FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

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0 UNIVERSITE DE LILLE FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG Année : 2021 THESE POUR LE DIPLÔME D’ÉTAT DE DOCTEUR EN MEDECINE Prise en charge pluridisciplinaire du pied diabétique. Evaluation des pratiques d’une activité d’hôpital de jour. Présentée et soutenue publiquement le lundi 26 avril 2021 au Pôle Formation par Simon ATMEARE _______________ JURY Président : Monsieur le Professeur Éric SENNEVILLE Assesseurs : Madame le Professeur Anne VAMBERGUE Monsieur le Docteur Jan BARAN Directeur de thèse : Monsieur le Docteur Nicolas BACLET _______________

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UNIVERSITE DE LILLE

FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

Année : 2021

THESE POUR LE DIPLÔME D’ÉTAT

DE DOCTEUR EN MEDECINE

Prise en charge pluridisciplinaire du pied diabétique.

Evaluation des pratiques d’une activité d’hôpital de jour.

Présentée et soutenue publiquement le lundi 26 avril 2021

au Pôle Formation

par Simon ATMEARE

_______________

JURY

Président :

Monsieur le Professeur Éric SENNEVILLE

Assesseurs :

Madame le Professeur Anne VAMBERGUE

Monsieur le Docteur Jan BARAN

Directeur de thèse :

Monsieur le Docteur Nicolas BACLET

_______________

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REMERCIEMENTS

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3

Abréviations

CRIOAC : Centre de Référence pour le traitement des Infections Ostéo-Articulaires

Complexes

DPI : Dossier Patient Informatisé

EDAMI : Echographie Doppler Artérielle des Membres Inférieurs

FDR : Facteurs De Risque

GHICL : Groupe Hospitalier de l’Institut Catholique de Lille

HbA1c : Hémoglobine Glyquée

IDSA : Infectious Diseases Society of America

IMC : Indice de Masse Corporelle

IOA : Infection Ostéo Articulaire

IPD : Infection du Pied Diabétique

IWGDF : International Working Group on the Diabetic Foot

RCP : Réunion de Concertation Pluridisciplinaire

SINBAD : Site, Ischemia, Neuropathy, Bacterious infection, Area and Depth

WIFi : Wound, Ischemia and Foot infection

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4

Table des matières

1 RÉSUMÉ ....................................................................................................................... 6

2 INTRODUCTION ........................................................................................................... 7

3 MATÉRIEL ET MÉTHODES ........................................................................................ 10

3.1 Type d’étude ........................................................................................................ 10

3.2 Critères d’inclusion et d’exclusion .................................................................... 10

3.2.1 Critères d’inclusion......................................................................................... 10

3.2.2 Critères d’exclusion........................................................................................ 10

3.3 Recueil des données .......................................................................................... 10

3.3.1 Méthode de recueil ........................................................................................ 10

3.3.2 Données recueillies........................................................................................ 11

3.4 Critères de jugement .......................................................................................... 11

3.5 Analyse des données ......................................................................................... 11

4 RÉSULTATS ............................................................................................................... 13

4.1 Sélection des épisodes d’hôpital de jour .......................................................... 13

4.2 Données démographiques ................................................................................. 13

4.3 Activité de l’hôpital de jour ................................................................................ 14

4.4 Traçabilité des informations à chaque épisode ................................................ 16

4.4.1 Informations sur le terrain du patient .............................................................. 16

4.4.2 Évaluation métabolique .................................................................................. 18

4.4.3 Description des lésions de pieds .................................................................... 20

4.4.4 Infection ......................................................................................................... 24

4.4.5 Décharge des lésions .................................................................................... 26

4.4.6 Évaluation vasculaire ..................................................................................... 28

4.4.7 Propositions de prise en charge et suivi ......................................................... 30

4.5 Délais de cicatrisation ........................................................................................ 32

4.6 Chirurgie et amputations .................................................................................... 33

5 DISCUSSION .............................................................................................................. 34

5.1 Traçabilité des informations nécessaires à la prise en charge du pied

diabétique ...................................................................................................................... 34

5.2 Délais de cicatrisation ........................................................................................ 36

5.3 Taux d’Amputation ............................................................................................. 37

5.4 Organisation pluridisciplinaire .......................................................................... 37

5.5 Recueil structuré de données ............................................................................ 38

5.6 Forces et limites.................................................................................................. 39

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5

6 CONCLUSION ............................................................................................................. 40

7 BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................ 41

8 ANNEXES ................................................................................................................... 44

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6

1 RÉSUMÉ

Contexte : En France, la prévalence du diabète est estimée à 5% de la population. Parmi ses

complications, le « pied diabétique » est fréquent et provoque une augmentation des

ulcérations, des infections associées et du taux d’amputations par rapport à la population non

diabétique. Les recommandations de bonnes pratiques pour le pied diabétique ont été

actualisées récemment.

L’objectif de cette étude était d’évaluer les pratiques en hôpital de jour du pied diabétique, en

particulier d’évaluer la traçabilité des informations nécessaires pour la prise en charge du pied

diabétique, de mesurer les délais de cicatrisation des plaies et le taux d’amputations.

Méthode : étude rétrospective, monocentrique, incluant les patients vus en hôpital de jour du

pied diabétique, sur la période Juillet 2016 à Janvier 2020, pour évaluer la traçabilité : des

informations démographiques ; des données de terrain des patients ; l’évaluation

métabolique ; signes infectieux ; décharge des lésions ; évaluation vasculaire, soins locaux,

propositions de suivi.

Résultats : Soixante-six patients ont été inclus, lors de 109 épisodes d’hôpital de jour. Il existe

une inégalité dans la traçabilité des données. Le délai de cicatrisation médian était de 4,6

mois, évaluable pour 32 des 51 plaies incluses (62,7%). Quatorze patients (21,2% des 66

patients) ont subi une amputation d’au moins un rayon de l’avant pied.

Conclusion : Nous avons identifiés 4 axes d’amélioration pour la traçabilité: i) de l’existence

d’un contact osseux pour les plaies ; ii) pour le diabète, des complications du diabète, des

propositions de modification thérapeutiques et de suivi spécialisé ; iii) de l’évaluation

vasculaire ; iv) de la notion d’intoxication tabagique ou alcoolique et de l’évaluation

nutritionnelle. L’optimisation de la fiche structurée de recueil d’observation permettra

d’améliorer la traçabilité des informations et une appropriation des recommandations

récemment mises à jour par les différents intervenants, dans une perspective d’amélioration

des pratiques pluridisciplinaires à l’échelle de notre centre.

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2 INTRODUCTION

Selon les chiffres actuels, près de 3,3 millions de patients souffrent de diabète en France

(1), chiffre en augmentation constante en lien avec le mode de vie et le vieillissement de la

population (2,3). Le diabète, par ses complications neuropathiques, micro et macro

angiopathiques, entraine une augmentation de la morbi-mortalité. En comparaison à la

population non diabétique, le risque d’infarctus du myocarde est multiplié par 2,2, celui

d’Accident Vasculaire Cérébral par 1,6, et le démarrage d’un traitement de suppléance pour

insuffisance rénale chronique terminale par 9 (4). Le pied diabétique est une complication

spécifique chez le patient diabétique, provoquée par la neuropathie diabétique et

l’artériopathie ou de manière mixte (1,4,5). En comparaison à une population non diabétique,

le risque d’ulcération du pied est multiplié par 5, avec un taux d’incidence de 668/100 000

(4,5). En moyenne, 15% de la population diabétique présente au moins une ulcération du pied

au cours de sa vie (4,6). Ces ulcérations augmentent le risque d’hospitalisation, d’infection du

pied diabétique et d’amputation (4–7). Le diabète est la première cause d’amputation de

membre inférieur avec près de 10 000 cas par an en France, soit un risque multiplié par 7 par

rapport à la population générale, avec une taux d’incidence des hospitalisations de 252/100

000 (4,5). Au cours de d’une même année, 20% des patients ayant subi une amputation sont

à nouveau amputés, et le taux de ré hospitalisation est de 30% (5,6). Parmi les patients

diabétiques, la mortalité à 5 ans est 2,5 fois plus importante pour ceux porteurs d’ulcérations

que pour ceux qui n’en présentent pas (6). Le pied diabétique représente donc un problème

de santé publique, entrainant des hospitalisations à répétition et une diminution de la qualité

de vie des patients.

Pour éviter ces complications, des recommandations de bonnes pratiques ont été

élaborées à l’échelle internationale. En 1996 un groupe de travail international, l’IWGDF

(International Working Group on the Diabetic Foot), a été créé afin d’établir des guides de

bonnes pratiques pour la prévention et le traitement des atteintes à type de pied diabétique.

