’attendait à une année 2010plus difficile. Outre le Venezuela, Rhodiadispose d’unité de câblesd’acétate de cellulose enFrance, au Brésil, aux États-Unis, en Russie et surtout en

Allemagne, à Freiburg, où estimplanté le plus importantsite dédié. L’usine vénézué-lienne aujourd’hui condamnéeavait été acquise auprès deRhône-Poulenc en 2001, etappartenait jusqu’en 1982 àl’Américain Celanese. ■ J.C.

Rhodia ferme une usine au Venezuela CÂBLES ACÉTATE 

Le groupe chimique fran-çais fermera d’ici à la fin

de cette année son usine decâbles d’acétate de cellulose àValencia, au Venezuela. L’usinede Rhodia, qui recense 120salariés, dispose de capacitésde 11 000 tonnes par an, cequi représente environ 8 % dela capacité globale du groupepour la production de câblesd’acétate de cellulose. Cetterestructuration est destinée à

optimiser les coûts et amélio-rer la compétitivité de la divi-sion Acetow de Rhodia. Dansle monde, le groupe reven-dique la place de numéro 3avec une part de marché de18 %, avant tout pour la fabri-cation de filtres de cigarettes.En 2009, cette division avaitgénéré un chiffre d’affaires de549 millions d’euros, soit13,6 % du total du groupe, enaffichant une progression de

Touché par la crise, Rhodia concentre son outil de production.

UNE STRATÉGIE TOURNÉE VERS L’ASIE

CELLULOSE

A lors que le groupe autri-chien multiplie les inves-

tissements pour étendre sescapacités de production defibres de cellulose, il a aussidécidé de sécuriser sa matièrepremière. Lenzing vient ainside prendre le contrôle deBiocel Paskov, une sociététchèque spécialisée dans laproduction de cellulose. L’opé-ration a consisté à acquérir75 % du capital de BiocelPaskov auprès de sa maison-mère, le groupe autrichienHeinzel Holding, qui conser-

Lenzing sécurise sa matièrepremière avec Biocel Paskov

vera 25 % des parts. Le mon -tant de l’opération n’a pas étéprécisé mais il représente « six à sept fois le montant del’Ebitda » de Biocel, selonLenzing. Avec un Ebitda de 13 millionsd’euros publié pour la sociétéen 2009, l’acquisition de lasociété tchèque se chiffre ainsientre 78 et 91 M€. Lenzingprévoit déjà d’injecter 50 M€pour moderniser et renforcerles capacités de production del’usine qui produit environ 280 000 t/an de cellulose. ■ J.C.

Les câbles acétateserventà fabriquer des filtresde cigarettes.

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SANDRINE PAPIN

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Un nouveau magazine traitant des solutions vertes offrant une alternative aux matières premières d’origine pétrolière dans toutes les industries de formulation.

Avril

Juin

Septembre

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VITRINE VERTE

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ENTRETIEN

Elisabeth Borredon,une pionnière

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Quels critères

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RRepères[ACTUALITÉS]

Petrobras investit au Brésildans une filiale de Tereos

BIOÉTHANOL

Le groupe pétrolier Petro-bras et la société brési-

lienne Tereos Internacionalannoncent la signature d’unpartenariat pour investirconjointement dans AçucarGuarani, filiale du groupe fran-çais Tereos située à São Paulo(Brésil). Petrobras, via sa filialePetrobras Biocombustivel,investira par étapes1,6 milliard de réals brésiliens

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PROJET AU PORTUGAL POUR PETROBRAS

La canne à sucre, source debioéthanol.

(700 M€), et dans un délaimaximum de cinq ans, jusqu’àdevenir actionnaire jusqu’à45,7 % de Guarani, puis éven-tuellement 49 %. PetrobrasBiocombustivel apporte sescompétences en matière dedistribution, de commerciali-sation d’éthanol et d’énergie,et en R&D. De son côté, TereosInternacional apporte sonexpérience dans le secteur del’agro-industrie, de la transfor-mation de la canne à sucre etde la commercialisation del’éthanol et du sucre. Le groupeagro-industriel coopératif a lapossibilité d’investir jusqu’à600 millions R$ (262 M€) dansGuarani dans les douze moisqui suivent. Tereos, qui déte-nait jusque-là 68 % de Guaraniverra sa participation atteindreun minimum de 54,3 %. ■ J.B.

d’1 million de tonnes par an.Le site est destiné à la transfor-mation en tourteaux pour l’ali-mentation animale, en huilesvégétales pour la consomma-tion humaine, en biocarburantDiester pour l’incorporationdans le gazole, et en glycérinevégétale destinée notammentà la chimie renouvelable. Il estaussi l’un des premiers sitesmondiaux à avoir produit dubiodiesel à échelle industrielle.Avec 500 000 tonnes deproduction annuelle de Dies-ter (deux unités de 250 000 t),le site approvisionne principa-lement les raffineries et les

dépôts pétroliers de la Basse-Seine qui l’incorporent augazole. Le site emploie unecentaine de personnes, dont36 recrutées au cours des troisdernières années, notammentpour la mise en place de ladeuxième ligne de productionde biodiesel qui fonctionnedéjà depuis 2008. L’usine fonc-tionne aujourd’hui à pleinecapacité et aucune extensionn’est envisagée pour la suite.La capacité de production debiodiesel de Diester Industrie aainsi atteint 2 millions detonnes de diester sur le terri-toire français. ■ J.B.

Ce site de production de Normandie, qui est l’un des plus importants de France, abâti son procédé sur l’utilisation de colza.BIODIÉSEL 

En présence de Bruno LeMaire, Ministre de l’Ali-

mentation, de l’Agriculture etde la Pêche, et de GérardMestrallet, p-dg de GDF-Suez,Saipol/Diester ont inauguréune ligne de production debiogazole (ou biodiésel) àpartir de biomasse et posé lapremière pierre d’une unité decogénération sur le site indus-triel de Grand-Couronne enSeine-Maritime. Ce site indus-triel Saipol/Diester Industrieest le plus important site fran-çais spécialisé dans la valorisa-tion des graines de colza avecune capacité de trituration

Saipol/Diester inaugurent une ligne àGrand-Couronne

Nouvelle unité deproduction de biogazole.

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GM explore le potentiel du jatropha■ L’Américain General Motors (GM) vient de signer un partenariat

de cinq ans avec le département américain de l’énergie pour étudier

le potentiel du jatropha pour le biodiesel. L’objectif est de démontrer

la faisabilité industrielle du procédé et de développer de nouvelles

variétés de plantes. De nouvelles exploitations agricoles du jatropha

vont être lancées en Inde : 16 ha à Bhavnagar et 38 ha à Kalol, à proxi-

mité des unités de production de voitures de GM. L’institut indien,

Central Salt and Marine Chemical Research Institute, mènera les

recherches. Une analyse complète du cycle de vie va être réalisée.

■ Bayer CropScience et le CTC (Center for Sugarcane Technology)situé à São Paulo (Brésil) coopèrent à la recherche et au développe-

ment de nouvelles variétés de canne à sucre afin d’améliorer les

rendements de production d’éthanol de 30 à 40 %.

Bayer CropScience étend sa recherche au Brésil

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RRepères[ACTUALITÉS]

industrielle d’ici à la fin 2011.Les capacités atteindront11,3 millions de litres par and’éthanol cellulosique produità partir de résidus de maïs.COFCO et Sinopec seront encharge de la constructiontandis que Novozymes four-nira des enzymes de sanouvelle lignée Cellic CTec2.Cette unité devrait être la plusgrande de Chine pour la con -ver sion de déchets agricolesdont la quantité est estimée àplus de 700 M de t/an. ■ J.C.

COFCO, Sinopec et Novozymespassent à l’échelle industrielle

ÉTHANOL CELLULOSIQUE

Le projet biocarburants desChinois Sinopec et China

National Cereals Oil & Foods-tuff Corporation (COFCO) et duDanois Novozymes se concré-tise. Après la signature d’unaccord Novozymes-Sinopecl’an dernier, pour le développe-ment d’un bioéthanol deseconde génération et aprèstrois ans d’exploitation d’uneunité pilote détenue parCOFCO en Chine (Shaodong),les partenaires vont construireune unité de démonstration

Virent Energy et Shellindustrialisent leur procédé

BIOESSENCE

Partenaires depuismars 2008, Virent Energy

et Shell annoncent aujourd’huile démarrage de leur unité dedémonstration pour la produc-tion de carburants à hautindice d’octane à partir debiomasse. Selon les parte-naires, cette unité est lapremière au monde à transfor-mer, à l’échelle semi-indus-trielle, les sucres en essenceplutôt qu’en éthanol. Cebiocarburant peut être ajoutéen quantité importante à uncarburant traditionnel, sansaucune modification dumoteur. L’unité, implantée sur le site de Virent à Madisondans le Wisconsin, produit38 000 litres de carburants paran. Le procédé de productions’appuie sur la plateformetechnologique de reformagecatalytique en phase aqueuse“Bio-Forming” de Virent. Celle-ci permet notamment deconvertir les sucres en hydro-

carbures grâce à un procédé à base de zéolite. L’unité dedémonstration emploieaujourd’hui la betterave àsucre. Les sucres peuventnéanmoins être obtenus àpartir de matières premièresnon-alimentaires telles que les feuilles et tiges de maïs, la paille de blé ou la pulpe decanne à sucre, en plus desmatières de base convention-nelles telles que le blé, le maïset la canne à sucre. ■ J.B.

L’unité de démonstrationemploie aujourd’hui labetterave à sucre.

Total prend une participation dans Coskata■ Total annonce son entrée au capital de Coskata, société améri-

caine spécialisée dans la conversion du gaz de synthèse en alcools

pour des usages carburants ou pétrochimie. Créée en 2006, Coskata

développe une plateforme technologique de valorisation de gaz de

synthèse qui utilise des micro-organismes. La jeune société a déjà

déployé cette technologie à l’échelle de démonstration pour la

production de bioéthanol. Elle progresse vers sa commercialisation.

Total siègera au Conseil d’administration de Coskata.

