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Bilan du suivi environnemental du projet d’amélioration de la route 175 à quatre voies divisées Efficacité des aménagements pour la grande faune Rapport final Avril 2011 Ressources naturelles et Faune
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Rapport fi nal
Avril 2011
Ressources naturelleset Faune
Aménagement, Environnement et Ressources
Ministère des Transports du Québec Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec Université du Québec à Rimouski
© AECOM Tous droits réservés.
Bilan du suivi environnemental du projet d’amélioration de la route 175 à quatre voies divisées
Efficacité des aménagements pour la grande faune
Rapport final
05-20352
Avril 2011
Bilan du suivi environnemental du projet d’améliorationde la route 175 à quatre voies divisées
Efficacité des aménagements pour la grande faune
AECOM
ii Rapport final – 05-20352 – Avril 2011
Signatures Rapport préparé par : Le 29 avril 2011 Mélanie Bouffard, biologiste, M. Env. Rapport vérifié par : Le 29 avril 2011 Yves Leblanc, biologiste, M. Sc.
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Rapport final – 05-20352 – Avril 2011 iii
Équipe de travail Ministère des Transports du Québec
Yves Bédard Biologiste, M. Sc. Direction de la Capitale-Nationale
Donald Martel Spécialiste en environnement Direction du Saguenay – Lac-Saint-Jean – Chibougamau
Éric Alain Technicien de la faune Cueillette de données
Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec
Christian Dussault Biologiste, Ph. D. Service de la faune terrestre et de l’avifaune
Université du Québec à Rimouski
Jean-Pierre Ouellet Biologiste, Ph. D. Professeur au Département de biologie, de chimie et de géographie
AECOM
Yves Leblanc Biologiste, M. Sc. Coordination, rédaction
Mélanie Bouffard Biologiste, M. Env. Directrice de projet Cueillette et analyse des données, rédaction
Sylvie Roy Géomatique et cartographie numérique
Diane Lachance Édition
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Table des matières INTRODUCTION ........................................................................................................................................................ 1
QUESTION 1 Est-ce que la mise en place de la clôture grande faune a réduit le nombre de collisions impliquant l’orignal sur la route 175? ................................................................................................ 3
QUESTION 2 Est-ce que la mise en place de la clôture grande faune a déplacé ailleurs le risque de collision avec l’orignal (effet de bout)? ............................................................................................. 7
QUESTION 3 Est-ce que les accès anti-cervidés empêchent les originaux d’accéder aux sections de route clôturées? .............................................................................................................................. 15
QUESTION 4 Est-ce que les structures de sorties d’urgence fonctionnent lors d’intrusions d’orignaux dans les sections clôturées? .......................................................................................................... 19
QUESTION 5 Est-ce que les passages à grande faune sont utilisés par l’orignal? ............................................. 21
QUESTION 6 Est-ce que les passages à grande faune assurent un niveau acceptable de perméabilité à l’orignal? ...................................................................................................................................... 25
QUESTION 7 Est-ce que le réaménagement de la route 175 dans son ensemble constitue une barrière aux déplacements des orignaux? ................................................................................................... 27
CONCLUSION ........................................................................................................................................................ 29
RÉFÉRENCES ........................................................................................................................................................ 31
Liste des tableaux Tableau 1 : Bilan 2006 à 2010 des collisions avec l’orignal avant et après la mise en place de la
clôture à grande faune sur la route 175 ........................................................................................... 3
Tableau 2 : Indices de présence animale près des passages routiers anti-cervidés des accès Lecours et Lecompte, et du secteur forestier Plessis lors des suivis de 2008............................................. 15
Tableau 3 : Suivi par caméra des traversées des passages fauniques par l'orignal en 2009 et 2010 ............. 22
Tableau 4 : Proportions de mâles, femelles et veaux dans les passages fauniques à l'été 2010 vs dans la réserve faunique des Laurentides ................................................................................. 25
Tableau 5 : Comparaison des taux journaliers de traversées de la route 175 avant et après la mise en place de la clôture à grande faune (sur la route et dans les passages fauniques) ................... 27
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Table des matières (suite)
Liste des figures Figure 1 : Nombre de collisions impliquant l'orignal par année sur la route 175 et indice de densité
des populations dans la réserve faunique des Laurentides (km 84 à 218) ...................................... 4
Figure 2 : Nombre moyen (indice pondéré par km de substrat lisible) de pistes par inventaire pour les suivis de pistes de 2006 à 2010 entre les km 68 et 119 de la route 175 ................................... 8
Figure 3 : Nombre moyen (indice pondéré par km de substrat lisible) de pistes par inventaire pour les suivis de pistes de 2006 à 2010 entre les km 179 et 221 de la route 175 ................................. 9
Liste des photos Photo 1 : Vue aérienne des abords de la route 175 entre les km 107 et 116 suite aux coupes
forestières (XEOS, 2006) ................................................................................................................. 5
Photo 2 : Orignal s'approchant du passage anti-cervidé du secteur forestier Plessis ................................... 16
Photo 3 : Passage routier anti-cervidés et ses composantes ........................................................................ 16
Liste des cartes Carte 1 : Évolution des déplacements de cervidés au cours des relevés de pistes de 2006 à 2010 -
Route 175, tronçon sud (km 68 à 119) ........................................................................................... 11
Carte 2 : Évolution des déplacements de cervidés au cours des relevés de pistes de 2006 à 2010 - Route 175, tronçon nord (km 179 à 221) ....................................................................................... 13
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INTRODUCTION
Le présent rapport a pour objectif de répondre aux questions de l’étude d’impact et donc de conclure sur les cinq ans de suivi des aménagements pour la grande faune débuté en 2006 dans le cadre du programme de suivi environnemental de la grande faune du projet d’amélioration de la route 175 à quatre voies divisées en collaboration avec le ministère des Transports du Québec (MTQ), le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec (MRNF) et l’Université du Québec à Rimouski (UQAR).
Les données de 2006 et 2007 constituent les conditions de référence, et celles de 2008, 2009 et 2010 visent plutôt l’évaluation de l’efficacité des aménagements pour l’orignal, lesquels visent à réduire les risques d’accidents routiers et l’effet de barrière potentiel de la route à quatre voies divisées. De façon plus spécifique, l’étude vise à documenter l’utilisation par la faune des abords de la route dans les secteurs qui sont ou seront clôturés et dans les secteurs adjacents, puis l’utilisation des différentes structures connexes à la clôture. Ces travaux ont été réalisés suivant le même protocole pendant cinq années (AECOM, 2011b; AECOM Tecsult Inc., 2008b; 2009b, 2010b; Tecsult Inc., 2007) afin de mesurer les changements suite à la pose et à la mise en fonction des mesures d’atténuation.
Trois secteurs sont touchés par les aménagements de clôtures hautes et sont tous situés dans la réserve faunique des Laurentides, à l’exception du tronçon le plus au sud, dont un segment est situé sur des terres privées de la municipalité de Stoneham. Il est à noter que les deux secteurs les plus au sud côtoient le parc national de la Jacques-Cartier, à l’ouest de l’emprise de la route 175.
