EVALUATION DU DEUXIEME PROJET SOCAPALM ......FilE COpy Document de La Banque Mondiale A N'UTILISER...

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FilE COpy Document de La Banque Mondiale A N'UTILISER QU' A DES nNS OFFICIELLES Rapport N.,. 1364-CM EVALUATION DU DEUXIEME PROJET SOCAPALM CAMEROUN 16 mars 1977 .., , des projets de 1'Afrique de 1'Ouest TRADUCTION NON·OFFICIELLE A TITRE D'INFORMATION Le present dCK:ument fait I'objet d'une diffusion restreinte, et ne peut etre utilise par ses destlnatalres que dans I'exerclce de leurs fonctlons officielles. Sa teneur ne peut etre autrement dhulguee sans I'autorlsation de la Banque Mondlale. Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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    Document de

    La Banque Mondiale

    A N'UTILISER QU' A DES nNS OFFICIELLES

    Rapport N.,. 1364-CM

    EVALUATION DU DEUXIEME PROJET SOCAPALM

    CAMEROUN

    16 mars 1977

    .., ,

    D~partement des projets de 1'Afrique de 1'Ouest TRADUCTION NON·OFFICIELLE A TITRE D'INFORMATION

    Le present dCK:ument fait I'objet d'une diffusion restreinte, et ne peut etre utilise par ses destlnatalres que dans I'exerclce de leurs fonctlons officielles. Sa teneur ne peut etre autrement dhulguee sans I'autorlsation de la Banque Mondlale.

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  • TAUX DE CONVERSION

    1 $EU = 245 francs CfA 1 franc CfA = 0,0041 $EU 1.000.000 de francs CfA = 4081,63 $EU

    CAMDEV CEC fONADER HEVECAM PAMOl SAfACAM SOCAPALM

    POIDS ET MESURES

    (Systeme metrique)

    ABREVIATIONS

    Cameroon Development Corporation Coastal Estates Company fonds national de developpement rural Societe Hevea - Cameroun Societe Pamol Cameroun (Groupe Unilever) Societe africaine forestiere et agricole -Societe camerounaise depalmeraies

    EXERCICE fINANCIER

    ler juillet - 30 juin

    Cameroun

  • •••••

    A N"UTILISER QU" A DES fiNS OFFICIELLES

    CAMEROUN

    DEUXIEME PRO JET SOCAPALM

    TABLE DES MATIERES

    Page No

    RESUME ET CONCLUSIONS ••••••.•••••••.••••••.•••••.• ~ •.••.. i-viii

    ...

    I. INTRODUCTION •••••• " ••••••••••• "••••••••••••••••• ~ •••••••••• 1

    II. HISTORIQUE ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• « 3

    A. Generalites ..•.......•... ".. •• .. . ... .... .•.. . . •. . . .• . . :;

    B. Le secteur agricole................................... 3

    C. Le Premier pro jet 7

    III. LE PROJET. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 9

    A. Zones du projet....................................... 9

    B. Description sommaire du projet........................ 11

    C. Aspects particuliers.................................. 12

    D. Organisation et gestion............................... 15

    IV. COUT DU PROJET ET MODALITES DE FINANCEMENT •.••.•••••••••••• 19

    A. CoOt du projet ••••••••.•••••.••.••••••.•••...•.••••• ~. 19

    S. Modalites de financement.............................. 21

    C. Passation des marches et decaissements................ 23

    D. Comptabilite et verification des comptes.............. 24

    V. RENDEMENTS ET PRODUCTION, MARCHES ET PRIX.................. 26

    A. Rendements et production.............................. 26

    B. Marches et prix •••••••••••••••••••••••••••••••••••• -.'.. 26

    VI. RESULTATS FINANCI ERS • • • • • • • • . • • • • . • • . • • • • . • • • • . • • • • • • • • • • • • 28

    A. Avantages pour les petits planteurs ••••.••••••.•.••.•• 28

    B. Resultats financiers pour. la SOCAPALM ••..•.••••••••••• 28

    , C Incidences financieres pour l'Etat et les organismes

    publics participants 29

    Document de la Banque Mondiale

    Le present document fait l'objet d'une diffusion restreinte, et ne peut ~tre utilise par ses destinataires que dans l'exercice de leurs fonctions officiel les. Sa teneur ne peut ~tre autrement divulguee sans l'autorisation de la Sanque Mondiale.

    Le plisent documenC fait I'objet d'une diffusion rHtreinte, et ne peut etre utilise par ses desHaalaires que dans I'exercice de Inn fonctioRs officielles. Sa teneur ne peut etre ..tnment divulluee sans I'aulorintion de la Ban ••e Mondiale.

  • TABLE DES MATIERES (suite)

    Page No

    VII. AVANTAGES ECONOMIQUES ET JUSTIFICATIONS.................... 29

    VIII. ACCORDS CONCLUS ET RECOMMANDATIONS .•••••.......• ;.......... 33

    ANNEXES

    1. LES INSTITUTIONS DU PROJET

    SOCAPALM FONADER CENTRE DES SOCIETES ARBORICOLES A DOUALA

    Tableau 1: Bilan non verifie de la SOCAPALM (30 juin, 1976) Tableau 2: Taux de rentabilite economique - Premier projet

    SOCAPALM Tableau 3: CoUtsafferents a l'achevement des travaux d'ame

    nagement des plantations de Dibombari 1976/77 1984/85

    Tableau 4: Entrees et sorties de fonds du FONADER

    2. CARACTERISTIQUES TECHNIQUES

    Mise en valeur de la region du Sud-Ouest

    Tableau 1: Echelonnement des plantations Tableau 2: Calendrier prevu pour l'amenagement des plantations

    industrielles Tableau 3: Rendements - Plantations villageoises de palmiers a

    huile Tableau 4: Rendements - Plantations industrielles Tableau 5: Besoins en personnel pour la plantation de Kienke

    3. PROGRAMME DE PLANTATIONS VILLAGEOISES ,Organisation et gestion

    Arrangements de credit

    Tableau 1: CoOt et financement Tableau 2: Prix producteur recommande pour les regimes de

    fruits frais (francs CFA) , Tableau 3: Programme de plantations villageoises - Marge

    brute d'autofinancement type pour 1 ha. Tableau 4: Credit aux petits planteurs: Flux de tresorerie

    pour Ie FONADER Tableau 5: Credit aux petits planteurs: Flux de tresorerie

    et taux de rentabilite pour l'Etat

  • TABLE DES MATIERES (suite)

    ANNEXES

    4. COUTS DU PROJET

    Tableau 1: Recapitulation des coats du pro jet Tableau 2: Coat du projet - Amenagements de la plantation de

    Kienke Tableau 3: Coat du projet - Vehicules, installations et materiel

    (plantation de Kienke) Tableau 4: Coat du projet - Constructions (plantation de KienKe) Tableau 5: Coat du projet - Coat d'investissement de l'huilerie

    (plantation de Kienke)

    Tableau 6: Coat du pro jet - Frais generaux et administratifs

    (plantation de Kienke) Tableau 7: coat du projet - Amenagement de plantations villageoises Tableau 8: CoOts du projet - coat des services de vulgarisation a

    l'intention des petits planteurs Tableau 9: Coats du projet - coat de la supervision des petits

    planteurs Tableau 10: Coat du projet - Aehevement des travaux - Plantations de

    M'8ongo et d'Eseka Tableau 11: Coat du projet - Amenagement de la plantation de M'8ongo Tableau 12: Coat du projet - Le complexe de Douala

    5. PLAN DE FINANCEMENT PROPOSE

    6. SOCAPALM: FLUX DE TRESORERIE

    Tableau 1: Plantations industrielles de la SOCAPALM: Flux de tresorerie consolides (valeur courante)

    Tableau 2: SOCAPALM: Flux de tresorerie en dehors du projet Tableau 3: Prevision de compte d'exploitation - Kienke, extension de

    M'Bongo et Plantations villageoises Tableau 4: Prevision des resultats d'exploitation de la SOCAPALM

    Plantations existantes

    7. CALENDRIER ESTIMATIF DES DECAISSEMENTS

    8. SITUATION GENERALE DU MARCHE ET PRIX

    Tableau 1: Prix et indiee des prix de certaines graisses et huiles Tableau 2: Production mondiale de certaines graisses et huiles Tableau 3: Production totaLe d' huiLe de paLme du pays par

    categorie de producteurs Tableau 4: Production, consommation et previsions d'exportation d'huile

    de palme du Cameroun

  • TABLE DES MATIERES (suite)

    ANNEXES

    9. CALCUL DU TAUX DE RENTABILITE ECONOMIQUE

    Tableau 1: Calcul du taux de rentabilite economique - Plantation

    de Kienke

    Tableau 2: Calcul du taux de rentabilite economique - Programme

    de plantations villageoises

    Tableau 3: Taux de rentabilite economique - Agrandissement de la

    plantation de M'Bongo

    Tableau 4: Valeur economique de l'huile

    Tableau 5: Valeur economique des palmistes

    CARTES

    BIRD 12428 - Cameroun

    BIRD 12429 - Zone du projet Sud-Ouest -

    ORGANIGRAtvlME

    BIRD 17055 Organigramme de la SOCAPALM

    II'

  • CAMEROUN

    DEUXIEME PROJET SOCAPALM

    RESUME ET CONCLUSIONS

    Generalites

    i. Le Gouvernement camerounais a sollicite Ie concours de la 8anque pour Ie financement d'un pro jet qui s'inscrit dans Ie cadre d'un programme continu de developpement des regions sud du pays fonde sur la production arboricole de plantations industrielles et villageoises. Ce projet a ete prepare en grande partie par la SOCAPALM, institution publique de developpement du palmier a huile. Le present rapport est fonde sur les conclusions d'une mission d'evaluation, composee de MM. G. Lasson, A. Osei et T. Winston, qui s'est rendue au Cameroun en juin 1976.

