Étude sur les besoins de recrutement dans les...

Étude sur les besoins de recrutement dans les industries plasturgistes

Rapport

Comité de pilotage de l'Observatoire National Paritaire Prospectif de la Branche Plasturgie

Février 2015

Étude sur les besoins de recrutement dans la plasturgie

Étude des besoins de recrutements dans la plasturgie

Quadrat-Études, 20132

Les objectifs du projet :

analyser la problématique « Ressources Humaines » au sein des entreprises, et particulièrement sur les besoins de recrutement et l’insertion des jeunes ;

analyser l’écart entre les profils recherchés et recrutés ;

mettre en place une méthode et des tableaux de bords prospectifs pour un suivi régulier des indicateurs « Besoins de recrutement ».

Les phases du projet :

Phase 1 – Analyse de la problématique « Ressources humaines » dans les entreprises de la plasturgie

• Analyse des besoins de recrutement exprimés par les entreprises de la plasturgie

• Analyse de la relation emploi-formation dans la plasturgie

Phase 2 : Élaboration et outillage d’une stratégie de gestion des compétences dans la branche de la plasturgie

• Élaboration d’une stratégie de gestion des compétences dans la branche de la plasturgie

• Mise en place d’un système d’observation prospectif des besoins de recrutements dans la branche


Principaux résultats

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• En moyenne sur les trois dernières années, environ 17 000 entrées sont enregistrées dans la plasturgie, dont 9 500 emplois intérimaires, 4 100 CDI, 3 000 CDD et 400 contrats d’apprentissage. Du fait des contrats courts et notamment l'intérim, les entreprises plasturgistes réalisent donc des gros volumes de recrutement sans que ceux-ci n’induisent de création nette d’emploi. En effet, les effectifs de la branche connaissent un recul significatif : moins 9 000 emplois en 2013 par rapport à 2009.

• Les professionnels nouvellement entrés dans la plasturgie comptent une majorité d’actifs venant d’autres secteurs ou des chômeurs ou inactifs. Les sortants d’études représentent environ 10% des entrées dans la branche.

• Les recrutements faisant suite à un besoin de nouvelles compétences représentent une minorité des entrées : une embauche pérenne sur dix d'après les entreprises, principalement dans la maintenance, le marketing-commercial et la R&D. La gestion actuelle des compétences des entreprises semble donc souvent conditionnée par les impératifs de court terme de la production.

• L’examen des modalités de recrutement souligne leur caractère empirique : les canaux informels (connaissances professionnelles ou personnelles, candidature spontanée) sont privilégiés.

• Les employeurs rencontrent des difficultés importantes pour réaliser leurs recrutements : près de la moitié des entreprises ont déclaré avoir rencontré des difficultés lors de leur dernière embauche. Elles sont constatées par toutes les catégories d'entreprises, avec quelques catégories surexposées : dans le thermoformage, ou encore les plus petites structures. Les difficultés les plus aigües se concentrent autour du réglage des machines et la R&D. Ces difficutés ne sont pas sans conséquences sur l’activité économique : elles représentent un frein au développement de l'activité pour un quart des entreprises répondantes.

• Le rôle des diplômes interroge : si les fortes difficultés rencontrées pour le recrutement de techniciens sont souvent mises en lien avec une pénurie de candidats formés, les employeurs disent dans le même temps privilégier la maîtrise d’une technique spécifique de transformation, ainsi que la capacité à s’adapter à l’entreprise, au diplôme détenu. Les entreprises de la branche semblent mal connaître les formations spécialisées ou s’en disent peu satisfaites. Ainsi, parmi les entreprises ayant recruté un jeune diplômé cette année, les trois-quarts disent avoir intégré des sortant de formations non spécialisées en plasturgie. Par ailleurs, la Licence pro ne semble ni connue ni reconnue, alors que ce type de formation semble de nature, chez les entreprises les plus petites n’ayant pas de fonction R&D, à participer à une réorientation stratégique de la production.

• La moitié des entreprises plasturgistes se disent pessimistes sur les perspectives économiques, principalement en raison de la baisse de la demande globale au secteur. Dans ce contexte, les priorités stratégiques portent sur la politique commerciale et la maîtrise des coûts. L'optimisation des compétences et les stratégies de RH constituent un thème minoritaire parmi les préoccupations stratégiques, présent essentiellement chez les plus grandes unités. Dans le domaine du recrutement, les entreprises plasturgistes se sont dit intéressées par des appuis pour faciliter leurs recrutements, tout d'abord pour trouver des candidats ; connaitre les aides financières à l’embauche ; et diffuserles offres d’emploi.


