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COMMUNE DE OUAGADOUGOU BURKINA FASO -------------------------- SECRETARIAT GENERAL UNITE-PROGRES-JUSTICE -------------------------- DIRECTION DE LA POLICE MUNICIPALE -------------------------- PROGRAMME CONJOINT DE RENFORCEMENT DE LA SECURITE URBAINE (PCRSU) -------------------------- Réalisée par : Ahmad Nassourou CISSE, Consultant en transport et sécurité routière [email protected] SEPTEMBRE 2011 ETUDE DIAGNOSTIQUE D’ELABORATION D’UN PLAN D’ACTION EN MATIERE DE SECURITE ROUTIERE RAPPORT PROVISOIRE

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COMMUNE DE OUAGADOUGOU BURKINA FASO

--------------------------

SECRETARIAT GENERAL UNITE-PROGRES-JUSTICE

--------------------------

DIRECTION DE LA POLICE MUNICIPALE

--------------------------

PROGRAMME CONJOINT DE RENFORCEMENT

DE LA SECURITE URBAINE (PCRSU)

--------------------------

Réalisée par :

Ahmad Nassourou CISSE, Consultant en transport et sécurité routière

[email protected]

SEPTEMBRE 2011

ETUDE DIAGNOSTIQUE

D’ELABORATION D’UN PLAN D’ACTION

EN MATIERE DE SECURITE ROUTIERE

RAPPORT PROVISOIRE

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SOMMAIRE

LISTE DES TABLEAUX

INTRODUCTION

I- RAPPEL DU CADRE GENERAL DE L’ETUDE

I- 1 Etapes opérationnelles

I- 2 Outils de mise en œuvre de la démarche méthodologique

II- ETAT DES LIEUX DE L’INSECURITE ROUTIERE A

OUAGADOUGOU

II.1 – Le cadre institutionnel et réglementaire

II.2 – L’ampleur du phénomène de l’insécurité routière

à Ouagadougou

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

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LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES

Tableau 1 : Evolution des accidents à Ouagadougou

Tableau 2 : Evolution du nombre de tués dans les accidents à

Ouagadougou

Tableau 3 : Evolution du nombre de blessés dans les accidents à

Ouagadougou

Tableau 4 : Répartition des accidents par tranches d’âge

Tableau 5 : Pourcentage des conducteurs impliqués dans les accidents selon leur sexe

Tableau 6 : Répartition des accidents selon les formes

d’implication

Tableau 7 : Répartition viaire des accidents

Tableau 8 : Etat du port de casque à Ouagadougou

Tableau 9 : Détails sur quelques facteurs accidentogènes

Tableau 10 : Véhicules mis en fourrière pour infractions diverses (2010)

Tableau 11 : Facteurs accidentogènes liés aux véhicules

Tableau 12 : Etat technique du parc automobile du Burkina

Tableau 13 : Facteurs accidentogènes liés à la route

Tableau 14 : Etat de dégradation du réseau viaire

Tableau 15 : Nombre d’animaux mis en fourrière

Tableau 16 : Intersections présentant certains dangers

Graphique 1 : Evolution des accidents à Ouagadougou

Graphique 2 : Evolution des accidents à Ouagadougou en Histogramme

Graphique 3 : Evolution du nombre des tués par accident à Ouagadougou

Graphique 4 : Evolution du nombre des tués par accident à

Ouagadougou en histogramme Graphique 5 : Evolution du nombre de blessée légers et graves

Graphique 6 : Répartition viaire des accidents

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INTRODUCTION

La mobilité urbaine constitue une dimension fondamentale dans la vie

des citadins. Elle se complexifie en fonction du développement de

l’urbanisme et du degré de leur motorisation. En même temps que la

mobilité se complexifie elle génère des extranéités nuisibles au nombre

desquelles figurent la pollution, la congestion de la circulation et

l’insécurité routière.

L’insécurité routière, dont les accidents de la circulation constituent la

manifestation symptomatique, prend de plus en plus des proportions

inquiétantes.

En effet, depuis l’enregistrement du premier décès dû à un accident de

véhicule motorisé, le 17 août 1896 à Londres, le nombre d’accidents ne

fait que croître dans le monde. On estime que chaque jour, plus de

3 000 personnes meurent à travers le monde de suite d’accidents de

circulation et environ 15 000 personnes resteront handicapées à vie pour

la même raison1.

C’est en réaction à cette situation dramatique que l’Assemblée Générale

des Nations Unies a adopté, lors de sa 57ème session, une résolution

reconnaissant qu’il y a une crise mondiale de la sécurité routière.

C’est dans le même élan de prise de conscience sur le phénomène de

l’insécurité routière que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a

placé la Journée Mondiale de la Santé du 07 avril 2004 sous le thème de

la sécurité routière.

La ville de Ouagadougou, à l’instar des autres villes du monde, est

confrontée au phénomène de l’insécurité routière qui contribue chaque 1 OMS : Rapport sur la prévention des traumatisme dus aux accidents de la circulation, 2004

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jour à blesser, mutiler, tuer et endeuiller des usagers de la route. Au

delà des souffrances multiformes insupportables que provoquent les

accidents, il y a lieu de noter que ceux-ci causent au pays et à la

commune des pertes en vies humaines ainsi que de dégâts énormes sur

le plan économique.

Toute les études montrent que ce phénomène n’est ni une fatalité ni

l’expression d’une quelconque malédiction, mais la conséquence des

causes connues et maîtrisables. Le facteur humain est de loin la cause la

plus prépondérante. Au titre de cette catégorie de facteurs, la

délinquance routière occupe une place de choix.

C’est pourquoi, la Commune de Ouagadougou, soucieuse d’offrir à ses

citoyens un espace de circulation sécurisé et apaisé, a décidé de prendre

des mesures idoines afin de contribuer efficacement et durablement à la

réduction du nombre et de la gravité des accidents.

C’est dans cette perspective et dans le cadre de la mise en œuvre du

Programme Conjoint de Renforcement de la Sécurité Urbaine qui

bénéficie du soutien technique et financier de l’ONU-HABTAT et du PNUD

que s’inscrit la présente étude diagnostique d’élaboration d’un plan

d’action en matière de sécurité routière.

Le présent rapport qui rend compte du déroulement de l’étude et des

résultats atteints, s’articule autour des points suivants :

I- Rappel du cadre général de l’étude ;

II- Etat des lieux de l’insécurité routière à Ouagadougou ;

III- Conclusions et recommandations.

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I- RAPPEL DU CADRE GENERAL DE L’ETUDE

La présente étude s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du

Programme Conjoint de Renforcement de la Sécurité Urbaine à

Ouagadougou. Il fait suite au constat que l’insécurité routière demeure

une question préoccupante à Ouagadougou malgré les actions de

surveillance et de contrôle de la circulation routière ainsi que la

répression des infractions en matière de circulation. L’insécurité routière

a été citée par les décideurs et les populations comme la principale

manifestation de l’insécurité publique dans ladite ville.

Pour la réalisation de la présente étude, nous avons fait appel à une

méthodologie fondée sur la combinaison pragmatique des approches

économiques, juridiques, socio-anthropologiques et managériales. C’est

la méthodologie qui apparaît la plus adaptée au cas qui nous intéresse,

dans la mesure où la problématique de la sécurité routière s’appréhende

comme une quête collective de solutions aux problèmes du système de

mobilité.

Cette méthodologie s’est articulée autour d’un certain nombre d’étapes

opérationnelles dont la mise en œuvre a reposé sur l’usage d’un certain

nombre d’outils appropriés.

I- 1- Etapes opérationnelles

Conformément à la méthodologie proposée, l’étude s’est déroulée en

plusieurs étapes opérationnelles structurantes et interactives.

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I-1-1 Etape préparatoire

Au cours de cette étape, il s’est agi d’entrer en contact avec le

commanditaire de l’étude afin:

-d’affiner les attentes ;

-de finaliser la démarche méthodologique ;

Elle a permis également, de parachever l’organisation et la mobilisation

des moyens nécessaires à l’exécution de la mission ainsi que

l’élaboration d’outils de collecte des données.

I-1-2 Etape de collecte des données

La collecte des données est une étape fondamentale de la méthodologie

de réalisation de l’étude. Elle a porté aussi bien sur la recherche

documentaire que sur les entretiens et les observations directes sur le

terrain.

A cette étape, plusieurs acteurs clés aussi bien dans le secteur privé que

public ont été rencontrés.

I-1-3 Etape d’exploitation et d’analyse des données

C’est l’étape décisive dans le déroulement de l’étude. Elle a été

consacrée :

-au dépouillement des données collectées ;

-au croisement et à l’agrégation des informations recueillies ;

-à l’analyse des données afin de formuler des recommandations

pertinentes participant à l’atteinte des objectifs de l’étude.

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I- 2 Outils de mise en œuvre de la démarche méthodologique

En terme d’outils de mise en œuvre de la démarche méthodologique, le

consultant a conçu et exploiter les outils suivants :

-protocole de base d’entretien avec les acteurs de la sécurité routière a

Ouagadougou ;

-fiche situation du parc automobile ;

-fiche de collecte de données d’accidents

-relevé de comportements routiers déviants ou a risque sur la voie

publique

-fiche de comptage du trafic

-fiche des activités de la commission de retrait de permis de conduire

Il y a lieu de signaler que certains outils proposés n’ont pu être mis en

œuvre en raison de l’insuffisance des données mises à notre disposition.

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II- ETAT DES LIEUX DE L’INSECURITE ROUTIERE A

OUAGADOUGOU

L’état des lieux de l’insécurité routière dans la ville de Ouagadougou va

être abordé à travers l’analyse du cadre institutionnel et réglementaire

d’une part, et à l’appréciation de l’ampleur du phénomène de l’insécurité

routière dans la ville d’autre part.

II.1 – Le cadre institutionnel et réglementaire

La sécurité routière, au niveau national comme au niveau de la

Commune de Ouagadougou, est une question transversale et

multisectorielle dont la gestion mobilise plusieurs institutions et s’inscrit

dans un environnement réglementaire déterminé.

II.1.1 Le cadre institutionnel de la sécurité routière

On distingue deux catégories d’acteurs institutionnels de la sécurité

routière : il s’agit des acteurs publics d’une part, et des acteurs privés d’

autre part.

II.1.1.1 Les acteurs publics

Plusieurs acteurs publics interviennent en matière de sécurité routière,

chacun dans son domaine de compétence propre. Les missions

principales de planification, de réglementation et de gestion de la

sécurité routière sont assumées par le Ministère des Transports (Décret

portant attributions des membres du gouvernement)2. Cependant

d’autres départements ministériels partagent certaines responsabilités

dans ce domaine.

2 Décret n° 2011-329/PRES/PM/SGG-CM du 6 juin 2011 portant attributions des membres du gouvernement

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Le Ministère des Transports, des Postes et de l’Economie Numérique

L’une des principales missions de ce département est la mise en œuvre

de la politique du Gouvernement en matière de sécurité routière. Aussi,

pour assurer l’exécution effective de ses attributions, dispose-t-il de

plusieurs services techniques.

En matière de sécurité routière, les services techniques les plus

impliqués sont la Direction Générale des Transports Terrestres et

Maritimes (DGTTM) et l’Office National de la Sécurité Routière

(ONASER).

A.1. La Direction Générale des Transports Terrestres et

Maritimes

Elle est responsable de la mise en œuvre des actions de sécurité routière

dans le domaine de :

la formulation de la politique nationale en matière de sécurité

routière ;

l’élaboration des textes législatifs et réglementaires relatifs à la

circulation, la gestion du trafic, les normes de mise en exploitation

des véhicules, la signalisation routière ;

le suivi des établissements d’enseignement de la conduite des

véhicules terrestres à moteur (Auto-écoles) ;

l’élaboration du programme d’enseignement de la conduite des

véhicules automobiles et la conduite des examens du permis de

conduire.

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A.2 L’Office Nationale de la Sécurité Routière (ONASER)

La création de l’ONASER est l’aboutissement d’un long processus de

réflexion engagé par le gouvernement depuis les années 1990 pour faire

face au fléau sans cesse grandissant de l’insécurité routière au Burkina

Faso.

L’ONASER est un établissent public d’Etat à caractère administratif, créé

par le décret n° 2008-741 bis/PRES/PM/MT/MEF/MID/SECU/DEF du 17

novembre 2008. Ce décret est venu abroger le décret n° 2008-

172/PRES/PM/MEF/MT du 16 avril 2008 qui avait créé initialement

l’ONASER afin de mieux préciser ses attributions.

De manière synthétique, l’ONASER a pour mission la promotion de la

sécurité routière et la contribution à l’amélioration des conditions

d’exploitation du réseau routier. A ce titre, il est chargé :

de veiller au respect des règles de circulation et de sécurité

routières ;

de veiller au maintien des véhicules routiers en bon état

technique ;

de contribuer à l’application des normes d’exploitation des

véhicules routiers, notamment le respect de la charge à l’essieu ;

de contribuer à l’exploitation optimale et sécurisante des voies

routières ouvertes à la circulation publique ;

d’entreprendre toutes études nécessaires à l’amélioration de la

sécurité routière ;

d’entreprendre toute le actions de formation, d’information, de

communication et de sensibilisation des usagers de la route ;

de gérer la base des données de la sécurité routière.

