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N 61 49me ANNEE

Jeudi 13 Dhou El Kaada 1431 Correspondant au 21 octobre 2010

JOURNAL OFFICIELDE LA REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRECONVENTIONS ET ACCORDS INTERNATIONAUX - LOIS ET DECRETS ARRETES, DECISIONS, AVIS, COMMUNICATIONS ET ANNONCES (TRADUCTION FRANAISE)Algrie Tunisie Maroc Libye Mauritanie ETRANGER (Pays autres que le Maghreb) DIRECTION ET REDACTION SECRETARIAT GENERAL DU GOUVERNEMENT WWW.JORADP.DZ Abonnement et publicit : IMPRIMERIE OFFICIELLE Les Vergers, Bir-Mourad Ras, BP 376 ALGER-GARE Tl : 021.54.35.06 09 021.65.64.63 Fax : 021.54.35.12 C.C.P. 3200-50 ALGER TELEX : 65 180 IMPOF DZ BADR: 060.300.0007 68/KG ETRANGER: (Compte devises) BADR: 060.320.0600 12

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JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE ALGERIENNE N 61

13 Dhou El Kaada 1431 21 octobre 2010

SOMMAIRE LOIS

Loi n 10-02 du 16 Rajab 1431 correspondant au 29 juin 2010 portant approbation du Schma National d'Amnagement du Territoire.

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LOISLoi n 10-02 du 16 Rajab 1431 correspondant au 29 juin 2010 portant approbation du Schma National d'Amnagement du Territoire. Le Prsident de la Rpublique, Vu la Constitution, notamment ses articles 119, 120, 122 et 126 ; Vu l'ordonnance n 75-43 du 17 juin 1975, modifie, portant code pastoral ; Vu l'ordonnance n 76-80 du 23 octobre 1976, modifie et complte, portant code maritime ; Vu la loi n 84-12 du 23 juin 1984, modifie et complte, portant rgime gnral des forts ; Vu la loi n 85-05 du 16 fvrier 1985, modifie et complte, relative la protection et la promotion de la sant ; Vu la loi n 90-08 du 7 avril 1990, complte, relative la commune ; Vu la loi n 90-09 du 7 avril 1990, complte, relative la wilaya ; Vu la loi n 90-25 du 18 novembre 1990, modifie et complte, portant orientation foncire ; Vu la loi n 98-04 du 20 Safar 1419 correspondant au 15 juin 1998 relative la protection du patrimoine culturel ; Vu la loi n 99-05 du 18 Dhou EI Hidja 1419 correspondant au 4 avril 1999, modifie et complte, portant loi d'orientation sur l'enseignement suprieur ; Vu la loi n 99-09 du 15 Rabie Ethani 1420 correspondant au 28 juillet 1999 relative la matrise de l'nergie ; Vu la loi n 2000-03 du 5 Joumada El Oula 1421 correspondant au 5 aot 2000 fixant les rgles gnrales relatives la poste et aux tlcommunications ; Vu la loi n 01-10 du 11 Rabie Ethani 1422 correspondant au 3 juillet 2001, modifie et complte, portant loi minire ; Vu la loi n 01-11 du 11 Rabie Ethani 1422 correspondant au 3 juillet 2001 relative la pche et l'aquaculture ; Vu la loi n 01-13 du 17 Joumada El Oula 1422 correspondant au 7 aot 2001 portant orientation et organisation des transports terrestres ; Vu la loi n 01-14 du 29 Joumada El Oula 1422 correspondant au 19 aot 2001, modifie et complte, relative l'organisation, la scurit et la police de la circulation routire ; Vu l'ordonnance n 01-03 du Aouel Joumada Ethania 1422 correspondant au 20 aot 2001, modifie et complte, relative au dveloppement de l'investissement ; Vu la loi n 01-20 du 27 Ramadhan 1422 correspondant au 12 dcembre 2001 relative l'amnagement et au dveloppement durable du territoire, notamment son article 20 ; Vu la loi n 02-01 du 22 Dhou El Kaada 1422 correspondant au 5 fvrier 2002 relative l'lectricit et la distribution du gaz par canalisation ; Vu la loi n 02-02 du 22 Dhou El Kaada 1422 correspondant au 5 fvrier 2002 relative la protection et la valorisation du littoral ; Vu la loi n 02-08 du 25 Safar 1423 correspondant au 8 mai 2002 relative aux conditions de cration des villes nouvelles et de leur amnagement ; Vu la loi n 03-01 du 16 Dhou El Hidja 1423 correspondant au 17 fvrier 2003 relative au dveloppement durable du tourisme ; Vu la loi n 03-02 du 16 Dhou El Hidja 1423 correspondant au 17 fvrier 2003 fixant les rgles gnrales d'utilisation et d'exploitation touristiques des plages ; Vu la loi n 03-03 du 16 Dhou El Hidja 1423 correspondant au 17 fvrier 2003, modifie et complte, relative aux zones d'expansion et sites touristiques ; Vu la loi n 04-03 du 5 Joumada El Oula 1425 correspondant au 23 juin 2004 relative la protection des zones de montagnes dans le cadre du dveloppement durable ; Vu la loi n 04-09 du 27 Joumada Ethania 1425 correspondant au 14 aot 2004 relative la promotion des nergies renouvelables dans le cadre du dveloppement durable ; Vu la loi n 04-20 du 13 Dhou El Kaada 1425 correspondant au 25 dcembre 2004 relative la prvention des risques majeurs et la gestion des catastrrophes dans le cadre du dveloppement durable ; Vu la loi n 05-07 du 19 Rabie El Aouel 1426 correspondant au 28 avril 2005, modifie et complte, relative aux hydrocarbures ; Vu la loi n 05-12 du 28 Joumada Ethania 1426 correspondant au 4 aot 2005, modifie et complte, relative l'eau ; Vu la loi n 06-06 du 21 Moharram 1427 correspondant au 20 fvrier 2006 portant loi dorientation de la ville ; Vu la loi n 07-06 du 25 Rabie Ethani 1428 correspondant au 13 mai 2007 relative la gestion, la protection et au dveloppement des espaces verts ; Vu la loi n 08-04 du 15 Moharram 1429 correspondant au 23 janvier 2008 portant loi d'orientation sur l'ducation nationale ; Aprs avis du Conseil d'Etat ; Aprs adoption par le Parlement ; Promulgue la loi dont la teneur suit : Article 1er. Le schma national d'amnagement du territoire annex la prsente loi, est approuv pour une priode de vingt (20) ans. Le schma national d'amnagement du territoire fait l'objet d'valuations priodiques et d'une actualisation tous les cinq (5) ans. Art. 2. Les dpartements ministriels ainsi que les collectivits territoriales et les entreprises nationales et locales, sont tenus au respect des normes et rgles du schma national d'amnagement du territoire dans l'laboration de leurs projets et plans. Art. 3. La prsente loi sera publie au Journal officiel de la Rpublique algrienne dmocratique et populaire. Fait Alger, le 16 Rajab 1431 correspondant au 29 juin 2010. Abdelaziz BOUTEFLlKA.

Schma National dAmnagement du Territoire4 SNAT - Synthse JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE ALGERIENNE N 61 Llaboration du Schma National dAmnagement du Territoire -SNAT- est un enjeu national. Depuis lanne 2000, une vaste entreprise de redressement a t engage, touchant tous les secteurs de la vie de notre pays. De la concorde civile la rconciliation nationale, des rformes des systmes judiciaire et ducatif au dsendettement, en passant par la relance de la croissance, la baisse du chmage et celle de linflation, notre pays a considrablement progress dans la voie de la reconstruction et du dveloppement. Il nous appartient dsormais de prparer notre pays affronter dans son organisation territoriale les grandes chances de demain. Le monde autour de nous continue de changer. Lmergence de nouveaux acteurs conomiques, le nouveau contexte nergtique, le rle toujours croissant des nouvelles technologies, linscurit mondiale, lenjeu des nouvelles migrations sub-sahariennes, sont autant de dfis auxquels nous devons nous adapter. Cette adaptation repose notamment pour notre pays par la prise en compte de plusieurs exigences. La premire doit tre de rpondre aux dsquilibres de localisation de la population et des activits dans le territoire : Le recensement gnral de la population et de l'habitat (RGPH 2008) rvle que 63% de nos habitants sont ainsi regroups dans le Nord sur 4% du territoire national. 28% sont localiss sur les Hauts-Plateaux soit 9% du territoire alors que le Sud, cest--dire 87% du territoire naccueille que 9% de la population. Ces dsquilibres sont la fois coteux pour la collectivit nationale et source de tensions pour nos ressources naturelles. Il ne sagit pas en cela dopposer les territoires les uns aux autres mais dassurer leur dveloppement de manire harmonieuse en proportion de la charge que les milieux naturels de ces territoires pourront supporter sans se dgrader ou se dtruire. La seconde exigence est celle de la mise en attractivit de nos territoires. Dans une conomie toujours plus internationale et ouverte, le maintien dune croissance forte pour notre pays passe par la poursuite de la modernisation de notre conomie. Il sagira de renforcer lattractivit du territoire national travers la ralisation des quipements et la disponibilit des services. Le dynamisme conomique et la cration d'emplois sont au cur des proccupations. La stratgie mettre en uvre sappuiera sur l'amlioration et la diversification de l'offre infrastructurelle, sur le dveloppement des capacits scientifiques et technologiques et de linnovation, tout en assurant le dveloppement des atouts du territoire. Plusieurs actions sont ainsi mener : mise en uvre de la boucle haut dbit des technologies de la communication, amnagement de zones conomiques et technologiques pour accueillir des entreprises, modernisation des rseaux de transports, ralisation des plates-formes logistiques et de services et offre d'un cadre de vie de 13 Dhou El Kaada 1431 21 octobre 2010 qualit. Cette stratgie sappuiera en particulier sur lorganisation des espaces de programmation territoriale (EPT), sur lmergence des ples d'attractivit (PA), et sur la cration des Zones Intgres de Dveloppement Industriel (ZIDI) et des villes nouvelles partir desquels seront mis en uvre les mcanismes qui permettront de diffuser la croissance sur lensemble du territoire.