1.1 - Analyse des besoins de recrutement exprimés par les entreprises de la plasturgie

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Les trajectoires sectorielles de l’emploi


Les trajectoires récentes de l'emploi :

sont orientées à la baisse dans l'ensemble des spécialités sectorielles ;

représentent des flux nets d'emplois (solde des créations et des destructions d'emplois) de faible amplitude.

Cet examen incite :

à examiner les flux bruts d'emplois, en particulier les créations (flux bruts entrants).

En effet, les entrées (recrutements) constituent le principal moyen d'intégrer de nouvelles compétences en accord avec les besoins des entreprises.

Source : Unistatis, Acoss

Étude sur les besoins de recrutement dans la plasturgieQuadrat-Études, 20146

• Le taux d'entrée dans la plasturgie estimé sur la moyenne des trois dernières années s'établit à près de 14% correspondant à un flux annuel de 17 000 entrées environ.

• Le taux d'entrée hors intérimaires (CDD+CDI) est de 5,7% environ (7 000 entrées annuelles), et de 3,3% pour le taux d'entrée en CDI (4 000 entrées annuelles).

Estimation des flux d’emploi selon les contrats

123 600 salariés en poste 18 400 sorties17 000 entrées

Source : Quadrat sur données Insee, Enquêtes Emploi 2010 à 2012


Les compétences intégrées par les entreprises

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• Les recrutements sont principalement motivés par un remplacement suite au départ définitif d’un salarié (45% des recrutements recensés).

• Le développement de l’activité est le deuxième motif de recrutement le plus cité (27% des recrutements).

• Le surcroit temporaire d’activité justifie 15% des recrutements, essentiellement dans la production et la logistique.

• Les recrutements faisant suite à un besoin de nouvelles compétences représentent quant à eux 13% des embauches.

• Ce sont surtout les métiers de la maintenance, du marketing-commercial et de la R&D qui sont concernés par ce motif : les connaissances et les compétences de ces professionnels sont particulièrement amenées à évoluer avec les évolutions des produits et matériaux, des machines ou encore de la réglementation. Ces recrutements s’effectuent en CDI dans la grande majorité des cas.

Les entrées constituent le principal moyen d'intégrer de nouvelles compétences en accord avec les orientations stratégiques des entreprises. Dans les faits, les recrutements visant à intégrer de nouvelles compétences, qu’on peut donc considérer comme stratégiques pour l’entreprise, représentent une minorité de recrutements. La gestion actuelle des compétences semble souvent conditionnée par les impératifs de court terme de la production.

Source : Enquête Quadrat - Observatoire de la Plasturgie, 2014


Les niveaux de qualification intégrées par les entreprises

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• Parmi les entrées annuelles, la branche intègre un peu plus d’un quart de salariés non qualifiés, ce qui correspond au poids des embauches d’opérateurs non qualifiés.

• Les professionnels qualifiés de la production sont souvent recrutés avec un Bac pro : c’est le cas de la plupart des superviseurs de production, la moitié des régleurs et le tiers des responsables de production recrutés (source : enquête n°1). Au final, le niveau Bac représente la moitié des entrées pérennes dans la branche. Le niveau CAP représente quant à lui un poids marginal (5%).

• Le niveau Bac+2/+3 apparaît comme majoritaire parmi les recrutés dans la QHSE, le marketing, le secrétariat-comptabilité, la logistique. En particulier, la Licence pro se diffuse dans les recrutements en marketing et en logistique.

• Chez les entrants en R&D, le niveau Bac+5 (école d’ingénieur) semble systématique. Dans les autres services des entreprises, ce niveau de qualification est absent à l’exception de quelques emplois (direction, QHSE et logistique)..


Besoins de recrutement des entreprisesselon le diplôme et la fonction


Pratiques et difficultés de recrutement

9

• Les difficultés de recrutement sont principalement rencontrées dans les métiers qui nécessitent une spécialité en plasturgie. Les difficultés les plus aigües se concentrent autour du réglage des machines et de la recherche et développement. Elles sont constatées par toutes les catégories d'employeurs, avec quelques catégories surexposées : c’est le cas pour les entreprises ayant recours aux techniques de thermoformage, et les plus petites entreprises.