Le premier secteur se trouve au sud, du km 73,5 au km 110. Le tronçon clôturé aura une longueur de 36,5 km et sa pose suit l’évolution des chantiers de réfection de la route. La clôture est implantée entre les km 84 et 96 depuis l’automne 2008 et s’est prolongé vers le nord pour atteindre son extrémité finale (km 110,5) à la mi-juillet 2010. Le deuxième secteur se trouve au nord, soit du km 190,4 au km 213,7 (23,3 km) et a été clôturé en 2007. Ces deux secteurs correspondent aux zones à risque d’accident de priorité 1 et 2 définies dans l’étude d’impact environnementale. Par ailleurs, la clôture électrique installée entre les km 175,5 et 180,5, et hors service en 2007 et 2008, a été démantelée et remplacée par une clôture métallique au cours des années 2008 et 2009. Finalement, un troisième secteur a été muni d’une clôture métallique à l’automne 2007, soit du km 127,8 au km 128,7, dans le but de canaliser les déplacements des orignaux dans un sentier aménagé sous les ponts de la rivière Jacques-Cartier. Certains aménagements complémentaires ont également été prévus ou réalisés afin de permettre à la grande et à la petite faune de circuler librement d’un côté à l’autre de la route (6 passages pour la grande faune jumelés à des cours d’eau dont un en construction en 2011) et de retourner en forêt (sorties d’urgence) s’ils accèdent au corridor clôturé, soit par les extrémités des tronçons, soit par un bris dans la clôture ou encore par des barrières non refermées. Des passages routiers anti-cervidés sont aussi installés sur les principaux chemins secondaires à l’intersection de la route 175 afin de permettre la libre circulation des véhicules tout en empêchant les orignaux d’accéder à l’emprise par ces ouvertures.
Le présent rapport vise donc à répondre aux questions issues de l’étude d’impact sur les différents aménagements réalisés dans le cadre de ce projet.
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QUESTION 1 EST-CE QUE LA MISE EN PLACE DE LA CLÔTURE GRANDE FAUNE A RÉDUIT LE NOMBRE DE COLLISIONS IMPLIQUANT L’ORIGNAL SUR LA ROUTE 175?
Le projet d'amélioration de la route 175 à quatre voies divisées visait à améliorer la sécurité routière pour les usagers de la route. Puisque des collisions frontales et des collisions impliquant la grande faune ont entraîné la perte de nombreuses vies humaines et des blessés au fil des années, la réalisation de ce projet était l’occasion d’améliorer la situation pour réduire les collisions avec l’orignal. La solution retenue initialement pour réduire le nombre de blessés graves et de décès engendrés par la présence de l’orignal sur ce territoire fut de clôturer un total de 61 km de cette route dans les secteurs jugés les plus problématiques (données de 1990 à 2001). La clôture métallique haute a été retenue comme mesure pour réduire, voire éliminer les déplacements de cette espèce dans l’emprise. Cette technique est utilisée ailleurs en Amérique du Nord et en Europe, et elle a donné d’excellents résultats (Huijser et al., 2009).
Puisque les données de collisions sont compilées depuis plusieurs années dans la réserve faunique des Laurentides le long des routes 175 et 169, elles ont été utilisées pour vérifier si le nombre de collisions avec l’orignal a diminué depuis la mise en place de la clôture métallique haute. Comme on peut le constater au tableau 1, dans lequel le nombre de collisions impliquant l’orignal enregistrées avant la mise en place des clôtures est comparé à ceux après la mise en place, la réduction est significative dans tous les secteurs clôturés. Ainsi, il y avait une moyenne cumulative de 0,599 accident/km/an avant la pose dans les secteurs clôturés. Cette statistique est maintenant de 0,027 accident/km/an; les quelques collisions étant causées par l’intrusion d’animaux via les extrémités et des barrières laissées ouvertes par des entrepreneurs. Les accidents qui ont eu lieu dans un secteur où le grillage fut mis en place dans les semaines suivantes, mais qui ne l’était pas au moment de la collision ont aussi été retirés. Le pourcentage de réduction atteint par cette mesure se chiffre ainsi à 97 %.
Tableau 1 : Bilan 2006 à 2010 des collisions avec l’orignal avant et après la mise en place de la clôture à grande faune sur la route 175
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Nombre de collisions : 2010 : 21
Moyenne = 14,75/année Moyenne = 2,0/année
1. Les collisions en zones non clôturées qui ont été clôturées par la suite ont été retirées de ce calcul (km 106 et 109).
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Il est à noter qu’en plus du tronçon entre les km 190 et 214, une clôture est présente entre les km 175 et 180. Cette section était munie d’une clôture électrique de l’automne 2002 à 2007. Elle a été remplacée par une clôture métallique haute à l’été 2009. Aucun accident avec l’orignal n’a été observé dans ce tronçon depuis la pose de clôture électrique en 2002.
La localisation des collisions est également un indicatif très important pour déterminer l’efficacité de la clôture métallique haute sur la route 175. Ainsi, avant que les premiers travaux de pose de clôture métallique haute se réalisent (automne 2007), 57,1 % (16/28) et 66,0 % (33/50) des collisions avec l’orignal ont eu lieu en 2006 et 2007 respectivement dans les sections qui éventuellement furent clôturées. Or, en 2010 seulement 5,5 % (3/55) des collisions enregistrées le long de la route 175 l’ont été dans les zones clôturées.
En examinant de plus près les collisions avec l’orignal en zone clôturée, deux d‘entre elles ont eu lieu près des extrémités de la zone clôturée (km 85 et 102 [mai, 2010]). L’autre collision est survenue au km 97 alors qu’un orignal a eu accès à l’emprise routière au km 96 par une barrière ouverte donnant accès à une sablière nécessaire aux travaux routiers en cours dans ce secteur (M. Éric Alain, MTQ, comm. pers.). Ainsi, le 19 juin 2010, un peu avant l’aube, une collision avec un orignal a engendré 2 blessés graves et un blessé léger. Deux autres collisions ont eu lieu en 2010 aux km 106 et 110 en mai, alors que la pose du grillage n’était pas encore amorcée dans cette zone.
Tel que mentionné précédemment, la réduction des collisions avec l’orignal dans les secteurs clôturés est déjà importante, mais il reste encore 11 km à clôturer (km 73 à 84) au printemps 2011. L’efficacité des clôtures métalliques hautes est démontrée, mais des risques de collisions persistent près des extrémités des zones clôturées et dans les lieux situés à proximité de barrières sujettes à une utilisation plus ou moins régulière. De plus, les risques de collisions tendent à augmenter à certains endroits où peu de collisions avaient été observées dans la décennie 1990-2000. En effet, l’année 2010 a été le théâtre de plusieurs accidents impliquant l’orignal en dehors des zones clôturées (figure 1). Alors que la moyenne annuelle de 2006 à 2009 pour le secteur situé entre les km 114 et 170 se chiffrait à 11,25 collisions, le nombre enregistré en 2010 était de 30, soit presque trois fois plus que les années précédentes.
Figure 1 : Nombre de collisions impliquant l'orignal par année sur la route 175 et indice de densité des populations dans la réserve faunique des Laurentides (km 84 à 218) Note : Deux sources de données différentes ont été utilisées pour les directions territoriales impliquées.