Lanxess investit 10 M$ dans GevoBIOISOBUTÈNE

Lanxess investit 10 millionsde dollars dans le capital

de la jeune société américaineGevo. Fondée en 2005, elle amis au point une technologiede conversion en alcoolslourds et en hydrocarbures,des sucres issus de labiomasse. L’objectif conjoint deLanxess et de Gevo est dedévelopper un procédé deproduction d’isobutène(production d’isobutanol, puisdéshydratation en isobutène)à partir de ressources renouve-lables. Un enjeu importantpour le groupe allemand pour

lequel l’isobutène est unematière première pour sescaoutchoucs butyl. Gevo et son partenaire ICM(société d’ingénierie) ont fina-lisé en septembre dernier lamodification de l’unité semi-industrielle de productiond’éthanol située à St-Joseph(Missouri) pour la productiond’isobutanol. Les chercheurs de Lanxessdoivent encore travailler à l’optimisation du procédéindustriel de déshydratation ;procédé déjà validé à l’échelledu laboratoire. Lanxessdétiendra une part minoritairedu capital de Gevo et un siège

au Conseild’administra-tion. Celui-cisera occupépar RonCommander, àla tête de laBusiness UnitButyl Rubberdepuisjuin 2004. ■ J.B.

Lanxess se lance dans lescaoutchoucs verts.

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GlycosBio s’industrialise en Malaisie■ Après avoir démontré la faisabilité industrielle de sa technologie

dans son unité pilote à Houston, GlycosBio annonce la construction

d’une unité commerciale en Malaisie. L’objectif est de commerciali-

ser des produits chimiques verts (acétone, éthanol et isoprène) et

des biocarburants à partir de ressources locales en huile de palme.

L’unité produira entre 20 000 et 40 000 t/an et emploiera une tren-

taine de salariés. La construction devrait débuter fin 2010 pour un

démarrage début 2012. L’investissement est de l’ordre de 10 à 15 M$.

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& RechercheDéveloppement [CENTRE D’EXCELLENCE]

BIOTECHNOLOGIES BLANCHES

Créer une filière dédiée à laproduction d’outils biotech-nologiques à façon, et contri-buer à une filière durable de

la chimie verte du carbone renouvelable »,tels sont les enjeux identifiés du projetToulouse White Biotechnology (TWB). Portépar le laboratoire Ingénierie des systèmesbiologiques et des procédés (LISBP), ce projetfait suite à une présentation des Biotechno-logies blanches par Pierre Monsan, respon-sable du projet et chercheur au départementde Génie biochimique et alimentaire del’INSA (Institut national des sciences appli-quées) au sein du LISBP, en septembre 2009devant la commission Rocard-Juppé dans lecadre du grand emprunt national, nomméInvestissement d’avenir. Il vise à créer unCentre d’excellence en biotechnologiesblanches pour le développement des tech-nologies durables de chimie verte du carbonerenouvelable. « Nous attendons maintenantl’appel d’offre et ses résultats qui devraient êtreconnus en fin d’année. Dans le casd’une réponse positive, le projet pour-rait démarrer début 2011 », confiePierre Monsan. Le laboratoire quicompte 250 personnes est basé àl’INSA de Toulouse, mais dépendégalement de l’INRA (Institut natio-nal de la recherche agronomique) etdu CNRS (Centre national de larecherche scientifique). Un fonc-tionnement qui a favorisé cettecandidature. « Le projet TWB est uneinitiative de Marion Guillou, prési-dente directrice générale de l’INRA »,témoigne le chercheur de l’INSA.Au total, quatre personnes sont

enzymatique utiliseront comme matièrespremières des déchets de l’industrie agri-cole et agroalimentaire (paille de blé, raflesde maïs, pulpes de betteraves, etc.). Lesactivités d’ingénierie auront pour but deconcevoir in silico les voies métaboliquesà façon, concevoir des néoenzymes(nouvelles spécificités/activités) pour lacatalyse in vitro de réactions ou pour leremodelage de voies métaboliques,construire à façon des micro-organismesmodifiés, optimiser leur fonctionnementmétabolique par la maîtrise des régula-tions. Pierre Monsan avance un pointimportant dans l’organisation desrecherches de ce futur Centre d’excellence :« Il s’agit, d’une part, de projets de recherchepublique très compétitifs mais également deprojets de partenariats industriels ». Parmiles industriels collaborant déjà avec leLISBP, on trouve Roquette, Arkema, Total,Sofiprotéol, Rhodia, Sanofi-Aventis, L’Oréalmais également des pôles de compétitivitécomme IAR et Axelera.Outre les objectifs de recherche, la créationde ce centre d’excellence sur les biotechno-logies blanches permettrait à la France dese positionner au niveau mondial. Commele rappelle Pierre Monsan, plusieurs projetsconcurrents ont déjà démarré à l’étran-

ger. « Au Japon, le projet Innovativebioproduction qui affiche un budgetde 70 M€ a démarré en 2009 à l’uni-versité de Kobe. En Belgique à l’uni-versité de Gand, la plateformeBioproduction a débuté égalementl’année dernière, avec un finance-ment de 21 M€. Les États-Unis sesont dotés de trois centres derecherche en Bioénergie dès 2008avec un budget de 375 M€. EnFrance, nous n’avons pas encore tropde retard, mais nous ne devons pastraîner », s’inquiète le porteur duprojet TWB. ■

AURÉLIE DUREUIL

mobilisées pour préparer cette candidature.Si le projet obtient son financement, unevingtaine de personnes devraient y prendrepart au début. À terme, Pierre Monsanestime que ce seront 100 à 150 personnesqui seront impliquées dans ce projet quidurera entre 8 et 10 ans. Son budget serad’environ 100 millions d’euros pour lesinfrastructures et les équipements.L’objectif de ce futur centre d’excellence :«  créer des outils biologiques destinés àune implémentation industrielle pour ladéconstruction de la biomasse et la conver-sion de ses produits sur des bases fonction-nelles ». Les cibles de cette transformationbiologique du carbone renouvelable serontles biokérosènes, avec déjà un partena-riat avec Airbus-EADS, mais aussi lasynthèse de molécules d’intérêt pour l’in-dustrie cosmétique et des intermédiairespour la chimie, comme le confie PierreMonsan. Ces recherches qui reposerontsur la transformation microbienne et/ou

Le projet Toulouse White Biotechdans les starting-blocksHébergé par le laboratoire LISBP de Toulouse, leprojet pourrait démarrer début 2011 dans le cadredes Investissements d’avenir définis pour le grandemprunt national.«

LE PROJET TOULOUSE WHITE BIOTECHNOLOGY (TWB) POURRAITIMPLIQUER JUSQU’À 150 PERSONNES.

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[ACTUALITÉS] &RechercheDéveloppement

Il y a deux ans, le pôle decompétitivité Axelera a

décidé de redéfinir sa stratégieautour de la création d’écosys-tèmes au service de 8 marchéscibles. Chaque écosystème ras-semble des acteurs industriels(PME, grands groupes) et aca-démiques, des représentantsdes collectivités et des investis-seurs, avec pour mission defavoriser et d’accélérer l’émer-gence d’idées et de projetsinnovants. Si certains écosys-tèmes lancés préalablementsont déjà sur les rails, l’écosys-tème Bio-ressources, lancé ennovembre 2009 à Grenoble,doit encore définir sa feuille deroute. Pour l’heure, un comitéde pilotage, comprenant 14membres adhérents d’Axelera,

a été constitué et est animépar Jean-Luc Couturier(Arkema) et Yves Queneau(Institut de Chimie etBiochimie Moléculaires etSupramoléculaires,CNRS/Université de Lyon). Sapremière mission a consisté à

sonder les membres d’Axeleraet des acteurs chimiques enFrance pour identifier lesexpertises et les besoins dansle domaine des produits bio-sourcés. Il en est ressorti unintérêt particulier pour lespolymères et les petites molé-cules fonctionnelles d’originerenouvelable avec des préoccu-pations très axées sur les mar-

chés applicatifs. Le développe-ment de la filière bois est éga-lement apparu comme un axeimportant, compte tenu de ladisponibilité de la ressource enRhône-Alpes et des antécé-dents historiques de la régiondans le secteur de la papeterie.En conséquence, les projets del’écosystème Bio-ressourcesd’Axelera devraient être tour-nés vers les applications, tan-dis que les projets du pôle IARse situent à la fois en amont eten aval avec un fort intérêtpour la biomasse et sa trans-formation. « Les premiersdépôts de projets devraientintervenir en 2011 », témoigneJean-Luc Couturier. Les projetsviseront des financementsANR et FUI. ■ S.L.

Axelera cherche à fédérer des acteurs pour accélérer l’émergence de projetsinnovants dans le domaine des produits biosourcés. ORGANISATION

La filière bois a du potentielen Rhône-Alpes.

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Démarré en 2006, le projetde recherche Synthons,

labellisé par les pôles IAR etAxelera, d’un budget de 4,6 mil-lions d’euros, est prolongé de 6mois pour s’achever en fin d’an-née 2010. Les principaux parte-naires sont CVG, ARD,Biomodeling Systems, Arkema,Chamtor, L’Oréal, Rhodia,Caspeo, Clextral et MES(microondes) IBT, La SalleBeauvais, UPJV. L’objectif étaitd’évaluer la faisabilité de la pro-duction d’intermédiaires chi-miques (ou synthons) à partirde ressources renouvelables,soit par voie chimique, soit parvoie biotechnologique. À ce

jour, sur la douzaine de molé-cules évaluées à la demandedes industriels de la chimie,seules « deux molécules offrentdes pistes très satisfaisantes defaisabilité par voie biotechnolo-gique », selon Yvon Le Hénaff,directeur général d’ARD. End’autres termes, « des microor-ganismes ont été identifiéscomme capables de produire lesmolécules d’intérêt de façon éco-nomique, avec des niveaux d’in-vestissement raisonnables ». Àce stade, on reste cependantloin d’un programme de déve-loppement industriel qui pour-rait demander encore 5 à 7 ansde travail. ■ S.L.

INTERMÉDIAIRES

Le projet Synthons joue lesprolongations Portée par le pôle Trimatec,

Algasud s’attache à organi-ser une filière française de pro-duction et de valorisation desalgues et microalgues à usageindustriel en Languedoc-Roussillon. Si la France se placeau 1er rang pour les publicationsen recherche et au 4e rang pourles brevets, elle ne représenteque 5% des investissements.