Il est enfin une troisime exigence qui est celle de la prservation et de la valorisation du capital naturel et culturel de notre pays. La croissance ne peut dsormais tre que durable. Nous sommes dpositaires de lavenir de nos enfants et de nos petits enfants. Or, les ressources naturelles sont rares et la contrainte des risques majeurs continue de peser sur notre pays. Il nous appartient donc de btir un territoire durable et de porter en consquence une attention permanente au rapport entre dveloppement et charge environnementale. Cest travers cette proccupation majeure que nous assurerons au mieux la prennisation de ce capital naturel et culturel afin de le transmettre aux gnrations futures et de ne pas compromettre leurs capacits en bnficier.

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Tels sont les objectifs du schma national damnagement du territoire. Il est lacte par lequel lEtat affiche sa politique damnagement du territoire quil entend mener pour les 20 ans venir.

Il signifie de manire forte que nous nentendons pas abandonner notre territoire la fatalit. Chacune des parties du territoire national est un lment de notre patrimoine et nous devons reconnatre chacune dentre elles le droit de se dvelopper et de prosprer mais dans le cadre dune stratgie globale et matrise.

Le schma national damnagement du territoire forme ainsi pour notre pays une ambition la hauteur des enjeux qui sont devant nous. Il rompt avec les pratiques antrieures de planification trop centralises et souvent trop rigides. Sa conception repose au contraire sur un constat partag de la situation de notre territoire et sur des concertations aussi larges que possibles. A partir de scnarios mthodologiques et dmonstratifs, il dfinit de manire prcise et pragmatique ce que seront les orientations fondamentales de lEtat pour les vingt prochaines annes : concilier harmonieusement les deux impratifs de lamnagement du territoire cest-- dire le rtablissement dun quilibre durable entre les grandes composantes de notre territoire et ladaptation de notre territoire aux exigences de lconomie contemporaine.

Mais le schma national damnagement du territoire nest pas seulement un document dorientation fixant des grands principes. Car les propositions quil contient doivent tre concrtises sur le terrain. De grands chantiers sont mis en uvre depuis 2000 sur tout le territoire : (lautoroute Est-Ouest, la ligne ferroviaire grande vitesse, la cration de grands barrages, les grands transferts hydrauliques interterritoriaux, les units de dessalement deau de mer, le dveloppement des technologies de linformation et de la communication TIC, lagriculture, lducation, la formation, la sant et la construction duniversits, la recherche et linnovation, la gnralisation de lhabitat, et le dveloppement des PME, ...). Ils sinscrivent ainsi dans une perspective dactions et de mises en application dclines en programmes dactions. Ces programmes sont la marque de notre volont non seulement de redistribuer mais aussi dinciter, dimpulser, dorienter et de crer des richesses pour renforcer lAlgrie toute entire.

A travers le schma national damnagement du territoire, nous travaillons lchelle de toute une gnration et pour toute une gnration. Ne pas le faire serait laisser notre pays sans ligne directrice et sans stratgie. Nous devons au contraire prparer notre avenir et porter un projet pour notre territoire.

SOMMAIREIntroduction........................................................................................................................................................................................................................................................................................ DIAGNOSTIC : lAlgrie, un territoire contrast ......................................................................................................................................................................................................................... 1. Le systme de leau et des sols................................................................................................................................................................................................................................................ 2. Des milieux sensibles et des risques majeurs prgnants......................................................................................................................................................................................................... 3. Le systme patrimonial : un enjeu d'identit et de territoire.................................................................................................................................................................................................... 4. Le systme des transports et des infrastructures...................................................................................................................................................................................................................... 5. Le systme productif................................................................................................................................................................................................................................................................ 6. Le systme urbain.................................................................................................................................................................................................................................................................... Quatre scnarios pour lAlgrie de demain..................................................................................................................................................................................................................................... Scnario 1 : lquilibre volontariste............................................................................................................................................................................................................................................. Scnario 2 : la dynamique de lquilibre...................................................................................................................................................................................................................................... Scnario 3 : le territoire comptitif.............................................................................................................................................................................................................................................. Scnario 4 : le territoire dispers ................................................................................................................................................................................................................................................. Le scnario acceptable : quilibre territorial et comptitivit ..................................................................................................................................................................................................... Les enjeux et dfis de lamnagement du territoire national......................................................................................................................................................................................................... Les six enjeux majeurs du SNAT................................................................................................................................................................................................................................................. Les 4 lignes directrices et les vingt programmes daction territoriale........................................................................................................................................................................................... Ligne directrice 1 : Vers un territoire durable : intgrer la problmatique cologique dans sa dimension continentale et territoriale ...................................................................................... Ligne directrice 2 : Crer les dynamiques du rquilibrage territorial........................................................................................................................................................................................ Ligne directrice 3 : Crer les conditions de lattractivit et de la comptitivit des territoires................................................................................................................................................... Ligne directrice 4 : Raliser lquit territoriale.......................................................................................................................................................................................................................... Conclusion .................................................................................................................................................................................................................................................................................. La stratgie de mise en uvre du SNAT.......................................................................................................................................................................................................................................... 1. Gouvernance et parti damnagement : pierre angulaire du SNAT......................................................................................................................................................................................... 2. Le rle des acteurs de lamnagement du territoire................................................................................................................................................................................................................. 3. Les institutions de la gouvernance territoriale......................................................................................................................................................................................................................... 4. Recrer le lien territorial : concertation, participation, partenariat.......................................................................................................................................................................................... 5. La stratgie de mise en uvre du SNAT : quel phasage, quelles squences ?........................................................................................................................................................................ 6. Les outils de mise en uvre..................................................................................................................................................................................................................................................... Conclusion gnrale ....................................................................................................................................................................................................................................................................

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SOMMAIRE (Suite)Etapes et objectifs de llaboration du SNAT 2030 ................................................................................................................................................................................................................ 1. Les objectifs du Schma National dAmnagement du Territoire .................................................................................................................................................................................................. 2. Le SNAT se dcline en schmas sectoriels et territoriaux............................................................................................................................................................................................................... 3. La dmarche participative : pour une plus grande appropriation du SNAT..................................................................................................................................................................................... 4. Les cinq missions qui ont abouti llaboration du SNAT.............................................................................................................................................................................................................. 5. Prsentation gnrale des dix-sept documents ayant servi de support au SNAT............................................................................................................................................................................. 6. Les instruments sectoriels et spatiaux de dclinaisons du SNAT ................................................................................................................................................................................................... 6.1. Schmas directeurs des grandes infrastructures et des services collectifs dintrt national........................................................................................................................................................ 6.2. Schmas damnagement des espaces de programmation territoriale........................................................................................................................................................................................... 6.3. Schmas directeurs damnagement des 4 grandes villes : Alger, Oran, Constantine et Annaba ................................................................................................................................................ 6.4. Schma directeur damnagement du littoral (SDAL).................................................................................................................................................................................................................. 6.5. Rglements damnagement du territoire des massifs montagneux ............................................................................................................................................................................................. Analyse des donnes prliminaires de lvolution de la rpartition gographique de la population travers le recensement gnral de la population et de lhabitat RGPH 2008 ..................

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INTRODUCTION Le Schma National dAmnagement du Territoire (SNAT) est un acte par lequel ltat affiche son projet territorial. Le SNAT montre comment ltat compte assurer, dans un cadre de dveloppement durable, lquilibre, lquit et lattractivit du territoire dans toutes ses composantes y compris la dfense et la scurit nationales, telles qu'nonces par l'article 5 de la loi n 01-20 du 12 dcembre 2001 relative lamnagement et au dveloppement durable du territoire. La prise en charge des impratifs de dfense et de scurit du territoire visant la protection de l'intgrit du territoire, de la population et la prservation des intrts nationaux contre tous types de menaces et d'agressions, par la mise en uvre des lments dicts par les schmas sectoriels savoir : - L'ordre public et la scurit civile, - La sant publique, - Les matires premires et l'nergie, - La scurit alimentaire et les produits industriels, - Les travaux publics, - Les transports et les tlcommunications, - La scurit des systmes d'information, - La valorisation du patrimoine culturel matriel et immatriel, dnominateur commun de l'unit nationale. La dfense, et la scurit nationales sont garanties par toutes les actions et la volont de lEtat pour mettre labri le dveloppement des moyens naturels du territoire dune manire intelligente en fonction des potentiels que reclent nos diffrents territoires. Le SNAT intgre dans un contexte de globalisation et de comptitivit au niveau mondial, linsertion et le rayonnement de lAlgrie dans ses espaces naturels dappartenance et dvolution (Maghreb, Euro-Mditerrane, Afrique). Le SNAT est une force dorientation pour laction et un document de planification stratgique. Amnager le territoire signifie que ltat nabandonne aucun territoire son destin. Chaque espace est une composante du patrimoine national laquelle on reconnat le droit de se dvelopper et de prosprer. Cest considrer que lHomme nest pas sans racines. A lchelle locale, il importe de crer les conditions pour quil puisse vivre et travailler dans l'espace quil dsire, tout en recrant le lien avec le territoire. Le territoire est la matrice et le creuset au sein desquels se droulent les activits et la vie des citoyens.

