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SANTÉ COMMUNAUTAIRE DU CENTRE HOSPITALIER STE-MARIE'' ' ' ' * ' ' ' , " " - ' ' ' ^ , ' '

ÉVÉNEMENTS DÉ LA RUÉ DES GLAÏEULS

DOSSIER DES ANOMALIES ANO-RECTALES À GENTILLY

Mireille Lajoie, m. d.

Directrice

Département de santé communautaire Centre hospitalier Ste-Marie

Ï J Novembre 1991 620 C46 1991

POSITION ET RECOMMANDATIONS DU DÉPARTEMENT DE

SANTÉ COMMUNAUTAIRE DU CENTRE HOSPITALIER STE-MARIE

ÉVÉNEMENTS DE LA RUE DES GLAÏEULS

DOSSIER DES ANOMALIES ANO-RECTALES À GENTILLY L = = = = = = = = = = = = = = = =

Mireille Lajoie, m. d.

Directrice

Département de santé communautaire Centre hospitalier Ste-Marie

Novembre 1991

i

T A B L E D E S M A T I E R E S

LES ÉVÉNEMENTS DE LA RUE DES GLAÏEULS 2

LE DOSSIER DES IMPERFORATIONS ANO-RECTALES 3

POINTS SAILLANTS 3

CONTRAINTES 5

RÉSULTATS 6

É T U D E D E P R É V A L E N C E ET DE SÉRIE D E CAS 6 Anomalies ano-rectales Anomalies congénitales majeures

ÉVALUATION DES D O N N É E S E N V I R O N N E M E N T A L E S 8 Centrale nucléaire de Gentilly 2 Parc industriel de Bécancour

CONCLUSIONS 9

ACTIONS ET RECOMMANDATIONS 10

ANOMALIES CONGÉNITALES 10 Anomalies ano-rectales Autres anomalies et surveillance locale Surveillance provinciale Protocole d'investigation

E N V I R O N N E M E N T 12 Centrale nucléaire de Gentilly 2

Mesures de contrôle Normes Informations à la population

Parc industriel de Bécancour Projet pilote de surveillance et d'analyse de risques à la santé

DÉROULEMENT 14

MEMBRES DU COMITÉ AVISEUR 16

POSITION ET RECOMMANDATIONS DU DÉPARTEMENT DE SANTÉ COMMUNAUTAIRE DU CENTRE HOSPITALIER STE-MARIE

ÉVÉNEMENTS DE LA RUE DES GLAÏEULS

DOSSIER DES ANOMALIES ANO-RECTALES A GENTILLY

RAPPEL DES ÉVÉNEMENTS

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En mars 1990, la population apprenait que trois.enfants affectés d'une imperforation

anale étaient nés à Gentilly, sur une période de deux ans: Sur la rue dés Glaïeuls, à une • i * ' • *" " n»

quinzaine de kilomètres de Gentilly, l'impression d'un nombre excessif d'avortéments spontanés,

la naissance de deux enfants mort-nés présentant des anomalies congénitales multiples et celle

d'animaux malformés porteurs dans certains cas d'imperforations anales faisaient aussi la i manchette.

L'analyse plus détaillée des faits entourant ces événements a permis de distinguer

deux dossiers : celui de la rue des Glaïeuls et celui des enfants ayant une imperforation anale

à Gentilly. Dans les deux cas, la présence de polluants environnementaux potentiels était à

l'origine des inquiétudes des citoyens et soupçonnée d'être en cause. Cependant, la nature

même des problèmes de santé rapportés, la distance géographique entre les deux séries

d'événements et la possible exposition à des'polluants distincts nous ont amenés à traiter

séparément ces deux dossiers.

