ETUDE DE MARCHE DU BOIS DE FILAO ET SES … · République du Sénégal ***** Ministère de...

République du Sénégal

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Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural

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Programme D’aménagement Et De Développement Economique Des Niayes

(PADEN)

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Juillet 2013

ETUDE DE MARCHE DU BOIS DE FILAO ET SES DERIVES

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LISTE DES ACRONYMES

ACDI : Agence canadienne pour le Développement international

AUMN : Association des Unions Maraîchères des Niayes

BES : Bois et Energie du Sénégal

CIRAD : Centre International pour la Recherche et le Développement

CMOPABF : Cellule de Mise en œuvre du Plan d’Aménagement de la bande de filao

CTL : Conservation des Terroirs du Littoral

ENDA/GRAF : Enda Tiers Monde/Groupe Recherche-Action-Formation

GDE Guichet de développement économique à frais partagés

GV : Groupement villageois

IREF : Inspection régionale des Eaux et Forêts

ISPV International Statistical Programs Center

PADEN : Projet d’Appui au Développement Economique des Niayes

PAEP : Projet d’Appui à l’Entreprenariat Paysan

PPP : Partenariat Public-Privé

UCP : Unité de Coordination du Projet

UNCEFS : Union nationale des Coopératives des Exploitants forestiers du Sénégal

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Evolution des quantités contrôlées de bois de chauffe et de bois de filao commercialiséesde 2007 à 2011 ........................................................................................................... 16 Tableau 2 : Productions contrôlées de bois de chauffe au Sénégal de 2006 à 2011 ........................... 17 Tableau 3 : Estimation de la consommation nationale de bois de chauffe à partir des productions contrôlées de 2006 à 2012 .................................................................................................................... 17 Tableau 4 : Situation des quantités de bois de chauffe et de bois d’artisanat contrôlées à Bargny pour la commercialisation à Dakar ................................................................................................................ 18 Tableau 5 : Nombre de dibiteries de la région de Dakar et estimation de la demande annuelle de bois de chauffe .............................................................................................................................................. 19 Tableau 6 : Situation des quantités de bois de chauffe et de bois d’artisanat vendues à Thiès .......... 20 Tableau 7 : Situation des quantités de bois de chauffe et de bois d’artisanat destinées à Kaolack ..... 20 Tableau 8 : Evolution des étais et billons d’Eucalyptus enregistrés à Bargny ...................................... 21 Tableau 9 : Evolution des quantités de bois de chauffe de filao exploitées de 2007 à 2011 ............... 26 Tableau 10: Evolution de l'offre en perches et étais de filao de 2007 à 2011 ...................................... 28 Tableau 11 : Coûts du transport du bois de filao................................................................................... 35 Tableau 12 : Coût du transport de 6 stères de bois de filao sur Kayar ................................................. 35 Tableau 13 : Prix de vente du bois de filao et ses dérivés .................................................................... 40 Tableau 14 : Structure des prix d’un stère de bois de chauffe rendu dépôt central .............................. 41 Tableau 15 : Structure des prix d’un stère de bois de chauffe de filao Notto rendu Dakar................... 41 Tableau 16 : Structure des prix d’un stère de bois de chauffe de filao Lompoul rendu Dakar ............. 41 Tableau 17: Structure des prix d'un stère de bois de chauffe de filao (Lompoul) rendu Dakar ............ 42 Tableau 18: Structure des prix d'un stère de bois de chauffe de filao (Lompoul) rendu Touba ........... 42 Tableau 20 : Structure des prix d’un stère de bois d’artisanat rendu Dakar ......................................... 43 Tableau 21: Structure des prix d’un stère de bois de filao rendu Dakar ............................................... 43 Tableau 22 : Structure des prix d’un étai d’eucalyptus rendu Dakar..................................................... 46 Tableau 23 : Structure des prix d’une perche de filao rendu Dakar ...................................................... 47 Tableau 24: Quantité de bois de chauffe (vendu Dépôt central à Notto) du seuil de rentabilité ........... 48 Tableau 25: Quantité de bois de chauffe (vendu Dakar) du seuil de rentabilité ................................... 49 Tableau 26 : Evolution du seuil de rentabilité en cas d'un approvisionnement en bois de chauffe des dibiteries de Dakar par les groupements ............................................................................................... 50 Tableau 27 : Evolution du seuil de rentabilité en cas d'un approvisionnement en perches/étais de Dakar par les groupements ................................................................................................................... 52 Tableau 28: Tableau des risques à la commercialisation et des mesures d'atténuation ...................... 59

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Entretien des enquêteurs sur le terrain ................................................................................. 11 Figure 2: Contribution du bois de filao dans la satisfaction des besoins en bois de chauffe ................ 17 Figure 3 : Courbe d’évolution de la demande potentielle de bois de chauffe de 2006 à 2011 ............. 18 Figure 4: Contribution de la satisfaction de la demande en bois de chauffe à Dakar ........................... 19 Figure 5 : Classification préférentielle du bois ....................................................................................... 20 Figure 6 : Dépôt de perches et étais de filao à Mbao ........................................................................... 22 Figure 7 : Planches et lattes de bois de filao ......................................................................................... 23 Figure 8 : Bois de filao présentant des défauts ..................................................................................... 24 Figure 9 : Localisation des Unions forestières ...................................................................................... 25 Figure 10 : Marquage à la craie du bois d’artisanat de qualité ............................................................. 27 Figure 11 : Bois d’artisanat fendu dans un dépôt pour être vendu comme bois de chauffe ................. 28 Figure 12 : Une photo de l’Unimog chargé du débardage à Notto........................................................ 33 Figure 13 : Les circuits de commercialisation identifiés dans la zone de Notto .................................... 36 Figure 14 : Les circuits de commercialisation identifiés dans la zone de Mboro .................................. 37 Figure 15 : Les circuits de commercialisation identifiés dans la zone de Lompoul ............................... 38 Figure 16: Circuits de commercialisation du bois d’artisanat et du bois de filao à Dakar ..................... 39 Figure 17: Evolution du seuil de rentabilité pour le bois de chauffe rendu Dépôt central à Notto en fonction de la quantité de bois commercialisé ....................................................................................... 49 Figure 18: Evolution du seuil de rentabilité pour le bois de chauffe commercialisé par l’Union à Dakar en fonction de la quantité de bois commercialisé.................................................................................. 50 Figure 19 : Evolution du seuil de rentabilité dans le cas d'un approvisionnement de Dakar en perches/étais ......................................................................................................................................... 52 Figure 20: Structure des prix d'un stère de bois de chauffe de filao rendu Dibiterie de Dakar par un commercialiste du groupement ............................................................................................................. 56 Figure 21: Circuits potentiels de distribution du bois de filao de Notto vers Dakar ............................... 56 Figure 22: Palette en bois et Pose de toiture en bois ........................................................................... 57 Figure 23 : Structure des prix du bois de filao rendu Dakar en PPP GVGD-UNCEFS ......................... 58

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SOMMAIRE

LISTE DES ACRONYMES ____________________________________________ 2

LISTE DES TABLEAUX ______________________________________________ 3

LISTE DES FIGURES _______________________________________________ 4

SOMMAIRE _______________________________________________________ 5

INTRODUCTION ___________________________________________________ 8

1. PRESENTATION DE L'ETUDE ____________________________________ 9

1.1. Problématique et objectifs ____________________________________________ 9

1.2. Méthodologie ______________________________________________________ 11 1.2.1. La collecte des données __________________________________________________ 11 1.2.1.1 La recherche bibliographique ___________________________________________ 11 1.2.1.2 Les enquêtes ________________________________________________________ 11 1.2.2. Le traitement des données ________________________________________________ 13 1.2.2.1 Le dépouillement des données quantitatives _______________________________ 13 1.2.2.2 L'analyse des données ________________________________________________ 14

1.3. Contraintes de l'étude _______________________________________________ 15

2. RESULTATS DE L'ETUDE _______________________________________ 16

2.1. Estimation de la demande actuelle et potentielle de bois de filao et ses dérivés _____________________________________________________________________ 16

2.1.1. Demande actuelleet potentielle de bois de chauffe de filao _______________________ 16 2.1.1.1 Au niveau national ____________________________________________________ 16 2.1.1.2 Au niveau de Dakar ___________________________________________________ 18 2.1.1.3 Au niveau dibiteries de Dakar ___________________________________________ 19 2.1.1.4 Au niveau de Thiès ___________________________________________________ 20 2.1.1.5 Au niveau de Kaolack _________________________________________________ 20 2.1.1.6 Au niveau de Touba et Saint-Louis _______________________________________ 20 2.1.2. Demande actuelle et potentielle de bois de poteaux, étais, bois de sciage de filao ____ 21 2.1.2.1 Poteaux ____________________________________________________________ 21 2.1.2.2 Perches et étais ______________________________________________________ 21 2.1.2.3 Bois de sciage de filao _________________________________________________ 22 2.1.3. Analyse de facteurs pouvant influencer la demande ____________________________ 23 2.1.4. Aperçu de quelques caractéristiques de la demande____________________________ 24 2.1.4.1 La qualité du bois _____________________________________________________ 24 2.1.4.2 La régularité de l’offre _________________________________________________ 24

2.2. Estimation de l’offre de bois de filao et ses dérivés ______________________ 25 2.2.1. L'offre en bois de chauffe _________________________________________________ 25 2.2.1.1 L'offre actuelle _______________________________________________________ 25 2.2.1.2 Estimation de l'offre potentielle __________________________________________ 26 2.2.1.3 Identification et caractérisation des concurrents _____________________________ 26 2.2.2. L'offre en poteaux, perches/étais et bois de sciage _____________________________ 28 2.2.2.1 L’offre actuelle _______________________________________________________ 28 2.2.2.2 Estimation de l’offre potentielle __________________________________________ 28 2.2.2.3 Identification et caractérisation des concurrents _____________________________ 28 2.2.3. L'offre en charbon _______________________________________________________ 29 2.2.3.1 L’offre actuelle _______________________________________________________ 29 2.2.3.2 Estimation de l’offre potentielle __________________________________________ 29 2.2.3.3 Identification et caractérisation des concurrents _____________________________ 29 2.2.4. L'offre en litière _________________________________________________________ 29 2.2.5. Organisation de l’offre en bois de filao _______________________________________ 31

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2.2.5.1 Encadrement et mise en œuvre de l’aménagement __________________________ 31 2.2.5.2 Les acteurs et l’organisation de la production _______________________________ 31 2.2.5.3 Les coûts de production du bois de filao ___________________________________ 32 2.2.5.4 Les contraintes et opportunités __________________________________________ 34 2.2.6. Transport ______________________________________________________________ 34 2.2.6.1 Les acteurs et leurs stratégies ___________________________________________ 34 2.2.6.2 Les coûts ___________________________________________________________ 34 2.2.6.3 Les contraintes et opportunités __________________________________________ 35

2.3. Commercialisation et prix ___________________________________________ 36 2.3.1. Les différents circuits ____________________________________________________ 36 2.3.1.1 Circuits identifiés dans la zone de Notto ___________________________________ 36 2.3.1.2 Circuits identifiés dans la zone de Mboro __________________________________ 37 2.3.1.3 Circuits identifiés dans la zone de Lompoul ________________________________ 38 2.3.1.4 Circuits identifiés à Dakar ______________________________________________ 39 2.3.2. Les acteurs et leurs stratégies _____________________________________________ 39 2.3.2.1 Les groupements _____________________________________________________ 39 2.3.2.2 Les grossistes _______________________________________________________ 40 2.3.2.3 Les détaillants _______________________________________________________ 40 2.3.2.4 Les dépositaires ______________________________________________________ 40 2.3.3. Les prix _______________________________________________________________ 40 2.3.3.1 Par les groupements : cas de Notto ______________________________________ 40 2.3.3.2 Les commerçants du bois ______________________________________________ 41 2.3.4. Les contraintes et opportunités _____________________________________________ 42

2.4. Analyse la compétitivité du bois de filao et de ses dérivés par rapport à celle des produits concurrents _______________________________________________ 43

2.4.1. Le bois de chauffe issu des forêts de terroir ___________________________________ 43 2.4.2. Le charbon de bois issu des forêts aménagées de Tamba et Kolda ________________ 45 2.4.3. Les perches et étais _____________________________________________________ 46 2.4.4. Analyse des seuils de rentabilité ___________________________________________ 47 2.4.5. Analyse des capacités des groupements à prendre en charge l’offre de bois de filao __ 53

2.5. Propositions d’axes d’amélioration et de distribution plus adaptés et plus orientés vers la responsabilisation du secteur privé _________________________ 53

2.5.1. Rendre compétitif le sous-segment de la filière bois de filao ______________________ 53 2.5.1.1 Réduire les charges liées à la coupe et au débardage ________________________ 53 2.5.1.2 Réduire les retards accusés dans la livraison des parcelles en finançant leur délimitation par le fonds d’aménagement __________________________________________ 54 2.5.1.3 La réduction du quota de bois d’artisanat alloué aux exploitants et la suspension d’exploitation du Dialabane (Dalbergia melanoxylon) ________________________________ 54 2.5.1.4 Laisser à chacun faire ce qu’il sait faire le mieux ____________________________ 54 2.5.1.5 Réduire les contributions aux faîtières (AUMN, Unions) et renforcer le fonds d’aménagement afin de lui permettre de jouer correctement son rôle ____________________ 55 2.5.1.6 Négocier des relations de partenariat de fournitures de bois aux« Dibiteries » _____ 55 2.5.1.7 Négocier un contrat de fourniture de bois avec Mbao-Bois ____________________ 57 2.5.1.8 Négocier un PPP avec l’UNCEFS ________________________________________ 57 2.5.2. Analyse des risques inhérents à la commercialisation du bois de filao et de ses dérivés et proposition de mesures d’atténuation _____________________________________________ 58 2.5.3. Proposition de stratégies de promotion du bois de chauffe de filao _________________ 60

3. CONCLUSION/RECOMMANDATIONS _____________________________ 61

BIBLIOGRAPHIE __________________________________________________ 63

ANNEXES _______________________________________________________ 64

Annexe 1 : Termes de référence de l’étude _________________________________ 64

Annexe 2 : Flux des produits forestiers (perches) au Poste de contrôle de Kaolack de 2008 à 2012 ________________________________________________________ 65

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Annexe 3 : Flux des combustibles ligneux au Poste de contrôle de Kahone de 2009 à 2012 _______________________________________________________________ 66

Annexe 4 : Flux des combustibles ligneux au Poste de contrôle de Pont Noirot de 2008 à 2012 ___________________________________________________________ 67

Annexe 5 : Liste des personnes-ressources rencontrées _____________________ 68

Annexe 6 : Fiche récapitulative des tenanciers de dibiteries enquêtés __________ 69

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INTRODUCTION

Le Sénégal, avec l’appui des gouvernements américain (PL480, Projet de fixation des Dunes et de protection des cuvettes maraîchères) et canadien (Projet Conservation des terroirs du Littoral) a pu réaliser un rideau d’arbres de Dakar à Saint-Louis sur 180 km destiné à la lutte contre l’ensablement des terres cultivables, pastorales et des infrastructures humaines.

Depuis plus d’une décennie, ces plantations au rythme de croissance élevé attribuable à la nappe phréatique affleurant et aux alizés maritimes qui complètent le déficit de saturation, offrent des potentialités comparables aux forêts de production. Ainsi, pour concilier les objectifs de protection et de production, un plan d’aménagement et de gestion a été élaboré et mise en œuvre dans cette zone des Niayes où vivent plus de 150.000 habitants qui s’adonnent à la production maraîchère avec environ une production estimée à plus de 80% de la production horticole du pays.

Les populations organisées membres des faitières mises en place par les projets Conservation des Terroirs du Littoral (CTL) et consolidés par le projet d’Appui à l’Entreprenariat paysan (PAEP), sont chargés de la mise en œuvre du plan d’aménagement avec l’encadrement du Service forestier.

Par ailleurs, les efforts déployés par ces structures de base dans la prise en charge des différentes activités du processus d’exploitation et de gestion de la ressource forestière (abattage et façonnage, débardage, commercialisation du bois de filao et ses dérivés et le renouvellement de la bande de filao) sont si élevés à tel point que les résultats, au plan financier, restent encore mitigés malgré l’importance des recettes générées.

Dans un tel contexte, pour pérenniser cet aménagement participatif et durable des plantations de filao, une étude de rentabilité financière et technique permettrait aux structures de base de tirer profit tout en conservant l’objectif de protection.

La présente étude sur le bois de filao et ses dérivés rentre dans ce cadre et se propose une évaluation du potentiel économique et des marchés cibles du bois de filao et ses dérivés.

