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 Benchemhoun Paul Fiche de lecture : logement matière de nos villes. par Na srine Seraji ed. Pica rd Logements métropole XX siècle : Berlin-Lyo n-Saint-Étienne ,Jörn Garleff Ce livre à été écrit après l’exposition intitulée "logement matière de nos villes" qui eu lieu en au pavillon de l'Arsenal en 2007. Cette association prend le rôle de Centre d'information, de documentation et d'exposition d'Urbanisme et d'Architecture de Paris . Nasrine Seraji, architecte invitée a développé une chronique du logement en s'aidant d'une sélection de projets remarquables. Les projets sont introduits de façon chron ologique et sont ainsi directement liés à leur époque. Habilement menée l’étude ne se tourne pas vers une approche historique, l’auteur dresse un constat sur l’évolution du logemen t et sur sa place dans les préoccupat ions architecturales actuelles. En constatant que les logements depuis les grandes théories des modernes aux année s 80 n'ont que très peu évolués, et que la question de l'habiter déserte les débats l’auteur veut requestionner les réponses urbaines qui constituent les villes d’aujou rd’hui. C'est alors en assurant ave c conviction qu'il est possible de transforme r la société par l'habitat que N.Seraji tente de réévaluer les enjeux du logement en architecture. Il n’est pas étonnant de constater que les projets les plus innovants on été ceux menés par des architectes qui ont su convaincre les commanditaires .Auguste Perret était le propre maitre d’ouvrage de son immeuble r ue Franklin, Le Corbusier c’est battu pendant plusieurs années pour obtenir les pleins pouvoirs et le pleines respon- sabilités de la construction de sa cité radieuse. Jean Nouvel avec le proje t « Nemausu s » s’est vu contraint de  justier son architec ture d’expérimentale pour séduire les in stitutions. Les impératifs nanciers ont fait au l des années du logement un produit. Il est ainsi étonnant de constater que se poser la question des usages et questionner notre façon d’habiter et fait rare dans l’histoire de l’architecture urbaine. Mais alors quel logement construit on depuis 50ans ? Et bien le bilan parait alarmant le logement post moderne est pensé par le commanditaire qui souhaite appliquer un projet type pour rassurer l es investisseurs. L’architecte lui dans les cas les plus cyniques accepte se partenariat et dresse des plans « en série » imitant parfois les théories passées sans jamais vraiment les questionner. L’expérimentation dans le logement social ne peut avoir lieu car pour cela il faut accepter les possibles erreurs et laisser place à l’expérience. Le logement est soumis à des facteurs de rentab ilité mais il n’est jamais testé avant “sa mise un rayon” il est un produit com- plexe qui doit fonctionn er du premier coup. Mais comment alors faire avancé l ‘architec ture du logement? Dans les textes choisis le maitre d’ouvrage est un peu trop souvent montré comme l’unique opposant au projet architecturale. Au l du livre on se rend compte qu’il est souvent plus question de progrés dans l’image du projet que dans sa véritable évolution fonctionnelle pour les usagers et pour la société. La question tramée ici est un question d’actualité sur la dénition du rôle de l’architecte aujourd’hui et son implication avec l ’image. Les archi - tectes se sont effacés sur les questions sociales cruciales en délaissant leur “foi” au prot des “moyens.” 2 L’h omme et l’architecture 3  revue fondé par les proches de le Corbu sier devrait elle aujourd’hui s’app eler l’image et l’architecture. Il n’est pas étonn ant d’entendre dire aujourd’hui : V ous êtes architect e mais d’intérieure ou d’ extérieure? Comme si la majorité des architectes au l des années c’était mis à concevoir des coques sans noix. Les premiers projets abordés sont ceux des cités jardins , il n'est pas étrange de constater que les premiers questionnement sur le logement se sont d’abord posés aux industriels. La tuberculose, le cholera sont les mo- teurs des premiers logements sociaux qui se sont alors imposés donc com- me un besoin. Les maladies ont décimés les populations et ainsi dessinés les villes. Jusqu’à la n de la seconde guerre mondiale, dans une démarche hygiéniste il fallait alors allége r les villes. Les projet jardins en périphérie poussent ainsi pour « la santé du pays et le comfort de la ville 1  Après les bombardements de la seconde guerre mondiale les préoccupations se tournent vers le cœur des villes. C’est ainsi qu ’une architecture moderne toujours empreinte d’hygiénisme nait , elle se veut rigoureuse pour loger le plus rapidement le plus grand nombre. L’aspect économique est le premier facteur dans l’élaboration d’un logement de masse. Le logement se doit d’être avant toute chose un investissement rentable pour le commanditaire. C’est pourquoi, bien des fois de vrais initiatives architecturales sont bridées. 1929 7

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Benchemhoun Paul

Fiche de lecture : logement matière de nos villes. par Nasrine Seraji ed. PicardLogements métropole XX siècle : Berlin-Lyon-Saint-Étienne ,Jörn Garleff 

Ce livre à été écrit après l’exposition intitulée "logement matière de nos villes" qui eu lieu en au pavillon de

l'Arsenal en 2007. Cette association prend le rôle de Centre d'information, de documentation et d'exposition

d'Urbanisme et d'Architecture de Paris .

