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Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie dans la région Mémoire soutenu par : Benoît MARTY Pour l’obtention du master « Information et Ingénierie Economique et Financière de Projet » Année 2006-2007 Directeur de mémoire : Hélène REY-VALETTE Stage de 6 mois réalisé à Montpellier au sein du Cépralmar Maître de stage : Alain PAUGAM

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Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves

en Languedoc-Roussillon dans le but de dimensionner

un projet d'implantation d'écloserie dans la région

Mémoire soutenu par : Benoît MARTY

Pour l’obtention du master « Information et Ingénierie Economique et

Financière de Projet »

Année 2006-2007

Directeur de mémoire : Hélène REY-VALETTE

Stage de 6 mois réalisé à Montpellier au sein du Cépralmar

Maître de stage : Alain PAUGAM

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

2 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

3 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Remerciements

Je veux remercier ici tout ceux qui m’ont aidé et soutenu dans la réalisation de ce

travail

En premier lieu les professionnels de la

conchyliculture, qui ont bien voulu m’accorder de leur

temps pour la réalisation des enquêtes

Je voudrais aussi exprimer toute ma gratitude à Mme Hélène Rey Valette, qui a

accepté de me guider dans cette étude

Merci au président Jean-Baptiste Giordano, pour m’avoir accueilli pendant ce stage

Mr Alain Paugam, directeur du Cépralmar, m’a fait bénéficier de son expérience en

me supervisant avec patience, je lui en suis reconnaissant

Merci enfin à toute l’équipe pour les bons moments passés ensemble au cours de ces

6 mois

Merci à Claire

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

4 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Sommaire INTRODUCTION ................................................................................................................................................. 5

I. PRESENTATION DU CONTEXTE : LA PRODUCTION DE L'HUITRE CREUSE EN

LANGUEDOC-ROUSSILLON ........................................................................................................................... 7

1. LA PLACE DE LA PRODUCTION CONCHYLICOLE LANGUEDOCIENNE AU NIVEAU NATIONAL .............................. 7

2. PRESENTATION DES ZONES DE PRODUCTION EN LANGUEDOC ROUSSILLON ..................................................... 7

2-1 L'élevage en étang ................................................................................................................................... 8

2-2 L’élevage en mer ................................................................................................................................... 10

3. LES ETAPES DE LA PRODUCTION OSTREICOLE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON ................................................ 10

3.1. L'approvisionnement en naissain.......................................................................................................... 10

3.2. Le prégrossissement ............................................................................................................................. 13

3.3. Le collage ou la mise en torons / phase de grossissement .................................................................... 14

3.4. De la fin du grossissement à la commercialisation .............................................................................. 14

II. ESTIMATION DE L'OFFRE DE NAISSAIN ............................................................................................ 16

1. RAPPEL SUR LES DIFFERENTES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT ................................................................. 16

2. L'OFFRE DE NAISSAIN ISSU DE CAPTAGE NATUREL ........................................................................................ 18

2.1. Discussion des estimations de production de naissain naturel ............................................................. 18

2.2. Saisonnalité et tailles ............................................................................................................................ 20

3. L'OFFRE DE NAISSAIN D'ECLOSERIE ............................................................................................................... 20

3.1. Rétrospective sur l'évolution du marché du naissain d'écloserie en France ........................................ 21

3.2. Bilan sur la situation de l’offre de naissain d’écloserie ....................................................................... 23

3.3. Saisonnalité et tailles ............................................................................................................................ 24

4. RECAPITULATIF SUR L’OFFRE GLOBALE EN NAISSAIN (NATUREL ET ECLOSERIE CONFONDUS) ....................... 24

III. EVALUATION QUANTITATIVE DE LA DEMANDE EN NAISSAIN ................................................ 26

1. ESTIMATION QUANTITATIVE DE LA DEMANDE LOCALE.................................................................................. 26

1.1. L'approche par la production. .............................................................................................................. 26

1.2 L'approche par le nombre de tables ...................................................................................................... 31

2. EVALUATION QUANTITATIVE DE LA DEMANDE NATIONALE .......................................................................... 36

3. RECAPITULATIF : CONFRONTATION DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE ............................................................. 37

IV. EVALUATION QUALITATIVE DE LA DEMANDE REGIONALE : TRAITEMENT DES

DONNEES RECOLTEES LORS DES ENQUETES REALISEES AUPRES DES

CONCHYLICULTEURS ................................................................................................................................... 39

1. METHODOLOGIE DE L'ENQUETE ..................................................................................................................... 39

1.1. La sélection de l'échantillonnage ......................................................................................................... 39

1.2 Présentation de l'échantillon ................................................................................................................. 40

1.3 La collecte et le traitement de l'information .......................................................................................... 40

2. DESCRIPTION DES RESULTATS DES ENQUETES ............................................................................................... 42

2.1. Les différents comportements ............................................................................................................... 42

2.2. Analyse des facteurs qui influencent les choix d'approvisionnement ................................................... 51

2.3. Les problèmes généraux identifiés liés à l’approvisionnement en naissain ......................................... 57

V. DISCUSSION : QUELLES SOLUTIONS AUX PROBLEMES D'APPROVISIONNEMENT ? .......... 58

1. CAS D’UNE AUGMENTATION PONCTUELLE DE LA DEMANDE. ......................................................................... 58

2. CAS D'UNE BAISSE SUBITE DE L'OFFRE DE NAISSAIN ...................................................................................... 60

3. LES SOLUTIONS ENVISAGEABLES EN LA SITUATION ACTUELLE ...................................................................... 60

4. LE CAS D'UNE ECLOSERIE LOCALE ................................................................................................................. 61

CONCLUSION.................................................................................................................................................... 63

BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................................. 65

ANNEXES ........................................................................................................................................................... 68

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

5 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Introduction

La production conchylicole française annuelle représente dans son ensemble environ 200 000t de coquillages1

La France est le second pays européen producteur de coquillages.

Les deux principales activités conchylicoles sont l'ostréiculture (élevage d'huîtres), et la mytiliculture (élevage

de moules) qui représentent à elles seules respectivement 65% et 29% des tonnages produits en conchyliculture,

avec environ 130 000t annuelles de production d'huîtres creuses et 60 000t de moules

En Languedoc-Roussillon, ces activités représentent environ 10% de la production nationale avec une production

annuelle atteignant 13000 t d'huîtres creuses Crassostrea gigas et 6000 t de moules Mytilus galloprovincialis. Bien que la mise en culture de ces deux espèces de mollusques bivalves nécessite les mêmes conditions

d'élevage, une distinction majeure est à retenir quant à leur approvisionnement en naissain (c’est à dire en jeunes

coquillages fixés sur un support au sortir de leur vie larvaire planctonique).

L'approvisionnement en naissain (ou graines) de moule n'est pas problématique dans la région puisqu'il y a

possibilité de s’approvisionner grâce au captage naturel (fixation des larves sur surfaces dures pour que le

coquillage se développe), ou de les pêcher à l’état naturel.

En revanche, l'approvisionnement en naissain d'huîtres creuses est plus complexe car le milieu naturel en

Languedoc-Roussillon n'offre pas l'opportunité de capter les post-larves d'huîtres en grande quantité (cela reste

anecdotique).

En effet, les conditions du milieu dans les lagunes du Languedoc-Roussillon ne sont pas propices à l’installation

des post-larves d’huîtres creuses.

La région méditerranéenne n’offre pas les conditions adéquates pour permettre aux huîtres d’assurer leur

recrutement. Le milieu permet cependant aux huîtres de se développer (rapidement) et par conséquent d’y être

élevées, dans ces conditions elles atteignent leur maturité sexuelle et sont aptes à produire des gamètes.

La production ostréicole du Languedoc-Roussillon dépend donc forcément d'un approvisionnement en naissain

extérieur à la région.

Celui-ci peut se réaliser soit à partir d'un approvisionnement en naissain d'origine naturelle (issu principalement

des bassins d'Arcachon et de Marennes), soit à partir d'un apport en naissain provenant d'écloseries situées, pour

la plupart d'entre elles, sur le littoral Atlantique.

Les représentants des professionnels régionaux révèlent qu’ils rencontrent des difficultés d'approvisionnement,

et souvent, une offre mal adaptée a leurs besoins. Pour diminuer cette situation de dépendance, la Section

Régionale Conchylicole Méditerranéenne (SRCM) suggère l'implantation d'une écloserie dans la région.

Le Cépralmar, organisme technique de conseil et de soutien des secteurs de production maritimes et lagunaires a

dans ce contexte pour mission d’étudier la demande régionale en matière de naissain mais aussi l’offre pour aider

les professionnels à établir leur choix stratégique.

Pour cerner les tenants et les aboutissants de cet approvisionnement en naissain, nous

étudierons successivement :

- le contexte régional de la production de l’huître creuse

- la caractérisation de l’offre de naissain : estimation quantitative et qualitative de

l’offre de naissain issu de captage naturel et pour celui produit en écloserie.

- la caractérisation de la demande : nous tenterons tout d’abord d’évaluer

quantitativement la demande régionale en naissain, puis, nous essaierons d’apprécier

qualitativement cette demande par l’exploitation des résultats d’enquêtes réalisées

auprès de la population conchylicole languedocienne.

1 Source : Comité National de la Conchyliculture, juillet 2006 : La conchyliculture française

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

6 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

- enfin nous discuterons des diverses alternatives envisageables pour faire face aux

problèmes d’approvisionnement.

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7 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

I. Présentation du contexte : la production de l'huître creuse en Languedoc-

Roussillon

1. La place de la production conchylicole languedocienne au niveau

national

L'ostréiculture est l'activité conchylicole la plus importante en France avec une production annuelle de 130 000t

pour l'année 2005.

Les sites de production de l'huître creuse en France sont répartis sur 7 grands bassins : Normandie mer du Nord,

Bretagne Nord, Bretagne Sud, Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Arcachon Aquitaine, Méditerranée

En Languedoc-Roussillon, l’activité ostréicole est essentiellement concentrée sur le bassin de

Thau, avec en 2002 une production de 13 940t pour un chiffre d’affaire de 30 M€, pour une

valeur ajoutée brute créée de 20 M€, générant 1916 emplois directs (cette dernière estimation

concerne uniquement le bassin de Thau)2. Cette activité représente environ 10% de la

production nationale.

L'activité de conchyliculture contribue donc fortement à l'économie de la région du Languedoc-Roussillon. De

plus, en tant qu’activité traditionnelle, elle fait partie intégrante du patrimoine de la région qu'il convient de

préserver.

2. Présentation des zones de production en Languedoc Roussillon

Il existe 4 grandes zones de production conchylicole dans la région du Languedoc Roussillon

D'ouest en est on peut citer : la lagune de Leucate, la zone conchylicole de Gruissan, la zone conchylicole de

Fleury-Vendres, Thau et les filières en mer de Sète, Marseillan et des Aresquiers.

Figure 1 : Les zones de production conchylicoles en Languedoc-Roussillon (Source :

Ifremer)

Deux possibilités d'élevage s'offrent aux conchyliculteurs de la région : l'élevage en mer réalisé sur filières,

utilisé principalement pour la production de moules, et celui en étang réalisé sur tables.

La présence de l'huître creuse en milieu naturel se limite aux côtes Atlantique sud-ouest, avec quelques

gisements naturels ponctuels sur d'autres secteurs français.

2 Source : Direction régionale des Affaires maritimes Languedoc-Roussillon : Les activités maritimes en région

Languedoc-Roussillon Année 2006

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8 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Le captage naturel (fixation des larves sur support) est essentiellement localisé dans le bassin d'Arcachon,

l'estuaire de la Gironde et les Pertuis bretons dans le bassin de Marennes Oléron. On trouve aussi du captage en

Pays de la Loire et en Bretagne, mais de façon beaucoup moins prononcée.

En terme d'approvisionnement, les conchyliculteurs languedociens n'ont alors pas d'autre solution que de se

fournir en naissain provenant d'autres régions.

2-1 L'élevage en étang

On parle ici d'élevage en suspension, à la différence de l'élevage « sur le sol » pratiqué sur la côte Atlantique où

la plupart du temps les huîtres sont placées en poches, elles-mêmes disposées à plat sur des structures

métalliques fichées dans le sol et qui se découvrent à marée basse.

En Méditerranée, les huîtres, collées sur cordes ou parfois placées en casiers ou dans des poches (pearlnets,

pochons, casiers …), sont constamment immergées dans le milieu.

L'élevage en étang se réalise sur des structures fixes appelées tables d'élevages.

Le milieu lagunaire est un milieu fermé, riche en phytoplancton (élément nutritif nécessaire à la nourriture de

l'huître creuse), dans lequel les températures de l'eau sont relativement élevées, il en résulte donc une croissance

rapide de l'huître (la phase de grossissement est réalisée entre 10 et 18 mois pour deux à trois ans environ en

Atlantique).

Cependant la croissance rapide rend la coquille plus fragile et de plus, les huîtres, constamment immergées ont

une durée de tenue moins longue une fois à l'air libre, défaut qui peut être corrigé par la méthode dite du

"trompage" (exondation).

2-1-1 Lagune de Thau

L'étang de Thau, d'une superficie de 7500 hectares assure l'essentiel de la production conchylicole en Languedoc

Roussillon.

Il fait partie du domaine public maritime : l'Etat en est donc le propriétaire foncier. Sur le plan du découpage

administratif, sept communes se partagent l'étang : Sète, Marseillan, Mèze, Loupian, Bouzigues, Balaruc-le-

Vieux, Balaruc-les-Bains.

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9 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Figure 2 : Etang de Thau (Source Ifremer)

1368 hectares sont exclusivement réservés à la conchyliculture, dont 332 hectares de tables3, réparties en trois

zones distinctes d’est en ouest :

- zone de Bouzigues Loupian

- zone de Mèze à Montpénèdre

- zone de Marseillan.

Cette zone produit, à elle seule, 80% des coquillages de la Méditerranée et regroupe plus de 90% des entreprises

conchylicoles.

On recense

4 :

671 concessionnaires

550 exploitations

2678 tables d’élevage concédées

12964 tonnes d’huîtres produites par an

3600 tonnes de moules produites par an

2-1-2 Lagune Salses-Leucate

Située au nord de Perpignan (souvent appelée le lac marin), on compte une trentaine de conchyliculteurs qui

exploitent 256 tables sur la lagune de Salses-Leucate, et produisent environ 800 tonnes d’huîtres.

On recense5 :

3 Source : Direction régionale des Affaires maritimes Languedoc-Roussillon : Les activités maritimes en région

Languedoc-Roussillon Année 2006 4 Source : Section Régionale de la Conchyliculture en Méditerranée : La conchyliculture en méditerranée,

Monographie Année 2004

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10 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

33 producteurs

256 tables conchylicoles

800 tonnes d’huîtres

2-2 L’élevage en mer

La conchyliculture en mer ouverte, activité pour laquelle d'autres techniques de production que celles utilisées

en étang ont été développées (élevage réalisé sur filières), est pratiquée le long du littoral sur pas moins de 298

concessions réparties en quatre lotissements.

