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1 Evaluation de la sécurité alimentaire dans la zone de santé de Dilala Province du Katanga République Démocratique du Congo Financée par Février 2011

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Evaluation de la sécurité alimentaire dans la

zone de santé de Dilala

Province du Katanga République Démocratique du Congo

Financée par

Février 2011

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REMERCIEMENTS

L’équipe d’Action Contre la Faim remercie toutes les personnes ressources du District Sanitaire de Kolwezi en général et de la zone de santé de Dilala en particulier qui, par leur franche collaboration, ont facilité la réalisation de cette mission d’évaluation de la sécurité alimentaire dans la zone de santé de Dilala. Que les autorités de cette zone de santé et les communautés locales touchées par cette étude trouvent, dans ces lignes, l’expression de notre profonde gratitude pour leur accueil et leur participation active aux enquêtes.

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RESUME INTRODUCTIF

Données démographiques

- La taille moyenne des ménages enquêtés est de 8 personnes ;

- Le statut matrimonial des chefs des ménages enquêtés se présente de la manière suivante : marié (es) : 85,9% ; veufs (ves) : 8,1% ; célibataire : 4,4% et divorcé (es) 1,5% ;

- La répartition par âge des populations enquêtées se présente de la manière suivante : 0-6 ans : 26,2% ; 7-15 ans : 30,8%, 16-55 ans : 39,6% et plus de 55 ans : 3,4% ;

- Le taux de scolarisation des enfants de 7 à 15 ans est de 80,8% dont 52,5% du sexe masculin et 47,5% du sexe féminin ;

- 4,4% des ménages enquêtés comptent un ou plusieurs membres soufrant d’un handicap physique contre 95,6% qui n’en ont pas ;

- 7,43% des ménages enquêtés possèdent une ou plusieurs personnes dépendantes à leur charge contre 92,6% qui n’en ont pas.

Productions

- 25,9% des ménages enquêtés pratiquent l’agriculture ;

- Les autres activités de production alimentaires pratiquées par les enquêtés par ordre d’importance sont : l’élevage familial (51,9%), le maraîchage (23,7%) et la chasse (3%) ;

- Le nombre moyen d’actifs agricoles par ménage est de 2 personnes. Il s’agit généralement du chef de ménage et de son conjoint pour les familles biparentales ;

- 71,4% des ménages agricoles ont chacun au moins une houe, 54,3% ont au moins une hache et 34,3% ont au moins une machette ;

- Le maïs, le manioc, le haricot, la patate douce, l’arachide, le voandzou, la banane et le soja sont les principales spéculations cultivées respectivement par 91,4% ; 80% ; 74,3% ; 68,6% ; 54,3% ; 54,3% ; 17,1% et 8,6% des ménages enquêtés ;

- Les superficies moyennes cultivées annuellement par ménage et par spéculation sont de l’ordre de 42,8 ares pour le manioc ; 24,5 ares pour le maïs ; 21,4 ares pour la banane ; 19,9 ares pour le haricot ; 17,8 ares pour le voandzou ; 15,4 ares pour la pomme de terre ; 11,4 ares pour la patate douce ; 5,9 ares pour l’arachide ; 2,4 ares pour la courge et 1,2 ares pour le soja ;

- Quant aux semences maraîchères, la chou est cultivée par 87,5% des maraîchers, l’amarante par 75%, la tomate par 75%, l’oignon par 40,6%, le piment par 28,1%, la carotte par 25%, la morelle per 25%,le gombo par 18,8%, l’aubergine par 6,3%, l’épinard par 6,3%, la ciboule par 3,1% et l’oseille par 3,1% des ménages maraîchers enquêtés ;

- 51,9% des ménages interrogés détiennent des animaux domestiques dont 72,9% sont localisés dans la strate urbaine et 27,1% dans la strate rurale ;

- Les animaux concernés par l’élevage sont les poules, les chèvres, les dindons, les canards, les cochons, les cobayes, les lapins et les moutons dans les proportions respectives de 60,2%, 12,2%, 10,2%, 9,2%, 4,1%, 2%, 1% et 1% ;

- 42,2% des ménages éleveurs ont déclaré avoir fait face à une baisse du nombre de leurs animaux pendant les trois derniers mois pour des raisons suivantes : les épidémies, citées par 50% des ménages ruraux et 39,2% des ménages urbains ; l’autoconsommation, citée par 27,8% des ménages urbains et 16,7% des ménages ruraux ; la vente, citée par 22,2% des ménages ruraux et 13,9% des ménages urbains ; le vol, cité par 16,6% des ménages urbains et 11,1% des ménages ruraux ; et enfin le don, cité par 2,5% des ménages urbains ;

- Les contraintes liées aux activités agricoles évoquées par ordre d’importance par les ménages enquêtés sont : le manque d’intrants agricoles de qualité et diversifiés (outils, semences, engrais chimiques, produits phytosanitaires etc.), cité 45,8% des ménages enquêtés ; les impacts négatifs de l’exploitation artisanale des minerais dans la zone dont le manque de la

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main d’œuvre dans le secteur agricole, l’acidification des terres agricoles et le manque de terre cultivables, cités par 33,7% des ménages enquêtés ; les maladies culturales, citées par 11,4% des enquêtés ; et les vols cités par 9,1% des enquêtés ;

- Par rapport aux contraintes relatives aux activités maraîchères, le manque d’outils aratoires, de produits phytosanitaires et de semences de bonne qualité a été évoqué par 46,1% des maraîchers ; le manque de terrain et la mauvaise qualité des sols utilisés pour les activités maraîchères, évoquée par 26,8% ; les maladies et ravageurs culturaux par 13,2% et enfin, le manque de connaissances par 12,1% ;

- Les ménages de chasseurs enquêtés signalent le manque d’intrants (cartouches, fusils), la rareté et des forêts comme contraintes à cette activité ;

- Quant à l’utilisation des produits vivriers et maraîchers, pour les produits vivriers, en moyenne 52,1% des récoltes sont consommées par les ménages producteurs, 23,1% sont vendues et 24,8% restantes sont affectées à d’autres fins. Alors que pour les récoltes maraîchères, 42,9% sont destinées à la vente, 40,3% à l’auto consommation et 16,8% restantes sont écoulées sous forme de dons, de remboursement des dettes ou gardées comme semences pour la prochaine saison culturale ;

- Quant à la production d’élevage auprès des éleveurs ruraux et urbains, 63,7% des bêtes urbaines et 58,3% bêtes rurales sont consommées, 37,8% des animaux domestiques ruraux et 30,1% des animaux domestiques urbains sont vendus, 6,2% des bêtes urbaines et 2,8% rurales sont données comme dons et enfin, 1,1% des récoltes de l’élevage des ménages ruraux sont affectées au remboursement des dettes ;

- Pour les produits de la chasse, la viande est destinée à la consommation familiale (80%), à la vente (12%) et la partie restante est destinée aux dons (8%) selon le lien de solidarité de la communauté.

Revenus

- Le revenu quotidien par ménage enquêté est en moyenne de 5000FC (5,5 USD) dans la strate rurale et 6500FC (7,2 USD) dans la strate urbaine. S’agissant de la distribution de ce revenu, elle s’étale du revenu quotidien minimum de 3000 FC (3,3 USD) dans l’ensemble de la zone à un revenu quotidien maximum de 8500 FC (9,4 USD) dans la strate rurale et 12000 FC (13,3 USD) dans la strate urbaine, avec un écart type par rapport à la moyenne quotidienne de 1546,5 FC (1,7 USD) dans la strate rurale et 2375,1 FC (2,6 USD) dans la strate urbaine ;

- Les principaux postes de dépenses des ménages enquêtés sont : l’achat des produits alimentaires, l’éducation, la santé, l’achat des produits non alimentaires, les dépenses agricoles et les obligations sociales. Ces postes de dépenses représentent chacun la part suivante du revenu dans le ménage : l’alimentation : 54,6% dans la strate urbaine et 51,7% dans la strate rurale ; l’éducation : 20,9% dans la strate urbaine et 16,5% dans la strate rurale ; la santé : 11,5% dans la strate rurale et 8,3% dans la strate urbaine ; les produits non alimentaires : 11,5% dans la strate rurale et 8,3% dans la strate urbaine ; les dépenses agricoles : 6,1% dans la strate rurale et 2,7% dans la strate urbaine et enfin, les obligations sociales : 0,7% dans la strate urbaine et 0,3% dans la strate rurale.

Consommation et diversité alimentaire

- Les mécanismes de survie développés en période de difficulté alimentaire sont indiqués ci-dessous en ordre d’importance : la modification des habitudes alimentaires (23,4%), la réduction du nombre des repas (22,6%), le petit commerce (15,4%), le travail journalier non agricole (14,9%), les emprunts (14,7%), les dons (5,1%) et la diminution de la scolarisation des enfants (3,9%) ;

- Généralement, les ménages enquêtés prennent 2 à 4 en période normale contre 1 à 2 en période difficile. Succinctement, en période normale, 76,3% des ménages prennent 2 repas par jour, 23% consomment 3 repas par jour et 0,7% vont jusqu’à consommer quatre repas par jour. En période de crise alimentaire, aucun ménage enquêté n’a accès à 4 repas par jour.

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Seulement 1,5% des ménages sont à mesure de consommer 3 repas par jour et la masse de la population restante consomme soit 2 repas par jour (16,4%), soit 1 repas par jour (82,1%) ;

- De la période normale dite normale (de facilité d’accès aux produits alimentaires sur les marchés) à la période de crise (accessibilité limitée aux marchés), la proportion des ménages consommant les légumes varie de 98,5% à 90,2%, celle des feuilles de manioc varie de 96,3% à 92,5%, celle des huiles alimentaires varie de 92,5% à 85%, celle des aliments riches en protéines animales (viande, poisson, œuf, chenille, etc.) varie de 89,6% à 57,1%, celle de haricot varie de 83,6% à 52,6%, celle de pain varie de 78,4% à 42,1%, celle de maïs varie de 74,6% à 49,6%, celle du thé ou café varie de 73,1% à 36,1%, celle des épices varie de 72,4% à 46,6%, celle du manioc varie de 67,2% à 9,6% , celle du riz varie de 56,7% à 17,3% et enfin celle de la courge varie de 36,6% à 15,8% ;

- A part la production alimentaire locale qui présente un déficit chronique, le marché via les importations reste la principale source de nourriture pour les ménages de la zone de santé de Dilala, peu importe la période que traverse la zone (crise ou normale) ;

- Le taux de diversité alimentaire hebdomadaire moyen des ménages enquêtés est de 47,6%. La fréquence hebdomadaire moyenne de la prise alimentaire se présente de la manière suivante : 6 fois pour le maïs, 6 fois pour le pain, 6 fois pour les légumes, 6 fois pour les huiles alimentaires, 5fois pour les poissons, 4 fois pour le sucre, 4 fois pour le beurre, 2 fois pour les fruits, 2 fois pour le haricot, 2 fois pour le soja, 2 fois pour les lentilles, 2 fois pour les produits laitiers, 1 fois pour la pomme de terre, 1 fois pour le manioc, 1 fois pour la patate douce, 1 fois pour les viandes et 1 fois pour les œufs.

Dynamique du marché local

- Au moment de l’évaluation, 78,5% des ménages enquêtés ont observé une augmentation des prix des denrées alimentaires sur le marché local contre 20,7% qui ont dit le contraire ; 45,9% des ménages ont observé la diminution de la disponibilité de certains produits contre 53,3% qui ont émis un avis contraire et enfin, quant à la baisse de l’activité sur le marché, les résultats de l’évaluation ont montré que malgré la hausse des prix et la rareté des certains produits, l’activité du marché n’a pas tellement varié et cette affirmation a été confirmée par 88,1% des enquêtés ;

- Les produits ayant augmenté de prix sont le poisson frais cité par 39,9% des enquêtés, l’huile de palme citée par 18,3%, la viande citée par 16,8%, l’arachide citée par 8,9%, la farine de maïs citée par 8,5% et le maïs grains cité par 7,6% d’enquêtés ;

- Les produits en moindre quantité sur le marché sont les poissons frais cités par 78,1% des enquêtés, la banane citée par 12,3% et la viande citée par 9,6% des enquêtés.

Santé et accès aux soins

- Au cours du mois précédent, les affections suivantes sont apparues dans les proportions suivantes : 52,6% des ménages enquêtés ont souffert de la fièvre, 40% de la malaria, 19,3% de la diarrhée et 15,5%du vomissement. La fréquence moyenne d’apparition mensuelle des affections, ces maladies ont eu une fréquence moyenne mensuelle de 2 ;

- En cas de maladie, la première alternative des ménages est la visite d’un centre de santé (72,3%), la deuxième est l’automédication (22,3%) et la troisième est l’utilisation des produits locaux ou des plantes (2,1%). Les autres ménages, soit 3,2% ne font rien en cas de maladie dans le ménage. Les raisons poussées de ne pas visiter un centre de santé sont le manque d’argent évoqué par 83,3% des ménages qui ne visitent pas les structures sanitaires et les prix élevés des consultations et soins évoqués par 16,7%.

