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ETUDE SUR LA CONCURRENTIABILITE DU SECTEUR DU CIMENT VOLET 2 DONNEES DETERMINANTES ET INDICES DE CONCURRENTIABILITE ET/OU DE NON CONCURRENTIABILITE DU MARCHE

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ETUDE SURLA CONCURRENTIABILITEDU SECTEUR DU CIMENT

VOLET 2

DONNEES DETERMINANTES ET INDICES

DE CONCURRENTIABILITE ET/OU DE NON

CONCURRENTIABILITE DU MARCHE

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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SOMMAIRE

INTRODUCTION ................................................................................................................ 3

MISSION 1 : DEGRE DE CONCENTRATION DU MARCHE ..................................................... 6

I. Parts de marché et indice de concentration........................................................... 6

II. Pouvoir de marché des entreprises dominantes .................................................. 11

MISSION 2 : ASPECTS HORIZONTAUX DE LA CONCURRENCE ........................................... 18

I. Barrières d’accès au marché ................................................................................. 18

II. Analyse des entrées sur le marché........................................................................ 22

III. Analyse des mécanismes de la concurrence......................................................... 29

MISSION 3 : ASPECTS VERTICAUX DE LA CONCURRENCE.................................................. 32

I. Chaîne de commercialisation ................................................................................ 32

II. Problèmes et restrictions éventuelles................................................................... 35

MISSION 4 : PERCEPTION DE LA CONCURRENTIABILITE DU MARCHE CONCERNE PAR LES

OPERATEURS : AVIS DES OPERATEURS INTERESSES........................................ 42

CONCLUSION .................................................................................................................. 51

Bibliographie & Webographie.................................................................................................. 58

ANNEXES ..................................................................................................................... 61

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INTRODUCTION

Dans le volet I de cette étude, nous avons étudié la structuration du marché du ciment au

Maroc à travers un état des lieux. Il se caractérise par plusieurs éléments clés dont

notamment le haut niveau capitalistique, la haute technicité de la production, ainsi que la

taille importante des entreprises intervenant dans le secteur.

Historiquement, le marché marocain du ciment est en progression constante, sauf période

de crise, avec des taux de croissance rarement vus dans d’autres secteurs (7,2% dans la

dernière décennie). Cette croissance est due principalement, aux efforts enregistrés au

niveau de deux secteurs, celui de l’habitat, suite à la relance du programme du logement

social à travers des mesures fiscales plus incitatives, et celui des travaux publics, grâce aux

investissements publics dans les infrastructures lourdes, notamment les ports, les aéroports

et les autoroutes.

Le secteur est cependant caractérisé aussi par le faible nombre d’intervenants. Malgré le

taux de croissance important et la libéralisation du secteur depuis la fin des années quatre-

vingt, il n’y a aujourd’hui que cinq entreprises qui interviennent dans ce secteur. En effet,

avant l’arrivée de « Ciment de l’Atlas », filiale du groupe ADDOHA, le secteur comptait

quatre opérateurs adossés à des firmes multinationales qui maîtrisent totalement la

technologie de production du ciment à l’échelle mondiale.

L’approvisionnement en matières premières est relativement simple, puisqu’essentiellement

constitué de produits de carrières de calcaire ; mais ces matières premières sont en même

temps à l’origine d’une contrainte spécifique, à savoir l’implantation géographique qui obéit

entre autres à l’existence de cette carrière. Par ailleurs, le poids du produit fini limite l’aire

géographique d’intervention de ces entreprises du fait des coûts de transport. C’est ce

même facteur qui explique la faiblesse des importations, tandis que la faiblesse des

exportations s’explique par la forte demande marocaine, ce qui en fait une industrie

éminemment nationale, en plus du court délai de conservation du ciment et des coûts de

transport élevés.

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L’environnement juridique, quant à lui, est simplifié. Du fait de la non-intervention de l’Etat,

l’industrie du ciment répond aux mêmes règles que n’importe quelle autre industrie ; hormis

la taxe spéciale sur le ciment destinée à financer le Fonds de Solidarité pour l’Habitat.

L’essentiel des ventes se fait à travers le négoce, les cimentiers ne pratiquant que pour une

faible part la vente directe aux entrepreneurs de la construction.

Néanmoins, la particularité de ce secteur réside indéniablement dans le faible nombre de

producteurs et leur répartition géographique. Cette particularité trouve une explication dans

l’histoire du secteur, depuis que l’Etat s’est trouvé dans l’obligation de participer

financièrement à leur constitution, générant par là même une politique de zonage destinée

à assurer l’approvisionnement de toutes les régions du Maroc.

Vient ensuite la libéralisation du secteur depuis 1986 avec la politique de privatisation, qui a

permis l’entrée de groupes internationaux dans le tour de table des cimenteries et la

constitution d’entreprises marocaines solides financièrement, capables d’accompagner

l’essor de la construction dans ce pays.

Cette mutation s’est accompagnée cependant de fortes critiques et suspicions de la part des

clients des cimentiers qui leur reprochent une domination partagée du marché.

Il est vrai que ces critiques apparaissent comme fondées au regard de la régularité des prix

et surtout des augmentations récurrentes, mais de là à conclure sur une absence de

concurrence, voire à une entente illicite entre les cimentiers, encore faudrait-il le démontrer.

C’est l’objet de ce deuxième volet, où seront analysés les indices de concentration, les

barrières à l’entrée ainsi que les composants structurels de cette industrie.

Seront étudiées aussi, la concurrence dans ses aspects horizontaux et verticaux, ainsi que la

chaîne de commercialisation afin de pouvoir conclure sur l’état de la concurrence de ce

secteur.

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Nous verrons ainsi que l’étude des constituants des prix et celle des circuits de

commercialisation plaide en faveur d’un marché ouvert. Il faut aussi reconnaître que nous

avons été reçus par les staffs respectifs des cimentiers et l’accès aux données nous a été

facilité. Le principal échec réside dans la non communication des tarifs de vente, sauf pour

Holcim qui nous les a mis à disposition.

Mais nous verrons aussi que nous restons face à des questions qui nécessitent de rester

vigilants : les prix au Maroc sont élevés et plus qu’ailleurs, les marges dégagées sont très

confortables, et le nombre des cimentiers est étonnamment stable depuis l’indépendance

du pays et jusqu’en 2010 où on assiste à l’arrivée d’un cinquième producteur et à l’annonce

de l’arrivée prochaine d’un sixième et d’un septième.

Ces arrivées devraient changer considérablement la configuration du marché, en le mettant

dans une situation d’excès de l’offre par rapport à la demande.

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MISSION 1 : DEGRE DE CONCENTRATION DU MARCHE

La concentration économique et financière des entreprises est le processus qui permet à un

nombre de plus en plus restreint d’entreprises de grande taille d’alimenter une part

importante des marchés.

Autrement dit, la concentration d'un marché est la concentration du nombre d'entreprises

et de leurs parts respectives de la production totale dans un marché.

I. Parts de marché et indice de concentration

a. Parts de marché (PDM)

La part de marché et la croissance de celle-ci comparée à l'évolution de celles des divers

concurrents, sont des critères fondamentaux de performance des entreprises qui nous

permettront de calculer par la suite les indices de concentration.

Graphe 1: Evolution de la part de marché du ciment des opérateurs sur la période 2005-2009

(Source: les cimentiers)

Le Graphe 1 montre clairement que Lafarge Maroc conserve la première place en tant que

leader du marché du ciment avec une part de près de 40%.

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Ciments du Maroc vient en seconde place avec une part de marché égale à 25,6% en 2009.

Holcim Maroc quant à elle, occupe la troisième position sur le marché cimentier avec une

part de marché de 25,4% en 2009 contre 23,08% en 2005. Les parts de marché perdues par

Ciments du Maroc semblent bénéficier à Holcim.

Asment Temara vient en dernière position avec une part du marché ne dépassant pas les 9%

entre 2005 et 2009.

Malgré ces quelques variations, ce qui est remarquable, c’est la stabilité relative des parts de

marché de chaque producteur. On a l’impression que les opérateurs du secteur évoluent de

manière identique sans qu’il y ait une tendance à la modification des parts du marché du

ciment. Il y a quand même une progression d’Holcim qui semble récupérer les pertes de

marché du Ciments du Maroc et Asment Temara. Au vu de ces résultats on peut sans

hésitation parler de tendance oligopolistique dans le secteur du ciment.

Structuration du marché par type de produit

Le produit dominant pour l’ensemble du secteur est le CPJ 45, il représente à lui seul 62%

des ventes en 2008 et 2009 (il est passé de 6,85 millions de tonnes en 2009 à 6,61 millions

en 2010). Vient ensuite le CPJ 35 avec 34% en 2008 et 32% en 2009 (recul de 5%, à 3,34

millions de tonnes dû au fléchissement constaté dans le secteur de l’immobilier).

D’autres types de ciment sont commercialisés, mais ils ne représentent qu’une part infime

de l’activité des entreprises.

On retiendra que les CPJ 35 et 45 représentent 94% des volumes de production et de vente,

et l’étude de ces seules variétés revient à étudier la totalité du secteur.

On retrouvera approximativement la même répartition pour chacun des producteurs. Cette

répartition quasiment identique dans les types de produit chez les cimentiers prouve qu’il

n’y a pas de spécialisation dans telle ou telle gamme.

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Cependant, nous remarquons qu’en fonction de la taille de l’entreprise il peut y avoir des

différences relatives à la structure de la production de chaque cimentier :

- Lafarge, le plus gros producteur, commercialise 7 produits du ciment. Même si 95%

de sa production reste concentrés sur le CPJ 35, CPJ 45 et CPJ 55, les 5% restants vont

aux autres types de ciment CPJ 45 PM et le CPA 55 ;

- Holcim et Ciments du Maroc se concentrent exclusivement sur les 3 premiers types

de ciment (CPJ 35, CPJ 45 et CPJ 55) ;

- Quant à Asment Temara de taille beaucoup plus réduite, elle ne fabrique que le CPJ

35 et CPJ 45.

Cette absence de spécialisation signifie que le marché marocain reste ouvert à tous les types

de produit en fonction de la taille et des choix stratégiques de chaque entreprise.

b. Indices de concentration

La concentration d'un marché se mesure à travers le nombre d'entreprises et de leurs parts

respectives de la production totale dans ce marché. Calculer les indices de concentration

revient alors à déterminer le niveau de concentration de ce marché.

Utiliser les indices de concentration peut sembler inutile pour le secteur du ciment compte

tenu du faible nombre d’intervenants. Nous verrons qu’en ne prenant qu’un seul opérateur,

nous sommes déjà face à 40% de la production et nous sommes face à 90% avec les trois

premiers. Cependant, il nous semble utile de calculer ces indices dans un souci de rigueur.

Ainsi, nous allons retenir deux indices de mesure de concentration à savoir :

Le ratio de concentration (CRK)1 et L’indice de Hirschman-Herfindahl (IHH)2.

1C’est le pourcentage de part de marché détenue par les grandes entreprises dans une industrie. CRk = . (Où si est

la part de marché de l'entreprise i et k est le nombre d'entreprises retenues) Pour le calculer, nous allons retenir k=2 et k=3

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Tableau 1 : Evolution des indices de concentration CR2, CR3 et IHH sur la période 2005-2009

CR2 CR3 IHH

2005 68,1% 91,18% 3010

2006 68,8% 91,43% 3053

2007 69,1% 91,75% 3080

2008 67,1% 92,00% 3035

2009 66,5% 91,90% 3039

Source : Calcul SIS-Consultants

1. Le ratio de concentration (CRK)

Le ratio de concentration (CR2) des deux plus grandes entreprises, mesuré sur la base de

leurs parts de marché, s’élève à 66,5 % en 2009, tandis que celui des trois plus grands

opérateurs cimentiers représente 91,90 % du marché.

Ces résultats montrent à l’évidence un niveau de concentration important : au-delà du seuil

de 35% considéré par les autorités américaines de la concurrence, il est remarquable que le

secteur soit d’abord dominé par une entreprise qui réalise à elle seule au-delà de 40% sur

toute la période étudiée, en l’occurrence Lafarge Maroc. L’autre résultat remarquable est

que la 2ème et la 3ème entreprises, à savoir Ciments du Maroc et Holcim, représentent à elles

seules 50% du marché. Ce qui explique que le CR3 dépasse les 90%. La 4ème entreprise,

Asment Temara, ne représente que moins de 9% et sa part relative baisse en passant de 8,82

à 8,10% en 2009.

2. L’indice de Hirschman-Herfindahl (IHH)

Calculé d’après les parts de marché des opérateurs cimentiers, l’indice Herfindahl-Hirshman

(«IHH») s’élève à 3039 en 2009, un chiffre caractéristique d’un degré de concentration élevé.

2Mesure la concentration du marché en additionnant le carré des parts de marché de toutes les entreprises du secteur

considéré. Plus l'IHH d'un secteur est fort, plus la production est concentrée. IHH =

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L’indice IHH montre un niveau de concentration très important puisque le IHH > 2000. On

peut donc parler d’une forte concentration.

Par ailleurs, on remarque que cette concentration a eu tendance à augmenter entre 2005 et

2007 passant de 3010 à 3080 pour baisser ensuite en 2008 et 2009. Malgré cette tendance à

la baisse, la valeur de l’IHH de 2009 est supérieure à celle de 2005 ; ce qui prouve que nous

sommes dans un marché concentré sans tendance à la déconcentration.

A l’évidence, on assiste à une double concentration : une première concentration qui réside

dans le fait qu’il n’existe aujourd’hui que quatre opérateurs3 sur le marché marocain, et une

deuxième du fait que parmi ces quatre opérateurs, Lafarge détient 41% de parts de marché,

viennent ensuite Holcim et Ciment du Maroc avec plus de la moitié des PDM et enfin Asment

Temara avec moins de 9%.

Si les indices tendent à prouver qu’il y a une forte concentration selon les définitions

américaines, ces indices sont influencés par le faible nombre d’opérateurs. Par ailleurs, les

informations dont nous disposons aujourd’hui indiquent que deux nouveaux opérateurs sont

arrivés sur ce marché, l’un en phase de production depuis le mois d’avril et l’autre en voie de

l’être bientôt. Il faut noter aussi l’arrivée imminente de l’espagnol Lubasa à Sidi Kacem.

Ces nouveaux arrivants inspirent deux commentaires : d’une part un changement radical de

la configuration de la production du ciment au Maroc avec un quasi-doublement du nombre

des opérateurs, et d’autre part l’impression que les barrières à l’entrée sont toutes

relatives. Il sera très intéressant de recalculer les indices de concentration lorsque les sept

seront en production. Tout va se jouer sur la capacité de réaction des producteurs

historiques.

3Quatre opérateurs du ciment au cours de la période de l’étude 2005-2009.