    Historique du pro jet

    ~~. Malgre des conditions favorables a certaines cultures telles que celles ~u palmier a huile, Ie Cameroun souffre d'une penurie generale de matieres grasses comestibles. Depuis longtemps, l'huile de palme provenant de palmeraies spontanees fait partie de l'alimentation de base des populations du sud du Cameroun, constitue une source importante d'huile comestible dans d'autres parties du pays et sert de matiere premiere a une industrie modeste, ma;s en expansion, de savon et de detergents. Neanmoins, Ie secteur traditionnel n'a jamais considere Ie palmier a huile comme une culture; sa production d'huile de palme a donc toujours ete aleatoire, et il ne fallait pas compter sur lui pour obtenir rapidement les accroissements de production desires. C'est pourquoi, durant les annees 1960, Ie gouvernement a decide de creer des plantations industrielles susceptibles non seulement d'entralner un accroissement rap ide de la production, mais aussi de servir de modele et de fournir l'infrastructure et les services embryonnaires necessaires a l'amenagement, dans de bonnes conditions, de plantations villageoises de palmier a huile.

    iii. Pour mener a bien cette politique, Ie gouvernement a cree deux societes d'Etat, la CAMDEV et la SOCAPALM. Ces deux societes ont mis en valeur quelques 32.000 ha de palmeraies repartis en cinq complexes plantation/huilerie, appelles a servir de point de depart a l'amenagement de plantations villagoises. Toutes ces plantations sont situees dans les parties ouest et centre-sud du pays, a proximite des principaux centres urbains et industriels. La region du sud-ouest, relativement peu developpee et dotee d'une population eparse, presente egalement des conditions propices a l'arboricultures et Ie gouvernement elabore actuellement un plan a long terme visant a y amenager des plantations d'heveas, de cocotiers et de palmiers a huile. Une societe d'Etat,

  • - ii

    HEVECAM, a entrepris la creation d'une plantation d'heveas dont Ie financement est assure en partie par un pret de la Banque (574-CM). Le projet propose a trois objectifs: i) contribuer a satisfaire la demande croissante d'huile de palme de la population camerounaise; ii) servir de point de depart a un programme d'amenagement de plantations villageoises; et iii) poursuivre Ie developpement de la region du sud-ouest entrepris recemment.

    IVa La Banque a contribue au financement de la premiere tranche du programme de la SOCAPALM au moyen d'un pr~t de 7,9 millions de dollars accorde en ~ 1969 et d'un pret supplementaire de 1,7 million de dollars accorde en 1973. Le projet initial a ete modi fie en 1972, lorsque Ie defrichement par des moyens mecaniques s'est revele plus coOteux que prevu et que l'un des sites est apparu en partie peu satisfaisant. Le pro jet revise comprenait i) la creation de 8,500 ha de palmeraies (6.000 a M'Bongo et 2.500 ha a Eseka) dont l'achevement etait prevu pour la saison de plantation de 1976 et ii) la construction d'une huilerie sur chacune de ces deux plantations, ainsi que les investissements necessaires aux infrastructures. La duree d'execution du projet d'abord fixe a neuf ans a ete estime a 13. lors de la reevaluation, en raison de l'irrigularite des approvisionnements en plants, des penuries de main-d'oeuvre temporaire et la destruction d'un grand nombre de jeunes plants par des rongeurs. Toutefois, la direction de la SOCAPALM a ete renforcee, de telle sorte qu'a present ces problemes ont pu etre surmontes. Bien que les estimations de coOt soient actuellement de quelque 29 % superieures a celles de la nouvelle evaluation, ces augmentations se sont produites en grande partie durant la montee subite de l'inflation mondiale qui a suivi cette derniere. Un pret et un credit, d'un montant total de 18 millions de dollars, accordes a la CAMDEV, et qui constituaient la premiere operation du Groupe de la Banque au Cameroun, ont permis de financer la plantation de palmiers a huile, ainsi que la plantation ou Ie repiquage d'heveas, d'arbres a the et de poivriers sur une superficie totale de 10.500 ha. Les objectifs de ce projet ont ete largement atteints, et ce projet peut etre egalement considere comme une reussite.

    Zones et description sommaire du pro jet

    v. La nouvelle plantation de Kienke serait creee dans la partie sudouest du pays, au nord-ouest de la concession d'HEVECAM consacree a la culture de l'hevea, et constituerait un element du programme a long terme de developpement de l'arboriculture dans cette region (par. iii). D'autres investissements seraient effectues sur les plantations de M'Bongo et d'Eseka, qui sont situees dans la region du centre-sud du pays. Le programme de plantations villageoises se deroulerait egalement autour de ces plantations.

    vi. Le pro jet prevoit l'execution, sur une periode de cinq ans, des operations suivantes:

    a) defrichement de quelque 6.850 ha et plantation de 6.000 ha de palmiers a huile selectionnes, a rendement eleve sur la plantation de Kienke, fourniture des soins necessaires a ces plants durant la periode de cinq ans d'execution du projet; amenagement de l'infrastructure necessaire a la creation d'un complexe, notamment realisation de la premiere tranche des travaux de construction d'une huilerie;

  • - iii

    b) amenagement de 2.000 ha de plantations villageoises de palmiers a huile dans Ie cadre d'un programme de creation de plantations villageoises sur des terrains defriches par les agriculteurs; fourniture du credit, de l'encadrement et des services de vulgarisation necessaires;

    c) defrichement de 1.000 nouveaux hectares et plantation de 1.330 ha de palmiers a huile sur la plantation de M'Bongo; fourniture aux plantations de M'Bongo et d'Eseka, de materiel de recolte et de logements pour Ie personnel; agrandissement de l'huilerie de M'Bongo;

    d) fourniture de services de gestion et d'administration a Kienke, financement des depenses administratives liees aux parties des plantations d'Eseka et de M'Bongo dont les arbres ne sont pas encore arrives a maturite; et

    e) etablissement, a Douala, d'un siege qui comprendrait des bureaux et des installations telles que parc de stationnement, garage et entrepOt et qui appartiendrait conjointement a plusieurs societes d'exploitation de plantations.

    Le pro jet assurerait uniquement l'entretien des plantations industrielles durant cette periode de cinq ans. Par la suite, l'entretien, de m@me que Ie materiel de traitement et de recolte necessaire et certains investissements d'infrastructure seraient assures dans Ie cadre du programme d'investissements futurs de la SOCAPALM.

    Execution du pro jet

    vii. Tous les elements du projet, a l'exception du complexe de Douala, seraient geres par la SOCAPALM (dont l'Etat detient 58,5 % du capital, la Societe nationale d'investissement (SNI), societe d'Etat, 10,5 % et les offices de stabilisation des cours du cacao et du cafe 17 % et 14 % respectivement). Bien qu'il s'agisse d'une societe d'Etat, la SOCAPALM fonctionne comme une societe commerciale, son directeur general etant responsable devant un Conseil d'administration compose de representants de l'Etat, des milieux d'affaires camerounais et du secteur agricole. Afin de renforcer Ie personnel de gestion de la SOCAPALM en vue de l'execution du present projet, il serait fait appel a un chef comptable qualifie et au directeur de la plantation de Kienke. Une liste de candidats eventuels qualifies pour Ie poste de contrOleur executif serait egalement constituee en vue de pourvoir a ce poste au plus tard Ie 28 fevrier 1978. Les deux autres plantations ont des directeurs experimentes qui ont fait leurs preuves dans la gestion des affaires courantes ainsi que dans la formation sur Ie tas du personnel d'encadrement. Ces directeurs rerident compte au directeur general par l'intermediaire d'un inspecteur des plantations en poste au siege. La plantation de Kienke aurait cinq chefs de secteur pour les travaux sur Ie terrain.

  • - iv

    v~~~. L'amenagement de plantations villageoises releve du Fonds national de developpement rural (FONADER), organisme d'Etat charge de fournir des credits a court et moyen termes au secteur rural. Ces credits sont offerts a des planteurs individuels ou a des groupes de planteurs (notamment a des cooperatives). Comme il ne dispose pas de bureaux regionaux, Ie FONADER exerce ses activites par l'intermediaire d'autres administrations qui ont du personnel sur Ie terrain. Pour l'element du projet relatif aux plantations villageoises, les credits et allocations fournis par l'Etat seraient remis au FONADER qui utiliserait la SOCAPALM comme agent pour assurer la gestion de cet element.

    ix. Le programme relatif aux plantations villageoises serait du ressort d'un service specialise, Ie Service des plantations villageoises (SPV),dont la creation est prevue au sein de la SOCAPALM. Sur Ie terrain, Ie personnel du SPY travaillerait independamment de la direction des plantations industrielles, dans des secteurs qui seraient rattaches a une huilerie et places sous l'autorite d'un chef de secteur experimente. Chaque petit planteur signerait avec la SOCAPALM un contrat particulier dans lequel seraient fixees les obligations des participants et les conditions du credit. La SOCAPALM recolterait et acheterait l~ production des plantations villageoises.

    x. Les principales societes camerounaises d'arboriculture ont l'intention de_creer une organisation centrale regroupant et qui sera chargee de leur fournir des services. Les avantages queprocurerait une telle organisation seraient un accroissement de la specialisation et de l'efficacite et une diminution des frais generaux. Un site de 2,5 ha a ete attribue par l'Etat a la SOCAPALM dans la zone industrielle de Douala pour la creation d'un ensemble de services centraux qui necessiterait la construction d'un immeuble a bureaux, d'un parc de stationnement, d'un garage et d'un entrepOt. La SOCAPALM envisage de partager ces installations avec les autres societes d'exploitation de plantations de palmiers a huile et d'heveas. La forme legale donnee a cette association serait celIe d'un consortium de plantations cOtieres. Le deboursement des fonds necessaires a la construction du complexe de Douala serait subordonne a la creation d'une charte satisfaisante pour cette societe et a la conclusion d'un accord de pr~t subsidiaire, juge satisfaisant par la Banque, entre l'Etat et ce consortium de plantations cOtieres.

    Estimations des coats et accords de financement

    xi. Le coOt total du projet serait de 38,5 millions de dollars, y com•pris environ 4,7 millions de dollars de taxes de vente et d'impOts indirects;

    l'Etat renoncerait aux taxes d'importation sur les articles expressement importes pour Ie pro jet et, par consequent, ces taxes ont ete excluesdes estimations de coats du projet. Les depenses en devises devraient representer 25 millions de dollars, soit 65 % du coat total du projet. La hausse des prix prevue apres la periode de base de novembre 1976 serait de 9,1 millions de dollars, soit 31 % de l'estimation du coOt de base majore du coOt afferent au depassement des quantites.