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1. PRESENTATION DE L'ETUDE

1.1. Problématique et objectifs

L'économie du Sénégal, étant fortement basée sur le secteur agricole. D'énormes efforts ont été consentis pour créer les bases d'une production agricole soutenue. Dans ce cadre, au niveau de la zone éco géographique des Niayes, principale zone maraîchère du Sénégal, la stabilisation des dunes a été identifiée comme problématique majeure pour accroître la production, tout en créant les conditions de sécurisation des autres investissements. A cet effet, un important programme de fixation des dunes, par la plantation de filao le long de la grande côte de Dakar à Saint-Louis, a été mis en place sur un horizon de près d'un demi-siècle, avec l'appui des partenaires au développement tel que le Canada à travers l’Agence canadienne pour le Développement international (ACDI).

La coopération canadienne, à travers le Programme d’Appui pour le développement économique des Niayes (PADEN), appuie l’intensification de la mise en œuvre du plan d’aménagement de la bande de filao.

La participation du PADEN à la mise en œuvre du plan d’aménagement de la bande de filao porte sur des appuis d’une part aux Service forestier (DEFCCS) pour exécuter des activités techniques d’aménagement et d’autre part, aux populations riveraines exploitantes, organisées en groupements et unions forestières, chargées de mener les opérations d’exploitation/régénération et de commercialisation du bois de filao et de ses dérivés, ceci à travers son guichet de développement économique à frais partagés (GDE).

Située le long du littoral Nord du Sénégal entre Dakar et Saint-Louis, la zone des Niayes (dépressions inter dunaires à nappe phréatique affIeurante à sub-affleurante) est constituée d'une mince bande de territoire, de 5 à 30 km de large et de plus de 180 km de long. Cette zone, selon une étude du Centre de Suivi écologique (CSE), qui s'étend sur plus de 2.700 km2 se caractérise par des conditions bioclimatiques et hydriques singulières, attribuables à l'alizé maritime qui maintient des températures relativement fraîches, de faibles amplitudes et une humidité élevée.

Le principal objectif affiché était de sécuriser le substrat de production qui était menacé d’ensablement. Par voie de conséquence, cette sécurisation s’est traduite par un maintien ou une extension des superficies cultivables ou la diversification des productions. Des éléments exogènes de revenus sont apparus avec l’exploitation de la bande de filao sous forme de bois au bénéfice des organisations forestières.

En plus des activités cultures maraîchères, la foresterie durable peut constituer une nouvelle source de revenus comme l’ont démontré les résultats de la phase pilote d'exploitation régénération du PAEP. Au début des années 70, la foresterie était pratiquement inconnue des populations des Niayes, même si les effets néfastes de l'érosion éolienne constituent une réelle menace. Au début des projets forestiers, les populations étaient très peu impliquées.

L’exploitation de la bande de filao par la coupe et la vente du bois a permis de générer, selon une étude réalisée en 2004, des revenus nets totaux de 10 893 541 FCFA. Ces revenus varient de 50 000 FCFA à 2 272 080 FCFA selon les unions. Les revenus des organisations de la zone d’étude sont respectivement de 637 648 FCFA pour Notto, 2 851 850 FCFA pour Mboro et 2 272 080 FCFA pour le CVGD de Kayar. En outre, les groupements ont déboursé un montant de 2 947 760 FCFA représentant le coût du reboisement des zones exploitées (achat de plants, transport etc.) et la caution.

L’intensification de la mise en œuvre du plan d’aménagement de la bande de filao va se traduire par une exploitation de 245 ha par an, soit des potentialités en bois évaluées à 969.000 stères à exploiter durant 25 ans par les populations riveraines conformément à la Politique forestière du Sénégal.

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Selon le plan d’aménagement de 2005 : « La fonction fondamentale de la bande de filao est de freiner l’ensablement ». Toute action pouvant y être conduite doit nécessairement être assujettie à cette fonction première. Toutefois, pour atteindre l’objectif initial de protection et perpétuer cette fonction dans le temps, il est essentiel d’assurer le renouvellement du peuplement. Dans la mesure où les actions seront bien planifiées et correctement menées, cette nécessité d’assurer le renouvellement du peuplement peut représenter une opportunité pour contribuer à la satisfaction des besoins du pays en combustible ligneux et éventuellement constituer une source de revenus qui devraient bénéficier aux populations riveraines.

Malgré la forte demande de bois énergie pour les ménages sénégalais, force est de reconnaître que le fonctionnement de la filière bois de filao demeure insuffisamment maîtrisé notamment sur les aspects suivants:

- la durabilité de l’exploitation actuelle de la ressource « bois de filao », - le volume et la distribution des ressources financières dans la filière entre acteurs :

populations, acheteurs, transporteurs etc., - L’identification des acteurs, de leurs rôles et responsabilités, de leurs interrelations,

de leurs stratégies, de leurs forces et faiblesses, - les goulots d’étranglements et les opportunités de développement etc.

Des données de cette nature devraient permettre d'avoir une plus grande maîtrise de la filière bois de filao (de la production à la consommation) afin de l'impulser et de formuler plus objectivement des stratégies de gestion durable de la ressource avec :

- la valorisation du travail des populations pour l’exploitation des potentialités que constitue cette activité pour la lutte contre la pauvreté en milieu rural,

- l’identification de programme pour accompagner les producteurs dans l'accroissement des performances etc.

C’est dans ce cadre que s’inscrit cette étude commanditée par le programme PADEN qui dans sa quête quotidienne de revenus accrus au niveau des populations à la base (c'est-à-dire ceux-là même qui sont à proximité des ressources), tente par cette mission de 30 jours d’aboutir aux résultats suivants :

- les besoins réels, actuels et potentiels, des consommateurs pour le bois de filao et ses dérivés sont connus ;

- les concurrents sont identifiés et caractérisés ;

- les opportunités de marché pour le bois de filao et ses dérivés sont identifiés ;

- les meilleurs prix sont connus et les seuils de rentabilité sont disponibles ;

- les systèmes de distribution, actuels et potentiels, sont identifiés ;

- les risques inhérents à la commercialisation du bois de filao et de ses dérivés sont identifiés et analysés et des mesures d’atténuation proposées ;

- des stratégies de promotion du bois de filao et de ses dérivés sont identifiées.

Cette recherche d’efficacité et de performance s’inscrivent dans un processus d’enquête de terrain avec une approche chaîne de valeur en amont et aval de la production. En effet, pour cerner la structure de l’offre de producteurs et de la demande des autres acteurs, des interviews pointues seront nécessaires.

Pour mieux prendre en compte les préoccupations du marché et maîtriser la commercialisation du bois de filao et de ses dérivés, caractériser le marché actuel, apprécier son évolution et élaborer une stratégie de mise en marché des différents produits du bois de filao, la méthodologie suivante a été utilisée.

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1.2. Méthodologie

1.2.1. La collecte des données

1.2.1.1 La recherche bibliographique

La recherche bibliographique a été menée parallèlement à la réalisation de l'étude qui devait se dérouler sur 30 jours ouvrables. Les informations disponibles ont concerné la filière bois.

Des recherches ont été menées au niveau des postes de contrôle des produits forestiers dans les régions de Kaffrine et Kaolack sur le flux du bois de chauffe, artisanat et de service vers les régions de Dakar, Thiès, Louga et Saint-Louis. La liste des documents consultés se trouve en annexe.

1.2.1.2 Les enquêtes

Les types d'enquêtes :

o l'entretien :

Pour mieux comprendre la stratégie développée par les différents acteurs de la chaîne de valeur du bois de filao et ses dérivés, nous avons mené des entretiens avec :

les responsables et les membres des structures locales producteurs de trois unions faitières sur les cinq de la zone d’intervention du PADEN notamment (unions forestières de : Notto Gouye Diama, Mboro et Lompoul) ;

les transporteurs du bois de filao aux lieux de dépôt dans les zones de production ; les gérants des dépôts de bois dans les zones de production ; les transporteurs du bois de filao des lieux de dépôt aux zones de consommation ; les utilisateurs potentiels et les concurrents ; les structures d’encadrements et partenaires au service forestier (PADEN, IREF,

UNCEFS).

Avec ces structures, nous avons abordé le diagnostic de la filière bois de filao sa gestion actuelle et ses perspectives de développement.

Figure 1 : Entretien des enquêteurs sur le terrain

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o le questionnaire :

Pour recueillir des données sur certains aspects de l'étude, quatre types de questionnaires ont été élaborés :

Le questionnaire "producteurs" a permis d'avoir des informations sur l’exploitation du bois de filao, les relations entre les producteurs et les employés, les charges liées à l’exploitation (l’abattage, le façonnage et l’enstèrage). Le questionnaire a permis aussi d'identifier les conditions d’accès à la ressource forestière et les contraintes à l’exploitation des unités d’aménagement ;

Le questionnaire "gérants" a permis d'identifier les zones d’approvisionnement, de recueillir des informations sur les clients et les lieux d’écoulement les plus importants. En plus, il a permis de mettre en évidence les contraintes liées à la commercialisation du bois de filao et ses dérivés ;

Le questionnaire "transporteurs" a permis d'avoir des informations sur les modalités d'organisation du transport des produits du bois de filao aux lieux de dépôts, des charges de transport et de manutention des produits, ainsi que les contraintes liées à ce segment ;

Le questionnaire "utilisateurs potentiels" était destiné aux dépositaires de bois, aux transformateurs (sciage du bois) et aux consommateurs (dibiteries, revendeurs etc.). Il a permis d’avoir une vision globale sur le niveau de consommation de ces utilisateurs, leur préférence et les difficultés d’approvisionnement par rapport au bois de filao et ses dérivés, la notion de qualité référée aux produits et de déterminer les autres produits de concurrence sur le marché, leur quantité et leur provenance.

Choix des enquêtés :

Le sous-segment bois de filao étant naissant, le nombre d’utilisateurs se trouve par conséquent limité. Nous avons procédé à un choix en privilégiant les personnes qui s’activent dans l’activité. Au niveau des sites visités, l’enquête de terrain procède par itération. Par cette méthode de va-et-vient, comme le souligne Olivier de Sardan (2003), « les interlocuteurs ne sont pas choisis par avance […], mais ils prennent place selon un compromis permanent entre les plans du chercheur, les disponibilités de ses interlocuteurs, les opportunités qui se présentent, les filières de parenté ou d’amitié déjà constituées ». La stratégie adoptée est l’utilisation des réseaux d’acteurs, l’issue d’un entretien amène de nouveaux contacts. Nous avons adopté la stratégie par buissonnement (Olivier de Sardan 2003). Comme il s'agissait d'étudier des pratiques, la validité de l’information n'était pas fonction de la probabilité occurrente.

La conduite des enquêtes :

Nous avons administré une série de questionnaires (producteurs, transport interne, utilisateurs potentiels, transport, replantation, suivi de la replantation), dans les localités de Dakar, Thiès et Louga qui renferment l’essentielle des producteurs et de la production du bois de filao et ses dérivés (charbon de bois, étais, perches, bois de sciage) et des utilisateurs potentiels.

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L’enquête "producteurs", "transporteurs", "gérants" :

Ces enquêtes ont été réalisées auprès des structures locales ayant participé durant ces trois dernières années à la mise en œuvre du plan d’aménagement de la bande de filao de la grande côte Nord du Sénégal. Les questionnaires ont été administrés sous forme individuelle et d’interviews semi-structurées et de focus groupe, dans les régions de : Thiès au niveau des groupements membres des unions forestières de Notto, Gouye Diama et Mboro et transporteurs recrutés; Louga au niveau des groupements membres de l’union forestière de Lompoul et des charretiers transporteurs de bois de filao.

L’enquête " transformateurs" :

Elle a été effectuée pour l’essentiel dans la région de Dakar a concerné le sciage du bois.

L’enquête "utilisateurs potentiels" :

Ces enquêtes ont été réalisées auprès des dépositaires de bois, des commerçants et des consommateurs, principalement dans la région de Dakar. Il a permis de connaître le niveau de consommation de ces utilisateurs, leur préférence et les difficultés d’approvisionnement. Tableau 1 : Répartition des enquêtés dans les localités ciblées

Régions

Producteurs Gérants Utilisateurs potentiels

Transporteur Exploitants traditionnels

Dakar 36 05

Thiès 12 04 05 01

Louga 04 02 01

Tamba 02

TOTAL 16 06 41 02 07

Commentaires : Ce tableau récapitule les effectifs enquêtés, soit individuellement ou en focus groupe par types d’acteurs suivant les localités administratives que polarise la zone d’étude. La disparité des effectifs tient compte du niveau de répartition des différents acteurs au plan spatial.

1.2.2. Le traitement des données

1.2.2.1 Le dépouillement des données quantitatives

Afin d’assurer une meilleure qualité des données, l’exploitation statistique a été réalisée en quatre phases : les contrôles internes, la saisie, l’apurement, et la sortie des résultats.

Contrôles internes

Ils visent dans un premier temps à s’assurer que l’ensemble des fiches de collecte réceptionnées correspond au nombre total d’unités d’observation initialement prévu. Dans le cas contraire, s’assurer de la bonne représentativité des informations collectées, au regard des objectifs de l’étude. Dans un second temps, on procède à contrôle qualitatif des fiches pour corriger l’ensemble des anomalies qui n’ont pas été prises en compte durant la phase terrain. Enfin, le troisième niveau de contrôle concerne la codification des questions ouvertes et semi-ouvertes des différentes fiches d’information. L’agent codificateur a dû effectuer un travail de contrôle en ce sens qu’il a relu systématiquement toutes les fiches en même temps qu’il les a codifiés.

Saisie

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La saisie des données s’est faite sous le logiciel CSPRO 4.0. Il s’agit d’un logiciel gratuit développé par l'International Statistical Programs Center (ISPV) de U.S. Bureau of The Census. CSPRO permet d’organiser une saisie contrôlée en temps réel et facilite le transfert des données vers SPSS ou d’autres logiciels d’analyse statistiques (STATA, SAS,…).

Le programme de saisie a été complètement verrouillé de manière à ne permettre que la saisie de données valides sur les fiches de données. A cet effet, il a été intégré dans la maquette de saisie un programme de contrôle comprenant principalement quatre (4) types de procédures : contrôle de structures, contrôle de validité, contrôle de saut et contrôle de cohérence interne.

Apurement données

Les données saisies ont été exportées sous le logiciel SPSS 13.0 pour exploitation (traitement et sortie des résultats). SPSS impose des contraintes concernant la structure interne des fichiers de données, les types de données, le traitement et les fichiers de correspondance, ce qui en fin de compte simplifie considérablement la conception des programmes d’exploitation. Ainsi, toutes les fiches de données ont été traitées de façon séquentielle, les unes à la suite des autres dans l’ordre du fichier de données.

L’apurement des données est un processus itératif qui doit être répété autant de fois que nécessaire, jusqu’à élimination de toutes les erreurs détectés ou jusqu’à ce que les données soient considérées comme utilisables dans le cadre de l’analyse.

Sortie des résultats

Il faut tout d’abord noter que le type de traitement des données doit être en lien étroit avec les objectifs de l’étude. Dans le cas présent, le traitement statistique de données s’est appuyé essentiellement sur la statistique descriptive et sur l’inférence statistique. L’analyse descriptive avait pour but de décrire les comportements et les pratiques des différents acteurs de la filière, en résumant leurs caractéristiques quantitatives par des fréquences et des pourcentages. L’inférence statistique quant à elle a été utilisée pour déduire les caractéristiques de la population parente de l’échantillon enquêté.

1.2.2.2 L'analyse des données

Les grilles d'analyse

Les grilles d'analyse ont permis de recueillir les réponses des enquêtés par rapport à chaque thème pour une lecture des pratiques. Le nombre limité de données consécutives aux scénarios mis en place dans les différentes zones faitières du projet pour étudier les meilleures stratégies pour la mise en application du plan d’aménagement de la bande de filao et le nombre réduit de producteurs de chaque type, n'a pas permis de calculer les moyennes sur certaines variables quantitatives.

Par contre, pour l'enquête "consommateurs", les principes de l'échantillonnage aléatoire simple (randomisation, répétition, normalité des données) ont été vérifiés sur les données.

Calculs statistiques

Certains paramètres statistiques (moyenne, écart type) ont été calculés sur certaines variables, notamment sur la demande et l’offre en bois de chauffe et en filao et ses dérivés, les coûts et les prix.

La triangulation des informations

Tout au long de l'étude, certaines informations issues de l'analyse ont été partagées avec des collègues forestiers ayant travaillé dans l’aménagement de la bande de filao pour observations afin d’avoir leurs points de vue. L'objectif était de valider avec eux la compréhension que nous avions des réponses données.

