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Spring / Printemps 2008

»LaFAE persistepage 3

»Uneautre écoleest possiblepage 8

»La FAE dépose ses premières demandespage 12

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ÀSURVEILLER…

100 % PC

Ce bulletin est imprimé sur un papier certifié Éco-Logo, blanchi sanschlore, contenant 100 % de fibres recyclées postconsommation,sans acide et fabriqué à partir de biogaz récupérés.

La reproduction de ce bulletin, en tout ou en partie,est autorisée à condition de mentionner la source.

6555, boulevardMétropolitain Est

Bureau 100Montréal (Québec)

H1P 3H3514 666-7763

1 877 [email protected]

ENVIRONNEMENT

Je lève la mainpour les forêts

La FAE vous invite à encourager l’éditionverte dans les établissements d’ensei-

gnement. Comment? En adhérant à la cam-pagne Je lève la main pour les forêts, del’organisation Canopée. Différents modèlesde lettres sont disponibles sur le site Web afind’encourager les directions, les commissionsscolaires et les maisons d’édition à changerleurs habitudes d’approvisionnement.Pour des livres plus verts à l’école :

www.jelevelamain.info

HÉROS

MarcheMondiale pour laPaix et la Non-violence

Saviez-vous que 10 % dubudget militaire mon-

dial suffirait à enrayer la fa-mine sur la planète? Faitespartie des dix millionsd’adhérents à la MarcheMondiale pour la Paix et laNon-violence afin de promou-voir le dialogue au-delà de laviolence. Cette marche passera par90 pays et sera de passage au Canada les 19, 20 et 21novembre. Déjà, plusieurs écoles se sont engagées àmarcher, à faire un signe de paix humain ou une journée enblanc. Pour adhérer, visitez le sitewww.marchemondiale.caou téléchargez les cahiers d’activités.HÉROS vous propose différentes activités à faire en

classe et lancera un concours sur la paix très bientôt.Visitez notre sitewww.lafae.qc.ca/heros pour

être informé.

DATE ÉVÉNEMENT ET RÉFÉRENCE

12, 13 et 14 novembre Congrès de l’Association québécoise des éducatrices et éducateurs spécialisés en arts plastiques (AQESAP)www.aqesap.org

12, 13 et 14 novembre Congrès de la Société pour la promotion de l’enseignement de l’anglais, langue seconde, au Québec (SPEAQ)www.speaq.org

13 novembre Conseil fédératif de négociation (FAE)

18 novembre Date limite pour envoyer la carte postale Une autre école est possible www.lafae.qc.ca

20 novembre Journée internationale des droits de l’enfant

20, 21 et 22 novembre 29e Congrès de l’Association d’éducation préscolaire du Québec (AÉPQ) www.aepq.ca

24 novembre Rassemblement des personnes déléguées (FAE)

27 novembre Journée sans achat

2, 3 et 4 décembre Conseil fédératif (FAE)

4 décembre 22e Congrès pédagogique de l’Association québécoise des enseignantes et des enseignants du primaire (AQEP)www.aqep.org

6 décembre Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes

10 décembre Journée mondiale des droits de l’homme

15 décembre 4e anniversaire de la loi 43 (ou projet de loi no 142)

21 décembre Jour sans sac

PARGabrielle [email protected]

Photos :Martine DoyonDany ParentCorrection :Joanne CôtéSuzanne GirouxSylvie PelletierInfographie :Mardigrafe inc.Impression: Imprimerie Philippe Lévesque inc.

ASSOCIATION DES PERSONNES RETRAITÉES DE LA FAE

C’est parti !Cette année, la Fédération, en collaboration avec des personnes retraitées

de la FAE, a pour mandat d’entreprendre les démarches nécessairespour créer une nouvelle association des personnes retraitées de la FAE.Une première rencontre a eu lieu le 13 octobre dernier. Une équipe

dynamique est maintenant en place.À suivre…

Rédacteur en chef :Wilfried CordeauRédaction :Danielle DucharmeGabrielle BlanchetteYves CloutierWilfried CordeauPatrick CôtéLouise CourtemancheNadia DallaireNicolas DionneNatacha LecompteSylvain MalletteMarie PelchatPierre St-GermainCollaboration spéciale :Jacques GoldstynPhilippe Hurteau

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PARGabrielle [email protected]

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VOLUME3

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�NOVEMBRE2009

Éditorial

Depuis des années, les syndicats quicomposent notre fédération mènent

la bataille contre une réforme qui, loinde venir en aide aux élèveshandicapés ou en difficultéd’adaptation ou d’appren-tissage (EHDAA), a aucontraire accru l’inté-gration et entraînéune diminution desservices à leur en-droit, a amené unedégradation de laqualité des appren-tissages tout en s’atta-quant à l’autonomieprofessionnelle des ensei-gnantes et enseignants. Lesproblèmes de la réforme sont nom-breux : imposition d’approches pédago-giques reconnues non adéquates pour lesélèves en difficulté, politique d’évaluationdes apprentissages déficiente, pour nenommer que ceux-là. En lien direct avecla réforme, mais aussi avec la dernièrenégociation, les années qui viennent des’écouler ont particulièrement été mar-quées par une dégradation de nos condi-tions de travail.Après des années de contestation au

sein de la FSE-CSQ qui soutenait cetteréforme, qui a défendu un modèled’intégration des élèves en difficulté

et une conception de l’or-ganisation du travailqui ont eu des im-pacts négatifs surnos conditions detravail et lesconditions d’ap-prentissage, nousavons décidé en2006 de mettrefin au dialogue desourds qui caracté-

