FEVRIER1.pdf

5
FEVRIER-MARS-AVRIL Fidèle à ses habitudes, le printemps mossétan nous offre ses alternances de froid et de chaud, de chutes de neige et de giboulées, de froide tramontane et de calme trompeur... Cette fidélité se retrouve, heureusement et malgré tout, dans l'éclosion tourbillonnante de la Vie qui renaît quoiqu'il advienne de malheureux voire d'insupportable auprès de nous ! Végétation fleurie : Après les Hellébores et le Tussilage farfara précédemment évoqués voici quelques autres plantes en fleurs- en hiver- sur notre territoire : Le Daphné lauréole  (Daphné lauréola) ou Lloreret en catalan. C'est un arbrisseau de taille modeste, à tiges dressées munies à la partie supérieure de feuilles lancéolées, luisantes, persistantes qui lui valent le surnom de Laurier des bois. Les fleurs, jaunâtres, disposées à l'aisselle des feuilles, s'épanouissent dès février en bordure du reg de la ville par exemple. Plus en altitude, à deux pas du col de Jau, au milieu des genévriers couchés par la neige, éclosent déjà quelques touffes des "ravissantes fleurs roses" du Daphné Bois-  joli (Daphné mezereum) ou Tintorell en catalan.; les feuilles, minces et caduques, s e développeront ensuite à l'extrémité des rameaux. Et déjà, aux endroits ensoleillés bordant les correcs, quelques touches de Viola odorata, la Violette odorante. Voici encore deux arbres rencontrés toujour s en bordure du canal de la ville : L'Aulne glutineux  (Aulnus glutinosa) ou Vern en catalan… Celui-là même qui aurait donné son nom au village de V ernet les Bains ainsi qu' à celui du quartier Nord de la ville de Perpignan… L'aulne est, pour moi, reconnaissable à son port de sapin, à son bois couleur rouille (l'arbre au  sang d'orange), à ses nombreux châtons rougeâtres et à ses fruits (les  strobiles) écailleux… De plus, l'hiver venu ses strobiles garnis de graines sont assiégés par nombre de passereaux parmi lesquels les minuscules Tarins des aulnes  "les tueurs à la petite moustache"… Deux superbes exemplaires trônen t au pied de la maison Verd aguer carrer del Castell. Le saule des chèvres (Salix caprea) dit saule marsault ; il s'agit d'un sujet mâle arborant dés ce mois de Mars de superbes châtons jaunes. On rencontre cet te espèce tout le long de la Castellane et de ses correcs jusqu'en bordure de l'ancienne carrière de talc et au delà. A mi-Avril et alors que la météo semble s'amadouer et se stabiliser (mais ce n'est qu'illusion !), les Sages René et Henri s'attaquent enfin à leur jardin* alors que

Transcript of FEVRIER1.pdf

7/30/2019 FEVRIER1.pdf

http://slidepdf.com/reader/full/fevrier1pdf 1/4

FEVRIER-MARS-AVRIL

Fidèle à ses habitudes, le printemps mossétan nous offre ses alternances de froid et

de chaud, de chutes de neige et de giboulées, de froide tramontane et de calme

trompeur...

Cette fidélité se retrouve, heureusement et malgré tout, dans l'éclosion

tourbillonnante de la Vie qui renaît quoiqu'il advienne de malheureux voire

d'insupportable auprès de nous !

Végétation fleurie : Après les Hellébores et le Tussilage farfara précédemment évoqués voici quelques

autres plantes en fleurs- en hiver- sur notre territoire : 

Le Daphné lauréole (Daphné lauréola) ou Lloreret en catalan. 

C'est un arbrisseau de taille modeste, à tiges dressées munies à la partie supérieure defeuilles lancéolées, luisantes, persistantes qui lui valent le surnom de Laurier desbois. Les fleurs, jaunâtres, disposées à l'aisselle des feuilles, s'épanouissent dès

février en bordure du reg de la ville par exemple. Plus en altitude, à deux pas du col de Jau, au milieu des genévriers couchés par la

neige, éclosent déjà quelques touffes des "ravissantes fleurs roses" du Daphné Bois- joli (Daphné mezereum) ou Tintorell en catalan.; les feuilles, minces et caduques, sedévelopperont ensuite à l'extrémité des rameaux. 

Et déjà, aux endroits ensoleillés bordant les correcs, quelques touches de Viola

odorata, la Violette odorante. Voici encore deux arbres rencontrés toujours en bordure du canal de la ville :

L'Aulne glutineux (Aulnus glutinosa) ou Vern en catalan… Celui-là même qui

aurait donné son nom au village de Vernet les Bains ainsi qu' à celui du quartier Nord

de la ville de Perpignan… 

L'aulne est, pour moi, reconnaissable à son port de sapin, à son bois couleur rouille

(l'arbre au  sang d'orange), à ses nombreux châtons rougeâtres et à ses fruits (les

 strobiles) écailleux… De plus, l'hiver venu ses strobiles garnis de graines sontassiégés par nombre de passereaux parmi lesquels les minuscules Tarins des aulnes 

"les tueurs à la petite moustache"… 

Deux superbes exemplaires trônent au pied de la maison Verdaguer carrer del

Castell.

Le saule des chèvres (Salix caprea) dit saule marsault ; il s'agit d'un sujet mâle

arborant dés ce mois de Mars de superbes châtons jaunes. 

On rencontre cette espèce tout le long de la Castellane et de ses correcs jusqu'en

bordure de l'ancienne carrière de talc et au delà.

