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fïM«o/iss2 ? COMMISSARIAT A L'ENERGIE ATOMIQUE .40, C.50 SW* LES ETUDES ET ACTIVITES DU SERVICE D'HYGIENE INDUSTRIELLE EN TOXICOLOGIE CHIMIQUE APPLICATIONS DANS L'INDUSTRIE, NOTAMMENT L'INDUSTRIE NUCLEAIRE par Jacques CHALABREYSSE Michelle ARCHIMBAUD, Françoise TEULON, Raymond BERTRAND, Elisabeth RONGIER, Marie-Hélène HENGE-NAPOLI, Philippe LORENTE, Eric ANSOBORLO, Jean-Marie PEN A L VA, François-Nicolas FRAPPE, Philippe BERARD INSTITUT DE PROTECTION ET DE SURETE NUCLEAIRE DEPARTEMENT DE PROTECTION SANITAIRE Centre d'Etudes Nucléaires de la Vallée du Rhône Rapport CEA-R-5424

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? COMMISSARIAT A L'ENERGIE ATOMIQUE

.40, C.50 SW*

LES ETUDES ET ACTIVITES DU SERVICE D'HYGIENE INDUSTRIELLE

EN TOXICOLOGIE CHIMIQUE APPLICATIONS DANS L'INDUSTRIE,

NOTAMMENT L'INDUSTRIE NUCLEAIRE

par

Jacques CHALABREYSSE Michelle ARCHIMBAUD, Françoise TEULON, Raymond BERTRAND, Elisabeth RONGIER,

Marie-Hélène HENGE-NAPOLI, Philippe LORENTE, Eric ANSOBORLO, Jean-Marie PEN A L VA,

François-Nicolas FRAPPE, Philippe BERARD

INSTITUT DE PROTECTION ET DE SURETE NUCLEAIRE

DEPARTEMENT DE PROTECTION SANITAIRE

Centre d'Etudes Nucléaires de la Vallée du Rhône

Rapport CEA-R-5424

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PLAN DE CLASSIFICATION DES RAPPORTS ET BIBLIOGRAPHIES CEA

(Classification du système international de documentation nucléaire SIDON/INIS)

A II Physique théorique A 12 Physique atomique et moléculaire

A 13 Physique de l'état condensé

A 14 Physique des plasmas et réactions thermonucléaiies A 15 Astrophysique, cosmologie et rayonnements cosmiques A 16 Conversion directe d'énergie

A 17 Physique des basses températures

A 20 Physique des hautes énergies A 30 Physique neutronique et physique nucléaire

B 11 Analyse chimique et isotopique B 12 Chimie minérale, chimie organique et physico>chimie

B 13 Radiochimie et chimie nucléaire B 14 Chimie sous rayonnement

B IS Corrosion B 16 Traitement du combustible B 21 Métaux et alliages (production et fabrication) B 22 Métaux et alliages (structure et propriétés physiques) B 23 Céramiques et cermets B 24 Matières plastiques et autres matériaux B 25 Effets des rayonnements sur les propriétés physiques

des matériaux B 30 Sciences de la terre

C 10 Action de l'irradiation externe en biologie C 20 Action des radioisotopes et leur cinétique

C 30 Utilisation des traceurs dans les sciences de la vie

C 40 Sciences de la vie : autres études

C SO Radioprotection et environnement

D 10 Isotopes et sources de rayonnements

D 20 Applications des isotopes et des rayonnements

Thermodynamique et.mécanique des fluides Cryogénie

Installations pilotes et laboratoires

Explosions nucléaires

Installations pour manipulation de matériaux radioactifs Accélérateurs Essais des matériaux Réacteurs nucléaires (en général) Réacteurs nucléaires (types) Instrumentation Effluents et déchets radioactifs

Economie

Législation nucléaire Documentation nucléaire Sauvegarde et contrôle

Méthodes mathématiques et codes de calcul Divers

E 11 E 12 E 13 E 14 E IS

E 16 E 17 E 20 E 30 E 40 E S0

F 10 F 20 F 30 F 40 F S0 F 60

Rapport CEA-R-5424

Cote-matière de ce rapport : CAO, CM

DESCRIPTION-MATIERE (mots clefs extraits du thesaurus SIDON/INIS)

en français

MEDECINE DU TRAVAIL

SECURITE DU TRAVAIL

SURVEILLANCE DU PERSONNEL

CONDITIONS DU TRAVAIL

AIR

EXPERIMENTATION BIOLOGIQUE

MUTAGENES

TECHNIQUES CYTOLOGIQUES

CYTOLOGIE

ECHANTILLONNAGE

ANALYSE CHIMIQUE

en anglais

INDUSTRIAL MEDICINE

OCCUPATIONAL SAFETY

PERSONNEL MONITORING

WORKING CONDITIONS

AIR

BIOASSAY

MUTAGENS

CYTOLOGICAL TECHNIQUES

CYTOLOGY

SAMPLING

CHEMICAL ANALYSIS

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RAPPORT CEA-R-5424 - Jacques CHALABREYSSE, Michelle ARCHIMBAUD, Françoise TEVLON, Raymond BERTRAND, Elisabeth RONG1ER, Marie-Hélène HENGE-NAPOL1, Philippe LORENTE, Eric ANSOBORLO, Jean-Marie PENALVA, François-Nicolas FRAPPE, Philippe BERARD.

"LES ETUDES ET ACTIVITES DU SERVICE D'HYGIENE INDUSTRIELLE EN TOXICOLOGIE CHIMIQUE".

Sommaire - Le Service d'Hygiène Industrielle (IPSN - Département de Protection Sanitaire) implanté à Pierrelate, a acquis, d'une part en raison de ses missions sur le complexe industriel du Tricastin d'étude et de surveillance des travailleurs, des conditions de travail et de l'environnement, d'autre part de ses actions d'assistance technique dans le groupe CEA et de valorisation à l'extérieur du groupe, une compétence certaine en toxicologie chimique. La prise en compte des risques toxiques liés à la mise en oeuvre de substances et produits chimiques dans l'industrie nucléaire, est présentée. Une méthodologie globale d'évaluation du risque chimio-toxique est proposée, basée sur l'expérience acquise dans différentes branches professionnelles (industrie nucléaire et non nucléaire, agriculture, administrations, etc.).

Se basant sur les connaissances et les doctrines retenues en radiotoxicologie (uranium notamment, dont la toxicité est à la fois radiologique et chimique) le Service d'Hygiène Industrielle poursuit des études de recherche et développement en biologie et en toxicologie analytique. Ces programmes sont exposés. Ainsi, peut-on apprécier l'apport de la radioprotec-tion et de la radiotoxicologie en hygiène industrielle non nucléaire. 1988 ^ 79 pages Commissariat à l'Energie Atomique - France.

RAPPORT CEA-R-5424 - Jacques CHALABREYSSE, Michelle ARCHIMBAUD, Françoise TEULON, Raymond BERTRAND, Elisabeth RONGIER, Marie-Hélène HENGE-NAPOLI, Philippe LORENTE, Eric ANSOBORLO, Jean-Marie PENALVA, François-Nicolas FRAPPE, Philippe BERARD.

"STUDIES AND ACTIVITIES IN THE FIELD OF CHEMICAL TOXICOLOGY CARRIED OUT BY THE SERVICE D'HYGIENE INDUSTRIELLE".

Summary- The Service d'Hygiène Industrielle (Industrial hygiene service, Institute of protec­tion and nuciear safety, Department of health protection - IPSN-DPS) has acquired an unquestionable proficiency in chemical toxicology on account of 1) its missions of research on and monitoring of workers, working conditions and the environment on the Tricastin industrial complex and 2) of its actions of technical assistance to the CEA group and of valorization outside the group. The report presents how toocicoiogica! hazards originated from the use of chemical products by the nuclear industry are taken into consideration. A global methodology of assessment of chemical-toxicological hazards has been developed ; it is based on the expe­rience gained in various occupational branches (nuclear and non-nuclear industry, agriculture, administrations,...).

The Service d'hygiène industrielle is developing R and D studies in the field of biology and analytical chemistry based on the present knowledge and doctrine in radiotoxicology (uranium especially). The contribution of radiation protection and radiotoxicology to non-nuclear indus­trial hygiene can thus be appreciated. 1988 _ 79 pages Commissariat à l'Energie Atomique - France.

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- Rapport CEA-R-5424 -

Centre d'Etudes Nucléaires de la Vallée du Rhône Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire

Département de Protection Sanitaire Service d'Hygiène Industrielle

LES ETUDES ET ACTIVITES DU SERVICE D'HYGIENE INDUSTRIELLE EN TOXICOLOGIE CHIMIQUE

APPLICATIONS DANS L'INDUSTRIE, NOTAMMENT L'INDUSTRIE NUCLEAIRE

par

Jacques CHALABREYSSE

en collaboration avec :

MicheUe ARCHIMBAUD, Françoise TEULON, Raymond BERTRAND, Elisabeth RONC-IER, Marie-Hélène HENGE-NAPOLI

Philippe LORENTE, Eric ANSOBORLO, Jean-Marie PENALVA, François-Nicolas FRAPPE, Philippe BERARD

- Février 1988 -

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S O M M A I R E

PREAMBULE

CHAPITRE 1 - INTRODUCTION

CHAPITRE 2 - LES NUISANCES CHIMIQUES DANS LE GROUPE C.E.A.

1 - Existence de nuisances chimiques dans l'industrie nucléaire.

2 - Groupes de travail se préoccupant au C.E.A. des nuisances chimiques.

3 - Etat comparé des connaissances et des risques pour les nuisances radiologiques et les nuisances chimiques.

CHAPITRE 3 - CONNAISSANCES NECESSAIRES POUR LA SURVEILLANCE DES NUISANCES CHIMIQUES

1 - Génération de nuisances chimiques au cours de process industriels.

2 - Risques potentiels pour l'homme.

CHAPITRE 4 - METHODES DE SURVEILLANCE ET D'EVALUATION DES RISQUES

1 - Principes

2 - Difficultés rencontrées

CHAPITRE 5 - METHODOLOGIE DE LA SURVEILLANCE DES NUISANCES CHIMIQUES DANS

L'INDUSTRIE,MISE EN OEUVRE PAR LE SERVICE D'HYGIENE INDUSTRIELLE

1 - Enquête préalable

2 - Etudes, mesures et dosages pour la quantification du risque chiraiotoxique. 2.1/ Installations et procédés

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2.2/ Postes de travail - Connaissance du polluant

2,2.1} Caractéristiques physico-chimiques,

2.2.2) Caractéristiques biologiques.

2.2.3) Concentration des polluants chimiques.

2.2.4) Evaluation du risque chimiotoxique de l'atmosphère par des tests biologiques.

2.3/ Homme

2.3.1) Dosages toxicologiques

2.3.2) Paramètres biologiques.

2.4/ Stratégie de Surveillance

2.5/ Assurance qualité - Contrôles de qualité

3 - Analyse, synthèse, interprétation des résultats.

4 - Choix du matériel de protection individuelle adapté

CHAPITP5 6 - LES ETUDES ET RECHERCHES CONDUITES PAR LE SERVICE D'HYGIENE INDUSTRIELLE DANS LE DOMAINE DES NUISANCES CHIMIQUES

1 - Etudes en Biologie

2 - Etudes en Toxicologie

3 - Etudes générales

CHAPITRE 7 - CONCLUSIONS

ANNEXES: I - Les moyens informatiques de traitement des données au Service d'Hygiène Industrielle.

II - Publications scientifiques du Service d'Hygiène Industrielle dans le domaine des nuisances chimiques

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PREAMBULE

1) Pour répondre aux très nombreuses demandes en provenance du Groupe CEA, ou extérieures au fircupe, il nous est apparu nécessaire dé rassembler, sous la forme d'un opuscule, les différents travaux de recherche et d'application conduits par le Service d'Hygiène Industrielle, en toxicologie chimique.

Ce document fait donc le point, en 1987, de l'expérience acquise par le Service d*Hygiène Industrielle en ce domaine.

2) - Schématiqueraent, les risques chimiques se classent en 4 catégories :

. risques toxiques pour l'homme ;

. risques de pollution de l'environnement ;

. risques incendie ;

. risques explosion.

- Dans cet exposé, nous ne traiterons, volontairement, que des risques toxiques pour l'homme, qui intéressent directement le Médecin du Travail et l'Ingénieur de Sécurité. On peut noter, néanmoins, que l'expérience du Service d'Hygiène Industrielle s'étend également aux risques de pollution de l'environnement par des tcxiques chimiques ; certains points abordés dans ce rapport (CHAPITRE 5 notamment) sont transposables pour une grande part aux risques de pollution de l'environnement.

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CHAPITRE 1

INTRODUCTION

1/ - Depuis 1962, le Service d'Hygiène Industrielle implanté sur le complexe industriel du Tricastin assure., en liaison avec les Services Médicaux du Travail et Services de Protection les analyses et contrôles relatifs â la surveillance des travailleurs

(Hématologie, Biologie, Toxicologie, Radiotoxicologie) et à la protection dans les installations et l'environnement (eaux, effluents gazeux et particulaires, sols, animaux, végétaux). Cette mission s'étend sur tout le complexe et s'exerce en fonctionnement normal et en cas d'incidents.

En 1987, le complexe industriel du Tricastin est composé comme suit (EDF exclu):

ETABLISSEMENTS ENTREPRISES INTERVENANTES TOTAL GENERAL

Croupe CCA = CE.A 1

COGERA 1

EURODIF f 3 4 9 0 a g e n t s

SPEC [

SOCATRI 1

ANDRA J

Groupe CCA * S.T.H.l ' 120 «genta Groupe CE.A. •

3610 agents

Hors Croupe CE.A. = t

COMURHCX 1

FBFC / ^10 agents XEHAM 1

Hors Groupe CEA ' t

. sur site COGEKA - 55 «tes. /

. «ur site EURODIF= 69 stés. \ 2160 agents

. sur xone Industrielle * 1

63 Btét.f

Hort Groupe CE.A. *

3090 agents

TOTAL « oftOD «Cent* TOTAL s 2300 «cents TOTAL * t700 «gents

Les nuisances chimiques rencontrées, à des degrés divers, sont les suivantes :

- Cyanures - f'luor - Mercure - Nickel - Plomb - Sulfure de carbone - Alcool éthylique - Alcool méthylique

- Solvants benzéniques - Solvesso - TBP

- Solvants chlorés - Fréon - Benzène - Rhodamine - Solvants aromatiques

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2/ - Par ailleurs! depuis 1970, dans le cadre des activités de valo­risation/ nous mettons notre expérience, nos moyens, notre potentiel au service des entreprises, des collectivités de travail, e t c . dans le domaine de l'Hygiène Industrielle (4) (10) (17) (33)

2-1) Les Laboratoires du Service d'Hygiène Industrielle sont agréés, à divers titres, par différents Ministères et organismes officiels.

. MINISTERE DE LA SAUTE PUBLIQUE

- Pour les Analyses Médicales (enregistré sous le n° 2628) - Pour les Analyses de Produits Diététiques et de Régime.

J.O. du O9.OB.80

. MINISTERE DU TRAVAIL

- Pour procéder à des mesures ayant pour objet de déterminer la teneur de l'air en oxyde de carbone et en Benzène des Ateliers.

Renouvelé, J.O. du 06.08.85

- Pour les prélèvements et comptages des poussières d'AMIANTE.

Renouvelé.J.O. du 04.02.87

. MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT

- Pour les Analyses des eaux, type 1-2-3-4 J.O. du 12.10.86

. MINISTERE DE L'AGRICULTURE

- Pour les Analyses de produits diététiques et de régime.

J.O. du O9.OB.80

. MINISTERE DE LA CONSOMMATION

- Pour les certificats d'analyse et de pureté relatifs à des produits alimentaires ou agricoles destinés à l'exportation.

J.O. du 21.12.85 Arrêté du 04.12.85

. INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SECURITE

- Pour l'exploitation du procédé TRANSURI

(Contrat de licence M05 du 18 août 1981)

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2.2) Nous intervenons dans les entreprises industrielles à la demande de leurs Médecins du Travail, des Ingénieurs de Sécurité, des Directeurs d'entreprises, ou des Médecins Inspecteurs Régionaux du Travail et de la Main-d'Oeuvre. Nos interventions consistent à :

. évaluer le niveau d'exposition des travailleurs aux nuisances chimiques ;

. étudier la toxicité des produits mis en oeuvre ;

. étudier les postes de travail ;

• proposer des solutions ou donner des conseils pour diminuer ou supprimer ces nuisances.

Notre expérience s'étend à différentes branches d'industrie (matières plastiques, chimie/ métallurgie/ électronique, mines, e t c . ) , se préoccupe .fila plupart des nuisances chimiques (mercure, plomb, chlorure de vinyle, amiante/ cadmium/ hydrocarbures benzéniques, solvants chlorés/ etc..) et couvre, à des titres divers, sensiblement toute la France.

A titre d'exemples, nous pouvons citer quelques interventions parmi les plus caractéristiques :

- Une très grande société fabriquait elle-même les bouteilles pour le conditionnement de son eau minérale, à partir de chlorure de polyvin/le. Le Médecin du Travail eut son attention attirée par des altérations hématologiques et des dermites parmi son personnel. Ces signes, maintes fois vérifiés et contrôlés, déclenchèrent une très vaste enquête toxicologique au cours de laquelle nous procédâmes aux contrôles suivants :

. étude en laboratoire des prémix provenant de différents fournisseurs, analyse desvapeurs dégagées,, icude comparative avec les laboratoires des fournisseurs,

. étude dans la société de la pollution dégagée selon les types d"extrudeuses et les résines utilisées;

. recherche des metabolites urinaires.

Des réunions périodiques, avec les experts choisis par les fournisseurs et la société industrielle, permettaient de confronter les points de vue sur la situation et sa gravité. Il fut pratiquement impossible de determiner avec certitude l'origine des phénomènes observés, on peut penser qu'il s'agissait de phénols. Néanmoins, les études effectuées permirent de sélectionner,selon l'apparition des troubles hématologiques,les matières premières parmi celles de différents fournisseurs (3) .

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- Dans l'immeuble d'une mairie de la région du Sud-Est de la France, des appartements réaménagés en bureaux étaient le lieu de problèmes sanitaires complexes. Le Médecin Interentreprises avait observé chez certaines personnes des gêner respiratoires, picotements des yeux et vomissements. Des analyses effectuées par un Laboratoire avaient révélé des teneurs urinaires en phénol importantes, pouvant laisser supposer la présence de benzène ou de phénols dans l'air des bureaux.

Le Service d'Hygiène Industrielle est intervenu pour rechercher ces 2 substances ; afin de compléter cette recherche, nous avons analysé les cétones, aldéhydes tie formol), les hydrocarbures totaux et oxydes de carbone. Aucune présence de benzène, ni de phénol ne fut mise en évidence ; par contre, des quantités importantes de formol furent mesurées provenant du matériau de recouvrement des murs, qui dégazait en continu. Par sécurité, nous avons analysé les urines pour vérifier la présence de phénols. Rien de significatif ne fut mis en évidence, ce qui a confirmé les résultats négatifs dans l'air et prouvé l'origine des phénomènes observés (formol). Par ailleurs, nous avons mis en évidence que les résultats urinaires du premier laboratoire étaient erronés, en raison de l'emploi d'une méthode d'analyse insuffisamment spécifique.

- A la suite de résultats de dosages de nickel urinaire très élevés une société nous avait demandé d'effectuer des noutrôles de nickel dans les vapeurs ambiantes à un poste de travail. Or, ce deuxième type de résultats n'avait rien révélé d'anormal. En fait, le procédé donnait lieu à des aérosols (et non des vapeurs) pour lesquels le mode de prélèvement est différent.

Les résultats de dosages de nickel dans les aérosols se sont, à leur tour, avérés très élevés. Le poste de travail a pu être amélioré en connaissance de cause et tous les résultats sont redevenus normaux.