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II. Pouvoir de marché des entreprises dominantes

a. Puissance financière

Tableau 2: Principaux résultats des cimentiers en MDH

Immobilisations Dettes de Financement CA Résultats CAF

2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009

Lafarge 732 418 4177 4509 1816 1612 1930 2101

Ciments duMaroc

646 1477 128 950 2703 2811 872 1174 787 1044

Holcim 177 37 1849 1699 2154 2310 490 559 765 897

AsmentTemara

13 -6 983 1062 289 308 349 359

Source : Bilan et CPC des cimentiers

Selon le tableau ci-dessus, nous remarquons que Lafarge se classe en 1ère position en termes

de résultats et de capital. Lafarge reste remarquable aussi par l'absence de dettes de

financement, ce qui veut dire qu'elle finance tous ses investissements en fonds propres, en

tout cas pour 2008 et 2009. Cette marge de manœuvre est rendue possible par une

importante capacité d'autofinancement, la plus importante du secteur : 1, 93 Md DH en

2008 et 2,10 Md DH en 2009. Il est probable que cette absence de dettes de financement et

donc d’absence de charges financières dues à ce financement, explique le niveau de

rentabilité par rapport au CA qui est le plus important comparé à celui de ses concurrents

en 2007 et 2008.

Ciments du Maroc quant à elle, bénéficie d'un important effort d'investissement surtout en

2009 ; cet effort d'investissement se traduit par une amélioration de la rentabilité (le résultat

représente 42% du CA en 2009, alors qu'il n'était que de 32% en 2008).

Cet effort d'investissement a probablement été à la base, d’une part, de l'augmentation du

résultat de 34%, mais d’autre part, d’un endettement en nette progression : 950M en 2009

contre 128M en 2008.

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Holcim investit beaucoup moins que ses deux premiers concurrents, mais dégage un niveau

d'endettement plus important ; cependant, ce niveau d'endettement est en baisse, ce qui

tend à prouver que l'entreprise privilégie actuellement une politique de désendettement

pour reconstituer ses capacités financières, ses efforts d'investissement étant antérieurs

(1,7Md entre 2006 et 2007).

Sur le plan solidité financière Asment Temara ne présente aucune inquiétude, car sa

capacité d’autofinancement (CAF) augmente, ses résultats et son CA aussi par ailleurs son

endettement est nul, elle semble appliquer une stratégie différente de ses concurrents en

termes de taille et d'emprise sur le marché.

Comme en témoigne le tableau ci-après, les résultats des cimentiers dans leur ensemble

sont impressionnants pour les quatre opérateurs historiques ce qui leur donne une grande

marge de manœuvre pour financer leur développement.

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Tableau 3: La rentabilité des cimentiers

Résultats/CA en % 2008 2009

Lafarge 43,4 35,7

Ciments du Maroc 32,2 41,7

Holcim 22,7 24,2

Asment Temara 29,4 29,0

Source : Bilan et CPC des cimentiers

Ainsi, la puissance financière des quatre entreprises est indéniable compte tenu des volumes

financiers en jeu (CA, Investissement, CAF, endettement …), cette puissance financière

permet de répondre à l’obligation de réinvestir en permanence dans ce secteur si on veut

maintenir sa place dans le marché.

Ceci-dit, l’effort d’investissement remarqué entre 2008-2009 chez Ciments du Maroc a été

réalisé chez Holcim entre 2006-2007. Lafarge investit en permanence pour l’extension de sa

capacité de production mais avec un niveau d’endettement nul. Quant à Asment Temara elle

semble suivre une autre stratégie pour maintenir sa rentabilité de 29% avec une progression

du CA de 8% mais tout en gardant une petite part de marché qui est de moins de 9%.

b. Effet de portefeuille

Les producteurs fabriquent dans leurs usines et centres de broyage des ciments performants

conformes à la norme Marocaine NM 10.01.004.

Les types de ciment commercialisés par Lafarge Maroc sont :

- Ciments gris : CPA 65, CPJ 55, CPJ 45, CPJ 35, CPJ 45 prise mer

- Ciments blancs : Super blanc CPJ 45, Super blanc CPA 55

Les produits de Ciments du Maroc sont :

- Cimartob , CPJ 45, CPJ 35 et Ciment Super Blanc

Les ciments que produit Holcim sont :

- CPJ 35, CPJ 45, CPJ 55 et CPZ 35

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Asment Temara quant à elle produit uniquement

2 types de ciments à savoir :

- le CPJ 35 et le CPJ 45.

On ne peut pas parler d’effets de portefeuille chez

les cimentiers dans le sens où ils ne commercialisent

pas plusieurs marques. Cependant le fait que chaque

producteur développe à travers une filiale le BPE

peut être considéré comme une forme de vente d’un produit différent du cœur du métier

des cimentiers à savoir les CPJ 35 et CPJ 45.

Graphe 2: Répartition des ventes par mode d’utilisation

(Source APC)

Les quatre cimentiers disposent de leur propre filiale de béton à savoir : Ciments du Maroc

avec Bétomar, Asment Temara avec Betocim, Holcim avec Holcim béton et Lafarge avec

Lafarge Béton. Cette dernière possède des filiales dans la chaux et le plâtre. Cet

élargissement à d’autres métiers du bâtiment basés sur le ciment a un effet de

diversification des produits et de maîtrise élargie du marché.

c. Maîtrise d’une infrastructure essentielle

Le constituant principal des ciments est le clinker, qui est obtenu à partir de la cuisson d’un

mélange approprié de calcaire et d’argile, en proportion moyenne de 80 % / 20 %.

La base de production est la carrière, les matières premières sont extraites de carrières

généralement à ciel ouvert, ensuite vient le process de production depuis le concassage

jusqu’à l’expédition.

Selon Ciments du Maroc, les infrastructures nécessaires pour la production du ciment sont

des carrières de calcaire et d’argile, des installations industrielles (concassage, transport,

fours et broyeurs…), des connexions aux réseaux routiers, eau, électricité, téléphone, etc.

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En effet, les usines sont installées à proximité des carrières dont les réserves leur

permettent de faire face aux besoins d’exploitation à long terme. La durée de vie moyenne

de ces carrières est de l’ordre de 50 ans. Les matières premières prélevées dans la carrière

sont concassées. Broyées finement puis séchées, elles donnent le « cru ». Porté à une

température avoisinant les 1450°C dans un four rotatif, ce cru subit ensuite des réactions

chimiques complexes qui le transforment en clinker. Etape finale, le ciment est obtenu en

broyant finement le clinker avec divers ajouts qui déterminent les qualités attendues du

produit final.

Ce qui est étonnant dans cette industrie est que tous les cimentiers dominent entièrement la

chaîne de production dans le sens où chaque cimenterie dispose de sa propre carrière. Il est

normal de maîtriser les infrastructures de production en termes de machines outils mais on

aurait pu imaginer une sous-traitance de la carrière. Or on comprend vite que la carrière est

un élément hautement stratégique qui condamne les cimentiers à identifier et à acquérir

pleinement la carrière afin de ne pas être dépendant de la matière première essentielle.

Cette maîtrise de l’infrastructure a des incidences en termes de coûts et en termes

d’implantation géographique de l’unité de production : les cimentiers vont s’adosser

systématiquement à une carrière dont les études révèlent une exploitation sur près de 100

ans. Leur implantation devra donc tenir compte de cette double contrainte, l’existence de la

carrière et la proximité d’un marché porteur.

Au-delà de la maîtrise de la carrière par un plan d’exploitation de carrière, la maîtrise de

l’infrastructure essentielle passe aussi par la maîtrise du processus de production, par un

plan de maintenance permanent, autant préventif que curatif constituant une part

importante des coûts de production. Selon Ciments du Maroc, chaque année, une partie du

chiffre d’affaires est réservée aux investissements récurrents de maintenance.

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L’importance de ce poste de maintenance se justifie aussi par la durée de vie des machines

qui est relativement longue du fait du faible rythme d’innovation technologique et du

principe du renouvellement partiel des machines : on ne remplace pas par exemple un four

dans sa totalité mais on remplace des éléments du four en fonction de l’usure. Le rythme de

renouvellement chez Holcim par exemple est de 5 ans pour le parc mobile et de 20 ans pour

les installations de production.

La maîtrise des infrastructures passe également par un niveau d’encadrement hautement

qualifié, en effet, dans leurs stratégies de développement et afin d’accompagner leurs

grands projets d’investissements en cours de réalisation, les cimentiers ont mis en place une

politique de recrutement axée sur l’évolution des compétences internes, l’évaluation du

potentiel d’évolution de chaque collaborateur et la recherche des compétences répondant

aux besoins. Génératrices de valeur ajoutées, les mutations de postes ou de métier

favorisent la créativité et le dynamisme. Ceci permet le transfert de savoir et de

connaissances, le décloisonnement des services par un brassage des expériences et la

construction d’une culture commune. Les cimentiers ont aussi mis en place une politique de

formation basée sur les orientations stratégiques de développement et des demandes

d’évolution du personnel.

Sans cette maîtrise des infrastructures, il serait impossible de maintenir et de faire

progresser ses parts de marché. Selon les cimentiers, l’industrie du ciment est fortement

capitalistique et la maîtrise de l’outil industriel est primordiale.

Ainsi, il existe énormément de fonctions qui concourent à la maîtrise des infrastructures tout

au long du processus et qui contrôlent toutes les différentes phases : chimiques, physiques

et techniques avec un très fort encadrement derrière.

Cette haute technicité et cette nécessaire maîtrise de l’infrastructure conduisent à

l’appréciation du niveau capitalistique de cette industrie. C’est ce même niveau

capitalistique qui explique l’apparente concentration du secteur avec quatre producteurs qui

satisfont aux besoins de tout le pays.

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Cela explique aussi la puissance financière nécessaire pour intervenir sur ce marché. Il faut

compter environ 1,5Md DH pour installer une unité de production de 1MT de capacité de

production, soit 3 ans de chiffre d’affaires.

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MISSION 2 : ASPECTS HORIZONTAUX DE LA CONCURRENCE

I. Barrières d’accès au marché

Avant qu’une entreprise puisse affronter la concurrence sur un marché, il faut déjà qu’elle

puisse y entrer. Or de nombreux marchés présentent au moins quelques obstacles qui ne

facilitent pas cette entrée.

La notion de « barrières à l’entrée » joue indéniablement un rôle important dans toutes

sortes d’affaires de concurrence, car elle est cruciale pour l’analyse du pouvoir de marché.

Ces barrières peuvent en effet retarder, limiter, voir empêcher totalement l’action des

mécanismes habituels de vérification du pouvoir de marché que sont la capacité d’attirer et

l’arrivée de nouveaux concurrents.

On désigne par barrières à l’entrée les obstacles qu'a à surmonter une entreprise désirant se

lancer sur un nouveau marché.

Un acteur du secteur a intérêt à ce que les barrières à l'entrée soient les plus élevées

possible, c'est-à-dire à ce qu'un concurrent ait du mal à configurer son organisation et à

accéder à des ressources spécifiques ou aux canaux de distribution nécessaires. En revanche,

l'intérêt pour le consommateur est plutôt que les barrières à l'entrée soient basses afin de

favoriser les nouveaux entrants et de stimuler la concurrence.

A ce niveau, il faut signaler que le secteur du ciment était fortement réglementé par l’Etat

jusqu’en 1986, du fait du haut niveau capitalistique et du caractère stratégique de cette

industrie, l’Etat était présent dans le capital de tous les cimentiers.

En effet, jusqu’à la fin des années 1970, le marché marocain du ciment était marqué par une

production nationale insuffisante et des prix réglementés. Cette situation a induit une

pénurie du ciment au niveau du marché national et a astreint le Royaume à combler le

déficit de l’offre par l’importation.

Dans ce contexte et face au déficit de l’offre, les pouvoirs publics ont adopté une politique

dirigiste fixant les prix (le prix départ usine et le prix négoce étaient fixés par l’Etat) et les

zones de production divisées en quatre zones, chacune donnée en exclusivité à un cimentier.

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Cette politique a permis aux cimentiers de couvrir tous les besoins du pays mais d’une

manière extrêmement dirigiste, on ne pouvait pas à l’époque parler de concurrence.

En 1986, le secteur a fait l’objet d’une libéralisation conférant aux cimentiers la liberté de

déterminer leurs prix de vente. Ces tarifs sont estimés en fonction : des coûts de transport,

des coûts de l’énergie et du niveau de la concurrence.

La libéralisation du secteur a permis aussi l’accès dans le capital de grands groupes

internationaux par le biais de la privatisation et a démantelé le zoning, permettant aux

cimentiers de commercialiser sur tout le territoire national en fonction de leurs possibilités,

introduisant par là un véritable contexte de concurrence.

a. Barrières Réglementaires

i. Barrières tarifaires

Il s'agit des droits de douane que les produits étrangers devront supporter à leur entrée sur

le territoire national. Les droits de douane ne sont pas les mêmes pour tous les produits, il y

a donc un "tarif" des droits de douane, d'où l'expression "tarifaire".

En vertu de l’accord de libre échange signé le 1er octobre 2002 entre le Maroc et l’Union

Européenne, les importations de clinker et du ciment, soumises initialement à des droits de

douane de 32,5%, font l’objet d’une exonération progressive sur 10 ans des droits de

douanes à raison de 10% par an depuis le 1er mars 2003.

A l’issue de l’application de la cinquième décote douanière en mars 2008, les droits de

douane à l’importation du clinker et du ciment atteignent 16,25% en 2008.

Le tableau suivant décline les taux de droit de douane applicables au clinker et au ciment

pour les années à venir:

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Tableau 4: Droits des Douanes à l'importation

Mars 2008 Mars 2009 Mars 2010 Mars 2011 Mars 2012 Mars 2013

Droits de douane à

l’importation en % 16,25% 13,00% 9,75% 6,50% 3,25% 0,00%

Source : Administration des douanes

Conformément aux accords de libre échange signés, les droits de douanes à l’importation du

ciment et du clinker seront de l’ordre de 3,25% à l’horizon 2012 pour être nuls en mars 2013.

Cette exonération des droits de douane facilitera l’importation de ce produit à des prix

concurrentiels des pays comme l’Egypte et la Turquie où le prix du ciment est plus bas.

Par ailleurs, il est important de noter que le secteur du ciment participe actuellement à

l’action de l’Etat visant à résorber l’habitat insalubre et ce via l’alimentation du fonds de

solidarité habitat (FSH) à travers la taxe spéciale sur le ciment fixée à 100 Dh par tonne sur

les ventes de ciment réalisées par chaque opérateur.

ii. Barrières non tarifaires

Il s'agit de tous les autres obstacles mis à l’entrée de marchandises étrangères. Ce sont des

limitations quantitatives (contingentements ou quotas), des normes sanitaires spécifiques

pour les produits importés, ou des normes techniques, on peut aussi imposer des formalités

administratives complexes et coûteuses qui ont pour effet de décourager les importations.