19%

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48%

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63%

24%

21%

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16%

24%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%

Opérateur(trice) de production qualifié

Opérateur(trice) de production non qualifié

Superviseur(se) de production

Conducteur(trice) de machine

Régleur(se) de machines de transformation

Responsable de production / industriel

Autres métiers de la production

Maintenance

Opérateur(trice) logistique

Gestionnaire logistique

Autres métiers de la logistique

QHSE

R&D

Marketing-Commercial

Direction

Comptable

Secrétaire-assistant(e)

Autres

Part des recrutements jugés très difficiles par les employeurs


• Les difficultés de recrutement ne sont pas sans conséquences sur l’activité économique : d’après l’enquête, elles représenteraient un frein au développement de l’activité pour un quart des entreprises, cette proportion atteignant un tiers chez les entreprises de plus de 50 salariés.

• La pénurie de candidats formés est la principale cause des difficultés selon les entreprises : elle concerne en premier lieu les régleurs de machines et les superviseurs de production et est ressentie le plus fortement dans les entreprises utilisant le thermoformage; la menuiserie PVC ou l’extrusion. La localisation géographique de l’entreprise explique une partie des difficultés rencontrées pour recruter du personnel en R&D et en maintenance.


Canaux de recrutement


• Les recrutés comptent une majorité d’actifs (non sortant de formation), soit venant d'un secteur autre que celui du caoutchouc ou du plastique (40%), soit chômeurs ou inactifs (34%). Les actifs provenant du secteur de la plasturgie comptent pour 16% des entrées annuelles.

• L’examen des modalités de recrutement souligne leur caractère empirique : les canaux informels (connaissances professionnelles ou personnelles, candidature spontanée) sont privilégiés.

• L'intérim occupe un rôle important dans les processus de recrutement : il représente en moyenne plus de la moitié (56%) des flux d’emplois annuels. Ce poids est particulièrement élevé pour les opérateurs de production et logistique.

• Les agences d’emploi sont mobilisées à la fois en gestion des fluctuations des besoins de recrutement à court terme, et dans un rôle de sélection des candidats pour intégration éventuelle en CDI. L’intérim représente une des solutions mobilisées en cas de difficulté de recrutement en production (source : enquête n°1). Dans les faits (source : données enquête Emploi de l’Insee), les métiers les plus tendus (régleurs conducteurs et superviseurs) se signalent par une quasi-absence de recours effectif à l’intérim. Les entreprises disent se tourner à défaut de solution vers des cabinets de recrutement, jusqu’à présent réservés aux métiers de l’encadrement.

35%

21%

8%5%

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5%

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25%

30%

35%

40%

Moins de 20 salariés

Entre 20 et 50 salariés

Entre 50 et 150 salariés

Plus de 150 salariés

Part des recrutements réalisés par relation ou bouche à oreille



Orientation clients

Enjeux : cibler les besoins du

marché, personnaliser les produits

Concepteur de machines

Impression tampographie

Ingénieur calcul

Team leader

Pilote méthodologie et développement

Chargé de customisation

Directeur des opérations

Chercheur en polymères et

nanoparticules

Orientation Produits

Enjeux : produire des biens à plus forte valeur

ajoutée, accroître intensité technologique

Les nouveaux métiers recrutés par les entreprises

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Enjeux métiers

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Opérateurs de production qualifiés

Régleurs Responsables de production

Métier QHSE Ingénieurs R&D

Effectifs concernés

32 000 salariés en poste

3 200 entrées, 1 400 hors intérim

2 200 salariés

Nombre d’entrées réduit (200)

5 000 salariés

300 entrées

6 500 salariés

800 recrutements annuels

3 400 salariés

Environ 300 entrées

Diplômes des salariés en poste

70% de niveau inférieur au Bac, 36% inférieur au CAP

62% de niveau inférieur au Bac, 23% sans diplôme

84% de niveau Bac et plus, 30% Bac+3 et plus

35% de Bac+2 et plus,42% inférieur au Bac

70% de Bac+3 et plus

Compétences recherchées par les employeurs

- Capacité à intégrer l’environnement professionnel et à respecter les procédures

- Maîtrise d’unetechnique detransformation, parfois sur plusieurs machines

- Diplôme CAP ou Bac, parfois avec spécialisation plasturgie (un quart des annonces)

- Compétencestechniques en réglage, maintenance, finition, contrôle et production.

