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158 Fiches outils Fiche outil Apprécier une production culturelle : un récit ou un tableau M Fiches outils Convaincre, p. 168 Récit, p. 201 C Entrainement Convaincre, p. 218 Convaincre (documents), p. 148 A. Le jugement de gout : définition 1. Qu’est-ce qu’un jugement de gout ? Lorsqu’on lit un récit, lorsqu’on regarde un tableau ou un film, bref, lorsqu’on entre en contact avec une production culturelle, on est libre de prolonger ou d’interrompre ce contact en raison du plaisir ou du déplaisir que l’on y trouve. On peut aussi exprimer le plaisir ou le déplaisir que l’on a éprouvé : « Ce film m’a passionné(e) », « Ce tableau m’a fasciné(e) » ou « Ce roman m’est tombé des mains ». Et l’on peut en outre dire pourquoi : on peut motiver son jugement. Lorsqu’on donne son avis personnel sur une production culturelle, on a tous les droits. On peut l’apprécier un peu, moyennement, beaucoup ou… pas du tout ! Un jugement de gout peut donc être positif, mitigé ou négatif. L’important, lorsqu’on le partage, c’est d’être capable de motiver son appréciation, c’est-à-dire de donner les raisons sur lesquelles elle se fonde (voir infra). C’est aussi être capable d’entendre l’avis des autres, qui est tout aussi légitime. 2. Le jugement de gout et le jugement de valeur, est-ce la même chose ? Lorsqu’on exprime une appréciation personnelle, il faut faire attention. « J’ai adoré ce récit », si l’on n’y prend pas garde, peut vite se transformer en : « Ce récit est vraiment réussi » ou « Ce récit, quel chef-d’œuvre ! ». Or, « J’ai adoré ce récit » et « Ce récit est un chef- d’œuvre », ce n’est pas du tout pareil ! Le premier énoncé exprime bien qu’il s’agit d’un avis personnel, subjectif (« je »). En revanche, le second se présente comme un jugement objectif quasi incontestable. « Ce récit, quel chef-d’œuvre ! » est un jugement de valeur. Et émettre un jugement de valeur suppose que l’on ait des connaissances, que l’on soit (un peu) expert. En effet, lorsqu’on se prononce sur la valeur de quelque chose, on risque toujours que quelqu’un nous réponde par exemple : « Qui es-tu, que sais-tu pour affirmer que tel récit est (dé)pourvu de valeur ? Que connais-tu en la matière ? ». C’est exactement cela que l’on veut faire comprendre aux enfants quand on leur répète : On ne dit pas « Les chicons, ce n’est pas bon », on dit « Je n’aime pas les chicons ». B. Les caractéristiques d’un jugement de gout 1. Les marques de la subjectivité Le jugement de gout comporte des marques de la subjectivité. On utilise le « je » et non le « nous » ou le « on ». On évite les formules générales comme « le lecteur ». L’auteur du jugement doit s’engager personnellement et cela doit se manifester par les mots employés. Apprécier une production culturelle : un récit ou un tableau

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Apprécier une production culturelle : un récit ou un tableau

M Fiches outils Convaincre, p. 168 Récit, p. 201

C Entrainement Convaincre, p. 218 Convaincre (documents), p. 148

A. Le jugement de gout : définition

1. Qu’est-ce qu’un jugement de gout ?

Lorsqu’on lit un récit, lorsqu’on regarde un tableau ou un film, bref, lorsqu’on entre en contact avec une production culturelle, on est libre de prolonger ou d’interrompre ce contact en raison du plaisir ou du déplaisir que l’on y trouve. On peut aussi exprimer le plaisir ou le déplaisir que l’on a éprouvé : « Ce film m’a passionné(e) », « Ce tableau m’a fasciné(e) » ou « Ce roman m’est tombé des mains ». Et l’on peut en outre dire pourquoi : on peut motiver son jugement.Lorsqu’on donne son avis personnel sur une production culturelle, on a tous les droits. On peut l’apprécier un peu, moyennement, beaucoup ou… pas du tout ! Un jugement de gout peut donc être positif, mitigé ou négatif. L’important, lorsqu’on le partage, c’est d’être capable de motiver son appréciation, c’est-à-dire de donner les raisons sur lesquelles elle se fonde (voir infra). C’est aussi être capable d’entendre l’avis des autres, qui est tout aussi légitime.

2. Le jugement de gout et le jugement de valeur, est-ce la même chose ?

Lorsqu’on exprime une appréciation personnelle, il faut faire attention. « J’ai adoré ce récit », si l’on n’y prend pas garde, peut vite se transformer en : « Ce récit est vraiment réussi » ou « Ce récit, quel chef-d’œuvre ! ». Or, « J’ai adoré ce récit » et « Ce récit est un chef-d’œuvre », ce n’est pas du tout pareil ! Le premier énoncé exprime bien qu’il s’agit d’un avis personnel, subjectif (« je »). En revanche, le second se présente comme un jugement objectif quasi incontestable.« Ce récit, quel chef-d’œuvre ! » est un jugement de valeur. Et émettre un jugement de valeur suppose que l’on ait des connaissances, que l’on soit (un peu) expert. En effet, lorsqu’on se prononce sur la valeur de quelque chose, on risque toujours que quelqu’un nous réponde par exemple : « Qui es-tu, que sais-tu pour affirmer que tel récit est (dé)pourvu de valeur ? Que connais-tu en la matière ? ». C’est exactement cela que l’on veut faire comprendre aux enfants quand on leur répète : On ne dit pas « Les chicons, ce n’est pas bon », on dit « Je n’aime pas les chicons ».