Pour changer la donne, par lebiais d’Algasud, Trimatec a label-lisé, en 2010, 7 projets d’un mon-tant total de 12,7 M€ et accom-pagne le montage de 6 projetsdont 2 de créations d’entreprises.Exemple de projet : Salinalgueportant sur la culture demicroalgues pour la productionde bioénergies et de bioproduits.Montant total de 7,45 M€. ■ S.L.

L’Europe accorde 18,9 M€ au projet Gaya■ La Commission européenne vient d’autoriser un soutien financier

de la France de 18,9 M€ au projet Gaya de production de biocarbu-

rants. En particulier de biométhane, à partir de la gazéification de

biomasse selon un procédé thermochimique de 2e génération.

Le soutien bénéficiera surtout au chef de file GDF Suez (15,5 M€). Les

travaux de R&D déboucheront sur la construction d’une plateforme

de démonstration préindustrielle pour des retombées en 2020-2030.

ALGUES

Le Languedoc-Roussillon s’active

Axelera lance un écosystèmeBioressources

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BIOMASSE La France n’a pasexploité toutes ses possibilités

génés, les produits d’hydrolyse de l’ami-don et de la fécule délivrent égalementdes polyols dont le plus courant est lesorbitol. Au sein de l’Union euro-péenne, 47 % de la production d’ami-don proviennent du maïs, 37 % du bléet 16 % de la pomme de terre. À noterque le blé tient une part grandissante.Côté français, l’Hexagone est le pre-mier producteur européen de blé ten-dre. Il fait partie des deux grandesproductions céréalières européennes,avec le maïs. À partir de glucose extraitde blé ou de maïs, on peut obtenir desintermédiaires de synthèse dont l’acidesuccinique, une matière première dela chaîne de la chimie du végétal. Il per-met d’obtenir des polyesters, des plas-tifiants, ou encore du butanediol.« Aujourd’hui, on valorise la partie ali-mentaire du blé. Ce que l’on espère faire

un côté, un pays quibénéficie d’une renom-mée mondiale dans ledomaine de l’agricul-

ture : la France. De l’autre, une « disci-pline » en plein essor  : la chimie duvégétal. «  La France fait partie sur leplan international des premiers pro-ducteurs de matières premières agri-coles et de biomasse, et dispose dans cedomaine d’un savoir-faire scientifiqueet technique lui assurant une compéti-tivité sur le long terme », s’enorgueillitle Haut conseil de la coopération agri-cole (HCCA) dans un rapport sur lachimie du végétal (septembre 2009).Elle se développe suivant deux orien-tations  : d’une part, une chimie desubstitution, qui propose des pro-duits d’une composition différentemais remplissant les mêmes fonc-

tions. D’autre part, une chimie quitravaille à remplacer les moléculesexistantes par leurs homologues bio-sourcés. De façon majoritaire, «  lesmarchés de la chimie du végétal sontdes marchés de substitution, expliqueDaniel-Éric Marchand, directeur d’in - ves tissement au sein de l’établisse-ment financier Unigrains. Il faut enregarder la faisabilité et la compétiti-vité. » De par sa diversité, la biomassefrançaise est en mesure d’alimenterla chimie du végétal.L’amidonnerie, qui provient de céréales,de pommes de terre, de pois et detapioca, réalise une utilisation majeurede la biomasse française. Amidon etfécule modifiée fournissent dextrines,esters et éthers. Les produits d’hydro-lyse fermentés produisent quant à euxacides organiques et éthanol. Hydro-

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Dossier

Si les matières renou-velables représen-taient 5 à 6 % de sesressources en 2008,l’industrie chimiquefrançaise s’est fixécomme objectif deporter le pourcentageà 15 en 2017. Projetambitieux pour laFrance qui, en tantque 1er pays agricoleeuropéen et 2 eexportateur mondial,dispose d’une bio-masse diversifiée etd’une recherche active.

LE COLZA ESTCULTIVÉ SUR PRÈSDE 1,5 M D’HA ENFRANCE. EN 2009,PLUS DE 5 MT DEGRAINES ONT ÉTÉPRODUITES.

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[BIOMASSE]

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demain, c’est valoriser la paille »,explique Franck Lamy (Unigrains).La chimie du bois est une chimie richeen termes de possibilités: la lignine,première source potentielle de cyclesaromatiques et de nombreux « extrac-tibles » concentrés dans nœuds etécorces : terpènes, tanins, et autrespolyphénols. En effet, un avantagedans l’exploitation du bois pour la chi-mie est que l’on utilise les déchets decoupe, les bois élagués, les effluentspapetiers, etc.

Une biomasse diversifiée

Pour ce qui est des débouchés, la chi-mie du bois ne sait où donner de latête. Cosmétiques, produits chimiquesintermédiaires et éco-matériaux pourles secteurs du transport, construction,hygiène, le marché aval est riche. « Lachimie du végétal a un double intérêtdans le pôle, présente Karl Gedda, délé-gué général du pôle de compétitivitéFibres. Un, amener un nouveau débou-ché au secteur bois/papier pour valo-riser ses co-produits et être ainsi pluscompétitif ;  deux, répondre aux besoinsen colles et en résines « vertes », pourentrer dans la fabrication de produits100 % biosourcés, comme des pan-neaux de bois. »Côté huiles, colza, tournesol et soja sonttraditionnellement « utilisés en prioritécar métropolitains », explique MatthieuChâtillon, ingénieur développementchez Novance. Elles fournissent des tri-glycérides en C18, qui subissent tran-sestérification, polycondensation,isomérisation,…, pour créer des fonc-tions acides, polyols, amides. « Un kilode graines fournit environ 450 g d’huile,précise Christian Roux, directeur géné-ral de Novance. Le reste est du tourteauqui sert à l’alimentation animale. » Eneffet, la biomasse se partage entre dif-férents usages, qu’il faut gérer de façonharmonieuse.La disponibilité de la biomasse présentesur le territoire français est un sujetsensible. Le bois soulève différentespolémiques. Pourtant, son exploitationn’est pas en opposition avec la chasseou les activités touristiques. Le bois estune ressource encore sous-exploitée

Dossier

en France. Les forêts couvrent 28 % duterritoire national, mais on ne récolteque 60 % de leur accroissement natu-rel, d’après un rapport du HCCA (sep-tembre 2008). « Une grande partie desforêts est privée au niveau national :avec des parcelles de taille inférieure à5 hectares, inexploitées, précise KarlGedda, ( Pôle Fibres).Fort heureusement,sur notre territoire plus de la moitié dela forêt est publique, mais il y a encoreun travail culturel à faire pour passer àune gestion moins opportuniste du boisde la collectivité. » L’Office national desforêts a d’ailleurs pris le parti de s’orien-ter vers une forêt plus industrielle, àl’image de son voisin allemand. Onparle de bois mais dans les faits, il s’agitessentiellement de déchets papetiersou de produits dérivés du bois utilisépar ailleurs : l’industrie papetière sépa-rant déjà une partie des molécules pourutiliser les fibres de cellulose. Du reste,l’exploitation du bois a comme avan-tage de ne pas entrer en compétitionavec l’alimentaire, à la différence d’au-tres matières premières végétales.

Compétition avec l’alimentaire : à surveiller

« Il n’y a pas de corrélation entre la com-pétition avec l’alimentaire et la produc-tion de biocarburants, par exemple »,défend Patrick Piot, directeur généralde Bioamber. Pour produire 100 000 td’acide succinique, il faut autant de glu-cose donc environ le double de blé à labase. Or 200 000 t de blé correspon-dent à 30 000 ha. « À l’échelle de laFrance, ce n’estrien !  », illustrePatrick Piot. Deplus, comme lesouligne le HCCA,« les végétaux sontdepuis très long-temps source defibres, de maté-riaux, de polymèresou de moléculeschimiques desti-nées à des utili -sations non ali- mentaires.  » Lesdébouchés non ali-

mentaires de l’industrie de l’amidonont « toujours été supérieurs au 1/3 denotre production », rappelle BernardChaud, directeur des projets du secteurdes biocarburants chez Tereos, dont lafiliale Syral possède des unités de pro-duction d’amidon. Le marché de l’acidesuccinique est un marché de spéciali-tés. D’autre part, la production decéréales et notamment de blé aug-mente régulièrement à surfaceconstante. L’idée de compétition avecl’alimentaire se base sur une vision sta-tique de l’agriculture. De plus, « les ren-dements peuvent encore augmenter. Ilspourraient être multipliés par deux ouplus d’ici le milieu du siècle, prévoit Ber-nard Chaud. N’oublions pas qu’au coursdu XXe siècle, le rendement du maïs aété multiplié par 8, grâce aux progrèsréalisés avec les semences ». Aujourd’hui,la croissance du rendement agricoleest supérieure à la croissance démo-graphique, excepté en Afrique, où lesrendements sont stables depuis lesannées 60. Pour autant, « on ne peutpas acheter la betterave pour produirede l’éthanol au même prix que pour unedestination alimentaire », déclare Ber-nard Chaud (Tereos). Au sein deNovance, la philosophie est de ne pasbaisser la quantité d’huile végétale àdestination de l’alimentaire. Et pour cequi est de la production française decolza et de tournesol, « elle suffit à sub-venir à nos besoins, alimentaire et chi-mique, la France étant certesimportateur mais aussi exportateur,notamment sur le plan européen »,

BIOAMBERPRODUIT ÀPOMACLE DEL’ACIDESUCCINIQUED’ORIGINEVÉGÉTALE : D’UNASPECT SIMILAIREAU SUCRE, LAMATIÈRE ESTSÈCHE ET NONDANGEREUSE. >

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[BIOMASSE]Dossier

ajoute Jean-François Rous, directeur del’innovation au sein de l’établissementfinancier Sofiprotéol. Toutefois, la bio-masse dont nous disposons sur le ter-ritoire français n’est pas toujoursaisément mobilisable. «  La paille,ramassée sur une courte période, néces-site par exemple d’être stockée. Or ellemonopolise des volumes énormes,détaille Daniel-Éric Marchand (Uni-grains). Si l’on parcourt plus de 50 kmpour aller la chercher, cela devient del’aberration ». Bioamber, par exemple,a opté pour la récupération du glucosedirectement de l’exploitation du blé deson voisin Chamtor, par pipeline. « Il ya plusieurs intérêts, développe PatrickPiot. Tout d’abord, nous sécurisons unepartie de la production. Ensuite, nousn’avons pas besoin d’assécher le glucoseou de le transporter. » À la logistique dela mobilisation de la biomasse, s’ajouteune autre problématique : l’optimisa-tion de son utilisation.

