faits marquants 2011 centre Inra de Rennes

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Centre de recherche Inra de Rennes Bretagne - Basse-Normandie Résultats Marquants 2011

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Centre de recherche Inra de RennesB r e t a g n e - B a s s e - N o r m a n d i e

Résultats Marquants 2011

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Champs thématiques

Biologie animale intégrative, agro-écologie et gestion durable des productions animales

Biologie végétale intégrative, agro-écologie et gestion durable de la santé des plantes

Fonctionnement et gestion des agro-écosystèmes terrestres et aquatiques

Elaboration et qualité des aliments d’origine animale ; nutrition et santé

Exploitations, marchés et politiques publiques de l’agriculture et de l’environnement

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Les résultats marquants 2011

Le centre Inra de Rennes Bretagne - Basse-Normandie vous présente une sélection de résultats obtenus par ses équipes de chercheurs en 2011. Ils illustrent la diversité des travaux réalisés pour répondre aux enjeux de durabilité auxquels sont confrontées les filières agricoles et agroalimentaires sur des territoires à forte densité de production. Ces résultats, fruits des recherches réalisées en partenariat, associent avancées théoriques, innovations techniques et transfert de connaissances. Ils sont répertoriés selon les cinq grandes thématiques scientifiques qui identifient le centre Inra de Rennes : - Biologie animale intégrative, agro-écologie et gestion durable des productions animales - Biologie végétale intégrative, agro-écologie et gestion durable de la santé des plantes - Fonctionnement et gestion des agro-écosystèmes terrestres et aquatiques - Elaboration et qualité des aliments d’origine animale ; nutrition et santé - Exploitations, marchés et politiques publiques de l’agriculture et de l’environnement

Le centre Inra de Rennes Bretagne - Basse-Normandie est l’un des 19 centres de recherche de l’Inra. Mille personnes dont 280 chercheurs et doctorants travaillent dans ses 21 unités de recherche, d’expérimentation et administratives, répartis sur dix sites en Bretagne et Basse-Normandie. Il dispose de compétences en sciences du vivant, sciences des aliments, sciences de l’environnement, agronomie et économie. Les recherches fondamentales et finalisées sont réalisées en partenariat avec des organismes d’enseignement et de recherche, des structures du développement agricole, les organisations professionnelles et les collectivités territoriales.

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Le projet Laitop a contribué au développement d’outils pour la formation et de conseil. La réalisation d’un outil de simulation devrait permettre aux éleveurs et aux conseillers de réaliser des diagnostics rapides et des simulations pour aborder ces questions.

Elevage laitier, territoires de l’Ouest et prairies

La filière laitière est un acteur économique très important du Grand Ouest, qui doit faire face à plusieurs défis. Après avoir identifié les atouts économiques, techniques et structurels dont bénéficie la production du lait à l’Ouest et pointé les faiblesses du dispositif face aux autres bassins laitiers concurrents européens, le projet Laitop s’appuie sur les chercheurs de l’Inra pour renforcer la dynamique du secteur productif laitier dans le Grand Ouest, en tenant compte de l’exigence d’un développement durable des territoires.

Le projet éclaire le paysage sociologique de l’élevage laitier, pointe la diversité des formes d’exercice du métier, sa dynamique et ses déterminants. Il informe sur ce que pourrait être, à moyen et long termes, la diversité des modèles sociaux d’exploitations laitières dans le Grand Ouest. Laitop montre également qu’une diversité de solutions techniques (systèmes d’élevage et systèmes fourragers) peut être mobilisable pour que les systèmes de production puissent s’adapter à cette nouvelle donne.

Laitop est financé par les régions Basse-Normandie, Bretagne, Pays de la Loire et Poitou-Charentes et l’Inra dans le cadre du programme PSDR « Pour et Sur le Développement Régional » Grand Ouest. Ce projet, achevé en 2012, a été réalisé en partenariat avec l’Institut de l’Elevage, les chambres d’agricultures, Agrocampus Ouest et l’ESA d’Angers.

