Femme/Homme double mixte

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N°48 MARS 2016 Femme/Homme double mixte « Un train nous attendait... » Yvette Lévy, rescapée, raconte son passage au camp d’internement de Drancy, en 1944. Sarah Ourahmoune Pour la championne de boxe, Aubervilliers reste le ring de sa vie. Élu.e.s pour deux ans L’installation du Conseil départemental des collégiens en images. É 20 30 27 Sar « Un

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N°48 MARS 2016

Femme/Homme double mixte

« Un train nous attendait... »Yvette Lévy, rescapée, raconte son passage au camp d’internement de Drancy, en 1944.

Sarah OurahmounePour la championne de boxe, Aubervilliers reste le ring de sa vie.

Élu.e.s pour deux ansL’installation du Conseil départemental des collégiens en images.

É20 3027

Sar «Un

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Fouilles • Dans le cadre de leur parcours éducatif In Situ, des élèves du collège Pierre-Curie de Bondy vont mener, tout au long de l’année, un travail archéologique sur une nécropole mérovingienne.

JOP 2024 • La candidature de Paris et de la Seine-Saint-Denis aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 a désormais son logo ! Voici le dessin derrière lequel tous ceux qui veulent les Jeux chez eux vont pouvoir se rassembler.

Initiation rugby • Le 26 janvier au stade de La Motte, 116 collégiennes, inscrites dans les associations sportives de leur établissement, ont pu tester le rugby, en compagnie de joueuses de l’AC Bobigny rugby 93. Et beaucoup d’entre elles y ont pris goût !

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Jeunes talents • Comme chaque année, Canal 93 a accueilli les auditions du Grand Zebrock. Du rock indé, de l’électro-pop, de la new folk, du rap... un instantané de ce qui se fait de neuf en Île-de-France !

Tempo • Le 3 février à Bondy, les championnats académiques UNSS de hip-hop ont réuni sept collèges et neuf lycées de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. Une confrontation en battle pour accéder aux championnats de France.

Ça tourne • Une scène du prochain fi lm de Jalil Lespert a été tournée sur le parvis du collège Marie-Curie aux Lilas. Iris, un thriller psychologique avec notamment Romain Duris.

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AVOIR L’ŒIL« Ciel du matin » par @jeromehuetVous aussi postez vos photos de la Seine-Saint-Denis sur Instagram avec le hashtag #SSD93

#SSD93

INTERCONNEXION

S’INSPIRANT DE L’ÉDIFICE GOTHIQUE DE LA BASILIQUE DE SAINT-DENIS, LE STYLISTE LAMYNE M. A CONÇU POUR L’EXPOSITION

« LES GRANDES ROBES ROYALES » DES MODÈLES DE 3 MÈTRES DE HAUTEUR POUR REPRÉSENTER LES REINES ET PRINCESSES.

cg93.fr/L-engagement-au-bout-de-l-aiguille.html

CHIFFRES À L’APPUI

LU DANS LA PRESSE

Où vivent les familles françaises ?La Seine-Saint-Denis occupe la troisième place en France avec 35,7 familles avec un ou plusieurs enfants pour 100 ménages derrière le Val-de-Marne et la Seine-et-Marne. Paris occupe le dernier rang avec 19 familles pour 100 ménages.

lesechos.fr/politique-societe/societe/021630926720-centre-ville-ban-lieue-aire-urbaine-ou-vivent-les-familles-francaises-1193515.php#xtor=CS1-26

Ca se passe en Seine-Saint-Denis au conservatoire Citroën à Aulnay-sous-Bois

dailymotion.com/video/x3oy8ty

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5N°48 MARS 2016 SEINE-SAINT-DENIS

Le magazine d’information du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis N°48 MARS 2016 CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LA SEINE-SAINT-DENIS 93006 BOBIGNY CEDEX Tél. 01 43 93 94 67 // [email protected] // Directeur de la rédaction : Olivier Cessot Rédactrice en chef : Sabine Cassou [email protected] Rédaction : Isabelle Lopez - [email protected] Georges Makowski - [email protected] - Christophe Lehousse - [email protected] Ont collaboré à ce numéro : C. Bardavid, S. Coye, M. Orboin Photothèque : Valérie Melle - Betty Sotot Secrétariat : Sylvie Dorr Photos de couverture : B. Lévy, F. Rondot, S. Hitau, Archives départementales Direction artistique et maquette : JBA d’après la maquette originale de La Commune Secrétariat de rédaction : JBA Abonnements [email protected] Crédits photo : F. Bajande, S. Barthe, I. Chapuis, P. Dolzani,J-L Fernandez, P. François, Getty Images, V. Gibaud, B. Gouédard, S. Gripoix, S. Hitau, B. Lévy, B. Linder, J-L Luyssen, A. Poupeney, N. Moulard, T. Paczula, M. Ray, F. Rondot, D. Ruhl Impression Public Imprim Distribution : Champar , Isa + Tirage : 660 000 exemplaires N° ISSN : 1969-9727 Directeur de la publication : Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis www.seine-saint-denis.fr Imprimé sur

du papier sans chlore. Pour toutes réclamations concernant la diffusion du magazine, écrivez à : [email protected] si vous habitez à : Aubervilliers, La Courneuve, L’Ile Saint-Denis, Pierre tte, Saint-Denis, Stains, Villetaneuse, Saint-Ouen, Bagnolet, Bobigny, Drancy, Montreuil, Les Lilas, Le Pré Saint-Gervais, Pantin, Romainville, Le Bourget, Dugny, Epinay-sur-Seine. [email protected] si vous habitez à : Aulnay-sous-Bois, Bondy, Clichy-sous-Bois, Coubron, Gagny, Gournay-sur-Marne, Le Blanc-Mesnil, Le Raincy, Les Pavillons-sous-Bois, Livry-Gargan, Montfermeil, Neuilly-Plaisance, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-Grand, Noisy-le-Sec, Rosny-sous-Bois, Sevran, Tremblay-en-France, Vaujours, Villemomble, Villepinte.

10 06 Agenda BANLIEUES BLEUESDu 18 mars au 15 avril, place à la nouvelle génération dans le festival des musiques de jazz.

18 Service public VIOLENCE DANS LE COUPLEUne mesure d’accompagnement est expérimentée pour protéger femmes et enfants.

21 Service public AIDER LES FEMMESL’association SOS Femmes 93 est à la pointe du combat contre les violences conjugales.

22 Service publicCOMBAT POUR LE RSALe Département mène une campagne pour que l’État récupère le nancement du RSA.

24 PAULINE GAMERRELa directrice générale du Red Star est la seule femme à gérer un club de foot professionnel.

30 MémoireDRANCY, TRAIN DE L’ENFER67 000 hommes, femmes et enfants sont partis vers Auschwitz dans des wagons à bestiaux.

Ils et elles font la Seine-Saint-Denis

Pour relever le défi de l’égalité, des actions éducatives et culturelles ont lieu chaque année dans les crèches et les collèges, et le Département a mis en place des mesures reconnues au niveau national. (Retrouvez l’interview page 13)

Faisons place aux femmes Qu’elles soient sportives, carrossières ou auteures de BD, les femmes sont toujours en quête de respect, de reconnaissance et d’égalité. Un équilibre dif cile à trouver.

Stéphane Trousselprésident du Conseil

départemental de la Seine-Saint-Denis

Imprimé sur papier

recyclé

À la une

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Samedi 12 mars

FOOTBALL AMÉRICAINLA COURNEUVE

Du sport et du spectacle !

Après leur jolie place en demi- nale lors des dernières éditions, les Flash de La Courneuve entendent bien faire parler d’eux cette année dans le championnat Élite de football américain. Objectif : la reconquête du titre et un 10e sacrement. Pour les voir en action, rendez-vous le 12 mars à 19 h au stade Géo-André (rue Anatole-France à La Courneuve)

Du 11 mars au 10 avril

THÉÂTRESAINT-DENIS

Admirables Misérables

Il y a 5 ans, le metteur en scène et directeur du Théâtre Gérard-Philipe, Jean Bellorini, faisait un pari un peu fou : adapter au théâtre sous une forme contemporaine Les Misérables, de Victor Hugo. Le résultat : une formidable fresque dans laquelle comédiens et musiciens redonnent vie aux colères, espoirs et courages des héros hugoliens. Après une tournée de 5 ans, Tempête sous un crâne s’installe un mois durant au Théâtre Gérard-Philipe, du 11 mars au 10 avril. Les enfants auront également droit à leur propre adaptation du roman, récompensée par le Prix du public lors du Festival « off » d’Avignon 2015.Théâtre Gérard-Philipe, 59 boulevard Jules-Guesde, Saint-Denis, 01 48 13 70 00, [email protected]

Du 9 au 12 mars

THÉÂTREMONTREUIL

Un Shock très choc

Sur scène et en musique, Shock Corridor vous plongera dans un asile psychia-trique où un journaliste se fait interner pour enquêter sur un meurtre.Nouveau Théâtre de Montreuil�: 10 place Jean-Jaurès, Montreuil, 01 48 70 48 90