- Parfois capacité à encadrer.

- Expérience souvent >3 ans dans la/une des techniques utilisées dans l’entreprise.

- Autonomie, polyvalence.

- Diplôme Bac pro (spécialisé plasturgie ou autre) ou BTS (pour les chefs d’équipe et les machines les plus compliquées).

- Capacités d’organisation et d’adaptation : gestionde l’équipe et des stocks, reporting, optimisation…

- Expérience souvent >5 ans dans l’ensemble des techniques de l’entreprise

- Anglais

- Diplôme BTS ou ingénieur

- Rigueur, bon relationnel

- Culture technique et industrielle

- Anglais, outils bureautiques

- Diplôme BTS ou ingénieur

- Niveau d’expériencevariable selon les responsabilités

- Diplôme d’ingénieuren plasturgie ou autre (mécanique, qualité…)

- Force d’analyse et de propositions, sens de la communication et des relations, ouverture d’esprit

- Anglais, outils informatiques


Enjeux métiers

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Opérateurs de production qualifiés

Régleurs Responsables de production

Métier QHSE Ingénieurs R&D

Difficultés de recrutement et leurs causes

Difficultés modérées.

- Problème de motivation ou de savoir-être des candidats.

- Absence de candidats qualifiés sur certaines techniques (extrusion, stratification, rotomoulage…).

Difficultés fortes.

- Pénurie de candidats qualifiés en termes de diplôme et d’expérience dans la technique de transformation.

Difficultés faibles.

- Manque de compétences(techniques, managériales ou relationnelles) des candidats, les profils adéquats étant plutôt attirés par la conception ou d’autres secteurs

Difficultés faibles pour les techniciens, assez forte pour les ingénieurs

Difficultés assez fortes.

- Défaut d’attractivité des entreprises

- Manque de compétencesrelationnelles et managériales

- Ils vont faire de la plasturgie en dehors de la branche

Solutions adoptées par les entreprises

-Intérim, notamment pour la sélection des candidats (fait office de période d’essai).

- Formation interne

- Proposition de CDI (90% des annonces)

- Formation interne lors de la prise de poste

- Intérim voire cabinetsde recrutement

- Alternance (Bac pro ou BTS)

- Recrutements majoritairement réalisés de manière informelle.

- Cabinets de recrutement dans certains cas

- Promotion interne et formation lors de la prise de poste

- Cabinets de recrutement (pour les ingénieurs)

- Cabinets de recrutement

- Alternance (écoles d’ingénieurs)

Adéquation emploi-formation initiale

Insuffisance du nombre de diplômés CAP ou Bac Pro spécialisés plasturgie

Insuffisance forte du nombre de diplômés Bac Pro spécialisés plasturgie ou maintenance

Enseignements en BTSet en école d’ingénieur insuffisamment orientés vers la production

-Recours insuffisant à l’alternance en Licence Pro

Les cursus de formation généralistes ont connu un fort développement et sont jugés adaptés

Concurrence de la plasturgie intégrée dans les secteurs utilisateurs.

Couverture insuffisante de l’ensemble du territoire (notamment centre et sud de la France)


1.2 - Analyse de la relation emploi-formation dans la plasturgie

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La relation emploi-formation


• Dans l’enseignement professionnel et supérieur, on dénombre neuf filières de formation actives spécialisées dans la plasturgie allant du CAP au BTS.

• Historiquement, le recours à des certifications de branche, dans le cadre des contrats de professionnalisation, s'est largement substitué à celui des diplômes de l'enseignement technologique et professionnel et a pu venir concurrencer les diplômes dans la voie de l’apprentissage.

• Puis à partir des années 1990, l’Education nationale a créé des cursus de formation spécifiques : le BEP et le CAP Plasturgie.

• Le système de formation évolue dans le temps parallèlement aux évolutions techniques de l’appareil productif, notamment en intégrant des enseignements sur les composites.

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Formation Emploi


Les sortants de l’appareil de formation initiale


• Le recul des effectifs formés concerne tous les cursus de formation.