La production principale de ces filières est la moule, 800 tonnes/an.

On trouve quatre zones de production en pleine mer: la zone conchylicole de Gruissan, implantée à 18 km à l’est

de Narbonne, celle de Vendres, entre Valras-plage et Narbonne-plage et celles de Sète-les Aresquiers et

Marseillan.

Zone de Vendres Avec 6 concessions, 24 filières en mer, elle produit 600t de moules par an pour seulement 20t d’huîtres

6.

Zone de Gruissan On y recense 2 entreprises qui exploitent une vingtaine de filières en mer

7

2 entreprises

20 filières en mer

500 tonnes de moules par an

150 tonnes d’huîtres.

Les Aresquiers : 112 filières

Sète-Marseillan : 164 filières

3. Les étapes de la production ostréicole en Languedoc-Roussillon

3.1. L'approvisionnement en naissain

La production du naissain qui est la phase à l'origine de tout élevage d'huîtres peut être

réalisée de 2 façons différentes :

- En milieu naturel par captage sur collecteurs des larves issues de la reproduction

d'huîtres adultes. - En écloserie, c'est à dire en milieu très contrôlé, à partir de géniteurs présélectionnés.

Comme nous avons pu le voir précédemment, le captage des larves d'huîtres creuses ne peut être réalisé en

Méditerranée.

Les conchyliculteurs languedociens sont donc tributaires des offres en naissain d'huîtres (larves fixées sur

support) provenant d'autres sites ostréicoles français.

5 Ibid

6 Ibid

7 Ibid

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

11 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Nous allons présenter les méthodes et conditions de production de naissain qui nous

permettront par la suite de mieux comprendre les problèmes qui peuvent se poser en termes

d’approvisionnement.

3.1.1. Approvisionnement en naissain provenant du milieu naturel

Les deux principaux sites ostréicoles français de reproduction en milieu naturel de l'huître creuse sont les

bassins de Marennes-Oléron et d'Arcachon.

Les huîtres creuses arrivent à maturité sexuelle de mai à juillet quand la température de l'eau avoisine les

18°C. Les huîtres, mâles et femelles, libèrent alors leurs produits sexuels en «pleine eau» où la fécondation et

l'embryogenèse (vie larvaire) ont lieu.

Au bout de 20 à 28 jours, les larves se fixent sur un objet quelconque, pourvu que celui-ci soit "propre" (i.e. sans

salissures, algues et vases en particulier).

Figure 3 : cycle biologique de l’huître Crassostrea gigas (Source : Ifremer)

L'intensité du captage en milieu naturel dépend fortement des paramètres environnementaux tels que

la qualité biologique de l'eau, la température au moment du développement larvaire ou encore la

quantité et la qualité du nanoplancton présent dans le milieu.

Différents types de collecteurs "artificiels" peuvent être utilisés par les conchyliculteurs pour collecter

ou capter du naissain : les tuiles chaulées (ou non), ardoises ou pieux d'ardoises, pochons de coquille,

broches de coquilles d'huîtres ou de St Jacques, tubes en PVC, lamelles PVC, Coupelles PVC, Pléno.

Au bout de 2-3 semaines, l'ostréiculteur procède donc à la collecte des larves qui se sont fixées sur ces

supports.

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12 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Le naissain d'origine naturelle peut être alors commercialisé sous différentes formes :

- Fixé sur collecteurs (tubes, coupelles, tuiles, ardoises …), le nombre de naissain capté

pouvant alors énormément varier pour un collecteur donné. La commercialisation se fait ici en

nombre de collecteurs. - Un à un : c'est un naissain qui est décollé de son support, et qui peut par conséquent être

vendu "à l'unité". Dans le cas du naissain provenant de milieu naturel, on retiendra les termes

de "grattis naturel" et de "détroqué"

3.1.2. Approvisionnement en naissain provenant d’écloserie

L'approvisionnement peut se faire par l'intermédiaire d'une écloserie-nurserie.

Le naissain d'huître est ici obtenu à partir de géniteurs présélectionnés, en milieu fermé (bassins clos) protégé des

aléas climatiques auxquels sont soumis les individus en milieu naturel.

La production de naissain en écloserie repose les méthodes de conditionnement et de reproduction des adultes,

des techniques d’élevage larvaire et de leur fixation, des techniques d’élevages du naissain jusqu’à une taille

acceptable, combinées à des techniques d’élevages de production de nourriture (algues pour alimenter tous les

stades du cycle de vie). (cf. annexe 1 : caractéristiques techniques d’une écloserie).

La ponte des géniteurs provoquée "artificiellement" par choc thermique ou par incision, permet d'obtenir une

production étalée sur une longue période de l'année.

Le naissain est capté sur microbrisures, permettant alors d'obtenir une production de "une à une", c'est à dire un

naissain libre ne nécessitant pas de détroquage.

Un processus de production extrêmement contrôlée à tous les stades de développement

permet un choix de taille très varié (de 2mm à 25-30mm ) à la commercialisation ainsi que

des lots de naissain de taille homogène.

Enfin une des particularités des écloseries est de proposer à la fois du naissain diploïde et du

naissain triploïde.

La triploïdie Les huîtres triploïdes (3n) sont obtenues par croisement entre des huîtres femelles diploïdes

(2n) et des mâles tétraploïdes (4n). Cette production ce fait selon un protocole défini par le

CNC (Comité National de la Conchyliculture), la DPMA (Direction des Pêches Maritimes et

de l’Aquaculture) et l’IFREMER.

La particularité des huîtres triploïdes est que celles-ci ne produisent pas de gamètes et donc ne

peuvent se reproduire. Du fait de leur stérilité, elles sont non laiteuses en périodes de

reproduction (été pour diploïdes), elles présentent une qualité constante tout au long de

l’année et ont par ailleurs une croissance plus rapide que les diploïdes.

3.1.3. Le télécaptage

Une dernière possibilité qui peut être envisagée est de pratiquer le télécaptage : cette solution permet de capter

hors milieu naturel (en bacs contrôlés) son propre naissain à partir de larves fournies par les écloseries.

Celles-ci sont transportées en camion réfrigérés dans des filtres à café humidifiés. L’éleveur doit par ailleurs

s’approvisionner en nourriture (algues) nécessaire au développement des larves et disponible auprès des

écloseries.

Cette pratique reste marginale (rentabilité modérée pour l’éleveur) dans la région, on n’en parlera donc pas dans

la suite de ce rapport.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

13 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

3.2. Le prégrossissement

Ce terme désigne la phase d'élevage de naissain de petite taille (< à 10/-15mm).

Le naissain d'huître est placé en pearlnet8 jusqu'à ce qu'il atteigne une taille suffisante pour pouvoir être collé sur

corde (le naissain mis en pearlnet est du grattis naturel ou du naissain d'écloserie capté sur microbrisure).

Figure 4 : pearlnets

Le temps nécessaire au prégrossissement du naissain d'huître dépend évidemment de nombreux paramètres tels

que :

- la taille du naissain mis en pearlnet : de nombreuses tailles de naissain sont disponibles : tailles allant

de 4mm à 10-15mm,

- les périodes de mise en pearlnets qui vont conditionner la vitesse de pousse du naissain. Celle-ci sera

différente si le pearlnet est rempli en hiver ou en été,

- le nombre d'huîtres placées dans chaque pearlnet : nombre qui peut varier pour une même taille de

naissain en fonction des pratiques de chaque conchyliculteur,

- l'emplacement du pearlnet sur la corde (au-delà de 2m de profondeur, le naissain ne pousse plus).

Période de mise en pearlnet :

L’Organisation de Producteurs des conchyliculteurs de Thau9 préconise la mise en pearlnets de mi-juillet à mi-

septembre pour un naissain de taille T8, avec un remplissage de 250 à 300 par pearlnet.

Tableau 1 : cycle de prégrossissement en pearlnet pour un aissain de taille T8

Mise en pearlnets juillet août

septembre octobre

Fin du prégrossissement Fin août octobre Février Mars Avril

8 Un pearlnet se présente sous la forme d’une pyramide à base carrée (35 cm de coté, 20cm de haut), réalisée en

filet de petite maille (5,5mm). Une armature métallique plastifiée assure la rigidité de la base carrée. 9 OP des conchyliculteurs de Thau, Fiche réalisée dans le cadre d’un programme de développement du

prégrossissement en pearlnets, avec le soutien de l’Etat et de la région Languedoc-Roussillon, août 2003

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14 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

3.3. Le collage ou la mise en torons / phase de grossissement

Il existe dans la région 2 techniques principales de grossisement :

Les collées "une à une" : les jeunes huîtres de 12 à 18 mois sont collées 3 par 3 à même les cordes à l'aide de

ciment.

Une seule corde peut être garnie d'environ 120 huîtres pour du naissain de 18 mois (ou de 150 huîtres par corde

par exemple pour du T15). Le nombre d’huîtres par corde varie aussi avec la longueur de cette corde qui dépend

de la profondeur de la zone d’élevage.

Le grossissement peut durer de 10 à 18 mois (temps qui varie ici aussi en fonction de nombreux paramètres tels

que : la date de collage et bien évidemment la taille et la qualité de l'huître collée). Toutes les huîtres n'auront en

effet pas la même vitesse de croissance.

Au cours de cette période la pratique du trompage ou exondation (opération qui consiste à sortir l'huître

de l'eau pendant 24 à 48 heures à certaines périodes de l'année durant la phase d'élevage) va permettre à

l'huître, constamment immergée de durcir sa coquille et d'entraîner son muscle à maintenir les valves

fermées.

Le conchyliculteur en profitera pour nettoyer ses cordes.

Au terme de la phase de grossissement, les huîtres seront détroquées.

La mise en toron : les coquilles sur lesquelles sont captées les larves d’huîtres sont insérées dans les torons

(assemblage de plusieurs gros fils tordus pour former la corde).

Figure 5 : coquilles en toron (Source Cépralmar)

3.4. De la fin du grossissement à la commercialisation

Après grossissement, le conchyliculteur pratiquera :

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15 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Le détroquage Arrivées à maturité, les huîtres sont sorties de l'eau, nettoyées mécaniquement au mas et enlevées manuellement

des fils sur lesquels elles se trouvent. Elles sont ensuite calibrées.

Le pochonnage C'est une technique de stockage. Une fois détroquée lavée et calibrée, l'huître va être ré immergée pendant une

quinzaine de jours en pochon sur des tables de stockage, en attendant sa commercialisation. Cela permet de

refaire la coquille qui aura pu être fragilisée lors du détroquage.

La purification Au terme de la période de pochonnage, les huîtres ramenées au mas, vont être placées dans des bassins contenant

une eau purifiée. Elles vont y rester quelques heures avant l'expédition.

L’expédition C'est la phase de conditionnement des huîtres commercialisables pour les vendre.

Une fois lavées, les huîtres sont emballées, disposées dans des caisses appelées bourriches.

Elles sont ensuite expédiées en transport isotherme.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

16 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

II. Estimation de l'offre de naissain

1. Rappel sur les différentes sources d'approvisionnement

Comme nous l’avons évoqué précédemment, il existe en France deux sources

d'approvisionnement en naissains d'huître creuse.

Le naissain peut être obtenu par captage naturel des larves présentes dans le milieu marin.

Il peut également être produit en écloserie à partir d'une petite population d'huîtres génitrices.

Les deux principaux bassins français présentant les conditions climatiques et alimentaires

propices à la production de naissain naturel d'huître creuse sont ceux d'Arcachon et de

Marennes.

Il est à noter qu'il existe par ailleurs également un peu de captage naturel en pays de la Loire

et de plus en plus au nord de la France en Bretagne, où des programmes de recherche sur le

fonctionnement et l’évolution du domaine intertidal, concernant les espèces envahissantes, se

consacrent à l’étude de l’installation de Crassostrea gigas en milieu naturel10

.

Les périodes de recrutement ont lieu en été (fin du printemps jusqu'à fin août) lorsque les

conditions climatiques (température de l'eau) sont favorables à l'installation des larves avant la

métamorphose.

Le naissain de captage naturel peut donc être caractérisé comme étant un produit saisonnier

(présent dans le milieu naturel à une période donnée de l'année) et dont la quantité dépend

fortement des conditions climatiques. Il en résulte donc de fortes variations possibles en offre

de naissains issus de captage naturel d'une année sur l'autre. (Mauvais captage de l’année

2006 qui fait l’objet d’un programme de recherche11

).

En écloserie, tout est contrôlé, de l'émission des gamètes issues de géniteurs présélectionnés

en passant par la fixation des larves sur microbrisures jusqu'à l'obtention du naissain d'huîtres

aux différentes tailles désirées.

Cette technique de production permet d'obtenir du naissain quasiment toute l'année (même si,

comme nous l’avons signalé en I.3.3 à ce jour on n'arrive pas totalement à désaisonnaliser la

reproduction), garantissant un approvisionnement indépendant des fluctuations climatiques

annuelles.

Le conchyliculteur languedocien, tributaire de l'offre nationale de naissain pour produire son

huître a donc deux options d'approvisionnement : naissain de captage naturel / naissain

d'écloserie.

Il est donc important d'évaluer d'une part la capacité de production en juvéniles issus du

milieu naturel et d'autre part celle dégagée par l'ensemble des écloseries.

Agreste a publié en 2005 un rapport sur le recensement de la conchyliculture12

.

Cette étude est la seule qui nous permet d’avoir des chiffres comparables entre offre en

naissain naturel et offre en naissain d’écloserie (photographie d’une même année).

Réalisé à partir des données de l’année 2000, ce document fait mention d'une quantité de

naissain nationale s'élevant à environ 4.5 milliards d'unités.

10

Source : C. Hily, Laboratoire des Sciences de l’Environnement Marin, LEMAR, UMR CNRS 6539 11

Programme de recherche velyger, Stéphane Pouvreau Ifremer Argenton 12

Source : Agreste cahier conchyliculture numéro 1- février 2005 : recensement de la conchyliculture 2001

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

17 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Elle mentionne les données suivantes :

- plus de 84% de cette quantité, soit environ 3.8 milliards d'individus, provenaient de

captage naturel

- 15% soit 700 millions de naissains étaient produits en écloseries, et 1% par

télécaptage (cf plus haut).

Tableau 2 : production de naissain sur l'année 2000 en million d'unités

Production de

naissain naturel

(Arcachon +

Marennes)

Production de

naissain d'écloserie Télécaptage Production totale

production de naissain sur

l'année 2000 en millions

d'unités 3800 701 56 4500

Figure 6 : Production de naissain sur l’année 2000 en million d’unités

Ces données ne sont plus d'actualité en ce qui concerne la production en écloserie qui a depuis

fortement augmenté.