DANS 11 VILLES DE SEINE-SAINT-DENIS. C’est un Bon-dynois qui, cette année, aura l’honneur d’ouvrir Banlieues Bleues. Pour sa 33e édition, le festival des musiques de jazz fait la part belle à la jeune génération et à tous ceux qui dessinent le paysage musical de demain. Et parmi eux, donc, le chanteur et saxophoniste Tho-mas de Pourquery,– meilleur album aux Victoires du jazz 2014 – qui entamera les hostilités par une grande traversée de l’histoire du jazz, accompagné par le bing band audonien Le Red Star Orchestra. À côté d’eux et de beaucoup d’autres fi gures montantes, s’affi chent comme toujours de grands noms, tels la reine du calypso Calypso Rose – venue lancer un nouveau disque très attendu –, le pianiste cubain Chucho Valdés ou encore le clarinettiste new-yorkais David Krakauer. Et pour clôturer le tout, une soirée afro-voodoo-funk�!Informations et réservations sur banlieuesbleues.org

JAZZ Du 18 mars au 15 avril

Banlieues Bleues plus que jamais à la pointe

« La scène musicale française est l’une de celles où il se passe des choses, qui innove en mélangeant les in uences et en prenant des directions surprenantes. Thomas de Pourquery incarne cette génération triomphante. »

Xavier Lemettre, directeur de Banlieues Bleues

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Jeudi 17 mars

MUSIQUELES LILAS

Quand Le Pont des artistes renaît Après 24 ans sur France Inter, l’émission culte d’Isabelle Dhordain, Le Pont des artistes, reprend du service au Triton tous les 3e jeudis du mois. Le prochain enregistre-ment aura lieu le 17 mars à 20 h, avec trois invitées de marque : Yael Naim (photo), Juliette et Angélique Ionatos.Le Triton�: 11 bis rue du Coq-Français, Les Lilas, 01 49 72 83 13

Samedi 12 mars

THÉÂTRE JEUNE PUBLICAULNAY-SOUS-BOIS

Épopée poétiqueDes sphères lumi-neuses, des images projetées, de la musique... C’est à un étonnant spectacle, véritable rêverie poétique, que Le Roi sans terre invite les enfants dès 4 ans.Théâtre Jacques-Prévert�: 134 avenue Anatole-France, Aulnay-sous-Bois, 01 58 03 92 75

Mardi 15 mars

THÉÂTRENOISY-LE-GRAND

Un Corneille décoiffant !

L’histoire d’amour entre Rodrigue et Chimène est l’un des grands classiques de la littérature française. Mais quand la Compagnie Philippe Car revisite Le Cid, l’œuvre de Pierre Corneille prend des airs de lm de Quentin Tarantino : un thriller tragi-comique décalé et glamour, qui vous tiendra en haleine jusqu’au bout ! Et pour prolonger le plaisir, rendez-vous à la Table Nomade, où un repas-cabaret animé par la troupe des Voyages imaginaires vous attend. Espace Michel-Simon�: esplanade Nelson-Mandela, Noisy-le-Grand, 01 49 31 02 02

COMÉDIE MUSICALE Mercredi 6 avril

La MC 93 prend l’Hair�!SAINT-OUEN. La MC 93 a beau être fermée pour travaux, elle n’en continue pas moins sa programmation alléchante mais hors les murs�! Elle s’est ainsi associée au lieu de créa-tion audonien Mains d’Œuvres pour accueillir en résidence Nicolas Bigards autour d’une ambitieuse réinterprétation de Hair. Le metteur en scène et artiste associé à la MC 93 a en eff et adapté le célèbre opéra rock devenu culte, qui a marqué de son empreinte l’histoire de la comédie musicale, avec les élèves du conservatoire Jean-Wiener de Bobigny et le groupe de rock Demi Mondaine, pour un concert théâtralisé à découvrir le 6 avril.Mains d’Œuvres�: 1 rue Charles-Garnier, Saint-Ouen, 01 40 11 52 36, [email protected]

Dimanche 20 mars

RUGBYBOBIGNY

Les Loups de Bobigny accueillent l’AS Vauréenne

Auteur d’une première moitié de saison plutôt satisfaisante, le XV de Bobigny est encore dans le coup pour jouer les play-offs de la Fédérale 1. Il lui faudra pour cela battre à domicile les Tarnais de l’AS Vauréenne. À l’aller, le match, très serré, s’était nalement soldé en faveur des Sudistes (31-28). Mais les Rouge et Noir pourront compter sur leur force de caractère et sur les astuces de leur capitaine Pichot pour l’emporter.

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Samedi 19 mars

BADMINTONAULNAY-SOUS-BOIS

Du bad de très haut niveau

C’est le match à ne pas manquer pour les amateurs de badminton. Le samedi 19 mars à 16 h, le club d’Aulnay-sous-Bois reçoit un des cadors de sa poule, Strasbourg, qu’il avait battu à l’aller. Et nul doute que les Ducks auront à cœur de bien

nir leur saison.Centre Paul-Émile Victor�: 2-8 rue du Moulin de la Ville, Aulnay-sous-Bois

ENVIRONNEMENT Au printemps

Le temps des semencesSamedi 19 mars

DANSELA COURNEUVE

Héros ordinairesFaire venir la danse de rue sur scène est le pari du chorégraphe Radhouane El Meddeb avec Heroes, prélude. Un spectacle nourri d’un élan vital.Centre culturel Jean-Houdremont�: 11 avenue du Général-Leclerc, La Courneuve, 01 49 92 61 61

DANS LES PARCS DÉPARTEMENTAUX. Parce que les rayons du soleil viennent enfi n réchauff er le sol, le mois de mars est la période idéale pour ensemencer la terre en y plantant les graines qui, quelques mois plus tard, produiront de délicieux fruits et légumes. Pour ce faire, les parcs départementaux ont concocté une série d’événements qui vous appren-dront tout de ce processus de vie.Le parc du Sausset propose par exemple une exposition intitulée Le Temps des semences, du 9 mars au 1er mai. Elle s’accompagne d’ateliers d’initiation à l’agriculture naturelle (les 9, 23 et 30 mars) et sur les semis et plantations sur buttes (le 20 mars)

animés par les Bergers urbains. Le parc Jean-Moulin – Les Guilands vous invite pour sa part à découvrir les bulbes avec la Société régionale d’hor-ticulture de Montreuil, tandis que le parc de la Bergère et ses animateurs vous initieront au semis des légumes (le 13 mars) et arômes de demain (le 20 mars). Enfi n, la naissance des fl eurs, de leurs couleurs et de leurs odeurs, vous sera contée le dimanche 27 mars par Poussières d’étoiles. De quoi faire germer et s’épanouir toutes vos envies de jardinage�!Renseignements et inscriptions sur : parcsinfo.seine-saint-denis.fr/ (rubrique Le calendrier des parcs)

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Jeudi 24 mars

CONCERTMONTREUIL

Rock farmersVenu tout droit de sa campagne gasconne, le duo de rock fusion The Inspector Cluzo débarque à La Pêche pour agiter furieuse-ment votre soirée du 24 mars. Et pour vous mettre en jambes, les Motor Kids vous ramèneront en première partie aux sources du heavy blues rock américain.La Pêche�: 16 rue Pépin, Montreuil, 01 71 86 29 00, lapeche@montreuil

Vendredi 8 avril

CONCERTSTAINS

Jeanne Cherhal intime

En solo avec son piano, Jeanne Cherhal se dévoile le temps d’un concert intimiste, reprenant des morceaux de ces cinq albums dans des versions parfois inattendues.Espace Paul-Éluard�: place Marcel-Pointet, Stains, 01 49 71 82 25, [email protected]

Mars

FOOTBALLLe Red Star face à un gros mois de marsEn mars, ça va cravacher dur chez les Vert et Blanc. Au programme de ce mois dantesque, rien de moins que deux déplacements face à des équipes jouant le podium : Nancy (4 mars) et Clermont (18 mars). Face à ces deux gros, les joueurs de Rui Almeida verront ce qu’ils ont sous le capot : un potentiel pour jouer la montée en L1 ou simplement assurer le maintien. Ils enchaîneront ensuite le 1er avril sur le derby francilien contre le Paris FC, (déplacé à Beauvais). Au mercato d’hiver, les Audoniens, meilleure défense de L2 en janvier, ont en tout cas musclé leur attaque : Baradji est arrivé du Royal White Star Bruxelles et Aristeguieta a été prêté par le FC Nantes.