15

1.3. Contraintes de l'étude

Les difficultés rencontrées durant cette étude sont :

La méfiance des utilisateurs potentiels (dépositaires de bois artisanat) qui n'ont pas voulu livrer les informations considérées comme stratégiques. En effet, les informations relatives au rythme d’écoulement des produits, aux chiffres d’affaires, sont volontairement cachées pour montrer que la filière est peut porteuse pour éviter toute concurrence.

Une autre contrainte est l'estimation correcte des quantités de bois d’artisanat recyclées en bois de chauffe.

A ces contraintes majeures s’ajoutent les constats suivants :

Le manque de données statistiques sur une période assez longue, ce qui aurait pu permettre de procéder à des analyses de tendances plus fiables ; Le manque d’informations au niveau des utilisateurs sur les quantités achetées durant ces trois dernières années.

16

2. RESULTATS DE L'ETUDE

2.1. Estimation de la demande actuelle et potentielle de bois de filao et ses dérivés

2.1.1. Demande actuelleet potentielle de bois de chauffe de filao

Le bois de filao contribue à satisfaire une demande nationale de bois de chauffe. Cette dernière fait actuellement l’objet d’une étude conjointe Direction des Eaux et Forêts/Direction de l’Energie rendue complexe par l’exigence de la stratification des ménages prenant en compte les profils de consommation réelle des ménages assez diversifiés avec le recours à plusieurs sources énergétique (bois, charbon, gaz butane etc.) et la saisonnalité.

Cette étude n’a pas fait des enquêtes ménages pour l’estimation des besoins du fait d’une part que les enquêtes peuvent s’avérer trop coûteuses et de la demande de bois de chauffe non ciblée sur le filao d’autre part. En effet, les enquêtes n’ont pas révélé une demande spécifique en bois de chauffe de filao à l’exception des dibiteries qui définissent une préférence pour le bois de chauffe en le classant troisième en partant des critères absence d’odeur laissée sur la viande grillée et la rapidité de consumation.

2.1.1.1 Au niveau national

L’estimation de la demande nationale en bois énergie est faite à partir de la consommation au niveau national. Chaque année, des quantités de bois de chauffe sont exploitées dans les régions et circulées en direction des centres urbains.

Les quantités de bois de chauffe circulées sont destinées à contribuer à la satisfaction des besoins énergétiques des populations à l’exception de celles de la région de Dakar.

Le tableau suivant montre les quantités de bois de chauffe et de bois de filao commercialisées ainsi que la contribution de ce dernier dans la satisfaction desdits besoins nationaux en bois chauffe. En moyenne, les quantités de bois de chauffe de filao s’élèvent en moyenne à 9292 stères par an.

Tableau 1 : Evolution des quantités contrôlées de bois de chauffe et de bois de filao commercialisées de 2007 à 2011

Produits Année

Bois de chauffe toutes espèces (st)

Bois de chauffe de filao (st)

Part du filao (%)

2007 101 157 12972 12,8

2008 88 555 3953 4,5

2009 117 864 8851 7,5

2010 107 145 12 943 12,1

2011 126 127 7 743 6,1

Moyenne 108 170 9 292 8,6

Ecartype 14 589 3 807

17

Figure 2: Contribution du bois de filao dans la satisfaction des besoins en bois de chauffe

Pour approcher la demande potentielle, nous partirons des quantités réellement circulées qui sont nettement inférieures aux quantités effectivement produites.

Le tableau ci-dessus donne les quantités consommées de 2006 à 2011.

Tableau 2 : Productions contrôlées de bois de chauffe au Sénégal de 2006 à 2011

Année Bois de chauffe (stères) Bois d’artisanat (stères)

2006 111 779 30 200

2007 101 157 33 900

2008 88 555 28 080

2009 120 560 30 900

2010 107 145 36 123

2011 126 127 20 468 Source : DAPF/DEFCCS

Si la destination du bois de chauffe ne pose aucun doute, une bonne partie de bois d’artisanat jugé inapte pour la sculpture est utilisée comme bois de chauffe. On estime à environ 60% la part du bois d’artisanat utilisée comme bois de chauffe.

En tenant compte de cette hypothèse, le tableau suivant donne une estimation de consommation nationale de bois de chauffe.

Tableau 3 : Estimation de la consommation nationale de bois de chauffe à partir des productions contrôlées de 2006 à 2012

Années Bois de chauffe

(stères) Part du bois d’artisanat (60%) utilisé

comme bois de chauffe (stères) Consommation nationale en bois

de chauffe (stères)

2006 111 779 18 120 129 899

2007 101 157 20 340 121 497

2008 88 555 16 848 105 403

2009 120 560 18 540 139 100

2010 107 145 21 674 128 819

2011 126 127 12 281 138 408 Source : DAPF/DEFCCS

Bois de chauffe 91%

Bois de filao 9%

18

Figure 3 : Courbe d’évolution de la demande potentielle de bois de chauffe de 2006 à 2011

Commentaires : La figure montre l'évolution des productions contrôlées de bois de chauffe entre 2006 et 2011. On note une évolution croissante. En six ans, les quantités contrôlées sont passées de 129 899 à 138 408 stères.

On note une progression annuelle de la consommation d’environ 6,9%, ce qui nous donne des besoins de bois de chauffe en 2012 de 147958 stères et en 2013 de 250 049 stères.

2.1.1.2 Au niveau de Dakar

Les quantités enregistrées au Poste de contrôle de Bargny de 2009 à 2012 donnentune quantité moyenne de 1686 stères de bois de filao et 34565 stères de bois d’artisanat dont une bonne partie sert à satisfaire la demande en bois en bois de chauffe.

Tableau 4 : Situation des quantités de bois de chauffe et de bois d’artisanat contrôlées à Bargny pour la commercialisation à Dakar

Région 2008 2009 2010 2011 2012 Moyenne Bois d’artisanat (st) ND 34560 34340 37000 32360 34565 Bois de chauffe Filao (st) ND 1713 1480 2260 1290 1686

Le bois de chauffe enregistré à Bargny concerne essentiellement le bois de filao puisque les exploitants forestiers avaient sollicité et obtenu du Service forestier l’arrêt de la circulation du bois de chauffe sur Dakar suite au relèvement de la redevance d’exploitation du bois d’artisanat. Cette restriction ne concerne pas le bois de filao provenant de l’aménagement de la Bande de filao.

La demande annuelle en bois de chauffe de la région de Dakar peut être estimée à 60% x (quantité bois d’artisanat) + (quantité bois-de-filao) soit 60%x34565+1686=22425 stères. Le bois de filao contribue pour 8% et le bois d’artisanat non "apte" pour l’artisanat pour 92%.

0

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

140 000

160 000

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Qu

anti

tés

con

som

mé

es

(stè

tes)

Année

19

Figure 4: Contribution de la satisfaction de la demande en bois de chauffe à Dakar

2.1.1.3 Au niveau dibiteries de Dakar

Par contre, l’estimation de la demande actuelle en bois de chauffe a été faite pour les dibiteries de la région de Dakar. La consommation en bois de chauffe des dibiteries enquêtées varie de 750 à 5000 kg/mois avec une moyenne d’environ 1523 kg/mois soit 3,4 stères/mois. Cela place la demande des dibiteries à des besoins annuels de 14215 stères de bois de chauffe (1st=450kg), ce qui est nettement supérieur à l’offre actuelle de bois de filao. Malheureusement, cette demande est satisfaite à partir du bois d’artisanat, ce qui est interdit par la réglementation.

Tableau 5 : Nombre de dibiteries de la région de Dakar et estimation de la demande annuelle de bois de chauffe

Région Dakar Pikine Guédiawaye Rufisque Total Nombre de dibiteries (u) 130 110 60 50 350 Besoins annuels (kg) 2 375 880 2 010 360 1 096 560 913 800 6 396 600 Besoins annuels (st) 5280 4467 2437 2031 14215 La préférence est fonction de la fumée dégagée, de la quantité de chaleur produite, de la durée de combustion, le Nguédiane (autres bois artisanat) espèce de premier choix exclusivement destiné aux dibiteries, ne fume pas, dégage beaucoup de chaleur et se consume lentement, le Dimb espèce de deuxième choix, dégage peu de fumée et se consume lentement, le Filao espèce de troisième choix fume plus que le Dimb et se consume plus vite.

60%Bois d'artisanat 92%

Bois de filao 8%

20

Autres

Vène

Nguédiane

Filao

Dimb

V

N N

F F N

D D N D

Autres Vène Nguédiane Filao Dimb

Figure 5 : Classification préférentielle du bois

2.1.1.4 Au niveau de Thiès

L’estimation de la demande actuelle de bois de chauffe s’élève en moyenne à 3177,4 stères/an avec une quantité de 6330 stères en 2011 (Tableau 6). Ces statistiques ne tiennent pas compte des quantités circulées avec des autorisations à titre gratuit pour les cérémonies familiales ou religieuses (Gamou de Tivaouane, Gamou Ndiassane).

Tableau 6 : Situation des quantités de bois de chauffe et de bois d’artisanat vendues à Thiès

Année Produit

2008 2009 2010 2011 2012 Moyenne

Bois d’artisanat (st) Bois de chauffe (st) 2393 1684 2850 6330 2630 3177,4

2.1.1.5 Au niveau de Kaolack

La demande de bois de chauffe à Kaolack en 2012 s’élève à 3485 stères (Tableau 7). Ces statistiques ne tiennent pas compte des quantités circulées avec des autorisations à titre gratuit pour les manifestations religieuses (Gamou de Léona Niassène, Gamou Baye).

Une partie du bois d’artisanat est circulé sur Kaolack est valorisé sous forme de bois de chauffe.

Tableau 7 : Situation des quantités de bois de chauffe et de bois d’artisanat destinées à Kaolack

Année Produits

2008 2009 2010 2011 2012 Moyenne

Bois d’artisanat (st) 2460 2500 3480 4980 3355 2460 Bois de chauffe (st) 4385 4385

2.1.1.6 Au niveau de Touba et Saint-Louis

Les statistiques concernant les entrées de bois à Touba et Saint-Louis ne sont pas disponibles. A Touba, l’essentiel de la consommation en bois de chauffe proviendrait de la fraude tandis qu’à Saint-Louis, une bonne partie de la consommation en bois de chauffe proviendrait de l’exploitation des plantations de Prosopis juliflora qui se régénèrent très bien.

L’enquête flux du PROGEDE I donnait une estimation des besoins en bois de chauffe dans la ville de Saint-Louis à 1 079 tonnes en 1998. En admettant que les besoins ont au moins doublé en 15 ans, cela correspond à 4793 stères.

21

2.1.2. Demande actuelle et potentielle de bois de poteaux, étais, bois de sciage de filao

2.1.2.1 Poteaux

La SENELEC importe toujours de l’étranger des poteaux répondant à certaines normes.

Les caractéristiques des poteaux électriques utilisés au Sénégal répondent aux normes françaises C67-100 et C11-201. Les poteaux sont traités et ne doivent pas présenter des signes d’attaques d’insectes ou fongiques.

Les dimensions requises sont consignées dans le tableau suivant :

Type of poles Characteristics lenght (m)

9 10 12

S 140

Top diameter (cm) 14 14 14

Butt diameter (cm) 19 20 22

Carrying load (N) 4,250 4,350 4,500

S 255



Carrying load (N) 7,500 7,500 7,500

S 325



Carrying load (N) 9,600 9,600 9,600

S 430


Butt diameter (cm) 27 28,5 30,5

Carrying load (N) 12,500 12,500 12,500 Source : Moreno, 1990 in Gueye, B. S., 1994

L’étude de faisabilité de l’unité de fabrication des poteaux avait estimé sur une série de données de 1988 à 1995, une demande virtuelle moyenne annuelle de 21689 poteaux. On peut retenir ce chiffre comme une demande minimale.

2.1.2.2 Perches et étais

Les statistiques recueillies au Poste de contrôle de Bargny donnent les quantités d’étais, de billons et de rondins d’eucalyptus consignée dans le tableau ci-dessous. On note qu’il n’y a pas de produits provenant du filao.

Tableau 8 : Evolution des étais et billons d’Eucalyptus enregistrés à Bargny

Années Produits 2009 2010 2011 2012

Etais 48831 49941 68684 77178

Billons - 50764 1714 1600

Rondins - 2215 37 0 Commentaire : On note une augmentation des quantités d’étais d’eucalyptus circulés sur Dakar comme le montre la figure ci-dessous.

22

Figure 6 : Dépôt de perches et étais de filao à Mbao

2.1.2.3 Bois de sciage de filao

Dans le dépôt de bois « Sandika » du marché au poisson, les billons de bois de filao biens droits ayant un diamètre intéressant sont sciés sous forme de planches et de lattes (Figure n°6). Les statistiques enregistrées à Bargny ne font pas apparaître le bois de sciages ou billons de filao circulés sur Dakar puisque le bois emprunte la route des Niayes. Les billons de filao sont utilisés au sciage pour la fabrication de lattes et de supports de lits proviendraient d’une exploitation frauduleuse ou du bois de chauffe.

Le bois de filao est scié en planches appelées "lompan" de longueur 2m et de diamètre 4cm (1trait), 2,5 cm (2 traits) et 1,5 cm (3 traits) pour la fabrication des lits. Les planches sont commercialisées principalement vers le Djollof et le Baol.

2009 2010 2011 2012

Série1 48831 49941 68684 77178

0

10000

20000

30000

40000

50000

60000

70000

80000

90000 N

om

bre

d'é

tais

23

Figure 7 : Planches et lattes de bois de filao

2.1.3. Analyse de facteurs pouvant influencer la demande

Certains facteurs peuvent fortement booster la dynamique de la demande ces dernières années :

- Le respect des prescriptions techniques du plan d’aménagement qui fixent la période de coupe au mois de janvier-février;

- la levée des contraintes liées à l’abattage des arbres et le débardage jusqu’aux lieux de dépôt ;

- les activités saisonnières de pêche à Kayar avec l’arrivée des « Nguet Ndar » ;

- l’amélioration de la qualité du bois d’artisanat dont le corollaire est la réduction de la part du bois utilisée comme bois de chauffe ;

- l’application rigoureuse de l’arrêté organisant la campagne d’exploitation forestière interdisant l’introduction du bois de chauffe à Dakar et l’utilisation du bois d’artisanat comme bois de chauffe.

Certains facteurs peuvent fortement influencer l'évolution négative de la demande en bois de filao :

le non-respect de l’approvisionnement induit par un retard dans la délimitation des parcelles d’exploitation ;

la mauvaise qualité du bois d’artisanat issu de l’exploitation régulière du bois artisanat dans les zones de Tambacounda et Kolda ;

La mauvaise qualité du bois de filao.

Pikine : Marché

au poisson

24

2.1.4. Aperçu de quelques caractéristiques de la demande

2.1.4.1 La qualité du bois

Les personnes (dépositaires) rencontrées au niveau de Kayar ont déploré le manque de qualité du bois de filao qui, selon elles, contient de la pourriture.

Figure 8 : Bois de filao présentant des défauts

Avec plus d'investigation, nous nous sommes rendu compte qu'il s’agissait du bois que l’union forestière de Notto est en train d’exploiter au niveau de la parcelle brûlée à Mboro. Le bois de chauffe est utilisé par :

Les femmes pour la cuisson ;

Les « dibiteries » ;

Les boulangeries traditionnelles (fours) ;

2.1.4.2 La régularité de l’offre

Pour ce qui concerne la périodicité de l’exploitation de la bande de filao, durant ces trois dernières années, la délimitation et la livraison des parcelles sont faites au mois de juin. Ce retard impacte négativement sur la régularité de l’offre.

C’est pourquoi, les producteurs ont attiré l’attention du projet sur cette période qui selon eux constituent un retard par rapport à la planification des activités d’exploitation, du transport du bois, du nettoyage des chantiers et de la replantation. Ils ont émis le vœu de démarrer aux mois de janvier-février.

25

2.2. Estimation de l’offre de bois de filao et ses dérivés

L’offre en bois de filao est faite à travers les cinq unions à savoir du Nord au Sud : Sag Sayero, Tieppe, Lompoul, Mboro et Notto identifiées dans le Plan d’aménagement de la bande de filao.

Figure 9 : Localisation des Unions forestières

1

2.2.1. L'offre en bois de chauffe

2.2.1.1 L'offre actuelle

La possibilité annuelle prévue par le plan d’aménagement est loin d’être atteinte. En conséquence, les quantités exploitées et mises sur le marché sont loin d’atteindre les prévisions du Plan d’aménagement. Le tableau suivant donne les quantités mises sur le marché de 2007 à 2011.