Eau et assainissement

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- L’approvisionnement en eau potable se fait soit aux robinets (25,9%), soit aux puits traditionnels (18,9%), soit au forage (18,2%), soit à la borne fontaine (14%), soit au puits aménagés (13,3%) ou soit aux cours d’eau (9,8%) ;

- 51,1% des ménages enquêtés utilisent des bidons de 5, 10 ou 20 litres et de cuisson, 29% utilisent des seaux, 19,5% utilisent des bassines et 0,4% des cruches comme récipients pour puiser l’eau de boisson et de cuisson ;

- Par rapport au nombre de tours fait pour puiser de l’eau, 18,9% des ménages font un tour par jour, 22,7% font deux tours par jour, 23,5% font trois tours par jour, 31,1% font quatre tours par jour et 3,8% des ménages enquêtés font cinq tours par jour pour avoir la quantité d’eau utile du ménage ;

- 4,4% des ménages interrogés font bouillir l’eau de boisson contre 95,6 qui ne le font pas ;

- Par rapport à l’assainissement, dans la strate urbaine, 71,8 % des ménages ont des latrines individuelles et 28,2% utilisent des latrines collectives. Alors que dans la strate rurale, 45,78 des ménages font leur besoin dans les latrines collectives, 31,4% dans les latrines individuelles et 22,9% en brousse ou dans les carrières minières où ils vont pour l’exploitation artisanale des minerais ;

- Après le besoin, 43,7% des ménages enquêtés se nettoient les mains contre 56,3% qui ne le font pas ;

- Les raisons avancées par les ménages qui se nettoient les mains après avoir été aux latrines sont : prévenir les maladies par 84,1% des ménages enquêtés et la propreté par 15,9% des ménages dont les questionnaires ont été administrés.

Problèmes

Causes de la crise observée dans la zone

Les cultivateurs sont de façon permanente confrontés à une faille de production due à la dégénérescence du matériel végétal, faible fertilité des sols, manque d’encadrement technique, manque des matériels aratoires, acidification des sols de culture par les minerais, réduction des superficies arables par l’exploitation minière et attaque des cultures par diverses maladies ;

Les éleveurs ne tirent pas profit de leurs bétails suite à des maladies que les vétérinaires n’arrivent pas à soigner faute de produits pharmaceutiques et biologiques, matériels vétérinaires, laboratoires ;

Les pêcheurs compliquent la tâche par l’usage des filets à mailles prohibées (moins de 3 cm de côté) et n’observent pas la fermeture de la pêche.

Conséquences de la crise

La production alimentaire locale accuse un déficit permanent. C’est grâce aux importations alimentaires et l’approvisionnement par des zones de santé voisines que la zone de santé de Dilala présente une très bonne disponibilité alimentaire. Cette disponibilité alimentaire n’est que précaire car elle ne profite qu’à une poignée des ménages dont le pouvoir d’achat rencontre le niveau des prix sur le marché. Comme conséquence, plusieurs ménages, surtout ceux résidant dans la strate rurale, n’ont pas pleinement accès aux produits alimentaires vendus dans la zone.

Typologies des ménages vulnérables

Les ménages vulnérables ou pauvres : ménages dont le chef est mineur artisanal ou agriculteur. L’accès aux soins de santé dans les hôpitaux où les services ne sont pas de qualité appréciable. Les enfants à l’âge de scolarité fréquentent les écoles publiques dont

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le niveau d’enseignement est remis en cause. Cette catégorie représente 60% des ménages (soit 9290 ménages), au sein desquels 42% (soit 3902 ménages) sont plus vulnérables, notamment : les ménages installés dans les carrières minières artisanales, ménages ayant un ou plusieurs enfants mal nourris, ménages avec des cas de rougeole, les ménages reconnus agriculteurs mais ne disposant pas d’intrants agricoles de qualité et diversifié, les ménages monoparentaux dont la femme est chef de ménage, les ménages délocalisés pour des raisons d’exploitation minière ;

Les ménages dit ni riches, ni pauvres (ménages à revenu moyen) : ménages assurant la scolarité et les soins médicaux dans les structures dont les services octroyés sont de qualité appréciable. Par rapport aux occupations des chefs des ménages de cette catégorie, ils sont des petits commerçants, des agents de maîtrise dans les entreprises privées ou des travailleurs hautement qualifiés. Ces ménages sont localisés dans les cités GECAMINE dont les maisons ont deux à trois pièces, avec toilette à l’extérieur. Ces ménages n’ont pas des champs mais font parfois l’élevage de prestige au sein de leur parcelle. Cette catégorie représente 30% des ménages enquêtés (soit 4982 ménages) ;

Les ménages riches : constitués des grands commerçants de la zone, des cadres supérieurs des entreprises publiques, privées et de la fonction publique. La plupart habitent dans les cités commerciales (Mutoshie etc.) dont les maisons sont du type ville avec 4 à 5 pièces, toilette et cuisine incorporées. Les enfants fréquentent les écoles des riches « Mutoshie » et les soins de santé des familles sont suivis dans les cliniques privées (GECAMINE, Polyclinique KCC, Polyclinique Méthodiste. Ils ne représentent que 10% des ménages enquêtés (soient 1661 ménages).

Recommandations

A court terme

- Distribution des intrants agricoles aux populations vulnérables ;

- Distribution des kits maraîchers et construction des caniveaux de déviation des eaux issues du nettoyage des minerais dans les sites agricoles proches des carrières minières ;

- Sensibilisation et formation des bénéficiaires sur l’utilisation adéquate de la nourriture chez les nourrissons, les enfants âgés de 6 à 59 mois, les femmes enceintes et allaitantes ;

- Multiplication et distribution des boutures saines de manioc ;

- Mise en place des jardins de démonstration dans les UNT.

A moyen terme

- Renforcement des capacités techniques des producteurs locaux (agriculture, maraîchers éleveurs et pêcheurs) ;

- Mise en place de banques de semences à travers des coopératives pour faire face aux prix exorbitants des semences en provenance de l’étranger ;

- Relance du petit élevage familial.

A long terme

- Développement de l’initiative d’entreprise agricole familiale (femmes agricoles familiales) ;

- L’activité artisanale minière ayant emporté sur celle de l’agriculture, une bonne politique agricole doit être mise sur pied pour relancer le secteur agricole dans la zone de santé de Dilala.

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ...................................................................................................... 2

RESUME INTRODUCTIF .............................................................................................. 3

1. INTRODUCTION .................................................................................................... 9

2. METHODOLOGIE ................................................................................................. 10

3. RESULTATS PAR COMPOSANTE .............................................................................. 12

3.1. Contexte et typologie des ménages .....................................................................12

3.1.1. Contexte général .....................................................................................12

3.1.2. Typologie des ménages ..............................................................................14

3.2. Problématique ..............................................................................................15

3.3. Production et disponibilité alimentaire ................................................................15

3.3.1. Agriculture .............................................................................................15

3.3.2. Élevage .................................................................................................18

3.3.3. Chasse...................................................................................................19

3.3.4. Dynamique du marché ...............................................................................19

3.4. Revenus et dépenses .......................................................................................21

3.4.1 Revenus ..................................................................................................21

3.4.2 Dépenses ................................................................................................22

3.5. Disponibilité et accessibilité de la nourriture .........................................................23

3.6. Situation sanitaire, en eau et assainissement .........................................................24

4. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ...................................................................... 27

4.1. Conclusion ...................................................................................................27

4.2. Recommandations ..........................................................................................28

4.2.1. Ciblage prioritaire ....................................................................................28

4.2.2 Recommandations d’intervention ...................................................................29

ANNEXES ............................................................................................................. 31

Liste des tableaux

Tableau 1 : Regroupement des grappes enquêtées en aires de santé et en axes ........................11

Tableau 2 : Calendrier agricole pour les cultures vivrères de la zone de santé de Dilala ..............17

Tableau 3 : Calendrier cultural des principales spéculations agricoles de la zone de Dilala ..........17

Tableau 4 : Données épidémiologiques la zone de santé de Dilala, décembre 2010 et janvier 2011 25

Tableau 5 : Calendrier d’intervention ...........................................................................30

Liste des figures

Figure 1: Superficie moyenne emblavée par spéculation vivrière en ares ................................16

Figure 2 : Postes de dépense ......................................................................................22

Enquête et rapport réalisé par :

MASIALA BODE, Superviseur – Evaluateur Sécurité Alimentaire, ACF-USA.

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1. INTRODUCTION

La population de la zone de santé de Dilala est située dans le District Sanitaire de Kolwezi, Province du Katanga. Cette zone a pour assise économique, l’exploitation des minerais. Vers le début des années 90, à cause de la mauvaise gestion et du non renouvellement des outils de production, les usines de la GECAMINE (Générale des Mines et des Carrières) se sont retrouvées dans un état de vétusté indescriptible et s’en est suivi l’arrêt complet de ces usines.

Avant la faillite de la GECAMINE, la situation alimentaire dans la zone de santé de Dilala était stable dans la mesure où la quasi-totalité de la population de cette zone était employé de la GECAMINE et avait une rémunération conséquente au regard des multiples avantages dont ils jouissaient. A l’époque, l’accès aux produits agricoles, de pêche, de chasse et d’élevage sur le marché était à la portée de tous les ménages et le problème de la malnutrition ne se posait pas.

La fermeture de la GECAMINE a eu des conséquences visibles en ce qui concerne la disponibilité de la nourriture dans la zone et l’accès à la nourriture au niveau des ménages. Actuellement, bien qu’on observe une reprise timide des activités minières artisanales et industrielles avec l’implantation progressive des entreprises privées, la zone de santé de Dilala est encore loin de retrouver son standing d’ancien temps, de l’époque où le GACAMINE était en effervescence.

Sur le plan alimentaire, la production du maïs (principale denrée) ne représente que 57,3% des besoins de la population locale et la production du manioc ne représente que 53% des besoins exprimés à cause de la recrudescence de la Mosaïque Africaine du Manioc (Rapport de l’Inspection Urbaine de l’Agriculture de Kolwezi, 2010). La baisse sensible de la production agricole observée est aussi imputable à l’abandon des activités agricoles par une bonne partie des agriculteurs au profit des activités minières, avec comme corollaire, le vieillissement de la population agricole et par conséquent, la baisse des superficies emblavées par ménage, ainsi que de faibles rendements.

Dans cette zone, près de 80% de la nourriture consommée provient de la Zambie (pomme de terre, œufs, tomate, farine de froment et farine de maïs etc.), de l’Afrique du Sud (pomme de terre, oranges, mandarines, farine de maïs, farine de froment etc.), du Zimbabwe (sucre et huile raffinée), de l’Arabie Saoudite (huiles raffinées) et des districts sanitaires voisins. Et, l’écart qu’il y a entre le niveau des prix de ces denrées et le pouvoir d’achat de la population explique l’accessibilité limitée des ménages aux produits alimentaires de base.

Sur le plan nutritionnel, les résultats des enquêtes anthropométriques réalisées en décembre 2010, par le PRONANUT (Programme National de Nutrition) indique des taux élevés de malnutrition aigüe global (soit 13%), lequel taux dépasse largement le seuil d’intervention recommandé selon le protocole national. Jusqu’à l’heure actuelle, aucune réponse adéquate à cette crise nutritionnelle n’a été entreprise.

Sur le plan sanitaire, les rapports mensuels du BCZ (Bureau Central de la Zone) citent : le paludisme, la fièvre typhoïde, la diarrhée simple, l’anémie, les infections respiratoires aigües (IRA), la malnutrition protéino-énergétique et l’amibiase comme les maladies plus courantes.

Par et à travers toutes ces considérations, Action Contre la Faim a pris l’option d’effectuer une évaluation couplée Sécurité Alimentaire Ŕ Nutrition afin d’améliorer la connaissance de la vulnérabilité et des causes sous-jacentes de la malnutrition dans la zone.

Cette évaluation a été réalisée dans la Zone de santé de Dilala, dans le territoire de Mutshatsha, province du Katanga, du 11 février au 4 Mars 2011.

Cette mission d’évaluation avait quatre objectifs:

Décrire et analyser les caractéristiques des moyens d’existence des ménages ;

Identifier les principales contraintes affectant les différents aspects relatifs à la sécurité alimentaire des ménages ainsi que les conséquences qui en découlent ;

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Effectuer une typologie des ménages selon une échelle de vulnérabilité construite localement ;

Dégager les déterminants de l’insécurité alimentaire des ménages plus vulnérables et proposer les types d’intervention appropriés.

Le présent rapport s’articule autour des points suivants:

Méthodologie utilisée pour cette évaluation

Résultats par composante et le contexte géographique, socio-économique et humanitaire de la zone d’étude

Conclusion et recommandations

Carte de la zone de santé de Dilala, Province du Katanga

2. METHODOLOGIE

La méthodologie de la présente étude s’est articulée autour des points ci-dessous :

- L’exploitation des données secondaires et les rencontres avec des personnes ressources et des partenaires ;

- L’organisation de 3 focus groupes : 2 à Luilu avec les cultivateurs et 1 au marché central de avec les vendeurs des produits agricoles;

- La réalisation de 135 enquêtes ménages.