• La remontée des effectifs en Bac pro à partir de 2010 s’explique par l’intégration des dernières promotions de BEP, elle sera donc transitoire.

• Le rapprochement entre les contingents de sortants de l'appareil de formation initiale et les besoins de main d'œuvre (flux d'entrées) souligne un accroissement significatif du ratio du nombre de postes proposés (entrées dans la branche même si celles-ci ne s'adressent pas forcément à de jeunes diplômés) dans la branche pour un diplômé.

L’évolution des contingents de diplômés dans les filières de formation initiale spécialisées dans la plasturgie

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Source : Céreq, bases Reflet 2014


Les sortants de l’appareil de formation initiale

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Effectifs annuels régionauxde diplômés en plasturgie

CAP-BEP Bac pro

BTS Licence pro

Source : Données Céreq, 2011 (Licence

pro ) et 2012 (CAP-BEP, Bac pro, BTS)


Les bénéficiaires de CQP de la branche de la plasturgie

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ALTERNANCE D.E. INTERIM SALARIE

2008

2009

2010

2011

2012

Effectifs annuels de certifiés CQP plasturgie

Source : Données OMPQ 2012

• 158 personnes ont validé un CQP de la branche de la plasturgie en 2012. Ce nombre fluctue selon les années entre 120 et 200 personnes certifiées.

• Le statut des personnes formés, majoritairement des salariés de la branche, tend à se diversifier depuis quelques années. Les salariés représentaient 96% des certifiés en 2008 et 66% en 2012. Les alternants sont inégalement présents parmi les certifiés : entre 0% et 17% en fonction des années. Le nombre de demandeurs d'emploi est en constante augmentation, pour atteindre une quarantaine de personnes en 2012, soit un quart des certifiés. Pour finir, les travailleurs intérimaires constituent un public très peu représenté parmi les certifiés : moins de 10 certifiés par an, soit 6% des certificats remis par an.

• 9 certificats sur 10 sont délivrés à un niveau O1, soit le premier niveau. Cette concentration tend à se renforcer au cours des dernières années.

• L'injection est la technique de transformation majoritaire, avec toutefois une tendance à se former sur d'autres techniques. Le poids de l'injection passe de 84% en 2008 à 63% des CQP délivrés entre 2012.

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200

Total

2008

2009

2010

2011

2012


La relation emploi-formation


• La relation de la formation initiale avec l’emploi occupé est faible dans la plasturgie : à partir des retours de l’enquête Emploi de l’Insee, on peut estimer qu’en moyenne, seuls 3% des salariés ont un diplôme spécialisé dans la plasturgie.

• On ne note pas chez les entrants de renforcement de l'adéquation entre emploi et diplôme : parmi les entreprises déclarant avoirrecruté un jeune diplômé cette année, les trois-quarts auraient recruté majoritairement au sein de formations non spécialisées en plasturgie. Ce résultat semble cohérent avec les profils recherchés : un quart des annonces d’emploi précise qu’une spécialisation en plasturgie est souhaitée (source : analyse des annonces de plasturgierecrute.org, de Pôle emploi et de l'Apec).

• Les entreprises de la branche semblent mal connaître les formations spécialisées ou s’en disent peu satisfaites : selon l’enquête n°2, plus de la moitié des entreprises n’ont pas d’opinion sur les formations spécialisées en plasturgie ; parmi les entreprises qui disent les connaître, une majorité les juge peu adaptées à leurs besoins, quel que soit le diplôme.

• Les CAP et les Licences pro représentent les niveaux de formation les moins connus ou reconnus : près de 9 entreprises sur 10 disent soit ne pas connaître le diplôme, soit ne pas en être satisfait.

• Les niveaux de satisfaction vis-à-vis des formations plasturgie diffèrent selon le secteur d’activité. Les plus élevés se rencontrent dans le secteur des pièces techniques, et dans une moindre mesure dans celui des produits de consommation courante. Inversement, les entreprises du secteur de la construction affichent le taux de satisfaction le plus faible.

• D’autres cursus de formation sont mobilisés. Selon les résultats de l’enquête n°2, la spécialité « Mécanique générale et de précision, usinage » constitue un vivier significatif de recrutement pour les entreprises de la branche de la plasturgie à un niveau équivalent des spécialités de la plasturgie (environ un quart des recrutements de jeunes pour ces deux filières).