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une augmentation continue des densités animales (2,2 orignaux/10 km² en 1994 à 4,1 orignaux/10 km² en 2009). Par contre, l’impact des clôtures sur les patrons de déplacement des animaux à moyen et long terme est inconnu et risque de varier en fonction de l’évolution de la qualité de l’habitat (étroitement relié aux coupes forestières). À cette fin, il serait intéressant d’effectuer un suivi des photos aériennes pour voir l’évolution du paysage. Il serait aussi utile d’acquérir plus de données sur l’évolution des populations et sur la répartition des orignaux sur le territoire, ce qui pourrait être fait en partie à l’aide du succès de chasse enregistré dans les différents secteurs de chasse de la réserve faunique situés à proximité de la route. Il serait également pertinent de tenter de répondre à certaines questions touchant entre autres à l’influence annuelle des conditions météorologiques sur la fréquence des déplacements et leur répartition temporelle. L’année 2010 fut exceptionnelle mais il est difficile d’identifier les causes de cette variation par rapport aux observations des années précédentes.
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QUESTION 2 EST-CE QUE LA MISE EN PLACE DE LA CLÔTURE GRANDE FAUNE A DÉPLACÉ AILLEURS LE RISQUE DE COLLISION AVEC L’ORIGNAL (EFFET DE BOUT)?
Il existe effectivement un risque que les orignaux qui se butent à la clôture lors de leurs déplacements soient tentés de longer celle-ci et de traverser la route à son extrémité. C’est pour cette raison que les extrémités des clôtures ont été placées, autant que possible, de façon à éviter cet effet de bout. Ainsi, l’extrémité nord de la clôture du secteur nord se termine sur une coupe de roc importante du côté est, et l’extrémité ouest de la clôture se poursuit d’environ 100 m (en « L ») dans la zone boisée. Des ailes sont également en place à l’extrémité sud de ce secteur sur une distance de 100 m dans la forêt en plus d’être doublé d’un éclairage routier sur 500 m. Pour le tronçon sud, l’extrémité située au km 110 est également pourvue d’une aile sur une centaine de mètres vers la forêt de façon à diriger les orignaux qui la longe vers la zone boisée. Dans le secteur Jacques-Cartier, le tracé de clôture retourne aussi vers la forêt, mais sur une plus faible longueur.
Dans tous les cas où des ailes ont été installées, elles visaient à prévenir le contournement de la clôture par les animaux qui se sont déjà butés à cette barrière dans les sections clôturées. Par contre, elles peuvent agir comme barrière aux orignaux qui se déplacent parallèlement à l’emprise en dehors des zones clôturées. Confrontés à cette barrière, les animaux pourraient retourner en forêt ou accéder à l’emprise de la route et se retrouver à l’intérieur des sections clôturées.
Le comportement qu’ont les animaux de longer la clôture et de traverser l’emprise aux extrémités fut observé à plusieurs reprises et documenté par le suivi des pistes d’orignaux et lors de l’inspection de la clôture sur la route 138 dans le secteur des Caps (Tecsult Inc., 2008a; AECOM Tecsult Inc., 2009a et b, et 2010a). La zone clôturée s’étend sur 6 km et aucune structure de franchissement de la route n’est disponible pour les orignaux. Dans ce secteur, les orignaux sont contraints dans leurs déplacements au sud par la barrière naturelle que représente le fleuve Saint-Laurent. Ils n’ont donc pas le choix de se déplacer vers le nord et de traverser la route 138. Les densités étant très élevées dans ce secteur à cause d’une pression de chasse nulle (Massif de la Petite-Rivière-Saint-François) ou contrôlée (Terres du Séminaire), le phénomène de dispersion semble particulièrement important. Des effets de bout se manifestent aux extrémités de la zone clôturée depuis l’installation en octobre 2007 et ils s’accentuent d’année en année d’après des relevés de pistes (AECOM Tecsult Inc., 2010a).
Mais qu’en est-il sur la route 175? Comme la pose de la clôture a débuté en 2007 pour les secteurs nord (km 190 à 214) et Jacques-Cartier (km 128), ce sont ces secteurs qui peuvent être examinés pour répondre à la question puisqu’au sud, la mise en place graduelle de la clôture depuis l’été 2008 ne permet pas d’examiner une ou des extrémités afin de déterminer la présence de ce phénomène puisqu’elles changeaient de position annuellement (figure 2 et carte 2).
Les suivis de pistes dans le tronçon nord (km 179 à 221) ont eu lieu à toutes les trois semaines, soit de mai à octobre en 2006, 2007, 2008, 2009 et 2010. Le nombre moyen de pistes d’orignaux par kilomètre de bon substrat par inventaire pour la zone maintenant clôturée et une distance additionnelle de 5 km à chaque extrémité, soit entre les km 186 à 219, est présenté à la figure 3. Ainsi, le nombre de pistes est demeuré sensiblement le même depuis 2006 à l’extrémité sud (km 188 à 190) de la section clôturée. Par contre, à l’extrémité nord (km 214 et 215), un nombre plus élevé de pistes a été détecté en 2010 que par le passé. En effet, les pistes d’orignaux étaient absentes ou peu nombreuses dans ce secteur en 2006 et 2007. Ainsi, en comparant la densité relative de pistes aux km 214 et 215 avant et après la pose de la clôture, l’augmentation semble importante. Cependant, en valeur absolue, la différence demeure faible puisqu’en moyenne, seulement une piste par kilomètre par inventaire y a été observée. D’ailleurs, les densités d’orignaux dans ce secteur sont plutôt faibles.
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Efficacité des aménagements pour la grande faune
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Si on examine plus précisément la localisation des pistes aux extrémités clôturées, les pistes situées à l’extrémité nord de la zone clôturée sont toujours à environ 250 m du bout de la clôture, soit après la coupe de roc sur laquelle se termine la clôture du côté est (carte 2). En 2009, aucune augmentation du nombre de pistes n’a pu être décelée aux km 190 et 214. Cependant en 2010, il y avait 10 et 18 pistes à l’intérieur d’un kilomètre de l’extrémité nord de la clôture durant les mois où les mouvements des orignaux étaient les plus fréquents (mai et juin) (AECOM, 2011b). Dans ce cas, il est difficile de déterminer si ces observations reflètent un effet de bout compte tenu qu’elles ont été réalisées seulement en 2010, alors que les clôtures sont en place depuis l’automne 2008. Un plus grand nombre d’orignaux occupant ce secteur pourrait également avoir provoqué une augmentation des déplacements dans ce secteur pourvu de milieux humides. Une poursuite des relevés de pistes permettrait de valider ou d’infirmer cette hypothèse pour l’extrémité nord de la clôture.
Jusqu’à présent, l’effet de bout ne s’est pas manifesté à l’extrémité sud de la section clôturée entre le km 190 et 214. Notons d’ailleurs que cette extrémité est éclairée sur 500 mètres, dont 400 mètres à l’extérieur de la zone clôturée. Par contre, une augmentation de pistes a été décelée en 2010 à l’extrémité nord de cette même section, soit autour du km 214.