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- Dans l'industrie nucléaire, on mettait en oeuvre des solvants provenant de coupes pétrolières, des molécules organophosphorées, du mercure et de l'uranium. Là aussi, des troubles hématologiques accompagnés de signes cliniques non spécifiques attirèrent l'attention du Médecin du Travail. Nous effectuâmes une étude complète de la situation : installation, solvants, postes de tra­vail, homme, en recherchant l'origine et la spécificité des signes observés. Une étude statistique des sujets exposés par rapport à des groupes témoins ne mit pas en évidence de différences franchement significatives. Les expositions aux différents toxiques mesurés aux postes de travail ou au niveau individuel ne mirent jamais en évidence une exposition dangereuse.

- Plus récemment, nous fûmes sollicités par une industrie électronique dont le personnel féminin présentait des manifestations dermatolo­giques lors de la manipulation de résines utilisées pour la fabri­cation de circuits. Une enquête complète au niveau du process et des installations nous orienta vers des tests cutanés sur animaux pour déterminer la substance responsable. Après différents essais, nous réussîmes à mettre en évidence que les phtalates étaient à l'origine des troubles observés, ce qui permit de les éliminer.

Brièvement, citons également :

. étude et définition des risques de saturnisme dans 13 entreprises de la Région Rhône-Alpes utilisant du stéarate de plomb ; (2)

. étude en continu des risques d'inhalation d'oxyde de carbone par le personnel des postes de péages d'autoroutes ;

. étude dans 5 départements du Su<? -Est des risques toxicologiques encourus chez les travailleurs agricoles manipulant des pesticides organophosphorés ;

. étude des postes de travail dans une entreprise fabriquant des produits réfractaires {hydrocarbures aromatiques, phénols, isocyanates) ;

. définition des risques dus au mercure dans une industrie de matériels de précision.

3/ - Par ailleurs, les cadres scientifiques du Service d'Hygiène Industrielle participent à des groupes de travail et des sociétés scientifiques concernant les nuisances chimiques. Citons brièvement:

- Groupe CEA . GTlO "Toxiques Chimiques", du Conseiller Médical ;

. Groupe d'Etudes de Prévention (G.E.P.), du Directeur Délégué à la Sûreté ;

. CT "Risques Chimiques" du GEP ;

. pros : vêtements de protection, cartouches de masques;

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- Hors Groupe CEA

. MINISTERE DU TRAVAIL -Comité "Valeurs limites"

. AFNOR - Atmosphères de lieux de travail - Atmosphères ambiantes

. INRS - TRANSURI

. SOCIETE CHIMIE ECOLOGIE

. INRS-COMITE INTERNATIONAL POUR LA RECHERCHE DANS LE DOMAINE DE LA PREVENTION

. INTERNATIONAL COMMISSION OF OCCUPATIONAL HEALTH

. INTERNATIONAL SOCIETY FOR THE ADVANCEMENT OF TRACE ELEMENT RESEARCH IN HUMAN

. SOCIETE FRANÇAISE DE BIOLOGIE CLINIQUE

. SOCIETE FRANÇAISE DE TOXICOLOGIE

. SOCIETE FRANÇAISE DE TOXICOLOGIE GENETIQUE

. SOCIETY OF ECOTOXICOLOGY AND ENVIRONMENTAL SAFETY

. SOCIETE DE MEDECINE DU TRAVAIL ET D'ERGONOMIE DE LYON

. SOCIETE DE MEDECINE DU TRAVAIL ET D'ERGONOMIE DE MONTPELLIER

. SOCIETE DES EXPERTS CHIMISTES DE FRANCE

. ASSOCIATION FRANÇAISE DES TECHNICIENS ET INGENIEURS DE SECURITE ET MEDECINS DU TRAVAIL

. ASSOCIATION INTERNATIONALE DE LA SECURITE SOCIALE

. CERCLE DE TOXICOLOGIE CLINIQUE PROFESSIONNELLE

. ASSOCIATION D'HYGIENE INDUSTRIELLE AU QUEBEC.

4/ - Dans ces conditions, nous pensons disposer d'une bonne expérience =

. d'une part dans le domaine des radiotoxiques (Uranium naturel et enrichi notamment, dont'la toxicité est de nature chimique, de type métal lourd, lorsque l'Uranium est à l'état naturel sous la forme de composés transférables) ;

. et d'autrn part dans le domaine des toxiques chimiques.

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CHAPITRE 2

LES NUISANCES CHIMIQUES DANS LE GROUPE CE.A.

1/ - EXISTENCE DE NUISANCES CHIMIQUES DANS L'INDUSTRIE NUCLEAIRE

L'industrie nucléaire met en oeuvre des composés chimiques, au niveau de la recherche dans les laboratoires, au stade expérimental dans des ateliers ou pilotes industriels, et à très grande échelle dans les usines de production ou de traitement de matières nucléaires. On trouve ainsi toutes les circonstances d'emploi des produits chimiques du stade laboratoire jusqu'à des unités de production à caractère industriel. Ceci a pour corollaire l'exposition potentielle des travailleurs à ces nuisances chimiques, la création de déchets, les rejets dans le milieu naturel, etc..

Ainsi, l'industrie nucléaire, en général, et le Groupe CEA en particulier, sont confrontés aux nuisances chimiques. A signaler, au passage, que l'emploi des produits chimiques dans l'industrie nucléaire se complique du fait que les radioéléments peuvent ainsi être associés à des composés chimiques, ce qui a pour conséquence la création de complexes chimiques susceptibles de modifier le métabolisme et la toxicité de l'un et de l'autre. Les phénomènes de synergie prennent ici toute leur importance.

2/ - LES GROUPES DE TRAVAIL AU CEA, SE PREOCCUPANT DES NUISANCES CHIMIQUES

Une prise de conscience de ces questions est en train de s'opérer dans le Groupe CEA, où, après avoir résolu les problèmes d'irradiation externe et de contamination interne par les radio­éléments, on se préoccupe des nuisances chimiques.

Deux Groupes de Travail ont été créés :

. Dans le cadre du Groupe d'Etudes de Prévention, le Directeur Délégué à la Sûreté a créé le Groupe de Travail "RISQUES CHIMIQUES" qui rassemble des Ingénieurs de Sécurité, des Chimistes et deux Médecins du Travail. Ce Groupe est plus particulièrement orienté sur les questions de sécurité liées aux installations et aux produits.

. Par ailleurs, le Conseiller Médical du CEA a créé le Groupe de Travail n° 10 "TOXIQUES CHIMIQUES" qui rassemble des Médecins du Travail, des Pharmaciens et des Chimistes. Ce Groupe est plus particulièrement spécialisé sur les problèmes de toxicologie.

Nous animons ces deux Groupes de Travail depuis 1984.

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Ainsi* deux structures complémentaires de réflexion et de propositions ont été mises en place ; elles rassemblent des Médecins du Travail, des Ingénieurs de Sécurité, des Chimistes, des Pharmaciens.

La première démarche a consisté à faire un recensement des composés chimiques mis en oeuvre à des titres divers dans le Groupe CEA. Un premier inventaire a permis de recenser environ 1 500 produits (il est certain que ce chiffre est entaché d'une erreur par défaut). On constate la réalité de l'existence des nuisances chimiques dans l'industrie nucléaire.

Ces Groupes de Travail se sont fixés quatre objectifs :

. élaboration d'un guide de prévention des risques chimiques dans l'industrie nucléaire,

. rédaction de fiches documentaires rassemblant toutes les données scientifiques pour les produits chimiques mis en oeuvre dans le Groupe CEA,

. évaluation des connaissances sur ces produits et proposition d'études complémentaires en cas de nécessité,

. proposition de recommandations pour la prévention des risques chimiques «

3/ - ETAT COMPARE DES CONNAISSANCES ET DES RISQUES POUR LES NUISANCES RADIOLOGIQUES ET LES NUISANCES CHIMIQUES

Schématiqueraent, on peut énoncer les deux affirmations suivantes (4):

. les connaissances pour les nuisances radiologiques sont consi­dérables en comparaison des nuisances chimiques,

. les risques chimiques sont aussi redoutables que les risques nucléaires.

En effet :

- pour ce qui concerne les nuisances radiologiques :

. les risques théoriques liés à la manipulation, l'utilisation ou la production de composés radioactifs sont réels, parti­culièrement graves mais parfaitement connus ;

. les effets et le métabolisme des radiotoxiques ont été bien étudiés, et sont bien répertoriés ;

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. les normes d'exposition et de surveillance des travailleurs sont bien définies et admises â l'échelon international ;

. la prévention et la protection s'exercent à tous les niveaux depuis la conception de 1*installation et durant tout son fonctionnement ;

. les accidents sont raresj

- pour les nuisances chimiques :

. les risques sont aussi redoutables que ceux des nuisances radiologiques : le benzène peut générer des leucémies, le chlorure de vinyle des angiosarcomes du foie, les métaux lourds peuvent provoquer des néphrites, etc ;

. la connaissance exacte des risques est imparfaite et évolue chaque jour ; il suffit de citer le cas du chlorure de vinyle dont la toxicité s'est révélée dans son ampleur au cours de ces dernières années ;

. le métabolisme des toxiques chimiques est partiellement connu tels ceux du mercure, des hydrocarbures* etc.. Les relations entre les taux d'excrétion urinaire ou fécale et les valeurs absorbées ou stockées dans l'organisme pour un composé chimique ne sont ni connues, ni quantifiées ;

. les normes professionnelles d'exposition aux toxiques chimiques commencent à être mises en place en France ; le plus souvent, on doit utiliser les valeurs proposées par les USA. Il est vrai que la définition de ces normes pose de délicats pro­blèmes que l'on ne rencontre pas pour les radiotoxiques qui ont comme dénominateur commun l'équivalent de dose maximal admissible alors que l'on est bien incapable actuellement de définir un équivalent d'effet chimiotoxique maximal admissible;

. la surveillance biologique et toxicologique d'une exposition professionnelle à des chimiotoxiques est empirique et laissée à l'appréciation individuelle de chaque Médecin du Travail.

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I CHAPITRE 3 I

CONNAISSANCES NECESSAIRES POUR LA SURVEILLANCE DES NUISANCES CHIMIQUES

Pour mettre en oeuvre une surveillance des nuisances et une quantifi­cation des risques chimiques, il est indispensable de connaître au préalable un certain nombre â*> données.

1/ - GENERATION SB NUISANCES CHIMIQUES AU COURS DE PROCESS INDUSTRIELS

Il est indispensable de connaître les substances et produits chimiques ou, d'une façon plus générale/ les matières premières qui sont employées :

. nature chimique,

. composition qualitative et quantitative,

. présence d'adjuvants, d'impuretés.

Ces renseignements peuvent être obtenus auprès des producteurs ou fournisseurs. Mais on se heurta le plus souvent au secret indus­triel invoqué pour protéger les formules commerciales. On peut lever ce secret en s'engageant au secret médical sur les rensei­gnements fournis. Néanmoins, il reste nécessaire,assez souvent, de procéder à une détermination de la composition qualitative et quantitative des produits industriels, en employant des moyens puissants de chimie analytique (chromatographie couplée à la spectrometry de masse, spectrométrie d'émission ou d'absorption etc).

Il faut savoir qu'un produit chimique mis en oeuvre dans l'industrie subit des transformations :

. décomposition,

. synthèse de substances nouvelles,

. changement de propriétés physicochimiques, etc.

Ces modifications, au cours des process industriels, entraînent donc des évolutions des produits d'origine qu'il est essentiel de connaître. On peut ainsi assister à une évolution de la toxicité.

Ces modifications compliquent la tâche, car il devient nécessaire dans certains cas de reconstituer en laboratoire les conditions réelles de mise en oeuvre des substances, produits ou matières premières : pression, température, adjuvants, etc. Par analyses physicochimiques, on détermine la nature et les quantités de vapeurs, d'aérosols libérés.

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2/ - RISQUES POTENTIELS POUR L'HOMME

. Connaissant la nature et les quantités de substances ou produits présents au cours du process industriel, on peut apprécier les risques pour 1*homme.

. Des recherches dans la littérature spécialisée et la consul­tation de banques de données peuvent donner les réponses :

- nature des effets biologiques ou toxiques, - relation doses - effets (ou dose-réponse), - métabolisme, transformations subies chez l'homme, etc

Bien souvent, en raison de l'évolution de la technologie, la documentation est insuffisante et il faut procéder à des études expérimentales en prenant en compte impérativement les conditions réelles d'exposition de l'homme, sinon on peut commettre des erreurs d'appréciation importantes à ce stade. Ces études peuvent être conduites sur animaux entiers, organes, tissus, cellules.

On peut ainsi déterminer :

. les effets immédiats, les effets retardés (risques mutagènes, cancérogènes, tératogênes),

. le métabolisme (transformation éventuelle des composés en composés différents, excrétion, voies d'élimination, période biolo­gique) .

Exemple : ainsi, le parathion donne un produit de transformation intermédiaire, le paraoxon, bien plus toxique que la substance d'origine (activation métabolique).

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CHAPITRE 4

METHODES DE SURVEILLANCE ET D'EVALUATION DES RISQUES

1/ - PRINCIPES

- La surveillance des nuisances chimiques doit s'exercer à 4 niveaux (40ï :

. source des nuisances : identification des substances chimiques, quantités libérées, tonnes et propriétés physi­cochimiques ;

. interface entre l'Homme et la source de nuisances : dose d'exposition ;

. Homme : taux de contamination, mesure des effets toxiques ;

. installations : études de l'efficacité des moyens de pré­vention et de protection.

- Les indicateurs à mesurer sont de 3 ordres :

. concentrations etj3uantités_de_polluants_chimiques T expositionf

- libérées au niveau de la source, - dans l'environnement immédiat de l'homme (au niveau des voies respiratoires),

- en amont et en aval des systèmes de ventilation, d'aspiration qui permet le mesurage de l'efficacité de ces installations.

. concentrations et_quantités de toxiques_non transformés ou de metabolites (contamination)

- dans les milieux biologiques de l'homme (sang, urines, selles, air expiré) .

. variations ^indicateurs biologiques spécifiques (si possible) de ï'effet chimiotoxique, par exemple les éléments figurés du sang, les enzymes sanguins ou urinaires, etc.

- Les méthodes de mesures et de dosages sont de 2 types :

. physico-chimiques : échantillonnage et analyse par chromatographie en phase gazeuse, spectrométrie d'absorption atomique, infra-rouge, fluorimétrie, etc. Ce sont des méthodes spécifiques fournissant des valeurs exprimées en unités pondérales (gramme, milligramme, microgramme) pûx' unités de volume (EQ3 d'air, litre d'urine, de sang, etc.).

. biologiques : mutagénicité, cytotoxicite; ce sont des méthodes globales utilisant le milieu vivant comme réactif, permettant de prendre en compte la totalité des toxiques présents dans le prélèvement à analyser. Elles fournissent des valeurs relatives.

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2/ - DIFFICULTES RENCONTREES

La difficulté de surveillance des nuisances chimiques tient à leurs aspects très polymorphes :

. production permanente de nouvelles molécules,

. associations très diverses de principes actifs avec des adjuvants et présence d'impuretés parfois plus nocives que les substances pures,

. modifications, évolution de toxicité au cours de leur mise en oeuvre, risques de potentialisation et synergie,

. multiplicité des effets systëmiques,

. transformations métaboliques chez l'homme.

Devant un tel polymorphisme, on comprend qu'il est difficile de posséder toute la connaissance pour mettre en oeuvre une surveillance.

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- 17 -I CHAPITRE 5 J

METHODOLOGIE DE LA SURVEILLANCE DES NUISANCES CHIMIQUES DANS L'INDUSTRIE

MISE EN OEUVRE PAR LE SERVICE D'HYGIENE INDUSTRIELLE

Pour résoudre ces difficultés, nous proposons, sur la base de notre expérience, une méthodologie en 3 étapes (35) (40)'

- enquête préalable,

- études, mesures et dosages pour la quantification du risque chimiotoxique,

- analyse, synthèse, interprétation des résultats.

1/ - ENQUETE PREALABLE

Elle doit être conduite soit par le Médecin du Travail ou l'Ingénieur de Sécurité de l'établissement soit par le Laboratoire qui va effectuer les mesures et dosages.

Cette enquête, sur les lieux mêmes où sont générées ces nuisances, doit faire apparaître les éléments suivants :

. nature, composition, quantités des produits chimiques mis en oeuvre,

. analyse du process industriel : paramètres physiques (tempé­rature, pression), présence d'adjuvants, catalyseurs, etc..

. type et durée de l'-xposition,

. conditions de travail : port de masque, existence de ventilation,

. voies de pénétration (pulmonaire, ingestion, cutanée)f

. risques toxiques attendus, d'après la littérature et les banques de données spécialisées.

A l'issue de cette enquête, prenant en compte la réalité indus­trielle de l'exposition et les données obtenues à partir de la littérature spécialisée, il doit être établi un rapport soumis à 1'exploitant présentant la stratégie qui va être mise en oeuvre pour la quantification du risque.

2/ - ETUDES, MESURES ET DOSAGES POUR LA QUANTIFICATION DU RISQUE CHIMIOTOXIQUE

Des contrôles doivent être mis en place à 3 niveaux :

- Installations et procédés, - Postes de travail - Polluant, - Homme.

2.1/ Installations et procédés :

- Recherche, par analyse physicochimique, des constituants pouvant présenter un caractère toxique :

. sur les matériaux fabriqués ou usinés (résines, alliages spéciaux, céramiques, etc — ) ;

. sur les auxiliaires des machines (fluides gazeux, huile de coupe, sable de fonderies, etc..) ;

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. sur les sous-produits générés par le procédé dans les conditions normales de fonctionnement sous 1'influence des températures, pressions, des réactions chimiques.

- Mesure de l'efficacité des systèmes d'assainissement de l'atmosphère de travail individuels ou collectifs (filtres d'appareils de protection individuelle, taux de renouvellement d'air, captage des effluents gazeux à la source d'émission, etc...).

2.2/ Postes de travail - Connaissance du polluant

2.2.1 - Caractéristiques physico-chimiques

Les caractéristiques physico-chimiques qu'il est nécessaire de connaître pour évaluer les possibilités pour le produit de se disséminer dans l'atmosphère sont : point d'ébullition, tension de vapeur, densité de vapeur/air et, pour un aérosol, la granulometrie.

Au poste de travail, sur la machine, on doit connaître les températures mises en jeu ; on peut ainsi déterminer en fonction du point d'ébullition et de la tension de vapeur du produit si des vapeurs seront émises.

La densité de vapeur/air permet d'estimer la répartition géographique des vapeurs et de configurer les ventilations à mettre en oeuvre soit per descensum soit per ascensum.

La granulometrie est importante pour évaluer la diffusion éventuelle de l'aérosol dans l'atelier et éventuellement le type de filtre à mettre en place pour piéger ces aérosols. Au Service d'Hygiène Industrielle nous utilisons plusieurs techniques :

- précipitation par impact sur appareil type Andersen (distribution massique},

- observation microscopique et comptage optique (distribution en nombre de particules),

- comptage de particules type Coulter (distribution en nombre de particules),

- microscopie électronique à balayage.

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2.2.2 - Caractéristiques biologiques

La forme chimique, l'état de valence et la granulométrie vont conditionner le métabolisme du polluant au niveau broncho­pulmonaire (phénomènes de rétention et d'épuration), donc les propriétés toxiques.

Mais ces caractéristiques ne permettent pas,à elles seules, de préjuger du comportement du toxique dans l'organisme.

Considérant les concepts admis dans le domaine nucléaire concernant les différences de comportements métaboliques d'un radiotoxique selon sa forme chimique de présentation {nitrate, fluorure, oxyde, etc.), nous avons pensé qu'il en est de même pour les toxiques chimiques (10) .

Il est,en effet, admis, dans le domaine nucléaire, que les radiotoxiques se classent en 3 catégories selon leur plus ou moins grande rapidité de passage au travers de l'alvéole pul­monaire :

- Composés transférables (Classe D) -le passage s'effectue au cours des premières 24 heures qui suivent l'inhalation.

- Composés moyennement transférables (classe W) •*• le passage à travers la paroi alvéolaire nécessite plusieurs semaines. On dit que la période biologique (temps nécessaire pour que la moitié de la quantité présente à l'origine soit éliminée) est de 50 jours.

- Composés peu transférables (Classe Y) dont la période biolo­gique d'épuration est évaluée à 500 jours.