1 In Miss F., 2010

26

Tableau 9 : Evolution des quantités de bois de chauffe de filao exploitées de 2007 à 2011

Faîtière Année

Lompoul (st)

Mboro (st)

Notto (st)

Thieppe (st)

Sag (st)

Total (st)

2007 4111 2432 2122 3172 1135 12972

2008 2571 1218 164 0 3953

2009 2703 3852 1268 1028 8851

2010 5842 2 933 2175 889 1 104 12943

2011 2 432 2 989 1 615 0 707 7743

Commentaires : Les quantités de bois de chauffe de filao exploitées de 2007 à 2011 sont irrégulières. Les Unions de Lompoul et de Mboro sont les plus « régulières » dans l’exploitation.

2.2.1.2 Estimation de l'offre potentielle

L’offre du bois de filao s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’aménagement de la Bande de filao de la grande côte Nord du Sénégal. Dans ledit plan, il est prévu deux séries :

- Une série de protection

- Une série de production

La série de production évaluée à 6127 ha avec une possibilité de 162 stères/ha, sera régénérée en 25 ans soit :

Superficie annuelle à régénérer = 245 ha ;

Possibilité annuelle = 39690 stères de bois.

Les proportions2 de sujets potentiellement aptes pour la production de poteaux sont respectivement 16% (secteur centre et sud) et 6% (secteur nord) au niveau des bas-fonds. Par ailleurs, selon Ndiaye (1994)3, la production de poteaux n’est possible que 2 ha soit 8% sur une parcelle de 24 ha.

Compte tenu de ces observations, la répartition du bois exploitable est définie de la sorte :

- Bois énergie : 98,86% soit 39237,534 stères - Bois de service spécialisé : 1,14%soit 452,466 stères

2.2.1.3 Identification et caractérisation des concurrents

Le bois de chauffe n’est plus un produit contingenté. Son exploitation ne nécessite pas la détention de la carte professionnelle d’exploitant forestier. Elle se fait dans toutes les régions si le potentiel existe à l’exception des régions pourvoyeuses de bois d’artisanat (Tambacounda, Kolda et Sédhiou). Cependant, il arrive que des autorisations d’exploiter du bois de chauffe à titre gratuit soient délivrées lors des évènements religieux.

La redevance est de 500 FCFA/stère en zone non aménagée et 250 FCFA/stère en zone aménagée.

Les acteurs qui s’investissent dans l’exploitation et la commercialisation du bois de chauffe sont généralement les exploitants individuels. Le bois de chauffe n’est pas circulé sur Dakar. Cependant, tout le bois d’artisanat inapte est utilisé comme bois de chauffe.

Les acteurs qui s’investissent dans l’exploitation et la commercialisation du bois d’artisanat sont les organismes d’exploitants forestiers agréés et bénéficiaires de bois d’artisanat dans l’arrêté fixant les fixant les modalités d’organisation de la campagne d’exploitation

2The Latimer Group & Sall Consulting (1995) inSow Y. (1997)

3In Sow Y. (1997)

27

forestière. Ils font recours aux services des coupeurs et des chargeurs qui s’occupent de la manutention.

Les transporteurs s’occupent de l’acheminement du produit sur les zones de consommation en particulier sur Dakar.

Les coxeurs financent l’achat du produit avec le convoyeur ou l’exploitant et le cèdent à crédit aux dépositaires avec une marge bénéficiaire.

Si le bois d’artisanat est valorisé sous forme de bois de chauffe, il est au préalable fendu au niveau du dépôt.

Figure 10 : Marquage à la craie du bois d’artisanat de qualité

28

Figure 11 : Bois d’artisanat fendu dans un dépôt pour être vendu comme bois de chauffe

2.2.2. L'offre en poteaux, perches/étais et bois de sciage

2.2.2.1 L’offre actuelle

L’exploitation des poteaux ne fait pas actuellement dans la bande de filao. Par contre l’exploitation des perches et étais est effectivement menée.

Tableau 10: Evolution de l'offre en perches et étais de filao de 2007 à 2011

Année Notto Mboro Thieppe Sag Lompoul Total

2007 0 0 1755 701 6507 8963

2008 0 140 0 0 329 469

2009 0 400 20 0 745 1165

2010 563 330 40 645 560 2138

2011 0 130 0 700 324 1154

Moyenne 112,6 200 363 409,2 1693 2778

Ecartype 252 162 778 374 2697 3508

2.2.2.2 Estimation de l’offre potentielle

Le potentiel de production en perches/poteaux n’a pas été évalué dans le plan d’aménagement en termes de possibilité annuelle. Cependant, une étude de faisabilité d’une unité de fabrication de poteaux en bois avait évalué le potentiel à 179.000 poteaux (PRS/USAID, 1994) soit en moyenne 17900 poteaux/an sur 10 ans4. Ce potentiel est pris en compte dans la possibilité annuelle en bois.


Les acteurs qui s’investissent dans l’exploitation et la commercialisation des perches/étais d’eucalyptus sont des individuels qui vont chercher le produit à Nioro. Ils font recours aux services des coupeurs et des chargeurs qui s’occupent de la manutention.

4 Plus réaliste d’envisager d’exploiter le potentiel sur 10 ans que sur 25 ans

29

Les particuliers ont des dépôts à Rufisque et à Dakar où ils commercialisent les étais GM ou PM, les billons et des rondins d’eucalyptus.

2.2.3. L'offre en charbon

2.2.3.1 L’offre actuelle

L’offre en charbon de bois n’est pas à dissocier de l’offre globale en bois de chauffe. Il s’agit ici d’une option de valorisation du bois compte tenu de l’encombrement du bois de chauffe. Des tests de carbonisation ont été menés à Notto et à Mboro ont permis d’établir un rendement moyen de la transformation du bois en charbon de bois de 116 kg de charbon de bois par stère carbonisé.

Malheureusement, l’offre actuelle est nulle puisque les groupements ne lancent plus dans la carbonisation.

2.2.3.2 Estimation de l’offre potentielle

Dans l’hypothèse d’une carbonisation de la moitié du potentiel de bois énergie avec l’utilisation de la meule Casamance ayant un rendement pondéral de 25% d’un stère de bois ayant un poids du bois sec à l’air de 500 kg, l’offre potentielle de charbon de bois sera de :

500 kg x 0,75 x 0,25 x 39237,534 x 0,5 =1839259,406 kg ou 73570,37625 kg/an.


Hormis la carbonisation des produits issus de défrichement ou des parcelles de reboisement privées, la production de charbon de bois est exclusivement faite dans les forêts aménagées.

L’exploitation du charbon est faite dans les forêts aménagées par :

- les habitants des villages ou quartiers riverains membres des structures locales de gestion des forêts communément appelées les « populations locales »,

- les organismes d’exploitants forestiers par le biais, soit d’une contractualisation avec les Collectivités locales, soit de la vente de coupe par adjudication.

Les organismes agréés et les forêts aménagées sont désignés dans l’arrêté fixant les modalités d’organisation de la campagne d’exploitation forestière.

2.2.4. L'offre en litière

Une étude sur la défoliation du filao réalisée par SOS Sahel (Ndione, P. D. 2007) a donné des quantités annuelles d’une tonne par hectare et par an.

Sur le plan écologique, la litière fixe horizontalement les dunes et empêche l’érosion éolienne ;

Sur le plan économique, elle constitue une rente financière pour les charretiers dans les zones de pêche comme Kayar, Mboro, Lompoul, Fass Boye avec le fumage des poissons. Le prix de vente du chargement de litière varie de 1500F à 2000F selon l’importance de la demande qui est liée à la disponibilité des ressources halieutiques.

30

L’exploitation de la litière est jusqu'à présent inorganisée, cela tient à l’abondance de la ressource consécutive à la forte vitesse de défoliation de l’espèce et sa lente décomposition.

Aujourd’hui, il faut reconnaître qu’elle subit une forte pression pour les besoins du fumage de poisson, mais surtout à des fins de production maraichère et florale. La litière ne fait pas partie des produits sujets à redevance forestière, mais des informations non confirmées font état d’une taxe dans la région de Dakar (Mairie de Guédiawaye). Dès lors, il convient de prendre des mesures pour pérenniser la ressource.

Ainsi le plan d’aménagement de la bande de filao de la grande côte nord du Sénégal (Coté, Fall, Ndiaye 2005) précise : « Les activités de ramassage de la litière doivent être assujetties à des règles spécifiques pour assurer le maintien de la fonction de protection de la bande de filao.

Tout d’abord, ce prélèvement devrait être proscrit dans la série de protection où la fixation des sols demeure la préoccupation prioritaire. Dans la série de production/protection, les principes qui devraient être respectés pour pouvoir permettre cette activité visent à s’assurer qu’une quantité de litière apte à prévenir l’érosion éolienne sera présente au moment où les sites devront être régénérés. Dans l’état actuel du peuplement, une récolte de litière pourrait être envisagée dans les premiers sous blocs, mais si cette récolte était effectuée maintenant et portait sur toute la matière présente, la période de temps avant l’exploitation/régénération ne serait pas toujours suffisante pour obtenir une nouvelle couverture qui serait alors apte à protéger contre l’érosion éolienne.

D’autre part, dans les sous-blocs situés plus à l’intérieur et qui sont actuellement plus jeunes, la litière ne forme généralement pas un tapis continu et toute récolte de litière serait susceptible de réactiver les processus d’érosion éolienne. La récolte de litière devrait donc être assujettie à l’obtention d’une autorisation délivrée par l’administration des Eaux et Forêts qui tiendrait compte de la couverture actuelle de la litière, de l’âge du peuplement et du délai avant l’exploitation/régénération. Pour que la récolte de litière soit possible, les sites devraient satisfaire aux conditions suivantes :

- l’existence d’une litière qui forme un tapis continu d’une épaisseur ≥ à 20cm ;

- la forêt est âgée d’au moins dix ans (de façon à avoir un couvert végétal suffisant pour assurer la protection des sols) ;

- la forêt ne fera pas l’objet d’exploitation/régénération dans les dix prochaines années.

La récolte devra être réalisée de façon à laisser une couche de litière d’au moins dix centimètres d’épaisseur immédiatement après. Il s’agira donc d’une récolte partielle qui permettra d’assurer la présence d’une couche suffisante de litière lors de l’exploitation/régénération.

Concrètement cela voudrait dire que le ramassage de litière doit s’effectuer dans les plantations de 1948 à 1997 où l’épaisseur de la litière dépasse 20 cm.

Aujourd’hui force est de constater l’absence d’un tapis continu dans certaines plantations situées en deuxième et troisième bande et pourtant âgées de plus de dix ans. L’éloignement de la nappe et la proximité des habitations pourraient expliquer cette situation.

Le cas de Lompoul sur mer mérite d’être également signalé. Les emprises de la première bande se confondent avec les habitations sont peu fournies en litière.

Dans les plantations de 1975 à 1979, 1980 et 1981, la litière est abondante en première bande large de 200 m.

31

Le dépérissement observé dans les plantations de 1948 et 1955 ne favorise pas un matelas de litière très épais.

Globalement, il faut retenir que les plantations situées en première bande et âgées de 20 à 32 ans constituent un véritable dépôt de litière pouvant être ramassée.

2.2.5. Organisation de l’offre en bois de filao

2.2.5.1 Encadrement et mise en œuvre de l’aménagement

Le contrat pluriannuel de mise en aménagement a prévu les modalités d’intervention (encadrement, Engagements des parties pour l’exploitation, suivi-évaluation).

Encadrement

Le contrat pluriannuel portant sur l’aménagement de la bande de filao signé entre la Cellule de Mise en Œuvre du Plan d’aménagement de la Bande de filao et les structures locales contractant, précise que le Service forestier est chargé de la mise en œuvre du plan d’aménagement de la bande de filao et qu’à cet effet, il peut réaliser les travaux par l’intermédiaire de tiers agissant comme contractant.

Engagements des parties pour l’exploitation

Le Service des Eaux et Forêts s’engage à :

- Signer avec le contractant un plan annuel d’opération avant le 1er mars de chaque année ;

- Procéder à la délimitation des aires annuels d’intervention ; - Avant de procéder à l’évacuation du bois, l’agent du poste forestier devra contrôler

les quantités et viser le carnet de chantier.

Le contractant s’engage à :

- Respecter toutes les clauses du cahier des charges qui fait partie intégrante du présent contrat ;

- A chaque année le titulaire du contrat d’aménagement devra produire une caution de bonne exécution des travaux de remise en état et de reboisement, correspondant à un montant de cent cinquante mille francs (150000F)/bloc/an établi par le service forestier.

Suivi-évaluation de l’exploitation

Chaque année le service des Eaux et Forêts procède à l’évaluation de la régénération des aires coupées par le biais d’un inventaire par échantillonnage et le projet organise un atelier bilan avec les unions forestières, les structures producteurs et le service forestier pour diagnostiquer la campagne d’exploitation.

2.2.5.2 Les acteurs et l’organisation de la production

Les structures locales bénéficiaires de parcelles d’exploitation ont développé graduellement plusieurs stratégies durant cette première décennie de la mise en œuvre du plan d’aménagement et de gestion de la bande de filao de la grande côte Nord du Sénégal à savoir :

32

a) Production assurée par les populations

Le niveau d’exploitation/régénération des parcelles par les populations est encore moyen par rapport aux prévisions du Plan d’aménagement. Cela est dû principalement à plusieurs facteurs : les habitudes des populations, le manque de formation sur les techniques d’abattage à la hache, la période qui coïncide avec le démarrage des travaux maraîchers principales source de revenus des populations etc.), a permis aux populations de réfléchir sur d’autres stratégies qui peuvent concilier l’exploitation forestière et le maraîchage tout en restant acteurs principaux.

b) Production assurée par des sourghas

Les populations se sont désengagées en sous-traitant avec des sourghas (bûcherons) les travaux d’abattage, de façonnage et d’enstèrage. Ces bûcherons sont des « peulhs fouta » venant d’horizons divers à la recherche du travail. Les populations se chargent de réaliser, le nettoyage des chantiers de coupe, la production de plants, le reboisement et la protection.

c) Production assurée par une unité spécialisée

L’unité spécialisée a été expérimentée avec l’union forestière de Mboro et consistait à recruter au sein de la population des villages membres de l’union, des jeunes expérimentés au maniement de la hache pour le compte de ladite union. Cette unité avait pour objet d’assurer des prestations de services auprès des structures locales bénéficiaires de parcelles d’exploitation. Elle a bénéficié de plusieurs formations, à la hache et à la tronçonneuse et du matériel d’exploitation. Une expérience similaire a été tentée avec les unions forestières de Notto Gouye Diama et Bayakh dans le cadre de la professionnalisation des unions.

Malheureusement depuis deux ans ces unités spécialisées ne fonctionnent plus et les producteurs retournent à la méthode de sous-traitance des travaux d’exploitation avec les bûcherons « peulh fouta », ce qui se traduit par un renchérissement des coûts d’exploitation.

2.2.5.3 Les coûts de production du bois de filao

Les coûts de production du bois de filao par les groupements fait intervenir deux postes de dépenses clés : l’abattage des arbres et le façonnage et le transport du bois des chantiers aux lieux de dépôts.

l’abattage des arbres et le façonnage

Dans la zone de Notto et celle de Mboro, le coût de revient d’un stère de bois se chiffre à 2000 FCFA et celui d’une perche à 150 FCFA. Dans la zone de Lompoul, l’enstérage n’est pas fait, le groupement débourse entre 175000 et 250000 F par ha coupé. Cela revient à 1080 et 1543 F/stère en rapportant ces montants à la quantité moyenne de bois obtenue à l’hectare soit 162 stères.

le transport du bois des chantiers aux lieux de dépôts ou le débardage

Le transport du bois des chantiers aux lieux de dépôts se fait avec les véhicules ou à l’aide de charrettes. Les véhicules utilisés sont les anciens Unimog du projet mis à la disposition des unions pour le débardage. Pour un chargement de 6 stères, il faut payer 3500 F pour les frais de manutention (chargement et déchargement), 10 litres de carburant à environ 7500 F. En plus de cela, une somme de 10000 F est versée chaque jour comme contribution à la gestion du véhicule de transport du bois.

33

Avec la charrette, le coût du transport est de 2500 F à Mboro et la quantité transportée est estimée à 1 stère alors qu’il varie entre 1000 et 3000 F par rotation à Lompoul.