Cependant, le ciment est un produit normé parce que stratégique et intervenant dans la

construction, les différents types de ciment sont identifiés et leurs capacités de résistance

classées.

La fabrication du ciment est soumise à certaines normes de qualité relative à la

normalisation industrielle. Ces normes étant applicables à tous les producteurs, on ne peut

les considérer comme des barrières à l’entrée.

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b. Barrières stratégiques

Les barrières stratégiques sont créées ou renforcées délibérément par les entreprises en

place sur le marché, éventuellement dans une optique de dissuasion. Ces barrières peuvent

résulter de comportements comme la signature d’accords d’exclusivité, par exemple.

Les entretiens que nous avons tenus avec les cimentiers ne font état d’aucun accord

d’exclusivité que ce soit sur les intrants ou sur le produit fini, seule Holcim développe

actuellement un partenariat stratégique avec les négociants dans le cadre d’un programme

appelé « Bâti Pro ».

Ce programme consiste essentiellement en un accompagnement des revendeurs mais en

aucun cas ne constitue une forme d’exclusivité dans le sens où ces revendeurs même s’ils

participent à ce programme sont libres de s’approvisionner chez un concurrent de Holcim.

c. Barrières structurelles

Les barrières structurelles ont plus à voir avec la situation de base d’un secteur comme les

coûts et la demande, qu’avec la tactique menée par les entreprises en place. Il est parfois

possible de quantifier les barrières de ce type car on sait d’avance combien coûtera la

construction d’une installation efficiente ou l’achat des facteurs de production nécessaires.

Compte tenu du niveau hautement capitalistique de cette industrie, tous les producteurs

cherchent à faire des économies d’échelle et sont en permanence à la recherche des

moindres coûts malgré une part de valeur ajoutée dégagée non négligeable. Cette

recherche du moindre coût se joue au niveau du choix des fournisseurs pour les intrants sur

le marché international et surtout sur les économies d’énergie compte tenu de l’importance

de ce poste dans le process de production. Les deux sources d’énergies importantes sont :

l’énergie électrique et les combustibles.

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Concernant l’énergie électrique, les producteurs cherchent à diversifier leurs sources

d’approvisionnement essentiellement par le développement de l’éolien. Lafarge économise

ainsi 40% de son énergie électrique pour ses cimenteries du nord (Tanger Tétouan) et

Ciments du Maroc sont entrain d’installer un parc éolien dans la région de Laayoune.

En ce qui concerne les combustibles, les producteurs cherchent à minimiser leurs coûts en

diversifiant les sources d’approvisionnement pour le coke de pétrole (recherche du meilleur

cours mondial) et en utilisant des combustibles issus des déchets. Même si les économies

réalisées peuvent paraître marginales cette recherche du moindre coût tend à prouver que

les producteurs doivent faire les meilleurs choix pour maintenir ou augmenter leur valeur

ajoutée, ces économies marginales permettront de relativiser l’incidence des frais de

transport, leur permettant d’élargir leurs zones de commercialisation.

Cependant, avant la libéralisation, le secteur était contrôlé par l’Etat, il fallait son agrément

pour y accéder. En plus des droits de douane élevés, il y avait des restrictions sur les zones

de ventes (zoning) et les prix étaient fixés par les pouvoirs publics.

Depuis la libéralisation, le secteur est ouvert à tout opérateur souhaitant y investir par un

outil industriel ou par des opérations d’importation du ciment.

La seule particularité du secteur du ciment est qu’il est fortement capitalistique.

II. Analyse des entrées sur le marché

Il s’agit de la création de trois grandes cimenteries prévues pour 2012 en pleine capacité

pour un investissement global de 8,9 milliards de DH. Deux seront entièrement marocaines,

dans un secteur dominé par le capital étranger.

Ces investissements s’inscrivent dans une conjoncture des plus difficiles. Ils interviennent

dans un contexte marqué par le ralentissement du secteur du BTP.

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Ciments de l’Atlas

Les Ciments de l’Atlas (CIMAT), dont le principal actionnaire, M. Anas Sefrioui, président-

directeur général du groupe de promotion immobilière Addoha, avec la création de deux

unités de production : la première à Ben Ahmed, se situerait dans la région centre. Sa

capacité de production est évaluée à 1,6 million de tonnes de ciment par an, sa mise en

service depuis avril 2010 a été effectuée en deux étapes. La première, portant sur le broyage

du ciment et la deuxième étape, concernant le clinker. Cet investissement se justifie par les

nombreux grands chantiers qui viennent booster l’activité dans la capitale économique

(aménagement de la zone Casa-Anfa, travaux de réaménagement de la gare ferroviaire de

Casa port, chantier du tramway, marina, immobilier…) ainsi que le nouveau dispositif de

relance du logement social.

La seconde cimenterie sera située à Fkih Ben Saleh dans la région de Beni Mellal, sur

l’oriental, et aura une capacité de production égale à celle de la première unité (1,6 Mt). Sa

mise en service interviendra lors du quatrième semestre 2010, elle devra ouvrir ses portes

en décembre. Ce projet se justifie par le potentiel de développement que connaît la région

du Tadla et les multiples ouvrages d’art (barrages, routes, autoroute Berrechid-Béni

Mellal…).

Le coût de l’investissement est évalué à 5 milliards de DH avec la création de 1.000 emplois

directs et 600 autres indirects. Cette opération est la concrétisation d’une stratégie d’Anas

Sefrioui, celle de positionner son groupe dans les secteurs-clés de l’économie marocaine, à

savoir l’immobilier, le ciment et la banque.

La construction des cimenteries sera faite par la société Polysius, ayant déjà l’expérience au

Maroc, puisqu’elle y a construit la majorité des cimenteries existantes. Cette société a

également effectué plusieurs travaux semblables à travers le monde, notamment en

Amérique du Sud, en Afrique francophone, et au Proche et Moyen-Orient.

Les technologies qui vont être utilisées seront élaborées conformément aux standards les

plus récents, notamment concernant les équipements de production, ainsi qu’en matière de

protection de l’environnement.

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Ynna Asment

Ynna Asment, filiale d’Ynna holding du Groupe Chaabi à la tête du groupe de promotion

immobilière Chaabi Lil Iskane, veut renforcer son positionnement dans l'industrie des

matériaux de construction. Il prévoit de construire une unité de production du ciment et du

clinker dans la commune rurale d’Ouled Sghir dans la province de Settat d’une capacité de

1Mt avec la possibilité de doubler à court terme. Le montant d'investissement engagé pour

réaliser ce projet s'élève à 3,3 milliards de DH (500 emplois à créer). Le groupe Chaâbi a déjà

obtenu l’accord de la commission régionale d’investissement et des membres de la

collectivité pour mettre les terrains à sa disposition. En outre, l’étude d’impact sur

l’environnement a été jugée favorable par le département concerné.

Lubasa

La troisième cimenterie est initiée par l’espagnol Lubasa, spécialisé dans la construction, la

promotion immobilière et la gestion environnementale depuis 50 ans. Pour réaliser ce projet

dans la province de Sidi Kacem, Lubasa investira 1,9 milliard de DH (170 emplois directs et

300 indirects). Lubasa envisage de commencer par produire 1 Mt de clinker par an avec

maintien de l’augmentation de cette capacité à 3Mt par an.

Du côté des cimentiers, l’arrivée des nouveaux suscite des inquiétudes. En effet, avec

l’entrée des groupes Addoha et Chaâbi, la présence du capital étranger dans l’industrie du

ciment tendra à se réduire. Lafarge France détient la majorité du capital dans Lafarge

Ciment, l’Italien Italecementi est actionnaire majoritaire dans Ciments du Maroc et le groupe

Holcim s’accapare la majorité des actions de Holcim Maroc. Ces trois opérateurs se

partagent l’essentiel du marché du ciment, laissant quelques petites parts à un quatrième

opérateur : Asment de Témara.

Nous nous attacherons à mettre en relief l’impact de l’arrivée des nouveaux concurrents sur

les opérateurs historiques en fonctionnement de leur positionnement géographique.

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Lafarge

Quatre nouvelles cimenteries s’installent à proximité de son périmètre d’action :

Ciments de l’Atlas à Ben Ahmed, sur la région centre et la seconde à Beni Mellal,

d’une capacité de 1,6Mt chacune ;

Ynna Asment, à Settat, sur la région centre, d’une capacité de 1Mt.

Ainsi, Lafarge ciments risquerait de perdre des PDM face aux nouveaux entrants, en effet,

pour la région de l’oriental, la proximité des nouvelles cimenteries avec une partie des

consommateurs permettra un transfert naturel de clientèle. Tel était le cas pour Holcim avec

la création d’une nouvelle cimenterie sur la région centre en 2007. En effet, grâce à sa

disponibilité et son service au client, l’opérateur a pu constituer un capital fidélité entre les

producteurs et les consommateurs et a gagné près de 3,5% de PDM équivalent à 0,3Mt en

l’espace d’une année.

Pour la région du centre le positionnement exceptionnel sur cette région se révèle

stratégique pour :

Une PDM de plus 40% à l’échelle nationale ;

Un déficit moyen annuel estimé à 15.000 logements et d’un déficit global à fin 2008

de 342.000 logements.

A l’instar de ce qui s’est passé entre 2007 et 2008 dans l’oriental, Lafarge ciments pourrait

perdre des PDM. Deux cimenteries viennent s’installer sur la région : Ciments de l’Atlas et

Ynna Asment qui devront se concentrer en priorité sur l’axe Grand Casablanca, Doukkala

Abda, Chaouia-Ourdigha et Rabat Temara, dont la consommation globale avoisine près de

5,4Mt en 2009.

Ces paramètres renseignent sur une future dynamisation de la concurrence du fait de la

présence des concurrents sur le même axe, justifiée par l’importance relative de la région et

l’intérêt probant que les professionnels lui accordent.

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Concernant la région du nord-ouest, elle devrait être l’unique zone préservée de l’arrivée

des nouvelles cimenteries, en effet, actuellement uniquement deux producteurs sont

installés :

Lafarge ciments, grâce à une cimenterie installée à Tétouan d’une capacité de 2Mt et

à un centre de broyage à Tanger ;

Holcim, qui pour satisfaire la demande, transite par ses unités du nord-est (Nador,

Fès et Oujda).

Un troisième opérateur, Asment Temara qui sera basé à Meknès pourrait théoriquement

acheminer une partie de sa production vers le nord-ouest.

Ainsi, les ventes globales des nouvelles cimenteries devraient être dictées par les éléments

suivants :

L’interconnexion des chantiers des groupes de promotion immobilière, Addoha et

Chaabi Lil Iskane avec les cimenteries installées par les mêmes actionnaires ;

Un gain de PDM grâce aux efforts commerciaux déployés par les deux opérateurs, et

à leur emplacement stratégique sur les principales provinces.

Ciments du Maroc

Ciments du Maroc jouit d’une situation monopolistique sur l’ensemble de la région du sud

grâce à l’implantation de ses unités de production sur cette région.

En 2010, le démarrage de la nouvelle unité d’Ait Baha, d’une capacité de 2,2 Mt, procure une

nouvelle marge de manœuvre au cimentier et lui permet de retrouver un niveau de

production en adéquation avec la demande, sans faire appel aux importations.

Cependant dès 2011, deux cimenteries aux capacités de production conséquentes

s’installeraient près de la province de Marrakech et du Souss et feront disparaître son atout

majeur de monopole: Ciments de l’Atlas à Beni Mellal et Ynna Asment à Settat d’une

capacité respective de 1,6 Mt et 1Mt qui devraient acheminer une partie de leur production

dans quelques provinces du Sud.

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Ainsi, les nouvelles cimenteries devraient améliorer leur taux de pénétration, grâce à:

La consommation annuelle des chantiers Addoha et Chaabi Lil Iskane ;

Un gain de parts de marché naturel suite à l’installation d’une nouvelle cimenterie, et

grâce aux efforts commerciaux déployés par les deux opérateurs, et à leur proximité

avec les provinces de Marrakech et du Souss.

Holcim

Le ciment est un produit dont le coût du transport limite rapidement le champ d’action.

Toutefois, afin de se positionner sur la région de Settat, Holcim faisait voyager son ciment

sur une distance de près de 600 Km, afin de satisfaire ses clients au centre et cela au

détriment de ses marges. Cette opération, certes pénalisante pour la rentabilité de la

société, n’aurait pas pu être maintenue si le cimentier n’avait pas pour objectif d’ouvrir une

nouvelle cimenterie au centre et si le groupe ne disposait pas des moyens financiers lui

permettant d’amortir le choc.

Ainsi, Holcim se positionne sur des provinces reculées dont l’accès aux nouvelles cimenteries

s’avèrerait fortement pénalisant pour leurs marges. En effet, deux unités de production

devraient plus ou moins exercer sur le même champ d’action que Holcim :

Ciments de l’Atlas à Ben Ahmed, sur la région centre d’une capacité de 1,6 Mt de

chacune ;

Ynna Asment à Settat sur la région centre d’une capacité de 1 Mt.

Sur le nord-ouest comme nous l’avons vu dans le paragraphe consacré à Lafarge, deux

opérateurs uniquement devraient se partager la demande sur la région nord-ouest : Holcim

et Lafarge et aucune des nouvelles installations, n’a la capacité d’acheminer du ciment dans

la région sans impacter fortement ses marges.

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Sur l’oriental, la région affiche près 8,7% de la consommation nationale, inaccessible aux

nouvelles cimenteries, d’autant plus l’unité de production de Ciments de l’Atlas, situé à Beni

Mellal, devrait se concentrer en priorité sur la province de Tadla Azilal, et par conséquent ne

devrait pas concurrencer outre mesure Holcim. Toutefois, elle devrait subvenir à la

consommation annuelle des chantiers Addoha sur Fès.

Cependant l’arrivée des nouvelles cimenteries devrait se traduire par une baisse de PDM

moins importante chez Holcim que chez ses concurrents et devrait sensiblement réduire la

croissance moyenne du cimentier.

L’ensemble des opérateurs présents aujourd’hui à l’échelle nationale devraient dans les

années à venir faire face au :

Renforcement de la concurrence ;

Saturation de certaines unités de production entraînant une diminution des ventes ;

Baisse structurelle des marges, justifiée par la hausse des trajets mais également par

la baisse du taux d’utilisation qui réduit l’effet des économies d’échelle.