2

LES ÉVÉNEMENTS DE LA RUE DES GLAÏEULS

Pour conclure ce dossier, les résidents de la me des Glaïeuls ont été rencontrés,

en juin 1991, par le Département de santé communautaire et les organismes impliqués dans

l'analyse des différents aspects à évaluer, soit le MENVIQ et le MAPAQ. Les conclusions et

recommandations du D.S.C. y ont alors été présentées. Un rapport plus détaillé de ce dossier

se trouve en annexe, (document blanc)

De façon succincte, rappelons qu'il n'était pas possible de mener une étude

épidémiologique sur les cas d'avortements rapportés. Le nombre de ces cas était trop faible pour

permettre une analyse statistique valide et les taux observés se situaient aux limites des taux

attendus. Par contre, nous avons évalué l'exposition possible des femmes enceintes à des

contaminants rejetés dans l'environnement par l'industrie mise en cause. Nous n'avons pu mettre

en évidence d'exposition par voie cutanée ou orale à ces contaminants. L'étude a cependant

démontré une contamination de la nappe phréatique par les HAP, sous le terrain exploité par

l'industrie. Bien que certains puits des résidences de la rue des Glaïeuls aient révélé la présence

de HAP, leur quantité est négligeable, sans effets appréhendés sur la santé. Ces résultats ont

toutefois été une alerte à une contamination encore plus importante de la nappe phréatique dans

le futur, à moins que des actions appropriées ne soient prises. Le MENVIQ est déjà intervenu

en ce sens auprès de la compagnie impliquée. Des mesures de contrôle environnemental ont

été identifiées et sont en phase d'implantation.

3

LE DOSSIER DES IMPERFORATIONS ANO-RECTALES A GENTILLY

POINTS SAILLANTS

La naissance de trois enfants avec des imperforations ano-rectales, dans une municipalité

située à proximité d'une centrale nucléaire et d'un parc industriel lourd, a suscité de vives

inquiétudes chez la population. Celle-ci désirait savoir si la pollution générée par ces industries,

en particulier par la centrale nucléaire, ne serait pas à l'origine de ces anomalies. On semblait

s'interroger aussi sur la présence et la fiabilité des mesures de surveillance de la radioactivité

dans l'environnement de même que sur la nature des contrôles faits par les autorités

gouvernementales. La population était par ailleurs confrontée à des informations contradictoires

concernant les effets de la radiation sur l'humain et sur les animaux.

Du point de vue scientifique, le Département de santé communautaire faisait face à un

phénomène appelé agrégat ou cluster, c'est-à-dire la présence d'un nombre de cas plus grand

qu'attendu dans une période donnée et dans un territoire circonscrit. Deux questions se

posaient : est-ce que le taux d'anomalies ano-rectales observé est statistiquement élevé? et si

oui, est-ce qu'il est possible d'y apporter une explication ou de faire l'hypothèse d'une association

avec un facteur environnemental?

En vue de répondre à ces questions, le D.S.C. a mandaté une équipe de

recherche pour réaliser deux études (document 2). La première est une étude épidémiologique

de la prévalence des principaux types d'anomalies congénitales sévères survenues dans la région

pendant une période de cinq ans (1985-1989). Avec cette étude, nous visions à connaître

l'importance du problème sur l'ensemble du territoire du D.S.C. et à établir des comparaisons

entre ce que nous observions à Gentilly et sur le reste du territoire du D.S,C., avec ce qui était

obsèrvé en Ontario et en Golombie-Britanique. Nous voulions nous assurer que nous n'étions

pas en présence d'un phénomène qui produirait un excès de plusieurs anomalies congénitales.

Ces analyses ont porté sur l'ensemble du territoire du D.S.C., sur les territoires des C.L.S.C., et

sur les municipalités situées à proximité de certaines concentrations industrielles.

Une deuxième étude, une analyse poussée des expositions encourues par les

parents d'enfants porteurs d'anomalies ano-rectales (série de cas), a été faite. Cette étude a

porté sur cinq des six enfants atteints, surtout le territoire du D.S.C. L'objectif était de déterminer

si ces enfants avaient été exposés (Pendant la grossesse à un agent commun susceptible

d'engendrer des anomalies congénitales de ce type.

Afin d'avoir une évaluation plus complète, les données environnementales

disponibles concernant la centrale nucléaire de, Gentilly 2 ont été revues attentivement

(document 3). Nous avons aussi pris connaissance du rapport de la situation environnementale

du territoire de la ville de Bécancour, publié par la municipalité.