  • - v

    xii. Deux pr@ts de la Banque, representant un total de 25 millions de dollars, seraient accordes a l'Etat et serviraient a financer 74 % du coOt du pro jet net d'impOts, soit la contrevaleur de l'element en devises. Le premier pr@t, d'un montant de 18 millions de dollars, serait a echeance de 20 ans, avec un differe d'amortissement de 4 ans et demi, et serait assorti d'un taux d'inter@t de 8,5 %. Un pr@t de 7 millions de dollars, accorde a echeance d'environ 23 ans et demi, au titre du troisieme guichet et la date du premier remboursement au titre de ce pr@t serait fixee au 15 janvier 1983. Ces pr~ts seraient decaisses conjointement, dans la proportion de 18/7 et les fonds seraient regroupes par l'Etat avant d'@tre remis aux societes responsables du projet, a savoir la SOCAPALM pour l'amenagement des plantations et Ie programme de plantations villageoises et la Coastal Estates Center Company (CEC) pour Ie complexe de Douala. Les fonds que recevraient la SOCAPALM au titre des services de vulgarisation et de la supervision necessaires au niveau des plantations villageoises proviendraient d'une sUbvention de l'Etat; ces fonds mis a part, la SOCAPALM et la CEC rembourseraient l'Etat au taux d'inter@t applicable au Premier pr@t. Le solde du coOt du pro jet net d'impOts (8,8 millions de dollars) ainsi que les frais financiers et les fonds de roulement necessaires durant la periode d'execution du projet (5,4 millions de dollars) seraient finances en partie par l'Etat (10,5 millions de dollars) et en partie par la SOCAPALM sur sa creation de liquidites 3,7 millions de dollars). Pour maintenir un niveau de prise de participation satisfaisant (superieur a 30 %), l'Etat fournirait une partie de sa contribution a la SOCAPALM (8,2 millions de dollars) sous forme d'augmentation de sa participation au capital de cette societe; Ie solde serait accorde sous la forme d'un pr~t d'une duree de 10 ans assorti d'un differe d'amortissement de cinq ans au cours duquel l'inter@t, au taux de 9 %, serait capitalise. L'Etat accorderait au FONADER une subvention equivalant a 1,2 million de dollars pour couvrir les credits et les sUbventions en especes destines au programme de plantations villageoises.

    xiii. Les credits en nature accordes par Ie FONADER aux plantations villageoises (334 dollars par ha) porteraient sur une duree de 13 ans, avec un differe d'amortissement de six ans au cours duquel l'inter@t de 9 % serait capitalise. Les subventions en especes (198 dollars par ha) ne seraient accordees qu'aux petits planteurs qui tirent plus de 75 % de leur revenu de l'agriculture. Les planteurs effectueraient leur remboursements lors du rammassage des regimes de fruits frais par la SOCAPALM; celle-ci preleverait egalement un montant correspondant aux coOts effectifs de traitement, ramassage et de supervision lies au programme de plantations villageoises.

    Passation des marches

    xiv. A l'exception des elements indiques ci-apres, la passation des marches se ferait par appel a la concurrence internationale selon les directives de la Banque. Le coOt des biens et services dont l'acquisition sera assujettie aux regles de l'appel a la concurrence internationale - essentiellement les machines, vehicules et materiel, les engrais et certains travaux de construction (complexe de Douala) - est estime a 20,6 millions de dollars. Les marches d'un montant ne depassant pas 100.000 dollars feraient l'objet d'appels d'offres publies localement selon des procedures jugees satisfaisantes par la Banque. La majeure partie des travaux de defrichement, de construction

  • - vi

    de routes ainsi que des petites constructions et autres travaux interessants les plantations, dont Ie coat est estime a 10,9 millions de dollars, seraient effectues en regie a l'aide de materiel appartenant a la SOCAPALM. Les 7 millions de dollars restant sur Ie coat total du projet serviraient essentiel lement a couvrir les coats de personnel et de main-d'oeuvre ainsi que les depenses d'exploitation.

    Decaissements

    •xv. Les decaissements des deux pr~ts de la Banque, combines selon Ie rapport 18/7, couvriraient 67 % du total des depenses afferentes:

    a) aux vehicules, materiel et machines necessaires a l'amenagement des palmeraies (7,4 millions de dollars);

    b) aux travaux de genie civil et de construction necessaires a l'ame

    nagement des palmeraies (3,8 millions de dollars);

    c) a la mise en valeur des terres des plantations, notamment au defri chement, a l'achat d'engrais, de plants et autres fournitures ainsi qu'a la plantation et a l'entretien des palmiers (6,7 millions de dollars);

    d) a l'administration de la plantation de Kienke (1,1 million de dolla~;

    e) aux travaux de genie civil, aux vehicules, au materiel et aux coats d'exploitation de la SOCAPALM dans Ie cadre du programme de plantations villageoises (0,6 million de dollars);et

    f) aux vehicules, au materiel et aux travaux de genie civil necessaires

    a la construction du complexe de Douala (1,4 million de dollars). Un montant de 4 millions de dollars resterait sans affectation. Les decaissements afferents aux alineas (c) et (d) ainsi qu'aux coOts d'exploitations mentionnes a l'alinea (e) se feraient sur presentation de certificats de depenses, accompagne de pieces justificatives qui seraient conservees par la SOCAPALM aux fins d'inspection par les missions de supervision du projet de la Banque. Les decaissements afferents aux alineas (a), (b) - a l'exception des petits travaux de construction qui devront ~tre executes en regie -, (e) - a l'exception des coOts d'exploitation - et (f) se feraient sur presentation de toutes les pieces justificatives necessaires. Un calendrier estimatif des decaissements est presente a l'Annexe 7.

    Marches et prix

    xvi. La consommation annuelle d'huile de palme au Cameroun est de 9,4 kilos par habitant et augmente au rythme estimatif de 4,5 % par an. Ce marche interieur absorberait environ 85 % de l'huile de palme produite dans Ie cadre du projet (environ 29.000 tonnes par an lorsque les plantations du projet aurant atteint leur plein regime de production). A l'ouest, Ie Cameroun possede un voisin plus riche qui represente un marche vaste et en expansion pour les

  • - vii

    produits du palmier a huile; en outre, les produits industriels d'origine camerounaise beneficient d'une preference tarifaire au sein de l'Union douaniere des Etats d'Afrique Centrale (UDEAC). On estime que les palmistes qui seront produits dans Ie cadre du projet (environ 6.000 tonnes par an lorsque la production aura atteint son regime maximal) seront exportes, ou broyes sur place, lorsque la capacite de broyage aura ete accrue. En resume, l'huile et les palmistes qui seront produits dans Ie cadre du projet devraient trouver immediatement un marche a des prix raisonnables.

    Avantages financiers et economigues et justification du projet

    XV11. L'avantage direct des investissements finances dans Ie cadre du pro-jet serait un accroissement de la production d'huile de palme destine principaIement a repondre a la demande interieure qui autrement ne serait pas satisfaite si ce n'est au moyen d'importations. Le projet engendrerait egalement une augmentation de la production de palmistes qui servirait pour la comsommation locale ou l'exportation. La valeur f.o.b.de cet accroissement de la production d'huile et de palmistes, lorsqu'il aurait atteint son niveau maximal, serait egale a la contrevaleur de quelque 11 millions de dollars par an, dont 55 % environ representeraient une valeur ajoutee a l'interieur du pays.

    XV111. Les petits planteurs qui participeraient au programme de plantations villageoises verraient leur revenu en especes augmenter considerablement. II faut environ cinq ans a un palmier pour devenir productif; une fois ce cap franchi, Ie revenu net en especes par journee de travail et par individu passerait d'environ 1,80 dollar au depart a 11,20 dollars au cours de la huitieme annee.

    xix. Pour les actionnaires de la'SOCAPALM, ces investissements offriraient une bonne rentabilite. Sur la base des recettes actuelles et des projections de coat, l'Etat et les autres organismes publics ayant investi dans la SOCAPALM percevraient en 1996 un revenu en especes de quelque 16,3 millions de dollars au titre des seules plantations prevues par Ie projet, et d'environ 28,5 millions de dollars au titre de toutes les plantations existantes.

    xx. Les taux de rentabilite economique des principaux elements du pro-jet sont les suivants: 14 % pour la plantation de Kienke qui represente 62 % du coat total du projet a l'exclusion des imprevus lies a la hausse des prix; 23 % pour Ie programme de plantations villageoises qui represente 6,5 % du coat total; 17 % pour l'agrandissement de la palmeraie de M'Bongo, qui represente 8 % du coat total; et 14 % pour les derniers investissements necessaires aux plantations de M'Bongo et d'Eseka qui representent 17 % du coat total du projet. Le taux de rentabilite moyen pondere est d'environ 15 %. Si les coats devaient ~tre de 20 % superieurs aux estimations, Ie taux de rentabilite global, de m@me que les tau x de rentabilite des divers elements du projet, diminueraient de 2 a 3 points. Le risque que les objectifs du projet ne soient pas atteints est faible.

    http:f.o.b.de

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    Recommandations

    xxi. Compte tenu des assurances donnees et des conditions fixees au chapitre 8, Ie pro jet justifie l'octroi d'un pr~t de la 8anque et d'un pr~t au titre du Troisi~me guichet d'un montant total de 25 millions de dollars.

  • I. INTRODUCTION

    1.01 Le Gouvernement du Cameroun a sollicite Ie concours de la 8anque pour Ie financement d'un pro jet d'amenagement de palmeraies a huile qui: i) aiderait a satisfaire l'accroissement de la demande interieure en huile de palme; ii) donnerait Ie depart a un programme de plantations villageoises; et iii) permettrait de poursuivre Ie developpement recemment entrepris de la region du sud-ouest.

    1.02 Le projet propose s'etendrait essentiellement sur une tranche de cinq ans faisant partie d'un programme a long terme d'amenagement de plantations industrielles et villageoises d'arbres vivaces sous la direction d'une societe d'etat, la Societe camerounaise de palmeraies (SOCAPALM). Depuis 1968, la SOCAPALM a amenage trois grandes plantations de palmier a huile au Cameroun Oriental; deux de ces plantations ont ete financees en partie par la 8anque (Pr~ts 593!886-CM), et la troisieme par la Communaute europeenne. Le projet propose servirait a financer: i) une premiere tranche de 6.000 ha d'une quatrieme plantation; ii) la mise en terre de nouveaux plants sur 1.330 ha et les investissement necessaires a la poursuite de l'amenagement des deux plantations financees au titre du premier projet de la 8anque (Prets 593!886-CM), notamment a la construction d'installations de traitement; iii) la construction d'un siege que la SOCAPALM partagerait avec d'autres societes de plantations; et iv) l'amenagement de 2.000 ha de plantations villageoises rattaches aux grandes plantations de la SOCAPALM. Ce dernier element du projet releverait du fONADER, l'organisme gouvernemental de credit agricole, qui en confierait la gestion a la SOCAPALM.

    1.03. Ce pro jet a ete prepare principalement par la SOCAPALM. La mission d'evaluation, composee de MM. G. Lasson, A. Osei, et T. Winston, slest rendue en visite au Cameroun en juin 1976.

