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    valuation de vulnrabilit I

    Groupe de travail inter agence de suivi de la vulnrabilit

    Aot 2009

    Contributions par

    Dorothe KlausArison AndriatsitoainaNirina Haja AndrianjakaPierre van den Boogaerde

    Fara Ravololondramiarana

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    I. Sommaire

    Les perspectives conomiques demeurent sombres car la crise politique combine lacrise conomique a eu un impact ngatif important sur le revenu fiscal. Un dficit dUSD155 millions dans les recettes a t enregistr en comparaison aux projections avant lacrise. Le gel de plus de USD 300 millions de la part des donateurs internationaux aimpact encore plus le financement de secteur public. Une rduction gnrale de 30% dansle budget public a t annonce. Tandis que le paiement des salaires et de la dette a t ce jour maintenu, le budget d'investissements a srieusement souffert. Un total de 86% del'aide trangre contribuait directement ou indirectement au secteur public, dont unegrande partie tait dirige soutenir le budget d'investissements. Les attentes pour 2010sont encore plus inquitantes car les pertes significatives accumules par les entreprises en2009 auront comme consquence des impts sur le revenu sensiblement faible pour laprochaine anne. Alors que la crise conomique a affect quelques secteurs d'emploi,

    environ 74% de la population vivant de l'agriculture ne devrait pas tre touch par la crisedue une trs bonne rcolte et des prix au dtail stables, voire en baisse. Cependant, lasubvention infortune des prix de la part du gouvernement en priode de moisson et del'limination des tarifs et de la taxe la valeur ajoute sur le riz import a pu affecterngativement l'investissement et les dcisions de planter pour la contre-saison en juillet.Tandis que les populations urbaines restent vulnrables aux pertes doffres d'emploi, les

    populations rurales restent labri mais pourraient devenir vulnrables suite lasubvention des prix (telle que celle du riz qui diminue leur pouvoir d'achat et qui privilgieessentiellement les pauvres urbains).

    On estime quau moins 40% de la population ne peut faire des consultations lorsquils sont

    malades, principalement pour des raisons conomiques. Toute ventuelle dtrioration dela prestation des services de sant laisserait une grande proportion de la population intacte.Une valuation du fonctionnement des services de sant a montr que - jusqu'ici - etindpendamment des problmes chroniques au systme de sant, la situation tait en trainde se rtablir. Il y a eu une priode de confusion sur les modalits de paiement ayantcomme consquence un retard occasionnel dans le financement pour l'approvisionnementdes mdicaments et vaccins durant les semaines passes. Cependant, il faudra prvoir unegrave pnurie de fonds pour les mdicaments de base, l'essence et l'lectricit prvue pourla fin de l'anne/dbut 2010. Ceci affecterait les interventions dcisives telles quel'entretien de la chane froide.

    Un deuxime souci majeur est lpuisement des dons pour des initiatives importantes -comme lachat des kits de soins obsttriques durgence et daccouchement. tant donnque les donateurs ont contribu 20% du budget de la sant en 2007, la perte de financespour des projets visant acclrer la ralisation des MDG sera probablement significative.Il est toutefois ironique que ce soit les agences d'aide internationale qui surveillent l'impactdu gel de leurs propres ressources. Un dbat hautement politis au sujet dune quelconqueattribution de responsabilit des rsultats humanitaires ngatifs serait toujours uneconsquence invitable.

    La communaut de bailleurs de fonds devra trouver un quilibre entre avoir recours au gelde l'aide au gouvernement comme moyen de rgulation politique et de sanctions et le faitque cette rduction de l'aide nuira invitablement aux services publics et au processus de

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    dveloppement Madagascar, avec des consquences probablement graves court et longterme pour sa population. Elle devra possiblement dfinir des champs prioritairesd'intervention o les politiques de restriction d'aide ne s'appliquent pas, incluant lacoopration avec l'administration du gouvernement. Ceci pourrait mme impliquer desdispositions spciales daudit pour les fonds transitant au gouvernement.

    tant donn que les budgets pourraient tre revus ( la baisse) durant l'anne paralllement de nouvelles informations concernant les niveaux de recettes, on espre que ceschangements seront communiqus clairement et d'une manire transparente par le niveaucentral de sorte que les rgions et les districts aient le temps de s'ajuster. Le systme lui-mme doit tre prt aborder le manque chronique de fonds par des capacits accrues degestion de crise.

    Une valuation rapide inter agences en multi-cluster (McRAM) effectue en mai 2009 afindvaluer limpact des crises dans la Capitale a constat que la scurit alimentaire staitglobalement amliore en comparaison novembre 2008, et ceci malgr la perte derevenus annonce due au chmage dans beaucoup de mnages. Environ la moiti desfoyers pralablement identifis en situation alimentaire prcaire dpend de lagriculturecomme source principale de revenus. Cette proportion a bnfici de la bonne rcolte enmai alors quelle a souffert de la priode de soudure en novembre. Ceci conjugu unestabilit gnrale des prix des denres alimentaires a contribu cette situationsatisfaisante, mais celle-ci doit faire lobjet dun monitoring continu.

    La vulnrabilit aux chocs climatiques et environnementaux revt une diffrente facette

    dans chaque rgion ou province. tant donn que la majorit de la population dpend delagriculture et quelle vit majoritairement en dessous du seuil de pauvret, une attentionparticulire aux risques poss leurs moyens dexistence reste prioritaire lorsquon tentede rduire la pauvretet la vulnrabilit Madagascar.

    Les seuils de pauvret levs Madagascar (68.7%) dissimulent le fait qu'un total de 8.3millions de personnes ou 44% de la population de Madagascar vit dans une extrmepauvret. Elles ne peuvent couvrir les dpenses ncessaires pour un panier alimentaireminimum, encore moins pour toute autre dpense. Cette proportion de la population vitdans une situation d'urgence chronique.

    Il faut prendre en considration certains facteurs cl dterminants pour aborder leproblme de la pauvret et de lextrme pauvret Madagascar. Certains de ces facteurscontribuant une diminution de la vulnrabilit sont : lducation secondaire etlenseignement suprieur, lalphabtisation, laccs l'lectricit, la communication etl'eau potable et des activits faibles investissements-bnfices levs telles que lapche. Les causes dterminantes augmentant la vulnrabilit semblent tre : niveau levde dpendance, familles nombreuses, enfants sous l'ge de 5 ans et mariages traditionnels.

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    II. Historique

    Contexte

    La crise politique qui a engouffr Madagascar depuis janvier 2009 a men aurenversement soutenu militairement du gouvernement de Ravalomanana suivi del'tablissement de facto d'un gouvernement intrimaire (Haute Autorit pour la Transitionou la HAT ) le 16 mars 2009. Le gouvernement de transition n'est pas reconnu par lacommunaut internationale (l'ONU, lUnion Europenne, lUnion Africaine et la SADC).L'ONU a lanc un Flash Appeal en avril 2009 sollicitant l'aide humanitaire face auxcrises multiples Madagascar : l'Ouest touch par le cyclone, le Sud affect par lascheresse et les consquences prvues de la crise politique sur la population. Cet appel enurgence fut financ 33% mais principalement pour la scheresse dans le Sud. Une quipede directeurs rgionaux (RDT) dirige par UNOCHA visita Madagascar en mai 2009 pourpasser en revue la situation, les besoins et les outils appropris de collectes de fonds.

    Faisant partie de ses recommandations, le RDT a suggr deffectuer une analyse devulnrabilit pour dterminer l'impact des dveloppements conomiques et politiques surle pays. Cette recommandation a t approuve par l'UNCT et le RC a inform l'UNCT le28 mai 2009 qu'un groupe inter agences avait t constitu pour

    1) Passer en revue la dfinition et les concepts des groupes vulnrables de lapopulation Madagascar;

    2) Sassurer que les systmes de monitoring de la vulnrabilit soient en place;3) Emettre rgulirement des rapports de monitoring de la vulnrabilit.

    Le groupe de travail s'est runi pour la premire fois le 2 juin avec la participation du

    PNUD, UNFPA, le PAM, OMS, l'UN-Habitat, RCO et sous la prsidence de l'UNICEF.Le groupe de travail a convenu dun processus pour mettre un premier rapport selon lesobjectifs suivants.

    Objectifs du Rapport d'Evaluation de Vulnrabilit

    Le rapport d'valuation de vulnrabilit cherchera mettre en place un premier essai pouranalyser de faon approfondie les donnes existantes sur la pauvret et la vulnrabilitpouvant ainsi tre lies aux risques identifis poss par les crises politiques etconomiques actuelles afin de mieux comprendre les futurs impacts possibles. Ceci devraitrenforcer la prvision des interventions possibles pour attnuer les effets sur les plus

    vulnrables.L'valuation de vulnrabilit sera structure dans un cadre analytique tablissant unrapport entre la vulnrabilit et des risques spcifiques. Il faut ainsi dterminer lavulnrabilit lie aux risques identifis en relation des parties de la population disposantde mcanismes minimaux ou insuffisants pour faire face ces risques.

    Ce premier rapport d'valuation de vulnrabilit considrera essentiellement les risquesspcifiques poss par la crise politique et conomique actuelle1. Lhypothse a t que lesrisques principaux taient (1) une dtrioration de l'conomie due divers facteurs

    1 Des analyses ultrieures pourront alors se concentrer sur les risques et vulnrabilits (a) lis aux frquents

    dsastres naturels affectant Madagascar et (b) affectant la majorit de la population dpendant de laproduction agricole.

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    pouvant entraner une rduction de chiffre d'affaires conomique, un resserrement delassiette fiscale dans le domaine fiscal public et priv et une augmentation du sous-emploiet du chmage ; (2) une perte significative de recettes publiques menant un sousfinancement du secteur du service public. Ceci sera aggrav par le gel denviron USD 300millions, incluant un soutien budgtaire direct annonc par les tablissements daideinternationale2.

    La Banque Mondiale a estim un dficit accumul des revenus de plus de 200 milliards deMGA ou environ USD 103 millions depuis le dbut de l'anne3. Le Ministre des Financesa dj annonc une rduction gnrale de 30% du financement en relation au budget prvupour 2009 4 . La rcession conomique affectant Madagascar reflte galement leralentissement de l'conomie globale et a conduit la perte de plusieurs milliers demploisdepuis le dbut de l'anne5.

    Etant donn les effets entrelacs de la crise politique malgache la crise

    financire/conomique globale, l'valuation propose ne tentera pas de diffrencier entrel'impact respectif concernant des facteurs comme l'environnement des investissements etla balance commerciale pour l'exportation par exemple.

