festival de Chaillol 2010 - la brochure générale

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Pour ne rien rater de ce que vous prépare la 14e édition du festival de Chaillol, et en attendant de l'avoir entre les mains, feuilletez la brochure générale !

Transcript of festival de Chaillol 2010 - la brochure générale

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Renaud Guieu, Église du Hameau de Saint-Michel, août 2008

J’ai appris à franchir des précipices, à tenir des prises d’un seul doigt, à étudier pendant des se-maines les passages d’une difficile séquence, à l’éprouver jusqu’à la justesse de l’exécution en libre. À quoi ça sert ? Voilà, pour moi, escalader a une valeur ajoutée, celle de ne servir à rien. Dans le grand atelier quotidien des efforts consacrés à un avantage, à un intérêt, l’escalade est enfin af-franchie de l’obligation d’être utile. Elle désobéit à la loi de marché qui prévoit des contreparties à l’investissement, au risque. Escalader, c’est seu-lement askesis que nous traduisons par ascèse, mais qui en grec n’avait rien de spirituel, et qui était en fait un exercice, une pratique. Il est gratis, avec cette légère grâce que l’on recherche dans ses propres actes.

Erri De Luca, Sur la trace de Nives

Dans une lettre de 1702 adressée au ma-thématicien Golbach, Leibniz note les quelques mots suivants: « la musique est un calcul secret de l’âme qui ignore ce qu’elle compte ». La formule est brillante et a été abondamment commentée. Bien qu’il échoue à percer le secret de la mu-sique, le philosophe allemand suggère des choses, à mon sens essentielles, et sur lesquelles d’autres reviendront: mys-térieusement, la musique mobilise toutes les ressources de l’être; elle s’adresse à sa part la plus intime; dans un effort continu d’intelligibilité, elle cherche à faire sens, tout en renonçant à signifier quoi que ce soit.

Attablé avec un ami musicien, j’ai repensé à la formule de Leibniz, alors que nous nous apprêtions à ouvrir une bouteille de vin. Fin connaisseur, il me confiait ne pas pouvoir goûter une grande bouteille sans recevoir la leçon de géographie qu’elle renferme. Savoir boire le vin, ajoutait-il, c’est, en plus du plaisir du palais, recon-naître dans son verre le caractère du pays et le travail des hommes qui l’ont fait naî-tre et auxquels chaque gorgée rend hom-mage. Belle définition de la connaissance, me suis-je dit, qui suppose l’accord des sens et du sens et non pas leur stérile compétition.

Il faudra que nous trouvions un jour une aussi jolie formule que celle de Leibniz pour essayer de raconter, à notre tour, ce qui s’est passé entre la musique et ce pays des Hautes-Alpes, combien ils sont devenus indispensables l’un à l’autre, tout ce qu’ils se sont apporté mutuellement, l’une épousant amoureusement le relief de l’autre, comblant en retour un man-que qu’il ne soupçonnait pas. Mais on ne scrute pas un mariage d’amour où seuls commandent le désir et la nécessité, avec les yeux de la raison.

Disons seulement que la musique a trouvé sa place en ces vallées rurales du pays gapençais. Là, elle s’épanouit, respire lar-ge, se découvre une vitalité qu’elle ne se connaissait pas, authentique à elle-même et aux autres. Débarrassée des pesantes convenances héritées d’un autre âge, loin de l’agitation frénétique de la ville, elle ré-sonne, désencombrée de tout ce qui fait obstacle à sa vérité, puissante mais tou-jours fragile. Il me semble même qu’elle retrouve, là plus qu’ailleurs, un peu de sa fonction première, primitive et presque rituelle: celle de réunir au-delà de ce qui sépare.

Dans ces vallées de montagne, pleines encore du souvenir de la Provence et dans lesquelles s’affirment les premiers som-mets des Écrins, la nature est forte et

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généreuse. Des hommes s’y sont installé, ont laissé leurs traces, travaillé la terre, sculpté les paysages, dessiné le bocage autour d’un relief qui continue de trôner souverainement. Depuis que la musique y a fait son nid, depuis qu’elle s’est glissée dans les églises aux proportions modes-tes qui se disséminent dans chacun de ses plis, cette montagne semble plus précieu-se, plus riche encore, plus nécessaire.

Nos réunions de familles sont désormais bien plus colorées qu’autrefois, plus ani-mées aussi. On y croise toutes sortes de gens: il y a ceux d’ici, qui le sont depuis toujours ou presque. Ils connaissent le récit de ces lieux; certains savent même faire parler l’horizon, danser les paysages. Et puis il y a la marquisette de Monique, le secret le mieux gardé du Champsaur, qu’elle offre à tous les amis, les soirs de concert. Pas sûr qu’on aurait ça ailleurs...

Il y a aussi ceux qui viennent de loin, des quatre coins du monde même, d’Asie, d’Amérique latine, du Maghreb. Ceux-là nous offrent leur musique, chant de leur terre, paysages sonores qu’il faut prendre le temps d’écouter, loin de toute tentation d’exotisme, pour mieux entendre notre commune appartenance.

À table, comme souvent, on discute du monde comme il va. On s’inquiète de ce qu’on trouve dans le journal, de telle réfor-

me des territoires menée tambour battant, de ses conséquences sur les projets qu’on forme et ce à quoi nous rêvons. On s’in-terroge sur tel débat, fameux et national, conçu hâtivement pour dire ce que nous sommes et comment nous vivons, nous qui avons appris que l’avenir c’est l’Autre, dont nous ne saurions plus nous passer.

Certains s’alarment de ce que la fête puisse souffrir de tant d’inquiétudes, affir-ment qu’il faut jouir de l’instant et laisser à demain ou à d’autres le soin de régler toutes ces choses. D’autres, au contraire, pensent que ces moments partagés sont un fortifiant de l’âme, qu’ils affermissent notre désir de voir les choses prendre un autre cours, moins rapide et plus juste, et dont peut-être, sans qu’on s’en ren-de compte tout à fait, ils en dessinent le contour. Nous verrons bien...

En attendant, depuis quatorze ans, le festi-val de Chaillol célèbre ces noces généreu-ses, dans une grande fête estivale devenue rendez-vous incontournable, et peut-être aussi un peu différent...

Bon festival à tous.