B. Les caractéristiques d’un jugement de gout

1. Les marques de la subjectivité

Le jugement de gout comporte des marques de la subjectivité.

On utilise le « je » et non le « nous » ou le « on ». On évite les formules générales comme « le lecteur ». L’auteur du jugement doit s’engager personnellement et cela doit se manifester par les mots employés.

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On utilise des indices verbaux indiquant qu’il s’agit bien d’un jugement personnel : « à mon avis… », « selon moi… », « il me semble que… », etc.

On précise que les réactions émotives que l’on éprouve sont personnelles et n’engagent que soi. On dira « Ce personnage m’est sympathique » et non « Ce personnage est sympathique », car ce sentiment n’est pas forcément partagé par tout le monde.

2. La relation entre caractéristiques de l’objet et dispositions personnelles

Lorsqu’on exprime et motive son jugement de gout, son jugement esthétique, on met explicitement en relation les caractéristiques de l’objet sur lequel il porte (un récit, un film, un tableau…) avec le (dé)plaisir qu’elles ont suscité en nous. Et ce (dé)plaisir dépend des dispositions personnelles de chacun (de sa sensibilité, de son vécu, de son humeur du moment…).

Exemple :

Tu as lu un roman sentimental dont la fin était heureuse et il t’a plu parce que tu aimes qu’une histoire se termine bien : cela fait partie de tes dispositions personnelles. Tu pourras dire « J’ai adoré ce roman ! La fin m’a ému(e) et m’a redonné le moral. » Toutefois, il est fort probable que cette caractéristique du récit représente un facteur de désagrément pour un lecteur qui attend de la littérature qu’elle soit davantage réaliste, qu’elle se rapproche de la vie réelle et non des contes de fées.

3. La structure d’un texte argumenté

Le jugement de gout a la structure d’un texte argumenté. L’intention de l’auteur d’un jugement de gout n’est pas forcément de convaincre son destinataire mais plutôt de partager avec ce dernier l’expérience esthétique qu’il a vécue. Cependant, lorsque l’on prend la peine de motiver son jugement de gout, on a sans doute aussi le désir de se justifier, de dire « j’aime …. et j’ai pour cela de bonnes raisons ».Le jugement de gout motivé prend l’allure d’un texte argumenté qui peut donc être schématisé comme suit.

Thèse = appréciation, jugement de gout

Développement du motif de (dé)plaisir

Motif de (dé)plaisir 1

Développement du motif de (dé)plaisir

Motif de (dé)plaisir 2

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utils C. Les motifs d’appréciation d’un récit

1. La matière

1.1. Le genre

Un des motifs pour lesquels on apprécie ou non un récit, c’est le monde dans lequel il nous emmène. Ce monde peut être merveilleux, fantastique, futuriste, proche du nôtre…

1.2. L’histoire

On peut trouver des facteurs de plaisir ou de déplaisir dans :

l’histoire et tout ce qui s’y rapporte : les personnages, les lieux, l’époque…

Exemples :

On aime ou on n’aime pas les films qui se déroulent dans un univers violent ou dans un monde futuriste.On aime ou on n’aime pas les récits où il y a beaucoup de personnages.On aime ou on n’aime pas les récits dans lesquels le héros est négatif. On aime ou on n’aime pas les récits qui se terminent mal.

les thèmes abordés

Exemples :

On aime ou on n’aime pas les récits qui abordent des thèmes graves comme la maladie, la mort…On aime ou on n’aime pas les récits qui nous obligent à revoir nos opinions.

les sentiments provoqués par l’histoire et ce qui s’y rapporte

Exemple :

On aime ou on n’aime pas les récits qui font pleurer.

2. La manière

les choix narratifs de l’auteur

Exemples :

On aime ou on n’aime pas que l’auteur bouleverse l’ordre chronologique des évènements. On aime ou on n’aime pas les récits en « je ».

la langue utilisée

Exemple :

On aime ou on n’aime pas que l’auteur utilise un vocabulaire courant.

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Matière

Manière

Genre

Histoire

Thèmes abordés

Sentiments provoqués

Motifs d’appréciation

d’un récit

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Cadre spatiotemporel

Évènements

Personnages

Narrateur

Ordre des évènements

Fin (ouverte / fermée)

Choix narratifs

Suspense

Langue utilisée

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Caractériser un personnage

M Fiches outils Explicite / Implicite, p. 173 Récit, p. 201

C Entrainement Caractériser un personnage, p. 212 Caractériser un personnage (documents), p. 144

A. Ce qui caractérise une personne ou un personnage

Dans la réalité, chaque individu est singulier. Chacun a une identité, des caractéristiques physiques, des traits de caractère qui le distinguent des autres. Chacun se comporte selon des valeurs qui lui sont propres et/ou qui sont celles de sa communauté. Il en va de même pour les personnages de fiction.

UNE PERSONNE OU UN PERSONNAGE

IDENTITÉ PHYSIQUE TRAITS DE CARACTÈRE VALEURS

1. L’identité

L’identité de quelqu’un, c’est son nom, son (ses) prénom(s), son sexe, son âge, sa nationalité, sa profession, son état civil, sa situation familiale…

Dans un récit, elle peut être fournie explicitement.