Le rôle des diplômes interroge : en production, les difficultés de recrutement se concentrent sur les techniciens et sont souvent mises en lien avec une pénurie de candidats formés. Dans le même temps, le recrutement de personnels spécialisés en plasturgie correspond à une pratique minoritaire. L’explication tient dans la grande spécialité des techniques de transformation (injection, injection soufflage, extrusion, extrusion soufflage, thermoformage…) et des spécificités sectorielles (pièces techniques…) ou des processus de production utilisées dans les entreprises. C'est pourquoi les employeurs recherchent souventdes personnes non pas formées en plasturgie, mais expérimentées dans la/les technique(s) et/ou le(s) produit(s) spécifique(s) à l’entreprise. Les entreprises vont donc privilégier la capacité à s’adapter à la technique de l’entreprise. Par ailleurs, le niveau Licence (notamment la Licence pro) n’est ni connu ni reconnu, alors qu’il semble de nature, chez les entreprises les plus petites n’ayant pas de fonction R&D, à participer à une réorientation stratégique de la production.

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Phase 2 : Élaboration et outillage d’une stratégie de gestion des compétences dans la branche de la plasturgie

2.1 - Élaboration d’une stratégie de gestion des compétences dans la branche de la plasturgie

20


Stratégie de gestion des compétences : présentation des deux scénarios

21

Scénario central : Poursuite des tendances

Scénario volontariste : Vers la plasturgie des savoirs

• Les évolutions des débouchés s’inscrivent dans les tendances des dix dernières années après les décrochages récents très marqués (nouveau recul de la production automobile en 2012 et des mises en chantier en 2013).

• La compétitivité-prix ne parvient pas à se redresser et la compétitivité hors-prix reste contrainte par l’insuffisance de l’innovation et du développement de productions fortement différenciées.

• Par conséquent, les producteurs nationaux bénéficient peu du contexte de développement des marchés émergents. Le solde commercial continue de se dégrader. Le taux de pénétration du marché intérieur par les produits provenant des pays à bas coûts continue de progresser tandis que une partie des productions nationales, faute d’un choix clair de certains industriels entre l’orientation client ou une stratégie par les coûts, peinent à s’exporter.

• Afin de contrer le mouvement de perte de compétitivité globale, les entreprises du secteur investissent massivement dans la R&D en intégrant fortement les fonctions de conception et de commercialisation des productions. Cet effort permet de produire des biens à plus forte valeur ajoutée et à forte capacité de différenciation en matière technologique et environnementale.

• Le degré d’intégration de la production diminue, la structure des entreprises se transforme : les entreprises concentrent leur activité sur les tâches de conception et celles liées à la production occupent une place moins centrale. La structure des emplois se modifie progressivement en conséquence.

• Les plasturgistes développent des stratégies commerciales plus agressives, l’orientation client est renforcée (produits personnalisés…). Cet effort se traduit par une amélioration du solde commercial qui reste toutefois insuffisante pour permettre à l’indicateur de rejoindre l’équilibre.


Projection d’effectifs

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L’impact sur les effectifs :

• Les deux scénarios aboutissent à des réductions d’emplois. Dans le second scénario toutefois, l’investissement massif dans la R&D conduit à une réduction plus limitée des effectifs.

Perspectives d’emploi dans la plasturgieScénarios tendanciel et volontariste

Sources : Historique - Unistatis Pôle Emploi, Projection - Quadrat-Études, 2014



23

2020 2020

Scénario :

Poursuite des

tendances

Scénario : Vers

la plasturgie

des savoirs

Plaques, feuilles, tubes, profilés 22 152 15 662 -1 042 -1 022

Emballages 30 622 31 703 -748 -389

Construction 11 669 26 978 -850 -402

Pièces techniques 47 423 46 661 -1 255 143

Produits de consommation courante 28 347 11 160 -1 106 -930

Ensemble Plasturgie 140 213 132 164 -5 000 -2 600

Effectifs en

1990

Effectifs en

2012


• Après une forte chute des emplois dans le secteur de la fabrication de pièces techniques, la baisse des effectifs s’infléchit (la projection volontariste prévoit même la création d’une centaine d’emplois).

• La forte baisse du nombre de mises en chantier pour l’année écoulée engendre une baisse temporaire des effectifs dans le secteur des éléments de la construction.