Les outils de collecte de données utilisés sur le terrain sont le questionnaire semi structuré pour les focus groupes, l’entretien avec les personnes ressources et le questionnaire structuré pour les enquêtes ménages.

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Pour les focus groups, nous avons pu rencontrer un groupe de vendeurs au marché central, un group des cultivateurs vivriers et un groupe des cultivateurs maraîchers à LUILU qui est l’un des centres d’approvisionnement maraîcher et vivrier de Kolwezi.

Les personnes ressources qui nous ont aidé à approfondir nos connaissances sur certaines informations spécifiques de la zone sont : le Médecin Chef de Zone de Dilala, le Médecin Chef de District de Kolwezi, l’Inspecteur Urbain de l’Economie, l’Inspecteur Urbain de AGRIPEL, le Point Focal FAO de Kolwezi, le Président de l’ONGD ARDERI-KOLWEZI, le Chargé de la cellule Production et Défense des Végétaux de l’AGRIPEL et le Président du marché central de Manika.

Pour les enquêtes ménages, elles ont touché les 10 aires de santé qui constituent la zone de santé de Dilala. Compte tenu de la caractéristique urbano-rural de cette zone, une division de cette dernière en states était nécessaire. Cette subdivision s’est basée sur le niveau de l’urbanisation de chaque aire de santé. Ainsi, avec le concours du bureau central, la zone de santé de Dilala a été subdivisée en deux strates : urbaine et rurale.

Strate rurale : Elle comprend trois aires de santé : Dilende, Kanina et Noa ;

Strate urbaine : Elle couvre l’aire de santé de Kolwezi, Biashara, Musonoi, Umoja, Kapata, Nord Katanga et Luilu.

Partant de la taille de la population de chaque strate, soit 27979 habitants pour la strate rurale et 95886 habitants pour la strate urbaine et, en tenant compte des contraintes financières et temporelles, la taille totale de l’échantillon a été fixée à priori à 135 ménages. La détermination du nombre des ménages à enquêter dans chaque strate s’est effectuée au prorata de la taille de la population de chaque strate. De ce fait, les enquêtes ont couvert 31 ménages dans la strate rurale et 104 ménages dans la strate urbaine. S’agissant des choix des grappes (quartiers ou villages) dans les aires de santé, il a été fait au hasard grâce à la constitution d’une base de sondage pour chaque aire de santé (liste exhaustive des villages ou quartiers). Le choix des ménages dans les grappes fait par la méthode du crayon lancé, pour choisir d’abord la direction, puis les ménages, que cinq ménages ont été sélectionnés dans chaque grappe.

Les grappes retenues ont été regroupées en 5 axes selon le critère d’accessibilité.

Tableau 1 : Regroupement des grappes enquêtées en aires de santé et en axes

Axes Strates Aires de Santé Sites d’enquête (Villages/Quartiers)

Axe I

Urbaine

Kapata

B 3

A1

Rurale Dilende Tshizuza

Mapendo

Urbaine Umoja Pierre Muteba

Urbaine Musonoi Tshipuki

Axe II

Rurale Kanina Kanina

Domaine Marial

Urbaine Kolwezi Méthodiste

Urbaine Nord Katanga Camp Dilala

Bel air

Urbaine Biashara Kananga

Axe III

Urbaine Kolwezi Tanganyika

Urbaine Luilu Quartier P 22

Sapatelo

Rurale Noa Ngonzo

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12

Kapemba

Axe IV

Urbaine Kolwezi Kinkole 1

Urbaine Musonoi Trabeka

Urbaine Umoja

Kipushi

Saba

Leo

Source : Evaluation Sécurité Alimentaire ACF, 2011

Étude des marchés

Dans le but d’évaluer la disponibilité des denrées alimentaires dans la zone et leur accessibilité par les ménages, une étude des marchés a été faite dans les principaux marchés de la zone de santé de Dilala. Les résultats afférents sont présentés dans la partie appropriée du rapport.

3. RESULTATS PAR COMPOSANTE

3.1. Contexte et typologie des ménages

3.1.1. Contexte général

La zone de santé de Dilala est située dans le District Sanitaire de Kolwezi, province du Katanga.

Elle est limitée :

- Au nord par la zone de santé de Kanzenze ;

- Au sud par la zone de santé Mutshatsha ;

- A l’Est par la zone de santé de Lualaba ;

- A l’ouest par la zone de santé de Mutshatsha.

La superficie de la zone de santé de Dilala est de 1100 Km² avec une population qui s’élève à 123869 habitants, soit une densité de 113 habitants au Km².

Le climat est généralement du type tropical avec alternance de deux saisons dont la saison sèche qui part du mois d’avril au mois d’octobre et la saison des pluies qui va du mois de novembre au mois de mars avec des variations de température entre 18° et 20° centigrades.

Le sol est sablo argileux avec de grandes prairies. La végétation est formée de savanes herbeuses à Hypaprenia sp et de galeries forestières du type Miyombe. Le relief est constitué par des collines et des plaines. Sur le plan hydrographique, la zone est traversée par la rivière Musonoï et par une partie du fleuve Congo qui prend sa source dans le territoire de Kambove, en baignant le territoire de Mutshatsha et de Lubudi. On note également la présence du lac Kabongo.

Au regard des conditions éco climatiques du milieu décrites ci haut, des habitudes alimentaires et des pratiques culturales de la population, les principales spéculations pratiquées dans la zone de santé de Dilala sont le maïs, le manioc, l’arachide, le haricot, le soja, le voandzou, la pomme de terre, la patate douce, l’oignon, le riz, et plusieurs autres cultures maraîchères qui poussent bien sur toute l’étendue de la zone. L’élevage des bœufs, des caprins, des ovins, des porcins y trouve un terrain favorable pour leur épanouissement.

La zone est composée en majorité des groupes ethniques Sanga, Rund, Tshokwe, Ndembo et Luba. Les sanga parlent la langue sanga et représentent 40% de la population de la zone. Les Rund, les Tshokwe et les Ndembo sont classés dans un même groupe ethnique à cause de la ressemblance de leur langue locale et représentent 30% de la population totale de la zone. Les Luba du Katanga

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(parlant le Kiluba) et ceux du Kasaï (parlant le Tshiluba) représentent 30% de la population totale de la zone. La langue vernaculaire servant de communication pour toute ces communautés reste le swahili secondé par le français pour des personnes alphabètes.

Les populations de la zone de santé de Dilala ont des habitudes alimentaires très variées. Les uns aiment le « Bukari1 » à base exclusivement de la farine de maïs et pour les autres, c’est le « Bukari » à base du mélange de la farine de maïs et de manioc. Cette patte est consommée avec du poisson, de la viande et/ou avec divers légumes servis en un, deux ou trois repas par jour suivant le niveau de revenu du ménage.

La principale activité économique dans la zone est l’exploitation industrielle et/ou artisanale des minerais (cuivre, cobalt, zinc, or etc.), secondée par le commerce, l’agriculture (avec des cultures telles que le maïs, le manioc, l’arachide, le haricot, le soja, le voandzou, la pomme de terre, la patate douce et plusieurs cultures maraîchères), l’élevage (des volailles, des caprins, des ovins, des porcins etc.), la chasse et la pêche. La production issue de ces activités est tellement faible que la population locale recoure aux importations et à l’approvisionnement dans les zones de santé voisines pour suppléer à leurs besoins alimentaires.

La zone de santé de Dilala étant d’abord une cité GECAMINE, l’habitat est constitué des corons construits par la GECAMINE et avec l’évolution du temps, il y a eu d’autres habitations en matériaux durables du type ville, construites par des privés (commerçants, cadres supérieurs des entreprises, cadres supérieurs de la fonction publiques etc.) à côté des cités GECAMINE. L’habitat dans la partie rurale de la zone est constitué des taudis proches des sites d’exploitations artisanales des minerais et des zones de production agricole. Près de 77,4% des ménages de la zone sont dans la partie urbaine contre 22,6 % qui vivent dans la partie rurale.

Par rapport à l’organisation du pouvoir, il y a prédominance du pouvoir administratif. Le pouvoir coutumier est quasiment inexistant compte tenu du niveau de l’urbanisation de la zone. En ce qui concerne le découpage administratif, la zone de santé de Dilala occupe deux des communes de la ville de Kolwezi. Elle est dirigée par un bourgmestre et est subdivisée en six quartiers (Kanina, Kapata, Musonoi, Biashara, Luilu et Kolwezi) puis avenues et/ou cités. Chaque quartier est dirigé par un chef de quartier investi du pouvoir administratif. Sur le plan sanitaire, la zone de santé de Dilala est l’une de deux zones de santé du District Sanitaire de Kolwezi. Elle renferme 10 aires de santé (Kolwezi, Biashara, Kanina, Nord Katanga, Umoja, Musonoi, Kapata, Dilende, Luilu et Noa).

Par rapport à l’organisation sociale au sein des communautés, il se développe un réseau de solidarité/entraide à travers les groupements associatifs, les églises, les mutualités et les familles. Au niveau des associations, ces réseaux de solidarité s’observent pour le défrichage des champs collectifs et individuels, l’exploitation artisanale des minerais, l’entre aide financière en cas des problèmes sociaux etc. Au niveau des églises, une assistance est accordée à un membre frappé par un deuil, une maladie qui le rend improductif et aux personnes du troisième âge. Au niveau des mutualités, il s’agit plus de l’épargne sous forme des « likelemba2 ». Quant aux familles élargies, l’entraide se fait sous forme de don et d’emprunts des produits de la récolte et de la nourriture.

« Le sol et le sous-sol appartient à l’Etat », la loi de BAKAJIKA », cette loi en vigueur en République Démocratique du Congo, s’observe avec force dans la zone de santé de Dilala compte tenu de la richesse inestimable de son sous-sol en minerais. A cause de cette richesse, les autochtones n’ont pas un mot sur le destin de leur terre, bien qu’ils jouissent simplement de son exploitation pour des fins agricole et d’élevage. Quand le besoin d’exploitation des minerais devient pressant, l’Etat congolais n’hésite pas à faire déplacer les populations pour octroyer leur terre aux investisseurs. C’était le cas en 2006, lors du déplacement forcé des populations de Kituta, Kipepa, Kashala, Tshamundenda et Tshaba au profit de l’entreprise KTM ; et en 2009 avec le changement d’emplacement des populations de Ngonzo et Wallemba de leurs terres au bénéfice de l’entreprise

1 La patte préparée. 2 Likelemba : c’est un système de crédit sans intérêt pour le premier bénéficiaire et de l’épargne sans intérêt pour le dernier bénéficiaire.

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AFRICA MINERAL. Néanmoins, tant que les populations sont encore dans leurs villages, elles peuvent distribuer momentanément des lopins de terre, soit gratuitement, soit moyennant de l’argent, aux personnes désirant travailler dans un cadre agropastoral.

Par ailleurs, le patriarcat constitue le mode d’héritage en vigueur jusqu’à ce jour au sein des communautés ethniques de la zone. La pratique de mariage reconnue est la monogamie et la polygamie.

L’accessibilité de la zone est possible par voies ferroviaire, aérienne et routière. Actuellement à cause de la grève interminable des employés de la SNCC (Société Nationale de Chemin de fer Congolais), l’accès à la zone par train est impossible.

La diffusion des informations est assurée par les réseaux Vodacom, zain CCT et la chaîne de télévision communautaire Manika.

Intervenants

Les acteurs répertoriés dans la zone de santé de Dilala sont les suivants :

1. Coopération RDC-UNICEF appuyée par le Fonds Belge de Survie, la Vision Mondiale, COOPAREP et PACT-CONGO, travaillant en partenariat avec la Société Minière de Kolwezi (SMK) ont accompagné la population autour de Kolwezi ;

2. ACCES : 2005 Ŕ 2006 : Aménagement de quelques des puits d’eau potable à Kanina et Noa.

3. PAM : 2008 : Réalisation d’une enquête ménage sur les habitudes alimentaires, le nombre de repas par jour, les sources d’approvisionnement en aliments, les moyens financiers, les maladies fréquentes ;

4. FAO : 2008 à ce jour : Collecte des prix des principaux produits alimentaires dans le District Sanitaire de Kolwezi ;

3.1.2. Typologie des ménages

La typologie des ménages découlant des entretiens avec les communautés, basée principalement sur les critères de richesse, le niveau de l’urbanisation du quartier habité, l’accès à la scolarité des enfants, l’accès aux soins de santé, stratégie de survie etc., se présente comme suit :

Les ménages pauvres retenus après compilation des données sur le critère des richesses sont : ménages dont le chef est un exploitant artisanal des matières premières (mineur) ou agriculteur. L’accès aux soins de santé est abordable à tous mais c’est dans les hôpitaux où les services ne sont pas de qualité appréciable. Les enfants à l’âge de scolarité fréquentent les écoles publiques dont le niveau d’enseignement est remis en cause. Cette catégorie représente 60% des ménages (soit 9290 ménages), au sein desquels 42% (soit 3902 ménages) sont plus vulnérables, notamment : les ménages installés dans les carrières minières artisanales, ménages ayant un ou plusieurs enfants mal nourris, les ménages reconnus agriculteurs mais ne disposant pas d’intrants agricoles de qualité et diversifié, les ménages monoparentaux dont la femme est chef de ménage, les ménages délocalisés pour des raisons d’exploitation minière.