Michaël Dian

photo © René Robert

Gustavo Beytelmann naît en 1945 à Venado Tuerto en Argen-tine. Dès ses jeunes années, son environnement familial lui offre l’occasion d’éprouver la magie de moments improvisés. Parallèlement, il découvrre les principes de l’écriture musicale savante. Adolescent, il joue du piano dans des bals et accom-pagne son père violoniste dans des fêtes populaires, apprend le tango en même temps qu’il se familiarise avec les discipli-nes de l’harmonie et de la com-position.

Un demi-siècle plus tard, son activité est à l’image de cette double formation. Beytelmann met son art au service du ciné-ma, de l’enregistrement, inten-sifie son travail de composition avec de nombreux orchestres dans le monde en traversant les écrans artificiels érigés entre le savant et le populaire, l’écrit et l’improvisé.

Le XXe siècle, et son goût de la spécialisation érigé en métier d’excellence, a souvent oublié que l’écriture pouvait être l’ins-cription du moment et le savant la sophistication, par l’écrit, du populaire. Beytelmann renoue, lui, avec une tradition plus an-cienne de la musique, celle de Chopin, de Bach, de Liszt qui inventaient le moment comme ils gravaient sur le papier-mu-sique.

Les œuvres inscrites au pro-gramme sont le reflet de ce double héritage. Ainsi Los Mareados apparaît comme l’expression même du tango, tandis que le final de Sigamos s’achève, dans la plus authen-tique des traditions romanti-ques, par une coda d’une rare virtuosité. Interprétation, com-position, improvisation sont ici réunies dans le même geste musical.

Questionner et bouleverser les frontières de l’écrit et de l’oral, du populaire et du savant, tel nous apparaît l’art incompara-ble de Gustavo Beytelmann.

PROGRAMME

Los Mareados NiebLas de riachueLo

caseroN de tejas

La cachiLLa

corraLera

PaLoMita bLaNca

Griseta

siGaMos ciNq Pièces brèves (2005)

ayeres (2007)

¡ Sigamos !Dimanche 18 juillet, 21h, Chaillol, Église du Hameau de Saint-MichelLundi 19 juillet, 18h30, Gap, Jardins de Providence

Récital en solo du pianiste et compositeur Gustavo Beytelmann, figure majeure du tango à Paris et sur la scène internationale depuis trois décennies, dont

l’oeuvre érudite et généreuse puise aux différentes sources de la musique argentine.

Gustavo Beytelmann piano

Le concert du 18 juillet est précédé d’une séance d’initiation au tango argentin par l’académie de danse La Milonguita, de 18h à 19h, en l’église du Hameau (tarif : 5 €, renseignements et inscriptions : [email protected]). Après le concert, place à la danse pour une milonga ouverte à tous, animée par Cathy et Fred Romero. En bonus, dégustation de vin argentin Malbec accompagné d’empanadas préparées par nos amis de l’association Solidarité Provence Amérique du Sud.

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Loin des clichés du Tango for Export, le bandonéoniste Victor Villena et le guitariste

Kay Sleking, revisitent avec talent et simplicité le patrimoine musical argentin, du tango

traditionnel à celui qui s’écrit aujourd’hui.

Fait d’oral et d’écrit, de sons et de gestes, le tango est un fait social autant que musical. Il est le miroir de ceux qui le consti-tuèrent au fil des décennies.

L’histoire de son éclosion, com-me celle du jazz en Amérique du Nord, échappe en partie à l’analyse. Le tango émerge en Argentine à la fin du XIXe siè-cle, sur les bords du Rio de La Plata. Dans l’extraordinaire melting-pot de Buenos Aires, les musiques et les danses de la communauté noire issue de l’esclavage fusionnent avec les danses de salons importées par les immigrés européens et s’acclimatent aux rythmes su-daméricains.

On réduit parfois cette identité complexe à une structure ryth-mique (une mesure à deux ou quatre temps plutôt marquée)

ou harmonique (une succession d’accords caractéristiques) qui, bien qu’elle existe, est loin de résumer l’histoire d’une danse devenue style.

Le tango a suivi, en ce sens, la trajectoire des danses euro-péennes et de nombreuses musiques du monde : autono-misation de l’instrumental sur le gestuel, stylisation, appro-priation et réinvention.

La réunion du bandonéoniste argentin Victor Villena et de Kay Sleking, guitariste à la for-mation initialement classique, participe à ce questionnement des sources mêmes du tango.

Le programme proposé, géné-reux et intime à la fois, pioche dans les grands moments du patrimoine musical argentin comme dans celui qui s’ecrit chaque jour, comme une invi-

tation à découvrir le récit croisé de cultures populaires, tradi-tonnelles et savantes idéale-ment métissées.

PROGRAMME

vaLdarNo

MeLaNcoLia

uN secreto

La seNsibLe

FLor de LiNo

NocturNa

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La Noche siN ruMbo eL chocLo PaLoMita bLaNca

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Mardi 20 juillet, 21h, Église de La Batie-NeuveMercredi 21 juillet, 21h, Église de Saint-Léger les MélèzesJeudi 22 juillet, 21h, Église d’AncelleVendredi 23 juillet, 21h, Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel

Victor Villena bandonéon

Kay Sleking guitare

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Quatuor Bénaïm Samedi 24 juillet, 21h, Église de ChorgesDimanche 25 juillet, 21h, Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel

Yaïr Benaïm violon

Yuri Kuroda violon

Archil Kharadze alto

Paruyr Shahazyzian violoncelle

Le quatuor fondé par le violoniste israélien Yaïr Benaïm est connu pour sa rigueur et son exigence musicale.

Il est de nouveau l’invité du festival de Chaillol, dans le cadre de l’intégrale Ravel (p.17) dont il donnera

l’éblouissant Quatuor en Fa Maj.

Deux programmes de quatuors à cordes sont présentés cet été au Festival de Chaillol. Chacun de ces concerts dessinent une histoire de ce genre exigeant né au XVIIIe siècle.

Si le quatuor Tercea (p.21) dé-voile des pans de filiation entre Debussy et Dutilleux, le qua-tuor Benaïm pose la question de l’héritage ravélien. S’inter-roger sur les résonnances de l’art de Maurice Ravel captive par le fait même que celles-ci restent encore peu identifiées.

Son Quatuor en Fa Majeur, chef d’œuvre de jeunesse drapé d’une critique élogieuse de Debussy, est posé en point de référence par le quatuor Benaïm. Créée en mars 1904, la pièce est dédicacée à Gabriel Fauré dont le jeune musicien fréquentait encore la classe de

composition.

