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MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET SCIENTIFIQUE
BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES
SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL
B.P. 6009 - 45018 ORLÉANS CEDEX - TéL (38) 66.06.60
ÉTUDE DE LA RÉPARTITION ET DU SYSTEME D'ÉMERGENCE
DES EAUX SOUTERRAINES
DANS LA RÉGION DU PLATEAU DE CHAMBARAN (Drôme)
par
R. BALLESIO et H. GUDEFIN
Service géologique régional JURA - ALPES
B. P. 6083 . 69604 VILLEURBANNE / Croix-Luizet - TéL (78) 52.26.67
73 SGN 216 JAL Lyon. JulHet 1973
RESUME
Ce rapport presente les résultats et conclusions d'une enquête
effectuée dans le département de la DrSne, sur plusieurs exeaiples concrets
de glisseaient en «asse des terrains, affectant les pentes topographiques
en divers secteurs.
Entreprise aur crédit propre du B.R.G.M., â la demande de
l'Arrondinsenent Minéralogique de LYON, cette reconnaissance sur le terrain
a pour objet essentiel de permettre un examen ponctuel des conditions
naturelles propres aux zones d'inscabilité, dans le but de définir l'orien¬
tation â donner â une étude plus méthodique et généralisée des phênoMënes
d'instabilité dans cette région, et en particulier, de rechercher
l'incidence des données hydrogéologiques en fonction de la répartition des
niveaux aquifères et de leur écoulement.
RESULTATSm^mmmmmttm
Les faits observés conduisent à la conclusion que les phenotaeneu
d'instabilité - rapportés au cadre de cette étude - sont toujours liés à
l'influence exercée aur le comportement(^canophysiqueJ^des terrains par
la présence d'eau, que celle-ci 3oit permanente ou seulement temporaire
(périodes de forte pluviosité).
Si la connaissance des niveaux aquifères et de leurs points
d'émission ou exutoires ne représentent qu'une étape dans la recherche
des causes et du mécani&me des glissements en masse, elle n'en apporte
pas moins une contribution de base nécessaire â une étude méthodique des
phénomènes à l'échelle régionale .
Cette ëcude a été entrepelse 1 la daaande de l'Arrondlaaeaent
Minéralogique de LYON, et réalisée sur crédits propres du B.R.G.M.
LOÇAL^TIOH
Partie du territoire du départcsMnt de la DrôsM, située au Nord
du cours de l'Isftre.
PERIODE DE KEÇOyig^ISSAMCE ET n'OBSCTVATTOWS STO T.B TTOBATTi
Mai 1972.
raCEKIEint S.G.R. JDRA-ALPES CMSGE Bt L'IIODE H. GUDEFIN
EH COLIABORATION POOR IA SlàtJBffltlgg. AVIC R. BALLESIO
(Maître-Assistant ï la Faculté des Sciences de LYON)
DESSIMATEPR : J.F* RIEOX
SECRETARUT P. COI
- I -
TABLES DES MATIERES
1 - IKIRODÜCTIOH
2 - DELIMITATION DU TESEÏTOÏRa IMFLlCgiîE
PAGES
3 - APERÇU GEOL06IQ0E EN BAPPOBT AVEC LA TENUE DES TBtRAINS 6
EN SURFACE
31 - EOCENE. SABLES KAOLINIQUES DE DOUEVAS ET DE LARNAGE 8
32 - MIOCENE - VI^OBOKIEN (HELVETIEN-TORTONISN) 8
321 - Miocène marin » Helvét ien 8
322 - Miocène sautaStre » Tortonien inférieur 9
323 - Miocene ecnfcioental (Tortonien supérieur) 9
3231 - è-il.^2S2 '
3232 ~ Aa~de8gug__dg_^cgttg__coucbe_de^aara : 10
"sables «ipérigurs ^fluviátiles**
33 - PLIOCENE 10
331 - Pliocène inférieur marin (faci&g plaisancien)
332 - Pliocène inférieur d'eau douce ("Marnes d'Hauterives") H
333 - Pliocène laayen et supérieur fluviatile 1*
"Sables de Lens-Hl^tstai^g**
10
- 2 -
FACES
34 - TSUAIMS qOATEBBAIRES 1 1
341 " Allwyions Villafraachiwmas H
342 - Terrasse dite de 140 « j2
343 ~ Loess Villafranchien et Epivillafranchita 12
344 -^ Bbottlia, hrîcha» et liamas 13
35 " SIiai.ZTin« ntEQUENIE DES FACIES 13
4 SEAULIXE DES AVFLStnSBMQrrS SABLEUX 13
5 - IMnriFICAXlOH SIRATUaAPBIQUE DES NIVEAUX MONTRANT UNE 14
FftOraiSIOlf A L'INSTABILITE DES nSISS
ê - «gPAlATHW GBOCaAPIIiqiJE DBS NIVEAUX ET ZONES SENSIBLES 15
A L*X8SSABn.ITE
61 <- AO WU> DE LA VALUS DE LA GALABIE 16
^ r AO am DC LA VALLi« DB LA GALAUIE 19
42f * Sectear «acitsAêi 19
623 *> Pélisdtatiwi miaire ««tre les deux sectemcs 22
différaBciés
7 - XBSXàBILl^K IflSS FENTES BT FBBSEHCE D'BAO 23
71 - nVEAVX AODimS F0IBHT1BLS. snOBDOmsS A LA 23
LITBDSIBAIiatAPinCE
- 3 -
PAGES
711 - Dans le secteur au Nord de la Galaure 23
712 - Au Sud de la Galaure, secteur oriental de cette region 23
72 - EMERGENCES ET ECOULEMENT 9DR LES VERSANTS ^^
73 - APTITUDES AQUIFERES DE LA "GLAISE A QUARTZITES DE CHAMBARAN** 2S
74 - ACTION DE L*EAU DANS LES PHENOMENES D*IM6IABILrrE DES PENTES ^^
75 - CONCLUSIONS27
8 o QUELQUES EXEMPLES DE GLISSEMENTS RECEMMENT OBSERVES 28
M
81 - AU MORD DE LA VALLEE DE LA GALAURE 28
82 > AU SUD DE LA GALAURE 28
821 Sur la coine de Tersaone 28
822 - Près de l*Eglise de Tersanne 32
823 - Lieu-dit LE CULTY 32
824 - Zone d* instabilité sur la co d'Arthenonay 33
825 - Zone d* instabilité sur la cosaaine de Geyssans 35
826 - Ebouleaents et gl issents près de Curson 37
9 - C(»iCLUSIOMS 38
UTILITE D'UNE CARTE PREVISIONNELLE DES ZONES D'INSTABILITE 39
- 4 -
TABLE DES FIGURES
PAGES
LifflIS__3 : DEPARTEMENT DE LA DROME - SYNCLINAL DU BAS-DAUPHINE
ECHELLE STRATIGRAPHIQUE THEORIQUE ''
Figure 61a : PLATEAU DE CHAMBARAN (Occidental)
CARTE GEOLOGIQUE MONTRANT LES AFFLEUREMENTS PLIOCENES
Figure 61b : PLATEAU DE CHAMBARAN - COUPE TRANSVERSALE -
(d'après carte géologique au I/8Û.000 - SAINT-ETIENNE)
Figure_622 : Delimitación entre secteurs orientai et occidental 20
Figure^82l : Glisseaents de terrain DKGHE - SECTEUR DE TERSANNE 29
5 -
1 - INTRODUCTION
Dans le couloir rhodanien, la partie nord du territoire du département
lue la Drôme (à l'Est du Rhône) se signale episodiquement à l'attention
|t)ar des glissements de terrain.
Ces zones d'instabilité sont multiples, dispersées, et dans certains
Cas, de grande envergure, affectant sur d'importantes superficies les
JJentes topographiques au flanc des plateaux ou collines qui caractérisent
Ile relief de la région concernée.
Les conséquences des éboulements ou glissements &n masse se traduisent
ïion seulement par la dégradation de zones de culture ou de pâturage,
ttlais aussi par la menace latente qu'ils font peser sur la stabilité et
la sécurité des voies de communication (routes), sur les canalisations
de transport (pipe-lines), ainsi que, en certains cas, sur des habitations
rurales isolées.