    1.04 Le premier pro jet de la SOCAPALM - Ie projet eleicole du Cameroun Oriental - comportait deux prats: un premier pr~t de 7,9 millions de dollars accorde en 1969 (Pr~t 593-CM) et, a la suite d'une nouvelle evaluation, un second pr~t de 1,7 million de dollars, accorde en 1973 (Pr@t 886-CM); la principale modification apportee au pro jet initial a consiste a ramener de 9.000 a 8.500 ha la superficie plantee; Ie projet slest acheve de fa~on satisfaisante en juin 1976. Des renseignements complementaires sont fournis a cet egard au paragraphe 2.12 et a llAnnexe 1 •

    1.05 Le Groupe de la 8anque a contribue egalement au financement du pro-jet de plantation de palmiers a huile et d'heveas de la CAMDEV (Pr~t 490-CM d'un montant de 7 millions de dollars et Credit 100-CM d'un montant de 11 millions de dollars, accordes en 1967). Ce projet a ete execute de fa~on satisfaisante. De plus, Ie Groupe de la 8anque a apporte son concours a l'execution de quatre projets agricoles au Cameroun: Ie pro jet rizicole "Semry" (Credit 302-CM d'un montant de 3,7 millions de dollars, en 1972); un projet d'elevage (Pr~t 978-CM d'un montant de 11,6 millions de dollars en 1974);

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    un projet cacao (Pr@t l039-CM d'un montant de 6,5 millions de dollars, en 1975); et Ie projet d'heveaculture de la Niete (Credit 574-CM d'un montant de 16 millions de dollars, en 1975). Le pro jet "Semry" s'est acheve de fa~on satisfaisante, et tous les autres projets progressent dans de bonnes conditions. Deux nouveaux projets, un projet relatif a la Plaine des M'80 et un pro jet d'assistance technique, ont ete approuves par Ie Conseil en decembre 1976.

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    II. HISTORIQUE

    A. Generalite

    2.01 Le Cameroun a une population d'environ 7,3 millions d'habitants (chiffre du milieu de-1975) et une superficie de 475.000 km2• Le revenu moyen par habitant est de 270 dollars. Depuis 1971, la croissance du PIB reel a ete inferieure 8 3 % par an. Cette faible croissance est due dans une large mesure 8 des facteurs independants du Cameroun, tels que la chute des prix de ses produits d'exportations, la secheresse et la hausse rapide des prix de ses importations. Le Gouvernement a reagi par un accroissement des investissements publics qui ont augmente de 50 % pour atteindre une moyenne annuelle d'environ 190 millions de dollars, en dollars constant de 1974, durant les cinq annees du Troisieme plan de developpement (1972-76). Parallelement, une place plus importante a ete accordee 8 la production agricole. Dans Ie cadre du Quatrieme Plan (1977-81), on prevoit que la croissance du PIB sera de 5 8 6 % par an en termes reels, c'est-a-dire legerement inferieure a celIe des annees 1960. Cependant, si Ie Gouvernement parvient 8 maintenir les investissements publics un niveau eleve et a developper et diversifier encore davantage la production de base'du pays, des taux de croissance plus satisfaisants pourront ~tre obtenus au debut des annees 1980.

    B. Le secteur agricole

    2.02 L'agriculture joue un rOle capital dans l'economie du Cameroun, faisant vivre environ 85 % de la population camerounaise et representant 35 8 40 % du PIB et plus de 75 % de la valeur des exportations. Le secteur agricole comprend 1 'agriculture traditionneLLeet les plantations industrielles. Le sous-secteur traditionnel fournit plus de 85 % de la production agricole. II se compose d'environ un million de petits exploitants qui cultivent des parcelles d'une superficie moyenne de 2 ha en utilisant une main-d'oeuvre familiale. Ces plantations villageoises produisent des cultures vivrieres pour la subsistance et pour Ie marche local ainsi que du cacao, du cafe, du coton et des arachides pour l'exportation. Le sous-secteur des plantations industrielles comprend plusieurs grandes plantations industrielles d'Etat et quelques plantations privees (8 capitaux etrangers), qui produisent de l'huile de palme (destinee principalement 8 la consommation interieure) et du caoutchouc (destine 81'exportation). La production de cacao et de cafe a augmente considerablement durant les annees 1960, aux rythmes annuels d'environ 3,5 % pour Ie cacao, 5,5 % pour Ie cafe robusta et 9 % pour Ie cafe arabica. De plus, Ie pays possede de vastes ressources forestieres qui ne sont exploitees qu'en partie, et il offrent de bonnes possibilites d'elevage au nord.

    2.03 Le Cameroun subvient largement 8 ses besoins en produits vivriers, avec une production qui augmente au rythme de 3 a 3,5 % par an, c'est-a-dire plus vite que la population. Cette expansion est due 8 un developpement rapide des produits vivriers non traditionnels, notamment des legumes, des haricots et des pommes de terre. Toutefois, il souffre d'une penurie de matieres grasses commestibles et d'une grave stagnation de la production de certains produits

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    traditionnels (plantains, millet, sorgho, mais et manioc), due a des facteurs tels que l'absence de services adequats a l'intention des petits planteurs, et de routes praticables en toutes saisons et a un systeme de commercialisation insuffisant (qui, cependant, est relativement bien organisee pour les cultures destinees a l'exportation).

    2.04 Les revenus agricoles et les services aux agriculteurs sont repartis de fa90n inegale. Les regions aux revenus les plus eleves sont la savane du centre et les basses terres de l'ouest et de la zone cOtiere (130 a 140 dollars par habitant); les regions les plus pauvres sont les plaines du nord et les hautes terres de l'ouest (70 a 80 dollars), a forte densite de population. L'insuffisance des services de vulgarisation et de credit est particulierement sensible dans les regions aux revenus les plus faibles. Toutefois, il existe de bonnes perspectives de developpement des petites exploitations agricoles et l'Etat a l'intention a present d'accentuer son soutien aux petits exploitants en leur accordant davant age de credits d'investissement et en apportant des ameliorations au fonctionnement des institutions char gees de la preparation, de l'execution et de la supervision des projets dans ce sous-secteur.

    2.05 Dans Ie secteur de l'agriculture et de l'elevage, la Banque a reussi a aider Ie gouvernement dans ses efforts pour accentuer la diversification de la production en finan9ant ses plantations de palmiers a huile et d'heveas a l'est et a l'ouest ainsi que l'irrigation des rizieres et l'elevage au nord. Le pro jet cacao, actuellement en cours d'execution, est destine a faciliter la modernisation de la culture du cacao au niveau des petites exploitations et a relever la productivite des zones rurales au sud et a l'ouest de la capitale. Le projet d'heveaculture approuve en juin 1975 contribuera au developpement de la region cOtiere du sud-ouest. Les travaux de preparation du pro jet de developpement rural de certaines regions pauvres a forte population se poursuivent actuellement avec Ie concours de la Banque. Le pro jet de developpement rural de la Plaine des Mbo, presente recemment au Conseil, contribuera au financement d'etudes et d'essais etales sur trois ans et qui sont juges necessaires avant Ie Ian cement d'un programme general de developpement rural. La preparation du projet de developpement rural integre de la Zapi Est est en voie d'achevement et Ie projet doit ~tre presente au Conseil durant l'Exercice 1978. II est egalement prevu de presenter au Conseil un projet d'amenagement de plantations de cultures arbustives et de plantations villageoises dans l'ouest, ainsi qu'une suite au projet CAMDEV I finance par Ie Groupe de la Banque. L'evaluation sur Ie terrain du Projet de fonds de developpement rural slest terminee en novembre 1976. L'accroissement du nombre de pr~ts accordes par Ie Groupe de la Banque a l'agriculture permettra non seulement de promouvoir la production de produits vivriers tellement necessaires, mais aussi d'appuyer Ie gouvernement dans ses efforts en vue de concentrer son action sur Ie developpement rural afin d'ameliorer la repartition des revenus et de realiser un developpement regional mieux equilibre.

    Exploitation de l'hevea et du palmier a huile

    2.06 A llorigine, l'huile de palme consommee sur Ie marche interieur provenait principalement des fruits de palmiers de peuplement spontanes. Toutefois, la productivite de ces arbres est faible (inferieure au quart de celIe d'arbres

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    plantation) et l'huile qu'ils produisent est de qualite mediocre; de ce fait, Ie sous-secteur traditionnel s'est revele incapable de repondre a une demande croissante d'huile vegetale et il perd aujourd'hui rapidement du terrain devant Ie palmier a huile de plantation. Alors que l'huile de palmiers de paLmeraies spontanees representait environ 62% de La production totale d'huile de palme du pays en 1970, elle n'en representait plus que 38 % en 1975 et l'on prevoit que ce pourcentage tombera a environ 5 % en 1985.

    2.07 Les principaux produits des plantations industrielles sont l'huile de palme et Ie caoutchouc: en 1975, la production a ete d'environ 78.000 tonnes d'huile de palme (y compris l'huile des palmeraies spontanees) et de 20.000 tonnes de caoutchouc. Les societes qui exploitent actuellement les plantations sont: la CAMDEV (14.000 ha d'heveas et 16.000 ha de palmiers a huile) et la SOCAPALM (15.500 ha de palmiers a huile), toutes deux societes d'etat, et les societes privees SAfACAM (6.000 ha, consacres principalement a l'hevea) et PAMOL (9.000 ha, consacres principalement au palmier a huile). Une troisieme societe d'etat, HEVECAM, a ete creee recemment. Acutellement, la production de ces plantations est exploitee principalement par ces grandes societes d'Etat.' Un Centre des plantations de la region cOtiere (Coastal Estates Center), qui regroupera en son sein des societes privees et publiques, est actuellement en cours d'etablissement (par. 3.31).

    2.08 Le projet propose constituerait la deuxieme phase, apres Ie pro jet d'heveaculture de la Niete actuellement en cours d'execution (Credit 574/CM), d'un vaste programme destine aux populations eparses de la region du sud-ouest. La preparation d'un schema directeur pour Ie developpement de cette region est finance dans Ie cadre du pro jet d'heveaculture. La SOCAPALM se verrait confier a l'origine l'exploitation du palmier a huile et du cocotier, tandis qu'HEVECAM se chargerait de l'hevea.

    Institutions

    2.09 La SOCAPALM a ete creee en 1968 pour l'execution du projet eleicole du Cameroun oriental (Pr@ts 593/886-CM), qui avait pour objet de financer la creation de deux plantations, la plantation de M'Bongo (6.000 ha) et celIe d'Eseka (2.500 ha). Ce premier projet, aujourd'hui acheve, est examine au paragraphe 2.14. Une troisieme plantation a ete creee a Dibombari (6.500 ha) dans Ie cadre d'un pro jet parallele finance par la Communaute economique europeenne; des indications sont donnees a l'Annexe 1 sur les investissements qui sont encore necessaires a Dibombari et sur les arrangements financiers proposes (en dehors du projet evalue dans Ie present rapport). La SOCAPALM n'ayant entrepris ses activites commerciales que recemment, elle n'a pas encore atteint sa pleine maturite, mais sa direction actuelle est parfaitement qualifiee pour promouvoir son developpement.

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    2.10 La SOCAPALM traverse actuellement une phase financiere difficile car l'exploitation du palmier a huile exige une longue periode de gestation. Depuis Ie debut de ses activites dans ce domaine, ses investissements ont ete assures au moyen de prises de participation de l'Etat, de subventions et d'emprunts a long terme aupres d'organismes exterieurs (FED, BEl, BIRD, CCCE). Pour des raisons independantes de sa volonte, telles que la hausse rapide des prix, des variations defavorables des taux de change et un relevement des taux d'inter~t, les coOts afferents a son programme ont depasse les previsions (par. 2.14); en 1976, ces circonstances ont place la SOCAPALM dans une situation financiere difficile qui slest soldee par une insuffisance de credits a long terme et par Ie financement provisoire des investissements au moyen de pr@ts bancaires a court terme (Annexe 1, Tableau 1) de 217 millions de francs CFA (0,9 million de dollars) en septembre 1975 et de 870 millions de francs CFA (3,6 millions de dollars) en fevrier 1976.