Contact : [email protected] Unité Mixte de Recherche Inra/Agrocampus Ouest «Physiologie, Environnement et Génétique pour l’Animal et les Systèmes d’Elevage» (UMR Pegase)

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Référence : Boissy J., Aubin J., van der Werf H., Bell G., Kaushik S.J. «Environmental impacts of plant based salmonid diets at feed and farm scales» - Aqualculture, 2011, 321

Conséquences environnementales de la substitution des produits marins dans l’alimentation des poissonsLe secteur aquacole est un important consommateur d’huile de poisson et de farines de poissons, composants traditionnels des aliments piscicoles. Pourtant ces ressources sont limitées alors que le secteur aquacole continue de croître au niveau mondial. Des chercheurs ont réussi à montrer les effets sur l’environnement de la substitution, dans les aliments pour poissons carnivores d’aquaculture, des huiles et farine de poisson de pêche par des produits issus de plantes cultivées. Ils ont utilisé la méthode Analyse du Cycle de Vie à deux échelles : celle de l’aliment et celle de l’élevage.

Selon l’étude réalisée, l’ensemble des poissons nourris avec des aliments à dominante végétale ont les mêmes performances zootechniques que ceux nourris avec des aliments standards. Le régime végétal fait peu varier les impacts environnementaux : la demande en énergie pour la production d’un kilo de poisson demeure stable. Seule l’occupation de surface terrestre augmente.

A l’inverse, ces nouveaux régimes diminuent nettement la pression sur les ressources naturelles halieutiques. Quant aux autres indicateurs (changement climatique, eutrophisation), ils augmentent légèrement selon l’influence des pratiques agricoles de production des ingrédients. Ce travail, réalisé dans le cadre du projet Aquamax (www.aquamaxip.eu), en partenariat avec Viviers de France, et l’université de Stirling (Grande-Bretagne) permet de conforter le choix de la substitution végétale dans l’alimentation des poissons carnivores comme les truites, saumons et daurades.

Contact : [email protected]é Mixte de Recherche Inra/Agrocampus Ouest «Sol, Agro et hydrosystème, Spatialisation» (UMR Sas)

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Référence : Gautier A., Sohm F., Joly J.S., Le Gac F., Lareyre J.J.«The proximal promoter region of zebrafish Gsdf gene is sufficient to mimic the spatio-temporal expression pattern of the endogenous gene in Sertoli and Granulosa cells» - Biol Reprod 2011, 1240-1251

Comprendre les mécanismes impliqués dans l’initiation de la maturation sexuelle chez les poissons

Le contrôle de la maturation sexuelle est un enjeu majeur pour la compétitivité et la maîtrise des impacts agro-écologiques de la filière piscicole. En effet, la maturation sexuelle diminue les performances de croissance et la qualité de la chair chez les poissons en fin de cycle de reproduction. Elle augmente aussi le risque de maladie et les animaux échappés, capables de se reproduire, constituent une menace pour la biodiversité. Pour prévenir ces impacts négatifs, il est nécessaire de développer des méthodes de stérilisation des poissons d’élevage.

L’objectif scientifique est de comprendre les mécanismes moléculaires impliqués dans le contrôle de la prolifération/différenciation des cellules germinales souches à l’origine de la fertilité des animaux. Dans cette perspective, les chercheurs ont identifié des fragments d’ADN de petite taille ciblant l’expression de transgènes in vivo dans les cellules de la niche germinale. Ils ont ainsi pu générer des lignées transgéniques stables de zebrafish (Danio rerio), poisson modèle de laboratoire, qui expriment la protéine fluorescente verte (GFP) dans les cellules germinales ou dans les cellules nourricières (cellules de Sertoli). Ces lignées transgéniques pourront servir de modèles de laboratoire pour faciliter l’isolement des différentes populations cellulaires de la niche germinale et identifier des voies de régulation à cibler pour développer des méthodes de stérilisation efficace.

Contact : [email protected]é de Recherche Inra «Laboratoire de Physiologie et Génomique des Poissons» (UR LPGP)

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Référence : Jarret G., Martinez J., Dourmad J.-Y.«Effect of biofuel co-products in pig diets ont the excretory patterns of N and C and on the subsequent ammonia and methane emissions from pig effluent» - Animal, 5, 2011, 622-631

Un régime alimentaire riche en fibres réduit les émissions de méthane des effluents porcins

Afin de réduire les émissions non contrôlées de méthane, source de préoccupation environnementale majeure, les chercheurs ont évalué l’influence de l’alimentation du porc sur la production de méthane des effluents d’élevage. Ils se sont particulièrement intéressés à la nature de l’aliment fourni aux animaux et à son effet sur la quantité et les caractéristiques des effluents.