Du 19 au 26 mars

THÉÂTREBAGNOLET

7 h 45 d’amour et de passion

Magali Montoya rend le plus beau des hommages à La Princesse de Clèves en adaptant le roman de Mme de La Fayette dans son intégralité.L’Échangeur�: 59 avenue du Général-de-Gaulle, Bagnolet, 01 43 62 71 20, [email protected]

Du 1er au 16 avril

LITTÉRATUREDANS TOUT LE DÉPARTEMENT

À livres ouvertsQuinze jours, près de 100 rendez-vous dans une quarantaine de lieux... Le festival Hors Limites, concocté par l’association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis, va cette année encore vous plonger de la plus belle des façons au cœur de la littérature contemporaine, de son audace et de ses innovations, au croisement de nombre d’autres disciplines comme la musique, le cinéma ou les arts visuels. Au programme : des dizaines de rencontres avec des auteurs tels Mathias Enard, Laurent Binet ou Olivia Rosenthal ; des rendez-vous pour débattre de la Révolution, des frontières, de la famille mais aussi et bien sûr de la littérature. Et parce qu’il porte décidément bien son nom, le festival vous invite également à une série de concerts et de performances dans différents lieux tels la basilique de Saint-Denis ou la galerie Thaddaeus Ropac de Pantin. Avec un objectif : sortir des sentiers battus pour mieux célébrer une littérature toujours plus vivante.Programme complet sur : hors-limites.fr/le-festival/

Avec le soutien du département de la Seine-Saint-Denis

HORS LIMITES01-16 AVRIL 2016

LE FESTIVAL LITTÉRAIRE DE SEINE-SAINT-DENIS

RENCONTRES PERFORMANCES DÉBATS CONCERTS

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Samedi 9 avril

CONCERTSAINT-OUEN

Thomas Fersen, entre poésie et espièglerieAvec sa voix éraillée et son humour tendre, Thomas Fersen vient enchanter votre quotidien le 9 avril. Et l’essayer, c’est l’adopter !Espace 1789�: 2-4 rue Bachelet, Saint-Ouen, 01 40 11 70 72, [email protected]

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Dès le collège, on dirige les jeunes fi lles vers la coiff ure, les jeunes hommes vers la mécanique, la soudure. Beaucoup ici ont des CAP et n’ont jamais

pratiqué car ça ne les intéresse pas !�»

Stéphanie Poinsot, directrice de C2di93 à Aulnay-sous-Bois

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Trente hommes choisis pour le Grand Prix de la BD et pas une femme. L’absence de mixité aurait pu passer inaperçue. Mais un homme a mis les pieds dans le plat à Angoulême. Riad Sattouf, l’auteur de l’Arabe du futur et des Beaux Gosses, est scandalisé qu’on oublie les femmes dans le pal-marès alors qu’elles représentent 12 % du secteur.L’auteure de BD Édith, cou-ronnée cette année au Salon du livre et de la presse jeu-nesse de Seine-Saint-Denis (SLPJ), confi rme�: «�Je connais bien le milieu des auteurs de bandes dessinées et beaucoup d’auteurs masculins ne sont pas sexistes. Peut-être juste un peu paresseux. Ils n’iront pas secouer le cocotier. Mais une fois secoué par Riad, la plupart étaient d’accord avec lui.�» Rien de tel n’aurait pu se passer au Salon du livre, qui choisit un parrain et une marraine chaque année et qui, dans la composition du jury, reste atten-tif à la parité.

De la coiffure à la carrosserie

Comme Édith, Marion voudrait que les femmes aient le choix d’exercer le métier qui leur plaît, qu’il s’agisse de la BD ou de la carrosserie. À 23 ans, elle vient d’être embauchée par l’entreprise de BTP Dubrac, à Saint-Denis. En juin dernier, avec son bac pro mention très bien, Marion arrive première de l’académie de Créteil, loin devant les garçons. «�Nous les fi lles, on n’est pas très informées de tous les métiers que l’on peut faire… et du coup on reste dans ce qu’on connaît.�»

Par Isabelle Lopez Photographies Bruno Lévy, Franck Rondot

Au collège, d’ailleurs, Marion «�veut faire coiff ure�». Elle commence même un cursus comptabilité, sans conviction… et s’arrête. «�C’est dans un forum des métiers que j’ai découvert la carrosserie. Mes parents m’ont soutenue dans ma démarche. Il faudrait que les personnes choisissent ce qu’elles veulent faire. Tant que ça, ça ne changera pas, il y aura beaucoup

de problèmes. Les conseil-lères d’orientation pour-raient jouer un grand rôle.�» D’autant que l’insuffi sante mixité pénalise surtout les jeunes moins qualifi és. En France, très peu de métiers sont mixtes. Il faudrait davantage d’hommes chez les enseignants, les techni-

ciens de la banque, des assurances et de l’adminis-tration, les agents d’entretien, les aides à domicile. Beaucoup plus de femmes chez les cadres commer-ciaux et du BTP, les dirigeants d’entreprise et les techniciens informatique et télécom. Pour arriver à la mixité, le Conseil départemen-tal de la Seine-Saint-Denis avait lancé�: «�Libérez votre avenir professionnel�». Une cinquantaine de conseillers emploi et chargés d’insertion avaient suivi cette formation. Une expérience qui a duré trois ans et laissé dans le département des pra-tiques professionnelles durables.

Lutter contre les discriminations de genre

L’association d’insertion professionnelle aulnay-sienne C2di93, qui travaille avec neuf projets de ville RSA, a bénéfi cié de cette formation. Stéphanie Poinsot, la directrice, estime que l’absence

Discriminations

Faisons place aux femmesQu’elles soient sportives, carrossières ou auteures de BD, les femmes revendiquent le droit au respect, à la reconnaissance et à l’égalité. Un équilibre dif cile à trouver.

« Nous les lles, on n’est pas très informées de tous les métiers que l’on peut

faire... et du coup on reste dans ce qu’on connaît. »

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12 N°48 MARS 2016 SEINE-SAINT-DENIS

UN CLUB PLUS DYNAMIQUE « Je suis au club depuis 56 ans. J’ai vécu de nombreuses années où on était entre hommes, la vie de club n’était pas aussi riche. Avoir des féminines crée une vie de club plus dynamique. »

Jean-Claude Molet, président du SDUS tennis de table à Saint-Denis

DEVOIR DE PREUVE« On est dans une société extrêmement genrée où les femmes doivent faire la preuve qu’elles sont créatives, compétentes, qu’elles peuvent assumer des responsabilités. Et ce n’est pas simple pour toutes. »

Sylvie Vassallo, directrice du Salon

du livre et de la presse jeunesse en Seine-

Saint-Denis

de mixité «�est une vraie discrimination en Seine-Saint-Denis. Surtout qu’elle s’ajoute à tant d’autres. Une femme d’origine étrangère qui élève seule ses enfants, vous voyez le nombre de freins que ça occasionne pour elle par rapport à un homme dans la même situation�?�» Son association lutte contre toutes les formes de discrimination en mettant en relation des entre-prises et des candidats sur des postes peu qualifi és, sans présenter de CV ni de lettre de motivation et sans distinction de genre.  «�Souvent ce qui bloque l’embauche d’une femme, ce n’est pas qu’une question de mixité mais c’est aussi son rôle dans la famille.�» Depuis quelques années, Stéphanie constate que les candidates se mettent des freins pour aller sur des postes dits atypiques�: «�Les entreprises n’ont pas envie non plus de se casser la tête. Embaucher des femmes, elles vivent ça comme une contrainte supplémentaire.�»

Le sport, école de la mixité

Dans les milieux sportifs, les femmes sont de moins en moins vécues comme une contrainte. Dans les années soixante-dix, avec l’arrivée du sport de masse, la mixité progresse notamment dans les écoles où l’EPS devient obligatoire. Et juste-ment en Seine-Saint-Denis, la pratique féminine dans le cadre du sport scolaire est supérieure à la moyenne nationale.De plus en plus de clubs mènent un travail spéci-fi que en direction des fi lles et des femmes, comme le Boxing Beats et Auber 93. Au Saint-Denis Union sport tennis de table, on a mis en place depuis 2003 un encadrement féminin et un équipement adapté. Et les résultats sont là�: 30 % de féminines licen-ciées à Saint-Denis contre 17 % au national. Ces jeunes fi lles ont atteint le niveau international, en attirant notamment des sportives d’autres clubs. Aujourd’hui, Saint-Denis est l’un des deux clubs en France, avec Metz, à avoir des équipes pro dames et messieurs. En plus de ses 318 licenciés, 900 pra-tiquants fréquentent le club chaque semaine. Ils viennent des écoles primaires, des collèges, des centres de loisirs, de Paris 13, de l’école municipale des sports. Et si, en faisant de la place aux femmes, le sport gagnait des supporters�? Comme le dit si bien Sylvie Vassallo, directrice du SLPJ�: «�Il faut qu’on regarde le monde de façon multiple et qu’on accepte des alter ego qui ne nous ressemblent pas.�»Collectif de créatrices de bandes dessinées contre le sexisme�: bdegalite.org

Le club Saint-Denis Union Sports tennis de table a mis en place une politique volontariste en direction des lles et des femmes. Lesquelles ont atteint un niveau

international...

Retrouvez le festival d’Angoulême d’Édith sur seine-saint-denis.fr/12891

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13N°48 MARS 2016 SEINE-SAINT-DENIS

8 mars, journée internationale des droits des femmes… Est-ce une date qui a encore du sens ?

Dans notre société, le combat pour l’égalité doit être permanent. Ces dernières années, il y a eu de grandes avancées mais elles restent fragiles, trop souvent attaquées, voire remises en cause. La vigilance est indispensable. C’est tout le sens de cette journée du 8 mars. L’égalité dans les textes a progressé mais l’égalité réelle est à conquérir : écart de salaires, plafond de verre qui empêche les femmes de postuler sur certains postes…

Pensez-vous qu’ici, en Seine-Saint-Denis, les inégalités hommes/femmes sont plus criantes qu’ailleurs ?