Exemples :

Un jeune homme de dix-huit ans, à longs cheveux et qui tenait un album sous son bras, restait auprès du gouvernail, immobile […].M. Frédéric Moreau, nouvellement reçu bachelier, s’en retournait à Nogent-sur-Seine…

FlauBert G., L’Éducation sentimentale © Paris, 1869

Personne ne savait son vrai nom ; peut-être qu’il n’en avait pas. Dans les villages, on l’appelait l’homme aux grenouilles. Il avait quarante ans, ou soixante. Sa face ne décelait point d’âge…

geneVoix M., La Boîte à pêche © Paris, 1926

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Parfois, il faut l’inférer

2. Le physique

Les caractéristiques physiques peuvent concerner l’aspect global d’une personne ou d’un personnage : sa stature, sa silhouette, son allure générale. Elles peuvent aussi concerner un détail particulier : les yeux, la bouche, les bras…

Exemple :

Devant le guéridon, un homme était assis, de quarante à quarante-cinq ans, petit, gros, trapu, rougeaud, en bras de chemise, avec des caleçons de flanelle, une forte barbe courte et des yeux flamboyants… Cet homme, c’était Tartarin, Tartarin de Tarascon.

daudet A., Tartarin de Tarascon © Paris, 1872

Dans un récit, les caractéristiques physiques peuvent être explicites.

Exemple :

Le 28 juin 1793, trois hommes étaient réunis autour d’une table […]Le premier de ces trois hommes était pâle, jeune, grave, avec les lèvres minces et le regard froid. […]Les deux autres hommes étaient, l’un, une espèce de géant, l’autre, une espèce de nain.Le grand, […] avait les cheveux tout hérissés, […] Il avait la petite vérole sur la face, une ride de colère entre les sourcils, le pli de la bonté au coin de la bouche, les lèvres épaisses, les dents grandes, […], l’œil éclatant. Le petit était un homme jaune qui, assis, semblait difforme ; il avait la tête renversée en arrière, les yeux injectés de sang, des plaques livides sur le visage, un mouchoir noué sur ses cheveux gras et plats, pas de front, une bouche énorme et terrible.

Hugo V., Quatrevingt-treize © Paris, 1874

Les caractéristiques physiques peuvent aussi être implicites et donc à inférer.

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Exemple Analyse

C’était une très jeune femme. Elle tenait un chandelier à trois branches à la hauteur d’un petit visage en fer de lance encadré de lourds cheveux bruns.

giono J., Le hussard sur le toit © Gallimard, 1951

La forme du visage de la jeune femme n’est pas décrite explicitement. Pour l’inférer, il faut savoir qu’une lance est constituée d’une partie métallique triangulaire destinée à transpercer. De là, on peut établir que la jeune femme a un visage triangulaire.

Exemple Analyse

Je suis entrée au service de l’évêque de San Julian en 1939, peu après la mort de mon mari. Celui-ci s’était tué dans un accident d’avion en Terre de Feu avec son associé, me laissant seule en Argentine, pays dont je parlais mal la langue et où je ne connaissais personne.

quiriny B., Contes carnivores© PARIS, Éditions du Seuil, 2008

La narratrice est une femme.Elle devient servante.Elle est veuve.Elle réside en Argentine mais elle n’en est pas originaire.

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3. Les traits de caractère, la personnalité, l’état d’esprit…

Dans la vie, généralement, on infère les traits de caractère sur la base de ce que font ou disent les personnes que nous côtoyons. C’est pareil en littérature ou au cinéma. Dans les récits, deux cas sont possibles :

Comme dans la vie, on infère les caractéristiques psychologiques des personnages sur la base de leurs paroles ou de leurs actes. On interprète et donc on peut voir juste ou se tromper. La suite de la lecture confirmera ou non nos hypothèses.

Il arrive aussi que ces caractéristiques soient explicites, données par le narrateur.

Exemple :

Pierre Gould est un timide. Lorsqu’il est amoureux d’une femme, il s’efforce de n’en rien dire et, en présence de l’intéressée, feint la plus parfaite indifférence. Il en souffre, bien sûr, mais se trouve incapable d’avouer ses sentiments.

QUIRINY B., Contes carnivores © Paris, Éditions du Seuil, 2008

Exemple AnalyseOn est en 1793. La France est déchirée par une guerre civile qui oppose les révolutionnaires (les bleus) et les royalistes (les blancs).

Cependant le sergent insistait.– Parle donc, madame. As-tu une maison ?– J’en avais une.– Où ça ?– À Azé.– Pourquoi n’es-tu pas dans ta maison ?– Parce qu’on l’a brûlée.– Qui ça ?– Je ne sais pas. Une bataille.– D’où viens-tu ?– De là.– Où vas-tu ?– Je ne sais pas.– Arrive au fait. Qui es-tu ?– Je ne sais pas.– Tu ne sais pas qui tu es ?– Nous sommes des gens qui nous sauvons.– De quel parti es-tu ?– Je ne sais pas.– Es-tu des bleus ? Es-tu des blancs ? Avec qui es-tu ?– Je suis avec mes enfants […]– Et ton mari, madame ? Que fait-il ? Qu’est-ce qu’il est devenu ?– Il est devenu rien, puisqu’on l’a tué.– Où ça ?– Dans la haie.– Quand ça ?– Il y a trois jours.– Qui ça ?– Je ne sais pas.– Comment, tu ne sais pas qui a tué ton mari ?– Non.– Est-ce un bleu ? Est-ce un blanc ?– C’est un coup de fusil.