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A.3 Le Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR)

Le conseil National de la Sécurité Routière, créé par le décret n°2008-

928/PRES/PM/MT/MEF/MID/SECU/DEF du 31 octobre 2008, est un cadre de

concertation des acteurs de la sécurité routière.

Le CNSR est une structure consultative placée sous la présidence du

Premier Ministre. Il est chargé de :

-contribuer à la formulation de la politique globale de sécurité

routière ;

-proposer des stratégies appropriées de lutte contre les accidents

de la route ;

-évaluer la mise en œuvre des actions de l’ONASER et des autres

acteurs de la sécurité routière ;

-émettre des avis et recommandations sur les questions de sécurité

routière ;

-contribuer à l’amélioration des rapports de collaboration entre les

acteurs de la sécurité routière ;

-formuler des avis et recommandations sur le contenu et la mise en

œuvre du plan de contrôle routier.

L’organisation, le fonctionnement ainsi que les modalités de désignation

de représentants des structures en son sein doivent être précisés par

arrêté.

Le CNSR a tenu sa première session sous la présidence de son

Excellence Monsieur le Premier Ministre, le 26 juillet 2011. Cette session

a été consacrée à l’adoption du plan d’actions national de sécurité

routière 2011-2020.

L’Association des Municipalités du Burkina est membre du CNSR.

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B. Le Ministère des Infrastructures et du Désenclavement

Ce département ministériel est chargé de la mise en œuvre de la

politique en matière d’infrastructures routières. Les Directions de ce

Ministère les plus impliquées sur les questions qui ont un rapport avec la

sécurité routière sont la Direction Générale des Routes (DGR) et le

Centre de Formation et de Perfectionnement (CFP).

B.1 La Direction Générale des Routes (DGR)

La Direction Générale des Routes est principalement responsable de la

conception, de l’aménagement et de la gestion du réseau routier

national.

B.2. Le Fonds d’Entretien Routier du Burkina (FER-B)

Le Fonds d’Entretien Routier du Burkina est une structure dont la mission

est le financement de l’entretien routier. Il est chargé également de

contribuer au financement de la sécurité routière de manière directe ou à

travers d’autres structures compétentes.

B.3 L’Ecole de Formation et de Perfectionnement en

Travaux Publics (EFP/TP)

Cette école créée en remplacement du Centre de Formation et de

Perfectionnement, est chargée d’assurer le renforcement des capacités

et la professionnalisation des acteurs du secteur des infrastructures. Elle

offre des formations initiales et continues.

Un projet de création d’une filière de formation en sécurité routière a fait

l’objet d’une étude et est en attente de mise en œuvre.

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C. Le Ministère de l’Administration Territoriale, de la

Décentralisation et de la Sécurité

Les services du Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité de la Sécurité sont chargés de

l’application de la réglementation sur la sécurité routière à travers la

répression des infractions au code de la route, la réalisation des constats d’accidents de circulation. Ils intègrent également dans leurs

interventions la sensibilisation des usagers de la route.

Par ailleurs, ce département a également en charge la protection civile

et la tutelle des collectivités territoriales. Ces dernières ont une

compétence en matière d’organisation de la circulation sur l’espace qui

leur sert de support territorial.

Au titre de la protection civile, ce Ministère assure la tutelle de la Brigade

Nationale des Sapeurs Pompiers (BNSP) qui assure les premiers soins et

le transport des victimes d’accidents de la circulation routière vers les

services sanitaires habilités.

D. Le Ministère de la Défense

Tout comme le Ministère de la Sécurité, les services du Ministère de la

Défense dépendant de l’Etat Major de la Gendarmerie Nationale,

assurent des missions de contrôle de la circulation routière en rase

campagne et réalisent des constats d’accidents en rase campagne ou en

milieu urbain quand les militaires sont impliqués.

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E. Le Ministère de la Justice

Le Ministère de la Justice, intervient de manière générale dans

l’élaboration et la mise en œuvre de la réglementation sur la circulation

routière. Ses services assurent le traitement judiciaire des infractions au

code de la route et des situations résultant des accidents de la

circulation.

F. La Commune de Ouagadougou

La Commune de Ouagadougou, à l’instar des autres collectivités

territoriales, occupe une place de choix en matière de sécurité routière

qui découle des compétences que lui confère le code général des

collectivités territoriales.

En effet, aux termes de l’article 86, la commune reçoit entre autres

compétences, la :

- réglementation et police de la circulation ;

-création, réhabilitation et entretien des rues et des signalisations ;

-désignation des sites des gares et des aires de stationnement ;

-construction et entretien des caniveaux, des gares et aires de

stationnement ;

-initiative et soutien en matière de transport en commun ;

-initiative et soutien en matière de ramassage scolaire.

La Commune exerce ces compétences principalement à travers :

-la Direction de la Police Municipale ;

-la Direction Générale des Services Techniques Municipaux.

S’agissant de la Direction de la Police Municipale, il convient de signaler,

bien qu’elle ait eu à enregistrer beaucoup des progrès en terme

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d’effectifs et d’équipements, elle reste largement démunie au regard de

la lourde mission qu’elle doit remplir pour une cité apaisée et conviviale.

II.1.1.2 Les acteurs privés

Les acteurs privés intervenant dans le domaine de la sécurité routière

sont variés. On les trouve dans les secteurs industriels, les services et

les milieux associatifs.

A- Le Centre de Contrôle des Véhicules Automobiles

(CCVA)

Le Centre de Contrôle des Véhicules Automobiles (CCVA) était jusqu’à sa

privatisation en 2010 un structure publique rattachée au Ministère des

Transports. Il assure le contrôle technique des véhicules automobiles et

fait de la sensibilisation auprès des automobilistes sur les avantages des

visites techniques régulières.

B- Les assurances

La fonction essentielle de l’assurance et en particulier de l’assurance

automobile est de fournir une compensation monétaire en réparation des

dommages constatés à la suite d’un événement particulier, tel l’accident.

Cette compensation est très importante pour la prise en charge de

dépenses occasionnées par les accidents de circulation.

On reproche, cependant, aux sociétés d’assurance la lenteur dans le

traitement des dossiers.

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C- Les auto-écoles

Les auto-écoles jouent un rôle fondamental en matière de sécurité

routière. Elles assurent la formation des usagers candidats aux examens

du permis de conduire. Elles participent également aux sensibilisations

en collaboration avec d’autres structures compétentes.

D- Les associations

Il existe un certain nombre d’associations qui œuvrent pour la promotion

de la sécurité routière à travers la sensibilisation et la formation des

usagers de la route. Certaines de ces associations sont essentiellement

orientées vers la sécurité routière. D’autres, par contre, interviennent en

matière de sécurité routière de manière secondaire.

On peut citer quelques unes des ces associations les plus actives, à titre

d’illustration :

- l’Association pour l’Education Routière des Enfants

(AERE) : elle dispose d’un centre où les enfants viennent

apprendre les rudiments du code de la route afin de se

déplacer en toute sécurité ;

- la Brigade des Jeunes Volontaires pour la Sécurité et

l’Education Routière (BJVSER) : c’est une association qui

travaille dans le domaine de la facilitation de la circulation

aux heures de pointe au niveau de certains carrefours de

Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Elle participe aussi à la

sensibilisation sur la sécurité routière.

L’état des lieux du cadre institutionnel de la sécurité routière permet de

constater une pluralité d’acteurs dont les interventions se caractérisent

par le manque de coordination et de cohérence globale.

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C’est pour faire face à cette situation que le CONASER a été créé en

1994. Malheureusement cette structure consultative a fonctionné de

manière non satisfaisante. Aussi, le CNSR a-t-il été créé pour le

remplacer.

En outre, la plupart des administrations et des acteurs privés intervenant

en matière de sécurité routière ne disposent pas du personnel qualifié

nécessaire.

Par ailleurs, on peut signaler comme autre facteur négatif l’instabilité

institutionnelle. En moins d’une décennie les questions de transports ont

connu plusieurs ancrages institutionnels (Ministère des Transports et du

Tourisme, Ministère des Infrastructures, des Transports et de l’Habitat,

Ministère des Transports et tout récemment, Ministère des Transports,

des Postes et de l’Economie Numérique)

II.1.2 Le cadre réglementaire de la sécurité routière

L’organisation réglementaire de la sécurité routière fait l’objet de

dispositions juridiques éparses émanant des différentes institutions qui

en ont la charge.

Le cadre normatif de la sécurité routière applicable au plan nationale et

également dans la commune de Ouagadougou est constitué, entre

autres, des textes législatifs et réglementaires dont certains ont une

portée générale et d’autres sont spécifiques aux questions liées à la

sécurité routière.

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II.1.2.1 Cadre réglementaire de portée générale

Le cadre réglementaire de la sécurité routière de portée générale est

constitué d’un ensemble de textes qui traitent des questions diverses

ainsi que de la sécurité routière. On peut à titre illustratif indiquer les

textes suivants :

- la Loi n°032-2003/AN du 14 mai 2003, relative à la

sécurité intérieure en ce qu’elle régit les conditions de

travail des forces de sécurité et indique en son article 37

les questions de la circulation et de la police de a route ;

- la Loi N°055-2004 du 21 décembre 2004, portant Code

général des collectivités territoriales au Burkina Faso ;

- la Loi N°025-2008/AN du 06 mai 2008, portant Loi d’orientation

des transports terrestres au Burkina Faso

II.1.2.2 Cadre réglementaires spécifique

Au niveau du cadre réglementaire de portée spécifique, les textes ci-

après peuvent être notés :

l’Arrêté N° 6138/M du 24/07/1956, portant réglementation

de l’usage des voies routières ouvertes à la circulation

publique.

l’Ordonnance n°05/PRES du 18 janvier 1967 fixant les

conditions d’établissement, de délivrance et de validité des

permis de conduire ;

l’Ordonnance n°71-010/PRES du 23 janvier 1971 relative à

la répression de certaines infractions en matière de

circulation routière ;

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le Décret N° 73-308-PM-MTP du 31 décembre 1973 portant

réglementation de l’usage des voies routières ouvertes à la

circulation publique.

le Raabo N° AN VI 77/FP/MAT/PKAD/ du 13 mars 1989

portant réglementation de la circulation et du

stationnement des véhicules poids lourds dans la ville de

Ouagadougou ,

l’Arrêté n°2002-0033/MTT/SG/DGTTM du 03 avril 2002,

portant conditions d’ouverture et d’exploitation des

établissements d’enseignement de la conduite des

véhicules terrestres à moteur

le Décret N°2003-418/PRES/PM/MITH/SECU/MJ/

DEF/MATD du 12 août 2003 portant définition et

répression de contraventions en matière de circulation

routière ;

le Décret n° 2008-741

bis/PRES/PM/MT/MEF/MID/SECU/DEF du 17 novembre

2008, portant création de l’Office national de sécurité

routière (ONASER) ;

le Décret n°2008-742/PRES/PM/MT/MEF/MID/SECU/DEF

portant approbation des statuts de l’Office National de

Sécurité Routière (ONASER) ;

le Décret n°2008-928/PRES/PM/MT/MEF/MID/SECU/DEF

portant création, attributions, composition, et

fonctionnement du Conseil National de la sécurité routière.

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A côté des textes nationaux, il existe des textes communautaires,

notamment ceux de l’UEMOA. Il s’agit, entre autres, de :

-directive n°12/2009/CM/UEMOA portant institution d’un

schéma harmonisé de gestion de la sécurité routière dans

les Etats membres de l’UEMOA ;

-directive n°15/2009/CM/UEMOA portant organisation du

système de formation a l’obtention du permis de conduire

dans les Etats membres de l’UEMOA ;

-directive n°13/2009/CM/UEMOA portant institution de

l’audit de sécurité routière dans les Etats membres de

l’UEMOA ;

-directive n°15/2009/CM/UEMOA portant organisation du

système de formation a l’obtention du permis de conduire

dans les Etats membres de l’UEMOA ;

-directive n°16/2009/CM/UEMOA relative au contrôle

technique automobile dans les Etats membres de

l’UEMOA ;

-directive n°14/2009/cm/UEMOA portant institution et

organisation d’un système d’information sur les accidents

de la circulation routière dans les Etats membres de

l’UEMOA ;

-recommandation n°02/2009/CM/UEMOA relative à

l’institution de l’éducation a la sécurité routière dans les

systèmes éducatifs des Etats membres de l’UEMOA ;

-règlement n°14/2005/CM/UEMOA relatif a l’harmonisation

des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du

poids, et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de

transport de marchandises dans les Etats membres de

l’union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).

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De manière générale, on note que la réglementation en matière de

circulation et de sécurité routière se caractérise par :

son inadaptation compte tenu de l’évolution des conditions

de circulation (accroissement du parc, amélioration de

l’infrastructure routière) ;

sa faible connaissance par les usagers. Or, on ne peut

respecter que ce qu’on connaît ;

sa faible application ;

sa dispersion formelle, les textes sont épars en dehors de

toute approche de codification.