Le territoire national est une synthse entre les donnes du terrain et les injonctions de l'histoire. Le SNAT s'intresse une autre chelle du temps : le temps lent (20 ans) c'est dire la profondeur temporelle d'une gnration. Le SNAT n'a pas de rponse pour les questions locales ; il ne retient que les lments d'ampleur ou d'intrt national d'o son rle fdrateur des politiques publiques, il respecte les comptences de chaque secteur. L'amnagement du territoire ne rgle pas le problme des secteurs, il met leurs actions en cohrence Le SNAT repose sur trois fondamentaux avec trois chances : Lchance dmographique : elle est parfaitement programme avec larrive du gros de la vague des demandeurs demploi. Lchance conomique avec comme corollaire la comptitivit et la mise niveau des territoires. Elle correspond la cration de la zone de libre change et lentre lOMC. Lchance cologique qui exige la prservation du capital naturel et culturel dans une situation de stress hydrique et de raret des sols et o la concurrence est de plus en plus forte entre usages et durabilit des ressources. Le SNAT intervient dans un environnement international caractris par : Lmergence de nouveaux acteurs (Brsil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), Lmergence dune civilisation plantaire et polycentrique, Lenjeu des nouvelles migrations sub-sahariennes, Linscurit croissante, Le rle-cl des nouvelles technologies, Le contexte nergtique lhorizon 2030, Les grands enjeux de lenvironnement plantaire et lenjeu des changements climatiques. Il intervient aussi dans un contexte caractris par la stabilisation du cadre macro-conomique de lAlgrie et une bonne tenue des indicateurs fondamentaux avec : une population de 34,1 millions dhabitants (RGPH 2008), soit un taux daccroissement intercensitaire de 1,6% un Produit Intrieur Brut (PIB) 2008 de 11 773 milliards de DA soit un taux de croissance de 18 % prix courant par rapport 2007 et 2,4 % en termes rels. un PIB par tte : 4 897 $/hab en 2008 contre 3 482 $/hab en 2006 un taux de croissance hors hydrocarbures : 6,1% en 2008 contre 4,7% en 2005 un taux de chmage : 11,8 % en 2009 contre 13,8 % en 2007 un taux dinflation : 5,7 % en 2009 contre 2,5 % en 2006 un service de la dette : infrieur 2% des exportations une dette extrieure : 3,3 % du PIB en 2008 contre 16% en 2006

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Ainsi aprs le retour la stabilit macroconomique en 2000, les performances conomiques de lAlgrie ont t soutenues entre 2001 et 2008 comme en tmoignent les performances de croissance conomique hors hydrocarbures robustes tire par les plans de relance et de soutien de la croissance. Les performances macro financires de lAlgrie quant elles ont t plus marques. LAlgrie a connu neuf annes damlioration et de consolidation de sa position financire extrieure capitalisant sur les acquis de la stabilit macro conomique. La balance des paiements courants a t excdentaire durant les annes 2000 2008. Les rserves de change ont fortement progress durant les quatre dernires annes, ce qui, conjugu la forte rduction de la dette extrieure a permis lconomie algrienne dtre rsistante face la grave crise conomique internationale. Le contexte damlioration de la situation des finances publiques et de la conduite cordonne de la politique montaire en 2008 a permis de rsorber lexcs de liquidit de manire effective maintenant linflation sous contrle et confortant davantage la stabilit financire. En particulier la stabilit du taux de change effectif rel du dinar ancre sur une consolidation marque de la position financire extrieure en 2008, a permis dattnuer substantiellement leffet du choc externe inhrent linflation importe Par ailleurs, les fondamentaux conomiques de lanne 2008 indiquent la poursuite de la croissance tire par lexpansion du secteur du btiment et travaux publics BTP et du secteur des services. La forte dpendance de lAlgrie des exportations dhydrocarbures et du budget de lEtat, la faible couverture des besoins alimentaires par la production agricole, la croissance industrielle insuffisante au regard de la demande psent sur le rythme de croissance relle. Au cours de lanne 2008, caractrise par la crise financire internationale, lAlgrie a poursuivi ses bonnes performances conomiques. En dpit de la rcession du secteur des hydrocarbures, qui enregistre sa troisime anne conscutive de baisse de la valeur ajoute et la contre performance de lagriculture due la scheresse rcurrente le produit intrieur brut a progress grce au dynamisme des secteurs du btiment et travaux publics et des services. La croissance hors hydrocarbures tire par le programme dinvestissements publics, s'est situe au dessus de 6% pour la deuxime anne conscutive pendant que l'inflation est reste sous contrle (4,8% en moyenne annuelle contre 3,5% en 2007) rythme le plus lev depuis quatre ans en contexte dexcs de liquidit structurelle. Pour lavenir capitalisant sur les acquis de la stabilit macroconomique, il sagira pour lAlgrie de continuer grer au mieux face cette crise conomique et financire internationale tout en poursuivant la mise en place des conditions ncessaires pour davantage de diversification de lconomie nationale et de meilleure rpartition des activits et de la population travers le territoire national.

DIAGNOSTIC : LALGERIE, UN TERRITOIRE CONTRASTE La socit algrienne a connu de profondes mutations, en particulier dans louverture lconomie librale et dans une nouvelle phase dmographique, de plus faible croissance. Malgr la baisse de la croissance dmographique, les pressions se feront ressentir sur les ressources naturelles au sein des espaces densment peupls : 63 % des Algriens vivent dans le Nord, soit 4 % du territoire national 28 % sur les Hauts-Plateaux soit sur 9 % du territoire alors que le Sud, c'est--dire 87 % du territoire naccueillent que 9 % de la population. Les grandes villes notamment Alger, Oran, Constantine et Annaba continuent dattirer les migrants. On relve lmergence dun retour des populations vers les Hautes Plaines mais qui ne suffit pas provoquer un inversement de la tendance la littoralisation. La concentration de la population et des activits sur la frange littorale produit des dsquilibres coteux la collectivit et conduit de fortes tensions dans lusage des ressources : leau, les sols et lensemble des espaces sensibles sujets aux risques majeurs, naturels et technologiques. Pour cette raison, le mot dordre de lamnagement du territoire national doit tre : le rquilibrage et les principaux choix et arbitrages qui prsident ce rquilibrage sont prciss ci-aprs : Le territoire tant larticulation entre les systmes qui y sont reprsents tels que leau, le sol, la population les villes etc..., le diagnostic a t ds lors men, selon une approche systmique qui s'est intresse aux interactions, aux enchanements des problmes, dans un mme systme. Ce diagnostic est articul en six systmes : 1. Le systme de leau et des sols, 2. Le systme cologique, 3. Le systme patrimonial, 4. Le systme relationnel des transports, de communication, denseignement et de formation, 5. Le systme productif,

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1. Le systme de l'eau et des sols L 'Algrie s'tend sur 1 622 km de linaire ctier mditerranen, et s'enfonce sur plus de 2 000 km dans le continent africain, au cur du Sahara. Trois grands ensembles physiques : - le Tell, 4% du territoire, - les Hauts-Plateaux, 9% du territoire, - le domaine saharien, 87% du territoire. Cette varit physiographique, et la grande diversit de paysages et dcosystmes quelle favorise, explique pour partie, la richesse et la fragilit des ressources naturelles. 1.1 La fragilit de l'eau en Algrie Leau est un lment essentiel et Mme si moyen terme, stratgique de lamnagement du territoire : la demande en eau sa disponibilit inflchit la rpartition des est satisfaite, populations, de l'urbanisation et des activits conomiques. la mise en place dune politique de gestion de la Son ratio de 600 m3/habitant/an, fait de demande est ncessaire. l'Algrie un pays situ sous le seuil de raret, traduisant un dficit en eau. Outre la raret de la ressource, cette situation est lie une grande disparit spatiale en termes de rpartition de la ressource et une insuffisance dans le management de l'eau. Le plan d'action contenu dans le Schma Directeur des Ressources en Eau vise pour les vingt ans venir : - La couverture des besoins en eau potable, industrielle et agricole dans le scenario d'une anne hydrologique moyenne.

- La couverture des besoins en eau potable et industrielle ainsi que 60% des besoins en irrigation dans le cas dune anne sche. - Dans le cas d'un scnario saison humide, il y aura une amlioration de la dotation journalire par habitant qui atteindra 180 l/J/hab. Mme si moyen terme, la demande en eau est satisfaite, la mise en place d'une politique rigoureuse de gestion de la demande est ncessaire. De ce fait, lutilisation des eaux non conventionnelles est devenue un premier impratif. La premire solution rside dans le dessalement de l'eau de mer : l'Algrie dispose d'un potentiel qu'elle commence exploiter. Plusieurs projets sont dj en cours de ralisation, notamment la technique du dessalement qui permet de rduire la pression sur les ressources souterraines. La seconde solution consiste rutiliser les eaux uses. Moins coteuse, cette option repose sur les 750 Hm3 deau rejets tous les ans; rcuprer 40% de ces rejets quivaudrait produire l'quivalent de six (6) barrages d'une capacit de 60 Hm3. Aujourdhui, 102 stations d'puration ont t ralises et 74 sont en cours de ralisation avec une capacit de traitement de 567 Hm3/an, dont une grande partie est exploite dans l'agriculture. 176 stations d'puration au total, formeront le parc des STEP. Le dveloppement de ces alternatives dans le Nord permet de dgager des ressources pour prenniser lactivit des grandes zones agricoles, dterminantes dans le dveloppement du pays. Dans loptique dune politique damnagement fonde sur la valorisation des Hauts-Plateaux, une partie des ressources devra aussi tre raffecte vers cet espace. Les dficits en eau exigent ds maintenant la mise en place dune politique rigoureuse de gestion de la demande, fonde sur des mcanismes financiers et rglementaires, ainsi que sur la production dune information complte concernant la situation hydrologique.