Les dernières recommandations ont été mises à jour en 2019, pour chaque volet de la prise

en charge : prévention, prise en charge des plaies, de l’infection, de l’artériopathie et mise en

décharge (8–12). Le système de classification a également été mis à jour (10).

Pour la prévention de l’apparition des ulcères, un rythme de surveillance est proposé

selon la présence de facteurs de risque comme la neuropathie diabétique entrainant une perte

de la sensibilité et de la douleur, l’artériopathie diabétique et les déformations de pied (13). La

prévalence d’apparition d’un ulcère de pied est de 15% chez les patients diabétiques (4,6).

L’échelle de stratification des risques développée par l’IWGDF permet de déterminer la

fréquence idéale de dépistage de ces complications associée à un examen des pieds associé

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8

à une recherche des pouls périphériques et un test au monofilament (13). La classification

SINBAD (Site, Ischemia, Neuropathy, Bacterial infection, Area and Depth) est recommandée

pour la gestion globale des ulcérations du pied diabétique. Celle échelle, simple et rapide

d’utilisation, a pour but d’harmoniser la communication entre les professionnels de santé et

peut servir de comparaison entre les différents centres (10,14). Une autre utilisation, qu’elle

partage avec la classification PEDIS (Perfusion, Extent, Depth, Infection and Sensation),

serait l’évaluation du risque d’amputation, cependant il est actuellement recommandé de ne

pas utiliser ces scores à des fins pronostiques, dans l’attente d’études complémentaires (14).

Concernant les signes infectieux, l’IWGDF recommande l’utilisation de l’échelle développée

initialement par l’Infectious Diseases Society of America (IDSA) permettant d’évaluer le stade

d’une infection en 4 stades allant de non infecté à infection sévère, selon l’extension locale

des signes infectieux, la présence de signes généraux, ou de signes de gravité. La notion

d’une infection des structures osseuses vient s’ajouter par une mention « O » correspondant

à la présence d’une infection ostéo articulaire (11,15,16). Dans le cas de suspicion d’atteinte

osseuse, il est recommandé de rechercher un contact osseux avec un stylet au travers de

l’ulcération, couplé à la recherche de signes d’ostéite sur les radiographies standard, et au

dosage de marqueurs biologiques de l’inflammation (C reactive protein). Cette stratégie a

démontré son efficacité pour le diagnostic d’infection ostéo-articulaire avec une sensibilité et

une spécificité respective de 97% et 93% (15,17). Pour l’artériopathie, l’échelle WIFi (Wound,

Ischemia and Foot infection) évalue les caractéristiques de la plaie telle que sa taille ou sa

profondeur, l’atteinte artérielle reprenant l’oxymétrie transcutané et l’indice de pression

systolique et le stade infectieux. Cette échelle a un intérêt pour l’aide à la décision, mais doit

être associée à des examens d’imagerie quand la clinique est insuffisante. Cette association

permet d’évaluer objectivement le bénéfice de la revascularisation et les risques de

complications liées à la réalisation d’une amputation (8,10). Une prise en charge globale doit

enfin être associée pour un bon contrôle de la maladie diabétique permettant d’éviter

l’apparition de ses complications. La surveillance biologique de l’hémoglobine glyquée

(HbA1c), un contrôle de la fonction rénale et de l’état nutritionnel du patient sont à réaliser de

manière trimestrielle. Un examen clinique adapté permet ainsi de dépister les ulcères tout en

surveillant les facteurs prédisposant, en évaluant le pied en recherchant des signes de

neuropathie et d’artériopathie diabétiques.

Les recommandations mettent l’accent sur la nécessité d’une prise en charge

pluridisciplinaire avec la création de structures adaptées pour le suivi de l’ensemble des volets

de prévention et de traitement du pied diabétique et pour l’éducation des patients et des

différents acteurs de soins (6,11,16,18–20).

Page 10: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

9

A l’échelle locale, notre centre est composé de trois sites hospitaliers et fait intervenir

plusieurs spécialistes impliqués dans la prise en charge des patients avec pied diabétique.

Les patients concernés sont répartis dans les différents services de l’hôpital, comme

l’endocrinologie, la dermatologie, l’infectiologie les services de médecine interne, ou encore

les services de chirurgie orthopédique ou vasculaire. L‘Annexe 1 décrit la répartition des

patients dans les différents services, sur la base des diagnostics CIM-10 du pied diabétique.

Depuis 2016, une collaboration entre les équipes s’est progressivement renforcée afin

de mieux organiser les parcours de prise en charge des patients. Une réunion de concertation

pluridisciplinaire (RCP) mensuelle a été tout d’abord mise en place, à laquelle participent les

diabétologues, dermatologues, infectiologues, angiologues, médecins rééducateurs,

chirurgiens orthopédistes, chirurgiens vasculaires, radiologues, microbiologistes. Des patients

étaient auparavant régulièrement suivis en hôpital de jour de dermatologie et bénéficiaient à

cette occasion d’avis spécialisés ponctuels en infectiologie et en rééducation. Pour améliorer

la coordination pluridisciplinaire, un hôpital de jour « pied diabétique » s’est progressivement

individualisé, au rythme d’une plage par mois, avec l’intervention du dermatologue, du

médecin rééducateur, et de l’infectiologue, renforcée depuis Avril 2019 par un podologue.

Enfin un chirurgien orthopédiste peut évaluer les patients à la demande selon les besoins.

Après une période de mise en place de cette activité pluridisciplinaire, ce travail a été mis

en place pour évaluer les pratiques professionnelles dans le cadre de l’hôpital de jour « pied

diabétique » de notre établissement. L’objectif principal était d’évaluer la traçabilité des

informations recueillies en soins courants. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer les

propositions de suivi, les délais de cicatrisation et le nombre de patients ayant subi une

amputation dans cette file active.

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3 MATÉRIEL ET MÉTHODES

3.1 Type d’étude

L’étude était une évaluation des pratiques professionnelles, rétrospective, monocentrique,

concernant l’activité d’hospitalisation de jour pour le suivi de patients avec pied diabétique

dans notre centre.

3.2 Critères d’inclusion et d’exclusion

3.2.1 Critères d’inclusion

Nous avons inclus tous les patients admis au GHICL, du 26/07/2016 au 14/02/2020, ayant

une fiche hospitalisation de jour « pied diabétique » enregistrée dans leur Dossier Patient

Informatisé (DPI).

3.2.2 Critères d’exclusion

Nous avons exclu les patients dont la fiche ne correspondait pas à un hôpital de jour, les

doublons de fiches enregistrées dans le DPI, les patients non diabétiques ou avec lésions

n’intéressant pas les pieds.

3.3 Recueil des données

3.3.1 Méthode de recueil

Un formulaire informatisé semi-structuré a été élaborée en Juillet 2016 par l’équipe

pluridisciplinaire du pied diabétique, pour une utilisation en soins courants. Un formulaire

informatisé est enregistré pour chaque épisode d’hôpital de jour pied diabétique. Cette fiche

facilite la lecture du DPI et guide le recueil des données de soins. Une fois enregistrée dans

le DPI, cette fiche permet la traçabilité des informations médicales pour les patients vus dans

la filière pied diabétique. Le contenu de la fiche pied diabétique comporte les données

administratives et démographiques, les antécédents médicaux, les traitements, les données

de suivi métabolique, vasculaire, infectiologique, cutané et de décharge des lésions de pieds

(Annexe 2). Les propositions de prise en charge et de suivi sont également tracées sur le

document. Un courrier médical est ensuite adressé aux correspondants à l’issue du séjour.

L’extraction de la base de données des fiches de recueil spécifiques « pied diabétique » a

permis d’inclure chaque épisode d’hospitalisation de jour. Deux relecteurs (SA, NB) ont vérifié

les critères d’exclusion. (Cf. section 3.2.2 critères d’exclusion). La lecture complémentaire du

Page 12: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

11

dossier médical a permis de compléter le recueil de données avec la consultation des

courriers médicaux et des résultats d’examens complémentaires (imagerie, biologie).

3.3.2 Données recueillies

Pour chaque patient, nous avons recueilli les données administratives et démographiques, les

informations liées au terrain du patient avec le type de diabète et ses complications

(néphropathie, rétinopathie et neuropathie) ainsi que les consommations d’alcool et de tabac.