D’après une étude d’Attijari Intermédiation réalisée en 2008, les taux d’utilisation des

capacités de production à l’horizon 2012, c'est-à-dire après l’entrée en production des deux

nouvelles unités s’établiront comme suit :

Tableau 5: Taux d'utilisation de la capacité de production à l'horizon 2012

Lafarge Holcim Ciments du Maroc Asment Temara Cimat et Ynna

88% 96% 45% 45% 45%Source : Attijari Intermédiation

Avec un recul de PDM de Lafarge, de 41% actuellement à 37% en 2012, Holcim de 26%

actuellement à 20% en 2012, Ciments du Maroc et Asment Temara avec un maintien

respectif des PDM à 25% et 8%. La part de marché de Cimat et Ynna s’établira à 10% à

l’horizon 2012.

Il semble évident, si ces prévisions se réalisent que le secteur sera en situation d’excès

d’offre à l’horizon 2012, la capacité de production progressant à 23 Millions de T alors que la

consommation s’établira à 17 millions de T.

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Certes la consommation de ciment par habitant reste très faible au Maroc (450 Kg/hab)

comparé à l’Egypte (550) et à la Tunisie (570), sans parler des pays émergents comme la

Turquie (575).

Par ailleurs, les déficits en termes de logement ne seront pas comblés d’ici là et les

programmes structurants comme le plan Azur ou l’aménagement de la vallée du Bou Regreg

reprendront à un rythme normal dès que les effets de la crise financière actuelle seront

derrière nous.

Sans oublier qu’environ 45 % de la population marocaine vit encore dans les campagnes, ce

qui prédit un rythme d’urbanisation soutenu encore pendant de longues années.

Ceci dit, et compte tenu du contexte économique mondial aujourd’hui, l’inquiétude des

producteurs historiques et des analystes est fondée, surtout à court terme.

III.Analyse des mécanismes de la concurrence

Les mécanismes d’une concurrence saine sont connus et se basent sur la liberté des prix,

l’absence de barrières fictives à l’entrée au marché et des politiques commerciales

différenciées, basées sur des stratégies marketing inventives. Dans notre étude, nous nous

intéresserons plus particulièrement au ciment gris, notamment le CPJ 35 et le CPJ 45

puisqu’ils représentent 94% des ventes.

L’arrivée des deux nouveaux intervenants aboutit naturellement à une baisse des prix, en

particulier lorsque l’offre dépasse la demande, dans le cas du secteur cimentier, cela se

traduira forcément par une compétition entre les 6 producteurs pour stabiliser leurs PDM.

Cette compétition peut-elle se faire sur les prix ?

C’est peu probable compte tenu de la structure des prix dans ce secteur : compte tenu du

niveau hautement capitalistique de cette industrie, 50 à 60 % des éléments constitutifs des

prix sont des charges fixes qui par définition demeurent égales, indépendamment du niveau

de production.

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Les charges variables représentent 40% du prix mais sont composées à hauteur de 65 % par

les coûts de l’énergie tels le coke de pétrole, le fuel, le charbon ou encore l’électricité. Or les

prix de l’énergie sont fixés par l’ONE pour l’électricité et ne sont pas négociables, et par le

marché mondial à des cours déterminés par l’offre et la demande au niveau international

pour le coke de pétrole. Seul un développement des énergies renouvelables par les

cimentiers eux-mêmes pourrait donner une nouvelle marge de manœuvre sur les prix, et

donc sur le rayon géographique d’intervention de chaque cimentier.

En effet, le nerf de la guerre de l’industrie cimentière est la maîtrise des coûts et

principalement de la facture énergétique, qui peut atteindre près des 2/3 des charges

variables. En effet selon la Cembureau, l’association européenne des industriels de ciment

en Europe, chaque tonne de ciment produite nécessite entre 60 et 130 Kg de fuel, près de

105 KWh d’électricité et 90 Kg de coke de pétrole, en fonction de l’utilisation des énergies

alternatives.

S’agissant de Ciments du Maroc, le prix de vente est constitué par les coûts de revient, les

exigences d’investissement, de rentabilité, de rémunération du capital et la réalité des prix

pratiqués par les concurrents nationaux et internationaux (importations).

Pour Holcim, les prix départ usine sont égaux aux tarifs moins les remises selon la

destination, pour les ventes en rendu, c’est le prix devis au cas par cas.

Ainsi la fixation du prix du ciment est principalement conditionnée par la variation du coût

des intrants, ce qui rend difficile une quelconque baisse des prix mais pas impossible,

compte tenu de l’importance des marges. En d’autres termes, même si les cimentiers ont

peu de prise sur le coût des intrants, ils bénéficient d’une marge qui aujourd’hui leur permet

d’agir sur les prix à la baisse. Or ils ne le font pas, confortés en cela par une adéquation

parfaite entre l’offre et la demande, le niveau de production étant strictement calqué sur le

niveau de la consommation, avec une utilisation maximale des capacités de production.

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En conclusion, l’arrivée sur le marché de ces deux nouveaux producteurs risque de changer

la donne, introduisant certes une concurrence acharnée entre les producteurs, mais avec de

faibles marges de manœuvre sur les mécanismes de la concurrence. Reste une petite

possibilité avec l’exportation, mais avec des marges plus faibles que sur le marché national,

compte tenu des frais de transport exorbitants.

Cette arrivée se caractérisera aussi par un phénomène qui risque de freiner la concurrence :

si les opérateurs historiques sont adossés à des groupes multinationaux, les nouveaux

arrivants sont eux adossés à des clients d’envergure, à savoir Chaabi Lil Iskane pour Ynna et

Addoha pour Cimat. Même si cela n’est pas automatique compte tenu de l’éloignement de

certains chantiers par rapport à la zone de production, il est probable que ces deux clients

préfèreront au moins dans un premier temps s’approvisionner auprès de leur propre

cimenterie plutôt qu’acheter chez les concurrents.

Le seul mécanisme viable sera une politique commerciale agressive, adossée à des stratégies

de marketing inventives et dominées. Holcim a commencé avec son programme Bâti pro en

direction des revendeurs qui, ne l’oublions pas représentent en moyenne plus de 70% des

ventes sur le marché (source APC). L’amélioration du service au client, avec la maîtrise

stricte des coûts seront certainement les piliers d’une concurrence importante entre les

producteurs, mais sans effets significatifs sur les prix, du moins avec la configuration

actuelle. On peut peut-être imaginer une détente de l’incidence des coûts de l’énergie sur

les prix en provenance des énergies renouvelables ou d’un geste de l’Etat, ce qui permettrait

une relative baisse des prix, mais c’est une hypothèse que l’on ne peut émettre qu’à long

terme pour le moment.

Les producteurs sont donc condamnés à maîtriser plus encore leur chaîne de

commercialisation y compris le conditionnement, aussi surprenant que cela puisse paraître

pour un produit comme le ciment (les cimentiers font même des efforts au niveau de

l’esthétique des sacs d’emballage).

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MISSION 3 : ASPECTS VERTICAUX DE LA CONCURRENCE

I. Chaîne de commercialisation

Généralement, dans les modèles économiques, on suppose que les producteurs vendent

leur production directement aux consommateurs. En pratique, il existe généralement des

intermédiaires entre les producteurs et les distributeurs.

Il existe deux segments (canaux) :

- La distribution qui englobe les distributeurs, les négociants, les revendeurs, les

détaillants qui ne prennent que du sac (76,92% pour Ciments du Maroc et 75% chez

Asment Temara) et les ciments standards à savoir le CPJ. Les ventes de ce canal sont

départ usine, les tarifs sont connus et les contrats sont ouverts ;

- Les clients techniques qui englobent les préfabricants, les bétonniers, les entreprises

de bâtiment qui travaillent directement avec les cimenteries. Les clients de ces

canaux achètent beaucoup en vrac (près de 25%) et les ventes sont en rendu et les

prix sont négociés soit de gré à gré, soit en réponse à un AO.

Comme on l’a vu précédemment, l’essentiel de la production (73% en 2009) est écoulée à

travers le négoce et d’après les entretiens que nous avons eu avec les producteurs, il n’y a

aucun contrat d’exclusivité signé entre un négociant et un producteur, au point que sur la

place de Casablanca par exemple, 80 % des négociants sont multi cartes, c'est-à-dire qu’ils

ont des comptes ouverts auprès de plusieurs fabricants : ils sont donc libres de

s’approvisionner auprès de qui ils veulent, la décision étant basée essentiellement sur le prix

de la tonne augmenté des frais de transport. Leur capacité de négociation est importante.

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Les résultats de nos investigations nous mènent à considérer que l’étude de la concurrence

ne revêt d’intérêt qu’au niveau du départ de l’usine : en effet, s’il y a ententes illicites, elles

ne peuvent exister qu’au niveau des quatre producteurs. Dès que le ciment se retrouve dans

le commerce, il est organisé par une multitude d’intervenants depuis les grossistes jusqu’aux

détaillants en passant par les revendeurs. Ils sont tellement nombreux qu’ils ne peuvent être

soupçonnés d’entente. En fonction de leurs capacités de négociation avec le producteurs, les

premiers de la chaîne pratiquent des prix de vente sur le marché prenant en considération le

prix départ usine négocié, augmenté de leur marge. Eux-mêmes appliqueront un prix de

détail en fonction de la capacité de négociation de leurs clients. Autrement dit, une fois le

ciment sorti de l’usine, il se retrouve dans un circuit commercial classique, constitué par un

nombre important de revendeurs. Le nombre de ces négociants fait qu’aucun ne domine le

marché de la revente. C’est pour cela que nous pensons que si il y a entrave à la

concurrence, elle ne doit être recherchée qu’au niveau des producteurs et pas au niveau des

négociants. Par ailleurs, les critiques adressées par la profession ne concernent que les

producteurs et leurs politiques de fixation et d’augmentation des prix.

Les clients techniques qui achètent en vrac ne sont pas concernés par cette problématique

du fait qu’ils consomment tout le ciment acheté dans la réalisation de leurs projets. Ils ont

par ailleurs probablement la plus forte capacité de négociation avec le producteur.

Pour Holcim, 65% du CA est réalisé par la vente du ciment aux intermédiaires et 35% du CA

est réalisé par la vente au consommateur final.

Ces négociants vont avoir des possibilités de négociations variables en fonction des

quantités commandées (volumes), les types de produit, la valeur stratégique du projet et de

la régularité de leurs approvisionnements.

Les livraisons aux négociants se font par conditionnement en sacs, mais les cimentiers

peuvent aussi livrer en vrac pour ceux qu’ils appellent « clients techniques », autrement dit

les gros intervenants sur le BTP qui ont des possibilités de stockage en silos sur leurs

chantiers. On peut citer à titre d’exemple le groupe Bouygues, sur des chantiers comme la

mosquée Hassan II ou plus récemment le port de Tanger-Med.

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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Le béton prêt à l’emploi devrait s’inscrire sur une tendance à la hausse, à l’instar de ce qui se

passe dans les pays développés ou émergeants, mais sa part reste pour le moment

relativement faible (10% en 2008), même si on constate une légère hausse (8% en 2007).

Ces données vérifient l’hypothèse selon laquelle les cimentiers doivent accorder une grande

importance aux services à la clientèle, tout en ne négligeant pas le consommateur final en

essayant de le sensibiliser sur des particularités en termes de qualité.

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

SIS-Consultants Page 35

Cependant, il n’y a pas d’homogénéité du prix de vente pour le consommateur final pour

deux raisons essentielles :

1. La capacité de négociation du revendeur auprès du distributeur, en effet, dans la

pratique, les cimentiers publient un tarif du ciment, le prix d’acquisition par les

revendeurs dépend du niveau de négociation entre revendeur et producteur en

fonction des quantités achetées ;

2. Le principe du prix de la place.

Pour le consommateur final, le négociant fixera un prix en fonction de la remise obtenue

auprès du producteur, ces prix seront donc variables comme en témoignent les trois

exemples ci-après :

A Rabat, le prix du ciment chez Vidal, est de 940 DH HT la tonne pour le CPJ 35 et

1000 DH HT pour le CPJ 45 ;

A Casablanca, le prix du ciment chez Cimétal est de 1000 DH HT la tonne pour le CPJ

35 et 1025 DH HT pour le CPJ 45 ;

A Marrakech, le prix du ciment chez la Société des matériaux de construction de

Tensift est de 975 DH HT la tonne pour le CPJ 35 et 1058 DH HT pour le CPJ 45.

II. Problèmes et restrictions éventuelles

Les restrictions verticales sont des contrats passés entre les fournisseurs et les distributeurs.

Ils comprennent des clauses diverses, telles que :

Imposer des contraintes sur le choix du prix de revente par le distributeur,

Imposer au distributeur une quantité minimale à acheter,

Spécifier des obligations de publicité ou d’effort promotionnel pour le distributeur,

Assurer au distributeur une zone d’exclusivité,

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Imposer au distributeur de ne pas distribuer un bien concurrent produit par un autre

fournisseur.

Dans le secteur cimentier, nous ne relevons aucune restriction imposée dans la chaîne de

commercialisation si ce n’est la quantité minimale d’enlèvement fixée par Lafarge et Holcim

à 5T, Ciments du Maroc avec 8T, définie en fonction des capacités d’enlèvement des semi-

remorques. Concernant le vrac, la quantité minimale est d’une citerne (entre 27 et 28T).

Ce principe de la quantité minimale d’enlèvement ne peut pas être associé à une vente liée

en raison du fait que le producteur ne veut pas mobiliser un service commercial et un service

livraison pour des petites quantités laissant cela au circuit des revendeurs.

La seconde restriction est simplement d’ordre physique en raison du poids, à savoir que

compte tenu du coût du transport (en moyenne 1DH la tonne/Km), ce qui grève fortement le

prix du ciment livré. En condition normale, au-delà de 150 Km il ne serait plus rentable pour

le client de s’approvisionner. En réalité, ce prix du transport est négociable et les négociants

sont toujours à la recherche du meilleur coût (camion rentrant à vide). Un effort est souvent

aussi fait par le producteur pour atténuer l’incidence du coût du transport sur le ciment livré

par un système de remises afin d’élargir son rayon de livraison tout en restant compétitif.

Ainsi, on parle de prix de la place comme référence.

Ce principe du prix de la place peut constituer une explication aux critiques adressées aux

cimentiers par la Fédération Nationale des BTP (FNBTP) à savoir que les entrepreneurs

cherchent à comprendre les différences apparemment illogiques du prix de la tonne du

ciment gris selon les régions ( CPJ 35 et CPJ 45 ont à peu près le même prix).

Ainsi par exemple Lafarge au départ de son usine de Bouskoura vend sur Marrakech à 900

DH HT la tonne alors qu’à Casablanca le même ciment provenant de Bouskoura serait vendu

à 1050 Dh HT la tonne.

Ciments du Maroc vend à 980 Dh HT la tonne à Marrakech un ciment fabriqué à Agadir alors

qu’à Agadir même elle vend la même quantité à 1205 Dh HT.