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1.2 Des sols fragiles Les sols des trois quarts du Nord sont semi-arides et incapables de se reconstituer do la saturation et lappauvrissement des zones dvolues lagriculture dans le Nord et un report vers des zones moins favorables, celles des Hauts plateaux et du Sud. Entre 1960 et 2006, la SAU (Surface Agricole Utile) a fortement baiss passant de 1ha/hab. en 1960 0,52 ha en 1970 ; 0,34 ha en 1985 et 0,24 ha en 2008. Ce sont 250.000 ha de terres agricoles qui ont t perdus au profit de constructions. Fragiles et limites, les ressources en sols et en couvert vgtal sont en dgradation constante en raison des pratiques culturales, des pollutions, des facteurs naturels et anthropiques. Tout le territoire est concern et la conqute de nouveaux espaces de mise en valeur apparat de plus en plus difficile. - lrosion hydrique touche principalement le Nord-Ouest ; elle menace 12 millions ha dans la zone montagneuse. - lrosion olienne concerne les zones arides et semi-arides, soit 32 millions ha. - les parcours en bon tat sont estims 3 millions ha. - les sols trs sensibles la dsertification sont estims 11 millions ha. - La salinisation des sols touche principalement les terres irrigues de l'Ouest et les oasis. La fort joue, dans ce contexte, un rle de protection des sols contre lrosion. Or, la surface boise a perdu 21% de son tendue depuis 1955, en raison des incendies, du surpturage et des coupes de bois. Les initiatives institutionnelles freinent difficilement cette tendance et, si dimportantes campagnes de reboisement ont concern prs de 1 450 000 ha de fort depuis 1962, leur faible efficacit contribue faire de la prservation et la rhabilitation du capital forestier, une des principales priorits de la protection environnementale. 2. Des milieux sensibles et des risques majeurs prgnants LAlgrie doit se construire en prenant en compte sa grande vulnrabilit aux risques majeurs, naturels et industriels, sachant que ces derniers conditionnent loccupation du territoire. Une urbanisation croissante ne prenant pas en compte ces risques, accroit considrablement les consquences nfastes en cas de catastrophe. Le rchauffement climatique constitue un facteur de risque complmentaire important du fait de la vulnrabilit actuelle du pays et de ses caractristiques climatiques arides.Fragiles et limites, les ressources en sols et en couvert vgtal sont en dgradation constante [] la prservation du capital forestier constitue une des principales priorits de la protection environnementale.

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Ces conditions gologiques et climatiques se conjuguent pour faire de lAlgrie une terre risques . Sur les quatorze risques majeurs identifis par lONU, dix concernent lAlgrie : les sismes et risques gologiques, les inondations, les risques climatiques, les risques radiologiques et nuclaires, les feux de forts, les

Fgure 2 : Les cots des dommages environnementaux en parts de PIB

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risques industriels et nergtiques, les risques portant sur la sant humaine, les risques portant sur la sant animale et vgtale, les pollutions atmosphriques, telluriques, marines ou hydriques, les catastrophes dues des humains importants. regroupements

Une forte pression anthropique, souvent associe labandon de pratiques sculaires dentretien de ces espaces [] trente espces ont compltement disparu, et un grand nombre dautres se trouve menac dextinction

Face ces risques, la prservation et la valorisation du systme cologique comme patrimoine devient une ncessit La biodiversit et les cosystmes LAlgrie se caractrise par une grande diversit physionomique, constitue des lments naturels suivants : le littoral, la cte riche en plaines, les montagnes de lAtlas tellien, les hautes plaines steppiques, les montagnes de lAtlas saharien, de grandes formations sableuses, les grands plateaux sahariens et les massifs montagneux, au cur du Sahara central. Ils constituent par leur diversit et leur richesse, des rserves de biodiversit importantes et des paysages dune grande qualit. Ces cosystmes sont, toutefois, menacs par les mutations rapides de la dmographie et de lconomie du pays : lurbanisation et le dveloppement des activits engendrent une forte pression anthropique, souvent associe l'abandon de pratiques sculaires d'entretien de ces espaces. Le cot des dommages environnementaux reprsente prs de 5,2% du PIB soit lquivalent de 2,6 milliards de dollars US, soit une baisse de prs de 1 milliard de dollars US par rapport 2002 (-1,8% du PIB). Nanmoins, depuis le dbut du XX sicle, pas moins de trente espces ont compltement disparu, et un grand nombre dautres se trouve menac dextinction. Mais tous les milieux ne prsentent pas les mmes processus. En montagne, des pratiques culturales et une exploitation des ressources inadaptes soumettent les espaces une forte pression anthropique, dgradant les milieux. Dans la steppe, les labours mcaniss non adapts ce milieu fragile, un surpturage important aggrav par une scheresse endmique et rcurrente font que la strate herbace ne se rgnre plus et les sols nus sont soumis une dflation permanente provoquant ainsi lappauvrissement du milieu et la dsertification. Le milieu oasien est menac sous leffet de plusieurs facteurs lis la pression anthropique et naturelle parmi lesquels se distinguent : lensablement, la salinisation, la remonte des eaux, lutilisation excessive de leau, les grandes mises en valeur agricoles, la dmographie croissante et lurbanisation acclre. La faune, notamment, reprsente une grande partie des espces animales du bassin mditerranen, en plus des espces reprsentatives de la zone africaine. La flore, forte de 3139 espces dnombres, prsente des plantes aux caractristiques gntiques uniques qui revtent une importance conomique et sociale : plantes mdicinales, aromatiques, condimentaires, industrielles, fruitires, marachres et fourragres. Ces espces sont adaptes des conditions dapho-climatiques particulires et prsentent des rsistances aux stress biotiques et abiotiques.

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Les insuffisances de la gestion environnementale montrent la faible prise de conscience des problmes de protection et de mise en valeur de ce patrimoine. Cest une problmatique nouvelle, lchelle de lAlgrie et du Maghreb, qui ncessite une vritable mutation intellectuelle et politique, permettant den dgager les enjeux propres nos espaces. Dj, la cration de 11 parcs nationaux, de cinq rserves naturelles et de quatre rserves de chasse offre un potentiel significatif sur plus de 22% du territoire national. La protection et la mise en valeur des milieux de lespace national rpondent autant des considrations conomiques qu la ncessit dassurer aux populations prsentes et futures, une qualit de vie et un patrimoine naturel irremplaables. Ainsi, la revitalisation du dveloppement et lamlioration du cadre de vie dans les zones de montagne doivent permettre de jouer pleinement leur fonction de prservation des ressources naturelles et darticulation entre ces espaces et les espaces steppiques. La protection du littoral rpond la fois la ncessit de prserver la spcificit de la biodiversit et des paysages et au maintien des caractristiques naturelles qui en font un extraordinaire potentiel conomique et social. La steppe, dgrade sous leffet de la sdentarisation des populations et de lmergence dune culture intensive, doit trouver son avenir dans un modle de dveloppement bas sur la multi-activit et permettre de grandes oprations de rhabilitation de ses espaces naturels. Les oasis doivent servir dassise la relance conomique des espaces du Sud car, bien que menaces, elles prsentent un grand potentiel de dveloppement : mines, hydrocarbures, agriculture, tourisme, nergies naturelles, changes transfrontaliers.

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la question environnementale est une problmatique nouvelle, qui ncessite une vritable mutation intellectuelle et politique, permettant den dgager les enjeux propres nos espaces [] et rpondant autant des considrations conomiques qu la ncessit dassurer aux populations prsentes et futures, une qualit de vie et un patrimoine naturel irremplaables.

3. Le systme patrimonial : un enjeu d'identit et de territoire Lorganisation spatiale du systme patrimonial doit faire ressortir la distinction entre l'amnagement de l'espace gographique, qui colle la ralit d'un dcoupage administratif et la fabrication permanente du territoire par les hommes porteurs d'identits et des cohsions sociales. C'est en rponse cet objectif qu'une stratgie de prservation et de valorisation du patrimoine culturel fonde sur l'ancrage au territoire, compris dans sa substance identitaire et non simplement dans sa configuration spatiale, a t mise en place. Des ples patrimoniaux hautement significatifs par leurs valeurs matrielles et immatrielles ont t identifis et traduits sous la forme de parcs culturels, de secteurs sauvegards et de sites protger et mettre en valeur le historiques et archologiques. Il s'agit patrimoine culturel national dans une dune nouvelle configuration spatiale stratgie gnrale damnagemant et de signification socioculturelle qui est une dveloppement du territoire opportunit l'chelle locale, la participation et au concours de chaque citoyen la fabrication du territoire.