A mi-Avril et alors que la météo semble s'amadouer et se stabiliser (mais ce n'est

qu'illusion !), les Sages René et Henri s'attaquent enfin à leur jardin* alors que

7/30/2019 FEVRIER1.pdf

http://slidepdf.com/reader/full/fevrier1pdf 2/4

Marie, Serge, Monique, François et Antoine les Impatients ont déjà semé et planté

quelques espèces (ail, oignon, salades...) et dans la Nature "sauvage" c'est

l'explosion (toute relative) de la Floraison et du Renouveau général : *leur "attaque" se fait en douceur car ils savent bien, eux, que "celui qui a connu deux beaux mois d'Avril

dans sa vie peut s'apprêter à mourir !" donc, ils prennent leur temps afin, venu Mai, de faire ce qui leur

plait.

C'est ainsi que route de La Carole et piste longeant la Castellane en direction des

Moulins, je découvre des bouquets denses de Lunaire vivace (autrement dit la

monnaie du Pape) aux "grandes fleurs mauves teintées de violet", des touffes de

Giroflée violier accrochées aux anfractuosités des rochers et des murs des jardins,

des tapis de blanche Stellaire aux pétales scindés en deux... la Pâquerette vivace en

touches modestes, la Ficaire Fausse Renoncule aux pétales d'un jaune luisant mais

également,dans le sous bois bordant la rivière, des pieds de Scylle Lis Jacinthe aux

belles grappes bleues... 

Plus en altitude, au pied de Sant Bartomeu en bordure de l'Illa, ces mêmes sous bois

sont littéralement envahis par des étendues d'Anémones des bois ou Anémones

sylvie à la fleur blanche solitaire et aux feuilles découpées... concurrencées par

l'Hépathique à trois lobes à la fleur blanche, rose ou bleutée toujours solitaire mais

aux feuilles à trois lobes arrondis...enfin, au pied d'un éboulis en bordure de la

rivière, voici la jaune Primevère vraie et les grappes rouges et bleues de la

Pulmonaire affine... 

Bibliographie : "La grande flore illustrée des Pyrénées" de Marcel Saule.

"Journal La HULOTTE" Boult aux Bois 08240 Buzancy. C'est de ce Journal à

l'humour et au graphisme exceptionnels que sont tirés les différents croquis.

En ce qui concerne la vie animale et plus précisément celle des oiseaux, il me semblequ'une date - le 14 Février, fête de la Saint Valentin- mériterait d'être mise en

exergue ; en effet, c'est à partir de cette date que j'ai entendu, à la tombée de la nuit,

à Mosset, sur la bordure d'un jardin enneigé, les trilles répétitifs d'un merleamoureux... Le lendemain c'est un ramier Colomba palumbus reconnaissable à sa

taille (plus grande que celle des colombins et autres bizets, pigeons des villes) et à sestaches blanches sur le cou et les ailes qui, quelques brindilles coinçées dans son bec,

se posait sur l'un des grands cyprès de Jean Marc sûrement pour y confectionner sonnid (tout comme l'an passé !). L'après midi, de retour à Saint Estève, j'ai remarqué

non seulement plusieurs amorces de nids* de pies sur une allée de platanes effeuillés

mais encore, dans la pinède du village, l'envol embarrassé d'une "jacasseuse" elle

aussi "tenant en son bec" quelques rameaux ainsi que le survol d'un tout premier 

couple (pour moi) de huppes fasciées (Upupa épops). 

Sur cette lancée, de retour à Mosset (mais nous sommes déjà en Avril) j'ai été

agréablement surpris par le "rire sonore" d'un pic vert (Picus viridus) et le sifflet perçant du Loriot jaune (Oriolus oriolus), les entrées et sorties incessantes des

pigeons et étourneaux dans les interstices des fortifications... Qui sait ? Le printemps

7/30/2019 FEVRIER1.pdf

http://slidepdf.com/reader/full/fevrier1pdf 3/4

est-il là ? 

Mais oui, nous y sommes comme l'annoncent, en cette deuxième quinzaine d'Avril,

le coucou gris et son "coucou"mélodieux et sonore, le lancinant "houpoupoup" de la

huppe, les premiers vols de guépiers de retour d'Afrique et surtout les rondesincessantes et gracieuses, les gazouillis mélés de trilles des -à-nouveau- fidèles

hirondelles...A propos d'arondes, quelle déconvenue pour celles qui nichaient au château ! durant

l'hiver, le porche d'entrée a été fermé par un solide portail en bois. Par contre, que

d'anciens nids en voie de restauration carrer del Pou, sous les génoises d'Elvire, entreles balcons de Louisette, carrer de les Sabatéres, carretera del coll de Jau...

Quant aux merles, étourneaux, geais mais aussi bergeronnettes, chardonnerets, rouges

queues noirs... rendus peu farouches voire inconscients par l'arrivée du printemps et

la poussée des hormones afférentes, ils se laissent volontiers approcher ce qui n'est

 pas le cas des sangliers dont je dois me contenter des empreintes laissées dans la

neige, des labours profonds au pied des talus, des traces de sabots autour des souilleset des étrons... de même les cervidés reconnaissables à leurs crottes et à la végétation

 broutée.

*J'ai souvent remarqué qu'à "la saison des amours", des oiseaux tels les pies testaient

différents sites en ébauchant des nids avant de se décider pour la nurserie définitive.

Debut de printemps à Mosset

7/30/2019 FEVRIER1.pdf

http://slidepdf.com/reader/full/fevrier1pdf 4/4