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423 For Climadapt : un projet de coopération européenne sur l’adaptation au changement climatique en forêt méditerranéenne par Louis AMANDIER Un projet de coopération européenne L’objectif général du projet For Climadapt « Adaptation des forêts méditerranéennes au changement climatique », mis en œuvre entre 2010 et 2013, est d’améliorer les capacités d’adaptation des forêts médi- terranéennes aux risques liés aux changements climatiques, en parti- culier les risques d’érosion, d’incendie et de dépérissement, autour de quatre approches complémentaires : – le développement de systèmes d’observation et de suivi des change- ments dans les écosystèmes ; – le développement d’une « sylviculture adaptative » favorisant la biodiversité tout en maintenant la valeur économique des peuplements (par exemple en privilégiant les peuplements mixtes et irréguliers, les essences adaptées d’origine locale, etc.) ; – le développement de méthodes de restauration écologique et de reboisement de terrains dégradés par l’érosion, les incendies ou le dépérissement ; – l’information, la sensibilisation de la société et l’amélioration de la gouvernance. Le projet a rassemblé les huit organismes suivants, issus de cinq pays méditerranéens différents et représentant des collectivités territo- For Climadapt : adaptation des forêts méditerranéennes au chan- gement climatique, est un projet européen de coopération co- financé par le Fonds Européen de Développement Régional. Il s’est déroulé de 2010 à 2013 et a rassemblé huit partenaires de cinq pays méditerranéens. Cet article reprend les principaux termes d’une synthèse présentée en juin 2013, lors du séminaire final du projet à Herculanum (Italie) par le groupe de pairs chargé de superviser l’ensemble des opérations-pilotes présentées par les partenaires durant les deux années précédentes. forêt méditerranéenne t. XXXV, n° 4, décembre 2014

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For Climadapt :un projet de coopération

européenne sur l’adaptationau changement climatiqueen forêt méditerranéenne

par Louis AMANDIER

Un projet de coopération européenne

L’objectif général du projet For Climadapt « Adaptation des forêtsméditerranéennes au changement climatique », mis en œuvre entre2010 et 2013, est d’améliorer les capacités d’adaptation des forêts médi-terranéennes aux risques liés aux changements climatiques, en parti-culier les risques d’érosion, d’incendie et de dépérissement, autour dequatre approches complémentaires :– le développement de systèmes d’observation et de suivi des change-

ments dans les écosystèmes ;– le développement d’une « sylviculture adaptative » favorisant la

biodiversité tout en maintenant la valeur économique des peuplements(par exemple en privilégiant les peuplements mixtes et irréguliers, lesessences adaptées d’origine locale, etc.) ;– le développement de méthodes de restauration écologique et de

reboisement de terrains dégradés par l’érosion, les incendies ou ledépérissement ;– l’information, la sensibilisation de la société et l’amélioration de la

gouvernance.Le projet a rassemblé les huit organismes suivants, issus de cinq

pays méditerranéens différents et représentant des collectivités territo-

For Climadapt : adaptation desforêts méditerranéennes au chan-

gement climatique, est un projeteuropéen de coopération co-

financé par le Fonds Européen deDéveloppement Régional. Il s’est

déroulé de 2010 à 2013 et arassemblé huit partenaires

de cinq pays méditerranéens.Cet article reprend les principaux

termes d’une synthèse présentéeen juin 2013, lors du séminaire

final du projet à Herculanum(Italie) par le groupe de pairs

chargé de superviser l’ensembledes opérations-pilotes présentées

par les partenaires durant lesdeux années précédentes.

forêt méditerranéenne t. XXXV, n° 4, décembre 2014

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riales, des institutions de gestion d’espacesnaturels et forestiers, ainsi que des associa-tions :– le Parc national du Vésuve (Région

Campanie), Italie ;– la Région Ombrie, Italie ;– le Centre de recherche forestière de

Catalogne (CTFC), Espagne ;– la Direction territoriale Méditerranée de

l’Office national des forêts (ONF), France ;– la Région Nord-Égée, Grèce ;– l’Association pour la défense du patri-

moine de Mértola (ADPM), Portugal ;

– l’Association internationale forêts médi-terranéennes (AIFM), organisme internatio-nal ;– l’Association Forêt Méditerranéenne,

France.La méthodologie adoptée lors de la mise en

œuvre du projet a été la suivante :– mise en place d’un groupe de pairs

(appelé aussi peer group), constitué de repré-sentants indépendants nommés par chaquepartenaire et présidé par l’AIFM, bénéficiantde l’appui d’experts d’organismes internatio-naux (notamment de l’EFIMED, du PlanBleu et du GIEC) 1 et apportant leur compé-tence, leur esprit critique et leur réflexioncollective ;– étude de la documentation par le groupe

de pairs en vue de rassembler des donnéessur l’état initial des différents sites pilotes(contexte non seulement bioclimatique maisaussi géophysique, économique et réglemen-taire) et sur les activités prévues dans lecadre du projet ;– mise en œuvre d’actions de terrain pour

chacun des sites pilotes retenus ;– visite des sites et présentation des

actions pilotes lors des sept séminaires orga-nisés dans le cadre du projet ;– examen des actions entreprises sur les

sites pilotes par le groupe de pairs ;– travail de synthèse et de capitalisation

par l’AIFM : rédaction de trois cahiersd’étape et du cahier final de capitalisation.