    L'valuation veut examiner plus spcifiquement l'impact des crises politiques etconomiques par rapport (1) la situation macro-conomique (2) la capacit du secteurdu service public de continuer assurer son service dans des conditions de rduction defonds (3) la vulnrabilit chronique existant dans le pays. Ce dernier est important carlimpact de toute crise ou situation d'urgence Madagascar doit tre vu dans un contextede niveau de pauvret extrmement lev (67.8% de la population ou un total de 13millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvret 6

    En ce qui concerne (3) l'analyse identifiera ces groupes de population qui semblent treparticulirement vulnrables aux risques identifis, cest--dire ceux qui ont peu ou

    pas de mcanismes pour s'assurer et se protger et ne pourront quessayer de se dbrouillerpour y faire face en puisant encore plus leurs ressources, avec des effets possiblement long terme sur leur position et dveloppement sociaux.

    En ce qui concerne (2) il fut l'origine dcid de se concentrer sur deux secteurs deservice de base : lducation et la sant. Ces secteurs ont t dfinis comme essentiels pourassurer le bien-tre et le dveloppement soutenus de la population. Cette approcheconcorde galement avec le travail dj en cours d'autres groupes de travail inter agences

    valuant l'impact des crises. Il fut cependant constat qu'une enqute sur lefonctionnement du secteur d'ducation ne serait pertinente quavec le dbut de la nouvelleanne scolaire en octobre lorsque la nouvelle administration devra dmontrer sa capacit grer les multiples tches pour assurer temps les paiements et les enseignements durantla priode de transition. Jusqu' cette priode, aucun impact majeur sur le fonctionnement

    2Julien Chevillard, Analyse prliminaire de limpact de la crise institutionnelle et politique, Avril2009, UNDP

    3World Bank Economic UpdateMai 19, 20094Entretien avec DG Finance et Budget, Juin 4, 20095World Bank Economic UpdateMai 19, 20096Enqute Priodique Auprs des Mnages, INSTAT, 2005

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    de ce secteur n'a t encore prvu. Ainsi, ce rapport couvrira seulement une analyse dufonctionnement du secteur de la sant dans les conditions de la crise politique actuelle etde la priode de transition.

    En ce qui concerne (1) il fut prvu dinclure une vue d'ensemble de la situation dans lesecteur de l'emploi, mais aucune information fiable ne fut cependant disponible.

    En bref, l'valuation dterminera les risques principaux et identifiera les groupesvulnrables les plus affects par la crise politique et conomique courante, mais fourniragalement un aperu du caractre de la vulnrabilit chronique Madagascar. L'valuationfournira des informations pour indiquer les rponses adquates, soit par une mise enoeuvre directe soit par plaidoyer et dialogue.

    III. La crise Madagascarles impacts macro-conomiques et fiscaux

    Impact sur la croissance et l'emploi

    Un segment de l'conomie, dj gravement frapp par la baisse de la demande des marchsinternationaux d au ralentissement de l'conomie globale, a t srieusement affect parl'incertitude rsultant de la crise politique interne. Le secteur du tourisme (dclin de 50 80% des taux d'occupation dpendant des sites et du profil de la clientle), le secteurexport du textile (dclin estim 25% en termes de valeur), le secteur des crevettes (daux questions structurales) et le secteur de la construction et des travaux publics (d laquasi-paralysie de l'investissement public en raison du dclin des dons) ont t

    particulirement touchs. Ceci a men la perte de plusieurs milliers demplois depuis le

    dbut de l'anne dans le secteur formel, et une augmentation du sous-emploi dans le restede l'conomie7. Les impacts ngatifs sont significatifs et visibles, affectant en particulier laclasse moyenne dans les zones urbaines, mais il est difficile de les mesurer en l'absenced'informations dtailles sur le terrain et dans les comptes nationaux.

    Nanmoins, une grande fraction de l'conomie du Madagascar a t isole des troublesactuels. Le secteur agricole, qui emploie environ 75 pour cent de la population, dpend deconditions climatiques et de facteurs ntant pas directement lis aux marchsinternationaux ni au climat politique national. Les indicateurs de march pour la rcoltepluviale sont favorables. Le volume de riz vendu sur le march national est en hausse parrapport l'anne prcdente indiquant que Madagascar pourrait bientt pourvoir ses

    propres besoins en riz. En consquence, les prix au dtail sont en train de baisser -danscertains marchs principaux ils sont mme actuellement en dessous des prix du march la mme priode lanne dernire- et sont suffisamment bas pour soulager un peu lapression sur les consommateurs.

    Cela dit, le prochain dfi approche dj : l'investissement et les dcisions pour planter pourla contre-saison doivent tre pris en juin juillet, un moment o les prix de productionplus bas (les prix des rizires ont baiss de 600 Ar/kg en juin 2008 450 Ar/kg en juin2009) pourraient rduire les efforts d'intensification de riz de la part des petits producteurs

    7Madagascar Economic UpdateEconomic crisis? Not yet but almost there. World Bank, Mai19, 2009

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    commerciaux. Ce risque est aggrav par la subvention infortune des prix ( une poqued'approvisionnement excessif) et l'limination des tarifs et de la taxe la valeur ajoute surle riz import (malgr une diminution rapide des prix internationaux) de la part dugouvernement, ce qui a favoris les importations au dtriment de la production locale. Il ya un besoin pressant de passer en revue ces politiques et d'envoyer des messages clairs auxproducteurs locaux.

    Impact sur les finances publiques

    Les autorits de transition ont jusqu'ici pris une dcision explicite de privilgier la stabilitfinancire librale court terme et adopt une politique fiscale stricte.

    La crise politique nationale combine aux retombes de la crise financire/conomiqueglobale a eu un impact ngatif important sur le revenu fiscal. Le dficit cumul depuis le

    dbut de l'anne a excd Ariary 300 milliards (US$155 million) compar aux projectionsavant la crise (tableau 1). Plus inquitant, la performance sur le revenu a empir avec letemps. Le recouvrement des recettes fiscales nationales tait prs des niveaux projets audbut de l'anne (refltant la bonne performance conomique en 2008), mais tait dj 33.5% en dessous des objectifs en mai. Refltant la baisse des importations incluant leptrole, la performance des recettes douanires est passe de 36% en dessous des objectifsdurant le premier trimestre de 2009 seulement la moiti de l'objectif mensuel en mai. Lesperspectives sont alarmantes parce que l'impact du faible taux de paiements d'imptsaugmentera avec le temps (les impts sont pays en retard), noter galement queMadagascar recouvre traditionnellement les deux tiers de ses revenus durant le premiersemestre de l'anne.

    Tableau 1 : Dficit des revenus en 2009En milliards dAriary Jan-mai 2009 (cumulatif)

    Actuel Objectif Diffrence Diffrence %

    Recettes fiscales nationales 422.6 531.4 -108.8 -20.5 %

    Recettes douanires 262.8 457.4 -194.6 - 42.5 %

    Total 685.4 988.8 -303.4 -30.7 %

    Source: Ministre des Finances (chiffres provisoires)

    Le gouvernement de transition a rduit les dpenses en rponse au dficit des revenus et adj annonc une coupe du budget global d'environ 30 pour cent par rapport au budget2009. Les rductions budgtaires seront appliques un degr moindre aux secteurs del'ducation, de la sant, de la justice et de la dfense8. Le taux cumulatif total des dpensestait de seulement 17 pour cent fin mai 2009 compar plus de 30 pour cent en mai20089. En un mot, ce sont essentiellement les salaires et le service de dettes qui furentpays, tandis que les dpenses courantes non prioritaires et l'investissement definancement public national ont t presque entirement coups. En consquence, lesecteur du service public a connu un sous financement important, aggrav par le gelannonc denviron d'US$ 300 millions de la part des bailleurs internationaux, y comprisl'appui budgtaire.

    8Entretien avec DG Finance et Budget, Juin 4, 20099Economic Update: A transitionbut challenges are coming soon. World Bank, Juin 19, 2009

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    Cette situation peine viable pourrait tre encore aggrave en 2010, mme si la crisepolitique se trouve rsolue plus tard cette anne. Les pertes significatives accumules parbeaucoup d'entreprises cette anne auront comme consquence des impts sur le revenusensiblement infrieurs l'anne prochaine. En outre, beaucoup de bailleurs de fondsrduiront leur aide l'anne prochaine, en particulier celle concernant les projets. Il faudraprparer le budget de faon prudente et attentive pour tenter de rduire au minimuml'impact sur les dpenses sociales.

    La revue conomique du 19 juin de la Banque Mondiale rsume la situation comme suit :

    Le ralentissement conomique global et la crise politique nationale ont eu comme consquenceune dtrioration de plusieurs secteurs cl tels que le textile, la construction et le tourisme. Cessecteurs sont susceptibles de rester dans la dtresse due au dcalage entre le climat politique et lesdcisions d'investissements/de commandes, aboutissant possiblement des pertes additionnellesdemploi dans les centres urbains. Ceux-ci pourraient contribuer de plus grandes tensions

    conomiques et sociales dans les mois venir. Paralllement, le dficit des recettes et l'absence definancement externe continueront mettre de la pression sur les finances publiques connaissantdj de grosses contraintes budgtaires. Le gouvernement s'est jusqu'ici abstenu de recourir au

    financement montaire national, mais un tel engagement sera examin dans un avenir proche. Unresserrement significatif des dpenses pourrait ne pas tre viable, vu que les enseignants devraienttre pays au dbut de la prochaine anne scolaire (mi-septembre) sans recours l'aide externe,aide qui avait t prvue pour couvrir 1/3 de leurs salaires.10

    Aide trangre

    Madagascar a reu au cours de ces quelques dernires annes des sommes importantes

    daide trangre atteignant une situation o l'aide trangre contribuait 75% de tout lebudget d'investissement public. Une raction de la communaut internationale augouvernement de transition a t le gel des enveloppes d'aide Madagascar11. Pour 2009,ceci a eu comme consquence une diminution de l'aide trangre de 40%, de 740 millionsUSD initialement prvus USD 433 millions12.L'aide bloque inclut un total d'USD 170millions en aide budgtaire directe. La diminution dans le budget disponible affecteprincipalement le financement du secteur public, puisque 86% de l'aide trangre Madagascar est destin soutenir - directement ou indirectement - les services de secteurpublic. Compar au niveau de toutes les dpenses publiques en 2007, un total de 24% dubudget alors allou a t perdu. Par rapport 2007, la perte d'aide trangre reprsente

    pour le secteur de lducation un budget rduit de 16% des dpenses publiques de

    l'ducation et pour le secteur de la sant un budget rduit de 20% des dpenses.

    Tableau 2 : Pertes financires du secteur public prvues 2009 - ducation et sant

    Secteur Dpensespubliques 2007en USD millions*

    Pertes prvuessubventionsdveloppement aux pays

    Pertes lies aubudget total desdpenses 2007

    10Ibid.11La Communaut Europenne annona dj le gel des dons depuis fin 2008 lorsquil fut constatcertaines irrgularits dans les dpenses de laide directe au budget.