Pour ce concert, l’œuvre de Ravel est mise en perspective avec le Quatuor « L’interroga-tion » de Marcel Landowski, compositeur formé avant la Seconde guerre mondiale.Nommé par André Malraux di-recteur de la musique, de l’art lyrique et de la danse au Minis-tère des Affaires Culturelles, Marcel Landowsky bouleversa le paysage musical français par son engagement politique pour l’éducation artistique de la jeunesse. Mais le composi-teur n’aiguisa guère sa plume théorique comme le fit l’avant-garde sérielle de l’après-guer-re, dont il refusa toujours le dogme. Ici donc, seule l’œuvre parle défaite de tout discours guidant l’audition.

Le programme est complété

par une pièce de Frédéric Pat-tar, compositeur français né en 1969, élève de Gilbert Amy ainsi que d’un quatuor de Jo-seph Haydn, père du genre.

Ce programme contribue ainsi à réevaluer les représentations sommaires et souvent partia-les des filiations, et forme un nouvel éclairage sur l’histoire du quatuor à cordes et sur l’histoire de la musique.

PROGRAMME

MAURICE RAVELQuatuor à cordes en Fa Majeur

JOSEPH HAYDN Quatuor à cordes op.64 n°5

MARCEL LANDOWSKY Quatuor à cordes L’InterrogatIon

FRÉDÉRIC PATTARQuatuor à cordes

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Jean-Charles Richard

Surdoué de l’instrument, Jean-Charles Richard est aussi un musicien intelligent qui se nourrit d’un engagement

dans le champ contemporain et dans celui des musiques improvisées. Au festival de Chaillol, il donnera FACES,

solo remarqué, et se produira en trio.

Lundi 26 juillet, 21h, Église de Saint Julien, en soloMardi 27 juillet, 21h, Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel, en trioMercredi 28 juillet, 21h, Château de Tallard, en trio

Au début du siècle dernier, de nombreux compositeurs classi-ques sont allés puisé aux sour-ces des musiques improvisées et du jazz, pour revitaliser une création qui cherchait de nou-velles voies, d’autres moyens. Certaines œuvres de Maurice Ravel - le fameux Blues de sa Sonate pour violon et piano donnée cette année au festival (cf. p17) - en constituent quel-ques exemples parmi les plus réussis.

À l’inverse, le saxophoniste Jean-Charles Richard propose le chemin de l’influence de l’écrit sur le jazz et bouscule al-lègrement les représentations et les catégories qui, tradition-nellement, permettent de pen-

ser les pratiques musicales.

Son double apprentissage fut à l’image de cette démarche : ses débuts professionnels se parta-gèrent entre l’orchestre classi-que, le big band, la fanfare de rue et une proximité soutenue avec des compositeurs savants de sa génération.

Dans le même sillage, son par-tenaire contrebassiste Peter Herbert reconnaît être autant influencé par Arnold Schoen-berg, père de la seconde école de Vienne, que par Gyorgy Lige-ti, ou l’exubérant Frank Zappa. Comme Jean-Charles Richard, il unit le composé à l’improvisé et une rigoureuse connaissance du passé à la liberté exaltante du moment inventé.

Ces mouvements de fond de la création contemporaine et la nécessité de disposer des mots juste pour dire ce que nous en-tendons et percevons comme musique rendent de fait ob-solètes certaines conceptions héritées du XXe siècle sur les frontières entre improvisé et écrit, populaire et savant.

« Contemporain », « composi-teur », « improvisateur », c’est toute une terminologie qui semble ainsi devoir être recon-sidérée, signe avant-courreur d’un retour, comme aux épo-ques classique ou pré-classi-que, à une image plurielle du musicien, une image incluant l’improvisé, l’écrit, le populaire et le savant ?

Jean-Charles Richard saxophones

Wolfgang Reisinger batterie

Peter Herbert contrebasse

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Jasser Haj Youssef

Compositeur, violoniste, spécialiste des musiques orientales traditionnelles et savantes, Jasser Haj Youssef a fait connaître en Orient la viole d’amour, instrument de

l’époque baroque tombé depuis en désuétude. Il se produira en récital et en trio.

Jeudi 29 juillet, 21h, Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel, en trioVendredi 30 juillet, 21h, Château de Montmaur, en trioDimanche 1er août, 21h, Église de La Fare en Champsaur, en solo

Le violoniste et compositeur Jasser Haj Youssef est né en 1980 en Tunisie. Il a été formé dans les conservatoires de Monastir, Sousse et Tunis. Aujourd’hui installé en France, il est l’un des plus brillants re-présentants de cette nouvelle génération de musiciens ara-bes, sûrs de leur héritage et ouverts aux influences les plus diverses, du jazz en passant par la musique baroque occi-dentale.

Doctorant à l’Université Paris VIII, il réflechit sur les simili-tudes des shémas d’improvi-sation dans le jazz et les mu-siques traditionnelles arabes, doublant sa pratique musicale

qui pourrait largement lui suf-fire, d’une pensée rigoureuse sur son art. Il renoue ainsi avec une exigence restée jusqu’alors confinée aux spécialistes des musiques européennes de l’époque baroque.

L’ère des regards ethnocentri-ques posés sur les musiques d’ailleurs semble ainsi s’abo-lir par le talent authentique et pluriel de ces musiciens qui tranchent dans le paysage musical actuel en embrassant pleinement, et sous leurs diffé-rents aspects, les cultures qui les entourent.

Jasser Haj Youssef a effectué ce chemin de la maîtrise des

cultures orales et écrites jus-que dans le choix de son ins-trument: il est le premier mu-sicien à jouer de la musique orientale sur une viole d’amour, instrument largement utilisée par Bach et Vivaldi, tombé de-puis en désuétude.

Jasser Haj Youssef offre une musique profonde et simple, qui témoigne d’une attitude apaisée et ouverte avec son identité, son patrimoine cultu-rels. On le retrouve naturelle-ment au sein de l’Orchestre pour la Paix, fondé par le pia-niste argentin Miguel-Angel Estrella, président d’honneur du festival de Chaillol.