risait nos rapportsavec notre ancienne

fédération. La désaffiliation nous a per-mis de récupérer notre voix, notre libertéd’action. Cela nous a permis, tous ensem-ble, de concentrer nos énergies sur larecherche de solutions à nos problèmes.Voici deux exemples éclatants de notre

démarche : le processus d’élabo-ration de notre demandesyndicale en vue de laprochaine négociationayant mené à l’adop-tion d’un cahier dedemandes reflétantles préoccupationsdes membres et laproduction d’uneplateforme pédago-gique rendue pu-blique le 30 septembre

dernier, résultat d’uneconsultation sans précédent

dans l’histoire du syndicalismeenseignant.Alors que le MELS et les commissions

scolaires ignorent souvent l’opinion desprofs et de leurs représentants, la FAE adécidé d’avoir recours à sa force pre-mière : ses membres. Les enseignanteset enseignants, les vrais professionnelset experts en éducation, ont été misà contribution pour réaliser cette plate-forme que nous sommes fiers deprésenter comme solutionde rechange crédible à laréforme.Le dépôt de nos de-

mandes à la partiepatronale le 28 oc-tobre dernier ainsique la réalisationde la plateforme nemarquent pas lafin, mais bien ledébut de quelquechose. Rien n’est fini.Tout commence. Unbeau commencement.

On signeAfin que notre plateforme soit appli-

quée, elle doit être connue, soutenue par

le plus grand nombre pour que le MELSn’ait d’autres choix que de la considérer etde la faire sienne.Si votre fédération est fière et active à

en faire la promotion, pour persister dansnotre action nous avons encore et plusque jamais besoin de votre aide. Votresignature en appui à cette plateforme esten soi un geste facile à poser, un gesteconcret qui, s’il est soutenu par toutes ettous, vient ajouter à la force de notre voixet du message que nous portons.Un appel vous est donc lancé pour que

vous signiez la carte postale que voustrouvez dans la version abrégée de laplateforme ou sur le site de la FAE etpour que votre famille, vos amis et vosconnaissances fassent de même.

On resserre les rangsIl en va de même pour notre négocia-

tion. Les énergies investies dans laconception de notre cahier de demandeset les espoirs qu’il suscite n’aurontd’écho et de portée réelle que si nousnous regroupons pour en soutenir et endéfendre le contenu.À ce sujet, rien ne nous sera donné et le

contexte dans lequel nous plongent d’autresorganisations syndicales, combiné à la si-tuation économique, n’est pas non plus denature à faciliter cette négociation. Le gou-

vernement a déjà annoncé ses cou-leurs. Les épouvantails ontdéjà fait leur apparitionet ont commencé leurcampagne de dénigre-ment et de peur éco-nomique. Plus quejamais, nous de-vrons resserrer lesrangs.Comme nous

avons su le fairedans un passé récent,nous sommes en me-

sure de prendre des déci-sions déterminantes pour

notre avenir et réussir cette né-gociation. Nous savons que nous pouvons.Nous démontrerons que nous voulons.

PARPierre St-GermainPrésident

On persiste et on signe !

« Lesépouvantails ont

déjà fait leur apparitionet ont commencé leur

campagne de dénigrementet de peur économique.Plus que jamais, nousdevrons resserrer

les rangs. »

« Alors que le MELSet les commissionsscolaires ignorentsouvent l’opinion desprofs et de leurs

représentants, la FAE adécidé d’avoir recours àsa force première : ses

membres. »

« Les annéesqui viennent des’écouler ontparticulièrementété marquées parune dégradationde nos conditionsde travail. »

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Nous continuons notre série sur lesstratégies de déconstruction des ser-

vices publics. Cette fois-ci, nous nous attar-dons sur la tarification.La « bible » enmatière de tarification, c’est

le rapport Montmarquette, du nom de sonauteur Claude Montmarquette, fervent del’École de Chicago et néolibéral notoire.Comme on le voit dans les journaux, touty passe : hausse des tarifs d’électricité,hausse des frais de scolarité, y comprisdans les cégeps, péage sur les autoroutes,ticket modérateur en santé, hausse de laTVQ, etc. Pendant ce temps, les bonzesdu néolibéralisme reprennent en chœurque les coffres de l’État sont vides etpassent sous silence la baisse d’impôt de950 M$ consentie en 2007 et la réduc-tion de la charge fiscale des entreprises.

Il faut voir à quel point la tarificationtravestit l’idée même des services publics.Alors que ces derniers ont été créés surla base d’une solidarité entre les plus richeset les plus pauvres, le gouvernementmet del’avant le principe de l’utilisateur-payeur.Autrement dit, des « services qu’on achète »quand on a les moyens de se les payer.La tarification frappera de plein fouet les

plus pauvres. Les 40 % de contribua-bles qui ne paient pas d’impôtparce qu’ils sont trop pau-vres pour le faire, ne pour-ront éviter de payer laTVQ, l’électricité, etc.Dix dollars pour unepersonne travaillantau salaire minimum,c’est plus que 10$pour un médecin spé-cialiste. C’est cela qu’onappelle la « régressivité ».

Une hausse importante des frais descolarité limitera l’accès aux études supé-rieures. De plus, elle n’augure rien qui vaillepour contrer les pénuries de personnel quiaffectent le réseau public.La tarification vient appuyer le discours

sur la précarité des finances publiquesqui précède chacune des négociations dusecteur public. Qui acceptera une hausse

généralisée des tarifs pour que la fonc-tion publique ait une pleine in-dexation de salaires et uneprime d’enrichissement?Poser la question, c’est yrépondre.La tarification déna-

ture les services pu-blics, elle est porteusede division sociale etelle introduit la mar-chandisation des servicespublics.