Avec un régime alimentaire riche en fibres, les chercheurs ont constaté que la digestibilité de la matière organique, de l’azote, du carbone et de l’énergie diminue. Ceci s’accompagne d’une modification de la répartition des excrétas azotés des urines vers les fèces diminuant ainsi la part de l’azote ammoniacal, le pH des fèces et des lisiers. Il en résulte une diminution de 20 à 30% de la volatilisation d’ammoniac. Le mode de gestion des effluents et la nature du régime alimentaire des animaux ont également un effet sur la production de méthane lors du stockage. En effet, les régimes riches en fibres et pauvres en protéines accélèrent les processus de méthanisation.

Ces travaux ouvrent des perspectives à la fois pour maîtriser les émissions non contrôlées de méthane et d’ammoniac des effluents porcins dans les bâtiments et au cours du stockage, et développer des stratégies optimisées de méthanisation dans un contexte de production d’énergie.

Contact : [email protected]é Mixte de Recherche Inra/Agrocampus Ouest « Physiologie, Environnement et Génétique pour l’Animal et les Systèmes d’Elevage » (UMR Pegase)

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Référence : Dion E., Zélé F., Simon J.C., Outreman Y. «Rapid evolution of parasitoids when faced to symbiont-mediated resistance of their hosts» - Journal of Evolutionary Biology, 2011, 24, 741-750

Emergence du rôle des bactéries symbiotiques dans le contrôle biologique des ravageurs des culturesLa symbiose est une association intime et durable entre organismes de différentes espèces. De nombreux organismes abritent des micro-organismes symbiotiques ayant des effets plus ou moins bénéfiques sur leurs porteurs. Chez les insectes, des bactéries peuvent leur conférer une résistance aux ennemis naturels comme les parasitoïdes. Ces derniers se développent sur ou dans un autre insecte, en tirent sa substance et tuent l’insecte hôte à l’issue de son développement. Dans les agrosystèmes, certains insectes ravageurs abritent des bactéries conférant une résistance aux parasitoïdes. De telles symbioses freinent ainsi leur régulation biologique.

Les chercheurs ont étudié deux questions : Les ennemis peuvent-ils contourner cette résistance ? Le porteur de la bactérie doit-il « payer » cet avantage ? Pour y répondre, ils ont utilisé pour modèle biologique le puceron du pois. Ce ravageur peut héberger la bactérie Hamiltonella defensa, qui confère au porteur une résistance au parasitoïde Aphidius ervi, le principal ennemi du puceron. Les chercheurs ont démontré que les parasitoïdes exposés aux pucerons porteurs de la bactérie contournent la résistance en moins de cinq générations. Leurs résultats montrent également que face à un ennemi, les pucerons porteurs sont moins agressifs. Cette variation comportementale serait liée aux conséquences pathologiques de l’infection bactérienne. En effet celle-ci affecterait les capacités motrices du porteur.

Contact : [email protected]é Mixte de Recherche Inra/Agrocampus Ouest/Université de Rennes 1 «Institut de Génétique, Environnement et Protection des Plantes» (UMR Igepp)

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Référence : Abecassis J., Bertrand M., Bonny S., Dedryver C.A., Georget M., Nolot J.M., Rolland B., Rousset M.«Voies d’amélioration des impacts environnementaux des systèmes céréaliers : une première synthèse à partir des travaux de l’Inra» - Innovations agronomiques 2011, 12, 53-72

Inscription au catalogue français de deux variétés de blé tendre d’hiver adaptées à l’agriculture biologique

Contact : [email protected]é Mixte de Recherche Inra/Agrocampus Ouest/Université de Rennes 1 «Institut de Génétique, Environnement et Protection des Plantes» (UMR Igepp)

La demande en farines issues de l’agriculture biologique est croissante et l’augmentation de la production française ne suffit pas. Les importations représentaient plus du quart des utilisations du blé tendre en 2011. Par ailleurs, les rendements en agriculture biologique sont divisés par deux par rapport à la moyenne nationale et l’amélioration des rotations semble arriver à un palier. À court terme, il semble donc que la culture de nouvelles variétés puisse accroître le rendement par hectare, tout en maintenant la valeur boulangère du blé.