Dans un département qui connaît de nom-breuses difficultés économiques, les femmes sont souvent les premières concernées par les inégalités. Beaucoup de familles sont dirigées par des femmes seules, avec un emploi précaire et un petit salaire. Notre collectivité ne peut accepter ni cette fatalité ni cette régression. Pour rele-ver le dé de l’égalité, des actions éducatives et culturelles ont lieu chaque année dans les crèches et les collèges. De même, l’Observatoire départe-mental des violences faites aux femmes a mis en place des mesures reconnues au niveau national. Un combat contre le sexisme suivi de près par Pascale Labbé, conseillère déléguée à l’égalité femmes/hommes.

L’Assemblée départementale est aujourd’hui paritaire. Comment vivez-vous ce changement d’époque ?

Il était temps que nos assemblées d’élu.e.s soient à l’image de la société toute entière ! C’est clairement une avancée. L’exécutif départemen-tal est également paritaire et je n’ai pas fait le choix, contrairement peut-être à d’autres, de con er de « petites délégations » aux vice-prési-dentes. Je suis convaincu que la mixité renforce la légitimité des élus auprès de la population. Les gens ont envie d’avoir des élus qui leur res-semblent. Et puis, la diversité, dans toutes ses composantes, fait partie de l’histoire même de notre département… Propos recueillis par Sabine Cassou

3 questions à...Stéphane Trousselprésident du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis

Label Diversité

La Seine-Saint-Denis est le premier Département de France à avoir obtenu le Label Diversité le 5 février 2016. Cette certi cation Afnor concerne les bonnes pratiques en matière de ressources humaines du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis y compris l’égalité hommes/femmes : recrutement, formation à la non-discrimination de tous les professionnel.le.s RH, mise en place d’une cellule égalité au travail.

LE DÉPARTEMENT

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14 N°48 MARS 2016 SEINE-SAINT-DENIS

MIXITÉ HOMMES/FEMMES La RATP, CIF-Keolis, Derichebourg, Paprec, SNCF, Orange, Scopelec, ERDF/GRDF, Raja, des PME du bâtiment adhérentes de l’OPCA Constructys sont volontaires pour recruter des femmes. Tout comme les entreprises Sogetrel, MBC réseaux bre optique, le Groupe DATA Connect, qui ont fait appel à des organismes d’insertion pour les accompagner dans leur recrutement. Au Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, on est attentif à ces questions, notamment dans les structures de la petite enfance ou des services à la personne, pour recruter des hommes.

1 DÉVELOPPEUR SUR 10 EST UNE FEMME !Lancé il y a deux ans, WI-FIlles a permis à des collégiennes et des lycéennes de passer à la programmation informatique. Labellisée « La France s’Engage », WI-FIlles a pour ambition désormais de former, façon BootCamp, 10 000 lles en 5 ans.

UNE AIDE FINANCIÈRE POUR LES EMPLOYEURS Pour améliorer la mixité dans des métiers majoritairement occupés par les hommes, il existe le « contrat pour la mixité des emplois et l’égalité

Un kit contre le sexismeLe sexisme ordinaire, on le trouve au collège aussi. Depuis 2007, un dispositif est proposé aux ados afi n qu’ils fabriquent eux-mêmes les outils de préven-tion appropriés. En prenant du recul par rapport à leur quotidien, en construisant un argumentaire, en trouvant des parades, elles et ils cheminent, et gravissent même des montagnes. Avec humour, énergie, provocation et talent, ils prennent la plume ou le pinceau. Vidéos à l’humour féroce, affi ches chocs et slams engagés, tout ce qu’ils produisent lors de ces ateliers va servir à changer les menta-lités. L’Observatoire départemental des violences envers les femmes à l’origine de «�Jeunes contre le sexisme�» veut développer son dispositif en lui off rant une autre vie. Sous forme d’un kit composé de fi ches pédagogiques, il devrait permettre aux infi rmières/infi rmiers, assistantes sociales/assis-tants sociaux et CPE de faciliter leur intervention en classe. Des outils de prévention de grande qua-lité, fabriqués par les ados !

professionnelle entre les femmes et les hommes » depuis le décret n° 2011-1830 du 6 décembre 2011. Le dispositif est ouvert à l’ensemble des employeurs de droit privé sans condition de seuil d’effectif, et notamment aux sociétés civiles, commerciales, coopératives, aux associations, aux entreprises de travail temporaire. Ce contrat peut, notamment, aider au nancement d’actions de formation et d’adaptation au poste de travail.

UN PLAN DE FÉMINISATION DU SPORTLe ministère des Droits des femmes a impulsé dès 2006 un plan de féminisation des fédérations sportives. Le handball, le basket-ball, le cyclisme et le football montrent l’exemple. Sur la période 2009-2012, les fédérations d’aviron, de hockey sur glace, de montagne et d’escalade, de boxe, de triathlon et de tennis leur emboîtent le pas. En 2013, ce plan devient obligatoire pour l’ensemble des fédérations sportives. Le 1er avril 2015, 80 plans de féminisation ont été transmis au ministère du Droit des femmes.

Déconstruire les préjugés et changer les mentalités.

Pour suivre les vidéos réalisées en 2012 par les collégien.ne.s du collège Colonel-Fabien de Montreuil, vimeo.com/42328207

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15N°48 MARS 2016 SEINE-SAINT-DENIS

Incollables

15N°48 MARS 2016 SEINE-SAINT-DENIS

Incollables

EMPLOI

En France seuls 17 % des métiers sont mixtes

À travail égal l’écart des salaires est de 27 % entre les femmes et les hommes

80 % des personnes rémunérées au SMIC sont des femmes

40 % d’hommes

60 % de femmes

La mixité au travail ce n’est pas du 50/50 c’est :

ou inversement

Source : ministère des Droits des Femmes, 2014

SPORT

48 %

93 %

mettent en place de réelles mesures pour favoriser la féminisation du corps arbitral et de l’encadrement

des fédérations sportives traitent le problème de

la sous-représentation des femmes chez les licenciés

En Île-de-France

59 %

des femmes pratiquent un sport

au moins une fois par semaine

51 %

Dans le 93

Source : ministère des Sports, 2014

Page 16: Femme/Homme double mixte

1er février 2016 . Lancé en 2015, le Plan Petite Enfance & Parentalité est désormais actif avec cinq crèches rénovées l’été dernier. Celle de Saint-Leu a été inaugurée par Stéphane Troussel aux côtés du maire Michel Fourcade et de la vice-présidente Nadège Abomangoli.

3 février 2016 . Le Département était présent au Salon des entrepreneurs pour mettre en avant sa politique d’aide aux jeunes porteurs de projets et les dispositifs d’accompagnement ciblés. Trois incubateurs et cinq pépinières sont implantés sur le territoire.

4 février 2016 . Les archives départementales accueillent l’exposition de dessins « Grandir après la Shoah » inaugurée avec Mériem Derkaoui, vice-présidente du Conseil départemental.

Page 17: Femme/Homme double mixte

1er février 2016 . Lancé en 2015, le Plan Petite Enfance & Parentalité est désormais actif avec cinq crèches rénovées l’été dernier. Celle de Saint-Leu a été inaugurée par Stéphane Troussel aux côtés du maire Michel Fourcade et de la vice-présidente Nadège Abomangoli.

3 février 2016 . Le Département était présent au Salon des entrepreneurs pour mettre en avant sa politique d’aide aux jeunes porteurs de projets et les dispositifs d’accompagnement ciblés. Trois incubateurs et cinq pépinières sont implantés sur le territoire.

4 février 2016 . Les archives départementales accueillent l’exposition de dessins « Grandir après la Shoah » inaugurée avec Mériem Derkaoui, vice-présidente du Conseil départemental.

Page 18: Femme/Homme double mixte

10 février 2016 . Dans son palais des sports survolté, Tremblay-en-France Handball a pris sa revanche face à Aix. Une victoire 32 à 28 et un peu d’air gagné au championnat. De quoi réjouir Stéphane Troussel, président du Conseil départemental et Mathieu Hanotin qui entamaient là leur tournée des clubs de Seine-Saint-Denis, en présence des deux conseillers départementaux Pierre Laporte et Dominique Dellac.

10 février 2016 . Grands clubs, comités départementaux, associations de sport scolaire... Le monde sportif du département a répondu à l’appel du président Stéphane Troussel à la mobilisation pour la candidature de Paris et de la Seine-Saint-Denis aux Jeux olympiques et paralympiques 2024.

15 janvier 2016 . Les élèves du collège Travail-Langevin ont reçu des mains de Pierre Joxe, le prix de la Fondation Seligmann pour leur journal qui défend notamment la liberté d’expression et les valeurs citoyennes.