Dans toutes les situations observées, l’ajout de passages fauniques près des extrémités permettrait probablement de limiter un éventuel effet de bout.
En plus de l’effet de bout engendré par un contournement immédiat de la clôture en longeant celle-ci, il est aussi possible qu’il y ait peu à peu une modification des patrons de déplacements des orignaux avec les années due à la présence de longues sections clôturées comportant un nombre limité de passages fauniques. Il existe effectivement un risque que les orignaux s’habituent à la présence de la clôture et utilisent par la suite un autre secteur ou une autre vallée pour effectuer leurs déplacements. Dans le cas de cette hypothèse, il sera important que les corridors biologiques soient maintenus afin que les déplacements se poursuivent via ces mêmes corridors en y aménageant des passages fauniques afin d’éviter de déplacer le problème aux endroits non clôturés. En plus de poursuivre le suivi des extrémités immédiates des clôtures, il faut également s’assurer que les passages sont assez nombreux pour éviter simplement de déplacer ailleurs le problème de collisions avec la grande faune.
Actuellement, il est difficile de déterminer l’impact relatif des modifications du patron de déplacement des orignaux provoquées par la mise en place de cette barrière et un nombre limité de passages pour l’orignal de celui engendré par l’augmentation des densités animales dans et à proximité des secteurs non clôturés. Une étude du déplacement des orignaux (particulièrement des jeunes individus en dispersion) par un suivi télémétrique pourrait apporter de nouveaux éléments de réponse à cette question.
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Rivière à l'ÉpauleLac Côté Lac Taché
Lac Lebrun
Lac à la Loutre
LacHibou
Petit Lac Hibou
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RivièreSautauriski
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Lac à l'Épaule
Lac Hobard
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Lac Ruban
Lac Hupé
Lac Nordet
LacO'Brien
Lac Forestier
LacGilly
LacOvide
Petit lac àl'Épaule
Lac duVerrou
Lac desNymphes
LacPasquin
Lac desSylphes
Lac auxSables
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RivièreSautauriski
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Lac de l'Entrée
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RivièreCachée
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2009 (7 inventaires)
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Carte 1
Évolution des déplacements de cervidés au cours des relevés depistes de 2006 à 2010
Route 175 tronçon sud (km 68 à 119)
Bilan du suivi environnemental du projet d'amélioration de la route 175 à 4 voies divisées
Efficacité des aménagements pour la grande faune
500 0 500 1 000250m
1:50 000
Date : Avril 2011
Clôture métallique X X X X X X
Borne kilométrique#*
Passage à grande faune
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Clôture métallique en construction jusqu'à la mi-juilletX X X X X X
Note : De 2006 à 2009, données disponibles à partir du km 84 Pour 2010, données disponibles à partir di km 68
Accident avec l'orignal
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Accident avec l'ours
Accidents (précision de 1 km)
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Petit lac auxMontagnais
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LacCarabas
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Lac duGrenier
LacTourangeau
LacMalouin
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LacOyé
Lac Majeau
Lac Jacob
Lac auxRats Musqu
LacLecours
LacNizon
LacFournier
LacPlou
LacGraveline
LacHautbois
LacTremblay
Petit lacdu Dépôt
Lac du Dépôt
Lac de laFlache
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Carte 2
Évolution des déplacements de cervidés au cours des relevés depistes de 2006 à 2010
Route 175 tronçon nord (km 179 à 221)
Bilan du suivi environnemental du projet d'amélioration de la route 175 à 4 voies divisées
Efficacité des aménagements pour la grande faune
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Date : Avril 2011
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Orignal
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Espèces
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Excursion
Perpendiculaire
Direction des pistes
Note : De 2006 à 2009, données disponibles à partir du km 84 Pour 2010, données disponibles à partir du km 68
Accident avec l'orignal
Accident avec le cerf de Virginie
Accident avec l'ours
Accidents (précision de 1 km)
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Passage à grande faune
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QUESTION 3 EST-CE QUE LES ACCÈS ANTI-CERVIDÉS EMPÊCHENT LES ORIGNAUX D’ACCÉDER AUX SECTIONS DE ROUTE CLÔTURÉES?
Afin de limiter le nombre de barrières à gérer (ouverture et fermeture à chaque passage) aux accès fréquentés dans la réserve faunique des Laurentides, des passages routiers anti-cervidés ont été construits à de nombreux endroits. Ces passages sont des petits ponts constitués de tuyaux séparés par des espaces vides permettant le passage des véhicules, mais empêchant celui des cervidés. Le vide présent sous la structure freine également le déplacement des orignaux et des cerfs qui s’approchent de la surface. Ces structures sont couramment utilisées ailleurs dans le monde, autant pour le contrôle de la grande faune sur les routes que pour le bétail. Son usage pour contrer le passage de l’orignal est cependant peu documenté.
Afin de documenter le comportement des animaux qui s’approchent d’une telle structure, des caméras Moultrie ont été placées près de certains de ces passages en 2008. Toutes les trois semaines, de la fin mai au début octobre, les cartes mémoires étaient récoltées et les abords de ces structures étaient inspectés afin de détecter la présence de pistes à proximité. Les résultats de ces suivis ont été présentés dans AECOM Tecsult Inc. (2009c).
Ainsi, en 2008, ce sont les passages anti-cervidés situés sur les accès aux lacs Lecompte et Lecours (km 206,6) et au secteur forestier Plessis (km 209,8) qui furent l’objet d’une surveillance par caméra. Plusieurs véhicules ont été photographiés aux deux endroits, mais aussi quelques animaux à proximité ou sur la route d’accès, du côté de la forêt (tableau 2). Cependant, aucun animal ne s’est aventuré sur la structure. À deux occasions, soit le 26 juin et le 18 septembre, des orignaux se sont approchés du passage situé sur la route d’accès au secteur forestier Plessis, mais ils ont de toute évidence rebroussés chemin (photo 2).
Tableau 2 : Indices de présence animale près des passages routiers anti-cervidés des accès Lecours et Lecompte, et du secteur forestier Plessis lors des suivis de 2008
Accès Photos prises par la caméra Abords du passage (pistes) Date Animal Date Détail
Lecours et Lecompte 14 mai Loup 28 mai Pistes d’orignaux dans talus 6 juin
22 juin 26 août
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7 juin 12 juin 26 juin
Renard roux 23 juin Vieilles pistes d’orignaux Trois pistes de cerfs
18 juin Orignal 7 juillet - 20 juin Ours 29 juillet Plusieurs pistes de cerfs
30 juillet 15 août
19 septembre
Trois cerfs (1 femelle et 2 jeunes)
21 août -
9 août Deux cerfs 18 septembre - 30 septembre -
Secteur forestier Plessis 30 mai Cerf 28 mai - 26 juin Un orignal a rebroussé
chemin 23 juin -
5 juillet Oiseau en vol 7 juillet - 17 septembre Deux orignaux ont
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Le constat final est donc que ces structures, bien que coûteuses (surtout le modèle coulé en place), sont généralement très efficaces pour limiter les mouvements des orignaux tout en laissant passer les véhicules. Cependant, des animaux forcés de le franchir pourraient le faire comme il fut constaté à une reprise par un employé de la Sépaq. Par contre, il est très important de respecter les critères de conception (diamètre de 114 mm et espacement de 126 mm pour la tubulure) puisque ceux-ci sont responsables de l’efficacité des passages routiers anti-cervidés.