Les ménages dit ni riches, ni pauvres (ménages à revenu moyen) sont sur le plan social, des ménages assurant la scolarité et les soins médicaux dans les structures dont les services octroyés sont de qualité appréciable. Par rapport à leurs occupations, ils sont des petits commerçants, des agents de maîtrise dans les entreprises privées ou des travailleurs hautement qualifiés. Ces ménages sont localisés dans les cités GECAMINE dont les maisons ont deux à trois pièces, avec toilette à l’extérieur. Ils n’ont pas des champs mais font parfois l’élevage de prestige au sein de leur parcelle. Cette catégorie représente 30% des ménages enquêtés (soit 4982 ménages).

Les ménages riches au sein de la population sont des grands commerçants, des cadres supérieurs des entreprises publiques, privées et de la fonction publique. La plupart habitent dans les cités commerciales (Mutoshie etc.) dont les maisons sont du type ville avec 4 à 5 pièces, toilette et

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cuisine incorporées. Les enfants fréquentent les écoles des riches « Mutoshie » et les soins de santé des familles sont suivis dans les cliniques privées (GECAMINE, Polyclinique KCC, Polyclinique Méthodiste). Ils ne représentent que 10% des ménages enquêtés (soient 1661 ménages).

3.2. Problématique

Dans la zone de santé de Dilala, l’activité minière ayant emporté sur celle de l’agriculture, la production alimentaire locale réalisée n’arrive pas à couvrir les besoins alimentaires de la population. Les raisons sont les suivantes :

- Les cultivateurs sont de façon permanente confrontés à un déficit de production due à la dégénérescence du matériel végétal, faible fertilité des sols, manque d’encadrement technique, manque des matériels aratoires, acidification des sols suite aux effets de l’exploitation minière affectant ainsi les cultures, réduction des superficies arables par l’exploitation minière et attaque des cultures par diverses maladies.

- Les éleveurs ne tirent pas profit de leurs bétails suite à des maladies que les vétérinaires n’arrivent pas à soigner faute de produits vétérinaires et biologiques, matériels vétérinaires et laboratoires.

- Diminution de la production halieutique due à l’usage des filets à petites mailles, au non-respect du calendrier de pêche.

Par conséquent, les marchés de la zone de santé de Dilala sont pourvus, à plus de 50% de denrées alimentaires en provenance des pays limitrophes (Zambie, Angola et Tanzanie) et zones de santé voisines. Ces produits sont vendus à des prix limitant leur accès qu’aux ménages ayant un pouvoir d’achat conséquent.

3.3. Production et disponibilité alimentaire

3.3.1. Agriculture

Pour les populations de la zone, l’agriculture est une activité de second plan qui vient après l’exploitation des minerais. Elle est pratiquée par 25,9% des ménages enquêtés dont 80,6% ont été répertoriés dans la strate rurale et 9,6% dans la strate urbaine.

Le manioc, le maïs, la banane, l’arachide, le haricot, la patate douce, le soja, le voandzou et la courge sont les principales spéculations vivrières cultivées par les agriculteurs de la zone. Le manioc, le maïs, la banane plantain et la pomme de terre constituent la base alimentaire des ménages. Les principales spéculations maraîchères de la zone sont : l’amarante, la chou (de chine et pommée), l’aubergine, la tomate, le piment, l’oignon, la ciboule, l’épinard, l’oseille, la morelle, la carotte et le gombo.

Par rapport à l’utilisation des produits agricoles, le maïs, l’arachide, la banane, le manioc, la pomme de terre, le haricot, le voandzou et la patate douce sont plus consommés respectivement à des proportions de de 74%, 70,1%, 69%, 64,9%, 63%, 59,1%, 50,8% et 45,8% que vendu respectivement à des proportions de 25%, 15,2%, 26%,12,6%, 35%, 14,8%, 21,3% et 38,8%. Les parts restantes sont utilisées soit comme semences, dons, remboursement et/ou comme prêts. Par contre, la courge et le soja sont deux spéculations vivrières qui sont plus à visée commerciale. Les résultats de l’évaluation ont montré que pour les récoltes de la courge et du soja, respectivement 60% et 30% sont destinées à la vente, 20% et 30% sont affectées à l’auto consommation et enfin, 20% et 40% restants destinées à d’autres usages tels que : le don, la constitution des semences pour la prochaine saison ou le remboursement des dettes.

De manière globale, les usages faits des récoltes des produits vivriers et maraîchers se présentent comme suit : pour les produits vivriers, en moyenne 52,1% des récoltes sont consommées par les ménages producteurs, 23,1% sont vendues et 24,8% sont affectées à d’autres fins. Alors que pour les récoltes maraîchères, 42,9% sont destinées à la vente, 40,3% à l’auto consommation et 16,8%

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écoulées sous forme de dons, de remboursement des dettes ou gardés comme semences pour la prochaine saison culturale.

En termes de superficie, les principales cultures sont représentées dans la figure ci-dessous.

Figure 1: Superficie moyenne emblavée par spéculation vivrière en ares

Source : Evaluation Sécurité Alimentaire ACF, 2011

La production agricole actuelle est essentiellement assurée par les paysans selon d’exploitation traditionnelle. Le secteur agricole est caractérisé par une polyculture, de faibles superficies et de bas rendements, la carence en intrants ainsi que l’usage des outils et techniques rudimentaires. Au niveau des champs. L’assolement se fait selon l’importance que représente chaque culture dans la zone. La figure ci-haut montre que le manioc, le maïs et la banane sont des cultures qui constituent la base alimentaire des ménages dans la zone de santé de Dilala à cause de la superficie qu’elles occupent, soit respectivement 42,8 ares, 24,5 ares et 21,4 ares.

Les contraintes liées aux activités agricoles identifiées par les ménages interviewés au cours de l’enquête sont les suivantes par ordre d’importance :

- Le manque d’intrants agricoles de qualité et diversifiés (outils, semences, engrais chimiques, produits phytosanitaires etc.), cité par 45,8% des ménages enquêtés. Sur l’ensemble des agriculteurs interrogés, 71,4% ont au moins une houe, 54,3% ont au moins une hache et 34,3% possèdent au moins une machette. L’acquisition de ces intrants agricoles se fait par achat. A part les outils agricoles fabriqués sur place, les semences et les produits phytosanitaires proviennent de la Tanzanie, de l’Afrique du Sud, du Kenya et de Danemark. Parmi ces sources d’approvisionnement, les bonnes semences sont celles fournies par l’Afrique du Sud et le Danemark car elles peuvent être utilisées durant plus d’une saison culturale sans dégénérées contrairement à celles qui proviennent de la Tanzanie et du Kenya. Mais, il y a maintenant trois ans, les prix de semences en provenance de l’Afrique du Sud et du Danemark ont fortement augmentés et les agriculteurs sont contraints d’utiliser les semences kenyanes et tanzaniennes, vendues à des prix abordables mais de qualité médiocre (faible rendement, dégénérescence à la première utilisation, faible pouvoir germinatif, mauvaise qualité du produit utile etc.) ;

- Les impacts négatifs de l’exploitation artisanale des minerais dans la zone dont le manque de la main d’œuvre dans le secteur agricole, l’acidification des terres agricoles et le manque de terre cultivables, cités par 33,7% des ménages enquêtés. L’exploitation artisanale des minerais ayant préséance sur les activités agricoles dans la zone à cause de sa rémunération juteuse, la main d’œuvre disponible de la zone préfère travailler dans le secteur minier qu’agricole. Les terres cultivables sont acidifiées par les eaux ruisselant utilisées pour le nettoyage des minerais et ensuite pour l’arrosage des produits maraîchers. A Luilu, un des centres d’approvisionnement des marchés de Dilala en produits maraichers et vivriers, les producteurs construisent des canalisations pour orienter

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les eaux issues du nettoyage des minerais. Mais ces caniveaux, face aux fortes pressions des eaux après les pluies, cèdent et les eaux polluées ruissellent dans les champs en laissant des traces de métaux lourds. Les dépôts de ces métaux font sécher toute herbe trouvée dans le champ, rendant ainsi incultivable les superficies aspergées. Pour dépolluer, les cultivateurs enlèvent 15 à 20 cm de la couche superficielle des terres ;

- Les maladies, citées par 11,4% des enquêtés ;

- Les vols et intempéries, cités par 9,1% des enquêtés.

Quant aux contraintes liées aux activités maraîchères, les évaluations ont montré ce qui suit :

- Le manque d’outils aratoires, de produits phytosanitaires et de semences de bonne qualité (46,1%) ;

- Le manque de terrain et la mauvaise qualité des sols utilisés pour les activités maraîchères (28,6%) ;

- Les maladies et ravageurs culturaux (13,2%) ;

- Le manque de connaissances (12,1%).

Le calendrier agricole de la zone de santé de Dilala et des principales spéculations se présente comme indiqué dans les tableaux ci-dessous.

Tableau 2 : Calendrier agricole pour les cultures vivrières de la zone de santé de Dilala

Opérations culturales J F M A M J Jt A S O N D

Préparation des champs

Semis

Entretien des cultures

Récolte

Source : Evaluation Sécurité Alimentaire ACF, 2011

Légende :

Saison A

Saison B

Tableau 3 : Calendrier cultural des principales spéculations agricoles de la zone de Dilala

Spéculations J F M A M J J A S O N D

Maïs

Manioc

Haricot

Patate douce

Voandzou

Arachide

Banane

Pomme de terre

Courge

Soja

Chou de Chine

Chou pommée

Amarante

Tomate

Oignon

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Piment

Morelle

Carotte

Gombo

Epinard

Aubergine

Ciboule

Oseille

Source : Evaluation Sécurité Alimentaire ACF, 2011

Légende :

Travaux pré culturaux

Semis

Récolte

Systèmes de cultures

Le système des cultures associées est la pratique culturale utilisée par les agricultures de la zone de santé de Dilala. Elle offre l’avantage du gain de temps dans la mesure où les travaux d’entretien se font au même moment pour toutes les cultures installées sur la parcelle. D’habitude, les cultivateurs ont en moyenne deux champs dans lesquels ils font des rotations 3 à 5 fois avant de les laisser en jachère.

Les systèmes de cultures de la zone de santé de Dilala se présentent comme suit :

1ère année :

Saison A : Manioc, Maïs, Arachide, Haricot, Patate douce, Voandzou, Banane, Pomme de terre et courge. Les bananiers sont semés sur les bordures des champs.

Saison B : Manioc et Banne

2ème année : Le manioc et la banane évoluent seuls et sur le nouveau terrain, on met les mêmes cultures.

Saison A : Manioc, Maïs, Arachide, Haricot, Patate douce, Voandzou, Banane, Pomme de terre et courge.

3ème année : Retour au 1er terrain au moment où le manioc est déjà récolté et ainsi de suite jusqu’au moment de la mise des terres en jachère.

3.3.2. Élevage

51,9% des ménages interrogés détiennent des animaux domestiques. Parmi ces ménages éleveurs, 72,9% sont localisés dans la strate urbaine et 27,1% dans la strate rurale. Il s’agissait de l’élevage de prestige pour les ménages urbains mais une source de survie pour les ménages ruraux. Toutefois, l’évaluation a montré que les animaux concernés sont les poules, les chèvres, les dindons, les canards, les cochons, les cobayes, les lapins et les moutons élevés dans les proportions respectives de 60,2%, 12,2%, 10,2%, 9,2%, 4,1%, 2%, 1% et 1% .

Environ 42,2% des ménages éleveurs ont déclaré avoir fait face à une baisse du nombre de leurs animaux pendant les trois derniers mois pour cinq raisons suivantes, classées suivant l’ordre d’importance. Il s’agit :

- des maladies notamment la gale sarcoptique chez les caprins, la verminose chez les suidés, les caprins, les gallinacées. Cette cause a été citée par 50% des ménages enquêtés dans la strate rurale et 39,2% dans la strate urbaine ;

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- l’autoconsommation pour 27,8% des ménages urbains et 16,7% des ménages enquêtés dans la strate rurale ;

- La vente, citée 22,2% des éleveurs ruraux et 13,9% des éleveurs urbains ;

- Le vol cité par 16,6% des éleveurs urbains et 11,1% des éleveurs ruraux ;

- Le don est pratiqué par 2,5% des éleveurs urbains.

Les différents usages faits des animaux domestiqués par les ménages se présentent comme suit : selon qu’il s’agisse respectivement des éleveurs du milieu urbain ou rural, 63,7% et 58,3% de leurs bêtes sont consommés, 30,1% et 37,8% sont vendus, 6,2% et 3,9% des bêtes utilisés sous forme des dons et remboursements des dettes.

3.3.3. Chasse

La chasse est l’apanage des hommes qui capturent leur gibier à l’aide de pièges et de fusils de chasse. Au regard des résultats des évaluations de la sécurité alimentaire, il ressort que seulement 3% des ménages enquêtés dans la zone de santé de Dilala pratiquent la chasse et ce, durant toute l’année.