Ces accidents naturels suscitent évideitmient , auprès des autorités
administratives, de sérieuses préoccupations.
Les questions relatives à leur origine, aux causes et au processus
de déclenchement du phénomène se posent avec une acuité particulière
dans l'optique des problèmes actuels touchant â l'environnement (protection
d<i la nature) ou à l'aménagement du territoire, et subordonnés aux
conditions naturelles du terrain.
2 - DELIMITATION DU TERRITOIRE IMPLIQUE
Kn longitude, la région concernée est limitée à l'Ouest par le cours
du Rhône, à l'Est par la limite du départetnent de la Drôme.
En ordonnée, elle est comprise entre ia latitude du cours de l'Isère
qui ia borde au Sud, et comme limite Nord, la ligne de relief formant
rebord en lisière méridionale de la plaine de Bievre - ValLoire.
6 -
Le secteur concerné est typique de la région naturelle bien connue
Sous le vocable de "collines molassiques du Bas-Dauphiné".
Cette unité s'individualise par ses caractères tant géologiques que
géographiques.
Le territoire ainsi défini se répartit sur quatre cartes topographiques
de l'I.G.N. au l/50.000è.
- SERRIERES (770)
- BEAUREPAIRE (771) essentiellement coupure N' 5
- TOURNON (794)
- ROMANS (795)
3 - APERÇU GEOLOGIQUE EN RAPPORT AVEC LA TENUE DES TERRAINS EN SURFACE
(cf. figure 3)
La dénomination de "collines molassiques" exprime bien la caractéris-
tiijue prevalence de cette région naturelle : l'ossature essentielle du
relief est constituée par les affleurements de puissantes assises de
isolasse, caractéristiques des dépôts tertiaires du Miocène.
S'ils sonc largement prédominancs, les dépôts molassiques du Miocène
tie sont cependant pas les seuls Cerrains visibles en surface ; on peut,
en effet, différencier dans cette région une douzaine de types de formations
géologiques représentées en affleurement.
Nous ne citerons que pour mémoire les terrains appartenant au socle
Cristallin ou cristallophyllien ; constitués de roches compactes à très
fotte cohésion, ils ne sont en effet pas en cause, en matière d'instabilité
des pentes.
Les formations détritiques et sédinientaires se répartissent entre le
tertiaire et le quaternaire.
DEPARTEMENT DE LA DROME - SYN CU NAL DU BAS-DAUPHINE
ECHELLE STRATIGRAPHIQUE THEORIQUEFig. 3
- 7
Loess épiviliafranchien
Terrasse dite de 140 m
^^ Cpostêrieure au "chambaran") \aise à quartzites de chanbarai
Villafranchien l:\ Glaii
"Sables de Lens-Lestang" avec
cailloutis terminal
PLIO-QUATEBNAIRE
PLIOCENE MOYEN ET SUPERIEUR,
FLUVIATILE
Sables ferrugineux, jaunes - PLIOCENE MOYEN (à MARSAZ)
:_r^-.-:J "Marnes d'Hauterives" PLIOCENE INFERIEUR D'EAU DOUCE
Marnes bleuâtres â forte
proportion d'argile
PLIOCENE INFERIEUR MARIN,
RAVINANT LE MIOCENE
"Sables supérieurs fluviátiles"
avec intercalations argileuses
surtout vers le sommet
MIOCENE C(WTINEHTAL -
FACIES D'EAU DOUCE
Couche argileuse compacte... ^15.al
Molasse, intercalations argi¬leuses, lits de cailloux -
stratification tourmentée /
Masse de sables molassiques
micacés, gris ou jaunâtres,
fins ou graveleux, avec petits
galets de quartz ; meubles ou
irrégulièrement consolidés en
molasse plus ou moins dure.
MIOCENE SAUMATRE
MIOCENE MARIN (HELVETIEN)
Marnes plastiques gris bleuté
ou jaunâtres "MARNES DE ST LATTIER"
Sables et graviers kaoliniques
(" de Douévas")EOCENE
Echelle A^s. heuteur s 1 /2000èa/eaA//sa/P j¿/eA. a¿.fies /a$. 72 .
8 -
Dans l'ordre chronologique de leur dépôt ou mise en place, on
distingue ainsi, de la base vers le haut de l'échelle statigraphique :
31 - EOCENE, SABLES KAOLINIQUES DE DOUEVAS ET DE LARNAGE
Sables et graviers kaoliniques, dus à la décomposition sur place
du granite porphyroïde et de la pegmatite.
Ils sonc siliceux, fins ou grossiers, blancs ou jaunâtres, plus
ou moins riches en kaolin. Dans la parcie nord du glisseraenC (formation
de Douévas) : inCercalat ions d'argiles feldapaChiques blanches et versi¬
colores, â concrétions calcêdonieuses.
Ces sables kaoliniques comportent des lits irréguliers caillouteux,
â grains et petits galets de quartz hyalin, abondants, bien roulés, avec
caillous de roches cristallines très feldpathiques (granulice) complètement
altérées.
Localisées sur le flanc oriental du noyau cristallin de Saint-
Vallier, encre SainC-Uze ec Larnage, ces formacions apparaissenc en affleure-
menC sur une largeur de 500 m en moyenne.
(Exploicacion comme sables réfraccaires eC kaolin).
32 - MIOCENE » VINDOBONIEN (HELVETION-TORTONIEN)
321 - Miocène marin " Helvëcien
Masse de sables molassiques micacés, gris ou jaunacres, fins
ou graveleux avec petits galets de quartz, meubles ou irrégulièrement
consolidés en molasse plus ou moins dure (sables grésifiés).
L'épaisseur de ces dépôts peuC icre supérieure à 200 m.
9 -
NOTA : Sous cecce formación sableuse existenc des marnes plastiques gris
bleuté ou jaunacre (200 m) : les "marnes de Sainc-Lattier", qui n'onc pas
écé observées en affleuremenc ; elles ne sonc connues que grâce a des
sondages profonds.
322 - Miocène saumâcre Tortonien inférieur
Faciès saumâcre â Nas sa michaudi.
Zone de passage encre le Vindobonien marin et le Miocène
conclnencal d'eau douce.
Epaisse de 10 â 15m, cecce zone est bien caraccérisée par
son faciès : sables gris micacés et lits argileux disconcinus, zébrés de
rouge ec de noir ; galets marneux, stracif icacion courmenCée, lies obliques.
Ce niveau saumâcre marque la fin du régime marin pendanc
le Miocène.
323 - Miocène conclnencal (Torconien supérieur)
Faciès d'eau douce (ex "PonCien"des auCeurs)
3231 - A_la_base
Présence discontinue d'une couche de marne plastique
("argileuse") .
Dans la parcie Nord de la région concernée - secteur
de Tersanne, Saint-Martin d'Août, Sainc-Avit - on observe régulièrement la
présence de cecee couche argileuse au voisinage de la coce d'alcicude 350 ;
son épaisseur semble varier de 10 à 15 m, ec selon la localisacion de l'af¬
fleurement, la formation peuC icre sicuée entre les cotes 345 eC 360 environ.
Dans la parcie Sud de cecce même région, cetce couche argileuse ne paraît
pas être individualisée.
- 10 -
3232 - Au2dessus_de_çette_couçhe_de_marne : "sab^es_sugérieurs
fluviátiles"
Sables de Ceinte gris clair, assez fins, meubles ou
irrégulièrement consolidés en molasse, avec bancs de marne grise, parfois
ligniteuse, incercalés dans la masse.
En allane vers l'Esc, la molasse se charge progres-
sivemenc de galecs.
Sur la rive droice de l'Isère, dans la parcie Esc
de la région étudiée, le Miocène terminal est représenté par des marnes,
ligniceuses par places, ec sables fins molassiques, alcernanc.
La puissance de ceCCe formación a faciès fluviacile
varie de 70 â 120 m.
Dans la région qui nous intéresse ici, les conglo¬
mérats ou poudingues terminant, en d'aucres secteurs du Bas-Dauphiné, le
cycle de sédimentation miocène, ne sont pas - ou très peu - représentés.
(Les poudingues visibles près de MonCchenu appartien¬
draient plutôt au Pliocène).