    2.11 Quoi qulil en soit, la SOCAPALM slest aujourd'hui assuree les moyens financiers necessaires a la reconstitution de son fonds de roulement ainsi qulau financement de son programme d'investissements (11,1 millions de dollars) et du service de sa dette (7,8 millions de dollars) jusqu'a 1981, annee a partir de laquelle ses creations de liquidites devraient lui permettre de repondre a ses besoins financiers dans l'avenir. De 1977 a 1980, la SOCAPALM doit recevoir -3,8 millions de dollars sous la forme d'une subvention et d'un pr@t du FED pour l'achevement des travaux d'amenagement de la plantation de Dibombari; 5,2 millions de dollars de la BEl pour Ie financement de l'huilerie de Dibombari; et 1,2 million de dollars de la CCCE pour financer les investissements necessaires aux plantations d'Eseka et M'Bongo qui ne sont par couverts par Ie projet propose. Durant la m~me periode, les benefices d'exploitation devraient slelever a 11,1 millions de dollars. Une analyse des flux de tresorerie est presentee a l'Annexe 6.

    2.12 Le FONADER (Fonds national de developpement rural) a ete cree en 1973 essentiellement en tant qulorganisme de credit pour Ie secteur rural. Son financement est assure principalement par des fonds provenant du Fonds de stabilisation des prix ainsi que par certaines allocations du budget central. Le FONADER achete la majeure partie des engrais importes par Ie Cameroun, il achete egalement des pesticides qui servent au Ministere de l'agriculture pour la lutte contre les parasites. Fonctionnant sous la supervision generale de ce Ministere, Ie FONADER a ete charge de l'execution du programme de plantations villageoises. Toutefois Comme il ne dispose pas de bureaux regionaux, il a utilise les services des institutions existantes et procederait de cette maniere dans Ie cadre du projet propose.

    2.13 II y a peu de temps encore, l'IRHO (Institut de recherches pour les huiles et oleagineux), Institut fran~ais de recherches dote d'un personnel competent et fonctionnant a l'echelle internationale, assurait la recherche et fournissait les conseils techniques et les semences de palmier a huile. Toutefois, la station de recherche camerounaise de la Dibamba a ete recemment prise

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    en charge par Ie nouvel organisme national de recherche, l'ONAREST: les modalites de ce transfert paraissent raisonnables mais, comme on ne peut encore se prononcer avec certitude, la recherche devra faire l'objet d'une surveillance constante. Dans la pratique, les conseils techniques sont dispenses par un agent de l'IRHO affecte sous contrat a la SOCAPALM et dont Ie contrat serait maintenu dans Ie cadre du present projet. Une nouvelle pepiniere de palmiers a huile a ete creee recemment sous la supervision de l'IRHO, sur la plantation de la CAMDEV, a Mondoni et fournirait les plants necessaires a l'execution du projet.

    C. Le Premier pro jet

    2.14 Le projet eleicole du Cameroun oriental, qui couvrait la premiere tranche des travaux de la SOCAPALM, est analyse a l'Annexe 1; les principaux points de cette analyse sont extraits du rapport d'achevement du projet en date du 16 aoOt 1976. D'apres l'evaluation qui en avait ete donnee en 1969, ce premier projet devait comprendre: a) la creation de 9.000 ha de palmeraies repartis en deux plantations de 4.500 ha chacune, a M'Bongo et Eseka et b) la construction d'une huilerie sur chacune de ces plantations, ainsi que des routes,- b~timents et aut res elements d'infrastructure necessaires. Le defrichement par des moyens mecaniques ayant ete plus coOteux que prevu et Ie site d'Eseka s'etant revele en partie peu satisfaisant, une nouvelle evaluation a eu lieu en mai-juin 1972, a la suite de laquelle de nouvelles superficies a planter ont ete identifiees a M'Bongo et il a ete decide de reduire la superficie qu'il etait prevue de defricher a la main a Eseka. Le pro jet ainsi revise prevoyait i) la plantation de palmiers a huile sur 6.000 ha a M'Bongo et 2.500 ha a Eseka a achever au cours de la saison des plantations de 1976; et ii) des ajustements de l'infrastructure en fonction des changements apportes. A l'epoque ou Ie deuxieme projet a ete evalue, quelque 330 ha de terres defrichees restaient a planter et certains investissements complementaires, tels que ceux necessaires a la construction de logements pour les ouvriers des plantations, n'avaient pas ete effectues en totalite, pas plus que certains autres investissements indispensables, tels que ceux qui devaient servir a la construction des installations de traitement, jugees prematurees dans Ie cadre du premier projet. On compte que l'execution du projet s'etalera sur 13 ans, au lieu des neuf ans prevus lors de l'evaluationa Cette prolongation a ete causee par l'irregularite des approvisionnements en jeunes plants, des penuries de main-d'oeuvre temporaire et les lourdes pertes infligees par les rongeurs aux jeunes palmiers non proteges - il a fallu replanter 1.200 ha. Gr~ce a un renforcement de la direction des plantations, toutes ces difficultes sont a present maltrisees. Les dernieres estimations de coOt sont respectivement d'environ 68 % et 29 % superieures a celles de llevaluation et de la reevaluation. Si lIon tient compte du fait que la reevaluation a eu lieu avant une poussee inflationniste mondiale imprevisible, on peut estimer que llefficacite du pro jet

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    en fonction de son coOt depuis la reevaluation est raisonnable. Le taux de rentabilite du pro jet reevalue devrait @tre satisfaisant (de l'ordre de 14%). En concLusion, iL semble clair que La direction de La SOCAPALM s'est montree capable de faire face de fa~on relativement satisfaisante aux problemes inevitables auxquels se heurte toute nouvelle entreprise, ce qui augure bien de l'avenir. Le premier pro jet etait fonde sur des principes etablis en ce qui concerne ce genre d'operation, et ces m@mes principes seraient appliques au deuxieme projet.

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    III. LE PROJET

    A. Zones du era jet

    Plantation de Kienke

    3.01 La nouvelle plantation de Kienke, dans Ie sud-ouest (par. 2.08), serait comprise dans une zone qui s'etend au nord-ouest de la plantation d'heveas de Niete, dans Ie bassin du Lobe. La concession, de 22.300 ha, comprendrait deux zones separees par la route Kribi-Ebolowa. Le long de la route, un couloir large de 2 km a ete prevu pour permettre dans l'avenir l'implantation de nouvelles communautes. La zone nord couvre 6.900 ha, la zone sud 15.400 ha. Les limites de la concession figurent sur la carte no. 12429. La concession serait accordee a la SOCAPALM par dec ret presidentiel, comme l'autorise la legislation actuelle regissant ces questions: la SOCAPALM serait proprietaire provisoire de la concession, jusqu'a ce que l'exploitation du complexe soit satisfaisante. Le gouvernement a donne l'assurance que Ie terrain sera rapidement mais a la disposition de la SOCAPALM.

    3.02 La concession est tras faiblement peuplee et la vegetation predominante est constituee de for~ts peu denses recouvrant des terrains partiellement deboises. Les conditions climatiques et les proprietes du sol conviennent a la culture du palmier a huile. Certaines zones inondees periodiquement et marecageuses ne seraient pas cultivees. On estime que 50 a 60 % de la superficie de la concession se pretent a la culture du palmier a huile. Pour plus de details, voir l'Annexe 2.

    3.03 Voies de communications et services publics. Les deux zones cultivees faisant partie de la plantation seraient reliees au reseau routier national, et donc entre elles, par une courte route d'acces qui sera construite dans Ie cadre du projet. Le siege de la plantation serait tras proche du terrain d'aviation de Kribi, qui servirait lars de l'execution du projet. Les voies de transport en direction du couloir Douala-Yaounde, de m~me que Ie reseau desservant la region sud-ouest, feront l'objet d'un reexamen en 1977 faisant suite a une etude generale sur ce couloir, qui sera terminee sous peu. Comme la production d'huile de palme ne justifierait pas a elle seule de tels investissements d'infrastructure, la construction des voies d'accas exterieures qu'exigerait Ie projet dependrait du programme global de developpement prevu pour la region (y compris les routes d'evacuation pour les programmes forestiers du sud-est). Comme la 8anque s'occupe activement du secteur des transports au Cameroun et que, dans Ie cadre du projet de plantation d'heveas a Niete (Credit 474-CM), Ie gouvernement s'est engage

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    a faire tout en son pouvoir pour ameliorer les routes et les pants entre Douala et Kribi et assurer ainsi la circulation toute l'annee, la question des transports ne semble pas poser de problemes. II sera demande aux chemins de fer nationaux - proprietaires d'un pont route-rail a charges limitees sur Ie Sanaga - d'autoriser des charges utiles superieures a 10 tonnes. Le gros de l'huile de palme produite dans la plantation serait transporte par camion-citerne jusqu'a Douala pour la clientele locale. II ne serait pas necessaire d'alimenter la plantation en electricite depuis l'exterieur. Le siege de la plantation, de m~me que l'usine, serait situe a proximite d'une source d'approvisionnement en eau adequate et permanente.

    3.04 Main-d'oeuvre et services sociaux. Les resultats des efforts entrepris par l'HEVECAM pour recruter ses premiers effectifs dans la region ant depasse les previsions et la SOCAPALM devrait pouvoir en faire autant. Toutefois, la majeure partie de la main-d'oeuvre destinee a la plantation devra etre recrutee dans les regions plus peuplees du Cameroun. Plusieurs plantations deja en exploitation ont ainsi procede et l'on pourrait faire venir la main-d'oeuvre de ces m~mes regions (Annexe 2). Les salaires seraient avantageux et il faudrait prevoir une infrastructure sociale pour repondre aux besoins des travail leurs residents et de leurs familIes: il faudrait construire des villages, des ecoles, un centre hospitalier et des logements, et organiser differentes activites sociales telles que les sports et Ie cinema. II est prevu qu'en vertu d'un accord conclu avec l'HEVECAM en ce qui concerne les services communs, la SOCAPALM aurait Ie droit de se servir du centre hospitalier cree pour la plantation d'heveas adjacente (par. 3.32).

    3.05 Tous les salaires et traitements payes par la plantation seraient conformes a la legislation officielle. Le salaire minimum reglementaire (actuellement de 325 francs eFA par jour, soit 1,32 dollar) serait Ie salaire normalement paye pendant la periode de plantation. Les annees suivantes, Ie nombre de travailleurs qualifies augmenterait sensiblement.