La perception du changementclimatiqueLa région méditerranéenne se caractérise

par une grande variation inter-annuelle duclimat. Aussi, est-il particulièrement diffi-cile, pour le grand public, de distinguer lestendances lourdes de l’évolution globale duclimat de ses perceptions conjoncturelles.Pourtant, le réchauffement global se précised’année en année, confirmant certainsmodèles mathématiques proposés par lesspécialistes du GIEC. Les modèles pluviomé-triques sont plus controversées et un débatsubsiste encore sur la part d’origine anthro-pique pour les causes du phénomène.Toujours est-il qu’un grand nombre d’expertsse consacrent à ce sujet, au niveau interna-tional comme à celui de tous les pays visitésà l’occasion du projet For Climadapt.

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Définition du Q2 d’Emberger Q2 = 2000 P / M2– m2

P = pluviométrie annuelle (mm)m = froid hivernalM = chaleur estivaleLes températures sont exprimées en °K = °C + 273m : moyenne mensuelle des minima du mois le plusfroidM : moyenne mensuelle des maxima du mois le pluschaudM2– m2 = (M+m) x (M-m)(M + m)/2 = température moyenneM – m = amplitude thermique

Fig. 2 (ci-dessus) :Climagramme

d’Emberger évolutifdes sites pilotes du projet

For Climadapt.Source : Cahier final

de capitalisation du projet(AIFM).

Fig. 1 (ci-dessous) :Carte de localisation

des sites pilotes.Source : Cahier final

de capitalisation du projet(AIFM).

1 - Efimed : Instituteuropéen des forêts de larégion méditerranéenne.GIEC : Groupe d’experts

intergouvernementalsur l’évolution du climat.

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A un niveau plus local — celui des projets-pilotes (Cf. Fig. 1) — ont été recensées lesperceptions des acteurs rencontrés. Ils onttous fait part de leur grande préoccupation,surtout ceux des régions méridionales semi-arides qui redoutent un glissement vers ladésertification de leurs territoires.L’AIFM a réalisé une enquête auprès de

ses partenaires pour tenter d’obtenir une vued’ensemble de cette évolution au moyen d’unindice climatique méditerranéen très synthé-tique, le Q2 d’Emberger. Pour chaque site ontété comparées, pour les températures et lesprécipitations, les moyennes trentenairesd’avant 1980 avec celles de la période plusrécente.Le climagramme de la figure 2 montre des

évolutions plutôt hétérogènes avec une ari-dité croissante dans la plupart des sites,mais une évolution thermique moins évi-dente. En effet, le réchauffement global negarantit pas systématiquement une moindreintensité du gel hivernal — ce qui, par ail-leurs, n’est pas le moindre des problèmesrencontrés lors des introductions d’espèces.Il est souvent difficile de discerner l’évolu-

tion du climat au sein d’un changement ditglobal, affectant les usages des territoires,conditionnés tout autant par les évolutionsdémographiques, socio-économiques, etc.Des instruments d’observation ont été pré-

sentés lors du séminaire inaugural organisépar l’association Forêt Méditerranéenne 2 etpartagés par la communauté des parte-naires. Citons les protocoles DEPEUFEU dudépartement Santé des forêts de France, per-mettant de quantifier les dépérissements desfeuillus via la transparence des houppiers,ainsi que le protocole ARCHI proposé parl’Institut pour de développement forestier,qui, à partir de l’examen des gourmands,permet de pronostiquer la résilience ou ledépérissement des arbres.Comment ce changement climatique, ou

plus généralement ce changement global,est-il pris en compte par les divers parte-naires du projet ? C’est bien toute la diffi-culté et tout l’intérêt de l’exercice de syn-thèse qui a été réalisé. En effet, la réalité dessituations et des thématiques locales montreune grande hétérogénéité, une grande dispa-rité, et il a fallu replacer chaque pièce dupuzzle au sein d’un plan d’ensemble qui, àdéfaut de révéler une grande harmonie, per-met au moins de situer les diverses contribu-tions dans une perspective logique, et de ren-dre possible un élargissement des réflexionset une capitalisation des acquis.