Nous avons relevé les éléments d’évaluation métabolique (Hémoglobine glyquée, marqueurs

de dénutrition et fonction rénale), infectieuse, de mise en décharge des lésions, l’évaluation

artérielle et les soins locaux. Nous avons relevé le type de chaque lésion, sa localisation et

pour les plaies, la profondeur, la taille et la présence d’un contact osseux. Les propositions de

prise en charge ont également été relevées ainsi que les informations concernant le prochain

rendez-vous. Le Tableau 1 détaille la liste des données recueillies.

3.4 Critères de jugement

Pour répondre à l’objectif d’évaluation de la traçabilité des données recueillies, nous avons

décrit le taux de données manquantes pour chaque variable étudiée, sur l’ensemble de la

période étudiée et pour chaque année. Pour les délais de cicatrisation des plaies, nous avons

décrit le délai entre la première date tracée de l’apparition et la première date tracée d’une

constatation de cicatrisation. Concernant les amputations, nous avons observé le nombre de

lésions et le nombre de patients ayant dû subir une amputation.

3.5 Analyse des données

L’analyse statistique a été descriptive. Les effectifs et proportions ont été calculés pour les

variables qualitatives, et les moyennes, écart-types, médianes, quartiles, minima et maxima

ont été calculés pour les variables quantitatives. Les analyses statistiques ont été réalisées

avec le logiciel R (version 3.6.1). L’analyse statistique a été réalisée par la cellule

biostatistiques de la Délégation à la Recherche Clinique et à l’Innovation du GHICL.

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Tableau 1. Données recueillies

Catégories Données recueillies Commentaire

Données Administratives

Numéro du patient

Numéro de l’épisode

Données démographiques

Age Age à l’inclusion

Sexe

Données des épisodes d’HdJ

Date

Terrain et Antécédents Consommation de tabac En cours / sevré

Consommation d’alcool En cours / sevré

Type de diabète

Néphropathie Absence / présence

Neuropathie Absence / présence

Rétinopathie Absence / présence

Données métaboliques Poids

IMC

HbA1c Valeur de l’HDJ ou celle disponible dans l’année précédente

Albumine Dosée le jour de l’HDJ

Pré Albumine Dosée le jour de l’HDJ

Créatinine Dosée le jour de l’HDJ

Clairance de la Créatinine Dosée le jour de l’HDJ

Données vasculaires Pouls périphériques

Claudication intermittente

IPS / IPSO / TcPo2

EDAMI Précision de la date de réalisation

Angioscanner

Lésions Numérotation Numéro unique pour chaque lésion

Description Correspond au type de la lésion

Localisation

Taille

Profondeur

Date d’apparition Première constatation médicale

Date cicatrisation Première constatation médicale

Contact osseux

Infection des parties molles

Infection osseuse

Décharge Type de décharge

Observance de la décharge

Chirurgicale Chirurgie ostéo articulaire Type de chirurgie + date de réalisation

Chirurgie partie molle Type de chirurgie + date de réalisation

Prise en charge globale Diabétologique

Nutritionnelle

Infectiologique

Décharge des lésions proposée

Vasculaire

Soins locaux

Prochaine consultation Date Type de rendez-vous

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13

4 RÉSULTATS

4.1 Sélection des épisodes d’hôpital de jour

L’extraction de données a permis d’inclure 229 fiches enregistrées dans le système

d’information. Le processus de sélection a permis de vérifier les critères d’exclusion, retenant

109 épisodes d’hôpital de jour (Annexe 3), pour un total de 66 patients. Nous avons relevé

327 observations de lésions de pied, correspondant à un total de 226 lésions individuelles (la

même lésion chez un patient donné pouvait être observée lors de plusieurs épisodes).

4.2 Données démographiques

L’âge moyen au moment de l’inclusion était de 64,7 ans, avec un minimum de 36 ans et un

maximum de 91 ans (Figure 1). Le sex-ratio était de 2,5 hommes pour une femme (47 hommes

pour 19 femmes).

Figure 1 : Boîte à moustaches de l’âge au moment de l’inclusion (n = 66)

40

50

60

70

80

90

-0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4

Age a

u m

om

ent de l'

inclu

sio

n (

années)

Page 15: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

14

4.3 Activité de l’hôpital de jour

Le nombre d’épisodes recensés sur la période de l’étude était en croissance annuelle, avec

14 épisodes en 2016 (année incomplète), jusque 38 épisodes en 2019. Seules les années

2017 à 2019 sont complètes, les dates d’inclusion débutant en Juillet 2016 et se terminant en

Février 2020. La Figure 2 montre l’évolution annuelle du nombre d’épisodes. Le nombre

médian d’épisodes était de un par patient sur la période étudiée, avec un maximum de 6 pour

3 patients (Figure 3).

Le nombre médian de lésions examinées par épisode était de 3 (minimum 2, maximum 7). La

Figure 4 détaille la distribution du nombre de lésions étudiées et du nombre d’épisodes. Le

nombre médian [IQR] de lésions par patient était de 3 [2 ; 5] (minimum 1, maximum 13) (Figure

5).

Figure 2 : Nombre d'épisodes par an (n =109)

14

22

31

38

4

0

10

20

30

40

2016 2017 2018 2019 2020

Année

Nom

bre

d'é

pis

odes

Page 16: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

15

Figure 3 : Nombre de patients par nombre d’épisodes (n = 66)

Figure 4 : Nombre de lésions étudiées par épisode (n = 109)

Figure 5 : Boîte à moustaches du nombre de lésions par patient (n = 66)

42

16

3 2 3

63.6%

24.2%

4.5% 3% 4.5%0%0%0%0%0%0

10

20

30

40

1 2 3 4 5 6

Nombre d'épisodes

Nom

bre

de p

atients

20

29

23

1415

7

1

18.3%

26.6%

21.1%

12.8%13.8%

6.4%

0.9%0

10

20

30

1 2 3 4 5 6 7

Nombre de lésions

Nom

bre

d'é

pis

odes

5

10

-0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4

Nom

bre

de lé

sio

ns

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16

4.4 Traçabilité des informations à chaque épisode

4.4.1 Informations sur le terrain du patient

Le type de diabète est bien renseigné, pour 106 (97,2%) épisodes. Les complications du

diabète sont insuffisamment renseignées, entre 44% et 61% des épisodes. L’intoxication par

le tabac et l’alcool ne sont également renseignées que pour la moitié des épisodes. La

proportion d’épisodes avec données complètes tend à s’améliorer entre 2016 et 2020.

L’évolution annuelle de la traçabilité des variables de terrain est résumée sur la Figure 6. L’

Encadré 1 détaille la traçabilité de la consommation de tabac et d’alcool (Figure 7 et Figure

8), du type de diabète (Figure 9) et des complications du diabète (néphropathie, rétinopathie

et neuropathie respectivement sur les Figure 10, Figure 11 et Figure 12). Les résultats de

2016 et 2020 concernent des années incomplètes.

Figure 6 : Evolution annuelle de la traçabilité des variables de terrain (n=109).

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020

Temps

Pourc

enta

ge d

e tra

çabili

VariablesTabagisme

Conso. alcool

Type diabète

Néphro. diab

Rétino. diab

Sensibilité

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17

Encadré 1 : Traçabilité des données du terrain

14.3%

85.7%

4.5%

9.1%

86.4%

12.9%

32.3%

12.9%

41.9%

23.7%

36.8%

23.7%

15.8%

50%

50%

12.8%

25.7%

13.8%

47.7%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Tabagisme Oui Non Sevré Manquant

14.3%

7.1%

7.1%

71.4%

9.1%

9.1%4.5%

77.3%

12.9%

32.3%

12.9%

41.9%

34.2%

52.6%

5.3%

7.9%

25%

25%

50%

19.3%

31.2%

8.3%

41.3%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Conso. d'alcool Oui Non Sevré Manquant

100%

90.9%

9.1%

9.7%

90.3%

5.3%5.3%

89.5%

25%

50%

25%

5.5%1.8%

89.9%

2.8%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Type de diabèteDiabète secondaire

Diabète type 1 DTII Manquant

14.3%

7.1%

78.6%

27.3%

9.1%

63.6%

38.7%

48.4%

12.9%

26.3%

39.5%

34.2%

75%

25%

30.3%

31.2%

38.5%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Néphropathie diabètique Oui Non Manquant

21.4%

78.6%

27.3%

4.5%

68.2%

25.8%

25.8%

48.4%

21.1%

26.3%

52.6%

75%

25%

25.7%

18.3%

56%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Rétinopathie diabètique Oui Non Manquant

21.4%

78.6%

31.8%

68.2%

48.4%

3.2%

48.4%

39.5%

10.5%

50%

75%

25%

39.4%

4.6%

56%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Sensibilité Neuropathie Non Manquant

Figure 7 : Tabagisme (n = 109) Figure 8 : Consommation d’alcool (n = 109)

Figure 9: : Type de diabète (n = 109) Figure 10 : Néphropathie diabétique (n = 109)

Figure 11 : Rétinopathie diabétique (n = 109) Figure 12 : Sensibilité (n = 109)

Page 19: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

18

4.4.2 Évaluation métabolique

Cette catégorie d’informations est bien tracée. Le poids, l’IMC et l’albuminémie sont noté dans

plus de 95% des épisodes. Le dosage de la préalbuminémie pour 70% des épisodes, avec

une progression sur les deux dernières années (86,8% en 2019). La fonction rénale est

évaluée systématiquement. Le dosage d’HbA1c est présent pour 90% des épisodes.

