Évangelisation et charité

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Hisrory ofEuropean Ideas. Vol.9, No.% pp.479488,1988 0191-6599/88 %3.00+0.00 Printed in Great Britain 0 1988 Pergamon Press pk. ELFRIEDA DUBOIS*and LUICI MEZZADRIT L’histoire religieuse de I’Occident n’est pas seulement l’histoire des divisions et du confessionalisme, de l’histoire de la pastorale defensive ou de la reconquete de I’histoire des saints et des elites. Elle est aussi histoire des pauvres, pa~icul~rement des paysans pris en Ctau, selon un dramatique appel de Vincent Depaul au pape Innocent X, entre deux perils: le glaive et la faim.’ Ces ‘muets sans archives’ comme ils ont et& definis par Bronislaw Geremek2 ont Cti: abondamment ttudies dans une approche globale pour mettre en relief les faits sociaux, culturels, humains, de milieu, ~sychologiques, itconomiques et cliniques.3 Parmi tant de contributions on a tent& de circonscrire et de mieux definir les pauvres. Michel Mollat a mis en lumiere trois seuils, a savoir un point critique qui separe les pauvres des autres. 11 a par16 de ‘seuil biologique’, de ‘seuii de l’incapacite physique’ et enfin du ‘seuil d’a-sociabilid ou de dechtance sociale’.4 Jean-Pierre Gutton distingue ‘les pauvres structurels’ de ceux ‘conjonc- turels’.5 B. Pullan au contraire dessine trois cercles concentriques. Au niveau le plus bas se trouveraient les pauvres inhabiles qui, pour subsister, ont besoin de recevoir l’aumiine (4 B 8 pour-cent de la population), alors que 20 pour-cent de la population est constitut de personnes qui, a cause des bas salaires ou de la precarite de l’emploi, doivent recourir a 1’aumBne a chaque variation du prix du ble; enfin 50-60 pour-cent de la population ne savait ou ne pouvait supporter des crises prolong&es sans 2tre oblige de tendre la main.6 L’interet des historiens ne s’est pas port& simplement sur les aspects economiques, mais ils ont chercht a reconstruire les facettes du probleme de la vie et du monde des pauvres a travers les diverses etudes sur la religiosite et la condition populaire des ~~~~~~~~~~’ ou l’univers d’un meunier (Ginzburg),* les textes de ‘friponnerie’9 et le ‘pain sauvage’ de Piero Camporesi.‘O Des le Moyen-bge etaient apparues deux attitudes par rapport aux pauvres: une consideration evangelique qui amenait B les regarder positivement comme ‘image du Christ’, et done comme un ideal stduisant; ti l’oppose, l’appriciation negative et mtprisante de la pauvreti: comme un ma1 qu’il fallait fuir et extirper, ttait toujours vivace. Au XVIe sibcles s’opttre un changement. La crise des Ordres mendiants, les critiques des humanistes contre la gross&et6 et l’ignorance, vraie ou presumee, de ses representants, les tensions sociales qui avaient conduit a accentuer les critiques contre la pauvreti: et contre les pauvres. Une selection entre les pauvres ‘bans’ et les pauvres ‘m&chants’ s’etait faite. Envers les premiers etait admise une attitude bienveillante, tandis que pour les autres une grande severite etait *43 Beauchamp Place, Oxford OX4 3NE. jCollegio Alberoni, V. Emilia Parmense 77, 29100 Piacenza, Italy. 479

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Hisrory ofEuropean Ideas. Vol.9, No.% pp.479488,1988 0191-6599/88 %3.00+0.00

Printed in Great Britain 0 1988 Pergamon Press pk.

ELFRIEDA DUBOIS* and LUICI MEZZADRIT

L’histoire religieuse de I’Occident n’est pas seulement l’histoire des divisions et du confessionalisme, de l’histoire de la pastorale defensive ou de la reconquete de I’histoire des saints et des elites. Elle est aussi histoire des pauvres, pa~icul~rement des paysans pris en Ctau, selon un dramatique appel de Vincent Depaul au pape Innocent X, entre deux perils: le glaive et la faim.’