SERVICES PUBLICS EN DANGER

3. La tarification des services publics :une stratégie antisolidarité

Depuis la lutte au déficit entamée par legouvernement péquiste de Lucien

Bouchard au milieu des années 90, il estfréquent d’entendre affirmer que l’Étatquébécois est dans le rouge. Il n’aurait pasles moyens suffisants pour financer sesprogrammes et services publics et, encoremoins, pour en développer de nouveaux. Or,si la « sacoche » est soi-disant vide, c’estavant tout parce que le gouvernement arenoncé à plus de 10 milliards de dollars(G$) de revenus en réduisant les impôts aucours des dernières années.

Le gaspillage des surplus

Contrairement à ce qui est véhiculé dansles médias et par les « élites » économiques,

le gouvernement était en position de réali-ser des surplus budgétaires importantschaque année depuis 2000. Où est allé cet ar-gent? Dans le financement des programmessociaux, pensez-vous? Eh bien non! Cessommes ont été simplement rediri-gées, sous forme de cadeaux fis-caux, aux plus fortunés et auxgrandes entreprises. Voiciquelques exemples desmesures prises :� En 2007-2008, le gou-vernement a consentides baisses d’impôt de950 millions de dollars(M$). Cumulées aux me-sures budgétaires appliquéesdepuis, on parle d’une perte nettepour le gouvernement de 1,4 G$.

� D’ici 2011, le gouvernement aura complè-tement aboli la taxe sur le capital des

entreprises, ce qui représente des pertesde revenus fiscaux de 1 G$ annuellement.

� Cette année, le gouvernement versera715 M$ au Fonds des générations afin desatisfaire Bay Street et Wall Street. Fina-lement, il creuse le déficit pour rem-

bourser la dette.En liquidant ainsi volontai-rement sa possible margede manœuvre, le gouverne-ment québécois répondaitd’abord à une logique néoli-bérale qui favorise les capi-talistes d’ici et d’ailleurs. Ilserait temps que le gouverne-ment réponde aux attentes de

la population en matière de soli-darité sociale. Pour ce faire, il pourrait

contribuer à la redistribution de la richesseen rehaussant notamment, les impôts desplus fortunés et de leurs entreprises.

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Vie politique

PARPhilippe HurteauChercheur à l’[email protected]

COLLABORATION SPÉCIALE

Le gouvernement a-t-il une margede manœuvre budgétaire?

« Alorsque les services

publics ont été créés surla base d’une solidarité entreles plus riches et les plus

pauvres, le gouvernement metde l’avant le principe del’utilisateur-payeur. »

« Il seraittemps que le

gouvernement répondeaux attentes

de la population enmatière de solidarité

sociale. »

PARMarie [email protected]

Vie politique

VOLUME3

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1995 : une première marchedes femmes au Québec

L ’idée de tenir une marche mondialedes femmes en l’an 2000 est née à

la suite de la Marche du Pain et desRoses qui a eu lieu en 1995 au Québec.Cette marche, initiée par la Fédérationdes femmes du Québec, a connu unénorme succès. 850 femmes qui ontmarché, pour la plupart, durant dixjours pour neuf revendications à carac-tère économique, ont été accueillies par15 000 personnes à son issue. Elle amobilisé l’ensemble du mouvementféministe et s’est gagné un large appuide la population.Lors de cette marche de 1995, la

présence d’une vingtaine de femmes pro-venant de pays du Sud nous a rappelé qu’il

était essentielde mondialisernos solidarités.

En ce sens, le Forummondial de Beijing aconfirmé que partout dans le monde, lesfemmes sont plus que jamais déterminéesà lutter pour l’égalité, le développement etla paix. C’est lors de ce forum que l’idéed’une marche mondiale est née.

2000 : première marchemondiale des femmesEn 2000, avait lieu une première

grande marche mondiale. Il a alors étédécidé qu’une telle initiative aurait lieutous les cinq ans pour permettre auxfemmes du monde de se rencontrer, defaire entendre leur voix. Une secondemarche mondiale a donc eu lieu en2005. Plus encore, les femmes veulentélargir leur réseau d’influence les unesenvers les autres, mais aussi vis-à-visles décideurs, ceux près de chez nous

et ceux bien à l’abri de nos regardsdans les institutions comme l’ONU, laBanque mondiale ou le Fonds moné-taire international.

Une troisième marche en 2010L’année 2010 sera un temps fort pour

remettre à l’ordre du jour la réalité desfemmes et la nécessaire solidarité entreles femmes à travers le monde. En effet,pour la troisième fois de son histoire, laMarche mondiale des femmes invitera lesfemmes du monde à passer à l’action, etce, dans tous les pays.Des activités sont prévues entre le 8mars

et le 17 octobre 2010 pour que les voix desfemmes retentissent partout dans lemonde.Des femmes de plus de 5000 groupesrépartis à travers 164 pays et territoires yparticiperont. Dans de prochains articles, ilsera question des revendications de laMarche mondiale des femmes 2010 et de lamanière d’y participer.