5

CONTRAINTES

Les contraintes rencontrées ont été de plusieurs ordres: L'absence de données

permettant de répondre rapidement aux questions soulevées était la plusjmportante et ce, tant

au niveau de l'étude épidémiologique qu'au niveau environnemental. Il n'existe pas de registre

d'anomalies congénitales au Québec. Ce. manque d'information a nécessité une recherche

intensive et systématique de données dans les centres hospitaliers de la région du D.S.C. et

certains hôpitaux hors région et dans des fichiers provinciaux, tels le ficher Med-Echo, le fichier

des naJssances vivantes et celui des mortinaissances. Nous avons dû aussi identifier et définir

des méthodes appropriées pour établir des comparaisons avec d'autres provinces. Rappelons

que, par son concept même/ l'étude de prévalence est descriptive et ne permet pas d'établir un

lien causal entre ce qui est observé et un facteur environnemental.

Les causes mêmes des anomalies congénitales, de façon générale, sont mal connues.

Ainsi, 60% des cas ou pius demeurent sans cause connue. Dans le cas particulier des

anomalies ano-rectales, les données scientifiques disponibles ne révèlent pas une cause

spécifique comme ce fut le cas par exemple pour les cas de phocomélies associés à la

thalidomide ou le syndrome alcoolo-foetal relié à la forte consommation d'alcool chez la mère.

Les analyses environnementales fournies par la centrale nucléaire de Gentilly 2

évaluent l'exposition de la population à la radiation. Santé et Bien-être social Canada fait aussi

des mesures du taux de radiation dans l'environnement mais celles-ci ne sont pas conçues pour

valider les premières. Les comparaisons sont ainsi souvent rendues difficiles, les mesures

n'ayant pas été faites aux mêmes endroits ou à des temps similaires. Quant aux données du

parc industriel, elles donnent un aperçu de la contamination environnementale mais ne définissent

pas l'èxppsition réelle ehcourue par la population.

RESULTATS

ÉTUDES DE PRÉVALENCE ET DE SÉRIE DE CAS

ANOMALIES ANO-RECTALES

L'étude épidémiologique a mis en évidence une prévalence effectivement plus élevée de

cas d'anomalies ano-rectales à Gentilly, confirmant les impressions de la population. Il est

important toutefois de souligner que le protocole de recherche considère uniquement les

naissances survenues sur le territoire et non pas les grossesses qui y ont été conçues. Cette

approche est requise pour que la comparaison avec les données obtenues ailleurs sur notre

territoire et avec celles de l'Ontario et de la Colombie-Britanique soit possible.

Or, pour que le développement de l'embryon subisse une altération et que des

anomalies caractérisées par des imperforations ano-rectales sé produisent, comme ce fut le cas

à Gentilly, Pémbryon doit être soumis à un agresseur, environnemental ou autre, au cours du

premier trimestre de la grossesse. L'analyse individuelle des cas nous révèle ainsi que parmi les

trois enfants nés à Gentilly, deux y ont été conçus et y demeuraient durant cette phase critique

alors que le troisième à été conçu et est demeuré à l'extérieur du territoire jusqu'au huitième mois

de grossesse.

De plus, bien que tous ces enfants présentent des anomalies ano-rectales, les

anomalies associées ne sont pas de i même nature, ce qui peut suggérer des mécanismes

causals différents. L'histoire détaillée du déroulement de la grossesse et des expositions

parentales possibles à des agents tératogènes ou mutagènes connus ou suspectés a été faite

auprès des parents de cinq des six enfants nés avec des anomalies ano-rectales qui ont accepté i • _ I '<

de participer à l'étude. Elle ne suggère pas que ces cas puissent.avoir une cause commune liée

à un facteur présent dans l'environnement jocal ou à ùn autre facteur.

7

ANOMALIES CONGÉNITALES MAJEURES

L'étude de prévalenee nous apprend aussi que pour l'ensemble des anomalies

majeures étudiées, à l'exception dès fissures labiales et palatines, la région 04-C, desservie par

le D.S.C., ne présente aucune augmentation par rapport aux taux auxquels nous pourrions nous

attendre en nous comparant avec l'Ontario et la Colombie-Britanique. L'étude a aussi permis

d'identifier, en plus des trois enfants nés à Gentilly, trois autres cas d'anomalies ano-rectales

distribués sur l'ensemble du territoire.. Le taux global des anomalies ano-rectales pour, la région

04-C ne dépasse pas cependant les taux attendus.