Le réchauffement climatique est bien là. Ilsera peut-être ralenti si des politiquespubliques vertueuses sont mises en œuvreau sein de tous les pays… Nonobstant, cer-taines conséquences, telles que des dépéris-sements massifs, sont déjà manifestes danscertaines forêts. Elles devraient logiquements’accentuer et se multiplier. Comment lesforestiers, écologues et aménagistes pour-raient-ils anticiper ces évolutions et limiterleur impact écologique, économique,sociétal ? C’est le leit-motiv de l’expertiseréalisée lors du projet For Climadapt.

Promouvoir une sylvicultureadaptative des peuplements

Eclaircir pour limiterla concurrence au seindes peuplementsLe partenaire ONF (France) a mené des

expérimentations sur ce sujet 3 : pour lessapins pectinés de Picaussel dans le sitepilote de l’Aude, ou encore pour les cèdres del’Atlas à Nans dans les Alpes-Maritimes.Certes, en réduisant la densité, un plus petitnombre d’arbres se partagent la ressourcelocale en eau, mais la croissance du sous-boisne va-t-elle pas compromettre cet avantage ?Comment optimiser la production tout enlimitant cet embroussaillement ? C’est bienles questions posées par les forestiers.

Photo 1 :Le premier séminairedu projet For Climadapta été organisépar le partenaireForêt Méditerranéenne.Le colloque « Observer ets’adapter au changementclimatique en forêtméditerranéenne» s’estdéroulé à Marseilleà l’Hôtel de Régionen décembre 2010.Photo DA.

2 - Cf. numéro spécialde la revue ForêtMéditerranéenneT. XXXII, n°2, juin 2011,172 p.

3 - Jean LADIER -« Gestion et renouvelle-ment des sapinièresmenacées par le change-ment climatique »Numéro spécial Medland2020 de la revue ForêtMéditerranéenneT. XXXV, n°3, sept. 2014,pp. 281-286.

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Dans les forêts de production, accélérer lacroissance par des éclaircies assez vigou-reuses permet d’atteindre au plus vite desdimensions commercialisables. Cette dimi-nution de l’âge d’exploitabilité permettrait delimiter la durée d’exposition aux aléas clima-tiques : chaleur et aridité mais aussi épi-sodes de tempêtes, de neiges lourdes ou defortes gelées qui, d’après les climatologues,deviendront de plus en plus fréquents…

Favoriser la sélectionnaturelle de génotypes locauxLa plupart des populations d’arbres médi-

terranéens présentent, aux dires des spécia-listes, une importante variabilité génétiquequi pourrait être mise à profit pour amélio-rer la résistance des futures générations. Ilest donc particulièrement important de favo-riser la régénération naturelle par graines.En effet, le brassage génétique lié à la repro-duction sexuée devrait offrir un potentiel desélection intéressant au crible des événe-ments climatiques. Hélas, cette perspectivene peut être envisagée pour certains arbresqui se multiplient essentiellement par rejetde souche ou drageonnement, comme c’est lecas du chêne pubescent ou encore du chêne-liège en Provence.L’ONF et les forestiers catalans (CTFC)

sont très attentifs à la stimulation de larégénération naturelle au moyen de l’ouver-ture de grandes trouées, dans la forêt decèdres ou de pins.

Remplacer les essencesles plus menacéesQuand une espèce locale dépérit, comme

c’est le cas des sapins à basse altitude dansles Alpes-Maritimes, lorsque la sylvicultureatteint ses limites opérationnelles, il peutêtre recommandé de substituer à l’essencesensible, une autre essence plus résistante,locale ou exotique. C’est bien le sens desplantations de cèdre de l’Atlas effectuées àNans ou encore des introductions de prove-nances méridionales ou de basse altitude, dedivers feuillus, introduites en montagne parles expérimentateurs du CTFC deCatalogne 4. Ces provenances sont alors tes-tées pour rechercher les génotypes les plusadaptés. C’est la cas également de l’essai deplantation de Cèdre, réalisé par l’ONF àCallong dans l’Aude. A l’issue d’un vif débatentre forestiers et écologistes, il est convenuque cette introduction d’essences ou de pro-venances exotiques, doive néanmoins êtreévitée dans certains sites de conservation deressources génétiques naturelles — sanspour autant se priver d’y recourir sur la plu-part des territoires concernés par les dépé-rissements.