L’évolution annuelle de la traçabilité des variables métaboliques est résumée sur la Figure 13.

L’Encadré 2 détaille la traçabilité de chaque information concernant les variables

métaboliques : indice de masse corporelle (IMC) (Figure 14), poids (Figure 15), albuminémie

(Figure 16), pré-albuminémie (Figure 17), hémoglobine glyquée (Figure 18) et la fonction

rénale (Créatinine et Clairance de la Créatinine respectivement sur les Figure 19 et Figure

20).

Figure 13 : Evolution annuelle de la traçabilité des variables métaboliques (n=109)

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020

Temps

Pourc

enta

ge d

e tra

çabili

VariablesIMC

Poids

Albumine

Pré-albumine

HbA1c

Créatine

Clairance

Page 20: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

19

Encadré 2 : Traçabilité des données métaboliques

100%90.9%

9.1%

87.1%

12.9%

97.4%

2.6%

100%93.6%

6.4%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

IMC Indiqué Manquant

100%90.9%

9.1%

87.1%

12.9%

100% 100%94.5%

5.5%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Poids Indiqué Manquant

100%95.5%

4.5%

100% 100% 100% 99.1%

0.9%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Albumine Indiqué Manquant

35.7%

64.3%

36.4%

63.6%

77.4%

22.6%

86.8%

13.2%

100%

67.9%

32.1%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Pré-albumine Indiqué Manquant

85.7%

14.3%

77.3%

22.7%

87.1%

12.9%

100% 100%

89.9%

10.1%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

HbA1c Indiqué Manquant

100% 100% 100% 100% 100% 100%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Créatine Indiqué

100% 100% 100% 100% 100% 100%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Clairance Indiqué

Figure 14 : IMC (n = 109) Figure 15 : Poids (n = 109)

Figure 16 : Albumine (n = 109) Figure 17 : Pré-albumine (n = 109)

Figure 18 : HbA1c (n = 109) Figure 19 : Créatine (n = 109)

Figure 20 : Clairance de la créatinine (n = 109)

Page 21: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

20

4.4.3 Description des lésions de pieds

4.4.3.1 Type de lésions :

Parmi l’ensemble des 327 observations de lésions, 19 (5,8%) étaient des pieds de Charcot,

67 (20,5%) des kératoses, 103 (31,5%) n’avaient pas de plaie lors de l’épisode, 130 (39,8%)

étaient des plaies, et 8 (2,4%) des plaies sur pied de Charcot (Figure 21). La Figure 22 montre

la distribution annuelle des types de lésions.

Figure 21 : Types de lésions (n=327)

19

67

103

130

85.8%

20.5%

31.5%

39.8%

2.4%0

50

100

150

Charcot Kératose Pas de plaie Plaie Plaie Charcot

Lésion ppm

Nom

bre

de lé

sio

ns

5.9%

8.8%

35.3%

47.1%2.9%

7.8%

27.5%

64.7%

5%

21.8%

36.6%

33.7%3%

7.9%

25.4%

29.4%

34.1%3.2%

13.3%

40%

20%

26.7%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020

Année

% d

e lé

sio

ns

Lésion ppm Charcot Kératose Pas de plaie Plaie Plaie Charcot

Figure 22 : Types de lésions (distribution annuelle) (n=327)

Page 22: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

21

4.4.3.2 Localisation des lésions :

La localisation des lésions était répartie de façon symétrique (Figure 23). Les lésions situées

sur les rayons 2 à 4 étaient regroupées sous l’appellation « centrale ».

n =

10

n =

4

n =

3

n =

8

n =

25

n =

22

n =

13

n =

14

n =

1n =

1

n =

0

n =

2

n =

1n =

1

n =

20

n =

20

n =

31

n =

18

n =

4

n =

7

n =

9

n =

12

4.4

%

1.8

%

1.3

%

3.5

%

11.1

%

9.7

%

5.8

%6.2

%

0.4

%0.4

%0%

0.9

%

0.4

%0.4

%

8.8

%8.8

%

13.7

%

8%

1.8

%

3.1

%

4%

5.3

%

05

10

15

Pie

d G

Talo

n G

Ort

eil

5 G

Meta

5 G

Ort

eil

centr

al G

Meta

c

entr

al G

Ort

eil

1 G

Meta

1 G

Medio

p

ied G

Medio

pie

d

ext. G

Medio

pie

d

int. G

Medio

pie

d

int. D

Medio

pie

d

ext. D

Medio

pie

d D

Meta

1 D

Ort

eil

1 D

Meta

centr

al D

Ort

eil

centr

al D

Meta

5 D

Ort

eil

5 D

Talo

n D

Pie

d D

Localis

atio

n d

e la

lésio

n

Pourcentage des lésions

Figure 23 : Distribution de la localisation des lésions (n=226)

Page 23: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

22

4.4.3.3 Caractéristiques des plaies

Cent trente-huit observations de plaies étaient relevées. Nous observons que la profondeur

n’était renseignée que pour 9 de ces lésions (6,5% des plaies), la taille pour 95 d’entre-elles

(68,8%). L’information sur la recherche d’un contact osseux n’était retrouvée que pour 72

plaies (52,2%).

L’évolution annuelle de la traçabilité des caractéristiques des plaies est résumée sur la Figure

24. L’

Encadré 3 détaille la traçabilité des caractéristiques des plaies : les Figure 25 et Figure 26

montrent la traçabilité de la profondeur et de la taille des lésions. La Figure 27 montre la

traçabilité d’un contact osseux.

Figure 24 : traçabilité des données concernant les plaies (n=138)

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020

Temps

Pourc

enta

ge d

e tra

çabili

Variables Profondeur Taille Contact osseux plaie

Page 24: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

23

Figure 26 : Taille de la lésion (si plaie, n = 138)

Figure 27 : Contact osseux (si plaie, n = 138)

Encadré 3 : Description des plaies

35.3%

64.7%

54.5%

45.5%

81.1%

18.9%

85.1%

14.9%

25%

75%

68.8%

31.2%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Taille de la lésion Indiqué Manquant

11.8%

23.5%

64.7%

21.2%

21.2%

57.6%

21.6%

35.1%

43.2%

25.5%

36.2%

38.3%

25%

25%

50%

21.7%

30.4%

47.8%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Contact osseux plaie Oui Non Manquant

100%

6.1%

93.9%

5.4%

94.6%

10.6%

89.4%100%

6.5%

93.5%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Profondeur de la lésion Indiqué Manquant

Figure 25 : Profondeur de la lésion (si plaie, n = 138)

Page 25: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

24

4.4.4 Infection

Parmi l’ensemble des observations de lésions, la présence d’une infection de la peau et des

parties molles était renseignée à plus de 90%. L’information concernant une infection osseuse

était tracée pour 257 observations (78,6%).

L’évolution annuelle de la traçabilité des signes d’infection montre une amélioration pour ces

deux items entre 2016 et 2020 (Figure 28). La traçabilité des signes d’infection est détaillée

sur la Figure 29 pour les parties molles et sur la Figure 30 pour les structures osseuses. Sur

la période de l’étude, deux patients ont présenté des signes d’infection de la peau et des

parties molles, avec décision d’hospitalisation.