Et les chiffres concernant les productions de naissain naturel sont flous et extrêmement

variables d'une année sur l'autre.

Nous allons donc préciser et discuter ces chiffres au regard de données provenant d’autres

sources, plus récentes dans le cas des écloseries et d’une estimation de la production

potentielle de naissain naturel issu des bassins de Marennes et d'Arcachon.

84%

15%1%

Production de naissainnaturel (Arcachon +Marennes)

Production de naissaind'écloserie

télécaptage

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

18 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

2. L'offre de naissain issu de captage naturel

2.1. Discussion des estimations de production de naissain naturel

Les chiffres publiés dans le rapport Agreste ont un défaut majeur : il s'agit de données

ponctuelles qui nous informent uniquement sur les productions enregistrées au cours de

l'année 2000.

Or ces productions peuvent énormément fluctuer d'une année sur l'autre.

La productivité larvaire en milieu naturel dépend en effet des conditions de température, de

salinité, et la proportion de larves captées dépend bien évidemment du nombre de collecteurs

utilisés à cet effet.

La très grande variabilité de la population larvaire selon les années, s’explique donc en grande

partie par les conditions climatiques.

Les mortalités sont également très variables et peuvent être liées à des changements brusques

de températures de l’eau13

, ainsi qu’à la qualité du milieu, l’apparition de pics de pollutions

empêchant le développement normal des larves (ce fut le cas dans le bassin d’Arcachon où à

la fin des années 1970 il a été démontré que des années de très mauvais captage étaient liées

aux peintures anti-fouling massivement utilisées14

)

Figure 7 : Intensité du captage (nombre moyen de naissains fixés par tuile) entre 1985 et

2006 (source : Ifremer)

Il faut de plus signaler, pour éviter toute confusion, que ces « productions » de naissain par les

entreprises citées par Agreste concernent des naissains captés en 1999 et 2000 (détroqués pour

la vente entre 9 et 18 mois selon les bassins).

13

Source : Archimer, Reproduction de l’huître creuse dans le bassin d’Arcachon, Année 2006, Ifremer, Rapport

interne 14

Source : Barret j, Atlas Régional de Basse Normandie – 2004, Ifremer

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19 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Une publication de René Robert et André Gérard15

en 1999 portant sur l'élevage de l'huître

creuse et de la coquille Saint-Jacques en écloserie, détermine la quantité maximale de

naissain d’huître creuse pouvant être produite en milieu naturel.

Ainsi, la quantité maximale de larves présentes en milieu naturel au bout de 15 jours à 1 mois

est estimée à 17 milliards (Marennes-Oléron et Arcachon confondus).

Il est ensuite estimé que 80% d'entres-elles périront au cours de la première année. Cette

mortalité étant principalement due à une forte prédation.

3.5 milliards de naissains de 2g survivent donc au terme cette première année.

Pour bien comprendre ce que cette estimation implique : pour comparaison, la production

d'huîtres françaises est évaluée en moyenne à 130 000t.

Or la publication évalue que l'huître au terme de sa première année d’existence met ensuite 2

ans en moyenne pour terminer son développement et arriver à taille commercialisable (sur les

bassins de Marennes et d'Arcachon : ces données concernent le littoral Atlantique, la

croissance de l'huître creuse en Languedoc Roussillon est plus rapide) : 15% d'entre-elles

meurent la seconde année et 5% la troisième.

C'est donc finalement 2.8 milliards d'individus qui pourraient arriver à taille marchande, ce

qui correspond à environ 180 000t d'huîtres adultes en se basant sur un poids moyen de 65g

(correspondant au calibre n°3, calibre le plus commercialisé au niveau national).

Cette estimation du nombre d’huîtres qui ne proviendraient que de naissain de captage naturel

est donc bien supérieure à la production nationale annuelle moyenne.

L’estimation produite par René Robert et André Gérard est celle du potentiel maximal de

production. Chaque année la quantité de larves émises en milieu naturel ainsi que celles

finalement captées varie en fonction de nombreux critères déjà énoncés plus haut

(température, salinité, nombre de collecteurs etc…)

La quantité d'individus captés peut varier selon les années de 1 à 10 sur le bassin

d'Arcachon et de 1 à 35 sur celui de Marennes-Oléron.

Ces deux sources de données, nous informent sur la production possible en naissain issue

de captage naturel.

Cependant on constate que l’estimation du potentiel maximal fournie par la publication (3,5

milliards d’unités) est inférieure aux quantités des transactions de naissains effectives pour

l’année 2000 (3,8 milliards d’unités). Or l’année 1999 est une bonne année de captage mais

l’année 2000 est une année passable sans toutefois être extrêmement mauvaise (cf. figure 7).

On peut expliquer cette différence par le fait que ces données ne sont pas comparables.

En effet, l’estimation de la publication concerne le nombre d’individus d’un an, c’est à dire

d’une certaine classe d’âge. Alors que les transactions réelles de naissain englobent des

individus de toutes tailles et âgés -pour les individus détroqués- de 9 à 18 mois (et de parfois

moins pour les individus vendus avec le support, sur tubes par exemple).

Il est donc extrêmement difficile d’estimer les transactions de naissain à partir de données

biologiques (i.e. intensité de captage, mortalités aux différents stades), car les ventes

15

Source : Bivalve hatchery technology : The current situation for the Pacific oyster Crassostrea gigas and the

scallop Pecten maximus in France, Review, Aquat. Living Ressour. 12 (2) (1999) 121-130 /

Ifremer/Cnrs/Ird/Cemagref/Elsevier, Paris

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20 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

annuelles de naissain concernent des tailles très diverses et ces proportions ne nous sont pas

connues.

On prendra donc comme base d’estimation de l’offre de naissain naturel le chiffre de l’année

2000, qui à notre avis doit être considéré comme une année d’offre plutôt moyenne en

naissain naturel au vu des intensités de captage réalisées.

Nous devrons garder en tête cette information lors de la discussion sur l’adéquation entre

offre et demande.

2.2. Saisonnalité et tailles

La production du naissain en milieu naturel est lié au cycle biologique de l’huître, et dépend

intimement des conditions environnementales qui permettent sa reproduction : il s’agit

essentiellement de la température de l’eau et de la salinité.

Ceci explique d’une part que la saison de reproduction s’étend de début juin à mi-

septembre, le déclenchement des pontes étant lié à la température de l’eau printanière

(déterminant la vitesse de maturation) et estivale (les pontes ne se produisant pas en dessous

de 20°C).

La disponibilité du naissain est donc liée à la saisonnalité des pontes, les juvéniles ne pourront

donc être fournis qu’à certaines périodes limitées dans le temps. En effet après une phase

initiale de captage ayant lieu une vingtaine de jours après la ponte, une croissance de 6 à 18

mois (en fonction des secteurs de productions) sera nécessaire avant le détroquage.

On peut donc déterminer certaines périodes clés de vente (hiver et printemps) de naissain

naturel en fonction des tailles de celui-ci (pour du naissain capté en année n) :

Tableau 3 : saisonnalité des tailles de naissain naturel

Fin septembre (année n) octobre (année n) avril-mai (année n+1)

T5 T6 T6 T8 T10 T12 T15

3. L'offre de naissain d'écloserie

Il nous faut maintenant évaluer l’offre en naissain issu des écloseries afin d’avoir une

estimation globale de l’offre en naissain au niveau national.

Pour mieux connaître et comprendre cette offre, nous avons réalisé des interviews auprès des

cinq principales écloseries présentes sur le marché français. Le questionnaire que nous avons

mis en place est présent en annexe 2. Nous avons voulu estimer la production en quantité,

mais aussi de façon qualitative (tailles proposées, prix…) ainsi que connaître le

fonctionnement de chacune des écloseries et leurs projets de développement.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

21 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

3.1. Rétrospective sur l'évolution du marché du naissain d'écloserie en France

On recense aujourd'hui sur le territoire français, 6 écloseries de mollusques : France Naissain,

Satmar, Grainocéan, France Turbot, Sodabo et l’écloserie de Kerné. On en distingue 4

principales (les quatre premières citées ci-dessus), de par l’importance de leur production de

naissain d’huîtres creuses.

Toutes situées sur le littoral Atlantique, on en compte 1 en région Poitou-Charente

(Grainocéan), 3 en Vendée (France Naissain, France Turbot, Sodabo), 1 en Bretagne (Kerné)

et 1 en Normandie (Satmar qui dispose aussi d’un site de production à Leucate).

(voir fiches de présentation individuelles des écloseries en annexe 3)

Elles ont été développées dans les années 70 afin de répondre aux problèmes

d'approvisionnement en naissains dus au caractère trop souvent aléatoire du captage réalisé en

milieu naturel.

3.1.1. Tendance au développement ces dernières années. (cf. coupures de presse en annexes 3)

Bien que certaines d'entres-elles proposent différentes espèces de bivalves à la

commercialisation (ex : Satmar : palourdes…), on note aujourd'hui une tendance marquée de

la part des écloseries à se spécialiser et à concentrer leurs efforts à la production de naissains

d'huîtres creuses Crassostrea gigas.

Cette spécialisation va de pair avec un changement des habitudes d'approvisionnement des

conchyliculteurs : ceux-ci accordant de plus en plus d'importance au naissain d'écloserie.

Cette évolution des "modes" d'approvisionnement peut s'expliquer par la trop forte variabilité

du captage de naissains en milieu naturel ainsi que son hétérogénéité (de forme, de taille…).

Les conchyliculteurs diversifient de plus en plus leurs sources d'approvisionnement et

diminuent ainsi les risques qu'ils encourent les années de mauvais captage.

De plus les écloseries peuvent fournir du naissain calibré (lots de différentes tailles répondant

aux impératifs de production) adaptées aux besoins des professionnels quasiment toute

l'année. Elles offrent donc la possibilité d'obtenir un produit de qualité, très contrôlé,

beaucoup plus sûr (homogénéité des lots) que celui issu de milieu naturel. (une étude

comparative en baie de Bourgneuf sur le comportement de naissains d'huîtres creuses réalisé

par le SMIDAP16

a montré que les huîtres creuses issues d'écloserie sont plus performantes en

terme de croissance, de survie, de forme, ou encore de qualité commerciale et d'homogénéité

que celles issues de captage naturel).

Il faut ajouter à cela le développement d’une huître triploïde qui présente la particularité de ne

pas allouer d’énergie à la production des gamètes (l’énergie disponible est répartie

uniquement entre la digestion, la respiration et la croissance) et qui permet donc de

commercialiser une huître non laiteuse en été et dont la pousse est plus rapide.

16

Source : GLIZE P., LETARD-BRAULT A-M. (1995) ; « Etude comparative en baie de Bourgneuf du

comportement à l’élevage de naissains d’huître creuse (Crassostrea gigas) issus d'écloserie et de captage

naturel », rapport SMIDAP, avril, 44p. + annexes.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

22 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Les écloseries ont donc réussi à s'imposer sur le marché national du naissain d'huîtres creuses

au cours des dernières années en proposant une alternative à l'approvisionnement en naissain

naturel et une offre de produits diversifiés et calibrés.

Il faut mentionner aussi la conjoncture actuelle bien particulière marquée par des

fréquences répétées de mauvais captage naturel ces dernières années (1998, 2002, 2005)17

,

ainsi que par de forts besoins en naissain dans la région du Languedoc Roussillon pour

réensemencer les tables après les problèmes de malaïgues (1997 2003 2006).

Par exemple, en 2006 la malaïgue a engendré d'énormes pertes dans le bassin de Thau, et a

poussé les conchyliculteurs à s'approvisionner massivement en naissain d'écloserie (le captage

naturel des régions de Marennes et d'Arcachon avaient enregistré cette année là de mauvais

résultats).

Les écloseries, devant cet afflux massif ne purent répondre à la demande de tous.

3.1.2. 2007 : la course au développement

Le marché du naissain d'écloserie est devenu extrêmement compétitif, et on remarque une

forte tendance au développement de celles-ci.

Les écloseries positionnées à l'heure actuelle sur le marché, ont décidé d'augmenter leur

production afin de pouvoir répondre à la demande grandissante en naissains d'huîtres.

L'écloserie Grainocéan qui a vendu en 2006 500 millions de naissains décidé de s'agrandir et

prévoit pour l'année 2007 de mettre sur le marché 600 millions de naissains toutes tailles

confondues. Jusqu'alors elle vendait du T7 et du T10, elle décide pour 2007 d'élargir sa

gamme jusqu'au T22.(Source : La charente Libre-extrait d’article-19/12/2006)

France naissain compte multiplier par 2 son outil de production : une seconde micronurserie a été créée sur le

polder de Bouin ainsi qu'une autre nurserie. France naissain espère passer de 450 millions de naissain en 2006 à

plus de 600 millions pour 2007. (Source :Cultures marines 205 avril 2007)

France Turbot, présent depuis peu sur le marché du naissain d'huître, décide lui aussi de passer à la vitesse supérieure. En 2006 il produit 50 millions de naissains et compte atteindre la barre de 250 millions pour l'année 2007. (Source : Cultures marines 205 avril 2007)

3.1.3. Déplacement de l'activité de nurserie vers d'autres sites

Cette tendance actuelle au développement et à la croissance des écloseries se traduit par un

cloisonnement des différentes phases de production du naissain ainsi que par une

délocalisation de certaines d'entres-elles vers d'autres sites de production, et ce dans un souci

de gain de place.

17

Source : Reproduction de l’huître creuse dans le bassin d’Arcachon, Année 2006, Ifremer, rapport interne,

Arcimer 2006/12/01

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23 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

En effet, pour prégrossir davantage de naissains sans accroître la mortalité il faut tout augmenter en proportion :

la dimension des installations, le pompage, le personnel etc...

Et la phase de nurserie est celle qui demande le plus d’espace (nombre d’huîtres par tamis de moins en moins

élevé au fur et à mesure que l’huître grossit).

Certaines écloseries délocalisent leurs activités de nurserie en milieu naturel afin d'abaisser

leurs coûts de production.

C'est le cas, par exemple de Vendée Naissain qui délocalise en passant des contrats avec des

nurseurs en marais. Grainocéan et France Turbot décident eux aussi de "délocaliser" leurs

activités de nurserie sur filières en mer, ou en étang (contrats avec des conchyliculteurs

régionaux) en Méditerranée.

A travers ces stratégies de "délocalisation" on dénote un comportement compétitif de la part

des écloseries qui se disputent des parts de marché.

3.2. Bilan sur la situation de l’offre de naissain d’écloserie

-Caractéristiques du naissain d'écloserie : disponibilité sur une longue période de l’année

l'année, choix de naissains diploïdes et triploïdes et calibrés offrant alors une bonne

homogénéité des lots. -Marché des écloseries aujourd'hui en développement et fortement concurrentiel.