Cette classification a été établie sur la base d'expériences sur animaux avec des radiotoxiques inhalés sous différentes formes chi­miques (oxyde, fluorure, nitrate, etc.) ou des observations humaines après contaminations accidentelles. On connaît donc, en principe, le comportement prévisionnel de chaque composé.

Mais, dans la réalité industrielle, la nature chimique des composés susceptibles d'être inhalés n'est pas toujours connue de façon absolue ou rigoureuse ,• il peut exister des mélanges de composés de nature chimique différente, les conditions de fabrication ou de traitement de ces composés peuvent influer sur le comportement biologique {la température de fabrication des oxydes notamment). Pour ces différentes raisons, nous avons considéré qu'il serait fort utile de disposer d'un test in vitro, rapide à mettre en oeuvre, permettant d'évaluer la "solubilité" des aérosols chimiques présents dans une atmosphère de travail industrielle. Si on connaît,par ailleurs, la concentration du toxique dans cette atmosphère, on peut alors beaucoup mieux cerner les risques potentiels auxquels sont exposés les travailleurs, déterminer les conditions de surveillance toxicologique (choix du meilleur prélèvement biologique : sang, urine, selles, et de

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la meilleure époque du prélèvement par rapport à l'exposition), définir les "valeurs limites" à l'excrétion de ces toxiques dans les prélèvements biologiques.

Sur ces bases, nous avons entrepris la mise au point d'un test de détermination in vitro de la solubilité des poussières (20) .

Ce test repose sur le principe du léchage de la poussière, placée entre 2 filtres, par un liquide biologique synthétique.

La cellule d'expérimentation fonctionne à une température de 37% pH voisin de 7 et un débit de 1 ml/min (le liquide biolc -'.que synthétique a été testé comparativement à du sérum de veau et les résultats sont identiques).

La solution ayant léché la poussière est récupérée en mode fractionné. Les différentes fractions ainsi recueillies sont ensuite analysées pour suivre la solubilité, c'est-à-dire en fait la cinétique de dissolution. En fin d'essai, la poussière restante est analysée pour mettre en évidence les transformations éventuelles.

Le test s'applique à tout type de poussière dont la granulométrie a été déterminée au préalable ; il permet :

- de caractériser la solubilité proore à chaque élément au sein d'une même matrice {par ex. : Fer, Nickel, Chrome, et autres métaux dans des fumées de soudure sur inox) ;

- d'étudier un composé sujet à des variations de fabrication (cas, par exemple, de composés subissant un traitement préalable en température, comme une calcination) ;

- de mettre en évidence une transformation chimique du composé en cours de solubilisation (changement de valence, oxydation ou hydrolyse).

Pour ce faire, on recueille une quantité de poussières suffisante (50 à 100 mg) au poste de travail* aux différents stades de fa­brication ; sur cet échantillon, on conduit un test de solubilité après avoir préalablement déterminé la granulométrie, les éléments chimiques présents dans l'échantillon ainsi que leur forme chimique.

Une telle étude permet de connaître la cinétique de dissolution des divers éléments présents et ainsi de mieux appréhender son devenir dans l'organisme.

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2.2.3 - Concentrations des polluants chimiques

- La mise en place d'une législation portant aussi bien sur le contrôle des nuisances chimiques au poste de travail que sur l'aération et l'assainissement rend indispensables les mesures des polluants chimiques dans l'atmosphère. Le Médecin du Travail ou l'Ingénieur Sécurité font appel aux organisées agréés, dont la liste est donnée périodiquement dans le Journal officiel ou dans le Cahier de Notes Documen­taires de l'INRS (le Service d'Hygiène Industrielle est un organisme agréé). Cette démirche est obligatoire quand il s'agit de contrôles officiels tels que ceux demandés per l'Inspecteur du Travail.

En dehors de contrôles officiels, il existe de nombreuses raisons pour étudier les nuisances chimiques à un poste de travail. Par exemple, des résultats d'examens cliniques ou d'analyses toxicologiques ou médicales, supérieurs aux valeurs dites normales ; le personnel qui se plaint d'odeurs, de fatigues, de maux de tête, de picotements des yeux (26) ; ou bien la nécessité de vérifier le bon fonctionnement d'une installation ; ou encore un incident sur le procédé. Dans ce dernier cas, il est nécessaire de procéder immédiatement à des prélèvements d'atmosphère car attendre l'arrivée de l'organisme agréé, c'est bien souvent se priver d'une information sur la nature et le taux des toxiques présents sur les lieux de l'incident et qui auront disparu au bout de quelques heures.

- A présent, les hygiénistes s'accordent pour donner, aux responsables de la sécurité dans les entreprises, la possibi­lité d'effectuer eux-mêmes leurs prélèvements d'atmosphère, l'analyse étant réalisée dans les laboratoires spécialisés, tels que ceux du Service d'Hygiène Industrielle (27) (29) (37).

- Les polluants atmosphériques sont présents dans l'ambiance d'un poste de travail sous forme de particules ou de gaz et vapeurs, ou encore des deux à la fois. Les types de recherche, dans chacun des 2 groupes, sont les suivants :

. j or les particules :

- indice pondéral (mesure gravimëtrique)

- mesures granulométriques (géométrie ou taille des particules) et caractérisation pev la Microscopie Electronique à Balayage (MEB) ;

- analyse élémentaire qualitative par spectrométrie X ou quantitative par absorption atomique ;

. pour les gaz et vapeurs :

- le plus souvent on effectue sur le prélèvement une analyse qualitative et quantitative.

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Prélèvements. Au Service d'Hygiène Industrielle, les prélèvements d'atmosphères sont pratiqués selon 3 modes :

a) Prélèvements dynamiques avec une pompe qui aspire l'air à analyser à travers un piège :

. la pompe {et ses accessoires) est le "coeur" de ce type

de prélèvement ; elle doit être :

- de qualité, - portable (légère), - alimentée par une batterie rechargeable, pour une autonomie

de 8 heures (d'où nécessité d'un chargeur), - à débit réglable et fiable (d'où nécessité d'un débitmètre) ;

. le piège (adsorbant) : il en existe différents types :

- tubes à charbon actif (les plus utilisés), - autres tubes (à gel de silice, à polymères poreux),

- filtres (Millipore, téflon, fibres de verre, à papier imprégné) .

- flacons laveurs (barboteurs) : bien qu'il en existe de

portatifs, nous préférons réserver l'usage des barboteurs

aux prélèvements à poste fixe (contrôles d'ambiance).

b) Prélèvements passifs, ne nécessitant pas une pompe ; on recueille les gaz et vapeurs par diffusion, et les particules par sédimentation. Ces préleveurs passifs

(gaz-badges) se développent depuis quelques années. Ils sont appelés a devenir dans l'industrie conventionnelle, l'équivalent du film dosimètre dans l'industrie nucléaire.

Le principe repose sur la diffusion spontanée des vapeurs au travers d'un gaz (l'air) et l'adsorption de ces vapeurs sur une substance poreuse ou réactive.

Le gaz badge comprend deux parties :

- le diffuseur à travers lequel les gaz et vapeurs diffusent

selon une loi bien connue,

- l'élément réactif ou adsorbant sur lequel viennent se piéger les gaz ou vapeurs contenus dans l'atmosphère.

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r> ^ ^ - \ r vapeurs

C I I I

WVS^

)

diffuseur

adsorbant

La quantité de vapeur piégée est donnée par la formule :

Q = D C | t

Dans laquelle :

Q =* poids de vapeur piégé (mg) _ D = coefficient de diffusion de la vapeur (cm s ) C = concentration dans l'air {mg.cm"^) A = section du piège (cm^)

X = distance de diffusion (cm) t - temps de prélèvement (s .)

A 3 - 1

D — est la vitesse d'échantillonnage (cm s )

Elle est constante pour une vapeur donnée, toutes choses égales par ailleurs (pression, température).

Le milieu adsorbant peut être lui-même réactif vis-à-vis du gaz recherché et donner une couleur dont l'intensité est fonction de la concentration du gaz.

Le plus souvent, et pour les vapeurs organiques, l'aâsorbant est du charbon actif. Une fois le prélèvement effectué, on désorbe les vapeurs à l'aide d'un solvant. L'analyse chroma-tographique de la solution de désorption permet d'identifier et de quantifier les vapeurs piégées.

Il existe différents types de gaz-badges, qui permettent de rechercher de nombreuses vapeurs organiques - 3M, Draeger, Dupont, SKC. Nous avons une grande expérience de l'utilisation de ces différents types de gaz-badges, chacun étant plus ou moins bien adapté suivant le type de polluant (28) (38).

Ces préleveurs sont légers, ne nécessitent pas de pompe de prélèvement et peuvent être utilisés soit pour des prélèvements individuels, fixés au revers du vêtement de travail, soit pour des prélèvements d'ambiance.

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De toute évidence, c'est un mode de prélèvement très pratique et peu onéreux.

Malheureusement, il ne peut être utilisé que pour les gaz et vapeurs. En outre, le coefficient D A/X est propre à chaque vapeur étudiée. C'est le fabricant qui fournit la valeur de ce coefficient qu'il a déterminé soit par calcul, soit par expérimentation. Il est bien évident que l'on ne peut obtenir des résultats quantitatifs que si l'on connaît la valeur de ce coefficient.

Ainsi, lorsque l'on veut étudier une vapeur dans l'atmos­phère au moyen du gaz-badge, il est nécessaire de vérifier au préalable que le fabricant a determine la valeur du coefficient de diffusion, sinon il faut le mesurer expéri­mentalement.

Nous avons effectué une étude sur la mesure dans l'atmosphère de vapeurs d'un solvant composite au moyen du gaz-badge. Nos conclusions sont les suivantes :

- limite de sensibilité bonne ;

- pas de désorption de vapeurs piégées quand le travailleur passe d'un atelier dans un autre moins contaminé ;

- le point de saturation du dosimètre est très élevé ;

- si l'on conserve le dosimètre au froid (chambre froide ou réfrigérateur), il n'y a pas désorption des vapeurs piégées ; on peut ainsi stocker les prélèvements avant analyse ;

- par contre, pour le solvant étudié, il faut attendre un temps d'équilibre de 3 minutes pour obtenir une réponse quantitative correcte. Par conséquent, il intègre mal les "bouffées" de vapeurs et, dans ce cas, on aura une bonne analyse qualitative mais des erreurs par défaut en analyse quantitative.

Le Médecin du Travail, l'Ingénieur Sécurité peuvent faire procéder eux-mêmes aux prélèvements ( pas d'intervention de techniciens extérieurs spécialisés, d'où moindre coût)

c) Mesure directe : Ce mode de mesure est, comme le premier, un prélè­vement dynamique mais il est suivi d'une analyse in situ du toxique recherché. Cette analyse peut être chimique (tube qui se colore) ou réalisée par un analyseur tel que infra-rouge pour C0-C02, chimilu-minescence pour les oxydes d'azote, chromatographe pour les vapeurs organiques, etc...

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A signaler, que nous avons conçu une valise dite d'Hygiène Industrielle qui rassemble le matériel (pompes, pièges, tuyaux, etc.) que nous avons sélectionné sur la base de notre expérience de plus de 20 ans dans le domaine des études de postes de travail. Cette valise permet à chaque Médecin du Travail ou Ingénieur de Sécurité d'effectuer lui-même les prélè­vements dynamiques.

- Analyses et dosages : ils sont pratiqués sur les "pièges" - tubes à charbon, à gel de silice, filtres flacons laveurs, gaz badges, etc...

Pour cela, le Service d'Hygiène Industrielle dispose d'une gamme d'appareils d'analyses physico-chimiques spécialisés (*) *

. Spectrophotometers (UV, IR, visible),

. Spectromëtrès d'absorption atomique (à flamme, avec four, avec effet Zeeman, avec générateur d'hydrures),

. Chromatographes en phase gazeuse (à capture d'électrons, ionisation de flamme, photometrie de flamme, conduct!vite électrolytique) â colonnes remplies et à colonnes capillaires,

. Chromatographes liquide haute performance,

. Polarographe,

. etc

Nos résultats, transmis aux Médecins du Travail et/ou Ingénieurs de Sécurité, sont accompagnés d'une aide à l'interprétation

. par comparaison aux normes françaises : Valeurs Moyennes d'Exposition (VME) et Valeurs Limites d'Exposition (VLE) lorsqu'elles existent [151 substances au 4ème trimestre 1986) ;

. à défaut, par rapport aux recommandations des hygiénistes américains.

{*) Ces appareils sont utilisés en outre pour les dosages de toxiques et metabolites dans les prélèvements biologiques de l'homme (§ 2.3.1).

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2.2.4 - Evaluation du risque chimiotoxique de l'atmosphère par des tests biologiques

Connaître la concentration des toxiques chimiques dans une atmosphère n'est pas toujours suffisant, car en ce domaine on ne mesure que ce que l'on cherche ( il peut exister des substances que l'on ne mesure pas) ; en outre, les phénomènes de synergie ou de potentialisation sur l'être vivant entre plusieurs substances toxiques peuvent rendre vaines les mesures individuelles des concentrations des substances toxiques supposées présentes dans l'atmosphère (11) (16).

Pour ces différentes raisons, nous avons pensé qu'il était nécessaire de pouvoir disposer de tests biologiques permettant d'apprécier d'une façon globale le risque chimiotoxique des substances présentes dans une atmosphère.

En l'état actuel de nos travaux, trois types de tests de toxicité sont pratiqués au Service d'Hygiène Industrielle :

- Test de cytotoxicité,

- Tests de génotoxicité ou de mutagénêse,

- Tests sur mammifères.

Test de cytotoxicité :

On entend par cytotoxicité l'ensemble des effets nocifs exercés par un toxique sur une cellule, qu'il s'agisse de lésions irréversibles ou de perturbations transitoires des activités métaboliques ou fonctionnelles.

L'atmosphère, en particulier celle des lieux de travail, est souvent chargée en polluants particulaires ou gazeux dont il faut pouvoir estimer les éventuelles conséquences vis-à-vis de l'orga­nisme, notamment au niveau de l'appareil respiratoire.

Au Service d'Hygiène Industrielle, nous avons mis en place un test permettant d'évaluer l'effet cytotoxique d'aérocontaminants (gazeux ou sous forme d'aérosols) sur des macrophages alvéolaires de rats maintenus en survie en phase gazeuse (24).

Les macrophages alvéolaires se trouvent à l'état physiologique dans les espaces aériens bronchoalvéolaires et sont adaptés à l'aérobiose. Ces cellules interviennent dans l'épuration des particules minérales parvenues au niveau des alvéoles et dans la destruction des micro-organismes inhalés.

Dans notre test, les macrophages récoltés sur l'animal par lavage broncho-pulmonaire sont placés en survie, in vitro, en phase gazeuse.

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L'intérêt de cette méthode est double :

. d'une part, elle recrée les conditions d'environnement physio­logique du macrophage,

. d'autre part, la cellule est directement au contact de l'ambiance gazeuse ou des aérosols,sans film liguidien interposé comme c'est le cas dans les autres tests in vitro.

L'effet toxique du polluant, vis-à-vis des macrophages, est évalué en dosant la quantité d'Adenosine Triphosphate (ATP) des cellules exposées et en la comparant à celle des macrophages témoins. L'ATP est une molécule de stockage de l'énergie au sein de la cellule, qui est détruite immédiatement en cas de mort cellulaire. Son dosage est effectué par bioluminescence. On étudie non seulement l'évolution d1Adenosine Triphosphate,mais on observe également par microscople l'état de phagocytose des aérosols par les macrophages.

On détermine le pourcentage de cytotoxicité vis-à-vis des macrophages alvéolaires en fonction de la concentration de l'atmos­phère testée. A partir de 50 \ de cytotoxicité, on peut dire que l'atmosphère testée est irritante pour les voies respiratoires et que les macrophages ne peuvent plus remplir pleinement leur fonction bactéricide.

Au Service d'Hygiène Industrielle, nous appliquons ce test dans les conditions suivantes :

. Produit chimique :

Dans le cas d'un produit bien déterminé, on génère des atmos­phères contenant des concentrations connues de ce produit et on y expose les cellules afin d'établir une courbe dose-réponse .

. Atmosphères de travail :

Les macrophages peuvent être transportés directement dans l'ambiance à tester, ce qui permet d'apprécier l'effet toxique global de l'atmosphère.

La toxicité de poussières peut être testée vis-à-vis des macrophages. Dans ce cas, les poussières sont prélevées dans l'atmosphère et sélectionnées suivant leur granulométrie par impacteur à cascade, de façon à ne tester que la toxicité des particules susceptibles d'atteindre le poumon profond. Les poussières sont déposées sur macrophages mis en survie en quantité déterminée.

Ce test nous permet d'apprécier très rapidement (48 heures) la qualité d'une atmosphère de travail et d'estimer une valeur limite de concentration d'un produit dans l'air, valeur au-delà de laquelle risquent d'apparaître des affections du système respiratoire. Il prend en compte les éventuels effets synergiques des aerocont.?niinants atmosphériques.

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Tests de génotoxicité ou de mutagénèse :

Un produit présentant un pouvoir mutagène induit une modification du matériel génétique.

Rappelons que les supports de l'hérédité sont les chromosomes constitués d'une double hélice d'acide désoxyribonucléique ou ADN.

Il existe trois types possibles de mutation :

. Mutation génique :

L'A D N est constitué d'un ensemble de nucleotides comprenant une base, un sucre et un phosphate. La mutation génique se traduit au niveau de la structure molé­culaire de l'ADN par la substitution, la deletion ou l'insertion d'un ou plusieurs nucleotides.

« Nutation chromosomique :

Les altérations chromosomiques sont définies comme des modi­fications du nombre ou de la structure des chromosomes.

. Altération des mécanismes de réparation de l'A D N :

S'il y a altération de l'ADN, il doit s'en suivre un mécanisme de réparation : soit, des erreurs peuvent se produire au moment de la réparation, soit, les mécanismes de réparation n'entrent pas en jeu.

On peut assister aussi à la mise en oeuvre des mécanismes de réparation de l'A.D.N. alors qu'il n'y a pas eu altération.

Il existe donc plusieurs possibilités de mutation et, à l'heure actuelle, aucun test n'est en mesure de mettre en évidence la totalité de ces différents phénomènes.

Au Service d'Hygiène Industrielle, nous avons choisi de mettre en oeuvre des tests de mutagénèse simples, in vitro, à court terme, de façon à pouvoir orienter rapidement des études in vivo éventuellement plus approfondies (8) .

Tests d'AMES -.

Il permet de mettre en évidence la mutation génique. On utilise 5 souches de bactéries Salmonella Typhimurium (TA 1535 - TA 1537 -TA 1538 - TA 98 - TA 100) auxotrophes, incapables de synthétiser l'histidine. Par une mutation reverse, elles redeviennent prototrophes et capables de croître sur un milieu dépourvu d'histidine.

Les bactéries sont déposées sur un milieu pauvre en histidine et biotine, en présence du produit solubilisé à tester. Pour mettre en évidence le pouvoir mutagène des metabolites du produit, on ajoute, lors d'une manipulation supplémentaire, des enzymes micro-somales de foie de rat additionnés de cofacteurs enzymatiques.

S«ns extrait enzymatique on étudie le pouvoir mutagène direct, alors qu'en présence d'enzymes microsomales de foie le pouvoir mutagène indirect est déterminé.

Ce test est surtout un test qualificatif qui est standardisé (Norme APNOR T03Ï.

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Test du micronucleus :

Il permet de mettre en évidence la mutation chromosomique. On utilise des souris auxquelles on injecte par voie intrapéritonale, ou per os ou par inhalation, le produit à étudier, solubilisé, et par absorption pulmonaire le gaz ou l'aérosol à tester. Trente heures après l'intoxication, les animaux sont sacrifiés et on effectue un prélèvement de la moelle osseuse du fémur.

Sur l'étalement on recherche la présence de mi( jnoyaux (corps de HOWELL JOLLY) dans les erythrocytes polychromatiques.

L'intérêt de ce test est de travailler sur des cellules

eucaryotes.

Test S.O.S, Repair (SOS Chromotest inductest colorimëtrique)

Le mécanisme de réparation de l'ADN est étudié sur bactérie.