Figure 28 : Traçabilité des signes infectieux (n=327)

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020

Temps

Pourc

enta

ge d

e tra

çabili

Variables Infection des parties molles Infection osseuse

Page 26: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

25

Figure 29. Infection des parties molles (n = 327)

Figure 30. Infection osseuse (n = 327)

100%

2%

84.3%

13.7%

86.1%

13.9%

1.6%

96%

2.4%

93.3%

6.7%

0.9%

91.4%

7.6%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Infection des parties molles Oui Non Manquant

8.8%2.9%

26.5%

61.8%

5.9%2%

5.9%

5.9%

9.8%

56.9%

13.7%

5%3%5%3%

48.5%

35.6%

4%4.8%

5.6%3.2%

78.6%

4%

13.3%

6.7%

73.3%

6.7%

4.6%0.3%4.6%

5.2%3.7%

60.2%

21.4%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Infection osseuseOstéite

Ostéite débuttraitement

Ostéite en courstraitementOstéite fintraitement

Suspicion ostéite

Non

Manquant

Page 27: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

26

4.4.5 Décharge des lésions

L’évolution annuelle de la traçabilité des données concernant la décharge des lésions est

résumée sur la Figure 31. L’évaluation de l’observance est détaillée sur la Figure 32. Le type

de décharge en cours lors de l’évaluation en hôpital de jour et détaillé sur la Figure 33.

La décharge totale d’avant pied comprenait par exemple les chaussures type Barouk et

Orthowedge ; la décharge d’arrière-pied les chaussures type Sanital ; la décharge dorsale

d’orteils les chaussures type Chut et Fécamp.

Figure 31 : Traçabilité des données concernant la décharge des lésions (n=172)

Figure 32 : Observance de la décharge des lésions (n=327)

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020

Temps

Pourc

enta

ge d

e tra

çabili

Variables Décharge actuelle Observance décharge

76.2%

19%

4.8%

58.1%

35.5%

6.5%

64.7%

33.3%

2%

72.6%

21%

6.5%

71.4%

28.6%

68%

27.3%

4.7%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Observance décharge Oui Non Manquant

Page 28: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

27

Figure 33 : Type de décharge des lésions (n=327)

47.6%

9.5%

23.8%

4.8%

4.8%

9.5%

32.3%

6.5%

6.5%

12.9%

3.2%6.5%

6.5%

25.8%

33.3%

5.9%

2%2%

29.4%

3.9%

23.5%

30.6%

17.7%

29%

4.8%3.2%

11.3%

3.2%

28.6%

42.9%

14.3%

14.3%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020

Année

% d

e lé

sio

ns

Décharge actuelle

Avant-pied totale

Arrière-pied

Botte sur mesureDécharge dorsale d'orteils

Autre chaussageImmob. plâtre

Décharge au lit

Fauteuil roulant

Aucune décharge

Manquant

Page 29: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

28

4.4.6 Évaluation vasculaire

L’évolution annuelle de la traçabilité des variables vasculaires est résumée sur la Figure 34.

Les Figure 35 et Figure 36 détaillent la traçabilité des pouls périphériques et d’une claudication

intermittente, qui concernait respectivement 31 (28,4%) et 12 (11%) épisodes. La Figure 40

détaille la traçabilité des résultats d’écho-doppler artériel des membres inférieurs (EDAMI),

information présente pour 47 (43,1) épisodes. Aucun dossier ne mentionnait la mesure de

l’index de pression systolique (IPS) ou de l’IPS d’orteil (IPSO), ni une mesure de l’oxymétrie

transcutanée.

Figure 34 : Traçabilité des variables vasculaires par année (n=109)

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020

Temps

Pourc

enta

ge d

e tra

çabili

VariablesPouls périphérique

Claudication intermittente

IPSO IPS TcPO2

Page 30: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

29

Encadré 4 : Variables vasculaires

100% 100%

6.5%

93.5%

5.3%

18.4%

76.3%

25%

75%

1.8%

9.2%

89%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Claudication intermittente Oui Non Manquant

100%

9.1%

90.9%

25.8%

3.2%

71%

36.8%

13.2%

50%

25%

75%

22.9%

5.5%

71.6%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Pouls périphérique Oui Non Manquant

100% 100% 100% 100% 100% 100%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

TcPO2 Manquant

100% 100% 100% 100% 100% 100%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

IPSO Manquant

100% 100% 100% 100% 100% 100%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

IPS Manquant

Figure 35 : Pouls périphérique (n = 109) Figure 36 : Claudication intermittente (n = 109)

Figure 37 : Index de pression systolique d’orteil (n = 109) Figure 38 : Index de pression systolique (n = 109)

Figure 39 : Oxymétrie transcutanée (n = 109) Figure 40 : Echo-Doppler Artériel des Membres Inférieurs (n=109)

Page 31: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

30

4.4.7 Propositions de prise en charge et suivi

A la fin de chaque hospitalisation de jour, une conclusion reprenait sous forme de texte libre

la conduite à tenir en fonction des problématiques rencontrées, et la spécialité du prochain

acteur de soins. Moins de la moitié des épisodes mentionnaient des propositions de suivi

nutritionnel, du diabète ou vasculaire. Les décisions concernant la mise en décharge des

plaies et les problèmes infectieux étaient notées pour plus de 90% des épisodes. Les

consignes de soins locaux n’étaient retrouvées que pour 174 (53,3%) des lésions observées.

La Figure 41 résume l’évolution de la traçabilité des propositions, selon chaque domaine de

prise en charge. L’Encadré 5 détaille la traçabilité de propositions de prise en charge

nutritionnelle, diabétique, infectiologique, de décharge des lésions, le suivi vasculaire et les

propositions de soins locaux. La Figure 42 montre le type de rendez-vous pour la prochaine

consultation, tracé pour l’ensemble des épisodes.

Figure 41 : Traçabilité des décisions par année

Figure 42 : Décision prochaine consultation (n = 106)

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020

Temps

Pourc

enta

ge d

e tra

çabili

Variables

Décision déchargeDécision diabète

Décision infectionDécision nutrition

Décision soins locauxDécision vasculaire

Prochaine consultation

7.1% (n=1)

7.1% (n=1)

14.3% (n=2)

21.4% (n=3)

42.9% (n=6)

7.1% (n=1)

10.5% (n=2)

10.5% (n=2)

5.3% (n=1)

36.8% (n=7)

15.8% (n=3)

21.1% (n=4)

6.5% (n=2)

16.1% (n=5)

9.7% (n=3)

3.2% (n=1)

6.5% (n=2)

35.5% (n=11)

19.4% (n=6)

3.2% (n=1)

2.6% (n=1)

21.1% (n=8)

7.9% (n=3)

18.4% (n=7)

10.5% (n=4)

13.2% (n=5)

15.8% (n=6)

10.5% (n=4)

25% (n=1)

50% (n=2)

25% (n=1)

5.7% (n=6)

15.1% (n=16)

9.4% (n=10)

7.5% (n=8)

15.1% (n=16)

25.5% (n=27)

17% (n=18)

4.7% (n=5)

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Prochaine consultation

Chir. vasc

Dermato

Diabèto

Hdj pied

Infectio

MPR

Traumato

Vasc.

Page 32: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

31

Figure 43. Décision nutrition (n = 109)

Figure 44. Décision diabète (n = 109)

Figure 45. Décision infection (n = 327)

Figure 46. Décision de décharge (n=172)

Figure 47. Décision vasculaire (n = 109)

Figure 48. Décisions soins locaux (n=327)

Encadré 5. Traçabilité des décisions de prise en charge et du suivi

100% 100%

3.2%

96.8%

15.8%

2.6%2.6%

5.3%

73.7%

100%

6.4%0.9%0.9%1.8%

89.9%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Décision nutrition

Complètement nutritionnel

Prog. cs Refus TTTRègle hygénio-diététique

Manquant

21.4%

7.1%

71.4%

4.5%

18.2%

4.5%

72.7%

9.7%

6.5%

19.4%

64.5%

2.6%

18.4%

26.3%

21.1%

31.6%

25%

25%

50%

0.9%

11%

17.4%

15.6%

55%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Décision diabète

Adaptation thérapeutique

mt Prog. cs diab Prog. hdj diab Manquant

17.6%

11.8%

70.6%

11.8%

11.8%

2%

23.5%

15.7%

11.8%

9.8%

13.7%

22.8%

11.9%

4%

8.9%

10.9%

35.6%

5.9%

15.9%

4%

9.5%0.8%

11.1%

3.2%

23.8%

31.7%

20%

33.3%

46.7%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020

Année

% d

e lé

sio

ns

Décision infectionArrêt atb

Discussion rcp

Infection os atbambuInfection ppm atbambu

Prog. amp.

Prog. biopsie os.

Prog. cs infectionProg. resection os.