    12UNDP Madagascar

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    trangers 2009 en USDmillions**

    Total dpenses

    publiques

    1,253.9 300 24 %

    Sant 73.6 15 20 %Education 189.6 29.8 16 %

    *Source: MoF**Source: UNDP, UNICEF

    Les pertes financires des autres secteurs du service public en 2009 sont 13 :- Travaux publics et transport (USD 40 millions)- Secteur priv /micro finance (USD 40 millions)- Environnement (15 millions)- Gouvernement et administration politique (USD 15 millions)- Eau et systme sanitaire (USD 6 millions)- Agriculture (16 millions)

    (Ces chiffres correspondent ce qui a t attribu initialement pour 2009.)

    Comme mentionn, le gouvernement a pratiquement cess tout investissement afin descuriser le paiement des salaires, des cots rcurrents et des services de la dette. Il faudrasuivre comment ceci affectera la qualit des services de base fournis. A fin juin 2009, avecun taux de croissance de 0.7% prvu pour 200914, le gouvernement avait dj rduit sesprvisions partir de dbut juin lorsque le taux de croissance tait encore estim 2.1% 15

    Les donateurs bi- et multilatraux ont t prudents en ragissant avec un gel radical del'aide et ont adopt diverses stratgies. Par exemple, le gouvernement de la Norvge acess avec effet immdiat tous les dboursements ; les Etats-Unis ont retir leur soutien audveloppement incluant le financement au Millenium Challenge Account mais se sontengags dans l'aide humanitaire ; la CE poursuit ses programmes en cours mais ne prendpas en considration de nouveaux projets ; et le gouvernement de la France continue, voireaugmente son soutien au pays. On sattend ce que le comportement futur des donateurssoit dfini par rapport au type d'arrangement politique tabli pour la priode de transition

    jusqu' la priode de nouvelles lections.

    13Julien Chevillard, Analyse prliminaire de limpact de la crise institutionnelle et politique Madagascar: Profil de lAPD et lments de rflexion sur la relation gouvernement-partenaires

    14Communication officieuse dun fonctionnaire

    15Entretien avec DG Finance et Budget, Juin 4, 2009

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    III. Fonctionnement du systme de la sant16

    Bien que cette partie de l'valuation se concentre principalement sur l'offre du systme desant, cest--dire la capacit du systme de sant continuer oprer lintrieur de sesparamtres habituels, nous avons nanmoins voulu prsenter une brve vue d'ensemble duprofil de ceux faisant appel aux services de sant, et de ceux qui n'y accdent pas pourdiffrentes raisons. Ceci est pour dterminer la proportion potentielle de la population quin'accde pas aux soins mdicaux et qui ne sera ainsi pas affecte par aucun changement dusystme de sant, aussi bien que la proportion de la population qui serait affecte par toutedtrioration du service de consultations

    De faon gnrale, le pourcentage des personnes qui taient malades et qui ont consulttout type de services de sant tait de 40% en 2005. Dans les zones urbaines, un total de44% de malades a consult un service mdical en comparaison 39% dans des secteursruraux. Le pourcentage est particulirement bas pour les zones rurales des rgions

    d'Atsimo Atsinana (28%), de Sava (26.3%), d'Alaotra Mangoro (25%), dAmaronI Mania(20.5%) et de Melaky (15%).

    Les consultations concernant les enfants malades en dessous de 4 ans sont en moyenne de48%, ce pourcentage tant cependant particulirement bas Vatovavy Fitovinany (28%),Atsimo Andrefana (27.5%), Sofia (20%) et Sava (11%). Le taux de consultation estconsidrablement haut pour la rgion d'Analamanga avec 74%.

    Quoique ces chiffres ne soient pertinentes que pour la priode concerne (deux semaines),nous sommes nanmoins enclins extrapoler ces valuations pour nous faire une ide ducomportement des mnages ayant recours aux soins de sant en gnral.

    En observant les raisons pour lesquelles la non consultation tait particulirement basse,on trouve les taux suivants pour les rgions mentionnes ci-dessus.

    Tableau 3 : Raisons pour non consultation des services de sant rgions choisies

    Passrieux

    Problmefinancier

    Distance Pasutile

    Nevoulaitpas

    Autres Total

    VatovavyFitovinany

    32.1 44.3 11.5 2.7 2.1 7.3 100

    Sofia 43.9 20.2 24.1 1.0 10.8 - 100AtsimoAndrefanana

    49.8 22.3 12.2 8.8 5.0 2.0 100

    Sava 53.2 37.9 3.6 0.9 2.2 1.9 99.7Madagascar 54.9 22.9 9.0 4.5 4.8 3.8 99.7

    Source: EPM 2005

    16Toutes les statistiques dans ce rapport, sauf si mentionn autrement, proviennent de EnqutePriodique Auprs des Mnages, INSTAT, 2005. Cette enqute nationale constitue une ressource-

    cl pour la surveillance des niveaux de pauvret mais aussi de linformation sur les diffrentsautres secteurs.

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    23% de la population Madagascar ne consulte pas les services mdicaux en raison deproblmes financiers et un autre 9% ne le fait pas en raison de problmes de distance (quisont aussi indirectement lis aux problmes financiers). Ceci signifie que plus d'un tiers dela population n'accde pas aux soins de sant lorsque jug ncessaire en raison decontraintes conomiques et de distance. Dans plusieurs rgions, la qualit des services desant semble tre un facteur dterminant dans les populations ne faisant pas appel auxsoins mdicaux, savoir Menabe et Anosy o 13% des mnages a indiqu quel'inefficacit tait une raison pour ne pas consulter. Au total, on peut soutenir qu'environ40% de la population qui juge une maladie suffisamment srieuse pour vouloir consultern'accde nanmoins pas aux soins mdicaux. C'est la proportion de la population qui neserait probablement pas affecte par un quelconque changement dans la qualit etlaccessibilit des services de sant. Cela voudrait aussi dire quen moyenne 60% de lapopulation souffrirait directement d'une dtrioration des services de sant publique ; sansmentionner ceux qui pourraient potentiellement bnficier des services de sant si sonaccs tait constamment tendu.

    Au vu de l'argumentation ci-dessus, il reste peu clair si certains des mnages qui ontindiqu que la maladie n'tait pas srieuse et par consquent nont recherch aucuneconsultation, lont fait parce que c'tait rellement le cas ou bien par manque deconnaissance au sujet de la gravit. Il est noter que 66% des foyers urbains avec uneincidence de fivre/de suspicion de malaria n'a pas pens que la maladie tait srieuse(64% dans les secteurs ruraux). Un total de 61% de mnages urbains avec un membretoussant plus de 3 semaines (41% dans des secteurs ruraux) n'a pas considr ceci commegrave. De mme, 59% des mnages avec un cas de diarrhe a considr ceci commentant pas suffisamment pertinent pour consulter (56% rural). Potentiellement, toutes cesmaladies peuvent tre mortelles pour les enfants en trs bas ge. En observant l'incidence

    de ces maladies par catgorie d'ge, on constate, comme prvu que celles-ci sont lesprincipales maladies affectant les enfants en bas ge. On doit ainsi supposer que, dansbeaucoup de cas, le jugement fait par les mnages qu'une maladie nest pas srieuse estmal tabli et cache des problmes comme lignorance, voire des raisons conomiques oula distance. Ceci impliquerait que la proportion relle de la population non encline avoirrecours aux soins mdicaux alors quils savreraient ncessaires serait en ralit beaucoupplus leve que les 40% estims ci-dessus.

    La capacit du systme de sant d'aborder le problme de l'ventuelle ignorance desparents dans ces cas demeure limite. Les services de communication sur le terrain sontlimits et en gnral pas disponibles grande chelle dans le systme de sant publique,

    l'exception notable des semaines de sant de lenfance (Semaines de la Sant de la Mre etde lEnfant (SSME)) effectues deux fois par an.

    En ce quil sagit de la sant maternelle, le pourcentage de mnages accouchant dans unservice de sant publique est de 30%. La grande majorit des accouchements a lieu lamaison (66%). Des complications durant laccouchement domicile ne peuvent ainsi trergles temps, voire pas du tout, dbouchant sur des situations potentiellement mortellespour la mre et l'enfant. Seulement 8.5% des accouchements sont assists par un mdecin,43% par une sage-femme ou une infirmire, et 37% par les accoucheuses traditionnelles.Un total de 57% de femmes ne recherche pas de soins postnataux. Ces chiffres expliquentcertainement le taux de mortalit maternelle lev Madagascar, mais prouvent galement

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    qu'une minorit de femmes compte rellement sur les facilits de sant publique pour lessoins prinataux et postnataux17.[17]

    Le type de service de sant le plus souvent visit pour des consultations est le CSB 2(49%). Un total de 14% de la population frquente le CSB 1 et 8% les hpitaux publics.Un total de 16% de la population consulte les mdecins du secteur priv. Seulement untotal de 5.5% de la population a signal consulter des auxiliaires mdicaux (gurisseurs,mdecins non officiels et autres).

    Les trois rgions dans lesquelles sont situes ces zones couvertes par notre valuation ontindiqu la distribution suivante des consultations :

    Tableau 4 : Lieu de consultations frquentes

    Analamanga Androy Boeny

    Hpital 14.8 4.9 3.0

    CSB 1 1.9 45.7 17.6CSB 2 33.2 38.2 45.6

    Clinique prive 2.8 0.4 4.8

    Docteur priv 33.7 4.8 21.8Organisation desant

    2.4 N/A 0.9

    Pharmacie N/A N/A 1.5

    Docteur pas officiel N/A 0.6 N/A

    O.N.G. ouassociation

    5.2 N/A N/A

    Gurisseur N/A N/A N/AAutre 4.2 3.9 3.3

    Aucune rponse 1.9 1.6 1.4

    Total 100 100 100Source: EPM 2005

    valuation sur le terrain du fonctionnement des structures de sant

    Conjointement avec le sous-groupe partenaire de suivi de l'impact de la crise sur lesystme de sant, il fut dcid d'envoyer une quipe dans trois rgions (Analamanga,

    Boeny, Ambovombe-Androy) pour rassembler l'information sur les indicateurs principauxconcernant le fonctionnement du systme de sant. Une quipe de Directeurs Gnraux,anciens et actuels, a t recrute pour valuer la situation aux diffrents niveaux dusystme de sant dans ces trois rgions. Le choix de ces DG comme consultants pour cesbesoins devait faciliter l'accs l'information, leur expertise et leur connaissance dusystme de sant avant la crise assurant que toute information recueillie soit place dans lecontexte. L'valuation a eu lieu entre les 29 juin et 3 juillet 2009.