CONDITION DES FEMMES

La Marche mondiale des femmes 2010 :la petite histoire

Marie [email protected]

PARDanielle Ducharme ETVice-présidente

LE PLAN DE MICHELLE COURCHESNE

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Vie politique

A cquis de haute lutte, c’estprincipalement le Code

du travail qui régit les pra-tiques de négociationcollective au Québec.Jusqu’à son adoptionen 1964, les condi-tions de travail dupersonnel enseignantdes commissions sco-laires relevaient prin-cipalement du Codescolaire (incluant la Loisur l’instruction publique)qui lui interdisait le recours à lagrève. La négociation collective bienque marginale était permise, mais selimitait à l’arbitrage obligatoire en casd’impasse avec la commission scolaire.Durant la Grande noirceur (1944-

1959), en plus d’être minces, ces droitsétaient bien relatifs. Jusqu’à sa mort,Duplessis a lutté contre les syndicats.Dans l’enseignement, dès 1946, il privaitles institutrices et instituteurs ruraux dudroit à l’arbitrage et à la conciliation.En 1949, il retirait son accréditation à

l’Alliance des professeurs catholiques deMontréal pour avoir recouru à la grève.Élu en 1960, notamment sur la pro-

messe de réformer cette législation dutravail, le gouvernement Lesage

témoignait néanmoins d’uncertain mépris quant à lasyndicalisation dans lesecteur public prétex-tant que « la Reinene négocie pas avecses sujets ». Dans cetesprit, il déposait enjuin 1963 un projetde Code du travailjugé aussi vide qu’insa-tisfaisant par les sala-

riées et salariés de l’État.Aus s i tô t ,

les enseignanteset enseignants sejoignaient à un largefront commun pourréclamer le droit à lanégociation collectiveet à la grève dansles secteurs public etparapublic.La mobilisation

syndicale fit fléchirle gouvernement. Le

Code du travail adopté en juillet 1964reconnaissait enfin aux salariées etsalariés de l’État le droit de négocier etleur accordait le droit à la grève, saufaux pompiers, aux policiers, auxfonctionnaires et au personnel ensei-gnant. Pour ces deux derniers corpsd’emploi, la bataille allait encore durer17 mois. Cédant à la pression, legouvernement amendait le Code dutravail en décembre 1965 afin de leuraccorder le droit de grève.Environ 45 ans après avoir fondé ses

premières organisations syndicales, lemouvement enseignant gagnait enfin lareconnaissance de son droit de négocieret détenait les moyens pour établir unrapport de force avec l’État.

UNE PAGE D’HISTOIRE

Le droit au rapport de force…PARWilfried [email protected]

« Le Code dutravail adopté en

juillet 1964 reconnaissaitenfin aux salariées et

salariés de l’État le droit denégocier et leur accordait le

droit à la grève. »

Lu, vu et entenduQuels rapports le mouvementsyndical entretient-il face aupouvoir? Comment conçoit-il lebien commun, la démocratie, lanation québécoise? Quelleévolution idéologique a-t-il suiviau cours du XXe siècle? L’opinionpublique est-elle historiquementsensible aux revendications et à l’action syndicales?

Voilà les questions fondamentales que l’historienJacques Rouillard aborde avec méthode et brio dansson tout dernier ouvrage L’expérience syndicale auQuébec, publié chez VLB Éditeur (2008).VOLUME3

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Le droit de négocier,c’est non négociable !

mois avantla fin du décret

0En adoptant le projet de loi no 142, le gouvernement

a imposé deux années consécutives de gel des salaires.Pour tout le personnel de la fonction publique,cela a été un net recul de leur pouvoir d’achat.

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Dans les récents articles de la série Évolution des coûts enassurance collective, nous avons évoqué les facteurs internes

et externes au régime qui sont susceptibles d’en influencer latarification. En premier lieu, il a été question de nutrition, d’exer-cice physique, de tabagisme, demédicaments génériques, de fraisd’ordonnance et de concurrence entre les pharmacies. Ensuite,nous avons abordé le sujet des nouveaux médicaments, des nou-veaux traitements, des régimes publics, du virage ambulatoire etdu désengagement de l’État. Mais qu’en est-il de la structure denotre régime? De quelle façon se refléterait une modification denos habitudes de vie, compte tenu des facteurs internes etexternes mentionnés plus tôt sur les coûts de notre régime?

L’expérienceChaque année, la FAE étudie l’expérience du groupe assuré.

Dans les faits, cette expérience représente l’utilisation réelle quefont les membres des protections disponibles. L’analyse del’expérience représente l’élément majeur pour les calculs quiserviront à établir la tarification pour l’année suivante. End’autres mots, les coûts sont en fonction de l’utilisation que nousfaisons du régime. Cemode de fonctionnement s’avère généralisédans le domaine de l’assurance collective.

RétentionLe régime d’assurance collective de la FAE présente une

certaine spécificité : la rétention. En assurance, le principe derétention signifie que les primes payées en trop par les membresretournent au preneur du contrat d’assurance, en l’occurrencela FAE, et peuvent servir à contrôler les coûts du régime par lefonds de stabilisation. L’assureur n’encaisse rien d’autre que lesfrais fixes d’administration pour gérer notre régime.

Fonds de stabilisationLorsque des surplus sont générés, l’assureur dépose

d’abord cesmontants dans des fonds de stabilisation. Ainsi,lorsque des déficits surviennent, l’assureur utilise ces fondsde stabilisation pour « stabiliser » la situation financière durégime et éviter d’imputer ce déficit directement à une haussede la prime pour l’année suivante.

SurplusLorsque les fonds de stabilisation ont atteint un certain

niveau, les excédents sont à la disposition de la FAE. Selon leschoix faits par les instances de la Fédération, celle-ci choisit unmode de redistribution parmi ceuxmentionnés au contrat (baissede taux, congé de primes, etc.).Le grand nombre de personnes assurées permet d’obtenir ce

genre de contrat d’assurance collective. Rappelons aussi quechaque geste individuel posé (saines habitudes de vie, choix demédicaments génériques, etc.) peut contribuer à réduire les coûtscollectifs et profite à toutes et tous.