Jasser Haj Youssef composition, violon et viole d’amour

Youssef Hbeisch percussions

Ahmad Al-Khatib oud

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Maurice Ravel Intégrale de la musique de chambreSamedi 31 juillet, 21h, Église du Hameau de Saint-Michel, concert en trioLundi 2 août, 21h, Château de Tallard, concert en duo

Olivia Hughes violon

Julien Dieudegard violon

Ingrid Schoenlaub violoncelle

Laurent Wagschal piano

Par les choix originaux des in-terprètes, cette intégrale de la musique de chambre de Mau-rice Ravel présente une double perspective particulièrement enrichissante pour qui connaît, ou non, ce corpus magistral. Perspective d’un voyage dans l’œuvre même de Ravel; pers-pective des résonances du corpus ravélien dans une plus large histoire de la musique.

De son style de jeunesse vers celui de sa première maturité et jusqu’aux chefs-d’œuvre des années 1920, cette intégrale fera émerger l’épanouissement progressif de la langue ravé-lienne, qui loin de se confiner à une perfection d’écriture abon-damment commentée, frémit de l’esprit d’une époque traver-sée par de puissants boulerver-sements politiques et sociaux.

Mais ces concerts offriront une perspective bien plus large que celle de la contemplation d’un unique corpus, isolé, exposé face à lui-même. En écho à chacune des œuvres présen-tées, un regard, sur hier ou aujourd’hui, sera posé : voyage dans l’histoire musicale, mar-quée par des hommages ré-guliers à l’oeuvre du maître français.

Ces concerts s’interrogeront sur les influences de la pensée ravélienne sur la création musi-cale du dernier demi-siècle, en faisant découvrir les oeuvres de compositeurs sans doute moins connu du grand public, parmi celles notamment du compo-siteur Henri-Jean Schubnel, par ailleurs minérologue et gé-mologue réputé, séduit par la clarté de la musique française

du début du XXe siècle, ou de Marcel Landowsky, figure mu-sicale d’après guerre dont ont fête cette année les dix ans de la disparition.

PROGRAMME

concert en trIo du 31.07

MaurIce raVeL duo pour VIoLon et VIoLonceLLe

trIo pour pIano, VIoLon et VIoLonceLLe en La Majeur

soFIa guBaÏduLIna duo pour VIoLon et VIoLonceLLe

concert en duo du 02.08

MAURICE RAVEL sonate,

sonate posthuMetzIgane

MARCEL LANDOWSKY Étude de technIQue et de sonorItÉ

HENRI-JEAN SCHUBNEL sonate pour VIoLon et pIano, op.3 «en hoMMage à MaurIce raVeL»

Trois programmes et trois lieux différents pour traverser la quasi intégralité de l’oeuvre du compositeur du Boléro,

classique et moderne tout à la fois, imprégnée de lumière, celle de l’Espagne notamment, et dont la portée

universelle ne cesse d’interroger.

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Le Sacre

La performeuse japonaise Toshiko Oiwa nous invite à redécouvrir le Sacre du Printemps, le chef d’oeuvre

d’Igor Stravinsky, musique de la terre et du sacrifice, donné dans sa version pour piano à quatre mains.

Mardi 3 août, 14h30 et 16h30, Gap, Musée Muséum départementalMercredi 4 août, 21h, Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel

Deux figures majeures de la modernité du XXe siècle sont ici présentées par les pianistes Florestan Boutin et Michaël Ertzscheid, et la chorégraphe et danseuse Toshiko Oiwa.John Cage et Igor Stravinsky, pour lesquels la danse eut une importance déterminante, in-fluent de manière décisive sur le paysage musical de la se-conde partie du XXe siècle.À la fin des années trente, par faits de circonstances et de né-cessité, un ballet éveille chez John Cage l’idée du piano pré-paré. Désirant figurer le geste par des sons inouïs, Cage in-sère divers matériaux entre les cordes du piano, gomme, clous, vis, pièces de feutre... Il reconsidère alors la quasi totalité de l’héritage musical

occidental, de la notation du son à ses modes d’émission et son rapport au temps ouvrant une voie nouvelle tracée aux antipodes de la tradition musi-cale reçue des mains de Bach, Beethoven et Schönberg. Le Sacre du Printemps d’Igor Stravinsky causa un scandale mémorable lors de sa création à Paris en 1913, au théâtre des Champs Élysées. Ces Tableaux de la Russie païenne, cho-régraphiés par Nijinsky pour les Ballets russes, figurent le sacrifice d’une jeune fille pour rendre propice le dieu du printemps. Mais au contraire de Cage qui s’en remet en partie au hasard, Stravinsky agit en hyper-organisateur de son matériau, utilisant toutes les ressources et la puissance

sonore d’un orchestre sym-phonique exceptionnellement grand. Le bruit du scandale de la création du Sacre ne s’est pas encore dissipé. La raison s’en trouve sûrement dans une relation du geste et du sonore bien plus que dans la partition seule, ici donnée dans sa ver-sion pour piano à quatre mains et que Toshiko Oiwa, après Maurice Bejart, Pina Bausch et Angelin Preljoclaj, relit et danse, rejoignant la longue liste de ceux que l’oeuvre a mis en mouvement.

PROGRAMME

JOHN CAGEPeriLous NiGht

Pour PiaNo PréParé IGOR STRAVINSKY

Le sacre du PriNteMPs(versioN PiaNo à quatre MaiNs)

Toshiko Oiwa chorégraphie, danse

Florestan Boutin piano

Michaël Ertzscheid piano

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gustaVo BeyteLMann

gustaVo BeyteLMann

VaLdarno

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Quatuor BÉnaÏM (IntÉgraLe raVeL)

Quatuor BÉnaÏM (IntÉgraLe raVeL)

jean-charLes rIchard soLo

jean-charLes rIchard trIo

jean-charLes rIchard trIo

jasser haj yousseF trIo

jasser haj yousseF trIo

IntÉgraLe MaurIce raVeL (en trIo)

jasser haj yousseF soLo

IntÉgraLe MaurIce raVeL (en duo)

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BaLade MusIcaLe

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BaLade MusIcaLe

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Fryderyk chopIn

Fryderyk chopIn

Quatuor tercea

FrÉdÉrIc chopIn

Chaillol église du Hameau

Gap Jardins de Providence

La Batie-Neuve église

Saint-Léger les Mélèzes Église

Ancelle Église

Chaillol Église du Hameau

Chorges Église

Chaillol Église du Hameau

Saint-Julien Église

Chaillol Église du Hameau

Tallard Château

Chaillol Église du Hameau

Montmaur Château

Chaillol Église du Hameau

La Fare Église

Tallard Château

Gap Musée Muséum

Chaillol Église du Hameau

Montmaur Château

Chauffayer Église

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Chaillol Église du Hameau

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Chaillol Église du Hameau

Tallard Château

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Le territoire

Points de vente

Sur place, les soirs de concert, dès 20h15.