II.1.3 Les outils de gestion de la sécurité routière

La lutte contre l’insécurité routière au Burkina est conduite à travers un

certain nombre d’outils de gestion dont l’objectif est de lui assurer une

plus grande efficacité. Ces outils offrent aux acteurs institutionnels un

référentiel approprié et des instruments de planification adéquats. Ces

outils sont constitués par le document de politique nationale de sécurité

routière (DPNSR) et le Bulletin d’Analyse des Accidents de la Circulation

(BAAC).

II.1.3.1 Le document de politique nationale de sécurité routière

Par décret n°2008-769/PRES/PM/MT/MEF du 1er décembre 2008, le

Burkina Faso s’est doté d’un document de politique nationale de sécurité

routière (DPNSR).

Le DPNSR est un outil de référence et d’orientation pour l’ensemble des

acteurs de la sécurité routière. Il doit servir de cadre de mobilisation et

de rationalisation des interventions en vue de la prévention des

accidents de la circulation et de la réduction de leurs conséquences.

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L’objectif global de la politique nationale de sécurité routière consiste à

mettre en place un système concerté et intégré de la gestion

stratégique et opérationnelle de la réduction significative des accidents

de circulation et de leurs conséquences. Ceci dans le cadre de la mise en

œuvre de la politique du gouvernement dans le secteur des transports

routiers.

Cet objectif général sera poursuivi à travers la réalisation des quatre

grandes orientations suivantes :

- la réforme du cadre institutionnel et réglementaire de la sécurité

routière ;

- l’enracinement de la culture de sécurité routière ;

- la sécurité des véhicules automobiles ;

- la sécurité des infrastructures routières ;

Les objectifs spécifiques de la politique nationale de sécurité routière se

déclinent comme suit :

- rendre cohérentes et coordonnées les interventions des différents

acteurs de la sécurité routière ;

- prévenir les accidents de circulation ;

- contribuer à réduire la gravité des accidents.

Afin d’assurer une vision cohérente et globale de la Politique Nationale

de Sécurité Routière, et compte tenu des ressources limitées, quelques

principes généraux ont régi la structuration des différentes orientations

et la programmation des actions :

(i) les différentes orientations de la Politique Nationale de Sécurité

Routière visent toutes à améliorer, à des degrés divers, les

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conditions de sécurité des usagers, des marchandises et des

véhicules de transport ;

(ii) la priorisation des différentes orientations répond à des critères

d’efficacité immédiate des actions proposées ; ainsi, le traitement

d’un problème de fonds et ayant une portée nationale est-il

priorisé par rapport à la résolution d’un problème spécifique local ;

II.1.3.2. Le Bulletin d’Analyse des Accidents de la Circulation

(BAAC)

Les accidents de circulation traduisent et résultent toujours du

dysfonctionnement du système de mobilité constitué dans sa forme

élémentaire du conducteur, du véhicule et de l’environnement routier.

La connaissance des accidents de la circulation est basée sur les données

collectées par les structures qui interviennent dans la gestion des

accidents aux différents niveaux de leur manifestation.

Les structures qui interviennent généralement en la matière sont celles

qui ont fait l’objet de développement dans la partie consacrée au cadre

institutionnel.

Cependant, les structures qui sont à la base de la constitution des

données primaires des accidents sont principalement la police nationale

à travers les sections accidents, la gendarmerie nationale par le biais des

brigades de prévention routière et la brigade nationale des sapeurs

pompiers (BNSP). D’autres structures interviennent également telle que

la DGTTM et bientôt l’ONASER. Les services de santé jouent un rôle

prépondérant en matière des données liées aux conséquences sanitaires

des accidents de la circulation.

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Traditionnellement les données d’accidents étaient collectées et traitées

manuellement. Il est évident que cette méthode comporte beaucoup

d’inconvénients qui limitent sa contribution à la bonne connaissance des

accidents.

C’est fort de ce constat que des initiatives ont été développées afin

d’améliorer la gestion numérique des accidents. Au terme des ces

initiatives est né le Bulletin d’Analyse des Accidents de la Circulation

BAAC dans un certain nombre des pays y compris le Burkina Faso.

A- Définition et historique du BAAC

Le Bulletin d’Analyse des Accidents de Circulation (BAAC) est un système

informatisé de gestion des accidents de la circulation.

Le BAAC tire son origine du programme régional d’appui à la

définition et la mise en œuvre des politiques de sécurité routière

en Afrique subsaharienne francophone, initié par le Ministère

français des Affaire Etrangères en 1992.

Ce programme, dont l’animation A été confiée à l’ISTED à partir de

1994, avait pour objectif de faciliter la concertation sous régionale en

matière de transports terrestres.

La mise en œuvre du BAAC a d’abord commencé au Sénégal en 1993.

C’est au cours de la même année que le Burkina a commencé à son tour

l’expérimentation du BAAC. Cependant, le démarrage effectif du système

n’a eu lieu qu’en 1994.

A l’instar du Sénégal et du Burkina, la quasi totalité de pays membres de

l’UEMOA a adopté le BAAC.

Le BAAC est un système informatisé de gestion des accidents de la

circulation. Il comprend, de ce fait, deux outils principaux que sont le

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logiciel de traitement informatique des données accidentologiques et une

fiche de collecte des données appelée également BAAC.

C’est à cette fiche que l’on fait généralement référence quand on parle

du BAAC. Elle représente une pièce maîtresse du système informatisé

d’analyse des accidents.

B- Contenu du BAAC

Le BAAC comporte plusieurs rubriques renfermant des variables

destinées à reconstituer le plus exactement possible le scénario de

chaque accident en vue de permettre des analyses statistiques et

thématiques appropriées.

Dans sa présentation actuelle, le BAAC comporte six rubriques.

La première rubrique concerne la localisation géographique globale et

temporelle de l’accident

La deuxième rubrique traite de l’état des lieux, en particulier les

caractéristiques de la route sur laquelle a eu lieu l’accident.

La troisième rubrique aborde les conditions atmosphériques en relation

avec l’éclairage public et l’état de la chaussée.

La quatrième rubrique renferme les renseignements relatifs aux causes

et dégâts apparents de l’accident.

La cinquième rubrique est un champ textuel destiné à recevoir les

observations de l’agent public sur l’accident.

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La sixième rubrique contient des variables relatives aux véhicules en

cause. Elle contient, en outre, les données sur les conducteurs, les

passagers et les piétons impliqués dans l’accident.

C- Support informatique du BAAC

Le BAAC était supporté par un matériel informatique dans un système

de traitement reposant sur l’environnement d’exploitation windows 3.1.

Ce mécanisme fait appel à un système de base de données (SBBD) sous

ACCES dont la particularité est la facilité d’accès aux données et la

possibilité de créer des tableaux croisés.

D- Acteurs institutionnels du BAAC

Plusieurs acteurs institutionnels, en raison de leurs compétences dans la

gestion de la circulation routière et / ou des accidents qui en résultent,

sont concernés par le BAAC. Il s’agit essentiellement de la Direction

Générale des Transports Terrestres et Maritimes, de la Gendarmerie

Nationale, Brigade Nationale des Sapeurs Pompiers (BNSP).

1- La Direction Générale des Transports Terrestres et Maritimes

La Direction Générale des Transports Terrestres et Maritimes et plus

précisément sa Direction de la Sécurité Routière, avait pour mission de

gérer le BAAC. A ce titre cette structure :

produit les fiches BAAC pour la collecte de données ;

centralise les données collectées par les forces de

sécurité ;

traite et diffuse l’information sur les accidents.

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2- La Gendarmerie Nationale

La Gendarmerie Nationale, notamment ses Brigades de Prévention a

pour rôle de réaliser les constats des accidents intervenus en rase

campagne ou impliquant un militaire. A ce titre, elle était chargée de

remplir la fiche BAAC et la retourner à la DGTTM.

3- La Police Nationale

La Police Nationale, notamment à travers les commissariats. Ceux-ci

sont chargés de la réalisation des constats d’accidents en milieu urbain.

Il leur revient, en outre, de remplir les fiches BAAC et de les retourner à

la DGTTM.

4- La Brigade Nationale des Sapeurs Pompiers (BNSP)

C’est à travers la Brigade Nationale des Sapeurs Pompiers que ce

ministère intervient dans la gestion du BAAC. La mission de la BNSP

consiste avant tout à secourir les accidentés. C’est à cette occasion

qu’elle est sollicitée pour remplir les fiches BAAC.

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SCHEMA D’INTERVENTION DES ACTEURS INSTITUTIONNELS DU BAAC

CENTRALISATION

TRAITEMENT

DIFFUSION

DIRECTION GENERALE DES TRANSPORTS TERRESTRES ET MARITIMES

POLICE NATIONALE GENDARMERIE NATIONALE SAPEURS POMPIERS

COLLECTE DES DONNEES COLLECTE DES DONNEES COLLECTE DES DONNEES

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30

E- Les insuffisances du BAAC

Les insuffisances qui ont entravé la pleine opérationnalité du BAAC

sont de plusieurs ordres. Certaines concernent la conception même

du BAAC. D’autres relèves des conditions de mise en œuvre, du

statut juridique de l’outil et de la faible couverture de la majorité des

accidents qui surviennent sur le territoire.

1- Insuffisances liées à la conception du BAAC

Les insuffisances liées à la conception du BAAC résultent de

défaillances qu’on constate dans son contenu. A titre d’illustration on

peut signaler :

la non codification des variables relatives à la

localisation des accidents, ce qui peut entraîner des

erreurs ;

l’absence des variables permettant d’identifier la

position des véhicules au moment de l’impact ;

l’absence des variables indiquant la manœuvre de

chaque véhicule au moment de la collision ;

inexistence des variables déterminant le type de

collision (tournant, collision arrière) ;

inexistence d’endroit permettant de dessiner un

croquis de collision ;

impossibilité de saisir des données à choix multiples

(type de temps=Pluie et vent fort, tempête.

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2- Insuffisances liées aux conditions de mise en œuvre

A ce niveau, il convient de souligner que trois structures devaient à

l’origine remplir la fiche et la retourner à la DGTTM pour saisie et

traitement. Il s’agit de la Police, des Sapeurs Pompiers et de la

Gendarmerie.

Au cours de la première année de mise en œuvre (1994), toutes ces

structures ont fait remonter les fiches qu’elles ont eu à remplir.

A la deuxième année (1995), seule la police et la Gendarmerie ont

fait remonter les fiches. A partir de 1995 jusqu’en 2000, seule la

Gendarmerie faisaient remonter les fiches. De l’année 2000 à ce jour

aucune fiche BAAC n’a été envoyée à la DGTTM.

3- Insuffisances liées à l’absence de base juridique

Le BAAC est un outil qui n’a pas fait l’objet d’institutionnalisation par

un texte juridique. De ce fait, sa mise en œuvre reposait sur un

arrangement administratif entre la DGTTM et les structures qui

devaient le remplir. C’est pourquoi, certaines structures estimaient

que le remplissage du BAAC ne s’inscrivait pas dans leurs missions.

4-Insuffisances liées à l’insuffisante couverture des accidents

Plusieurs accidents qui surviennent aussi bien en milieu urbain

qu’interurbain ne font pas l’objet d’un constat. Très souvent, les

personnes impliquées optent pour le règlement amiable des

préjudices qui résultent de ces accidents. Ces accidents échappent

aux statistiques officielles.

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Il y a lieu de signaler que la justice n’était pas prise en compte dans

le schéma initial de gestion du BAAC dans le mesure où son

intervention dans le processus de prise en compte des accidents

intervient en aval au niveau du contentieux ou la connaissance des

coups et blessures involontaires ainsi que de l’homicide involontaire.

Sa prise en compte peut être examinée dans le cadre de la relecture

du BAAC, notamment pour prendre en compte les statistiques de la

délinquance routière.

Au total, le BAAC est un instrument indispensable à la conception, à

la mise en œuvre et au suivi de la politique de sécurité routière.

Depuis la mise en place du système, une amélioration considérable

de connaissances en accidentologie a été enregistrée.

Cependant, cet outil après avoir connu une profonde léthargie, a

complément sombré à partir de l’année 2000, privant ainsi les

acteurs de la sécurité routière un trésor formidable de données.

Il y a lieu de ressuscité le BAAC, en l’améliorant, afin d’en faire non

pas un outil désincarné de comptabilité statistique duquel on tire des

savantes conclusions, mais un instrument d’une réelle intensification

du combat contre l’insécurité routière au Burkina.

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II.2 – L’ampleur du phénomène de l’insécurité routière à

Ouagadougou

L’ampleur du phénomène de l’insécurité routière est appréhendée à

travers l’analyse des accidents de la circulation qui en sont la

manifestation symptomatique. Cette analyse s’intéresse à la

caractérisation des accidents selon un certain nombre de paramètres

qui permette de cerner ses contours et sa complexité.

Il s’agira pour nous dans le cadre de la présente étude de mettre

l’accent sur les éléments les plus saillants qui constituent le centre

d’intérêt des populations et des décideurs de la Commune.

Ainsi seront abordés dans les développements suivants l’évolution

des accidents de la circulation et leurs conséquences. De même,

seront traitées les caractérisations des accidents selon les tranches

d’âge, la typologie des impliqués et la répartition viaire.