Page 19: Femme/Homme double mixte

19N°48 MARS 2016 SEINE-SAINT-DENIS

Marie-Claude Benezet est l’une de ces accompa-gnantes, toutes retraitées. «�Le profi l “mamie” ras-sure et évite la connivence avec les parents. Nous avons toutes suivi une formation spécifi que et nous sommes défrayées par une association, La Sauve-garde de Seine-Saint-Denis.�» Marie-Claude évolue en terrain connu. Elle a longtemps été éducatrice à

la protection judiciaire de la jeunesse�: les enfants, les crises sociales, elle connaît. «�Notre priorité, reprend-elle, c’est avant tout le bien-être de l’en-fant. Au départ, ils posent des questions�: “Et pour-quoi c’est toi qui m’accompagne�?”. Mais bien vite, ils sont dans la confi ance. Ils sentent que la situa-tion va être apaisée.�»

Éviter de nouvelles violences

La première à être soulagée, c’est la mère. Elle n’a plus à s’inquiéter du risque de croiser à nou-veau son agresseur. Cet apaisement est également bénéfi que aux enfants. «�Mais certains pères aussi se sentent soulagés, poursuit Marie-Claude Bene-zet. Plusieurs m’ont avoué que, ainsi, ils n’avaient plus peur de s’énerver.�» La mesure d’accompagne-ment protégé est mise en place pour une durée de six mois, renouvelable une fois. «�Au-delà, le couple doit trouver un moyen pour que ce droit de visite soit exercé dans de bonnes conditions, parfois grâce à un membre de la famille.�» Ce dispositif est encore pour l’instant en expé-rimentation en Seine-Saint-Denis seulement, mais son succès intéresse la Ville de Paris. Peut-être gagnera-t-il ensuite l’ensemble du territoire, comme le téléphone d’alerte�?

« Les enfants sont vite dans la con ance. »

Cette mesure d’accompagnement protégé est adaptée lorsqu’il y a eu des violences dans le couple et qu’il persiste une crainte qu’elles se reproduisent, avec des conséquences pour la mère et les enfants. La MAP est très utile pour ces situations graves et peu nombreuses. Elle permet l’exercice d’un droit de visite et d’hébergement classique lorsque le parent violent ne présente pas de

risque pour l’enfant. Pour les juges aux affaires familiales, c’est un outil précieux. Depuis le début de l’expérimentation, il n’y a pas eu d’incidents. D’autre part, le fait que l’accompagnant discute avec la mère, l’enfant et le père permet d’évaluer l’évolution des relations. La MAP permet de sécuriser et de débloquer des situations pour ensuite s’orienter vers des solutions plus pérennes.

Catherine MathieuCoordinatrice du pôle de l’état des personnes et de la famille

Le point de vue de...Pascale Labbé Conseillère départementale déléguée chargée de l’égalité femmes-hommes

L’un des enjeux majeurs de la lutte contre les violences envers les femmes est de protéger ces

mères victimes de violences conjugales. Ce dispositif permet de les protéger de leur agresseur mais aussi de préserver leurs enfants qui sont en souff rance.Seul notre Département propose la mesure d’accompagnement protégé (MAP)�: 40 MAP ont été prononcées, 69 enfants ont d’ores et déjà bénéfi cié de ce dispositif et 381 trajets ont été eff ectués par les accompagnantes. C’est avec fi erté que nous voyons les politiques publiques expérimentées en Seine-Saint-Denis, impulsées par l’Observatoire, se développer sur l’ensemble du territoire national.

«

»

Pour en savoir plus seine-saint-denis.fr/10213

Page 20: Femme/Homme double mixte

20 N°48 MARS 2016 SEINE-SAINT-DENIS

10:15 « A voté ! » Dans les collèges du département, ce

20 novembre, les délégués de classe ont choisi leurs représentant.e.s au Conseil départemental des collégiens. Ici au collège Rosa-Luxembourg d’Aubervilliers.

15:00 Au collège Debussy d’Aulnay, un travail de sensibilisation

a été mené en amont par le service jeunesse du Conseil départemental et des associations. Ce qui a permis de faire naître des vocations.

10:30 Le 20 janvier, c’est le grand jour. Les 120 élèves

travaillent en groupes. Ils ont participé à des ateliers animés par les associations Starting-Block, Eloquencia, la Fédération des œuvres laïques et les Petits Débrouillards.

14:30 Les élèves ont rendez-vous dans les locaux du Conseil

départemental, à Bobigny. Là où les élu.e.s de leur département siègent habituellement. Une séance présidée par Stéphane Troussel.

15:00 Au cours de cette séance d’installation des élu.e.s,

ils ont abordé différents thèmes : les voyages scolaires, le gaspillage alimentaire, les effectifs en classe, en proposant de vraies solutions.

15:30 Lors du précédent mandat, un budget de 100 000 €

leur a été alloué. Les collégiens ont donc pu mener des travaux dans leur établissement et réaliser trois projets éducatifs qui leur tenaient à cœur.

Élu.e.s pour deux annéesCollèges Ils et elles ont entre 12 et 13 ans et déjà une grande responsabilité : représenter les élèves au Conseil départemental des collégiens pour deux années.

�Par Isabelle Lopez et Maëliss Orboin Photographies Franck Rondot, Daniel Ruhl

Chrono

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21N°48 MARS 2016 SEINE-SAINT-DENIS

SOS Femmes 93, à la pointe du combat contre les violencesEn 25 ans d’existence, cette association a aidé des milliers de femmes. Elle partage son expérience pour élaborer de nouveaux outils pour aider les victimes, femmes et enfants.

«�En 1990, les violences dans le couple n’étaient pas traitées en tant que telles. Elles étaient noyées parmi tous les éléments de la préca-rité.�», se souviennent Brigitte Broux et Violaine Berge, directrice et secré-taire de SOS Femmes 93. L’équipe de la circonscription d’aide sociale de Noisy-le-Sec remarque alors qu’il y avait beaucoup de familles monoparentales consécutives à des violences dans le couple. «�Nous avions fait le lien de façon empirique entre violences conjugales, dévalori-sation, diffi cultés à accéder à l’emploi. Nous avons voulu créer un espace pour héberger ces femmes, où elles puissent travailler sur l’image d’elle-même.�»

L’association est créée avec des profes-sionnels du social de Noisy-le-Sec et des militants de SOS Femmes Meaux. Aujourd’hui, SOS Femmes 93 possède

trois lieux d’accueil et d’hébergement sécurisé et trente-sept salariés.

L’association partage son expérience au sein du réseau animé par l’Observatoire départemental des violences envers les femmes pour créer des outils adap-tés aux besoins des victimes. Ainsi ont

vu le jour le téléphone d’alerte, le dispositif Un toit pour elle, l’or-

donnance de protection, la mesure d’accompagnement protégé...

«�Nous devons toujours évoluer, explique Brigitte Broux. À force d’héberger des femmes et leurs enfants, nous avons constaté et fait connaître l’impact des violences sur les petits. Mainte-nant, tout le monde considère que les enfants aussi sont victimes des vio-lences dans le couple, même s’ils n’ont jamais reçu eux-mêmes de coups.�» Georges Makowski

Associations

Vous n’êtes pas seulePour vous, pour une de vos proches, vous avez besoin de protection, vous avez des questions à propos de violences dans le couple, de viol, d’abus sexuel, de harcèlement sexuel ou moral, sur la maîtrise de la fécondité ou l’intervention volontaire de grossesse...

Violaine Berge, secrétaire de SOS Femmes 93

Sur le site du Département, retrouvez les dispositifs protecteurs mis en place par l’Observatoire départemental des violences envers les femmes. seine-saint-denis.fr/2512

Contactez l’association SOS Femmes 93 au 01 48 48 62 27 et sosfemmes.com

« Tout a changé à partir du moment où les violences dans le couple n’ont plus été considérées comme relevant du privé mais d’un phénomène de société. Mais l’idée demeure que les femmes victimes de violences sont fragiles. Alors que ces violences sont liées à un rapport de genre, de domination. Changer ce rapport, c’est la prochaine étape à atteindre. »

Page 22: Femme/Homme double mixte

22 N°48 MARS 2016 SEINE-SAINT-DENIS

… obtenir la recentralisation du RSAFace à l’explosion des dépenses sociales non compensées par l’État, le Département de la Seine-Saint-Denis mène aux côtés d’autres collectivités territoriales le combat pour la recentralisation du Revenu de solidarité active.