    Zones destinees aux elantations villageoises

    3.06 Les petites plantations ou plantations villageoises seraient situees dans Ie voisinage des grands complexes deja en exploitation a M'Bongo/ Edea et a Eseka, et profiteraient donc de conditions qui ont ete soigneusement etudiees et demontrees comme etant propices a la culture du palmier a huile. Comme les droits de propriete individuels sont fixes par la tradition sans etre codifies, il conviendra d'obtenir l'assurance que tout petit planteur aura l'usufruit de sa plantation lorsque celle-ci sera productive. Les regions reservees au developpement des plantations villageoises sont situees dans la zone d'influence du couloir Douala-Yaounde (par. 3.03). Outre les petites exploitations consacrees aux cultures vivrieres, les principales activites economiques sont celles des complexes plantations/huileries, l'exploitation commerciale des for~ts, la cueillette des fruits du palmier

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    sauvage et une production limitee de cacao. La densite de la population rurale y est de l'ordre de 5 a 10 h/km2, mais ce chiffre est bien plus eleve dans Ie voisinage des routes praticables Ie long desquelles seraient recrutes les petits planteurs (par. 3.16). Des sondages effectues dans ces regions ont permis de trouver quelque 500 paysans qui s'interessent a la plantation villageoise et cette premiere source de candidats possibles est de bonne augure pour la reussite du projet.

    B. Description sommaire du pro jet

    3.07 Le projet financerait la culture du palmier a huile sur une superficie totale de 9.330 ha. Les deux objectifs materiels principaux seraient: a) Ie lancement d'un programme de developpement des plantations villageoises dans Ie secteur de l'arboriculture, parallelement aux grandes plantations deja en exploitation; b) l'amorce de la premiere phase d'une nouvelle plantation industrielle de palmiers a huile, appelee Kienke, qui s'etendrait a long terme sur 12.000 ha, avec de nouvelles plantations villageoises avoisinantes. Le projet serait execute par la Societe camerounaise de palmeraies (SOCAPALM), a l'exception des elements compris dans l'alinea e) ci-dessous, dont la realisation serait confiee a une societe immobiliere (par. 3.32). En termes precis, Ie projet prevoit un programme d'investissement de cinq ans comprenant les elements suivants:

    a) defrichement d'environ 6.850 ha et plantation a Kienke de 6.000 ha de palmiers a huile de varietes selectionnees a fort rendement et entretien de ces nouveaux plants pendant la periode de cinq ans du projet; mise en place de l'infrastructure necessaire a la creation d'un complexe industriel, y compris la premiere phase de construction d'une usine de traitement;

    b) etablissement de 2.000 ha de plantations villageoises de palmier a huile sur des terres defrichees par les paysans, et octroi a ces petits planteurs de credits et de services de gestion et de vulgarisation;

    c) defrichement de 1.000 ha et plantation de palmiers a huile sur 1.330 ha (y compris 330 ha de terres deja defrichees) a M'Bongo; achat de materiel de recolte et construction de logements pour Ie personnel pour les plantations de M'Bongo et d'Eseka; agrandissement de l'usine de traitement de M'Bongo;

    d) fonds necessaires a la gestion et a 1 'administration des plantations a Kienke, Eseka et M'Bongo; et

    e) construction d'un centre de services au siege de Douala, y compris des bureaux et autres instllations telles qu'un parc de stationnement, un garage et des entrepOts qui appartiendraient conjointement a plusieurs societes de plantation.

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    Le projet ne financerait l'entretien de toutes les nouvelles plantations que pendant cinq ans. L'entretien ulterieur, les achats de materiel de traitement et de ramassage, et certains investissements d'infrastructure seraient finances par la SOCAPALM dans Ie cadre de son futur programme d'investissement; des assurances ont ete donnees a cet effet (par. 4.04). Toutes les grandes plantations de palmiers a huile prevues dans Ie projet seraient la propriete de la SOCAPALM. Le programme des petites plantations serait administre par la SOCAPALM en vertu d'un contrat passe avec Ie FONADER (par. 2.12). ,

    C. Aspects particuliers

    Plantation de Kienke

    3.08 Programme de plantation. La saison commencerait en mars-avril. Les 6.000 ha de plantations prevues par Ie projet seraient divises en cinq secteurs. La plantation commencerait dans la zone sud (par. 3.01), a proximite du siege de la plantation et, au cours de la quatrieme annee, s'etendrait a la zone nord. La premiere annee, les plantations couvriraient 750 ha; elles progresseraient ensuite au rythme annuel de 1.750 ha. Apres trois ans, il existerait trois secteurs dans la zone sud, de 1.400 ha chacun en moyenne.

    3.09 En ce qui concerne la preparation du sol, Ie projet suivrait l'exempIe de la plantation d'heveas a Niete situee dans la m~me region, ou l'on a opte pour Ie defrichement mecanique effectue en regie en raison des coats inferieurs et des avantages techniques qu'offre cette solution. L'achat de 20 tracteurs lourds et de materiel auxiliaire serait donc finance par Ie projet. Les questions techniques concernant la preparation du sol, la methode de plantation, la protection contre les rongeurs et Ie travail d'entretien sont decrites a l'Annexe 2.

    3.10 Services publics, logements, installations et infrastructure. Le projet prevoit que la construction du village central commencerait pendant la premiere annee; les installations comprendraient des logements pour les cadres et la main-d'oeuvre, des bureaux et des magasins, une infirmerie, une ecole au depart, un reseau d'adduction d'eau et un groupe electrogene. L'usine, situee au m~me endroit, disposerait de son propre materiel electrogene, car Ie traitement exige de grandes quantites de vapeur. Une fois decharges de leurs fruits, les regimes serviraient de combustible. Quatre villages satellites, faisant aussi partie du projet, seraient viabilises et dotes d'un marche, de magasins et d'une salle de reunion. Les installations mises a la disposition du personnel comprendraient un club dont la construction est aussi prevue par Ie projet.

    3.11 Au debut, Ie siege de la plantation serait commodement relie a l'ensemble de la concession par les chemins de debardage existants. Le projet prevoit en outre la construction de 360 km de routes desservant la

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    plantation, y compris la route d'acces principale (par. 3.03); ces routes seraient d'abord construites pour satisfaire des normes minimales, puis ameliorees au cours des annees suivantes.

    3.12 Materiel de traitement. Le projet envisage prevoit une usine pour Ie traitement de l'huile de palme d'une capacite de 40 tonnes a l'heure et financerait les installations requises pour une premiere capacite de 20 tonnes a l'heure. La premiere chaine serait mise en service vers 1982/83, 1a deuxieme annee d'exp1oitation (la production 1imitee de 1a premiere annee serait probablement absorbee par l'economat de la plantation - par. 3.13). La deuxieme chaine devrait ~tre construite en 1984/ 85, pour pouvoir ~tre utilisee en 1985/86, et 1a troisieme construite en 1986/87 dans un hangar satellite. La livraison du materiel servant a la recolte et au ramassage devra s'effectuer conformement a ce calendrier.

    3.13 Embauche et fourniture de vivres. La main-d'oeuvre requise par Ie complexe atteindrait un palier d1environ 1.100 travail leurs agricoles au cours de la quatrieme annee. Pour obtenir les effectifs voulus, Ie recrutement devra se faire d'une maniere organisee. II faudra aussi mettre en place, a llaide d'un economat, une organisation permettant aux travailleurs et a leurs familIes d'~tre regulierement ravitailles. Ces deux services pourraient probablement ~tre assures conjointement avec l'HEVECAM, car toute action concurrentielle ou non coordonnee nuirait au projet.

    Amenagement des plantations villageoises

    3.14 Comme il s'etait engage a Ie faire lorsdu premier projet concernant la SOCAPALM, Ie gouvernement a finance des etudes qui ont recommande que l'amenagement des petites plantations se fasse sur Ie modele des plantations villageoises. Ces etudes ont trace les grandes lignes d'un premier programme etale sur une quinzaine d'annees et prevoyant 10.000 ha de palmiers a huile, divises en trois secteurs: la regicn d'Eseka, 2.000 ha; celIe de Dibombari, 4.000 ha; celIe de M'Bongo-Edea, 4.000 ha. Dans ce m~me laps de temps, l'accroissement de la population rurale locale devrait permettre la creation d'une plantation villageoise additionnelle dans la region de Kribi, parallelement a 1a plantation industrielle de Kienke. Si l'on en juge par l'experience acquise dans d'autres pays, Ie rythme de developpement souhaitable serait de 200 ha par an et par secteur. Afin de repartir les frais generaux, la meilleure approche consisterait a amorcer simultanement Ie developpeme~t des trois secteurs. Toutefois, l'amenagement des petites plantations dans la region de Dibombari se ferait dans Ie cadre d'un projet separe pour lequel les autorites ont sollicite l'aide financiere du FED. Le projet devant ~tre finance par 1a Banque porterait sur 1.000 ha de petites plantations dans la region d'Eseka et 1.000 ha dans celIe de M'Bongo. On estime que Ie projet toucherait 1.000 petits exploitants a la fin des cinq ans.

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    3.15 Les plantations villageoises seraient comprises dans un rayon de 25 km aut~ur de l'huilerie traitant leur production et ne seraient situees qu'aux abords des routes praticables existantes; aucune ferme ne devrait ~tre a plus de 500 m d'une route. Tous les participants seraient des agriculteurs experimentes et s'engageraient a suivre les conseils techniques de la SOCAPALM pendant toute la periode de developpement (par. 3.27).

    3.16 Le defrichement serait effectue par les agriculteurs participant au projet, soit individuellement soit en groupes (par. 3.31). Le materiel de plantation et Itentretien seraient conformes aux indications de ItAnnexe 2. Les plantules, les semences des cultures de couverture et les engrais seraient fournis a credit par la SOCAPALM qui ferait aussi des avances de fonds proportionnelles aux effectifs recrutes, soit sous forme de dons soit sous forme de credit, suivant Ie niveau du revenu familial (par. 4.06); l'agriculteur serait lui-m@me responsable de la protection contre les rongeurs. Toutes les operations se derouleraient sous la surveillance de la SOCAPALM. Comme il s'agit d'un premier programme de plantations villageoises, Ie projet financerait les logements et Ie materiel destines au service de vulgarisation des petites plantations de la SOCAPALM.

    Centre de service a Douala

    3.17 . II existe dans Ie district industriel de Douala un site qui conviendrait a l'implantation d'un centre de service multifonctionnel. Le projet financerait la construction de bureaux, d'un parc de stationnement, d'un garage et d'entrepots. II est prevu que la SOCAPALM partagerait ces installations avec les autres societes chargees de la culture du palmier a huile et de l'hevea (CAMDEV, SAFACAM, HEVECAM et PAMOL; par. 2.07); et que des accords seront passes avec chacune d'entre elles; on pense que des economies import antes pourront etre ainsi reaIisees grace a la repartition des frais generaux. La construction du centre entrerait dans Ie cadre du present projet pour des raisons de commodite.