Ces ‘muets sans archives’ comme ils ont et& definis par Bronislaw Geremek2 ont Cti: abondamment ttudies dans une approche globale pour mettre en relief les faits sociaux, culturels, humains, de milieu, ~sychologiques, itconomiques et cliniques.3

Parmi tant de contributions on a tent& de circonscrire et de mieux definir les pauvres. Michel Mollat a mis en lumiere trois seuils, a savoir un point critique qui separe les pauvres des autres. 11 a par16 de ‘seuil biologique’, de ‘seuii de l’incapacite physique’ et enfin du ‘seuil d’a-sociabilid ou de dechtance sociale’.4 Jean-Pierre Gutton distingue ‘les pauvres structurels’ de ceux ‘conjonc- turels’.5 B. Pullan au contraire dessine trois cercles concentriques. Au niveau le plus bas se trouveraient les pauvres inhabiles qui, pour subsister, ont besoin de recevoir l’aumiine (4 B 8 pour-cent de la population), alors que 20 pour-cent de la population est constitut de personnes qui, a cause des bas salaires ou de la precarite de l’emploi, doivent recourir a 1’aumBne a chaque variation du prix du ble; enfin 50-60 pour-cent de la population ne savait ou ne pouvait supporter des crises prolong&es sans 2tre oblige de tendre la main.6 L’interet des historiens ne s’est pas port& simplement sur les aspects economiques, mais ils ont chercht a reconstruire les facettes du probleme de la vie et du monde des pauvres a travers les diverses etudes sur la religiosite et la condition populaire des ~~~~~~~~~~’ ou l’univers d’un meunier (Ginzburg),* les textes de ‘friponnerie’9 et le ‘pain sauvage’ de Piero Camporesi.‘O

Des le Moyen-bge etaient apparues deux attitudes par rapport aux pauvres: une consideration evangelique qui amenait B les regarder positivement comme ‘image du Christ’, et done comme un ideal stduisant; ti l’oppose, l’appriciation negative et mtprisante de la pauvreti: comme un ma1 qu’il fallait fuir et extirper, ttait toujours vivace.

Au XVIe sibcles s’opttre un changement. La crise des Ordres mendiants, les critiques des humanistes contre la gross&et6 et l’ignorance, vraie ou presumee, de ses representants, les tensions sociales qui avaient conduit a accentuer les critiques contre la pauvreti: et contre les pauvres. Une selection entre les pauvres ‘bans’ et les pauvres ‘m&chants’ s’etait faite. Envers les premiers etait admise une attitude bienveillante, tandis que pour les autres une grande severite etait

*43 Beauchamp Place, Oxford OX4 3NE. jCollegio Alberoni, V. Emilia Parmense 77, 29100 Piacenza, Italy.

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necessaire. Ainsi se faisait jour l’idee, accueillie favorablement, d’attitudes repressives. Tout cela avait trouve a s’exprimer au XVII e siecle dans la tentative de ‘renfermement’.” On avait alors vu se constituer des filatures (‘Spinhuis’), des manufactures pour le bois (‘Rasphuis’) et pour des tissus (‘Tuchthuis’) aux Pays- Bas, Workhouses en Angleterre, H6pitaux ghzkraux en France, Lyon (1614), puis Paris (1656)et dans tout le royaume. Les memesinitiatives se retrouvent en Italie, a Naples, Genes, Rome et Turin.‘*

Pas ma1 de travaux ont corrigt l’impression que le ‘renfe~ement’ constituait une attitude homogbne, *I3 bien plus, ils ont commence a mettre en lumitre Ie caractere specifique de la charitt, qui n’est pas simplement faite de pratiques de controle social.14

Un theme a tte peu etudie, encore qu’il soit parfaitement dans la ligne des etudes faites, celui du rapport entre evangklisation et charitir. Par exemple, dans l’ordonnance qui institue un hopital general dans toutes les villes ou gros bourgs du royaume de France, on avance deux justifications pour la reclusion: eduquer les pauvres a la pi& et au travail. Apparemment done s’etablit un lien entre un projet de rtclusion et celui de la formation chretienne.

Sans vouloir pretendre tpuiser le probltme, nous voudrions ttudier du cot& catholique l’attitude de Sun des representants les plus en vue de I’Eglise de France, Vincent Depaul ( 1581-1660).‘5

Dans sa vie on decouvre le sens du tournant reformiste de 1’Eglise modeme. Ses aspirations ttaient celles d’un prktre de l’epoque pretridentine, a savoir se servir de l’etat clerical pour obtenir un ‘benefice’. La faillite de ses esperances le conduisit a retrouver le sens du service sacerdotal comme continuation de la mission du Christ Evangelisateur des pauvres. I6 Entrt: dans la sphere d’influence de Pierre de Btrulle, alors que celui-ci fondait l’oratoire de Jesus, il fit une t&s importante experience pastorale B Clichy, comme cure, en 1612. Surleconseil de BCrulle” il devint aum~nier de la famille de Philippe-Emmanuel de Gondi (1581-1662), general des gal&es. Celui-ci avait tpouse Fran~oise-Marguerite de Silly, dont il eut trois fils: Pierre, Henri et Jean-Francois-Paul, futur cardinal de Retz.