    Tableau 5 : Etablissements visits par rgion

    17Enqute Dmographique et de Sant Madagascar, 2003-04

    http://www.worldlingo.com/SjGle6L4544_Ada93Wv2vyBdyUvwvpCxt/msowin11?service=WorldLingo_EN-FR&lcidFrom=1033&lcidTo=1036&lcidUI=1033&t=F23A30E6-FAB3-F626-DD49-A04A3AC8DA24#_ftn17#_ftn17http://www.worldlingo.com/SjGle6L4544_Ada93Wv2vyBdyUvwvpCxt/msowin11?service=WorldLingo_EN-FR&lcidFrom=1033&lcidTo=1036&lcidUI=1033&t=F23A30E6-FAB3-F626-DD49-A04A3AC8DA24#_ftn17#_ftn17http://www.worldlingo.com/SjGle6L4544_Ada93Wv2vyBdyUvwvpCxt/msowin11?service=WorldLingo_EN-FR&lcidFrom=1033&lcidTo=1036&lcidUI=1033&t=F23A30E6-FAB3-F626-DD49-A04A3AC8DA24#_ftn17#_ftn17http://www.worldlingo.com/SjGle6L4544_Ada93Wv2vyBdyUvwvpCxt/msowin11?service=WorldLingo_EN-FR&lcidFrom=1033&lcidTo=1036&lcidUI=1033&t=F23A30E6-FAB3-F626-DD49-A04A3AC8DA24#_ftn17#_ftn17
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    REGIONS DRS SSD CHRRCHD2 CHD1CSB

    ANALAMANGA 1 3 - - 1 11

    ANDROY 1 1 1 - - 7

    BOENY 1 2 1 - - 8TOTAL 3 6 2 - 1 26

    Rsultats principauxNiveau dengagement budgtaire

    En ce qui concerne le niveau d'engagement du budget rcurrent, on a constat que largion de Boeny avait engag des montants au taux prvu au moment de l'valuation

    (40.7%). Les deux autres rgions lont fait un degr infrieur : Androy 31.6% etAnalamanga 27.3%.

    Tableau 6 : Budget rcurrent engag par rgion

    RUBRIQUES

    Budget de lEtatFonctionnement

    RgionAnalamanga

    Rgion AndroyRgion Boeny

    Crdits initiaux(LF) 2 331 563 000 379 900 000 1 849 380 000

    Crdits modifis 1 624 754 100 256 930 000 1 594 566 000

    Crdits engags 444 748 256(27,3%)

    84 185 688(31,6%)

    528 121 881(40,7%)

    Crdits liquids 325 084 726(20%)

    84 145 688(31,6%)

    411 599 912(31,8%)

    La rduction rcurrente du budget est vidente au vu des donnes fournies (tableau 6). Elleest particulirement grave dans la rgion d'Analamanga (rduite de 70%) mais semble

    correspondre au bas niveau d'engagement. Le bas niveau d'engagement dans la rgiond'Analamanga (qui inclut Antananarivo) a t partiellement expliqu par la baisse demotivation au sein du personnel de sant tous les niveaux. Il fut signal que beaucoupdes membres du personnel de sant avaient particip des dmonstrations politiques et des grves au nom de l'un ou l'autre des deux adversaires politiques, et ont depuis continuavec beaucoup d'absentisme.

    Le niveau d'engagement du budget d'investissement est pratiquement zro dans chacunedes trois rgions. Les attributions globales sont extrmement basses mais ont tmaintenant encore sensiblement rduites au vu de la rduction globale du budget (lebudget d'investissement dans le secteur de sant a t notoirement trs bas). La raison de la

    non-excution ici est que les chefs de Rgion doivent autoriser tous les paiements

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    concernant le budget d'investissement. Les chefs de Rgion ont t remplacs, mais ceprocessus a pris un certain temps et doit toujours tre finalis.

    Tableau 7 : Niveau dengagement du budget dinvestissement par rgion

    RUBRIQUESBudget de lEtatPIP

    RgionAnalamanga Rgion Androy Rgion Boeny

    Crdits initiaux(LF) 202 800 000 193 300 000 241 300 000

    Crdits modifis 121 680 000 135 310 000 168 910 000

    Crdits engags 0 1 000 000 (0,5%) 0

    Crdits liquids 0 1 000 000 (0,5%) 0

    Les structures de sant dans les rgions values continuent offrir les services. Leprincipal obstacle rencontr tait d au retard dans le dblocage des ressources financires.Ceci fut caus par la diffusion de plusieurs circulaires financires qui ont sembl confuses

    et par l'absence de personnel responsable pour autoriser les dblocages et les reus.Vu que les budgets peuvent tre revus pendant l'anne paralllement aux nouvellesinformations sur les niveaux de recettes (encore rduites), on espre que ces changementsseront communiqus temps d'une manire claire et transparente de la part du niveaucentral de sorte que les rgions et les districts aient le temps de s'ajuster. Le systme desant doit lui-mme tre prpar rpondre au manque chronique de fonds en amliorantses capacits de gestion de crise et son habilet tablir des priorits et les communiquer

    En attendant, le manque de fonds rsultant de cette situation, surtout pour les cots defonctionnement comme le transport et les chanes de froid fonctionnant ptrole, a cr

    des goulots d'tranglement. Tandis que les hpitaux sont parvenus obtenir les ressourcesncessaires, des contraintes ont t enregistres principalement au niveau de CSB 1 et 2frquents par la majorit de la population avec lexception de la rgion d'Analamanga.Cependant, l o on a enregistr des dficits de financement pour obtenir de l'lectricit etde l'essence, les maires, les communauts et les particuliers sont intervenus. Si la situationcontinue ou devient rcurrente, il n'est pas clair si ces mcanismes seront capables demaintenir les niveaux de service au moyen et long terme.

    Il faut sassurer que le financement disponible pour les mdicaments de base et l'essencesoit suffisant jusqu' la fin de l'anne. Les annes prcdentes, les tablissements de santauraient stock lessence ds novembre pour couvrir la priode dcembre-janvier-fvrier

    lorsque le nouveau budget est sorti. Si les lignes budgtaires pour les biens de

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    consommation sont dj trs serres pour 2009, il est probable que ces achats ne puissenttre faits la fin de l'anne et quon enregistre une grande difficult acqurir de l'essence.Ceci affectera les parties de la chane de froid alimente par le ptrole, mais certainementaussi tous les voyages requis par le systme de sant. Il en est de mme pour les stocks demdicaments.

    Bien que le gouvernement ait proclam qu'aucune pargne ne sera faite en ce qui concerneles mdicaments, la nourriture et les contraceptifs, ceci ne garantit pas la sauvegarde desfonds exigs pour l'entretien, la distribution et la communication.

    Un deuxime souci majeur est lpuisement des fonds daide pour des initiativesimportantes comme la fourniture des kits de soins obsttriques (urgence et accouchement)qui ont t beaucoup apprcis par les femmes. Le budget pour la fourniture de ces kitsobsttriques est financ 60% par des donateurs. Le gouvernement ne peut remplacer lessommes perdues et la situation risque de se dtriorer srieusement vers le troisime

    trimestre lorsque ces rgions, alimentes par les stocks de ces donateurs, auront puis lematriel disponible. Jusqu'ici, le taux daccouchement dans ces structures de sant estdemeur stable (la moyenne nationale est de 30% de femmes y accouchant). tant donnque les donateurs ont contribu 20% du budget du secteur de la sant en 2007, la perte definances pour des projets visant acclrer l'accomplissement des MDG seraprobablement significative.

    A Analamanga, la question principale semble tre le moral des travailleurs qui sestsensiblement dtrior depuis le dbut de la crise politique. Les quipes ont prispolitiquement la part de partis diamtralement opposs et se sont croules spirituellement.Ceci est aussi vrai pour les quipes de sant des deux autres rgions bien que le moral des

    travailleurs semble navoir pas t affect au mme degr.

    Dans le Sud, l'impact de la crise de la scurit alimentaire et de la scheresse semble avoirun impact plus grave sur le secteur des services vu quun nombre important du personnelde la sant sabsente pour aller la recherche de sources de revenu supplmentaire et ainsiassurer leur scurit alimentaire. Le caractre saisonnier et l'impact des effets climatiquessemblent tre toujours prdominants dans le Sud, mais galement dans les zones urbaines.Tandis que cette dynamique montre l'impact du caractre saisonnier sur le fonctionnementdes services de base, elles ne sont pas lies la crise politique elle-mme et lon s'attend ce que la situation samliore la fin de cette anne quand la moisson qui est actuellementplante sera rcolte.

    Les salaires du personnel de sant ont t pays. Il a cependant t observ des non-paiements ou sous paiements au niveau du personnel et des gardiens de dispensaires.

    Les prparations budgtaires pour la prochaine anne sont habituellement faites en mai del'anne prcdente. Aucun effort ce sujet n'a t fait cette date. Ceci mneravraisemblablement une situation o un budget ad hoc sera finalis sur la basedestimations pour l'anne en cours.

    Conclusions

    Globalement le systme de sant, suite une priode de confusion, est en train dereprendre son rythme routinier. Plusieurs des dfauts identifis par l'valuation sont lis

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    aux circonstances personnelles et individuelles et sont endmiques au systme de sant.Les problmes des procdures de paiement ayant retard la livraison desapprovisionnements devraient tre surmonts dans le court terme. Cependant, le manqueprvu de fonds vers la fin de l'anne (et jusqu' ce que le nouveau budget soit finalis enfvrier/mars de l'anne suivante) pour les cots de fonctionnement essentiels comme l'eau,l'lectricit et les carburants mais galement pour des mdicaments doivent tre surveillsafin d'tablir leur impact sur le fonctionnement des services de sant essentiels au niveaunon-hospitalier. Ceci peut avoir galement des effets non ngligeables sur le moral dupersonnel et la capacit de diriger, surveiller, rapporter et vrifier, ce qui contribue l'efficacit du systme de sant.

    Les partenaires de sant pourraient choisir de dterminer les secteurs o ils considreraientla poursuite de l'investissement comme essentiel pour empcher une dtrioration deloffre des services, vraisemblablement dans les domaines o l'investissement a t djfait, comme laccouchement sans risques, l'immunisation, la prvention de maladies

    contagieuses. La contribution des associs dans ces secteurs a t significative dans lepass - le budget d'tat ne peut certainement pas mettre disposition les ressourcesmanquantes dans les circonstances prsentes. L'valuation a prouv quon pouvaitcontinuer compter sur le systme de sant, quoique quelque peu rduit.

    III. Vulnrabilit au niveau des mnages18

    La pauvret et la vulnrabilit ne sont pas ncessairement lies. Une personne peut trevulnrable tous les types de risques sans ncessairement tre pauvre ou devenir pauvreaprs avoir t touche. Cependant, il y a une forte corrlation entre la pauvret et lavulnrabilit. Les pauvres sont plus vulnrables parce que leur faon de vivre les expose

    un degr beaucoup plus lev aux risques compar ceux qui sont riches et qui ont lesmoyens de se protger contre les risques. Les pauvres sont obligs de boire de sourcesd'eau non potable, nont pas de logement adquat, sont moins exposs aux informationssur les pratiques en matire d'hygine, travaillent dans des emplois haut risque etc. Il est

    peu probable quils puissent accder une assurance et naient peu ou pas de ressourcessur lesquelles compter quand le besoin se fait sentir, laccs la justice leur estnotoirement limit.