• PERMANENCE DU FESTIVAL Office de tourisme de de Chaillol, tous les jours dès le 10 juillet, de 16h à 19h. Tel: 04 92 50 48 19

• HARMONIA MUNDIDès le 15 juin, 43 rue Pérolière, Gap

• TICKETNET.FRAuchan, Cora, Cultura, E.leclerc, Virgin Megastore

Réservation téléphonique : 0 892 390 100 (0.34 euros TTC/min )

tarifs

PLEIN TARIF 10 € TARIF RÉDUIT 8 €(12-18 ans, étudiants, intermittents du spectacle,

chômeurs, handicapés)

PASS 8 CONCERTS 64 € MOINS DE 12 ANS GRATUIT

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Bien plus que la contemplation d’une seule culture et de son évolution, ce concert permet la rencontre d’univers musicaux a priori aux antipodes : la mu-sique traditionnelle japonaise du koto de Mieko Miyazaki, le répertoire populaire de l’ac-cordéon de Bruno Maurice, la bibliothèque savante du violon de Manuel Solans.Cette distance s’effondre par la réunion originale de trois artistes de talent qui, par leurs pratiques individuelles et col-lectives, se confrontent à di-vers styles de toutes époques et de toutes régions: Mieko Miyazaki, joueuse de koto, est aussi familière du répertoire classique européen tradition-nel, de la guitare vietnamien-

ne, de la percussion indienne ou des polyphonies corses; Bruno Maurice, accordéoniste, est étroitement lié la création contemporaine; Manuel Solans développe, après avoir débuté dans des orchestres classi-ques, un éclectisme rigoureux lui permettant de mettre à profit ses nombreux voyages et découvertes d’instruments rares.Pour chacun de ces musiciens, la relation entretenue avec l’instrument demeure riche de cette exigence qui consiste à partir de sa tradition pour s’ouvrir à des langages incon-nus de soi. Sans le recours à une techno-logie parfois hasardeuse, sans le trucage des instruments

suppléé à l’invention, cette rencontre provoque la naissan-ce d’un instrumentarium inouï et riche de perspectives.

PROGRAMME

ryo No MezaMe

asakusa-Notre daMe

haru kaze

hachi Gatsu

caresse saï-ko

Midare GaMi

haru No uMi

kachusha No uta

Trio MiyazakiJeudi 5 août, 21h, Château de MontmaurVendredi 6 août, 21h, Église de ChauffayerSamedi 7 août, 21h, Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel

Compositions originales ou inspirées du répertoire classique et populaire japonais, le répertoire du trio

Miyazaki est unique, puisant aux racines ancestrales et aux techniques contemporaines.

Mieko Miyazaki koto

Manuel Solans violon

Bruno Maurice accordéon

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La balade musicale du festi-val de Chaillol est devenue en quelques années un moment particulièrement attendu de la programmation. Emblémati-que d’une démarche qui ambi-tionne de trouver l’accord juste entre un projet artistique et le territoire qui le reçoit, ses habi-tants et leur histoire, la balade musicale est un moment pri-vilégié d’échange, de partage qui questionne avec simplicité notre lien à la montagne et aux paysages traversés.

Randonneurs, cueilleurs de bouquets, parents et enfants, mélomanes avertis ou non, ar-tistes, équipe d’organisation ou bénévoles… profitent ensemble d’un temps différent, tout au long d’un itinéraire savamment agencé, dans lequel s’inscrivent les sonorités des concerts pas-

sés ou à venir, le récit passion-né d’un amoureux des rochers, le geste souple d’un acrobate suspendu aux étoiles de son inspiration…

La variété des paysages tra-versés, la diversité des propo-sitions artistiques, la richesse des apports scientifiques ou historiques proposés en cours de promenade, la force des lieux, révèlent progressivement l’intimité d’un territoire que les hommes ont façonné au fil des générations dans le frémisse-ment de l’herbe et les humeurs de la terre. Rêveries solitaires ou causeries passionnantes, à chacun sa manière de profiter de ces moments inoubliables qu’accueille la nature.

Alexandre Sauvaire conception et coordination

avec le concours de

Jerôme Aussibalsculpture, poésie verticale

Sylvie Birrittieri Vincent Dallaporta

Kyudo (art japonais du tir à l’Arc)

Nico Clerx installation et concert de sonnailles

Alejandra Flichman acrobate

Mieko Miyazakikoto, voix

Bruno Mauriceaccordéon

François Rossépiano, soundpainting

Manuel Solansviolon

Balades musicalesSamedi 7 août, 9h, LayeDimanche 8 août,9h, LayeAccès libre, renseignements et inscriptions au bureau du festival.

Installez-vous où vous voulez. Personne n’a pris votre place. Rideau… La musique vient à vous, parcourt vos

sens, vous aide à prendre conscience de ce qui vous entoure, une fleur, de l’herbe, un arbre, des oiseaux qui

passent, et plus loin… un paysage dévoilant sa grandeur.

Les BaLades MusIcaLes du FestIVaL de chaILLoL reçoIVent Le soutIen FInancIer de VertIge Montagne, MagasIn de sports de gap, dans Le cadre de La LoI sur Le MÉcÉnat cuLtureL.

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Réunir pour ce concert le dan-seur japonais Shiro Daïmon et le pianiste, improvisateur et compositeur français François Rossé s’inscrit dans la poursui-te de liens artistiques, écono-miques, et humains tissés en-tre la France et le Japon depuis plus d’un siècle et demi.

Amorcés au milieu du XIXe siè-cle - la restauration Meiji voit le Japon sortir d’un isolement imposé pendant plus de deux siècles par le shogunat - ces liens avec l’Occident, dans un premier temps commerciaux, se doublent d’une fascination que confirmera l’exposition uni-verselle parisienne de 1867. De Debussy à Boulez, l’influence sera permanente, profonde et la fascination réciproque.

Le concert - performance et sa disposition originale dépasse

l’habituelle et parfois domma-geable influence de l’un sur l’autre pour permettre, sûre-ment, une influence bien plus actuelle de l’un pour l’autre.