Augmenter la résiliencedes peuplements« Ne pas mettre tous ses œufs dans le même

panier », voici un adage populaire de bonsens, aisément transposable à la gestionforestière. La situation la plus risquée, c’estla plantation monoclonale (de peuplier parexemple), où tous les arbres présentent lamême sensibilité génétique à une perturba-tion climatique ou à une attaque de para-sites ou ravageurs. Cas moins extrêmes, lespeuplements monospécifiques et quasimentéquiennes sont très répandus dans la forêtméditerranéenne : taillis de chênes ou encorepeuplements presque purs de pin d’Alep, pinsylvestre, pin de Salzman.Rechercher les mélanges d’essences est

donc une sage précaution. Dans les éclair-cies, il est relativement aisé de favoriser lesessences dites secondaires, mais ces der-nières sont bien souvent quasimentabsentes ! L’introduction d’essences, quelleque soit leur origine, locale ou exotique, n’estpas une pratique répandue, ni facile à réus-sir. De tels « enrichissements » sont le plussouvent voués à l’échec du fait de la trèsforte concurrence racinaire des arbres envi-ronnants, même au sein de clairières… Les

4 - M. Piqué et al.« Des mesures de gestionpour adapter les espacesforestiers méditerranéens

aux effets des change-ments climatiques »Cf. numéro spécial

Medland 2020de la revue ForêtMéditerranéenne

T. XXXV, n°3, sept. 2014,pp. 293-300.

Photo 2 :Dans la forêt de Picaussel

(Aude), l’ONF testeune sylviculture à faible

densité pour l’adaptationau changement

climatique. Ici, une zoneà forte éclaircie réalisée

en mars 2012.Photo DA.

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modalités pratiques restent encore large-ment à expérimenter. C’est le sens des enri-chissements en feuillus pratiqués par lesexpérimentateurs catalans au sein de peu-plements montagnards monospécifiques depin sylvestre. Un protocole assez rigoureuxdevrait permettre d’en tirer des enseigne-ments généralisables…Dans les plantations du Vésuve ou du site

portugais de Mertola, sont directementimplantées de multiples essences locales,supposées adaptées. Ici, pour simuler unedynamique naturelle, là pour rechercher unesolution concrète à la disparition progressivedu montado, suite à de mauvaises pratiquesagricoles et, surtout, à l’aridification du cli-mat, particulièrement redoutée dans lecontexte local.Une autre voie consiste à irrégulariser des

peuplements trop homogènes, en créant destrouées de régénération et en équilibrant lesdifférentes classes d’âge quand elles existent.Dans de très beaux taillis de chêne vert,riches en essences secondaires, les forestiersitaliens d’Ombrie ont expérimenté un moded’irrégularisation particulier, par réserva-tion de bouquets, dits aussi « balivage pargroupe », au sein d’une matrice traitée encoupe rase (Cf. Photos 3 a et b). Malgré lecoût technique de délimitation de ces bou-quets (15% de la surface, répartis régulière-ment sur l’emprise du peuplement), lesrésultats en terme de biodiversité et de rési-lience sont fort intéressants, même si cettepratique ne peut guère être transposée à desclasses de fertilité inférieure.

Sélectionner des techniquesde plantations adaptéesaux conditions difficileset lutter contre l’érosion

La période de pousse végétale est bloquéeen hiver par les basses températures quilimitent l’activité biologique et, au prin-temps-été par la disponibilité d’eau à portéedes racines. L’aridification du climat va limi-ter la quantité d’eau disponible et ainsi ladurée de la période de croissance. Dans cecontexte, les plantations forestières vont êtrede plus en plus difficiles à réussir.Retenir l’eau dans le sol est un premier

objectif. Il est nécessaire d’éviter les pertespar ruissellement grâce à des pratiques

appropriées : sous-solage en courbes deniveau ou banquettes (Cf. Photos 4 et 5).Cette eau qui ne ruisselle plus doit être

emmagasinée dans le sol. Ce dernier doitoffrir une capacité de rétention maximaled’une part au moyen de sa terre fine qui nedoit pas être emportée dans les ravins parl’érosion, et, d'autre part, en optimisant l’ac-cès des racines en profondeur au moyen d’untravail mécanique conséquent (sous-soleuse,rippers, chisel…). Il importe particulière-ment que la croissance racinaire au prin-temps ne soit pas bloquée par un front dedessication trop proche de la surface. Cetteéconomie de l’eau est absolument crucialepour que les arbres survivent au premier été.Quand c’est possible, un arrosage léger peutgarantir une bonne reprise… mais l’eau estsouvent rare et difficile à mobiliser. Uneautre voie consiste à user d’accessoires deplantation tels que les gaines-abris ou lesabris-serres qui limitent les déperditionsd’eau par évaporation et favorisent grande-ment la reprise et la croissance initiale. Lespaillages de toute nature, feuilles plastiques,galettes biodégradables ou encore mulch decompost ou de BRF (bois raméal fragmenté)sont également efficaces. Toutefois, le coûtd’achat et de mise en œuvre de tels acces-soires peut fortement limiter leur utilisa-tion… et limiter les surfaces traitées.

Photos 3a et b :Représentationschématique d’un beautaillis avant intervention(à gauche)et après balivagepar groupe (à droite).