Relations du travail

ASSURANCE COLLECTIVE

4. Structure du régime

Pour celles qui sont en retrait préventif, lorsque viendra le tempsd’effectuer votre demande de prestations au Régime québécois

d’assurance parentale (RQAP), soit quatre semaines complètes (dudimanche au samedi) avant la date prévue de votre accouchement, leRQAP déterminera vos prestations à partir d’une période de référence.Cette dernière est la période pendant laquelle vos revenus sont consi-dérés pour établir le montant de vos prestations. Cette période esthabituellement de 52 semaines précédant la période de prestations.Cependant, cette période de référence peut être prolongée si vous

receviez des indemnités de la CSST pour cause de retrait préventif. Ellepourrait alors être prolongée du nombre de semaines complètes com-prises dans la période durant laquelle vous avez été en retrait préventif.Lorsque vous faites votre demande de prestation auprès du RQAP, que

ce soit par téléphone ou via Internet, vous devez indiquer la périodedurant laquelle vous avez reçu des indemnités du programme deprévention Pour une maternité sans danger de la CSST. Le RQAPvalidera de façon automatique ces renseignements auprès de la CSST.Notez qu’advenant un problème de validation, le RQAP pourrait vousdemander, à titre de preuve, votre lettre d’admissibilité aux indemnitésdu programme de prévention Pour une maternité sans danger.Pour plus d’information, veuillez consulter le guide syndical Les

droits parentaux, disponible auwww.lafae.qc.ca (onglet Publications)ou contactez votre syndicat local.

* Le texte officiel, le règlement ou la loi ont préséance sur le présent texte.

Saviez-vous que…... le gouvernement fédéral a

permis aux travailleuses enceintes,pour la première fois en 1971, de

recevoir des prestations de maternitépour une durée de quinze semaines.

Ce n’est qu’en 1978 que le gouvernementquébécois a emboîté le pas en légiférant dansce domaine. Ainsi, le 1er janvier 1979 entrait envigueur une ordonnance instaurant notamment,le congé de maternité non rémunéré de dix-huit

semaines. Par comparaison, en France, lesenseignantes avaient accès à un congé de maternité

de huit semaines, sans rupture de contrat detravail, mais sans traitement dès 1909 ! À

compter de l’année suivante, elles bénéficiaientd’un congé de maternité rémunéré… VO

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PARNicolas [email protected]

DROITS PARENTAUX

En retrait préventif ?Notez ceci…*

PARNatacha [email protected]

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Vie professionnelle

À n’en point douter, cette première édition de laSemaine pour l’école publique aura été un franc

succès, tant par la qualité des événements qui furent or-ganisés que par la couverture médiatique dont elle a béné-ficié. Soulignons également qu’à cette occasion nous avonsrassemblé à lamême table plusieurs organismes nationaux dumilieu de l’édu-cation qui, d’une même voix, ont réitéré l’importance de faire la promotion del’école publique au Québec. Saluons par ailleurs le travail remarquable effec-tué par Claire Pimparé, notre porte-parole (Passe-Carreau, pour les intimes).Résumer cette première semaine en quelques mots ne serait pas rendre

justice au travail réalisé. Ainsi nous avons décidé, au mérite de ce succès, deproduire prochainement un cahier spécial consacré exclusivement à laSemaine pour l’école publique. À lire sous peu…

PLATEFORME PÉDAGOGIQUE

Une autre école est possible

PARPatrick Côté[email protected]

C ’est avec fierté que la FAE a dévoilé, le30 septembre dernier, sa plateforme

pédagogique intituléeUne autre écoleest possible. Fruit de prèsde trois ans d’effort, notreplateforme est d’abordl’expression la plus élo-quente qui soit de laforce de l’action syndi-cale, militante et auto-nome, laquelle s’estincarnée par la parti-cipation enthousiastede plusieurs milliers d’en-seignantes et enseignants,membres des syndicats affiliés, àl’élaboration des principes qui y sontprésents. Après des années de critiquesjustifiées de la réforme actuelle, notreplateforme constitue une alternative crédi-ble et viable.Une autre école est possible se démarque,

entre autres, par son approche basée surl’expertise des enseignantes et enseignantsquébécois et par l’attention portée à la réalitéde la pratique enseignante au Québec en ce

début de XXIe siè-cle. Texte uniquedans les annales

de l’éducation du Québec, cette plateformepédagogique est faite par les enseignantes etenseignants. Résolument engagée envers

les valeurs de l’école publique, Uneautre école est possible entameune démarche de réappro-priation de l’école par celleset ceux qui la vivent et lafont tous les jours. Car,c’est bien ce dont il estquestion dans notre plate-forme: assurer une vérita-ble égalité des chances pourtous les élèves et offrir à

l’école publique québécoise unmodèle pédagogique efficace,

concret et capable de s’adapter auxchangements qui surviennent.Une autre école est possible, c’est plus

qu’un titre, c’est un chemin tracé par lesenseignantes et enseignants, un chemin quenous vous invitons à prendre et qui mène,nous en sommes profondément convaincus,vers l’école que nous souhaitons et que nousnous devons à nous-mêmes et à nos enfants.Afin que l’école québécoise puisse

emprunter ce nouveau chemin, le personnel

enseignant et le grand public doivent regar-der dans la même direction et envoyer unmessage clair à nos décideurs, un messagetémoin qui, passant demain enmain, assurele relais jusqu’à franchir la seule ligned’arrivée qui importe et qui inaugure unhorizon commun: il existe une alternative àla réforme.Prenez le relais et passez le témoin à la

FAE: faites-nous parvenir la carte postalepréaffranchie et détachable se trouvant dansvotre version abrégée de la plateforme péda-gogique. Si vous ne l’avez pas déjà, vous pou-vez la télécharger sur le site de la FAE auwww.lafae.qc.ca. Vous y trouverez égale-ment la version officielle de la plateformepédagogique.N’hésitez pas à en parler à votre famille et

à vos amis et invitez-les également à signerla carte postale. Nul doute que le documentUne autre école est possible les concerneégalement!