    A Madagascar, un total de 68.7% de la population (ou 13 millions de personnes) vivaientsous le seuil national de pauvret en 2005, condition dfinie par 2.133 kcal par habitantpar jour, qui en termes montaires se traduit en MGA 305.300 par tte par an. La grande

    majorit des mnages peut tre ainsi considre comme fortement vulnrable aux risquesconomiques, climatiques, sanitaires ou tout autre type de risques.

    La population rurale est particulirement vulnrable aux chocs climatiques qui affectentrgulirement le pays tels que scheresses et cyclones. Entre 1990 et 2004, il y a eu 50ouragans enregistrs dans la catgorie 4-5 19 . Les crises politiques cycliques qui sont

    18Toutes les donnes dans la section suivante proviennent de Enqute Priodique Auprs desMnages 2005 sauf si indiqu autrement.

    19Food Security in Madagascar: a qualitative assessment. CARE International, Juin 2009

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    accompagnes de crises conomiques ont galement eu leur impact sur la population, enparticulier les populations urbaines

    Il est noter que le niveau moyen de seuil de pauvret national est demeur pratiquementinchang au cours des 15 dernires annes entre 1993 et 2005. La proportion de lapopulation vivant en dessous du seuil national de pauvret a t de 70% en 1993, 73.3%en 1997, 71.3% en 1999 et 68.7% en 2005. Tandis que les principaux indicateurs dedveloppement humain se sont amliors- il y a eu par exemple une rduction des taux demortalit infantile20 et une augmentation d'inscriptions scolaires au primaire 21 - aucundveloppement positif pendant les deux dernires dcennies n'a t traduit en unerduction des taux moyens nationaux de pauvret.

    Ceci voudrait dire que, tandis que l'investissement dans l'infrastructure de base a tbnfique, en particulier dans le secteur de l'ducation mais galement en terme d'accsaux soins mdicaux et l'immunisation, la grande majorit des mnages continue dans le

    mme temps tre emprisonne dans la pauvret. Il reste voir si toute transformation decertains des gains acquis dans le dveloppement humain peut galement favoriser larduction de pauvret.

    Jusque-l une grande partie de la population risque de perdre tout ce qui a t acquischaque fois que le mnage se trouve affect par un choc. Il ne dispose pas de moyensncessaires pour sen remettre, ou il lui faut disposer dune priode significative durantlaquelle il peut adopter des mcanismes dadaptation qui leur tour auront des effetsngatifs long terme sur les efforts de dveloppement.

    L'exposition au risque et le manque de moyens pour attnuer son impact convenablement

    signifient non seulement que la vulnrabilit et la pauvret sont amplifies, mais que lespauvres dveloppent une aversion au risque et deviennent peu disposs (ou incapables) s'engager dans des activits hauts risques mais apportant des bnfices plus leves.22Cet aspect est important prendre en compte quand on recommande certains mnagesnayant aucun moyen d'attnuer des rsultats ngatifs des changements en terme demoyens dexistence exigeant une certaine quantit de prise de risques (comme lechangement de culture de rcoltes pour passer de celle de subsistance celle permettant unplus grand bnfice par exemple). Ces dynamiques sont importantes comprendrelorsquon met en place des programmes conus pour apporter un changement dans lesmoyens dexistence afin de rduire la pauvret sils ne sont pas accompagns duneprotection sociale fiable ou de mesures de gestion de risques sociaux, il est peu probable

    quils soient reus favorablement par les communauts.

    Vulnrabilit aux chocs

    20Le taux de mortalit en dessous de 5 a dclin de 166/1,000 LB en 1990 94/1,000 LB en2003/04 ; le taux de mortalit infantile a dclin de 98/1,000 LB en 1990 58 en 2003/04 (source:INSTAT et DHS 2003/04).

    21Le taux net dinscription scolaire au primaire a augment de 64.9% en 2000 83.3% en 2005(source: EPM).22A Guide to the Analysis of Risk, Vulnerability and Vulnerable Groups. Hoogeveen, J. et.al.,World Bank paper

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    L Enqute Priodique Auprs des Mnages23 a examin la proportion des mnages quia t affecte par 5 diffrents types de chocs : (i) climat et environnement (54% desmnages a subi ce type de choc lanne prcdente) ; (ii) problmes dinscurit (19% desmnages) ; (iii) problmes de sant (13% des mnages) ; (iv) problmes conomiques(83%) ; (v) autres problmes (1.7% des mnages).

    Un 4/5me significatif de la population a prouv des problmes amliorer ou maintenir leur base conomique. Les mnages urbains ont une probabilit lgrement plusleve tre affects par les problmes conomiques (89%) que les mnages ruraux (82%).Plus de la moiti des mnages est expose aux chocs lis au climat et l'environnement.Ceci a plus de chance daffecter les mnages ruraux (59% de mnages ruraux) que lesmnages urbains (35% de tous les mnages urbains). Les problmes de sant reprsententun choc au mnage (15% urbain, 21% rural) tandis que les questions de l'inscurit sont peu prs galement distribues entre les zones rurales et urbaines (13%). Il faut cependantprsumer que tous les types de chocs mentionns ont un effet conomique direct sur la

    situation des mnages.

    En moyenne, les mnages ont besoin dun temps assez considrable pour se remettre denimporte lequel de ces chocs. Seulement 6% de mnages rcupre dans un dlai de moinsd'un mois, 19% de mnages rcuprent dans les 1-6 mois, 23% des mnages ont besoin de6-12 mois et plus de la moiti (53%) requiert plus dun an pour rcuprer. Ceci montredans le mme temps limportance des chocs rgulirement vcus aussi bien que la capacittrs limite des mnages pour surmonter ces chocs et retourner la situation de niveau devie pr-choc en un temps relativement court.

    Vulnrabilit aux chocs environnementaux et climatiques

    Rgions urbaines: Les cyclones semblent tre le risque climatique le plus significatif pourles mnages dans les secteurs urbains (11% de mnages affects) compar d'autres typesde risques climatiques/environnementaux. Le pourcentage des mnages urbains affectspar des cyclones est particulirement haut pour la province de Tular (44%). Tandis quecette province est plus connue pour tre affecte par la scheresse, il semble quelle soitmoins protge que les autres contre les problmes de prcipitations graves quand il finitpar pleuvoir.

    L'inondation affecte 19% des mnages urbains dans Fianarantsoa et 15% des mnagesdans la province de Mahajanga. Le pourcentage relativement lev des mnages

    dpendant de l'agriculture se reflte dans les rponses de 27.5% des mnages de Tular quiindiquent la pluie tardive comme tant un problme Tular. De mme, 17% de lapopulation urbaine dans la province de Tamatave a indiqu que la maladie du btailreprsentait un problme. Au total, 8% de mnages urbains a indiqu que les maladiesaffectant des jeunes plants taient problmatiques.

    Rgions rurales: Dans les rgions rurales, la maladie du btail est dans lensemble leprincipal problme affectant 17% de mnages. Cest le plus lev dans la province deTamatave (29%) et le plus bas Antananarivo (6.5%). Les mnages ruraux dans laprovince de Tular sont affects par des problmes multiples des taux comparativement

    23EPM, INSTAT, 2005

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    levs : 50% sont affects par des cyclones mais 36% galement sont affects par lascheresse, 35% par la maladie des jeunes plants et 22% par la maladie du btail et 19%

    par les prcipitations tardives. Il nest pas surprenant que Tular rural ait le deuxime plushaut niveau de pauvret avec 77% des mnages vivant sous le seuil de pauvret compar d'autres provinces et le pourcentage provincial le plus lev de la population vivant endessous du seuil de pauvret avec 75% (rural et urbain).

    Par contraste, Fianarantsoa rural, qui a le taux de pauvret rurale le plus lev avec 79%,souffre de la scheresse (22% des mnages ruraux), de la maladie du btail (21.5%) et dela maladie des jeunes plants (17.7%).

    Dans lensemble il ny a pas de modle similaire apparent au sein des zones rurales desprovinces, chaque province ayant un profil particulier de vulnrabilit par rapport auclimat/ lenvironnement selon son lieu gographique et son profil de production agricole.

    Faire face aux chocs climatiques et environnementaux

    A la suite de chocs climatiques et environnementaux vcus, 77% des mnages a indiququ'ils ont rduit leur niveau de consommation gnrale, un tiers qu'ils ont d rduire laquantit de nourriture consomme, 54% qu'ils consommaient moins de nourriture nutritive,53% qu'ils ont connu une rduction des revenus mnagers. Un total de 41% des mnages aindiqu quils travaillaient plus dur.

    Impact des crises conomiques et politiques

    Les crises conomiques, habituellement accompagnes de crises politiques, se sont

    traduites en une augmentation (provisoire) des niveaux de pauvret Madagascar.

    La comparaison des taux d'incidence de pauvret a montr que le pays avait fortementragi la crise politique cum conomique de 2002. L'incidence de pauvret a augment de69.6 % en 2001 (43.9% urbain ; 77.2% rural) 80.7% en 2002 (61.6% urbain ; 86.4%rural) et est de nouveau descendu 53.7% en 2005 (53.7% urbain ; 77.3% rural). Ainsi,alors que les niveaux globaux de pauvret semblent demeurer constants sur la dure avecseulement des changements marginaux dans l'incidence de pauvret entre 1993 et 2005,les priodes de crise augmentent de faon significative l'incidence de pauvret.24

    Ce sont principalement dans les rgions des zones urbaines que l'impact de la crise

    conomique et de la crise financire globale doit tre suivi attentivement vu la proportionleve de mnages employs dans ces secteurs lapparence trs vulnrable. L'analysecomparative des niveaux de pauvret 1993, 1997 et 1999 a prouv que les rgions urbainessont extrmement vulnrables aux changements des indicateurs macro-conomiques. Ainsile niveau de pauvret urbaine a augment de 13 points entre 1993 et 1997 (de 50% 63 %)mais a de nouveau baiss 50% en 1999 lorsque la situation s'est amliore. La rgionurbaine la plus sensible aux changements dans l'environnement macro-conomique s'estavr tre la capitale Antananarivo.25

    24Evolution de la Pauvret Madagascar: 1993-1999, INSTAT, 200125Evolution de la Pauvret, INSTAT et World Bank, 2001

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    Les Nations Unies ont dcid d'effectuer une valuation sur l'impact de la crise politique etconomique dans des quartiers spcifiques ( fokontanys ) d'Antananarivo en mai 2009.Les fokontanys choisis furent cibls par une valuation WFP sur la scurit alimentaireeffectue en novembre 2008 qui permettait une comparaison sur l'volution de la situation.Les rsultats globaux ont montr que le pourcentage des mnages souffrant dinscuritalimentaire tait de 63% en mai 2009 par opposition 71% en novembre 2009. Le

    pourcentage des mnages souffrant dinscurit alimentaire svre est demeur sanschangement avec 45%.