-Développement de l'activité de nurserie afin de proposer à la vente des tailles de naissains de plus en plus

grosses : stratégies de différenciation du produit (= acquérir des parts de marché en proposant des tailles

différentes).

-Délocalisation de certaines phases de développement du naissain (notamment l'activité de

nurserie) en milieu naturel : implantation en Méditerranée (région qui présente des conditions

favorables quant à la croissance du naissain = température de l'eau + milieu riche en éléments

nutritifs) : baisse du coût de production : concurrence par les prix (cf. II.4).

- Le marché du naissain d'huître creuse d'écloserie, caractérisé par un petit nombre

d'offreurs pour un grand nombre de conchyliculteurs, c'est à dire de demandeurs, peut donc

s'apparenter à un marché de type oligopolistique.

Tableau 4 :L'offre de naissain d'écloserie en 2007

2006 (millions de naissains)*

Estimations 2007 (millions de naissains)*

Estimations 2007 René Robert

(communication personnelle)**

Estimations 2007 entretiens /

questionnaires***

France turbot 50 250 500 350

Grainocéan 500 600 500 600

Satmar 400 / 500 300

France Naissain 450 600 500 700

Sodabo 70 80 / 100 300

Kerné 40 / 80 NC

total 2020 / 2180 2250

* Source : Cultures marines 2007

** Communication personnelle

*** Intentions de production

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24 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

On constate une forte progression de l’offre de naissain d’écloserie au cours des dernières

années.

Celle-ci, évaluée en 2001 à 701 millions de juvéniles, peut être actuellement estimée à plus de

2 milliards d’individus.

Tableau 5 : production de naissain année 2000 (Source : Agreste 2001)

Données Agreste 2001

production de naissain sur

l'année 2000 en millions

d'unités

Production de naissains en

écloserie (en millions d'unités)

Estimations 2007

Production de naissain

d'écloserie 701 2250

3.3. Saisonnalité et tailles

Le naissain provenant d’écloserie se distingue du captage naturel par une production étalée

sur une période plus longue de l’année, une offre plus diversifiée avec un choix possible de

tailles dans une gamme s’étendant de T2 à T25 (c'est-à-dire naissain étant retenu par des tamis

de différents mailles, ici 2 et 25mm), et avec des lots de naissains de taille homogène, fixés

sur microbrisures ne nécessitant pas de détroquage.

La mortalité du naissain en milieu naturel est essentiellement liée à des facteurs physiques ou

environnementaux : températures trop élevées ou trop froides, brusques changements de

température, variations extrêmes du taux de salinité, pollution de l'eau ( industrielle ou

domestique). En écloserie, ce sont surtout les maladies (bactéries et parasites) qui peuvent être

responsables d’une forte létalité.

4. Récapitulatif sur l’offre globale en naissain (naturel et écloserie

confondus)

En nous basant sur les différentes estimations présentées plus haut, nous pouvons situer

l’offre globale en naissain (en prenant en compte la production actuelle des écloseries et une

année de production naturelle assez moyenne) à 6 milliards d’individus (au plus bas –

captage très défavorable-on obtient environ 2,5 milliards d’individus essentiellement

produits par les écloseries).En prenant 35 fois moins de captage naturel (d’après les

fluctuations données par R Robert et A Gérard) ;

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25 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Tableau 6 : Bilan comparatif des différentes sources d’approvisionnement

Période de production

"forme" de commercialisation

Choix des tailles

Ploïdie

Naissain issu de captage

naturel juin juillet

collecteurs : tubes coupelles tuiles détroqué / gratis

Réduit : collecteurs ou

gratis nombre de bêtes au kg

diploïde

Naissain produit en écloserie

quasiment toute l'année

Une à Une T2 à T30 diploïde et triploïde

Les prix 2007

Pour ce qui est du naissain naturel, les importantes fluctuations inter annuelles du captage sont

à l’origine d’une instabilité des prix. Ceux-ci étant susceptibles de varier fortement en

fonction de l’offre et de la demande.

Le naissain d’écloserie est plus coûteux à la production en raison des contraintes techniques

d’élevage, mais celle-ci est moins sujette aux variations, ce qui permet d’assurer une

meilleure stabilité des prix, qui sont soumis à des stratégies commerciales de la part des

différentes entreprises productrices.

Tableau 7 : Prix du naissain 2007 HT pour mille unités

Diploïde Triploïde

T6 T7 T8 T10 T12 T6 T7 T8 T10 T12

Satmar 12,6 14,2 16,8 14,4 16 20,2

Sodabo 11 13 15 20

Grainocéan (port compris) 7 9 7 9

France naissain 11,5 13 15 18 21 11,5 13 15 18 21

Captage naturel

(Arcachon)* Départ 4,5 6 8 10

Rendu 5,5 7 9,5 11,5

*Prix d’orientation du naissain naturel pour 2007

Source : l’officiel de la conchyliculture février / mars 2007 n°75

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26 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

III. Evaluation quantitative de la demande en naissain

1. Estimation quantitative de la demande locale

Il est extrêmement difficile de définir un chiffre précis des besoins en naissain pour la région

du Languedoc-Roussillon.

La demande en naissain d'huître dépend en effet de nombreux paramètres.

Nous allons tenter ici de déterminer ces besoins selon deux approches différentes :

- à partir de la production annuelle d'huître creuse,

- à partir du nombre de tables utilisées à la culture d'huître

Ces deux méthodes de calcul ne nous permettront d'obtenir que d'approximatives fourchettes

de valeurs, variables en fonction de nombreux critères sur lesquels nous pourrons jouer afin

de proposer différents scénarios.

1.1. L'approche par la production.

1.1.1 Méthodologie

La méthode consiste à approcher la demande en naissain en partant de la production d'huître

creuse annuelle régionale.

Cette production exprimée en tonnes, divisée par le poids moyen d'une huître marchande

défini préalablement, nous donnera une approximation du nombre d'huîtres effectivement

arrivées à taille adulte.

Nos estimations ont été réalisées sur la base d’un choix de taille d’huître, les tailles retenues

correspondant aux calibres les plus vendus au niveau national.

Il nous suffit alors de connaître le taux de mortalité de l'huître creuse au cours de la phase

d'élevage pour déterminer la quantité de naissain correspondant à la production d'huître

marchande.

Cette approche qui de prime abord peut paraître simpliste va nous permettre d'obtenir une

fourchette sur la quantité de naissain nécessaire à la production d'huître sur la région du

Languedoc Roussillon.

1.1.2. Les limites de la méthode

Tout comme au niveau national, la production conchylicole issue de la région du Languedoc Roussillon est

souvent mal définie car variable d’une année sur l’autre et appréciée par le biais d’enquêtes ou de déclarations ne

permettant pas une bonne exhaustivité de l’information.

La part de la production mytilicole par rapport à la production ostréicole peut sensiblement varier d'une année à

l'autre. Les conchyliculteurs qui répartissent leur activité entre la production de moules et celle d'huîtres peuvent

être amenés, selon les années, à délaisser une partie de leur activité (mytiliculture ou ostréiculture) au profit de

l'autre.

En effet, une année de mauvais captage de graine de moule peut amener le conchyliculteur à s'approvisionner

exceptionnellement en plus grande quantité de naissain d'huître afin de remplir ses tables.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

27 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

De même, l'année 2006 qui fut marquée par le phénomène de malaïgue en est un exemple (la mortalité des

moules à été estimée à quasi 100%).

Certains conchyliculteurs ont alors été amenés à repenser totalement leurs activités conchylicoles et se

consacrent exclusivement à la production d'huître.

1.1.3. Présentation des données de production provenant des différentes sources d'information

Il est donc très difficile d'obtenir des statistiques fiables quant à la production ostréicole par

bassin, néanmoins nous avons recensé ici les sources d'informations qui nous paraissaient les

plus fiables et les plus récentes.

Les données diffèrent quelque peu les unes des autres, ce qui nous empêche de réaliser une

analyse fine de la situation, mais nous permettra d'avancer plusieurs scénarios possibles.

Données du comité national de la conchyliculture

Selon un communiqué de presse du comité national de la conchyliculture du 3 décembre

2006, la production d'huître nationale devrait atteindre pour la saison 2006 2007 entre 125000

et 128000 tonnes.

Tableau 8 : Production de coquillages prévision 2006 2007 (Source : Comité National de

la Conchyliculture http://www.cnc-france.com (statistiques))

Prévisions 2006/07

Huîtres creuses Moules Huîtres

plates Totaux

tonnes bouchot autres

Normandie Mer du Nord

27 000 22 000 / / 49 000

Bretagne Nord 26 000 18 000 500 1 500 46 000

Bretagne Sud 15/20 000 3 000 / 200 20 700

Pays de la Loire 9 500 10 600

/ / 14 800

Poitou Charentes 27 500 2 500 2 500 35 300

Arcachon Aquitaine 8 500 / / / 8 500

Méditerranée 10 000 / 6 000 / 16 000

Totaux 126 000 53 600 9 000 1 700 190300

Le comité national de la conchyliculture évalue la production Méditerranéenne à 10000

tonnes d'huîtres pour la saison 2006 2007.

Ici on a uniquement des données sur la production méditerranéenne et non sur la production

du Languedoc Roussillon, cependant cette dernière lui est pratiquement assimilable18

.

18

Source : Section Régionale de la Conchyliculture en Méditerranée : La conchyliculture en méditerranée,

Monographie Année 2004

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

28 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Tableau 9 : Rétrospective et évolutions des productions mytilicoles et ostréicoles issues

du bassin méditerranéen depuis 1996. (source CNC)

année Huîtres (tonnes)

1996 13000

1997 10000

1998 12000

1999 12000

2000 12000

2001 10500

2002 10500

2003 7000

2004 10000

2005 13000

2006 10000*

moyenne 10909

max 13000

min 7000

* Prévisions 2006-2007

Hors années de malaïgue (1997, 2003 et 2006) , la moyenne sur les 11 dernières années peut

être estimée à 11625 tonnes.

Les données des affaires maritimes (Direction Régionale des Affaires Maritimes /

DRAM Languedoc-Roussillon) 200619

:

Chaque année les Affaires maritimes publient une monographie concernant les activités

maritimes de leur région. La monographie publiée en 2006 par la DRAM Languedoc-

Roussillon fait état des données de production fournies par la SRCM et l’OFIMER.

Il s’agit de moyennes hors cas exceptionnel de malaïgue.

Tableau 10 : bilan annuel de production 2003 (Source : SRC et OFIMER)

Zones de production Leucate Gruissan Fleury-

Vendres Thau (mer et

lagune) Région

LR National (2002)

Production d'huîtres creuses (en tonnes)

800 150 20 12970 13940 113286

Les données du premier recensement de la conchyliculture (Agreste 2001)20

La commercialisation d'huître creuse recensée en France pour 2001 est de 107 390 tonnes.

La région languedocienne enregistre pour cette même année 9609 tonnes de vente d’huîtres

creuses à la consommation.

Nous ne prendrons pas en considération les transferts d’huîtres provenant d’autres régions car

très peu important (98 tonnes en 2001).

19

Source : Direction régionale des Affaires maritimes Languedoc-Roussillon : Les activités maritimes en région

Languedoc-Roussillon Année 2006

20

Source : Recensement de la conchyliculture 2001, Agreste cahier conchyliculture n°1, 2005

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

29 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Conclusion : récapitulatif des données

Tableau 11 : Récapitulatif des données de production selon les différentes sources

CNC moyennes 1996-

2006 hors malaïgue

Monographie affaires

maritimes 2006 (DRAM

LR) données 2002

Agreste 2001

CNC

prévision

2006-2007

National 113286 t 107390 t 126000 t

Méditerranée 11625 t 9848 t 10000 t

LR 13940 t 9609 t

Pour l’évaluation quantitative, nous avons choisi de retenir 2 scénarios : l’un basé sur les

estimations du CNC car elles permettent de réaliser une moyenne (hors années de malaïgue)

de la production régionale sur dix ans, l’autre sur une production maximale de 13000 tonnes

car il s’agit d’un chiffre cohérent entre les données fournies par la DRAM et celles du CNC.

Les huîtres arrivées à taille marchande sont différenciées et calibrées selon leur poids pour la commercialisation :

les calibres se définissent par des numéros inversement proportionnels au poids de l'huître.

Pour les huîtres creuses, l’accord interprofessionnel du 11 mai 2000 définit 5 calibres (plus le calibre N°0)

Tableau 12 : Définition des calibres d’huîtres creuses

Calibre Poids minimum (g) Poids maximum (g)

N°0 + de 150

N°1 111 150

N°2 86 110

N°3 66 85

N°4 46 65

N°5 30 45

1.1.4. Les différents scénarios

En se basant sur les données publiées sur le site du comité national de la conchyliculture, on

peut étudier deux cas de figure intéressants :

Scénario 1

En partant de la production moyenne calculée sur 11 ans (de 1996 à 2006) sans tenir

compte des années exceptionnelles de malaïgue (1997 2003 et 2006), on obtient une

production moyenne à l'année sur la région du Languedoc Roussillon de 11625 tonnes.

En prenant comme hypothèse un poids d'huître marchande entre 80 et 100g21

et un taux de

mortalité sur l'ensemble de la phase d'élevage de l'huître de 20% en estimant la mortalité des

21

Source : REMORA 2005

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

30 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

juvéniles à 10%22

d’après des données nationales (données non disponibles pour le bassin de

Thau), et à 10%23

la mortalité des adultes, on obtient une quantité de naissain initiale variant

de 145 millions à 181 millions.

-Taux de mortalité estimé à 20% (80% du naissain arrive à taille marchande)

production kg poids d'une huître marchande kg nombre d'huîtres taux de mortalité % quantité de naissain

11625000 0,1 116250000 20 145312500

11625000 0,08 145312500 20 181640625

Au total, l’estimation de la quantité de naissain demandée se trouve dans une fourchette allant

de 145 à 182 millions individus, selon le calibre de l’huître et le taux de mortalité sur un cycle

complet de production sur le bassin languedocien.

Scénario 2

En se basant sur la production maximale enregistrée par le CNC au cours des 11

dernières années : 1996 et 2005 enregistrent les plus fortes productions : 13000 tonnes.

En faisant varier les mêmes paramètres que précédemment, on obtient les résultats suivants :

production kg poids d'une huître marchande kg Nombre d'huîtres taux de mortalité % quantité de naissain

13000000 0,1 130000000 20 162500000

13000000 0,08 162500000 20 203125000

Ce scénario permet d’évaluer une fourchette haute allant de 162 à 203 millions naissains pour

une année de production maximale.