Photo 4 :Le domaine expérimentalde Monte do Vento àMertola dans le sud duPortugal, présente deslabours en courbes deniveau, sur de larges ter-rasses dont les talus sontcomplantés d’arbres d’es-sences variées. Le bocagequi en résulte devraitoffrir une alternative aumontado qui est en trainde disparaître, suite,notamment, à de mau-vaises pratiques culturalestelles que le labour selonla ligne de pente.Photo AIFM.

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Cette problématique des plantations futbien abordée sur le site grec de l’île deLesbos. La technique des banquettes y a étélonguement discutée sur un site de boise-ment ancien particulièrement réussi. Cemode de terrassement de terrains en pentepermet d’éviter l’érosion par ruissellement,de « concentrer » la ressource en sol et en eausur le bourrelet aval de la banquette, tout endécapant l’amont, créant des impluviums etlimitant l’implantation de la broussaille.Tout est positif, nonobstant une énergie etun coût importants (bull-dozer), et secondai-rement, un impact paysager pouvant êtrejugé inesthétique par ceux qui ne jurent quepar la naturalité des espaces ruraux et rejet-tent toute forme d’artificialisation… Cette

technique lourde et onéreuse a cependantfait ses preuves dans bien des pays du sud dela Méditerranée.Ce n’est pas encore le cas des expérimenta-

tions de semis de graines de pin brutiamenées aussi à Lesbos (Cf. Photo 6). Le tra-vail du sol est bien réalisé ; l’essence choisieest locale, bien adaptée et plutôt frugale ; lalevée s’est bien déroulée au premier prin-temps — époque de la visite par le comitéFor Climadapt — mais ces jeunes semis ont-ils passé le cap du premier été ? Nous n’enavons pas reçu de nouvelles…Cette technique est intéressante car peu

onéreuse, mais il serait prématuré de larecommander à défaut d’évaluation de sonrésultat.

Prendre en compte l’augmen-tation des risques d’incendie

Les épisodes de canicules et les séche-resses estivales plus intenses et plus fré-quentes vont entraîner inéluctablement,d’après les spécialistes, un accroissement desrisques d’incendies.

Elargissement des zonesexposéesDes zones jusque-là relativement épar-

gnées, en périphérie de la zone méditerra-néenne actuelle ou en altitude, sont déjà, ouseront à moyen terme, parcourues par desincendies. Ces régions devront être équipéesen ouvrages de prévention et de préparationà la lutte, tout comme les zones actuellementdites « rouges » du pourtour méditerranéen.

Accentuation du risquedans les zones actuellementsensiblesDans les zones thermo et mésoméditerra-

néennes, traditionnellement soumises auxincendies depuis fort longtemps, la fréquenceet l’intensité des feux devraient augmenter.La synchronisation des âges des repoussesde la végétation de garrigue ou de maquisaprès un premier feu, crée une homogénéitédu paysage végétal qui renforce encore lesrisques d’inflammation et les vitesses de pro-pagation pour un feu suivant. Ce cerclevicieux est bien connu au nord de laMéditerranée.

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Photo 5 :La prévention de l’érosion

doit être une prioritéabsolue, surtout dans les

régions semi-arides,les plus menacées par

l’évolution du climat. Destechniques particulières

sont expérimentéessur les pentes instables

(cendres volcaniques)du Vésuve ou encore

dans les talwegs du sudde l’Alentejo.

Elles sont bien documen-tées et transposables à

d’autres contextes.Photo DA.

Terrain Pente Travail du sol

Terrain plat 0 - 9 % Sous-solage profond croiséPente faible 9 à 36 % idem en courbes de niveau

Pente moyenne à forte 36 - 81 % Banquettes ± sophistiquéesou bien potets à la pelle "araignée"

Pente très forte > 81 % Opération difficileet dangereuse (rochers)…

Tab. I :Tableau des modalités

de travail du solen fonction de la pente.

Photo 6 :Plantation de pin brutia

à Lesbos (Grèce),février 2013.

Photo DA.

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La végétation méditerranéenne a co-évoluéen s’adaptant aux feux et elle est composéemajoritairement de pyrophytes. Ces végé-taux émettent des gourmands (chêne-liège),des rejets (chêne vert) ou bien encore se mul-tiplient par graine à la faveur des feux (pind’Alep). Mais cette adaptation a des limites !Lorsque les feux deviennent trop fréquents,cette capacité est dépassée et la couverturevégétale a de plus en plus de mal à cicatri-ser. Le sol est mis à nu, la matière organiqueest brûlée, le premier horizon, le plus« vivant » du sol, est décapé par l’érosion.Cette dégradation, souvent irréversible,limite la productivité des écosystèmes etamenuise leur fonctionnalité dans la réten-tion des eaux de surface notamment. Lorsdes fortes pluies du régime méditerranéen,ruissellement, érosion et inondations catas-trophiques sont à craindre.Les régions semi-arides sont les plus

menacées par une telle désertification, fruitde la dégradation des sols liée aux incendieset de l’accroissement de l’aridité du climat —ainsi que de mauvaises pratiques agricole.