Généralement fumée, la viande de chasse est destinée à la consommation familiale (80%), à la vente (12%) et la partie restante est destinée aux dons (8%) selon le lien de solidarité de la communauté.

3.3.4. Dynamique du marché

La problématique de la dynamique du marché local repose sur les questions relatives à l’augmentation des prix des produits alimentaires, à la diminution ou encore à l’absence de certains produits et enfin à la baisse de l’activité sur le marché.

S’agissant de l’augmentation des prix des denrées alimentaires sur le marché local, les évaluations ACF ont montré que 78,5% des ménages enquêtés ont observé une augmentation des prix des denrées alimentaires sur le marché local contre 20,7% qui ont dit le contraire. Les produits ayant augmenté de prix sont le poisson frais cité par 39,9% des enquêtés, l’huile de palme citée par 18,3%, la viande citée par 16,8%, l’arachide par 8,9%, la farine de maïs par 8,5% et le maïs grains par 7,6% d’enquêtés.

S’agissant de la diminution en terme de quantité de certains produits alimentaires observées sur le marché, les évaluations ACF ont montré qu’au moment de l’enquête, 45,9% des ménages ont observé la diminution de la disponibilité de certains produits contre 53,3%% qui ont émis un avis contraire. Les produits en faible quantité sur le marché sont les poissons frais cités par 78,1% des enquêtés, la banane citée par 12,3% et la viande citée par 9,6% des enquêtés.

Quant à la baisse de l’activité sur le marché, les résultats des évaluations montrent que malgré la hausse des prix et la rareté des certains produits, l’activité du marché n’a pas tellement varié et cette affirmation a été confirmée par 88,1% des enquêtés.

L’évaluation de la sécurité alimentaire dans la zone a pu relever, au cours de l’enquête, les prix de quelques denrées alimentaires commercialisés dans les principaux marchés de la zone de santé de Dilala et leur niveau de disponibilité. Les résultats y afférents sont affichées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 4 : Etude des marchés

3 Taux de change : 1 USD = 900 CDF

Produits Unités en Kg,

Litres

Prix en FC (Franc

Congolais)

Prix en USD3 (Dollars

Américains) / Kg

Disponibilité de la nourriture sur le marché

au moment de l’évaluation

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Chou pommée 2,5 kilogrammes 2000 0,88

Laitue 600 grammes 2000 3,70

Carotte 550 grammes 2000 4,04

Concombre 1 kilogramme 1000 11,11

Poivron 400 grammes 1000 2,77

Piment vert 400 grammes 1000 2,77

Tomate 700 gramme 1000 1,58

Céleri 250 grammes 4000 17,77

Poireau 300 grammes 4000 14,81

Aubergine 450 grammes 200 0,49

Piment 250 grammes 300 1,33

Oseille 400 grammes 800 2,22

Amarante 900 grammes 200 0,25

Feuille de courge 500 grammes 600 1,33

Morelle 550 grammes 600 1,21

Feuilles de manioc 700 grammes 200 0,32

Gombo 350 grammes 400 1,27

Feuilles de patate douce

400 grammes 200 0,56

Aubergine 85 grammes 1000 13,07

Oignons 300 grammes 300 1,11

Ail 200 grammes 1000 5,55

Citron 400 grammes 600 1,67

Poissons fumés 750 grammes 5000 7,41

Poissons salés 600 grammes 5000 9,26

Huile raffinée 750 millilitres 2000 2,96

Pomme de terre 3,5 kilogrammes 4000 1,27

Huile de palme 1,5 litre 2500 1,85

Haricot 3 kilogrammes 4000 1,48

Manioc farine 1,6 kilogramme 800 0,55

Maïs farine 2,4 kilogrammes 1200 0,55

Manioc cossettes 5 kilogrammes 3500 0,78

Arachide graine 2,5 kilogrammes 5000 2,22

Riz importé 3,1 kilogrammes 3800 1,36

Sucre 51 kilogrammes 52000 1,13

Sel 50 kilogrammes 19000 0,42

Maïs graines 3 kilogrammes 1000 0,37

Viande de vache 1 kilogramme 8000 8,88

Viande de porc 1 kilogramme 6000 6,67

Arachide gousses 1,8 kilogramme 1700 1,05

Maïs vert (avec épluchures)

1,9 kilogramme 1000 0,58

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Source : Evaluation Sécurité Alimentaire ACF, 2011

Légende :

Très bonne disponibilité

Bonne disponibilité

Denrée rare

Le tableau ci haut montre que toutes les denrées alimentaires observées dans les principaux marchés de la zone de santé de Dilala présentent une très bonne disponibilité.

Tableau 5 : Synthèse partielle sur la production

Secteurs d’activité

Population active (%)

Utilisation de la production (%)

Consommation Vente Autres

Agriculture 25,9 52,1 23,1 24,8

Maraîchage 23,7 40,3 42,9 16,8

Elevage 51,9 61 33,9 5,1

Chasse 3 80 12 8

Source : Evaluation Sécurité Alimentaire ACF, 2011

NB : Le cumul de la population active des secteurs de production ci-dessus présentés ne restitue pas 100% car la question était ouverte avec réponse multiple.

3.4. Revenus et dépenses

3.4.1 Revenus

Les sources de revenu de la population de Dilala sont constituées : de l’emploi salarié, de l’exploitation artisanale des minerais, du commerce, de l’agriculture, de la vente de force de travail et l’artisanat.

Emploi salarié

Les opportunités d’emploi salarié s’étendent de la fonction publique (agents des ministères provinciaux, des inspections provinciales etc.), aux entreprises prisées (la plupart sont des entreprises minières) en passant par des sociétés publiques (SNEL, REGIDESO etc.)

Exploitation artisanale des minerais

L’exploitation artisanale des minerais est une source de revenu très influant dans la zone de santé de Dilala car elle attire les hommes et les femmes. Cette activité est une source juteuse de revenu pour une bonne masse populaire de la zone de santé de Dilala. Elle a pris d’ampleur avec la faillite de la GECAMINE et l’avènement des entreprises minières privées.

Commerce

Manioc tubercule sucré

700 grammes 200 0,32

Soja grains 3 kilogrammes 3000 1,11

Poissons fretins « Ndakala)

900 grammes 5500 6,79

Chenilles 1,2 kilogramme 5000 4,62

Courge fruit 2 kilogrammes 1000 0,55

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Vu son positionnement géographique, la zone de santé de Dilala fait frontière avec d’autres pays africains (Zambie, Angola etc.). Cette situation lui permet de bénéficier du commerce transfrontalier des produits alimentaires et manufacturés en provenance de ces pays. A part ce commerce fait par les originaires et les non originaires de la zone, beaucoup des femmes, hommes et enfants s’adonnent à la vente des minerais exploités artisanalement auprès des acheteurs nationaux et étrangers installés dans la zone. Le commerce d’appoint des produits de récolte agricole et halieutique est également exercé par les ménages de la strate rurale.

Vente de force de travail

Elle est fréquente pour le travail minier et très rare pour les travaux champêtres (ouverture des champs, semi, sarclage, récolte ou transport des produits agricoles).

Artisanat

Les principaux métiers artisanaux rencontrés dans la zone sont :

- Poterie : fabrique de pots en argile, travail exclusif des femmes

- Vannerie : fabrication de nattes, paniers, chaises, etc., activité des jeunes garçons et filles pour suppléer aux frais scolaires

- Forgerons : fabrication d’outils agricoles (houe, machette, hache)

- Menuiserie : fabrication de meubles

- Fabrication des braises : charbon de bois

- Maçonnerie : fabrique de briques cuites

Il ressort que le revenu quotidien par ménage enquêté est en moyenne de 5000FC (5,5 USD) dans la strate rurale et 6500FC (7,2 USD) dans la strate urbaine. S’agissant de la distribution de ce revenu, elle s’étale du revenu quotidien minimum de 3000 FC (3,3 USD) dans l’ensemble de la zone à un revenu quotidien maximum de 8500 FC (9,4 USD) dans la strate rurale et 12000 FC (13,3 USD) dans la strate urbaine, avec un écart type par rapport à la moyenne quotidienne de 1546,5 FC (1,7 USD) dans la strate rurale et 2375,1 FC (2,6 USD) dans la strate urbaine.

3.4.2 Dépenses

Les principaux postes de dépenses des ménages enquêtés dans la zone de santé de Dilala selon leur ordre d’importance sont : l’achat des produits alimentaires, l’éducation, la santé, l’achat des produits non alimentaires, les dépenses agricoles et les obligations sociales.

Figure 2 : Postes de dépense

Source : Evaluation Sécurité Alimentaire ACF, 2011

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Alimentation

Le gros des dépenses des ménages est consacré à l’achat des produits alimentaires notamment : la farine de maïs, la farine de manioc, la banane plantain, la farine de froment, la pomme de terre, la viande, l’huile de palme, l’œuf, les fruits (oranges, mandarines etc.), les légumes fruits (la tomate, l’aubergine, l’oignon, le piment etc.), les légumes feuilles (la chou, la morelle etc.). En moyenne, 54,6% du revenu des ménages urbains et 51,7% % du revenu des ménages ruraux sont alloués à l’alimentation.

Éducation

Le taux de scolarisation des enfants de 7 à 18 ans retenu par les évaluations ACF est de 80,8% dont 52,5% du sexe masculin et 47,5% du sexe féminin. En moyenne 20,9% du revenu des ménages urbains et 16,5% du revenu des ménages ruraux sont affectés à l’éducation.

Santé

La santé constitue un poste de dépense non négligeable et occupe 11,5% du revenu des ménages ruraux et 8,3% du revenu des ménages urbains. Se soigner coûte cher pour les ménages ruraux car la plupart de chefs de ces ménages sont indépendants et supportent eux-mêmes les frais de soins de santé des membres de leur ménage.

Produits non alimentaires

Les dépenses des produits non alimentaires ou de non vivres concernent notamment les vêtements, les ustensiles de cuisine, etc. En ce qui concerne les vêtements, ceci s’avère être une question de dignité, surtout pour les femmes. La qualité et le mode d’habillement du couple et de leurs enfants est un indicateur très pertinent de pauvreté dans la communauté. De même pour les ustensiles de cuisine, il va de la dignité de la femme ménagère de posséder ses propres casseroles et autres ustensiles de cuisine. En moyenne, 11,5% du revenu des ménages ruraux et 8,3% de celui des ménages urbains sont affectés aux non vivres.

Dépenses agricoles

Le renouvellement des moyens de production agricole est plus pratique par les ménages habitant la strate rurale et ceux de la strate urbaine possédant des champs dans le périphérique de la zone de santé de Dilala. Ce poste de dépense bien que marginalisé dans les dépenses des ménages, il ne consomme en moyenne que 6,1% des revenus des ménages ruraux et 2,7% des revenus des ménages ruraux.

Obligations sociales

Il s’agit du mariage (constitution de la dot du futur époux), des fêtes de fin d’année, de deuil, etc. Les personnes concernées ne sont pas les seules à supporter ces différentes dépenses. C’est l’ensemble du réseau de solidarité qui est mis à contribution (famille élargie, clan, communauté religieuse ou villageoise, etc.). Les dépenses sociales représentent 0,7% du revenu des ménages urbains et 0,3% du revenu moyen des ménages ruraux.

3.5. Disponibilité et accessibilité de la nourriture

Le manioc, le maïs et la banane constituent les aliments de base de la population de la zone de santé de Dilala. Ces denrées alimentaires présentent une disponibilité limitée durant toute l’année. C’est grâce aux importations que la zone arrive à suppléer le déficit permanent en ces produits. Les autres produits vivriers comme le maïs, l’arachide, le voandzou, le niébé, le haricot sont disponibles deux à trois mois après la période de de la récolte. Les protéines animales consommées couramment sont les poissons frais, salés ou fumés.

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Tableau 6 : Calendrier de disponibilité de quelques produits alimentaires trouvés dans la zone

Denrée alimentaire J F M A M J J A S O N D

Chou pommée

Carotte

Concombre

Piment vert

Tomate

Céleri

Poireau

Aubergine

Oseille

Amarante

Feuilles de manioc

Oignons

Poissons fumés

Huile de palme

Huile raffinée

Pomme de terre

Haricot

Manioc farine

Manioc cossettes

Maïs farine

Maïs grains

Arachide graines

Riz importé

Sucre

Sel

Viande de porc

Viande de chèvre

Poule locale

Poule améliorée

Maïs vert

Poissons fretins (Ndakala)

Chenilles

Source : Evaluation Sécurité Alimentaire ACF, 2011

Légende

Peu disponible ou rare

Très disponible ou abondant

Non disponible ou absent

3.6. Situation sanitaire, en eau et assainissement

3.6.1 Santé

Sur le plan sanitaire, le paludisme, la fièvre typhoïde, la diarrhée simple, l’anémie, les infections respiratoires aigües (IRA), la malnutrition protéino-énergétique et l’amibiase sont les pathologies les plus courantes dans la zone.