Tableau 13 : Estimation quantitative de la demande en naissain

Production commercialisée

CNC moyennes 1996-2006 hors

malaïgue

Estimation haute

11625 t

13000 t

Demande en naissains (Nombres

d'individus)

estimation

basse

145312500

162500000

estimation haute

181640625

203125000

Remarque : En cas de fortes mortalités liées à des conditions environnementales

exceptionnelles (ex : malaïgue), les pertes peuvent atteindre 100% dans certaines zones24

.

22

Source : Bilan des dix ans du réseau REMORA 23

Source : REMORA 2005

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

31 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

La demande peut alors être considérablement augmentée du fait du réapprovisionnement

nécessaire en juvéniles afin de limiter les conséquences des pertes de production de l’année en

refaisant du stock pour l’année suivante et en complétant par de l’achat revente d’huîtres

commercialisables lorsque les pertes sont très élevées.

Nous n’avons pas non plus pris en compte les pertes liées au travail au sol (détroquage) pour

lesquelles nous n’avons pu recueillir de données précises, elles peuvent être importantes25

.

1.2 L'approche par le nombre de tables

En considérant l'ensemble des techniques de production mises à disposition des

conchyliculteurs languedociens, nous tenterons d'évaluer les quantités d'approvisionnement

possibles sur l'ensemble de la région.

- On retient un premier scénario dans lequel la totalité des tables est utilisée au grossissement

de l’huître.

- Un seconde approche consiste à appréhender la demande en naissain de la région en faisant

l’hypothèse que la totalité des conchyliculteurs (Thau + Leucate) réalise sa production

d'huîtres uniquement à partir de la phase de prégrossissement (qu’ils réalisent eux-mêmes).

1.2.1. Présentation des données utilisées

Nous nous baserons ici sur les données extraites de la monographie 2004 (SRCM).

Les structures de production :

-En étang l’élevage d’huître est réalisé sur tables, structures métalliques comprenant des rails,

plantés au fond de l’étang et qui supportent des perches sur lesquelles sont attachées entre

1000 et 1200 cordes.

Les structures peuvent différer légèrement d’une table à l’autre (Leucate Thau coopérative des

5 ports), mais cela n’influe pas sur le nombre de cordes maximum supporté par chaque table.

La variable importante qui joue sur la quantité d’huîtres collées par corde est l’emplacement

de la table sur l’étang, car la longueur des cordes varie avec la profondeur des zones.

Il ne faut pas non plus oublier que la quantité de naissain collable par corde varie selon

l’appréciation et les techniques de travail de chaque conchyliculteur.

2639 tables sont plantées sur le Bassin de Thau et 256 sur Leucate26

.

-En mer la production est effectuée sur filières, structures flottantes immergées entre 5 et 7 m

de la surface qui peuvent supporter entre 300 et 500 cordes de 5 à 8 mètres de long.

Le nombre de filières exploitées est de 240 pour la zone de Sète-Marseillan et des Aresquiers,

24 pour Vendres et 20 seulement sur Gruissan27

.

24

Source : rapport REMORA 2003 25

Source : Garrabe M, Dabat M-H, Dégradation du milieu, flexibilité des comportements et rente : le cas d’un

espace lagunaire, Association Européenne des Economiste des pêches Dublin Irlande, Avril 1991 26

Source : Section Régionale de la Conchyliculture en Méditerranée : La conchyliculture en méditerranée,

Monographie Année 2004

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

32 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Il est important ici de rappeler que la production réalisée sur les filières en mer est

essentiellement mytilicole, à quelques exceptions près.

Néanmoins certains conchyliculteurs utilisent leurs filières pour l’élevage d'huîtres ou encore

pour le stockage de celles-ci en cas de problèmes en étang (ex malaïgue).

Le nombre total de tables disponibles sur la région du Languedoc Roussillon (Thau plus

Leucate) s’élève donc à 2895.

A raison de 1000 à 1200 cordes par tables28

, on obtient un total de cordes exploitables

compris entre 2895000 et 3474000

Tableau 14 : calcul du nombre total de cordes (Thau + Leucate)

Nombre de tables (Thau + Leucate)

Nombre de cordes par table

total des cordes

2895 1000 2895000

1200 3474000

- premier scénario : la totalité des tables est utilisée au cycle de grossissement de l’huître.

Les conchyliculteurs s’approvisionnent donc exclusivement en naissain de taille collable.

Une huître de 18 mois collable mettra 12 à 18 mois pour effectuer son cycle complet de

grossissement et ainsi atteindre une taille commercialisable29

.

On pose les hypothèses d’un approvisionnement en naissain de taille collable de 18 mois, et

d’un cycle de grossissement de 12 mois.

En moyenne, on compte entre 80 et 150 individus collés par corde30

.

Si effectivement toutes les tables sont utilisées au collage de naissain d’huîtres, il en résulte

une demande possible en naissain de taille collable évaluée ci-dessous :

Nombre de tables (Thau + Leucate)

Nombre de cordes par table

total des cordes individus

par cordes

nombre de naissain collable

2895 1000 2895000 80 231600000

1200 3474000 150 521100000

Or il faut souligner la totalité des tables présentes sur Thau et Leucate ne sont pas utilisées

exclusivement à la production d’huîtres creuses.

Pour avoir un chiffre plus représentatif, il faudrait tenir compte du nombre de tables dédiées à

la production de moules. Nous n’avons pas pu obtenir d’informations précises à ce sujet.

27

Ibid 28

Source : Gangnery A., Etude et modélisation de la dynamique des populations de bivalves en élevage

(Crassostrea gigas et Mytilus galloprovincialis) dans le bassin de Thau (Méditerranée, France) et des ascidies

solitaires associées, Thèse Université Montpellier II, mars 2003 29

Source : L’ostréiculture en Languedoc Roussillon, Approche des coûts de production de l’huître collée, Etude

financée par la Région du Languedoc Roussillon réalisée par AGERA 34 en collaboration avec le

CEPRALMAR, février 2000 30

Ibid

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

33 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Néanmoins, on peut poser l’hypothèse qu’en moyenne 15% du nombre total des cordes

recensées sont utilisées pour la production de moules, 85% servant alors à la production

d’huîtres creuses31

32

.

Nous obtenons donc les résultats suivant :

La quantité de naissains de taille collable est comprise entre 197 et 443 millions d’individus.

Tableau 15 : Estimation de la quantité de naissain collable (Thau + Leucate)

Nombre de tables (Thau + Leucate)

Nombre de tables

utilisées à la production d’huîtres creuses

Nombre de cordes par

table

total des cordes utilisées

exclusivement à la production d'huîtres

creuses

individus par cordes

nombre de naissain collable

2895 2460 1000 2460750 80 196860000

1200 2952900 150 442935000

Ces résultats sont à relativiser car l’approvisionnement en juvéniles ne se fait pas à 100% en

naissain de taille collable, de nombreux conchyliculteurs achètent du naissain de petite taille à

mettre à prégrossir. Et de plus, le nombre de tables consacrées uniquement au

prégrossissement de naissain d’huître n’est pas connu avec précision.

- deuxième scénario : approvisionnement exclusif en naissain à prégrossir

Dans ce cas aucun conchyliculteur ne s'approvisionne en naissains de tailles collables (> T12

T15), 100% de l'approvisionnement se fait pour des tailles de naissains < T12 mis à prégrossir

en pearlnets.

Il est difficile d’appréhender le nombre de tables en prégrossissement car cela dépend de la

taille de l’entreprise conchylicole, en effet le prégrossissement est la phase d’élevage de

l’huître précédant celle du collage sur corde appelée grossissement.

La table utilisée pour le prégrossissement ne servira pas au collage de l’huître et ne sera donc

pas comptée comme table de production finale d'huître.

Il faut donc avant toute chose, définir un rapport table de prégrossissement / table de collage.

Il existe différentes techniques utilisées pour prégrossir le naissain d’huître (pearlnets,

pochons, casiers australiens,..). L’élevage en pearlnet étant majoritaire dans la région, on ne

retiendra que cette technique pour effectuer nos calculs.

Une corde peut supporter jusqu’à 6 pearlnets maximum et chaque pearlnet peut être garni de

250 à 300 huîtres de taille T833

.

Une table consacrée uniquement au prégrossissement de naissain d’huître de taille T8

nécessite donc un approvisionnement entre 1.500.000 et 2.160.000 huîtres par table (selon le

nombre de cordes par table 1000 à 1200).

31

Source : S Mathe, H Rey-Valette, S Pages, Occurrence et évaluation économique d’une fermeture de l’étang

de Thau pour cause bactériologique, DITTY 32

Source : Agreste cahier conchyliculture numéro 1- février 2005 : recensement de la conchyliculture 2001 33

Source : OP des conchyliculteurs de Thau, Fiche réalisée dans le cadre d’un programme de développement du

prégrossissement en pearlnets, avec le soutien de l’Etat et de la Région Languedoc-Roussillon, Août 2003

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

34 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Tableau 16 : Récapitulatif des données nécessaires au calcul de l’estimation de la

quantité de naissain à prégrossir

Nombre de tables (Thau + Leucate)

Nombre de tables

utilisées à la

production d’huîtres creuses

Nombre de cordes

par table

total des cordes

utilisées à la production d’huîtres creuses

pearlnet par corde

huîtres par pearlnet

T8 par table

2895

2460

1000 2460750 6 250 1500000

300 1800000

1200 2952900 6 250 1800000

300 2160000

Pour le calcul du rapport table de prégrossissement / table de grossissement, nous faisons les

hypothèses suivantes :

-6 pearlnets par corde

-1 table = 1000 à 1200 cordes

-Taille du naissain mis en Pearlnet : T8

-250 à 300 individus de taille T8 contenus dans un pearlnet

-Mortalité au cours de la phase de prégrossissement estimée à 10%.

-Quantité de naissains collés sur 1 table : 180.000 à raison de 150 huîtres par corde

-2895 tables disponibles sur Thau + Leucate.

-85% des cordes sont utilisées à la productions d’huîtres creuses (15% à celle des moules) on

obtient donc un total de 2460 tables dédiées exclusivement à la production d’huîtres.

Une table d'élevage peut être garnie au maximum de 7200 pearlnets (6 pearlnets par corde

pour une table de 1200 cordes). Il est important encore une fois de souligner le fait que ce

chiffre est à relativiser, le nombre de pearlnets par corde dépendant bien évidemment de la

longueur de la corde et donc de l'emplacement de la table sur l'étang (terre large demi-large),

mais aussi de la "technique" d'élevage propre à chaque conchyliculteur.

A raison de 250 à 300 naissains d'huîtres de taille T8 par pearlnet, on obtient un

approvisionnement possible en juvéniles pour garnir la totalité d'une table de 1 500 000 à

2160 000 individus.

Si l'on estime que la mortalité du naissain enregistrée sur la phase de prégrossissement est de

l'ordre de 10%, on peut alors déterminer une quantité d'huîtres qui arrivent à taille collable.

Entre 1 350 000 et 1 944 000 naissains survivent à la phase de prégrossissement

En prenant en compte le nombre d’huîtres collables par corde qui varie entre 80 et 150, le

rapport table de prégrossissement / tables de grossissement peut prendre les valeurs

suivantes : 9, 17, 13 et 24.

Si l'on se base sur 2460 tables exploitées pour la production d’huîtres creuses, on obtient les

chiffres suivants :

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

35 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Tableau 17 : Estimation de la quantité d’approvisionnement en naissain à prégrossir

(Thau + Leucate)

Rapport

Table prégrossissement /

table grosssissement

Nombre de table de

prégrogrossissement

possibles

T8 par table Approvisionnement en

naissain

9 246 1500000 369000000

2160000 531360000

13 183 1500000 274500000

2160000 395280000

17 137 1500000 205500000

2160000 295920000

24 98 1500000 147000000

2160000 211680000

Ce scénario ne reflète pas la situation actuelle, mais compte-tenu des hypothèses retenues il

nous donne une information sur la capacité régionale maximale en approvisionnement de

naissain de petite taille à mettre à prégrossir.

Tableau 18 : récapitulatif de la demande en naissain de taille collable et à prégrossir

Approvisionnement

exclusif en naissain de

taille collable

Approvisionnement

exclusif en naissain à

prégrossir

Estimation basse 196860000 147000000

Estimation haute 442935000 531360000

1.2.2 critique de l’évaluation des quantités par les tables

- Méconnaissance de la proportion entre les pratiques d’approvisionnement en naissain à

prégrossir et de celles d’approvisionnement de naissain de taille collable.

D’où la distinction entre les 2 scénarios qui ne reflètent pas la réalité.

- Un manque de précision quant à la productivité des tables.

La non prise en compte du paramètre de localisation des tables (terre, large, demi-large) à un

impact obligatoire et non négligeable sur l’estimation de la quantité de naissain en suspension

(qu’il soit mis en pearlnet ou collé).

- Les méconnaissances statistiques des nombres de carrés ou de tables inoccupés, ainsi que de

ceux des tables occupées à la production de moules (qui peuvent varier d’une année sur

l’autre) conduisent aussi à émettre des réserves quant à la précisions des estimations.

Remarque : une approche pourrait être envisagée à partir du nombre de pearlnets

effectivement utilisé, afin de préciser certaines des inconnues.

On tente de déterminer le nombre de tables effectivement utilisées à la phase de

prégrossissement, ce qui nous permettra d’en déduire de façon plus réaliste la quantité de

naissain mis en prégrossissement dans l’étang.

Il s'agit donc ici de réaliser une photographie de la situation actuelle concernant les techniques

de production utilisées sur les bassins de Thau et de Leucate.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

36 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

A partir du nombre de pearlnets réellement détenus par l'ensemble des conchyliculteurs : on

peut déterminer le nombre de tables utilisées au prégrossissement avec l'équivalence table

grossissement, puis imaginer le reste des tables uniquement garnies en huîtres déjà

prégrossies.

On aurait alors des estimations sur la part des approvisionnements en huîtres collables et des

approvisionnements pour le prégrossissement.

Cette approche n’a pu être conduite dans le cadre de ce rapport vu les délais impartis à cette

étude.

2. Evaluation quantitative de la demande nationale Selon les données du Comité National de la Conchyliculture, la production moyenne annuelle d’huîtres sur les

années 1996-2005 peut être estimée à 132000 tonnes.

Figure 8 :Comparatif des productions (tonnes) d’huîtres creuses au niveau national et en

Languedoc-Roussillon de 1996 à 2005

On procède de la même façon que pour apprécier la demande régionale, en partant de la

production nationale moyenne d’huître creuses.

Les calibres moyens, n°3 et n°4, seront majoritaires dans l’offre au niveau national34

.