Après dix ans d’essais puis deux ans d’expérimentation spéciale «Valeur Agricole et Technologique» du CTPS (Comité Technique Permanent de Sélection) en agriculture biologique, les variétés (lignées pures) de blé tendre Hendrix et Skerzzo ont été inscrites en octobre 2011 au catalogue français avec une mention “AB”. Apportant un gain de 10 à 15% de rendement par rapport à Renan (variété la plus cultivée actuellement en AB), ces variétés sont panifiables à faible teneur en protéines, validée sur la récolte 2010.

Initié il y a une dizaine d’années, ce travail de sélection se poursuit afin d’obtenir des variétés encore mieux adaptées à l’agriculture biologique. L’objectif est de disposer de blés plus hauts, de 15 à 20 centimètres, afin d’obtenir un meilleur pouvoir couvrant. Il s’agit de créer de nouveaux idéotypes rustiques qui cumuleront rendement, résistance aux maladies, qualité boulangère à basses teneurs en protéines, précocité et résistance à la verse. Afin d’atteindre cet objectif, un nouveau réseau d’expérimentation a été mis en place lors des semis 2011-2012.

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Référence : Duchet C., Coutellec M.A., Franquet E., Lagneau C., Lagadic L.«Population-level effects of spinosad and Bacillus thuringiensis israelensis in Daphnia pulex and Daphnia magna : comparison of laboratory and field micro-cosm exposure conditions» - Ecotoxicology 2010, 1224-1237

Un prix international pour l’équipe rennaise d’Ecotoxicologie aquatiqueLe prix de la Setac-Europe 2011 (Society of Environment Toxicology and Chemistry) de la meilleure publication en évaluation du risque est revenu à Claire Duchet pour son travail de thèse, réalisé sous la direction de Laurent Lagadic, au sein de l’Unité Mixte de Recherche Inra/Agrocampus Ouest «Ecologie et Santé des Ecosystèmes». Ses travaux portent sur l’évaluation des effets non intentionnels de deux produits de démoustication (le Bti et le spinosad) sur des populations de puces d’eau (ou daphnies) dans le Morbihan et en Camargue.

Les résultats obtenus par Claire Duchet et ses collègues montrent que le Bti reste le larvicide dont le profil environnemental est le plus satisfaisant, mais ils mettent surtout en évidence le mauvais profil écotoxicologique du spinosad. Le couplage d’études de laboratoire et de terrain montre effectivement que le spinosad impacte les performances individuelles (survie, fécondité et reproduction) des deux espèces de daphnies étudiées, alors qu’aucun effet n’avait été montré chez les individus exposés au Bti. La scientifique a aussi remarqué qu’une exposition au spinosad entraîne une extinction rapide des populations de daphnies. Ce résultat obtenu par simulation à l’aide d’un modèle de dynamique de population confirme le passage des effets toxiques de l’individu à la population avec une prédiction de diminution de l’abondance des daphnies.A terme, ces travaux serviraient à établir une méthodologie fiable utilisable dans des campagnes d’évaluation des effets non intentionnels consécutifs à des traitements biocides contre les moustiques des zones humides.

Contact : [email protected] Unité Mixte de Recherche Inra/Agrocampus Ouest «Ecologie et Santé des Ecosystèmes» (UMR ESE)

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Biodiversité cultivée pour les agricultures biologiques et paysannesLes agricultures biologiques, à faibles intrants et/ou paysannes ont besoin d’une large gamme de variétés cultivées. Pourtant, la majorité des variétés issues de sélections participative ou paysanne sont encore peu prises en compte dans les politiques sur les semences.

Le projet Farm Seed Opportunities (FSO) vise à éclairer la mise en œuvre des réglementations européennes sur les variétés dites de conservation et à proposer des scénarios réglementaires complémentaires qui intègrent la diversité des systèmes semenciers européens. Cette étude a associé douze partenaires (instituts de recherche et organisations paysannes) de six pays européens. Elle a été coordonnée par l’Inra Sad-Paysage. Des enquêtes et expérimentations ont permis d’étudier les capacités d’adaptation des variétés-populations de quatre espèces (blé, maïs, épinard et haricot) par la sélection paysanne.