Une meilleure utilisationdes cultures existantes

Au sein du Pôle Fibres, on pousse à lavalorisation chimique de toutes lesmolécules issues du bois pour permet-tre à la filière de se constituer. Vingt àtrente projets par an voient le jourdans ce Pôle. Leur but : d’une part, opti-miser l’impact environnemental desmatériaux – d’où la chimie du végétal- et d’autre part améliorer ou appor-ter de nouvelles fonctions à ces maté-riaux. Franck Lamy (Unigrains) pointela difficulté de faisabilité industrielled’une valorisation de la cellulose et del’hemicellulose – « c’est encore un vraisujet de R&D, mais qui offre une pers-pective énorme pour ce qui est de lavalorisation d’une biomasse très dis-ponible », dit-il. La Compagnie indus-trielle de la matière végétale (CIMV)travaille notamment à la séparationsans dégradation de la cellulose, de lalignine et des hémicelluloses, les troiscomposants de la lignocellulose. Unsite pilote est en fonction sur le site dePomacle, et une première unité indus-trielle verra le jour à Loisy-sur-Marne,fin 2011. Elle traitera annuellement130 000 t de paille provenant majori-

tairement de blé. Les recherchess’orientent majoritairement vers l’op-timisation de la production de la bio-masse. Quant aux biocarburants deseconde génération, leurs prix,aujourd’hui « 3 à 5 fois plus élevés queleurs homologues de 1e génération »,précise Daniel-Éric Marchand (Uni-grains) ne sont pas encore compétitifs.Oséo soutient l’innovation et la crois-sance des entreprises en partageantavec elles les risques, par le biais definancements bancaires et d’aidesdirectes aux projets de R&D. «Nous aidons des projets collaboratifs,associant des partenaires industriels etacadémiques d’ambition majeure entermes de recherche et développementet en termes industriels. Cette aide peutainsi favoriser la croissance de filières

émergentes et permettre aux industrielsd’envisager une stratégie de développe-ment économique plus ambitieuse »,explique Patricia Tourne, chargée deprojets chez Oséo. BioHub ou Bio2Chemfont partie de tels projets  : pour le toutjeune projet Bio2Chem par exemple,l’aide d’Oséo va permettre à l’entreprisede chimie biologique Metabolic Explo-rer de franchir une nouvelle étape clefvers un réel développement industriel.Côté lin et chanvre, « de gros efforts sontfaits pour leur exploitation, comme élé-ments structurants notamment »,ajoute Christian Roux (Novance). Lecolza s’est également développé consi-dérablement dernièrement. Mais pource qui est de variétés totalement nou-velles, la dynamique est moins grande.« Bien que le développement de nou-velles espèces soit un réel levier d’inno-vation, on regarde à partir des culturesactuelles. En effet, lancer de nouvellescultures est toujours extrêmement com-pliqué et cela prend beaucoup detemps », explique Jean-François Rous(Sofiprotéol). D’autre part, « il n’y a pasde cultures OGM en France, donc lesnouvelles variétés sont issues de la seulesélection variétale », argumente Mat-thieu Châtillon (Novance). Le miscan-thus, par exemple, est une espècehybride à vocation de production éner-gétique. « Son rendement, important,est de 15 à 18 t de biomasse par hectareactuellement », complète Daniel-EricMarchand (Unigrains). Mais son exploi-tation manque encore de recul. En effet,le miscanthus met trois ans pour entreren phase de croissance optimale.« Pour être au rendez-vous de son ambi-tion [concernant la chimie du végétal],la France doit impérativement […] pri-vilégier les produits à valeur ajoutéeissus de technologies innovantes et sou-tenir massivement l’innovation enengageant sur cinq ans 500 M€ de sou-tien public », a conclu la HCCA dans sonrapport sur la chimie du végétal.« On voit de plus en plus de projetsconcernant la chimie du végétal »,confirme Patricia Tourne. La biomassefrançaise n’a définitivement pas finid’être exploitée. ■

RAPHAËLLE MARUCHITCH

>

L’ÉTHANOLERIEBASÉE ÀLILLEBONNE, EN HAUTE-NORMANDIE,TRANSFORME800 000 T DE BLÉ,CHAQUE ANNÉE.

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02 FV DosACV p22-25 BAT_Mise en page 1 05/07/10 09:31 Page24

Page 25: Formule Verte N°2

25FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

[BIOMASSE]Dossier

ner. Avec les progrès réalisés dans cedomaine, on observe des effets domi-nos qui contribuent à masquer denouveaux usages collatéraux. Je penseà un certain nombre de cultures répon-dant à un usage exclusivement non-alimentaire. Le colza, notamment, adonné naissance à la filière du biodie-sel. Ses tourteaux se sont parallèle-ment substitués aux tourteaux desoja, créant ainsi une nouvelle dispo-nibilité. Quant aux micro-algues, leurutilisation n’est pas encore du domainedu réalisable, pour la chimie, dansl’immédiat. Cependant, elles présen-tent de nombreux intérêts. On pourranotamment les faire pousser sur desterres non agricoles.

Concernant la paille par exemple,

comment définir la part qui doit

faire l’objet d’un retour au sol ?

C’est purement une question derecherche. Le pourcentage de retour ausol pour maintenir une bonne teneuren matière organique n’est pas défini.La question est simple, mais loin d’êtretriviale. Elle s’inscrit dans une logiquede durabilité de l’agriculture. Il fautaussi imaginer une complémentaritéd’espèces, se demander commentconcevoir les rotations culturales. Cequi est important, est surtout de savoirsous quelle forme il est le plus judi-cieux de ramener la matière végétaleau sol : fragments végétaux, à quelletaille, ou résidus de bioraffinerie ou dethermochimie.

Le fait de ne pas bénéficier des

OGM limite-t-il les recherches ?

En effet, il n’est pas possible actuelle-ment d’utiliser de plantes transgé-niques en France. La sélection variétaledemande sans doute plus de tempspar rapport à l’utilisation d’OGM, etencore, ce n’est pas sûr. On peut fairebeaucoup de choses en utilisantuniquement la diversité de la plante.

Pour la pomme de terre ou le maïs, parexemple, on obtient des variants parvoie OGM et par voie non-OGM.

Quelle est la position de la France

par rapport au reste du monde ?

La France est dans la bonne vague, sil’on peut dire. Nous avons d’excel-lentes forces  : un bon maillage denotre territoire national, unerecherche qui fourmille un peupartout, des démonstrateurs et despôles de compétivité. Quant à l’objec-tif fixé par l’industrie française pour2017, de passer de 6 % à 15 % denotre production en ressources renou-velables, je ne me prononce pas quantà sa faisabilité. Par contre, ce que jepeux dire, est que passer de 7 % à15 % de notre production en partrenouvelable, ne va pas apporter detensions sur les marchés agricoles.

En France, chaque année, 74 000 ha

de terres agricoles disparaissent

au profit d’autres implantations…

En termes de raréfaction des terres, lasituation de la Chine par exemple estbien plus préoccupante. Ils sont obligésd’acquérir des terres sur le continentafricain. La France peut-elle se retrou-ver dans la même situation ? Pas dansun futur proche. Ce qui se passe plutôt,c’est l’abandon de terres agricoles. Ellessont alors récupérées en forêts, que l’onexploite. Pour ce qui est de la variableconcernant l’urbanisation, la fin dujeu va rapidement être sifflée. La popu-lation française est stable, déjà, et c’estsurtout de la réorganisation territo-riale qui va s’opérer. Le prix de l’énergieva favoriser la densification des villesexistantes, et non leur étendue. Lasurface agricole française reste toutde même considérable (environ 25 Mha)et la part des grandes cultures eststable à 8 Mha. ■

PROPOS RECUEILLIS PAR

RAPHAËLLE MARUCHITCH

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R

Dans un futur proche, est-il envisa-

geable que les molécules biosour-

cées remplacent le carbone d’ori-

gine fossile ?

Non, ce n’est pas réalisable. Bien sûr, lecarbone renouvelable occupera unepart croissante. Pour autant, il n’y a pascréation de deux filières parallèles. Lachimie organique lourde ne va pasdisparaître. Il doit y avoir une complé-mentarité entre les différentes formesd’usage du carbone, qu’il soit renouve-lable ou non. La chimie du végétal estune chimie de substitution, on n’in-vente pas de nouveaux usages. Lesphtalates en sont un bon exemple.Actuellement décriés, on s’efforce deles remplacer par des dérivés d’isosor-bide. Les molécules changent, sontmeilleures sur le plan toxicologique etsont bio-sourcées, mais remplissentles mêmes fonctions, équivalentes auxbesoins primaires des hommes. Ducoup, il est d’autant plus difficile pourle grand public d’apprécier les progrèsde la chimie du végétal ! Ce sont desprogrès silencieux.

Travaille-t-on tout de même à l’ex-

ploitation de nouvelles biomasses ?

Non, pas à court terme. Les procédésactuels utilisent essentiellement del’amidon, du saccharose et des lipides.Les développements actuels arrivent àse satisfaire de cela. Le prochain chal-lenge est la lignocellulose, au-delà dela pâte à papier. Le but est de traiter laplante entière, de la fractionner. Lapriorité est de développer les végé-taux pour que leur fractionnementsoit plus facile. On a besoin d’avoirdes organes végétaux faciles à fraction-

Paul Colonna, directeur de rechercheà l’INRA, chargé des dossiers chimieverte et énergie, brosse le tableaudes orientations de la recherchefrançaise sur la chimie du végétal.

« La base de la chimie du végétal,c’est le fractionnement de la biomasse »

02 FV DosACV p22-25 BAT_Mise en page 1 05/07/10 09:31 Page25

Page 26: Formule Verte N°2

FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

Parmi tous les produits chimiques pouvant être biosourcés, les biosolvants sont déjà une réalité.