Suivi rx clinique

Manquant

28.6%

9.5%

33.3%

9.5%

9.5%

9.5%

29%

6.5%

6.5%

9.7%

19.4%

3.2%

16.1%

9.7%

37.3%

5.9%

2%2%

29.4%

3.9%3.9%7.8%

7.8%

24.2%

1.6%

24.2%

27.4%

8.1%

6.5%

6.5%

1.6%

14.3%

57.1%

14.3%

14.3%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020

Année

% d

e lé

sio

ns

Décision décharge

Avant-pied totaleAvant-pied partielle

Arrière-pied

Botte sur mesureDécharge dorsale d'orteilsAutre chaussage

Immob. plâtreDécharge au lit

Rollator

Prog. CS

Arrêt déchargeAucune décharge

Manquant

7.1%

35.7%

57.1%

4.5%

9.1%

31.8%

54.5%

3.2%3.2%

9.7%

19.4%

64.5%

2.6%

5.3%

28.9%

63.2%

75%

25%

0.9%2.8%

7.3%

29.4%

59.6%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020 Global

Année

% d

'épis

odes

Décision vasculaire

Discussion RCP

Prog. angioscan

Prog. cs Prog EDAMI Manquant

61.8%

38.2%

66.7%

33.3%

87.1%

2%

10.9%

98.4%

1.6%

53.3%

46.7%

0

25

50

75

100

2016 2017 2018 2019 2020

Année

% d

'épis

odes

Décision soins locaux Oui Non Manquant

Page 33: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

32

4.5 Délais de cicatrisation

Parmi l’ensemble des lésions présentées par les patients, 116 sont des plaies à la première

consultation. Parmi ces plaies, 65 n’ont été étudiées qu’à un seul épisode, sans information

sur le suivi, 51 ont été évaluées lors de 2 épisodes au moins. On note 32 plaies (62.7% des

plaies évaluables) cicatrisées au cours du suivi. Parmi ces plaies cicatrisées, 27 (84.4% des

plaies évaluables et cicatrisées) ont un délai de cicatrisation indiqué.

Nos résultats montrent un délai médian [IQR] de cicatrisation de 4,6 [2,7 ; 10,2] mois, avec un

délai minimum de 2,1 mois et un délai maximum de 22 mois (Figure 49).

Figure 49 : Boite à moustache du délai de cicatrisation en mois (n = 27)

0

5

10

15

20

-0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4

Déla

i de c

icatr

isatio

n e

n m

ois

Page 34: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

33

4.6 Chirurgie et amputations

Parmi les 226 lésions individuelles, 62 lésions (27,4%) ont été opérées. L’année renseignée

correspondait à l’année de réalisation de la chirurgie. La Figure 50 détaille le type

d’intervention des 60 chirurgies osseuses. Deux chirurgies concernaient uniquement un

parage des parties molles (la date de l’une des chirurgies manquait lors du recueil, elle

apparait uniquement dans la colonne globale).

Parmi les 60 chirurgies osseuses, 21 amputations (35%) ont été effectués sur 14 patients

distincts (21,2% des 66 patients). Parmi ces 14 patients, 9 (64,3%) ont subi une amputation

unique, 3 patients (21,4%) ont subi 2 amputations et 2 patients (14,7%) ont subi 3 amputations

au cours de leur prise en charge.

Figure 50 : Chirurgies osseuses (n = 60)

100% (n=1)

14.3% (n=1)

28.6% (n=2)

28.6% (n=2)

28.6% (n=2)

27.3% (n=3)

9.1% (n=1)

63.6% (n=7)

7.7% (n=1)

38.5% (n=5)

38.5% (n=5)

15.4% (n=2)

55.6% (n=5)

44.4% (n=4)

11.1% (n=2)

22.2% (n=4)

55.6% (n=10)

11.1% (n=2)

3.3% (n=2)3.3% (n=2)

25% (n=15)

1.7% (n=1)1.7% (n=1)

48.3% (n=29)

16.7% (n=10)

0

25

50

75

100

2014 2015 2016 2017 2018 2019 Global

Année de l'opération

% d

es o

péra

tions

Type de chirurgie osseuseAmputation

Amp. meta unique

Amp. orteil

Amp. transmeta unique

Amp. transmeta uniqueBiopsie osseuse

Résection

Page 35: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

34

5 DISCUSSION

5.1 Traçabilité des informations nécessaires à la prise en charge du pied diabétique

Cette étude a permis d’évaluer la traçabilité d’une liste d’items, considérés dans ce

travail comme des données minimales à recueillir pour la prise en charge des patients avec

pied diabétique dans notre hôpital de jour. Nous avons relevé une hétérogénéité de la qualité

des informations tracées dans les dossiers médicaux. L’Annexe 4 résume l’évolution de la

traçabilité des éléments de chaque domaine (terrain, métabolique, description des plaies,

infection, décharge des plaies, vasculaire, soins locaux et propositions de suivi). Certaines

données sont bien tracées comme les données démographiques, le poids, la taille ou les

paramètres biologiques, qui sont habituellement bien structurées dans les systèmes

d’information médicale et habituellement relevées dans les pratiques courantes. Les données

moins bien tracées comprenaient les données d’évaluation artérielle, les données descriptives

des plaies telles que leur taille, leur profondeur ou la présence d’un contact osseux.

Plusieurs facteurs peuvent limiter cette traçabilité, comme des habitudes de pratiques,

des facteurs d’organisation ou de temps ou encore une tendance à mieux tracer les

informations liées à son domaine de compétence. Dans ce travail, les informations concernant

la décharge des lésions et les problèmes infectieux étaient globalement bien tracées, ce qui

correspond aux domaines de compétence des intervenants de l’hôpital de jour. Sur le plan

dermatologique, le taux de traçabilité reste faible, malgré la mesure systématique de la taille

des lésions avec des règles à usage unique. De plus, des photographies des lésions sont

réalisées systématiquement pour chaque patient, enregistrées dans le DPI pour apprécier

l’évolution au fil des épisodes. Formosa et al ont montré que la création des échelles de

classification pouvait être influencées par les habitudes de pratique et la spécialité du conseil

d’expert (8,10,11,13,21). Monteiro-Soares et al ont montré que la multiplicité des échelles était

en lien avec leurs différentes utilisations, et qu’aucune d’entre elles ne pouvait prétendre

répondre à toutes les problématiques de ce sujet (8–11,13).

Ce travail ne permet pas d’établir un lien entre l’absence de traçabilité et l’absence

d’évaluation de ces informations au lit du malade. Par exemple, la traçabilité des données de

l’examen vasculaire apparait comme insuffisante dans nos résultats. On peut supposer que

l’évaluation clinique faite conjointement par plusieurs médecins formés au domaine du pied

diabétique, comporte usuellement la palpation des pouls périphériques. Cependant il est

important de dégager les axes d’amélioration en termes de qualité de recueil des données.

La présence des informations reflète d’une part la qualité de prise en charge et d’autre part

est indispensable pour l’analyse ultérieure de l’information.

Page 36: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

35

Le premier axe d’amélioration concerne la description des plaies (Figure 24). Au-delà

de l’aspect et des mensurations des lésions, l’information concernant la présence ou non d’un

contact osseux est un élément essentiel pour l’évaluation diagnostique d’une ostéite sous-

jacente, mais n’apparaissait que dans moins de la moitié des descriptions des plaies (Figure

27). Senneville et al. ont montré que la présence d’un contact osseux était prédictif d’une IOA,

et que son absence permettait de l’éliminer (15,17,22). Lipsky et al. ont montré qu’une taille

supérieure à 2 cm et qu’une profondeur supérieure à 3mm étaient des signes cliniques en

faveur d’une infection de l’ulcère (11,23). Une meilleure description des plaies reste donc

indispensable.

Un second axe d’amélioration concerne le diabète, avec d’une part la traçabilité des

éventuelles complications (Encadré 1) et d’autre part la prise en charge thérapeutique et le

suivi (Figure 44). L’hôpital de jour pied diabétique a été initialement centré sur les soins

dermatologiques et infectieux des lésions de plaies, venant s’ajouter aux structures de

diabétologie déjà en place (consultations, hôpital de jour dédié au diabète, hôpital de

semaine). La littérature nous montre que le maintien d’un diabète équilibré permet de prévenir

ses complications, et que le dépistage précoce de ses complications permet de les éviter ou

de ralentir leur apparition (6,11,13,24,25). Le développement du lien entre les différents

acteurs de soins semble donc à prioriser. La nécessité d’une meilleure articulation avec

l’équipe de diabétologie avait déjà été identifiée, aboutissant à l’intervention des

diabétologues depuis Janvier 2021 dans l’hôpital de jour pied diabétique afin de proposer des

adaptations thérapeutiques et planifier directement le suivi spécialisé.