33 - PLIOCENE
331 - Pliocène inférieur marin (faciès plaisancien)
Représenté par des affleurements disséminés sur le bord de
la vallée du Rhône (rive gauche) eC de l'Isère, ainsi que dans les vallées
affluences, à la base ec sur le flanc des reliefs molassiques eC criscallins.
Ce faciès se présence à l'ëcat de marne "argileuse" bleuâtre
(exploitée pour la tuilerie) passant parfois latéralement a des cailloutis
ec à des sables jaunâcres à huîtres (exemple : HauCeriyes, Fay-le-Clos) .
- 11 -
Ces dépôcs reposent en discordance sur le Miocène, dont
ils comblent des ravinements. (ImporcanC gisement près, et au Nord de Marsaz)
332 - Pliocène inférieur d'eau douce ("Marnes d'Hauterives")
Marnes lacuscres compacCes, bleuâtres, crès fines, parfois
ligniceuses, noCammenC à HauCerives oû le lignice a êcé exploicê ; présence
irréguliere de concrécions calcaires.
Le gisemenc forme une bande a peu près continue sur le
versant nord de la vallée de la Galaure, entre Chateauneuf et SainC-Uze.
Au Sud de la vallée de la Galaure, cecte formation ne se
rencontre plus qu'en pecics affleurements disséminés.
Au Nord de Larnage (les Plaines), ces mêmes marnes, grises,
comportent des lits de calcaire travertineux.
333 - Pliocène moyen et supérieur fluviatile "Sables de Lens -
Lestang"
Gros ensemble de sable jaune, fin, micacé, massif, parfois
caché de rouge, passant au sommet à un cailloutis polygénique â galets
calcaires abondants crès frais, eC galets de roches cristallines altérées,
noyés dans un sable jaune.
Ce Pliocène fluviacile esc Crès développé a Lens-Lestang, où
il est pris classiquement comme Cype, ainsi que dans la parcie occidenCale
du massif de collines enCre la vallée de la Galaure eC la Valloire
(nocammenC encre Châceauneuf de Galaure eC Beausemblanc - SainC-Uze) , oû
il esc recouvert eC raviné par les nappes de galeCs de quarCzices du
Villafranchien.
34 - TERRAINS QUATERNAIRES
341 - Alluvions Villaf ranchiennes
- 12 -
"Glaise à Quartzites de Chambaran" - selon les cartes
géologiques au 1 /80.000e : notation
av (feuille Saint-Etienne)
ou Pla (feuille Valence)
Nappe d'épandage de cailloutis essentiellement composée de
quartzites d'origine alpine, souvent de grande dimension (nappes de
Chambaran eC de Bonnevaux) " quarczices pacinés noyés dans une argile jaune.
Ces cailloutis forment des nappes souvent crès étendues sur
le Miocène ; ils sont en plan incliné vers le Rhône. C'est â partir de
cecce surface bien individualisée que se sonc creusés les vallées proprement
dices.
La surface de ce cailloucis supporce un niveau d'accumulation
ferrugineuse, et le plus souvent, un recouvrement loessique plus ou raoins
épais.
342 - Terrasse dite de 140 m
(Notation Plb sur la carte géologique, feuille de Valence).
Dans la partie Sud des reliefs molassiques, de Châtillon
à Tain (en rive droite de l'Isère) s'individualisent des surfaces
couvertes de quartzites, distinctes de la nappe d'épandage dite "glaise
â quartzites de Chambaran" ; par rapport à celle-ci elles sont situées
â un niveau inférieur et décroissant de l'Est vers l'Ouest.
343 - Loess Villafranchien et Epiviliafranchien (notation Al ou Alv
Loess à bancs durcis (Saint-Vall ier) ; limon fin, à "poupées"
et tubulures : souvenc , présence de lies caillouCeux à la base. Fréquemment
décalcifié et à l'état de lehm. Dépôts superposés aux cailloutis de
quartzites habituellement qualifiés de Villafranchiens et dont le sommet
présente un paléosol rubéfié.
- 13 -
Très développés, couvrant de grandes surfaces, en couron¬
nement des collines situées au Nord de la route, entre Tain l'Hermitage
et Chanos-Curson.
344 - Eboulis, brèches et limons
Limons caillouteux de couleur jaune, largement représentés
dans la vallée de Chavannes â Curson, dans la partie méridio:iale de la
région concernée.
Les alluvions modernes des cours d'eau, déposées dans le
fond des vallées, ne sont pas impliquées dans les mouvemenCs de terrain.
35 - SIMILITUDE FREQUENTE DES FACIES
Dans cec ensemble de formacions sédimenCaires individualisées
selon la chronostracigraphie des apports dêtriciques, les caraccëres
lichologiques ne sonc pas coujours neccemenc différenciés enCre subdivisions
scracigraphiques.
Ainsi, bien des caractères communs aux sables molassiques, meubles
ou consolidés en molasse grésifiée, se reCrouvenC dans différencs niveaux
du cycle de sédimencacion miocène.
En l'absence de critère paléontologique, ces analogies de faciès
rendent fréquemment malaisées l'identification eC 1 'accribucion scracigra-
phique des affleuremenc s, eC par suite, peuvent prêter â confusion quant
au repérage des formations susceptibles de glisser.
4 - STABILITE DES AFFLEUREMENTS SABLEUX
Les observations faites sur le terrain, de même que les indications
recueillies sur place auprès des habitants, suscitent une première remarque
à caractère général, s'appliquant à l'ensemble de cette région.
- 14 -
Les zones couvertes par des affleurements â faciès uniquement sableux :
sables molassiques, et à plus forte raison s'il s'agit de sables consolidés
en molasse grésifiée, se caractérisent par une tenue stable des terrains,
même lorsque les couches sableuses affleurantes forment des talus ou parois
(notanment front de taille de carrières) élevés et subverticaux.
En dehors de l'effritement superficiel du sable, dû à l'action des
agents atmosphériques et d'ailleurs d'importance limitée, on n'observe pas
dans de tels affleurements d'indices caractérisés d'éboulement, ni de
glissement ou tassement.
Cette remarque du reste n'étonnera pas dans cette région, oû maint
itinéraire parcouru permet de constater que les affleurements de molasse
formant paroi ou falaise sont très souvent - et ce, depuis des générations -
creusées artificiellement en grottes ou caves à usage d'abri ou de remise
pour les exploitations agricoles voisines.
Ces cavités artificielles, parfois de grande dimension, demeurent stables
sans aucun soutènement .
Il apparaît ainsi que les formations vraiment sableuses ne sont pas
impliquées dans l'instabilité des zones en mouvement.
Il ne s'impose donc pas de les prendre en considération dans la définition
et le recensement des secteurs susceptibles de présenter des risques
potentiels de glissâsents de terrain.
5 - IDENTIFICATION STRATIGRAPHIQUE DES NIVEAUX MONTRANT UNE PROPENSION
A L'INSTABILITE DES PENTES
Les formations montrant une propension â l'instabilité, lorsqu'elles
affleurent sur les pentes topographiques, sont toujours des niveaux marneux
ou argileux, d'une notable épaisseur.
- 15 -
En se référant â l'échelle stratigraphique esquissée précédemment,
on peut recenser ainsi les principaux niveaux qui, dans cette région,
sont le plus souvent à l'origine des accidents naturels dans les zones
d'instabilité, et participent directement aux glissements en masse des
terrains.
Ce sont, cités dans l'ordre chronologique :
-- â la base du Miocène continental
(faciès d'eau douce ex "Pontien")
. la couche de marne plastique affleurant en divers secteurs entre
les cotes d'altitude 345 et 360 et fréquennent mise en évidence,
à la cote 350, par une récente tranchée pour pose d'un pipeline
(gazoduc de Tersanne vers GRENOBLE) ;
. les "niarnes d'Hauterives" " Pliocène inférieur d'eau douce ;
. la "glaise à quartzites de Chambaran" " alluvions villafranchiennes.