    Achevement des travaux a M'Bongo et a Eseka

    3.18 Comme indique au paragraphe 2.14, Ie projet envisage financerait la replantation de 330 ha defriches a M'Bongo au cours du premier projet, mais endommages par les rongeurs. Pour M'Bongo et Eseka (par. 2.09), Ie projet financerait Ie materiel servant a la recolte et au ramassage, ainsi que certains logements pour Ie personnel non finances par Ie premier projet. Le materiel de ramassage comprendrait huit tracteurs equipes de grues speciales, six camions lourds et du materiel auxiliaire. Le projet financerait aussi la derniere chaine destinee a doter l'huilerie de M'Bongo de sa capacite finale de production de 40 tonnes a l'heure.

    ,

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    Agrandissement de la plantation de M'Bongo

    3.19 L'agrandissement de la plantation de M'Bongo est justifiee par la competence accrue des cadres de la plantation, les terres disponibles et l'augmentation de la capacite de l'usine de traitement. Dans Ie cadre du present projet, Ie calendrier prevoit une extension de SOD ha pour chacune des deuxieme et troisieme annees. Le coat marginal en serait faible (par exemple, il ne serait pas necessaire de construire des logements supplementaires pour Ie personnel). Les methodes et les modalites d'application du programme, y compris l'entretien, seraient essentiellement celles decrites a l'Annexe 2. Le projet envisage financerait l'achat de cinq tracteurs et du materiel auxiliaire.

    D. Organisation et gestion

    La Societe cameroun~ise de palmeraies (SOCAPALM)

    3.20 La SOCAPALM est une societe de developpement dont 58,5 % du capital sont detenus directement par l'Etat et Ie reste par trois organismes publics: la Societe nationale d'investissement (10,5 %) et les Caisses de stabilisation du cacao et du cafe (17 % et 14 % respectivement). Les onze directeurs de la SOCAPALM ont ete choisis de fa~on a ce que Ie gouvernement, les entreprises locales et les agriculteurs soient egalement representes. Le president actuel est Ie Ministre de l'agriculture. Le Directeur general est nomme par Ie Conseil d'administration sur recommandation du Ministre de l'economie et du Plan; place sous l'autorite du President du Conseil, il est responsable de la gestion quotidienne. Les resultats de son travail sont satisfaisants. Son subordonne immediat est l'Inspecteur des plantations.

    3.21 Jusqu'a present, la SOCAPALM n'a fait appel qu'a un nombre mlnlmum de cadres superieurs, la plupart du temps des personnes possedant des competences multiples. La societe prevoit de faire evoluer son organisation de maniere a lui donner la structure conventionnelle decrite par l'organigramme no. 17055.

    3.22 Exception faite d'un Commissaire du gouvernement qui participe aux affaires de la societe, la SOCAPALM fonctionne comme une entite commerciale normale, regie par Ie Code des investissements du Cameroun. Comme deja convenu, Ie pouvoir qu'a Ie Commissaire de suspendre l'execution d'une decision de la societe en attendant que Ie ministre responsable soit saisi de l'affaire, se limiterait aux cas susceptibles d'accroitre les obligations du gouvernement prevues par l'Accord de garantie (pour plus de details, voir l'Annexe 1).

    3.23 Gestion des plantations et formation. Taus les directeurs de plantation de la SOCAPALM, y compris celui de Kienke qui a deja ete nomme, sont

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    des specialistes du palmier a huile, qui se sont montres capables d'assurer la gestion quotidienne. Sur la plantation de Kienke, les realisations sur Ie terrain seraient confiees a cinq chefs de secteur, chacun responsable de 1.200 ha de palmiers a huile. Dans l'ensemble du secteur reserve aux plantations, la creation de cadres camerounais experimentes semble ~tre deja en bonne voie grftce a la formation en cours d'emploi. On cherche a present a recruter un Camerounais qualifie pour Ie poste de directeur adjoint. Le recrutement du directeur de la plantation et du chef comptable serait une con •dition prealable a l'entree en vigueur de l'accord, conclu avec la Banque, et une liste de candidats pour Ie poste de contr8leur de gestion aura egalement ete etablie. L'assurance a ete donnee que ce poste serait pourvu au plus tard Ie 28 fevrier 1978. Le gouvernement a entrepris avec l'aide de consultants d'organiser, a cet effet, un programme de formation destine au personnel agricole qui renforcera la formation sur Ie tas assuree par les societes.

    3.24 Postes cles. Les postes de responsabilite essentiels au succes du projet seraient ceux du Directeur general, du Directeur general adjoint, de l'Inspecteur des plantations, du Controleur de gestion, des directeurs des plantations de Kienke et de M'Bongo, et du directeur du programme des plantations villageoises (voir ci-dessous). Lors des negociations, on a obtenu l'assurance que ces six postes cles (ycompris celui de Directeur general adjoint vise au paragraphe 3.22) seront occupes a tout moment par des personnes dont les titres et l'experience sont juges satisfaisants par la Banque.

    Administration du erogramme des plantations villageoises

    3.25 C'est la SOCAPALM qui, au nom du FONADER, servirait d'agent d'execution pour Ie developpement des plantations villageoises situees dans les zones tributaires de ses huileries (par. 3.06). Lors des negociations, un accord couvrant a la fois les rapports entre Ie FONADER et la SOCAPALM, et les rapports subsidiaires entre la SOCAPALM et les petits planteurs a ete mis au point et a obtenu l'adhesion des parties. Un des principes directeurs serait de faire du projet un terrain sur lequel Ie FONADER puisse acquerir l'experience necessaire a la gestion des programmes concernant les plantations villageoises. La signature d'un accord satisfaisant entre Ie FONADER et la SOCAPALM sera une condition prealable aux decaissements au titre de cet element du projet.

    3.26 Aux fins de ce programme, la SOCAPALM creerait un service specialise, Ie Service des plantations villageoises (SPV). Au niveau du siege, Ie SPV comprendrait des divisions techniques et administratives. Sur Ie terrain, il travaillerait independamment des grandes plantations et couvrirait au depart trois secteurs, chacun rat tache a une huilerie deja en service. Les cadres du SPV seraient formes pour la culture du palmier a huile par Ie personnel de la SOCAPALM, formation pratique que recevraient aussi des participants du FONADER. On prevoit un controleur pour environ 80 petits

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    planteurs et quelque 300 ha de palmiers, proportion destinee a assurer une exploitation efficace des fonds affectes aux petites plantations. Dans la mesure du possible, le SPY chercherait a intensifier la culture dans chaque secteur afin d'ameliorer le contrOle et de reduire le coat du transport de la recolte. Ces methodes sont analogues a celles qui ont deja ete appli quees avec succes en COte d'Ivoire.

    Selection des petits planteurs z dimensions des exploitations et modalites de credit

    3.27 Si lIon en juge d'apres un sondage effectue lors de la preparation du projet (par. 3.06), la SOCAPALM aurait un assez grand choix de candidats pendant la phase de developpement initiale couverte par le projet. L'experience acquise en Afrique occidentale permet de sup poser que la superficie moyenne des premieres plantations serait d'environ 1,5 ha de palmiers. On pense qu'au cours des annees suivantes, les planteurs satisfaits des resultats pourraient porter cette superficie a 4 ou 4,5 ha en moyenne sans que la main-d'oeuvre familiale leur fasse defaut lorsque les palmiers seront productifs. On fixerait un minimum de 1 ha et un maximum de 10 ha par participant. On prevoit que 90 % des agriculteurs choisis pour participer au programme obtiendront 75 % de leurs revenus de leurs activites agricoles. Les autres 10 % representeraient les proprietaires dont la principale activite est non agricole mais qui ont garde des contacts etroits avec le village.

    3.28 Les participants interesses rempliraient, avec l'aide des agents de la SOCAPALM, un formulaire indiquant leurs operations agricoles, leur si tuation de famille et leurs references. Pour les candidats admissibles, la methode de selection comprendrait une enqu@te sur la reputation de l'exploitant et une inspection du site destine a la plantation. Pour @tre inclus dans un programme, tout planteur devra fa ire partie d'un groupe d'agriculteurs (par. 3.30). L'assurance a ete re9ue que le type de contrat passe entre les participants et la SOCAPALM sera conforme a un modele juge acceptable par la Banque.

    3.29 Avant le ler janvier de chaque annee, la SOCAPALM soumettrait au FONADER un rapport concernant son programme de developpement pour la campagne a venir. Apres examen du rapport, le FONADER s'entendrait avec la SOCAPALM au sujet d'un nouveau programme; l'assurance a ete obtenue que l'occasion sera donnee a la Banque de commenter ce rapport jusqu'a ce que tous les arbres soient devenus productifs. En application de ce programme, le FONADER mettrait des fonds et (ou) du materiel (par exemple, des engrais) a la disposition de la SOCAPALM pour lui permettre de fournir certains facteurs de production, de faire credit aux exploitants et d'assurer des services relatifs au traitement et a la commercialisation. Les petits planteurs sous contrat beneficieraient de credits a long terme, tant en nature qu'en especes, destines a couvrir les coOts de mise en exploitation; lorsque les operations auront commence, la production sera vendue a la SOCAPALM. Les conditions du credit sont resumees au paragraphe 4.06.

  • - 18

    3.30 Constitution de groupes. Bien qu'il soit prevu que chaque petit planteur serait individuellement lie par contrat a la SOCAPALM et y aurait son compte propre, l'adhesion a un groupe de petits exploitants d'au moins cinq membres serait obligatoire. L'exploitant resterait libre de choisir son groupe, dont la constitution serait confiee a un agent de la SOCAPALM. Les membres seraient collectivement responsables de la plantation exploitee par Ie groupe. Le but essentiel de ces dispositions est d'assurer des efforts collectifs, par exemple, pour Ie defrichage. Pour plus de details, , voir l'Annexe 3.

    Centre des societes de plantation a Douala

    3.31 Les principales societes d'arboriculture camerounaises (par. 2.07) envisagent de creer a Douala, avec la participation active de la Banque, un Centre destine a assurer des services communs et a remplir certaines fonctions interessant tous les exploitants. Les avantages qu'on en attend seraient une specialisation plus poussee, une efficacite accrue et des frais generaux moins eleves. La description du Centre figure a l'Annexe 1. Les dispositions prises seraient adaptees aux besoins individuels de chaque service commun pour n'importe quelle combinaison de societes; on pense que Ie statut juridique du complexe serait celui d'une societe immobiliere en copropriete. La signature d'une charte adequate et la conclusion d'un accord de pr@t subsidiaire, approuve par la Banque, entre la SOCAPALM et cette societe immobiliere seraient une condition prealable aux decaissements destines au centre. D'autres services communs seraient: Ie passage en douane; les services de sante et Ie recrutement de la main-d'oeuvre dans les grandes plantations; Ie ravitaillement; un groupe d'experts, par exemple, pour la preparation des t~ches et les conseils techniques; Ie transport par avian; les services de statistiquesj Ie defrichagej les liaisons radiophoniques.