Holcim produit son ciment à Fès où elle le vend à 900 Dh HT dans la région du nord alors

qu’elle le facture 1090 Dh HT à Meknès.

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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Dans le cadre de nos contacts avec les producteurs, nous leur avons bien entendu demandé

de nous communiquer leurs tarifs. Seule Holcim a accédé à notre demande. L’APC quant à

elle nous informe qu’elle ne publie pas de tarifs.

Au demeurant, nos investigations ont révélé que les tarifs communiqués ne sont pas ceux

pratiqués sur le marché : il y a des différences sensibles en fonction d’autres critères qui sont

la capacité de négociation du revendeur et le principe du prix de la place.

Nous avons cherché à travers le concept de prix de la place à démontrer que le niveau du

prix de la tonne du ciment est dicté par les coûts de production (matières premières), les

coûts de l’énergie, les salaires et la marge. Ensuite de quoi la concurrence existante sur cette

place est prise en compte pour s’aligner sur les prix du producteur le plus proche. Il ne faut

pas oublier que l’incidence des coûts de transport sur le prix de vente final du ciment est

déterminante. Avec l’abandon de la politique de zoning et l’augmentation des capacités de

production du secteur, chaque unité industrielle va chercher à s’implanter sur des marchés

plus éloignés géographiquement. Pour cela son produit doit pouvoir concurrencer en termes

de prix celui du producteur le plus proche. C’est l’explication du fait que les prix sont

sensiblement les mêmes à l’intérieur d’une même région surtout lorsqu’il s’agit de gagner

des parts de marché sur une région qui connaît un dynamisme particulier (Marrakech,

Tanger). Ce qui est simplement remarquable, c’est que c’est le prix pratiqué par l’unité la

plus proche du lieu de consommation qui s’impose aux nouveaux arrivants.

A notre avis, seule une concurrence loyale, pour être présents sur un marché porteur peut

expliquer cela. Du fait du boom économique de Marrakech ces dix dernières années, il est

parfaitement compréhensible qu’un cimentier du Centre Nord fasse un effort particulier

pour être présent sur ce marché. Ces prix seront plus chers à Casablanca si les volumes

traités sont plus bas, sans compter que Casablanca est devenue un marché traditionnel à la

différence d’un marché en pleine expansion qui reste à conquérir.

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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Cette position commerciale est donc tout à fait logique et ne prouve qu’une seule chose,

que l’on pourrait reprocher aux cimentiers, le niveau très important des marges qui leur

donne cette possibilité de jouer autant sur le prix de la place. Il est possible aussi qu’il

s’agisse parfois de transferts de rentabilité d’une région à une autre, chose qui est possible

aujourd’hui et ne l’était pas du tout du temps du zoning administré par l’Etat jusqu’en 1986.

Il n’empêche qu’il reste une grande opacité sur cette question des prix : il est difficile de

connaître les prix réellement pratiqués. Or on sait que les tarifs sont une base de négociation

et non des prix indiscutables. Par un système de remises brutes ou en cascade on passe du

tarif au prix de la place.

Par ailleurs, une autre condition fait que la position du négociant semble plus confortable

que celle du producteur, dans le sens où le ciment étant un produit difficilement stockable

d’abord en raison du volume (espace physique), ensuite en raison du principe qu’au-delà de

30 jours on considère que le ciment perd en efficacité, c’est le fournisseur qui se voit dans

l’obligation d’honorer ses commandes dans les 24h au maximum et ne pas stocker le ciment

au-delà de 30 jours dans ses locaux. Par contre, le producteur peut stocker du clinker, et la

transformation du clinker en ciment se fait en quelques heures. Ces conditionnalités doivent

représenter des contraintes importantes à gérer par le producteur du fait qu’il ne peut pas

stocker et en même temps ses fours tournent en continu donc produisent en permanence.

Dans le volet I nous avons présenté un benchmark entre le Maroc et des pays à des

structures économiques comparables. Cette méthode a vite révélé ses limites compte tenu

des différences structurelles entre les cimenteries marocaines et leurs homologues

égyptienne et tunisienne en raison essentiellement de la structure du capital qui appartient

encore en grande partie à l’Etat, en plus du fait que le marché est encore largement contrôlé

par l’administration contrairement à ce qui se passe au Maroc depuis 1986.

Précisons que le prix du ciment gris est actuellement aux alentours de 1 000 DH hors taxe la tonne,

alors qu’en Egypte et en Tunisie le ciment se vend à environ 700 DH HT la tonne.

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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Par ailleurs le coût des facteurs n’est pas identique entre les pays. A titre d’illustration, le

tableau suivant retrace le coût de l’énergie et du salaire minimum dans les pays comparés.

Tableau 6: Prix du ciment, coût de l'énergie et salaire minimum

MAROC TUNISIE EGYPTE TURQUIE

Prix du ciment (T) (en Euro) 87,7 65,89 73,3 47,2

Salaire min. (en Euro) 180 140 90 266

KWh 0,08 0,05 0,02 0,07

Source : Telquel, African Manager, les Afriques

Le prix de la tonne de ciment gris varie entre 47 et 73 Euros la tonne entre ces pays.

Compte tenu de la différence importante des coûts des facteurs et surtout de l’importance

relative du coût de l’énergie dans la production du ciment, toute comparaison à ce niveau ne

peut être qu’indicative.

Le charge de l’électricité du secteur cimentier au Maroc s’élèvait à 984 MDH pour 1232

MKwh en 2008.

Les charges de l’électricité et de la main d’œuvre représentent entre 15 et 20% du chiffre

d’affaires des cimentiers. A titre d’illustration les coûts de l’énergie électrique représentent

10, 25% du chiffre d’affaires pour Holcim et 8,6% pour Asment Temara.

Le principal enseignement que nous pouvons tirer de ce benchmark est qu’il est évident que

le prix du ciment au Maroc est plus cher qu’ailleurs. Cette cherté s’explique principalement

par le cout de l’énergie qui reste très élevé au Maroc. Ce niveau élevé du prix du ciment

s’explique aussi par les marges réalisées par les cimentiers qui sont très élevées en

comparaison aux pratiques internationales en la matière. Il n’est pas déraisonnable de

penser qu’on peut demander aux cimentiers de faire un effort sur les prix, d’autant plus que

l’étude des marges fait ressortir une situation globalement confortable pour les quatre

opérateurs historiques.

Tableau 7: Marge des opérateurs

Marge netteOpérateurs

2008 (%) 2009 (%)

Lafarge 43,4 35,7

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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Ciments du Maroc 32,2 41,7

Holcim 22,7 24,2

Asment Temara 18 22

Source : Bilans et CPC des cimentiers/Calcul SIS

En partant des rapports d’activité 2010 des maisons mères, il s’avère que les marges

réalisées au Maroc sont beaucoup plus importantes :

- Holcim monde réalise une rentabilité (excédent d’exploitation) de 21,9% en 2009 et

de 20,8% en 2010 ;

- Lafarge monde dégage un excédent d’exploitation de 21,7% en 2009 et de 23,1% en

2010 pour son activité ciment ;

- Pour Italcementi, maison mère de Ciments du Maroc, c’est encore plus riche

d’enseignements car elle déclare en 2009 et 2010 respectivement un excédent

d’exploitation de 33 et 34 % pour l’Egypte, 41 et 38% pour le Maroc, alors que pour

l’ensemble de la Bulgarie, la Turquie, le Koweït et l’Arabie Saoudite, le résultat tombe

à 8,5% en 2009 et 7% en 2010.

Ces chiffres confirment donc l’hypothèse selon laquelle les marges réalisées par les

cimentiers au Maroc sont plus élevées qu’ailleurs.

Partant des bilans, nous avons reconstitué le prix moyen de la tonne de ciment, en raison de

l’absence de données détaillées sur les prix par catégorie de ciment. Partant du fait aussi que

plus de 95 % du CA des cimentiers se réalise sur deux catégories seulement (les CPJ 35 et

45), l’analyse des prix moyens peut être assimilée à l’analyse de ces deux produits, même si

nous sommes conscients des limites de cette méthode.

Tableau 8: Chiffre d’affaires, volumes réalisés et prix moyen de la tonne par producteur

CA(millions de DH)

Volumes(en millions de tonnes)

Prix moyen de la tonne(en DH)

Evolution duprix moyen de la

tonne (en %)Opérateurs

2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008-2009

Lafarge 4 177 4 509 5,70 5,90 732,80 764,23 4,28

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Ciments du Maroc 2 703 2 811 3,70 3,68 730,50 763,85 4,56

Holcim 2 154 2 310 3,48 3,70 618,90 624,30 0,80

Asment Temara 983 1 062 1,12 1,17 877,60 907,70 3,40

Source : Bilans et CPC des cimentiers/Calcul SIS-Consultants

Ce tableau appelle plusieurs remarques : Lafarge et Ciments du Maroc sont dans le même

ordre de prix et d’évolution de ces prix.

Le ciment d’Asment est le plus cher, certainement du fait de la petite taille de l’entreprise,

permettant moins d’économies d’échelle.

Holcim est nettement moins cher que les trois autres et en plus il a pratiqué la plus faible

augmentation des prix entre 2008 et 2009, mais on peut constater aussi une augmentation

de sa part de marché, passant de 24,9 à 25,6 entre 2008 et 2009.

La seule indication que nous ayons est, pour trois producteurs sur quatre, la répartition du

chiffre d’affaires entre CPJ 35 et CPJ 45, calculée sur la base des pourcentages communiqués

par les producteurs.

Tableau 9: Répartition du CA par CPJ 35 et CPJ 45

CPJ 35 CPJ 45

Opérateurs CA 2009(millions DH) % Millions de DH % Millions de DH

Lafarge 4509 33,67 1518 54,8 2470,9

Holcim 2310 30 693 60 1386

Asment Temara 1062 50 531 50 531

Source : les cimentiers/Calcul SIS-Consultants

Concernant les conditions générales de vente, il ne semble pas qu’il y ait des conditions

particulières de vente chez les cimentiers, en dehors de ce problème de stockage qui oblige

les producteurs à livrer dans la journée, les ventes se font départ usine ou livrées selon la

demande du client, dans ce cas le transport se fait sous la responsabilité du producteur. Les

quantités sont fixées par les clients et les qualités par les normes en fonction des projets. Les

modalités de paiement sont variables de comptant à 90 jours et sont étudiées selon le

segment client. Pour sécuriser le portefeuille client et suivant l’étude de solvabilité des

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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clients, des garanties (cautions bancaires) peuvent être demandées aux clients. Certains des

cimentiers ont mis également une assurance pour se prémunir contre les risques des

impayés.

MISSION 4 : PERCEPTION DE LA CONCURRENTIABILITE DU MARCHE

CONCERNE PAR LES OPERATEURS : AVIS DES

OPERATEURS INTERESSES

Les producteurs de ciment installés au Maroc sont adossés à des multinationales (Lafarge,

Holcim, Italcementi, Cimpor) alignés sur des normes internationales en termes de processus

de production et de pratiques commerciales...

En 1980, les cimentiers du Maroc décident de se doter d’une association, l’Association

Professionnelle des Cimentiers du Maroc (www.apc.ma) chargée essentiellement de

renforcer les activités de promotion de la profession, d’assurer la représentativité des

producteurs vis-à-vis des autorités de tutelle et de promouvoir la recherche de techniques

de production propres (volet environnemental).

L’APC diligente aussi des études sectorielles communes, des productions de statistiques

périodiques et des recherches sur la normalisation, la qualité et les certifications.

Il faut noter aussi que Ciment de l’Atlas devenu opérationnel depuis 2010, n’a pas pour

l’instant intégré cette structure.

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Lafarge Ciments

Selon Lafarge Ciments, l’arrivée des nouveaux entrants, changerait la configuration du

marché et créerait un déséquilibre très important entre les capacités installées et la

demande (l’excédent de capacités serait de l’ordre de 7 millions de tonnes au niveau

national en 2012). Ce déséquilibre serait beaucoup plus accentué au centre du fait de la

concentration dans cette région de ces nouvelles capacités.

La conséquence de ce déséquilibre serait un taux d’utilisation des capacités ne dépassant

pas 50%, sauf à aller vendre à un coût logistique élevé sur des marchés plus éloignés.

Ayant pris conscience de l’importance du facteur énergie qui est fortement indexé à la

fluctuation des prix à l’international et qui engendre la part la plus importante dans le coût

de production (elle contribue aux 2/3 des charges variables), Lafarge ciments investit dans le

développement d’énergies alternatives. Cette expertise développée par l’opérateur, lui

permettra de faire face aux différentes menaces qui pèsent sur sa rentabilité et d’amortir

ainsi l’impact d’une éventuelle décélération de ses ventes.

Parc éolien

Avant-gardiste en la matière, le cimentier a démarré en 2007, l’investissement dans le parc

éolien qui a permis à Lafarge ciments de favoriser l’autoproduction électrique de l’usine de

Tétouan et de réaliser des économies substantielles au fur et à mesure de l’extension du

parc. Aujourd’hui, 50% de son unité fonctionne en parfaite autonomie et ne subit que

partiellement les augmentations du tarif électrique.

Cet investissement qui se chiffre à près de 500 MDh, se traduirait par une économie de près

de 100 MDh par an. Lafarge a porté sa capacité de 10 à 32 MW et signé une convention avec

Nareva pour la construction d’un parc de 100 MW.

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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Outre la sécurité de ses sources d’approvisionnement et la réduction de la facture

énergétique, le parc éolien permettrait au cimentier de dégager des crédits d’émission de

CO2, équivalent à 90 000T par an, cédés à sa maison mère à près de 10 euros la tonne4.

Combustibles de substitution

La particularité des fours cimentiers, qui atteignent des températures très élevées (1450°),

permet une destruction sans reste des déchets industriels. Au Maroc, les cimentiers

valorisent comme source énergétique les pneus déchiquetés, les huiles usagées et d’autres

déchets compatibles avec la sécurité des personnes travaillant sur leurs sites.

Conscient de cet enjeu Lafarge affiche un taux d’utilisation des combustibles de substitution

de près de 16% contre une moyenne de 12% pour l’ensemble du secteur, ce qui en fait

l’opérateur le moins exposé à la volatilité des cotations de matières premières à

l’international.

Optimisation de l’outil industriel :

Grâce à une stratégie ciblée sur la modernisation de son outil industriel et sur la maîtrise des

coûts, Lafarge est à même de faire face aux défis futurs.

En effet, la performance de l’outil industriel de Lafarge a conduit à un arrêt moins fréquent,

une réduction des dépenses de maintenance, ainsi qu’à une hausse du taux d’utilisation

impactant favorablement la capacité de production. Le taux de fiabilité de ses fours a atteint

un niveau record avec 98% en 2008.