Hugo V., Quatrevingt-treize © Paris, 1874

La femme interrogée apparait ici comme naïve, perdue, ignorante de l’actualité…

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4. Les valeurs

Les personnages de fiction, tout comme nous, sont animés par des valeurs. Déterminer ces valeurs permet de répondre aux questions : qu’est-ce qui fait qu’ils agissent comme ils agissent ? Quel sens donner à leurs actes ?

Quelques valeurs

le respect, la sincérité, le courage, la justice, l’écologie, l’égalité, l’amitié, la patrie, la fortune, la réussite, l’amour, la générosité, le progrès, le travail, la santé, la paix, l’honneur, la vérité, la famille…

Les valeurs sont motivantes : elles poussent à l’action.

Exemple Analyse

Un gland. Un empoté. C’est bien simple, un coup d’œil suffisait pour piger que c’était un nase. J’étais allé chez sa mère pour notre affaire, c’est là que je l’ai rencontré pour la première fois, mais ce qui m’a séché c’est de voir qu’il était collé avec Diane. J’en suis pas revenu. Elle avec ce ringard, qu’est-ce que c’était que ce plan ? […]Attention, la jalousie n’y est pour rien, la petite aventure que j’ai eue avec Diane, c’est de l’histoire ancienne maintenant…

BlanC, J.-N., Tailles douces © Éditions Thierry Magnier, 2010

Le narrateur caractérise un personnage de manière très négative. Faut-il le croire ? Même s’il prétend le contraire, il semble animé par la jalousie. Le personnage qu’il décrit n’est peut-être pas du tout comme il le présente.

Exemple Analyse

Robin des Bois (en anglais : Robin Hood) est un héros légendaire du Moyen Âge anglais. Selon la légende, telle qu’elle est répandue aujourd’hui, Robin des Bois était un brigand au grand cœur qui vivait caché dans la forêt de Sherwood. Habile braconnier, mais aussi défenseur avec ses nombreux compagnons des pauvres et des opprimés, il détroussait les riches au profit des pauvres ou faisait acte de justice en rendant au peuple l’argent des impôts.

D’après Wikipédia

Les actes de Robin des Bois sont motivés par son désir de justice. Pour lui, cette valeur est plus importante que le respect de la loi.

Attention !S’il s’agit d’un personnage-narrateur, il faut se montrer critique : ses dires ne sont pas toujours fiables.

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Les valeurs ont aussi une portée morale, elles fixent des règles à suivre.

C’est en se basant sur ces valeurs qu’on juge si les actes d’un individu ou d’un personnage sont bons ou mauvais ou qu’on évalue ses propres actes.

Les valeurs peuvent être explicites.

Exemple Analyse

Il n’aurait jamais rêvé une fortune si haute ! Fils d’un huissier de province, Jean Marin était venu, comme tant d’autres, faire son droit au quartier latin. Dans les différentes brasseries qu’il avait successivement fréquentées, il était devenu l’ami de plusieurs étudiants bavards qui crachaient de la politique en buvant des bocks. Il s’éprit d’admiration pour eux et les suivit avec obstination, de café en café, payant même leurs consommations quand il avait de l’argent.

Puis il se fit avocat et plaida des causes qu’il perdit. Or, voilà qu’un matin, il apprit dans les feuilles qu’un de ses anciens camarades du quartier venait d’être élu député.Il fut de nouveau son chien fidèle, l’ami qui fait les corvées, les démarches, qu’on envoie chercher quand on a besoin de lui et avec qui on ne se gêne point. Mais il arriva par aventure parlementaire que le député devint ministre ; six mois après Jean Marin était nommé conseiller d’État.

de mauPassant G., Le protecteur © Paris, 1884

Le personnage est animé par l’ambition et il est prêt à se faire esclave pour parvenir à la réussite.

Exemple Analyse

Robin des Bois (en anglais : Robin Hood) est un héros légendaire du Moyen Âge anglais. Selon la légende, telle qu’elle est répandue aujourd’hui, Robin des Bois était un brigand au grand cœur qui vivait caché dans la forêt de Sherwood. Habile braconnier, mais aussi défenseur avec ses nombreux compagnons des pauvres et des opprimés, il détroussait les riches au profit des pauvres ou faisait acte de justice en rendant au peuple l’argent des impôts.

D’après Wikipédia

Les valeurs défendues par Robin des Bois, à savoir la générosité, le désir de justice, la défense des plus faibles y compris au mépris de la loi, sont explicitement données par l’auteur.

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Les valeurs peuvent être implicites et inférées à partir des paroles et ou des actes des personnages.