Des contraintes majeures sont à noter à ce niveau. Il s’agit de :

- la vétusté des moyens de transport interne pose un véritable problème ;

- la réduction de la capacité de charge du véhicule entrainant une augmentation du nombre de voyages et des charges;

- les frais de réparation élevés ;

- le coût élevé du transport du bois par charrette 1000f à 3000f/voyage estimé à 1 stère

Figure 12 : Une photo de l’Unimog chargé du débardage à Notto

la redevance forestière

La redevance forestière est de 250 F/stère pour le bois de chauffe et de 100 F/perche.

La contribution au fonds d’aménagement

Une somme de 250 F/stère est versée pour alimenter le fonds d’aménagement.

La contribution à l’AUMN

Cette contribution à la faîtière se chiffre à 100F/stère

La contribution à l’Union forestière

A Notto, il est versé à l’Union forestière, une contribution de 15% des bénéfices et à Mboro 100 F/stère exploité.

La caution pour la régénération de la parcelle d’exploitation de 2 ha

Cette caution remboursable de 150.000 F sert à financer la régénération en cas de défaillance de l’exploitant ou si les résultats ne sont pas jugés satisfaisants (taux de survie ≤ 85%). On peut considérer ce montant comme le coût de la régénération puisque le service forestier ne réclame pas une somme additionnelle en cas de désistement.

le gardiennage

Le paiement des frais de gardiennage n’est pas systématique. Le cas échéant, le salaire mensuel et la durée est variable d’une zone à une autre. Les coûts de la protection des parcelles se chiffrent à 330.000/ha.

34

2.2.5.4 Les contraintes et opportunités

Les contraintes au niveau de l’exploitation se traduisent par :

- La mobilisation de la caution de 150000F ; - le retard dans la délimitation des parcelles ; - Le retard dans la mise en exploitation des parcelles ; - La cherté des charges d’exploitation (abattage, façonnage et enstèrage) ; - Le vol du bois ;

Les contraintes au niveau de la valorisation du bois de filao par la carbonisation se traduisent par :

- le manque de suivi-évaluation de la formation des populations (recyclage, démultiplication);

- le recrutement de peulhs fouta pour conduire les travaux de carbonisation ; - le faible niveau de maîtrise du processus de carbonisation avec la meule Casamance

des charbonniers qui engendre des résultats à faible rendement qui ne génère presque pas de bénéfice ;

- le vol du produit par les charbonniers eux-mêmes.

2.2.6. Transport

2.2.6.1 Les acteurs et leurs stratégies

Il n’y a pas de moyens de transport spécifique pour le bois de filao. Les transporteurs qui acheminent les denrées alimentaires (riz, huile) ou les matériaux de construction (ciment, carreaux) dans la zone de production assurent le transport du bois vers les zones de consommation. Cela leur évite de retourner vide.

Des véhicules de faible contenance existent aussi dans les zones de production notamment et à Notto et Lompoul.et sont utilisés pour le transport des produits.

Les bois de chauffe et de sciage achetés au niveau des dépôts de Lompoul à Notto Gouye Diama sont transportés par des camions de capacités variables (30 stères, 60 stères). Le coût du transport est fonction de la quantité et de la distance par rapport à la destination. Pour les zones proches comme Notto et Mboro, la location du véhicule se fait à partir de Dakar et pour les autres comme Lompoul, ils sollicitent les services des camionneurs sur place.

2.2.6.2 Les coûts

Le coût du transport varie d’une zone à une autre et est fonction de la capacité du camion. Les commerçants déboursent entre 70.000 et 90.000 F pour le transport de 30 stères et entre 90.000 et 160.000 F pour le transport de 60 stères.

Le tableau suivant donne le coût du transport des zones de production vers Dakar, Thiès et Touba :

35

Tableau 11 : Coûts du transport du bois de filao

Dakar Thiès Touba

30 st 60 st 30 st 60 st 30 st 60 st

PROVENANCE

Mboro 70 à 80000 140000 50000 200000

Notto 70000 90 à 100000

Lompoul 80 à 120000 150 à 160000 90000 125000 Sources : Enquêtes des commerçants bois de filao à Dakar

Concernant les commerçants venant de Kayar qui s’approvisionnent au dépôt principal de Notto, ils sollicitent les services d’un véhicule de cette localité de capacité de 6 stères. Selon les résultats des enquêtes menées auprès du gérant, du transporteur et des commerçants, le coût du transport.

Tableau 12 : Coût du transport de 6 stères de bois de filao sur Kayar

Désignation Les commerçants (FCFA)

Le gérant

(FCFA)

Le transporteur (FCFA)

Chargement 3000 3000 3000

Transport 17500 15000 15000

TOTAL 20500 18000 18000

Commentaires : L’analyse du tableau montre qu’il y a une différence de 2500 F entre le coût de transport réel et celui déclaré aux commerçants. Ces derniers supportent une charge de 17500 F perçue par le gérant qui se charge de régler de payer le transporteur. Le chargement est effectué par les jeunes de Notto. Le déchargement est assuré par les jeunes de Kayar pour un montant de 2000 à 3000 F selon l’emplacement des dépôts.

2.2.6.3 Les contraintes et opportunités

Les contraintes au niveau du transport se traduisent par :

- la cherté du coût du transport ; - Le manque de camions disponibles pour le transport

Les opportunités au niveau du transport peuvent se résumer ainsi :

- l’engagement et la disponibilité des camionneurs à s’investir dans le transport du bois au profit des commerçants ;

- la présence des véhicules de faible capacité à Notto et Lompoul pour approvisionner les petits commerçants des zones de Kayar, Bayakh. Ndande, Louga.

36

2.3. Commercialisation et prix

2.3.1. Les différents circuits

La commercialisation des produits est assurée pour chaque structure « producteur » par un membre désigné comme gérant (zone de Mboro, zone de Lompoul) sauf, l’union forestière de Notto Gouye Diama qui s’est organisée avec ces structures membres pour mettreen place une stratégie de centralisation de la commercialisation autour d’un seul gérant (le gérant de l’union forestière).

2.3.1.1 Circuits identifiés dans la zone de Notto

Figure 13 : Les circuits de commercialisation identifiés dans la zone de Notto

Commentaires : Au niveau de la zone de Notto, les bois exploité (bois de chauffe, bois de sciage, perches et étais) est acheminé au niveau du dépôt principal où s’effectue la commercialisation. C’est le gérant de l’Union qui est chargé de la vente. Deux types d’acteurs les commerçants "grossistes" et les commerçants "détaillants" achètent une bonne partie de la production. Les ménages, les fours traditionnels, les dibiteries s’approvisionnent au niveau des détaillants qui vendent au tas le bois fendu mais il arrive qu’ils s’adressent au gérant du dépôt central si la quantité à acheter est importante (1 ou 2 stères). C’est le cas par exemple pour les ménages s’il y a une cérémonie familiale. Les grossistes transportent et revendent les produits vers Dakar (bois de chauffe, bois de sciage) et Thiès (bois de chauffe). Il faut noter que les groupements et l’Union ne s’occupent de la commercialisation en dehors des zones de production.

Catégories de

produits tirés

des parcelles

d’exploitation

C’est le gérant de l’Union qui

effectue la commercialisation

des produits

Autres utilisateurs

qui se ravitaillent

au dépôt

Bois de

chauffe

Bois de

sciage

Dépôt Principal

Grossistes

Menuisiers

Dibiteries

Fours

Traditionnels

Ménages

Région Thiès

-Bois de chauffe

- Charbon de bois

Région Dakar

- Bois de chauffe

-Bois sciage

DESTINATION ET PRODUITS ACHETES

Détaillants

37

2.3.1.2 Circuits identifiés dans la zone de Mboro

Figure 14 : Les circuits de commercialisation identifiés dans la zone de Mboro

Commentaires : Au niveau de la zone de Mboro, le bois exploité (bois de chauffe, bois de sciage, perches et étais) est acheminé au niveau du dépôt principal où s’effectue la commercialisation. Chaque groupement assure la vente par son gérant. Deux types d’acteurs les commerçants "grossistes" et les commerçants "détaillants" achètent une bonne partie de la production. Les ménages, les fours traditionnels, les dibiteries s’approvisionnent au niveau des détaillants qui vendent au tas le bois fendu mais il arrive qu’ils s’adressent au gérant du dépôt central si la quantité à acheter est importante (1 ou 2 stères). C’est le cas par exemple pour les ménages s’il y a une cérémonie familiale. Les grossistes transportent et revendent les produits vers Dakar (bois de chauffe, bois de sciage), Thiès (bois de chauffe, bois de sciage, étais, perches),) et Diourbel (bois de chauffe) et Touba (bois de sciage). Il faut noter que les groupements et l’Union ne s’occupent de la commercialisation en dehors des zones de production.

Catégories de

produits tirés

des parcelles

d’exploitation

Chaque groupement assure sa

commercialisation par un gérant

désigné

Autres utilisateurs

qui se ravitaillent

au dépôt et au

niveau des

détaillants Bois de

chauffe

Bois de

sciage

Etais et

Perches

Dépôt Principal

Grossistes

Menuisiers

Dibiteries

Fours

Traditionnels

Ménages

Région Thiès

- Bois de chauffe

- Bois sciage

- Etais et Perches

Région Dakar

- Bois de chauffe

- Bois sciage

DESTINATION DES PRODUITS ACHETES

Région Diourbel

- Bois de chauffe

- Bois de sciage (Touba)

Détaillants

38

2.3.1.3 Circuits identifiés dans la zone de Lompoul

Figure 15 : Les circuits de commercialisation identifiés dans la zone de Lompoul

Transport

Commentaires : Au niveau de la zone de Lompoul, les bois exploité (bois de chauffe, bois de sciage, perches et étais) est acheminé au niveau du dépôt principal où s’effectue la commercialisation. Deux types d’acteurs les commerçants "grossistes" et les commerçants "détaillants" achètent une bonne partie de la production. Les ménages, les fours traditionnels, les dibiteries s’approvisionnent au niveau des détaillants qui vendent au tas le bois fendu mais il arrive qu’ils s’adressent au gérant du dépôt central si la quantité à acheter est importante (1 ou 2 stères). C’est le cas par exemple pour les ménages s’il y a une cérémonie familiale. Les grossistes transportent et revendent les produits vers Louga (bois de chauffe, étais, perches), Touba (bois de sciage) et Diourbel (bois de chauffe). Il faut noter que les groupements et l’Union ne s’occupent de la commercialisation en dehors des zones de production.

Région Diourbel

-Bois de chauffe

-Bois de sciage (Touba)

Catégories de

produits tirés

des parcelles

d’exploitation

Chaque groupement assure sa

commercialisation par un gérant

désigné

Autres utilisateurs

qui se ravitaillent

au dépôt et au

niveau des

détaillants Bois de

chauffe

Bois de

sciage

Etais et

Perches

Dépôt Principal

Grossistes

Menuisiers

Dibiteries

Fours

traditionnels

Ménages

Région Louga

-Bois de chauffe

-Etais et Perches

DESTINATION ET PRODUITS ACHETES

Détaillants

39

2.3.1.4 Circuits identifiés à Dakar

Figure 16: Circuits de commercialisation du bois d’artisanat et du bois de filao à Dakar

Commentaires : A Dakar, le bois de filao a deux destinations principales : les dépôts de bois d’artisanat et les dépôts du Marché au poisson et de Guédiawaye pour le bois de sciage. Dans les dépôts de bois, on trouve aussi bien le bois d’artisanat que le bois de filao. Les artisans, les ménages et les menuisiers viennent s’approvisionner au niveau du dépôt tandis que les dibiteries pas leurs « commandes » et se font livrer moyennant le paiement en sus du prix du transport. Les menuisiers viennent s’approvisionner au niveau des dépôts de sciage en bois en planches et lattes mais une bonne partie est destinée aux villes de Dahra, Linguère, Touba et Diourbel.

2.3.2. Les acteurs et leurs stratégies

Les stratégies de vente peuvent être résumées comme suit :

2.3.2.1 Les groupements

Les groupements acheminent les produits au niveau du dépôt principal. A partir de ce dépôt, la vente est aussi bien faite aux ménages qu’aux commerçants. La stratégie consiste à servir l’ensemble des acquéreurs. Le rayon de distribution est très faible, de même que les quantités produites. La stratégie est de servir de structures de proximité au lieu d’approvisionner les grands centres.

Utilisateurs qui se ravitaillent au dépôt

Dépôts de bois

d’artisanat Menuisiers

Dibiteries

Ménages

Artisans Pont bascule

Produits venant des zones de production (bois d’artisanat)

Produits venant des zones de production (bois de filao)

Dépôts (sciage):

- Marché au poisson

- Guédiawaye

Destinations

du bois scié :

- Linguère

- Dahra

- Touba

- Diourbel

40

2.3.2.2 Les grossistes

Ils commercialisent au niveau des centres urbains. Ils achètent le bois au niveau du dépôt central et l’acheminent vers les grands centres de consommation. Ils utilisent les services des transporteurs pour l’acheminement du produit.

2.3.2.3 Les détaillants

Les détaillants achètent du bois de chauffe au niveau du dépôt principal et le font fendre. Le bois fendu est revendu en petits tas aux ménagères à partir de 500 FCFA.

2.3.2.4 Les dépositaires

Les dépositaires s’approvisionnent au niveau du dépôt central en bois de chauffe ou bois de sciage. Ils utilisent les services des transporteurs pour acheminer le bois vers les centres de consommation.

2.3.3. Les prix

Les prix de vente du bois de chauffe varient en fonction des lieux de vente. Ils sont cependant moins élevés dans les zones de production. Le tableau suivant donne les prix moyens pratiqués pour les différents produits :

Tableau 13 : Prix de vente du bois de filao et ses dérivés

Lompoul (FCFA)

Kayar (FCFA)

Sag (FCFA)

Mboro/Notto (FCFA)

Dakar (FCFA)

Thiès (FCFA)

Bois de chauffe (st) 9000 10000 7500 8000 31500 5000

Etai (u)

400 1500 2500 Poteau (u)

Bois de sciage (st)

9000

Suivant les types de produits et les différentes destinations, on note la structure des prix suivante pour le bois de chauffe :

2.3.3.1 Par les groupements : cas de Notto

A Notto, le stère de bois de chauffe est vendu 8000 FCFA au niveau du dépôt central. Chaque groupement assure la vente par un gérant désigné. Cette stratégie engendre une concurrence pour la commercialisation.

Le tableau suivant donne la structure des prix d’un stère de bois de filao rendu dépôt.

41

Tableau 14 : Structure des prix d’un stère de bois de chauffe rendu dépôt central

Rubrique Montant %

Abattage des arbres et le façonnage (2000 F/stère) 2 000 25

Transport du bois des chantiers aux lieux de dépôts (7500F gasoil/6 st, 10000 F/18 st (jour) avec l’Unimog 2 389 30

Frais de manutention (chargement/déchargement) :3500 F/6 st, 583 7

Redevance forestière (250 F/st) 250 3

Fonds d'aménagement 250 3

Participation aux frais de l'Union forestière 100 1

Participation aux frais de l'AUMN 100 1

Régénération 463 6

Gardiennage 204 3

Coût de revient (par calcul) 6 339 79

Marge (par déduction) 1 661 21

Prix de vente potentiel (8000 F/st) 8 000 100

La vente du bois sur place (dépôt central) dégage une marge brute de 21%, ce qui est relativement faible du fait du coût élevé de la coupe et du débardage qui représentent respectivement 25 et 30% du prix de vente potentiel. Les autres coûts sont assez bien maîtrisés. Avec un potentiel d’environ 162 stères par hectare en moyenne, un groupement réaliserait une marge brute de 538.164 FCFA en exploitant et en ayant un bon taux de réussite dans la parcelle de 2 hectares qui lui est affectée.

Cette structure des prix ne diffère pas trop de celle des autres unions.

2.3.3.2 Les commerçants du bois

Tableau 15 : Structure des prix d’un stère de bois de chauffe de filao Notto rendu Dakar

Rubrique Montant %

Acquisition du bois coupé 8 000 25

Frais de manutention (chargement/déchargement) 500 2

Coût transport Notto-Dakar 2 333 7



Prix de vente potentiel (31500 F/st ou 6000 F/q) 31 500 100

Tableau 16 : Structure des prix d’un stère de bois de chauffe de filao Lompoul rendu Dakar

Rubrique Montant %



Coût transport Lompoul-Dakar 2 500 10




Les commerçants qui achètent le bois à Notto (8000 F/stère) et le revendent à Dakar (31500 F/stère). Ils l’achètent 9000 F à Lompoul et le revendent à 25000 F à Dakar. Ainsi, ils dégagent des marges brutes intéressantes. Cependant, cette option doit plutôt être envisagée dans une optique commerciale qui intègre la maîtrise du marché de Dakar en termes de relations avec la clientèle (confiance, coût de recouvrement en cas de crédit car la distance constitue un facteur limitant si les relations commerciales nécessitent un suivi (visite

5 A Lompoul, le bois n’est pas enstéré et le stère fait environ 400 kg

42

de courtoisie, familiarité etc.). La disposition à payer étant plus forte à Dakar compte tenu de la meilleure valorisation du produit, les marges du produit rendu Dakar sont de ce fait plus intéressantes. Mais le bénéfice réside finalement dans la capacité des acteurs à maîtriser ce marché. Le raisonnement mathématique ne peut pas remplacer la logique commerciale. Cette voie est envisageable certes, mais il faut plus d'informations sur les stratégies de vente des commerçants qui vendent le bois de chauffe à Dakar pour minimiser les risques.