Nasrine Seraji, architecte invitée a développé une chronique du logement en s'aidant d'une sélection de projetsremarquables. Les projets sont introduits de façon chronologique et sont ainsi directement liés à leur époque.Habilement menée l’étude ne se tourne pas vers une approche historique, l’auteur dresse un constat sur l’évolution du logement et sur sa place dans les préoccupations architecturales actuelles.En constatant que les logements depuis les grandes théories des modernes aux années 80 n'ont que très peuévolués, et que la question de l'habiter déserte les débats l’auteur veut requestionner les réponses urbaines quiconstituent les villes d’aujourd’hui. C'est alors en assurant avec conviction qu'il est possible de transformer lasociété par l'habitat que N.Seraji tente de réévaluer les enjeux du logement en architecture.

Il n’est pas étonnant de constater que les projets les plus innovants on été ceux menés par des architectes quiont su convaincre les commanditaires .Auguste Perret était le propre maitre d’ouvrage de son immeuble rueFranklin, Le Corbusier c’est battu pendant plusieurs années pour obtenir les pleins pouvoirs et le pleines respon-sabilités de la construction de sa cité radieuse. Jean Nouvel avec le projet « Nemausus » s’est vu contraint de

 justier son architecture d’expérimentale pour séduire les institutions.

Les impératifs nanciers ont fait au l des années du logement un produit. Il est ainsi étonnant de constater que

se poser la question des usages et questionner notre façon d’habiter et fait rare dans l’histoire de l’architectureurbaine. Mais alors quel logement construit on depuis 50ans ? Et bien le bilan parait alarmant le logement postmoderne est pensé par le commanditaire qui souhaite appliquer un projet type pour rassurer les investisseurs.L’architecte lui dans les cas les plus cyniques accepte se partenariat et dresse des plans « en série » imitantparfois les théories passées sans jamais vraiment les questionner. L’expérimentation dans le logement social nepeut avoir lieu car pour cela il faut accepter les possibles erreurs et laisser place à l’expérience. Le logement estsoumis à des facteurs de rentabilité mais il n’est jamais testé avant “sa mise un rayon” il est un produit com-plexe qui doit fonctionner du premier coup. Mais comment alors faire avancé l ‘architecture du logement?

Dans les textes choisis le maitre d’ouvrage est un peu trop souvent montré comme l’unique opposant au projetarchitecturale. Au l du livre on se rend compte qu’il est souvent plus question de progrés dans l’image du projet

que dans sa véritable évolution fonctionnelle pour les usagers et pour la société. La question tramée ici est un

question d’actualité sur la dénition du rôle de l’architecte aujourd’hui et son implication avec l’image. Les archi-tectes se sont effacés sur les questions sociales cruciales en délaissant leur “foi” au prot des “moyens.”2

L’homme et l’architecture3 revue fondé par les proches de le Corbusier devrait elle aujourd’hui s’appeler l’imageet l’architecture. Il n’est pas étonnant d’entendre dire aujourd’hui : Vous êtes architecte mais d’intérieure ou d’extérieure? Comme si la majorité des architectes au l des années c’était mis à concevoir des coques sans noix.

Les premiers projets abordés sont ceux des cités jardins , il n'est pas

étrange de constater que les premiers questionnement sur le logement sesont d’abord posés aux industriels. La tuberculose, le cholera sont les mo-teurs des premiers logements sociaux qui se sont alors imposés donc com-me un besoin. Les maladies ont décimés les populations et ainsi dessinésles villes. Jusqu’à la n de la seconde guerre mondiale, dans une démarche

hygiéniste il fallait alors alléger les villes. Les projet jardins en périphériepoussent ainsi pour « la santé du pays et le comfort de la ville .»1 Aprèsles bombardements de la seconde guerre mondiale les préoccupations setournent vers le cœur des villes. C’est ainsi qu ’une architecture modernetoujours empreinte d’hygiénisme nait , elle se veut rigoureuse pour loger leplus rapidement le plus grand nombre. L’aspect économique est le premier facteur dans l’élaboration d’un logement de masse. Le logement se doitd’être avant toute chose un investissement rentable pour le commanditaire.C’est pourquoi, bien des fois de vrais initiatives architecturales sont bridées.