En plus de ces niveaux bien repérés, il faut indiquer qu'en divers
secteurs, sont connues et observables à l'affleurement, è une cote d'alti¬
tude supérieure à 400 m, des couches de marnes plastiques surmontant les
"sables supérieurs" fluviátiles" du Miocène continental d'eau douce
(notanaent au-dessus et è l'Est du hameau "Les Simians", sur la commune
de Tersanne, oû ces couches sont recouvertes directement par la "glaise
i quartzites de Chambaran") .
L'appartenance stratigraphique de cet horizon marneux ou argileux n'est
pas définie. Dans la partie Sud de la région (carte géologique au
l/80.000è feuille de Valence), il est attribué au Miocène continental
("Pontien" - m^) .
6 - REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES NIVEAUX ET ZONES SENSIBLES A L'INSTABILITE
A partir de cette identification des niveaux marneux ou argileux
montrant une propension â l'instabilité, et compte-tenu de leur répartition
géographique, il apparaît possible de délimiter approximativement des zones
- 16 -
ou secteurs susceptibles d'être plus particulièrement sensibles, de par la
nature lithologique des formations affleurantes, à l'instabilité des
pentes et aux glissements en masse des terrains.
On pourra ainsi distinguer :
61 - AU NORD DE LA VALLEE DE LA GALAURE (cf. fig. 61a et 61b)
La partie la plus septentrionale de la région concernée, c'est-
â-dire la totalité du secteur situé au Nord de la vallée de la Galaure,
entre la dite vallée et la lisière Sud de Bièvre-Valloire.
L'ensemble de ce secteur est â considérer cosmie zone sensible
â l'instabilité des pentes parce que sa structure géologique comporte
plusieurs horizons marneux différenciés, se superposant en certaines zones,
et pareillement propices au décollement et au fluage des terrains sur les
pentes topographiques.
Cette propension à l'instabilité s'est d'ailleurs manifestée
récemment et concrétisée par plusieurs accidents d'envergure - glissements
en masse - ayant provoqué des ruptures de pipe-lines et menacé la sécurité
d'habitations rurales isolées.
Dans l'ensemble de cette unité ainsi individualisée, les différencs
horizons stratigraphiques n'apparaissent pas en continuité & l'affleurement :
Selon l'intensité locale de l'érosion et du ravinement entre les
cycles sédimentaires successifs, certaines formations (ainsi des marnes
d'Hauterives et des sables de Lens-Lestang) ont été en plusieurs secteurs
localement détruites par érosion, jusqu'à ablation totale du dépôt.
En fonction des particularités locales d'affleurement et de
disposition stratigraphique dans la structure, quatre cas de zones de contact
(superposition) peuvent être représentés ; ils ne sont pas tous observables
dans la nature, mais l'examen de la carte géologique au 1/80. OÛOè
(feuille de Sa int -Etienne) les fait apparaître conme cas théoriques possibles
Fig.61a
PLATEAU DE CHAMBARAN(OCCIDENTAL)
CARTE GEOLOGIQUEMONTRANT LES AFFLEU•REMENTS PLIOCENES
Lens- Lestang
Sf. Rambert d'Âlbon
Ânngyron
o
Chateauneufde Galaure
Beausemblanf
POSITION DE LA COUPE
f/77ûferse
ECHELLE 1 / 80 000
VFig. 6 1 b
PLATEAU DE CHAMBARAN
COUPE TRANSVERSALED'APRES CARTE GEOLOGIQUE AU1/80000 FEUILLE ST. ETIENNE
DISTANCE 600 m
PROJECTION DE L ARRIERE PLAN A L'EST
%%LES GIRARDES': AFFLEUREMENT DE CAILLOUTIS PLIOCENE
^ rm ° " • * • : _ : . • a . . ' °. - * • - ; " • * * • • J. _ ' —
COMBE DU RUISSEAU DEL'ANDANÇON
SURFACE DU MIOCENE RAVINEE PAR LE PLIOCENE
(LIMITE HYPOTHETIQUE )
o
• • 375
350
- 325
300
- - 275
•250
• • 225
200
LEGENDE
LOESS
GLAISE A QUARZITES DE C H A M B A R A N - VILLAFRANCHIEN -
SABLES DE LENS LESTANG —PLIOCENE MOYEN ET SUPERIEUR FLUV1 ATI LE = '"MAGASIN" AQUIFERE
M A R N E S D 'HAUTERIVES — PLIOCENE INFERIEUR- PLAISANCIEN - LACUSTRE -
PLIOCENE INFERIEUR - PLAISANCIEN MARIN -
MOLASSE MIOCENE - VINDOBONI EN -
B/PGAS
SOURCE OU PLUS SOUVENT NIVEAU AOUIf Ri. A POINTS D'EMISSION DIFFUS
. 7/
ECHELLE DES LONGUEURSi i
0 100 200 300 ¿00 500 m
- 19 -
Ils sont particulièrement â craindre en raison des conditions propices
au fluage qu'ils réalisent :
- Zone de contact entre marnes d'Hauterives (Pliocène) et sables
de Lens-Lestang qui les surmontent ;
- Zone de contacte entre marnes du Miocène d'eau douce ("Pontien")
et sables de Lens-Lestang directement superposés ;
- Zone de contact entre marnes du Miocène d'eau douce ("Pontien")
et "glaise â quartzites de Chambaran directement sus-jacente ;
- Zone de contact entre marnes d'Hauterives et "glaise à quartzites
de Chambaran" qui les recouvre (cf. fig. 821 - Secteur â l'Est
des Simians) .
62 - AU SUD DE LA VALLEE DE LA GALAURE
Les conditions géologiques sont nettement différentes.
En effet, la succession stratigraphique ne comporte plus les
affleurements du Pliocène moyen et supérieur fluviatile des "sables de
Lens-Lestang", ni la formation des marnes d'Hauterives (ou du moins ce
faciès du Pliocène inférieur d'eau douce n'a pas été formellement reconnu
et la carte géologique ne le mentionne pas, en dehors d'un affleurement
au Nord de Bathernay) .
Les secteurs sensibles è l'instabilité des pentes se situent
essentiellement dans l'aire d'affleureoient du Miocène continental â faciès
d'eau douce ("Pontien" des cartes géologiques).
621 - Secteur oriental (cf. fig. 621)
Les affleurements du "Pontien" couvrent une surface considé¬
rable dans toute la moitié orientale de cette région de collines molassiques.
Parmi ces affleurements I faciès soit sableux soit argileux
ou marneux, on discerne surtout deux niveaux marneux, d'épaisseur notable,
omntrant une propension au fluage et au glisseswnt lorsqu'ils affleurent
sur les pentes topographiques. Ce sont :
- 21 -
- le niveau de marnes plastiques, parfois sableuses, observé
vers la cote 350 â la partie básale du "Pontien" d'eau douce ;
- les marnes plastiques surmontant Ie8"sable8 supérieurs
fluviátiles" ("Pontien") au-dessus de la cote d'altitude 400.
Peu apparentes sous le manteau de "glaise è quartzites" qui
les recouvre, ces marnes ne sont pas figurées sur les cartes géologiques ;
leur appartenance stratigraphique est incertaine ; il est possible qu'il
s'agisse de sédiments pliocenes.
La zone de contact entre cette formation marneuse supérieur,
et la glaise à quartzites la recouvrant paraît être particulièrement
sensible â l'instabilité et représenter un niveau préférentiel de décollement
et de fluage des terrains ; plusieurs pentes topographiques permettent
d'observer de nombreux exemples de "loupes" de glissement en masse, dans
lesquelles s'entremêlent glaise à. quartzites rubéfiée et marnes sous-
jacentes, entraînées conjointement dans le processus de glissement déclenché
au niveau de la zone de contact.
622 - Secteur occidental
La partie occidentale de cette mène région de collines
molassiques, au Sud de la Galaure, se caractérise par des affleurements
constitués pour l'essentiel de molasse marine du Miocène (* Vindobonien)
â faciès essentiellement sableux ou de sables coneolidés en molasse grésifiée.
On y rencontre également quelques affleurements discontinus,
épars, de "Pontien" inférieur, zone i faciès saumâtre marquant la transition
entre le régime marin et le régime continental du Miocène.
Par contre, elle est dépourvue d'affleurement du Miocène
continental â faciès d'eau douce ("Pontien" supérieur) ; cette lacune est en
partie liée â la position altimétrique de la surface du sol.