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QUESTION 4 EST-CE QUE LES STRUCTURES DE SORTIES D’URGENCE FONCTIONNENT LORS D’INTRUSIONS D’ORIGNAUX DANS LES SECTIONS CLÔTURÉES?
Malgré la présence de passages routiers anti-cervidés, certaines barrières et accès piétons sont présents à plusieurs endroits sur la clôture. Ces accès, s’ils ne sont pas refermés, risquent, tout comme les bris de clôture, le vandalisme, et les extrémités des clôtures, de permettre l’accès au corridor routier à l’orignal dans les sections clôturées. Un orignal coincé est hautement imprévisible et peut s’avérer encore plus dangereux pour les automobilistes que s’il n’y avait pas de clôture. Ainsi, les sorties d’urgence, qui sont des structures s’ouvrant d’un seul côté (vers la forêt), sont indispensables. Ces structures ont été placées dans des endroits stratégiques, soit près des extrémités des clôtures et là où se trouvent de nombreux accès. Dans la réserve faunique des Laurentides, ces structures sont placées à environ tous les 5 km.
Ces structures ont fait l’objet d’un suivi en 2008 et 2009. En 2008, le suivi s’effectuait à l’aide de topofils placés en travers de la sortie et de lecture de pistes dans le sol aux abords des sorties toutes les deux semaines pendant la saison de suivi, et une caméra fut placée du 29 juillet au 30 septembre près d’une des sorties d’urgence. Les sorties d’urgence du secteur sud furent également munies de trappes de sable pour faciliter le suivi des pistes (AECOM Tecsult Inc., 2009c). Les suivis de 2009 ont été limités à la recherche de pistes dans les sorties d’urgence munies de trappes de sable lors des inventaires de pistes (AECOM Tecsult Inc., 2010b). En 2010, les sorties n’étaient visitées que si des pistes étaient trouvées dans un segment clôturé.
Ainsi en 2008, des pistes d’orignaux ont souvent été décelées du côté de la forêt longeant la clôture. Par contre, des pistes situées à l’intérieur de la zone clôturée n’ont été observées qu’à deux reprises lors de ces relevés, soit le 26 juin dans la sortie située au km 190,5, du côté est, et le 11 juillet 2008 dans la sortie située au km 207, du côté ouest (AECOM Tecsult Inc., 2009c). D’ailleurs, les entrepreneurs chargés de la mise en place de la clôture ont signalé avoir observé à quelques reprises des orignaux traverser les sorties d’urgence après intrusion dans la zone clôturée.
Dans la portion sud de la route 175, les sorties d’urgence mises en place ont également été utilisées à quelques occasions selon des témoignages recueillis par des ouvriers ou des surveillants de chantier. Un veau orphelin se trouvant dans le terre-plein central à la hauteur du km 92 a d’ailleurs été dirigé avec succès en début septembre par les surveillants de chantier vers une sortie d’urgence afin de retourner en forêt (AECOM Tecsult Inc., 2009c). À l’instar des chantiers au nord (km 190 au 214), plusieurs observations directes par des travailleurs ont également confirmé l’utilisation de ces aménagements par des orignaux voulant réintégrer la forêt suite à une intrusion.
Des cas d’utilisation des sorties d’urgence ont également été signalés aux surveillants en 2009 par les travailleurs de chantier. Cependant, au moins une intrusion par une sortie d’urgence a été décelée et les battants étaient restés ouverts. Le graissage des battants et une vérification régulière des sorties ont donc été entrepris pour éviter que de tels événements se reproduisent.
Au sujet de la conception des sorties d’urgence, les expériences sur la route 138 ont montré qu’il est essentiel pour conserver une distance régulière entre les poteaux où sont fixés les battants, que la sortie soit une structure indépendante, c’est-à-dire qu’elle ne subisse aucune tension du grillage métallique ou du fil tendeur qui doivent être fixés sur un autre poteau renforci. Cette précaution permet de garder la sortie fonctionnelle malgré les cycles de gels et dégels successifs dans un sol saturé d’eau.
Puisque les orignaux ont tendance à suivre les clôtures lorsqu’ils se trouvent piégés dans une section clôturée, les sorties d’urgence localisées aux endroits stratégiques et bien conçues sont indispensables et utilisées par l’orignal, et elles ont démontré leur efficacité à plusieurs reprises. Elles nécessitent cependant un bon entretien et une vérification régulière pour s’assurer du bon fonctionnement.
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QUESTION 5 EST-CE QUE LES PASSAGES À GRANDE FAUNE SONT UTILISÉS PAR L’ORIGNAL?
Afin de réduire l’effet barrière des clôtures hautes et de permettre les passages de la grande faune dans les sections de route clôturées, des passages fauniques ont aussi été aménagés ou construits. Il s’agit de structures (ponts et portiques) franchissant des rivières et dont les dimensions de conception ont été modifiées afin de permettre l’aménagement d’un ou deux sentiers sur les rives. Ces structures profitent d’un dégagement horizontal et vertical permettant une bonne visibilité. De chaque côté de ces passages, des salines ont été aménagées afin d’attirer la grande faune à proximité de l’entrée des passages et ainsi faciliter leur fréquentation.
La plupart des passages ont été construits de 2006 à 2008, à l’exception d’un des deux ponts de l’émissaire du lac Tourangeau qui était en place depuis plusieurs années déjà. Celui-ci était situé dans une section de route pourvue de clôture électrique Un dernier passage est actuellement en construction au ruisseau Taché près de l’entrée du Parc National de la Jacques-Cartier. Le suivi de l’utilisation des passages s’est amorcé une fois la construction terminée. Ainsi, en 2006, seul le passage Tourangeau était suivi puisqu’il était le seul en opération. Le nombre de pistes présentes dans deux trappes à sable et l’espèce impliquée étaient déterminés à toutes les trois semaines, soit lors des inventaires de pistes en bordure de la chaussée (Tecsult Inc., 2007). En 2007, les passages associés aux rivières Gilbert, Cyriac, et Jacques-Cartier étaient construits en partie (souvent une structure sur deux), et les suivis de pistes ont été effectués dans les passages malgré de mauvaises conditions de substrat. En dépit des activités de construction qui avaient cours à ces endroits, l’utilisation par un orignal a été documentée au moins une fois pour chacun de ces passages (Tecsult Inc., 2008b). En 2008, les premières caméras ont été installées dès le mois de mai aux passages des rivières Gilbert et Jacques-Cartier. Les caméras en place au passage de la rivière Gilbert ont alors permis de documenter 4 traversées d’orignaux. Les suivis de pistes ont aussi été faits sous les différentes structures dont la construction était avancée ou terminée.
C’est en 2009 et 2010 que tous les passages étaient fonctionnels et surveillés par des caméras sur chaque sentier et sous chaque structure. Le tableau 3 présente les résultats de traversées par l’orignal des passages pour 2009 et 2010 (AECOM Tecsult Inc., 2010b; AECOM, 2011b).