Les différentes lésions de l'ADN provoquées, en particulier, par l'exposition à certaines substances chimiques sont la coupure de l'une des 2 chaînes de l'ADN, l'enlèvement d'un fragment d'une des chaînes et enfin la création de liaisons anormales entre les bases, sous-éléments de l'ADN.

Un des systèmes de réparation de l'ADN est placé sous le contrôle d'une protéine appelée Rec A. La synthèse de cette protéine est induite dans la bactérie, lorsque le système ordi­naire de réparation de l'ADN est débordé à cause de la présence de trop nombreuses lésions. Le Rec A agit par clivage sur certains répresseurs de gêne pour libérer l'action S.O.S. : action enzymatique dans le système réparateur de l'ADN. Finalement, on effectue une mesure colorimëtrique enzymatique.

Nous appliquons les tests de mutagénèse dans le cadre général de l'Hygiène Industrielle, c'est-à-dire que nous sommes en mesure de mettre en évidence non seulement le pouvoir mutagêne d'un produit chimique mais également d'un composé industriel.

En outre/ nous étudions le pouvoir mutagêne des atmosphères générées par des produits industriels ainsi que le pouvoir muta-gène des urines des travailleurs exposés à ces produits au cours de leur travail.

Produit chimique : Dans le cas d'un produit de composition chimique bien définie, on recherche tout d'ëibord un solvant du produit, dont le pouvoir mutagêne nul a été vérifié. Sur la solution ainsi réalisée, on effectue les différents tests décrits ci-dessus (9) .

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Composés industriels : Il s'agit d'un mélange de produits et les f-ests directs s'avèrent souvent délicats, voire impossibles du fait de la présence de composés toxiques ou inhibiteurs.

Il est alors indispensable de pratiquer des séparations chimiques (type chromatographique ou séparation par solvant) qui permettent d'isoler les différentes phases.. Chaque phase est testée séparément. On détermine ainsi la responsabilité de chaque composant dans le pouvoir mutagène du mélange (7) (18).

Atmosphères de travail : Dans des conditions d'utilisation spécifiques (température, pression), un produit industriel peut engendrer des produits de dégradation mutagenes. Notre travail consiste à recréer les conditions d'utilisation afin d'étudier les atmosphères émises. Les aérosols sont piégés sur des filtres et les vapeurs dans des flacons laveurs contenant un solvant adéquat.

S'il est nécessaire, on pratique sur les aérosols et sur les gaz une séparation chimique avant d'effectuer les tests de mutagénese (6) (12) (15) (19) (25) (39).

Urinée de travailleurs : Nous avons effectué des études qui mettent en évidence une corrélation significative entre le pouvoir mutagène des urines et les produits mutagenes inhalés. Cette approche permet de prendre en compte, du point de vue biologique, les effets globaux des atmosphères inhalées par les travailleurs. Il est recommandé de travailler sur des urines de sujets non fumeurs ; cependant, dans le cas d'urine de fumeurs, un dosage de la nicotine urinaire permet de prendre en compte la réponse mutagène liée au tabagisme.

L'urine subit une reconcentration sur résine chromatographique, et l'éluat subit les tests de mutagénese.

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Tests suv mammifère :

Pour des produits nouveaux dont la toxicité n'est pas connue, ou pour des mélanges/ les tests précédents ne permettent pas de prédire la toxicité sur l'organisme. Il faut dans ce cas avoir recours à des tests sur mammifères.

Pour tester la toxicité de poussières ou pour évaluer la cinétique d'excrétion de produits particulaires, nous avons mis en place une cellule d'inhalation permettant d'exposer -en oro-nasal- 8 rats simultanément. Il s'agit d'une enceinte circulaire à la périphérie de laquelle s'emboitent des tubes contenant les animaux. Cette disposition permet d'obtenir une distribution homogène des particules qu'inhalent les rats. La suspension des particules est obtenue à l'aide d'un générateur à lit-fluidisé.

Le système d'exposition "oro-nasal" présente l'avantage, par rapport à un système "corps entier", d'éviter l'absorption par léchage du produit déposé sur la fourrure des animaux.

Les rats peuvent être exposés pendant 4 heures à l'atmosphère à tester. A l'issue de l'exposition, ils sont placés dans des cages permettant de recueillir séparément les selles et les urines.

Il est également utile d'avoir recours à des tests sur rats lorsque la variété des produits manipulés à un poste de travail ne permet pas de déterminer l'origine exacte d'une nuisance . Dans ce cas, des tests de toxicité sur animaux permettent de mettre en évidence le ou les produits reproduisant les symptômes observés chez l'homme.

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- 32 -

2.3/ Homme

Deux types d'évaluation peuvent être pratiqués :

- dosage de la substance toxique elle-même, ou de ses produits de biotransformation (metabolites), dans les pré­lèvements biologiques (sang, urine, cheveux, salive, fèces). On mesure ainsi des "indicateurs d'exposition interne". Suivant la période biologique de la substance, le résultat donne une information sur la quantité de produit récemment incorporée ou sur la charge de l'organisme consécutive à une contamination interne chronique. Cette évaluation de la charge corporelle repose sur la connaissance de données métaboliques relatives au produit toxique recherché;

- dosage de paramètres biologiques, spécifique ou non de l'exposition aux toxiques chimiques, dans le sang ou les urines.

2.3.1 - n°sages_toxicolo2iques

La toxicologie prend de plus en plus d'importance, grâce, notamment/ à l'amélioration des techniques de dosage depuis l'apparition, il y a quelques années, d'appareillages performants comme la chromatographie en phase gazeuse, la spectropho tome trie d'absorption atomique. Il est actuellement possible de doser la plupart des toxiques (organiques et inorganiques) susceptibles d'être manipulés par l'homme au cours de ses activités.

Le Médecin du Travail dispose ainsi de renseignements particu­lièrement objectifs sur l'état réel d'imprégnation d'un sujet : les dosages spécifiques du toxique, ou de ses metabolites, dans un prélèvement biologique (sang, urines, phanères, salive, etc.) permettent le dépistage d'une intoxication précoce ; ils sont le reflet de l'état d'accumulation ou des phénomènes d'épuration de l'organisme, en tenant compte des variations individuelles du métabolisme.

La.toxicologie se heurte, néanmoinsià un certain nombre de difficultés qu'il est important de connaître.

Ces difficultés sont de 3 ordres :

. problèmes liés à l'échantillon analysé ;

. performances et maintenance des appareils de mesures et difficultés techniques ;

. interprétation dfts résultats.

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- 33 -Problèmes liés à l'échantillon analysé :

Pour être significatif, un résultat de dosage toxicologique doit correspondre à un prélèvement effectué dans certaines conditions bien précises en s'entourant de précautions indispensables.

Schématiquement, en effet un prélèvement doit :

. refléter les conditions réelles d'exposition ;

• être exempt de toute souillure exogène.

Epoque de prélèvement :

Le choix du moment de prélèvement par rapport à l'exposition est fonction du toxique considéré. Le plus souvent, on a l'habitude de faire les prélèvements à la fin d'une semaine de travail. Cette pratique n'est pas toujours la meilleure :

. Ainsi pour l'Uranium (Uranium naturel notamment, dont la toxicité est de nature chimique pour les nitrate et oxyfluorure). Nous pratiquons chaque année des milliers de dosages dans les urines. Nous avons pu constater que les résultats sont très différents, pour un même individu, lorsque les prélèvements d'urines sont pratiqués soit en fin de période de travail, soit après un arrêt prolongé tel que week-end ou congé. Ceci tient au fait que le métabolisme de l'uranium et, par extension, de beaucoup d'autres toxiques, est différent suivant que l'on a affaire à des composés plus ou moins transférables, c'est-à-dire à des formes chimiques dont la solubilisâtion ou le passage au travers de la paroi de l'alvéole pulmonaire est plus ou moins rapide. On comprend donc que l'on retrouvera dans les urines prélevées à la sortie du poste de travail l'uranium transférable, celui qui traverse rapidement la paroi de l'alvéole vers la cir­culation sanguine pour être épuré ensuite par le rein. Par contre, dans les urines recueillies 48 heures à 72 heures après cessation de l'exposition aux composés transférables (oxyfluorure, nitrate d'uranyle) l'uranium a été éliminé en grande partie dans les premières 48 heures, mais on peut encore doser la partie correspondant aux composés peu transférables (tétrafluorure, oxydes d'uranium) inhalés par le travailleur au cours des semaines qui ont précédé le prélèvement d'urine.

Il en est de même pour beaucoup d'autres toxiques, l'élimination maximale des metabolites urinaires se produisant plus ou moins longtemps après l'exposition :

. au cours des 24 heures qui suivent l'exposition pour le paranitrophénol (metabolite du parathion). Nous avons pu le constater par expérimentation animale ;

. dès la fin de l'exposition pour le trichloréthanol (metabolite du trichlorethylene), le phénol (metabolite du benzène).

On oeut ainsi dresser le tableau I.

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- 34 -

TABLEAU I. — Choix du meilleur moment pour effectuer le prélèvement d'urine après motion de l'exposition

Toxique Metabolite urinaire dosé Moment de prélèvement

toluène styrène tricolore'1 le trichlor» ..ne pesticides organo-phosphores benzène sulfure de caW.one

acide hippurique acide mandclique acide irichloracétique t rich lore thanol paranîtrophênol, dialkyl-phosphates phénol " test i l'iode-azide "

en fin de poste en fin de poste dans les 24 heures qui suivent l'exposition dès les l ' n heures qui suivent l'exposition dans tes 24 heures qui suivent l'exposition en fin de poste en fin de poste

^J>oV}^^_à'j^^nes_àjrepueiTJAv :

Un volume minimum d'urines doit être recueilli pour être représentatif de l'élimination d'une journée. L'idéal serait de recueillir les urines de 24 h. En fait, il est difficile d'exiger et d'obtenir, pour une surveillance systé­matique dans les milieux de travail, qu'un sujet recueille rigoureusement la totalité de ses urines durant 24 h. On est donc obligé de pratiquer les dosages sur un échantillon de la journée ; néanmoins, le volume soumis à l'analyse ne devrait pas être inférieur à 200 ml.

Varétions nycthêmêrales. Expression des résultats ••

On sait que les urines sont plus ou moins concentrées ou diluées suivant l'heure de leur émission {variations nycthêmêrales), ce qui entraîne des fluctuations dans les concentrations de metabo­lites mesurées.

Pour pallier en partie ces inconvénients, nous dosons systéma­tiquement la creatinine dans l'échantillon analysé $13). En effet, la quantité de creatinine excrétée au cours de 24 heures peut être considérée comme constante pour un individu donné. On peut en déduire que la concentration urinaire de la creatinine reflète bien le taux de concentration (ou de dilution) de l'échantillon d'urine analysé.

C'est la raison pour laquelle tout dosage de toxique, ou de metabolite, dans les urines doit être accompagné du dosage de la creatinine urinaire sur le même échantillon :

soit C g/1.

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- 35 -

Les résultats doivent alors être rapportés au litre d'urine (x ug/1) et au gramme de creatinine

( ~ ug/g).

La deuxième expression est indispensable pour un suivi des sujets sur de longues périodes. En effet, pour des échantillons recueillis à des jours différents, la comparaison des

x_ c

entre eux est valable, alors que celle des x ne l'est pas pour un même individu.

Ainsi, nous transmettons chaque année, au total, environ 100 000 résultats de contrôles toxicologiques urinaires (selon le procédé TRANSURI ou non) exprimés par rapport à la creatinine.

Notre expérience, étayée par de nombreuses études de post^e de travail/ nous permet d'affirmer que cette expression :

- minimise les variations individuelles, - donne des résultats plus concordants pour un groupe de travail­leurs à un mesa poste.

Type de prélèvement biologique à soumettre à l'analyse :

Pour qu'il soit représentatif de l'exposition et de l'accumulation du toxique dans l'organisme, il est essentiel d'effectuer le bon prélèvement (sang, ou urines, ou selles, etc...) sur l'anticoagulant ou l'antiseptique adapté.

Ainsi :

. la plombémie et l'oxycarbonémie se déterminent sur sang total ;

. pour la surveillance de l'exposition au benzène, le dosage de phénol dans les urines est un meilleur test que le dosage du benzène dans le sang/

. le dosage de 1*uranium dans leà selles est beaucoup plus représentatif de l'exposition et de l'accumulation de ce toxique que celui dans les urines, pour les composés peu transférables (oxydes) ; cette observation est certainement valable pour d'autres éléments chimiques toxiques classiques, dont le comportement biologique au niveau de l'alvéole pulmo­naire peut être considéré comme peu transférable à l'image des radiotoxiques.

On peut dresser le tableau II (non exhaustif) basé sur notre expérience qui résume très succinctement cet aspect fondamental de toute surveillance toxicologique.

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- 36 -

TABLEAU 11. — Prélèvements biologiques à effectuer pour une surveillance toxicologique

Nom du toxique auquel est exposé

Substance recherchée

Prélèvement biologique soumis à l'analyse Nom du toxique auquel est exposé

Substance recherchée

le travailleur et dosée Nature

Conditions de prélèvement Nature

volume (ml) anticoagulant ou antiseptique

arsenic arsenic sang 20 héparine arsenic arsenic urine JOO thymol benzène phénol urine 100 chlorure mercurique cadmium cadmium sang 10 héparine cadmium cadmium urine 100 thymol chrome chrome sang 10 héparine chrome chrome ou sérum 10 néant chrome chrome urine 100 thymol cobalt cobalt sang 10 héparine cobalt cobalt ou sérum io néant cobalt cobalt urine 100 thymol dieldrine dieldrine sang 20 oxalate d'ammonium dieldrine dieldrine ou sérum 10 néant fluor fluorures urine 100 néant lindane lindane sang 20 oxalate d'ammonium lindane lindane ou sérum 10 néant manganèse manganèse sang 10 héparine manganèse manganèse ou sérum 10 néant manganèse manganèse urine 100 thymol mercure mercure sang 20 héparine mercure mercure ou sérum 20 néant mercure mercure urine 100 per sulfate de potassium nickel nickel sang 10 héparine nickel nickel ou sérum 10 néant nickel nickel urine 100 thymol oxyde de carbone oxyde de carbone sang 20 fluorure de sodium

+ héparine oxyde de carbone (hiocyanates salive 5 paralhion (et dérivés) paranilrophénol urine 1ÛÛ chlorure mercurique autres organo-phosphorés dial kylphospha les urine 100 chlorure mercurique pcntachlorophéno) pcnlacïilorophénol urine 100 chlorure mercurique ± plomb acide delta-amino-lévulinique urine 100 H O 1/10 + obscurité •+ ffûTd plomb plomb sang 10 ETDA plomb plomb urine 100 thymol styrène acide mandélique urine 100 chlorure mercurique sulfure de carbone " lest a l'iode-azide " urine 100 thymol toluène acide hippurique urine 100 chlorure mercurique Uichloréthylène acide trichloracétique urine 100 thymol ± trîchtorithylène trichlorélhanol urine 100 thymol ^

* ou TRANSURI M A e t TRANSURI TRICHLO

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- 37 -

Souillure de l'échantillon prélevé :

En toxicologie, les taux mesurés sont de l'ordre de quelques microgrammes (c'est-à-dire millionièmes de gramme ! ) . On conçoit fort bien que la moindre souillure enlèvera toute validité à des dosages à ces teneurs. Or* en milieu industriel, les souillures sont malheureusement faciles à se produire, soit par les vêtements de travail, ou par les contaminations déposées sur les mains ou les cheveux pour les prélèvements d'urines, soit par la peau souillée elle-même au niveau des avant-bras lors d'une prise de sang (l'aiguille, lorsqu'elle traverse la peau, prélève en même temps le dépôt de toxique).

A titre d'exemples, nous citerons :

. les souillures d'échantillons de sang par des dépôts de stéa­rate de plomb lors d'une étude du risque saturnin que nous avons effectuée dans 13 entreprises de la région Rhône-Alpes (le stéarate de plomb adhère à la peau) ; il est indispensable de bien dégraisser le tégument avec un mélange alcool-éther ;

. les souillures d'échantillons d'urines prélevés dans les douches-vestiaires d'une usine de traitement de minerais uranifères (les travailleurs étaient insuffisamment déconta­minés et souillaient leur prélèvement par des poussières déposées dans les cheveux ou même les poils du pubis) ;

. les souillures volontaires, par certains travailleurs, de leurs échantillons d'urines.

Le rôle du service de médecine du travail (médecins, infirmiers(es)) est fondamental pour prévenir toute souillure de l'échantillon qui sera soumis ultérieurement à l'analyse : soins particuliers pour la préparation et le stockage des flacons, hygiène des travailleurs. On peut aller jusqu'à imposer les prélèvements d'urines au domicile après une douche complète et abondante, loin de toute pollution éventuelle des lieux et des vêtements de travail.

Fractionnement de l'échantillon :

Il arrive fréquemment qu'un service de médecine du travail fractionne un prélèvement d'urines, considérant qu'il n'est pas utile d'adresser au laboratoire 400 à 500 ml alors qu'il suffit le plus souvent de quelques millilitres pour effectuer le dosage. Des erreurs grossières peuvent découler de ces gestes qui, à première vue, paraissent dénués de toute difficulté.

Ainsi, à titre d'exemple, nous citerons les résultats particu­lièrement discordants obtenus par notre laboratoire et un autre laboratoire du CE.A. (tous deux très spécialisés dans ce type d'analyses) peur des dosages d'uranium naturel, par fluori-métrie, dans des échantillons d'urines provenant du même flacon d'urine, fractionnés en deux aliquotes par le service médical du travail de l'entreprise.

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- B e -

ii s'est avéré que les phosphates de l'urine,qui précipitaient par alcalinisation du milieu en cours de stockage à l'infirmerie, entraînaient avec eux l'uranium contenu dans l'urine. L'infirmière, qui fractionnait les urines, obtenait deux échantil­lons, totalement différents : le surnageant liquide appauvri en uranium et le décantât avec la suspension de cristaux de phosphates enrichis en uranium. Les deux laboratoires n'analysaient pas un même prélèvement. Une homogénéisation de l'échantillon est indispensable avant tout dosage/ mais également avant un fraction­nement éventuel du prélèvement.

Les difficultés liées au dosage des toxiques :

Dans le domaine de l'analyse des traces, des progrès considérables ont été accomplis avec l'application de la chromatographic en phase gazeuse au dosage des toxiques organiques et de la spectro-raétrie d'absorption atomique au dosage de toxiques Inorganiques. Mais ces appareillages sont délicats à mettre en oeuvre et leur coût est relativement élevé : ils ne sont rentables qu'à l'échelon de laboratoires spécialisés, tels que le Service d'Hygiène Industrielle, dans ces dosages de traces. En outre, seules des équipes pluridisciplinaires (physiciens, chimistes, biologistes, électroniciens) peuvent maîtriser les différents problêmes liés à ces techniques : mise au point des méthodes chimiques de sépa­ration préalable avant tout dosage, choix du procédé physique, de mesure, maîtrise des appareils de physique, maintenance et entretien de ces appareils. Dans ces conditions, les techniques d'analyses permettent désormais de mettre en évidence, et de doser avec la plus grande précision, la plupart des toxiques chimiques (32).

Néanmoins, des améliorations de techniques sont toujours indis­pensables .

Interprétation des résultats de dosages de toxiques :

La première difficulté consiste à définir les valeurs dites normales et les valeurs ayant une signification pathologique ou devant être considérées comme limite maximale admissible. Nous avons établi un tableau pour les dosages que nous pratiquons couramment ; il nous parait utile de le présenter (tableau n° III) en précisant, au préalable, que ces valeurs ne doivent pas être considérées avec une rigueur mathématique, mais sont données à titre indicatif pour des adultes.

En effet, il faut, en toxicologie, tenir compte de plusieurs paramètres importants :

- les valeurs dites normales sont fonction des techniques analy­tiques utilisées ; certaines sont encore mal connues même à l'heure actuelle ;

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- 39 -

- tout résultat est fonction du délai entre l'exposition au toxique et le moment du prélèvement, c'est-à-dire fonction du métabolisme propre à chaque toxique et du métabolisme individuel ;

- de même, la notion de limite maximale admissible ne peut être précisée rigoureusement.