«�Un budget de combat.�» Le nou-veau budget 2016 ne sera adopté que le 10 mars mais, au cours du débat d’orientation budgétaire de janvier, le président du Conseil départemental, Stéphane Trous-sel, a déjà fi xé le cap. «�Combat�» parce que les dépenses sociales, non compensées par l’État, sont en train d’asphyxier le Département et limitent considérablement sa marge de manœuvre en matière d’investissements. Depuis 2004

et les lois de décentralisation, les Départements assument en eff et le paiement des trois principales allocations de solidarité : le RSA (Revenu de solidarité active), la PCH (Prestation compensatoire du handicap) et l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie). Or, notamment dans un territoire aussi fragilisé que la Seine-Saint-Denis, ces dépenses ont explosé. Ainsi, on estime actuellement que sur un RSA de 524�€ mensuels,

Que fait la Seine-Saint-Denis pour…150�€ proviennent directement des poches des Séquano-dionysiens quand un habitant des Hauts-de-Seine, voisin beaucoup plus aisé, paie seulement 79�€. «�Dans ces circonstances, nous ne budgéterons pas de hausse du RSA pour 2016 et nous en resterons au niveau de 2015 (140 millions d’euros de reste à charge pour le Département). Il ne s’agit pas de ne pas accomplir nos missions de solidarité. Mais l’État doit aussi jouer son rôle », a ainsi martelé Stéphane Troussel qui, le 15 février, a porté sa bataille à Matignon. Sa demande, secondée par le Val-de-Marne, l’Essonne ou encore la Charente-Maritime : que l’État récupère le fi nancement du RSA. Placer l’État face à ses res-ponsabilités, tel est donc le com-bat mené actuellement. Christophe Lehousse

Signez l’appel de la Seine-Saint-Denis pour exiger que l’État prenne en charge la totalité du RSA

Page 23: Femme/Homme double mixte

23N°48 MARS 2016 SEINE-SAINT-DENIS

Le point de vue de...

Magalie ThibaultVice-présidente chargée de l’autonomie des personnes

L’accès aux services publics est un droit

reconnu à tous. Au-delà de l’accessibilité des locaux, les personnes en situation de handicap doivent pouvoir accéder et être accueillies, en toute autonomie et sans dis-crimination, dans tous les établissements publics. La loi du 11 février 2015 impose que ces derniers soient acces-sibles aux personnes han-dicapées. Le Département élabore actuellement son AD’AP (Agenda d’Accessi-bilité Programmé) afi n de permettre d’ici 3 ans l’acces-sibilité de l’ensemble de ses équipements. N’attendons pas davantage. L’accessibi-lité, plus qu’une obligation légale, est avant tout une question de solidarité.

«

Personnes en situation de handicap

Une culture accessibleQuoi ? Pour favoriser la participation des per-sonnes en situation de handicap à l’off re cultu-relle du département, le Conseil départemental a publié «�Vivre la culture�», un recensement de 240 équipements et lieux de la Seine-Saint-Denis. Pour chacun d’entre eux sont mentionnés les mo-dalités d’accessibilité ainsi que les coordonnées com-plètes et, le cas échéant, les principaux événements ou animations annuelles.

Pour qui ? Il s’adresse à toute personne quel que soit son handicap. Le ré-pertoire précise en eff et les modalités d’accès de chaque équipement selon les principaux : moteur, vi-suel, auditif et mental.

Sous quelle forme ? D’abord condensées en ré-pertoire papier, suite à une enquête menée en 2012 auprès des communes et des équipements cultu-rels du territoire, les informations sont désormais disponibles sur le site du Conseil départemental sous forme d’un moteur de recherche. Celui-ci sera enrichi au fi l du temps.

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GUIDE D’ACCESSIBILITÉDES LIEUX CULTURELS EN SEINE-SAINT-DENIS

Vivrela culture

Depuis février, le Département a mis en ligne une version internet de son guide d’accessibilité aux lieux culturels du département. Elaboré par les services départementaux de la culture, ce glossaire recense plus de 240 lieux culturels en Seine-Saint-Denis, en les classant par accessibilité à divers types de handicap (mobilité réduite, handicap visuel, auditif et mental). Sa version internet est consultable à l’adresse suivante: http://www.seine-saint-denis.fr/Accessibilite-des-equipements-culturels.html

Page 24: Femme/Homme double mixte

Genre, religion, origines�: au Red Star, on ne met pas d’étiquette sur les gens !�»

Pauline Gamerre, directrice générale du Red Star

Page 25: Femme/Homme double mixte

25N°48 MARS 2016 SEINE-SAINT-DENIS

�Propos recueillis par Christophe Lehousse

Photographies Nicolas Moulard

Pauline Gamerre

Le foot au fémininElle est la seule femme directrice générale d’un club pro en France. Cette Marseillaise d’origine ne se voit pas ailleurs qu’au Red Star – « club historique et populaire » – pour vivre sa passion du foot.

jeunes du club et ça a tout de suite accroché. Puis Patrice Haddad, le président, m’a embauché d’abord comme directrice de la commu-nication puis comme directrice générale en 2011.

Le Red Star donc, ce n’est pas que du foot mais ce sont aussi des ateliers éducatifs et une politique de féminisation du sport.Oui, et nous y tenons énormé-ment. La féminisation de nos

catégories fait partie de nos priorités. Pour l’instant, nous avons 85 licenciées sur les 650 membres du club, réparties des toutes petites jusqu’aux moins de 16  ans. À terme, nous aimerions recréer une équipe féminine seniors. Et sur le plan éduca-tif, nous organisons depuis 2008 des ate-liers pour faire décou-vrir à des jeunes du club des activités artistiques.

Ça va de l’écriture à la vidéo en pas-sant par le graff . Non seulement c’est l’une de nos missions d’élargir leur horizon mais on pense aussi que ça peut en faire de meilleurs footballeurs.

Depuis le début de saison, vous êtes obligés de jouer à Beau-vais parce que le stade Bauer, propriété de la ville de Saint-Ouen, n’est pas aux normes. Où en est le dossier Bauer ?Lors de la dernière réunion, en novembre dernier, nous nous sommes accordés sur une reprise de la saison 2017-2018 dans un stade Bauer rénové, dans le meil-leur des cas. C’est évidemment très important pour nous d’avoir un ancrage en Seine-Saint-Denis parce que c’est notre histoire. On a décidé de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Le 93, c’est aussi ça�: dans l’adversité, on trouve des ressources insoupçonnées.

Justement, vous réalisez une excellente saison. Songez-vous à la montée dès cette année ?Non, on ne pense qu’au maintien. Après, si on dépasse la fameuse barre des 45 points, on pourra son-ger à un maintien très confortable [sourire en coin, NDLR]. 

“�Nous aimerions

recréer une équipe

féminine seniors.�”

Priorité au centre de formation et hit-parade de ses souvenirs de foot, Pauline Gamerre en dit plus ici : seine-saint-denis.fr/12912

Vous êtes la seule femme directrice générale d’un club pro en France. Le foot serait-il un brin macho ?Je préfère y voir la preuve que le Red Star a la diversité ancrée dans son ADN. Depuis mon arrivée, en 2009, je n’ai jamais rencontré la moindre remarque. Genre, reli-gion, origines�: au Red Star, on ne met pas d’étiquette sur les gens.

Qu’est-ce qui vous a poussée vers le foot ? Vous y jouiez enfant ?C’est un peu le mys-tère de la famille. Parmi mes quatre sœurs, aucune n’est spéciale-ment fan de foot. Moi, sur des photos à l’âge de 2 ans, j’ai déjà un bal-lon au pied. Mon père aussi aimait ça mais c’est plutôt moi qui le traînais au Vélodrome que l’inverse.

De Marseille, com-ment avez-vous atterri au Red Star ?Après Sciences Po à Aix, j’ai fi ni mes études à l’ESCP [une grande école de commerce pari-sienne, NDLR]. Je bossais chez Dailymotion quand j’ai croisé la route du Red Star. Je suis venue faire un atelier vidéo avec des

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26 N°48 MARS 2016 SEINE-SAINT-DENIS

MAÏMOUNA DOUCOURÉ

Talent en court, idées longues

LORI RAMIREZ

Rugby addict

CÉLINE GUERBERT ET RONALD MAGAUT

Les voix du succès

L’aventure de Studios VOA débute il y 9 ans pour Céline Guerbert et Ronald Magaut. L’agence d’enregistrement de voix off montreuilloise a été récompensée avec le prix Excellenc’Export 2015 dans la catégorie « implantation réussie à l’étranger » par la Chambre de commerce et d’industrie de Seine-Saint-Denis. Déjà, les deux ingénieurs du son voulaient s’ouvrir à l’international. « Nous avons très vite eu des clients partout dans le monde, surtout aux États-Unis. Il fallait donc s’implanter là-bas (Miami). Cela nous facilite l’ouverture aux marchés du Brésil, du Mexique et de l’Argentine. » Leurs studios « connectés » permettent aux fondateurs de VOA d’être à la pointe de la technologie en organisant des séances de travail en duplex sans se préoccuper des 7 362 km de distance. Le mixage 3D, dernier arrivé de l’agence, lui offre une belle perspective d’avenir !

Elle rentre de Sundance, l’un des plus grands festivals de cinéma indépendant aux États-Unis, où elle a reçu le prix du meilleur court-métrage international de ction pour Maman(s). Un prix qui s’ajoute à une vingtaine d’autres distinctions. Le festival d’Aubervilliers/Saint-Denis fut l’un des premiers à récompenser cette jeune femme de 30 ans. Tourné à la porte de Bagnolet, son lm à hauteur d’enfant montre les réactions de la petite Aida, confrontée à la polygamie de son père. « Mon but était de montrer la souffrance des enfants dans un drame familial, quel qu’il soit, la polygamie ou un autre », explique-t-elle. En plein essor, Maïmouna est déjà engagée dans son prochain projet, un premier long-métrage qui portera là encore sur l’enfance. « J’aime en montrer les bonheurs innocents, mais aussi les douleurs. L’enfance, c’est là que tout se construit ».