Exemple AnalyseLe jour qu’il fut bien avéré que le père François ne pouvait plus travailler, sa femme, beaucoup plus jeune que lui et très vive, avec deux petits yeux brillants d’avare, lui dit :– Qué qu’tu veux ; mon homme !… Quand tu seras là à te désoler pendant des heures !… Tout a une fin sur c’te terre… T’es vieux comme le pont de la Bernache… t’as près de quatre-vingts ans… t’as les reins noués, quasiment une vieille trogne d’orme… Faut t’faire une raison… repose-toi…Et ce soir-là, elle ne lui donna pas à manger.Quand il vit que le pain et le pot de boisson n’étaient pas sur la table selon la coutume, le père François eut froid au cœur. Il dit d’une voix tremblante, d’une voix humiliée et qui implorait :– J’ai faim… ma femme… j’voudrais ben ma p’tite croûte…Alors elle répondit, sans colère :– T’as faim !… t’as faim… c’est un malheur, mon pauv’ vieux… et j’y peux ren… Quand on ne travaille pas…, on n’a pas le droit de manger… il faut gagner le pain qu’on mange… Est-ce vrai, ça ? Un homme qui ne travaille pas, c’est pas un homme… c’est pus ren de ren… c’est pire qu’une pierre dans un jardin… c’est pire qu’un arbre mort contre un mur…

mirBeau O., « Les bouches inutiles », La pipe de cidre © Paris, Flammarion, 1919

Pour la femme du père François, le travail est plus important que la vie. Pour avoir le droit de boire et manger, pour avoir le droit de vivre, il faut travailler.

MIRBEAU O.

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Convaincre

M Fiches outils Récit, p. 201 Situation de communication, p. 209

C Entrainements Convaincre, p. 218 Convaincre (documents), p. 148 Relations sémantiques, p. 224 Relations sémantiques (documents), p. 150

A. Une intention, plusieurs structures

Lorsqu’on s’adresse à autrui pour lui faire adopter un comportement ou partager une opinion, on entreprend de le convaincre.Pour réaliser l’intention de convaincre, on peut :

• avancer des arguments à l’appui de la thèse (voir infra) et donc utiliser la structure argumentative. C’est la structure la plus souvent utilisée.

• utiliser la structure narrative : on raconte une histoire qui tend à prouver le bien-fondé de la thèse. C’est notamment la structure des récits exemplaires tels que certains récits de SF.

B. Le texte argumenté / argumentatif

1. Composantes

Le texte argumenté comporte toujours :

une thèse

La thèse, c’est l’opinion ou le comportement que l’on souhaite faire adopter par autrui.

Exemple :

Rétablir l’uniforme scolaire est une mauvaise idée.

un (des) argument(s)

Un argument, c’est une « bonne » raison que l’on avance pour faire admettre la thèse.

Exemple :

Les élèves doivent pouvoir exister, se démarquer et affirmer leur personnalité à travers leurs vêtements.

2. Nombre, développement et variété des arguments

2.1. Il est évident que plus il y a d’arguments, plus on a de chances de convaincre son interlocuteur.

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Exemple :

L’uniforme est rétrograde et conservateur.L’uniforme ne résout pas les différences sociales mais les détourne. Il est naturel et humain de chercher à se distinguer des autres, quel que soit le milieu, l’environnement, le contexte et l’âge.Le vêtement, c’est aussi une manière de communiquer ce que l’on est ou voudrait être. L’image que l’on veut donner de soi transparait à travers ce que l’on porte.

2.2. Mais le nombre n’est pas tout : il convient aussi et surtout de développer les arguments.

Exemple :

L’uniforme ne gomme pas les différences sociales mais les détourne : même en bleu marine et blanc, les élèves verront toujours une différence entre celui qui arbore un pull de marque et un autre qui porte un vêtement bon marché.Le vêtement, c’est aussi une manière de communiquer ce que l’on est ou voudrait être. L’image que l’on veut donner de soi transparait à travers ce que l’on porte. Certains ados y voient une manière de se distinguer de leurs pairs. D’autres, au contraire, manifestent leur volonté de se fondre dans la masse.

2.3. Il convient aussi de varier les arguments en parlant tantôt au cœur, tantôt à l’intelligence de son destinataire.

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Exemple AnalyseUn adolescent veut convaincre ses parents de l’inscrire à un cours de théâtre.

J’aimerais vraiment participer à un atelier théâtre. C’est mon rêve ! Et puis, je serai plus à l’aise pour parler en public. Je suis timide et jouer sur scène me permettra de progresser. Ce sera tout bénéfice pour l’école !

Le premier argument joue sur la corde sensible des parents qui, en principe, ont à cœur le bonheur, l’épanouissement de leur enfant.Le second s’adresse à l’intelligence des parents. L’adolescent élabore un raisonnement : « Le théâtre augmentera mes compétences de prise de parole : je serai plus à l’aise et je réussirai mieux à l’école. »

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3. Schéma...

Le texte argumenté peut être schématisé comme suit :

3.1. Utilité du schéma

Le schéma présenté ci-dessus constitue un outil très utile.

En réception : lorsqu’on lit un texte argumenté, il permet de vérifier qu’on comprend bien le texte en question.

En production : lorsqu’on écrit un texte argumenté ou qu’on prépare une prestation orale visant à convaincre, ce schéma permet de planifier la production avant de se lancer dans la rédaction (connecteurs, segmentation en paragraphes) ou la prise de parole.

3.2. Mise en garde

Tous les textes argumentatifs ne correspondent pas à l’ordre du schéma. Plusieurs cas sont possibles.

La thèse précède les arguments.

Exemple :

Il serait absurde de vouloir restaurer l’uniforme scolaire. En effet, le vêtement est une manière de communiquer ce que l’on est ou voudrait être. L’image que l’on veut donner de soi transparait à travers ce que l’on porte. Certains ados y voient une manière de se distinguer de leurs pairs, d’autres, au contraire, manifestent leur volonté de se fondre dans la masse.

Rétablir l’uniforme scolaire est une mauvaise idée.

Même en bleu marine et blanc, les élèves verront toujours une différence entre celui qui arbore un pull de marque et un autre qui porte un

vêtement bon marché.