Les priorits sont : - caractre de vulnrabilit et de fragilit de certaines catgories du patrimoine culturel (architecture de terre), - catgories du patrimoine culturel qui nont pas fait, dune manire acceptable, jusque l, l'objet de protection et de valorisation (sites prhistoriques, casbahs, ksour, villages traditionnels), - zones sahariennes qui n'ont jamais t soumises un rgime de protection et des programmes de valorisation, - hauts lieux de la rsistance populaire, - patrimoine partag (punique, romain, vandale, byzantin, musulman, ottoman, colonial). Dans cette gographie des priorits l'chance 2030, les actions de protection, de conservation ont t articules dans le sens d'un quilibre des catgories du patrimoine culturel national (sites, monuments, rserves archologiques, centre historiques, parcs culturels) et de la valorisation de caractristiques culturelles essentielles de notre hritage culturel. Cette stratgie en matire de patrimoine culturel met en uvre un processus total et cohrent passant d'abord par linventaire, puis le classement, la restauration et enfin la valorisation. Le management du patrimoine culturel et la promotion touristique interviennent au terme de ce processus de prservation et de sauvegarde des valeurs culturelles. Les effets attendus de cette valorisation sur le dveloppement sont de plusieurs ordres : - le dveloppement du tourisme et des loisirs ; - le dveloppement d'un secteur d'conomie culturelle directement li la valorisation des patrimoines culturels ; - le renforcement de l'attractivit et de la notorit du territoire. 4. Le systme des transports et des infrastructures LAlgrie dispose dinfrastructures de transport et de communication ainsi que des services associs. Toutefois, leur organisation doit maintenant tre en cohrence avec les besoins de lconomie et la mondialisation. Lextension et la mise en rseau des infrastructures ainsi quun profond renouvellement des services et des dmarches de planification associs apparaissent ncessaires pour appuyer la comptitivit et lattractivit du territoire. 4.1 Des rseaux de transport discontinus Le rseau routier prend en charge prs de 90% du trafic intrieur de passagers et de marchandises. Le rseau de transport connait une profonde mutation (dcuplement du parc de vhicules et dveloppement de la charge utile), face auquel la dsorganisation des oprateurs de transport et le dficit de planification posent problme.

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Il est certain que cette dmarche, novatrice, appelle tre conforte et soutenue en ce qui concerne la mise en place des plans de protection et de mise en valeur des sites archologiques, des plans de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs et des zones sauvegards et des plans d'amnagement des parcs culturels. En faisant de l'identit et du territoire, les deux lments dterminants du Schma Directeur des Zones Archologiques et Historiques, le secteur de la culture aura tabli une cartographie des priorits qui ont prsid aux choix des options de protection et de valorisation du patrimoine culturel.

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Le rseau ferroviaire sorganise partir de la Rocade Nord, reliant, dEst en Ouest, les principales villes, ports et zones industrielles du nord du pays. De cet axe, quatre lignes pntrantes gagnent le Sud, dont une seule comporte un cartement standard. La majeure partie du rseau est voie unique. Cette situation explique la nette rgression de la part du transport ferroviaire dans le systme de transports du pays. Comptant seulement pour 7 8%, il sest montr encore moins ractif, et lobjectif stratgique surtout moins concurrentiel, que le transport routier. damnagemant est celui dune desserte intgrale et Parmi les 34 ports de la cte, les neufs hirarchise du territoire principaux sont desservis par les rseaux routiers et ferroviaires, ce qui leur permet de ragir laugmentation du trafic : le transport maritime assure la quasi-totalit du commerce extrieur. Toutefois, il souffre dune organisation portuaire insuffisante, qui se traduit par des services peu performants et de longs temps dattente.

Prs de 90% du trafic arien sont concentrs sur sept des 63 aroports du pays. Cest dans ceux-ci et, de manire gnrale, dans les 16 aroports internationaux, que le trafic a connu une nette augmentation . Ailleurs, le trafic, essentiellement national, connat une forte baisse. Devant ces constats, lobjectif stratgique damnagement est celui dune desserte intgrale et hirarchise du territoire, tenant compte du nombre dhabitants et de lintensit du dveloppement conomique. Paralllement, lintermodalit constitue un impratif considrer en liaison avec la valorisation du rle du chemin de fer. 4.2 Le rseau en hausse des tlcommunications Avec le dveloppement de la tlphonie mobile et des accs internet, les nouvelles technologies ont perms un quipement massif de la population en moyen de communication. Nanmoins la contribution de lindustrie des tlcommunications au dveloppement du rseau national est faible et risque daccentuer sa tendance lextraversion. Evolution de la consommation en tlcommunications. Indicateurs Nombre dinternautes Nombre de sites internet Nombre de sites internet par 10 000 hab. Nombre dinternautes haut dbit (ADSL) Nombre de lignes ADSL 2000 450.000 1.500

4.3 La rpartition des infrastructures denseignement et de formation suprieure : des disparits rattraper. Le nombre d'tudiants recens durant l'anne universitaire 2008-2009 s'lve 1 170 743, parmi lesquels 135 000 nouveaux bacheliers en 2009 dont 57% de filles. Ces effectifs sont encadrs par prs de 35 000 enseignants, dont prs de 7 000 de rang magistral, avec un taux moyen d'encadrement de l'ordre de 1 enseignant pour 30 tudiants. Au plan des capacits d'accueil pdagogiques et d'uvres universitaires, le secteur dispose de 1 200 000 places pdagogiques et prs de 510 000 lits d'hbergement. La rpartition de ces tablissements est trs ingale (trs concentre Alger), la taille trop importante de certains tablissements pose des problmes de maintenance et de gestion. Par ailleurs, les disparits interterritoriales se traduisent par d'importants carts dans la formation des populations. Ainsi, le ratio "nombre dtudiants pour 100.000 hab." est rvlateur de ces disparits : il est de 7.124 tudiants dans une ville comme Constantine et de 415 pour Bordj Bou Arreridj ; de 6.320 Annaba et de 507 Deux dsquilibres : lessentiel du El Tarf. potentiel conomique est localis dans 5. Le systme productif le Nord; 37% des emplois sont Lagriculture et les hydrocarbures localises lEst, 38% au centre sont les deux secteurs dterminants de contre 25% lOuest la croissance conomique nationale. Nanmoins, le pays se trouve dans une situation transitoire marque par les rformes conomiques profondes, avec la structuration progressive dune conomie ouverte sur la comptitivit et le repositionnement des secteurs productifs. Lexamen des grandes tendances luvre permet quelques constats : une baisse de la part de l'agriculture dans la valeur ajoute (de 11,5 7,5% entre 2000 et 2009) et de lindustrie (de 8% 5%) une lgre augmentation du BTP (de 9,3 10,7%), et un accroissement sensible du secteur des hydrocarbures (de 45% 52%) ainsi qu'une stabilisation des services (de 26% 25%). La croissance conomique sappuie de manire croissante sur lapprciation des cours mondiaux des hydrocarbures ; cette tendance risque de se traduire par la prennisation dune conomie duale domine par ce secteur et au sein de laquelle lEtat assure le rle stratgique de prlvement et de redistribution de la rente. Dautre part, le contexte douverture pourrait favoriser laccueil des investissements directs trangers (IDE) et devrait permettre des transferts de savoir-faire et de technologies.

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2002 530.000 3.000

2004 610.000 70.000 20 75.000 100.000

2009 4.000.000 150.000 43 900.000 900.000

15

Ainsi, lAlgrie connat de profondes mutations de son appareil productif, dans la rpartition de sa population, non sans consquences sur la rpartition territoriale de celui-ci. Deux dsquilibres apparaissent : lessentiel du potentiel conomique est localis dans le Nord en adquation avec la concentration de la population; 37% des emplois sont localiss l'Est, 38% au centre et 25% l'Ouest. A cela s'ajoute une pression dmographique diffrencie selon les espaces et dont les effets sont mal matriss. S'agissant de l'emploi, un double mouvement est observ ; une population active en augmentation (11,2 millions en 2009) avec un taux d'activit de 43,9% et un chmage en baisse avec 1,3 millions en 2009 pour un taux de 11,8%). Figure 3 : indice synthtique de croissance dmographique des espaces de programmation territorialeIndice synthtique de croissance dmographique des espaces de programmation territoriale

5.1.Lindustrie nationale la croise des chemins La rupture avec lconomie planifie saccompagne dune dsindustrialisation marque, le secteur priv nayant pas encore pris la relve du secteur public en dclin. Si une reprise est envisage sous rserve dune rorganisation des marchs et de louverture la concurrence internationale, linertie qui caractrise le secteur risque de favoriser les espaces dj industrialiss et daggraver les dsquilibres entre le Nord industrialis, et le Sud, ainsi quentre les grandes villes et le reste du territoire. 5.2 Le potentiel du secteur agricole et de la pche. Lextension continue de la surface agricole utile a conduit la mobilisation de la majorit des terres exploitables pour lagriculture. On constate nanmoins un dficit du commerce extrieur agricole et alimentaire, slevant 3,5 milliards de dollars chaque anne. Compte tenu des rgimes pluviomtriques et des ressources en eau, chaque grand espace du pays prsente des spcificits agricoles (agriculture irrigue, levage, marachage, etc...), auxquelles sajoutent de nouvelles tendances, avec des spcialisations et lmergence de dynamiques agricoles priurbaines. Dans le domaine de la pche et de laquaculture, limportance de la faade maritime et des infrastructures portuaires, la diversit de la flore marine et le grand nombre de plans deau artificiels constituent autant de gisements importants demplois et de rserves de production non encore exploites. Dans ce cadre, le schma directeur de dveloppement des activits de la pche et de l'Aquaculture a identifi sept (07) zones de Gestion Intgre de la Pche et de l'Aquaculture (G.I.P.A.) au niveau des quatorze wilayas littorales et 53 Zones dActivits de lAquaculture (Z.A.A) au niveau des Hauts Plateaux et du Sud. 5.3 Lnergie : un enjeu majeur pour le futur :

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3.5

Grand Sud

Haut-Plataux Centre

Sud-Est

Sud-Ouest

Haut-Plataux Est

Nord- Est

Nord-Centre

Nord-Ouest

Haut-Plataux Ouest

Figure 4 : Evolution de la population active et du nombre de chmeurs entre 2003 et 2005En millions

10.11

Les hydrocarbures ont jou un rle prpondrant dans la dynamique du dveloppement territorial. Mais lpuisement terme des rserves conduit anticiper une rupture dans la couverture des besoins nationaux, lhorizon du SNAT. lobjectif est Pour cela, l'identification de nouveaux gisements datteindre 10% d'nergie est un corollaire toute politique de rationalisation de la demande, d'exploration des dnergie renouvelable en 2030 sous-sols et d'accroissement des ressources financires issues des hydrocarbures. Le domaine minier algrien vaste et insuffisamment explor, est loin d'avoir livr son plein potentiel. En anticipant sur l'puisement des rserves, qui est un phnomne naturel et invitable, dans tous les pays producteurs d'hydrocarbures, notamment l 'Algrie, il s'agit aujourd'hui d 'intensifier les efforts de diversification de l'conomie et du dveloppement des nergies nouvelles renouvelables. L'objectif est d'atteindre 10% dnergie renouvelable en 2030.