L’Union de Lompoul par contre pourra explorer le marché de Touba et Dakar, Saint-Louis ne présentant pas pour l’instant beaucoup d’opportunité. Les tableaux suivants donnent la structure des prix d’un stère de bois de chauffe de filao rendu Dakar et Touba.

Tableau 17: Structure des prix d'un stère de bois de chauffe de filao (Lompoul) rendu Dakar

Rubrique Montant %



Coût transport Lompoul-Dakar 2 500 10




Tableau 18: Structure des prix d'un stère de bois de chauffe de filao (Lompoul) rendu Touba

Rubrique Montant %



Coût transport Lompoul-Touba 2 083 10




2.3.4. Les contraintes et opportunités

Les contraintes au niveau de la commercialisation se traduisent par :

- la faiblesse de la marge réalisée par les groupements qui vendent sur place ; - Le manque de camions disponibles pour le transport

Les opportunités au niveau de la commercialisation se traduisent par :

- L’existence d’un marché porteur si maîtrisé ; - Le prix rémunérateur proposé à Dakar ;

43

2.4. Analyse la compétitivité du bois de filao et de ses dérivés par rapport à celle des produits concurrents

2.4.1. Le bois de chauffe issu des forêts de terroir

En parlant du bois de chauffe à Dakar, il n’y a pas eu principe de bois concurrent. En effet, le bois de chauffe n’est pas circulé sur Dakar.

Seul le bois d’artisanat à usage de sculpture est circulé sur Dakar. Cependant, une bonne partie est commercialisée sous forme de bois de chauffe. Tout le bois inapte à la sculpture et les chutes sont vendus sous forme de bois de chauffe.

Tableau 19 : Structure des prix d’un stère de bois d’artisanat rendu Dakar

Rubrique Montant %

Fichage sourghas 50 0


Frais de manutention (chargement/déchargement) 2 500 8

Redevance forestière 6 362 20

Coût transport Tamba-Dakar 11 667 37

Frais de route (convoyage, visas PC) 333 1

Taxe UNCEFS+Mairie 217 1

Pont bascule 416 1



Prix de vente potentiel (5250 F/q pour 35.5 T) 31 500 100

Tableau 20: Structure des prix d’un stère de bois de filao rendu Dakar

Rubrique Montant %


Transport du bois des chantiers aux lieux de dépôts (7500F gasoil/6 st, 10000 F/18 st (jour) 2 389 7




Participation aux frais de l'Union 100 0

Participation aux frais de l'AUMN 100 0


Gardiennage 204 1

Coût de revient rendu dépôt central (par calcul) 6 339 Marge groupement 1 661 Prix de vente au commerçant 8 000 Frais de manutention (chargement/déchargement) 500 1


Coût de revient commerçant à Dakar (par calcul) 11 417 28

Marge commerçant à Dakar (par déduction) 20 083 72

Prix de vente potentiel au consommateur (31500 F/st) 31500 100

On estime en moyenne entre 50 à 60% la part de bois d’artisanat revendue comme bois de chauffe.

44

Analyse comparative des prix

Le coût de revient du bois d’artisanat est de 25 712 FCFA rendu Dakar contre 11 417 FCFA

pour le bois de filao pour une marge brute dégagée de 5 788 FCFA/stère pour le bois

d’artisanat contre 20 083 FCFA pour le bois de filao. Malgré les charges élevées liées aux

opérations de coupe et de débardage. Cela veut dire qu’en réduisant les charges

d’exploitation, la marge sera plus importante.

D’autre part, le taux de rémunération du franc investi est de 22% pour le bois d’artisanat et

176% pour le bois de filao.

Le bois de filao est beaucoup plus compétitif que le bois d’artisanat qui profite d’une

faiblesse de l’application de la réglementation.

La ville de Dakar constitue une niche de marché intéressante par le filao pour les raisons

suivantes :

- la demande en bois de chauffe n’est pas satisfaisante malgré l’offre issue du

détournement d’objectif du bois d’artisanat

- l’application de la réglementation (interdiction d’utiliser le bois d’artisanat comme

bois de chauffe) profiterait au bois de filao

Les avantages comparatifs de bois de filao

- la proximité des centres de consommations (coût de transport plus faible)

- la valeur énergétique du bois de filao

- la non-circulation du bois de chauffe sur Dakar

- la forte demande de bois de chauffe dans les centres urbains

45

2.4.2. Le charbon de bois issu des forêts aménagées de Tamba et Kolda

Le filao est un bois très dense, environ 500 kg/stère. Sa valorisation à l’utilisation de la meule Casamance donne en moyenne 116 kg de charbon/stère6. Le charbon de bois de filao peut être très compétitif du fait du coût du transport plus faible et la proximité de Dakar.

Rubrique Montant %

Coût d'acquisition avec le sourgha 1 200 20

Frais de fichage 15 0


Coût transport Tamba-Dakar 1 500 25

Frais de route (convoyage, visas) 125 2

Coxeur (commercialiste) 200 3

Frais parc de Bargny et Pikine 40 1

Redevance forestière (700 F/q en ZA) 350 6

Fonds d'aménagement, conseil rural… 200 3



Prix de vente potentiel 6 000 100

Rubrique Montant %

Abattage des arbres et le façonnage (1000 F/0,5 stère ou 1 sac de 50 kg) 1 000 17

Carbonisation 200 3


Coût transport Notto-Dakar 750 13

Coxeur (commercialiste) 200 3


Participation aux frais de l'AUMEN 50 1


Gardiennage 102 2

Redevance forestière (700 F/q en ZA) 350 6



Prix de vente potentiel 6 000 100

Analyse comparative des prix

Le coût de revient du charbon de bois venant de Tamba est de 3830 FCFA rendu Dakar

contre 3133 FCFA pour le charbon de bois de filao pour une marge brute dégagée de 2170

FCFA/q pour le charbon de bois des forêts de terroir contre 2867 FCFA pour le charbon de

bois de filao. Malgré les charges élevées liées aux opérations de coupe et de débardage

dans la bande de filao, le charbon produit dans la bande bénéficie de la proximité de Dakar

avec des coûts plus réduits pour le transport. Cela veut dire qu’en réduisant les charges

d’exploitation, la marge sera plus importante.

6Miss F. 2010

46

D’autre part, le taux de rémunération du franc investi est de 57% pour le charbon de bois de

Tamba et 92% pour le charbon de bois de filao.

2.4.3. Les perches et étais

Le marché des perches et étais à Dakar est alimenté principalement par l’exploitation des

plantations d’eucalyptus. Ce produit ne paie pas de redevance forestière.

L'approvisionnement de manière générale se fait directement dans les zones de production

par les commerçants qui selon eux, achètent sur pieds de jeunes plantations d’eucalyptus

auprès des populations (plantations individuelles ou collectives) à raison de 300 F l’unité,

l’abattage et le façonnage à 150 F.

Aujourd’hui, l’essentiel de la production est faite dans le département de Nioro et

particulièrement par les populations situées le long de l’affluent du fleuve Gambie qui

pratiquent la ligniculture.

La quantité de produit achetée à chaque rotation est variable et dépend de la disponibilité

des produits entre autres de la commercialisation fortement concurrencée par la baisse du

prix des étais en fer qui passe de 8000 F à 5000 F l’unité (résultats enquêtes). Le rythme

d’approvisionnement moyen mensuel par commerçant est d’un (01) voyage soit un

chargement de 60 stères, estimé moyenne à environ 1800 étais7.

Selon les commerçants, la production était beaucoup plus intéressante, pour chaque arbre

coupé on obtenait 2 à 3 étais, maintenant les arbres sont coupés plutôt que prévu. Seule la

moitié des arbres produit 2 étais.

Tableau 21 : Structure des prix d’un étai d’eucalyptus rendu Dakar

Rubrique Montant %

Achat des arbres sur pied (300 F/pied) 225 32

Abattage des arbres et façonnage (150 F/pied) 113 16

Transport des étais de Nioro à Dakar (270000 F /1800 unités) 150 21

Frais de route 8 1

Coût de revient (par calcul) 496 71

Marge (par déduction) 204 29

Prix de vente potentiel (700 F/u) 700 100

7info Secteur forestier de Nioro, permis de circulation

47

Tableau 22 : Structure des prix d’une perche de filao rendu Dakar

Rubrique Montant %

Abattage des arbres et façonnage (200 F/perche) 200 8

Transport chantier dépôt (5000 F /25 perches 200 8

Redevance forestière (100 F/perche) 100 4

Transport dépôt Dakar (160000 F /500 perches) 320 13

Coût de revient (par calcul) 820 33


Prix de vente potentiel (2500 F/perche) 2 500 100

2.4.4. Analyse des seuils de rentabilité

Le seuil de rentabilité correspond au chiffre d'affaires pour lequel une entreprise ne réalise ni

une perte ni un bénéfice c'est-à-dire où son résultat est nul. Le calcul du seuil de rentabilité

d'une entreprise est une étape importante quant à la décision de commercialiser ou non un

produit. En fait, le seuil de rentabilité est le niveau d’activité à partir duquel l’entreprise

commence à être rentable, c'est-à-dire être capable de payer ses charges fixes.

Rappel des éléments qui interviennent dans le calcul :

- Les coûts variables d’unité (UVC) : ce sont les coûts qui sont affectés par le volume

de production ;

- Les coûts fixes (FC) : ce sont les coûts inévitables comme le loyer ou les salaires,

l’assurance, les frais administratifs etc. Quelques coûts appartiennent aux deux

catégories. Ils ont une composante fixe et une composante variable. Ils doivent être

subdivisés entre leurs différentes composantes.

Le seuil de rentabilité est la quantité Q* pour laquelle

Q* = FC / (P – UVC)

où Q* est le volume du seuil de rentabilité

FC sont les coûts fixes

P est le prix unitaire

UVC sont les coûts variables d’unité

(P – UVC) est la marge de contribution

La formule est obtenue en égalant le revenu total Q* x P au coût total de production Q* x

UVC + CF (donc pour un bénéfice nul) ainsi qu’exprimé ci-dessous

Q* x P = Q* X UVC + CF et en la résolvant pour Q*.

Dans l’application et l’analyse du seuil de rentabilité, nous allons prendre les scénarios de

vente suivants :

48

Scenario 1 : La vente des produits aux commerçants s’effectue au niveau du dépôt central de Notto.

Ce scénario correspond à la situation actuelle. Les groupements s’occupent des opérations

de coupe, de débardage et de régénération des plantations.

Dans ce scénario, les groupements ne dégagent que des marges modestes compte tenu

des charges élevées des opérations de coupe, débardage. Par contre, les commerçants qui

viennent s’approvisionner sur place et revendent en ville, réalisent des marges brutes plus

intéressantes.

Ce scénario ne permet pas aux groupements de tirer profit des aménagements. Il est

fortement dépendant de l’appui des projets forestiers qui appuient l’aménagement.

Le prix unitaire est 8000 FCFA, le coût variable d'unité 6339 FCFA et les coûts fixes 100000

FCFA8.

Dans le scénario actuel, avec l’hypothèse de charges fixes de 100000 FCFA supportées par

l’Union des groupements, le seuil de rentabilité est de 60,2 stères au prix de vente actuel de

8000 F/stère.

Tableau 23: Quantité de bois de chauffe (vendu Dépôt central à Notto) du seuil de rentabilité

Prix unitaire/stère 8 000 8 000 8 000 8 000 8 000

Coût variable/stère 6 339 6 339 6 339 6 339 6 339

Coût fixes 100 000 100 000 100 000 100 000 100 000

Nombre de stères vendus 30 200 500 1 000 1 615

Recettes 240 000 1 600 000 4 000 000 8 000 000 12 920 000

Coûts variables 190 170 1 267 800 3 169 500 6 339 000 10 237 485

Marge bénéficiaire brutes 49 830 332 200 830 500 1 661 000 2 682 515

Coûts fixes 100 000 100 000 100 000 100 000 100 000

Bénéfice net -50 170 232 200 730 500 1 561 000 2 582 515

Volume du seuil de rentabilité 60,2

8Les coûts fixes sont les coûts inévitables comme le loyer ou les salaires, l’assurance, les frais administratifs. Dans le cas de Notto, ils ont

une composante fixe et une composante variable. On les estime à un maximum de 100000 F/an.

49

Figure 17: Evolution du seuil de rentabilité pour le bois de chauffe rendu Dépôt central à Notto en fonction de la quantité de bois commercialisé

Scénario 2 : L’union de Notto commercialise elle-même à Dakar son bois de chauffe

En théorie, cela permet aux groupements d’engranger des marges plus importantes en pénétrant de nouvelles niches de marchés mais cela suppose :

- Une bonne maîtrise de la clientèle puisque la commercialisation fait appel à

beaucoup de relationnel ;

- Une plus grande maitrise de la trésorerie pour faire face aux charges de transport

des zones d’exploitation jusqu’en ville.

Tableau 24: Quantité de bois de chauffe (vendu Dakar) du seuil de rentabilité



Coût fixes 100 000 100 000 100 000 100 000 100 000

Nombre de stères vendus 30 200 500 1 000 1 615

Recettes 1 050 000 7 000 000 17 500 000 35 000 000 56 525 000

Coûts variables 292 680 1 951 200 4 878 000 9 756 000 15 755 940

Marge bénéficiaire brutes 757 320 5 048 800 12 622 000 25 244 000 40 769 060

Coûts fixes 100 000 100 000 100 000 100 000 100 000

Bénéfice net 657 320 4 948 800 12 522 000 25 144 000 40 669 060


-2 000 000

0

2 000 000

4 000 000

6 000 000

8 000 000

10 000 000

12 000 000

14 000 000

30 200 500 1000 1615

Re

cett

es

Quantité de bois de chauffe (stères)

Revenus

Coûts variables

Coûts fixes

Bénéfices

50

Figure 18: Evolution du seuil de rentabilité pour le bois de chauffe commercialisé par l’Union à Dakar en fonction de la quantité de bois commercialisé

Scénario 3 : les groupements approvisionnent les dibiteries de Dakar en bois de chauffe

Le prix unitaire est 30000 FCFA, le coût variable d'unité 9756 FCFA et les coûts fixes

100000 FCFA.


l’Union des groupements, en plus du salaire annuel du commercialiste (1200000 F), le seuil

de rentabilité est de 59,3 stères au prix de vente supposé de 30000 F/stère.

Tableau 25 : Evolution du seuil de rentabilité en cas d'un approvisionnement en bois de chauffe des dibiteries de Dakar par les groupements



Coût fixes 1 300 000 1 300 000 1 300 000 1 300 000 1 300 000

Nombre de stères vendus 50 60 70 80 90

Recettes 1 500 000 1 800 000 2 100 000 2 400 000 2 700 000

Coûts variables 487 800 585 360 682 920 780 480 878 040

Marge bénéficiaire brutes 1 012 200 1 214 640 1 417 080 1 619 520 1 821 960

Coûts fixes 1 300 000 1 300 000 1 300 000 1 300 000 1 300 000

Bénéfice net -287 800 -85 360 117 080 319 520 521 960


0

10 000 000

20 000 000

30 000 000

40 000 000

50 000 000

60 000 000

30 200 500 1000 1615

Re

cett

es

Quantité de bois de chauffe (stères)

Revenus

Coûts variables

Coûts fixes

Bénéfices

51

Scénario 4 : l’exploitation des parcelles est concédée à l’Union nationale des Coopératives des Exploitants forestiers du Sénégal (UNCEFS)

Dans le cas, l’Union perçoit un montant de 5000 F qui se décompose comme suit :

Marge groupement 3500 F/stère

Union forestière 200 F/stère

Participation AUMEN 200 F/stère

Régénération de la parcelle 650 F/stère

Prestation reboisement 200 F/stère

Gardiennage 250 F/stère

Dans l’hypothèse d’une concession de l’exploitation de 1615 stères (Notto 2011), l’Union aura un bénéfice de 3500 F x 1615 = 5 652 500 FCFA.