Le taux de mortalité des huîtres adultes au niveau national en moyenne pluriannuelle 1993-

2005 est estimé à 11% dans le rapport REMORA 200635

, chiffre que nous avons retenu pour

nos calculs. 34

Source : CNC communiqué de presse, 3 décembre 2006 35

REMORA 2006

13000

10000

12000

12000

12000

10500

10500

7000 10

000

13000

1360

00

1380

00

1370

00

1370

00

1335

00

1265

00

1265

00

1280

00

1270

00

1285

00

0

20000

40000

60000

80000

100000

120000

140000

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Années

Production d'huîtres creuses enméditerranée

Production nationale

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

37 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

La mortalité des juvéniles quant à elle peut être évaluée à 10%* en moyenne nationale36

.

*ce rapport ne prend pas en compte les données sur les mortalités des juvéniles en

Méditerranée dans le calcul de la mortalité au niveau national, le réseau REMORA ne

réalisant pas de suivi naissain pour cette région.

Tableau 19 : Estimation de la demande en naissain nationale

production kg

poids d'une huître

marchande kg

nombre d'huître

taux de mortalité % sur

la phase de grossissement

quantité nationale de naissain en

début de phase de

grossissement

Taux de mortalité % sur

la phase de prégrossissem

ent

quantité nationale de

juvéniles

132000000 0,07 1885714200 11 2118780000 10 2354200000

132000000 0,05 2640000000 11 2966292100 10 3295880100

Nous obtenons des quantités de naissains demandées au niveau national qui peuvent fluctuer

entre 3,3 et 2,4 milliards d’individus.

Ces estimations calculées à partir de la production d’huîtres adultes de l’année 2000 estimé

par le CNC, année pour laquelle nous avions connaissances des valeurs des taux de mortalité

nationaux pour l’ensemble du cycle d’élevage de l’huître ne peuvent être interprétés comme

des résultats significatifs du fait de la forte variabilité possible des mortalités et donc de la

production d’une année sur l’autre.

Cependant, il s’agit de fourchettes de valeurs qui nous permettent de borner la demande en

naissain nationale possible pour un maximum de 3,3 milliards de naissains.

3. Récapitulatif : confrontation de l’offre et de la demande

Tableau 20 : Confrontation des estimations de l’offre et de la demande au niveau national

En ce qui concerne la demande la quantité de naissain au niveau national peut être estimée à

un niveau moyen qui est de l’ordre de 3 milliards d’individus, en se basant sur la production

d’huîtres marchandes dont on peut observer une relative stabilité sur la dernière décennie.

L’offre quant à elle peut être beaucoup plus fluctuante, surtout en fonction des fortes

variations qui peuvent être enregistrées pour le naissain naturel.

La montée en puissance de la production de naissain en écloserie tend à établir un meilleur

équilibre entre l’offre et la demande. Il faut cependant souligner que les données 2007 sont

des intentions de productions envisagées par les écloseurs. Ces volumes sont encore incertains

36

REMORA 2005

Approche par les

tables

Approche par la

production

147 162 2,4 6

531 203 3,3 2,5

Estimation de la demande régionale

(en millions)Estimation de la

demande nationale

(en milliards)

Estimation de

l'offre nationale

(en milliards)

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

38 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

mais ils donnent une bonne approche quantitative pour les années à venir compte tenu des

projets d’extension de certaines de ces entreprises.

Au niveau régional, nous avons également effectué une estimation par référence à la

production, et tenté de confronter ces chiffres avec une méthode d’estimation « par les

tables ».

Celle-ci fait apparaître des écarts de résultats importants.

L’explication provient du fait que pour dans la mise en œuvre de cette méthode, qui permet

d’envisager des scénarios concrets, nous avons pris en compte des données théoriques

extrêmes pour apprécier les techniques de production utilisées par les professionnels.

Ce type d’approche pourrait être amélioré par la mise en œuvre d’enquêtes recensant, avec

plus de précision, les pratiques et techniques utilisées par l’ensemble des conchyliculteurs de

la région

L’intérêt de cette méthode réside dans la possibilité d’extrapolation des données en fonction

des fluctuations de mortalités sur les différents sites (ex : malaïgue etc.…).

.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

39 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

IV. Evaluation qualitative de la demande régionale : Traitement des données

récoltées lors des enquêtes réalisées auprès des conchyliculteurs

1. Méthodologie de l'enquête

L'évaluation qualitative des besoins en naissain dans la région du Languedoc-Roussillon a été réalisée par

enquête auprès d'un échantillon de conchyliculteurs. (cf. annexe 5)

Ces enquêtes sont basées sur un questionnaire semi-directif à questions ouvertes et fermées.

Les données récoltées ont ensuite été traitées afin d'obtenir des informations concernant les besoins en naissains

d'huîtres nécessaires à la production ostréicole de la région, avec une approche qualitative qui nous permettra de

définir des comportements de stratégies d’approvisionnement.

1.1. La sélection de l'échantillonnage

Il s'agit ici de déterminer la taille de l'échantillon la plus représentative de l'ensemble de la population

conchylicole du LR.

Pour ce faire, nous nous sommes adressés à la Section Régionale Conchylicole de Méditerranée (SRCM).

Il a été convenu de stratifier la population selon la taille de l'entreprise conchylicole c'est à dire selon le nombre

de tables détenues par le concessionnaire.

Nous avons approché les enquêtes en scindant la population en deux : les "petits" concessionnaires, que nous

avons définis comme ceux possédant moins de 10 tables et les "gros" qui eux détiennent 10 tables ou plus.

Différents critères d'échantillonnages tels que l'ancienneté (dates d'installation), le type d'activité

(producteur/expéditeur/purificateur) ou encore la mise en place d'une démarche qualité (autres) auraient pu être

mis en avant mais n'étaient pas disponibles dans la base de données de la SRCM.

(A noter le manque d'information concernant la localisation des tables, et celle du mas conchylicole, le manque

de précisions sur les types d'activités exercées par les conchyliculteurs : il est en effet impossible de savoir si

ceux ci sont uniquement ostréiculteurs, ou s'ils pratiquent aussi l'élevage de moules, il est donc par conséquent

impossible d'échantillonner en fonction du nombre de tables consacrées uniquement à la production d'huîtres).

En raison des contraintes de temps et de moyens, on a considéré que le nombre d'enquêtes réalisables dans le

temps imparti était d'une soixantaine en un mois et demi.

La taille de l'échantillon a été fixée à 63 individus, ce qui représente à peu près 1/10 de la population

conchylicole présente dans la région.

La SRCM nous a donc fourni une liste de conchyliculteurs à interroger. Construite sur la base d'un

tirage aléatoire, elle nous donne les informations suivantes détaillées par conchyliculteur telles que :

- Le nombre de tables détenues par le conchyliculteur

- La date d'installation

- Les coordonnées, parfois

La SRCM nous a fourni en plus des données sur la population conchylicole de la région :

- Nombre total de concessions sur la région du Languedoc-Roussillon (détaillée par bassin : Thau

Leucate)

- Nombre de concessions par nombre de tables attribuées.

Nous avons vérifié par la suite le pourcentage d’erreurs qu’engendre cette taille d’échantillon afin que les

résultats restent significatifs. Dans le cas d’une population finie et pour l’estimation d’une proportion, la taille

optimale de l’échantillon peut être estimée ainsi :

nc² * N * p * q

n=

(nc² * p * q) + (N * te²)

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

40 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

N=taille de la population

q=1-p (pq=1/4)

te= tolérance d’erreur d’estimation

nc= niveau de confiance (=1,96)

n= taille de l’échantillon

A partir de notre échantillon de 63 individus nous obtenons :

- une erreur d’estimation = 11,5% (à partir de la formule ci-dessus)

- taux d’échantillonnage = 12,7%

1.2 Présentation de l'échantillon

Les données fournies par la SRCM indiquaient un nombre total de 496 concessions sans

prendre en compte la coopérative des 5 ports qui gère une unique concession regroupant

environ 650 tables.

457 (92%) concessions comportent moins de 10 tables soit un total de 1675 tables et 39 (8%)

plus de 10 tables représentant un total de 589 tables.

1.3 La collecte et le traitement de l'information

Dix enquêtes furent d'abord réalisées sur le terrain pour valider le questionnaire et pour se

familiariser avec les lieux de production, le reste de l'échantillon fut interrogé par téléphone

par manque de moyens alloués aux déplacements.

1.3.1. Caractérisation du choix du naissain : Analyse qualitative de la demande basée sur les enquêtes

L'approvisionnement en naissain d'une entreprise peut être défini selon plusieurs

caractéristiques.

Caractéristiques en fonctions desquelles nous avons construit notre questionnaire et dirigé nos

enquêtes pour tenter de qualifier la demande en naissain du bassin :

- La taille du naissain à partir de laquelle le professionnel va réaliser sa production (on

peut également parler de "forme" ou de "présentation" de naissain lorsqu'il s'agit de naissain

capté sur coquilles ou tubes), qui nous informe par la même occasion sur les techniques de

productions (prégrossissement ou non) utilisées par le conchyliculteur.

- Son origine, à savoir s'il provient d'écloserie ou de captage naturel

- La ploïdie de l'huître : le naissain choisi est-il diploïde ou triploïde ?

- Le choix de l'écloserie, dans le cas bien évidemment d'un approvisionnement en

écloserie

- La période d'approvisionnement

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

41 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

1.3.2. Présentation du questionnaire

La première partie du questionnaire nous permet de recueillir des informations d’ordre

général sur l’activité du conchyliculteur.

La seconde partie, quant à elle nous informe sur les caractéristiques de l’approvisionnement

en naissain (provenance, quantité, taille, période et ploïdie).

Une troisième partie concerne la mortalité du naissain pour chaque phase du cycle d’élevage.

Les quatrièmes et cinquièmes parties nous renseignent sur les critères de choix du type de

naissain (naturel / écloserie) ainsi que des différents fournisseurs.

La sixième partie nous apporte des données sur les circuits de commercialisation afin de

déterminer les périodes de vente.

Enfin la dernière partie concerne les perspectives d’avenir du professionnel interrogé.

1.3.3. Les problèmes rencontrés lors des enquêtes

La méthode employée est sujette à plusieurs critiques que nous pouvons faire ici.

Il est toujours difficile d’évaluer des activités dépendant fortement des conditions climatiques

annuelles par une approche déclarative, sur le vif, telle qu’elle a été pratiquée ici., .

Il est effectivement difficile pour de nombreux conchyliculteurs d'évaluer leur production et

de donner un tonnage à l'année avec précision (il faut ajouter à cela la conjoncture particulière

dans laquelle se trouve l'activité conchylicole de la région, à savoir 2006 : année de malaïgue

avec d'énormes pertes, et 2007 mortalités supérieures à la moyenne et inexpliquées aux mois

de mai et de juin sur Thau et Leucate)

Les quantités d'approvisionnement varient énormément pour un même conchyliculteur d'une

année sur l'autre. ( Certains ne savent pas en quelle quantité ils s'approvisionnent : "quand on

peut remplir on remplit" etc.…).

Ce manque de précision va se répercuter sur notre travail de traitement statistique et va en

limiter l'approche quantitative

Il nous sera donc difficile d'extrapoler ces données à l'ensemble de la population conchylicole.

De plus même si la taille de l'échantillon est relativement importante, les techniques et les

choix d'approvisionnement des conchyliculteurs sont tellement divers et variés, qu'il nous

paraît peu avisé d'extrapoler ces données à l'ensemble de la population.

L’approche nous permettant d’évaluer de façon la plus réaliste la demande locale aurait été

de réaliser des enquêtes sur l'ensemble de la population, chose que nous n'avons pu mettre en

œuvre faute de temps et de moyens.

Malgré cela les entretiens nous ont permis d'obtenir de nombreuses données de type qualitatif.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

42 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

2. Description des résultats des enquêtes

2.1. Les différents comportements

Ici le but est de réaliser une analyse descriptive des résultats des enquêtes en se basant sur

chacun des critères cités p.34 qui caractérisent les choix du naissain.

Tout d’abord en considérant l’ensemble de l’échantillon, puis en considérant la stratification

par taille d’entreprise (nombre de tables).

2.1.1. Analyse globale de l'ensemble de l'échantillonnage

En partant des critères de taille et d'origine du naissain on peut décrire l’échantillon de la

façon suivante.

L'approvisionnement en naissain de petite taille à prégrossir est réalisé par 49 individus parmi

les 63 interrogés : soit 78% de l'échantillonnage.

Parmi les 49 entreprises pratiquant le prégrossissement de naissain d'huîtres, 46 d'entre elles

s'approvisionnent en naissain d'écloserie, dont 32 qui se fournissent uniquement en naissain

d'écloserie et 14 qui combinent naissain d'écloserie et naissain d'origine naturelle.

Seulement 3 exploitations conchylicoles réalisent la phase de prégrossissement uniquement à

partir de naissain d'origine naturelle.

Parmi les 49 exploitations qui s'approvisionnent en naissain à prégrossir, 17 d'entre-elles ne

s'approvisionnent pas du tout en naissain prégrossi (de taille collable).

Seuls 17 individus interrogés sur 63 réalisent leur production à partir d'un approvisionnement

en naissain de petite taille mis à prégrossir.

32 des 49 conchyliculteurs se fournissent donc à la fois en naissain à prégrossir et en naissain

prégrossi, 8 d'entres eux utilisent uniquement du naissain prégrossi en écloserie, 19

uniquement du naissain provenant de captage naturel, les 5 restants se procurent à la fois du

naissain d'écloserie et du naissain naturel.

Les 14 individus restant qui ne pratiquent pas le prégrossissement de naissain d'huître,

s'approvisionnent uniquement en naissain de grosse taille collable directement sur cordes.

Parmi eux, 3 s'approvisionnent uniquement en naissain provenant d'écloserie, et 6 uniquement

en naissain naturel.

5 individus travaillent à la fois avec du naissain d'écloserie et du naissain d'origine naturelle

de taille collable.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

43 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Tableau 21 : Les différents profils de technique d’élevages

Approvisionnement en naissain à prégrossir

écloserie naturel écloserie + naturel néant total

Ap

pro

vis

ion

ne

men

t en

na

issain

d

e ta

ille c

olla

ble

écloserie 5 1 2 3 11

naturel 13 1 5 6 25

écloserie + naturel

5 0 0 5 10

néant 9 1 7 0 17

total 32 3 14 14 63

Voir aussi le diagramme récapitulatif présent en annexe 6.

Récapitulatif des tailles de naissain demandées sur le bassin.

Nous présenterons les différentes tailles achetées par phases d’élevage (prégrossissement ou

grossissement).

Au cours des enquêtes, il s’agissait de questionner les conchyliculteurs sur les tailles de

naissain recherchées, et pour chacune d’entre elle les quantités d’approvisionnement

souhaitées.