L’Association Chimie du Végétal a

tenu, le 27 mai dernier, sa troisiè-

me Assemblée Générale, devant

plus d’une soixantaine de participants

industriels, organisations et représen-

tants des pouvoirs publics.

Cette forte mobilisation nous confor-

te dans notre constat : la chimie du

végétal constitue plus que jamais

une réelle opportunité pour le déve-

loppement d’une industrie chimique

durable.

Conception d’une méthodologie d’ana-

lyse de cycle de vie, définition d’indica-

teurs biosourcés, collaborations avec

les pôles de compétitivité, engagement

aux niveaux européen (Lead Market

Initiative) et national (étude PIPAME,

Grand Emprunt)…, l’association s’im-

plique dans des initiatives concrètes

au profit de la filière. Elle continuera à

se mobiliser avec ses adhérents pour

accompagner les efforts d’innovation

des industriels.

Neuf nouveaux membres - entreprises,

pôle de compétitivité et organisations

- ont rejoint l’association ce 27 mai,

portant à 37 le nombre d’acteurs enga-

gés au sein de l’ACDV.

Un signe fort de l’intérêt porté au

développement économique et in-

dustriel de la chimie du végétal mais

surtout, une reconnaissance de l’utilité

de notre mission.

Biosolvants : des opportunités à saisir

26

applicationL’association chimie du végétaL une ambition partagée

Publi-information

Dissoudre, dégraisser, diluer, extraire sont des propriétés des solvants qui

les rendent indispensables à des sec-teurs industriels tels que la peinture, la pharmacie, l’imprimerie, la plastur-gie, les cosmétiques ou le nettoyage. En France, 600 000 tonnes de solvants sont utilisées chaque année tant par les industriels que par les particuliers. Ces solvants sont majoritairement issus de la pétrochimie. Les biosolvants sont des solvants pro-duits à partir d’oléagineux, de plantes sucrières, de céréales ou encore des dérivés du pin. Leur principal atout est leur origine renouvelable. Si les biosolvants ne représentent actuellement que 1,5% du marché français, leur part devrait augmenter rapidement pour répondre à la demande de nouveaux produits satisfaisant aux normes d’utilisation et environnemen-tales, de plus en plus strictes.

Une réponse pour réduire les émissions de COVEn Europe, plus d’un quart des com-posés organiques volatils (COV)

rejetés dans l’atmosphère proviennent des solvants. Face aux risques pour la santé hu-maine et l’environnement, l’Union Européenne a mis en œuvre dès 1999 des réglementations visant à réduire de manière drastique les émissions de COV dues aux solvants organiques et à supprimer les produits dangereux. Un contexte réglementaire renforcé par la mise en œuvre de REACH, qui impose le développement de solvants encore plus respectueux de l’Homme et de l’environnement.La substitution des solvants à risque par des biosolvants constitue, au même titre que la mise en œuvre de techno-logies sans solvant ou l’utilisation de solutions aqueuses, l’une des voies de réduction des émissions de COV.Dès le début des années 2000, le déve-loppement de solvants de substitution est devenu une priorité. Une stratégie de soutien à la R&D a été lancée via le programme Agrice pour les biosol-vants et se poursuit aujourd’hui avec l’ANR, l’ADEME ou encore les pôles de compétitivité. Les industriels ont dé-

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ère-

Ass

eray

Page 27: Formule Verte N°2

n Biomasse : Les produits issus de

productions agricoles et leurs co-

produits de la sylviculture et de ses

industries connexes, ainsi que des

déchets industriels et municipaux.

n Bioproduits : Les bioproduits se

référent à des produits issus de la

biomasse. Ils incluent les produits

à haute valeur, tels que les produits

de la chimie fine, les produits

pharmaceutiques, produits de

beauté, additifs alimentaires, etc.,

ainsi que les plastiques végétaux

ou les matières de base chimiques.

Le concept exclut les produits

biosourcés traditionnels, tels que

les produits de pulpe et de papier,

de bois et de la biomasse comme

source d’énergie.

n Biosourcé : Adjectif signifiant

que le produit a été fabriqué à par-

tir de matières premières issues de

la biomasse. Ne présume pas que le

produit est issu de l’agriculture

« bio » ni qu’il est biodégradable.

n Biotechnologie industrielle

(ou biotechnologie blanche ) :

Technologie se caractérisant par

l’emploi de systèmes biologiques

pour la fabrication, la transforma-

tion ou la dégradation de molécu-

les grâce à des procédés enzyma-

tiques ou de fermentation, dans

un but industriel. Elle est utilisée

comme alternative ou en com-

plément aux procédés chimiques

classiques.

n Carbone renouvelable : carbone

issu de matière première organique

renouvelable, par opposition au

carbone organique fossile (char-

bon, pétrole, gaz).

nouveLLe fiLière, nouveaux termes

agenda

27 octobre 2010, PARIS

Premier colloque « Innovation en chimie du végétal » Le 27 octobre 2010 à Paris, l’ACDV et les pôles de compétitivité IAR

et AXELERA organisent le colloque « Innovation en Chimie du Végétal »

associant conférences et ateliers d’échanges. Cet évènement a pour

objectif de favoriser les échanges entre les différents acteurs concernés,

informer et créer une dynamique commune pour l’innovation en chimie

du végétal. Information et inscription prochainement sur le site :

www.chimieduvegetal.com

FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010 27

Pour tous ceux qui s’intéressent à l’innovation dans la chimie du végétal : www.chimieduvegetal.com

veloppé des produits offrant déjà une réelle alternative aux solvants d’ori-gine pétrochimique. Action Pin, filiale de DRT, Cognis, Novance produisent ainsi des gammes d’adjuvants et de solvants biosourcés et biodégradables pour le secteur du nettoyage indus-triel, des fluxants1, du traitement des plantes, des encres ou du décapage des peintures. Mais les biosolvants ne présentent pas tous les mêmes propriétés et perfor-mances que les solvants pétrochimi-ques actuellement utilisés. Pour appor-ter une solution efficace à des besoins industriels spécifiques, il peut être nécessaire d’associer plusieurs biosol-vants dans une formulation adaptée.

L’enjeu des formulations de biosolvantsLa formulation à base de biosolvants est donc un enjeu technologique majeur des acteurs de la chimie du végétal : Rhodia, DRT et Novance col-laborent ainsi au développement de solvants formulés à base de terpènes issus de pin, d’esters méthyliques d’huiles végétales, d’éthanol végétal et de cétal issu du glycérol. L’objectif est de mettre au point de nouveaux biosolvants compétitifs et d’une efficacité similaire aux solvants

chlorés, aux solvants aromatiques et aux éthers de glycols.Autre initiative d’envergure lancée en 2007, le projet Agrosolvants, porté par ARD et soutenu par le pôle IAR, vise à créer et évaluer des biosolvants pour le dégraissage de surfaces mécaniques et les formulations de produits phytosa-nitaires. Enfin, pour mieux prendre en compte les besoins des industriels, le projet InBioSynSolv soutenu par l’ANR, a été initié en 2009. Associant le CNRS, l’IN-RA et Rhodia, il vise le développement de biosolvants parfaitement substi-tuables, par une méthode innovante de conception.Ces programmes de R&D ambitieux et innovants permettent ainsi d’accom-pagner et d’optimiser la croissance du marché des biosolvants, qui devrait at-teindre 10 à 15 % du marché total des solvants en 2020. n

1. Les produits fluxants ont pour fonction de ramollir

le bitume pendant son stockage et sa mise en œuvre,

puis, par oxydation à l’air, d’assurer la solidification

du produit final.

Pour en savoir plus : www.cognis.com

www.rhodia.com

www.novance.com

www.drt.fr

www.iar-pole.com

Page 28: Formule Verte N°2

28 FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

[PRODUITS]FFocus

La société néerlandaiseDSM a récemment lancé

deux nouveaux matériaux deperformance biosourcés àl’adresse de l’industrie auto-mobile. Et ce, en réponse à laforte demande en produitsdurables émanant de cesecteur. Ces matériaux ont étéprésentés au JEC CompositesShow 2010 de Paris et au SAE2010 World Congress à Détroit(États-Unis). Le premier, Pala-preg ECO P55-01 est un com -posite obtenu avec 55 % dematière première renouvela-ble, utilisé au niveau de diffé-rentes pièces du véhicule,notamment extérieures. Lesecond, EcoPaXX est un poly-

amide haute performance, avecun point de fusion élevé (envi-ron 250 °C), une faible capacitéd’absorption d’eau et une excel-lente résistance à différentessubstances chimiques, ycompris le sel de route. Environ70 % de ce matériau est consti-tué de building blocks dérivésde l’huile de ricin. Nico Gerardu,membre du comité exécutif etresponsable de la divisionPerformance Materials, adonné le commentairesuivant : «La disponibilité limi-tée et l’impact environnementaldes matières premières fossilescréent un besoin évident denouvelles matières premièresrenouvelables. En combinant

ses compétences uniques ensciences de la vie et sciences desmatériaux, DSM est bien placéepour créer ces solutions. Avec cesmatériaux à hautes perfor-mances, nous contribuons acti-vement aux efforts de l’industrieautomobile visant à atteindre lesobjectifs de durabilité difficile ».Ces solutions visent en effet àréduire le poids et améliorer laperformance et l’efficacitéénergétique des véhicules. Ces deux matériaux doiventmaintenant faire leurspreuves auprès de construc-teurs automobiles. Déjà ECOP55-01 a été approuvé par laFIA (Fédération internationalede l’automobile), après avoir

été utilisé avec succès auniveau de la coque d’un kartde compétition. Ces lance-ments de produits marquentune étape importante dansl’objectif de DSM de créer un portefeuille de matériauxde performance d’originebiologique. ■ S.L.

L’industrie automobile réclame des matériaux biosourcés pour atteindreses objectifs de durabilité.MATÉRIAUX BIOSOURCÉS

DSM répond aux besoins de l’automobile

L’huile de ricin est à la based’EcoPaXX, utilisé dans l’automobile.

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.R.