Outre les variétés modernes et les variétés dites de conservation qui répondent à des critères DHS (Distinction, Homogénéité, Stabilité) pour une inscription à un catalogue officiel des variétés, le projet a identifié dans le paysage agricole européen, d’autres types de variétés « non DHS » : des variétés sélectionnées pour l’agriculture biologique avec différents niveaux d’hétérogénéité et des variétés sélectionnées par les agriculteurs ni stables ni homogènes, s’adaptant aux évolutions de l’environnement et des pratiques, et constituant ainsi un système semencier informel. Le travail réalisé dans FSO est présenté dans une synthèse accessible via le site internet du projet : www.farmseed.net.

Contacts : [email protected] , [email protected]é de Recherche Inra «Sad-Paysage» (UR Sad)

Référence : Chable V., Louwaars N., Hubbard K., Baker B., Bocci R.«Plant breeding, variety release and seed commercialisation : laws and policies of concern to the organic crop breeding, Chichester (UK)» - Wiley-Blackwell, 2011

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Un ouvrage intitulé « Le climat change dans le Grand Ouest : Evaluation, impact, perception » paraîtra prochainement aux Presses Universitaires de Rennes.

Le climat change dans le Grand Ouest

Le projet Climaster traite de l’évaluation du changement climatique dans le Grand Ouest, de son impact et de sa perception par les acteurs régionaux (Basse-Normandie, Bretagne, Pays de la Loire et Poitou-Charentes). Lancé en 2009 dans le cadre du programme PSDR « Pour et sur le Développement Régional », le projet s’est achevé en 2011. Le principal objectif de Climaster était de comprendre si et comment les agriculteurs s’adaptent aux évolutions climatiques dans le Grand Ouest. Il va ainsi permettre aux acteurs régionaux d’anticiper les évolutions à venir et les conséquences en termes de gestion et de pratiques relatives aux activités agricoles et à la gestion des ressources naturelles, notamment des ressources en eau.

Une analyse par enquête des changements de pratiques passés et de leurs causes, réalisées dans 60 exploitations laitières du Grand Ouest, montrent que les évolutions climatiques sont faiblement prises en compte jusqu’à aujourd’hui par les agriculteurs. Ceux-ci restent néanmoins ouverts sur cette question et se montrent confiants dans les capacités d’adaptation autonome. Grâce à Climaster, un réseau de chercheurs du Grand Ouest s’intéressant au changement climatique a été créé. Ils pourront contribuer aux évolutions de systèmes et de pratiques agricoles et alimenter les différentes politiques publiques territoriales sur le changement climatique. Ce programme réunit la chambre régionale d’agriculture de Bretagne, la chambre d’agriculture du Calvados, TRAME, le Centre d’Etude et de Développement pour une Agriculture plus Autonome, le forum des marais de l’ouest, UBO, OSUR-CAREN et le bureau d’études AscA.

Contacts : [email protected], [email protected] Unité Mixte de Recherche Inra/Agrocampus Ouest «Sol, Agro et hydrosystème, Spatialisation» (UMR Sas) et Unité de Recherche Inra «Sad-Paysage» (UR Sad)

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Référence : Duretz S., Drouet J.-L., Durand P., Hutchings N.J., Theobald M.R., Salmon-Monviola J., Dragosits U., Maury O., Sutton M.A., Cellier P.«Nitroscape : a model to integrate nitrogen transfers and transformations in rural landscapes» - Environnmental Pollution, 2011, 59, 3162-3170

Nitroscape : proposer des stratégies d’atténuation des émissions d’azoteLe modèle NitroScape a été développé pour simuler les transferts, transformations et bilans d’azote réactif (NH3 Ammoniac, NO3 Nitrate, NOx Oxyde d’azote, N2O Protoxyde d’azote) à l’échelle du paysage agricole.