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Didier Rebois interroge dans l’article « derrière les façades »  sur ce qui à pousser les architectes à se soucier de « l’urbanité » du projet plutôt qu’à rééchir vraiment aux usages. Il propose des responsables. La médiati-sation de l’architecture, les maitres d’ouvrage contraignant seraient selon lui les acteurs de cette architectureimage que les architectes ont désormais l’habitude de pratiquer pour laquelle ils se sont « rodés ».Mais alorscomment relancé le débat ?Les architectes ne semblent jamais directement remis en cause. Les grandes avancées sont apparues souventen réponse à des grande catastrophes L’architecte ne pense t il vraiment qu’en période de crise? Aujourd’huil’Homme est au pied du mur, la crise est écologique les architectes du monde entier se penchent alors sur lesquestions d’architecture durable, de logement positif, les innovations sont sollicitées. Les questions du logement, les réexions sur l’habiter, sur le vivre ensemble ne sont pas au cœur du débat .

Ce livre soulève de vrais questions sur ce qui motive les préoccupations architecturales aussi bien dans laprofession que dans l’enseignement. La pensée du logement avance très doucement alors que le progrèslui avance à une vitesse incroyable. Il était inconcevable de construire de manière similaire avant et aprèsl’électricité mais est il concevable aujourd’hui de ne pas prendre en compte les évolution du monde moderne lafragilité des familles, la mobilité des populations, leur accès à internet…? L’architecte répond presque toujours àune demande, une commande. La conception d’un projet est une démarche périlleuse, car l’architecte doit pens-er avec le présent pour construire pour l’avenir. Si un architecte développait un projet de logement autour de latechnologie de l’internet wi- par exemple en aménageant des espaces communs d‘un genre nouveaux, le bâti-

ment ne serait sans doute même pas livrer qu’il serait déjà dépassé par une nouvelle avancée technologique.

Le parti pris de développer un frise européenne est très intéressant car il est vrai que ce continent a été le bas-tion de l’évolution du logement de masse. Aujourd’hui les questions de logement de masse se posent partoutdans le monde et sans doute plus en Asie qu’en Europe. Pour exemple la chine et l’inde ont relogé plus de centvingt millions d’habitants ces dix dernières années .C‘est comme si elles avaient construit pour loger deux foisles français. Quel logement offre t ils ? quelle place pour la société ? et quelle place pour l’Homme? et doncqu’elle place pour l’architecture ?

 

« La forme c’est le fond qui remonte à la surface » 6  2011

Le logement à la chaine ,les « barres » construites à toute vitessequi ne prennent pas en compte l’individu et l’aliène se construisentencore. L’espace, dans lequel évolue un individu inue énormé-ment sur son bien être, l’architecte à de ce fait une responsabilitéimmense qu’il ne doit jamais délaisser au prot d’autre considéra-tion. “Jusqu’a quel niveau de frustration on est autorisé à descen-dre pour caser des humains. 5

La forme du livre par son aspect très moderne rend l’ouvrage assezétrayant, néanmoins cette organisation très proche de celle d’un

web blog nui parfois à la compréhension. Des ambigüités se fontsentir sur les auteurs et le contexte des textes et des photographies

édités. le parti pris graphique de l’ouvrage en générale empêche parfois la compréhension de certains point. Denombreux documents sont placés en plein page de façon totalement illustrative avec des textes non traduits et enpolice minuscule. Des événements historiques majeurs, des parutions de livre, des progrès technique, des sortiesde lm, des lois… viennent s’agglutiner sur la frise sans aucune explication alors que les choix paraissent judicieux.

De nombreux points doivent être analyser de façon pousser par le lecteur à l’aide d’autres ouvrages pour cerner clairement leur intérêt. Le livre prend alors tout son sens en perdant l’imagé du “pavé” résultant d’une étude gée et

devient un véritable support ,mouvement de reexion sur le logement.

Notes:

1-slogan d’une afche p 1903our lechtworth garden city 2-Louis Kahn silence et lumière

3-L’homme et l’architecture revue fondée en 1945 4 -derrière les façade” page 302 D.rebois

5 Edward T Hall The hidden dimension, 1966 6 -Textes de victor hugo.

7- chomeur a new york 1929, 8-Logement social en chine

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