    Ceci peut tre expliqu par plusieurs facteurs. Premirement, le prix de l'aliment de basetel que le riz est demeur stable, ayant mme dprci lgrement par rapport novembre2008. Deuximement, une proportion significative des mnages dans la capitale est activedans l'agriculture urbaine (16% de la totalit des mnages sonds par McRAM). Presque50% des mnages qui furent jugs souffrant dinscurit alimentaire svre en novembre08 est actif dans la production agricole. Tandis que novembre est caractris par la

    priode de soudure, le McRAM eut lieu en mai 2009 pendant la saison des moissons, avecune rcolte considre comme tant trs bonne. Ceci signifie que les mnagesprcdemment valus souffrant dinscurit alimentaire svre sont maintenant dans unesituation o ils ont accs la nourriture grce l'autoconsommation de leurs produits,mais bnficient galement de revenus en hausse d la vente de ces produits. De faongnrale, ceci a sensiblement affect la situation de scurit alimentaire dans la capitale eta enray toute consquence globale de la crise conomique et sociopolitique.

    Cependant, en regardant les dtails du dveloppement au niveau des fokontanys valus,une image lgrement plus complexe se prsente. Tandis que plusieurs fokontanys ontamlior leur statut dinscurit alimentaire svre, d'autres ont connu une dtrioration

    radicale passant du statut labri de risques alimentaires souffrant dinscuritalimentaire svre . Ceci prouve que des mnages ont t affects durant la priodedatant de novembre malgr des prix de denres alimentaires stables en raison de la perted'emploi et de revenus. Il faudra continuer tablir les tendances grce aux enqutesMcRAM rptes afin de dterminer l'impact des crises conomiques et sociopolitiquesdans les mois venir.

    McRAM a enregistr peu d'impact de la crise sur les secteurs de la sant, de l'eau et del'hygine, de lducation au niveau des mnages bien qu'il y ait des preuves que, pendantle summum de la crise politique en mars et avril, beaucoup de mnages luttaient pourmaintenir l'accs ces services.

    Carte 2: Scurit alimentaire dans les fokontanys slectionns dAntananarivo

    Novembre 2008 Mai 2009

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    Source: WFP urban food security assessment Novembre 2008 et McRAM Mai 2009

    Rouge : inscurit alimentaire svreJaune : inscurit alimentaire modreOrange : risqueVert : scurit alimentaire

    Tendances de consommation

    Suite aux donnes de lEnqute Priodique Auprs des Mnages 2005, la proportion totalede nourriture dans la tendance de consommation des mnages reprsente 70% en moyenne.

    Dans les rgions urbaines, ceci slve 57% compar 76% dans les rgions rurales. Lesmnages dans les rgions urbaines peuvent dpenser plus sur des articles non alimentairesrefltant l'accs l'argent et les marchs compar aux rgions rurales. Cependant, lesmnages urbains demeurent vulnrables tout changement rduisant leur pouvoir d'achattant donn la proportion relativement leve toujours dpense sur des produitsalimentaires.

    La dpendance leve des mnages sur la production agricole de subsistance est refltedans la proportion d'autoconsommation de produits agricoles. En moyenne, la proportiond'autoconsommation de produits agricoles reprsente 30% de la consommation totale(alimentaire et non alimentaire) Madagascar. Cette proportion est des niveaux

    semblables pour les 4 quintiles les plus pauvres (entre 36% et 39 %) et diffre seulementpour le quintile le plus riche (22%). De mme, la proportion que les diffrents articles deconsommation reprsentent par rapport la consommation totale du quintile est pluttsimilaire.26 Ceci suppose que la tendance de consommation dans les 4 quintiles de richesseinfrieure soit semblable, avec les quintiles infrieurs dpensant moins en terme de qualitet de quantit. Exceptionnellement sans surprise se trouve le comportement du quintile derichesse suprieure qui investit plus dans les biens de valeur durable.

    De plus, les donnes suggrent que les mnages dont la source principale de revenu estbase sur l'agriculture petite chelle soient plus svrement affects par la saison de

    26Pour les dtails veuillez-vous reporter EPM 2005, pp. 171-175

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    soudure ou les mauvaises rcoltes car ils ont moins de produits agricoles vendre, lesprivant galement de ressources montaires ncessaires pour ventuellement complter lemanque de produits disponibles pour l'autoconsommation.

    Ceci est comparable aux rgions urbaines o une augmentation des prix de denresalimentaires rduit la capacit des mnages maintenir leur niveau de vie vu qu'uneproportion significative de leur consommation investie dans l'habitat et les combustibles,les frais de transport et les biens de valeur durables devra alors tre rduite. De mme, uneperte de revenus due au chmage ou une conomie au ralenti affectant les marchs locauxaura un impact sur la situation des mnages urbains.

    Dans les zones rurales, une combinaison d'une mauvaise rcolte et un faible accs auxmarchs savre dcisive pour la scurit alimentaire et conomique des mnages. Dansles zones urbaines, la perte de pouvoir d'achat est particulirement problmatique lorsquecause par une combinaison des prix levs de denres alimentaires un march du travail

    faible (et possiblement l'inflation).

    Agriculture et Riz

    Un total de 38% de mnages cultive le riz (18% dans les rgions urbaines ; 44% dans lesrgions rurales). Le pourcentage est particulirement lev pour Sofia (85%), Bongolava(67%) et Menabe (69%). Il est particulirement bas pour Androy et Analamanga (7% tousles deux). Selon l'EPM, un total de 42% de la production de riz est destin la vente tandisque 37% en moyenne lest pour la consommation individuelle. Le pourcentage de lapopulation qui cultive le riz et qui est pauvre est lev : un total de 72.4% des producteursde riz vit en dessous du seuil de pauvret. Ceci prouve que la quantit produite par la

    majorit des mnages producteurs de riz n'est pas suffisante pour fournir une base derevenus adquats

    Une augmentation du prix du riz affecte peut-tre positivement 38% des mnages cultivantle riz tout en affectant ngativement les 62% restants dans la mesure o ils sont eux-mmes des consommateurs de riz - et aussi longtemps que les mnages pauvres ne doiventpas galement acheter du riz additionnel pour complter la quantit disponible pourl'autoconsommation.

    Secteur d'emploi

    Les mnages urbains ont bien moins de probabilit d'tre pauvre en ce qui concerne tousles secteurs d'emploi compar aux mnages ruraux actifs dans les mmes secteurs. Ceci estvrai except pour les mnages urbains travaillant dans la production agricole. Ceci sembleindiquer une situation de niveau de rmunration par secteur infrieur dans les rgionsrurales compar aux rgions urbaines ou dopportunits croissantes dans un mme secteurdemploi permettant daugmenter ses revenus dans les rgions urbaines, voire les deux.

    La probabilit dtre pauvre est plus leve pour ceux qui sont employs dans le secteurd'agriculture petite chelle dans lequel travaille un total de 73% de mnages. Un total de78% dpendant de ce type d'emploi est pauvre. Ceci peut tre compar 22% de mnagesayant leur emploi principal dans le secteur d'agriculture moyenne chelle (dont 72% sont

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    pauvres) et 4.5% de mnages dpendant de la production agricole grande chelle (dontencore 60% sont pauvres).

    Taille des mnages

    La probabilit pour un mnage dtre pauvre augmente de manire significative avec lataille du mnage. Seulement 16% de mnages une personne est pauvre compar auxmnages 2-4 personnes o 50% des mnages vivent en dessous du seuil de pauvret. Untotal de 88% de mnages 8-10 personnes est pauvre et un total de 92% de mnages avecplus de 11 personnes vit en dessous du seuil de pauvret. Un quart des mnages Madagascar comprend 8 personnes et plus. Le niveau moyen des revenus par mnage nepeut subvenir aux besoins des familles nombreuses et cela correspond aux niveaux depauvret en hausse.

    Tableau 8 : Incidence de la pauvret et de la taille des mnages

    Tailles desmnages Pourcentage des mnages vivant en dessous du seuil de pauvret1 15,712 30,033 46,394 57,995 65,496 70,487 78,748 87,18

    9 87,0610 92,2711 93,9812 83,6513 90,3714 98,3215 83,18

    Source: EPM 2005 nos calculs

    Si on compare la relation entre le nombre des membres dun mnage et l'incidence de la

    pauvret et de lextrme pauvret, on constate que toutes les personnes vivant dans desmnages de 16 membres et plus font partie de la catgorie de personnes extrmementpauvres, ce qui signifie quelles nont mme pas les moyens ncessaires pour sacheter unpanier alimentaire de base fix 2.133 kcal/jour

    Graphique 1: Nombre de personnes dans un mnage et lincidence du taux de pauvret

    (pauvre et extrmement pauvre)

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    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16

    Pauvret Pauvret extrme

    Source: EPM 2005 nos calculs

    L'ge du chef de mnage correspond un niveau de pauvret en dessous de la moyenneseulement jusqu' l'ge de 29 ans - vraisemblablement avant que le nombre d'enfants naitaugment jusqu ce que le revenu du mnage ne puisse plus suffisamment supporter lataille de la famille.

    Tableau 9 : Age du mnage et incidence de pauvret

    ge du chef de mnageExtrmepauvret

    Pauvres Total

    Moins de 20 ans Effectifs (en milliers) 65 355 96 322 154 987

    Taux de pauvret (P0) 42,2 62,2 100,0

    % par rapport au total des pauvres 0,8 0,7 0,8

    20 29 ans Effectifs (en milliers) 904 1 516 2 372

    Taux de pauvret (P0) 38,1 63,9 100,0

    % par rapport au total des pauvres 10,9 11,7 12,6

    30 39 ans Effectifs (en milliers) 2 391 3 733 5 310

    Taux de pauvret (P0) 45,0 70,3 100,0

    % par rapport au total des pauvres 28,7 28,8 28,2

    40 49 ans Effectifs (en milliers) 2 550 3 873 5 386

    Taux de pauvret (P0) 47,4 71,9 100,0

    % par rapport au total des pauvres 30,6 29,9 28,650 59 ans Effectifs (en milliers) 1 506 2 327 3 479

    Taux de pauvret (P0) 43,3 66,9 100,0

    % par rapport au total des pauvres 18,1 18,0 18,5

    60 69 ans Effectifs (en milliers) 618 955 1 406

    Taux de pauvret (P0) 43,9 67,9 100,0

    % par rapport au total des pauvres 7,4 7,4 7,5

    70 ans ou plus Effectifs (en milliers) 295 456 746

    Taux de pauvret (P0) 39,5 61,1 100,0

    % par rapport au total des pauvres 3,5 3,5 4,0

    Madagascar Effectifs (en milliers) 8 329 12 956 18 853

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    extrmes se trouve dans la province de Fianarantsoa avec plus de 2.3 millions, suivi de laprovince d'Antananarivo (1.8 million), de Tular (1.4 million), de Tamatave (1.37 million),de Mahajanga (0.95 million) et d'Antsiranana (0.4 million).