II.2.1. Evolution et conséquences des accidents de la

circulation

II.2.1.1. Evolution des accidents

Pour l’analyse de l’évolution des accidents de la circulation dans la

ville de Ouagadougou, une période de dix (10) ans a été déterminée

à partir de l’année 2000. Sur cette période, la ‘’section accident’’ du

Commissariat central a enregistré 46 265accidents.

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L’évolution annuelle de ces accidents est présentée dans le tableau

ci-après.

Tableau 1 : Evolution des accidents à Ouagadougou

ANNEE

NOMBRE D’ACCIDENTS

2001 3812

2002 3978

2003 4283

2004 4276

2005 3975

2006 4227

2007 4608

2008 4796

2009 6164

2010 6146

TOTAL

46 265

Source : Section accident du Commissariat Central de Police de Ouagadougou

Graphique 1 : Evolution des accidents à Ouagadougou

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Graphique 2 : Evolution des accidents à Ouagadougou

La lecture du tableau et des graphiques ci-dessus, permet de

constater une évolution inconstante (en dents de scie) des accidents

de la circulation à Ouagadougou avec une tendance haussière très

poussée.

Au cours de la période, les accidents ont enregistré un taux

d’accroissement de plus de 50 %

Si ces données décennales sont ramenées à des niveaux annuels ou

mensuels, on pourra dire qu’en moyenne 4627 accidents se

produisent par an à Ouagadougou, soit 12,67 accidents en moyenne

par jour. Cette situation peut également être traduite par

l’affirmation selon laquelle au moins un (1) accident survient toutes

les deux (2) heures.

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II.2.1.2. Conséquences des accidents de la circulation

Les accidents produisent de nombreuses conséquences néfastes

pour la communauté. Ces conséquences peuvent être analysées

aussi bien du point de vue sanitaire que socio-économique

A- Les conséquences sanitaires des accidents de la

circulation

Les accidents sont considérés comme un problème de santé publique

au regard de nombreuses conséquences sanitaires qu’ils engendrent.

Ces conséquences sous appréhendées à travers multiples

paramètres propres au monde médicale. Cependant afin de faciliter

la compréhension et la bonne gestion dans une approche

pluridisciplinaire de la problématique de la sécurité routière, un

certain nombre de paramètre standards ont été adoptés pour

caractériser les conséquences des accidents du point de vue de la

gravité. Il s’agit des indicateurs concernant les tués et les blessées.

A ce titre, les définitions suivantes ont été adoptées et sont utilisées

sur le plan international :

Est considérée comme tué, la personne qui décède sur le coup ou

dans les trente (30) jours qui suivent l’accident3.

S’agissant des blessés l’UOMOA, dans la même directive citée,

donne les définitions suivantes :

3 UEMOA : Directive n°14/2009/cm/UEMOA portant institution et organisation d’un système d’information sur

les accidents de la circulation routière dans les Etats membres de l’UEMOA

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Est considérée comme blessé grave la personne qui est hospitalisée

pendant une durée excédant six (06) jours, des suites d’un accident

de la circulation;

Est considérée comme blessé léger la personne qui est hospitalisée

pendant une durée n’excédant pas six (06) jours, des suites d’un

accident de la circulation.

Au niveau européen, notamment en France, il est distingué deux

(2) types de blessés4, les blessés légers et les blessés graves.

Le blessé léger est toute victime qui a fait l’objet des soins

médicaux mais n’a pas été admis comme patient à l’hôpital plus de

24 heures ;

Le blessé hospitalisé (ou grave) est toute victime admise comme

patiente dans un hôpital plus de 24 heures.

Ces définitions ont été intégrées dans le système Français à partir

du 1er janvier 2005.

Au Burkina Faso, dans la pratique de collecte de données

d’accidents, se sont généralement les personnes décédées sur le

coup qui sont prises en compte. Pour ce qui est de blessés graves ou

légers, l’appréciation est donnée souvent de manière subjective

selon la sensibilité de l’agent qui réalise le constat. Certains agents

font appel aux notions des incapacités de travail dont la maîtrise est

sujette à contestation.

Par ailleurs, la section accidents du Commissariat de la police

nationale, outre qu’elle ne considère que les tués sur le coup, elle

n’indique pas dans ses documents le nombre de tués dans les

4 ONISER : « Grands thèmes de la sécurité routière en France », 6

ème édition, 2006

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accidents mais le nombre d’accidents mortels. Etant entendu qu’un

accidentel mortel peut produire plusieurs tués. De même, la police

n’opère pas la répartition des accidentés par sexe et tranches d’âge.

Si bien qu’il n’est pas possible à travers ses données de connaître le

nombre des femmes impliquées dans les accidents et celui de

jeunes.

Il y a lieu de noter que les données disponibles collectées par la

section accidents comportent beaucoup d’erreurs dues certainement

à leur gestion manuelle.

Ceci étant, la section accidents a enregistré au cours de la décennie

de référence, 1049 tués et 2 440 blessés graves et 23 140

blessés légers.

Les tableaux 2 et 3 indiquent la répartition annuelle de ces données.

Tableau 2 : Evolution du nombre de tués dans les accidents à

Ouagadougou

ANNEE

NOMBRE DE TUES

2001 92

2002 96

2003 114

2004 126

2005 89

2006 96

2007 100

2008 126

2009 1O2

2010 108

TOTAL

1049

Source : Section accident du Commissariat Central de Police de Ouagadougou

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Graphique 3 : Evolution du nombre des tués par accident à

Ouagadougou

Graphique 4 : Evolution du nombre de tués par accident à

Ouagadougou

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Tableau 3 : Evolution du nombre de blessés dans les accidents à

Ouagadougou

ANNEE

BLESSE GRAVES

BLESSERS LEGERS

2001 87 2099

2002 102 2123

2003 116 2452

2004 105 2220

2005 66 1949

2006 253 2196

2007 411 1193

2008 470 2689

2009 410 3178

2010 820 3041

TOTAL 2 440 23 140 Source : Section accident du Commissariat Central de Police de Ouagadougou

Graphique 5 : Evolution du nombre de blessée légers et graves

L’examen de ces tableaux et graphiques consacrés à la description

du niveau de gravité sanitaire des accidents de la circulation donne à

constater que sur la période concernée, les accidents ont occasionné

le décès de plus de 100 personnes en moyenne par an, soit plus de

8 personnes décédées en moyenne par mois.

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En d’autres termes, il est enregistré au moins un décès tous les 3

jours dans la ville de Ouagadougou de suite des accidents de

circulation.

Cette mortalité routière dans la ville de Ouagadougou rapportée à

cent mille habitants permet de constater qu’il y a 67.94 tués en

moyenne décennale pour 100 OOO habitants.

Par ailleurs, on constate que la mortalité routière a enregistré au

cours de la période de référence un taux d’accroissement d’environ

16%. Ce niveau peut être plus élevé si on considère certaines

années

B- Les conséquences socio-économiques des accidents de

la circulation

Il est très difficile de cerner les conséquences des accidents tant le

phénomène est complexe et affecte toutes les couches sociales et

les secteurs d’activités économiques. Cependant, des évaluations

sont souvent faites afin de mesurer le poids des accidents dans la

vie sociale et économique.

Au niveau économique, nous ne disposons pas des données

actualisées permettant d’évaluer le coût de l’insécurité routière dans

la ville de Ouagadougou. Cependant l’étude5 réalisée en 2000 pour

le compte de la DGTTM sur la sécurité routière en milieu interurbain,

a proposé une estimation du coût des accidents au niveau national.

5 CIMA INTERNATIONAL : « Etude relative à l’élaboration d’un plan d’action en matière de sécurité routière

en milieu interurbain au Burkina Faso », 2000

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42

Il ressort de cette étude que les accidents de circulation ont coûté en

1999 :

pour les accidents avec dommages corporels : Un milliard cent

cinquante cinq mille six cent cinquante mille (1 555 650 000)

FCFA ;

pour les accidents avec dommages matériels : Un milliard

cinquante trois mille neuf cent soixante deux mille

(1 053 962 000) FCFA.

Au total, les accidents ont coûté de deux milliards deux cent neuf

mille six cent douze mille (2 209 612 000) FCFA.

Ce coût ne concerne que les accidents déclaré évalués à moins de

5% des accidents de la circulation avec dommage rapporté au

niveau interurbain.

Par ailleurs, ce coût ne concerne que les indemnisations versées aux

victimes, il ne prend pas en compte les autres éléments de coût qui

peuvent porté les dommages aux infrastructures routières et leurs

équipement.

Au niveau social, les accidents de la circulation produisent des

conséquences sociales néfastes dont l’ampleur est très difficile à

cerner mais les manifestations facilement perceptibles.

En effet, pour chaque accidenté tué, blessé ou rendu invalide,

plusieurs personnes de sa famille et de son entourage sont

profondément affectées.

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Du fait des accidents, de nombreuses familles voient leur situation

de pauvreté aggravée à cause des décès ou de l’invalidité qui

affectent leurs membres. Le surcroît de dépenses qu’entraîne la

prise en charge d’un membre de la famille rendu infirme par les

accidents, accélère la paupérisation des ménages au Burkina.

II.2.2. La typologie des accidents de la circulation

Au delà de leur évolution et conséquences, les accidents de la

circulation peuvent être appréhendés suivant d’autres paramètres

décrivant leur typologie. Il s’agit, entre autre de la répartition des

accidents selon les groupes d’âge, de la répartition selon le genre,

de la nature des accidents selon les formes d’implication et de la

répartition viaire des accidents.

II.2.2.1. Répartition des accidents selon les groupes d’âge

La connaissance de la répartition des accidents selon les groupes

d’âge est importante dans la mesure où elle permet une meilleure

identification des groupes cibles pour le cadrage des politiques de

sécurité routière. Cependant, dans le contexte de la ville de

Ouagadougou caractérisé par l’absence de bases de données fiables

et adaptées, il est difficile d’obtenir de telles données.

Les données de la police ne comportent pas la répartition par groupe

d’âge. Des même que celles de la Gendarmerie. La Brigade

Nationale des Sapeurs Pompiers intègre cette préoccupation dans

son système de traitement des données d’accidents.

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44

C’est pourquoi dans les développements qui suivent, il sera fait

appel aux données de la BNSP.

Les données traitées par la BNSP suivant une répartition des

accidents par tranches d’âge indique que plus de 90% des

accidentés de la circulation dans la ville de Ouagadougou ont un âge

compris entre 15 et 40 ans.

Tableau 4 : Répartition des accidents par tranches d’âge

AGES 0 à 10 10 à 15 15 à 20 20 à 30 30 à 40 40 à 50 50 à 60 60 et plus TOTAUX

2000 26 155 1625 2575 195 121 62 7 4766

2001 27 73 1945 2476 70 83 66 2 4742

2002 66 142 1463 2444 260 73 51 9 4508

2003 47 184 1622 2789 124 86 62 7 4921

2004 21 118 1365 2187 79 28 41 3 3842

2005 74 176 1531 2987 102 71 85 7 5033

2006 43 105 1136 2311 72 53 43 6 3769

TOTAUX 304 953 10687 17769 902 515 410 41 31581

Source : BNSP

La lecture de ce tableau nous indique que les enfants et les jeunes

sont les groupes les plus touchés par les accidents de la circulation.

Cette situation s’explique non seulement par leur inexpérience en

matière de conduite, mais surtout par leurs caractéristiques

psychosociologiques propres qui les amènent à prendre plus de

risque que les autres groupes.

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45

Ces données sont conformes aux tendances mondiales décrites par

l’OMS dans son rapport sur la prévention des traumatismes dus aux

accidents de la circulation. En effet, ce rapport indique que les

accidents de la circulation sont la deuxième cause de mortalité chez

les personnes dont l’âge est compris entre 5 et 29 ans.

II.2.2.2. Répartition des accidents selon le genre

Nous n’avons pas pu obtenir des données actuelles des accidents

désagrégées selon le genre au niveau de la section accident du

Commissariat central de la ville de Ouagadougou . Cet exercice ne

semble constituer un centre d’intérêt pour cette structure. C’est

pourquoi nous avons eu recours aux données du BAAC pour la

période de 1998 à 2000 et celles de la BNSP qui comporte

respectivement la répartition des victimes selon leur sexe.

S’agissant des données au niveau du BAAC, il ressort pour la période

considérée que les hommes ont représentés plus 93% des

impliqués contre 6,4% de femmes. Cette situation s’explique par le

fait que les hommes ont plus de propension à prendre des risques

que les femmes. En outre, malgré la majorité relative des femmes

dans la population, elles sont moins présentes dans l’activité de

conduite.

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46

Le tableau ci-après décrit l’évolution de l’implication des

conducteurs dans les accidents selon leur sexe.

Tableau 5 : Pourcentage des conducteurs impliqués dans les accidents selon leur sexe

SEXE

ANNEES Moyenne annuelle 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Hommes

92,7%

92,6%

94,5%

96,2%

92,5%

93,1%

93,6%

Femmes

7,3%

7,4%

5,5%

3,8%

7,5%

6,9%

6,4%

TOTAL

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

Source : DGTTM

II.2.2.3. Répartition des accidents selon les formes

d’implication

Les accidents au regard des formes d’implication des usagers se

présente sous différentes formes. L’analyse des données fournies

par la police met en relief les formes suivantes :

-véhicule automobile contre véhicule automobile (VA X VA) ;

-véhicule automobile contre deux roues (VA X DR) ; -véhicule automobile contre piéton (VA X P ) ;

-deux roues contre deux roues (DR X DR) ;

-deux roues contre piéton (DR X P).