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2.08 nombre de chomeurs

1.67 1.45

5.4 Le commerce et les services Le secteur tertiaire est en deuxime position dans le PIB et constitue le premier secteur demploi. Le commerce en est lactivit la plus dveloppe (11,7% aujourdhui), suivie du transport et des communications (8,7%), puis des services (3,5%). Mais les dsquilibres spatiaux sont trs marqus : 70% des emplois sont accueillis dans le Nord ; l'emploi est correl avec la rpartition de la population. Le secteur touristique qui a connu une constante progression jusqu'en 1991 (723.000 arrives) a enregistr une chute brutale des mouvements d'trangers aux frontires (95.000 arrives). Dans les annes 2000, il est enregistr un retour aux niveaux prcdents qui reflte essentiellement un tourisme familial et la valorisation de quelques produits comme le tourisme saharien, vnementiel, culturel et d'affaires. Cela s'est traduit par des entres aux frontires de 1.772.000 touristes en 2008 et 1.911.506 en 2009, considr en soit comme un chiffre record.

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Figure 5 : Evolution des indices de production du secteur public entre 1989 et 2005

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6. Le systme urbain Les villes et les campagnes algriennes ont connu de profondes mutations sous leffet de la croissance dmographique et des volutions socio-conomiques des dernires dcennies. Les tissus urbains se sont distendus et dgrads, ne permettant pas aux villes dassumer lensemble de leurs fonctions et de dvelopper les services et quipements ncessaires leur bon fonctionnement et leur rayonnement. 6.1. LAlgrie en transition urbaine 86% de la population rside dans les agglomrations chefs lieux (Wilaya-Commune), tendance qui saccentuera dans les dcennies venir. Cest, en effet, les villes qui ont pong la forte croissance dmographique, conjugue lexode rural. Lurbanisation sest ainsi gnralise lensemble du territoire national, avec une densification du rseau dans la zone tellienne et une croissance spectaculaire dans le Sud et sur les Hauts Plateaux. Cette croissance sest accompagne dune dgradation du cadre de vie, marqu par engager des processus ltalement de tissus urbains non structurs et mal de rattrapage pour les quips, et par l'abandon des centres anciens. Cette villes en crise ou en repli situation a conduit la marginalisation de quartiers entiers, la prolifration de l'habitat prcaire (8% conomique du parc de logement, en moyenne) et la construction d'habitat en violation de la lgislation et la rglementation en matire d'urbanisme, ainsi quau dveloppement des problmes lis aux dplacements, aux transports, la pollution et la vulnrabilit aux risques majeurs.

Bien que le nombre dagglomrations se soit accru dans les dernires dcennies, larmature urbaine reste domine par Alger et, dans une moindre mesure, Oran, Constantine et Annaba. Cest par la croissance de leur priphrie, et la lexcroissance de grandes villes, que ces agglomrations continuent de crotre. Ailleurs, les villes de plus de 100 000 habitants (Stif - Djelfa - Blida - Skikda Batna - Tlemcen,...) se multiplient et constituent le niveau fort de larmature urbaine actuelle. Mais, il leur manque une assise conomique suffisante pour diffuser la croissance. A cela sajoute leur inadaptation fonctionnelle du fait de labsence de centralit, une croissance incontrle, illgale, des priphries porteuses de risques de dstabilisation sociale ainsi que des carences dans la gouvernance urbaine. Paralllement, le passage dune Algrie rurale une Algrie urbaine se traduit par la multiplication des petites villes, partir des bourgs ruraux. En dehors de quatre grandes agglomrations, les villes restent inaptes remplir leurs fonctions conomiques et sociales, au-del de lencadrement administratif. Lobjectif est donc, en tenant compte du profil de chacune, de dvelopper les potentialits et dengager des processus de rattrapage pour les villes en crise ou en repli conomique. Les villes se trouvent en premire ligne dans la bataille pour le dveloppement, et de plus en plus impliques dans les flux dchanges internationaux, ayant ainsi la responsabilit du dveloppement de leur territoire. Cette situation amne des modifications radicales dans le positionnement des grandes agglomrations et entrane une recomposition profonde des systmes urbains. Par ailleurs, le systme urbain actuel ne permet pas damortir le doublement de la population urbaine, annonc dici 20 ans. Cette situation ncessite un rquilibrage du territoire national et une adaptation du systme actuel, fonds sur les enjeux suivants : la cration dun rseau des villes algriennes et la russite de la mise niveau et de la modernisation des grandes villes. 6.3 Le monde rural Le devenir du systme urbain est troitement li aux tendances socio-conomiques qui caractrisent le monde rural. Reprsentant 30% de la population algrienne, la population rurale connat un net ralentissement dmographique et tend sagglomrer, de plus en plus, dans les bourgs ruraux. Nanmoins, les dynamiques dmographiques et conomiques releves sont trs diffrencies, selon les zones. Si les conditions de vie se sont globalement amliores, limpact rel de la politique d'quipement en milieu rural n'a pas atteint les objectifs escompts, au regard de la persistance de la pauvret, du chmage, et de la prcarit sociale, malgr leurs diminutions significatives ces dernires annes.

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6.2 Un systme urbain aux fonctions mal assumes L'armature urbaine : L'volution dmographique exceptionnelle connue, depuis l'indpendance a eu des effets significatifs sur l'organisation urbaine et la rpartition spatiale des agglomrations. Elle a engendr au plan de l'organisation et de la taille des agglomrations, des distorsions diverses qu'il importe de traiter, telles : - La localisation des principales agglomrations sur la cte ; - La concentration naturelle des populations sur le territoire.

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La prvalence dapproches de dveloppement qui considraient le milieu rural comme un simple espace subsidiaire de la ville la grandement desservi. Le monde rural na pas connu la mise en uvre dun projet conomique et social cohrent, complet et susceptible de lui offrir les chances dun dveloppement porteur de progrs et de modernit. Aussi, l'une des ambitions de la politique du renouveau rural, est prcisment de mettre en place les conditions dun dveloppement rural qui devra donc mieux prendre en compte la diversit des situations et dpasser les approches sectorielles.

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Anne Pop. Urbaine Pop. rurale 1966 1977 1987 1998 2008 3 778 482 6 686 785 11 444 249 16 966 967 23 870 000 8 243 518 10 262 515 11 594 693 12 133 926 10 230 000

Pop. totale 12 022 000 16 948 000 23 038 942 29 100 863 34 100 000

Part de la pop. urbaine 31.40% 40.% 49.70% 58.30% 70% 31.40% 40.% 49.70% 58.30%

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Figure 6 : Evolution de la population urbaine entre 1966 et 2008 Figure 8 : Rank size des villes de plus de 20 000 hab

Figure 7 : Larc de prcarit enserre le Nord-Centre

Analyse du degr dintgration du systme urbain partir de la relation entre le rang de la ville et sa taille. Une armature urbaine en croissance 580 units bien rparties : un atout territorial mais gch par ltat des villes

mettre en place les conditions dun dveloppement rural qui devra donc mieux prendre en compte la diversit des situations et dpasser les approches sectorielles

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SYNTHESE : LES ENJEUX NATIONAUX Au plan national et toutes les chelles du territoire, notre pays fait lobjet de contradictions : sociales, socitales, rurales et urbaines. Les carts entre catgories sociales et entre espaces sont patents : rural, urbain, Hauts Plateaux, littoral, montagne, steppe ; il sagit de problmes de toute socit, et leurs solutions passent par une politique LAlgrie est de plus fonde sur lquit et la solidarit. en plus urbaine, un moment o il faut Entre social et socital, le pays est un point et rattraper les retards du rural, tout en concentrant dcisif de son volution : celui du passage de la de grandes ressources majorit de la population lurbain, aspire par les pour la matrise de la villes. LAlgrie est de plus en plus urbaine, un croissance urbaine et du moment o il faut rattraper les retards du rural, dveloppement qualitatif tout en concentrant de grandes ressources pour des villes la matrise de la croissance urbaine et du dveloppement qualitatif des villes. Cest une autre contradiction majeure, entre le rural et lurbain, que le pays doit galement grer afin de renforcer lunit nationale et la cohsion sociale.