Apparition de méga-feuxdits de convectionAux dires des spécialistes catalans, le

changement climatique a commencé à modi-fier la circulation des basses couches atmo-sphériques. Les masses d’air sahariennesdéferlent sur l’Europe méridionale en été, encréant des situations météorologiques nou-velles. Les végétaux méditerranéens réagis-sent à ce stress de chaleur en émettant beau-coup de COV (composés organiques volatils)éminemment inflammables. Des feux« explosifs » se développent alors sur degrandes surfaces à très grande vitesse ; cetteénergie considérable crée un vent de convec-tion qui accroît encore la vitesse de propaga-tion. Le danger pour les combattants du feuet pour les habitants des zones forestièresest multiplié.

Réagir en apprenant à « vivreavec le feu »Toutes les mesures de prévention doivent

être mises en œuvre, notamment lesdébroussaillements autour des habitations etdes infrastructures humaines sur un rayond’au moins cinquante mètres. Même si le feupasse — car il est très difficile de l’arrêterpar des ouvrages — ses dégâts seront peuimportants. La façade sera peut-être noircie,mais la maison n’aura pas brûlé.C’est cette augmentation de résilience qu’il

faut désormais rechercher.En forêt, il convient de limiter l’accumula-

tion de biomasse dans les strates basses, carce combustible génère en brûlant d’énormesquantités d’énergie et des températureslétales pour les arbres. Un feu courant dansune végétation basse noircit un peu lestroncs mais beaucoup d’arbres survivent.

Photo 8 (ci-contre) :En Catalogne, sur des zones stratégiques dûment

localisées au moyen de cartographieset de l’expérience des combattants du feu, une

prévention particulière et originale est expérimentée.Il s’agit d’intervenir de façon limitée — et moins

coûteuse — sur la continuité verticale du combustible,en supprimant, par des élagages bien ciblés, les« échelles à feu » qui transmettent les flammes

depuis les strates basses en direction des houppiers.Photo DA.

Photo 7 (ci-dessous) :Le partenaire d’Ombrieexpérimente diversesmodalités de débroussail-lement. Il pourrait s’ap-puyer aussi sur l’expé-rience acquise en Franceou en Catalogne.Photo DA.

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Chercher à optimiser lesouvrages de préventionA l’échelle des massifs forestiers, la pre-

mière démarche est d’appréhender la sensi-bilité des territoires en cartographiant lescombustibles végétaux. Des modèles de pro-pagation des feux permettent d’en déduireune cartographie du risque conjuguant à lafois les enjeux patrimoniaux, la vulnérabilitédes formations végétales et l’intensité desaléas prévisibles.De telles cartographies sont appliquées

dans la plupart des pays pour optimiserl’aménagement du territoire et la localisationdes ouvrages de prévention, en s’appuyantau maximum sur les barrières naturelles :rochers, plans d’eau ou agricoles (vignes, oli-veraies, etc.).Pour la vallée de Valnerina, en Ombrie,

l’arrivée des incendies est anticipée et lacommunication de telles cartes permet desensibiliser les populations à ce phénomènerelativement nouveau et actuellement peuintégré dans les comportements.Pour lutter contre un incendie, il faut

d’abord pouvoir s’en approcher avec une rela-tive sécurité, puis attaquer le feu sur deslignes où son intensité peut être contrecarréepar des épandages d’eau. C’est le rôle descoupures de combustible, autrefois appeléespare-feu, combinant les discontinuités hori-zontales (débroussaillement) et verticales(élagages).La création et l’entretien de tels ouvrages

coûtent généralement très cher. C’est pour-quoi une réflexion approfondie est menée parle partenaire catalan dans le cadre du projetFor Climadapt.

Le but est d’éviter les feux de cimes quisont les plus intenses et les plus destruc-teurs. D’une part les pompiers peuvent s’ap-procher du front de flamme avec une sécuritéaccrue et, d’autre part, les dégâts infligésaux arbres ne sont généralement pas irréver-sibles et beaucoup d’arbres survivront grâceà l’augmentation de leur résilience.Les feux dirigés sont également une voie

prometteuse, surtout pour l’entretien de telsouvrages, en synergie, quand c’est possible,avec le pâturage par du bétail.