C'est à l'extérieur de la région de Gentilly, et dans, des territoires distincts, que

l'augmentation du taux des fissures labiales et palatines de même qu'une. hausse non

statistiquement significative des anomalies du tube neural ont été documentées. Ces

observations ne suggèrent donc pas de lien avec les anomalies ano-rectales de Gentilly. Pour

les autres anomalies congénitales étudiées, les regroupements géographiques analysés ne

suggèrent pas, non plus, de lien avec les événements de Gentilly.

De façon globale, nous n'avons pas noté d'augmentation importante dans le temps.

Ainsi; la prévalence, plus élevée de 1988 s'est résorbée en 1989. Nous n'avons, pas non plus

observé de nouveaux cas d'anomalies ano-rectales à Gentilly en 1990-1991..

8

ÉVALUATION DES DONNÉES ENVIRONNEMENTALES

CENTRALE NUCLÉAIRE DE GENTILLY 2

Lés mesures réalisées par la centrale nucléaire de Gentilly 2 à l'extérieur du site 1

nous indiquent que les niveaux de radioactivité relevés sont nettement en deçà des normes

reconnues internationalement. Les quelques mesures réalisées par Santé et Bien-être social

Canada confirment ces analyses. La quantité calculée de radiation additionnelle provenant de »

la centrale nucléaire de Gentilly 2, à laquelle la population pourrait être exposée, serait de

.01 mSv (I mRem)/année. Par comparaison, le bruit de fond naturel de radioactivité est autour

de 2.4 mSv (240 mRem)/année. (UNSCEAR, 1988)

PARC INDUSTRIEL DE BÉCANCOUR - ' ' _ . . .

Lé rapport publié par la municipalité de Bécancour sur la pollution reliée au parc

industriel identifie de nombreux contaminants environnerhentaux sans toutefois permettre

l'évaluation du degré d'exposition de la population. Ces contaminants sont soit des contaminants

traditionnels que l'on retrouve dans les zones urbanisées et industrielles soit des contaminants

plus spécifiques, c'est-à-dire qui découlent d'un procédé particulier de production propre aux - .-tJ i

usines du parc industriel de Bécancour; •

À partir des données disponibles, il n'a pas été possible de générer des

hypothèses sur les effets des polluants produits dans le parc industriel de Bécancour sur la santé ' > i

des gens de Gentilly et plus précisément sur leur association avec des anomalies ano-rectales.

Ainsi, malgré une amélioration de nos connaissances de la situation environnementale de ce

parc, celles-ci n'ont pas été suffisantes pour apporter un éclairage complémentaire aux

conclusions de l'étude de prévalence.

CONCLUSIONS

Conscients de la souffrance engendrée par le problème des anomalies ano-

rectales, tant chez les enfants que dans leurs familles, c'est avec un souci d'éclairer et de

prévenir, si possible, d'autres événements similaires que nous avons fait nos recherches. A la

lumière des résultats de l'étude épidémiologique de prévalence, de l'histoire détaillée des enfants

nés avec une imperforation anale, des connaissances actuelles sur le développement de

l'embryon et sa période de susceptibilité à des facteurs exogènes et des évaluations environne-

mentales, le Département de santé communautaire considère avoir suffisamment d'informations

pour présenter ses conclusions à la population concernant la naissance de trois enfants nés avec

des anomalies ano-rectales à Gentilly.

Nos investigations ont permis de mettre en évidence un ensemble de faits. La

prévalence des anomalies ano-rectales survenues à Gentilly est statistiquement élevée.

Toutefois, la distribution géographique des cas durant la période gestationnelle pertinente, leurs

caractéristiques anatomiques différentes et l'investigation des expositions encourues durant la

période prénatale ne suggèrent pas que ces anomalies puissent avoir une cause commune liée

à un facteur présent dans l'environnement local. Les évaluations des données environnementa-

les indiquent par ailleurs que l'exposition de la population à la radioactivité libérée par la centrale

nucléaire était à un niveau faible par rapport à la radiation naturellement présente dans

l'environnement.