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Tableau 4 : Données épidémiologiques la zone de santé de Dilala, décembre 2010 et janvier 2011

Maladies fréquentes

CENTRES DE SANTE HOPITAL

Janvier 2011 Janvier 2011

Cas Dcd Cas Dcd

Fièvre typhoïde 19 0 4 0

Paludisme 125 1 212 1

Infections respiratoires aigües 15 0 12 0

Malnutrition protéino-énergétique 1 1 4 0

Amibiase - - 9 0

Diarrhée simple - - 23 1

Anémie sévère - - 24 2

Source : Bureau Central de la zone de santé de Dilala

Par ailleurs, le choléra, une maladie endémique qui affecte les ménages dans la zone de santé de Dilala depuis le début du mois de janvier de l’année en cours, les données par rapport au nombre des cas et de décès dus à cette maladies seront connues dans le rapport mensuel du mois de février de la zone de santé. Mais officiellement, le district sanitaire de Kolwezi a déclaré qu’il s’agit d’une épidémie. Depuis lors, la zone bénéficie de l’appui de l’ONG Médecins Sans Frontière (MSF).

L’enquête nutritionnelle anthropométrique réalisée par ACF dans la zone de santé de Dilala a fait état d’une prévalence très élevée de la malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 6 à 59 mois soit MAG : 14,5% et MAS : 3,48. Sur le plan nutritionnel, le PUNC d’ACF (Pool Urgence Nutritionnel au Congo) intervient depuis fin février dans la zone. Pendant les deux premières semaines de son intervention sur la zone, six unités nutritionnelles thérapeutiques ambulatoires (UNTA) et une unité nutritionnelle thérapeutique intensifiée (UNTI) ont été ouvertes.

L’évaluation ACF a montré que 52,6% des ménages enquêtés ont souffert de la fièvre, 40% de la malaria, 19,3% de la diarrhée simple et 15,5% du vomissement. Par rapport à la fréquence moyenne d’apparition mensuelle des affections, ces maladies ont eu une fréquence moyenne mensuelle de 2.

Par rapport à l’accès aux soins, en cas de maladie, le premier choix des ménages est de visiter un centre de santé (72,3%), le deuxième choix est l’automédication (22,3%) et le troisième est l’utilisation des produits locaux ou des plantes (2,1%). Les autres ménages, soit 3,2% ne font rien en cas de maladie dans le ménage. Les raisons avancées de ne pas visiter un centre de santé sont le manque d’argent évoqué par 83,3% des ménages qui ne visitent pas les structures sanitaires et les prix élevés des consultations et soins évoqués par 16,7%.

3 .6.2 Eau et assainissement

Dans l’ensemble, 25,9% des enquêtés sont desservis en eau par la REGIDESO. Si bien que la zone soit en partie desservie par le service de la régie des eaux, l’accès à l’eau potable demeure encore une préoccupation majeure dans l’ensemble de la zone où l’approvisionnement en eau dans certaines aires de santé se fait soit aux puits traditionnels (18,9%), soit au forage (18,2%), soit à la borne fontaine (14%), soit au puits aménagés (13,3%) ou soit aux cours d’eau (9,8%).

Outre le critère lié à la qualité intrinsèque de l’eau, la problématique de l’eau dans la zone touche également les aspects de récipient de transport, du nombre de tours à effectuer quotidiennement pour atteindre la quantité d’eau nécessaire à l’utilisation du ménage en vue d’évaluer les corvées des femmes et des filles et enfin l’aspect stockage de l’eau dans des récipients appropriés pour éviter toute contamination pendant toute la durée de conservation.

Les évaluations ACF ont montré que 51,1% des ménages utilisent des bidons de 5, 10 ou 20 litres, 29% utilisent des sceaux, 19,5% utilisent des bassines et 0,4% des cruches; et par conséquent 18,9% des ménages font un tour par jour, 22,7% font deux tours par jour, 23,5% font trois tours par jour, 31,1% font quatre tours par jour et 3,8% des ménages enquêtés font cinq tours par jour pour

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atteindre la quantité d’eau utile à la cuisson et à la boisson. L’eau de consommation n’est bouillie que par 4,4% des ménages interrogés.

Par rapport à l’assainissement, les évaluations ACF indiquent que dans la strate urbaine, 71,8 % des ménages ont des latrines individuelles et 28,2% utilisent des latrines collectives. Dans la strate rurale, 45,7% des ménages utilisent des latrines collectives, 31,4% des latrines individuelles et

22,9% font leur besoin en brousse ou dans les carrières minières. Après les besoins, 43,7% des ménages enquêtés se nettoient les mains contre 56,3% qui ne le font pas. Les raisons avancées par les ménages qui se nettoient les mains après avoir été aux latrines sont : prévenir les maladies par 84,1% des ménages enquêtés et la propreté par 15,9% des ménages dont les questionnaires ont été administrés.

3.7. Les mécanismes de survie

Les résultats des évaluations ACF montre que les mécanismes de survie développés par les ménages en période de choc (difficultés financières, hausse des prix, chômage, manque de nourriture etc.) sont par ordre d’importance : la modification des habitudes alimentaires (23,4%), la réduction du nombre des repas (22,6%), le petit commerce (15,4%), le travail journalier non agricole (14,9%), les emprunts (14,7%), les dons (5,1%) et la diminution de la scolarisation des enfants (3,9%).

Modification des habitudes alimentaires

Les évaluations ACF ont montré que la modification des habitudes alimentaires est le mécanisme d’adaptation utilisé par 23,4% des ménages enquêtés. Il s’agit du changement de la composition de la ration alimentaire pour faire face à l’accessibilité limitée des denrées alimentaires sur les marchés.

L’évaluation de la sécurité alimentaire réalisée par ACF a montré qu’en ce qui concerne la consommation au cours de l’année que : comparant la période dite normale (de facilité d’accès aux produits alimentaires sur les marchés) à la période de crise (accessibilité limitée aux marchés), la proportion des ménages consommant les légumes varie de 98,5% à 90,2%, celle des feuilles de manioc varie de 96,3% à 92,5%, celle des huiles alimentaires varie de 92,5% à 85%, celle des aliments riches en protéines animales (viande, poisson, œuf, chenille, etc.) varie de 89,6% à 57,1%, celle de haricot varie de 83,6% à 52,6%, celle de pain varie de 78,4% à 42,1%, celle de maïs varie de 74,6% à 49,6%, celle du thé ou café varie de 73,1% à 36,1%, celle des épices varie de 72,4% à 46,6%, celle du manioc varie de 67,2% à 9,6% , celle du riz varie de 56,7% à 17,3% et enfin celle de la courge varie de 36,6% à 15,8%.

Réduction du nombre des repas

Au regard des résultats des évaluations ACF, 23,4% des ménages enquêtés réduisent le nombre des repas en période difficile comme mécanisme de survie. Il ressort que le nombre de repas pris par ménage dans la zone de santé de Dilala varie de 2 à 4 en période normale et de 1 à 2 en période difficile.

De façon détaillée, les mêmes résultats ont montré qu’en l’absence des difficultés financières, 76,3% des ménages prennent 2 repas par jour, 23% consomment 3 repas par jour et 0,7% vont jusqu’à quatre repas par jour. Quand il y a difficulté d’accès par les ménages aux produits alimentaires dans les marchés, aucun ménage enquêté n’a accès à 4 repas par jour. Seulement 1,5% des ménages sont à mesure de consommer 3 repas par jour et une majeure partie de la population restante consomme soit 2 repas par jour (16,4%), soit 1 repas par jour (82,1%).

Petit commerce

Le petit commerce est un mécanisme de survie pratiqué par 15,4% des ménages enquêtés. Il est très fréquent pour la vente des produits maraîchers dans les marchés locaux, devant les établissements commerciaux situés dans la strate urbaine.

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Travaux journaliers non agricoles

Le travail journalier non agricole est un mécanisme de survie aussi fréquent dans la zone de santé de Dilala. L’évaluation de la sécurité alimentaire faite par ACF a montré que 14,9% des ménages enquêtés font à ces activités. Il s’agit de la diversification des ressources monétaires à travers la fabrique des braises, l’exploitation artisanale des minerais, la fabrique des briques cuites, etc.

Emprunt

L’emprunt est un mécanisme de survie développé par 14,7% des ménages enquêtés pour faire face aux chocs.

Dons

Les dons est développé par 5,1% de ménages enquêtés. Il se fait généralement suivant un réseau de solidarité existant (relation familiale, appartenance aux confessions religieuses, ou à un groupe social, voisinage, etc.)

Diminution de la scolarisation des enfants

Quand les chocs secouent la zone, même la scolarisation des enfants est parfois mise en difficulté. Certains parents réduisent le nombre des enfants scolarisés pour alléger les dépenses du ménage. Ce mécanisme de survie est adopté par 3,9% des ménages enquêtés.

Figure 5: Différents mécanismes de survie adoptés par les ménages en période difficile

Source : Evaluation Sécurité Alimentaire ACF, 2011

4. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

4.1. Conclusion

Les informations dont nous disposons, obtenues après évaluation de la situation de la sécurité alimentaire dans la zone de santé de Dilala, nous permettent de tirer un certain nombre des conclusions concernant le niveau de la disponibilité alimentaire, l’accessibilité à la nourriture par les ménages, l’utilisation de la nourriture sur le plan individuel, le niveau de la vulnérabilité et les mécanismes de survie adoptés par les ménages.

En ce qui concerne la disponibilité alimentaire dans la zone, la production alimentaire locale accuse un déficit permanent causé par le manque d’intrants agricoles de qualité et diversifiés (outils, semences, engrais chimiques, produits phytosanitaires etc.), la prédominance de l’exploitation artisanale des minerais mettant en péril la production agricole, l’afflux de la main d’œuvre dans

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l’exploitation minière, l’acidification des terres agricoles par l’eau de lavage des minerais utilisée parfois pour arroser des légumes, le manque des terres cultivables dans certains village au profit des entreprises minières, les maladies culturales, les vols et les intempéries.

Les productions halieutiques suivent également une certaine saisonnalité. La grande partie des récoltes étant destinée à la vente. Cette situation conduit par moment à la rareté des poissons. L’élevage domestique est fréquent dans les ménages urbains, soit 7 éleveurs sur 10 vivent dans la strate urbaine, mais hélas, auprès de ces derniers, il s’agit de l’élevage de prestige. C’est grâce aux importations alimentaires et l’approvisionnement des zones voisines que la zone de santé de Dilala accuse une très bonne disponibilité de la nourriture.

A l’échelle des ménages, cette disponibilité alimentaire n’est que précaire car elle ne profite qu’à une poignée des ménages dont le pouvoir d’achat est en adéquation avec le niveau des prix sur les marchés. Or, les prix fixés par les commerçants pour approvisionner la zone de santé de Dilala en produits agricoles tiennent compte du coût de distribution (coût d’achat + frais d’approvisionnement) et non du niveau des revenus des ménages de la zone. Cette situation fait que l’accès aux denrées alimentaires vendues dans les différents marchés soit limité qu’aux ménages ayant un bon niveau de revenu. Or, l’évaluation a montré que le revenu moyen journalier des ménages ruraux est de 5000 FC (5,5 USD) alors que celui des ménages urbains s’élève à 6500 FC (7,2 USD). Une analyse plus poussée de ce revenu journalier a montré que près de 80% des ménages ruraux vivent avec un revenu journalier moyen d’au plus 5000 FC (5,5 USD) et 72,3% des ménages urbains ont un revenu moyen journalier d’au moins 5000 FC. Comme conséquence, plusieurs ménages ruraux n’ont pas pleinement accès aux produits alimentaires vendus, ce qui se traduit par une limitation de l’utilisation de la nourriture dans ces ménages.

La situation décrite ci haut fait que la proportion des ménages vulnérables dans la zone soit très élevés, environ 60% de la population de la zone (soit 9290 ménages), au sein desquels 42% de la population (soit 3902 ménages) sont plus vulnérables, entre autres les ménages installés dans les carrières minières pour l’exploitation artisanale, les ménages ayant un ou plusieurs enfants mal nourris, ménages avec des cas de rougeole, les ménages reconnus agriculteurs mais ne disposant pas d’intrants agricoles de qualité et diversifié, les ménages monoparentaux dont la femme est chef de ménage, les ménages délocalisés pour des raisons d’exploitation minière. Ces ménages ne sont pas restés insensibles face à l’insécurité alimentaire dans laquelle ils pataugent, ils ont mis en place des mécanismes d’adaptation tels que la modification des habitudes alimentaires, la réduction du nombre des repas, le petit commerce, le travail journalier non agricole (fabrication des braises et exploitation artisanale des minerais), les emprunts, les dons et la diminution de la scolarisation des enfants. Ces mécanismes de survie développés par les ménages vulnérables de la zone de santé de Dilala se montrent inefficacité au regard du niveau des chocs.

Depuis l’apparition de la crise, aucune action humanitaire de grande envergure n’a été entreprise dans la zone de santé de Dilala dans le domaine de la sécurité alimentaire.