Améliorer la prise en comptedu changement climatiquepar la société

Transférer les connaissancesacquises par les spécialistesvers des gestionnairesLa connaissance scientifique du change-

ment climatique évolue de mois en mois, carbeaucoup de chercheurs s’en préoccupentdans la plupart des pays.Certaines innovations sont expérimentées

au niveau scientifique ou technique et igno-rées des autres publics de gestionnaires debase ou d’aménageurs des territoires quisont en attente de solutions.Il est particulièrement important de veiller

au transfert de ces connaissances ; c’est un« maillon faible » souvent identifié, notam-ment lors du séminaire inaugural organisépar l’association Forêt Méditerranéenne.Ce transfert pose bien des problèmes insti-

tutionnels…Les chercheurs considèrent que leur fonc-

tion s’arrête lorsqu’ils ont publié dans unerevue internationale, ce qui est quasimentimposé pour le bon déroulement de leur car-rière. Leur littérature, le plus souvent enlangue anglaise, n’est quasiment pas accessi-ble aux gestionnaires de base. En France,quelques ingénieurs de l’IDF ou des CRPF(Centres régionaux de la propriété forestière)sont chargés de la veille scientifique et de lavulgarisation, mais leur nombre est notoire-ment insuffisant.En Catalogne, le CTFC est organisé de

façon assez exemplaire, renfermant en sonsein des chercheurs appliqués, mais aussides vulgarisateurs de techniques et des for-

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Photo 9 :Au Portugal, le domaineexpérimental de Montedo Vento est un instru-

ment de transfert detechniques en direction

du monde agricoleet forestier.Photo DA.

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mateurs relayant les informations en direc-tion des propriétaires forestiers.

Informer et sensibiliserles populations des territoiresà risqueUne pédagogie particulière et bien ciblée

doit être mise en œuvre pour que les popula-tions locales exposées soient sensibilisées etpuissent s’adapter aux changements atten-dus. Le changement progressif du climatn’est pas le message le plus évident à com-muniquer, mais ses conséquences telles quel’augmentation des risques d’incendie toucheplus facilement les gens. C’est ce qui a étébien compris en Ombrie. La diffusion dequestionnaires pour stimuler la réflexion deshabitants et l’organisation de débats trèsparticipatifs peuvent faire évoluer les opi-nions et faire passer des messages tels que« vivre avec le feu », « économiser l’eau » ouencore « utiliser l’énergie renouvelable dubois de chauffage » en remplacement desénergies fossiles génératrices de l’augmenta-tion de la teneur en CO2 de l’atmosphère. Ontouche alors au domaine dit de « l’atténua-tion » ou encore de la « mitigation » qui n’estpas l’objet principal de For Climadapt centrésur l’adaptation.Les structures animatrices des Parcs natu-

rels, tant nationaux (Vésuve) que régionaux(Valle di Guadiana), sont souvent de bonsinstruments pour communiquer ces mes-sages en direction du grand public.

Inciter les décideursà s’entourer de conseilsCette mesure relève du bon sens le plus

élémentaire, mais bien des décideurs consi-dèrent encore pouvoir se passer des compé-tences des écologues ou des forestiers quandils interviennent sur les milieux naturels.Bien des échecs pourraient être évités et del’argent public ou privé économisé !Le cas du village de Fidonies au nord de

Mytilène (Lesbos) est particulièrement signi-ficatif. On aurait ainsi pu choisir un meilleurendroit pour une plantation pédagogiqueassociant les habitants et les enfants desécoles.En effet, les conditions écologiques du site

visité sont trop difficiles pour permettre l’im-plantation d’arbres ! Certes, la faible superfi-cie concernée par cette plantation ne porte

pas à grande conséquence financière, maisl’opération de communication est complète-ment obérée par un échec total susceptiblede décourager les bonnes volontés.

Toucher les responsablespolitiques et institutionnelsFor Climadapt n’est pas orienté, a priori,

dans cette direction, mais beaucoup d’éluslocaux ont participé aux séminaires organi-sés par les partenaires dans leurs pays res-pectifs et ont écouté attentivement les com-munications techniques.Dans le cadre du projet, une enquête a été

réalisée sur les politiques forestières dechaque pays en relation avec le changementclimatique. Il apparaît que bien des initia-tives ou des mesures pertinentes pourraientêtre « recopiées » d’un pays à l’autre, au seinde l’Union européenne et même au-delà.Toutes ces actions, depuis le transfert des

connaissances, la sensibilisation des publicsjusqu’à la responsabilisation des décideurs,relèvent de ce qui est regroupé sous le termegénérique de gouvernance. Cette nécessitéd’améliorer la gouvernance, a été déjà diag-nostiquée lors du déploiement d’un précé-dent projet QUALIGOUV, au sein de zonesnaturelles protégées ; elle apparaît commeun facteur essentiel de la réussite de l’amé-nagement du territoire et de la cohabitationharmonieuse entre l’homme et la nature. Laprise en compte des évolutions rapides desconditions climatiques devrait renforcerencore cette nécessité.

Quelles retombéesaprès For Climadapt ?