« Fruit de prèsde trois ans d’effort,notre plateforme est

d’abord l’expression la pluséloquente qui soit dela force de l’action

syndicale, militante etautonome. »

Nadia [email protected]

PARSylvain Mallette ETVice-président à la vie professionnelle

SEMAINE POUR L’ÉCOLE PUBLIQUE

Un grand succès !Lu, vu et entenduAprès dix ans de réforme pédagogiqueet à l’approche des premiers diplômés dusocioconstructivisme, l’heure est au bilan.Depuis les premiers balbutiements de laréforme Marois, Normand Baillargeon n’acessé d’en questionner et d’en déconstruireles fondements et l’implantation désordonnée.

Philosophe de l’éducation et penseur critiqueaguerri, l’auteur du très célèbre Petit coursd’autodéfense intellectuelle vient enfin depublier un recueil de tous ses textescritiques sur le sujet : Contre la réforme. Ladérive idéologique du systèmed’éducation québécois, aux Presses del’Université de Montréal.VOLUME3

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Vie professionnelle

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Malgré des efforts parfois louables,souvent vains, mais rarement fruc-

tueux, aucun des gouvernements qui sesont succédé depuis les 30 dernièresannées n’est parvenu à mettre en œuvreune stratégie efficace de lutte audécrochage scolaire.La stratégie L’école, j’y

tiens ! Tous ensemblepour la réussite sco-laire, disponible enligne, est la plus ré-cente initiative duministère de l’Édu-cation, du Loisir etdu Sport (MELS) enla matière. Ce plan, re-marquable surtout par ceque l’on n’y trouve pas, fixeun objectif de diplomation ou dequalification à 80 % des élèves de moinsde 20 ans, d’ici 2020.L’école privée, les fonds publics qu’elle

draine et ses effets sur les populations desécoles publiques? Pas unmot. La pauvreté,l’une des variables les plus constantes et les

plus lourdes dans la préva-lence du décrochagescolaire? Pas uneligne. Les ensei-gnantes et ensei-gnants? Parfoisévoqués, tou-jours contour-nés. Ainsi, leMELS projettede revoir la for-mation des maî-tres pour mieux

l’adapter aux « nou-velles réalités contem-

poraines », au nombredesquelles on trouve… l’intégration

massive des élèves handicapés ou en diffi-culté d’adaptation ou d’apprentissage(EHDAA)!Et les ressources financières ? Entre

les mesures qui recyclent des budgets

déjà prévus et d’autres initiatives peu oumal chiffrées, nous ne trouvons qu’unpeu plus de 13 M$ en nouveauxbudgets, selon nos calculs. Par exemple,les mesures concernant l’éducation desadultes et la formation professionnellene sont pas chiffrées. Dans un mêmeordre d’idées, la volonté exprimée deprocéder à l’identification précoce des

EHDAA est pour le moins para-doxale, compte tenu du peude ressources disponiblesune fois que l’identifica-tion aura été effectuée.Dans la lutte au dé-

crochage, la stratégieconfère à des fonda-tions privées, un rôleparfois concurrent auministère (valorisationde l’éducation), mais plussouvent central (activités

parascolaires dans les écoles).Nonobstant les origines et les inten-

tions de ces organisations, l’État nepeut abdiquer ses missions fondamen-tales en faveur de fondations qui n’ontde compte à rendre à personne et dontles orientations sont concoctées sous lesigne de l’arbitraire.Les objectifs fixés pour 2020 expri-

ment des cibles en termes de diploma-

tion ou de qualification. Dans uncontexte d’objectifs mesurables et demesures coercitives encadrant l’actiondes commissions scolaires, il est inévi-table que la pression à la diplomation ouà la qualification à tout prix soit, tôt outard, transférée sur le personnel ensei-gnant. À ce chapitre, il estregrettable que le dis-cours de valorisationde la professionenseignante duMELS ne se tra-duise que pardes actions sicontraires aubut proclamé.À preuve, l’ab-sence complèted’enseignantesou enseignantsau comité de vigiede la stratégie. Mani-festement, le MELS etla ministre considèrent le per-sonnel enseignant comme de simplesexécutants.Tant les objectifs que les moyens de la

stratégie L’école j’y tiens ! sont condi-tionnels à une multitude de facteurs, aupremier chef desquels on retrouvel’absence des budgets nécessaires à samise en œuvre. Certains des moyensproposés tiennent peu ou pas compte dela réalité du terrain alors que d’autrescherchent carrément à contourner cetteréalité. Pour mémoire, voici un extraitdes conclusions des États généraux surl’éducation, ceux-là même qui ontengendré la réforme Marois, laquelledevait pourtant régler tous les maux dusystème d’éducation au Québec :[Pour 2010] Fixer des objectifs dediplomation clairs à chaque ordred’enseignement : 85 p. 100 d’ungroupe d’âge pour le diplôme mar-quant la fin du secondaire (DES ouDEP), avant l’âge de 20 ans (Les Étatsgénéraux sur l’éducation 1995-1996,Rapport final, ministère de l’Éduca-tion, 1996, annexe 2).