Le freinage de la littoralisation ne peut se raliser que si le dveloppement des Hauts Plateaux et du Sud est suffisant pour maintenir les populations sur leur territoire, voire sil peut attirer les populations telliennes. Lautonomie se traduit par le fait que la nouvelle configuration du Tell repose sur des facteurs qui lui sont spcifiques, comme la restructuration du systme urbain et ltablissement de nouvelles relations littoral-montagne. Le systme urbain devra assumer le rle de moteur du dveloppement conomique national, tout en assurant la qualit de vie de ses habitants et en prservant le capital des ressources et des milieux naturels de la zone. Paralllement, la montagne tellienne deviendra une zone intermdiaire entre le littoral et les Hauts Plateaux, avec sa propre logique de dveloppement. Les pimonts et les massifs pourraient accueillir les populations venant du littoral, moyennant des systmes de communication permettant de faire bnficier larrire-pays de la diffusion de la croissance conomique des zones littorales. Le dveloppement des Hauts Plateaux a pour objectif de maintenir la population sur son territoire, ce qui implique une croissance gale au crot naturel et un solde le rquilibrage des migratoire nul ; une vision plus optimiste peut composantes du envisager une attractivit des Hauts Plateaux principales territoire national constitue qui drainerait vers eux les populations de la lenjeu majeur dune nouvelle zone littorale. Le succs de ce dveloppement gographie du territoire [] il des Hauts Plateaux dpend de leur aptitude sagit dinflchir profondment accueillir les populations nouvelles, une tendance luvre depuis satisfaire ses demandes conomiques et plus dun sicle et qui tend spontanment samplifier sociales, en particulier celles concernant lemploi et leau. Cest partir destimations de la charge raliste et supportable des transferts possibles que pourra alors se dgager une rpartition des populations nouvelles sur les diffrents espaces des Hauts Plateaux, du Sud et des pimonts.

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Or, de nouvelles exigences simposent, en termes de cration demplois et de stabilit conomique, dquit et de comptitivit territoriales, dconomie de leau et des sols, et de dveloppement de lensemble du territoire. Face ces perspectives, il est difficile de fixer des objectifs quantitatifs ou des solutions idales ; le diagnostic du territoire national fait ressortir un enjeu majeur : le rquilibrage du territoire. La croissance de la population des franges littorales rsulte dune croissance naturelle encore leve malgr un sensible ralentissement de son rythme et de celui des flux migratoires venant des zones intrieures. La littoralisation de lurbanisation constitue une tendance lourde. Aussi, entre une volution tendancielle qui tend accentuer les dsquilibres actuels et une politique qui romprait avec cette volution, il ny a pas de vritable alternative : le rquilibrage des principales composantes du territoire national constitue lenjeu majeur dune nouvelle gographie du territoire. Lobjectif est ambitieux, car il sagit dinflchir profondment une tendance luvre depuis plus dun sicle et qui tend spontanment samplifier.

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Le dveloppement du Sud constitue un enjeu spcifique. Il sagit plutt dune conqute que dune reconqute car ces espaces n'ont pas bnfici de programme de dveloppement conomique et humain la mesure des potentiels importants qu'ils reclent. Comme pour les Hauts Plateaux, limportance du dveloppement du Sud est fonction de sa capacit rpondre aux besoins des populations nouvelles. Le Sud, dont les principaux handicaps sont la duret du climat et laccessibilit, possde des potentiels importants valoriser.

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QUATRE SCENARIOS POUR LALGERIE DE DEMAINLe diagnostic a constitu un constat critique de la situation existante, ainsi quun document prvisionnel et prospectif du territoire national. Aujourdhui, plusieurs possibles soffrent au devenir du territoire national. La description de ces possibles est lobjet de llaboration de quatre scnarios, ralisables compte tenu de la situation et des volutions en cours sur le territoire national. La ralisation de tel ou tel scnario est fonction des politiques qui seront effectivement mises en uvre ; mais tous ne sont pas souhaitables. La description des volutions les plus ngatives prsente pourtant lutilit de mieux positionner les choix faire quant aux volutions souhaitables du territoire.

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Afin de rendre plus intelligible les diffrents scnarios, ils sont prsents volontairement de manire contraste. Bien que ralistes, aucun dentre eux ne sera, lui seul, limage du territoire national. Aussi, au moment du choix, la mthode consiste choisir, dans chacun des scnarios, ce quil y a de positif. De cet assemblage de facteurs favorables, se construira, travers une combinaison de scnarios, le scnario souhait.

Lobjectif du scnario souhait est de concilier travers une combinaison harmonieuse deux impratifs damnagement du territoire :

Rtablir un quilibre durable entre les grandes composantes du territoire. Adapter le territoire aux exigences de lconomie contemporaine.

La valeur de cette combinaison dpendra de sa capacit conserver une cohrence interne, fixer des priorits et des hirarchies, susciter une vritable synergie. Le choix dun scnario de rfrence pourra alors senrichir des apports issus des autres scnarios.

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SCENARIO 1 : LEQUILIBRE VOLONTARISTE Lobjectif de ce scnario est de concevoir un fort dveloppement des Hauts Plateaux et du Sud, permettant de freiner le dveloppement littoral et dquilibrer le territoire, en termes de population et de bases productives : 55% de la population doivent se trouver au Nord tandis que 45% habitent les Hauts Plateaux et le Sud. Ce scnario sappuie sur une logique centralise et devient une priorit absolue de lEtat. Celui-ci lance une politique de Grands Travaux, structurant larmature urbaine des espaces reconqurir, pour accueillir de nouveaux habitants et gnrer les activits qui soutiendront le dveloppement conomique et social. Des bases productives doivent tre cres dans les Hauts Plateaux et le Sud afin de soutenir leur dveloppement conomique et social, notamment par des dlocalisations autoritaires dactivits. 1.1 Lamnagement du territoire Afin dintervenir sur les quilibres territoriaux et de contrebalancer les lEtat pose les bases productives tendances observes, lEtat pose les bases des Hauts Plateaux par la productives des Hauts Plateaux par la dlocalisation des institutions des dlocalisation de grandes units publiques et grandes units conomiques par le dveloppement dun appareil publiques et par le dveloppement lgislatif renforc et doutils dintervention, tatiques. En dun appareil lgislatif renforc et technique et foncire, contrepartie, laccent est peu mis sur le doutils dintervention dveloppement conomique local et spatial. Le volume de transfert volontaire de population, de 2 500 000 personnes rparties entre les Hauts Plateaux (2 Millions) et le Sud (0,5 Million), doit complter la mise en place dune organisation territoriale duale. Cela passe par un investissement massif dans les infrastructures de transports et de transfert deau. Le programme est rapidement ralis, notamment grce lexpertise trangre venue renforcer les entreprises algriennes, amenes se restructurer pour mieux rpondre cette demande importante.

Le monde rural continue de bnficier dune politique dencadrement global afin, notamment, de fixer les populations. A proximit des villes se dveloppe une agriculture comptitive ; mais, sur les Hauts Plateaux, les ples urbains polarisent peu les espaces ruraux environnants. Au Nord, qui nest pas particulirement cibl par les actions, lespace rural est moins stabilis. 1.2. Le dveloppement du territoire La politique environnementale vise limiter les impacts des amnagements sur le milieu et les ressources naturelles ; laugmentation de loffre en eau, par dimportants transferts, pose problme de ce point de vue. De manire gnrale, la pression anthropique se maintient au Nord tandis quelle se dveloppe au Sud et sur les Hauts Plateaux. Elle peut entraner des conflits dusage, prenant au dpourvu llevage et lagriculture, jusqu faire disparatre pastoralisme et nomadisme. Pour cette mme raison, les problmes environnementaux peinent tre rsolus et labsence de structures darbitrage, entre usagers, conduit une augmentation de la pression sur les ressources naturelles. La lente mergence du secteur priv laisse le champ libre la politique conomique de lEtat, qui garde le contrle de plusieurs secteurs cl, grce la rente des hydrocarbures. Son objectif, de rpondre aux importants besoins en emplois (2.600.000 au total), se heurte la faible organisation de la diversification conomique, largement informelle. Par ailleurs, le recours aux importations compense linsuffisance des capacits productives du pays. La transition conomique se droule donc un rythme modr, qui ne permet pas de sortir du schma dconomie de rente. Louverture Consquence internationale est limite par le freinage du du SCENARIO 1 dveloppement du littoral. Ailleurs, labsence dmergence dchelles spatiales ne permet pas lEtat doit contrler lexpression de spcificits territoriales et les fortes lexcution des politiques conditions de localisation, imposes par la stratgie dcides au niveau central de dveloppement, empchent les investissements directs trangers dintervenir.

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SCENARIO 1

La mise en place dun rseau de villes nouvelles, sur les Hauts Plateaux, fait merger une armature urbaine renouvele. La zone tellienne, qui demeure le vecteur de croissance et douverture du pays, nest pas rorganise et souffre dune gestion mtropolitaine limite. Lespace intrieur se structure peu peu en ples dquilibre, faiblement relis entre eux mais dont la capacit de rayonnement touche graduellement les territoires environnants. Au Sud, le dveloppement urbain, en archipel, sappuie sur les ressources propres chacun des ples, sans dvelopper de synergie commune. Au Nord, le littoral fortement peupl est frein dans sa croissance.

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Dans ce scnario et cette hypothse, la modernisation de la socit algrienne ne saccompagne pas de mutations politiques et sociales suffisantes : si lEtat est centralis. Par souci defficacit, il dconcentre une partie de lexcution de la mise en uvre de ses projets, au niveau des wilayas et des espaces de programmation territoriale ; il garde toutefois le contrle des politiques, dcides au niveau central.