- 22 -
Indépendamment de particularités ponctuelles, toujours
possibles, on peut considérer qu'en règle générale (I) cette partie occi¬
dentale est dans l'ensemble peu susceptible d'être affectée par l'instabilité
des pentes.
623 - Délimitation sommaire entre les deux secteurs différenciés
Il apparaît ainsi que sous le rapport de la sensibilité
i l'instabilité des pentes, la région au Sud de la Galaure peut être scindée
en deux partie :
- un secteur oriental réunissant des conditions géologiques
et morphologiques qui le rendent vulnérable aux glissements
en masse des terrains ;
- un secteur occidental oû les terrains affleurants sont peu
ou non susceptibles d'instabilité dans les conditions
naturelles, â l'exception de deux zones localisées et
circonscrites (Marsaz, Chanos-Curson) où existent des
affleurements argileux du Pliocène marin.
La démarcation entre ces deux secteurs, oriental et occidental,
peut globalement se définir ainsi : (en se référant aux contours géologiques
des cartes) à partir de la vallée de la Galaure, en progressant vers le Sud,
elle suie une ligne passant approximativement par les localités de Charrière,
Saint-Avit, Ratières, puis obliquant en direction Sud-Est pour rejoindre la
vallée de l'Herbasse un peu au Sud de Charmes sur l'Herbasse.
Plus au Sud (carte géologique, feuille de Valence), on peut
considérer conme limite approximative la route N. 538 reliant Hauterives à
Romans, par Marges et Peyrins ; les affleurements du Miocène continental
("Pontien") n'apparaissent en effet qu'à l'Est de cette route.
(I) Ce qui n'exclut pas la présence éventuelle de dépôts argileux circonscrits
ou en intercalations lenticulaires, dont les affleurements pourraient
donner lieu è quelques effets de fluage, limités et sporadiques.
- 23 -
7 - INSTABILITE DES PENTES ET PRESENCE D'EAU
Le processus de déclenchement du phénomène de fluage et de glissement
en masse des terrains argileux sur les pentes topographiques est pratiquement
toujours lié à la présence d'eau en contact avec les marnes ou argiles
affleurantes.
Mais, parmi les différents exemples de glissement de terrain que nous
avons pu observer dans cette région, il n'y a pas toujours, ni nécessairement,
présence d'un niveau aquifère bien caractérisé, avec points d'émission et
écoulement en surface, soit perenne soit seulement temporaire (saisonnier).
Certains secteurs peuvent être dépourvus de niveau aquifère ou points
d'écoulement et cependant Stre affectés par une instabilité des terrains,
les effets de fluage et de glissement pouvant être alors déterminés simplement
par les eaux de pluie et le ruissellement superficiel en périodes fortement
pluvieuses.
71 - NIVEAUX AQUIFERES POTENTIELS, SUBORDONNES A LA LITHOSTRATIGRAPHIE
Dans la série stratigraphique affleurante, les formations litholo¬
giques aptes â emtagasiner de l'eau et susceptibles de constituer un "magasin"
aquifère au-dessus du niveau des vallées et thalwegs sont :
71 1 - Dans le secteur au Nord de la Galaure
- Essentiellement les cailloutis et"sables de Lens-Lestang",
- â un degré moindre, les sables du Miocène continental lors¬
qu'ils reposent sur un niveau argileux,
- et également, dans la limite de circulations ou débits très
faibles, la "glaise â quartzites de Chambaran".
712 - Au Sud de la Galaure, secteur oriental de cette région
- 24 -
- Les "sables supérieurs fluviátiles" du Miocène continental,
- et également, mais de manière discontinue, suivant une
répartition en zones localisées, la "glaise â quartzicâs"
couronnanc les plateaux.
72 - EMERGENCES ET ECOULEMENT SUR LES VERSANTS
Lorsque ces terrains affleurent largement sur la surface topo¬
graphique, une fraction des eaux pluviales s'infiltre et percole lentemenc
dans les formations sableuses perméables.
La couche marneuse ou argileuse qui limite â la base l'accumulation
des couches de sable, constitue un substratum ou "plancher" plus ou moins
imperméable qui retient l'eau. Celle-ci peut saturer sur une certaine
hauteur la partie básale des couches sableuses et constituer ainsi une
réserve aquifère d'importance variable.
Les différences de perméabilité au sein de la formation aquifère,
et éventuellement le pendage des couches', déterminent des voies de chemine¬
ment préférentiel, voies suivant lesquelles l'eau va sourdre en certaines
zones ou points d'émission privilégiés, sur les versants du relief, au
contact ou un peu au-dessus du "plancher" argileux.
Il faut toutefois souligner que, pour les sables de Lens-Lestang
comme pour les sables supérieurs fluviátiles du Miocène continental, les
conditions naturelles ne sont pas en réalité toujours aussi simples que
dans l'évocation de ce schéma sommaire.
En effet, ces deux formations & dominante sableuse, comportent des
intercalations argileuses, discontinues, lenticulaires, susceptibles de
cloisonner localement la masse sableuse ; ou bien encore, en ce qui concerne
les sables supérieurs fluviátiles du Miocène continental, la formation peut
être constituée par une succession de couches ou niveaux sableux et argileux,
irrégulièrement alternés ; c'est notanment le cas dans le secteur Sud-Esc
de cette région.
- 25 -
Ces caractères d'hétérogénéité lithologiques des apports sont
de nature à scinder la formation aquifère en plusieurs niveaux étages,
déterminant sur les versants la présence de zones ou points d'émission
multiples et diffus, â faible débit unitaire. Dans bien des cas, les
niveaux aquifères, peu discernables, se signaleront simplement par une
zone d'humidité ou de suintements dispersés.
73 - APTITUDES AQUIFERES DE LA "GLAISE A QUARTZITES DE CHAMBARAN"
(Alluvions Villafranchiennes)
L'expression de "glaise â quartzites" employée pour désigner et
individualiser cette formation est en elle-même évocatrice d'un terrain
imperméable.
L'argile oxydée, rubéfiée ou ocre, est en effet le constituant
qui prédomine en volume dans ce type de terrain.
Cependant, il n'est pas rare que cette gangue argileuse enrobant
des galets de quartzites comporte également, en certaines zones, une fraction
sableuse ou plus ou moins graveleuse, en proportion très variable.
Dans ces conditions, la glaise è quartzites n'est pas strictement
impénétrable â l'eau.
Les infiltrations y sont sans doute modiques et la percolation très
lente ; l'infiltration est toutefois favorisée par les conditions de gisement
et d'affleurement de cette formation.
Disposée en couverture sur les terrains tertiaires, cette nappe
d'épandage discontinue - fractionnée par l'érosion - constitue l'étage du
couronnea^nt du relief.
Selon les caractères topographiques locaux, elle apparaît, au
sonmet des collines, en larges "placages" à contours digités ou lobés ;
tandis que sur la surface de certains plateaux â morphologie plus tabulaire,
elle couvre de vastes étendues dont la surface topographique est peu acci¬
dentée et faiblement pentée.
- 26 -
En limitant et retardant le ruissellement superficiel, beaucoup
moins actif sur la surface que sur les versants du relief, ces dispositions
topographiques favorisent l'infiltration des eaux météoriques auxquelles
elles laissent plus de latitude pour pénétrer dans le sol.
De sorte que, malgré ses caractères de perméabilité très médiocre,
la glaise â quartzites pourra néanmoins, en diverses zones, abriter une
certaine quantité d'eau, suffisante pour maintenir â la base de la formation,
lorsqu'elle est superposée è un niveau argileux ou marneux, une humidité
permanente, et dans bien des cas, un écoulement appréciable.
Dans de telles conditions, le contact entre formations argileuses
superposées - glaise â quartzites sur couche marneuse ou argileuse plus
ancienne - représente en présence d'eau ou d'humidité une zone particulièrement
sensible â l'instabilité dans la partie supérieure des versants.
Les argiles humidifiées, et plus ou moins délayées par l'écoulement
de l'eau, en raison d'une altération fréquente dans la zone de contact,
vont contribuer â "lubrifier" en quelque sorte le plan de glissement naturel
que réalise le contact entre les deux formations.