ADDITIFS

Nouveau modifiant d’impactpour PLA

Le groupe PolyOne a lancé,à l’occasion de Chinaplas

2010, le composant OnCap BIOImpact T, un modifiant d’im-pact transparent pour acidepolylactique (PLA). OnCap BIOImpact T permet de couvrir lebesoin d’avoir des PLA avecune meilleure résistance àl’impact, tout en maintenantla transparence requise dansde nombreuses applications.Le modifiant reste en revanched’origine chimique fossile.PolyOne indique que les modi-fiants d’impact actuellementsur le marché améliorent larésistance du PLA, maiscompromettent sa transpa-rence. OnCap BIO Impact T estcommercialisé sous forme de

compound ou de concentréssolides ou liquides. Il répond àla réglementation européennedu 6 août 2002 (EU Directive2002/72/EC) sur l’emballagealimentaire, ainsi qu’auxexigences de la Food and DrugAdministration (FDA).■ S.L.

Le nouvel ingrédient vise lacompatibilité alimentaire.

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olyO

ne

A ltuglas International,filiale du groupe Arkema,

propose l’Altuglas Rnew, unnouveau grade de PMMAcontenant 20 % de carbonedirectement issu de labiomasse. Ce produit de lafamille des résines acryliquesoffre des propriétés compara-bles à celles des grades tradi-tionnels entièrement obtenusà partir de carbone fossile. Ils’ajoute à la famille des ther-moplastiques d’Arkema déjàregroupés sous le label« Arkema Renewables »destiné à souligner et à valori-ser l’approche développementdurable d’Arkema qui privilé-gie l’utilisation de matièrespremières renouvelables pour

la fabrication de ses produits.Dans le domaine de l’embal-lage cosmétique, de l’électro-nique et de l’électroménager,les PMMA transparents ouopaques d’Altuglas Internatio-nal se distinguent des autresmatières plastiques par leursexcellentes propriétés optiqueset esthétiques, leur durabilitéet une dureté de surfaceremarquable. Ces caractéris-tiques intrinsèques au produitpermettent de s’affranchir del’application d’une couche devernis protecteur dans leprocessus de fabrication, uneétape consommatrice d’éner-gie et génératrice de rejets,notamment des COV (compo-sés organiques volatils). ■ S.L.

PMMA

L’Altuglas Rnew contient 20%de carbone renouvelable

02 FV FOCUS PROD Actu BAT P28_Mise en page 1 05/07/10 09:43 Page28

Page 29: Formule Verte N°2

29FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

FFocus[PRODUITS]

La société EMS-Grivory, produc-

teur de polyamides de haute

performance, développe une

ligne verte de polymères

(GreenLine) avec notamment

des polyamides partiellement

ou totalement biosourcés. La

société a récemment publié

une étude sur les propriétés de

deux de ses biopolyamides,

comparée avec les propriétés

de PA6 et PA12 d’origine pétro-

chimique. Les polymères étu-

diés sont le PA1010 (Grimalid 1S,

99 % biosourcé) et le PA610

(Grimalid 2S, 62 % biosourcé). Il

ressort que le PA1010 a des pro-

priétés voisines du PA12 : une

faible résistance mécanique, un

faible point de fusion, , mais

une forte résistance mécanique

et une bonne processabilité.

Le PA610 offre une combinaison

des propriétés du PA6 et PA12.

Son point de fusion est proche

de celui du PA6, mais sa stabilité

dimensionnelle avoisine celle

du PA12. S.L.

QUELLES PERFORMANCES POUR LESPOLYAMIDES BIOSOURCÉS ?

0

2

4

6

8

10

Densité

Résistance

Résistanceà l’impact

Point de fusion

Tenue à la température

Stabilitédimensionelle

ResistancechImique

Processabilité

Propriétés comparées de 4 polyamides

PA1010 PA610 PA6 PA12Source : EMS-Grivory

Le groupe allemand EvonikIndustries étend sa

gamme de Vestamid HT plusavec la nouvelle référenceVestamid HTplus M3000. Cecomposé appartient à lafamille des polyphthalamides(PPA) connue pour ses perfor-mances à haute températureet ses excellentes propriétésmécaniques. Dans cetteversion, il est obtenu par poly-condensation de 1,10-decamé-thylènediamine issu d’huile dericin et d’acide téréphtalique (T)pour former le copolymèrePA10T. Ce produit offrirait une

meilleure processabilité, unemeilleure stabilité dimension-nelle et hydrolytique, unemeilleure tenue à l’élongation,comparé aux PPA convention-nels. Selon Evonik, les polyphtalamides proposés surle marché seraient essentielle-ment des PA6T, d’originefossile. En ce qui concerne les applications, Evonikévoque la réalisation de com posés par moulage parinjection pour la substitutiondu métal, la fabrication de filaments ou l’association àdes caoutchoucs. ■ S.L.

La chimie de spécialitésqui respecte l'homme et la nature.Cognis est un fournisseur mondial dans les do-maines de la chimie de spécialités innovante et desingrédients nutritionnels qui se concentre particu-lièrement sur le bien-être et le développement du-rable. Cognis emploie 5600 personnes et possèdedes sites de production et des centres de servicesdans près de 30 pays. Axée sur le développementdurable, Cognis propose des matières premières etingrédients naturels pour les marchés de l’alimen-tation, de la nutrition et de la santé ainsi que pourl’industrie de la cosmétique, des détergents et net-toyants. Parallèlement, Cognis fournit des solutionspour un certain nombre d’autres industries : pein-tures et encres, lubrifiants, agriculture et forage.

Cognis France

185 avenue de Fontainebleau

77986 Saint-Fargeau-Ponthierry Cedex

Tel: +33 1 60 65 21 00

Fax:+33 1 60 65 21 01

www.cognis.com

POLYAMIDE

Le sourcing végétal compatibleavec la haute performance

02 FV FOCUS PROD Actu BAT P28_Mise en page 1 05/07/10 09:43 Page29

Page 30: Formule Verte N°2

30 FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

[PRODUITS]FFocus

Plastimo lance

Bluestream, une nou-

velle gamme de produits

d’entretien

respectueux de l’environne-

ment mais ne cédant rien

sur l’efficacité. Une gamme

écologique 100 % d’origine

végétale/minérale renouve-

lable, à haute qualité de

biodégradation : biodé-

gradabilité ultime sur

100 % de la formule.

Exclusivement compo-

sées d’extraits végé-

taux/minéraux, d’huiles

essentielles et

d’eau, sans aucune adjonction

de produits physico-synthé-

tiques, les solutions

Bluestream sont le résultat d’un

procédé inédit et breveté qui

permet de préserver

et d’exalter les propriétés

détergentes naturelles des

huiles essentielles.

Spécialement développée et

testée pour les conditions pro-

pres à l’environnement

nautique, la gamme

Bluestream se compose

d’un nettoyant Coque-

Pont, d’un

nettoyant Multi-Usage et

d’un puissant dégrais-

sant concentré pour Cale

et Moteur.

La gamme Bluestream est

labellisée Ecocert. A noter que

les produits Bluestream

ont été sélectionnés et embar-

qués par l’équipe Tara

Expédition depuis septembre

2009.

UNE GAMME SPÉCIALE NAUTISME

Un scarabée dévastateurest en train de faire la joie

de Cobalt Technologies. Cette société californienne debiotechnologies, spécialiséedans la production de biobuta-nol à partir de résidus fores-tiers, affirme avoir mis aupoint une technologie deproduction de biobutanol àpartir d’épicéas infectés par ledendroctone, un type de scara-bée originaire d’Amérique duNord. Cobalt assure du coupavoir « transformé unproblème en opportunité ».

La société estime qu’en « utili-sant seulement la moitié des930 000 hectares d’épicéasinfectés dans le seul État duColorado, nous pourrionsproduire plus de 7,5 milliards

de litres de biobutanol, ce quiserait suffisant pour le mélan-ger à la totalité de l’essenceconsommée dans le Coloradopour les six prochainesannées ». Rien de moins. Dansce cadre, Cobalt vient de signerun partenariat avec l’univer-sité du Colorado pour menerdes tests de ce biobutanolmélangé à de l’essence surdifférents types de moteurs.Dans les biocarburants, Cobaltproduit du n-butanol à partirde matières cellulosiques pourdes mélanges avec de l’es-

sence, du diesel, et de l’éthanol,mais aussi avec du kérosènepour l’aéronautique. La sociéténe s’intéresse pas qu’auxbiocarburants, puisque sonbiobutanol trouve égalementdes applications dans les plas-tiques, les peintures, les produits de nettoyage, les adhésifs et les parfums.Soutenu par des capital-risqueurs spécialistes des« clean-techs », Cobalt a ouvertsa première unité pilote enjanvier à Mountain View, en Californie. ■ J.C.

BIOBUTANOL

Le dendroctone menace les épicéas.

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R

Cobalt se lance dans un biocarburant avancé

Le tabac testé pour la production de PHA.

La société américaineMetabolix, spécialisée en

chimie du végétal dans ledomaine des plastiques, de la chimie et de l’énergie, arécemment achevé des essaisen plein champ pour laproduction de tabac généti-quement modifié, exprimantdes polyhydroxyalkanoate(PHA). Metabolix avait obtenules agréments nécessaires dela part de l’U.S. Department ofAgriculture Animal PlantHealth Inspection Service

(APHIS). Les essais ont étéréalisés sur une surface deplus de 3000 m2. Les meilleursplans ont produit 3-5 % de cespolyesters biosourcés. Le Dr.Oliver Peoples, directeur scien-tifique de Metabolix, adéclaré : «  l’expérience et lesconnaissances que nous avonsacquises au cours de notre essaisur le terrain du tabac a permisde jeter les bases d’une planifi-cation et d’autorisation desactivités pour les essais auchamp en bio-ingénierie, avecdes oléagineux non alimen-taires ou de la biomasse pour la production de PHA ».Créé en 1992, Metabolix dis-pose déjà de produits biosour-cés commerciaux comme lesbioplastiques PHA de lafamille Mirel, également bio-dégradables. Il développeparallèlement une plateformetechnologique Metabolix apartir de trois types dematières végétales : desherbes, des oléagineux et de lacanne à sucre. ■ S.L.