Nos, études nous ont aussi démontré que la prévalence des différents types

d'anomalies sévères observée dans la région 04-C n'est pas plus élevée que là prévalence

observée dans les populations de référence, sauf pour un excès de fissures labiales et palatines

dont la biologie comporte une composante génétique importante. Enfin, les regroupements

géographiques et temporels analysés pour les différents types d'anomalies sévères étudiés ne

suggèrent pas que d'autres anomalies congénitales survenues dans la région puissent avoir un

. lien avec les anomalies observées à Gentilly.

10

ACTIONS ET RECOMMANDATIONS

ANOMALIES CONGÉNITALES • ! ' ' ! • /

ANOMALIES ANO-RECTALES

Compte tenu des résultats de nos recherches, nous ne recommandons pas de

mesures particulières à prendre pour les futurs parents résidant à Gentilly sinon celles

recommandées habituellement, soit une attention à de saines habitudes de vie et le

recours à des soins prénataux adéquats. Rappelons que dans les meilleures conditions, le

taux d'anomalies congénitales oscille entre I.5 et 3%. La majorité des cas n'ont pas de cause

spécifique identifiable.

AUTRES ANOMALIES ET SURVEILLANCE LOCALE • 1 ' . '

Bien que l'étude de prévalenee n'ait pas mis en évidence d'augmentation du taux

global des anomalies congénitales au niveau de l'ensemble du territoire, on observe toutefois un

excès de fissures labiales et palatines; Comme les connaissances scientifiques disponibles

suggèrent une étiologie génétique Importante pour ce type d'anomalie, le O.S.C. ne croit pas

indiqué pour le moment d'entreprenère des recherches spécifiques à ce sujet Nous

entendons toutefois continuer une surveillance des atrésies ou sténoses ano-rectales, des

fissures palatines et des anomalies du tube neural pour le territoire 04-C au cours des cinq

prochaines années et ce, à l'aide du fichier Med-Echo.

11

SURVEILLANCE PROVINCIALE

Nous avons été confrontés dès le début de l'étude à une absence de données sur

la prévalence des anomalies congénitales au Québec. Nous' avons donc dû utiliser d'autres

provinces comme points de comparaison. L'accessibilité à de telles données de base devrait

faire partie du programme de surveillance des maladies au Québec afin de permettre d'établir des

comparaisons avec d'autres milieux. Il serait également important de suivre l'évolution des

anomalies majeures au sein de la province et éventuellement de déterminer si des investigations

plus poussées devraient être menées. Toutefois, nous sommes conscients des coûts importante

que peut engendrer un tel système. C'est pourquoi nous recommandons que le ministère de

la Santé et des Services sociaux étudie la possibilité d'utiliser le fichier Med-Echo comme

un mécanisme de surveillance d'anomalies congénitales majeures à l'échelle du Québec.

PROTOCOLE D'INVESTIGATION

Pour nous permettre de mener à bien l'investigation de l'agrégat d'anomalies ano-

rectales sur notre territoire, nous sommes inspirés de protocoles élaborés à l'extérieur du Québec

par des groupes impliqués dans de telles investigations. Compte tenu que ce phénomène est

susceptible de survenir fréquemment, et ce pour différents problèmes de santé, nous recomman-

dons que le ministère de la Santé et des Services sociaux s'assure qu'un protocole

d'investigation pour les agrégats de problèmes de santé soit développé au Québec en

prévoyant une démarche spécifique pour les anomalies congénitales. A cet effet, les

.chercheurs qui ont participée cette étude de même que le D.S.C. sont prêts à apporter leur

collaboration.

ENVIRONNEMENT

12

CENTRALE NUCLÉAIRE DE GENTILLY 2 • i ; i-i .

Mesures de contrôle

D'après nos démarches, toutes les données concernant le site extérieur à la

centrale sont générées et analysées par la centrale nucléaire de Gentilly 2 sous le contrôle de

la Commission de contrôle d'énergie atomique Canada. Au Québec, il n'y a pas encore de

mécanismes pour valider ces données, les organismes gouvernementaux ne disposant pas de

moyens adéquats à cette fin. Rappejons que, en raison de son mandat qui vise plutôt à r

connaître les taux de radiation ambiante, les analyses faites par Santé et Bien-être social Canada •

à travers le pays n'ont pas un but de validation des mesures de la centrale.