Avec son sourire espiègle, Lori Ramirez aime surprendre : « Je suis pilier gauche chez les Louves de Bobigny ». À 20 ans, Lori est certainement la plus petite, la plus jeune et la plus légère du championnat de France à ce poste mais « avec de la technique, j’arrive à bouger des lles au gabarit nettement supérieur. » Cette Stanoise a découvert le rugby à 8 ans en colonie de vacances et n’a jamais arrêté depuis. « J’ai commencé avec les garçons, ça forme. Je n’ai pas peur du combat. Depuis que je suis cadette, je joue à l’AC Bobigny. » S’ensuit une longue liste de titres nationaux, et même européen en universitaire. « J’aime tout le rugby : à quinze, à sept, à huit, à dix ! J’entraîne aussi les minimes du club et j’arbitre également. J’ai même arrêté mes études de droit pour faire STAPS* et jouer davantage au rugby ! »

* STAPS : sciences et techniques des activités physiques et sportives

« Notre succès ? On le doit à notre faculté d’adaptation au marché, aux conditions et à l’évolution des pratiques. »

« La mêlée, c’est unique. Un mouvement collectif, un rapport de force, de technique et de stratégie. Une question de erté aussi ! »

« Le cinéma a besoin de diversité. Cinébanlieue et Talents en court existent pour donner la parole aux jeunes des quartiers populaires. »

Retrouvez son portrait complet sur seine-saint-denis.fr/12919

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27N°48 MARS 2016 SEINE-SAINT-DENIS

Cinq dates12 janvier 1982 Naissance à Sèvres1997 Pousse la porte du Boxing Beats1999 Premier titre de championne de France2008 Championne du mondeMai 2016 Mondiaux au Kazakhstan quali catifs pour les JO

La magie du Stade de France« Pour tout ce qu’il représente, à la fois en termes de sport et d’unité nationale. C’est un lieu mythique. Avec le club, on a longtemps été en partenariat avec eux. Je me souviens que, en 2012, il y avait eu une expo photos où on présentait les sportifs potentiellement quali ables pour les Jeux de Londres. Cela avait été une grande erté d’y gurer, même si, au nal, ça ne l’avait pas fait pour la qualif. »

Le parc Georges-Valbon à La Courneuve« C’est un espace que j’aime beaucoup. J’apprécie les aménagements qui y ont été faits. Pour courir, c’est vraiment agréable. J’y vais souvent avec les boxeuses de mon association, le Dynamic Boxe. On y a aussi organisé quelques courses d’orientation. À chaque fois, les services du parc étaient super accueillants. »

La salle du Boxing Beats à Aubervilliers« Cette salle, c’est ma deuxième maison, j’y suis tous les jours. C’est un lieu très important pour moi. J’ai poussé la porte du club en 97 et on a aménagé le lieu en 99. Au début, la salle était encore un peu brut de décoffrage. Il n’y avait pas de vestiaire pour les femmes, j’allais me changer à côté dans la salle de basket. Ensuite, on a fait construire la mezzanine où ont lieu les ateliers d’aide aux devoirs et de découverte des médias photo et vidéo que j’ai contribué à mettre sur pied. C’est un lieu où se déroule une bonne partie de la vie sociale du club. »

�Propos recueillis par Christophe Lehousse Photographies Sylvain Hitau, , Franck Rondot, Jean-Louis Bellurget

Sarah OurahmouneElle avait 15 ans quand elle a poussé la porte du Boxing Beats d’Aubervilliers. Depuis, elle a tout gagné, ou presque : des titres de championne de France à la pelle et même de championne du monde. Mais à 34 ans, la poids mouche s’est lancé un dernier dé : se quali er pour les Jeux de Rio cet été.

Ma Seine-Saint-Denis

Quali cation olympique, reconversion, ashback : Sarah Ourahmoune n’esquive aucun sujet dans cette interview.seine-saint-denis.fr/12908

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28 N°48 MARS 2016 SEINE-SAINT-DENIS

EELV, EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS

Un budget de révolte ? Non : un budget de solutions !

Avec la majorité départementale, nous exigeons de l’État qu’il re-

prenne à sa charge le RSA. Ce n’est ni au Département ni à ses habitants, les plus touchés par la crise, de payer.MAIS nous refusons que le débat autour du budget départemental se résume à ce combat. Que ce soit l’État ou le département qui paie, cela ne permettra pas aux personnes éloi-gnées de l’emploi de retrouver du tra-vail. Or la seule politique pour créer de

l’emploi durable, c’est la reconversion écologique et le développement des emplois verts.Nous travaillons sur un budget per-mettant à chaque levier du Conseil départemental de s’orienter vers ces métiers : politique d’insertion, éco-nomie sociale et solidaire, aména-gement de la nature en ville…. Faisons de la Seine-Saint-Denis un département pilote en matière d’em-ploi vert !

FRÉDÉRIQUE DENISPrésidente de groupe

GROUPE « SOCIALISTES, RADICAUX ET GAUCHE CITOYENNE »

Il faut renationaliser le nancement du RSA

GROUPE CENTRISTE

Vos impôts locaux vont encore augmenter cette année…

De graves incertitudes pèsent aujourd’hui sur les finances du

Conseil départemental. Celles-ci sont liées aux conséquences de la hausse continue des dépenses relatives au paiement du RSA dont le nombre de bénéficiaires a augmenté de 45% en cinq ans. L’an dernier, le règlement du seul RSA représentait ainsi 449 mil-lions d’euros en Seine-Saint-Denis sur un budget d’un peu plus de 2 milliards d’euros.

Cette situation intenable, consé-quence du transfert aux départements des allocations de solidarité sans com-pensation fi nancière intégrale par le gouvernement Raff arin en 2004, doit être solutionnée en urgence. Pour pré-server la capacité d’investissement des territoires fortement touchés par la crise et garantir la solidarité natio-nale, nous demandons au gouverne-ment de renationaliser le fi nancement du RSA.

En séance, nous avons interrogé le président du Département sur ses

projets en matière d’impôts. Il a répon-du que « l’hypothèse du levier fiscal n’est pas exclue à ce jour ». En langage clair, il va augmenter les impôts locaux cette année !

En eff et, le Département décide du taux de la taxe sur le foncier bâti, que doivent payer les propriétaires de leur logement. Ce taux est actuelle-

ment de 14,88 %, et a rapporté 360 mil-lions d’euros au Département en 2015.Le président choisit la facilité en prévoyant d’augmenter les impôts. Pourtant, des économies seraient possibles, en rationalisant des dé-penses de fonctionnement (fluides, fournitures, parc automobile, biens immobiliers…). Encore une fois, le contribuable va être la vache à lait de la majorité départementale… et le din-don de la farce !

MAGALIE THIBAULTVice-présidente chargée de l’autonomie des personnes

HERVÉ CHEVREAUPrésident de groupe

COORDONNÉ[email protected]

LES ÉLUS DU GROUPE Hervé ChevreauMarie Magrino

COORDONNÉESConseil départemental3 esplanade Jean-Moulin 93000 [email protected]

LES ÉLU.E.S DU GROUPE Nadège Grosbois, Frédérique Denis

COORDONNÉESConseil départemental, 3 esplanade Jean-Moulin 93000 [email protected] 01 43 93 93 53Fax : 01 43 93 77 50

LES ÉLU.E.S DU GROUPE Nadège AbomangoliEmmanuel ConstantMichel FourcadeDaniel GuiraudMathieu HanotinBertrand KernFlorence LarocheFrédéric MolossiZaïnaba Saïd-AnzumMagalie ThibaultStéphane TrousselCorinne Vallls

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29N°48 MARS 2016 SEINE-SAINT-DENIS

GROUPE COMMUNISTE, CITOYEN, FRONT DE GAUCHE,POUR UNE TRANSFORMATION SOCIALE ET ÉCOLOGIQUE

A l’Etat : renationalisez le RSA !

A qui le doit-on ?

Au gouvernement socialiste, qui a imposé des décisions arbitraires et brutales. Incapable de se réformer, il fait peser sur notre collectivité tous les eff orts qu’il n’a pas su faire.

A notre collectivité qui est incapable d’engager de nouvelles politiques : de mouvement, de changement (comme la lutte contre la fraude), d’améliora-tion au bénéfi ce des habitants !

Elle n’a su qu’être lourdement tou-chée avec près de 5,3 M d’€ d’alloca-tions détournées en 2014.

La Seine-Saint-Denis a capitulé tan-dis que d’autres départements avec à leur tête des Présidents Républicains, ont opté pour l’action.Incurie gouvernementale, explosion et détournement des dépenses pu-bliques en Seine-Saint-Denis, il est – par l’alternance – possible de sortir de l’impasse !

JEAN-MICHELBLUTEAUConseiller départemental du canton de Villemomble, le Raincy et Neuilly-Plaisance

ABDEL SADIVice-président Conseiller départemental de Bobigny

LE GROUPE UDI-MODEM

Le budget de la Seine-Saint-Denis au bord du gouffre

LE GROUPE LES RÉPUBLICAINS

Notre collectivité dans l’impasse !