L’évolution des formes d’implication est déterminée dans le tableau

ci-après :

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Tableau 6 : Répartition des accidents selon les formes

d’implication

ANNEES

VEHICULES EN CAUSE

VA X VA

VA X DR

VA X P

DR X DR

DR X P

AUTRES

TOTAL

2003 1321 1562 121 768 190 321 4283

2004 1341 1552 112 808 160 278 4251

2005 1195 1409 100 771 121 274 3870

2006 1093 1607 111 955 156 305 4227

2007 1453 1572 112 1150 172 316 4775

2008 1472 1583 114 1188 166 328 4855

2009 1623 1948 138 1653 254 416 6132

2010 1603 1861 245 1624 241 242 5816

Source : section accidents Commissariat central

L’analyse du tableau ci-dessus, nous permet de constater que les

accidents ayant opposés les véhicules automobiles aux deux roues étaient

les plus nombreux au cours de la période considérée, soit 34,67%. Les

accidents ayant impliqués les deux roues représentent 60,95 % des

accidents enregistrés.

II.2.2.4. Répartition viaire des accidents

Sur la base de la localisation des sorties de la Brigade Nationale des

Sapeurs Pompiers il est possible de classer les rues de Ouagadougou

selon leur niveau d’accidentalité. Cette opération a pour objectif de

faciliter la planification des actions en se basant sur des données

objectives.

Au titre du premier trimestre 2011, l’observatoire de sécurité de la

Commune de Ouagadougou a fait un travail remarquable de

spatialisation des accidents sur la base des données de la Brigade

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Nationale des Sapeurs Pompiers (BNSP). Ce travail a permis de

dégager les rues le plus accdontogènes dans la capitale pour la

période considérée.

Le tableau ci-après donne les précisions sur cette la localisation.

Tableau 7 : Répartition viaire des accidents pour le premier trimestre de 2011

N° NOM DE LA RUE JANVIER FEVR MARS TOTAL POURCENTAGE

1 AV. JEUNESSE 58 64 99 221 22.6%

2 AV.YATENGA 46 44 41 131 13.4%

3 AV.BASSAWARGA 23 22 19 64 6.5%

4 BLVD.CDGAULLE 16 21 17 54 5.5%

5 AV.DES ARTS 16 19 17 52 5.3%

6 AV.SR

MARGUERITE

KABORE

14 20 12 46 4.7%

7 BLVD.FRANCE

AFRIQUE

17 12 15 44 4.5%

8 AV.SANAMTENGA 15 13 10 38 3.8%

9 AV.BOGODOGO 15 9 10 34 3.4%

10 AV.BABANGUIDA 11 11 7 29 2.9%

11 AV.OK 10 13 5 28 2.8%

12 AV.LIWAGA 14 0 14 28 2.8%

13 AV.PAGEBTENGA 7 9 12 28 2.8%

14 ROUTE BOBO 4 9 15 28 2.8%

15 ROUTE FEADA 12 6 10 28 2.8%

16 BLVD.KADHAFI 9 9 9 27 2.7%

17 AV.KADIOGO 4 6 16 26 2.6%

18 AV.DE LA

DIGNITE

4 12 10 26 2.6%

19 ROUTE KAYA 8 10 6 24 2.4%

20 AV.DAPOYA 4 11 6 21 2.1%

TOTAL 307 320 350 977 100%

Source Rapport du 1er

trimestre

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Graphique 6 : Répartition viaire des accidents

D’autres données sur la répartition viaires des accidents sont

annexées au rapport.

Il ya lieu de signaler qu’au stade actuel du système de collecte des

données d’accidents, la géolocalisation n’est peut être qu’indicative. Elle n’a pas toute la précision nécessaire offrant les possibilités

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50

d’analyse affinées sur l’interaction de la dimension spatiale avec les

autres facteurs accidentogènes.

II.2.3. Les facteurs accidentogènes

Les accidents de la circulation ne sont pas une fatalité, ils sont le

produit d’une conjugaison des facteurs connus et maîtrisables. Il

s’agit des facteurs accidentogènes dont la connaissance est une

condition sine qua non pour la définition d’actions appropriées et

efficaces en matière de sécurité routière.

Les facteurs accidentogènes se définissent comme étant les

éléments dont la présence est une condition nécessaire à la

réalisation d’un accident ou à l’aggravation de ses conséquences.

Il est difficile, voire impossible, de recenser de manière exhaustive

tous les facteurs accidentogènes. C’est pourquoi, dans la pratique,

on ils sont regroupés dans trois catégories sur la base des éléments

constitutifs du système de mobilité à savoir : le conducteur, le

véhicule, la route et son environnement.

II.2.3.1 Les facteurs liés au conducteur

L’homme qu’il soit conducteur ou piéton, est le principal acteur du

système de mobilité dont il assure la régulation. Il agit sur les autres

composants du système et en reçoit les influences. De ce fait, les

principaux facteurs d’accidents lui sont imputables. Cette

imputabilité résulte soit des comportements conscients déviants ou à

risque, soit des comportements dus à ses insuffisances propres.

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Au titre des comportements déviants, on classe toutes les violations

des règles du code de la route. Quant aux comportements à risque,

il s’agit de ceux qui n’ont pas fait l’objet d’une prise en compte par

le code de la route, mais dont les conséquences sur la sécurité sont

largement documentées par la recherche scientifique.

Au Burkina Faso, à titre d’exemple, le port de la ceinture de sécurité

n’est pas rendu obligatoire par le code de la route, de même que le

dispositif de retenue pour enfants en bas âge. Cependant, il est

démontré que ces dispositifs jouent un rôle prépondérant en matière

de sécurité routière secondaire.

S’agissant des facteurs accidentogènes dus aux insuffisances

propres du conducteur, ils concernent les situations indépendantes

de la volonté du conducteur comme celles qui relèvent des erreurs

de conduite, des crises spontanées du système nerveux, des

altérations brusques de la vue ou du système psychomoteur. Il peut

s’agir également de la faible connaissance des règles de circulation

due à la mauvaise qualité de la formation ou à l’absence de

formation.

La circulation est une activité complexe se déroulant sur un espace

public partagé. De ce fait, son déroulement efficace nécessite une

certaine organisation fondée sur le code de la route. Le code de la

route a pour vocation de civiliser et d’humaniser l’usage des voies

routières ouverte à la circulation publique. Il prescrit des règles dont

le respect garantit l’utilisation citoyenne de la route et étouffe les

risques inhérents à la mobilité très fortement mécanisée depuis

l’émergence de l’automobile.

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Malheureusement, le respect du code de la route n’est pas la chose

la mieux partagée par les usagers des rues de la commune de

Ouagadougou. Des comportements déviants générateurs de la

quasi-totalité des accidents de la circulation sont enregistrés chaque

jour sur le réseau routier urbain.

Ces comportements qui sont caractéristiques de la délinquance

routière dans la mesure où ils constituent des violations des règles

de circulation et de sécurité routière contenues dans le code de la

route.

Ces comportements prennent plusieurs formes observées par les

forces chargées de la police routière. On retiendra celles qui sont les

plus couramment réprimées ou considérées comme facteurs

universel de l’insécurité routière, notamment par l’Organisation

Mondiale de la Santé (OMS).

A-. La conduite sous l’empire d’un état alcoolique

La conduite en état d’ivresse ou sous l’empire d’un état alcoolique

est un délit pénal. En effet, l’article 9 de l’ordonnance n°

71/010/PRES/J du 23 janvier 1971, relative à la répression de

certaines infractions en matière de circulation routière, dispose que

« toute personne qui aura conduit ou tenté de conduire alors qu’elle

se trouvait en état d’ivresse ou sous l’empire d’un état alcoolique

sera punie d’un emprisonnement de un (1) mois à un (1) an et

d’une amende de 50 000 à 300 000 francs ou de l’une de ces deux

(2) peines seulement ».

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La conduite sous l’empire d’un état alcoolique est l’une des causes

majeures des accidents de la route dans le monde.

Le Docteur Charles Mercier-Guyon, du Centre d'Etudes et de

Recherches en Médecine du Trafic à Annecy (France), estime que

l’alcool est à l’origine d’un accident mortel sur trois.

La conduite sous l’empire d’un état alcoolique met le conducteur en

danger ainsi que les autres usagers de la route.

L’alcool participe au mécanisme générateur d’accidents à travers les

multiples effets qu’elle produit sur le conducteur. Il s’agit, entre

autres, de :

-la modification de la perception du relief, de la profondeur et

des distances ;

-l’allongement du temps de réaction dont la durée moyenne

chez un conducteur lucide est d’une seconde. Cela entraîne à

son tour l’accroissement de la distance d’arrêt. Or, la maîtrise

de cette distance est primordiale pour la prévention des

accidents et la réduction de leur gravité.

-le rétrécissement du champ visuel du conducteur, Le champ

visuel se rétrécit avec l’allure. Il baisse à 30° à 130 km/h alors

qu’il couvre un espace de 100° à 40 km/h ;

-l’accroissement de la sensibilité à l'éblouissement rendant la

conduite nocturne très dangereuse ;

-la réduction de la vigilance ainsi que la résistance à la fatigue.

De même, l’alcool affecte la coordination des mouvements ;

-la diminution de la capacité à évaluer les risques ;

-la propension à transgresser les interdits.

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L’analyse du texte régissant la conduite sous l’empire d’un état

alcoolique révèle qu’il ne précise pas quels sont les taux à considérer

pour déterminer la nature délictuelle ou contraventionnelle de la

conduite sous l’empire d’un état alcoolique. De même, il ne prend

pas en compte les questions relatives à la conduite sous l’emprise de

la drogue.

Concernant la dimension quantitative du phénomène de l’alcool dans

la conduite, il n’y a pas des données qui permettent d’évaluer sa

prévalence en matière d’accidents à Ouagadougou et au Burkina.

Les agents chargés du constat d’accidents ne réalisent pas des tests

d’alcoolémie aux personnes impliquées dans les accidents.

Cependant, on peut sur la base des observations empirique des

habitudes les plus rependues dans la ville de Ouagadougou,

présumer la forte implication de l’alcool dans la survenue de

nombreux accidents. Le taux très important des accidents de type

deux roues contre obstacles fixes ; ou deux roues seules, est de

nature à conforter l’hypothèse d’intervention de l’alcool dans les

processus générateurs d’accidents de circulation routière.

Dans le mémoire de Maîtrise de Monsieur Seydou NANA, l’enquête

qu’il a réalisée révèle que 51,13% de jeunes enquêtés consomment

l’alcool6. Il est évident que la combinaison jeunesse et

consommation d’alcool constitue un cocktail explosif en matière de

sécurité routière. C’est ce qui explique comme indiqué dans le profil

des accidents la forte implication de jeunes dans les accidents de

circulation.

6 NANA Seydou, « Attitudes et comportements des jeunes en circulation routière dans l’arrondissement de

Baskuy », Mémoire de maîtrise en sociologie, Université de Ouagadougou, 2007

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B-. La conduite à des vitesses excessives

Le décret n°73-308/PM/MTP du 31 décembre 1973, portant

réglementation de l’usage des voies routières ouvertes à la

circulation publique, prescrit trois obligations fondamentales aux

conducteurs en matière de vitesse.

Aux termes de son article 10, il dispose, d’une part que le

conducteur doit rester constamment maître de sa vitesse et ,d’autre

part qu’il doit régler celle-ci en fonction des difficultés de la

circulation et des obstacles prévisibles.

La troisième obligation prescrite au conducteur au titre de l’article

11, concerne le respect de la vitesse maximum fixée par les

dispositions réglementaires.

Le décret n°2003-418/PRES/PM/MITH/SECU/MJ/DEF/MATD du 12

août 2003 portant définition et répression de contraventions en

matière de circulation routière quant à lui, précise qu’il est interdit

de dépasser la vitesse maximum autorisée de :

- 50 km/h, en agglomération sauf prescription contraire

de l’autorité compétente ;

- 90 km/h, hors agglomération, pour les véhicules dont

le poids total autorisé en charge est égal ou supérieur

à 10 tonnes.

L’amélioration de la performance des véhicules terrestres à moteur,

notamment en matière de vitesse, a toujours été une préoccupation

pour les constructeurs et les usagers.

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Les progrès réalisés dans ce domaine ont permis de raccourcir les

distances et d’accroître la mobilité des personnes.

Cependant, ce développement a induit un accroissement dramatique

de l’insécurité routière. En effet, la vitesse constitue de nos jours

l’une des causes principales de la mortalité sur les routes.