74 - ACTION DE L'EAU DANS LES PHENOMENES D'INSTABILITE DES PENTES
La notion de terrain ou roche pratiquement imperméable qui s'attache
communément aux formations répondant â la qualification de marnes ou d'argilesj
est assurément justifiée lorsque ces roches se présentent en couches d'aspect
compact .
Par contre, il convient d'accueillir avec beaucoup plus de circons¬
pection cette idée de roches non ou difficilement penetrables à l'eau,
lorsque l'altération superficielle et les conditions climatiques modifient
notablement la consistance et les caractéristiques physiques de ces formacions
âffleuranc largement sur la surface topographique.
Près de la surface du sol, et sur une épaisseur très irrégulière
qui peut êcre fréquemmenc supérieure à, 1 mètre, la compacité des marnes eC des
argiles esc généralement compromise par l'action, isolée ou conjuguée de
divers éléments :
- 27 -
- l'altération, les effets du gel et du dégel, la fissuration et la
pénétration par les racines de la végétation arbustiva ;
- en période de sécheresse : la fragmentation en réseau anastomosé,
par des crevasses de retrait, consécutives â la dessication.
Ainsi, profondément modifiées dans leur consistance et leur compacité
initiales, les couches argileuses affleurantes deviennent plus ou moins
perméables, ne serait-ce que temporairement, è l'infiltration des eaux
pluviales ou de ruissellement sur le versant.
Sur une certaine épaisseur, la partie superficielle des terrains
argileux sera ainsi pénétrée et imbibée par l'eau.
En contact prolongé avec l'eau, certains minéraux phylliteux des
argiles sont susceptibles d'hydratation, de gonflement et de foisonnement.
(Dans le cas d'un terrain fortement altéré, l'imprégnation par l'eau
risque d'amorcer un délayage).
La formation argileuse affleurante augmentant ainsi de volume et de
poids près de la surface, il y a rupture d'un état d'équilibre txaturel initial
Se conjugant avec l'effet de gravité ("l'appel au vide") sur la
pente topographique souvent accentuée, cette rupture d'équilibre provoque
le décrochement et le fluage des marnes ou argiles, qui partent en "loupes"
de glissement sur le versant.
75 - CONCLUSIONS
Les observations recueillies sur le terrain sont concordantes
pour mettre en évidence les conditions naturelles susceptibles d'être à
l'origine des glissements de terrain en masse. Ces accidents sont la
conséquence des effets exercés par la coexistence de certains éléments
naturels dont les influences se conjuguent :
- l'existence en affleurement de terrains argileux,
- la présence d'eau au contact de ces terrains argileux,
- la pente topographique.
- 28 -
Généralement, l'un de ces éléments est d'ailleurs dépendant de
l'autre : l'existence de niveaux aquifères caractérisés par des sources,
points d'émission ou zones d'humidité permanente, est subordonnée â la
présence d'un horizon argileux limitant le système aquifère vers sa base.
La prise en considération de ces données met en évidence l'utilité
d'un recensement des points d'eau naturels ; en plus de sa destination
propre â caractère d'inventaire des ressources hydrauliques, ce recensement
servirait de base de travail et trouverait une application directe dans la
recherche des causes d'instabilité et la localisation des zones de glissement
sur les pentes.
8 - QUELQUES EXEMPLES DE GLISSEMENTS RECEMfENT OBSERVES
81 - AU NORD DE LA VALLEE DE LA GALAURE
Sur le territoire de la conmiune de Saint-Sorlin en Valloire -
Ferme de la Roiand ière -
Rappelons simplement pour mémoire cet accident spectaculaire qui
a fait par ailleurs l'objet d'une étude particulière, â la demande de
l'administration (Rapport B.R.G.M. N* 71 SGN 215 JAL - Juillet 1971).
82 - AU SUD DE LA GALAURE
821 - Sur la commune de Tersanne
(Au-dessus du hameau "Les Simians") cf. figure 821
Dans ce secteur situé au Sud-Est de la localité de Tersanne,
le relief s'élève vers l'Est et détermine une vaste pente topographique dont
le versant, orienté face à l'Ouest, s'étage entre les cotes d'altitude 485
environ â l'Est (au niveau de la R.N. 538) et 350 (au-dessous de la route
D. 121).
-29-
Rg. 821
GLISSEMENTS DE TERRAIN
DROME
SECTEUR DE TERSANNE
TERRAINS GLISSESSUR LA PENTE
— 500
¿00 LU
mÓ
3O
- -300
UJXu
LUX
GLAISE A QUARZITESDE C H A M B A R A N
MARNES D'HAUTERIVE= PLIOCENE
SABLES SUPERIEURS FLUVIÁTILES^ MIOCENE
PONTIEN ARGILEUX
ECHELLE DES DISTANCES : 1 /10 000DES HAUTEURS : 1/5000
7t/#Â.Âlfi£sJo3. 72
- 30 -
Ce secteur est traversé par le gazoduc de Tersanne vers
GREIK)BLE, dont le tracé franchit le relief suivant la ligne de plus grande
pente .
Sur toute cette pente, mais surtout dans la partie supérieure,
apparaissent des indices de fluage, de glissMient et de tassement des
terrains affleurants.
Vers le haut de la pente, è partir et au-dessus de la cote
415, ce ne sont plus simplement des indices plus ou moins estompés de
glisseaents ; on peut y observer les effets actifs et spectaculaires d'une
instabilité très caractérisée qui se manifeste avec plus ou moins d'intensité
selon les points et les particularités topographiques.
Les éboulements ou glissements récents et les plus marquants
rapportés ici, ne présentent aucune relation avec le creusaoent de la
tranchée pour pose du gazoduc ; la zone concernée est en effet située
plus au Sud et éloignée de plusieurs centaines de mètres du tracé du pipe¬
line.
Elle est marquée, vers la cote 430, par une rupture de pente
très prononcée, formant talus abrupt.
Sur la pente de ce talus, les terrains de surface apparaissent
sous un faciès de marnes, de coloration gris clair bleuté, et la rupture
de pente est affectée par une instabilité caractéristique : crevasses béantes
d'arrachement, de distension ; formation de bourrelets en travers-pente ;
présence de "loupes" ou amas glissés ; étagement en gradins des bourrelets
et crevasses.
Dans une des crevasses supérieures, vers la cote 425 (au plus
baa), on trouve des plaques importantes de molasse grésifiée, appartenant
à la fonaation des sables supérieurs fluviátiles (Miocène continental d'eau
douce) dont la poaition stratigraphique est sous'jacente è celle des marnes
incriminées.
Ces plaquea de sKtlassc représentent le terrain normalement
"en place" dans le talus ; elles permettent d'établir que, dans la structure
- 31 -
locale, la formation molassique stratifiée monte au aw>ins jusqu'è la cote
425. Mais, elle n'est pratiquement pas observable è l'affleurement parce
qu'elle est partout masquée par les marnes ; ces dernières ne sont pas
è leur place normale sur la pente du talus, au-dessous de la cote 425.
En position stratigraphique superposée aux sables molassiques, elles ont
flué, glissé en nasse et débordé la rupture de pente, recouvrant d'une
couche marneuse mouvante, toujours instable, la pente du talus.
Cette formation marneuse, superposée aux "sables supérieurs
fluviátiles" appartient peut-être au Pliocène (marnes d'Hauterives ? ...).
La tranchée du gazoduc a permis de les observer jusqu'è la
cote d'altitude 455/460.
On peut donc leur attribuer ici une épaisseur voisine de
30 è 35 m, mais on notera que cette épaisseur est susceptible de variations
importantes selon les points, car cette formation ravine la surface des
sables molaasiques sous-jacents.
Ces marnes sont elles-mêmes recouvertes, au-dessus de la
cote 455/460, par la glaise è quartzites de Chambaran.
Au contact entre ces deux formations, des zones aquifères
apparaissent sur la pente topographique, ae manifestant par une humidité
penaanente, avec points d'émission multiples, soit diffus soit matérialisés
(lors de cette reconnaissance) par un écoulea^nt plus rassemblé.
Ces points d'eau sont è l'origine du foisonnement et du fluag«
des marnes, s 'hydratant par le ruissellement des eaux sur la pente topogram
phique .