    En termes de proportion, Antananarivo a la plus basse proportion de pauvres extrmesavec 32.2%. La proportion la plus leve se trouve dans Fianarantsoa (52.1%)immdiatement suivi de Tular (51.4%).

    Tableau 10 : Incidence de la pauvret et de lextrme pauvret par Province

    ProvinceExtrmepauvret

    Pauvres Total

    Antananarivo Effectifs (en milliers) 1 842 3 290 5 713

    Taux de pauvret (P0) 32,2 57,6 100,0

    % par rapport au total des pauvres 22,1 25,4 30,3

    Fianarantsoa Effectifs (en milliers) 2 331 3 472 4 477Taux de pauvret (P0) 52,1 77,6 100,0

    % par rapport au total des pauvres 28,0 26,8 23,8

    Toamasina Effectifs (en milliers) 1 366 1 997 2 776

    Taux de pauvret (P0) 49,2 71,9 100,0

    % par rapport au total des pauvres 16,4 15,4 14,7

    Mahajanga Effectifs (en milliers) 951 1 498 2 134

    Taux de pauvret (P0) 44,6 70,2 100,0

    % par rapport au total des pauvres 11,4 11,6 11,3

    Toliara Effectifs (en milliers) 1 401 2 039 2 727

    Taux de pauvret (P0) 51,4 74,8 100,0

    % par rapport au total des pauvres 16,8 15,7 14,5

    Antsiranana Effectifs (en milliers) 438 660 1 028

    Taux de pauvret (P0) 42,6 64,2 100,0

    % par rapport au total des pauvres 5,3 5,1 5,5

    Madagascar Effectifs (en milliers) 8 329 12 956 18 853

    Taux de pauvret (P0) 44,2 68,7 100,0

    % par rapport au total des pauvres 100,0 100,0 100,0

    Notes: Les effectifs sont en milliersL'incidence est grise et en gras italique

    Source: Nos propres calculs partir de l'EPM 2005

    Graphique 2: Incidence de la pauvret et de lextrme pauvret par rgion

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    Source : EPM 2005 et nos calculs

    Sexe du chef de mnage

    Un total de 42.1% de personnes extrmement pauvres vit dans un mnage dirig par unefemme. Au total 13.7% de personnes extrmement pauvres ou 1.14 million vit dans desmnages dirigs par une femme.

    Tableau 11 : Incidence de la pauvret et lextrme pauvret selon le genre du chef demnage

    Genre du chef de mnageExtrmepauvret

    Pauvres Total

    Masculin Effectifs (en milliers) 7 190 11 127 16 145

    Taux de pauvret (P0) 44,5 68,9 100,0

    % par rapport au total des pauvres 86,3 85,9 85,6

    Fminin Effectifs (en milliers) 1 140 1 829 2 709

    Taux de pauvret (P0) 42,1 67,5 100,0

    % par rapport au total des pauvres 13,7 14,1 14,4

    Madagascar Effectifs (en milliers) 8 329 12 956 18 853

    Taux de pauvret (P0) 44,2 68,7 100,0

    % par rapport au total des pauvres 100,0 100,0 100,0

    Notes: Les effectifs sont en milliersL'incidence est grise et en gras italique

    Source: Nos propres calculs partir de l'EPM 2005

    ducation du chef de mnage

    Il n'est pas vrai que le fait davoir complt l'ducation primaire ou mme l'ducationsecondaire empche de tomber dans la pauvret extrme. Un total de 60.4% de personnesextrmement pauvres vit dans des mnages ayant leur tte une personne qui a compltl'ducation primaire, et c'est galement le cas pour 8.1% des mnages avec un chef ayanttermin l'ducation secondaire. tonnamment, seulement 30.7% dextrmement pauvresvit dans un mnage dont le responsable n'a aucune ducation. Ceci se compare 27.7% depauvres vivant dans un mnage dont le chef n'a aucune ducation et 61% de pauvres

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    dans un mnage o le responsable a complt l'ducation primaire. Possder une ducationprimaire n'exclut pas dtre pauvre ou extrmement pauvre.

    Tableau 12: Education du chef de mnage et incidence de pauvret

    Niveau d'ducation du chef de mnagePauvretextrme Pauvret Total

    Sans ducation Effectifs (en milliers) 3 587 2 557 4 407

    Taux de pauvret (P0) 30,7 27,7 23,4

    % par rapport au total des pauvres

    Primaire Effectifs (en milliers) 7 904 5 028 11 011

    Taux de pauvret (P0) 60,4 61,0 58,4

    % par rapport au total des pauvres

    Secondaire Effectifs (en milliers) 1 275 673 2 606

    Taux de pauvret (P0) 8,1 9,8 13,8

    % par rapport au total des pauvresUniversit Effectifs (en milliers) 190 72 830

    Taux de pauvret (P0) 0,9 1,5 4,4

    % par rapport au total des pauvres

    Total Effectifs (en milliers) 12 956 8 329 18 853

    Taux de pauvret (P0) 100,0 100,0 100,0

    % par rapport au total des pauvres

    Notes: Les effectifs sont en milliersL'incidence est grise et en gras italique

    Source: Nos propres calculs partir de l'EPM 2005

    Secteur d'emploi

    La probabilit d'tre extrmement pauvre est plus leve lorsque le chef du mnage estactif dans une agriculture petite chelle. Un total de 52% de personnes vivant dans desmnages o le responsable travaille dans ce domaine est extrmement pauvre. C'estpresque quivalent la proportion de personnes o le chef de mnage travaille commelaboureur (51%). Malgr tout, un total de 47% de personnes o le chef de mnage est actifdans l'agriculture chelle moyenne est pauvre.

    Tableau 13: Pauvret et pauvret extrme par le type d'emploi du chef de mnage

    Activits des chef de mnage Pauvretextrme Pauvret Total

    Cadre suprieur Effectifs (en milliers) 4 24 98

    Taux de pauvret (P0) 3,8 24,1 100,0

    % par rapport au total des pauvres 0,0 0,2 0,5

    Cadre moyen ou agent Effectifs (en milliers) 54 96 293

    Taux de pauvret (P0) 18,5 32,7 100,0

    % par rapport au total des pauvres 0,7 0,7 1,6

    Ouvrier ou salari qu Effectifs (en milliers) 262 470 1 229

    Taux de pauvret (P0) 21,3 38,3 100,0

    % par rapport au total des pauvres 3,1 3,6 6,5

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    Ouvrier non qualifi Effectifs (en milliers) 392 665 1 052

    Taux de pauvret (P0) 37,3 63,2 100,0

    % par rapport au total des pauvres 4,7 5,1 5,6

    Main d'oeuvre Effectifs (en milliers) 339 500 662

    Taux de pauvret (P0) 51,2 75,6 100,0

    % par rapport au total des pauvres 4,1 3,9 3,5

    Stagiaire rmunr Effectifs (en milliers) 8 14 26

    Taux de pauvret (P0) 30,4 52,4 100,0

    % par rapport au total des pauvres 0,1 0,1 0,1

    Indpendant Effectifs (en milliers) 478 842 1 504

    Taux de pauvret (P0) 31,8 56,0 100,0

    % par rapport au total des pauvres 5,7 6,5 8,0

    Chmeur Effectifs (en milliers) 74 121 232

    Taux de pauvret (P0) 32,1 52,1 100,0

    % par rapport au total des pauvres 0,9 0,9 1,2

    Inactif Effectifs (en milliers) 169 236 419

    Taux de pauvret (P0) 40,5 56,4 100,0

    % par rapport au total des pauvres 2,0 1,8 2,2

    Petit exploitant agricole Effectifs (en milliers) 4 839 7 273 9 293

    Taux de pauvret (P0) 52,1 78,3 100,0

    % par rapport au total des pauvres 58,1 56,1 49,3

    Moyen exploitant agricole Effectifs (en milliers) 1 486 2 277 3 153

    Taux de pauvret (P0) 47,1 72,2 100,0

    % par rapport au total des pauvres 17,8 17,6 16,7Grand exploitant agricole Effectifs (en milliers) 211 401 668

    Taux de pauvret (P0) 31,7 60,0 100,0

    % par rapport au total des pauvres 2,5 3,1 3,5

    Pcheur Effectifs (en milliers) 8 29 214

    Taux de pauvret (P0) 3,7 13,5 100,0

    % par rapport au total des pauvres 0,1 0,2 1,1

    Autre Effectifs (en milliers) 4 9 11

    Taux de pauvret (P0) 36,8 78,0 100,0

    % par rapport au total des pauvres 0,1 0,1 0,1

    Madagascar Effectifs (en milliers) 8 329 12 956 18 853

    Taux de pauvret (P0) 44,2 68,7 100,0

    % par rapport au total des pauvres 100,0 100,0 100,0

    Notes: Les effectifs sont en milliersL'incidence est grise et en gras italique

    Source: Nos propres calculs partir de l'EPM 2005

    Discernement des profils de pauvret : pauvre et pauvre extrmes

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    En comparant le profil des individus vivant dans une pauvret extrme au profil moyendes mnages vivant en dessous du seuil de pauvret, le profil statistique entre les deuxgroupes ne prsente pas ncessairement une image diffrencie.

    Par exemple, alors que 93% de pauvres possdent une terre, galement 93% de pauvresextrmes en possde aussi. Tandis que 20.5% de pauvres cultive le riz, 21% de pauvresextrmes cultive aussi le riz. Quelques diffrences peuvent tre notes dans le secteur del'ducation : 72% de pauvres ont un chef de mnage sans ducation conventionnelle quiest le cas pour 69% de pauvres extrmes. Un total de 34% de pauvres possde une radiopar opposition 31.5% de pauvres extrmes. Un total de 32% de pauvres a accs unesource d'eau potable par opposition 31% de pauvres extrmes.

    Cette proximit entre pauvres et extrmement pauvres en termes de profil autour devariables cl ou dindicateurs habituellement utiliss pour identifier la plupart des mnagesvulnrables rend trs difficile l'identification de pauvres extrmes avec des variables

    standard autre que les niveaux de consommation relle (quantit et qualit) - mme latendance de consommation ne peut fournir des informations suffisantes sur la diffrenceentre pauvres et extrmes pauvres.

    Analyse conomtrique pour dterminer les variables de la pauvret extrme

    Tandis que les valeurs des variables standard ne sont pas utiles pour tablir le profil despauvres extrmes par opposition aux pauvres, nous avons essay de regarder les causesdterminantes qui semblent tre significatives pour dfinir la pauvret et la pauvretextrme par l'utilisation de modles d'analyse conomtrique.

    Nous avons voulu dcouvrir si les variables slectionns avaient un effet positif ou ngatifsur la probabilit d'tre pauvres pour (i) des mnages pauvres dans les rgions urbaines ;(ii) des mnages extrmement pauvres dans les rgions urbaines ; (iii) des mnagespauvres dans les rgions rurales, et (iv) des mnages extrmement pauvres dans lesrgions rurales. En observant les variables spcifiques de faon isole, nous arrivons l'image suivante.