Les suivis de pistes dans les trappes de sable n’ont pas permis d’ajouter des observations à celles déjà fournies par les caméras du fait qu’elles n’étaient relevées qu’à toutes les trois ou quatre semaines. Il était donc difficile de déterminer avec justesse le nombre ainsi que la direction des orignaux y circulant. La meilleure méthode de suivi de la fréquentation des passages s’est avérée celle faisant appel aux caméras de détection. De plus, entre 2009 et 2010, plusieurs caméras de marque Moultrie ont été remplacées par des caméras de marque Reconyx qui sont sensibles aux mouvements et à la chaleur, et qui possèdent un très court délai entre la détection et la prise de photos. Ainsi, des animaux à la course dans le passage pouvaient difficilement être pris en photo par les caméras de type Moultrie contrairement aux caméras Reconyx.
Par contre, compte tenu de la très grande ouverture de certains passages (ex. : lac à Noël), certains animaux ont échappé à une des quatre caméras mises en place. Par conséquent, la fréquentation de certains passages est sous-estimée et les nombres représentent donc des valeurs minimales. Dans certains cas, le nombre d’événements manqués pourraient atteindre plus de 25 % (AECOM, 2011b). Il est impératif de maintenir un nombre minimal de caméras en place et de bien les disposer pour capturer l’ensemble des mouvements pouvant avoir lieu dans les passages, en particulier ceux dont l’ouverture est élevée.
L’utilisation des différents passages et même des portiques du ruisseau Bureau où rien n’a été spécifiquement aménagé pour la grande faune, à l’exception des clôtures, et dont les dimensions apparaissaient restreintes à première vue (tableau 3), est influencée par de multiples facteurs. Premièrement, les densités d’orignaux varient d’un endroit à l’autre dans la réserve faunique des Laurentides. Entre les km 90 et 101, les densités sont très élevées selon la stratification utilisée pour l’inventaire de la réserve à l’hiver 2009 (Mme Héloise Bastien, MRNF, comm. pers.). Ceci pourrait expliquer en grande partie la fréquentation élevée des passages au ruisseau Bureau et à la décharge du lac à Noël. Le passage de la rivière Gilbert se situe également à l’est d’un secteur où la densité est très élevée. Les passages des rivières Jacques-Cartier, Tourangeau et Cyriac se trouvent dans des
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AECOM
22 Rapport final – 05-20352 – Avril 2011
Tableau 3 : Suivi par caméra des traversées des passages fauniques par l'orignal en 2009 et 2010
Passage Dimension (m) (larg. x haut. x long.)1
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Ouest : 6 х 1,98 х13Est : 6 х 2,83 х 13
0,91 1,31
33 24 0,23 108 92 0,63
Décharge du lac à Noël km 94,6 25 х 7,36 х 13 14,15 117 69 0,65 91 75 0,51
Jacques-Cartier km 128,2 30 х 5,27 х 13 9,88 3 3 0,016 7 7 0,039
Tourangeau km 177,3 25 х 5 х 16 7,81 6 3 0,033 18 12 0,11
Gilbert km 198,2 14,7 х 5,3 х 17,7 4,40 13 11 0,066 32 27 0,20
Cyriac km 209,9 38 х 4,9 х 13 14,32 17 16 0,087 4 3 0,025
Total 189 126 1,1/6 passages 279 232 1,6/6 passages
1. Du point de vue du passage et non de la route. 2. Calculé avec le nombre de jours pour lesquels une des deux caméras du sentier était en fonction (addition des deux sentiers au besoin).
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secteurs où la densité des orignaux est beaucoup plus faible en raison d’une moins bonne qualité d’habitat (Jacques-Cartier et Tourangeau) ou d’une pression élevée de chasse dans les environs (Cyriac). Dans le cas des passages des rivières Jacques-Cartier et Tourangeau, ces densités risquent d’augmenter en relation avec les coupes forestières qui favorisent cette espèce.
D’ailleurs, ces variations de densités d’effectifs ont possiblement affecté certains secteurs non clôturés. Le secteur le plus notable depuis quelques années est celui situé entre les km 110 et 115, soit à l’extrémité nord du secteur qui est clôturé depuis juillet 2010. L’évolution du paysage vers une plus grande abondance de peuplements en régénération dans ce secteur (photo 1) a eu pour effet de favoriser les densités d’orignaux qui présentent maintenant un risque pour les usagers de la route. Des discussions sont actuellement en cours pour tenter de régler ce problème en rallongeant la zone clôturé, mais pour se faire, il faudra construire un passage faunique près de cette extrémité afin d’éviter de seulement déplacer le problème de sécurité routière en rendant ce secteur étanche aux déplacements. Les relevés de pistes et suivis de collisions sur la route 138 dans le secteur des Caps (AECOM Tecsult Inc., 2009a et 2010a; Tecsult Inc., 2008a) a permis de réaliser que la clôture à grande faune installée seule de façon étanche peut engendrer un changement des patrons de déplacements.
Une solution envisageable est de relier le plus possible les corridors biologiques de part et d’autre de la route avec des passages fauniques. Il est aussi préférable de terminer la clôture près d’un passage faunique; ce qui sera le cas de l’extrémité sud du secteur sud qui se terminera au passage du ruisseau Taché et il est aussi possible que l’extrémité nord de cette même section se prolonge jusqu’au km 115. Dans une telle éventualité, un passage faunique près du km 112 (AECOM, 2011a) devra être construit puisque le dernier passage est situé au km 94, soit à 21 km de l’extrémité nord de la clôture, ce qui est énorme considérant que la littérature recommande des passages tous les 5 à 7 km.
De plus, la connectivité des passages avec le milieu forestier est un autre facteur. Par exemple, au ruisseau Bureau, la forêt est très près de la route de chaque côté et même si ce passage est étroit et offre peu de dégagement (dimensions au tableau 3). Il faut cependant souligner qu’il n’est pas très long puisque les portiques ne sont pas sous remblais ; ce qui avantage certainement ce passage malgré la faible hauteur des structures. À l’opposé, les passages de la rivière Tourangeau sont relativement éloignés du milieu forestier, des travaux d’aménagement et de plantations sont planifiés aux abords afin d’en favoriser la fréquentation par la faune. Au fil du temps, les passages fauniques seront mieux intégrés au milieu puisqu’il aura une meilleure transition dans le couvert végétal entre le milieu boisé et les entrées aux passages. L’utilisation des passages par la faune est aussi appelée à s’accroître puisque ces derniers deviendront des corridors biologiques de plus en plus utilisés par plusieurs espèces fauniques et connues par les populations.