En effet, la vitesse participe au processus accidentologique à travers

ses effets qui se manifestent par :

- l’allongement de la distance d’arrêt. Or, la maîtrise de

cette distance est primordiale pour la prévention des

accidents et la réduction de leur gravité. A titre

d’exemple, la distance d’arrêt d’un véhicule roulant à

50 km/h est de 28 m. Tandis que les distances d’arrêt

des véhicules roulant à 90 km/h ou 130 km/h sont

respectivement de 70 m et 129 m ;

- le rétrécissement du champ visuel du conducteur, qui

contribue à modifier le comportement, affecte

l’attention et les réflexes et provoque la fatigue ;

- l’accroissement de la vulnérabilité physique des

usagers dans la mesure où la vitesse génère de

l’énergie incompatible avec les capacités

biomécaniques du conducteurs et des usagers. En

effet, cette énergie de lors du choc étant

proportionnelle au carré de la vitesse, les experts

estiment, à titre d’exemple, qu’en cas de choc entre

une voiture et un piéton, celui-ci à toutes les chances

de survie si la voiture roulait à 30 km/h. Si la voiture

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roulait à 50 km/h, les chances du piéton sont de 50%,

alors qu’il n’a aucune chance de survie à 80 km/h.

Les conséquences de la vitesse pour les usagers de deux roues

motorisés sont davantage plus graves compte tenu de la

vulnérabilité particulière inhérente à ce moyen de déplacement.

A Ouagadougou, les forces investies du pouvoir de police de

circulation ne disposent pas de moyens appropriés pour le contrôle

de la vitesse ni d’équipement nécessaires pour l’évaluation des

vitesses suite aux accidents de la circulation.

C-. La conduite sans casque de protection

La caractéristique principale de la circulation dans la ville de

Ouagadougou est la prédominance de deux roues notamment

motorisées.

Par ailleurs, les données accidentologiques démontrent que

l’implication de deux roues est assez importante. En 2004 sur les

4276 accidents enregistrés par la Police Nationale de Ouagadougou,

2822 accidents soit 65,99 % ont impliqué les deux roues.

Ces données mettent en exergue l’extrême vulnérabilité des usagers

de cette catégorie de moyens de transport.

Le non port d’un casque ou le port d’un casque non adapté expose

les usagers à des graves conséquences relatives, entre autres, aux

traumatismes crâniens en cas d’accident. Le casque est le seul

moyen de protection pour les usagers de deux roues. C’est pourquoi

la réglementation a rendu son port obligatoire.

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Le port du casque a été rendu obligatoire successivement par le

décret du 30 mars 1978 et par celui du 12 août 2003 portant

définition et répression de contraventions en matière de circulation

routière.

Aux termes du décret d’août 2003, l’absence de port du casque pour

le cyclomotoriste, le vélomotoriste, motocycliste et leurs passagers

est sanctionnée par une amende de 3000 FCFA.

Cependant, nous constatons dans la ville de Ouagadougou que

l’obligation de port du casque n’est pas respectée et cette violation

ne fait pas l’objet de sanctions. La situation s’explique par le rejet

violent de la tentative de mise en œuvre de la mesure en septembre

2006.

En effet, l’initiative de la police de contrôler l’effectivité du port de

casque a débouché sur des émeutes dans la ville. La raison de cette

violence s’explique probablement par la mauvaise de la mise en

œuvre de la mesure, intervenue dans un contexte de vie chère suite

à l’augmentation du prix du carburant et des frais de scolarité dans

le système éducatif.

La Direction de la Sécurité Routière de la DGTTM a réalisé une

enquête du 1er au 08 septembre 2006, sur l’avenue du Pr Joseph Ki

ZERBO à l’occasion de cette opération à laquelle elle n’a pas été

associée dont les résultats sont contenus dans le tableau ci-après :

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Tableau 9 : Etat du port de casque à Ouagadougou

DATE

NOMBRE D’USAGERS

USAGERS

SANS CASQUE

USAGERS

PORTANT LE

CASQUE

POURCENTAGE

01/09/2006 248 146 102 41 %

04/09/2006 217 173 44 20,3 %

05/09/2006 251 227 24 9,7 %

06/09/2006 241 218 23 9,5 %

07/09/2006 271 245 26 9,59 %

08/09/2006 206 188 18 8,7 %

TOTAL 1434 1197 235 16,38 %

Source: Enquête DSR/DGTTM

D-. La conduite sans ceinture de sécurité

Le port de la ceinture de sécurité n’est pas obligatoire dans le code

de la route du Burkina. C’est l’une de ses lacunes majeures. Or, les

recherches en matière de sécurité secondaire ont démontré le rôle

fondamental de la ceinture pour la sécurisation des usagers des

véhicules en cas d’accident.

Avec la ceinture de sécurité, le risque d’être tué ou gravement

blessé dans un accident est deux fois moindre pour les conducteurs

et trois fois moindre pour les passagers.

Il n’y a pas des données sur la situation du port de la ceinture ni

pour la ville de Ouagadougou ni pour tout le Burkina. L’observation

de la circulation nous permet de constater que le port de la ceinture

est très marginal. Beaucoup d’usagers trouvent curieux ceux qui la

portent.

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60

E-. Les autres comportements déviants

Outre, les principaux facteurs accidentogènes liés au conducteur, on

peut évoquer d’autres facteurs relevant eux-mêmes des

comportements déviants. Il s’agit, entre autres :

-du non respect du panneau « STOP » ;

-des stationnements irréguliers ;

-des dépassements irréguliers ;

-des refus de priorité ;

Le tableau suivant issu d’une étude réalisée par la DGTTM en

matière de sécurité routière a permis de dégager sur un nombre de

732 les facteurs accidentogènes suivants :

Tableau 10 : Détails sur quelques facteurs accidentogènes

FACTEURS ACCIDENTOGENES

NOMBRE D’ACCIDENTS

POURCENTAGE

IMPRUDENCE 191 26,09%

EXCES DE VITESSE 147 20,08%

MECANIQUE 130 17,76%

CROISEMENT IRREGULIER 65 8,88%

DEFAUT D’ECLAIRAGE 61 8,33%

DEPASSEMENT IRREGULIER 54 7,38%

IMPRUDENCE PIETON 30 4,10%

DIVAGATION DES ANIMAUX 27 3,69%

INFRASTRUCTURES ROUTIERES 15 2,05%

SURCHARGE 12 1,64%

TOTAL

732

100%

Source : DGTTM

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61

Tableau 11 : Véhicules mis en fourrière pour infractions diverses

(2010)

TYPE DE

VEHICULE

NOMBRE DE

VEHICULE

OBSERVATIONS

VELOMOTEUR 7 173 NON RESPECT DU STOP ET

DEFAUT D’ECLAIRAGE

CYCLOMOTEUR 2 314 NON RESPECT DU STOP ET

DEFAUT D’ECLAIRAGE

BICYLETTE 1 539 NON RESPECT DU STOP ET

DEFAUT D’ECLAIRAGE

VEHICULE 4 ROUES 1 339 INFRACTIONS NON PRECISEES

Source : Police Municipale

II.2.3.2 Les facteurs liés aux véhicules

L’état technique des véhicules automobile a une forte influence sur

la sécurité routière. En effet, dans le système de mobilité, c’est le

véhicule qui assure le déplacement d’un point à un autre par la

mobilisation interactive d’un certain nombre de ses organes dont

plusieurs ont des fonctions garantissant la sécurité de déplacement.

Le poids des facteurs accidentogènes liés aux véhicules pour les

accidents enregistrés dans la ville de Ouagadougou n’est pas connu.

Cependant, la part des facteurs liés aux véhicules au niveau national

avait été évaluée à l’époque où le BAAC fonctionnait. C’est ainsi que

cette part a été estimée entre 1995 et 2000 comme indiqué dans le

tableau ci-après :

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62

Tableau 12 : Facteurs accidentogènes liés aux véhicules

FACTEUR

ANNEES Moyenne annuelle 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Etat technique des véhicules

10,9%

11,2%

15,9%

18,8%

11,6%

14,5%

13,8%

Source : DGTTM

L’examen du tableau indique que la contribution des facteurs liés

aux véhicules dans la survenue des accidents est instable. Cela

s’explique par le fait que l’état technique des véhicules lui-même

n’est pas stable. Il est fonction non seulement de la qualité du parc

mais également de la qualité de l’entretien des véhicules.

La situation du parc automobile appréhendée à travers la visite

technique des véhicules automobile n’est pas reluisante. En effet, un

grand nombre des véhicules immatriculés au Burkina Faso n’a pas

été soumis à la visite technique au CCVA. Dans le lot des véhicules

qui sont passés au CCVA, beaucoup des échecs sont enregistrés à

cause de l’état technique défectueux. Le tableau suivant donne les

détails sur l’état technique du parc automobile du Burkina dont plus

de 70% est immatriculés dans la Province du Kadiogo qui

correspond quelque peu à la commune de Ouagadougou.

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63

Tableau 13 : Etat technique du parc automobile du Burkina

2005

2006

2007

2008

2009

PARC AUTOMOBILE

NATIONAL

135 315

149 472

158 981

169 012

180 131

NOMRE D’AUTOMOBILES

CONTROLES

61 660

62 793

63 435

70 327

76 634

TAUX DE

COUVERTURETAUX

45.56%

45.85%

39.90%

41.61%

41.98%

TAUX D’ECHEC

14.47%

15.46%

14.63%

14.73%

16.15%

Source : CCVA

II.2.3.3 Les facteurs liés à la route et à son environnement

La route et son environnement constitue l’un des composantes du

système de mobilité dont les dysfonctionnements sont aussi facteurs

accidentogènes

Tout comme pour les facteurs liés aux véhicules, il n’y a pas des

données propres à la ville de Ouagadougou concernant les facteurs

liés à la route. Les seules données disponibles portent sur la part

globale de la route dans les accidents enregistrés au niveau national

entre 1995 et 2000 par le BAAC.

Ces données sont détaillées dans le tableau suivant :

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64

Tableau 14 : Facteurs accidentogènes liés à la route

Facteur

ANNEES Moyenne annuelle 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Etat des infrastructures routières

2,2%

1,2%

2,7%

3,4%

2,4%

0,8%

2,1%

Source : DGTTM

Les dysfonctionnements de l’infrastructure routière générateurs des

accidents se manifestent de plusieurs manières en rapport avec ses

fonctions essentielles dans le déroulement de l’activité de

déplacement.

Les critères d’évaluation de la sécurité d’une infrastructure routière

sont les suivants :

- la visibilité ;

- la lisibilité ;

- l’adéquation aux contraintes dynamiques ;

- les possibilités d’évitement et de récupération ;

- la limitation de la gravité des chocs ;

- la cohérence entre les éléments de l’infrastructure et

son environnement.

A- La visibilité

Le critère de visibilité sert à vérifier l’inexistence d’éléments qui

empêchent l’arrivée de l’information visuelle à temps à l’usager pour

lui permettre d’adopter le comportement adapté à la situation. Ou

encore à vérifier que le piéton ou un autre usager voulant traverser

la voie, voit suffisamment loin afin de disposer du temps pour

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65

prendre les informations utiles et décider de la conduite à tenir pour

traverser sans se faire heurter.

B- La lisibilité

La lisibilité est un critère qui permet de s’assurer que l’infrastructure

routière peut être facilement décryptée par l’usager dans le but

d’identification rapide du lieu ou des trajectoires à suivre et

d’anticipation des évènements. En d’autres termes, la lisibilité est la

propriété d’une infrastructure routière de donner à tous ses usagers

une image juste facilement et rapidement compréhensible de la

nature de la voie, de ses utilisations, des manœuvres probables ou

possibles d’autres usagers et des comportements attendus des

usagers.

C- L’adéquation aux contraintes dynamiques

Le critère de l’adéquation de l’infrastructure aux contraintes

dynamique permet de vérifier l’aptitude de la route à éviter la

rupture des équilibres dynamiques, notamment, les dérapages et

renversements. Cette fonction est remplie quand l’infrastructure ne

comporte pas des variations brutales de la courbure dans les

virages ou de l’uni longitudinal (présence de nids de poule).

D- Les possibilités d’évitement et de récupération

Ce critère est plus opérant en rase campagne qu’en ville. Il sert

vérifier les possibilités que l’aménagement routier offre à l’usager en

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66

d’imminence d’un accident par perte de contrôle, de l’éviter et de

pouvoir récupérer

E- La limitation de la gravité des chocs

Ce critère également est beaucoup pertinent en rase campagne

qu’en ville. L’objectif de ce critère est de s’assurer de l’absence

d’obstacles (arbres, poteaux électriques etc.) en bord de la voie de

nature à aggraver les chocs quand l’accident n’a pu être évité.

F- La cohérence entre les éléments de la route et son

environnement

Le critère de cohérence sert à aborder les aménagements routiers

dans une approche intégrée. De ce fait, l’aménagement de la voirie

doit tenir compte de :

-l’importance et de la localisation des flux transversaux ;

-la compatibilité entre les vitesses souhaitées et les caractéristiques

géométriques de la route.

L’analyse du réseau viaire de la ville de Ouagadougou à la lumière

de ces critères, met en exergue son potentiel accidentogène très

prononcé.

En effet du point de vue l’état du réseau, il est constaté une forte

de dégradation de beaucoup des rue tant celle qui sont bitumées

que celles qui ne le sont pas. L’étude sur les comportements et

attitudes des jeunes en circulation routière dans l’arrondissement de

Baskuy estime le taux de dégradation de la voirie à 45,06%.