Avec un budget de 2,5 milliards d’euros, notre Département

gère plus d’argent que la plupart des Régions. Pourtant il est parmi les plus endettés. Le débat d’orientation budgétaire l’a montré, la situation va s’aggraver. La loi créant Paris Métro-pole vient priver la Seine-Saint-Denis d’une part importante de ses recettes. Si l’on y ajoute l’explosion du nombre de bénéficiaires du RSA, on com-prend que le Département est dans une

impasse. Pour en sortir, il préconise de rendre à l’État le traitement du RSA. Mais le mal est plus profond quand on voit son désengagement concernant les crèches, les clubs de sport, la ré-duction du plan de construction des collèges. Asphyxié fi nancièrement, la question qui se pose est la survie du Département, à côté de la Région, des Etablissements Publics Territoriaux et de Paris Métropole.

AUDE LAGARDEPrésidente de groupe

Nous exigeons de l’Etat la renatio-nalisation du financement du

Revenu de solidarité active (RSA). Pour 2016, le manque de compensa-tion de l’Etat sera de 140 millions €. Une nouvelle fois, le Département pallie le désengagement de l’Etat pour maintenir ce filet social. Mais cette somme serait toute aussi utile pour mener une politique ambitieuse afin de développer la réinsertion sociale, l’accès à l’emploi durable

et faire reculer toute forme de pré-carité. Assez d’injustices : l’argent existe. 116 millions € de cadeaux fiscaux viennent d’être distribués aux entre-prises de Seine-Saint-Denis, sans résultat sur les chiffres du chômage. Mieux utilisé, cet argent renforcerait des politiques publiques ambitieuses pour vous, les Séquano-dionynisien.ne.s et répondrait davantage à vos besoins.

COORDONNÉ[email protected]

UDI Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis

@UDI_CG93 www.udi-cg93.fr 01 43 93 47 53

LES ÉLU.E.S DU GROUPE Aude LagardeHamid ChabaniYvon KergoatGérard Prudhomme

COORDONNÉES3, esplanade Jean-Moulin 93 006 Bobigny Cedex

@Républicains_9301 43 93 93 42

LES ÉLU.E.S DU GROUPE Jean-Michel BluteauMohamed AyyadiChristine CerrigoneMichèle ChouletKatia CoppiGaëtan GrandinStephen HervéSéverine MarounVijay MonanySylvie PaulMarie-Blanche PiétriMartine Valleton

COORDONNÉESConseil départementalHôtel du Département 93 006 Bobigny [email protected] elusfrontdegauchecg93.frTél : 01 43 93 93 68 Fax : 01 41 50 11 95

LES ÉLU.E.S DU GROUPE Dominique AttiaPascal BeaudetBelaïde BedreddineSilvia CapanemaDominique DellacMeriem DerkaouiPascale LabbéPierre LaporteAbdel-Madjid SadiAzzedine Taïbi

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30 N°48 MARS 2016 SEINE-SAINT-DENIS

�Par Claude Bardavid Photographies Archives départementales de la Seine-Saint-Denis

La cité de la Muette, à Drancy, fut un camp d’internement avant la déportation vers le camp d’extermination d’Auschwitz. De là partirent, enfermés dans des wagons à bestiaux, 67 000 hommes, femmes et enfants.

«�Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers | Nus et maigres et tremblants, dans ces wagons plombés | Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants | Ils étaient des milliers, | ils étaient vingt et cent.�»Comment ne pas penser à ces paroles écrites par Jean Ferrat quand on découvre le wagon-témoin du Mémorial national du camp de Drancy… Il est là, posé sur des voies de chemin de fer, au cœur de la cité de la Muette, dans ces lieux toujours habi-tés et hantés par un passé indélébile. Terrible sym-bole que ce wagon « qui est là pour nous rappeler les conditions inhumaines dans lesquelles se sont déroulées les déportations. » C’est dans un wagon

semblable que des milliers de juifs ont été trans-portés vers les camps d’extermination. Donné par la SNCF en 1988 à la ville de Drancy, ce wagon a été fabriqué dans les usines Tilleul, à Maubeuge, en 1941. Sa présence est si forte qu’il a été classé par le ministère de la Culture le 27 mars 1990, béné-fi ciant d’une mesure de protection.

Rescapée de l’enfer

Yvette Lévy, rescapée des camps, a été internée à Drancy à l’âge de 17 ans avant d’être déportée vers Auschwitz-Birkenau. Jeune Française juive, elle entre aux Éclaireurs israélites de France à l’âge

«�Là, un immense train nous attendait…�»

Yvette Lévy fut internée au camp de Drancy à l’âge de 17 ans.Le wagon-témoin du Mémorial national du camp de Drancy (ci-dessous).

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31N°48 MARS 2016 SEINE-SAINT-DENIS

6 ans et, à partir de juin 1940, sa vie d’écolière bas-cule avec l’arrivée des Allemands et les premières lois anti-juives. Rafl ée avec 32 autres adolescentes, elles sont emmenées à Drancy. Le 31 juillet 1944, elles sont transférées dans des wagons à bestiaux à Birkenau, le dernier grand convoi parti de la gare de Bobigny. Vingt-trois d’entre elles sont envoyées directement à la chambre à gaz, avec 976 hommes et femmes, dont 300 enfants. Seules Yvette et neuf de ses camarades sont ren-trées de l’enfer. Depuis, elle ne cesse de témoigner dans les écoles, collèges et lycées du département.Aujourd’hui, à 90 ans, dans sa maison de Noisy-le-Sec, elle se souvient… «�Quand nous sommes arrivées dans le camp de Drancy en camion, nous chantions. Il était une 1 ou 2 heures du matin. Nous avons réveillé tout le monde. Les hommes et les femmes se trouvaient sur les terrasses au premier étage, d’autres dans les escaliers, tous émus de voir arriver tous ces jeunes… Nous sommes restées une dizaine de jours à Drancy. Il faisait une chaleur épouvantable, on crevait dans les chambrées, les paillasses étaient répugnantes, il fallait s’occuper

des petits qui étaient malades. Le 31 juillet 1944, on nous réunit dans la cour du camp de Drancy. Nous sommes 1�300, dont un nouveau-né de 15 jours et un vieux monsieur grabataire. On nous fait mon-ter dans des autobus par groupe de 50 et on traverse Drancy en pleine lumière pour aller à la gare de Bobi-gny. Là, un immense train nous attendait. Il a roulé jour et nuit jusque dans la nuit du 2 au 3 août 1944. Notre train rentrera directement dans le camp de Birkenau, sous les portes de la mort, et s’arrêtera tout au bout des voies, entre les crématoires 2 et 3.�»

Le Mémorial de la Shoah

À deux pas du wagon-témoin, le Mémorial de la Shoah, ouvert en 2012, est un lieu de médiation et de transmission. On y découvre une exposi-tion richement documentée, qui permet à tous les publics – en particulier les scolaires – de connaître l’histoire de la cité de la Muette mais également le rôle central joué par le camp de Drancy dans l’ex-termination des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Mémorial de la Shoah, 110-112 avenue Jean-Jaurès à Drancy, 01 77 48 78 20

« Une chaleur épou-vantable, on crevait dans les chambrées »

Des graf ti sur les murs

En 2009, alors que des travaux étaient effectués dans la cité, des ouvriers découvrent des graf ti d’internés sur les murs des bâtiments. Restaurés et analysés sous la responsabilité scienti que du service du Patrimoine culturel du Département de la Seine-Saint-Denis, et avec le soutien de la Région, ces graf ti poignants sont autant de témoignages du passé, ressurgis 70 ans après. Gravés ou inscrits au crayon, ils ont fait l’objet de plusieurs expositions, en particulier aux Archives départementales à Bobigny. Les plus anciens datent de 1941 et ont été découverts sur des carreaux blancs servant de contre-cloison. Sur certaines pierres, on peut lire des messages émouvants, comme ce poème datant du 1er septembre 1942 : « Je m’en vais vers l’inconnu / En suivant mon destin / Et en laissant tristement ici / Mon Bonheur et mes chagrins / La vie fut belle en ce pays / Où je n’ai plus le droit de rester. » Les 70 carreaux de plâtre ont été remis par l’Of ce public de l’habitat Seine-Saint-Denis aux Archives nationales.

L’exposition « Grandir après la Shoah »Réalisée en partenariat avec les archives du Parti communiste français et le musée de l’Histoire vivante de Montreuil, cette exposition propose des dessins et différents écrits d’enfants qui sont passés, de 1945 à 1951, par les foyers, patronages et colonies de vacances de l’Union des juifs pour la résistance et l’entraide.Jusqu’au 29 avril, de 9 h à 17 h, aux Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, avenue du Président-Salvador-Allende à Bobigny. Visites commentées le 17 mars et 14 avril à 15 h. archives.seine-saint-denis.fr

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JAZZ EN SEINE-SAINT-DENIS 33E FESTIVAL

WWW.BANLIEUESBLEUES.ORG

18 MARS 15 AVRIL

2016

Le Département de la Seine-Saint-Denis vous présente