Nous n'avons aucune raison de douter de ta fiabilité et de la validité des données

fournies par la centrale nucléaire de Gentilly 2. Nous croyons cependant essentiel que ie i : : '[[

1

gouvernement du Québec, à partir de mécanismes qu'il jugera appropriés, voie à mettre

en place des mesurés indépendantes de contrôle des analyses environnementales de la i

radioactivité réalisées par Hydro-Québec, à l'extérieur de son site. Ces mesures devraient j ,

pouvoir être comparées à celles que la centrale produit. Il est aussi important que soit • j. i t

renforcée la présence de spécialistes dans le domaine de l'énergie nucléaire, tant au

niveau de la santé publique locale que provinciale. - i

Normes

Selon les données dont nous disposons, les niveaux de radiation auxquels la

population a été exposée par les activités de la centrale nucléaire de Gentilly 2, au cours des

dernières années, sont nettement à l'intérieur des normes recommandées internationalement. i \ ' i ' ' "

Il nous apparaît néanmoins approprié de recommander que la norme proposée en 1990 par

la Commission internationale de prptection radiologique soit adoptée le plus rapidement I » - ' : ' possible. La dose maximale admissible dé radiation à la population (DMA) serait ainsi abaissée

à I mSv/année (100 mRem/année). Elle est présentement à 5 mSv (500 mRem)/année.

13

Informations à la population

Les organismes de santé publique devraient informer périodiquement la

population de l'impact sur sa santé des taux de radiation mesurés. Pour cela, les données

et l'analyse des résultats générés par les mesures de contrôle sous autorité gouvernemen-

tale devraient leur être transmises d'emblée, de même que celles de Santé et Bien-être

social Canada. Les rapports de la centrale nucléaire de Gentilly 2, acheminés aux autorités

gouvernementales, le sont aussi maintenant au D.S.C. Par contre, il serait souhaitable que la

centrale apporte des améliorations à la présentation de ses données pour les rendre

accessibles à un plus grand nombre de personnes non spécialistes en la matière.

PARC INDUSTRIEL DE BÉCANCOUR t

Projet pilote de surveillance et d'analyse de risques à la santé

La réalisation du bilan environnemental du parc industriel de Bécancour à partir

des mesures de surveillance en vigueur témoigne d'un intérêt à une meilleure connaissance de

la situation globale du para Mais pour préciser l'exposition de la population aux polluants et d'en

identifier scientifiquemént leurs effets sur la santé, il est nécessaire d'innover, d'aller plus loin que

les exigences réglementaires habituelles et d'entreprendre des recherches. Le D.S.C. entend

donc poursuivre ses démarches, en collaboration avec ses partenaires, pour explorer et

mettre en place un projet pilote, afin de mieux cerner et mesurer l'impact sur la santé des

polluants générés par les industries du parc industriel de Bécancour et d'identifier des

protocoles de surveillance,pouvant être appliqués dans le parc et éventuellement ailleurs.

DÉROULEMENT DU DOSSIER 14

Pour mener à bien un dossier présentant autant de facettes, la collaboration, le

support et les connaissances d'un grand nombre de personnes étaient nécessaires. C'est

pourquoi, dès le début, le Département de santé communautaire s'est associé à un comité

aviseur dont les membres, tant par leur expertise scientifique et clinique que par leur implication

dans notre communauté, nous ont permis de considérer tous les aspects du dossier et de nous

assurer de répondre adéquatement aux préoccupations de la population.