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67

Les détails sur le niveau de dégradation du réseau viaire sont

donnés dans le tableau suivant :

Tableau 15 : Etat de dégradation du réseau viaire

Type de voirie Etat de la voirie

Bitumée en

bon état

Bitumée

dégradée

En terre bon

état

En terre dégradée

Voirie primaire 42 867 683 8 982 1 475

Voirie secondaire 43 688 3 295 80 193 38 620

Voirie tertiaire 1 662 2 042 38 066 33 207

TOTAL 88 214 6 020 128 241 73 302

Source : Mémoire de maîtrise sue les comportements et attitudes des jeunes en circulation

routière dans l’arrondissement de Baskuy

Du point de vue de l’éclairage, beaucoup de vois ne sont pas

éclairées. Au niveau des voies éclairées, les usages signalent

l’existence de feux non fonctionnels sur une longue période.

S’agissant de la signalisation, les entretiens et les observations

directes permettent de constater leur insuffisance ainsi que leur

forte dégradation.

Le phasage de certains feux tricolores comporte des insuffisances

préjudiciables à la qualité de la circulation. La commune ne dispose

pas d’un schéma de la signalisation routière encore moins d’une

réglementation régissant les conditions de leur implantation.

Concernant les conditions de circulation, on observe une

absence de prise en compte des usagers vulnérables, notamment les

piétons et les usagers de deux roues. En effet, la quasi-totalité des

rues est conçue sur la base de la mixité du trafic au détriment des

usagers de deux roues.

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Les trottoirs sont inexistants ou d’utilisation inconfortables obligeant

les piétons à circuler à leur risque et péril sur la chaussée.

L’occupation anarchique de l’espace publique par les activités du

petit commerce est une pratique rependue malgré les conséquences

néfastes qu’elle comporte sur la sécurité des usagers.

La présence des animaux domestiques de toutes espèces est quasi

permanente. En 2010, la police municipale a procédé à l’abattage de

442 chiens errants en deux semaines d’intervention.

D’autres animaux en divagation ont été appréhendés et mis en

fourrière par la police municipale au cours de l’années 2010. Le

tableau ci-après donne la situation des animaux mis en fourrière :

Tableau 16 : Nombre d’animaux mis en fourrière

PERIODE ANIMAUX MIS A LE FOURRIERE

JANVIER 13

FERVRIER 00

MARS 135

AVRIL 104

MAI 07

JUIN 41

JUILLET 148

AUOT 131

SEPTEMBRE 113

OTOBRE 41

NOVEMBRE 19

DECEMBRE 11

TOTAL 763

Source : Police Municipale

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Du point de vue de la conception géométrique, certaine rues de

la ville présentent des anomalies au niveau des intersections

susceptibles de générer des accidents ou d’influencer la fluidité du

trafic. Cette situation met relief l’importance de l’intégration de la

dimension sécuritaire dans les schémas d’aménagements urbains

afin de permettre de régler les problèmes à leur source.

Le tableau ci-après met en relief quelques unes de ces rues :

Tableau 17 : intersections présentant certains dangers

Intersections

Problèmes observés

Piste de solution

01 Fada /Babanguida Insertion

Installation d'un feu

02 Po / de la Jeunesse Aménagement/confusion Géométrie du rond-

point

03 Yatenga/ 11.38 Aménagement Signalisation

04 Ouézzin Coulibaly/ 8.42 Visibilité/Insertion

Géométrie/Installation d’un feu

05 C.-de-Gaulle/

Babanguida

Visibilité

Signalisation

06 Yatenga/ Marché de

Larlé

Visibilité

Aménagement

Signalisation

07 O. Kanazoé / de la Jeunesse

Insertion

Installation d’un feu

08 Liberté /Nongremassom

Visibilité

Géométrie/signalisation

09 Fada /de la Jeunesse

Insertion/confusion

Géométrie

10 Liberté /Marché

Sankariaré

Visibilité

Signalisation

Source : Etude d’amélioration des conditions de déplacements dans l’agglomération de

Ouagadougou

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70

III-CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Au terme de cette étude, on peut constater que l’insécurité routière

prend des proportions très inquiétantes dans la ville de

Ouagadougou. Les tendances observées indiquent que si rien n’est

fait le nombre des tués et des handicapés dus aux accidents de

circulation va augmenter de manière vertigineuse. Or, les résultats

obtenus par la présente étude permettent d’affirmer que la situation

n’est hors contrôle dans la mesure où les causes fondamentales de

l’insécurité routière sont connues.

En effet, l’ampleur du phénomène est imputable aux insuffisances

du cadre institutionnel et réglementaire, aux comportements

défaillants des usagers de la route, aux dysfonctionnements du

réseau viaire et à la vétusté caractérisée du parc automobile dans

un contexte global d’absence de système de gestion numérique des

accidents.

Dès lors, il apparaît urgent d’agir de manière appropriée afin

d’inverser la tendance en vue de réduire le nombre et la gravité des

accidents.

Aussi, est-il souhaitable d’entreprendre des actions afin d’atteindre

certains objectifs structurants en matière de sécurité routière. Il

s’agira notamment, de mettre en œuvre des mesures suivant quatre

axes stratégiques qui feront l’objet des plus amples développements

dans le plan d’action.

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71

Le premier axe concerne la promotion de la culture de la sécurité

routière à travers :

-la communication/sensibilisation pour l’amélioration de la prise de

conscience sur les risques routiers ;

-la rationalisation et l’intensification des actions de

contrôle/sanctions ;

-l’amélioration de la qualité de la formation notamment dans les

auto-écoles ;

-la promotion effective de l’éducation routière dans les

établissements d’enseignement primaires et secondaires ;

-la valorisation

Le deuxième axe stratégique est relatif au renforcement de la

sécurité du réseau viaires par le biais :

- de la mise en œuvre en place d’un mécanisme approprié

d’entretien du réseau ;

- de la lutte contre la prolifération anarchiques de ralentisseur de

type dos d’âne (Gendarme couché) ;

-du renforcement de l’éclairage public ;

-du renforcement de la signalisation routière ;

-de la réalisation d’un audit de la signalisation routière toutes

catégories confondues ;

-de l’élaboration des règles d’implantation de la signalisation

routière ;

-de la lutte contre l’occupation anarchique des voies publiques ;

-de l’aménagement d’espaces pour le stationnement ;

-de la correction des défauts géométriques de certaines voies ;

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72

-de la réalisation d’aménagements sur le réseau existant afin de

tenir compte des usagers vulnérables (piétons, conducteurs de deux

roues) ;

-de l’érection des certaines voies en sens unique.

Le troisième axe stratégique porte sur la promotion de la sécurité

des véhicules automobiles par les actions suivantes :

-de lutte cotre la circulation nocturne sans éclairage et signalisation

réglementaires ;

-la promotion de recours à la visite technique ;

-la promotion de bonnes pratiques d’entretien et de suivi périodique

de l’état technique des véhicules.

Le quatrième axe stratégique s’intéresse à l’amélioration de la

gestion de la sécurité routière. Il s’agira à ce niveau d’assurer les

réformes institutionnelles, réglementaires et managériales

nécessaires pour faire face aux grands défis de la sécurité routière

urbaine. A ce titre, il apparaît indispensable :

-d’ériger la Direction de la police municipale en Direction Générale

afin de lui permettre de faire face à l’accroissement de sa charge de

travail et à la complexification de la délinquance routière dans la

ville de Ouagadougou ;

-de créer une direction des transports et de la circulation au sein de

la commune en vue de prendre en compte efficacement le rôle

prépondérant que joue les transports et la circulation dans une cité

qui ambitionne être un point de convergence et de référence en

matière de la modernité ;

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73

-de mettre en place une base des données communale sur la

sécurité routière urbaine en s’inspirant du BAAC et en collaboration

avec l’ONSER ;

-de réaliser des études spécifiques pour mieux connaitre la situation

du port de casque, de la ceinture de sécurité, de l’usage manuel du

téléphone portable et de la conduite sous l’empire de l’alcool ;

-de créer un cadre de concertation et de coordination communal

spécialisé en matière de sécurité routière, réunissant tous les

acteurs stratégiques tant publics que privés compétents ou

intéressés par la problématique de la sécurité routière urbaine.

Au-delà de la mise en œuvre de ces actions, il y a lieu de souligner

que le combat pour la sécurité routière requière la mobilisation

citoyenne et permanente de toutes et de tous. C’est à ce prix

seulement que la route cessera d’être une source constatant de

chagrin et d’angoisses pour devenir un espace de partage citoyen et

de jouissance de la liberté de circulation.