La fréquentation des passages peut aussi dépendre de leur configuration et de l’achalandage humain qui y prévaut. Déjà, l’utilisation des passages s’est élevée entre 2009 et 2010. Certes, une partie de cette croissance pourrait être attribuée à des caméras plus performantes, mais il est de notre avis qu’une grande partie constitue une réelle augmentation de la fréquentation. Certains passages sont moins utilisés, mais globalement, une croissance de l’achalandage d’environ 30 % est observée. En 2009, le passage le moins utilisé, celui de la rivière Jacques-Cartier a vu passer un orignal environ tous les deux mois, alors qu’en 2010, il y en avait généralement un par mois (tableau 3). En 2010, le passage de la rivière Cyriac fut le moins fréquenté, avec un orignal environ à tous les 40 jours. Dans ce passage, les caméras ont documenté une utilisation humaine très importante pour la pêche et le récréotourisme, ce qui peut avoir eu un impact sur la fréquentation du passage par l’orignal.
En conclusion, les passages mis en place pour la grande faune sont utilisés à différents niveaux, selon les densités d’orignaux présents dans les secteurs environnants. Leur achalandage devrait continuer de s’accroître, car les passages seront plus accueillants avec le développement du couvert végétal aux entrées. Ils sont efficaces et deviendront ainsi des corridors biologiques privilégiés pour l’ensemble de la faune. De plus, contrairement à la croyance initiale, les passages fauniques dans les zones clôturées semblent indispensables à la sécurité routière puisqu’ils contribuent à l’efficacité de la clôture en évitant la modification des patrons de déplacement des orignaux par le maintien de corridors naturels de déplacement.
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QUESTION 6 EST-CE QUE LES PASSAGES À GRANDE FAUNE ASSURENT UN NIVEAU ACCEPTABLE DE PERMÉABILITÉ À L’ORIGNAL?
Tel que mentionné précédemment, les passages fauniques ont été construits afin de permettre le mouvement des orignaux et pour réduire l’effet de barrière engendré par la mise en place de la clôture haute. Il a été mentionné que les passages fauniques construits sont utilisés par l’orignal, mais il faut se demander si ces traversées sont suffisantes pour maintenir les processus d’émigration et d’immigration, et pour éviter des problèmes d’isolement génétique et de séparation des populations vivant à l’est et à l’ouest de la route 175.
Si on présume que le quart de la population des orignaux de la réserve faunique des Laurentides estimée à 3 283 individus peut être confronté un jour ou l’autre à des sections clôturées, près de 34 % (279/820) auraient utilisé les passages en 2010 en considérant que ce sont tous des utilisateurs différents. S’il y a réutilisation des passages par 50 % des individus, le pourcentage de la population de la réserve utilisant les passages atteindrait tout de même 17 %. Cette analyse demeure hypothétique, mais elle démontre qu’une proportion non négligeable de la population utilisait les passages en 2010. Cette analyse est d’autant plus intéressante, car la distribution des individus selon le sexe et l’âge dans les passages reflète celle retrouvée dans la population (tableau 4). De plus, plusieurs jeunes mâles et jeunes femelles ont été observés dans les passages, probablement en phase de dispersion et à la recherche de nouveaux territoires pour établir leur domaine vital. Selon Mills et Allendorf (1996), un minimum d’un migrant par génération est souhaitable, mais ce nombre pourrait être insuffisant chez certaines populations. Dans le cas de la route 175, compte tenu de l’utilisation des passages par les orignaux, il n’y a pas lieu de s’inquiéter de l’isolation des populations sur le plan génétique.
Tableau 4 : Proportions de mâles, femelles et veaux dans les passages fauniques à l'été 2010 vs dans la réserve faunique des Laurentides
Âge et sexe Proportion dans la réserve faunique des Laurentides1
(%)
Proportion dans les 6 passages
(%) Mâle 32 31 Femelle 52 57 Veau 16 12
1. MRNF, 2010.
Finalement, les passages ont été aussi bien utilisés par les mâles adultes que les femelles accompagnées de leurs veaux ou de jeunes individus. Ainsi, on peut conclure que de jeunes mâles en dispersion fréquentent les passages et que l’échange génétique est certainement assuré.
Sur le plan de la dynamique des populations, les passages en place remplissent bien leur fonction, mais concernant les besoins comportementaux des orignaux, il est possible que le nombre de passages ne soit pas suffisant. Tel que mentionné précédemment, les grandes zones clôturées jumelées à un nombre limité de passages ont possiblement engendré une modification des patrons de déplacement des orignaux qui ont vu plusieurs corridors de déplacement bloqués par la clôture à grande faune. Ce phénomène pourrait expliquer en partie l’augmentation du nombre de collisions dans des secteurs qui n’étaient pas problématiques avant la mise en place de la clôture. L’impact de ce phénomène ne semble pas avoir d’impact sur le plan écologique, mais il semble pourtant avoir des conséquences sur la sécurité routière. La contribution relative de ce phénomène à l’augmentation du nombre d’accidents est cependant impossible à déterminer et à distinguer des effets induits par l’augmentation des densités animales, l’amélioration de l’habitat et les autres raisons invoquées en réponse à la question 1.
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QUESTION 7 EST-CE QUE LE RÉAMÉNAGEMENT DE LA ROUTE 175 DANS SON ENSEMBLE CONSTITUE UNE BARRIÈRE AUX DÉPLACEMENTS DES ORIGNAUX?
Le projet d’amélioration de la route 175 à quatre voies divisées a fait passer le dégagement autoroutier de 30 à 90 m. Ceci peut constituer une différence importante pour tout animal s’approchant de la route pour la traverser. À cela, s’ajoute les 65 km de clôture métallique haute prévus (56 km actuellement en place). Ces deux éléments sont donc susceptibles d’entraver les déplacements des orignaux de part et d’autre de la route 175 dans la réserve faunique des Laurentides.
Si on examine les figures 2 et 3, il est clair que les clôtures constituent des barrières très efficaces, car seulement quelques intrusions ont été documentées au cours des années de suivi. Par contre, plusieurs pistes continuent d’être observées dans les sections non clôturées, Par conséquent, la route réaménagée ne constitue pas une barrière pour ces individus qui traversent les deux chaussées aux endroits non clôturés. D’ailleurs, un bon nombre d’accidents impliquant l’orignal ont été enregistrés en 2010 dans ces sections non protégées. Les orignaux traversent également et en bon nombre dans les passages fauniques aménagés à cette fin. Quoiqu’il soit impossible de déterminer avec précision leur proportion, elle est certainement non négligeable puisque 279 individus les ont utilisés en 2010.
Le tableau 5 compare sous toutes réserves, des taux de traversée calculés à partir des moyennes annuelles de 2006 et 2010. Ces valeurs sont issues des données des tableaux 2 et 4 du suivi des pistes et passages fauniques de 2010 (AECOM, 2011b) et de proportions de pistes de 2006 en zone maintenant clôturée. Ces comparaisons comportent certaines limites, dont les différences temporelles des relevés de pistes et de fréquentation des passages. De plus, le taux de traversées de 2006 est considéré comme une valeur minimale et par conséquent le rapport des taux 2010 à celui de 2006 est ainsi surévalué. Malgré tout, ceci donne un indice de l’abondance des déplacements de part et d’autre de la route 175 avant et après la mise en place de la clôture. Dans la portion maintenant clôturée du tronçon sud, la diminution des traversées serait du deux tiers alors qu’ailleurs, elle serait du tiers. Dans le tronçon nord, c’est une réduction de plus de 90% qui est observée entre les km 191 et 214 alors qu’à l’extérieur de la zone clôturée, la réduction n’est que de 30%. Ces réductions du nombre de traversées journalières se soldent donc par des réductions moyennes de 50 et 75% en moyenne pour les tronçons sud et nord respectivement. Dans les zones où s’effectue le suivi des pistes, certains orignaux semblent ne plus utiliser l’emprise de la route 175 pour leurs déplacements alors qu’environ le tiers l’utilisent toujours soit par les passages fauniques ou par les secteurs non clôturés, mais cela ne semble pas avoir de conséquences écologiques.