Shiro Daïmon est né à Nemuro sur l’île d’Hokkaido. Formé au Japon par les plus grands maî-tres du théâtre traditionnel ja-ponais, le Nô et le Kabuki, il vit depuis de nombreuses années en France où il crée et transmet son art. Sa technique minutieu-se le situe comme un danseur tout près à exercer auprès de musiciens soucieux du geste et de sa relation avec le sonore.

La richesse de la personnalité truculente de François Rossé était toute disposée à cette rencontre. Né en 1945, il étudie d’abord le piano puis l’analyse musicale et la composition au Conservatoire de Paris. Il est

d’ailleurs l’un des derniers élèves d’Olivier Messiaen. Son oeuvre, qui comporte plus de 400 opus, a été couronnée du Prix national de la Sacem en 1994. Improvisateur recherché, avide de rencontres musica-les inattendues, il fréquente de nombreux univers parmi lesquels le jazz, les musiques traditionnelles des Balkans, les musiques traditionnelles du Japon (il s’est produit l’an pas-sé avec Mieko Miyazaki), ou du pays basque, avec le souffleur, siffleur et chanteur Michel Etxekopar...

Loin d’une appropriation exo-tique, cette rencontre se situe dans la découverte de l’instant où l’improvisé regarde le geste se faire; où le geste écoute le son s’inventer.

SokkyoLundi 9 août, Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel

Entre tradition et modernité, Orient et Occident, Shiro Daïmon fusionne les techniques du Nô, du Kabuki

et de la danse contemporaine dans une écriture originale et poétique, accompagné par François Rossé,

pianiste improvisateur hors norme.

Shiro Daïmon danse, shamisen

François Rossé piano

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Tant pour le compositeur que pour l’interprète, le quatuor à cordes reste un genre singu-lier et particulièrement exi-geant, un genre où l’artifice et les remplissages d’usages se perçoivent sans tromper. Dé-fait des recours propres aux pièces solistes ou d’orches-tres, le quatuor expose, à nu, les idées - ou leur défaut - du compositeur.

Le concert présenté par le Quatuor Tercea pose les jalons d’une histoire choisie, suggé-rée, du quatuor. Joseph Haydn est sans conteste le père du genre, un genre qui traverse l’existence du viennois et té-moigne de l’évolution de son écriture. Debussy, qui com-pose son Quatuor durant sa

jeunesse, use, en revanche, d’une écriture encore clas-sique, notamment par son aspect de mélodie accompa-gnée qui structure le premier mouvement. Debussy n’est pas encore affranchi, comme le souligne Guy Ropartz pré-sent à la création, de sonorités russes et autres marques du séjour du jeune musicien chez Madame Von Meck.

Le quatuor à cordes, comme genre, traverse les siècles. Ra-res sont les compositeurs à ne pas s’y être essayés, composi-teurs de toutes régions et de tous styles. Si l’œuvre d’Henri Dutilleux nous apparaît, quel-ques décennies après sa créa-tion, comme un chef d’œuvre de maturité, le langage mi-

nimaliste et essentiel d’Arvo Pärt s’approprie tout autant l’exigence de ce genre à l’his-toire plurielle.

PROGRAMME

JOSEPH HAYDN Quatuor à cordes op.77 n°1

CLAUDE DEBUSSY Quatuor à cordes en soL

HENRI DUTILLEUX aInsI La nuIt,

pour Quatuor à cordes

ARVO PÄRT psaLoM, pour Quatuor à cordes

Quatuor TerceaJeudi 12 août, Église de Chorges

Jeune formation constituée en 2004 dans les couloirs du CNSM de Lyon, le quatuor Tercea a déjà derrière lui un parcours

impressionnant. Cette première participation au festival de Chaillol sera l’occasion de les découvrir dans leur répertoire et

dans la version de chambre des concertos de Chopin ( cf. p.31)

Claire Bucelle violon

Anne Camillo violon

Céline Tison alto Pauline Buet violoncelle

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Présenter aujourd’hui la mu-sique de Chopin n’est guère aisé. Particulièrement connue, son œuvre, monument de la littérature romantique, est à l’origine de discours de toutes natures et de toutes qualités, d’interprétations et de diffu-sions de toutes formes, nobles ou hasardeuses.

Mais le programme original proposé par les pianistes Hé-lène Tysman (née en 1982), Sodi Braide (né en 1975) et le Quatuor Tercea contribue à ouvrir de nouvelles perspecti-ves d’écoute et de regard sur cette figure d’exil.

Les deux solistes donneront chacun un récital au cours duquel les Préludes op.28 de Chopin dialogueront avec les oeuvres d’autres composi-

teurs. L’on pourra ainsi enten-dre des oeuvres pour piano du russe Sergei Rachmaninoff, du japonais Toru Takemitsu, de l’estonien Arvo Pärt, du fran-çais Bruno Mantovani ou de la jeune compositrice roumaine Diana Rotaru...

Puis, le concert de clôture du festival réunira les deux pia-nistes pour les deux Concer-tos pour piano et orchestre. Donnés ici dans la version en quintuor, ils comptent, avec les Sonates pour piano, parmi les chefs d’œuvres de vastes dimensions du musicien polo-nais.

Passionnante trajectoire qui permettra de mieux saisir le parcours du jeune composi-teur, de ces premières œuvres à l’architecture solide, classi-

que, vers une esthétique frag-mentaire, fulgurante, quoique rigoureusement organisée par le cycle des quintes.

La mise en perspective avec des œuvres de notre temps s’avère aussi passionnante qu’essentielle et si certaines conjonctions, comme celle ef-fectuée avec des Préludes de Debussy, sont déjà ancrées dans l’histoire, ces soirées du Festival de Chaillol, qui ris-quent des croisements avec des œuvres de notre temps, invitent à une relecture stimu-lante, renouvelant la percep-tion de l’œuvre elle-même et sa situation dans l’histoire.

Fryderyk ChopinMardi 10 août, Château de Tallard, récital d’Hélène TysmanMercredi 11 août, Château de Montmaur, récital de Sodi BraideVendredi 13 août, Église du Hameau de Saint-Michel, Concertos n°1 et n°2

En hommage au pianiste et compositeur polonais, le festival de Chaillol propose un cycle de trois concerts en trois lieux

différents, organisé autour de deux monuments de la littérature pour piano : le cycle des 24 préludes

et les deux concertos pour piano.