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74

ANNEXE

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75

Répartition viaire des accidents de 1998 à 2002

RUES/AVENUES ANNEES TOTAL

1998 1999 2000 2001 2002

Av de la Jeunesse 370 444 382 399 316 1911

Av du Yatenga 273 350 301 269 226 1419

Av Kadiogo 230 228 250 201 173 1082

Av Bassawarga 206 175 201 154 119 855

Av de Gaulle 156 178 180 144 128 786

Av Ouezzin Coulibaly 95 146 200 102 69 612

Av Babanguida 111 117 112 112 104 556

Av Boumedienne 142 135 125 103 73 578

Av de la Résistance 69 67 70 31 15 252

Av de la Liberté 128 122 130 105 54 539

TOTAL 1780 1962 1951 1620 1277 8590 Source : DGTTM

Répartition viaire mensuelle des accidents en 2010

JANVIER

BOULEVARDS NOMBRE

Jeunesse 88

Charles de Gaulles 24

France Afrique 17

Mohamed Kadaffi 08

AVENUES

Bassawarga 10

Houari Boumedienne 4

Kadiogo 16

Dapoya 5

Olympisme 4

Zamse 7

Simon COMPAORE 5

Moqho naaba 11

De l’aeroport 3

Thomas Sankara 6

Kaziendé Leopold 05

Yatenga 38

Des Arts 25

Des nations 6

Babanguida 16

Ouezzin Coulibaly 3

De la paix 5

De l’ independance 4

De la Liberté 6

De la BCEAO 2

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76

Kwame Nkrumah 6

Oumarou KANAZOE 6

Conseil de l’entente 7

Larlé Naba Abga 2

Sœur Josephine KABORE 14

Mogho naba Zombré 4

De la Concorde 14

Pascal ZAGRE 9

RUES

Beida 2

Larle 2

Bogodogo 18

ROUTES

KAYA 15

OUAHIGOUYA 8

SAPONE 15

FADA 25

PO 8

BOBO 13

KAMBOINCE 10

FEVRIER

BOULEVARDS NOMBRE

Jeunesse 56

Charles de Gaulles 16

Mohamed Kadafi 4

AVENUES

Bassawarga 15

Brigade verte 6

Col Azzouma Oued 4

Kadiogo 7

Dignité 6

Yennega 37

Dapoa 5

Olympisme 4

Zamse 9

Simon COMPAORE 4

Femme pour la paix 8

Moqho naaba 4

Boulmiougou 3

De l’aeroport 8

Thomas Sankara 3

Yatenga 3

Cathedrale 4

liaga 9

concorde 10

Des Arts 11

mogho 12

Babanguida 17

Ouezzin Coulibaly 6

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77

De la Liberté 8

Kwame Nkrumah 6

Oumarou KANAZOE 8

Burkina Faso 3

Sanmatenga 12

Larlé Naba Abga 3

Sœur Josephine KABORE 9

Mogho naba Zombré 3

Pascal ZAGRE 3

FEVRIER

RUES

Kaziendé Leopold 3

bogodogo 10

ROUTES

KAYA 5

FADA 7

BOBO 4

SAPONE 7

kamboinsin 6

PO 11

OUAHIGOUYA 7

MARS

BOULEVARDS NOMBRE

Jeunesse 57

Charles de Gaulles 21

France Afrique 18

Mohamed Kadafi 6

AVENUES

Dapoa 6

Sanmatenga 3

Monseigneur Thevenoud 2

Sœur josephine kabore 8

Ouezzin coulibaly 5

Koumber Pademba 2

Joeph conombo 2

Bassawarga 23

Kadiogo 3

Olympisme 2

Houaré Boumedienne 4

Zamse 4

Simon COMPAORE 5

De l’aeroport 7

Thomas Sankara 5

Yatenga 39

Cathedrale 8

Des Arts 17

Babanguida 22

De la Liberté 7

De la paix 6

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78

De la BCEAO 2

Kwame Nkrumah 10

Oumarou KANAZOE 3

Burkina Faso 4

Conseil de l’entente 5

Mogho naba Zombré 2

Des armées 9

Pascal ZAGRE 2

MARS

RUES

Bogodogo 5

liwaga 4

Blaise Gaston Bathio 3 Bassi 2

ROUTES

KAYA 14

FADA 7

BOBO 12

SAPONE 7

KAMBOINCE 8

PO 18

AVRIL

BOULEVARDS

Jeunesse 76

Charles de Gaulles 16

France Afrique 12

Kadaffi 5

AVENUES

Bassawarga

Mgr Thevenoud

Kadiogo 2

Yennega 5

Dapoa 4

Olympisme 3

Houaré Boumedienne 7

Zamse 3

Simon COMPAORE 3

Moqho naaba

Boulmiougou 6

De l’aeroport

Yatenga 33

Cathedrale

Des Arts 12

Des nations

Babanguida 13

Ouezzin Coulibaly 4

De la Liberté

Kwame Nkrumah 8

Oumarou KANAZOE

Burkina Faso

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79

Conseil de l’entente

Larlé Naba Abga

Sœur Josephine KABORE 11

Mogho naba Zombré

De la Concorde 8

Des armées

Pascal ZAGRE

Joseph conombo

Thomas sankara

Naaba zombre

independance Brigade verte 7

AVRIL

RUES

ROUTES

FADA

BOBO

SAPONE

KAMBOINCE

PO

KAYA

MAI

BOULEVARDS NOMBRE

Jeunesse 61

Charles de Gaulles 17

France Afrique 12

Mouammar Kadhafi 07

AVENUES

Bassawarga 04

Mogho Naba KomI 03

Kadiogo 06

Houari Boumidienne 04

Dapoya 10

Mogho 07

Olympisme 08

Digniyé 10

Thomas Sankara 05

Komber Pademda 03

Yatenga 44

Cathedrale 03

Des Arts 16

Des nations 04

Babanguida 13

De la paix 04

De l’ independance 07

De la Liberté 09

Brigade verte 08

Sanmatenga 13

Kwame Nkrumah 05

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80

Oumarou KANAZOE 04

Conseil de l’entente 06

Col Michel A Ouedraogo 04

Larlé Naba Abga 11

Sœur Josephine KABORE 14

De la Concorde 10

Pagb-tenga 08

Koumda Yooré 03

Abbé Robert Ouédraogo 03

MAI

RUES

Liwaga 08

Bogodogo 08

Larlé 08

Kaziendé Leopold 06

ROUTES

BOBO 04

SAPONE 12

Ouahigouya 08

KAMBOINCE 05

PO 10

JUIN

BOULEVARDS NOMBRE

Jeunesse 0

Charles de Gaulles 0

France Afrique 0

Mohamed Kadafi 0

AVENUES

Bassawarga 0

Houari Boumedienne 0

Kadiogo 0

Mogho Naba Zombré 0

Docteur Issouf Joseph K 0

Olympisme 0

Cheik Fodé Aboubacar D 0

Simon COMPAORE 0

Moqho naaba 0

Joseph OUEDRAOGO 0

De l’aeroport 0

Thomas Sankara 0

Yatenga 0

Cathedrale 0

Des Arts 0

Des nations 0

Babanguida 0

Ouezzin Coulibaly 0

Sanmatenga 0

Kwame Nkrumah 0

Oumarou KANAZOE 0

Burkina Faso 0

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81

Conseil de l’entente 0

Maurice YAMEOGO 0

Larlé Naba Abga 0

Sœur Josephine KABORE 0

Mogho naba Zombré 0

De la Concorde 0

Pascal ZAGRE 0

JUIN

RUES

Kaziemdé Leopold 0

ROUTES 0

FADA 0

BOBO 0

SAPONE 0

Ouahigouya 0

KAMBOINCE 0

PO 0

KAYA 0

JUILET

BOULEVARDS NOMBRE

Jeunesse 65

Charles de Gaulles 9

France Afrique 19

Mohamed Kadaffi 3

AVENUES

Bassawarga 7

Houari Boumedienne 6

Kadiogo 5

De la Concorde 4

Père Joseph wresinki 3

Zamse 7

Pagmtenga 7

Kounda gnooré 4

De l’aeroport 6

Naba KomI 5

Yatenga 31

Brigade verte 3

Des Arts 9

Des nations 8

Babanguida 10

Ouezzin Coulibaly 3

De la paix 5

Boulmiougou 11

Mogho 5

De l’ independance 4

De la Liberté 6

Dignité 5

Sanmatenga 18

Kwame Nkrumah 11

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82

Oumarou KANAZOE 11

Burkina Faso 3

Conseil de l’entente 4

yennega 6

Sœur Josephine KABORE

8

AOUT

BOULEVARDS NOMBRE

Jeunesse 54

Charles de Gaulles 19

France Afrique 17

Mohamed Kadaffi

4

AVENUES

Bassawarga 18

Houari Boumedienne 6

Kadiogo 12

Mogho Naba Zombré 2

Dapoa 8

Olympisme 4

Zamse 4

Moqho naaba 6

De l’aeroport 2

Thomas Sankara 6

Dimdoloson 1

Yatenga 38

Cathedrale 5

Des Arts 13

Des nations 6

Babanguida 13

Ouezzin Coulibaly 3

De la paix 8

Boulmiougou 4

De la Liberté 3

Sanmatenga 5

Kwame Nkrumah 9

Oumarou KANAZOE 7

Conseil de l’entente 7

Sœur Josephine KABORE 10

Mogho naba Zombré 2

De la Concorde 13

Des armées 3

RUES

Bogodogo 16

TIENDREBEOGO N Dider 7

ROUTES

FADA 11

BOBO 14

SAPONE 7

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83

Ouahigouya 3

KAMBOINCE 7

PO 8

kaya 13

SEPTEMBRE

BOULEVARDS NOMBRE

Jeunesse 59

Charles de Gaulles 18

France Afrique 17

Mohamed Kadaffi 10

AVENUES

Bassawarga 15

Houari Boumedienne 7

Dapoa 6

Olympisme 5

Brigade verte 8

Simon COMPAORE 7

De l’aeroport 6

Thomas Sankara 8

Pagtenga 9

Yatenga 32

Zamse 19

Des Arts 23

Babanguida 15

Boulmiougou 4

De l’ independance 5

De la Liberté 8

Larle Naba Abga 4

Sanmatenga 22

Kwame Nkrumah 4

Oumarou KANAZOE 13

Conseil de l’entente 6

Dapoya 6

Sœur Josephine KABORE 17

De la Concorde 5

Pascal ZAGRE 4

Mogho Naba Wobgho 6

BCEAO 11

Col Arzouma MOuédraogo 4

Liwaga 14

Dignité 18

RUES

Bogodogo 11

TIENDREBEOGO N Dider 5

Liwaga 6

ROUTES

FADA 5

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84

BOBO 5

SAPONE 10

KAMBOINCE 7

PO 8

KAYA 13

OCTOBRE

BOULEVARDS NOMBRE

Jeunesse 0

Charles de Gaulles 0

France Afrique 0

Mohamed Kadaffi 0

AVENUES

Bassawarga 0

Houari Boumedienne 0

Kadiogo 0

Mogho Naba Zombré 0

Dapoa 0

Docteur Issouf Joseph K 0

Olympisme 0

Dimdoloson 0

O 0

Simon COMPAORE 0

Moqho naaba 0

Joseph OUEDRAOGO 0

De l’aeroport 0

Thomas Sankara 0

Liptako gourma 0

Yatenga 0

Zamse 0

Des Arts 0

Golf de syrte 0

Babanguida 0

Ouezzin Coulibaly 0

De la paix 0

Boulmiougou 0

Patrice Lumuba 0

De l’ independance 0

De la Liberté 0

Larle Naba Abga 0

Sanmatenga 0

Kwame Nkrumah 0

Oumarou KANAZOE 0

Burkina Faso 0

Conseil de l’entente 0

Maurice YAMEOGO 0

Cathedrale 0

Sœur Josephine KABORE 0

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85

Mogho 0

De la Concorde 0

Des armées 0

Pascal ZAGRE 0 John Kennedy 0

OCTOBRE

RUES

Bogodogo 0

Grande Mosquée 0

TIENDREBEOGO N Dider 0

Liwaga 0

Beîda 0

Simon compaoré 0

Nongré Manson 0

Larlé 0

Gounga la Pelga 0

ROUTES

FADA 0

BOBO 0

SAPONE 0

Ouahigouya 0

KAMBOINCE 0

PO 0

KAYA 0

NOVEMBRE

BOULEVARDS NOMBRE

Jeunesse 0

Charles de Gaulles 0

France Afrique 0

Mohamed Kadaffi 0

AVENUES

Bassawarga 0

Houari Boumedienne 0

Kadiogo 0

Mogho Naba Zombré 0

Dapoa 0

Docteur Issouf Joseph K 0

Olympisme 0

Dimdoloson 0

O 0

Simon COMPAORE 0

Moqho naaba 0

Joseph OUEDRAOGO 0

De l’aeroport 0

Thomas Sankara 0

Liptako gourma 0

Yatenga 0

Zamse 0

Des Arts 0

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86

Golf de syrte 0

Babanguida 0

Ouezzin Coulibaly 0

De la paix 0

NOVEMBRE

Boulmiougou 0

Patrice Lumuba 0

De l’ independance 0

De la Liberté 0

Larle Naba Abga 0

Sanmatenga 0

Kwame Nkrumah 0

Oumarou KANAZOE 0

Burkina Faso 0

Conseil de l’entente 0

Maurice YAMEOGO 0

Cathedrale 0

Sœur Josephine KABORE 0

Mogho 0

De la Concorde 0

Des armées 0

Pascal ZAGRE 0 John Kennedy

0

NOVEMBRE

RUES

Bogodogo 0

Grande Mosquée 0

TIENDREBEOGO N Dider 0

Liwaga 0

Beîda 0

Simon compaoré 0

Nongré Manson 0

Larlé 0

Gounga la Pelga 0

ROUTES

FADA 0

BOBO 0

SAPONE 0

Ouahigouya 0

KAMBOINCE 0

PO 0

KAYA 0

BOULEVARDS NOMBRE

Jeunesse 76

Charles de Gaulles 27

France Afrique 16

Mohamed Kadaffi 13

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87

DECEMBRE

AVENUES

Bassawarga 21

Houari Boumedienne 4

Kadiogo 16

Mogho Naba Zombré 6

Dapoa 1

Docteur Issouf Joseph K

Olympisme 7

Dimdoloson 4

Simon COMPAORE 8

Moqho naaba 12

Joseph OUEDRAOGO 1

De l’aeroport 11

Thomas Sankara 7

Liptako gourma

Yatenga 61

Zamse 14

Des Arts 29

Golf de syrte 1

Babanguida 13

Ouezzin Coulibaly 7

De la paix 9

DECEMBRE

Boulmiougou 4

Patrice Lumuba

De l’ independance 6

De la Liberté 10

Larle Naba Abga 2

Sanmatenga

Kwame Nkrumah 5

Oumarou KANAZOE 11

Burkina Faso 4

Conseil de l’entente 8

Maurice YAMEOGO

Cathedrale

Sœur Josephine KABORE 13

Mogho

De la Concorde 17

Des armées 4

Pascal ZAGRE 3 John Kennedy 2

DECEMBRE

RUES

Bogodogo 16

Grande Mosquée 3

TIENDREBEOGO N Dider

Liwaga 15

Beîda 5

Simon compaoré

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88

Nongré Manson

Larlé

Gounga la Pelga

ROUTES

FADA 17

BOBO 10

SAPONE 7

Ouahigouya 10

KAMBOINCE 12

PO 11

KAYA 21

Source : BNSP

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TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE .............................................................................................................................. 2

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES ..................................................................... 3

INTRODUCTION .................................................................................................................... 4

I- RAPPEL DU CADRE GENERAL DE L’ETUDE........................................................ 6

I- 1- Etapes opérationnelles ................................................................................... 6

I- 2 Outils de mise en œuvre de la démarche méthodologique .............. 8

II- ETAT DES LIEUX DE L’INSECURITE ROUTIERE A ............................................... 9

OUAGADOUGOU ................................................................................................................... 9

II.1 – Le cadre institutionnel et réglementaire .................................................... 9

II.1.1 Le cadre institutionnel de la sécurité routière .................................... 9

II.1.1.1 Les acteurs publics ................................................................................ 9

II.1.1.2 Les acteurs privés ................................................................................ 16

II.1.2 Le cadre réglementaire de la sécurité routière ................................ 18

II.1.2.1 Cadre réglementaire de portée générale .................................... 19

II.1.2.2 Cadre réglementaires spécifique .................................................... 19

II.1.3 Les outils de gestion de la sécurité routière ...................................... 22

II.1.3.1 Le document de politique nationale de sécurité routière .......... 22

II.1.3.2. Le Bulletin d’Analyse des Accidents de la Circulation ............... 24

(BAAC) ........................................................................................................................... 24

II.2 – L’ampleur du phénomène de l’insécurité routière à ...................... 33

Ouagadougou .................................................................................................................. 33

II.2.1. Evolution et conséquences des accidents de la........................ 33

circulation ..................................................................................................................... 33

II.2.1.1. Evolution des accidents ......................................................................... 33

II.2.1.2. Conséquences des accidents de la circulation ............................. 36

II.2.2. La typologie des accidents de la circulation ...................................... 43

II.2.2.1. Répartition des accidents selon les groupes d’âge .................... 43

II.2.2.2. Répartition des accidents selon le genre ....................................... 45

II.2.2.3. Répartition des accidents selon les formes ................................... 46

d’implication ................................................................................................................. 46

II.2.2.4. Répartition viaire des accidents ......................................................... 47

II.2.3. Les facteurs accidentogènes ................................................................... 50

II.2.3.1 Les facteurs liés au conducteur ...................................................... 50

II.2.3.2 Les facteurs liés aux véhicules ........................................................ 61

II.2.3.3 Les facteurs liés à la route et à son environnement .............. 63

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ...................................................................... 70

ANNEXE ................................................................................................................................. 74