STRATÉGIE DE LUTTE AU DÉCROCHAGE

L’école, j’y tiens :la montagne a accouché d’une souris

PARYves [email protected]

« L’État nepeut abdiquerses missions

fondamentales enfaveur de fondationsqui n’ont de compte àrendre à personne etdont les orientations

sont concoctéessous le signe del’arbitraire. »

« Certains desmoyens proposéstiennent peu ou pascompte de la réalitédu terrain alors qued’autres cherchentcarrément àcontournercette réalité. »

« Aucun desgouvernements qui

se sont succédé depuis les30 dernières années n’estparvenu à mettre en œuvreune stratégie efficace delutte au décrochage

scolaire. »

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Vie professionnelle

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VOLUME3

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�NOVEMBRE2009

À la fin du mois d’août 2009, leministère de l’Éducation, du Loisir

et du Sport (MELS) annonçait qu’uneversion complétée du document Laprogression des apprentissages auprimaire était disponible sur son sitepour toutes les disciplines.Rappelons qu’en septembre 2008, un pre-

mier aperçu de cet outil, présentécomme un complément àchaque programme dis-ciplinaire en appor-tant des précisionssur les connais-sances (savoirs es-sentiels) que lesélèves doivent ac-quérir et être capa-bles d’utiliser chaqueannée du primaire,

avait été diffusé. Cetteversion préliminaire ne

traitait que des volets « ortho-graphe d’usage » et « conjugaison ». C’est làun des moyens annoncés en février 2008dans le plan d’action de la ministreCourchesne pour l’amélioration de l’ensei-gnement du français. L’objectif de la minis-tre était d’établir et de hiérarchiser lesconnaissances à enseigner et à faire acqué-rir aux élèves.

Comparaison avecles programmes précédentsTrois volets particuliers ont retenu

notre attention : l’orthographe d’usage, laconjugaison en français écrit et l’arith-métique en mathématique.En français écrit, nous avons comparé les

connaissances énumérées dans le nouveloutil avec celles des deux programmesministériels précédents, soit ceux de 1979et de 1994. Enmathématique, la comparai-son fut établie avec le programme de 1980.Premier constat : la très grande majo-

rité des connaissances à l’étude dans lesprogrammes antérieurs se trouve dans

l’actuelle version du document Progres-sion des apprentissages. Cependant,l’absence de précisions ministériellesainsi que le vocabulaire choisi, plus del’ordre de la proposition que de la pres-cription, contribuent insidieusement à uncertain nivellement par le bas que nousdénonçons depuis l’élaboration duProgramme de formation, il y a dix ans.Voici deux exemples en français écrit

pour mieux illustrer notre propos :

� Exemple tiré du volet Orthographed’usage. Aucune liste commune demots n’est proposée. Les enseignanteset enseignants doivent sélectionnereux-mêmes les mots à faire étudier sansautre indication que « les mots peuventprovenir de listes reconnues(aucune n’étant citée), dethèmes traités en classe,des autres disciplines,des besoins et des inté-rêts des élèves ». Defait, la seule indicationclaire est le nombre demots à faire ortho-graphier correctement,soit : 500 à la fin de la 2e

année, 1000 nouveaux en finde 4e année et 1500 de plus à lafin de la 6e année, sans référence préciseà des échelles ou à des listes communescomme c’était le cas dans les deuxprogrammes précédents, et ce, afind’assurer l’acquisition d’une banquecommune de mots pour tous les élèvesdu Québec.

� Exemple tiré du volet Conjugaison.L’accord des verbes de certains tempscomposés tel le conditionnel passé, doitdésormais être connu,mais nonmémo-risé. Un vocabulaire plus flou, plusimprécis…On n’exige plus, on propose.

Les connaissances mathématiquesOn savait déjà, depuis la mise en œuvre

du Programme de formation en 2001,que certains apprentissages, notammenten arithmétique, avaient été devancéstelles la lecture et l’écriture des nombres

naturels qui, dans le programme de 1980,allaient de 0 à 69 en 1re année, de 0 à 99en 2e année et de 0 à 999 en 3e année.Actuellement, dès la 2e année, les élèvesdoivent être en mesure de lire et d’écrireles nombres de 0 à 1000. Il en va demême pour l’acquisition de notionscomme le sens de la fraction et le sens etl’apprentissage de la technique de la divi-sion et de la multiplication que l’on faitmaintenant débuter en 3e année. Décou-page par cycle oblige.Bien sûr, le document La progression

des apprentissages respecte ce nouveaudécoupage de la matière. Elle tient égale-ment compte de la part plus grandeaccordée à l’étude des probabilités, ce que

le programme précédent ne faisait.Mais, somme toute, en mathé-matique, les connaissancesdu programme de 1979se retrouvent dans cenouvel outil.Si on ne se fiait qu’à ce

nouveau document, onpourrait être tenté deconclure qu’au terme duprimaire, les savoirs essen-

tiels sont assurés et, consé-quemment, nos élèves devraient

être fin prêts pour leurs études secondaires.Mais établir la liste des connaissances,

est-il suffisant ?

Toujours la même approche,encore la même perspectiveLes problèmes fondamentaux demeu-

rent. La perspective socioconstructivisteet l’approche par compétences privilé-giées par les bureaucrates du MELSrestent en toile de fond. Tant que leProgramme de formation ne sera pasrevu, les savoir-faire continueront d’avoirpréséance sur les connaissances et relé-gueront toujours celles-ci au deuxièmeplan continuant d’avoir les mêmes effetsnéfastes, particulièrement pour les élèvesen difficulté d’apprentissage.Même si on retrouve dans les

nouveaux tableaux de progression desapprentissages chacune des six années

PARLouise [email protected]

PROGRESSION DES APPRENTISSAGES AU PRIMAIRE

Le MELS doit poursuivre la tâcheet revoir sa politique d’évaluation

« L’objectifde la ministre

était d’établir et dehiérarchiser lesconnaissances à

enseigner et à faireacquérir auxélèves. »

« L’absencede précisionsministérielles ainsique le vocabulairechoisi contribuentinsidieusement àun certainnivellementpar le bas. »

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�NOVEMBRE2009

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scolaires, le découpage réel en est unpar cycle, puisque les connaissancesne sont que très rarement identifiées« acquises » avant la fin d’un cycle, cequi défavorise les élèves en difficultéd’apprentissage pour lesquels unereconnaissance rapide de leurs diffi-cultés et une intervention appropriéeconstituent les meilleures garantiesde rattrapage et de réussite.Nous déplorons aussi que La progres-

sion des apprentissages n’assure tou-jours pas l’acquisition d’une plateformecommune de connaissances de base àchacune des années scolaires.