La présence, autour d'une même table, de personnes exerçant dans des champs

aussi différents s'est avérée des plus positives. Elle a facilité une collaboration efficace entre les

ministères présents (ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec,

ministère de l'Environnement du Québec, ministère de la Santé et des Services sociaux), qui ont

ainsi, apporté un éclairage nécessaire à une bonne analyse des problèmes à l'étude. Étant

membre du comité aviseur, le C.L.S.C. Les Blés d'Or a aussi pu prévoir rapidement des actions

de support et d'information auprès des parents de son territoire. La municipalité de Bécancour

a, pour sa part, confirmé son intention de mieux connaître le statut environnemental de son milieu

et à depuis publié un rapport. Les spécialistes en médecine pédiatrique, gynécologique et en

génétique nous ont apporté leurs conseils? et leur expertise dans l'évaluation des problèmes de f: jl santé en cause, alors que les toxicologues nous ont guidés dans une interprétation adéquate des

risques associés aux polluants étudiés.

Pour réaliser les investigations requises, le docteur Chantai Brisson, épidémiologis-

te, a assumé la responsabilité scientifique de l'étude de prévalence, travaillant en collaboration

avec le docteur Denis Laliberté et plusieurs membres de l'équipe du Département de santé

communautaire du Centre hospitalier Ste-Marie. La disponibilité de ces deux chercheurs et leurs

travaux ont été rendus possibles grâce a ia collaboration et à l'appui du Département de santé

communautaire de l'Hôpital St-Sacrement et de son directeur, le docteur René Tremblay.

L'évaluation des données environnementales a été effectuée par le docteur Yvon

15

Doyon, du Département de santé communautaire dû C H. Ste-Marie, en ce qui concerne la

radioactivité dans le milieu, et par monsieur Louis Dionne, aussi du D.S.C., pour les autres

aspects.

En plus de son implication personnelle dans la réalisation de ces recherches, le

docteur Maurice Poulin, coordonnateur du service de santé publique au D.S.C. du C.H. Ste-Marie,

a assuré la gestion et la coordination de l'ensemble du dossier et de ses multiples intervenants

depuis le printemps 1990. Il a rempli ces fonctions dans un souci constant de maintenir une

rigueur et une objectivité scientifiques essentielles pour apporter le meilleur éclairage possible

aux inquiétudes de la population et plus particulièrement à celles des familles de Gentilly.

C'est aussi grâce au travail et au support d é l'ensemble de l'équipe du

Département de santé communautaire du. Centre hospitalier Site-Marie, plus particulièrement du

personnel du service de santé publique, des conseillers en promotion de la santé, des secrétaires

et des techniciens en informatique et en documentation, que ce dossier a pu être mené à terme:

La direction du Centré hospitalier Stè-Marie, consciente de ses responsabilités auprès de la

population, n'a pas hésité non plus à supporter lé déroulement d'une étude d'une telle envergure.

MEMBRES DU COMITÉ AVISEUR l1

Doctëur Marcel Benoît Vétérinaire M.A.P.A.Q.

Docteur Chantai Brisson Épidémiologiste D.S.C. St-Sacrement

Monsieur Philippe Bussières Directeur régional M.E.N.V.I.Q.

Monsieur Pierre Chaîné Ingénieur M.E.N.V.I.Q.

Docteur Louis Dallaire Généticien Hôpital Ste-Justine

Monsieur Louis Dionne Conseiller en santé environnementale D.S.C. - C.H. Ste-Marie

Docteur Marc Dionne Directeur de la santé publique M.S.S.S.

Monsieur Jean-Guy Dubois Maire Ville de Bécancour

Docteur Mireille Lajoie Directrice D.S.C. - C.H. Ste-Marie

Docteur Denis Laliberté Spécialiste en santé communautaire D.S.C. St-Sacrement

Monsieur Clément Leduc Agronome

, M.A.P.A.Q.

Monsieur Luc Lefebvre Toxicologue D.SÏC. Maisonneuve-Rosemont

Monsieur Marcel Lortie Directeur général C.L.S.C. Les Blés d'Or

Docteur Albert Nantel Directeur Laboratoire de toxicologie du Québec

Docteur Michel Patry Gynécologue C.H. Ste-Marie

Docteur Maurice Poulin Coordonnateur en santé publique D.S.C. - C.H. Ste-Marie

Docteur Lome Haney Pédiatre C.H. Ste-Marie

P 7506 ex.2 Lajoie, M.

auteur - , . -, Position et recommandations au DSC du C.H. Ste-Marie, événements

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