Le concessionnaire supporte toutes les autres charges ci-dessus énumérées ainsi que le fonds d’aménagement à raison de 1000 F/stère.

-500000

0

500000

1000000

1500000

2000000

2500000

3000000

50 60 70 80 90

Re

ven

us

Quantté de bois (stères)

Recettes

Coûts variables

Coûts fixes

Bénéfices

52

Scénario 5 : les groupements approvisionnent le marché de Dakar en étais

Le prix unitaire est 2500 FCFA, le coût variable d'unité 820 FCFA et les coûts fixes 10000

FCFA.


l’Union des groupements, le seuil de rentabilité est de 6 étais au prix de vente actuel de 2500

F/stère.

Tableau 26 : Evolution du seuil de rentabilité en cas d'un approvisionnement en perches/étais de Dakar par les groupements

Prix unitaire/étai 2 500 2 500 2 500 2 500 2 500

Coût variable/étai 820 820 820 820 820

Coût fixes 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000

Unités vendus 5 500 1 000 1 500 2 000

Revenu total 12 500 1 250 000 2 500 000 3 750 000 5 000 000

Coûts variables 4 100 410 000 820 000 1 230 000 1 640 000

Marge bénéficiaire brutes 8 400 840 000 1 680 000 2 520 000 3 360 000

Coûts fixes 10 000 10 000 10 000 10 000 10 000

Bénéfice net -1 600 830 000 1 670 000 2 510 000 3 350 000


Figure 19 : Evolution du seuil de rentabilité dans le cas d'un approvisionnement de Dakar en perches/étais

-1 000 000

0

1 000 000

2 000 000

3 000 000

4 000 000

5 000 000

6 000 000

5 500 1000 1500 2000

Re

cett

es

Nombre d'étais de filao (u)

Revenus

Coûts variables

Coûts fixes

Bénéfices

53

2.4.5. Analyse des capacités des groupements à prendre en charge l’offre de bois de filao

L’offre en bois de filao varie en dents de scie. Les quantités moyennes de bois mises sur le

marché représentent 23,4% du potentiel de production (39690 stères/an). Les performances

des groupements dans l’exploitation du bois sont relativement faibles comparées aux

possibilités réelles. C’est comme si les groupements se satisfont des quantités actuellement

mises sur le marché. Les groupements villageois mis en place ne tirent pas beaucoup de

profits des aménagements puisqu’ils ne maîtrisent pas encore les marchés.

L’amélioration de l’offre suppose :

- Le renforcement des capacités des groupements aussi bien sur les plans technique

et organisationnel pour leur permettre de maîtriser l’offre en bois ;

- Le développement d’une offre ciblée sur des marchés comme les dibiteries en

combinant des contrats de livraisons et des prix promotionnels en espérant par la

suite un effet papillon ;

- L’implication du Service forestier dans l’accompagnement institutionnel dans l’arrêté

organisant la campagne d’exploitant forestière pour une discrimination positive en

faveur du bois provenant des zones aménagées de la bande de filao ;

- Une politique volontariste du Service forestier pour promouvoir l’atteinte et le respect

de la possibilité de 240 ha. Pour ce faire un plan d’actions doit être élaboré afin de

décliner dans les trois prochaines années les activités concrètes à mener aussi bien

au niveau des acteurs locaux qu’en direction du Secteur privé et de la promotion du

produit.

2.5. Propositions d’axes d’amélioration et de distribution plus adaptés et plus orientés vers la responsabilisation du secteur privé

2.5.1. Rendre compétitif le sous-segment de la filière bois de filao

2.5.1.1 Réduire les charges liées à la coupe et au débardage

Les populations riveraines ne sont habituées à la coupe du bois. Ce sont des maraîchers qui

maîtrisent la production de plants et le reboisement suite au renforcement de capacités des

différents projets forestiers successifs intervenus dans la zone.

L’option consistant à former les jeunes en coupe (métiers forestiers) et faisant des

prestations de service avec les groupements serait à encourager. Ensuite, leur équipement

en tronçonneuses pourrait être envisagé avec une formation pour la maîtrise des différents

coûts (fonctionnement, amortissement).

54

Les contraintes liées au débardage doivent être levées. Le Service forestier ne pourra jamais

assurer l’acquisition d’Unimogs. C’est pourquoi, il faut envisager et encourager un

partenariat public-privé (PPP) dans la mise en œuvre du plan d’aménagement.

2.5.1.2 Réduire les retards accusés dans la livraison des parcelles en finançant leur délimitation par le fonds d’aménagement

Ce retard est engendré par la mise en place tardive des fonds du projet pour la prise en

charge des équipes de terrain. C’est pourquoi, nous proposons d’inscrire cette activité de

délimitation dans celles prises en charge par le fonds d’aménagement. C’est pourquoi sa

mise en place doit être élargie à toutes les zones et des concentrations entreprises sur

l’identification des activités éligibles au fonds. La délimitation des parcelles à exploiter étant

une activité importante dans le processus d’exploitation pour ne pas dire une conditionnalité,

il faudra donc la rendre moins erratique en l’affranchissement de financements extérieurs

non maîtrisés. Dans le cadre de l’aménagement, les groupements s’investissant dans des

activités lucratives de vente du bois, doivent contribuer davantage dans la pérennisation de

leurs activités en améliorant la disponibilité du produit qui passe par la livraison des parcelles

en temps opportun.

2.5.1.3 La réduction du quota de bois d’artisanat alloué aux exploitants et la suspension d’exploitation du Dialabane (Dalbergia melanoxylon)

Le bois d’artisanat vient concurrencer le bois de filao sur les niches de marché qu’il pourrait

prendre dans les autres centres de consommation autres que Dakar puisqu’une bonne partie

est utilisée sous forme de bois de chauffe.

La réduction des quantités allouées aux organismes permettra de libérer des parts de

marchés pour le bois de filao.

2.5.1.4 Laisser à chacun faire ce qu’il sait faire le mieux

Les populations n’arrivent pas à prendre en charge correctement la coupe et le débardage

malgré la rétrocession des anciens Unimogs du Projet Conservation des Terroirs du Littoral

(CTL). Ces engins sont devenus tellement vétustes que les coûts de réparation du

fonctionnement, en plus des frais de manutention, occupent une part importante dans la

structure des prix.

Les populations, qui ont comme activités principaux le maraîchage, ont été formées par les

projets successifs pour prendre en charge la production de plants et le reboisement.

Nous proposons de recentrer les populations sur la régénération en négociant un partenariat

avec le secteur privé intéressé (UNCEFS, BES-Bois Energie du Sénégal) qui pouvait innover

55

dans les investissements pour la prise en charge de la coupe et du débardage. Le Service

forestier veillera à ce que les intérêts des populations soient sauvegardés lors de la

contractualisation.

2.5.1.5 Réduire les contributions aux faîtières (AUMN, Unions) et renforcer le fonds d’aménagement afin de lui permettre de jouer correctement son rôle

La contribution actuelle aux faîtières est de 200 FCFA contre 250 FCFA au fonds

d’aménagement qui en principe finance des activités qui contribuent à la pérennité de la

ressource. C’est pourquoi, ce fonds doit être généralisé et renforcé. Ce fonds

d’aménagement sera géré par les Groupements et un programme de travail sera élaboré

chaque année, ce qui permettra de discuter, avec l’appui de l’encadrement de l’affection des

fonds. Le PADEN pourra appuyer les réflexions sur l’importance de la mise en place de ce

fonds et sur les modalités de sa gestion.

Dans le cas d’un partenariat avec l’UNCEFS ou BES, le montant minimum à verser au

fonds d’aménagement sera de 1000 F/stère.

2.5.1.6 Négocier des relations de partenariat de fournitures de bois aux« Dibiteries »

Cette activité traditionnelle des « dibiteries », qui jadis était pratiquée par les maures dans

les quartiers traditionnels de Dakar, connaît aujourd’hui de profondes mutations depuis

l'instauration de la journée continue en 1992. Selon une étude de ENDA-GRAF/CIRAD sur

l’évolution des styles alimentaires à Dakar publié en 2001, l'alimentation hors domicile a

connu un essor considérable dans la ville de Dakar.

En effet, le recours aux pratiques de consommation hors domicile a été identifié dans

35%des ménages au petit-déjeuner, 19% au déjeuner et 14% au dîner, dans les

restaurants, les « fast-food » et les « dibiteries ».

La modernisation des dibiteries (amélioration du cadre de vie) a beaucoup contribué à

leur extension en de grands restaurants de la place et à l’augmentation des

consommateurs.

Ces dibiteries consomment beaucoup d’énergie provenant du bois exploité dans les

forêts principalement des régions de Tambacounda, Kolda et Sédhiou. Elles

s’approvisionnent au niveau des dépôts de bois dans les quartiers périphériques.

Les gérants de dibiteries appellent le fournisseur pour passer sa commande de bois.

Ce dernier lui donne les modalités (bois sollicité, prix de vente, coût du transport). Si

le marché est conclu, le fournisseur lui livre la commande et le paiement est effectué

séance tenante. La vente se fait au comptant.

56

Dans le cas d’un partenariat de livraison de bois, le bois ne passe pas par le dépôt

central et le fournisseur n’interviendra pas, ce qui se traduira par un non-paiement du

transport du dépôt à la dibiterie (950 F/q à Dakar et 500 F/q à Rufisque).

Le rythme d’approvisionnement des dibiteries varie de 2 jours à une semaine pour

une quantité mensuelle d’environ 1523 kg.

Figure 20: Structure des prix d'un stère de bois de chauffe de filao rendu Dibiterie de Dakar par un commercialiste du groupement

Rubrique Montant %


Transport du bois des chantiers aux lieux de dépôts (7500F gasoil/6 st, 10000 F/18 st (jour) 2 389 8





Participation aux frais de l'AUMEN 100 0


Gardiennage 204 1



Salaire et prise en charge d'un commercialiste 600 2



Prix de vente potentiel (30000 F/st ou 6000/st) 30 000 100

Un contrat de livraison de bois va nécessiter le recours aux services d’un

commercialiste ; En admettant, un salaire mensuel fixe de 100.000 F/mois, les

charges fixes seront de 1.200.000 FCFA pour la campagne.

Figure 21: Circuits potentiels de distribution du bois de filao de Notto vers Dakar

Dépôt central

Notto

Bois de chauffe :

- Dibiteries

-

Bois de sciage :

- Mbao Bois

57

2.5.1.7 Négocier un contrat de fourniture de bois avec Mbao-Bois

L’entreprise Mbao Bois produit des palettes "made in senegal" à partir de produits importés de la France. Elle est intéressée pour tester l’utilisation du filao pour la fabrication des charpentes et des toitures. Cela pourrait constituer une opportunité pour l’écoulement du bois de filao. Si le filao est apte au sciage, cela pourrait se traduire pour la négociation d’un contrat de fourniture de bois.

Figure 22: Palette en bois et Pose de toiture en bois

2.5.1.8 Négocier un PPP avec l’UNCEFS

Ce partenariat est basé sur une concession sur les parcelles exploitées donnant la possibilité

à l’UNCEFS de prendre en charge les activités d’exploitation (coupe, débardage,

régénération) qui va reverser un montant majoré/situation actuelle, pour la régénération de la

parcelle (650 F/st), le coût de la prestation (200 f/st), le gardiennage/la protection (250 F/st),

les cotisations aux faîtières (Union forestière : 200 F/st, AUMN : 200 F/st) et la marge

précédemment réalisée (3500 F/stère) (voir structure des prix page 43).

La marge à verser au groupement (3500 F/st) ne sera différée jusqu’à l’évaluation

satisfaisante des opérations de régénération.

58

A cela s’ajoute une taxe environnementale (1500 F/st) pour prendre les coûts

environnementaux. Avec le paiement de la redevance unique, on ne prend en compte que le

service d’approvisionnement de la bande de filaos alors qu’elle procure beaucoup d’autres

services écosystémiques (soutien, protection etc.). La contribution au fonds d’aménagement

sera aussi valorisée (1000 F/stère) afin de pouvoir prendre en charge les opérations de

délimitation qui constituent une contrainte majeure dans le démarrage des activités de

coupe.

A cela s’ajoutent la redevance (250 F/st), les frais de manutention (500 F/st) et le transport

jusqu’aux lieux de consommation (2917 F/st).

Il revient au privé à chercher à minimiser les coûts d’exploitation et de débardage incluant la

manutention, ce qui est encore très élevé. Pour ce faire, il aura à faire des investissements

qu’il pourra rentabiliser sur la durée de la concession sur 10 à 15 ans.

Le tableau suivant donne la structure des prix d’un bois de chauffe de filao rendu Dakar.

Figure 23 : Structure des prix du bois de filao rendu Dakar en PPP GVGD-UNCEFS

Rubrique Montant

(FCFA/stère) %

Concession UNCEFS 5 000 14

Taxe environnementale 1 500 4

Coûts d'exploitation (à minimiser par le privé) 4 972 14


Fonds d'aménagement 1 000 3





Prix de vente potentiel (35000 F/st) (1st=500 kg) 35 000 100

Le taux de rémunération du franc investi est de 116%, ce qui intéressant pour l’investisseur.

2.5.2. Analyse des risques inhérents à la commercialisation du bois de filao et de ses dérivés et proposition de mesures d’atténuation

Les risques inhérents à la commercialisation du bois de filao identifiés sont :

- Problème de débardage des produits liés aux moyens de débardage ne sont pas

performants (charrettes) ou assez vétustes (ancien Unimogs du CTL)

- Concurrence accrue du bois d’artisanat utilisé comme bois de chauffe : l’utilisation du

bois d’artisanat comme bois de chauffe est interdite par la réglementation mais en

pratique, il y a une utilisation de fait qui concurrence le bois de filao ;

- Manque de qualité de bois lié au défaut de traitement : les utilisateurs veulent du bois

de qualité plus particulièrement ceux qui veulent le bois de sciage et les

perches/poteaux

59

- Production non contrôlée (commerciale et pour les usages familiaux, etc.) :

- Diminution des revenus tirés de l’aménagement : les charges étant très élevées

peuvent faire baisser nettement les revenus tirés de l’exploitation d’où la nécessité

d’impliquer le Secteur privé qui pourra minimiser les charges d’exploitation

- Mévente des produits : si les produits ne sont pas commercialisés, cela va engendrer

le découragement des populations impliquées dans l’aménagement ;

- Concurrence entre les groupements et les unions : les unions doivent exploiter les

niches de marchés proches et se mettre en réseau pour définir les meilleures

modalités de commercialisation ;

- Durabilité de l’exploitation des produits : pour pérenniser l’exploitation des ressources

forestières, il faut définir clairement les objectifs d’aménagement qui orientent les

actions à mener pour disposer de tel ou tel type de produits répondants aux

exigences du marché.

Tableau 27: Tableau des risques à la commercialisation et des mesures d'atténuation

Risques Propositions de mesures d’atténuation - Problème de débardage des produits - Acquisition de charrettes pour faciliter le

débardage - Impliquer le Secteur privé qui peut prendre en

charge certains investissements à rentabiliser dans le long terme

- Concurrence accrue du bois d’artisanat utilisé comme bois de chauffe

- Information de l’Administration forestière sur le contrôle de l’utilisation du bois d’artisanat à Dakar

- Manque de qualité de bois lié au défaut de traitement

- Conduire des opérations sylvicoles pour l'éducation de certaines tiges

- identifier des ''tiges d'avenir'' et leur réserver des traitements adéquats, surtout pour la production de perches et de poteaux

- Production non contrôlée (commerciale et pour les usages familiaux, etc.)

- Former les acteurs sur toutes les différentes étapes de la filière pour éviter les gâchis

- Diminution des revenus tirés de l’aménagement

- Mévente des produits

- Former les acteurs sur toutes les différentes étapes de la filière

- Renforcer le partenariat avec le Secteur privé - Changer de stratégies de vente (contrat avec

les dibiteries) - Transformation du bois en charbon de bois - Fabrication de briquettes de charbon avec la

litière - Concurrence entre les groupements et

les unions

- Renforcer la concertation (mise en réseaux des fournisseurs)

- Durabilité de l’exploitation des produits (assurer les approvisionnements)

- tendre vers une professionnalisation des acteurs avec des cartes professionnelles de compétences, ce qui leur donnera de plus en plus droits à exercer

60

2.5.3. Proposition de stratégies de promotion du bois de chauffe de filao

La promotion est un ensemble de techniques utilisées exceptionnellement dans la vie d'un

produit afin d'en développer à court terme les ventes.