Il intègre simultanément quatre compartiments du cycle de l’azote : exploitations agricoles, agro-écosystèmes, atmosphère et hydrosphère. Le modèle simule le devenir de l’azote dans un paysage de quelques km2, en tout point de l’espace et jour par jour. Ces flux sont intégrés à l’échelle du cycle cultural ou de plusieurs années. Le modèle NitroScape rend compte des interactions spatiales entre les différentes composantes du paysage. Il permet également d’évaluer la contribution de chacune des voies de transferts aux émissions et bilans d’azote. En explicitant et en quantifiant les processus de la cascade de l’azote dans les paysages agricoles, NitroScape vise à identifier les leviers susceptibles d’atténuer l’ensemble des émissions azotées dans l’environnement (nitrates vers l’eau, ammoniac et gaz à effet de serre vers l’air), et ceci au-delà des échelles classiques de la parcelle et de l’exploitation agricole.

Ce modèle a vocation à être utilisé en recherche puis en partenariat avec le développement agricole pour évaluer l’impact de scenarii agro-environnementaux et proposer des stratégies d’amélioration de l’efficience de l’azote en agriculture à l’échelle du petit territoire.

Contact : [email protected] Unité mixte de recherche Inra/Agrocampus Ouest « Sol, Agro et hydrosystème Spatialisation » (UMR Sas)

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Suite à ces recherches, une version 5.0 du logiciel SD²PO a été réalisée. Trois licences de cette 5ème version ont déjà été vendues.

Le comportement au séchage des produits laitiers concentrés de mieux en mieux maîtrisé par la modélisation

Le séchage par pulvérisation est la technique la plus employée pour déshydrater des produits laitiers infantiles. Mais une opération de séchage mal conduite peut entraîner la non-conformité du produit et des pertes économiques. Même si ce procédé est de mieux en mieux maîtrisé, des problèmes subsistent concernant la sensibilité au collage : il s’agit en effet de déshydrater le produit sans le dénaturer.

Grâce au logiciel de modélisation SD²PO (logiciel Inra de prédiction des paramètres de séchage), des chercheurs ont pu prédire les interactions eau-constituants des produits laitiers lors du processus de séchage et prévoir les caractéristiques des poudres ainsi obtenues. L’objectif était d’étudier le transfert d’eau au cours du séchage et de proposer une méthode permettant de prévoir le comportement au séchage de produits laitiers infantiles afin de maîtriser le processus. Le logiciel, qui existait déjà auparavant, a été amélioré pour intégrer à la fois les interactions eau-constituants grâce à une méthode de désorption «filament en verre» et le génie réactionnel grâce à l’approche REA (Reaction Engineering Approach). Des recherches sont actuellement entreprises en partenariat avec la laiterie de Montaigu (85) pour affiner davantage la prédiction et pour étendre cette méthode à d’autres concentrés alimentaires non laitiers, comme par exemple le concentré de soja, les œufs, la gélatine, les légumes… et ainsi généraliser cette approche.

Contact : [email protected] Unité Mixte de Recherche Inra/Agrocampus Ouest «Sciences et Technologies du Lait et de l’Oeuf» (UMR STLO)

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Référence : Dupont D., Bordoni A., Brodkorb A., Capozzi F., Cirkovic Velic-kovic T., Corredig M., Cotter P., De Noni I., Gaudichon C., Golding M. et al.«An international network for improving health properties of food by sharing our knowledge on the digestive process» - Food digestion, 2011, 2, 23-25

Infogest, un réseau international sur la digestion des aliments coordonné par l’Inra

Dans la plupart des pays européens, la prévention des pathologies liées à l’alimentation fait l’objet d’une attention toute particulière. En effet, démontrer la relation entre l’aliment et la santé de l’homme est une priorité de recherche en Europe : la législation européenne exige des bases scientifiques solides pour étayer des allégations santé. Un nouveau réseau coordonné par Didier Dupont, chercheur à l’Unité Mixte de Recherche Inra/Agrocampus Ouest « Sciences et Technologies du Lait et de l’Oeuf » s’est créé au niveau international.

Le réseau Infogest se donne pour objectif de partager les connaissances scientifiques sur la digestion afin d’améliorer les propriétés santé des aliments. Il a aussi pour ambition de favoriser le transfert des dernières avancées scientifiques à l’industrie agro-alimentaire (PME et grands groupes) pour les aider à produire de nouveaux aliments fonctionnels. Comprendre le devenir de l’aliment dans le tube digestif et ses conséquences sur la santé permettra à terme de formuler l’aliment afin de prévenir le développement de pathologies liées à l’alimentation. Financé par le programme COST (Cooperation in Science and Technology), Infogest associe des scientifiques spécialistes de différentes disciplines : sciences de l’aliment, nutrition, physiologie, immunologie… Actuellement, 66 institutions de 29 pays sont impliquées et le réseau sera continuellement ouvert à d’autres institutions désireuses de participer.