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SCENARIO 2 : LA DYNAMIQUE DE LEQUILIBRE La vision dynamique de lquilibre sinscrit dans lOption Hauts Plateaux, consistant en une double valorisation du territoire : la constitution de ples dquilibre assurant le dveloppement des Hauts Plateaux et du Sud, dune part, et la restructuration de la frange littorale et tellienne, dautre part. Elle ne se limite pas au rquilibrage littoral/intrieur mais comprend galement lquilibre urbain/rural et lquilibre durable du territoire ; la prise en compte du seuil de capacit daccueil et de charge du littoral en est une ide-force. 2.1 Lamnagement du territoire La politique damnagement articule une politique de solidarit spatiale avec une politique de dveloppement conomique. Pour cela, elle met en place une logique partenariale : ltat est le garant de la solidarit spatiale et met en uvre une politique dynamique dquilibre territorial, le secteur priv assurant pour sa SCENARIO 2 part lessentiel du dveloppement des bases une double valorisation productives. Ltat assume ainsi des politiques publiques fortes et demeure un acteur conomique du territoire : la constitution de ples dquilibre assurant le dans certains secteurs clefs. dveloppement des Hauts Plateaux et Sud, dune part, et Une stratgie territoriale forte est dfinie dans la restructuration de la frange loptique dun amnagement durable. Elle cherche littorale et tellienne, dautre diffuser sur lensemble du Tell la dynamique part littorale, en sappuyant sur un rseau urbain mieux structur et mieux desservi, aux fonctions plus distinctes, plus favorables la montagne. Paralllement, la cration dun rseau maill de ples urbains, lintrieur du pays, doit y maintenir la population active ; des villes nouvelles sont cres sur les Hauts Plateaux. Sur lensemble du territoire, lobjectif est de faire merger un systme urbain hirarchis et articul, adapt aux configurations spatiales : articulations intgres au Nord, rseaux de villes sur les Hauts Plateaux et archipels dunits urbaines au Sud.

Le monde rural est polaris et desservi, de sorte rester attractif et assurer un renouvellement. Le maillage urbain/rural sappuie sur des bourgs dynamiques, limitant la dsertification et favorisant la protection des terres agricoles de forte valeur ajoute, proximit des villes. Le rle des infrastructures est central pour rduire lenclavement et favoriser le dveloppement conomique. Continu, hirarchis, le rseau maille lensemble du territoire, en sadaptant aux maillages urbains territoriaux. Les infrastructures majeures sont mises en place par lEtat tandis que des entits dconcentres sont charges du niveau local. 2.2 Le dveloppement du territoire Prendre en compte la capacit de charge environnementale du territoire doit permettre de prvenir et rduire les impacts environnementaux du dveloppement. Il sagit de grer au mieux la pression anthropique, notamment en zone urbaine, par la rduction des pollutions et, en zone littorale, par la protection des milieux naturels. Sur les Hauts Plateaux, les impacts environnementaux suscits par les amnagements sont grs et limits ; au Sud, des mesures de protection du patrimoine bti et des milieux naturels sont prises, la priphrie des villes. La compatibilit du dveloppement du territoire avec le niveau local des ressources en eau est recherche. Les approvisionnements en eau sont diversifis, sur la base de nouveaux quipements et de la mise niveau des quipements existants. LEtat, le garant de la solidarit spatiale, oriente le dveloppement conomique, intervient dans certains secteurs cls et assure la transition conomique vers lconomie de march. Une sortie du schma de rente se dessine Consquence progressivement mesure de la restructuration du SCENARIO 2 du tissu conomique et de sa sortie de linformel. LEtat diversifie ses sources de LEtat, le garant de la revenu par une fiscalisation progressive et solidarit spatiale, oriente le modre de lconomie. Le secteur priv assure lessentiel du dveloppement des bases dveloppement conomique, productives, autour des ples d'attractivit et intervient dans certains des grandes villes, les collectivits territoriales secteurs cls et assure la contribuent pour l'essentiel la modernisation transition conomique vers des quipements urbains et le dveloppement lconomie de march. local. Le renforcement de louverture linternational se traduit notamment par de nouvelles relations transfrontalires. La restructuration des principales grandes villes, le renforcement de leurs fonctions suprieures et de leur attractivit confortent leur ouverture vers le Maghreb, lEurope et le monde.

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La spcificit des espaces, dsormais au cur des politiques dveloppes, est assure par le renforcement de lappareil lgislatif, en matire damnagement, et lapplication de procdures de concertation. Cette approche globale par espace remplace les dmarches sectorielles. Elle saccompagne de diffrents types darticulation des villes, au sein du systme urbain. Si lobjectif dun solde migratoire nul est atteint, les Hauts Plateaux bnficient de 4 450 000 habitants supplmentaires, en 20 ans, engendrant une demande de 1 500 000 emplois. Dans le Sud, ce solde gnrerait 1 650 000 habitants supplmentaires et une demande de 40 000 emplois.

La modernisation de lconomie et des services publics, la rpartition du dveloppement amliorent lquit sociale. Aux chelons locaux, la population participe aux dcisions ; cela accompagne un mouvement progressif de dconcentration, favorable aux espaces de programmation territoriale, et de dcentralisation. Il sagit de faire merger des collectivits territoriales capables dexprimer des proccupations locales, permettant dajuster au mieux les politiques publiques.

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Source : SNAT 2030

SCENARIO 3 : LE TERRITOIRE COMPTITIF Le territoire national se recompose sous leffet de lconomie de march. LEtat, en attendant de se retirer dans des fonctions de rgulateur, assure la transition en crant les conditions dune conomie diversifie et autonome. Il conserve la responsabilit de la politique damnagement et accompagne les forces du march dans leur fabrication dun territoire comptitif et attractif. Il sagit surtout dattnuer les dsquilibres territoriaux et dassurer une quit sociale minimale. 3.1 Lamnagement du territoire SCENARIO 3 La politique damnagement du territoire, limite et cible, conforte le dveloppement des La politique damnagement ples les plus dynamiques pour appuyer une du territoire, limite et cible, transition efficace ; un niveau minimal de solidarit conforte le dveloppement des territoriale est garanti afin dviter les impacts ples les plus dynamiques pour ngatifs des dsquilibres territoriaux sur la appuyer une transition efficace croissance gnrale. Lappareil lgislatif est renforc mais laisse les grandes villes se doter doutils de planification et dintervention. Le secteur priv se structure pour rpondre aux investissements publics. Peu peu, une structure duale se met en place, distinguant des espaces dynamiques, constitus des grandes villes et des espaces quelles entranent dans leur sillage (Nord et ple de prosprit des Hauts Plateaux), et des espaces priphriques (principalement sur les Hauts Plateaux et dans le Sud). De forts effets de seuils se mettent en place : au-del dun temps daccs maximal une grande ville et en de dun certain niveau dactivit, les espaces concerns dcrochent. La population se concentre dans les ples de croissance, ce qui entrane dimportantes migrations internes, privilgiant les zones littorales, au dpens de lintrieur. Sur ce schma, larmature urbaine connat un dveloppement dual distinguant les villes les plus peuples, hypertrophies, et les villes aux bases productives insuffisantes pour sriger en ples de croissance. La constitution de collectivits territoriales aux pouvoirs tendus constitue un enjeu de taille pour la gestion urbaine. De mme, lespace rural sorganise entre des espaces ruraux dvelopps dans les aires dinfluence des grandes villes, et des espaces ruraux dvitaliss. Les premiers bnficient des services des grandes villes mais sont confronts des tensions pour lusage de lespace et des ressources ; les seconds, faiblement quips, sont marqus par une dvitalisation et la dsertification, peine freines par le systme daides publiques des politiques compensatrices. Les nouvelles infrastructures ne sont pas destines rsoudre cette dualit : elles renforcent les dynamiques des ples de croissance, tablissant une forte hirarchie entre les espaces. La qualit du niveau de vie y augmente en mme temps que les ingalits territoriales. Comme un certain nombre dinfrastructures sont ralises et exploites par le secteur priv, les espaces les moins solvables ne bnficient pas du dispositif ; lintrieur du pays souffre donc dun certain enclavement.

3.2 Le dveloppement du territoire 28 Limiter les externalits ngatives, dvelopper une industrie des loisirs et du tourisme fonde sur la valorisation des richesses patrimoniales, tels sont les principaux objectifs environnementaux. Mais ils se heurtent la pression accrue sur les espaces les plus peupls et productifs, malgr des mesures de protection ponctuelles. Les mcanismes marchands assurent la rgulation des usages de leau : exploitations rentables, concessions, lvation du prix de leau. Les approvisionnements se diversifient lorsquils savrent rentables, accompagnant le dessalement et lexploitation de nouvelles nappes fossiles et loptimisation des ressources et des systmes de distribution actuels. La restructuration du secteur public en grandes entreprises prives saccompagne de lmergence dun rseau de PME, extirpant le pays de linformel et laffranchissant de la rente ptrolire. LEtat ne conserve le contrle que du secteur des hydrocarbures, ventuellement en partenariat avec des socits prives, nationales ou trangres. Une conomie dagglomration se dessine, mieux connecte linternational, qui permet dlever le niveau dinvestissements trangers et damliorer les infrastructures de transport vers les hinterlands. Le front de mer connat une forte restructuration et squipe de chanes logistiques performantes. Les ples les plus attractifs, et particulirement les trois grandes villes se dotent des quipements et services lis aux fonctions dchange internationales. Un port moderne est constitu, permettant le dgagement de tout ou partie du port de marchandises dAlger, pour des quipements lis sa fonction internationale : quartier daffaire, htellerie, grands quipements culturels et de loisir, ... Dans ce scnario, les bnfices conomiques sont contrebalancs par les ingalits socio-spatiales qui se traduisent par des ractions de rejet, des phnomnes dexclusion, de pauprisation et