Tableau 5 : Comparaison des taux journaliers de traversées de la route 175 avant et après la mise en place de la clôture à grande faune (sur la route et dans les passages fauniques)
Localisation Nombre d’orignal/jour sur ce tronçon Ratio des taux(2010/2006) 2006
(sans clôture) 2010
(avec clôture) Tronçon sud Dans le secteur maintenant clôturé (pistes en 2006 et passages en 2010)
3,1 1,1 0,37
Dans le secteur non clôturé (pistes) 1,6 1,1 0,69 Dans tout le tronçon inventorié 4,7 2,2 0,48 Tronçon nord Dans le secteur maintenant clôturé (pistes en 2006 et passages en 2010)
2,4 0,23 0,09
Dans le secteur non clôturé (pistes) 0,8 0,56 0,70 Dans tout le tronçon inventorié 3,2 0,79 0,25
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Il y a fort probablement certains individus pour lesquels les changements apportés constituent une barrière à leurs déplacements, mais ce n’est pas le cas pour plusieurs autres orignaux dont les jeunes immatures en dispersion.
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CONCLUSION
Les clôtures sont très étanches aux orignaux et les suivis de piste montrent que seules quelques intrusions dans les emprises se font par les extrémités. Le suivi des passages routiers anti-cervidés et des sorties d’urgence a montré que ces structures sont efficaces puisque les orignaux agissent tel que prévu face à celles-ci. Seul un bon entretien est nécessaire pour assurez le bon fonctionnement des différentes structures. Les passages aménagés pour la grande faune sont également efficaces et indispensables sur le plan écologique, mais surtout pour la sécurité routière. Le nombre d’animaux qui y circulent en fait un succès assurant un minimum d’échanges entre les populations de chaque côté de la zone clôturée.
La présence de passages fauniques supplémentaires permettrait par contre de relâcher la pression subie par les extrémités des clôtures où un léger effet de bout se fait sentir au nord du tronçon nord. Par contre, un autre effet plus global pourrait apparaître, soit un changement dans les patrons de déplacements globaux des orignaux qui fréquentent les abords des secteurs clôturés. Ceci permettrait d’expliquer la faible baisse du nombre d’accidents depuis que la clôture est en place. Pour mieux cerner cet éventuel problème, il serait pertinent d’avoir plus de données sur les densités fauniques et d’étudier la qualité de l’habitat afin de tenter de prévoir les déplacements.
Finalement, une baisse importante du nombre de collisions dans les zones qui sont clôturées est observée, mais pour l’ensemble de la route175, le résultat n’est pas celui escompté pour plusieurs raisons. Une des hypothèses invoquées pour expliquer ce constat est liée au fait que des modifications de la qualité de l’habitat aurait favorisé la croissance des populations d’orignaux dans des secteurs auparavant de très faible densité. La modification des patrons de déplacement possiblement engendrée par la présence de la clôture à grande faune pourrait également expliquer l’augmentation du nombre de collisions dans les sections non clôturées.
Pour toutes ces raisons, la poursuite des suivis est fortement recommandée afin de prendre en compte toute évolution et de corriger les problèmes avant qu’ils ne prennent trop d’ampleur, réduisant par le fait même la rentabilité des investissements pour augmenter la sécurité routière sur la route 175. Un suivi sur quelques années supplémentaire permettra aussi de vérifier l’influence des conditions météorologiques sur la fréquence des déplacements et leur répartition temporelle.
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RÉFÉRENCES
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AECOM, 2011b. Suivi environnemental du projet d’amélioration de la route 175 à quatre voies divisées. Grande faune 2010 – Efficacité des aménagements pour la grande faune. Rapport préliminaire présenté au ministère des Transports du Québec, à l’Université du Québec à Rimouski et au ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec. 43 p. et annexes
AECOM Tecsult Inc., 2010a. Inventaire des pistes d’orignaux en bordure de la route 138 dans le secteur des Caps, entre les km 423,5 et 441,5 – Été et automne 2009. Rapport final présenté au ministère des Transports du Québec. 17 p. et annexes.
AECOM Tecsult Inc., 2010b. Suivi environnemental du projet d’amélioration de la route 175 à quatre voies divisées. Grande faune 2009 – Efficacité des aménagements pour la grande faune. Rapport final présenté au ministère des Transports du Québec, à l’Université du Québec à Rimouski et au ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, Service de la faune terrestre et de l’avifaune. 35 p. et annexes.
AECOM Tecsult Inc., 2009a. Inventaire des pistes d’orignaux en bordure de la route 138 dans le secteur des Caps, entre les km 423,5 et 441,5 – Été et automne 2008. Rapport final présenté au ministère des Transports du Québec. 17 p. et annexes.
AECOM Tecsult Inc., 2009b. Rapport de suivi de l’état de la clôture à grande faune et de ses aménagements connexes – Secteur des Caps, mai 2009. Rapport final présenté au ministère des Transports du Québec, Direction de la Capitale-Nationale. 15 p. et annexes.
AECOM Tecsult Inc., 2009c. Suivi environnemental du projet d’amélioration de la route 175 à quatre voies divisées. Grande faune 2008 – Efficacité des aménagements pour la grande faune. Rapport final présenté au ministère des Transports du Québec, à l’Université du Québec à Rimouski et au ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, Service de la faune terrestre et de l’avifaune. 33 p. et annexes.
Mills, L.S. and W. Allendorf, 1996. "The One-Migrant-per-Generation Rule in Conservation and Management". University of Montana. Conservation Biology, vol. 10, no. 6, pp. 1509-1518.
Tecsult Inc., 2008a. Inventaire des pistes d’orignaux en bordure de la route 138 dans le secteur des Caps, entre les km 423,5 et 441,5 – Été et automne 2007. Rapport final présenté au ministère des Transports du Québec. 11 p.
Tecsult Inc., 2008b. Suivi environnemental du projet d’amélioration de la route 175 à quatre voies divisées. Grande faune 2007 – Efficacité des aménagements pour la grande faune. Rapport final présenté au ministère des Transports du Québec, à l’Université du Québec à Rimouski et au ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, Secteur Faune Québec, Direction de la recherche sur la faune. Pagination multiple et annexes.
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Tecsult Inc., 2007. Suivi environnemental du projet d’amélioration de la route 175 à 4 voies divisées. Grande faune 2006 – Efficacité des aménagements pour la grande faune. Rapport final présenté au ministère des Transports du Québec, à l’Université du Québec à Rimouski et au ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, Secteur Faune Québec, Direction de la recherche sur la faune. Pagination multiple et annexes.
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