L’uniforme ne gomme pas les différences sociales mais les

détourne.

Certains ados y voient une manière de se

distinguer de leurs pairs. D’autres, au contraire, adoptent un look qui

manifeste leur volonté de se fondre dans la

masse.

Le vêtement, c’est aussi une manière d’affirmer

son identité.

Thèse Arguments Développementdes arguments

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La thèse suit les arguments.

Exemple :Le vêtement est une manière de communiquer ce que l’on est ou voudrait être. L’image que l’on veut donner de soi transparait à travers ce que l’on porte. Certains ados y voient une manière de se distinguer de leurs pairs, d’autres, au contraire, manifestent leur volonté de se fondre dans la masse. Il serait donc absurde de vouloir restaurer l’uniforme scolaire.

La thèse se trouve parmi les arguments.

Exemple :

Le vêtement est une manière de communiquer ce que l’on est ou voudrait être. L’image que l’on veut donner de soi transparait à travers ce que l’on porte. Certains ados y voient une manière de se distinguer de leurs pairs, d’autres, au contraire, manifestent leur volonté de se fondre dans la masse. Il serait donc absurde de vouloir restaurer l’uniforme scolaire. Par ailleurs, l’uniforme ne gomme pas les différences sociales mais les détourne : même en bleu marine et blanc, les élèves verront toujours une différence entre celui qui arbore un pull de marque et un autre qui porte un vêtement bon marché.

La thèse n’est pas explicitement formulée. Il s’agit alors de l’inférer.

Exemple :

Un élève à qui on demandait s’il était pour ou contre l’uniforme scolaire : « Moi, j’ai besoin de m’exprimer en portant certains vêtements ou accessoires ! »Thèse : [Contre l’uniforme scolaire]

AstuceLorsqu’on lit un texte argumenté, il faut impérativement commencer par repérer la thèse ou, si elle est implicite, la formuler explicitement. Ce n’est qu’ensuite qu’on peut entreprendre la recherche des arguments.

C. Quelques conseils pour écrire un texte argumenté

1. Planification

On commence par planifier son texte :

• on réfléchit à la thèse que l’on va défendre et aux arguments que l’on pourrait avancer pour faire admettre sa thèse ;

• on schématise son argumentation.

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2. Révision

On révise sa production : on relit son texte et on vérifie s’il est intelligible pour le destinataire. Pour cela :

• on est attentif à la segmentation en paragraphes ;• on est attentif à l’utilisation des anaphores : sont-elles correctes ? Ne prêtent-elles

pas à confusion ? ;• on vérifie que l’on a utilisé des connecteurs sémantiques qui relient les arguments

entre eux ;• on s’assure de la correction orthographique de son texte. Pour cela, on n’hésite pas

à utiliser un dictionnaire, des ouvrages de référence, un correcteur orthographique ou à demander de l’aide.

D. Les textes argumentatifs que tu connais

• L’avis personnel (sur une production culturelle, une personnalité, un fait de société)• La demande argumentée• L’affiche de sensibilisation

Convaincre

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Explicite / Implicite

M Fiches outils Caractériser un personnage, p. 162 Convaincre, p. 168 Informer, p. 176 Récit, p. 201

C Entrainements Caractériser un personnage, p. 212 Caractériser un personnage (documents), p. 144 Convaincre, p. 218 Convaincre (documents), p. 148

A. Distinguer explicite et implicite

Un texte, un discours comporte toujours des informations explicites et des informations implicites.

1. L’information explicite

Une information explicite est une information formulée en toutes lettres dans un énoncé. Sa compréhension est certaine.

2. L’information implicite

Une information implicite est une information qui n’est pas énoncée en toutes lettres. Le lecteur doit la déduire à partir de ce qu’il lit et de ce qu’il sait. On dit qu’il infère l’information. Les inférences que l’on produit à partir de l’implicite sont plus ou moins plausibles, plus ou moins certaines.

Exemples AnalysesGeorges Simenon est un écrivain belge, né à Liège (Belgique) en 1903 et mort à Lausanne (Suisse) en 1989.

Cette phrase contient de nombreuses informations explicites :– Georges Simenon est un écrivain,– Georges Simenon est belge,– Georges Simenon est né à Liège,– Liège se trouve en Belgique,– …

Georges Simenon est né officiellement à Liège, rue Léopold, le jeudi 12 février 1903. C’est du moins ce qu’a déclaré son père, Désiré Simenon, à la commune.

Cet exemple contient une information implicite qui demande une inférence : Georges Simenon, en réalité, n’est pas né à Liège, rue Léopold, le jeudi 12 février 1903.À partir de cet énoncé, on peut produire des inférences comme :– Georges Simenon n’est pas né à Liège,– Georges Simenon n’est pas né rue Léopold,– Georges Simenon n’est pas né le 12 février 1903.Quelle est la bonne inférence ? Lisons la suite.

En réalité, Henriette Simenon, sa mère, a accouché à minuit dix, le vendredi 13 février 1903. Elle a supplié son mari de faire une fausse déclaration pour ne pas placer l’enfant sous le signe du malheur.

Ces phrases confirment la troisième inférence émise ci-dessus : Georges Simenon n’est pas né le 12 février 1903.Ces phrases contiennent d’autres informations implicites et notamment :– La mère de George Simenon est superstitieuse : elle croit que le chiffre 13 porte malheur.