24



• La part des fonctions de production décroît à un rythme plus rapide en raison d’une moins forte intégration : les entreprisesse recentrent sur les fonctions de conception.

• A l’inverse, le mouvement de hausse des effectifs en R&D, QHSE, et Marketing s’amplifie.

• La baisse des effectifs est également plus contenue pour les métiers de maintenance : la montée en gamme des produits et la stratégie de diversification engendrent des besoins plus élevés.


Préconisations sur les flux de diplômés dans la plasturgie


Le rapprochement entre les flux actuels de diplômés et les besoins de recrutement des entreprises

• Des estimations qui restent indicatives. En effet, il reste difficile d'évaluer la stabilité de la structure des recrutements par diplôme et la porosité avec d'autres spécialités de formation.

• Pourtant, le rapprochement entre les deux indicateurs souligne un déficit important de BTS dans l'appareil de formation, un décalage plus modeste pour les Bac pro et les Licences Pro, la nécessité pour les CAP de renforcer leur formation (poursuite en Bac Pro, CQP…).

Flux de diplômés et les besoins de recrutement des entreprises

Sources : Céreq 2012, enquête de l'Observatoire redressée par l'analyse des flux d'emplois


Préconisations sur les flux de diplômés dans la plasturgie


Les besoins de recrutement des entreprises selon les grandes fonctions

• Une forte dualité des besoins des entreprises. Les fonctions de conception (marketing, R&D, QHSE) recrutent principalement à partir du BTS, tandis que les fonctions liées à la production (intégrant la maintenance et la logistique) ciblent des niveaux de formation plus variés dont le centre de gravité se trouve au niveau du Bac pro.

Sources : enquête de l'Observatoire redressée par l'analyse des flux d'emplois, 2014

Besoins de recrutement des entreprisesselon le diplôme et la fonction


Préconisations sur la gestion des compétencesdans la branche de la plasturgie


Constats Pistes d’action

• Des effectifs en diminution dans les formations spécialisées en plasturgie.

• Une orientation des entreprises vers les profils expérimentés.

• Des décalages entre les potentiels d’embauche et les effectifs formés.

Ajuster (y compris de façon qualitative et

géographique) les ouvertures de places en

formations initiales spécialisées plasturgie au vu des

besoins de recrutement identifiés.

• Un recours élevé à l’intérim sur les emplois peu qualifiés.

• Deux utilisations de l’intérim : un besoin traditionnel de flexibilité de la main d’œuvre, renforcé dans le contexte actuel d’incertitude ; l’embauche d’intermédiaires pour sélectionner les profils adéquats (motivation, savoir-être).

S’appuyer sur l’intérim pour faciliter les

recrutements sur les métiers à gros volumes de

recrutement : opérateur de production, logistique.

Exemple: Diffusion conjointe des offres Plasturgie

recrute avec des agences d’emploi.

• Des difficultés de recrutement élevées pour les techniciens (régleurs, superviseurs…),liées à un manque de personnel qualifié, en particulier pour certaines techniques de transformation (thermoformage…).

• Un recours de plus en plus fréquent des entreprises aux agences d’emploi voire aux cabinets de recrutements pour pouvoir ces emplois.

• Peu de formations continues qualifiantes pour les salariés intérimaires en plasturgie.

Mettre en place des parcours qualifiants pour

former des intérimaires expérimentés aux métiers

les plus tendus de la production : régleur,

conducteur de machines.

Mettre en avant des parcours exemplaires de

trajectoire / mobilité interne : success stories…

• La licence pro paraît bien adaptée pour accompagner les petites entreprises dans la réorientation de leur process de production. Toutefois, elle peine à s’imposer dans les recrutements en production chez les plasturgistes. En particulier, les étudiants en licence pro se trouvent souvent en difficulté pour trouver des contrats d’alternance.

Faciliter l’intégration de salariés de niveau Licence

dans les petites et moyennes entreprises

plasturgistes. Exemple: Pérenniser les partenariats

entre les IUT et les entreprises plasturgistes,

identifier des conseillers référents

alternance/licence pro.

• Concurrence d’autres secteurs et déficit d’image du secteur parmi les candidats potentiels

Améliorer la diffusion des offres d’emploi de la

plasturgie. Exemple: Mise en commun des offres

Plasturgie recrute avec l’Apec.

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