En l’espace de trois ans, l’opérateur a pu réduire ses dépenses de maintenance de 25% et

améliorer en même temps sa production de près de 20%.

4Attijari Intermédiation

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

SIS-Consultants Page 45

Ciments du Maroc

Deuxième cimentier sur le marché national et premier opérateur marocain dans le béton

prêt à l’emploi et les granulats, Ciments du Maroc occupe une position forte sur le plan

national.

Selon Ciments du Maroc, la demande sur le ciment évolue en fonction des politiques de

logements et d’infrastructures. Le secteur cimentier marocain actuellement est en

surcapacité et tout nouvel entrant fera sa place au détriment des opérateurs déjà présents.

Pour faire face et maintenir sa position concurrentielle, Ciments du Maroc, veille à produire

à ses clients des produits d’une qualité irréprochable et régulière, à être au rendez-vous

pour réaliser les investissements nécessaires pour maintenir une qualité de service de haut

niveau, en effet, avec la création de l’usine d’Ait Baha, Ciments du Maroc a mis en place les

moyens de production qui vont permettre à la société de répondre à la forte demande du

ciment et aux dynamiques porteuses tirées par la démographie et les besoins en logement

et en infrastructures de notre pays qui poursuit sa marche vers le progrès. La forte

augmentation de la production de clinker dans l’usine de Marrakech permettra au cimentier

de limiter significativement leur approvisionnement et leurs achats de clinker à la

concurrence et donc de maîtriser au mieux ses coûts.

Ciments du Maroc travaille également à faire baisser ses coûts de production et à en faire

bénéficier ses clients, ainsi à l’instar de Lafarge, Ciments du Maroc signe une convention

avec l’ONE relative à la construction d’un parc éolien d’une puissance de 10Mw devant

alimenter en priorité le centre de broyage de Laayoune.

Dans le même temps, Ciments du Maroc mène une politique de croissance avec entre

autres, une participation financière stratégique dans le capital de Suez Cement Company,

premier producteur égyptien qui leur a généré des revenus financiers significatifs.

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

SIS-Consultants Page 46

Holcim

Le ciment est un produit pondéreux, ce qui limite le rayon d’action de l’acheminement

terrestre et fait du marché du ciment un marché régional.

La majeure partie des unités de production de Holcim est positionnée sur des régions

inaccessibles aux nouvelles cimenteries, ce qui permettrait à l’opérateur de limiter l’impact

de la nouvelle concurrence sur ses ventes et sa rentabilité.

Holcim réalise près de 70% de ses ventes sur les régions nord-ouest et nord-est, et vu

l’emplacement des nouvelles cimenteries, aucune des deux ne pourra acheminer du ciment

au deux régions sans pénaliser ses marges. Cette contrainte devrait jouer en la faveur de

l’opérateur et le préserver en grande partie de l’arrivée de nouveaux concurrents et

limiterait donc l’impact sur son CA et ses marges.

Aussi, prônant la modernisation des circuits de distribution des matériaux de construction, le

Groupe Holcim Maroc a initié le premier réseau de distribution de matériaux de construction

au Maroc sous l'enseigne "BATIPRO Distribution" qu’est le premier réseau de franchise de

référence pour la distribution des matériaux de construction au Maroc.

A travers ce réseau, basé sur le professionnalisme, la qualité et la transparence, BATIPRO

Distribution souhaite fédérer des distributeurs indépendants de divers horizons autour d'un

même idéal et leur faire partager les bonnes pratiques commerciales au bénéfice de

l'amélioration de leur compétitivité et pour une meilleure satisfaction de leur clientèle.

L'ambition de BATIPRO Distribution est d'être le premier réseau de référence dans ce

secteur d'activité. Ceci dans le but de fidéliser la clientèle en l’absence de contrats

d’exclusivité.

Les principales valeurs de ce réseau sont :

Professionnalisme : Réseau national structuré et organisé bénéficiant du savoir faire

et de l’expertise d’un groupe international leader dans le domaine des matériaux de

construction.

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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Proximité : Différents points de vente à travers le Maroc pour une meilleure

accessibilité et disponibilité.

Ethique : Mise en place de pratiques basées sur la transparence et les principes de

bonne gouvernance.

Asment Temara

Asment Temara a opté pour la région de Meknès pour créer sa nouvelle cimenterie, ce

dernier, dont l’actionnaire principal est le groupe portugais Cimpor, s’installera à Aïn Jemâa

dans les environs de la capitale ismaïlienne et dont la capacité de production sera de

750.000 tonnes pour un coût avoisinant le 1,3 milliard DH.

Toutefois, les ventes de l’opérateur devront continuer de s’acheminer vers le centre, où il a

déjà acquis une clientèle et une notoriété certaine puisqu’en 2009, 100% de sa production y

était écoulée, mais aussi vers l’oriental, région d’implantation de sa nouvelle usine.

Asment Temara utilise également des énergies de substitution comme combustible afin de

réduire sa facture énergétique. Ainsi l’opérateur a pour habitude d’utiliser des pneus et

huiles usagées, dont le coût demeure largement inférieur mais surtout beaucoup plus

maîtrisable que celui du coke pétrole, du fuel ou encore du charbon car en effet, la

rentabilité d’un cimentier provient essentiellement de la progression de ses revenus, mais

elle peut également se mesurer par sa capacité à maîtriser les charges opérationnelles, et

notamment la facture énergétique.

Ciments de l’Atlas

Nous avons eu l’opportunité de rencontrer la direction de CIMAT, en l’absence de chiffres

publiés nous nous basons sur cet entretien duquel il ressort qu’à l’heure actuelle, cette

cimenterie détiendrait déjà 6% des parts de marché du ciment au Maroc.

Le personnel permanent s’élève à 30 personnes et un grand nombre d’activités sont sous-

traitées depuis l’exploitation de la carrière jusqu’à l’ensachage.

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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Il est important de rappeler que CIMAT n’appartient pas à groupe ADDOHA, mais à M.

Sefrioui actionnaire principal, à ce titre les personnes rencontrées (directeur de

l’exploitation et le directeur commercial) nous ont informés qu’ils ne réalisaient que 20% de

leur CA avec le groupe ADDOHA, en précisant en plus que ADDOHA n’était pas opérateur

dans le BTP mais promoteur, autrement dit ADDOHA sous traite la construction à des

opérateurs du BTP.

L’installation de cette unité n’a bénéficié d’aucun soutien particulier de l’Etat, hormis la

facilitation d’accès au foncier (carrières et usines) sur la base de la signature d’une

convention d’investissement.

L’entretien avec les dirigeants de cette entreprise revêt une importance particulière du fait

qu’il nous met en présence d’un nouvel arrivant, le mieux à même de parler des conditions

d’accès au secteur et des éventuelles barrières à l’entrée.

Cet entretien confirme nos conclusions sur l’absence d’entente entre producteurs et

l’absence de barrières à l’entrée. En particulier, lors du montage de l’unité de production, les

promoteurs n’ont subit aucune pression, ni aucune influence de la part des producteurs

historiques.

Depuis l’entrée en production, la bataille s’engage sur une politique normale de pénétration

du marché, basée essentiellement sur une politique commerciale articulée autour de

démarchages des revendeurs et d’offre de service de proximité aux clients.

Nous supposons que l’arrivée des nouveaux producteurs risque de mettre le Maroc en

situation de surproduction, exerçant par là une pression sur les prix et donc sur les marges.

La direction de CIMAT réfute cette thèse, en se basant sur le côté extrêmement porteur du

marché marocain (maintien du déficit en logements, continuation de l’équipement du pays

en infrastructures, faible consommation relative de ciment par tête au regard de ce qui se

passe dans des économies comparables), mais aussi sur le fait que les projets de YNNA

Holding et de LUBASA sont encore loin de voir le jour.

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

SIS-Consultants Page 49

Concernant la politique des prix, CIMAT réfute l’idée selon laquelle les cimentiers pratiquent

des hausses injustifiées, en rejetant la responsabilité sur les revendeurs qui spéculent lors

des pics commerciaux : en effet, l’activité est de plus en plus saisonnière, connaissant de

forts ralentissements depuis que les hivers sont devenus de plus en plus pluvieux, depuis

que le mois de ramadan coïncide avec des périodes où normalement l’activité connaît une

accélération (été), sans parler des périodes classiques de baisse d’activité pendant les fêtes

religieuses (Aïd el kébir, Aïd el fitr et de plus en plus Aïd el mouloud) : au lendemain de ces

périodes l’activité reprend et les revendeurs en profiteraient pour spéculer sur les prix.

La question des marges anormalement élevées a été soulevée et reconnue partiellement

mais les dirigeants mettent aussi en avant le coût des facteurs, en particulier l’énergie

électrique et de combustion dont les prix varient régulièrement surtout pour les sources

d’énergie sur le marché international (coke de pétrole).

La principale confirmation de nos thèses vient aussi de l’importance reconnue de la politique

commerciale et de marketing dans ce métier : les nouveaux arrivants accordent une

attention toute particulière à ces politiques, qui seules peuvent leur garantir des gains de

parts de marché satisfaisantes.

Cependant, les entretiens que nous avons eus avec les producteurs font état d’une

concurrence réelle entre eux et prennent comme preuve la bataille permanente à la

recherche de nouveaux marchés et l’importance grandissante que prend le département

marketing dans leurs unités, ils prennent pour preuve aussi l’arrivée imminente de nouveaux

producteurs marocains ainsi que les nombreux projets internationaux d’installations au

Maroc qui sont actuellement en cours d’étude : on parle d’un projet en provenance des

Canaries, d’un autre piloté par le groupe espagnol Lubasa et un autre dans la région de

Nador. Ces projets sont pour l’instant freinés par la récente crise financière mais peuvent

ressurgir rapidement dès la reprise des marchés du bâtiment et du tourisme au Maroc.

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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Ils s’insurgent même sur les suspicions d’entente dont ils sont victimes et souhaitent éclairer

le consommateur sur l’absence de fondements de cette réputation qui leur porte préjudice

en termes d’image de marque.

Les distributeurs

Une étude a été diligentée par le Ministère des affaires économiques et générales pour

vérifier ces suspicions d’ententes mais les résultats n’ont jamais été publiés. Par contre la

presse relate des éléments de cette étude qui disent que la FNBTP se plaint d’une possible

entente des cimentiers sur le prix.

Il est vrai que le système de fixation des prix par la place prête à confusion, mais on peut en

faire une lecture complètement différente qui permettrait de tenter de prouver que ces

différences sur les prix sont justement une preuve de l’existence d’une totale concurrence

entre les producteurs depuis que la réglementation du zoning n’existe plus.

L’homogéneité des prix et la non transparence du marché, alimentée en partie par ce

principe de la place, laisse apparaître des anomalies qui font qu’on trouve du ciment Lafarge

produit à Bouskoura vendu à Marrakech moins cher qu’à Casablanca.

Ces critiques existent au niveau des professionnels du bâtiment mais on retrouve aussi les

mêmes du côté des grossistes et revendeurs qui se plaignent de l’opacité du marché.

Les nombreux détracteurs du secteur se basent sur ces incompréhensions pour construire

leur argumentaire qui veut prouver l’existence d’accords illicites

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

SIS-Consultants Page 51

CONCLUSION

Le secteur du ciment évolue-t’il dans un contexte de concurrence loyale ou dans un contexte

d’ententes illicites ?

Beaucoup de suspicions caractérisent le secteur du ciment au Maroc. Ces suspicions sont

essentiellement véhiculées par la presse et alimentées par la FNBTP qui se plaint de subir la

main mise des cimentiers sur le secteur. Ces critiques adressées aux cimentiers concernent

plusieurs zones d’ombre :

- Les cimentiers ne se sont-ils pas partagé le territoire géographique basé sur l’héritage

du zoning ;

- Les prix sont étonnemment homogènes et proches, et ne cessent d’augmenter ; ils

sont aussi plus élevés que dans des pays à structures économiques comparables.

- Les marges dégagées au Maroc sont beaucoup plus importantes que celles dégagées

par les maisons mères ;

- Les utilisateurs finaux du ciment se retrouvent finalement devant une très faible

différenciation en termes de produits et de prix ;

- L’APC peut-elle jouer un rôle dans d’éventuelles ententes entre les cimentiers ?

Le faible nombre de producteurs, une politique des prix incohérente pour le consommateur,

un niveau de prix s’inscrivant tout le temps à la hausse, parfois plusieurs hausses dans la

même année, donnent l’impression que les négociants et donc le consommateur final sont

pris en otage par les quatre producteurs.

Il faut, pour une bonne analyse, ne pas oublier quelques caractéristiques spécifiques au

secteur :

1. Un très haut niveau capitalistique nécessitant des capitaux importants ;

2. Une forte incidence du coût de l’energie sur les prix de ventes ;

3. Un très haut niveau de technicité nécessitant un encadrement de pointe ;

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

SIS-Consultants Page 52

4. La nécesssité d’être adossé à une carrière ;

5. Une faible mobilité du produit final en raison de son poids ;

6. La quasi absence de produits de substitution faisant du ciment un produit

incontournable ;

7. Enfin, un nombre peu important de producteurs qui reste pratiquement le

même depuis les années 70 malgré le boom immobilier et le développement

des infrastructures.

Les calculs des indices de concentration plaident en faveur d’une forte concentration, mais

ces résultats sont influencés par le faible nombre d’opérateurs. Or celui-ci s’explique par la

nécessité de mobiliser des capitaux très importants et d’être en plus adossé à un groupe

international pour bénéficier de son expérience et réaliser ainsi d’importantes économies

d’échelle.

Mais il faut reconnaître que nous n’avons relevé aucune barrière à l’entrée si ce n’est la

barrière du volume important des capitaux à mobiliser pour monter une cimenterie.

De même, aucune réglementation restrictive ou contraignante ne peut décourager de

nouveaux entrants, la seule taxation spéciale étant la même pour tous. Il n’a pas été possible

d’identifier des barrières à l’entrée, autant tarifaires que non tarifaires : la seule barrière

tarifaire est constituée par les droits de douane ; or ceux-ci sont les mêmes pour tous et sont

en voie de disparition compte tenu des accords de libre échange et des règles de la

mondialisation.

En ce qui concerne les barrières non tarifaires, aucune n’a été prouvée, en dehors de la forte

intensité capitalistique ; mais nous avons vu par ailleurs que chaque unité de production doit

systématiquement être adossée à une carrière. Or l’exploitation de carrières est soumise à

autorisation administrative difficile à obtenir. Y a-t-il eu complications particulières pour les

trois nouveaux arrivants pour obtenir une telle autorisation. D’après CIMAT, la réponse est

négative mais l’environnement administratif du Maroc est tel qu’on peut comprendre le

doute des critiques à ce sujet.