Pour la promotion du bois de filao, nous proposons une stratégie en 6 étapes :

Etape 1 : définir les objectifs de promotion (positionner le bois de filao sur le marché et

développer les ventes)

Etape 2 : recueillir le maximum d’information permettant et la concurrence : (les exploitants

forestiers, les particuliers) et élaborer une matrice stratégique pour pouvoir déterminer les

opportunités de positionnement ;

Etape 3 : identifier et décrire la cible (les dibiteries, le Secteur privé)

Etape 4 : élaborer un message de promotion (la conception et l’élaboration de messages

publicitaires pour informer sur la qualité et la disponibilité du bois de filao ;

La diminution directe ou indirecte du prix de vente pour les dibiteries qui acceptent de

passer commande pour la livraison. Cette technique va créer une image d’un produit

"bon marché" qui lui permettra de gagner des niches de marché ;

La transformation du bois en charbon de bois qui est moins encombrant et qui est

plus facile à commercialiser ;

Le positionnement des dépôts dans des zones accessibles aux camions et la pose de

panneaux de signalisation.

Etape 5 : choisir les supports de promotion (radio, télévision, journaux)

Etape 6 : élaborer le budget (honoraire d’un consultant, budget atelier, support…)

61

3. CONCLUSION/RECOMMANDATIONS

Le marché du bois de filao et ses dérivés n'est pas encore très bien structuré au Sénégal. En

effet, l'offre actuelle reste encore faible malgré l’importance de l’offre potentielle édictée dans

le plan d’aménagement et de gestion de la bande de filao de la grande côte Nord du

Sénégal.

Les dérivés du bois de filao (charbon de bois, perches et étais, lattes et supports de lits, etc.)

donnent des opportunités de valorisation du bois de filao en créant plus de valeur ajoutée.

Avec l’organisation des producteurs à la base pour assurer l’approvisionnement des

utilisateurs potentiels (ménages, commerçants, fours traditionnels, dibiteries, menuisiers,

etc.), les revenus seront augmentés grâce à la commercialisation négociée au poids et à la

réduction des coûts d’abattage et de débardage.

D’après les investigations et les analyses des enquêtes réalisées dans le cadre de cette

étude, la demande en bois énergie qui s’exprime au niveau des différentes régions

administratives de la zone des Niayes et particulièrement à Dakar où l’introduction du bois

de chauffe est formellement interdite (disposition de l’arrêté organisant la campagne

d’exploitation forestière au Sénégal), est plus importante que la totalité de la possibilité

annuelle prévue dans le plan d’aménagement de la bande de filao.

Le bois de filao est concurrencé déloyalement par un détournement d’objectif du bois

d’artisanat de mauvaise qualité et des autres espèces considérées comme bois artisanat

(Nguédiane) exclusivement utilisées en bois énergie (dibiteries). Une application rigoureuse

des dispositions de l’arrêté organisant la campagne d’exploitation forestière pourrait

améliorer la qualité du bois artisanat et éradiquer cette concurrence.

Il urge d’uniformiser la méthode de participation et de gestion de l’exploitation de la bande de

filao au fin de modéliser le compte d’exploitation des structures locales qui souffre de

charges inégalement réparties d’une zone à une autre.

A l'issue de l'étude, il apparaît que le marché de bois de filao n'est pas encore très

développé. Ceci constitue un atout dans la mesure où des stratégies d'organisation peuvent

être menées au profit de l'ensemble des acteurs. L’exportation est très porteuse puisque le

marché existe. Cependant, elle nécessite certaines conditions. Il faudrait que des mesures

transitoires puissent être prises rapidement pour l'organisation de la filière ceci pour l'intérêt

des acteurs et du pays.

Par rapport aux objectifs fixés pour l'étude, les recommandations suivantes peuvent être

formulées en guise de pistes d’actions.

- Restituer le rapport d’étude aux groupements et unions afin de mettre le doigt sur les

contre-performances de la mise en œuvre des activités par rapport aux prévisions du

62

plan d’aménagement. Cette restitution permettra d’informer sur les exigences du marché

en termes de qualité des bois demandés.

- Organiser des séances de restitution du rapport de l’étude aux différents partenaires

(comités villageois et leurs faîtières, Service forestier, partenaires potentiels du secteur

privé) ;

- Organiser une réunion de concertation inter-acteur « groupements de

producteurs/transporteurs/tenanciers de dibiteries » dont les objectifs sont de confirmer

les commandes, d’affiner les modalités d’approvisionnement, de discuter des coûts du

transport et des prix de vente et des modalités de paiement, d’élaborer un pré-contrat de

fourniture de bois,

- Financer un « test » d’approvisionnement des dibiteries à l’issue de l’atelier inter-acteur

- Organiser une rencontre et une visite des plantations avec la Société Mbao-Bois qui est

intéressée pour la conduite de tests de sciage ;

- Informer les utilisateurs potentiels sur la disponibilité des produits ;

- Faire une évaluation correcte des quantités de bois à mettre sur le marché afin de

susciter la demande et d'induire l’utilisation à grande échelle du bois de filao et ses

dérivés.

- S’organiser en réseau afin de faciliter la circulation d’informations commerciales et

l’échange d’expériences. La mise en réseau permet de s'associer et de faire face aux

demandes des gros acheteurs de Dakar;

- Solliciter un crédit pour l'acquisition de charrettes afin de réduire les coûts de débardage.

Pour ce faire, le travail d'information sur les opportunités et l'appui pour le montage du

dossier de prêt peuvent être apportés par le PADEN ;

- Acquérir des charrettes pour les unions afin de réduire les charges liées au débardage

du bois afin d’augmenter les performances :

- Nouer des contacts avec les dibiteries à Dakar en vue d'une contractualisation pour leur

livrer le bois.

- Améliorer le cadre institutionnel pour l’implication du secteur privé dans la mise en

œuvre du Plan d’aménagement de la Bande de filao.

- Veiller à l’application de la réglementation avec notamment l’interdiction d’utiliser le bois

d’artisanat comme bois de chauffe ;

- Sensibiliser le Service forestier pour un accompagnement institutionnel, pour une

discrimination positive en faveur du bois provenant des zones aménagées de la bande

de filao, dans l’arrêté organisant la campagne d’exploitant forestière.

63

- Veiller à l’application des dispositions de la convention signée entre le Service forestier

et SOS Sahel afin de faire profiter aux groupements d’autres opportunités d’appui dans

le cadre de l’aménagement de la bande.

BIBLIOGRAPHIE Anonyme, 1998, Code forestier loi N° 98/03 du 08janvier 1998 portant Code forestier, République du Sénégal

Arrêté n°01253/MEPN/DEFFCCS du 07 février 2012 fixant les modalités d’organisation de la campagne d’exploitation forestière 2012

DAPF/DEFCCS, Bilan Campagne d’exploitation forestière 2007, 2008, 2009, 2010, 2011,

DRAME M. Enquêtes flux bois énergie, PROGEDE I, 1998

ENDA-GRAF/CIRAD, 2001, Etude sur l’évolution des styles alimentaires à Dakar

FALL M., 2004, Etude de marché de la poudre de pain de singe, Rapport de consultation, USAID/Wula Nafaa

GUEYE, B. S., 1994, "Suitability of Casuarina equisetifolia as utility poles in Senegal", Thesis submitted to the Faculty, Virginia Polytechnic Institute and Virginia University, for the degrre ofthe Master of Science

IREF Dakar, Rapports annuels 2008, 2009, 2010, 2011, 2012

IREF Kaolack, Rapports annuels 2008, 2009, 2010, 2011, 2012

IREF Thiès, Rapports annuels 2008, 2009, 2010, 2011, 2012

IREF Kaolack, Rapports annuels 2008, 2009, 2010, 2011, 2012

MEPN DEFCCS. 2005, PAEP: Plan d'aménagement de la bande de filao de la grande côte Nord du Sénégal, Direction des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols.

MEPN. 1998, Programme d'action national de lutte contre la désertification.

Meunier, V. 2005, Etude de marché sommaire sur le bois de Filao, CECI-Sénégal, PAEP, Thiès.

MORENO A., Etude de marché pour le bois d’œuvre, PRS-USAID, INFO-CONSEIL

Ndione, P. D. 2007, Etude de valorisation de la litière de filao et ses dérivés pour les unions de Thieppe, Lompoul, Sag Sayero et Mboro, Louga, SOS Sahel.

MISS F.2010, La bande de filaos : analyse de la gestion mise en œuvre par les groupements maraîchers des Niayes et perspectives de développement de la filière, Mémoire de stage, AgroParisTech-ENGREF Montpellier

The Latimer Group & Sall Consulting, 1995 Etude de faisabilité d’une unité de fabrication de poteaux en bois, PRS/USAID

64

SOW Y. 1997, Evaluation des impacts financiers du Projet d’aménagement des plantations de filao de la grande côte nord du Sénégal, Thèse de Master of Science, CIHEAM-IAMM

ANNEXES

Annexe 1 : Termes de référence de l’étude

65

Annexe 2 : Flux des produits forestiers (perches) au Poste de contrôle de Kaolack de 2008 à 2012

ANNEE ORIGINE QUANTITE (Nombre de perche) DESTINATION

2008

NIORO 21672 DAKAR

10205 LOUGA

KOLDA 600 BAMBEY

615 DAKAR

KAOLACK 500 DAKAR

2009

NIORO 31815 DAKAR

1400 KAOLACK

3000 TOUBA

6015 LOUGA

KAOLACK 900 FATICK

700 KAOLACK

SOKONE(FATICK) 30 DAKAR

KOLDA 900 DAKAR

ZIGUINCHOR 650 DAKAR

2010

NIORO 28212 DAKAR

1100 TOUBA

1000 KAOLACK

NDOFFANE(KAOLACK) 220 FATICK

KOLDA 450 DAKAR

KARANG(FATICK) 700 DAKAR

2011

NIORO 21147 DAKAR

KAOLACK 700 KAOLACK

2012

NIORO 16040 DAKAR

1900 KAOLACK

800 TOUBA

KAOLACK 2070 DAKAR

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Annexe 3 : Flux des combustibles ligneux au Poste de contrôle de Kahone de 2009 à 2012

ORIGINE

DESTINATION

CHARBON (QX)

BOIS ARTISANAL (ST)

DIMB VEN

Année 2012

Tambacounda Kolda Sédhiou

Kaolack Kaolack Kaolack

3775 1425 900

1170 2610

90

390 720

-

Total 5700 qx 3870 st 1110 st

Année 2011

Tamcounda Kolda

Kaolack Kaolack

7065 1040

780 1210

950 540

Total 8105 qx 1990 st 1490 st

Année 2010

Tamcounda Kolda

Kaolack Kaolack

3130 1810

590 990

410 510

Total 4940 qx 1580 st 920 st

Année 2009

Tamcounda Kolda

Kaolack Kaolack

1757 3665

60 -

1260 1140

Total 5422 qx 60 st 2400 st

Bois de chauffe (Année 2012) = 4385 Stères

Bois de chauffe (Année 2010) Origine Sédhiou = 90 Stères

Charbon (Sambandé) = 307,5 qx

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Annexe 4 : Flux des combustibles ligneux au Poste de contrôle de Pont Noirot de 2008 à 2012

ORIGINE DESTINATION CHARBON

(QX) BOIS ARTISANAL (ST)

BOIS DE CHAUFFE (ST)

DIMB VEN

Année 2012

Kolda Sédhiou

Kaolack Kaolack

200 -

1710 780

90 120

- -

Total 200 qx 2490 st 210 st -

Année 2011

Kolda Sédhiou

Kaolack Kaolack

700 -

1410 300

90 -

- -

Total 700 qx 1710 st 90 st -

Année 2010

Kolda Sédhiou

Kaolack Kaolack

700 -

330 60

120 -

- 90

Total 700 qx 390 st 120 st 90 st

Année 2009

Kolda Sédhiou

Kaolack Kaolack

375 -

660 330

60 -

- -

Total 375 qx 990 st 60 st -

Année 2008

Kolda Sédhiou

Kaolack Kaolack

900 675

300 300

60 120

- -

Total 1575 qx 600 st 180 st -

Bois de chauffe (Année 2012) = 250 Stères

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Annexe 5 : Liste des personnes-ressources rencontrées

Prénoms NOM Structure Localité Contact

Abdoulaye SOW UNCEFS Dakar 776343282

Momar NDIAYE UNCEFS Dakar 775480480

Ndiamé DIAGAGA UNCEFS Dakar

Assane PAYE UNCEFS Dakar

Olimata FAYE DAPF Dakar 701059488

Boubacar SENE DAPF Dakar 776311119

Moussa FALL Chef de Secteur Pikine 776365987

Adama FALL SOS Sahel Thiès 776529777

Papa Déthié NDIONE DEFCCS Dakar

Cheikh Tidiane NDIAYE DEFCCS Dakar 776339855

Alassane NGOM PROGEDE 2 Dakar 773334510

Aliou (Gaïndé) BA Exploitant Tambacounda 770630951

Serigne Modou GUEYE Exploitant Tambacounda

Baïdy BA Chef d'Inspection Thiès 772661112

Mandiéré FALL Chef de Secteur Tivaouane 775535624

Omar SYLLA Exploitant Dakar 775091781

Yoro SOW Coordonnateur CMOPABF Thiès 775652036

Birame DIENG Chef d'Inspection Thiès 776523703

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Annexe 6 : Fiche récapitulative des tenanciers de dibiteries enquêtés

Département Nom de la dibiterie Nom du gérant Téléphone

bois utilisé habituellemt

bois de substitution

Prix transport/q

Quantite/mois (kg)

Quantite/mois (st)

Prix Unitaire (kg)

Prix Unitaire (F)

Besoins filao Périodicité

Rufisque Islamique Ousseynou 773153620 Tout venant 500 1 000 2 75 7 000 500 semaine

Rufisque Lamp Fall Arona Joseph 775767481 Dimb 500 1 500 3 65 6 000 500 semaine

Rufisque Feux rouge Ahmet Bilal 772183316 Tout venant 500 1 500 3 80 7 500 50 jour

Rufisque Champ de cf Ahmet Babou 775184661 Dimb 500 1 500 3 65 6 000 50 jour

Rufisque Islam Ahmet Babou 775320894 Tout venant 500 2 000 4 50 4 500 200 semaine

Pikine Ablaye Fall Dimb, filao, euca, 500 2 000 4 6 000

Pikine Sidi Babou 706980455 Dimb, filao, euca, 500 1 500 3 5 500

Pikine Ahmet Babou 774664828 Filao, euca, dimb 500 1 500 3 5 500

Pikine Nguewelgui Thierno Sall 776356214 Dimb 500 1 000 2 6 000

Pikine Mohamed Dicco Dimb, Filao, Prosopis 500 1 500 3 6 000

Pikine Ndiambour Baye Fall 771681319 Dimb 500 750 2 6 000 25 jour

Pikine Serigne Falou Kaba 775471849 Dimb 500 750 2 6 000 25 2 jours

Pikine Sidy Basou 775091611 Dimb 500 1 600 4 6 000 0

Pikine Mor Sow 772632911 Filao Dimb 500 1 500 3 6 000 50

Dakar Bella Vita Saly Mbaye 773262550 Nguediane Dimb 1000 1 000 2 70 7 000 1 000 3 jours

Dakar Bismillah Sagnary Sow 774761959 Nguediane Dimb 800 600 1 70 7 000 600 5 jours

Dakar Baye Mbarik Babacar Fall 773578231 Nguediane 1000 1 500 3 70 7 000 1 500 2 jours

Dakar Babou Mouhamad Babou 777835919 Nguediane Prosopis 1000 1 500 3 70 7 000 1 500 2jours

Dakar Aliou Sow 774499909 Nguediane 1000 1 200 3 65 6 500 1 200 jour

Dakar le Waalo Amadou Sow 776936513 Nguediane Dimb 750 1 500 3 70 7 000 1 500 jour

Dakar le Bogal Bocar Sy 301074057 Nguediane Dimb 1000 3 000 7 65 6 500 3 000 jour

Dakar Pinky GIE Pinky 338258047 Nguediane Dimb 1000 5 000 11 65 6 500 5 000 3jours

Dakar El Hadji Matar Fall 776262507 Nguediane Prosopis 1000 643 1 65 6 500 643 semaine

Dakar Sidy babou 773004064 Nguediane Prosopis 1000 1 000 2 65 6 500 1 000 3jours

955 1 523 3,4 67 6 313

ETUDE DE MARCHE DU BOIS DE FILAO ET SES … · République du Sénégal ***** Ministère de...

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