La glaise è quartzites, disposée en couche de couverture,
glisse elle-même sur les marnes instables et formant un plan de glissement
plus ou moins visqueux, notanment en périodes pluvieuses.
- 32 -
822 - Près de l'Eglise de Tersanne
L'Eglise de Tersanne est édifiée sur une eminence à
morphologie de mamelon circonscrit, culminant è la cote d'altitude 406.
Le flanc Ouest de ce relief est caractérisé par des abrupts
formant paroi ou falaise subverticale, et consitués par des affleurements
de sables molassiques, sporadiquement grésifiés (* sables supérieurs
fluviátiles ' Miocène d'eau douce).
Sur la surface du coteau, vers le bord du versant tourné
vera l'Ouest, entre l'Eglise et l'habitation située en contrebas, apparaît
à l'affleurement un niveau de marnes gris-bleuté, stratifiées, bien observa¬
bles sur une épaisseur de Í2 è 3 m, et superposées aux sables molassiques.
La surface d'affleurement des marnes (visibles sur une
extension de quelques dizaines de mètres) constitue une zone d'instabilité
manifeste ; elle est affectée par un éboulement en masse de la couverture
marneuse, dont les amas et bourrelets en gradins, éboulés et glissés, sont
venus buter contre la construction en contrebas.
On n'observe pas, dans la "niche d'arrachement", ni aux
abordSfde points d'émission d'eau, suintement ou ruissellement.
Il sonble que le foisonnement et le fluage des marnes sont
provoqués, dans le cas présent, simplement par les eaux pluviales, en
période d'intense pluviosité.
823 - Lieu-dit LE CULTY
Comoaine de Montchenu, en bordure de la R.N. 538 (1700 m
environ au Nord de Montchenu) .
Localement, les caractères topographiques confèrent au
tracé de la route nationale 538, des conditions d'implantation qui l'appa-
rentent & une structure en corniche (tracé en travers-pente, situé vers le
haut du versant).
- 33 -
En bordure occidentale de la route (côté haut), le versant
se termine par une pente topographique assez régulière, comportant
d'importantes surfaces de terre labourable (sol cultivé).
Cette pente inclinée vers la route se termine par un talus
irrégulier bordant parallèlement l'accotement de la chaussée à l'altitude
de 455/460.
Dans ce talus, sont bien observables è l'affleurement,
des marnes altérées, de consistance plastique et "savonneuses" au toucher
(elles sont sans doute le pendant, sur le versant opposé de la ligne de
crête, des marnes observées au-dessus des "Simians").
Ces marnes sont elles-mêmes surmontées par la glaise
à quartzites qui constitue la formation sonaitale de couverture.
Le talus marneux bordant la route est détérioré par une
instabilité active, concrétisée par des glissements et éboulements récents
obstruant le fossé d'assainissement en bordure de la route.
Cosme pour le cas précédent, on ne discerne pas ici de points
d'eau, zone d'humidité ou suintasents permanents.
La mise en mouvement des marnes résulte de leur hydratation
superficielle par les eaux pluviales ; l'effet de gravité accentue le
déséquilibre et favorise le fluage des terrains sur la pente.
824 - Zone d'instabilité sur la consaune d'Arthemonay
(Carte topographique au 1/20.000 è - ROMANS 795 N*" 1)
Zone de glissement è l'Est du Bourg d'Arthemonay (600 m à
l'Est du clocher) affectant en particulier un chemin rural conduisant à une
ferme, au lieu-dit "La Verne".
La ferme et le chemin d'accès sont situés entre les courbes
de niveau 410 et 420 (soit vers la cote 415 environ).
- 34 -
Dans ce secteur, le relief détermine une importante pente
topographique è déclivité aasez régulière, orientée vers le Sud.
La pente s* élève jusqu'è une petite plateforme sommitale,
avec point culminant â la cote d'altitude 437 (point coté) ; elle s'abaiiüse
jusqu'è la courbe de niveau 370 environ et se termine par un talus bordant
le chemin tracé au pied de la pente.
Des couches marneuses (attribuées au "Pontien") sont visibles
è l'affleurement au niveau et surtout en-dessous du chemin supérieur (vers
le haut de la pente) menant è la ferme.
Ce chemin présente un tracé subhorizontal, transversal à la
pente topographique. Ce même tracé a été suivi pour le creusement d'une
tranchée destinée è recevoir une conduite d'adduction d'eau.
Postérieurement â ces travaux d'adduction, l'ensemble de
cette pente a été le théâtre, notamment au cours de l'année 1971, d'impor¬
tants glissements et éboulements des terrains superficiels, "désordres" è
la suite desquels une remise en état de la pente avait été réalisée, par
la mise en oeuvre de moyens mécanisés (engins de travaux publics), jusqu'à
obtenir un nivellement satisfaisant de la surface du sol cultivable.
Or, au cours du premier semestre 1972, une instabilité est
réapparue, avec ronise en mouvement des terrains superficiels en divers
points, mais surtout au niveau ainsi qu'en contrebas du chemin d'accès à
la ferme.
Aux dires des habitants du voisinage, il n'est pas rare de
constater dans ce secteur des phénomènes d'instabilité des pentes, â
l'issue de périodes fortement pluvieuses.
A propos de la pente topographique concernée en propre dans
le cas rapporté ici, les circonstances incitent à s'interroger sur la
possibilité d'une relation de cause à effet entre les travaux de terrassement
pour adduction d'eau et l'origine des mouvements de terrain qui se manifestent
depuis.
- 35 -
Il est en effet connu que dans certains cas, le fait de
perturber artificiellement les dispositions topographiques naturelles, peut
contribuer à modifier un état d'équilibre, sans doute précaire, établi
par la nature.
On peut ainsi concevoir qu'une tranchée creusée en travers-
pente dans la partie haute du relief, constitue un réceptacle de choix pour
intercepter, recueillir et laisser pénétrer dans le sous-sol les eaux
pluviales et de ruissellement superficiel, même lorsque la tranchée est
rebouchée ; la decompaction et le foisonnement (temporaires) des terrains
fraîchement remaniés les rendent en effet vulnérables è l' imbibition et
au délayage par les eaux souterraines ou superficielles ; Í plus forte
raison si la tranchée en question est *'fensée", c'est-à-dire ne comporte pas
d'exutoires ou évacuations è ses extrémités.
De telles conditions peuvent être suffisantes pour déclencher
le processus d'hydratation, de gonflement et de fluage des marnes, entraînant
le déaéquilibre et le glissement sur la pente topographique de la partie
superficielle de l'affleurement marneux.
825 - Zone d'instabilité sur la commune de Geyssans
(carte topographique au 1/20.000 - ROMANS 795 N* 1)
La zone de glissements en masse se localise è 600 m environ
au Nord du clocher de Geyssana, dans le secteur de la ferme "Les Blaches"
(fcnsc de Monsieur CLOT).
La mise en mouvement des terrains superficiels a sérieusement
SMnacé les bitiments de cette exploitation, ainsi que la route D 517, les
derniers bourrelets de terrains glissés venant buter contre l'accotement
de la chaussée.
La pente typographique instable constitue le flanc occidental
d'un plateau, couronné par une ample surface boisée ("bois brûlé") culminant
1 la cote d'altitude 457.
La ferme "Les Blaches" est située sur la courbe de niveau 410.
Les glissements de terrains s'aswrcent vers la cote 420 et se répercutent
jusqu'è la cote 380/370, au niveau de la route D. 517.
- 36 -
Sur la surface du plateau, la formation géologique de
couverture est constituée par la "glaise è quartzites de Chambaran",
surmontant des marnes (attribuées au "Pontien") dont l'épaisseur, difficile¬
ment observable â l'affleurement, n'est pas déterminée.
La surface boisée du plateau permet à la glaise à quartzites
d'emmagasiner une partie des apporta pluviaux : la fraction soustraite au
ruissellement superficiel et è l'évapotranspiration, et de se comporter
ainsi conme un "magasin" aquifère déterminant la présence de zones d'humidité
et donnant lieu è des points d'émission (sources, émergences) disséminés
aux flancs du plateau.