Les quantités par taille de naissain n’étant pas déterminées avec précision (un grand nombre

de conchyliculteurs pouvaient nous citer plusieurs tailles sans pour autant nous donner les

quantités d’approvisionnement correspondant à chacune d’entre elles), nous présenterons les

résultats en retranscrivant, pour chaque taille identifiée, le nombre de sollicitations recensées,

correspondant au nombre de tailles différentes ayant fait l’objet d’un approvisionnement par

le conchyliculteur.

Pour clarifier l’analyse des données, nous avons choisi de grouper certaines tailles entre elles

(tailles qui présentent sensiblement les mêmes caractéristiques) :

- Pour le naissain de petite taille à prégrossir :

T6, T7 et T8

T10 et T12

- Pour le naissain de taille collable utilisé pour la phase de grossissement :

T12 T13

T19 T20 T21 T22

T25 T30

14 mois / 18 mois

-Approvisionnement en naissains de petites tailles pour le prégrossissement.

Le naissain provenant d’écloserie est demandé en grande majorité pour des tailles de 6 à

8mm, quelle que soit la ploïdie de l’huître.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

44 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Ces tailles proposent un bon rapport qualité / prix (cf. partie II 5 caractéristiques qualitatives

de l’offre : caractéristique des prix)

La taille T4 reste très petite et encore assez fragile (plus de mortalité) et n’est donc pas

couramment utilisée pour le prégrossissement.

Tableau 22 : Les tailles de naissain choisies pour le prégrossissement

écloserie naturel

diploïde triploïde

T4 1 1 3

T6, 7, 8 25 35 5

T10, 12 8 10 4

T15 1 1 1

coquilles 3

coquilles st jacques 1

tubes 1

-Approvisionnement en naissains de taille collable.

Les tailles T15 T20 et T25 semblent être les plus demandées en ce qui concerne

l’approvisionnement en naissain de tailles collables quelle que soit l’origine (écloserie ou

naturel) de celui-ci.

Ceci peut aussi s’expliquer par le rapport qualité prix et surtout par une taille adaptée à la

technique de production sur corde.

Tableau 23 : Les tailles choisies pour le collage

écloserie naturel

diploïde triploïde

T10 0 0 1

T12, 13 0 5 0

T15 6 6 7

T19, 20, 21, 22 6 5 7

T25, 30 4 4 6

12 mois 0 0 1

14 mois / 18 mois 2 1 3

100/120 bêtes au kg

0 0 2

200 bêtes au kg 0 0 1

Le choix des écloseries

- Ecloseries sollicitées à l'approvisionnement de naissain à prégrossir.

Lors des enquêtes la question sur les quantités demandées par écloserie fut abordée pour

chacun des conchyliculteurs, néanmoins, les réponses, trop souvent approximatives ne nous

ont pas permis d'obtenir des résultats exploitables.

C’est pourquoi nous avons choisi de retranscrire ici, pour chaque écloserie identifiée, le

nombre de sollicitations recensées, correspondant au nombre d’écloseries dans lesquelles le

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

45 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

conchyliculteur s’est approvisionné au moins une fois, et non la quantité de naissain

demandée pour chacune des écloseries.

Après étude des résultats issus de nos enquêtes, il ressort que l'écloserie la plus présente pour

la phase d'élevage de prégrossissement est Grainocéan.

37 conchyliculteurs parmi les 46 qui pratiquent le prégrossissement à partir de naissain

d'écloserie, soit 80% d'entre eux, s'approvisionnent chez Grainocéan.

La seconde écloserie qui se démarque du lot est Vendée Naissain avec 20 personnes

identifiées, soit 43% des 46 conchyliculteurs pratiquant le prégrossissement en naissain

d'écloserie.

Viennent ensuite la Satmar avec 8 demandes soit 17% des individus, puis France Turbot avec

respectivement 5 et 4 demandes, et enfin Sodabo, qui ne comptabilise que 2 sollicitations.

Un autre fournisseur a été identifié, il s’agit de Bleu Médoc, une micronurserie située dans le

département de la Gironde, qui propose du naissain d’huître diploïde et triploïde et pour

lequel on recense quatre conchyliculteurs qui s’y approvisionnent.

Figure 9 : Ecloseries sollicitées pour un approvisionnement en naissain à prégrossir

- Ecloseries sollicitées à l'approvisionnement de naissain de taille collable.

Les deux écloseries qui se distinguent dans l’approvisionnement en naissain de taille collable

sont Grainocéan avec 12 sollicitations et Vendée Naissain avec 11 conchyliculteurs identifiés

parmi les 21 qui s’approvisionnent en naissain collable.

choix des écloseries pour le prégrossissement

46

37

20

85

2

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

total Grainocéan France Naissain Satmar France Turbot sodabo

Ecloseries

No

mb

re d

e co

nch

yli

cult

eurs

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

46 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Figure 10 : Ecloseries sollicités pour un approvisionnement en huîtres de tailles

collables

Nous identifions de plus pour l’achat de naissain prégrossi, 2 fournisseurs qui n’apparaissaient

pas dans la demande en naissain à prégrossir. Il s’agit en fait de 2 entreprises conchylicoles

localisées sur le bassin de Thau qui pratiquent le prégrossissement de naissains d’huîtres

creuses à partir de juvéniles issus d’écloseries et qui revendent du naissain de taille collable

aux producteurs régionaux.

- Critères de sélection de l’écloserie

Le principal critère de sélection retenu par les conchyliculteurs pour le choix de l’écloserie

semble être le prix.

Tableau 24 : Les critères de sélection d’une écloserie (nombre de citations recueillies

auprès de l’échantillon)

prix qualité fidélité Bouche à oreille disponibilité

25 18 11 7 6

Le choix des bassins de captage naturel

- Pour le naissain à mettre à prégrossir :

Sur les 17 personnes qui s'approvisionnent en naissain naturel à prégrossir, 14 d'entre-elles se

fournissent en naissain provenant d'Arcachon, 5 sollicitent les produits issus du bassin de

Marennes Oléron, et une personne s'approvisionne en naissain de captage naturel breton.

choix des écloseries pour le naissain de taille collable

21

1211

3

10

0

5

10

15

20

25

total Grainocéan France

Naissain

Satmar France

Turbot

sodabo

Ecloseries

No

mb

re d

e c

onch

yli

cult

eurs

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

47 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

provenance du naissain naturel à prégrossir

17

14

5

1

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

No

mb

re d

e s

oll

icit

ati

on

s

Echantillon

Arcachon

Marennes

Bretagne

Figure 11 : Provenance du naissain naturel à prégrossir

- Pour le naissain de taille collable

Sur les 35 conchyliculteurs qui s’approvisionnent en naissain de taille collable, 24 d’entres

eux se fournissent en naissain provenant d'Arcachon, 19 sollicitent les produits issus du bassin

de Marennes Oléron, 3 personnes s'approvisionnent en naissain de captage naturel breton et 1

personne en Normandie.

Provenance du naissain naturel de taille collable

35

24

19

31

0

5

10

15

20

25

30

35

40

No

mb

re d

e s

oll

icit

ati

on

s

Echantillon

Arcachon

Marennes

Bretagne

Normandie

Figure 12 : Provenance du naissain naturel de taille collable

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

48 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Les périodes d'approvisionnement

- Approvisionnement pour la phase de prégrossissement

-Périodes d'approvisionnement en naissain d'écloserie à prégrossir

Parmi les différentes périodes identifiées, deux peuvent être distinguées en fonction de la

ploïdie du naissain :

La période du mois de juillet à fin septembre semble être préférée pour la mise en pearlnets

des huîtres triploïdes.

Le naissain diploïde quant à lui est plutôt mis en élevage pour l’automne (de septembre à

novembre).

Tableau 25 : périodes d’approvisionnement en naissain d’écloserie à prégrossir (<T15) :

nombre de conchyliculteurs

Périodes d'approvisionnement

Naissain diploïde Naissain triploïde

Avril - juin 1 6

Janvier - mars 3 1

Juillet - septembre 10 27

septembre - novembre 18 8

- Périodes d'approvisionnement en naissain naturel à prégrossir

les périodes de mise en prégrossissement de naissain naturel les plus sollicitées sont celles de

janvier à avril et de septembre à novembre.

La naissain semble ici être approvisionné en majorité* au printemps. Cette période diffère

avec les périodes clés d’approvisionnement en naissain d’écloserie.

*résultats à relativiser compte tenu du faible nombre de conchyliculteurs échantillonnés

s’approvisionnant en naissain naturel pour leur phase de prégrossissement.

Tableau 26 : Périodes d’approvisionnement en naissain naturel à prégrossir (<T15) :

nombre de conchyliculteurs

Périodes

d'approvisionnement Naissain naturel

Janvier - mars - avril 9

juillet - septembre 2

Septembre - novembre 6

- Approvisionnement en naissain de taille collable

- Périodes d'approvisionnement en naissain prégrossi d'écloserie et issu de

captage naturel.

L’approvisionnement semble ici être concentré sur les périodes du printemps et de l’automne,

avec un naissain collé de janvier à avril ou de septembre à novembre.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

49 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Ces périodes clés correspondent avec des ventes d’huîtres à la consommation pour noël ou

pour l’été**.

**Un cycle de grossissement est réalisé entre 10 et 18 mois pour un naissain collé à une taille

de 18 mois (les huîtres seront bien évidemment vendues toute l’année compte tenu des vitesses

de croissance différentes pour chacune d’entre elles).

Tableau 27 : Périodes d’approvisionnement en naissain collable ( >= T15) prégrossi en

nurserie : nombre de conchyliculteurs

Périodes d'approvisionnement

Nombre de conchyliculteurs

Janvier - avril 14

Septembre - novembre 11

Tableau 28 : Périodes d'approvisionnement en naissain naturel collable ( >= T15) :

nombre de conchyliculteurs

Périodes d'approvisionnement

Nombre de conchyliculteurs

Janvier - mars - avril 19

Septembre - octobre 15

Le premier constat que l'on peut établir à l'issue de cette analyse est qu'il existe une grande

diversité de comportements d'approvisionnement.

La question que l'on peut se poser maintenant est de savoir si le critère selon lequel nous nous

sommes basés pour échantillonner la population, à savoir la taille de l'entreprise, définie par

le nombre de tables détenues par chaque conchyliculteur, a une influence sur le comportement

d'approvisionnement de celui-ci.

2.1.2. Analyse descriptive des résultats en stratifiant par tailles d'entreprises

En créant 3 groupes distincts de conchyliculteurs en fonction du nombre de tables, on tente

d'affiner les résultats issus de l'analyse globale de l'ensemble de l'échantillonnage effectuée ci-

dessus.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

50 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Figure 13 : Approvisionnement en naissain à prégrossir

19

21

23

6

3

12

10

12

10

0

5

10

15

20

25

1 à 4 5 à 9 >=10

tailles (nbre de tables)

No

mb

res

de

co

nc

hyli

cu

lte

urs

échantillon

taille collable d'écloserie

taille collable de captage naturel

Figure 14 : Approvisionnement en naissain de taille collable

La première remarque que l’on peut faire est que la taille de l'entreprise ne semble pas induire

un type bien défini de schéma d'élevage. Le conchyliculteur ne semble pas s’orienter plus

19

21

23

14

16 16

5

7

5

0

5

10

15

20

25

1 à 4 5 à 9 >=10

tailles (nbre tables)

No

mb

re d

e c

onc

hyli

cu

lte

urs

échantillon

A prégrossir d'écloserie

A prégrossir de captage naturel

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

51 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

vers une activité de prégrossissement ou de grossissement en fonction du nombre de tables de

l’entreprise.

Une seconde constatation peut être établie : le critère du nombre de tables détenues par le

conchyliculteur, ne semble pas avoir d'influence sur son choix d'approvisionnement en

naissain à prégrossir.

Il semble en effet que dans tous les cas le choix du naissain provenant d’écloserie soit

privilégié par rapport à celui provenant de captage naturel en ce qui concerne

l’approvisionnement pour la phase de prégrossissement.

En ce qui concerne le naissain de taille collable, il apparaît que l’huître naturelle est préférée à

celle d’écloserie pour des entreprises de petite taille (moins de 10 tables).

Pour cette taille de naissain, la provenance n’est pas toujours facile à identifier puisque

certains fournisseurs font prégrossir du naissain d’écloserie et le revendent directement.

Nous pouvons émettre l’hypothèse que les plus grosses entreprises se procurent des naissains

de grande taille en écloserie, plutôt qu’en naissain naturel, afin de pouvoir ajuster en toute

saison leur production (meilleurs disponibilités du naissain d’écloserie au cours de l’année) et

ceci malgré un prix supérieur à celui du naissain naturel.

Les dates d'installation

Les résultats issus de notre enquête ne nous permettent pas de montrer l'existence d’un lien

entre l’ancienneté du conchyliculteur dans le métier et une stratégie bien particulière

d'approvisionnement en naissain d’huître.

Il serait ainsi erroné de conclure qu'un conchyliculteur installé depuis longtemps et habitué à

s'approvisionner de façon "traditionnelle" en naissain naturel prégrossi collable directement

sur corde ne se borne à produire son huître qu'en utilisant ces techniques d'élevages "à

l'ancienne".

2.2. Analyse des facteurs qui influencent les choix d'approvisionnement

Nous venons de voir précédemment que les caractéristiques de l'approvisionnement en

naissain d'huître peuvent être définies en fonctions des critères suivants :

- Taille du naissain

- Origine du naissain (écloserie / naturel)

- Ploïdie

- Choix de l'écloserie

- Période d'approvisionnement

A l'issue d'une analyse descriptive des résultats obtenus via nos enquêtes, nous avons conclu

qu'il n'existait par de rapport direct entre la taille de l'entreprise ou encore l'ancienneté du

conchyliculteur et son comportement d'approvisionnement.

Nous allons donc tenter de déterminer et d'expliquer les facteurs qui sont susceptibles de peser

sur les choix d'approvisionnement des conchyliculteurs.

Deux facteurs pertinents semblent être à l'origine de la grande diversité des comportements

d'approvisionnement des conchyliculteurs.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

52 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Tout d'abord nous verrons que la technique d'élevage a une incidence sur le profil de

l'entreprise, sur son schéma d'approvisionnement et donc indubitablement sur le choix du

naissain.

Puis nous mettrons en avant que la façon d'appréhender la gestion d'élevage de l'huître, qui

diffère selon l'appréciation de chaque conchyliculteur, conditionne les choix

d'approvisionnement en naissain. Nous appellerons cela la stratégie de l'entreprise.

2.2.1. Approche par la technique d'élevage

A l'échelle globale du bassin, on peut déjà expliquer que certaines de ces caractéristiques sont

liées à l'évolution des techniques d'élevage.

La première chose importante à rappeler est que les conchyliculteurs méditerranéens sont

tributaires de l'offre en naissain provenant d'autres bassins.