POLYHYDROXYALKANOATE

Metabolix explore le potentieldu tabac

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DÉTERGENCE

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last

imo 

■ New Harvest est un nouveau

complément alimentaire riche

en oméga-3 EPA (acide eicosa-

pentaénoïque) proposé par la

firme DuPont. Il est commercia-

lisé aux États-Unis dans les

enseignes GNC et se distingue

des autres compléments à base

végétale riches en oméga-3 ALA.

(acide alpha-linolénique).

Selon Dupont, sa particularité

est d’être 100 % biotechnolo-

gique et riche en EPA sans être

issu d’huiles de poisson.

DuPont pense aux végétariens

02 FV FOCUS PROD Actu BAT P28_Mise en page 1 05/07/10 09:43 Page30

Page 31: Formule Verte N°2

FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

Services[NOUVEAUTÉS]

formation et la désintégrationdu 14C continuelles, le taux de14C dans l’atmosphère et dansle vivant reste constant.Lorsque les êtres vivantsmeurent, ils ont piégé en euxune certaine quantité de 14C,qui va alors commencer à sedésintégrer, avec une demi-vieest de 5 730 ans.Ces propriétés permettent au14C d’être un bon traceur del’origine biosourcée d’un échan-tillon. Le principe de l’analyseest similaire à la datation au14C. Ainsi, dans le cadre d’unmatériau contemporain,connaissant le pourcentage de14C dans la nature, sa courbe dedécroissance permet de quanti-fier le pourcentage de carboned’origine biosourcée.Le 14C est mesuré par scintilla-tion liquide. L’électron émis parle 14C va exciter une moléculescintillante présente dans lesolvant. Cette molécule vaémettre un rayonnement fluo-rescent en revenant dans sonétat désexcité. Bien que la tech-nique nécessite une matriceliquide, tous les types d’échan-tillons peuvent être analysés.Ainsi, les molécules gazeusessont barbotées dans de lasoude. Les solides (comme des plas-tiques) sont brûlés. Le CO2 émisest piégé, condensé et retraitéselon la norme ASTM D-6866qui propose 3 méthodes d’ana-lyses. Le CO2 piégé peut soitêtre analysé directement, soitêtre converti en benzène etanalysé par scintillation liquide.La dernière méthode consiste àétablir des ratios des différentsisotopes par un Spectromètrede masse accéléré (AMS). ■

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Àl’origine, le terme bioplas-tique désignait un plas-

tique issu de ressourcesrenouvelables. Aujourd’hui, il recouvre aussi les plastiquesbiodégradables. Pour les diffé-rencier, de nouveaux termessont apparus. Biosourcé signifieque le matériau est issu de labiomasse, généralement végé-tale (maïs, canne à sucre,...).Biodégradable qualifie lapropriété d’un matériau à sedécomposer naturellement, etn’indique en rien sa prove-nance. L’origine biosourcée d’unproduit peut être déterminéepar la mesure du Carbone 14dans l’échantillon. C’est ainsique l’on peut déterminer lepourcentage d’origine biosour-cée et le pourcentage d’originefossile d’un plastique ou detout autre polymère. De mêmeil peut être intéressant dequantifier le pourcentage d’ori-gine biosourcée des rejets ensortie d’une cheminée. pour unbilan carbone précis de l’instal-lation. Le Carbone 14 est unisotope radioactif du carbone. Il est formé naturellement dans la haute atmosphère parbombardement de neutronssur l’azote. Le 14C s’oxyde rapi-dement en 14CO2 et semélange au dioxyde decarbone « normal ». Il est alorsassimilé par les plantes lors dela photosynthèse, puis à traverselles par tous les organismesvivants. Instable, l’atome de 14Cse désintègre en azote, enémettant un électron (appelérayonnement bêta). Grâce à la

31

Le carbone 14 au secours du développement durable

SGS Multilab Rouen analyse lesproduits d’origine biosourcée.

02 FV Equipements P 31-32 M6_Mise en page 1 05/07/10 09:50 Page31

Page 32: Formule Verte N°2

32 FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

■ Vito et Agfa ont développé un

concept pour une enveloppe de

membrane avec un canal

perméable intégré, particulière-

ment utile pour les opérations

d’ultra-filtration et de micro-filtra-

tion pour par exemple la filtra-

tion de l’eau et la purification des

eaux usées, nommée TMP. Une de

ses principales caractéristiques

est la capacité à remous de la

TMP d’un maximum de 2 bar, ce

qui en fait une membrane idéale

pour la construction de la filtra-

tion à contre-pouvoir des

panneaux, par exemple, pour les

bioréacteurs submergés. Une

autre caractéristique est la faci-

lité de construire un groupe de

filtration avec elle (la réduction

du nombre d’étapes). Au cours de

la filtration, il est exploité à partir

de l’extérieur vers l’intérieur. La

distance entre les couches de la

membrane peut varier entre 1 et

10 mm en fonction de l’épaisseur

du matériau utilisé dans le canal.

Par ailleurs, la membrane peut

être en différents matériaux

(PSE/PVP, PVDF/PVP, TiO2/PSE, etc.).

Membrane de filtrationBIORÉACTEUR

Équipements[NOUVEAUTÉS]

plus fines en fonction de l’épais-

seur du gâteau de filtration »,

précise l’ingénieur. La taille de la

Conturbex est comprise entre

des diamètres de 200 et 1 400 mm

et fonctionne avec une puissance

de 3 à 160 kW. Cette centrifu-

geuse peut traiter des débits de

1,5 m3/h à 120 m3/h. Les supports

de filtration peuvent être des

grilles à fentes ou des tôles perfo-

rées Conidur fabriquées par Hein

Lehmann, également représenté

en France par Tema Equipe-

ments. La société possède par

ailleurs un laboratoire d’essai de

250 m2. Six ingénieurs procédés

disposent de 18 machines afin

d’effectuer des tests pour les

pilotes usine.

SÉPARATION LIQUIDE/SOLIDE

■ La société d’ingénierie Etia a

développé le procédé Biogreen

pour la conversion thermochi-

mique de la biomasse, des plas-

tiques et des déchets.

Ce traitement permet d’obtenir

notamment des ingrédients

chimiques, des bio-huiles, des

fertilisants pour le sol, du char-

bon, etc. Le procédé peut être

utilisé, entre autres, pour la torré-

faction de biomasse. Ce traite-

ment, effectué en quelques

minutes à des températures

comprises entre 200°C et 300°C

dans un environnement anaéro-

bie, permet de compacter ou

gazéifier la biomasse. La société

souligne que « la torréfaction

permet en outre d’obtenir un

produit plus homogène avec une

hygroscopie

réduite et

donc plus facile

à stocker ».

Dans une plage de températures

plus élevées (400 à 800°C),

Biogreen peut également mettre

en œuvre des procédés de pyro-

lyse. Ce procédé qui se déroule

sans oxygène transforme la

matière en trois phases

distinctes : du biochar (charbon

de bois issu de la biomasse,

solide), de la bio-huile (liquide) et

du gaz. De plus, du fait de la

conception de Biogreen, les para-

mètres opératoires sont parfaite-

ment contrôlés, ce qui permet à

l’opérateur d’ajuster les propor-

tions de ces trois

produits. Le

procédé d’Etia

permet de

monter encore

plus en tempé-

rature pour

gazéifier certain

produit à

1 200°C.

CONVERSION THERMOCHIMIQUE

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Équipements.

© T

ema

Equ

ipem

ents

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France par Tema Équipe-

ments, fabrique la centri-

fugeuse à

tamis et vis

sans fin Contur-

bex. Cette « Esso-

reuse

universelle »

trouve aujourd’hui des appli-

cations dans le traitement de la

biomasse. « À la sortie des opéra-

tions de fermentation par exem-

ple, la solution est généralement

chargée. La Conturbex permet de

séparer en continue la phase

solide de la phase liquide qui

intéresse les industriels », indique

Patrick Martin, ingénieur tech-

nico-commercial pour les

produits Essoreuse-décanteur

chez Tema Équipements. Les

solides, essorés sur un panier

équipé d’un média filtrant, sont

transportés du petit vers le grand

diamètre suivant l’inclinaison du

panier et de la vitesse différen-

tielle entre le panier et la vis sans

fin d’extraction. Les plus fines

particules filtrées sont de l’ordre

de 80 microns. « Nous pouvons

même arriver à des particules

Essoreuse universelle

02 FV Equipements P 31-32 M6_Mise en page 1 05/07/10 09:50 Page32

Page 33: Formule Verte N°2

33FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

Carnet /Agenda[FORMATIONS]

[MANIFESTATIONS]

AFPEVwww.aftpva.org Tél. : 01 42 63 45 91

26 OCTOBRE, PARISChimie du végétal Public : techniciens intéres-sés par les nouvelles techno-logies au service dudéveloppement durable dansles métiers de la peinture.

ATOMERwww.atomer.frTél : 01 39 84 15 87

27-30 SEPTEMBRE, PARISPolymères dans lesformulations cosmétiquesPublic : Ingénieurs, technicienssupérieurs, formulateurs.

CPE LYONwww.cpe-formation.frTél. : 04 72 32 50 60

11-15 OCTOBRE, LYONChimie des sucres.Public : Ingénieurs, universi-taires, pharmaciens, techni-ciens supérieurs possédant lesconnaissances de base enchimie organique.

25-29 OCTOBRE, LYONIntroduction à la fermentation.Aborder la croissancebactérienne pourcomprendre les technologiesde fermentation industrielle.Apprendre à conduire unefermentation au laboratoirePublic : toute personne voulantaborder la mise en œuvre et laconduite de la fermentation.

INP FORMATIONCONTINUEwww.inp-toulouse.fr Tél. : 05 34 32 31 07

4-5, OCTOBRE, TOULOUSEÉnergies renouvelables :contextes et généralités.Savoir analyser les problèmesliés à l’énergie et utiliser lemix énergétiquePublic : ingénieurs, techni-ciens, cadres d’entreprise oudes collectivités territoriales.

4-8 OCTOBRE, TOULOUSEAgents tensio-actifs etprocédésPublic : ingénieurs et techni-ciens de l’industrie chimique.

.

[NOMINATIONS]IFP.