L'interprétation des résultats doit être adaptée à chaque cas.

ftu Service d'Hygiène Industrielle nous exprimons les résultats de dosages urinaires :

. par litre d'urine ;

. par 24 heures, lorsque la diurèse de 24 heures est connue ;

. par gramme de creatinine, et c'est la meilleure expression puisqu'on rapporte le toxique & un élément normal de l'urine, la creatinine, dont l'élimination quotidienne est constante pour un sujet donné.

Nous prenons comme données de base, ou valeurs normales, pour les urines les valeurs suivantes :

. diurèse (ml) : - homme : 1 300 - 100

- femme : 1 100 î 100

. densité : 1 025 î 5

. creatinine (g/24 h) : - homme : 2,00 î 0,50

- femme : 1,50 - 0,50 Il est également important de préciser qu'un résultat isolé, considéré comme une indication formelle,, peut induire en erreur (23). Il est nécessaire de répéter les dosages avant d'arrêter une interprétation de résultats toxicologiques.

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VALEURS RETENUES : Pour les urines : f . Ferae g.c. • graane de creatinine TABLEAU N° I I I

S A N G U R I N E S

Toxique ou

Metabolite

S A N G U R I N E S i l Toxique ou

| HÉtabolite

Valeur 1

dite i Maximum

rima le Iperaissible Valeur dite noriale

HaxÎHun

permissible

Toxique ou

Metabolite

Valeur |

dite | Kax

noria le jperai

L«U«

ssible Valeur dite normale

l Kaxi«u« 1

peniss «ble( 1 Acétone inférieur à 2 ag/q.c. 20 «g/g.c. Fluorures jusqu'à |

30 pg/L |

(sérua ou plasna

i ï

jusqu'à 0,80 ng/g.c. 7 «g/g.c. |

| Acide Kippurique jusqu'à 1 g/g.c. 2.5 g/g.c.

Fluorures jusqu'à |

30 pg/L |

(sérua ou plasna

i ï

jusqu'à 0,80 ng/g.c.

après poste| l Acide «andélique inférieur a 10 «g/q.c. 1 g/g.c.

Fluorures jusqu'à |

30 pg/L |

(sérua ou plasna

i ï

jusqu'à 0,80 ng/g.c.

4 «g/g.c. |

| Acide phenyl

inférieur à 20 «q/q.c. 350 •g/g.c.

Fluorures jusqu'à |

30 pg/L |

(sérua ou plasna

i ï

jusqu'à 0,80 ng/g.c.

avant poste|

| qlyoxylique inférieur à 20 «q/q.c. 350 •g/g.c. Manganèse

. sang total

. séru« ou plasaa

i jusqu'à 10 pg/L

jusqu'à 5 pg/L

inférieur à 4 ug/g.c. 1

| Acides toluriques inférieur à 40 «g/g.c. 2 g/g.c.

Manganèse

. sang total

. séru« ou plasaa

i jusqu'à 10 pg/L

jusqu'à 5 pg/L

inférieur à 4 ug/g.c. (.0 ug/g.c. |

inférieur a 10 «g/g.c.

70 «g/g.c.

si exposi­

tion au

trichoré-

thylene

Manganèse

. sang total

. séru« ou plasaa

i jusqu'à 10 pg/L

jusqu'à 5 pg/L

inférieur à 4 ug/g.c.

1 | Acide

j trichloracétique

| (TCA)

inférieur a 10 «g/g.c.

70 «g/g.c.

si exposi­

tion au

trichoré-

thylene

Mercure

inorganique

jusqu'à | |

10 pg/L | 30 pg/l | inférieur à 15 /ig/g.c.

Pour les cheveux - valeur noma)e jusqu'à 10 ug/q

1 50 ̂ jg/g.c-l

1

inférieur a 10 «g/g.c.

70 «g/g.c.

si exposi­

tion au

trichoré-

thylene Héthyl-éthyl-

cétone 1 l inférieur à 1 «g/g.c.

1 1 0,8

1 (tau

j te

9/L litil-

égal)

Héthyl-éthyl-

cétone 1 l inférieur à 1 «g/g.c. 5 «g/g.c.|

| Alcool éthylique

1 0,8

1 (tau

j te

9/L litil-

égal) H.O.C.A.

(bis-asine A) 1 1

i i inférieur à 8 pg/g.c. (cancérogène) |

| Alcool «éthylique

jusqu'à |

8 «g/L | Inférieur à 2 «q/q.c. 7 «g/g.c. Nickel

inférieur à|

10 ug/l |

(plasaa) |

inférieur à 4 pg/g.c. 1

70 |ig/g.c.| inférieur |

à 10 pg/L | Inférieur à 100 pg/g.c.

Nickel

inférieur à|

10 ug/l |

(plasaa) |

inférieur à 4 pg/g.c.

1 | AluftiniuR (sérum)

inférieur |

à 10 pg/L | Inférieur à 100 pg/g.c.

Or traces |

îndosables | traces indosables 1

traces |

ïndosables | Traces indosables

Or traces |

îndosables | traces indosables 1 | Arqent

traces |

ïndosables | Traces indosables

Oxyde de carbone

0.5 a I

0,6 al « |l à 1

(citadins) j

,2«1 % 1

| Arsenic

jusqu'à |

200 pg/L 1

Pour les

Pour les

cheveu

ongles

Inférieur à 80 pg/g.c.

x - valeur normale jusqu'à

- valeur nor«ale jusqu'à

750 ug/g.c.

Î.5 pg/g.

4 pg/g.

Oxyde de carbone

0.5 a I

0,6 al « |l à 1

(citadins) j

,2«1 % 1 1

jusqu'à |

200 pg/L 1

Pour les

Pour les

cheveu

ongles

Inférieur à 80 pg/g.c.

x - valeur normale jusqu'à

- valeur nor«ale jusqu'à

750 ug/g.c.

Î.5 pg/g.

4 pg/g.

Paranitrophénol 1 inférieur à 50 pg/g.c. (.00 pg/g.c.|

jusqu'à |

200 pg/L 1

Pour les

Pour les

cheveu

ongles

Inférieur à 80 pg/g.c.

x - valeur normale jusqu'à

- valeur nor«ale jusqu'à

750 ug/g.c.

Î.5 pg/g.

4 pg/g. Pentachloropliénol 1 inférieur à 50 pg/g.c. 1 "9/g.c. 1 | Bentêne inférieur à 100 jjg/i Phénol

. si exp. benzène

• si exp. phénol

1 1 1

inférieur à 10 «g/g.c.

inférieur à 10 «g/g.c.

1 | Benzidine 1 Inférieur à 20 pq/q.c. ( ancéroqène)

Phénol

. si exp. benzène

• si exp. phénol

1 1 1

inférieur à 10 «g/g.c.

inférieur à 10 «g/g.c.

20 «g/g.c.|

| Bro«e l 1.5 a 2.5 «g/L

1 0.6 a 5,2 »g/L

environ 3,0 «g/24 heures

soit 2,0 ug/g.c. (F)

soit 1,5 «g/g.c. (H)

Phénol

. si exp. benzène

• si exp. phénol

1 1 1

inférieur à 10 «g/g.c.

inférieur à 10 «g/g.c. 300 «g/g.c.1

| . sang total l

1.5 a 2.5 «g/L

1 0.6 a 5,2 »g/L

environ 3,0 «g/24 heures

soit 2,0 ug/g.c. (F)

soit 1,5 «g/g.c. (H)

Plonb

inférieur à|

400 ug/l jeOO ug/l

inférieur à 80 pg/24 h

soit 50 pg/g.c.

150 ug/g.c.|

1 l . sérun ou plasna

l 1.5 a 2.5 «g/L

1 0.6 a 5,2 »g/L

environ 3,0 «g/24 heures

soit 2,0 ug/g.c. (F)

soit 1,5 «g/g.c. (H) SéléniuR 1 inférieur à 25 ug/o.c. 100 pg/g.c.1

1 Cad«iuti 1 Inférieur à 4 uq/q.c. 10 pq/q.c. Thalliua 1 inférieur à 5 pg/g.c. 100 pg/g.c. | Chroae jusqu'à j

5 pg/L l Inférieur à 4 pg/g.c. 30 pg/g.c.

Trichloréthanol (TCE) | inférieur à 10 ng/g.c. jusqu'à j

5 pg/L l Inférieur à 4 pg/g.c. 30 pg/g.c. TCA + TCE

(si exposition au trichloréthylcne j Cobalt jusqu'à |

inférieur à 8 ug/g.c.

TCA + TCE

(si exposition au trichloréthylcne 170 •g/g.c. jusqu'à |

inférieur à 8 ug/g.c. Vanadiua i inférieur à 5 pg/g.c. i 40 >ig/g.c. | Cuivre 1.10 ,2, |

0.25 «g/L j

(sé>u.) |

|85 +_ 15 pg/L

Isoit 63 - 11 pg/g.c. (F)

jsoit S5 - 10 pg/q.c. (H)

Zinc

. 5éru« ou plasia

. Erythrocytes

i l 1.2 - O.l.g/l

|U a 15 aq/L

! 0,40 à 0,50 «g/?4 h

j soit 0,30 - 0,04 ng/g.c,

soit 0,23 - 0,03 «g/g.c. (F) (H)

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- 41

* TRANSURI^TRICHLO (pour TRANSURI, cf.. §2.3.2) : dépistage précoce de 1 ' exposition au trichloréthylène par dosage de 1 • acide trichloro-acétique (TCA) et du trichloroéthanol (TCE) urinaires rapportés à la creatinine (21).

Pour l'exposition au trichloroëthylêne, les valeurs maximales permissibles en TCA et TCE urinaires ne sont pas fixées officiel­lement.

La somme TCA + TCE représente la presque totalité des produits ultimes de métabolisation ; on peut considérer que :

- TCA + TCE < 40 mg/g.c Pas d'exposition

- TCA + TCE 40 à 100 mg/g.c. Exposition acceptable

- TCA + TCE 100 à 170 mg/g.c. Exposition excessive possible

- TCA + TCE > 170 mg/g.c. A ce stade, les signes

ou TCA >70 mg/g.c. d'intoxication peuvent apparaître.

Ces valeurs ne peuvent être utilisées que dans le cas d'une exposition au trichloroéthylène.

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- 42 -

2.3.2 - E2ï2ÏÏËrESS_bi2l23i3!i55

L'exposition.à des toxiques (organiques ou inorganiques) provoque, â plus ou moins long terme, des perturbations biochimiques.

En effet, selon P. MICHAUX, H.L. BOITEAU et F. TOLOT, "il parait légitime d'envisager qu'à l'origine de la plupart des manifestations fonctionnelles d'origine toxique se trouvent une ou plusieurs lésions biochimiques. Ces lésions créent des dysfonctionnements dans les mëtabolismes cellulaires qui, en se prolongeant et s'amplifiant, déterminent les troubles dont la matérialisation se traduit par l'apparition de symptômes cliniques. Les lésions biochimiques représentent donc les premières manifestations de l'effet d'un toxique sur l'organisme et leur mise en évidence, ainsi que la mesure de leur amplitude, constituent les moyens de dépister une intoxication chronique à son stade le plus précoce et le plus discret" (*).

Là aussi, le test biologique doit être bien choisi, afin de traduire l'atteinte toxique sur l'organisme, mais il faut tenir compte également d'un délai d'apparition du trouble biologique. Rechercher cette corrélation est essentiel car mesurer les taux de pollution chimique aux postes de travail n'est pas suffisant pour apprécier les niveaux réels de contamination et les effets biologiques. Seuls, les dosages de toxiques dans le sang et l'urine (parfois dans les phanëres, les selles, l'air expiré) associés aux examens de biologie médicale permettent d'apprécier l'exposition réelle de l'homme.

- Citons à titre d'exemple les organosphosphorés et les cholines-térases globulaires, l'aniline et la méthêmoglobine, le benzène et la phosphatase alcaline leucocytaire.

- Faisons une mention particulière pour le plomb et l'acide delta-aminolévulinique. Rappelons que le saturnisme est la maladie que l'on peut contracter lorsqu'on se trouve exposé au plomb, sous différentes formes chimiques, en particulier à l'occasion :

- de séjours dans un environnement pollué (activité professionnelle par exemple) ;

- de consommation alimentaire (pollution métallique par les ustensil .s ou eau décarbonatée dans conduites en plomb) .

L'intoxication aiguë (exposition brève à dose élevée) est devenue rare et accidentelle.

(*) Xlèmes Journées Nationales de Médecine du Travail - NfiNTES 1970

Page 47: fïM«o/iss2 - IAEA

- 43 -

L'intoxication chronique, lorsqu'elle est sévère, conduit à un tableau clinique bien connu des praticiens : troubles digestifs, hëmatologiques, neurologiques, rénaux, etc. Des anomalies biologiques, comme l'élévation de la concentration urinaire en A L A (Acide delta-aminolévulinique) permettent, heureusement, de déceler l'exposition excessive avant l'apparition des signes cliniques lésionnels.

Dès la première exposition, et à chaque nouvelle exposition, l'A L A apparaît dans les urines (fig. 1) :

- sous forme d'un pic de concentration qui disparaît, en général, dans les quelques heures qui suivent le début de l'exposition ;

- en quantité croissante, dans la journée qui suit l'exposition ; cette courbe d'élimination atteint son maximum environ trente heures après le début de l'exposition, puis la teneur diminue de moitié tous les trois jours.

ElUMMION U«M*ni M 1 * 1 * AMI1 UNI UTQIIIKIN M • «U*€i

ICI *L* I M i n

1 1 7 1 * 1 , ? j a n

En cas d'expositions répétées :

- les courbes d'élimination s'additionnent ;

- une partie du plomb est stockée dans l'organisme, et l'A L A , même en l'absence de nouvelles expositions, est éliminé au rythme du plomb, pendant plusieurs mois.

Le résultat du dosage de l'A L A urinaire doit donc s'inter­préter de façon différente, selon qu'il s'agit :

- d'un prélèvement unique, effectué :

. avant une nouvelle exposition chez un sujet exposé de façon itérative (imprégnation résiduelle et exposition récente) ;

. après une période prolongée de non-exposition (week-end, congés annuels...) : imprégnation résiduelle;

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- 44

- de deux prélèvements, effectués à intervalle connu : la différence des résultats renseigne sur l'exposition pendant cet intervalle.

Le Service d'Hygiène Industrielle assure à l'échelon national le dépistage des intoxications professionnelles dues au plomb à l'aide du procédé TRANSURI (Licence INRS) par dosage de l'acide delta-arainolévulinique urinaire (ALA) rapporté à la creatinine (TKAN5UKI ALA) (22) (30) (31).

Le dosage de l'A L A est pratiqué selon une méthode cumulant les avantages des techniques de Granick et de Grabecki, avec standard interne. Le dosage de la creatinine est pratiqué selon la méthode de Jaffé.

La concentration de l'A L A est exprimée par rapport à celle de la creatinine.

Les résultats sont ordinairement répartis en 4 catégories en fonction des taux d'imprégnation :

1 - (Normal) < 6 mg/g.c.

(Acceptable) 6 à 20 mg/g.c.

- Pas ou peu d'exposition.

- Exposition effective mais qui n'entraîne généralement pas de perturbations dans l'organisme.

3 - (Excessif) 20 à 30 mg/g.c. Exposition importante. A ce stade, les premiers signes d'intoxication peuvent apparaître.

4 - (Dangereux) ;> 30 mg/g.c. Exposition trop importante. Il est impératif que le sujet soit affecté à un poste non exposé.

A signaler que certains médicaments (dont la liste nous est connue) peuvent interférer avec le dosage ; il faut donc s'assurer que le sujet n'est pas sous traitement médical.

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- 45 -

- Citons également pour l'oxyde de carbone le dosage des thiocyanates dans la salive.

Il est bien connu, en effet, qu'une intoxication par l'oxyde de carbone peut être non seulement d'origine professionnelle, mais également due à l'usage du tabac. Il est évident aussi que la simple recommandation de s'abstenir de fumer, par exemple pendant les 24 heures qui précèdent la prise de sang en vue du dosage de l'oxyde de carbone, peut être insuffisante : certains sujets peuvent passer outre volontairement (ou involontairement...).

Nous pratiquons donc, systématiquement en parallèle avec la détermination de l'oxycarbonémie, le dosage des thiocyanates salivaires qui permettent de confirmer l'usage ou le non-usage du tabac. Ceci nous a été utile dans 2 sortes de cas :

. oxycarbonémies supérieures à la normale chez 2 sujets sur 6 travaillant à un même poste ; les thiocyanates salivaires supérieurs à 250 ug/ml chez les 2 premiers et inférieurs à 70 ug/ml chez les 6 autres (expérience répétée à plusieurs semaines d'intervalle) ont permis d'éliminer la suspicion d'intoxication oxycarbonée d'origine professionnelle ;

. oxycarbonémies supérieures à la normale chez 3 sujets dont les taux de thiocyanates salivaires se sont toujours révélés être inférieurs à 60 ug/ml : ces résultats ont appuyé la demande du médecin du travail pour une amélioration du poste.

2.4/ Stratégie de Surveillance

Une véritable stratégie de surveillance doit être mise en oeuvre, car un résultat isolé de son contexte n'a pas de signification (34). Il est essentiel, par exemple, de connaître la période biologique de métabolisation ou d'excrétion d'un toxique chimique pour déter­miner l'époque la mieux appropriée des prélèvements biologiques. De même, 1*échantillonnage de l'air dans des ateliers nécessite une grande expérience du positionnement géographique des dispositifs de prélèvements.

Ces contrôles doivent être répétés dans le temps pour bien appréhender les phases de génération des nuisances chimiques.

Citons un exemple concernant le trichloréthylène :

- Dans certaines entreprises, à l'occasion d'études de postes de travail et de suivis de leur amélioration, une absence de corrélation apparaissait entre les concentrations de trichlo­réthylène dans l'air qui, par exemple, ne dépassaient pas la valeur limite conseillée (à savoir 75 ppm ou 405 mg/m^), et

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- 46 -

les taux élevés de metabolites urinaires (acide trichlora-cétique et trichloréthanol) qui dépassaient 500 mg/g de creatinine.

Il s'e«?t avéré que certains sujets plongeaient les avant-bras dans le trichloréthylêne pour récupérer une pièce ou,de temps en temps, mangeaient ou fumaient sur les lieux de travail.

Si seuls les contrôles d'ambiance avaient été effectués, on aurait abouti à une sous-estimation de l'exposition réelle des travailleurs. Si seuls les dosages toxicologiques avaient été réalisés, on aurait pu incriminer à tort certaines instal­lations, alors qu'il est évident que différentes précautions et règles d'hygiène doivent être enseignées et respectées.

De même, nous avons observé des discordances lors d'opérations de vidanges de cuves de dégraissage. Les contrôles toxicolo­giques, effectués sur les urines des travailleurs chargés des opérations de dégraissage devant des cuves parfaitement conçues, étaient nettement positifs (supérieurs au seuil de suspicion d'intoxication). Par contre, les contrôles d'ambiance pratiqués lors de la marche normale de ces installations étaient toujours normaux et bien inférieurs aux valeurs recommandées. En réalité, une petite enquête a révélé que les ouvriers inhalaient des vapeurs de solvants chlorés en assez grande quantité lors des opérations de nettoyage des cuves de dégraissage dans lesquelles il existait des boues très fortement chargées en solvant.

2.5/ Assurance-Qualité - Contrôle de Qualité

Le Service d'Hygiène Industrielle est organisé pour garantir l'assurance qualité - gestion des échantillons et des résultats, informatisation, organisation des laboratoires, qualification, formation du personnel.

- En biologie, le Service d'Hygiène Industrielle participe à différents contrôles de qualité, régionaux et nationaux :

. contrôle national obligatoire,

. contrôle régional Probioqual : - hebdomadaire, - journalier,

. protocole HARBILAM : protocole d'harmonisation des résultats d'analyses entre laboratoires dans le domaine de la Médecine Préventive.