4.2. Recommandations

4.2.1. Ciblage prioritaire

Les groupes cibles pour le futur programme devront être constitués des :

- Ménages installés dans la strate rurale ;

- Ménages faisant l’exploitation artisanale des minerais ;

- Ménages ayant un ou plusieurs enfants mal nourris et/ou ayant des enfants avec des cas de la rougeole ;

- Ménages reconnus agriculteurs, mais ne disposant pas d’intrants agricole de qualité et diversifiés (outillage, semences, engrais, etc.) ;

- Ménages monoparentaux dont la femme est chef ;

- Ménages délocalisé de sa zone d’habitation et dont la terre est allouée aux entreprises minières.

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D’autres caractéristiques des groupes cibles pourront être complétées par les communautés lors de la phase de l’identification des bénéficiaires du programme.

4.2.2 Recommandations d’intervention

Secteurs d’activités

Types d’activités Populations cibles

Vivres

Distribution de vivres dont le kit mensuel est composé de :

12kg de farine de maïs,

3,5kg de haricot,

1litre d’huile végétale.

Ménages installés dans les sites d’exploitation artisanale des minerais (le nombre sera compléter lors de la phase d’identification des bénéficiaires).

Maraîchage

Construction des caniveaux pour orienter les eaux issues du nettoyage des minerais exploités artisanalement.

Distribution d’un kit maraîcher/ménage comprenant :

1 houe,

1 machette,

1 râteau,

1 arrosoir et

40g de semences maraîchères (chou, tomate, amarante et morelle)

1000 ménages dont : ménages installés à Luilu, ménages ayant des enfants mal nourris, ménages reconnus maraîchers mais ne disposant pas des outils agricoles de qualité et diversifié, et ménages installés dans les carrières minières.

Agriculture de subsistance

Distribution d’intrants (outils et semences) : 1 houe, 1 machette, 10Kg de semences de maïs, 5kg de légumineuses (arachide, voandzou, haricot)

Multiplication de boutures saines de manioc pour 10 ménages associés pour un champ de 1 hectare.

Formation des partenaires et bénéficiaires en techniques agricoles, c'est-à-dire renforcement des capacités sur les opérations culturales.

Mise en place de jardins de démonstration

3500 ménages dont les caractéristiques sont repris ci haut.

Elevage Distribution des géniteurs pour l’élevage domestique dans le milieu rural. Le kit à distribuer comprendra 3 poules (1 mâle et 2 femelle) et 1 couple des lapins et :

Sensibilisation et organisation des ateliers d’échange d’expériences sur la lutte contre les épidémies animales.

5000 ménages ruraux.

Formation des bénéficiaires

Formation des bénéficiaires sur la composition des repas pour femmes enceintes, femmes allaitantes, nourrissons, enfants âgés de 6 à 59 mois, ainsi que les principes nutritifs des aliments.

A court terme

- Distribution des intrants agricoles aux populations vulnérables ;

- Distribution des kits maraîchers et construction des caniveaux de déviation des eaux issues du nettoyage des minerais dans les sites agricoles proches des carrières minières ;

- Sensibilisation et formation des bénéficiaires sur l’utilisation adéquate de la nourriture chez les nourrissons, les enfants âgés de 6 à 59 mois, les femmes enceintes et allaitantes ;

- Multiplication de de boutures saines de manioc ;

- Mise en place des jardins de démonstration dans les UNT.

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A moyen terme

- Renforcement des capacités techniques des producteurs locaux (agriculture, maraîchers éleveurs et pêcheurs) ;

- Mise en place de banques de semences à travers des coopératives pour faire face aux prix exorbitants des semences achetées à l’étranger ;

- Relance du petit élevage familial.

A long terme

- Développement de l’initiative d’entreprise agricole familiale (fermes agricoles familiales) ;

- L’activité artisanale minière l’ayant emporté sur celle de l’agriculture, une bonne politique agricole doit être mise sur pied pour relancer le secteur agricole dans la zone de santé de Dilala.

Calendrier d’intervention

Dans l’optique de distribuer les intrants agricoles en conformité avec le calendrier culturale local, nous proposons le calendrier d’activités ci-dessous.

Tableau 5 : Calendrier d’intervention

Activité J F M A M J Jt A S O N D

1. Recrutement et formation de l’équipe de terrain

2. Ciblage des zones d’intervention

3. Identification des bénéficiaires et partenaires

4. Distribution des Kits

5. Formation des bénéficiaires

6. Monitoring

7. Jardin de démonstration

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ANNEXES

Termes de Référence de la mission d’évaluation Food Security dans la zone de santé de Dilala, Territoire de Mutshatsha, District sanitaire de Kolwezi, Province du Katanga * Janvier 2011

1. Identification de la situation normale C'est-à-dire Avant les événements (depuis 1997 mais aussi événements récents)

- Ressources alimentaires et revenus : agricultures, élevage (volaille, petit et gros bétail), pêche, chasse, petit commerce, chasse, activités saisonnières : ramassage des chenilles, champignons et fougères), etc. avec détail (quels intrants, quelles productions, quelles utilisations de la production, etc.) ;

- Disponibilité dans les ménages des biens de valeur autres que les intrants ; - Consommation alimentaire des ménages ; - Activités génératrices de revenus ; - Calendrier saisonnier des activités et des disponibilités alimentaires / des revenus.

2. Conséquences des événements : identification de la situation actuelle.

- Immédiates : Au niveau de la zone, l’agriculture et l’élevage sont considérées comme des activités secondaires. Au premier plan, les ménages priorisent l’exploitation artisanale des minerais et le petit commerce. Sur le plan nutritionnel, la zone de santé de Dilala se trouve dans une situation de forte prévalence de la malnutrition car les récentes enquêtes effectuées par le PRONANUT (décembre 2010) ont fait état d’une malnutrition aigüe globale dont le taux s’élève à 13%, largement au-delà du seuil d’alerte. Partant de ces informations, Action Contre la Faim diligente une enquête intégrée Nutrition Ŕ Sécurité alimentaire afin d’améliorer la connaissance de la vulnérabilité et des causes de la malnutrition dans la zone.

- Secondaires : en termes de conditions de vie, de sécurité alimentaire des ménages, de moyen de subsistance et situation économique, de mécanisme de survie en période difficile, de situation nutritionnelle et sanitaire, de source de revenus et de dépenses, et autres problèmes prioritaires etc.

Caractériser la situation :

- Par une classification socioéconomique des ménages : Riche, Pauvre, Ni riche, ni pauvre. Perspective dans 6 mois ,12 mois (coté agricole et sécurité alimentaire- scénario suivant le niveau de sécurité / insécurité). 3. Analyse

- Niveau de la situation actuelle : comprendre la situation des communautés en matière de sécurité alimentaire et déterminer si elles ont besoin d’une assistance extérieure. Dans l’affirmative, quelle forme d’assistance? (Comparaison entre situation avant et actuelle)

4. Recommandations

- Proposer des interventions, au besoin différenciées selon le niveau de vulnérabilité observé des ménages et le secteur d’activités, en fonction des conclusions de l’analyse dans la partie précédente mais aussi en prenant en compte les perspectives à court et moyen termes = sécurité, mouvement de population, projets d’autres ONGS, agences UN, etc.

Exemples :

- Distribution d’intrants : quoi, combien, à qui, où ? - Distribution de non- Food items : quoi, combien, à qui, où ? - Etc. - (Voir aucune intervention)

5. Durée de l’explo : 14 jours Prise de décision s’il faut ou pas lancer les démarches auprès des bailleurs :

- Situation sécu : est-il possible de faire quelque chose ?

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- Problèmes / Besoins - Objectifs à atteindre - Activités à mettre en œuvre : quoi, combien, quand.

6. Consignes à prendre en compte avant la descente sur terrain :

- Contacts : Autorités militaires, ANR, Autorités politico administratives, Responsables de la santé, Services de l’agriculture, pêche et élevage et/ou du développement rural, environnement, etc.

- Observation à faire : Conditions d’accessibilité dans la zone (état des routes, état des ponts, présence d’une piste d’atterrissage Ŕ longueur et largeur de piste, etc. Existence ou non des points de vente.

7. Disponibilité locale en Ressources humaines Recueillir des informations auprès des personnes ressources (par exemple inspecteurs agricoles, Administrateurs de territoires) sur la disponibilité locale en RH notamment, les agronomes et/ou les techniciens en développement rural.

Fiche d’enquête ménage Evaluation rapide FS - Zones de santé de ………………… ………… 2011 - Action Contre la Faim RDC Kinshasa Enquête Réalisée sous la supervision de ………………. (PUNC_Food Sec) A. LOCALISATION DE LA ZONE D'ENQUETE 1. Village de la personne enquêtée? 2. Aire de Santé dans laquelle se situe le village enquêté? 3. Zone de santé dans laquelle se situe l'aire de santé où s'effectue l'enquête? B. TAILLE ET CARACTERISTIQUES DU MENAGE 4. Quel est le statut matrimonial actuel du chef de ménage? 1. Célibataire 2. Marié(e) 3. Veuf

4. Veuve 5. Divorcé(e) ou Séparé(e)

5. Répartition par âge des membres du ménage : Plus de 55 ans, 19-55ans, 6-18 ans et 0-5ans. - Homme /………………………………………... / - Femme /…………………………………….…. / Enfants âgés de 7 à 15 ans scolarisés - Garçon nombre : ……… - Fille nombre : ……… 6. Le ménage compte-t-il un ou plusieurs membres souffrant d'un handicap (aveugle, paralysé, déficience mentale, etc.)? 1. Oui 2. Non 7. Le ménage a-t-il une ou plusieurs personnes dépendantes à sa charge (personnes du 3ème âge vivant dans le foyer et entièrement prises en charge par celui-ci)? 1. Oui 2. Non C-1. Activités de production 8. Quelles sont les spéculations vivrières cultivées par le ménage? 1. Haricot 2. Arachide 3. Riz

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4. Banane 5. Maïs 6. Patate douce

7. Manioc 8. Arachide 9. Soja

10. Autre : ……………...

9. Si 'Autre', précisez: 10. Superficie (en ares) - Haricot - Arachide - Riz

- Banane - Maïs - Patate douce

- Manioc - Soja - Autre : ………………

11. Quelle est la production en Kg de chacune des spéculations suivantes du ménage? - Haricot - Arachide - Riz

-. Banane - Maïs - Patate douce

- Manioc - Soja - Autre : ……………….

12. Equipement en outils agricoles des ménages? - Hache (nombre) /…… / - Machette (nombre) /…… / - Houe (nombre) /……. / 13. Quelles sont les principales contraintes pour la production agricole du ménage? 1. Manque semences 2. Manque d'outils 3. Manque main d'œuvre 4. Manque de terre

5. Problème d'accès aux champs 6. Taxation 7. Vols

8. Intempéries ou maladies 9. Autre

Ordonnez 9 réponses.

14. Si une autre contrainte est mentionnée, précisez : …………………………………………………. 15. Quels sont les différents usages faits de la production de l'arachide(en pourcentage : méthode des dix cailloux)? - Consommation - Vente - Don - Stocké pour semences - Stocké pour alimentation

- Troc - Pertes - Remboursement de dette en nature ou espèce - Autre

16. Quels sont les différents usages faits de la production de Haricot (en pourcentage : méthode des dix cailloux)? - Consommation - Vente - Don - Stocké pour semences - Stocké pour alimentation

- Troc - Pertes - Remboursement de dette en nature ou espèce - Autre

17. Quels sont les différents usages faits de la production du riz (en pourcentage : méthode des dix cailloux)? - Consommation - Vente - Don - Stocké pour semences - Stocké pour alimentation

- Troc - Pertes - Remboursement de dette en nature ou espèce - Autre

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18. Quels sont les différents usages faits de la production de la banane (en pourcentage : méthode des dix cailloux)? - Consommation - Vente - Don - Stocké pour semences - Stocké pour alimentation

- Troc - Pertes - Remboursement de dette en nature ou espèce - Autre

19. Quels sont les différents usages faits de la production du maïs (en pourcentage : méthode des dix cailloux)? - Consommation - Vente - Don - Stocké pour semences - Stocké pour alimentation

- Troc - Pertes - Remboursement de dette en nature ou espèce - Autre

20. Quels sont les différents usages faits de la production de la patate douce (en pourcentage : méthode des dix cailloux)? - Consommation - Vente - Don - Stocké pour semences - Stocké pour alimentation

- Troc - Pertes - Remboursement de dette en nature ou espèce - Autre

21. Quels sont les différents usages faits de la production du manioc(en pourcentage : méthode des dix cailloux)? - Consommation - Vente - Don - Stocké pour semences - Stocké pour alimentation

- Troc - Pertes - Remboursement de dette en nature ou espèce - Autre

22. Quels sont les différents usages faits de la production du soja (en pourcentage : méthode des dix cailloux)? - Consommation - Vente - Don - Stocké pour semences - Stocké pour alimentation

- Troc - Pertes - Remboursement de dette en nature ou espèce - Autre

23. Le ménage pratique-t-il ou a-t-il déjà pratiqué le maraîchage? 1. Oui 2. Non 24. Si oui, précisez les semences cultivées 1. Amarante 2. Chou 3. Aubergine 4. Tomate