La necessitt de suivre les d&placements de la famille de Gondi dans ses domaines, amena Vincent, en janvier 1617 a Folleville. 11 fut appele au chevet d’un mourant. Le penitent confessa que sans Vincent il serait mort dans le dtsespoir. Ce fut la une revelation de la mike spirituelle des pauvres. Les Ames se perdent parce que les pretres, a la poursuite d’une honnlte retraite, n’en ont point le souci. Le 25 janvier 1617, Vincent fit un sermon dans l’eglise de Folleville,‘8 pour exhorter a la confession gentrale. Ce sermon fut toujours considtrt par lui comme ‘le premier sermon de la Mission’.

Ce n’est que plus lentement qu’il prit conscience d’ctre appelt: g une forme d’evangtlisation itinerante des pauvres gens des champs. En effet, il va quitter le chateau des Gondi pour rtaliser ses aspirations dans le minis&e traditionnel d’un bon cure B Chhtillon-les-Dombes, pres de Lyon. Au contact avec l’autre face de la misere, la pauvreti madrielle, il eut la conviction que la solidaritt paysanne, toujours forte pas plus que l’aumone ne pouvait suffire, il eut l’idte que c’ktait le devoir de I’Eglise d’assumer le devoir de la lutte contre la misere en organisant des groupes de lai’cs engages dans l’assistance des pauvres malades. Ainsi nacquirent les ‘Conferies de la Charite’.”

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C’est justement que 1617 est consideree comme I’annie decisive, celle du tournant creatif. Mieux encore, c’est le moment 06 Vincent Depaul a la perception de l’indivisible unite entre evangelisation et charite. Toute son activite, toute sa pens&e, dans les annees qui suivent, n’auront pas d’autre but que ‘t?vangt%ser par paroles et par oeuvres’. Interpretant les objections de certains missionnaires qui trouvaient &range de s’engager dans le souci des hbpitaux en plus de celui des missions tvangtlisatrices, saint Vincent Depaul pose une question: ‘Mais a quel propos, me dira quelqu’un, se charger d’un hopital? . . . Pourquoi aller sur les frontieres distribuer des aumbnes, se hasarder 2

beaucoup de pkrils et se dttourner de nos fonctions?’ Et repondait:

Que les pretres s’appliquent au soin des pauvres, n’a-ce pas i-t& l’office de Notre- Seigneur et de plusieurs grands saints, qui n’ont pas seulement recommande les pauvres, mais qui les ont eux-memes consoles, soulages et gueris. Les pauvres ne sont-its pas les membres affliges de Notre-Seigneur? Ne sont-ils pas nos f&es? Et si les prstres les abandonnent, qui voulez-vous qui les assiste? De sorte que, s’il s’en trouve parmi nous qui pensent qu’ils sont & la Mission pour evangeliser les pauvres et non pour les soulager, pour remtdier a leurs besoins spirituels et non aux temporels, je reponds que nous les devons assister et faire assister en toutes les manieres, par nous et par autrui.. . . Faire cela, Test tvangeliser par paroles et par oeuvres, et c’est le plus parfait, et c’est aussi ce que Notre-Seigneur a pratiqut, et ce que doivent faire ceux qui le representent sur la terre d’office et de caractere, comme les pretres; et j’ai ou’i dire que ce qui aidait les ev?ques g se faire saints, c’ttait I’aum&re?O

La coherence interne de sa pen&e et de son action provient de l’union entre la CharitC et I’Evangile.

Puisque le pauvre peuple Ctait en butte a l’ignorance et a la faim, il c&a les missions.21 11 ttait convaincu de la ntcessitt de donner aux paysans ce qui est ‘necessaire a salut’,22 11 organisa les missions autour de la ‘Petite mtthode’23 pour assurer une predication adapt&e aux possibilitts des auditeurs, grace au catCchisme:24 ‘Tout le monde demeure d’accord que le fruit qui se fait a la Mission est par le cattchisme’.25 L’enseignement simple, la ptdagogie catkhe- tique, qui rendent les missions lazaristes differentes de celles prtchkes par d’autres communautes, comme les Jesuites et Ies Capucins, ou en vogue en d’autre nation9 voila pour Vincent Depaui ce qui lui permet de realiser sa mission ~~vang~lisateur des pauvres, comme le Christ dans la synagogue de Nazareth:

Nous sommes en cette vocation fort conformes B Notre-Seigneur Jesus-Christ, qui, ce semble avait fait son principal, en venant au monde, d’assister les pauvres et d’en prendre le soin. Misit me evangelizare pauperibus. Et si on demande B Notre- Seigneur: ‘QuWes-vous venu faire sur la terre?‘-‘Assister les pauvres.‘-‘Autre chose?‘-‘Assister les pauvres’, etc. Or, il n’avait en sa compagnie que des pauvres et s’adonnait fort peu aux villes, conversant presque toujours parmi les villageois et les instruisant. Ainsi ne sommes-now pas bien heureux d’etre en la Mission pour la meme tin qui a engage Dieu a se faire homme? Et si l’on interrogeait un missionnaire, ne lui serait-ce pas un grand honneur de pouvoir dire avec Notre- Seigneur: Misit me eva~gez~zure pauperibus? C’est pour catichiser, instruire, confesser, assister les pauvres que je suis ici.*’

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C’est B partir de cette exigence d’kvangtlisation que saint Vincent Depaul va mettre en place un projet organisk de service. Comme les pauvres avaient besoin d’2tre aid& par un clergk efficient et prtsent dans les campagnes, il pensa aux sCminaires.28 11 crta les ‘Charitks’, groupes de ldics pour le service. C’est d’elles que vont naitre les Filles de la Charitk.29

si on rtflitchit sur ce fait, on voit comment fut primordial pour saint Vincent le besoin de crker des institutions stables pour la ‘diaconie’. Et cela est typique du monde catholique de la Contre-Rkforme oh l’on trouve ce phknombne: tout appel engendra une rtponse opkative, qui, dans le temps va se cristalliser et devenir communautk religieuse. Ainsi, du besoin d’instruire les pauvres nacquirent les tcoles pour les pauvres et par la suite des communautts spkcialiskes dans l’tcole (J.&uites, Somasques, Barnabites, Ecoles Pies, Oratoriens de Bkrulle, Sulpiciens, F&es des Ecoles Chretiennes, Ursulines). De l’urgence du service des malades sont nts des groupes d’assistance qui, avec le temps, en arrivkrent g faire des voeux et devinrent religieux sptcialisks dans les soins hospitaliers: ‘Fatebenefratelli’ de Saint Jean de Dieu, ‘Serviteurs des malades’ (Camilliens). Du besoin d’tvangiliser les campagnes vint d’abord la rkponse personnelle d’un Cksar de Bus ou d’un Christophe d’Authier de Sisgau, pour ne parler que de la France, et par la suite la rtponse communautaire des Doctrinaires et des Pr&tres du Trts-Saint-Sacrement.

Partant de ces institutions, saint Vincent Depaul va rtaliser un ensemble

d’interventions en faveur de la pauvretk. (1) Malades. Pour eux, il s’employa en diverses directions et B niveaux divers.

Pour les malades dans les hbpitaux il amena, dans un premier temps, les Dames de la Charitir B les visiter et B en prendre soin. Dans le Rkglement des Dames chargkes de la visite g I’HGtel-Dieu (1636) il est dit:

Elles travailleront B ce bon oeuvre deux g deux chaque jour, se rendront g cet effet B l’HBtel-Dieu, g deux heures aprks midi, 18 oh, aprks avoir adork le Saint Sacrement et aprks lui avoir offert le travail qu’elles iront faire, elles lui demanderont la g&e de dire aux pauvres malades ce qu’il d&ire qu’il leur soit dit de sa part pour leur salut.‘”

Dans le Rkglement des soeurs de l’HBpita1 d’Angers de 1641 Ctait propost l’objectif suivant:

Les Filles de la Charitk des pauvres malades s’en vont B Angers pour honorer Notre- Seigneur, ptre des pauvres, et sa sainte Mtre, pour assister les pauvres malades de I’HBtel-Dieu de ladite ville corporellement et spirituellement: corporellement, en les servant et leur administrant la nourriture et les midicaments; et spirituellement, en instruisant les malades des chases ntcessaires B salut, et procurant qu’ils fassent une confession g&k-ale de toute leur vie passke, g ce que, par ce moyen, ceux qui mourront partent de ce monde en bon &at, et que ceux qui gukriront fassent r&solution de ne jamais plus offenser Dieu.”