Hélène Tysman piano

Sodi Braide piano

Pauline Depassio contrebasse

Quatuor Tercea

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initiation aUX PercUssionsConduit par Kevin Bohn, passionné par les traditions orales latino-américaines et africaines, l’atelier de percussion propose une plongée dans les paysa-ges rythmiques de ces deux continents. Au-delà du plaisir de faire sonner un surdo brésilien ou un doun-doun africain, c’est un peu de la riche histoire de ces peuples qui est ainsi transmise. Débutants bienvenus.

À l’école communale de Chaillol Chef-LieuDu lundi au vendredi, de 14h à 15h et de 15h à 16h30, Du lundi 26 juillet au vendredi 6 août.Tarif : 25 € la semaine

ÉveiL MUsicaLAu festival de Chaillol, les enfants ne sont pas en reste ! Le matin, un atelier d’éveil musical animé par Grégory Barrois propose une initiation ludique et intelligente au monde de la musique et aux ins-truments : apprendre des comptines, jouer et sentir l’espace sonore avec son corps, découvrir le monde de la musique, rencontrer les artistes du festival, et bien d’autres choses passionnantes et amusantes à vivre, pour éveiller la sensibilité des plus jeunes aux joies de la musique.

À l’école communale de Chaillol Chef-Lieu.Du lundi au vendredi, de 10h à 11h et de 11h à 12h, Du lundi 26 juillet au vendredi 6 août.Tarif : 25 € la semaine.

TRANSMETTRE

ateLier de cHant cHoraLOu comment reprendre son souffle après une belle randonnée tout en se préparant au concert du soir. Dans cet atelier emblématique du festival se rencon-trent gens du pays, festivaliers, touristes, curieux ou fidèles de l’atelier depuis sa création, pratiquants du chant choral ou novices... Pour découvrir et expéri-menter à plusieurs, sous la direction généreuse et attentive de Jean-Luc Keck, le plus fascinant et le plus intime des instruments de musique : la voix.

À l’école communale de Chaillol Chef-Lieu.Tous les jours du dimanche 1er au dimanche 8 août, de 17h à 18h30. Tarif : 25 € la semaine

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Une HeUre avec...Chaque jour ou presque, à l’heure de l’apéro, le festival propose un moment d’échange autour des artistes et des oeuvres du concert de la veille. L’occasion d’évoquer en toute simplicité la pratique, le métier, la vie de musicien. Les rencontres ont lieu à 11h et sont accueillies par l’hôtel-restaurant La Bagatelle, mécène du festival.

Hôtel-Restaurant La Bagatelle, Chaillol 1600, 11h, le lendemain des concerts programmés à l’église du Hameau de Saint-Michel. Entrée libre.

cinÉcLUB TETRO, de Francis Ford Coppola (2009)Tetro est un homme sans passé qui a rompu tout lien avec sa famille pour s’exiler en Argentine. À l’aube de ses 18 ans, Bennie, son frère cadet, part le retrouver à Buenos Aires. Entre les deux frères, l’ombre d’un père despotique, illustre chef d’or-chestre, continue de planer et de les opposer. Mais, Bennie veut comprendre, à tout prix, quitte à faire remonter à la surface des secrets de famille jusqu’ici bien enfouis.

Vendredi 23 et samedi 24 juillet 21h. Cinéma de Saint-Bonnet. Tarif unique, 5 €Ces séances sont proposées par l’association L.A.C. avec la complicité de Cinévadrouille.

cafÉ LittÉraireDina Dian aime les livres. Les lire, bien sûr, mais en parler aussi et donner à d’autres l’envie de s’y plonger. À Marseille, elle anime durant l’année un café littéraire devenu un moment attendu, qui s’ins-talle à Chaillol pendant le festival. Elle y recevra la romancière argentine Laura Alcoba pour son roman Manèges et l’écrivain tunisien Yamen Manai pour son premier roman La marche de l’incertitude, primé à Tunis. Retrouvez la sélection de Dina sur le site du festival ainsi qu’à la librairie gapençaise Au coin des mots passants, partenaire du festival de Chaillol.

Les rencontres ont lieu à l’Auberge de l’Ocanière, de 18h30 à 19h30. Entrée libre. Calendrier disponible à la permanence du festival dès le 10 juillet.

PLUS QU’UN SIMPLE SPECTACTEUR, RéJOIGNEZ L’éQUIPE DES BéNéVO-LES DU FESTIVAL DE CHAILLOL

Un festival, c’est aussi une équipe de bénévoles, fédération d’enthousiasme et de volonté qui contribue, aux côtés de l’équipe d’organisation, à la réussite de l’événement.Comme tant d’autres festivals, celui de Chaillol vit de l’engagement généreux de nombreux bénévoles qui y consa-crent du temps en accompagnant sa réalisation, avant et pendant l’édition.L’association des Amis du festival de Chaillol a été créée au printemps 2009 et se compose d’hommes et de femmes issus du territoire qui donnent un peu de leur temps et de leur bonne humeur pour être des relais d’information, dif-fuser les outils de communication, hé-berger les artistes et les accompagner à leur lieu de concert, faciliter l’ac-cueil du public, proposer des moments d’échange et de convivialité... Pour un soir ou pour toujours, quel que soit votre connaissance de l’événement, votre familiarité avec le monde de la culture, vous pouvez intégrer l’équipe des bénévoles, découvrir l’envers du décor et partager de chaleureux mo-ments d’humanité.

Pour nous rejoindre ou en savoir plus, passez un petit coup de fil ou envoyez un mail à Daniel Bohn, président de l’association des Amis du festival de Chaillol (04 92 50 19 29 / 06 61 66 82 42 email : [email protected])

ASSOCIATION DES AMIS DU FESTIVAL

Monique Malfroy

Daniel Bohn

DEVENEZ LE PARTENAIRE D’UN éVÈNEMENT CULTUREL D’ENVERGURE DANS VOTRE TERRITOIRE.

Depuis la loi du 1er août 2003, le festival de Chaillol a engagé une démarche ré-fléchie avec les entreprises partenaires du pays gapençais. Sensibles à ces deux valeurs ajoutées de l’art et de la sensibi-lité à l’art, à ce toujours plus d’humain et de partage qu’apporte la musique, dans tous ses styles et par les meilleurs inter-prètes, nos mécènes s’impliquent dans sa réception au cœur d’un territoire de montagne, en apportant un soutien fi-nancier ou en nature à la réalisation du festival.

MéCéNAT CULTUREL

ENTRETIENLAURENCE BLANCHARDAGENCE IMMOBILIèRE CHAILLOL LOISIRS

Pourquoi avoir choisi de soutenir le festi-val de Chaillol ?