Un troisième axe d’amélioration concerne la traçabilité des données vasculaires, pour

l’évaluation clinique (Encadré 4) et pour les propositions de suivi (Figure 47), qui se révèle

faible dans ce travail. L’évaluation vasculaire est essentielle pour évaluer et limiter le risque

d’amputation. L’utilisation de l’échelle WIFi permettrait de mieux déterminer les risques

d’amputations et les bénéfices d’une revascularisation, conformément aux dernières

recommandations (8,26,27).

D’autres axes d’amélioration concernent la traçabilité des informations sur les

intoxications tabagique ou alcoolique (Figure 7 et Figure 8), qui semble toutefois en

amélioration sur la période étudiée, ainsi que celle des informations sur la prise en charge

nutritionnelle. Le maintien d’un état nutritionnel satisfaisant est prédictif d’une cicatrisation

optimale, et coïncide avec les objectifs de contrôle de la maladie diabétique (25).

Page 37: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

36

5.2 Délais de cicatrisation

Dans notre étude, 52 plaies ont été identifiées. Parmi celles-ci, 32 (62 ,7%) ont cicatrisé

lors de l’étude. Nous mettons en évidence un délai médian de cicatrisation de 4,6 mois (Figure

49). Ce délai est probablement surestimé, en lien avec nos modalités de recueil qui

consistaient à indiquer le jour de cicatrisation lorsqu’une constatation médicale était effectuée.

Peu d’études étudient clairement le délai de cicatrisation, en lien avec l’absence d’uniformité

des échelles utilisées. Une première étude prospective réalisée en 2017 par N’Dosi et al (28)

mettait en évidence une médiane de cicatrisation à 4,5 mois et identifiait 3 facteurs

responsables de l’augmentation de ce délai quand ils ne sont pas contrôlés : un terrain

d’artériopathie préexistant caractérisé par un score PEDIS supérieur ou égal à 2, une

évolution longue des ulcères et la présence de multiples ulcères. D’autres facteurs de risques

de mauvaise cicatrisation ont été mis en évidence dans la littérature, comme la déformation

du pied, la neuropathie diabétique, l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs, un

mauvais contrôle glycémique ainsi que la présence d’une infection locale et/ou osseuse

(6,8,11,13). Le dernier rapport de l’IWGDF montre en effet qu’une prise en charge adéquate

et adaptée permet une augmentation de la cicatrisation de ces ulcères et une diminution des

complications (hospitalisation, amputation, mortalité).

Si la cicatrisation d’une plaie est un indicateur de qualité dans la prise en charge, elle

est également associée au risque de récidive. Notre étude n’a pas étudié spécifiquement

l’apparition de nouvelles lésions chez les patients, cependant nous observons que 75% des

patients de notre échantillon ont présenté au moins 2 lésions sur la période étudiée (Figure

5). La littérature décrit des taux de récidive de 40% la première année allant jusqu’à 65% à 5

ans (6). Les récidives peuvent s’expliquer par la persistance des facteurs prédisposants

associés aux différents facteurs de risque déjà présents précédemment. Armstrong et al ont

montré dans leur étude que le principal facteur prédisposant à l’apparition d’un ulcère, est

l’antécédent d’ulcère (6). Dans cette étude, l’absence de facteurs prédisposant entrainait un

faible risque d’apparition d’ulcère. Les recommandations des sociétés expertes, notamment

l’IWGDF vont dans ce sens en préconisant des délais de surveillance des pieds adaptés à la

présence de facteurs de risques identifiés (8,13). La prise en charge globale des différents

facteurs de risque de plaies est donc indispensable pour limiter les complications, notamment

l’amputation.

Page 38: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

37

5.3 Taux d’Amputation

Dans notre échantillon, 62 lésions (27,4% des 226 lésions recensées) ont nécessité un

geste chirurgical, dont 60 lésions pour un geste au niveau osseux. Quatorze patients ont dû

subir une amputation (21,1% du total de 66 patients). Lipsky et al. ont montré un taux

d’amputation de 20% pour les infections du pied diabétique modérée à sévère (23). Mills et

al. ont montré que chez les patients présentant un ulcère d’origine ischémique, les taux

d’amputations allaient de 19% à 6 mois et à 23% à 12 mois (26). Ward et al. ont montré que

ce chiffre pouvait monter à 26,5% sur un an, dans une population avec un ulcère ischémique

dont 72% étaient aussi diabétique (27). Nos données semblent donc similaires à celles de la

littérature. Cependant nos résultats doivent être interprétés avec prudence. La période de

notre étude reste courte au vu de la durée de prise en charge de ces patients diabétiques. De

plus les critères de convocation de nos patients en hôpital de jour restent imprécis et ne

permettent pas de connaître le profil de risque de mauvaise évolution vers l’amputation.

Jusqu’à présent, les patients sont principalement convoqués en hôpital de jour du pied

diabétique suite à une première rencontre avec l’un des intervenants, lors d’occasions

diverses (passage aux urgences, hospitalisation, consultation, etc.). De plus les données

manquantes, notamment sur le plan vasculaire, limitent également cette évaluation. La

surveillance du taux d’amputation devra être poursuivie en améliorant l’évaluation des facteurs

de risque de mauvaise évolution.

5.4 Organisation pluridisciplinaire

Notre étude s’est intéressée aux patients suivis en hôpital de jour du pied diabétique, qui

constitue une des modalités de suivi de ces patients. Plusieurs acteurs sont amenés à prendre

en charge les problèmes de pied diabétique dans d’autres structures de notre centre, en

particulier les services d’hospitalisation de médecine polyvalente, de gériatrie ou de

dermatologie ; les urgences ; la chirurgie vasculaire (Annexe 1). En complément, plusieurs

acteurs comme les diabétologues, dermatologues, infectiologues, angiologues, médecins

rééducateurs, chirurgiens orthopédistes, chirurgiens vasculaires, radiologues,

microbiologistes participent à la gestion de ces patients au travers de soins médicaux,

paramédicaux ou d’examens complémentaires, et également lors de réunions de concertation

pluridisciplinaire (RCP). Les différentes recommandations de l’IWGDF préconisent la création

de structures spécialisées, orientées autour du pied diabétique, réunissant les spécialistes

jugés comme indispensables à la bonne prise en charge des facteurs prédisposant mais aussi

des complications attendues (19,20). De nombreuses ressources sont disponibles dans notre

Page 39: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

38

centre, dont la coordination se structure progressivement. La mise en place d’une RCP a

permis de fédérer les spécialistes et de créer un espace de formation et de discussion. En

complément, l’hôpital de jour pied diabétique permet de réaliser l’évaluation pluridisciplinaire

au lit du malade. Après une période de mise en place, les axes d’amélioration identifiés dans

ce travail participeront à l’amélioration continue des pratiques. Au-delà du périmètre de

l’hôpital de jour, des réflexions sont à l’œuvre pour développer les collaborations avec d’autres

spécialistes au travers de parcours de soins élaborés à l’échelle de l’hôpital et également pour

le suivi en ville.

5.5 Recueil structuré de données

L’évaluation rétrospective de ce travail avait pour objectif de mettre en évidence les

données manquantes lors des soins courants. L’amélioration de la traçabilité des informations

clés de la prise en charge passe tout d’abord par la formation et la sensibilisation des

intervenants. Les outils informatiques sont également un moyen de mieux recueillir des

données structurées en soins courants. Un enjeu est de disposer d’outils de travail guidant

les professionnels au travers d’espaces de recueil de données spécifiques à la pathologie,

tout en restant utilisables facilement au lit du malade. Les fonctionnalités croissantes des

dossiers patients informatisés offrent la perspective de pouvoir proposer des outils de travail

adaptés à ce concept (combinaison d’une observation médicale utilisée en routine constituant

également un formulaire de recueil de données) et ainsi alimenter des registres de données

de soins courants. De telles bases de données peuvent permettre d’une part de piloter le suivi

de prise en charge des files actives de patients et d’autre part de recueillir des données à des

fins de recherche.