Pour ce qui regarde les malades a domicile, leur assistance a ktk jug&e comme ‘le noeud de la mkthode vincentienne de servir les pauvres’.32 Dans le Rkglement de la Charittt on lit: ‘[Les Dames] leur [aux pauvres] porteront chez eux leur boire et leur manger appr&ttt’. 33 Et dans une confkrence aux soeurs, comparant les

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Filles de la Charitk aux soeurs de l’H&el-Dieu, Vincent leur disait qu’elles devaient &re plus saintes que les religieuses parcequ’elles fassaient ce qu’avait accompli Notre-Seigneur:

Vow [ . . . ] faites comme Notre-Seigneur I’a fait quand il allait les visiter, non point chez vow, comme les religieuses, mais vow vous ^etes obligkes de les aller chercher chez eux; et en cela vous les surpassez, parce que vous ne vous contentez pas d’assister ceux qui vous sont amen&s, comme elles font; mais vous allez encore les servir dans leur propre maisons.34

(2) Enfints truuv.% et mendiants k2gks furent pour Vincent deux &alit&s de majeur in&-&. Pour les premiers, il dut aller & ~ontrecourant, car les prkjugts temps d~conseillaient l’assistance de ce genre de personnes ‘doublement conGus dans le p&chit’. Au lieu de s’intkgrer B la ‘Couche’, Vincent en chargea d’abord les Dames et ensuite les Filles de la Charitt. Le fait que pour ces enfants on dut crter un lieu convenable ne r&pond pas B une logique de rkclusion, mais B I’unique moyen adapt& pour une intervention efficace. Le progrks, bien reconnu de cette oeuvre, c’est d’avoir OS& affronter les p&jug& mentaux et d’avoir mis g la premikre place la valeur de la vie. Ne pas s’en prkoccuper entraine une grave responsabilitk: ‘Pource qu’ils sent en ntcessitt: extame et qu’en ce cas vous ?tes oblig&es d’y pouvoir. No pavisti occidisti. L’on peut tuer un pauvre enfant en deux facons: ou par mort violente, ou en lui refusant la nourriture’.3s

Pour ce qui regarde les pauvres &g&s, il faut bien mettre en relief le refus d’entrer dans la logique du grand renfermement. Les Missionnaires de Saint- Lazare avaient it& nommts aum<iniers pour assurer le salut des pauvres (art. 23), en m&me temps qu’ils avaient la charge de suptrieurs, mais sous l’autoriti: de la direction de l’hapital (art. 25).36 Vincent Depaul refusa cette nomination, par ailleurs demand&e par les Dames. Avec la fondation de l’h6pital du Nom de J&us, il avait don& une rtponse iloquente, c&ant une institution qui n’avait rien d’une prison.

(3) Les galkriens. Ce fut 18 un autre objectif de son action. Fut nommC aumcinier gin&al en 1619 ‘pour le bien et soulagement des forCats’ dans le d&sir ‘qu’ils profitent spirituellement de leurs peines corporelles’.37 En 1646, cette charge est dtclarte permanente et confide au Supe’rieur de la maison de Marseille.38 Le rkglement donnb par saint Vincent mettait bien en lumike deux points: I’assistance spirituelle (celebrations, pribre, cat~chisme, soin des nouveaux convertis) et l’assistance corporelle des malades. En plus du souci des malades, les aumbniers devaient veiller B ce que les galkriens soient visitis par les docteurs et ‘si on leur donne du potage, de la viande et dupain d’office’. 11 Ctait prescrit en outre de faire attention g ce que ‘si tous les forCats ont deschemises, des caleqon, des casaques, des cabans et des bonnets, des bas, comme aussi remarquer s’il y a double tente dans lesdites galbres, demander si le pain qu’on leur donne est du poids qu’il faut, s’il est bon, et si on leur donne des f&es tous les jours’.39

En 1640 les Filles de la Chariti? y furent employtes B Paris, 18 ou se formait la ‘chaine’ pour Marseille. Saint Vincent Depaul commentait ainsi l’engagement des soeurs:

Mes soeurs, quel bonheur de servir ces pauvres forcats, abandon& entre les mains

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des personnes qui n’en ont point de pitie! Je les ai vus, ces pauvres gens, trait&s comme des b&es; ce qui a fait que Dieu a et6 touch6 de compassion. Ifs lui ont fait pitit; en suite de quosi sa bonte a fair deux chases en teur faveur: premi~rement, il leur a fait acheter une maison; secondement, il a voulu disposer les chases de telfe sorte qu’ils fussent servis par ses propres filles, puisque dire une Fille de la Charite,

dire une fille de Dieu4

(4) Les provinces devastkes: I;orraine, Champagne, Picardie, Se-de-France. C’est en 1639 que Vincent Depaul entra sur ce terrain, pressi: par les t!zvtnements,

il organisa une campagne d’information, de mobilisation et d’organisation.41 L’opinion publique fut informee grace aux rapports de Maignart de Bernikres,42 B 1’Aumbne chretienne de A. LemaPtre43 et a I’Exhortation au parisiens de A. Godeau.44 Saint Vincent Depaul trouva de nombreuses forces disponibles, soit B Paris (aumones et aides) soit en province. 11 organisa un filet B mailles serrees d’hopitaux, de charites; il envoya missionnaires et soeurs. Les criteres de la distribution sont bien clairement indiques dans une lettre de 165 1 au superieur de Sedan. I1 repond ansi a la question de celui-ci:

de n’assiter que seulement ceux qui ne peuvent travailler, ni chercher leur vie et qui seraient en danger de mourir de faim, si on ne les assistait pas. En effet, dtfs que quelqu’un a des forces assez pour s’occuper, on lui achkte quelques outils conformes a sa profession et on ne lui donne plus rien. Selon cela, les aumitnes ne sont pas pour ceux qui sont capables de travailler aux fortifications ou faire autre chose, mais pour les pauvres malades languissants, pauvres orphelins ou vieilles gens.4’

Dans une autre lettre ii observait: ‘On voudrait faire aussi que tous les autres pauvres gens qui n’ont pas des terres gagnassent leur vie, tant hommes que femmes en donnant aux hommes quelques outils pour travailler, et aux filles et femmes des rouets et de la filasse ou de la laine pour filer, et cela auxplus pauvres seulement’.46

CONCLUSION

Saint Vincent Depaul n’a rien ecrit de systematique, ni sur ce sujet ni en aucun autre. 11 n’avait aucune prttention de systeme: il ne se souciait pas d’organiser sa pensee, mais bien de rendre efficace son action. En d’autres termes, il n’avait cure du jugement des heritiers mais de celui des desheritbs.

Selon un certain point de vue il reste dans le sillage de la tradition medievale, regardant les pauvres comme ‘image du Christ’. S’il a surpass6 le simple critere de l’aumone, c’est parcequ’il ttait preccupe de l’immensitt du problbme de la pauvrete, qui n’etait plus seulement pauvrete alimentaire, mais spirituelle (au temps des ‘deux reformes’ cela est fondamental) et en m&me temps insecurite generale (manque de paix) et particuliere (manque de Sante et de travail). II reprit l’idee des pauvres ‘nos seigneurs et nos maitres’ qui se trouvait dans les statuts des Hospitaliers de Saint-Jean de J&rusalem et il organisa un service a la fois spirituel et corporel, centrt sur l’axe Christ-Eglise-Pauvres, oti se cache un nouveau mode de voir le Christ et un nouveau mode de voir les pauvres, mais aussi le pretre,

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homme-pour-la-mission, les structures de l’Eglise, la paroisse. I1 n’affronta evidemment pas l’analyse des causes de la pauvrete comme d’un possible changement de la societe. Mais, cela est une perspectives qui commenca a se faire jour au temps de l’dz@iirung c’est-B-dire bien apres sa mort. Vincent Depaul est encore un homme du XVIIe sitcle qui acceptait les structures de la socitte, mais pas la facon dont elle traitait les pauvres.

Oxford *Piacenza

Elfrieda Dubois Luigi Mezzadri*

NOTES

1. Vincent Depaul au pape Innocent X (16 Aout 1652), SV IV, 455-9. 2. B. Geremek, ‘Criminalitt, vagabondage, pauptrisme: la marginalitt a l’aube des

temps modernes’, RHMC 21 (1974) 337. 3. F. Furet, ‘Pour une definition des classes inferieures a l’epoque moderne’, AnnaIes