For Climadapt a été à la fois un stimulantet un liant pour des actions-pilotes dans cinqpays de l’Europe méditerranéenne.Stimulant, car pour chaque euro national, leprogramme MED ajoutait trois euros duFEDER (financement à 75 %) ; liant, car leprojet a été axé vers la communication,l’échange d’expériences et les examens cri-tiques croisés de tous les partenaires surchaque site, pour chaque situation particu-lière, pour chaque contexte climatique, maisaussi humain et institutionnel. Une spécifi-cité méditerranéenne est ainsi clairementapparue grâce au partage de ces probléma-tiques suscitées par l’ampleur des change-

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ments climatiques attendus et de leursconséquences.Pour tous les partenaires concernés par le

projet, ainsi que pour beaucoup d’invités quiont participé aux visites et aux séminairesorganisés dans chaque pays, nous croyonsque l’expérience fut très positive et que cha-cun a pu tirer des enseignements pour forgerses opinions et améliorer ses pratiques pro-fessionnelles. En effet, les niveaux de compé-tences accumulées dans chaque pays sontinégaux et la confrontation fut très enrichis-sante. Sur ce plan, For Climadapt a été unoutil efficace de formation. Lors du sémi-naire final du projet, organisé à Herculanum(Italie), une motion co-signée par tous lespartenaires a formalisé cette satisfaction glo-bale et exprimé le souhait de poursuivre detelles expériences dans le cadre de futursprogrammes.Cette information très riche a été ainsi

compilée et synthétisée au mieux par lepeer group appuyé par le secrétariat del’AIFM, dans les cahiers d’étape, dans lecahier final de capitalisation, dans un DVDqui contient la quasi totalité des donnéespartagées ainsi que sur le site internet de

cette ONG. Nous encourageons le lecteur àparcourir cette documentation 4, car le pré-sent article n’en donne qu’un reflet assezlimité.Le programme For Climadapt est à pré-

sent terminé. Il a été partiellement reprisdans la capitalisation réalisée dans le cadredu programme MEDLAND 2020, dans unecommunication très élargie ; mais quelles enseront les conséquences pour ceux qui l’ontfinancé ? Nous espérons vivement que tousles responsables concernés au niveau euro-péen ou à celui des pays méditerranéens,tous ceux qui devront discuter ou budgétiserles programmes impactant les forêts etespaces naturels méditerranéens, ceux quisont des décideurs, ceux qui doivent aussimettre en œuvre projets et actions de déve-loppement… ne se privent pas d’accéder à detelles ressources documentaires ou encore decontacter directement certains partenaires.Beaucoup de gaspillages dus à de mauvaischoix pourraient ainsi être évités, à uneépoque où les financements publics vont seraréfiant.

L.A.

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Summary

ForClimadapt: a European project for cooperation on the theme of climate change andMediterranean forestsForClimadapt, financed by the European Union (MED programme), brought together eight organisa-tions from five countries around the northern Mediterranean Rim on the theme of the adaptation offorests to climate change. Though national approaches to this issue differed widely, as did the pilotprojects of each partner, the threat is everywhere taken seriously. Improving a stand’s resiliencethrough silvicultural methods that favour a mix of species and patchwork configurations; seeking outwell-adapted genotypes by fostering natural self-seeding, introducing more southerly provenances or,indeed, imported species; recommending planting techniques that will economise water and enhanceprevention of erosion; foresee increases in the risk of wildfire... without overlooking raising the aware-ness of the rural population, the transfer of scientific knowledge or the improvement of governance: allthemes that were subjected to the critical perspective of all the partners to become, finally, the subject-matter of rich and thorough publications.

Louis AMANDIERIngénieur forestier

du CRPF-PACA,représentantl’Association

Internationale ForêtsMéditerranéennes

(AIFM)Mél : [email protected]

4 - Tous les documentsdu projet, dont le cahier

final de capitalisation,sont disponibles

auprès de l’AIFM14 rue Louis Astouin

13002 MarseilleTél. : 04 91 90 76 70Mél : [email protected]

... et sur le site du projet :www.forclimadapt.eu

RésuméFor Climadapt, financé par l’Union européenne (programme MED) a regroupé huit institutions de cinqpays de la rive nord-méditerranéenne, sur le thème de l’adaptation des forêts au changement clima-tique. Bien que les approches nationales ainsi que les opérations-pilotes des partenaires soient fortdiverses, cette menace est partout prise au sérieux. Améliorer la résilience des peuplements par une syl-viculture favorisant les mélanges d’essences et l’irrégularisation des structures ; rechercher les géno-types adaptés en favorisant la régénération naturelle, l’introduction de provenances méridionales ouencore d’essences exotiques ; proposer des techniques de plantation favorisant l’économie de l’eau etla prévention contre l’érosion ; anticiper l’accroissement des risques d’incendie… sans oublier la sensibi-lisation des populations rurales, le transfert des connaissances scientifiques ou l’amélioration de la gou-vernance, sont autant de pistes soumises aux critiques croisées des partenaires et consignées dans uneriche documentation.

forêt méditerranéenne t. XXXV, n° 4, décembre 2014