Explicite / Implicite

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B. Produire des inférences

1. En mettant en relation plusieurs informations explicites

2. En mettant en relation une (des) information(s) explicite(s) avec ce que l’on sait

Cet exemple montre bien que certaines inférences ne sont possibles que si on dispose de certaines connaissances.

Exemple AnalyseEdouard Renouvier louait à l’année une chambre au troisième étage d’un hôtel tout proche de la banque qui l’employait. C’était un homme riche, indifférent au coût de cette location. Du reste, l’hôtel n’était pas d’un grand standing ; on était loin des palaces où descendait Renouvier quand il voyageait pour ses affaires. Que l’endroit fût sans luxe lui importait peu ; ce qui comptait, c’était que l’hôtel fût proche de son bureau et qu’il pût se rendre de l’un à l’autre à pied, en quelques minutes. Qu’on y entrât par une rue peu fréquentée lui était également agréable, car il appréciait la discrétion ; les raisons pour lesquelles il s’y rendait une fois par semaine en exigeaient une certaine dose.

quiriny B., Contes carnivores © Paris, Éditions du Seuil, 2008

INFORMATIONS EXPLICITES

– Renouvier est riche.+

– Renouvier loue à l’année une chambre d’hôtel modeste.

+– Il a choisi un hôtel proche de son bureau.

+– Il a choisi un hôtel auquel on accède par une rue peu fréquentée.

+– Il se rend dans cet hôtel une fois par semaine.

+– Les raisons pour lesquelles il se rend dans cet hôtel exigent de la discrétion.

Renouvier va dans cet hôtel pour des raisons peu avouables. S’y livre-t-il à des trafics ? Est-il marié et y trompe-t-il sa femme ?...

=

INFÉRENCE

Exemple Analyse« Saloperie de ville, dit tout haut Steve. Foutue saloperie de ville du mensonge et de l’arnaque ». Il parlait seul en marchant dans la rue, et personne ne se retournait sur son passage. Sans doute parce que tout le monde avait l’habitude des dingos et des clodos, dans cette capitale du jeu et du hasard. La ville de la chance, hein ? La ville des plaisirs ? Le bon vieux songe de victoires et de gains formidables que ce soi-disant paradis du jeu faisait miroiter dans tous les USA ?

BlanC J.-N., Tailles douces © Paris, Éditions Thierry Magnier, 2010

– Steve se trouve dans une ville.+

– Cette ville est la capitale du jeu.+

– Cette ville se trouve aux USA.

Steve est à Las Vegas.=

INFORMATIONS EXPLICITES INFÉRENCE

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C. Éviter l’excès d’implicite

1. Le problème

L’excès d’implicite peut menacer la bonne compréhension d’un texte. Ceci est particulièrement vrai dans les textes informatifs. En effet, si on veut informer quelqu’un, la moindre des choses est de lui rendre la tâche aisée en ne le contraignant pas à produire des inférences parfois hasardeuses.

2. Les solutions

Il en existe plusieurs.

2.1. On éclaire le sens des mots que l’on suppose inconnus ou méconnus du destinataire en les définissant, les paraphrasant ou les reformulant.

2.2. On exemplifie, on illustre une idée abstraite.

Exemple :

La téléphagie affecte la capacité de représentation de l’enfant. Ainsi, plus les enfants passent du temps devant les écrans, plus leurs dessins s’appauvrissent en détails et perdent de leur relief.

Exemple AnalyseAvec l’arrestation de l’Ogre des Ardennes, les policiers belges et français ont le sentiment d’être les héros de Cold Case. Que vont-ils encore découvrir ?

Pour comprendre cet énoncé, il faut savoir plusieurs choses.– « L’Ogre des Ardennes » est le surnom donné à Michel Fourniret.– Michel Fourniret, né le 4 avril 1942 à Sedan (Ardennes), est un violeur, pédophile et tueur en série, qui a commis des crimes principalement sur des jeunes filles en France et en Belgique.– Cold Case est une série télévisée américaine dans laquelle une inspectrice de police enquête sur des meurtres jamais élucidés.– En plus des sept meurtres pour lesquels il a été condamné, Fourniret en a avoué trois autres. Il est en outre soupçonné d’en avoir commis davantage.

Exemple Analyse– La téléphagie affecte la capacité de représentation des enfants.– La téléphagie (l’excès de consommation télévisuelle) affecte la capacité de représentation des enfants.– La téléphagie (l’excès de consommation télévisuelle) affecte la capacité de représentation des enfants. Entendez par là qu’elle détériore leur faculté d’imagination.

Si on compare ces trois énoncés, on constate qu’ils sont de plus en plus explicites.

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Informer

M Fiches outils Récit, p. 201 Situation de communication, p. 209

A. Une intention, plusieurs structures

Les textes informatifs, comme leur nom l’indique, ont pour intention d’informer les destinataires, c’est-à-dire d’augmenter leurs connaissances.Pour réaliser cette intention, on dispose de différentes structures. Ce choix dépend notamment de la nature de l’information que l’on souhaite transmettre.

1. La structure descriptive

Si l’on veut fournir des informations sur un objet, une personne, un genre de récit…, on optera pour la structure descriptive. Un texte descriptif, en effet, donne à connaitre les différents aspects d’un objet, quel qu’il soit.

1.1. Thème et sous-thèmes

Le thème, c’est l’objet à propos duquel on compte augmenter les connaissances du lecteur.Les sous-thèmes, ce sont les différents aspects du thème traités dans le texte. Les sous-thèmes peuvent eux-mêmes faire l’objet de subdivisions.