E.S.C. 18 (1963), 459-74; M. Foucault, Storia della follia neII’eta classica (Milano, 1963); J.-P. Gutton, ‘A l’aube du XVIIIe siecle; idtes nouvelles sur les pauvres’, Cahiers dhistoire 10 (1965), 87-98; P. Deyon, ‘Les oeuvres de charite en France au XVIIe sikle: Peinture et chariti chretienne’, Annales E.S.C. 22 (1967), 137-53; J.-P. Gutton, ‘Les mendiants dans la sociCtC parisienne au debut du XVIIIe sitcle’, Cahiers dhistoire 13 (1968), 131-41; B. Pullan, Rich and Poor in Renaissance Venice. The Social Institutions of a Catholic State, to 1620(0xford, 197 1); J.-P. Gutton, La societe et Iespauvres. L’exemple de Iageneralite de Lyon. 153I-1789(Paris, 1971); H. Kamen, The Iron Century. Social Change in Counter-Reformation Europe. 1550-1660 (London, 1971); AA.VV., ‘Les oeuvres de charitt en France au XVIIe sibcle’,XVZZe siPcle90-91 (1971); B. Geremek, ‘II pauperism0 nell’eta preindustriale (secoli XIV-XVIII)‘, Storia d’ltalia, 5/l (Torino, 1973), pp. 669-98; ‘Renfermement des pauvres en Italie (XIVe-XVIIe sitcles). Remarques preliminaires’ Melanges. . . F. Braudel (Toulouse, 1973) pp. 205-17; II Iibro dei vagabondi.. . , Cd. P. Camporesi (Torino, 1973); J. -P. Gutton, La societe et Ies pauvres en Europe (XVZe-XVZZZe siecles) (Paris, 1974); AA.VV., Etudes sur I’histoire de Iapauvrete, dir. par M. Mollat, 2 ~01s. (Paris, 1974); M. Rosa, ‘Nota critica’ dans J.-P. Gutton, La societa e i poveri (Milano, 1977), pp. 161-79; B. Pullan et S.J. Woolf, ‘Plebi urbane e plebi rurali: da poveri a proletari’. Storia dltalia. Annali (Torino, 1978) pp. 981-1078%\8: Pullan, ‘Poveri, mendicanti e vagabondi (secoli XIV-XVII)’ Storia d’ltalia. Annali, (Torino, 1978) pp. 981-1047; D. Menozzi, Chiesa poveri societa nell’eta moderna e contemporanea (Brescia, 1980); AA.VV., Stato e Chiesa di fronte ai problemi dell’assistenza (Milano, 1980); E. Bressan, L’hospitale e i poveri (Milano, 1981); AA.VV., ‘Timore e carita’. I poveri neII’ZtaIia moderna (Cremona, 1982); P. Camporesi, Pane selvaggio (Bologna,* 1983); AA.VV., La storia dei poveri. Pauperism0 e assistenza nell’eta moderna, dir. par A. Monticone (Roma, 1985); G. Butturini, ‘La carita della Chiesa fra poverta e ricchezza’, dans AA.VV., Diaconia della carita nella pastorale delIa Chiesa locale (Padova, 1986), pp. 167-86; B. Geremek, La pieta e Ia forca. Storia della miseria e de/la caritq in Europa (Bari, 1986).

4. AA.VV., Etudes sur I’histoire de la pauvrete, I (Paris, 1974) pp., 15-17. 5. Gutton, La societe et Ies pauvres, p. 53. 6. Pullan, ‘Poveri mendicanti e vagabond?, p. 988s. 7. C. Ginzburg, I benandanti. Stregoneria e culti agrari tra Cinquecento e Seicento

(Torino, 1966).

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8. 9.

10. 11. 12.

13. 14. 15.

16.

17.

18. 19.

C. Ginzburg, II formaggio e i vermi II cosma di un mugnaio del ‘ZOO (Torino, 1976). Ii Iibro dei vagabondi. Lo ‘Speculum cerretano~m’ di Teseo Pini, ‘If vagabondo’ di Raffae~e Fr~anoro e aftri testi di ~u~~anteria’, td. P. Camporesi (Torino, 1973).

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20. sv XII, 87s. 21, R. Chalumeau, ‘Saint Vincent de Paul et les missions en France au XVIIe sikle,

XVZZe s. (1958), 317-27; L. Mezzadri, ‘Le missioni popolari della Congregazione della Missione nello Stato della Chiesa (1642-1700)‘, RSCZ 33 (1979), 1244; G.F. Rossi, ‘Missioni vincenziane, religiosita e vita sociale nella diocesi di Tivoli nel sec. XVII-XIX, Atti e memorie della sec. tiburtina di storia e darte 53 (1980) 143-210; B. Peyrous, ‘Saint Vincent de Paul et le renouvellement des Missions Paroissiales’, dans AA.VV., Colloque sur Saint Vincent de Paul 16 pp.; L. Mezzadri, ‘Le missioni popolari dei lazzaristi nell’timbria (1657-l 797)‘,dans AA.VV., Vincent Depaui, Actes du colloque international, pp. 3 10-61; L. Mezzadri, ‘Le missioni popolari in Corsica’, V~ncent~ana 28 (1984), 62-77.

22. Cfr S. Thomas, De veritate XZV, 1 I; Summa theofogiae II-1 1, q 2;Ibafiez, Vicente de Paul, 309ss.

23. V. Kapp, ‘P&her selon la ‘petite methode’. Vincent de Paul et l’eloquence de la chaire au XVIIe siecle’, dans AA.VV., Vincent Depaul, 206-16.

24. SV XI, 381-4; VI, 378s.; cfr SV XIII, 2.5-30. 25. SV I, 429. 26. B. Peyrous, ‘Missions paroissiales’, dans Catholicisme 9 (1980) 40 l-3 1; F. Giorgini,

‘Ruolo delle missioni “itineranti” nella storia della Chiesa’, dans AA.VV., MissioniaI popofo per gh anni ‘80 (Roma, 1981), pp. 47-94; L. Mezzadri, ‘Missioni e predicazione popolare’, dans Dizionario degli Istituti di Perfezione 7 (1983), 563-72; AA.VV., Les reveils missionnaires en France Du moyen-age a nos jours (XXe-XXe sitcles) (Paris, 1984).