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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La chaîne de commercialisation est indépendante des producteurs et nous ne relevons

aucune condition restrictive à la vente, hormis le poids minimal d’enlèvement et de livraison

qui s’explique aisémment, les petits acheteurs pouvant alors s’addresser aux nombreux

revendeurs.

Elle se compose d’un nombre important de gros revendeurs et d’une multitude de petits

négociants ; ce nombre d’intervenants est ce qui justifie que notre étude s’est concentrée

sur les constituants des prix sortie usine : la chaîne de commercialisation est suffisamment

atomisée pour écarter toute possibilité de pratiques anti concurrentielles à ce niveau. Plus

que cela, les producteurs de ciment imputent la hausse des prix à ces mêmes revendeurs qui

profitent des périodes de forte demande pour spéculer sur les prix de vente au

consommateur final.

Aucun contrat d’exclusivité pour aucun des échelons de la production ou de la

commercialisation n’existe. La plupart des négociants sont d’ailleurs des « mullti cartes »,

c'est-à-dire qu’ils ont des comptes ouverts auprès au moins de deux producteurs, et sont

donc libres de s’approvisionner auprès de qui ils veulent, restant cependant limités par

l’éloignement en raison de l’incidence des coûts de transport sur le prix final.

Tous ces points plaident en faveur d’un marché en situation de concurrence normale. En

clair, nous ne sommes pas en mesure de prouver d’une manière intangible l’existence

d’ententes sur le partage du marché.

Mais de très nombreuses zones d’ombre persistent et plaident pour le contraire :

Les prix, quoique rigides, en raison du peu d’élasticité de la demande, et d’un niveau de

production parfaitement corrélé avec la demande, sont sujets à des négociations entre

producteurs et clients ; mais cette négociation n’est possible que pour les clients importants

en volume et en durée de projet.

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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Pour être complet, il faut souligner que les prix départ usine au Maroc sont sensiblement

plus élevés qu’ailleurs. Si cette différence peut s’expliquer par le différentiel des coûts entre

l’Egypte et le Maroc en termes de main d’œuvre et de coût de l’énérgie, il ne peut expliquer

la différence de prix entre le Maroc et la Turquie où les coûts de la main d’œuvre sont plus

importants et ceux de l’énergie relativement similaires.

Il est vrai aussi que tout porte à croire que la capacité de négociation des revendeurs est

largement freinée par la taille et le faible nombre des cimentiers, l’inexistence de produits

de substitution, la quasi impossibilité d’importer le produit final en raison du poids mais

aussi du caractère non stockable du ciment en raison d’une durée de vie limitée et de

l’importance des hangars que nécessite le stockage du ciment.

Le niveau de production est étonnamment conforme au niveau de la demande, malgré des

capacités utilisées à hauteur de près de 90 %. En termes de capacités financières, Lafarge a

en théorie la possibilité d’étouffer au moins le plus petit producteur qui est Asment ;

pourquoi ne le fait-il pas ? Dans ce même ordre d’idées, le public est en droit de se

demander quelles sont les raisons qui ont fait que pendant au moins les cinquante années

d’indépendance, le nombre de producteurs soit resté aussi faible, surtout si l’on se réfère à

un marché qui publie un taux de croissance annuel de plus de 7% et qui dégage des marges

de plus de 35% au moins ! La mondialisation a commencé dès la fin des années 80 et nos

producteurs historiques sont restés seuls dans un marché en théorie ouvert à tout nouvel

investisseur. Il aura fallu attendre au-delà de 2005 pour assister à l’arrivée de nouveaux

intervenants. Même si le niveau capitalistique n’est pas à la portée de tous, les firmes

multinationales sont habituées à développer des forces de frappe financières qui dépassent

ce niveau.

Le principe du « prix de la place » est difficilement compréhensible même s’ il témoigne de

l’existence d’une concurrence entre producteurs pour gagner des PDM sur les régions

porteuses.

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Le niveau de la valeur ajoutée est aussi impressionnant. Cela peut être dû au fort niveau

capitalistique de cette industrie. Il donne naissance à des marges confortables qui auraient

pu faire diminuer les prix par une réelle concurrence. Mais il n’en est rien, en tout cas tant

que l’offre est strictement calquée sur la demande.

L’arrivée de deux nouveaux producteurs va sans doute clarifier beaucoup de choses.

L’honnêteté nous impose de faire remarquer que cette arrivée est par elle-même un

élément qui pourrait plaider en faveur d’une bonne concurrence sur le secteur.

Cette arrivée devrait se traduire par un excès de l’offre sur la demande, et d’une manière

substancielle. Par ailleurs, ces deux unités sont adossées à deux clients importants qui vont

certainement favoriser l’approvisionnement au sein de leur propre groupe.

Comment vont réagir les producteurs historiques ? ils peuvent chercher à compenser l’excès

de l’offre par l’exportation, mais avec des marges nettement réduites et une complexité à

trouver de nouveaux marchés (politique commerciale différente).

Ils peuvent baisser leur production pour maintenir les prix mais cela parait peu probable

étant donné le caractère permanent de la production : on n’arrête un four que pour la

maintenance.

Ils peuvent enfin faire du dumping ; mais ce serait au détriment de leurs marges, et par

conséquent du rythme de maintenance, donc de la durée de vie de leur outil de production.

Les producteurs parlent d’un climat sain mais rude et chacun va développer sa propre

stratégie commerciale pour conforter ses parts de marché. C’est pour cela que de plus en

plus, la direction marketing de ces entreprises prend de l’ampleur et de l’importance,

indicateur indubitable d’une concurrence avérée.

Comme nous l’avons signalé, l’arrivée des nouveaux producteurs doit changer la donne en

mettant le secteur en surcapacité de production.

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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C’est là où les autorités compétentes doivent rester vigilantes en surveillant les évolutions

futures : si, lorsque les nouveaux arrivants atteindront leur rythme de croisière, les prix et les

marges restent inchangées, il faudra se reposer la question de l’existence d’ententes illicites

entre les producteurs.

Si au contraire, les prix du ciment et les marges s’inscrivent dans une tendance à la baisse

(surtout les marges car les prix restent dépendants des coûts des intrants), cela vérifiera

notre conclusion actuelle sur l’absence d’ententes.

Le ciment concerne tout le public marocain. Celui-ci se retrouve confronté à des structures

de production très importantes générant des volumes financiers considérables.

Il est donc normal que ce public se pose des questions sur la transparence de ce marché

détenu en exclusivité par quatre entreprises.

Ces questions sont aussi encouragées par les détracteurs de ce secteur qui sont nombreux et

puissants comme la FNBTP qui peut rejeter la faute du niveau élevé des prix par la

domination des cimentiers.

Ces critiques sont salutaires et poussent les cimentiers à faire de plus en plus attention à leur

communication.

Mais cette étude soulève aussi des questions qui pour l’instant restent sans réponses et qui

doivent pousser les pouvoirs publics à la vigilance :

- Pourquoi les prix au Maroc sont plus élevés qu’ailleurs ?

- Qu’est ce qui explique que les marges sont aussi importantes ?

- Depuis plus de cinquante ans, il n’y a que quatre producteurs.

- Pourquoi les plus puissants n’ont pas éliminé les plus petits ?

- Qu’est ce qui explique que les capacités de production se développent au même

rythme que la demande et pas plus ?

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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Ces quelques questions et d’autres encore sont légitimes et doivent trouver une explication

en toute transparence. L’arrivée des nouveaux producteurs changera la donne rapidement

et elle devrait se traduire par une réelle baisse des marges et des prix. L’avenir proche nous

dira si cette hypothèse se vérifie.

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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en 2012,

L’économiste, BTP : le nouveau contrat programme,

L’économiste, Addoha : deux cimentiers pour 2010,

Le matin, Interview. Mohamed Chaibi «Les prix du ciment restent maîtrisés», 12/06/08

Maroc hebdo, Y’aura-t-il pénurie de ciment ?

Site internet :

http://www.apc.ma

http://www.lafarge.ma

http://www.holcim.com/ma

http://www.cimentsdumaroc.com

http://www.asment.co.ma

http://www.mcinet.gov.ma

http://www.mce.gov.ma

http://www.bmcek.co.ma

http://www.leconomiste.com

http://www.lavieeco.com

http://www.aujourdhui.ma

http://www.economie-entreprise.com

www.maroc-hebdo.press.ma

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Liste des annexes

Annexe 1: Lexique ................................................................................................................................. 62

Annexe 2: Questionnaire "Lafarge Maroc" ........................................................................................... 63

Annexe 3: Questionnaire "Holcim Maroc"............................................................................................ 71

Annexe 4: Questionnaire "Ciments du Maroc " .................................................................................... 76

Annexe 5: Questionnaire"Asment Temara "......................................................................................... 82

Annexe 6: Bilans et CPC des opérateurs ............................................................................................... 87

Liste de graphes

Graphe 1: Evolution de la part de marché du ciment des opérateurs sur la période 2005-2009 .......... 6

Graphe 2: Répartition des ventes par mode d’utilisation..................................................................... 14

Liste des tableaux

Tableau 1 : Evolution des indices de concentration CR2, CR3 et IHH sur la période 2005-2009 ............. 9

Tableau 2: Principaux résultats des cimentiers en MDH....................................................................... 11

Tableau 3: La rentabilité des cimentiers ............................................................................................... 13

Tableau 4: Droits des Douanes à l'importation..................................................................................... 20

Tableau 5: Taux d'utilisation de la capacité de production à l'horizon 2012........................................ 28

Tableau 6: Prix du ciment, coût de l'énergie et salaire minimum......................................................... 39

Tableau 7: Marge des opérateurs ......................................................................................................... 39

Tableau 8: Chiffre d’affaires, volumes réalisés et prix moyen de la tonne par producteur ................. 40

Tableau 9: Répartition du CA par CPJ 35 et CPJ 45 ............................................................................... 41

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ANNEXES

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ANNEXE 1: LEXIQUE

BPE Béton Prêt à l’Emploi. Il est produit par des centrales à béton qui le livrent

directement sur les chantiers

Broyage Opération consistant à diviser un solide, pour augmenter sa surface et donc

sa réactivité

Clinker Matériau hydraulique constitué d’un agglomérat de silicates et

d’aluminates, issu de la cuisson à haute température du “cru” (1 450 °C).

Finement broyé, il est le constituant principal du ciment

Concassage Action de concasser, c'est-à-dire de réduire en petites parties (jusqu'à

quelques millimètres)

CPA Ciment Portland Artificiel, il contient au moins 95 % de clinker et au plus 5 %

de constituants secondaires.

CPJ Ciment Portland composé, il contient au moins 65 % de clinker et au plus

35 % d’autres constituants : laitier de haut fourneau, pouzzolane naturelle,

cendres volantes, calcaires, constituants secondaires.

Cru Farine de grande finesse obtenue par le broyage de calcaire et d’argile, dans

une proportion voisine de 80 % - 20 %.

Petcoke Combustible produit à partir des résidus du processus de raffinage de

pétrole. En effet, au terme de ce processus, ces résidus peuvent être de

nouveau raffinés à de hautes températures et sous forte pression. Le

produit résultant est le petcoke, une substance dure qui est semblable au

charbon et est aussi utilisée par les centrales électriques

Silos Réservoir destiné à stocker du matériel en vrac.

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Annexe 2: Questionnaire "Lafarge Maroc"

Raison sociale : Lafarge Maroc

Adresse du siège social : 6, Route de Mekka - Quartier Les Crêtes - BP: 7234, Casablanca

Site Internet : www.lafarge.ma

E-mail :

Année de création : 1929

Forme juridique : Société Anonyme de droit marocain

Enterprise : National Multinationale

Capital : Privé Etat Mixte (% public : )

L’entreprise dispose-t-elle d’une ou plusieurs filiales ? Oui Non : dont deux filiales

cimentières : Lafarge Ciments, société anonyme cotée à la SBVC dont 70% du capital environ est

détenue par Lafarge Maroc et 30 % environ par le public, en bourse (3 usines dont une à Meknes,

une à Tétouan et une à Bouskoura) et Lafarge Cementos SA (une station de broyage à Tanger)

Fonction des personnes ayant rempli ce questionnaire :

Directeur Commercial,

Chef Département Juridique

Responsable administration des ventes

N° Questions Réponses

1Existe-t-il des brevets pour la production

du Ciment?

Oui

Non

Si Oui, Lesquels ?

2Quelles sont les infrastructures nécessaires

pour la production du Ciment ?

- Des carrières comprenant des réserves de calcaire de

bonne qualité représentant plusieurs années

d’exploitation.

- Des équipement de concassage, de broyage et de

cuisson , expédition (ensachage).

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N° Questions Réponses

3Est-ce-que vous vous assurez de la maîtrise

de vos infrastructures ?

Oui

Non

Si Oui, Comment ?

Par la maîtrise du processus de fabrication et les

opérations de maintien.

4La maîtrise de ces infrastructures vous

permet-elle d’acquérir une place

prépondérante sur le marché ?

Oui

Non

Elle nous permet d’avoir une meilleure fiabilité et donc

une meilleure productivité de notre outil de production.

5Quel est le rythme de renouvellement du

parc industriel ?

De 10 à 30 ans en fonction de la nature des

équipements.

6Quel est l’impact des technologies de

production sur la compétitivité de votre

Entreprise ?

La technologie utilisée est importante pour la

compétitivité de notre entreprise.

Exemple : En cas de panne du four de longue durée, la

société ne pourrait pas produire de ciment

7

Est-ce que vous avez l’exclusivité de

certains types de ciment ?

1. Oui

2. Non

Si Oui, veuillez les citer ?

Les différents types de ciments sont normalisés NM et

l’ensemble de nos concurrents peuvent les produire.

8Quelles sont les sources

d’approvisionnement ?

Les sources sont très diversifiés :nationales (gypse plus

d’autres matières d’addition) et international (petcoke)

9Existe-t-il de nombreux fournisseurs sur le

marché ?

Oui en fonction du produit

Non

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N° Questions Réponses

10Comment évaluez-vous le pouvoir de

négociation de vos fournisseurs ?

Faible

Moyen

Fort

Cela dépend de la nature du produits ou service.

11Quels sont les délais de péremption du

ciment ?

En fonction des conditions de stockage, en principe et si

les conditions le permettent, eniron 45 jours.

12Utilisez-vous des techniques de marketing

pour la vente ?

Oui : De la connaissance du client et de ses besoins

spécifiques (segmentation, enquête client..) jusqu’à la

mise en œuvre de produits et de services différenciés.

Non

13Quelles sont les conditions générales de

vente ?