- En biotoxicologie, le Service d'Hygiène Industrielle participe :

. aux contrôles de qualité annuels (creatinine, plomb, mercure, fluorures, ALA, TCA) organisés par le Groupe de Travail des Biologistes Directeurs des LAM CEA et COGEMA ;

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- 47 -

. au contrôle de qualité "UK external quality assessment scheme" (Birmingham) pour la plombëmie (2 fois par mois);

. aux comparaisons inter' iboratoires organisées par le Centre de Toxicologie du QUEBEC virsenic, cadmium, chrome, fluorures , mercure urinaires/ plombémie), 6 fois par an.

- Pour la mutagénicité et la toxicité, le Service d'Hygiène Industrielle participe :

. à des essais comparatifs interlaboratoires organisés par l'Institut Pasteur pour les tests de mutagénicité in vitro et par l'IRCHA pour les tests de mutagénicité in vivo.

. à des tests interlaboratoires organisés par l'IRCHA pour les tests de toxicité sur Daphnies.

- Pour l'exploitation du procédé TRANSURI (actuellement, expositions professionnelles au plomb et au trichloréthylêne), dans le cadre du contrat de licence MO 5 du 18 août 1981 liant le Service d'Hygiène Industrielle a l'Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) : contrôle de qualité semestriels.

- Pour les atmosphères de travail :

. amiante - circuit de comparaison de numérations de fibres d'amiante organisé par l'INRS (annuel) ;

. benzène - participation à l'essai interlaboratoire benzène/ Norme AFNOR (le Service d'Hygiène Industrielle est membre du groupe de travail : Atmosphères de travail).

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- 48 -

3/ - ANALYSE, SYNTHESE, INTERPRETATION DES RESULTATS

En possession des résultats d'analyses en provenance de ces dif­férents échantillonnages, on peut interpréter la situation au regard de la législation ou de la réglementation, si elle existe.

- En effet, en ce qui concerne les ambiances de travail, ce n'est que depuis 1982 que le Ministère du Travail a publié des recom­mandations pour 154 substances chimiques. Pour les autres, on est obligé de se référer aux recommandations des USA. Nous extraierons de la revue de l'INRS "Cahiers des notes documentaires n° 125, 4ême trimestre 1986" les paragraphes suivants :

"La prévention des maladies a caractère professionnel suppose que l'exposition des personnes aux produits chimiques susceptibles d'altérer leur santé soit réduite à des niveaux les plus faibles possibles.

"Dans la pratique, il est souvent intéressant pour l'évaluation du risque de faire référence à des valeurs considérées comme représentatives de l'état des connaissances à l'instant de leur établissement.

"En France, deux types de valeurs d'exposition sont utilisées :

- une liste de valeurs indicatives dans le cas général, - des valeurs réglementaires pour quelques composés.

"Ces valeurs sont établies à partir d'études effectuées par un groupe de travail spécialisé du Conseil Supérieur de la prévention des risques professionnels, assisté d'un comité d'experts scienti­fiques.

"L'établissement d'une liste de valeurs indicatives a pour objectif de servir de document de référence unique au niveau national. Lors de l'évaluation du risque, on retiendra, toutefois, que ces valeurs ne correspondent qu'à la prise en compte d'une seule voie de péné­tration du toxique - la voie pulmonaire - et que de ce fait elles peuvent être insuffisantes pour caractériser à elles seules l'exposition réelle des salariés, notamment dans le cas de contact cutané. Par ailleurs, aucune stratégie de prélèvement ni méthode de mesure n'est associée à ces valeurs. Le choix de celles-ci ainsi que l'interprétation des résultats restent de la responsa­bilité de ceux qui les mettent en oeuvre".

- Par contre, pour l'homme,il n'existe pratiquement pas de régle­mentation sur les teneurs en toxiques ou metabolites dans les prélèvements biologiques. Pour interpréter les résultats, on doit procéder à des recherches bibliographiques sur des situations industrielles déjà publiées.

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- 49 -

Il ejt important de tenir compte des phénomènes de chronobiologie et chronotoxicologie ; en effet/ les rythmes biologiques ont une influence :

. sur la variation dans le nycthéraere ou dans l'année de la suscep­tibilité des organismes vis-à-vis d'agents exogènes ;

. sur les effets d'intensité ou de nature variable selon l'heure ou le mois où une substance pénètre dans l'organisme.

A long termer des observations utiles dans le suivi de chaque travailleur pourraient être réunies en prenant in compte l'heure et le mois de prélèvements soumis à analyse.

Nous présentons dans les tableaux 4 et 5, les valeurs réglementaires pour les atmosphères de travail et les valeurs retenues par le SHI pour l'interprétation des résultats d'analyses toxicologiques pour les différents toxiques.

Ces tableaux peuvent être utilisés comme base d'interprétation.

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ATMOSPHERES DE TRAVAIL HOHHE

TOXIQUES Mode d e p r é l è v e m e n t R*g 1 erne n t ô t i o n

Remarques

P r é l è v e m e n t b i o l o g i q u e a n a l y s é e t s u b s t a n c e d o s é e p a r l e S . U . I .

V a l e u r s r e t e n u e s p a r l e S .H . t . TOXIQUES d ' a i r u t i l i s é p a r

l e s . H . I . FRANCE ETATS-UNIS U.R.5.5. Remarques

P r é l è v e m e n t b i o l o g i q u e a n a l y s é e t s u b s t a n c e d o s é e p a r l e S . U . I .

V a l e u r s r e t e n u e s p a r l e S .H .

d ' a i r u t i l i s é p a r l e s . H . I .

FRANCE ETATS-UNIS U.R.5.5. Remarques

P r é l è v e m e n t b i o l o g i q u e a n a l y s é e t s u b s t a n c e d o s é e p a r l e S . U . I .

I A M 0 UN1N J

GB 1C T S r l u t r e s V.L.E. V.M.E. ^ • * » • Chevaux SftLivfl s » , U 1 « 9 v»mi» e « u n num

Fpm mgrtn' BPfll- •nj/m 1 B.pJTL ^ • * » • s » , «01»*» « " " • " • • • """" *" """"'*

" " " " " " " ™ " " W

A c u t a t e d ' a l l y l e X x 2

A c u t a t e de n - " » * 150 eoo 100 530

A c é t a t » de n - » « * 200 940 150 710

A c é t a t e d ' é t h y l e X x x 400 1400

A c é t a t e d ' é t h y l -g l y c o l » " * 5 27

A c é t a t e de n -hSxylo « » * A c é t a t e d ' i s o a o y -l e

x x x 100 525

A c é t a t e d ' i s o b u -t y l c

» » * 200 940 150 710

A c e t a t e d ' i s o -p r o p y l * " » * 300 1140 250 950

A c é t a t e de m é t h y -l e x x x 250 760 200 610

A c e t a t e de m é t h y l " ' * 5 24

A c e t a t » de n -p r o p y l e ' x x 200 840

AcCta te de v i n y l e X X 10 30

Acétone x x X 750 î a o o

A c é t o n l t r i l e X 40 70

Ac ide a c é t i q u e x 10 25

A c r o l é i n e M j r b . 0 , 1 0 , 2 5

A c r y l a t e de n -b u t y l e " * * 10 55

A c r y l o t e d ' é t h y l e X X 5 20

A c r y l a t e de méthy l e X x 15 Su 10 3S

A c r y l o n l w i l e X X 15 3 2 , 5 2 4 , S ; a n c é r o g è n e

A l c o o l a l l y l . q u e

A l c o o l n - b u t y l i -"

i 10 2 S Risque d e pê n e t r a t i o n c u t a n é e

Alcoo l b u t y l i q u e s e c » »

50 150

100 300

TABLEAU N e

IV « TOXIQUES ORGANIDUES FAISANT L •OBJET D'UNE REGLBMENTATION

Page 55: fïM«o/iss2 - IAEA

ATMOSPHERES DE TRAVAIL HOMME

TOXIQUES Mode de p r é l è v e m e n t R é g l e m e n t a t i o n

Ranarques P r é l è v e m e n t b i o l o g i q u e a n a l y s é e t

s u b s t a n c e d o i e a p » r l e S . H . I . V a l e u r i r e t e n u e s p a r l e S . H . I .

TOXIQUES d ' a i r u t i l i s é p a r

l e S . H . I . rn»wrr ÉTATS-UNIS U.R.S.S. Ranarques

P r é l è v e m e n t b i o l o g i q u e a n a l y s é e t s u b s t a n c e d o i e a p » r l e S . H . I . d ' a i r u t i l i s é p a r

l e S . H . I .

V.L.

ÉTATS-UNIS U.R.S.S. Ranarques P r é l è v e m e n t b i o l o g i q u e a n a l y s é e t

s u b s t a n c e d o i e a p » r l e S . H . I .

«ANC U * I N I *

GB TC TS F u t r e i V.L. E. V.M.E. p .p .m. » • "-"

Ranarques

Cheveux S a l i v e S&ng U r i n e s SEZZ. -GB TC TS F u t r e i

PPJn •ng/m' p.» m mg'm* p.p.m. » • "-"

Ranarques

Cheveux S a l i v e S&ng U r i n e s SEZZ.

Alcoo l b a t y l i q u e , , 100 300

A l c o o l é t h y l i q u e » x sooo 000 1900 T o x i q u e 0 , 8 q/l

A l c o o l f u t f u r y -X x 10 40

A l c o o l i s o a i a y l i -X x 100 360

Alcoo l l B o a u t y -x x 50 150

A l c o o l i s o p r o p y -l l q u e x X 400 980

A l c o o l m é t h y l i q u e

A l c o o l p r o p y l i q u e x " 1000 1300 200

200

260

500

T o x i q u e T o x i q u e D tng/1 < 2 m g / g . c . 7 m g / g . c .

Aldéhyde a c é t i q u e b a r b . 100 160

Aldéhyde b t n z o ï -que

b a r b . 5

Aldéhyde b u t y r i -

b a r b . 5

Aldéhyda f o r n i q u e b a r b . 2 3

ftldéhyda f u r f u r y -x 2 B

Aldéhydc p r o p l o -b a r b . 5

A t r a z i n e X 5

Benzène

B e n z i d i n e ( p o u s -• l « r e s )

S

0 , 0 0 1

15

0 , 0 0

CancCrogene

Cancârogène

T o x i q u e

T o x i q u e

P h e n o l < 1 0 0 u g / l 2 1 0 u g / l < ' 15 m g / g . c .

< 15 u g / g . c .

50 m g / g . c .

Ban to la) Py rcne x MS01 Cancérogftne

Bromo fo raie x X X 0 , 5 5

Bu ty lomlne X 5 15 allergisant B u t y l g l y c o l x " 25 120 'dnétration

:utanée Chlar/obenzèn» X X 75 350

Chloroforme x x x 50 250 5 25 i 3 - C h l o r o p r c n e

" « 10 36

50 2S0

TABLEAU 0 IV ( s u U | ) « TOXIC .ES ORGANIQUES FAISANT L OBJET 0 UNE REGLEMENTAT! N

O-Ch 1 o r o t o 1 uè ne " « 10 36

50 2S0

.ES ORGANIQUES FAISANT L OBJET 0 UNE REGLEMENTAT!

Page 56: fïM«o/iss2 - IAEA

Hode da pr t f l t v taent d ' A i r u t l l i i é p u

1* S . 8 . I .

GB TC TE r \ u t r » s

U.R.S.S.

Chlorure d ' a l l y l e

Chlorure de

v i n y l *

Cnryaene

C r e t o i s

Cunène

c y c l o h t x a n a

Cycnlohexanol

Cychlohexanone

Cyclohexène

2,4 - D

Diacétone alcool

C-Dlaniaidlne

O-Dich1orobenzÊne

p-Dic h1orobenzene

Dichloro - i,:

DichlorOnethan*

D i c h l o r o - 1,2

propane

D l e l d r i n e

Dl«thylamLne

Dié thy lbenzene D i l e o b u t y l c é t o n e

4 , 4" Di lBocyana-t e de dlphényljaé-then* IHOI)

P r ^ l é v a s e n t b i o l o g i q u e analysé 1 e t s u b s t a n c e d o s é e p a r l e 5 . H . I .

Cheveux s a l i v e

V a l e u r s r e t e n u e s par l e S . H . I .

' IV (su*te)

< 1 u o / 1 ISOfJo/l

TOXïQUEi ORGAHIQUES FAISANT L'OEJET D'Uf • REGLEHENTATION

Page 57: fïM«o/iss2 - IAEA

ATMOSPHERES DE TRAVAIL SOMME

TOXIQUES Mode

d ' i de prélèvement M g l a n a n t a t i o n

Remarques P r é l è v e m e n t b i o l o g i q u e a n a l y s é e t

s u b s t a n c e d o s é e p a r l e S . H . I . Valeurs retenues par l e S.H. I .

TOXIQUES Mode

d ' i i r u t i l i s e par l e S . H . I .

FRANCE U.R.5.S. Remarques P r é l è v e m e n t b i o l o g i q u e a n a l y s é e t

s u b s t a n c e d o s é e p a r l e S . H . I . Valeurs retenues par l e S.H. Mode

d ' i i r u t i l i s e par l e S . H . I .

FRANCE U.R.5.S. Remarques P r é l è v e m e n t b i o l o g i q u e a n a l y s é e t

s u b s t a n c e d o s é e p a r l e S . H . I .

» * « 1 0 U * I H I

( GB T C T S F Mit re s V.L.E. V.M.E. | P.pm , * » •

U.R.5.S.

Cheveux S a l i v e Sang Urines "SX- . " . ™ . GB T C T S F Mit re s

pom. mgw' g:?rç.. _ mg/m' P.pm , * » •

U.R.5.S.

Cheveux S a l i v e Sang Urines "SX- . " . ™ . " " " " " " " " " • "

D l m f l t h y l i s o p r o -py lamina K

D l n i t r o t o l u è n e ( p o u s s i è r e s ) X 1.5

D l n i t r o t o l u è n e

(vapeurs )

Dloxanne 1 , 4 * »

40 140 10 35

1,5

E p I c h l o r h y d r i n t * X 2 10 C a n c é r o g è n e

E thano lomine x 3 8

E thy l amine

E t h y l b o n t d n e „ x

x 15 21 10 16

100 435 ac.wwde'lique < B m g / g . c . 2 g / g . c .

E t h y l b u t y 1 c é t o n » x X x 50 230

E t h y l e n e g l y c o l F i l t r <

+ S i -

g e l

5

E t h y l g l y c o l X X S 19

F o r œ i a t e d ' â t h y l e X X x 100 300

H a l o t h a n e X * X 20

Heptane x X 400 1600

Hexane X X 50 170

Bydroqu inone P- i l t re i- b a r b

2

I s o p h o r o n n

L indane * * *

b a r b .

5 25

0 , 5 Toxique < ' IW/1 !0 Hj/1

H a l a t h l o n 10

H e t h a c r y l a t e de « é t h y l e „ * 200 820 100 410

M a t h y l - n - b u t y l -x x x B 35 5 20

Methy1cyc lohexane X X X 1 400 1Û00

H é t h y l - 2 c y c l o -hexanone

Mêthyl i t h y l c é t o n : 200 600

50 230 Toxique < 1 m g / g . c . 3 5 m g / g . c .

M é t h y l i s o b u t y l c é t o n a

o - H e t h y l a t y r è n e * X

X

- 50 205

50 240

TABLEAU « ° V (SUITE) TOXIQUES ORGANIQUES FA: SANT L'OB- ET D'UN REGLEMENTATION M é t h y l i s o b u t y l c é t o n a

o - H e t h y l a t y r è n e * X

X

- 50 205

50 240

TOXIQUES ORGANIQUES FA: SANT L'OB- ET D'UN REGLEMENTATION

M e t h y l s t y r e n e

.

Page 58: fïM«o/iss2 - IAEA

ATMOSPHERES DE TRAVAIL

Mode de p r é l è v e a e n t d ' a i r u t i l i s é p a r

l e s . B . I .

Réglementat ion.

MOCA

Naphtalène

Nltrobenxène

N l t r o t o l u é n e

Octane

Parath ion

P e n t a c h l o r o b e n . zene

Pe n tachloroph ë-

Phenol

Pronéthryne

Pyxène

Pyridine

Sinarine

Styrène

Sulfate de dlmé-thyle

Sulfure de carbone

2, 4, 5 •

T é t r a c h l o r o -

1 . 1 . 2 , 2 «thane

P é n é t r a t i o n

a l l e r g i s a n t P é n é t r a t i o n c u t a n é e

P r é l è v e m e n t b i o l o g i q u e a n a l y s t e t aubatance d o s é e p a r l e S . B . I .

P a r a n l t r o p h é '

Toxique

i c . a a n d i l i g u e

i c . p h e n y l g l y -o x y l l q u e

V a l e u r s r e t e n u e s par l e S . H . I .

< B / a g / g . c .

< 40 pg/g.c.

IV (SUITE :S ORGANIQUES FUSANT L''

<40 pg/g.c.

< 40 py/g.c.

•< IS m g / g . C .

< 8 n g y g . c .

< 20 e o g ^ . c .

] a g / g . c .

300 rog/g.e

1 g/g.c.

350 mg/g.c

NE REGIEMENTATIOI

Page 59: fïM«o/iss2 - IAEA

ATMOSPHERES DE TRAVAIL

Hode de p r é l è v e a e n t d ' a i r u t i l i s é par

l e S . H . I .

CB Te T3 F autres

T é w a l i n e

O-To l ld ine

Toluèna

T û l u i d m e (OJ

Trib u t y 1 pho spha t«

T r i c h l o r é t h y l é r »

T r i c h l o r o - 1 , 1 , 2 t r i f l u o r o - 1 . 2 , 2 e thane ( fr*on 113

T r i n i t r o t o l u e n e

(vapeur*)

W M t e - i p i n t

B - Xylene

o - Xylene

P - Xylene

P r é l * v e e * n t b i o l o g i q u e a n a l y s é e t • u b x t a n c * d o s é e p a r l e S . H . I .

Chevaux S a l i v a

e f f e t a l l e r g i s a n t

a c i d e t x i c h l o ' racé t i q u e

r r i c h l o r é t h a n o ICA + TCE

Valaurs r e t e n u e s par l e S . H . I .

IV fSUITE) - TCXIQUI5 ORGANIQUES FAISANT L'OWET D'UIE REGLEMENTATION

Jusqu'à BQO mg/g.c.

< Q mg/g.c.

< S mg/g.c.

70 mg/g.c.

170 mg/g.c

Page 60: fïM«o/iss2 - IAEA

ATMOSPHBHES DE TRAVAIL

Acide fluorhydri'

Acide chlorhydri'

Acide cyanhydri-

Acide nitrique

Acide sulîurique

Aluminium (fumées

poussières)

Amiante

Ammoniac

Anhydridecarboni-

Anhydride sulfu-

Azcce nwnoxyde

Azote dioxyde

Béryllium (pous­

sières)

Cidmiun (fumées, pouisiéres)

Chrome (poussière!

. Cr VI

Cobalt (poussière:

Hode de prélèvement d'air utilisé par

le S.H.t.

GB TC TS F autres

Réglementation

Toxique

Toxique

Toxique

Toxique

Toxique

Toxique

Toxique

Toxique

Valeurs retenues par le S . H . I .

Jusqu'à 3C pg/1

Jusqu'à !00 pg/1 :h aveux •

1.5 » 2,5 mg/1

C5 ug/1

:5 jig/1

< 3 ug/q.e jusqu'4 75 ug/g.C.

lonuile Juiqu'è 2

750 p g / g . c .

5 AJg/g.

Environ 3 ng/24h soit 2 ag/g.t

< 5 fl9/ g.c.

*; a fig/?.*}.

BSt 15 ug/1

10 fig/g.c

40 ug/g.c

TABLEAU N° V - TOXIQUES INORGANIQUES FAISANT L'OBJET O'UtfE REGLEMENTATION

Page 61: fïM«o/iss2 - IAEA

- 57 -

ATMOSPHERES DE TRAVAIL BOMŒ

TOXIQUES Mod* de p r é l è v e m e n t K è g l e n e n t a t i o n

Remarques

P r é l è v e m e n t b i o l o g i q u e a n a l y s é e t s u b s t a n c e d o s é e p a x l e S . H . I .