Contact : [email protected] Unité Mixte de Recherche Inra/Agrocampus Ouest «Sciences et Technologies du Lait et de l’Oeuf» (UMR STLO)

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Référence : Lalles J.P., Perrier C., Val-Laillet D., Malbert C.H«Alterations in ileal and colonic permeability by chronic intake of high-lipid diets enriched with omega 3, omega 6 or saturated fat» - Nutrition Society winter meeting, London, 2011

Les effets néfastes d’un régime riche en huile de poisson chez le miniporc obèseLes chercheurs ont émis l’hypothèse qu’en contexte d’obésité, la perméabilité des barrières intestinale et hémato-encéphalique serait plus faible avec un régime riche en huile de poisson (effet anti-inflammatoire des omégas 3) et plus élevée avec un régime riche en huile de tournesol ou en saindoux, et que les zones cérébrales altérées par l’obésité seraient protégées. Cette hypothèse a été testée sur des miniporcs obèses ingérant ces régimes pendant six à huit semaines.

Mais les résultats obtenus contredisent cette hypothèse. Ainsi, l’huile de poisson utilisée n’a été protectrice ni pour les barrières-clés étudiées ni pour le fonctionnement de zones cérébrales impliquées dans le plaisir et la motivation alimentaire. La diminution d’activité dans ces zones était même plus importante avec le régime riche en huile de poisson et associée à une perméabilité accrue de la barrière hémato-encéphalique. Ces résultats posent la question du rôle protecteur des huiles riches en oméga 3 dans le contexte de l’obésité. Un régime riche en oméga 3 pourrait ainsi avoir des effets plus marqués sur la fluidité membranaire que sur l’inflammation, favorisant une plus grande perméabilité de l’intestin et de la barrière hémato-encéphalique ainsi que des altérations de l’activité cérébrale. Le modèle de miniporc obèse va permettre d’étudier spécifiquement l’impact de certains acides gras polyinsaturés sur les fonctions de barrières et le métabolisme cérébral. A terme, les chercheurs pourront proposer des mélanges d’acides gras protégeant réellement ces fonctions clés pour la santé et la régulation des comportements alimentaires. Cette étude est financée par la Région Bretagne dans le cadre du programme AGN-3.Contacts : [email protected], [email protected], [email protected]é de Recherche Inra «Alimentation et Adaptations Digestives Nerveuses et Comportementales (UR ADNC)

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Référence : Gaigné C., Le Gallo J., Larue S., Schmitt B.«Does regulation of manure land application work against agglomeration economies ? Theory and evidence from the french hog sector» - American Journal of Agricultural Economics, forthcoming

Localisation des systèmes d’élevage intensifs : économies d’agglomération et régulations environnementalesLa tendance à la concentration géographique des élevages intensifs, notamment porcins, en France ou ailleurs, entraîne une concentration géographique des effluents issus de ces élevages dont les effets néfastes sur l’environnement sont bien connus.

Les chercheurs ont montré l’importance des gains économiques liés à la concentration spatiale de la production porcine et à la proximité géographique avec les industries d’amont (aliments du bétail) et d’aval (abattoirs/découpe). Ils ont surtout mis en évidence que cette concentration géographique n’est pas freinée par des régulations environnementales qui limitent l’épandage des effluents, telle la Directive européenne Nitrates. Au contraire, ces politiques de limitation des épandages peuvent aussi entraîner chez les producteurs des changements de technologies visant à réduire les rejets azotés en changeant le mode d’alimentation du bétail ou en adoptant des stations de traitement du lisier. Tous ces changements tendent alors à renforcer les processus d’agglomération de la production.

A terme, ce projet pourra être élargi à d’autres productions et des analyses micro-économiques pourront être effectuées pour analyser les liens entre performances économiques individuelles des exploitations d’élevage et les gains à l’agglomération ou à la dispersion. Ces travaux ont été réalisés en partenariat avec l’IFIP Institut du Porc.