    Slection de facteurs dterminants diminuant la probabilit d'tre pauvre/extrmes pauvre

    La superficie totale de la terre cultive disponible au mnage diminue la probabilit d'trepauvre ou extrmement pauvre dans les rgions urbaines, mais importe peu dans les

    rgions rurales.

    Le mnage pratiquant la pche diminue la probabilit d'tre pauvre pour chacune desquatre catgories.

    On na pas pu tablir si le fait que les chefs de mnage aient complt leur ducationprimaire soit important dans la probabilit de rduire la pauvret.

    Par contre, le taux dalphabtisation du chef de mnage est significatif pour rduire laprobabilit de pauvret et de pauvret extrme dans les rgions urbaines.

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    Un chef de mnage ayant complt son ducation secondaire rduit la probabilit d'treextrmement pauvre dans les rgions urbaines et dans les rgions rurales.

    Complter une ducation suprieure diminue la probalit dtre pauvre et extrmementpauvre dans les rgions rurales et urbaines.

    Possder une radio dans un mnage est significatif pour chacune des quatre catgories.

    L'accs l'lectricit rduit la probabilit d'tre pauvre dans les rgions urbaines et dtrepauvre et extrmement pauvre dans les rgions rurales.

    Possder une entreprise non agricole est significatif dans la rduction de la probabilitd'tre pauvre et extrmement pauvre dans les zones rurales.

    L'accs l'eau potable diminue la probabilit d'tre pauvre dans les rgions urbaines.

    L'accs l'eau potable est particulirement problmatique dans les villes autres que lacapitale.

    Slection de facteurs dterminants augmentant la probabilit d'tre pauvre/extrmementpauvre

    Avoir un enfant g 1-5 ans augmente la probabilit d'tre pauvre dans les rgionsurbaines et dtre pauvre et extrmement pauvre dans les rgions rurales.

    Avoir un enfant en bas ge dans un mnage augmente la probabilit d'tre pauvre dans lesrgions urbaines, mais importe peu pour les trois autres catgories.

    L o le chef de mnage vit une relation monogame traditionnelle (pas lgalement mari),la probabilit d'tre pauvre et extrmement pauvre est plus forte dans les rgions urbaines.

    La polygamie traditionnelle augmente la probabilit d'tre extrmement pauvre dans lesrgions urbaines.

    La taille du mnage est significative dans la hausse de la probabilit de pauvret danschacune des quatre catgories mesure qu'elle augmente.

    Tableau 14 : Importance des variables slectionns pour diminuer ou augmenter la

    probabilit d'tre pauvre/extrmement pauvre dans un environnement urbain et ruralUrbainpauvre

    Urbainextrmepauvre

    Ruralpauvre

    Ruralextrmepauvre

    Chef de mnage ducation primaire 0 0 0 0

    Chef de mnage ducationsecondaire

    0 - 0 -

    Chef de mnage ducationsuprieure

    - - - -

    Chef de mnage alphabte - - 0 0

    Radio - - - -

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    Electricit - 0 - -

    Entreprise non agricole 0 0 0 -

    Eau potable - 0 0 0

    Taille du mnage + + + +

    Enfant 1-5 ans + 0 + +Enfant < 1 an + 0 0 0Superficie de la terre - - 0 0

    Actif dans la pche - - - -

    Nombre de personnes ges dansle mnage

    0 0 0 0

    Culture de riz 0 0 0 0

    Propritaire de btail 0 0 0 0

    Chef de mnage femme 0 0 + +Monogamie traditionnelle + + 0 0

    Polygamie traditionnelle 0 + 0 0Monogamie pas marie + 0 0 0

    Veuf 0 0 0 0

    Clibataire 0 0 0 0Source: EPM 2005 nos calculs

    - : rduction de la probabilit d'tre pauvre0 : non significatif+ : probabilit croissante d'tre pauvre

    Lepoids des indicateurs dans la rduction ou laugmentation de la pauvret et la pauvret

    extrme

    Nous avons examin de faon plus approfondie le degr jusquo la pauvret taitsusceptible d'tre plus leve ou infrieure par rapport aux indicateurs de rfrence choisis.Les indicateurs furent observs de faon isole et aucune interdpendance ne fut prise enconsidration

    Un mnage pratiquant la pche a une probabilit rduite d'tre pauvre de 15% dans leszones urbaines (-20% urbain pauvre extrme ; -21% pauvre rural ; -20% pauvre ruralextrme) compar aux mnages ne travaillant pas dans la pche. C'est une conclusionexceptionnelle qui souligne l'importance de la pche en tant que source de revenus/sourceadditionnelle de revenus dans la rduction de la pauvret.

    L'alphabtisation du chef de mnage diminue la probabilit d'tre pauvre de 5% dans lesrgions urbaines (-9% urbain pauvre extrme) par rapport aux individus vivant dans desmnages o le responsable n'a aucune ducation

    Dans les mnages o le chef a complt une ducation secondaire, la probabilit d'treextrmement pauvre diminue de 14% dans les rgions urbaines et de 19% dans les rgionsrurales. Ceci renforce l'importance de l'ducation secondaire dans la rduction de lapauvret extrme.

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    Les individus vivant dans un mnage dont le chef est une femme ont une probabilit plusgrande de 25% d'tre extrmement pauvres dans les zones rurales compars aux membresvivant dans des mnages dirigs par un homme (+13% rural pauvre).

    La possession d'une radio diminue la probabilit d'tre pauvre de 4% dans les rgionsurbaines (-6% urbain extrme pauvre ; -11% rural pauvre ; -8% rural extrme pauvre).

    L'accs l'lectricit diminue de manire significative la probabilit d'tre pauvre de 31%dans les rgions urbaines, de 43% dans les rgions rurales et dtre extrmement pauvre de38% dans les rgions rurales.

    L'accs l'eau potable est significatif dans la rduction de la probabilit d'tre pauvre dansles zones urbaines de 5%. Cela vaut particulirement pour des villes autresqu'Antananarivo o les fontaines d'eau sont nombreuses compar au reste des zonesurbaines du pays.

    Avoir un enfant en bas ge dans un mnage augmente la probabilit d'tre pauvre de 7%dans les rgions urbaines.

    Avoir un enfant g de 1-5 ans augmente la probabilit d'tre pauvre de 5% dans lesrgions urbaines (13% rural pauvre; 6% rural extrme pauvre).

    Vivre une polygamie traditionnelle augmente la probabilit d'tre extrmement pauvre de19% dans les zones urbaines.

    Tableau 15 : Importance des indicateurs dterminant la pauvret/pauvret extrme

    Variable

    Significativit des variablesUrbain Rural

    pauvretpauvretextrme

    Pauvretpauvretextrme

    Problme de sant au cours des 2 dernires semaines 0,104 0,085 -0,225 -0,127

    Chef de mnage chmeur -0,277 -0,115 -0,216 -0,214

    Surfaces totales cultives (riz, mas, manioc, patate) -0,003*** -0,001* 0,000 -0,001

    Pratique de la riziculture 0,046 -0,406 -0,180 0,114

    Cultivateur de manioc 0,496 -0,114 -0,638 -0,876

    Cultivateur de patate 0,816 -0,249 -0,248 -0,675

    Possession de terre agricole ou non -0,482 -0,525 0,507 0,348

    Pratique de la pche -0,823*** -0,850*** -0,893** -1,219**

    Fianarantsoa 0,301 0,181 0,833** 0,860***

    Toamasina 0,065 0,287 0,536 0,996***

    Mahajanga 0,182 0,005 -0,301 0,093

    Toliara -0,019 -0,216 0,190 0,614*

    Antsiranana 0,014 0,292 -1,006** -0,208

    Alphabtisation du chef de mnage -0,390* -0,374* -0,186 0,043

    Chef de mnage de niveau primaire -0,139 -0,188 -0,542 -0,437

    Chef de mnage de niveau secondaire -0,551 -0,558* -0,707 -1,008**

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    Chef de mnage de niveau universitaire -1,158** -1,238* -1,686*** -1,778***

    Ratio de dpendance (nb actifs/ nb inactifs) -0,032 -0,087* 0,024 0,007

    Membre d'une mutuelle de crdit -0,255 -0,081 0,355 0,655

    Taille du mnage 0,422*** 0,259*** 0,246*** 0,225***

    Chef de mnage femme 0,148 -0,245 0,631* 1,055***Possession de radio -0,272* -0,250* -0,498** -0,372*

    Accs l'lectricit -1,496*** -0,782 -1,900*** -2,225***

    Accs l'eau potable -0,320* -0,190 -0,201 -0,123

    Possession d'entreprise non agricole -0,081 -0,200 -0,284 -0,496**

    Carr de l'ge du chef de mnage 0,000 0,000 0,001 0,000

    ge du chef de mnage -0,008 -0,051 -0,058 -0,055

    Nombre d'enfants dans le mnage -0,233* 0,089 -0,160 0,073

    Nombre d'enfants de 1 5 ans 0,354** 0,157 0,577*** 0,274*

    Nombre d'enfants de 5 9 ans 0,219 -0,018 0,279 0,125

    Nombre d'enfants de 10 14 ans 0,197 -0,110 0,309 -0,031

    Nombre d'enfants de moins de 1 an 0,471* 0,225 0,064 -0,314

    Nombre de personnes ges 0,128 0,009 0,043 0,075

    Eleveurs de btail -1,062 0,085 -2,205 -2,743

    CM mari(e) coutumirement monogame 0,533*** 0,604*** 0,432 -0,070

    CM mari(e) coutumirement polygame 0,570 0,842* 0,439 0,275

    Union libre monogame 0,571* 0,393 0,518 0,088

    Divorc -0,590 0,798 -0,418 0,218

    Spar 0,563 0,217 0,195 -0,236

    Veuf (ve) 0,219 0,539 -0,255 -0,619Clibataire 0,755 0,441 -0,093 -0,004

    Constante 1,187 0,205 2,550 2,174

    Source: EPM 2005 nos calculs

    Tableau 16 : Le poids des indicateurs dans la rduction de la pauvret par rapport auxrfrences slectionnes

    Variable Effets marginaux

    Urbain Rural Rfrences

    pauvretpauvret

    extrme

    pauvretpauvret

    extrmeProblme de sant au cours des 2 dernires semaines 0,015 0,021 -0,051 -0,027 Ne pas avoir

    Chef de mnage chmeur -0,043 -0,029 -0,050 -0,044 Ne pas tre

    Surfaces totales cultives (riz, mas, manioc, patate) -0,00037 - 0,00033 0,00005 -0,00022 (Unit : are)

    Cultivateur de riz 0,007 -0,101 -0,041 0,025 Ne cultive pas

    Cultivateur de manioc 0,060 -0,029 -0,154 -0,155 Ne cultive pas

    Cultivateur de patate 0,089 -0,062 -0,058 -0,125 Ne cultive pas

    Possession de terre agricole ou non -0,059 -0,126 0,121 0,070 Ne possde pas

    Pratique d