V a l e u r s r e t e n u e s p a r l e S . B . I . TOXIQUES

d ' a i r u t i l i s é p a r 1* 5 . B . Z .

FRANCE ÉTATS-UNIS U.R.S.S. Remarques

P r é l è v e m e n t b i o l o g i q u e a n a l y s é e t s u b s t a n c e d o s é e p a x l e S . H . I . d ' a i r u t i l i s é p a r

1* 5 . B . Z . FRANCE ÉTATS-UNIS U.R.S.S. Remarques

P r é l è v e m e n t b i o l o g i q u e a n a l y s é e t s u b s t a n c e d o s é e p a x l e S . H . I .

UKIHtt

Gfl TC TS F lu t r è s V.L.E. V M £ p-pjn. *** ** Cheveux S a l i v e S e n g U r i n e s ""««" Mlimu(11 "~ — Gfl TC TS F lu t r è s

op-m. rng«n' P P ">• | rngftn* p-pjn. *** ** Cheveux S a l i v e S e n g U r i n e s ""««" • •nli.^K "~ —

*'"""* •*'"•••* Cyanures (en HCN F i l t r e

• b a r b 2

Fee ( fumées , p o u s s i è r e s ) x 5

H u l l * m i n * r a i e ( b r o u i l l a r d ) „ 5

Manganèse ( f u a é o s , p o u s s i è ­r e s ) * 1 T o x i q u e T o x i q u e ^10 u g / 1

s a n g t o t a l < 5 u g / g . c . 40 u g / g . c .

Mercure [ vapeur •• ; I n o r g a n i q u e

Molybdène ( p o u s s i e r * » )

. composés s o l u b l . N i c k e l ( fumées , p o u s s i è r e s )

" 10 S

0 , 0 5

C a n c é r o g â n e

T o x i q u e T o x i q u e

T o x i q u e

T o x i q u e <10 u ç / 1 cheveux i Î 1 0 u g / g

T o x i q u e < i û u g / 1

3 0 u g / l < 1 5 u g / g . c .

< 5 u g / g . c .

SO u g / g . c .

70 u g / g . c .

. Composés i n a o l u l 1

. Conposés s o l u b l .

. S u l f u r a d e Ni Oxyda d e c a r b o n e I n t . 50

1

5 5

0 , 1 C a n c é r o g è n e

T o x i q u e 0 , 5 a 0 , 6 ml/101 ^

Plomb ( fumées , p o u s s i è r e s ) * D, 15 T o x i q u e T o x i q u e < 4 0 0 u g / l 6 0 0 u g / l *• 60 u g / Z 4 h 150 u g / g . c .

Plomb ( v a p e u r s ) b a r b . D.1S

S é l é n i u m 0 , 2 T o x i q u e < 25 u g / g . c . 100 u g / g . c .

T h a l l i u m 0 , 1 T o x i q u e < 5 u g / g . c . 100 u g / g . c .

Va n a d l u o ( fumées p o u s s i è r e s ) en V ; 0 5

,. 0 , 0 5 T o x i q u e •; 5 u g / g . c . 40 u g / g . c .

V e r t e * 10

Z i n c ( fumées , p o u s s i è r e » )

• o x y d e , fumées

« S

T o x i q u e « - 1,2 - 0 , 1 mg/1

0 , 4 A 0 ,5mg/24h

• o x y d e , p o u s s i e r 10

1 !

TABLEAU N° (SUITE) TOXIQUES INORGANIQUES F. ISANT L'OIJET D'UIE fiEGLEHENTATION

1 !

TOXIQUES INORGANIQUES F. ISANT L'OIJET D'UIE fiEGLEHENTATION

Page 62: fïM«o/iss2 - IAEA

- 58 -

4/ - Choix de matériel de Protection Individuelle adapté

Quand l'étude du poste de travail met en évidence qu'une protection individuelle du travailleur est nécessaire/il faut déterminer la protection la mieux adaptée.

Vis-â-vis des polluants chimiques on peut se protéger :

- les mains avec des gants,

- le corps entier avec des vêtements assurant une protection,

- l'appareil respiratoire avec un appareil de protection respiratoire,

- l'oeil avec des protecteurs oculaires.

Il faut que ces différents matériels de protection soient adaptés pour la protection spécifique à ce poste de travail.

Les gants, les vêtements, l'appareil de protection respiratoire doivent être choisis en tenant compte du polluant présent.

Des études doivent être faites pour vérifier l'efficacité de la barrière de protection vis-à-vis du toxique chimique.

Dans ce domaine, le Service d'Hygiène Industrielle a mis en place un banc pour tester la capacité de protection des filtres anti-gaz suivant la norme AFNOR NF S 76.021.

Sur ce banc, on est en mesure de générer une atmosphère gazeuse polluée dans des conditions de température, d'hygrométrie définies. Cette atmosphère polluée à une concentration déterminée et mesurée traverse le filtre anti-gaz à tester. En aval de celui-ci, on mesure en continu le polluant et on détermine ainsi au bout de quelle durée le polluant traverse le matériel de protection.

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- 59 -

CHAPITRE 6

LES ETUDES ET RECHERCHES CONDUITES PAR LE SERVICE D'HYGIENE INDUSTRIELLE DANS LE DOMAINE DES NUISANCES CHIMIQUES

Le SHI conduit des études de recherche et développement dans trois directions = . Biologie . Toxicologie . Etudes Générales

1) Etudes en Biologie 1-1) Finalités de la RD poursuivie

Le Service d'Hygiène Industrielle met en place des tests, des analyses, des examens biologiques permettant de révéler et de quantifier les effets des toxiques chimiques sur les organismes vivants (homme, animaux tissus, cellules) et ainsi prévenir l'apparition (ou dépister) des maladies professionnelles.

1-2) Etapes suivies.

Cette RD passe par les étapes suivantes =

(a) identification et choix des paramètres biologiques, spécifiques si possible, pouvant servir d'indicateur de l'effet du toxique chimique (recherche bibliographique);

(b) mise en place au laboratoire, et, si nécessaire, perfectionnement du test ou analyse;

(c) établissement des valeurs biologiques normales pour l'organisme vivant (homme, animal, cellule, tissu) non exposé au toxique;

(d) étude des variations interindividuelles des indicateurs biologiques dans les grandes collectivités de travail en fonction des différents paramètres individuels non liés à l'exposition professionnelle (tabac, hygiène alimentaire,médicaments, age, sexe);

(e) étude des variations interindividuelles des réponses biologiques à l'exposition à un toxique, afin de mettre en évidence une sensibilité ou une résistance individuelle à l'exposition aux toxiques, organiques notamment;

(f) établissement des courbes dose de toxique/effet biologique; (g) applications dans des situations réelles d'exposition.

-3) Axes de RD

Au Service d'Hygiène Industrielle les axes de RD en biologie sont présentés dans le tableau n° 6.

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- 60 -

TABLEAU N* 6 - LES AXES DE R D EN BIOLOGIE

AU SERVICE D'HYGIENE INDUSTRIELLE

DOMAINE

D'ETUDE

PARAMETRE BIOLOGIQUE/TOXIQUE CHIMIQUE STADE ACTUEL

DE LA R D

APPLICATION

I) Cellule-tissus

mutation - toxique mutagène (a) A (g)

- produits

- urines (produits aitotlques)

- atmosphères

bactéries mutation - toxique mutagène (a) A (g)

- produits

- urines (produits aitotlques)

- atmosphères

macrophage*

pulmonaires

ATP - poussières

ATP - toxiques irritants

<•) 4 (C) - atmosphères

II> Animal

- rats

- lapin

• souris

- identification de la nature chimique

de produits responsables de symptômes

observés chez l'hoMite

- choix du meilleur moment de prélève­

ment pa* rapport a l'exposition

- corps Howell-Jcly - toxique mutagène

(bï

(b)

(b)

produits industriels

III) Homme

enzymologie chollnestérase /organo phosphore

globulaire

(S) - Pesticides agricoles

- CHEMEX

III) Homme

enzymologie

ALA déshydrase / Plomb (S)

III) Homme

enzymologie

6 GT urines / Uranium, Métaux lourds <d) (s) - Industrie de l'Uranium

- Industrie du Mercure métal

III) Homme

enzymologie

6" GT sang / alcool ethyllque (d) (g)

III) Homme

enzymologie

biochimie hors

enzymologie

uroporphyrines / PCB (d) (G) biochimie hors

enzymologie

urée, glycémie, / métaux lourds

cholestérol, / solvants b.*nzénlques

acide urlque /

(d) - agriculture

- nucléaire

biochimie hors

enzymologie

protoporphyrin* / Pl>-r,b (b)

immunologie immuno globulines/solvants aromatiques (a)

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- 61 -

2) Etudes en Toxicologie

• 2-1) Finalités de la RD poursuivie

Pour completer les possibilités déjà existantes, le Service d'Hygiène Industrielle développe ses méthodes de prélèvements et de dosages des toxiques chimiques dans différents milieux (homme, environnement), pour évaluer les doses d'exposition et de contamination de l'homme afin de •-. corréler ces doses aux effets biologiques observés {courbe

dose/effet); . s'assurer que la réglementation est bien respectée; . rassembler des informations pour l'établissement de valeurs

réglementaires (stratégie de prélèvement par exemple).

2-2) Etapes suivies

Cette RD passe par les étapes suivantes ;

(a) identification et choix du composé à doser (toxique lui-même ou metabolite) dans l'atmosphère et échantillons biologiques de l'homme (sang, urines, selles, cheveux, ongles); on retiendra plus particulièrement les toxiques chimiques mis en oeuvre dans l'indus­trie nucléaire;

(b) mise en place, au laboratoire, des méthodes de prélèvement et de dosages physicochimiques des paramètres retenus en (a);

(c) établissement des valeurs normales cl) pour l'atmosphère des lieux de travail, le SHI se réfère aux

valeurs réglementaires en FRANCE ou celles retenues aux USA; c2) pour l'homme, dosages systématiques dans une population non

exposée (le plus souvent les agents de son laboratoire) avec examen des variations nychtèmèrales;

(d) établissement de courbes expositions (air)/contamination (homme) dans des situations industrielles réelles.

2-3) Axes de RD

Les priorités des axes de RD sont basées sur les deux considérations suivantes :

- définition par les pouvoirs publics d'une valeur réglementaire pour un toxique dans les atmosphères de travail: depuis 1982, la liste des valeurs limites admises, en France, pour les concentrations des substances dangereuses dans l'air des lieux de travail est progressivement complétée (VLE, VME); Au 4e trimestre 86, cette liste portait déjà sur 151 substances. Elle devrait être complétée en 1987 par 300 nouvelles substances, environ. Ceci nous conduit à mettre en place au SHI les méthodes de dosage du toxique dans l'atmosphère et les prélèvements biologiques de l'Homme (étapes (a , b , c);

- opportunités d'études dans des situations industrielles réelles en fonction des demandes d'interventions d'organismes extérieurs ; nous procédons alors à la mise en place des méthodes de prélèvement et de dosages toxiques.

Ainsi, notre programme de RD en Toxicologie analytique (Atmosphère, et prélèvements biologiques de l'Homme) est conditonné par la réglementation concernant les valeurs limites des substances toxiques. . En ce qui concerne 1'atmosphère, nos efforts portent principalement sur les procédés, dispositifs et méthodes de prélèvements ; nos méthodes de dosages proprement dits couvrent pratiquement tous les besoins de la réglementation.

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- 62 -

. Par contre, pour les échantillons biologiques, il nous reste à accomplir des travaux conséquents d'identification du composé â doser (étape a), de mise en place au laboratoire des méthodes de prélèvements et de dosages (étape b) et d'établissement des valeurs normales (étape c2) et de courbes d'exposition/contamination (étape d). En fait, nous devons compléter les tableaux 1 à 8 (colonne Homme). Pour l'immédiat, nos travaux en ce domaine sont présentés dans le tableau n" 7. Signalons le cas particulier des amines aromatiques cancérogènes. Depuis 1985, un arrêté fixe "les instructions techniques que doivent respecter les Médecins du Travail assurant la surveillance médicale des salariés exposés aux substances susceptibles de provoquer une lésion maligne de la vessie". Ces "substances", dont la liste est donnée en annexe de l'arrêté, sont des dérivés aminés et nitrés des hydrocarbures aroma­tiques ' Dérivés aminés du diphényle, Amino H diphényle (xénylamine ), Benzidine et les dérives suivants : o-dianisidine (diméthoxy-3,3'benzidine), Dichloro-3,3'benzidine (o-dcb), o-tolidine (diméthyl-3,31 benzidine), Colorants dérivés directs de la benzidine : noir 38, Bleu 6 et brun 95.

Naphtylamines : Amino-2 Naphtalène (bêta-naphtylamine).

Dérivés aminés du diphénylmêthane : Méthylène bis orthochloroanillne = MOCA, Auramine (N, H' tétraméthyldiamino-'l.'t' diphénylmêthylèneimine), Ditolyl base (méthylène bis orthométhylaniline).

Divers : o-toluidine, m- et P-crésidine, o-anisidine, chloro-4 o-phénylène diamine, o-aminoazotoluène, p-diméthylaminoazobenzène.

L'arrêté indique, également, que la surveillance médicale repose, entre autres, sur des indicateurs biologiques d'exposition,parmi lesquels "la méthode de diazotation de Bratton et Marshall" ( recherche des dérivés aminés libres urinaires). L'un des gros défauts de ce test est son manque de sensibilité alors qu'il s'agit de substances cancérogènes.

Nous nous orientons donc vers la détermination spécifique et sensible de ces substances dans les urines, en particulier •

. Amino-*! diphényle (xénylamine),

. Benzidine,

. o-dianisidine (diméthoxy-3.3'benzidine),

. Dichloro-3,3' benzidine (O-dcb),

. o-tolidine (dimêthyl-3,3'benzidine),

. Amino-2 naphtalène (béta-naphtylamine), par chromatographie en phase gazeuse (détecteur à capture d'électrons) ou chromatographic liquide haute performance.

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TABLEAU N' VII - LES AXES DE fl D EN TOXICOLOGIE ANALYTIQUE

AU SERVICE D'HÏGIENE INDUSTRIELLE

DOMAINES AXES DE R D STADE ACTUEL

D'ETUDES DE R D

I - ATMOSPHERES

- prélèvement - Mlle au point, en laboratoire, de bancs d'essai permettant <b>

d'air de générer des atmosphère* (température, hygrométrie,

dibit et concentrations variables) «Tin de tester des

technique* de pre lèveaent.

- Etude dans le tetaps de li Habilité et reproductibll1 té de

poupée de prèlèvement autonones.

(b)

- nice au point en laboratoire de techniques de prélèvement

•ur support type charbon actif ou SUicagel pour Phénol,

Isocyanatcs. Plomb (vapeur), aldéhydes, dlanlno diphenyl-

nèthane, Arsine et Phosphlne.

(b)

- dosages - étude de capteurs spécifiques pour mesure en continu des

toxiques chimiques et établissement de cartographie de

pollution d'atmosphère.

(b)

11 - HOMME

- prélèvement* - TRANSUHI » Transposition au SHI des études effectuées par

l'INRS pour le Cadmium avec extension à d'autres métaux

(Nickel, Chrome, Mercure)

(b)

- Air expiré (dispositif de prélèvement/étalonnage) <*> (b)

- dosages - Toxiques ou métabol 'es pour lesquels 11 existe une

réglementation à appliquer dans les atmosphères de lieux

de travail -

(b) <c2) - dosages

Substance toxique Paramètre à surveiller Reciarques

(b) <c2) - dosages

Substance toxique Reciarques

(b) <c2) - dosages

. Aldéhyde furfury- Acide furoïque urinoir

(b) <c2)

lique (furfural)

. Ethanol A définir pour 1 expo­

sition professionnelle

par inhalation

La littérature

scientifique

est beaucoup plus

abondante sur

(a) . Ethanol La littérature

scientifique

est beaucoup plus

abondante sur

(a)

1 'insertion

. Benzène A définir Pour une VME à

5 ppm, le taux de

phénol urlnoire des

travailleurs est du

nème niveau que ce­

lui des sujets non

<a)

. plHéthylfor*amlde N-méthylfornanide

urinaire

nelle»ent < M ( c 2 )

. Méthyl n-butylcé- Hexanedione - 2.5

urlnaire

(b)(c2>

. Iléxane

urlnaire

(b)(c2)

. Acrylonltrile Acrylonltrile urlnaire (b)(c2)

. composés cyanès

(HCN, cyanogène....)

A définir (a)

. cyclohexane Cyclohexanol urinaire (b)(c2)

. Oxyde J ethylene

- Amines aromatique»

A définir 1 (b)

Page 68: fïM«o/iss2 - IAEA

- 64 -

3) Etudes Générales

3-1) Finalités de la RD poursuivie. * Le Service d'Hygiène Industrielle développe ses moyens pour soutenir la Biologie et la Toxicologie et exploiter les données expérimentales obtenues.

3-2) Axes de RD Quatre axes sont retenus faisant appel aux possibilités informatiques du SHI (cf. Annexe I) •• . banque de données, . système d'aide au diagnostic, . recherches de corrélation entre les données d'exposition, de contamination et d'effets biologiques,

. définition de protocoles de surveillance organisés ••

3-3) Projets en cours 3-3-I - Banque de données

Nous développons une banque de données sur les risques toxiques des substances et produits chimiques mis en oeuvre dans l'industrie, nucléaire notamment, en collaborant au projet du Centre National d'Information Chimique (CNIC). Ces données proviennent des 2 groupes de travail existant au CEA. A noter que le Service d'Hygiène Industrielle a effectué pour le compte de la Mission Interministérielle d'Information Scientifique et Technique (MIDIST) la mise en place d'un système micro-informatisé d'identification des méthodes d'analyses physico-chimiques des substances toxiques.

Le système en cours de développement repose sur le schéma n"l faisant intervenir plusieurs bases de données interconnectées gérées par le logiciel MISTRAL implanté sur l'ordinateur BULL (A DPS du SHI.

Page 69: fïM«o/iss2 - IAEA

SCHEMA 1 - 65 -

Système développé

IDENTIFICATION

PROP. PHYSIQUES

PROP. CHIMIQUES

Page 70: fïM«o/iss2 - IAEA

- 66 -

3-3-2) Système d'aide au diagnostic

Nous travaillons actuellement à la réalisation d'un système, s'appuyant sur des moyens informatiques déjà en place, d'aide au diagnostic dans une situation sanitaire complexe { exposition de l'homme au cours de sa vie professionnelle à un ensemble de toxiques, chimiques et radioactifs, entraînant des symptômes cliniques ou des troubles biologiques qu'il est difficile soit de rattacher simplement à une cause unique soit d'identifier la ou les origines possibles).

. Pour cette action on s'appuie sur • . les moyens informatiques du Service déjà en place, . la formation de cogniticien d'un cadre Scientifique du SHI, . l'expérience acquise pour des projets similaires.

. On utilise des techniques informatiques opérationnelles pour •• . le recensement des connaissances, . l'acquisition de connaissances fondamentales, . l'utilisation de ces connaissances.

Pour ce projet, trois étapes sont menées conjointement =

Recensement des connaissances existantes a- mise en place de la banque de données sur la sécurité et la

toxicité chimiques, avec accès Transpac et Minitel, avec le CN1C; b- rédaction des fiches-produits concernant les substances

chimiques utilisés au CEA, dans les Groupes de travail du Conseiller Médical du CEA et le Groupe Risque Chimique du GEP;

c- recensement des connaissances actuelles sur la toxicité chimique des radioéléments et leurs composés.

Acquisition de connaissances fondamentales traitement statistique des données collectées par le labora­toire de biologie du SHI afin de déterminer : - les variations interindividuelles des indicateurs biologiques en fonction des paramètres de mode de vie ou des paramètres consti tutionnels ;

- dans le cas de l'exposition à un toxique, mise en évidence des sensibilités ou résistances individuelles.

utilisation des connaissances constitution d'un réservoir d'expertise utilisable comme aide au diagnostic dans des situations réelles.