Un travail à terminerL’obligation de rendre disponible un

tel outil reflète bien la nécessité derevoir impérativement le programmed’études ainsi que la politique ministé-

rielle d’évaluation afin de redon-ner véritablement aux connais-sances la place qui leur revient.On peut bien en dresser uneliste exhaustive dans un outilcomplémentaire, mais celui-cin’écarte pas le Programme lui-même ni la philosophie qui lesous-tend.De plus, il est impérieux que

les bulletins soient modifiéspour qu’ils puissent mieux ren-dre compte des connaissancesacquises ou non auprès desparents et des élèves.Sans ces révisions fondamen-

tales, les souhaits de la ministrerisquent de ne connaître qu’uneapplication facultative à géomé-trie variable.

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Le 28 octobre 2009, une délégationd’une quarantaine d’enseignantes et

enseignants s’est regroupée aux portes duComité patronal de négociation pour lescommissions scolaires francophones(CPNCF), dans le centre-ville de Montréal,pour déposer le tout premier cahier dedemandes syndicales de la Fédérationautonome de l’enseignement.Sous la bannière Droit à l’éducation,

droit à la négociation, lesreprésentantes et représen-tants de la Fédération etde ses neuf syndicats sesont réunis pour en-voyer à la partie pa-tronale un messageclair : « L’améliora-tion des conditionsd’apprentissage desélèves et le maintiende la qualité de l’écolepublique passent néces-sairement par l’améliora-tion des conditions de travaildes enseignantes et enseignants »,d’affirmer Pierre St-Germain, présidentde la FAE.

Des revendications légitimesFruit de nombreuses discussions et d’une

importante consultation, ce cahier dedemandes traduit la volonté des membresde la FAE: que leur travail soit reconnu à sajuste valeur. « Les difficultés de recru-tement, les problèmes de rétention,l’augmentation d’année en année des joursd’invalidité et le nombre croissant dedemandes de congé sans traitement pourréussir à tenir le coup devraient alerter lapopulation et le gouvernement. Il est deplus en plus clair que l’école québécoise esten crise et que les enseignantes et ensei-gnants sont fatigués d’en faire les frais ! Desaméliorations importantes aux conditionsde travail sont nécessaires pour attirer et

retenir les enseignantes et enseignants ausein de la profession », commente ChristianSt-Louis, vice-président des relations dutravail.Dans la même journée, le comité de

négociation présentait au CPNCF lesdemandes sectorielles (liées à l’exercicede la profession enseignante) puis lesdemandes économiques (à incidencefinancière) de la FAE.

Une onde de chocDans un parcours symbolique, la déléga-tion de la FAE a défilé depuis le bureau

du premier ministre jusqu’auxportes du CPNCF. Si le dépôtdes demandes syndicalespeut paraître protoco-laire et formel, il estpeu commun que desmembres y accompa-gnent leur comité denégociation. « La pré-sence des membresaujourd’hui et leurparticipation à diffé-rentes actions locales

sont le symbole de leuradhésion à nos demandes et un

message au gouvernement quant àleur détermination de les défendre », ajoutePierre St-Germain.

Dans la même journée, l’opération dedépôt des demandes de la FAE s’est égale-ment déroulée dans plusieurs établisse-ments et commissions scolaires. « Cesdemandes émanent directement des mi-lieux de travail. Elles sont une réponse à ceque nos membres vivent au quotidien.Pour nous, il était fondamental que tout lemonde puisse poser un geste significatif etque nos membres déposent à leur directiond’établissement ces revendications qu’ilsont préparées ensemble » explique ChantalCrochetière, présidente du Syndicatde l’enseignement de la région de Laval(SERL).Pour leur part, les représentantes et

représentants du SESBL et du SESMÎ, lesdeux syndicats de l’enseignement de laCommission scolaire de la Seigneurie desMille-Îles, ont également présenté le 28octobre les demandes de la FAE à leurs vis-à-vis patronaux. « C’est une richesse denotre fédération que de permettre auxmembres et aux syndicats affiliés de parti-ciper et de porter des enjeux sur le terrain,chacun à sa mesure et à son palier d’action.C’est tout à fait cohérent avec notrephilosophie depuis trois ans : nous avonsfondé cette fédération ensemble, nous laconstruisons ensemble, et nous luttonstoutes et tous ensemble ! », conclut JoanneBertrand, présidente du Syndicat del’enseignement de la Seigneurie desMille-Îles (SESMÎ).Pour plus d’information sur le dépôt ou

sur le contenu des demandes de la FAE,rendez-vous au www.lafae.qc.ca.

NÉGOCIATION NATIONALE

La FAE dépose son tout premiercahier de demandes

PARWilfried Cordeauw. [email protected]

« L’améliorationdes conditions

d’apprentissage des élèveset le maintien de la qualitéde l’école publique passent

nécessairement par l’améliorationdes conditions de travaildes enseignantes etenseignants. »

Une quarantaine de membres appuient le dépôt du premier cahier de demandes de la FAE.

NÉGOCIATION