1.2. Schéma d’un texte descriptif

Sous-thème 1

Subdivision de sous-thème

Thème

Sous-thème 2

Subdivision de sous-thème

Subdivision de sous-thème

Informer

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ExempleLa grammaire est l’étude systématique des éléments constitutifs d’une langue.Face à une langue, deux regards sont possibles :1) La grammaire normative (ou prescriptive) qui étudie les règles régissant une langue donnée et

permettant de construire des énoncés reconnus corrects par les locuteurs natifs de cette langue. 2) La grammaire descriptive qui décrit la langue sans émettre de jugements normatifs. Par ailleurs, la grammaire comporte plusieurs disciplines qui étudient :– les sons et leur prononciation,– les mots,– les phrases et propositions.

Schéma

Définition

Normative

Grammaire

Sortes

Descriptive

Sons

Disciplines

PhrasesMots

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2. La structure explicative

Si on poursuit l’intention d’informer en expliquant un phénomène, on utilisera la structure explicative.

2.1. Thème et propos

Le texte explicatif traite d’un thème. Son propos (ce qui est dit du thème) répond, le plus souvent, à la question « Pourquoi ? » et parfois à la question « Comment ? ».

2.2. Schéma d’un texte explicatif

Exemple

Aux 17e et 18e siècles, l’orthographe française a connu de nombreux changements. Et cela ne provoquait aucune émotion particulière. Ce n’est qu’après la publication de la 6e édition du Dictionnaire de l’Académie (1835) (qui régit encore notre écriture) que l’orthographe se fige. Pourquoi cet immobilisme à partir de ce moment-là ? C’est que les instituteurs, jusque-là disposés à faciliter la tâche de leurs élèves, changent radicalement d’attitude. Ils se mettent à défendre vigoureusement une orthographe qu’ils ont eu beaucoup de difficultés à maitriser et à laquelle, par conséquent, ils tiennent beaucoup. En outre, la maitrise de cette orthographe complexe est la preuve de leurs compétences professionnelles. Enfin, elle contribue à leur promotion sociale : ils bénéficient de la reconnaissance publique et ils se trouvent à égalité avec le maire et le curé.

© Van in

Schéma

Ils ont eu beaucoup de peine à l’acquérir.

Pourquoi l’orthographe se fige-t-elle après

1835 ?

Les instituteurs tiennent

beaucoup à l’orthographe.

Ils sont reconnus.

Ils sont les égaux du maire

et du curé.

La maitrise de l’orthographe

prouve les compétences des

instituteurs.

La maitrise de l’orthographe contribue à

leur promotion. sociale.

Informer

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3. La structure narrative

Si on veut informer sur la vie d’une personne, sur un épisode de l’Histoire, sur le déroulement d’une expérience scientifique... on utilisera la structure narrative.

3.1. Mise au point : récits fictionnels et récits factuels

Les récits de fiction présentent une structure narrative. Mais ils ne sont pas les seuls ! De nombreux textes ont également cette structure, en particulier les récits factuels comme les biographies, les récits d’historiens, les relations d’expérience…

3.2. Le schéma d’un texte narratif

Pour schématiser ces textes, on utilise le schéma narratif.

AVANT LES ÉVÈNEMENTS

LES ÉVÈNEMENTS APRÈS LES ÉVÈNEMENTS

SITUATION INITIALE

PROCESSUS DE TRANSFORMATIONSITUATION

FINALEC’est la situation de départ.

Élément perturbateur

Action Élément équilibrant (de résolution)

C’est la situation à laquelle on aboutit.

C’est l’évènement qui modifie la situation initiale.

C’est l’ensemble des évènements déclenchés par l’élément perturbateur.

C’est le dernier évènement, celui qui met un terme à l’action et qui conduit à la situation finale.

Exemple SchémaAvant l’invention de l’anesthésie, se faire extraire une dent ou subir une opération chirurgicale s’apparentait à une véritable épreuve de torture. C’est que tout se faisait à vif, sans anesthésie ! Un jour de 1844, le dentiste Horace Wells eut une révélation. Une de ses connaissances, qui avait absorbé du protoxyde d’azote, gaz hilarant utilisé à des fins récréatives, tomba, s’ouvrit la jambe mais ne ressentit aucune douleur. Ce fut le début de nombreuses et longues recherches, de beaucoup d’errements aussi.Mais finalement, la fonction anesthésiante du protoxyde d’azote est mise au jour.Aujourd’hui, si on redoute parfois les opérations, ce n’est plus pour les mêmes raisons. Elles se font sous anesthésie et sans douleur.

Situation initiale

Élément perturbateur

Action

Élément équilibrant

Situation finale

Informer

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B. Le résumé, un texte informatif

1. La structure narrative

Résumer pour autrui, c’est poursuivre l’intention de l’informer. En effet, le résumé lui fournit, sous une forme réduite, l’essentiel du contenu d’un texte source auquel il n’a pas (eu) accès et dont il n’a donc pas connaissance.

2. Structure du résumé

Lorsque l’on résume un texte (texte source), il faut identifier sa structure dominante (descriptive, explicative, narrative ou argumentative). Il peut être très rentable de schématiser le texte source : c’est sur la base de ce schéma que l’on pourra sélectionner les informations à retenir.Lorsque l’on rédige un résumé, on conserve la structure du texte source.

Informer