Page 71: fïM«o/iss2 - IAEA

- 67 -

3-3"3) Recherches de corrélation entre exposition et effets biologiques

La bibliothèque de programmes mathématiques et statistiques du CELAR (Centre de l'Electronique de l'Armée) a été implantée sur l'ordinateur du SHI. Cette bibliothèque comprend plus de 2000 programmes dans les domaines suivants : - analyse numérique - algèbre linéaire - statistique descriptive - analyse de données multidimensionnelles - tests statistiques d'hypothèses - modélisation

Nous axons nos travaux dans trois directions •

- Enquêtes d'information (ex: surveillance d'une population): - recherche de valeurs "Normales" admissibles pour la surveillance biologique des travailleurs sur un site nucléaire,

- étude des variations inter-individuelles, - identification des populations à risque.

- Enquêtes étiologiques (vérification d'hypothèses) : - répartition géographique ou temporelle d'une pathologie ou de nuisances

- Enquêtes d'évaluation de l'efficacité d'une prévention mise en place.

Pour cela nous procédons à la réorganisation de notre bibliothè­que de programmes pour l'adapter à nos directions de travail :

- sélection des programmes pertinents; - système de traitement des données destinées à ces programmes :

- génération de variables, - gestion des fichiers, - analyse de validité des données;

- système d'assistance informatique au traitement d'une application.

3-3_10 Définition de protocoles de surveillance organisés

Le Service d'Hygiène Industrielle s'est fixé comme objectif :

- L'étude, la définition et l'application pratique de procédures pour la surveillance du risque chimique.

Les différentes activités du Service s'enchaînent donc dans cette direction.

Page 72: fïM«o/iss2 - IAEA

- 68 -

La surveillance globale est en réalité constituée des 1) surveil­lances nécessaires à l'appréciation du risque chimique :

. Surveillance de l'environnement (notaient au poste de travail),

. Surveillance biologique de l'exposition,

. Surveillance des effets biologiques,

. Surveillance de la santé.

Dans ce contexte, on parle de surveillance organisée ou encore de monitoring.

Page 73: fïM«o/iss2 - IAEA

SCHEMA N 2 MISE AU POINT DE PROTOCOLES DE SURVEILLANCE

ORGANISES POUR UN RISQUE CHIMIQUE

RISQUE CHIMIQUE

Ai. \ /

— i \ /

Expérimentation animale

Etude êpidêmiologique industrielle

1 \ /

Modèle théorique

1 \ /

Données humaines

1 \ /

Modèle théorique

i

\ / \ / Etude analytique Définition de la

procédure de surveillance

\ /

Examen des résultats Redéfinition des

nécessités

Mise en oeuvre de la procédure en routine

\ /

Résultats

Pour les différents risques chimiques existant dans les situations industrielles réelles qu'il nous est demandé d'étudier, nous mettons au point le protocole de surveillance organisée à mettre en oeuvre en s'appuyant sur le schéma général n'2. Nos protocoles font alors l'objet de fiches de monographie par toxique chimique.

Page 74: fïM«o/iss2 - IAEA

- 70 -

CHAPITRE 7

CONCLUSIONS

1/ - La quantification des risques chimiques n'est pas une question facile comparativement aux risques nucléaires dans l'état actuel des connaissances, de la réglementation et des pratiques industrielles.

En effet, les connaissances sur les nuisances radiologiques sont considérablement plus développées que pour les nuisances chimiques.

La radie-protection peut servir de modèle à la protection vis à vis des nuisances chimiques : les méthodes mises en oeuvre en radie-protection pour connaître les risques, les effets, le métabolisme des radiotoxiques, définir les normes d'exposition professionnelle, codifier les procédés, les rythmes de surveil­lance biologique et radiotoxicologique peuvent être transposées aux toxiques chimiques.

On peut citer l'Uranium, comme exemple, à la fois très riche et polymorphe au plan scientifique, de la valorisation qui peut être conduite entre toxicité radiologique et toxicité chimique : c'est un élément qui existe à l'état naturel sous la forme de trois isotopes, dont la toxicité est à la fois chimique (toxique rénal) et radiologique (sous forme de composés non trars férables à l'état naturel et enrichi sur le poumon, et de composés transfé­rables à l'état enrichi sur le squelette). Toutes les études, expérimentations, suivis des travailleurs, enquêtes, etc.. effectués pour l'Uranium peuvent servir de méthodes de référence pour aborder la toxicologie chimique.

2/ - Pour assurer une surveillance des nuisances chimiques, il est indispensable de faire des études préalables car,le plus souvent, les connaissances sur la nuisance à surveiller sont insuffisantes.

3/ - L'étude et la surveillance des nuisances chimiques nécessitent des équipes pluridisciplinaires (chimistes, biologistes, analystes) et des laboratoires de métrologie puissants et bien outillés.

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- 71 -

A N N E X E S

I - Les moyens informatiques de traitement des données au Service d'Hygiène Industrielle

- Dès 1980, l'évolution des activités du Service a nécessité le recours aux moyens informatiques.

Introduite à l'origine pour satisfaire des besoins techniques localisés (traitement des résultats, mise en forme de rap­ports), l'informatique est rapidement devenue nécessaire à l'exploitation d'installations complexes (Anthropogaœmamêtrie) ou à l'activité des laboratoires fortement automatisés (Transuri, laboratoire de Biologie). Devant l'accroissement des besoins, le souci d'homogénéité dans les procédures et le matériel a conduit à concevoir une gestion informatisée des fonctions administratives.

Enfin, 1'informatique, apportant sa forte valeur ajoutée dans les domaines techniques, a été totalement intégrée dans le fonctionnement du service (circuit des échantillons, informa­tisation des dossiers, traitement de tous les résultats, etc...), participant ainsi à la démarche d'assurance-qualité.

- Trois étapes principales peuvent être distinguées :

1978-1982 : une vision technique . Exploitation du procédé TRANSURI avec une chaîne d'analyse semi-automatisêe connectée à un micro-ordinateur R2E Micral permettant la gestion des séries d'analyses, la saisie des données en temps réel, le calcul et l'édition des résultats,

. Exploitation de Spectrogammamétrie (HP 9835 et périphériques);

. Traitement de résultats destinés aux rapports techniques (HP 85 et périphériques).

198*1-1986 : une vision de gestion

. Acquisition d'une unité centrale BULL 61* DPS, installation d'une salle informatique et création d'une équipe d'exploitation;

. Un terminal HP 9000 et trois microordinateurs BULL MICRAL 30 viennent renforcer l'équipement des laboratoires;

. Le suivi des affaires et clients, la centralisation des résultats techniques, le rendu automatique de résultats (sous forme de dossiers, de suivis, de bilans), la facturation, sont mis en place.

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1987 : une vision intégrée

. Deux mini-ordinateurs (Bull SPS 7) et huit microordinateurs (Bull Hicral 30 et 60) avec leurs périphériques viennent renforcer le parc matériel.

. L'informatique devient l'élément fédérateur du Service grâce aux liaisons entre les différents postes et l'Unité centrale = - liaisons synchrones avec les microordinateurs et les terminaux, - connexion des autoanalyseurs du laboratoire de biologie (via SPS 7), - liaison avec le SPS 7 du laboratoire de radiotoxicologie.

. Une application bureautique regroupe les secrétariats administatifs (Bull Hicrals et imprimante LASER)-

. Un logiciel puissant de recherche documentaire (Bull Mistral) est installé sur le BPS et développé afin d'assurer : - l'informatisation totale de la documentation technique du Service : ouvrages, revues, rapports internes, rapports CEA, publications,

- l'informatisation de la documentation des Ingénieurs Sécu­rité du Croupe CEA,

- le support de démonstration du projet national d'information sur la sécurité et la toxicité chimiques.

Ces deux derniers projets ont nécessité l'ouverture du système vers l'extérieur, concrétisée par la mise en place d'un accès au réseau TRANSPAC.

Actuellement le parc matériel comprend :

- 12 microordinateurs (Bull Micral), - 2 mini-ordinateurs (Bull SPS 7), - 1 Ordinateur central BULL 61) DPS disposant de six unités de disques

(200 MO) et de deux imprimantes rapides; Trois lignes synchrones permettent la connexion de 20 terminaux.

Cet ensemble répond aux trois exigences principales qui ont orienté les choix du SHI :

- Homogénéité du matériel et des procédures, - convivialité, - souplesse d'utilisation.

Un accroissement des ressources centrales permettra de faire face à la montée des besoins sans remettre en cause l'architecture du système.

Les ressources et le matériel sont répartis selon quatre grandes fonctions dont l'unité centrale 64 DPS est l'élément fédérateur :

- Exploitation et développement, - Laboratoires techniques, - Installations "temps réel", - Support administratif.

Cette répartition est figurée sur le schéma 3-

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- 73 -SCHEMA N° 3

L'INFORMATIQUE INTEGREE AU SERVICE D'HYGIENE INDUSTRIELLE

Légende

Bureau d'Etudes Générales Laboratoire de Biologie Laboratoire d'Etude des Nuisances Chimiques Laboratoire de Radiotoxicologie Bureau de Gestion Ensemble de terminaux ou stations de travail

LBIO LENC LUT BGVR

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II - Publications scientifiques du Service d'Hygiène Industrielle dans le domaine des nuisances chimiques

1/ . J. CHALABREYSSE, M. ARCHIMBAUD. F. TEULON, C. SIMEON "Contribution à l'étude des problèmes sanitaires posés par le plomb. Enseignements — ;.>s de l'Hygiène Industrielle et contrôle de 1'Environnement" (CEA-CONF-2101). In : Les problèmes sanitaires posés par le plomb présent dans l'environnement, Amsterdam - 6 - 10 oct 1972. Luxembourg : Commission des Communautés européennes, 1973. 603-616.

2/ . J. CHALABREYSSE "Nuisance des sels de plomb dans l'industrie des matières plastiques". Arch. Mal. Prof., 1971, 35 (6), 685.

3/ . J. DUPORT, P. ANDLAUER. M. GATTELET, J. CHALABREYSSE. M. ARCHIMBAUD. F. TEULON . R. BERTRAND "Affections professionnelles liées à la fabrication de bouteilles plastiques en chlorure de polyvinyle (P.V.C.)". Arch. Mal. Prof. 1975, 36 (1-5), 225-241.

4/ . J. CHALABREYSSE "La radioprotection, un exemple pour l'hygiène industrielle non nucléaire". In : IRPA, 4 : Congrès international de l'Association Internationale de Radioprotection, Paris, 24-30 avril 1977, vol. 1, 199-201.

5/ . F. TEULON. J. CHALABREYSSE "Toxicologie humaine - activités et expérience du laboratoire" Note CEA-N-2068, 1979.

6/ . J. CHALABREYSSE, M. ARCHIMBAUD "Etude du pouvoir mutagène des atmosphères de travail". Arc. Mal. Prof. 1980, 41 (4), 195-

7/ . M. DENARIE, M. ARCHIMBAUD. G. BOURGINEAU "Etude du pouvoir mutagène des aéroslos et vapeurs émis par un goudron de revêtement de route". Rapport CEA-R-5064, 1980.

8/ . J. CHALABREYSSE. M. ARCHIMBAUD. G. BOURGINEAU "';ude globale des nuisances mutagènes en hygiène industrielle.

Proposition d'une méthodologie". In : Symposium International, Sophia-Antipolis, 30 sept. - 2 oct. 1980 Luxembourg : Commission des Communautés Européennes, 1981, 433-442.

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9/ . M. ARCHIMBAUD. J. CHALABREYSSE. J.H. PENAL VA. G. BOURGINEAU "Etude du pouvoir mutagène des produits chimiques". Information Chimie, 1981, n" 214, 217-219.

10/ . J. CHALABREYSSE "Les apports de la Radioprotection à l'Hygiène Industrielle". In : XXIIèmes journées de Perfectionnement des Médecins des Houillères, Paris, 26 - 27 fév. 1981. 63.

11/ . M. ARCHIMBAUD. J. CHALABREYSSE. J.H. PENAL VA. G. BOURGINEAU "Tentative de mise en évidence d'effet de potentialisation. Tests "in vitro" de œutagénèse". In : Colloque sur les principes directeurs de la recherche en toxicologie industrielle - Thème 2. Caractéristiques de la toxicologie industrielle, Nancy, 27 - 29 sept. 1982, Paris : INRS, 1982, 35-54.

12/ . M. ARCHIMBAUD. J. CHALABREYSSE. C. MARES. G. BOURGINEAU "Comparaison du pouvoir mutagène des aérosols générés par les différentes formes de production d'énergie" In : Comparaison des risques associés aux grandes activités humaines, Avignon, 18 - 22 oct. 1982. Fontenay aux Roses : SFRP, 1983, 181-191.

13/ . J. CAMARASA. J. CHALABREYSSE. F. TEULON, E. RONGIER "Surveillance radiotoxicologique des travailleurs : le dosage de la creatinine dans les urines". Radioprotection, 1982, 17 (1), 3-11-

14/ . F. TEULON. J. CHALABREYSSE "Les contrôles toxicologiques en milieu professionnel : leur importance et leurs limites". Arch. Mal. Prof. 1982, 43 (1), 11-19.

15/ . G. BOURGINEAU. J. CHALABREYSSE. M. ARCHIMBAUD. C. MARES "Etude du risque mutagène des poussières d'une atmosphère industrielle". Arch. Mal. Prof. 1983, 44 (1), 15-20.

16/ . J. CHALABREYSSE. M. ARCHIMBAUD. M .H. HENGE-NAPOLI. G. BOURGINEAU "Le développement de tests de biotoxicologie pour une meilleure connaissance des métabolismes et des effets de synergie des polluants chimiques". Xlème congrès MEDICHEM, CALGARY (Canada), 26 - 29 sept. 1983.

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17/ . Au même congrès : J. CHALABREYSSE, F. TEULON. A. TREGOURES, R. BERTRAND, G. GARNIER, C. ROUSSEL "L'apport d'un laboratoire d'Hygiène Industrielle aux Médecins du Travail lors d'un accident d'origine chimique. Expérience acquise"

18/ . J.M. PENALVA. J. CHALABREYSSE. M. ARCHIWBAUD. G. BOURGINBAU "Determining the mutagenic activity of a tar, its vapor and aerosols". Hutat. Res., 1983, 93-101.

19/ . H. ARCHIHBAUD. J. CHALABREYSSE. C. MARES. G. BOURGINEAU "Assessment of Mutagenic Risks of Emission from Coal Power Plants" Environ. Int., 1983, 9, 271-8.

20/ . E. ANSOBORLO "Contribution à l'étude des caractéristiques physico-chimiques de composés uranifères sur des postes de travail". Thèse Docteur Ingénieur, Ecole Centrale, Paris (1983).

21/ . Ph. LORENTE, J. GUILLAUMOT "Dépistage de l'exposition au trichloréthylène. Procédé TRANSURI TRICHLO". Journées de Médecine du Travail, Bruxelles, 25 - 26 oct. 1984.

22/ . Ph. LORENTE. J. GUILLAUMOT. P.R0PER0 "Dépistage de l'exposition au plomb - Procédé TRANSURI ALA". X Congreso national de medicina, hygiene y seguridad en el trabajo, Granada, 14 - 16 Nov. 1984.

23/ . J. CHALABREYSSE. F. TEULON "Contrôles toxicologiques en milieu professionnel : leur importance, leurs limites". Société de Chimie Ecologie, Paris, 14 juin 1984.

24/ . M.H. HENGE-NAPOLI "Etude "in vitro" des interactions entre macrophages alvéolaires de rats et solvants gazeux". Thèse, Université Paris 7, 198t.

25/ . C. MARES "Etude comparative du pouvoir mutagène d'effluents atmosphériques émis par différents types de centrales thermiques". Thèse, Université des Sciences et Techniques du Languedoc, 1984.

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26/ . A. TREGOURES. G. GARNIER. R. BERTRAND. J. CHALABREYSSE "Recherche des causes d'une intoxication collective dans une usine de confection". 3ême Séminaire européen sur la Sécurité des systèmes, Cannes, 19 - 21 sept. 1984.

27/ . E. ANSOBORLO. R. BERTRAND. J. CHALABREYSSE "Methodological investigation of pollutants in welding fumes". International conference on health hazards and biological effects of welding fumes and gases, Copenhague, 18 - 21 feb., 1985.

28/ . R. BERTRAND. P. BERTHTER "Utilisation d'un préleveur passif ou gaz-badge pour le contrôle de vapeurs de solvant organique dans l'atmosphère de poste de travail". Arch. Mal. Prof. 1985, 46 (2), 85"93-

29/ . E. ANSOBORLO. R. BERTRAND "Approche méthodologique de la pollution chimique atmosphérique sur des postes de soudure (acier, inox)". In : 1 Journées nationales d'études, hygiène, sécurité et conditions de travail, Paris, 1 - k avril 1985, Paris : AFTIM, 1985,

30/ . Ph. LORENTE. F. TEULON. J. CHALABREYSSE "Dépistage des expositions et intoxications par le procédé TRANSURI". - In : 1 Journées nationales d'études, hygiène, sécurité et conditions de travail, Paris, 1 - 4 avril 1985, Paris : AFTIM, 1985, 79-85.

- XlIIèmes Journées Méditerranéennes internationales de médecins du travail, Tarragona, Mai 1985-

31/ . Ph. LORENTE. Ph. BERARD "Dépistage des intoxications professionnelles par le procédé TRANSURI". Journées, Scientifiques SFRP, Suze-la-Rousse, Sept. I985.

32/ . F. MATHIEU. J. CHALABREYSSE, M. ARCHIMBAUD "Analyse de traces de benzo (a) Pyrène et ses metabolites dans les urines par chromatographic liquide haute performance". Analusis, 1985, 13 (7), 324-328.

33/ • M. ARCHIMBAUD "Valorisation de l'expérience ïiquise par le CEA dans le domaine des nuisances chimiques". Journées Scientifiques SFRP, Suze-la-Rousse, Sept. 1985.

31/ . F. TEULON, F. BARBIER "Exemple de suivi toxicologique". Journées Scientifiques SFRP, Suze-la-Rousse, Sept. 1985.

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35/ • H. ARCHIMBAUD. J. CHALABREYSSE "Approche et méthodologie en hygiène industrielle". Arch. Hal. Prof.. 1986, *)7 (1), 62-63.

36/ . M. ARCHIMBAUD. J.M. PENALVA. E. ANSOB0RL0. C. ROUSSEL "Suivi de la pollution dans un environnement industriel". 2èmes Journées scientifiques d'hygiène industrielle de Suze-la-Rousse (Drôme), 10 - 12 sept. 1986.

37/ • R. BERTRAND "La mesure des nuisances chimiques au poste de travail. Auto-surveillance dans l'entreprise". 2èmes Journées scientifiques d'hygiène industrielle de Suze-la-Rousse (Drôme), 10 - 12 sept. 1986.

38/ . R. BERTRAND. P. BERTHIER "Utilisation d'un préleveur passif pour le contrôle des vapeurs d'un solvant composite dans l'atmosphère de postes de travail". International symposium on Workplace air monitoring diffusive sampling, an alternative approach, Luxembourg, 22 - 26 Sept. 1986. "POSTER"

39/ . P. BLAISE "Contribution à l'étude du pouvoir mutagène d'atmosphères". Thèse, Université des Sciences et Techniques du Languedoc, 1986.

40/ . F. TEULON, Ph. LORENTE. E. AHS0B0RL0, J. CHALABREYSSE "Présentation des surveillances nécessaires à l'appréciation des risques chimiques". 12êmes Journées Franco-Suisses de médecine du travail, Lyon, mai .".987.

Manuscrit reçu te 17 décembre 1987

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Achevé d'imprimer par

le CEA, Service de Documentation, Saclay Février 1988

DEPOT LEGAL 1er trimestre 1988

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ISSN 0429 • 3460

La diffusion des rapports et bibliographies du Commissariat à l'Energie Atomique est assurée par le Service de Documentation, CEN-Saclay, 91191 Gif-sur-Yvette Cedex, (France)

Reports and bibliographies of the Commissariat à l'Energie Atomique are available from the Service de Documentation, CEN-Saclay, 91191 Gif-sur-Yvette Cedex, (France)

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Edité par

le Service de Documentation

Centre d'Etudes Nucléaires de Saclay

91191 GIF-sur-YVETTE Cedex (France)