Contact : [email protected]é Mixte de Recherche Inra/Agrocampus Ouest «Structures et Marchés Agricoles, Ressources et Territoires» (UMR Smart)

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Référence : Gohin A., Rault A.«Assessing the economic costs of a foot and mouth disease outbreak on Brittany : a dynamic computable general equilibrium analysis» - Document présenté lors de la 5ème conférence annuelle SFER-Inra-CIRAD, disponible sur wwww.sfer.asso.fr

Quelles conséquences économiques d’un épisode de fièvre aphteuse en Bretagne ?Les maladies épidémiques ont des conséquences majeures pour les secteurs d’élevage porcins, bovins, de petits ruminants et les industries liées. En partenariat avec l’Anses, les chercheurs de l’Inra ont évalué le coût d’une épidémie de fièvre aphteuse en Bretagne, une région à forte densité d’élevage.

Extrêmement contagieuse, la fièvre aphteuse implique des mesures drastiques lors de l’apparition d’un foyer, mais aussi l’interdiction d’importer les animaux et les produits d’origine animale de la zone touchée. La sévérité de ces mesures et l’arrêt des exportations pendant plusieurs mois entraînent des coûts importants pour les économies. Dans ce contexte, les chercheurs ont utilisé une modélisation économique originale appliquée à la Bretagne. Ils ont aussi pris en compte les variations sur les marchés des ressources utilisées dans l’élaboration de produits d’origine animale. Ils en ont déduit que le revenu agricole breton diminue de 2% durant l’année de la maladie, les éleveurs bovins étant les plus pénalisés. Les coûts économiques sont même supérieurs l’année suivante avec une baisse de 7% du revenu agricole breton. La perte économique globale atteindrait près de 1,3 milliards d’euros. Les coûts économiques ne sont pas seulement directs et se propagent longtemps dans le temps. L’intervention publique doit alors créer des conditions de partage des coûts du risque entre tous les acteurs et sur plusieurs périodes. Les perspectives de recherche sont justement de définir ces conditions optimales.

Contacts : [email protected], [email protected]é Mixte de Recherche Inra/Agrocampus Ouest «Structures et Marchés Agricoles, Ressources et Territoires» (UMR Smart)

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En bref

Colloques organisés par des équipes du Centre Inra de Rennes- Séminaire du projet européen Lifecycle, Rennes, du 1er au 3 févrierCe programme européen sur la pisciculture est coordonné pour l’Inra par le Laboratoire de physiologie et de génomique des poissons (LPGP). - Diva 2, colloque de restitution de la deuxième phase du programme, Rennes, du 5 au 7 avril Le programme Diva (Action publique, agriculture, biodiversité) a été lancé en 2003 par le ministère de l’Ecologie. L’animation scientifique a été confiée à l’unité Inra Sad-Paysage. - 15ème édition de QTL Mas, Rennes, du 19 au 20 mai Colloque annuel international dédié à la méthodologie pour la détection de QTL et la sélection assistée par marqueurs.- 5èmes rencontres de Biologie-Physique du Grand Ouest, Rennes, du 8 au 11 juin - Les Prairiales, Le Pin-au-Haras, le 16 juin Organisée sur le site expérimental Inra du Pin-au-Haras dans l’Orne, cette manifestation est l’occasion de diffuser auprès des éleveurs et techniciens les acquis scientifiques sur la gestion de l’herbe.Le centre Inra de Rennes a également accueilli en 2011 le Conseil d’administration de l’Inra le 24 juin et les Carrefours Inra de l’innovation agronomique le 5 avril pour un colloque sur les produits laitiers.

Publications scientifiques329 publications académiques sont recensées en 2011 dans le Web of science pour le centre Inra de Rennes. 39% de ces articles sont co-signés avec au moins un partenaire étranger. Les collaborations internationales les plus fréquentes (au moins cinq articles publiés en commun) se font avec des chercheurs du Canada, des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas. Plus de 3/4 des articles publiés en 2011 sont répartis dans quatre disciplines : - Plant and Animal Science : 101 articles publiés - Agricultural Science : 66 articles publiés - Biology and Biochemistry : 42 articles publiés - Environment and Ecology : 40 articles publiés

Page 20: faits marquants 2011 centre Inra de Rennes

Centre de recherche Inra de RennesBretagne - Basse-Normandie

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