27. Lc 4, 18: SV XI, 107. 28. J. Delarue, L’idcial missionnaire du pretre d’apres Saint Vincent de Paul (Paris, 1947);

J.-B. Rouannet, Saint Vincent de Paul, prgtre, instrument de Jesus-Christ (Bourges, 1960); L. Mezzadri, ZZ CoIZegio AZberoni di Piacenza (1732-181.5). Contributo alZa storia deha formazione sacerduta~e (Roma, 1971); J.M. Roman, ‘La formation du clerge dans la tradition vincentienne’, Vincentiana 272 (1983), 136-153; L. Mezzadri, ‘Jesus-Christ, figuredu pretre missionnaire’, dans SIEV, ‘Colloquium vincentianum’.

29. M. Cocheril, ‘Les filles de la charite’, dans AA.VV., Les religieux, la vie, I’art. II: Les ordres actifs (Paris, 1980), pp. 684-709; AA.VV., Don del amor de Dios a la Zglesia y a Zos pobres (Salamanca, 1984); AA.VV. ‘Le Figlie della Carita nella Chiesa al servizio dei poveri: Settimo convegno di animazione vincenziana (Pallanza, 1983), Annali delia Missione 91 (1984), 153-324; Mezzadri et Perez Flores, La regoia deile Fighe della Carita.

30. SV XIII, 766; ‘premiere redaction: Ma~ades des parotes de ia vie etemelle. 31. SV XIII, 539. Pour les hopitaux: C. Jones, ‘The Fillesde la Charitt in Hospitals’, dans

AA.VV., Vincent Depaul, Actes du colloque international, pp. 239-88; C. Jones, ‘Le Figlie della Carita nell’HBtel-Dieu di Montpellier nei secoli diciasettesimo e diciottesimo’, dans Le Figlie della Carita, Annali della Missione 91 (1984) 222-263; C. Jones, Charity and Bienfaisance. The Treatment of the Poor in the Montpeliier Region 1740-1815 (Cambridge, 1982).

32. L. Nuovo, ‘La visita a domicilio net pensiero di San Vinbcenzo’, Annaii delia Missione 92 (1985), 46.

33, SV XIII, 421. 34. sv x, 143s. 35. SV XIII, 798. 36. Code de I’Hopital-Gt?nnCral de Paris . . . (Paris, 1786); Ibaiiez, Vincentede Paul, 120s. 37. G. Tournier, Les gakres de France et les galeriens protestants des XVZZe et XVZZIe

siecles, 3 ~01s. (Musie du Desert, 1943-9); A. Zysberg, ‘Convertir et punk sous le rtgne de Louis XIV: l’exemple des galicriens protestants’, dansLa conversion au XVZZe

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siecle, Actes du XIIe Colloque de Marseille (Marseille 1983), 127-60; M. Forget, ‘Saint Vincent de Paul et les gal&es’, dans Vincent de Paul, Actes du colloque international, 144-51; H. Simard, Saint Vincent de Paul et ses oeuvres a Marseille, Lyon, 1984); M. Vigie, Les Galeriens du roi (Paris, 1985); J.-F. Gaziello, ‘San Vincenzo e i carcerati’, Annali della Missione 93 (1986) 38-64.

37. Arch. Nat. S 6707: SV XIII, 55. 38. Ibid., SV XIII, 309s. 39. Ibid., SV XIII, 310s~. 40. SV X, 125; cfr Archives de la Maison mere des Filles de la Charitt: Pens&es de Louise

de Marillac . I, Ecrits autographes pp. 149-54; trad. it. dans J.-F. Gaziello, ‘San Vincenzo e i carcerati’, Annali della Missione 93 (1986), 67-70.

4 1. Cfr Ibaiiez, Vincente de Paul. 42. Receuil des relations. . Paris BN, r.8370; Rec. Thoysi, T318 Ibafiez, Vincente de Paul,

167. 43. A. Lemaitre, L’Aumone chretienne ou la tradition de l’eglise touchant la charite envers

les pauvres, 2 ~01s. (Paris,l651). 44. A. Godeau, Exhortation aux parisiens pour le secours des pauvrs des provinces de

Picardi et Champagne (Paris, 1652).

45. Saint Vincent Depaul a M. Coglee, Paris 26 Avril 1651: SV IV, 182-4. 46. Saint Vincent Depaul a Jean Parre, Paris 9 Aout 1659: SV VIII, 72s~.