Sur la pente topographique regardant vers l'Ouest - pente
affectée par l'instabilité,objet de ces observations - les points d'eau
se localisent au niveau de la zone de contact entre la glaise è quartzites
et les marnes sous-jacentes.
Certains points d'eau présentent un caractère perenne bien
affirmé. Ainsi la ferme de Monsieur CLOT est approvisionnée en eau potable
par un aménagement gravitaire canalisant l'eau d'un point d'émission dont
le débit est lui-même amélioré ou "provoqué" par une galerie drainante ancieni
creusée en sous-bois, sous la surface du plateau.
Les points d'émergence è débit perenne et le trop plein
(permanent ou temporaire) des sources captées, sont autant de ruissellements
superficiels qui s'écoulent sur la pente topographique en se répondant
sur les marnes affleurantes, qu'ils vont hydrater, provoquant le gonflement
et le foisonnement de ces terrains contenant des minéraux phylliteux.
Ainsi s'amorce le déséquilibre, le fluage et le glissement
en masse des couches marneuses affleurantes, sur la pente topographique.
Une fois le processus engagé, les désordres ainsi engendrés
sont leur tour générateurs d'autres déséquilibres et se propagent, semble-
t-il, par une sorte de réaction en chaine.
Dans la topographie bouleversée, è relief moutonné, onduleux,
entre les amas et bourrelets de terrains glissés, se forment de multiples
petites dépressions : cuvettes, creux isolés ou ramifiés, dans lesquels
- 37 -
s'accumule l'eau de ruissellement superficiel, accentuant le délayage et
contribuant è remettre en mouvement les bourrelets et "loupes" de glissement
amoncelés.
Ou encore, par le jeu des crevasses de distension et d'arra¬
chement, les eaux cheminent souterrainement sur une partie de leur trajet,
réalisant un travail de sape, masqué à l'observation mais actif, qui
accroît l'instabilité de la pente.
De cet ensemble cahotique résulte souvent une impression
de multiplicité des points d'eau étages sur la pente. En réalité, conme
l'ont bien observé les habitants de la ferme, il s'agit généralement de la
même eau émanant d'un point d'émission au sonnet de la pente, et don le
débit, au gré des bouleversements de terrain, disparaît sous le sol pour
réapparaître plus bas, en résurgences multiples, dispersées dans la zone
d'instabilité.
826 - Eboulements et glissements prés de Curson
- Conmune de Chanos-Curson - Carte topographique au
1/20.000 - ROMANS (794) 7 Nord -
- Lieu-dit "Les Marchis", au Nord de la route N. 532 -
Ce secteur nettement plus occidental, se situe en dehors
de la zone de sensibilité è l'instabilité des pentes, dont les limites ont
été esquissées précédemment.
Dans le contexte des différents éléments naturels évoqués
en raison de leurs caractères propices è l'instabilité, ce dernier exemple
représente un cas séparé, en ce sens que l'origine de l'instabilité se
rattache è une cause artificielle : l'exploitation antérieure, en carrières
à ciel ouvert, des argiles du Pliocène marin, accumulées ici en un gisement
isolé et circonscrit, et exploitées autrefois pour l'industrie de la terre
cuite.
Localement, la structure géologique est ainsi profondément
modifiée à la base du relief. Les éboulements et glissements se produisent
sous l'effet du ravinement par les eaux pluviales, sur la pente topographique
surplombant les anciens niveaux argileux exploités.
- 38 -
L'extraction de l'argile a eu pour conséquence, la suppression
de supports ou points d'appui naturels qui apportaient leur contribution
è la stabilité d'ensemble de la colline et è l'équilibre de la pente
topographique .
Les excavations crées artificiellement è la base du versant
accentuent considérablement les effets d'attraction de la pesanteur, "l'appel
du vide" par gravité.
9 - CONCLUS I(»IS
Dans la région considérée, les zones d'instabilité des pentes correspondent
invariablement à la présence de formations, bancs ou niveaux marneux ou
argileux d'une notable épaisseur, venant è l'affleurement sur la surface
topographique.
Dans l'échelle stratigraphique régionale, ces niveaux de nature argileuse
se situent au-dessus de la molasse mariné de l'Helvétien, dont le faciès
sableux ou consolidé en un grès plus ou moins dur et résistant, est le plus
communément répandu en affleurement dans l'ensemble de cette région.
Dans le contexte géologique régional, en ce qui concerne le cycle
sédimentaire miocène, les apports argileux sont la caractéristique du Miocène
continental, c'est-â-dire de dépôts postérieurs â ceux de l'Helvétien, et
couvrant généralement un relief d'altitude plus élevée.
Les formations plus récentes : Pliocène, Plio-Quaternaire, comportent
également d'importants dépôts argileux, dont la distribution est toutefois
beaucoup plus discontinue.
Ces disparités dans la nature lithologique des affleurements ont naturel¬
lement un prolongement dans le comportement différencié des terrains en
aurface, dont la tenue peut ainsi varier fortement entre secteurs géographique
En règle générale, on peut en retenir comme conséquence, que la partie
du territoire dont la surface topographique est couverte par des affleurements
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de molasse marine de l'Helvétien, sera en principe peu susceptible dc
receler des zones d'instabilité, sauf cas très localisés et de caractère
except ionnel .
Cette partie "privilégiée" du territoire correspond de façon sonmaire
i la moitié occidentale de la région définie comme cadre de cette étude.
Le fluage et la miae en mouvement des terrains argileux glissant «n
masse sur les pentes topographiques, sont la conséquence d'un équilibre
provoqué par l'hydratation, le gonflement et le foisonnement de« couches
argileuses affleurantes, riches en minéraux phylliteux, lorsque ces terrains
sont cn contact prolongé avec l'eau.
Selon un processus classique, les éboulements et ylisaemaot» en maase
des terrains argileux superficiels sont donc liés à la présence d'eau.
Mais, il faut souligner que le déclenchement du processus d'instabilité
n'implique pas nécessairement la présence permanente d'eau, c'cst-è-dire
l'existence de ruissellements émanant de points d'émission â débit perenne.
Plusieurs cas observés nous conduisent è considérer que des boulcverae-
menta de terrain peuvent aussi bien se produire en l'absence dc niveau
aquifère permanent, simplement sous l'action dc pluies abondantes et
prolongéea, notamment lorsque les affleurements dc terrains argileux couvrent
une large surface structurale dans la topographie.
Recenser toutes les zones d'instabilité, actives actuellement ou en
puissance, implique un travail très poussé dc reconnaissance, d'exploration
systématique sur le terrain, dans le but d'identifier et délimiter le mieux
possible les zones particulièrement susceptibles de glissements cn masse.
Cette exploration devrait s'inspirer de la nature lithologique dea
terraina affleurants, de l'hydrologie de surface et aoutcrrainc» des
particularités topographiques et morphologiques.
- 40 -
UTILITE D'UNE CASTE F&EVISIOHNELLB DES ZONES D*INSXABXLin
Kcehcrchcr les cauica «t difinlr le preccsaus dc déelenchcacnt des
phittoMlncs d'instabilité n* peut cartes apporter Ono tolutioa ou oo raaftdc
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coneiquenees lee plue t^^v***
Cette eonaaleeence eet en effet le condition de base» propre è
eueeiter des Meeures de prevention et de eeuvegerde dont l*ifliportence
est d* entent plue évidente que leur epplicetion touchereit I le foie eux
doneines {
* egricole,
- des voiee de coMnicetlon (routée)»
- des treneporte (pipe-lines).
L'expreeeiott concrète dee réeultete d'une étude eystlaetique entreprise
dene cette optique devreit aboutir I le réelieetion d'une certe prévision¬
nelle des sonee d'instebilité, certe dont les elemente eereient dectinés
é sMttrc en relief :
- les sonee ectucllement awuventee»
- lee sonee potentiellsisent inetebles* en fonction de leure cerectèree
litbologiqucs, topogrepbiqucs, hydrologiques.
Peral lee elemente certogrephiés devraient epparattre dietinctcaent :
* lee effleurement e de neture ergileuee,
- lee niveeux equifères et epécielement leure sonee d'émergence,
- lee eecteurs topogrepbiquee aueceptiblee de collecter dee ruieeelleacnt
superf iciele impórtente.