Sophie JullianDirectrice scientifique

Sophie Jullian est nommée directrice

scientifique de l’Institut Français du

Pétrole. Elle succède à Philippe

Ungerer, appelé à d’autres fonctions

au sein de l’IFP. Sophie Jullian, 50 ans,

est ingénieur de l’École supérieure

de chimie industrielle de Lyon (CPE)

et docteur en chimie de l’Université

Pierre et Marie Curie (Paris VI). Elle est

également ancien auditeur de

l’Institut des Hautes Études pour la

Science et la Technologie (IHEST, 2009,

promotion Hubert Curien). Elle avait

rejoint l’IFP en 1983. En 1998, elle a été

nommée chef du département

Thermodynamique et Transfert

avant de devenir, en 2001, directrice

de la direction développements à

(ancien ministre de l’Industrie),

Rodney J. Rothstein (Columbia

University, New York), et Nabil Sakkab

(ancien vice-président R&D Procter

& Gamble).

CEREPLAST.

Robert FindlenV.-p. Global Sales & Marketing

Cereplast a choisi Robert Findlen au

poste de vice-président senior Global

Sales & Marketing. Il apporte 25

années d’expérience dans le marke-

ting et l’industrie du plastique et du

bioplastique. Il a notamment tra-

vaillé pour General Electric, LNP

Engineering Plastics et plus récem-

ment, Metabolix où il était vice-pré-

sident Sales & Marketing.

PIONEER HI-BRED.

Bill NieburPrésident Chine

DuPont a nommé Bill Niebur à la tête

de l’activité Pioneer Hi-Bred en Chine.

Il avait rejoint le groupe en 1983 et

dirigeait les activités de R&D de

DuPont Crop genetics. John Soper,

jusque-là directeur de la recherche

sur le soja, lui succèdera à ce poste.

l’IFP-Lyon puis en 2005, directrice de

la direction de recherche Procédés.

Depuis 2008, elle était directrice du

développement IFP-Lyon et vice-pré-

sidente du pôle de compétitivité

Axelera.

DEINOVE.

Bruno Weymuller Membre conseild’administration

Bruno Weymuller, ancien directeur

de la stratégie et de l’évaluation des

risques et ancien membre du Comité

exécutif du groupe Total, va rejoin-

dre le Conseil d’administration de

Deinove. Il apporte plus de 25 ans

d’expérience

dans l’indus-

trie pétrolière.

Le Conseil d’ad-

ministration

sera composé

de la manière

suivante :

Philippe Pouletty (président du CA et

directeur général de Truffle Capital),

Frédéric Dardel (Université Paris

Descartes), Paul-Joël Derian (vice-pré-

sident R&D Rhodia), Christian Pierret

9-10 SEPTEMBRE, ERFURT(ALLEMAGNE)Naro.tech 2010 : 8thInternational Symposium“Materials made ofRenewable Resources”www.narotech.de

14-16 SEPTEMBRE,ESSEN (ALLEMAGNE)Composites Europewww.composites-europe.com

15-17 SEPTEMBRE, PÉKIN16th China InternationalComposites IndustrialTechnical Expo www.chinacompositesexpo.com

22-23 SEPTEMBRE, LYONPlastic Meetings www.plastic-meetings.com

5-7 OCTOBRE, LYONInterfiltra 2010

www.interfiltra.com

6-7 OCTOBRE, SAN FRANCISCO 9th Annual BIO InvestorForumhttp://bio.org

6-8 OCTOBRE, AIX-MARSEILLEMempro IVIntégration des membranesdans les procédéswww.mempro4.univ-cezanne.fr

11-13 OCTOBRE, DENVER(ÉTATS-UNIS)Biopolymers Symposium2010 www.biopolymersummit.com

12-14 OCTOBRE, SINGAPOURJEC Composites Asia www.jeccomposites.com

27 OCTOBRE, PARISColloque innovation enchimie végétale www.chimieduvegetal.com

14-16 NOVEMBRE, REIMS Biomass derived pentoses :from biotechnology to finechemistryhttp://www.pentosescon-gress.com

22-25 NOVEMBRE, PARISNORD VILLEPINTEEmballage 2010www.emballageweb.com

1-2 DÉCEMBRE, DÜSSEL-DORF (ALLEMAGNE)5th European BioplasticsConferenceHôtel Hilton www.conference.european-bioplastics.org

11-14 DÉCEMBRE, HONOLULU (HAWAI)Pacific Rim Summit onIndustrial Biotechnologyand Bioenergyhttp://www.bio.org/pacrim

02 FV Carnet agenda p33 M2_Mise en page 1 05/07/10 09:54 Page33

Page 34: Formule Verte N°2

34 FormuleVerte - N°02 - Juillet/Août 2010

Index [SOCIÉTÉS]

Entreprises citées dans ce numéroA

ACDV p 8, 9, 15Ademe p 8, 15Afritec p 15Agfa p 32Airbus-EADS p 20Algasud p 21Altuglas international p 28André Ravachol p 7ANR p 8Archer Daniel Midland p 13ARD p 9, 13, 21Arkema p 7, 8, 10, 21, 28Axelera p 15, 21

BBASF p 3Bayer Cropscience p 18Benjamin Pawlica p 7Beologic p 10Bioamber p 23, 24Biocel Paskov p 16Biomodeling Systems p 21Bioserae laboratoires p 15Boutique Nature p 6

CCaisse des Dépôts et Consigna-tions p 8Cargill p 12Carling p 10Caspeo p 21Celanese p 16Central Salt and Marine Chemi-cal Research Institute p 18Cereplast p 11, 33Ceres p 14CGL pack p 6Chamtor p 21, 24China National Tobacco Corpo-ration p 16CIMV p 24Clextral p 21CNRS p 20, 21Cobalt p 30Cofco p 19Cognis p 8, 13Colloïdes naturels internationalp 15Coskata p 19Croda p 14CTC p 18CVG p 21

DDacheng p 14Deinove p 33Design Composites Solutions p 6Diester p 18Dow p 3DSM p 3, 28DuPont p 9, 3, 15, 30

EElf p 11EMS-Grivory p 29Ensic p 10Etia p 32Evonik p 29Exxon p 11

F, GFDA p 28François Azambourg p 6Futerro p 12Gallactic p 12Galp Energia p 18GDF Suez p 21GDF-Suez p 18Genencor p 3, 6Gevo p 19GlycosBio p 19GM p 18Goodyear p 6Guarani p 18

I, KHein Lehmann p 32Heinzel Holding p 16IAR p 15, 21ICM p 19IFP p 33INRA p 20, 25INSA p 20Iranex p 15KLK p 14

LL’Oréal p 21La Salle Beauvais p 21Lanxess p 3, 19Lenzing p 16LISBP p 14, 20

M, NMES IBT p 21Metabolic Explorer p 14, 24

Metabolix p 30NatureWorks p 12Novance p 23, 24Novasep p 10Novozymes p 14, 19NutriProcess p 15

O, POleon p 13ONF p 23Oséo p 8, 14, 24Petrobras p 18Pioneer Hi-Bred p 33Plasticana p 7Plastimo p 30Pôle Fibres p 23PolyOne p 13, 28

R, SReverdia p 3Rhodia p 3, 8, 16, 21Roquette p 3, 8Saipol p 18Segetis p 13Seppic p 8SGS Multilab p 31Shell p 11, 19Siebtechnick p 32Sinopec p 19Sofiprotéol p 13, 24Solvay p 3South Pacific Viscose p 16SpecialChem p 14Starlight products p 15Syral p 23

TTate&Lyle p 9, 15Tema équipements p 32Tereos p 18, 23Total p 11, 19Total Petrochemichals p 12Trimatec p 21

U, V, W, YUIC p 8Unigrains p 23, 24UPJV p 21Urban Factory p 7Virent Energy p 19Vito p 32Wheatoleo p 13Yonggye p 14

Liste des annonceursANNONCEURS PAGE

ADEME 2ème COUV

ARKEMA 4ème COUV

ASSOC. CHIMIE DU VEGETAL / UIC 26 - 27

COGNIS 29

CONGRES MONDIAL DE L’EMULSION 17

FORMULE VERTE 17

POLE IAR 5

SACI-CFPA 32

TEMA EQUIPEMENTS 31

UNIVAR 3ème COUV

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email : taper l’initiale du prénom, le nompuis @etai.fr (ex. : [email protected])

Directeur de la publication :Christophe Czajka

Directeur général adjoint pôle magazinesspécialisés et salons professionnels : GillesdeGuillebon (94 04)

Rédactrice en chef : Sylvie Latieule (95 87)

Secrétaire de rédaction :Ariane Boixière-Asseray (95 85)

Rédaction : Aurélie Dureuil (95 81), JulienCottineau (95 86), Juliette Badina (95 83)(Chimie Pharma Hebdo)

Responsable Studio Magazines : ThierryMichel (96 30) assisté de Christian LeCoz (96 31)

Premier rédacteur graphiste : ThierryMeunier (96 29)

Publicité :Sandrine Papin (directrice depublicité Pôle Industrie - 96 43), Eric Leuenberger (directeur - 96 37), assistés de Martine Szuba (assistante tech-nique - 96 44)Représentants : – Rhône-Alpes : Become, Eric Bechetoille,19/21 chemin de Montauban, 69005 Lyon,Tél./Fax : 04 72 00 04 14, Mobile : 06 80 68 44 00– Allemagne: Axelle Chrismann, 10, Place du Général de Gaulle 92160 Antony Tél. : 01 77 92 92 59, Fax : 01 77 92 98 28– USA : Trade Media International corp., 421Seventh Avenue, New York, NY 10001-2002 USATél. : (1.212) 564-3380 - Fax : (1.212) 594-3841

Directrice Promotion et DiffusionBénédicte Hartog - [email protected]

Directrice Marketing/DiffusionMarie-Sophie Leprince [email protected]

Directeur des abonnementsPatricia Rosso - [email protected] des abonnements Marie-Christine Soyeux - 01 77 92 97 [email protected]

Autres publications et servicesInfo Chimie Magazine – Chimie Pharmahebdo – Industrie Pharma Magazine - Guidedes achats de la chimie– Plastiques &Caoutchoucs Magazine – Annuaire FrancePlastiques – Formes deLuxe– Galvano-Organo – Pétrole et Gaz Informations –Double Liaison

Dépôt légal Juillet/Août 2010

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Page 35: Formule Verte N°2

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Page 36: Formule Verte N°2

V

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