Résumé succinct :

Délais de livraison: Le jour même, au plus tard le

lendemain

Conditions de livraison : Selon la commande

Quantité et Qualité : Selon la commande

Responsabilité et transport : En fonction de la

commande. Si c’est du rendu, le transport est sous notre

responsabilité, si par contre il s’agit de départ usine, le

transport est de la responsabilité du client

Modalités de paiement : Comptant ou à terme en

fonction des garanties et du cycle d’exploitation du

client.

14Quel est le périmètre de commercialisation

de vos produits ?

Veuillez citer les différentes zones :

Nous avons une couverture géographique nationale à

partir de nos usines de Meknes, Tétouan, Bouskoura et

Tanger.

15Quels sont les circuits de

commercialisation les plus dominants ?

Le Négoce (sac) et les canaux techniques (BTP, Béton

prêt à l’emploi et préfabrication pour le vrac.

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N° Questions Réponses

16 Existe-t-il un seuil minimal de livraison ?

Oui

Non

Si Oui, Combien et Pourquoi ?

5 tonnes (100 sacs). En dessous de ce volume, c’est

notre circuit de distribution qui livre le client final.

17

Le prix de vente est-il :

Imposé

Conseillé

Si autre, veuillez préciser :

Nos prix de vente ne sont ni imposés ni conseillés. Notre

prix de vente est différent d’une usine à une autre, en

fonction du coût de revient, de la maîtrise de nos coûts,

du contexte concurrentiel…

Le prix de revente par nos clients n’est ni conseillé ni

imposé.

18Quels sont les éléments constitutifs du

prix ?

Le coût de revient + marge

19

Quelle est la répartition du CA par type de

ciment ? (les qualités de ciments selon la

norme marocaine) (base 2009)

- CPJ 35 : 33,67%

- CPJ 45 : 54,8%

- CPJ 55 : 6,76%

- Ciment Prise Mer: 3,01%

- CPA 65 : 1,71%

- Ciment blanc : environ 35 000 Tonnes

20

Quel est le CA réalisé par la vente du

ciment aux intermédiaires ? (base 2009)

Quel est le CA réalisé par la vente du

ciment au consommateur final ? (base

73 %

27 %

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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N° Questions Réponses

2009)

21

Avez-vous des conditions générales de

vente rédigées entre professionnels du

secteur ?

Oui

Non

Si Oui, lesquelles ?

22Quelles sont les capacités de négociation

des clients ?

Grande

Moyenne

Faible

23Est-ce qu’il y’a une différence de

négociations entre les clients ?

Oui

Non

Si Oui, Comment ?

En fonction de plusieurs critères :

Volume du client

Canal de distribution

24 Proposez-vous des packages ?

Oui

Non

Si Oui, lesquels ?

25 Commercialisez-vous d’autres marques ?

Oui

Non

Si Oui, lesquelles ?

______________________________________________

Permettent-elles d’accroître votre pression sur lemarché ? (estimation)

______________________________________________

26Existe-t-il des produits de substitution

susceptible de limiter votre marché ?

Oui, potentiellement pour l’acier, le bois, le plâtre.

Si Oui, lesquels ?

____________________________________________

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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N° Questions Réponses

27Votre marge de bénéfice est-elle menacée

par des produits concurrents ?

Oui potentiellement sur le long terme, s’agissant des

produits de substitution.

Non

28

Quelles étaient les barrières d’accès au

marché lors de la création de votre

entreprise ?

Jusqu’en 1986, le marché du ciment était administré par

les pouvoirs publics. C’est l’Etat qui imposait les zones

de commercialisation à chaque cimentier ainsi que les

prix.

29

Est-ce que la situation du marché à laquelle

sont confrontés les entrants potentiels

d’aujourd’hui est la même que celle que

vous avez eu à affronter ?

Oui

Non

Si Non quelle est la différence ?

Aujourd’hui le marché n’est plus administré par l’Etat.

C’est la loi de l’offre et la demande. De plus, l’Etat

encourage les investissements en facilitant notamment

l’acquisition de terrains domaniaux ou collectifs.

L’intensité capitalistique de l’outil de production et les

exigences de qualité (normes) constituent des

contraintes, mais elles sont les mêmes pour les

producteurs en place ou les nouveaux entrants.

30

Quelle est la nature des conditions

constitutives des barrières à l’entrée du

marché?

- Financières : l’industrie cimentière estfortement capitalistique

- De plus, nécessité de disposer de compétencesdans le domaine de la fabrication du ciment.

31 Peut-on quantifier ces barrières à l’entrée ?

Oui

Non

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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N° Questions Réponses

32

Comment des facteurs tels que les

économies d’échelle et les effets de

réseaux peuvent expliquer l’existence de

telles barrières ? (faire des économies

d’échelle pour garantir la part de marché)

Nous sous-traitons généralement ce qui n’est pas le

cœur du métier de cimentier.

33

Comment voyez-vous la menace des

nouveaux entrants ?

Importante

Moyenne

Faible

34

Peut-on considérer les barrières à l’entrée

comme un moyen de favoriser ou de

freiner la concurrence ?

Oui

Non

Comment ?

Il n’y a pas de barrières à l’entrée mais

L’industrie cimentière est capitalistique par conséquent

l’importance du coût d’investissement et son

financement pourrait constituer de fait une barrière à

l’entrée pour de petits acteurs.

35

Comment procédez-vous pour accroître ou

maintenir votre position concurrentielle ?

Bonne connaissance des besoins de nos clients,

développement de nos produits et services adaptés à

leurs besoins, anticipation de l’évolution de ces besoins,

par :

- une forte exigence sur la qualité de nos produits et

services

- des investissements soutenus de maintien et de

développement

- La maitrise des opérations industrielles

36

Existe-t-il des subventions de l’Etat ?

Existe-t-il des exonérations ?

Existe-t-il des réglementationsrestrictives ?

Oui Non Si Oui, Lesquelles ?

Oui Non Si Oui, Lesquelles ?

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N° Questions Réponses

Existe-t-il des normes de fabrication ? Oui Non Si Oui, Lesquelles ?

Oui Non Si Oui, Lesquelles ? Norme NM

37Existe-t-il des interventions étatiques qui

modifient les conditions de concurrence ?

Oui Non Si Oui, Lesquelles ?

38Comment percevez-vous l’intervention de

l’Etat dans le secteur ?

Favorable

Défavorable

Veuillez Expliquer

Non applicable pour l’industrie cimentière

39

Ces différentes interventions ont-elles des

répercussions sur la concurrence dans le

secteur du ciment ?

Oui

Non

Comment ?

Non applicable pour l’industrie cimentière

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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Annexe 3: Questionnaire "Holcim Maroc"

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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Annexe 4: Questionnaire "Ciments du Maroc "

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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Annexe 5: Questionnaire"Asment Temara "

Raison sociale : Asment Temara

Adresse du siège social : Route de Casablanca – Aîn Atig - Témara

Site Internet : www.asment.co.ma

E-mail : [email protected]

Année de création : 1976

Forme juridique : SA

Enterprise : National Multinationale

Capital : Privé Etat Mixte (% public : )

L’entreprise dispose-t-elle d’une ou plusieurs filiales ? Oui Non

Fonction des personnes ayant rempli ce questionnaire : DGA et DC

N°Questions Réponses

1Existe-t-il des brevets pour la production

du Ciment?

Oui

NonSi Oui, Lesquels ?___________________________________________

2

Quelles sont les infrastructures

nécessaires pour la production du

Ciment ?

-Usine avec ligne de production complète= concasseur,broyeurs et four-Carrière calcaire et schistes-

3Est-ce-que vous vous assurez de la

maîtrise de vos infrastructures ?

Oui

NonSi Oui, Comment ?Asment Témara assure la maîtrise et la gestion de sesinfrastructures

4

La maîtrise de ces infrastructures vous

permet-elle d’acquérir une place

prépondérante sur le marché ?

Oui

Non

5Quel est le rythme de renouvellement du

parc industriel ?

Le rythme de renouvellement du parc industriel est lié àcelui des amortissements

6

Quel est l’impact des technologies de

production sur la compétitivité de votre

Entreprise ?

Compétitivité de l’entreprise réside essentiellement dansla maîtrise du process et de la maintenance préventive

7Est-ce que vous avez l’exclusivité decertains types de ciment ?

1. Oui

2. Non

Si Oui, veuillez les citer ?

___________________________________________

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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N°Questions Réponses

____________________________________________

8Quelles sont les sourcesd’approvisionnement ?

-Locales pour matières premières(produits de carrières)énergies et fuel+ certaines pièces.

-Etrangères pour équipements , certaines pièces et le cokede pétrole

-

9Existe-t-il de nombreux fournisseurs surle marché ?

Oui

Non

10Comment évaluez-vous le pouvoir denégociation de vos fournisseurs ?

Faible

Moyen

Fort

11Quels sont les délais de péremption duciment ?

La norme marocaine, d’application obligatoire ne le prévoitpas. Mais il est assez rare que les utilisateurs le stockent +de 3 ou 4 semaines.

12Utilisez-vous des techniques demarketing pour la vente ?

Oui

Non

13Quelles sont les conditions générales devente ?

Délais de livraison: quasi immédiats

Conditions de livraison : Départ-usine ou rendu

Quantité et Qualité : Selon disponibilité. Norme Marocaine10.1.004

Garantie : Pour obtenir facilités de paiement (cautions)

Responsabilité et transport : Responsabilité du transporteur

Modalités de paiement : facilités si garanties

14Quel est le périmètre decommercialisation de vos produits ?

Veuillez citer les différentes zones : Rabat, Salé, Témara,Zone de Kenitra et Gharb, Zone de Casablanca, Tiflet,Khemisset, Meknès, Fès etc.……

15Quels sont les circuits decommercialisation les plus dominants ?

Grossiste, Revendeur-Utilisateur, détaillant

16 Existe-t-il un seuil minimal de livraison ?

Oui

NonSi Oui, Combien et Pourquoi ?5 tonnes pour le ciment en sac ; pour optimiser nos lignesd’ensachage

17 Le prix de vente est-il :

Imposé

Conseillé

Si autre, veuillez préciser :Le prix de vente du ciment est libre.Il est fixé par le marché

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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N°Questions Réponses

18Quels sont les éléments constitutifs duprix ?

-Cout de la sous-traitance, énergie,

-Combustibles, coût fixes dont frais de personnel,amortissements…

19Quelle est la répartition du CA par typede ciment ?

-Environ 50/50 entre CPJ35 et CPJ45

-à noter que près de la moitié du ciment CPJ45 est vendueen vrac

20

Quel est le CA réalisé par la vente duciment aux intermédiaires ?Quel est le CA réalisé par la vente duciment au consommateur final ?

Environ 70%

-nous ne vendons pas directement au consommateur final(existence d’un circuit de distribution).30% est vendue auxutilisateurs.

21Avez-vous des conditions générales devente rédigées entre professionnels dusecteur ?

Oui

NonSi Oui, lesquelles ? Nous avons nos propres ConditionsGénérales de Ventes régissant nos relations avec nosclients.

22Quelles sont les capacités de négociation desclients ?

Grande

Moyenne

Faible

23Est-ce qu’il y’a une différence denégociations entre les clients ?

Oui

NonSi Oui, Comment ?

____________________________________________

24 Proposez-vous des packages ?

Oui

NonSi Oui, lesquels ?

____________________________________________

25 Commercialisez-vous d’autres marques ?

Oui

Non

Si Oui, lesquelles ?

______________________________________________

Permettent-elles d’accroître votre pression sur le marché ?(estimation)

______________________________________________

26Existe-t-il des produits de substitutionsusceptible de limiter votre marché ?

Oui

NonSi Oui, lesquels ?

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VOLET II : Données déterminantes et indices de concurrentiabilitéet/ou de non concurrentiabilité du marché

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N°Questions Réponses

Brique rouge, bitume, verre, etc……..

27Votre marge de bénéfice est-ellemenacée par des produits concurrents ?

Oui

NonSi Oui, Comment ?

Ce n’est pas tellement le ciment qui est substituable, maisplutôt les produits du ciment (ex. briques rouges vs agglos

28Quelles étaient les barrières d’accès aumarché lors de la création de votreentreprise ?

-La Société a été créée en 1976 dans un contexte depénurie de ciment à l’échelle nationale. L’état avait doncplutôt intérêt à favoriser cet investissement.--

29

Est-ce que la situation du marché àlaquelle sont confrontés les entrantspotentiels d’aujourd’hui est la même quecelle que vous avez eu à affronter ?

Oui

NonSi Non quelle est la différence ?Il n’y a plus de pénurie de ciment aujourd’hui sur le marchémarocain

30Quelle est la nature des conditionsconstitutives des barrières à l’entrée dumarché?

- RéglementairesIl n’y a pas de barrières Il y a un investissement à consentir

et un site d’implantation à trouver pour l’usine et sesCarrières.- Financières :- Tarifaires- Techniques

31Peut-on quantifier ces barrières àl’entrée ?

Oui

Non

32

Comment des facteurs tels que leséconomies d’échelle et les effets deréseaux peuvent expliquer l’existence detelles barrières ? (faire des économiesd’échelle pour garantir la part de marché)

Pas de réponse

33Comment voyez-vous la menace desnouveaux entrants ?

Importante

Moyenne

Faible

34Peut-on considérer les barrières àl’entrée comme un moyen de favoriserou de freiner la concurrence ?

Oui

NonComment ?Pas de réponse

35Comment procédez-vous pour accroîtreou maintenir votreposition concurrentielle ?

On se fixe des objectifs commerciaux, qui s’avèrent plus oumoins difficiles à atteindre selon la conjoncture et le marché.

Les difficultés nous amènent à élargir le champ decommercialisation.

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ETUDE SUR LA CONCURRENTIABILITE DU SECTEUR DU CIMENT

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N°Questions Réponses

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Existe-t-il des subventions de l’Etat ?Existe-t-il des exonérations ?Existe-t-il des réglementationsrestrictives ?Existe-t-il des normes de fabrication ?

Oui Non Si Oui, Lesquelles ?

Oui Non Si Oui, Lesquelles ?

Oui Non Si Oui, Lesquelles ? Environnement

Oui Non Si Oui, Lesquelles ? NM 10.1.004

37Existe-t-il des interventions étatiques quimodifient les conditions de concurrence ?

Oui Non Si Oui, Lesquelles ?

38Comment percevez-vous l’interventionde l’Etat dans le secteur ?

Favorable

Défavorable

Veuillez Expliquer

L’état joue son rôle positivement, notamment en matièrede développement durable et d’environnement

39Ces différentes interventions ont-ellesdes répercussions sur la concurrencedans le secteur du ciment ?

Oui

NonComment ? Les interventions de l’Etat, telles que la miseen place d’une taxe spéciale sur le ciment n’ont pas pourbut ni pour effet de pénaliser un opérateur par rapport àun autre.

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Annexe 6: Bilans et CPC des opérateurs