5. Piment 6. Oignon 7. Ciboule 8. Carotte

9. Poireau 10. Autre

25. Si 'Autre', précisez: …………………….. 26. Quelles sont les contraintes à la pratique du maraîchage? 1. Pas d'intérêt 2. Manque de connaissances 3. Manque de semences

4. Ne sait pas utiliser les légumes 5. Pas de terrain - Manque d'outils

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7. Demande trop de travail 8. Mauvaise qualité des sols

9. Manque de produits phytosanitaires 10. Autre

27. Si 'Autre', précisez: ……………………. 28. Quels sont les différents usages faits de la production de la production maraîchère(en pourcentage : méthode des dix cailloux)? - Consommation - Vente - Don - Stocké pour semences - Stocké pour alimentation

- Troc - Pertes - Remboursement de dette en nature ou espèce - Autre

29. Le ménage pratique-t-il la chasse? 1. Oui 2. Non 30. A quelle(s) période(s) de l'année a lieu la chasse? ………………………….. 31. Quelles sont les principales contraintes aux activités de chasse? ………………………………………… 32. Quels sont les différents usages faits de la production du produit de chasse(en pourcentage : méthode des dix cailloux)? - Consommation - Vente - Don - Stocké pour semences - Stocké pour alimentation

- Troc - Pertes - Remboursement de dette en nature ou espèce - Autre

33. Le ménage pratique-t-il la pêche (à titre professionnel et non occasionnel)? 1. Oui 2. Non 34. A quelle(s) période(s) de l'année a lieu la pêche? ……………………………………………….. 35. Quelles sont les principales contraintes de la Pêche ? ……………………………………………… 36. Quels sont les différents usages faits de la production du produit de pêche(en pourcentage : méthode des dix cailloux)? - Consommation - Vente - Don - Stocké pour alimentation - Troc

- Pertes - Remboursement de dette en nature ou espèce - Autre

37. Quels sont les animaux que détient le ménage? - Vache (nombre) /……/ - Chèvre (nombre) /……/ - Mouton (nombre) /……/ - Poule (nombre) /……/

- Canard (nombre) /……/ - Cochon (nombre) /……/ - Lapin (nombre) /……/ - Cobaye (nombre) /……/

38. Le ménage a-t-il fait face à une baisse du nombre de ses animaux depuis les trois derniers mois? 1. Oui 2. Non 39. Si oui, précisez les raisons 1. Maladie 2. Vendu (sur pied ou après abat) 3. Volé 4. Taxé (tracasserie)

5. Troqué 6. Donné 7. Mangé 8. Autre

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40. Si 'Autre', précisez: ……………………………. C-2. Revenus moyens et postes de dépenses 41. Revenu moyen du ménage (mettre le montant en francs congolais? - Par jour - Par semaine 42. Ne sais pas déterminer le revenu hebdomadaire ou journalier? 1. Oui 2. Non 43. Quels sont les principaux postes de dépense du ménage (en pourcentage, méthodes des cailloux)? - Produits alimentaires - Santé - Education - Produits non alimentaire - Dépenses agricoles

- Obligations sociales (mariages, décès, naissances, etc.) - Ne sait pas - Autre

44. Si autre poste de dépense, précisez : …………………………………………….. 45. Quelles sont selon vous les caractéristiques d'un ménage "très pauvre" dans votre communauté? ………………………………………………………………………………………………………………… 46. Autres remarques : ……………………………………………………………….. C-3. Consommation alimentaire et mécanismes de survie 47. Quels sont les mécanismes de survie du ménage en cas de difficultés récurrentes ? 1. Réduction du nombre de repas 2. Modifications des habitudes alimentaires 3. Emprunts 4. Diminution de la scolarisation des enfants 5. Travail journalier non agricole

6. Petit commerce 7. Dons 8. Pas de modifications 9. Ne sait pas 10. autre

48. Si 'Autre', précisez: ……………………………………………………………… 49. En période normale, combien de repas assure le ménage? /……… / 50. Quels sont les principaux aliments qui composent l'alimentation du ménages en période normale? 1. Riz 2. Tubercules (manioc, patate, pomme de terre, igname, etc.) 3. Huile 4. Feuilles (manioc, patate douce, haricot 5. Légumes fruits (tomate, aubergine, courge, etc.)

6. Protéines animales (viande, poissons (frais, salés, fumés), œufs, escargots, chenilles, etc.) 7. Pain 8. Thé, café, épices 9. Haricots, lentilles, petits pois, soja 10. Sucre ou miel 11. Autre

51. D'où proviennent ces aliments constituant le repas du ménage? 1. Stock (au champ ou à la maison) 2. Marché local (achat) 3. Marché local (Emprunt) 4. Dons

5. Emprunt 6. Grappillage, Chasse (cueillette/récolte en forêt) 7. Autre

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52. Si 'Autre', précisez: 53. En période difficile, combien de repas assure le ménage? 1. 1 repas 2. 2 repas 3. 3 repas et plus 54. Quels sont les principaux aliments qui composent les repas du ménage en période difficile? 1. Riz 2. Tubercules (manioc, patate, pomme de terre, igname, etc.) 3. Huile 4. Feuilles (manioc, patate douce, haricot 5. Légumes fruits (tomate, aubergine, courge, etc.)

6. Protéines animales (viande, poissons (frais, salés, fumés), œufs, escargots, chenilles, etc.) 7. Pain 8. Thé, café, épices 9. Haricots, lentilles, petits pois, soja 10. Miel ou sucre 11. Autre

55. D'où proviennent ces aliments consommés en période difficile 1. Stock (au champ ou à la maison) 2. Marché local (achat) 3. Marché local (Emprunt) 4. Dons

5. Emprunt 6. Grappillage, Chasse (cueillette/récolte en forêt) 7. Autre

56. Si' Autre', précisez: ……………………………………………….. 57.Combien de fois les groupes d'aliments suivants ont-ils été consommés au cours de la semaine? - Pains ou d'autres plats à base de maïs /…… / - Pommes de terre, patate douce, manioc ou d'autres plats à base de tubercules ou de racines /…… / - Légumes /…… / - Fruits /…… / - Bœuf, porc, chèvre, mouton, poulet, canard, cobaye, lapins, chenilles ou abats d'animaux /…… / - Œufs /…… / - Poissons (frais, salés, fumés) et tout autre fruit de mer /…… / - Haricot, lentilles, petits pois, soja, noix /…… / - Fromage, yaourt, lait ou produits laitier /…… / - Huile, graisse ou beurre /…… / - Sucre, canne à sucre ou miel /…… / - D'autres aliments comme les épices, thé, café /…… / C-4. Dynamique du marché local 58. Le ménage a-t-il observé les faits suivants sur le marché local?

1 2 - Augmentation des prix /…… / /…… / - Absence de certains produits /……/ /…… / - Baisse de l'activité sur les marchés /…… / /…… / Oui (1), Non (2). 59. Si une augmentation des prix a été observée, précisez pour quels produits? 1. Tous les légumes 2. Banane 3. Viande 4. Poisson 5. Riz 6. Riz importé 7. Chou

8. Maïs 9. Arachide 10. Manioc 11. Farine manioc 12. Farine de maïs 13. Pomme de terre

14. Patate douce 15. Sombe 16. Haricot 17. Huile de palme 18. Autre

60. Si 'Autre', précisez ………………………………

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61. Si certains produits sont absents du marché (ou en moindre quantité), précisez lesquels ? 1. Tous les légumes 2. Banane 3. Viande 4. Poisson 5. Riz 6. Riz importé

7. Chou 8. Maïs 9. Arachide 10. Manioc 11. Farine manioc 12. Farine de maïs

13. Pomme de terre 14. Patate douce 15. Sombe 16. Haricot 17. Huile de palme 18. Autre

62. Si ‘Autre', précisez: ……………………………….. D. SANTE ET ACCES AUX SOINS 63. Le ménage a-t-il déjà eu ou a un enfant malnutri (dépisté par l'équipe RPN)? 1. Oui 2. Non 64. Mesure de la taille du périmètre brachial des enfants de 6 à 59 mois du ménage - Enfant 1/………. / - Enfant 2 /………. / - Enfant 3/………. / 65. Un ou plusieurs enfants de 6-59 mois, présentent-ils des œdèmes? 1. Oui 2. Non 66. Les enfants du ménage ont-ils souffert des affections suivantes au cours du mois précédent?

1 2 - Diarrhée /…… / /…… / - Fièvre /…… / /…… / - Vomissement /…… / /…… / - Malaria /…… / /…… / - Choléra /…… / /…… / Oui (1), Non (2). 67. Combien de fois les enfants ont-ils eu ces maladies au cours du mois? - Diarrhée (nombre) /…… / - Fièvre (nombre) /…… / - Vomissement (nombre) /…… / - Malaria (nombre) /…… / - Choléra (nombre) /…… / 68. Qu'est-ce que le ménage a fait pour soigner ses enfants quand ils étaient malades? 1. N'a rien fait 2. Visite centre santé 3. Utilisation produits locaux ou plantes

4. Automédication 5. Consultation médecin traditionnel 6. Autre

69. Si 'Autre', précisez ……………………………………….. 70. Si le ménage n'a pas été au centre de santé, précisez pourquoi 1. Trop cher 2. Trop loin 3. Pas de médicaments

4. Pas de médecin ou infirmier 5. Pas de centre de santé 6. Autre

71. Si 'Autre', précisez ………………………………………… E. EAU ET ASSAINISSEMENT 72. Où allez-vous chercher l'eau utilisée pour la boisson et la cuisine du ménage? 1. Au cours d'eau 2. A la borne fontaine 3. Au puits traditionnel 4. Au puits aménagé 5. Au forage 6. Autre

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73. Si 'Autre', précisez: ……………………………………. 74. Combien de bidons/bassines/seaux arrivez-vous à remplir par jour? 1. Un 2. Deux 3. Trois 4. Quatre 5. Cinq 6. Six 75. Quelle est la capacité du bidon/bassine/seau utilisé? 1. 5 litres 2. 10 litres 3. 15 litres 4. 20 litres 5. 25 litres 6. 30 litres 76. Faites-vous bouillir l'eau de boisson? 1. Oui 2. Non 77. Où allez-vous faire vos besoins? 1. Brousse 2. Latrine individuelle 3. Latrine collective 4. Autre 78. Si 'Autre', précisez: …………………………….. 79. Lavez-vous les mains après les besoins? 1. Oui 2. Non 80. Si 'Oui', pourquoi? 1. Prévenir les maladies 2. Propreté 3. Autre 81. Si 'Autre', précisez: ……………………………………………………………………

Guide d’entretien Historique de la zone

Evénements politiques, économiques, naturels, démographiques…sur les 10 à 20 dernières années sur la zone/ le village.

Dynamique spatio-temporelle des activités de production et de valorisation (transformation/vente/consommation) des produits locaux

Caractéristiques naturelles du village

Localisation, végétation Accès/le village

Caractéristiques démographiques et ethnoculturelles

Nombre de familles dans le village/ Nombre moyen de personnes par famille/ Composition des familles

Ethnies, langages, religions

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Action Contre la Faim / Evaluation Sécurité Alimentaire / Katanga / Zone de Santé de Dilala 40/40

Origines des familles : résidents/ déplacés/réfugiés, mouvement de population ? Localisation/répartition spatiale des différents groupes

Activités

Principales activités industrielles/ commerciales/ agricoles/ artisanales/etc. Calendrier des activités saisonnières Opportunités d’emploi

Organisation du village

Administrative Traditionnelle Religieuse Sociale

Relation au sein de la population (domination, réseau de solidarité/entraide, crédit/prêt/usure, banque des semences).

Utilisation et accès aux ressources (à la terre, aux espaces aquatiques, à la forêt,…)

Pratique d’héritage, de mariage,…condition des veuves ?

Identification des partenaires potentiels Infrastructures

Ecoles Dispensaire Château d’eau Centrale électrique / hydroélectrique

Typologie des populations (Cf. annexe 2) Une classification socio-économique des ménages est-elle possible ? Comment reconnaît-on un pauvre, un riche, une personne qui n’est ni pauvre ni riche ? Pourquoi est Ŕon pauvre ? riche ? moyen = ni pauvre ni riche ?

Etat sanitaire et nutritionnel

Y a-t-il déjà eu des enquêtes/ évaluations nutritionnelles ? Méthodologie, résultats Variation du statut nutritionnel selon les saisons ? Y a-t-il déjà eu des enquêtes de mortalité ? résultat ? Principales causes de décès ? Données de centres de santé, centres nutritionnels ? Principales maladies sur la zone au cours des 3 derniers mois ? Fluctuation selon les saisons ? Données de morbidité ? Présence de maladies à potentiel épidémique ? Données de couverture vaccinale ? Y a-t-il apparition de nouvelles maladies depuis la crise ? pourquoi ? Structures du système de santé ? Structures sanitaires : présence, distance, accessibilité, prix,

disponibilité en médicaments Présence humanitaire

Qui, quoi, comment, où, depuis quand, avec quel bailleur ? Nombre de bénéficiaires