Cela s’est fait naturellement. Le festival de Chaillol est un événement que je connais bien pour l’avoir vu naître. J’assiste régu-lièrement aux concerts et pour tout dire, je m’y sens attachée d’une manière af-fective. J’ai eu envie de m’investir à titre personnel pour soutenir une démarche qui, par ailleurs, est très importante pour la commune et la vallée du Champsaur. Il y a trois ans, Michaël est venu m’expliquer la loi sur le mécénat culturel et j’ai com-pris alors que cette démarche était tout à fait accessible et n’était pas réservée aux entreprises du CAC 40, comme je me l’imaginais... Aujourd’hui, je fais volontiers la promotion de cette loi auprès d’autres entreprises de la région que je connais. C’est un dispositif très souple et avec un peu d’aide, c’est à la portée de chacune d’elles.

Pour le chef d’entreprise que vous êtes, que représente le festival de Chaillol et quel sens donnez-vous à votre engage-ment à ses côtés ?

Même si elles sont difficiles à apprécier, les retombées existent. Le festival a acquis une renommée qui dépasse les limites du département, et il n’est pas rare d’en entendre parler, y compris par des gens qui ne l’ont pas fréquenté. Et puis lorsque l’on conseille à nos clients un concert du festival, on sait qu’ils ne seront pas déçus. La qualité des concerts, la disponibilité des artistes, le fait qu’il est fréquent de les croiser dans la commune et possible de discuter avec eux, tout cela contribue à rendre le séjour de nos clients plus riche. La démarche qualitative du festival est un atout supplémentaire incontestable.

VOUS êTES UNE ENTREPRISE

Tout don effectué par une entreprise donne droit à une ré-

duction d’impôt égale à 60 % du montant du don effectué

en numéraire, en compétence ou en nature, et retenu dans

la limite de 0,5 p.mille du chiffre d’affaires hors taxe. En

contrepartie de votre soutien, et en fonction de son mon-

tant, vous bénéficiez d’invitations et de tarifs préférentiels

pour les concerts du festival, ainsi que d’une promotion

de votre entreprise sur les supports de communication du

festival.

VOUS êTES UN PARTICULIER

Tout don effectué par un particulier donne droit à une ré-

duction d’impôt égale à 66% des sommes versées, rete-

nues dans la limite annuelle de 20 % du revenu imposable.

En contrepartie de votre soutien, vous bénéficiez du tarif

réduit sur tous les concerts du festival. Vous recevrez des

informations régulières sur le festival et les concerts de

la saison d’hiver.

CE QUE DIT LA LOI

Frédéric Gebelin et toute l’équipe de GEBELIN PLA-

NèTE MUSIQUE accompagnent le festival de Chaillol

et les stages musique depuis leur création, dans le

cadre de la loi sur le mécénat culturel.

En mettant à disposition cinq pianos à queue dont un

Steinway de concert et onze pianos droits à l’intention

des artistes et des stagiaires, Gebelin rend possi-

ble une aventure musicale exceptionnelle, faite de

passion, d’engagement et d’exigence et qui dure déjà

depuis presque vingt ans.

Fondée en 1864, la maison Ge-belin ouvre son premier ma-gasin à la Rue Saint Ferréol à Marseille. Elle y restera 136 ans jusqu’au déménagement récent dans le magasin actuel. C’est aujourd’hui l’une des plus anciennes entreprises françaises du commerce d’ins-truments de musique encore en activité. Une activité qui n’a cessé d’évoluer, de s’adapter et de progresser depuis près d’un siècle et demi.140 ans après l’ouverture de l’atelier d’Auguste Gebelin le magasin devenu Gebelin Pla-nète Musique propose 2000 m2 de passion et d’émotion dédiés aux seuls instruments de musi-que et aux musiciens avec une passion, celle des instruments de musique pour servir ceux qui la font : les musiciens.

Gebelin Planète Musique27-29 boulevard Rabatau 13008 Marseille 04 91 32 31 [email protected]

AUJOURD’HUI PLUS QUE JAMAIS, LA MAISON GEBELIN

AFFIRME SON RôLE DE MéCÈNE CULTUREL EN

RENOUVELANT SON SOUTIEN AU FESTIVAL DE CHAILLOL.

Le FestIVaL de chaILLoL est suBVentIonnÉ par

aInsI Que ceLuI des socIÉtÉs cIVILes

Les coLLectIVItÉs LocaLes QuI soutIennent L’ÉdItIon 2010

Le FestIVaL est soutenu par Les entreprIses Mècènes

en partenarIat aVec

IL reçoIt Le soutIen de

aInsI Que La coMMunautÉ de coMMunes du VaLgaudeMar, Le coMItÉ des Fêtes d’anceLLe, Les coMMunes de La BatIe-neuVe, chauFFayer, La Fare en chaMpsaur, saInt-juLIen en chaMpsaur, saInt LÉger Les MÉLèzes, Le MusÉe MusÉuM.

LEBOCAGEESPACE CULTUREL DE CHAILLOLPRODUCTION, DIFFUSION, ACTION ET

MÉDIATION CULTURELLES

© Alexandre Chevillard

directeurMichaël Dian

administratriceSandra Bartmann

chargé de productionLéo Tissier

communication - médiationélise Guilloton

relations publiques - billetterieJulia Leredde

stagiaireMarie Meyer

attachés de presseAnne Gueudré

Laurent Chailloux

coordination baladesAlexandre Sauvaire

régisseur généralOlivier Reiso

techniciensFrédéric GarnierPierrick Fortoul

accordeur pianosPascal Perrot

rédacteurFrançois Meïmoun

graphistePatrick Lindsay

photographeAlexandre Chevillard

webmasterBruno Poiré

imprimé par CCI - Marseille

Les membres de L’associationMiguel-Angel Estrellapianiste, ambassadeur de bonne volonté d’Argentine à l’UNESCO, président d’honneur du festival de Chaillol

Marc Lourdauxprésident de l’association ECC - LeBocage

Roland Hayrabédiandirecteur musical de Musicatreize

Claudine Mayaudonadministratrice de la Maîtrise des Bouches du Rhône

Hervé Cortotconseiller scientifique

Roger Dianprofesseur d’économie

Daniel Bohn président de l’association des Amis du festival

Info/résa www.lebocage.org - 04 92 50 13 90