  • - 19

    IV. COUT DU PROJET ET MODALITES DE FINANCEMENT

    A. coat du projet

    4.01 Les coats ant ete calcules d'apres les prix de novembre 1976 et, pour la periode quinquennale d'investissement, sont estimes a 9,5 milliards de francs CFA (38,5 millions de dollars), dont la fraction en devises s'eleverait a 6,1 milliards de francs CFA (25 millions de dollars), soit 65 % du

    • total •

    4.02 Le gouvernement accordera la franchise douaniere a tout article importe expressement pour le projet; les droits correspondants ant donc ete exclus de l'estimation des coOts. Celle-ci comprend des taxes indirectes s'elevant a 4,7 millions de dollars environ; le coat du projet serait donc de 33,8 millions de dollars, net d'impOts. On a calcule les provisions suivantes pour depassements:

    a) depassements de quantites s'elevant a 10 % du coat de base esti matif;

    b) depassements de prix calcules d'apres les coats de base estimatifs majores des depassements de quantites prevus pour chaque annee, en actualisant les facteurs estimatifs de hausse des prix pour les annees precedentes et la moitie du facteur de hausse pour l'annee consideree. Les taux d'actualisation effectifs sont les suivants: 6,8 % en 1977; 18,1 % en 1978; 27,6 % en 1979; 37,8 % en 1980 et 48,8 % en 1981.

    Les provisions totales ainsi calculees s'elevent a 31 % du coat total du projet, soit 44 % du coat de base estimatif. La ventilation des coats est donnee a l'Annexe 4; le tableau suivant en fournit un resume.

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    ETAT SOMMAIRE DES COUTS DU PROJET

    En En monnaie En monnaie En locale devises Total locale devises Total

    millions de francs CFA millions de dollars EU

    % du cout du pro jet

    1 Developpement des grandes plantations de palmier a huile

    Plantation proprement dite

    Construction Vehicules et materiel Huileries Gestion et administration

    975 266 159 251

    227

    1.041 493 901

    1.303

    128

    2.016 759

    1.060 1.554

    355

    4,0 1,1 0,6 1,0

    0,9

    4,2 2,0 3,7 5,3

    ~

    8,2 3,1 4,3 6,3

    -h2. Total 1.878 3.866 5.744 7,6 15,8 23,4 60,9

    2. Programme des plantations villageoises

    Vulgarisation et surveillance

    Plantation 155 102

    55 101

    210 203

    0,6 0,4

    0,2 0,4

    0,8 ~

    Total 257 156 413 1,0 0,6 1,6 4,1

    Centre de Douala

    Construct ion Vehicules et materiel

    142 6

    214 54

    356 60

    0,6 0,9 Ql1.

    1,5 0,2

    Total 148 268 416 0,6 1,1 1,7 4,4

    Total du cout de base 2.283 4.290 6.573 9,2 17 ,5 26,7 69,4

    Provisions pour depassements

    des quantites des prix

    228 825

    429 1.409

    657 2.234

    1,0 l.zl

    1,7 1&

    2,7 ..2Jl

    Coat total du pro-jet

    1.053

    3.336

    1.838

    6.128

    2.891

    9.464

    4,3

    13,5

    7,5

    25,0

    11,8

    38,5

    30,6

    100

  • - 21

    B. Modalites de financement

    4.03 Le projet serait finance par Ie pr~t de la Banque, par les benefices propres de la SOCAPALM et par l'Etat. Le plan propose pour Ie financement est expose en detail au Tableau 1 des Annexes 5 et 6; on peut Ie resumer comme suit:

    Plan de financement ro ose millions de dollars

    SOCAPALM

    BIRD ETAT SOCAPALM TOTAL

    a) CoOt du era jet

    Amenagement des plantations 19,0 9,3 28,3

    Programme des plantations villageoises

    0,6 1,2 1,8

    Centre de Douala 1,4 0,7 2,1

    Provisions pour depassements

    Total

    -iz.Q

    25,0

    -f.zl 13,5

    -2.d 38,5

    b) Fonds de roulement 0,7 0,7

    c) Coat du financement

    Total des besoins de financement 25,0

    -L.Q

    15,2

    hl 3,7

    ...!b.l 43,9

    4.04 Deux prets de la Banque, d'un montant total de 25 millions de dollars, seraient accordes au gouvernement et financeraient les depenses en devises, soit 74 % du coOt total du projet, nets d'impOts identifiables. Un premier pr~t de 18 millions de dollars serait accorde pour 20 ans, y compris un differe de remboursement de 4 ans et demi et porterait inter~t a 8,5 %. Un pret du Troisieme Guichet de 7 millions de dollars serait accorde pour 23 ans et demi environ, Ie premier remboursement etant fixe au 15 janvier 1983, Ie dernier Ie 15 janvier 2001. Les montants des deux prets seraient decaisses eari eassu dans la proportion 18:7 et transferes aux organismes du projet: a la SOCAPALM pour l'amenagement des grandes plantations, au Centre des societes a Douala pour l'amenagement du complexe. Les fonds remis a SOCAPALM pour la vulgarisation et la supervision des petits planteurs constitueraient un don; pour Ie reste, les beneficiaires des fonds rembourseront l'Etat au taux

  • - 22

    d'inter~t de 8,5 % (a des conditions semblables a celles dont s'accompagnent les pr~ts de la Banque). Le solde des coOts du projet (13,5 millions de dollars) ainsi que les frais financiers et les fonds de roulement requis pendant la periode des travaux (5,4 millions de dollars) seraient finances par l'Etat (15, 2 millions de dollars) et par la SOCAPALM sur ses propres ressources (3,7 millions de dollars).

    4.05 Les ressources propres de la SOCAPALM serviraient a couvrir les coats de financement pendant la periode des travaux. L'Etat accorderait sa contribution sous forme:

    a) de dotation en capital a la SOCAPALM, dont Ie capital social serait accra de 2 milliards de francs CFA (8,2 millions de dollars), ce qui permettrait a la SOCAPALM de maintenir un rapport satisfaisant de 30 % entre Ie capital social et les investissements;

    b) d'un pr~t de 1,2 milliard de francs CFA (4,7 millions de dollars) remboursable en 10 ans, dont un differe d'amortissement de cinq ans au cours duquel l'inter@t, estime a 9 %, serait capitalise. Les fonds fournis au titre des alineas a) et b) viendraient completer les montants des pr@ts de la Banque et des fonds propres de la SOCAPALM pour 'assurer les investissements necessaires, Ie service de la dette et les fonds de roulement supplementaires pour l'exploitation des grandes plantations au titre du projet;

    c) d'une subvention de 97 millions de francs CFA (0,4 million de dollars) accordee a la SOCAPALM pour financer unepartie des coats d'expansion et de supervision du programme des petits planteurs pendant la periode des travaux;

    d) d'une subvention de 292 millions de francs CFA (1,2 million de dollars) accordee au FONADER qui transmettrait ces fonds aux petits planteurs sous forme de credit et de dons en liquides. Ces credits seraient assortis des conditions indiquees au paragraphe 4.06 et qui apparaissent dans l'analyse de la marge brute d'autofinancement (cash flow), Annexes 3 et 6;

    e) d'une contribution au capital social du Centre des societes de plantation, a Douala, d'un montant de 184 millions de francs CFA (0,7 million de dollars), qui, joint aux pr~ts de la Banque, fi nancera la construction et l'equipement du complexe de Douala.

    Le gouvernement s'est engage a financer ou a faire financerles elements susdits et a garantir tout montant depassant les depenses prevues dans Ie present rapport, qui seraient necessaires pour mener a terme Ie programme d'investissement de la SOCAPALM. Cette derniere a accepte avec la garantie de

  • - 23

    l'Etat, de maintenir un niveau de liquidites equivalant a ses decaissements des trois mois precedents au a 450 millions de francs CFA, Ie plus eleve de ces deux montants etant retenu, au a tout autre niveau etabli periodiquement et qui serait agree par la Banque.

    4.06 Le pr~t de la Banque serait reparti de la maniere suivante: a) 19 millions de dollars seraient affectes aux investissements que La SOCAPALM effectuerait dans ses propres plantations industrielles; b) 0,6 million serait affecte au nouvel organisme de la SOCAPALM charge du developpement des plantations villageoises; c) 1,4 million serait affecte au Centre de services communs de Douala; enfin d) Ie solde de 4 millions ne serait pas affecte.

    Coats du programme des plantations villageoises et recouvrement

    4.07 L'Etat a decide d'accorder aux petits planteurs credits et subventions. Le credit accorde pour cinq ans a un petit planteur avec 1 ha de palmiers a huile s'eleverait a 82.000 francs CFA (335 dollars) aux prix constants de 1976. II couvrirait Ie materiel de plantation, les engrais et un jeu d'outils pour la recolte manuelle. L'inter~t serait de 9 % par an et serait capitalise au cours d'un differe d'amortissement de six ans. Le remboursement s'effectuerait en sept annuites egales apres l'expiration du differe et serait deduit du produit de la vente des regimes de fruits frais (rff)- ramasses par la SOCAPALM chez chaque petit planteur. Une avance de 48.600 francs CFA (198 dollars) par hectare, a prix constants 1976, financerait 80 % des coOts de main-d'oeuvre; elle constituerait une subvention dans Ie cas des petits planteurs dont plus de 75 % des revenus proviennent des activites agricoles, et un credit, aux conditions susmentionnees, pour les autres. Les coats de vulgarisation et supervision, d'environ 295 millions de francs CFA (1,2 million de dollars) sur la periode de cinq ans, seraient finances par une subvention accordee par l'Etat a la SOCAPALM et par une partie des mont ants pr~tes par la Banque. lIs seraient par la suite recouvres gr~ce au bareme annuel, tout comme du reste les coOts de transport et de traitement. Ces arrangements sont satisfaisants car ils permettent d'assurer aux petits planteurs des revenus adequats (voir par. 5.05) et a l'Etat des recettes fiscales (impOts sur les ventes des produits) qui Ie rembourserant des sUbventions accordees. Les details du programme des plantations villageoises, y compris les coOts et les modalites de leur recouvrement, figurent a l'Annexe 3. Pendant les negociations, l'assurance a ete donnee que les modalites de credit, qui seront incluses dans l'Accord d'administration du credit conciu entre Ie FONADER et la SOCAPALM, sont jugees acceptables par la Banque.

    C. Passation des marches et decaissements

    4.08 A l'exception des biens et services specifies ci-dessous, les marches seraient passes sur appel d'offres international, conformement aux directives de la Banque. Les b