Dans le domaine des infections ostéo-articulaires, le travail récent de Lemaignen et al.

va dans ce sens (29). Il reprend la grande hétérogénéité des pratiques actuelles, en lien avec

la multiplicité des intervenants venant de différentes spécificités. Ce travail suggère qu’un

fichier informatique central faciliterait l’évaluation des stratégies thérapeutiques. Au-delà des

considérations techniques et informatiques, l’étape préalable est de bien définir le jeu de

données à recueillir. Nous avons établi un exemple de recueil de données considérés dans

notre travail comme adaptées à l’évaluation du pied diabétique. De manière générale dans

cette perspective de registres alimentés par des données de soins courants, il pourrait être

utile d’établir un contenu de données à recueillir basé sur un consensus d’experts dans le

domaine. Ces référentiels pourraient ainsi être utilisés par les équipes prenant en charge la

pathologie considérée. Ce modèle, applicable à de nombreuses pathologies, pourrait être

adapté au pied diabétique. L’optimisation de notre fiche de recueil de données informatisée

représentera un des moyens utiles pour mettre en application les axes d’amélioration que

Page 40: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

39

nous avons identifiés. Dans ce but, une réflexion sur les fonctionnalités nécessaires de ces

outils sera menée avec les intervenants de l’HDJ pied diabétique.

5.6 Forces et limites

Ce travail a permis d’évaluer la qualité du recueil d’informations indispensables à la prise en

charge du pied diabétique, en dégageant des axes d’amélioration utiles pour l’organisation de

notre activité pluridisciplinaire. Il s’agit d’un recueil rétrospectif, qui concerne des informations

parfois tronquées pour certains patients. Certaines lésions de pied avaient débuté avant la

date de début de l’étude, d’autres sont apparues peu de temps avant la fin de l’étude, sans

suivi complet. Cette étude s’intéressait uniquement à l’hôpital de jour dédié au pied diabétique

et concernait peu de patients au regard de l’ensemble des patients avec pied diabétique suivis

dans notre établissement. Plusieurs profils ne sont pas représentés dans notre échantillon, en

particulier les patients avec artériopathies sévères, préférentiellement suivis en chirurgie

vasculaire, ou encore les patients ayant subi des amputations majeures, plus souvent

hospitalisés en médecine ou chirurgie orthopédique. D’autres évaluations devront être

réalisées pour avoir une vue d’ensemble de la file active de ces patients.

Page 41: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

40

6 CONCLUSION

Cette évaluation des pratiques au sein de l’hôpital de jour du pied diabétique de notre

établissement a permis d’évaluer la traçabilité des informations essentielles à la prise en

charge de cette pathologie. Les informations les mieux tracées sont les données

administratives, le type de diabète, la fonction rénale, les données qui relèvent de la spécialité

des acteurs principaux de cet hôpital de jour (décharge des lésions, signes infectieux, soins

locaux) et la planification du prochain rendez-vous de suivi. Plusieurs axes d’amélioration ont

été identifiés devant une traçabilité insuffisante : i) pour la description des plaies, l’information

sur la présence d’un contact osseux ; ii) pour le diabète, la présence de complications, les

propositions d’adaptation thérapeutique et l’organisation du suivi spécialisé ; iii) pour

l’évaluation vasculaire, la traçabilité des pouls périphériques et de signes cliniques

d’ischémie ; iv) la présence d’une intoxication tabagique ou alcoolique, l’évaluation

nutritionnelle.

Les objectifs secondaires visaient à évaluer des indicateurs de prise en charge du pied

diabétique. Le délai médian de cicatrisation des plaies qui était de 4,6 mois, comparable aux

données de la littérature. Vingt pourcents des patients dans notre échantillon ont dû subir une

amputation d’un ou plusieurs rayons au niveau de l’avant pied.

Ces résultats apportent donc des informations utiles à l’optimisation du recueil de données de

soins courants, essentielles pour améliorer la prise en charge des patients et le respect des

recommandations de bonnes pratiques récemment mises à jour. Ce travail s’intègre à une

réflexion sur l’organisation pluridisciplinaire au sein de l’établissement et avec la médecine de

ville. L’amélioration du recueil de données à l’aide de formulaires structurés utilisables en

soins courants, pourrait également alimenter un registre de données, utile au pilotage de la

file active ou pour la recherche. Dans l’idéal, la liste des données à recueillir pourrait être

établie sur la base des recommandations, par un consensus d’experts dans le domaine du

pied diabétique pour une utilisation par les différents professionnels concernés par la

pathologie.

Page 42: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

41

7 BIBLIOGRAPHIE

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types) en France en 2015. Disparités territoriales et socio-économiques. Bull Epidémiol Hebd

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Page 44: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

43

Page 45: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

44

8 ANNEXES

Page 46: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

45

Annexe 1. Répartition des patients pris en charge pour pied diabétique dans les services du GHICL.

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46

Annexe 2. Fiche de recueil semi-structurée hôpital de jour pied diabétique.

Page 48: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

47

Extraction de la base de donnée:

229 fiches patients pied diabétique (140 patients)

Exclusion de 64 fiches (35 patients): - 35 fiches RCP

- 12 fiches non diabétique

- 13 fiches non pied diabétique

- 1 fiche doublon

- 3 fiches consultation externe

Fiches répondant aux critères d’inclusion-exclusion

après première lecture:

165 fiches patients pied diabétique (105 patients)

Lecture complémentaire du dossier médical: Ajout des données médicales,

cliniques et paracliniques

Episodes répondant aux critères d’inclusion-exclusion :

109 fiches patients pied diabétique (66 patients)

Exclusion de 56 fiches (39 patients): - 22 fiches RCP

- 14 fiches non diabétique

- 11 fiches consultation externe

- 7 fiches non pied diabétique

- 2 fiches doublon

Annexe 3. Processus d’inclusion des épisodes d’hôpital de jour.

Page 49: FACULTÉ DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG

48

Annexe 4. Résumé de la traçabilité des informations de prise en charge du pied diabétique

Traçabilité des données de terrain

Traçabilité des données métaboliques

Traçabilité des descriptions de plaies

Traçabilité des signes infectieux

Traçabilité de la décharge des lésions

Traçabilité des signes vasculaires

Traçabilité des soins locaux

Traçabilité des propositions de suivi et prise en charge

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Décision soins locauxDécision vasculaire

Prochaine consultation

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49

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50

AUTEUR : Nom : ATMEARE Prénom : Simon

Date de soutenance : 26/04/2021

Titre de la thèse : Prise en charge pluridisciplinaire du pied diabétique.

Evaluation des pratiques d’une activité d’hôpital de jour.

Thèse - Médecine - Lille 2021

Cadre de classement : Diabétologie

DES + spécialité : Médecine Générale

Mots-clés : Diabète ; Pied diabétique ; Evaluation des pratiques

Résumé :

Contexte : En France, la prévalence du diabète est estimée à 5% de la population. Parmi ses complications,

le « pied diabétique » est fréquent et provoque une augmentation des ulcérations, des infections associées

et du taux d’amputations par rapport à la population non diabétique. Les recommandations de bonnes

pratiques pour le pied diabétique ont été actualisées récemment.

L’objectif de cette étude était d’évaluer les pratiques en hôpital de jour du pied diabétique, en particulier

d’évaluer la traçabilité des informations nécessaires pour la prise en charge du pied diabétique, de mesurer

les délais de cicatrisation des plaies et le taux d’amputations.

Méthode : étude rétrospective, monocentrique, incluant les patients vus en hôpital de jour du pied

diabétique, sur la période Juillet 2016 à Janvier 2020, pour évaluer la traçabilité : des informations

démographiques ; des données de terrain des patients ; l’évaluation métabolique ; signes infectieux ;

décharge des lésions ; évaluation vasculaire, soins locaux, propositions de suivi.

Résultats : Soixante-six patients ont été inclus, lors de 109 épisodes d’hôpital de jour. Il existe une

inégalité dans la traçabilité des données. Le délai de cicatrisation médian était de 4,6 mois, évaluable pour

32 des 51 plaies incluses (62,7%). Quatorze patients (21,2% des 66 patients) ont subi une amputation d’au

moins un rayon de l’avant pied.

Conclusion : Nous avons identifiés 4 axes d’amélioration pour la traçabilité: i) de l’existence d’un contact

osseux pour les plaies ; ii) pour le diabète, des complications du diabète, des propositions de modification

thérapeutiques et de suivi spécialisé ; iii) de l’évaluation vasculaire ; iv) de la notion d’intoxication

tabagique ou alcoolique et de l’évaluation nutritionnelle. L’optimisation de la fiche structurée de recueil

d’observation permettra d’améliorer la traçabilité des informations et une appropriation des

recommandations récemment mises à jour par les différents intervenants, dans une perspective

d’amélioration des pratiques pluridisciplinaires à l’échelle de notre centre.

Composition du Jury :

Président : Monsieur le Professeur Éric SENNEVILLE

Assesseurs : Madame le Professeur Anne VAMBERGUE

Monsieur le Docteur Jan BARAN

Directeur de thèse : Monsieur le Docteur Nicolas BACLET