Ils vont devoir adapter leurs techniques d'élevage en fonction des caractéristiques

"morphologiques" du naissain mis à leur disposition.

Par caractéristiques "morphologiques" du naissain nous sous-entendons les différentes formes

possibles que peut prendre le naissain et à partir desquelles le conchyliculteur languedocien

peut se le procurer.

Il s'agit donc des différentes tailles de naissain (ex : tailles <T15 à mettre à prégrossir ou

>=T15 collables) qui lui sont proposées, ainsi que des différents supports sur lesquels ils sont

captés (ex : tubes, coupelle, coquilles, microbrisure, grattis naturel).

A l'étude de l'évolution des différentes techniques de production qui ont existé dans la région,

on remarque une tendance de plus en plus marquée au cloisonnement des différentes phases

du cycle d'élevage de l'huître, avec une séparation des phases d'élevage de prégrossissement et

de celles de grossissement. (séparation des phases au sein d'une même entreprise qui pratique

alors l'ensemble du cycle d'élevage de l'huître)

Cette tendance peut finalement s'expliquer par l'évolution des techniques d'élevage liées à

l'évolution "morphologique" du produit naissain offert.

L'élevage méditerranéen a toujours été réalisé en suspension sur tables.

En 1911 on voit apparaître les premières concessions sur la lagune de Thau.

A l'époque, les premières structures servant à l'élevage sont construites en bois.

Une des techniques alors employée à la production des huîtres est celle des huîtres collées

sur barres : Les huîtres sont collées individuellement avec du ciment sur des barres de

palétuvier imputrescibles de 1,50 mètres de longueur. Environs 80 individus pouvaient alors

être collés par barre.

Les tables de bois ont finalement été remplacées par des structures métalliques, et cette

technique a été aujourd'hui définitivement abandonnée au profit des huîtres collées sur

cordes.

Une ancienne méthode d'élevage qui a aujourd'hui, elle aussi, totalement disparu était celle

des filets d'huîtres : les huîtres étaient collées sur des bandes de filet comportant

généralement trois ou quatre files d'huîtres collées deux à deux.

A l'heure actuelle on distingue plusieurs modes d'élevage :

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

53 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Les huîtres en pignes : le conchyliculteur s'approvisionne en coquilles d'huîtres ou en

coquilles st Jacques sur lesquelles sont fixées des larves d'huîtres microscopiques.

Ces coquilles vont être insérées dans les torons des cordes suspendues aux tables d'élevage.

Les huîtres vont alors se développer en bouquet formant ainsi des agglomérats ou "pignes".

Un cycle d'élevage en pignes englobe les phases de prégrossissement et de grossissement de

l'huître.

Cette technique est aujourd'hui de moins en moins utilisée dans la région.

Les huîtres collées : les naissains d'huîtres âgés de 10 à 18 mois (15 à 25 millimètres) sont

collés à l'aide de ciment par groupes de 3 ou 4 sur des cordes de nylon.

Les naissains mis à disposition des conchyliculteurs, contrairement à la technique en pigne,

sont individualisés, c'est à dire soit détroqués au préalable de leur support, dans le cas d'un

captage sur support (ex : captage en milieu naturel sur coupelle, tubes etc… ), soit captés un à

un sur support, dans le cas d'un captage sur microbrisure réalisé en écloserie.

La durée de l'élevage varie de 10 à 18 mois au terme desquels l'huître atteint une taille

commercialisable.

Cette technique d'élevage ne correspond en fait qu'à la phase de grossissement de l'huître.

En effet, le naissain ne peut être collé qu'à partir d'une certaine taille.

Le conchyliculteur a donc 2 possibilités d'approvisionnement : soit, il achète directement des

huîtres de tailles collables (15-25 mm), donc déjà prégrossies et individualisées (i.e. soit

détroquées, soit captées unes à unes) soit, il s'approvisionne en naissain de petite taille (<T15)

non collable. Il est alors obligé de réaliser lui-même la phase de prégrossissement.

Avant l'introduction des pearlnets en étang, le conchyliculteur ne pouvait réaliser ladite phase

qu'à partir d'un approvisionnement en naissain capté sur tube : cette technique consistait à

suspendre aux tables des tubes de plastique sur lesquels sont captés les larves d'huîtres. Au

bout d'une durée de 18 mois, les huîtres sont détroquées, collées et mises en élevage pendant 6

mois.

Cette technique, tout comme celle des huîtres en pigne est aujourd'hui à l'abandon, et ce

depuis l'introduction en 1997 en étang d'une nouvelle technique : le pearlnet.

Le prégrossissement en pearlnet :

C'est une technique qui permet de faire prégrossir du naissain de petite taille (i.e. soit sous

forme de grattis naturel, soit capté un à un sur microbrisure en écloserie) jusqu'à ce qu'il

atteigne une taille adéquate au collage sur corde.

Cette technique a été mise au point il y a 10 ans afin de permettre aux conchyliculteurs de

s'approvisionner en naissain d'écloserie.

En effet avant l'apparition des pearlnets, les conchyliculteurs languedociens n'avaient

finalement pas la possibilité de s'approvisionner en naissain un à un de petite taille (<T15).

Ils se trouvaient par conséquent exclus du marché du naissain d'écloserie. Ces dernières ne

proposaient alors que peu de naissain de taille collable37

.

Prégrossissement en pearlnet : mutation des caractéristiques de la demande et

approvisionnement en naissain d'écloserie

La pratique du prégrossissement en étang à partir de naissain capté un à un ou de grattis

naturel est donc récente, depuis l'apparition des pearlnets en 1997, et il semble que de plus en

plus de conchyliculteurs cherchent à s'équiper en conséquence.

37

Source : Diversification des productions conchylicoles en Languedoc-Roussillon 1997 – 1998 (en

collaboration avec Ifremer et Cépralmar)

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

54 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Les nouvelles possibilités d'approvisionnement qu'offre cette technique vont de pair avec une

demande de plus en plus prononcée de naissain de petite taille provenant d'écloserie.

Les résultats issus des enquêtes semblent d'ailleurs confirmer cette tendance :

Ainsi, 47 personnes sur les 63 interrogées pratiquent le prégrossissement de naissain d'huître

en pearlnet (49 font du prégrossissemnt, mais 2 d'entre-elles s'approvisionnent en coquilles

mises en élevage en toron), et parmi ces 47 personnes, 46 d'entres-elles s'approvisionnent en

naissain d'écloserie soit quasiment 100%.

Attention tout de même à ce chiffre car parmi les 46 individus 14 combinent à la fois un

approvisionnement en naissain naturel (grattis naturel provenant d'Arcachon et/ou de

Marennes) et en naissain d'écloserie.

Conclusion : au niveau de la demande des conchyliculteurs on observe les

caractéristiques suivantes :

- Une diversification des sources d'approvisionnement pour les conchyliculteurs

languedociens qui ne sont plus désormais uniquement dépendant de l'offre en naissain

de captage naturel.

- De nouveaux parcours d'élevages et une ouverture vers le métier de nurseur (=

prégrossisseur) avec la possibilité de vendre du naissain prégrossi, d'autant plus que

les performances de croissance du naissain au cours de la phase de prégrossissement

sont excellentes dans la région. (cf. en annexe 7 : les divers profils d’entreprises liés

aux techniques d’élevage pratiquées et à une stratégie d’approvisionnement

particulière).

Cette tendance à la mutation des caractéristiques de la demande (demande qui semble

s'orienter de plus en plus vers un naissain d'écloserie), qui peut s'expliquer par l'évolution des

techniques d'élevage (techniques d'élevage qui semblent par ailleurs s'adapter à l'évolution de

l'offre), est aussi à mettre en parallèle avec la conjoncture actuelle bien particulière qui pousse

de plus en plus de conchyliculteurs à trouver une alternative à l'approvisionnement en naissain

naturel. Et ce en conséquence des mauvaises années de captage naturel répétées (1998, 2002,

2005)38

et des problèmes de malaïgue à fréquences élevées depuis 1997 (1997 2003 2006).

2.2.2. Approche par la stratégie de l'entreprise

Chaque entreprise conchylicole peut avoir des comportements stratégiques différents et ce

en dépit sa taille ou de l'ancienneté du chef d'entreprise dans le métier.

Au sein de chaque entreprise, le choix de l'approvisionnement va être orienté par plusieurs

facteurs que l'on appellera "stratégie".

Pour chaque caractéristique d'approvisionnement (taille, origine, ploïdie, choix de l'écloserie,

période d'approvisionnement), différentes "stratégies" ont été identifiées à l'issue des

entretiens :

- Choix des périodes de vente des huîtres adultes : le conchyliculteur va sélectionner

le naissain en fonction de sa taille et/ou de la ploïdie de celui-ci afin de le faire

correspondre à ses prévisions de commercialisation.

38

Source : Reproduction de l’huître creuse dans le bassin d’Arcachon, Année 2006, Ifremer, rapport interne,

Arcimer 2006/12/01

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

55 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

- Approche de l'approvisionnement en fonction des risques de pertes liés aux pertes de

naissain : diversification des sources d’approvisionnement.

- Sélection du naissain en fonction du prix : facteur prépondérant dans le choix de

l'écloserie.

- Recherche d'un naissain de qualité : selon cette approche subjective (la notion de

qualité diffère d'un conchyliculteur à l'autre), le conchyliculteur fera souvent le

distinguo entre naissain naturel et écloserie, diploïdie et triploïdie, et entre les

différentes écloseries.

- Sélection des tailles de naissain par rapport aux objectifs commerciaux de

l'entreprise : ici on fait allusion au type de conchyliculteur qui va augmenter la part

d'approvisionnement en petites tailles dans le but de vendre du naissain prégrossi.

- Approvisionnement à l'issue de tests réalisés par le conchyliculteur : un certain

nombre de producteurs réalisent des tests à partir de naissains provenant de différentes

écloseries, et à l'issue desquels, ils sélectionneront un ou plusieurs fournisseurs en

fonction de critères de prix, de qualité…donc finalement en fonction de la satisfaction

qu'ils retireront du produit.

Deux autres comportements influençant le choix de l'approvisionnement peuvent être

distingués à l'issue des résultats de nos enquêtes.

Il ne s'agit pas ici à proprement parler de stratégies bien réfléchies, mais plutôt, d'attitudes que

l'on retrouve souvent au sein de la population conchylicole de la région :

- L'habitude d'approvisionnement : le conchyliculteur satisfait de sa démarche

d'approvisionnement ne cherche pas à aller voir ailleurs.

- Le Bouche à Oreille : sans vraiment se renseigner sur les différentes sources

d'approvisionnement, le conchyliculteur va choisir un fournisseur en fonction des

conseils de son entourage (voisinage, famille)

Les différents profils stratégiques rencontrés lors des enquêtes vont se traduire par des

critères de choix de naissains différents.

Stratégie d'approvisionnement en fonction des périodes de vente des huîtres.

Un producteur - expéditeur va choisir le naissain en fonction de son activité de

commercialisation.

Cette stratégie va avoir une influence sur la prise en compte des critères de taille, d'origine,

et sur le choix de la ploïdie du naissain.

Périodes de vente et cycles d'approvisionnement

La vente d'huîtres adultes s'effectue tout au long de l'année avec des pointes de

commercialisation généralement à Noël et éventuellement l'été.

Le producteur doit donc choisir des tailles de naissain et des périodes de remplissages clés

en fonction des périodes de ventes souhaitées.

Choix naturel / écloserie

-Rigidité de l'offre de captage naturel

-Huîtres triploïdes et périodes d'approvisionnement

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

56 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Le cycle complet de production de l'huître triploïde (de la ponte en écloserie à la vente)

peut être bouclé en 18 mois dont 10 à 12 de grossissement en milieu naturel (mer ou

étang).

Cette particularité permet aux conchyliculteurs d'obtenir des huîtres commercialisables

non laiteuses au cours de l'été en commençant par exemple le prégrossissement au début

du mois de septembre.

Diversification des sources d'approvisionnement On a affaire ici a des conchyliculteurs souvent bien informés du marché de l'offre de naissain

d'écloserie (i.e. connaissance des différentes écloseries et des services qu’elles proposent :

prix du naissain, tailles, risques au niveau de la production en écloserie etc.) et qui vont

multiplier leurs sources d'approvisionnement afin de limiter les risques liés aux aléas du

fonctionnement des écloseries ou encore à ceux inhérent au captage en milieu naturel.

Stratégie par les prix

Le conchyliculteur va sélectionner le naissain en fonction de son prix : c'est à dire le plus bas

prix.

C'est un facteur prépondérant dans le choix des écloseries.

On a souvent affaire à un conchyliculteur qui choisit du naissain de petite taille en grande

quantité au plus bas prix.

Les dépenses seront donc réduites, et par conséquent, les risques de pertes s'en trouveront

limités en cas de mortalité.

Sélection d'un naissain de qualité

C'est le critère le plus subjectif dans le sens ou le jugement de ce qu’est la qualité va varier

d'un conchyliculteur à l'autre.

A l'issue des entretiens plusieurs critères de qualité ont pu être définis.

Le taux de chair de l'huître adulte : une différence est souvent faite à ce sujet entre naissain

d'origine naturelle et d'écloserie.

La robustesse et la forme de la coquille : les conchyliculteurs différencient à ce sujet le

naissain provenant d'écloserie et de captage naturel, mais surtout le naissain diploïde de celui

triploïde.

Le naissain triploïde semble avoir une coquille plus fragile due à sa croissance rapide, il est

plus difficile à manipuler et demande donc plus de travail.

La mortalité observée en fonction des différents fournisseurs.

La croissance : choix de naissain triploïde.

L'homogénéité des lots : critère de qualité qui caractérise bien le naissain provenant

d’écloserie.

Choix stratégique de la taille du naissain en fonction de l'orientation commerciale de

l'entreprise

L'orientation commerciale de certains conchyliculteurs aura une influence sur la taille de

naissain choisie.

En effet, certaines entreprises se diversifient vers la production d'huître prégrossies en vue de

les commercialiser à ce stade.

Ils s’approvisionnent donc en naissain de petite taille en écloserie qu’ils revendront à taille

collable aux autres conchyliculteurs de la région.

Tests réalisés

Ici on a affaire à des profils d'entreprises jeunes, installées depuis peu ou en mutation (ex : le

conchyliculteur réalise pour la première fois du prégrossissement).

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

57 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Les conchyliculteurs font des tests à partir de naissains choisis chez différents fournisseurs.

A noter parfois le manque de connaissance du marché de l'offre de naissain traduit par

mauvaise information de l'ensemble des écloseries présentes sur le marché, ainsi qu'une

mauvaise lisibilité des services qu'elles proposent : à savoir les tailles de naissain disponibles

ainsi que les tarifs pratiqués.

Certains conchyliculteurs n'ont pas connaissance de toutes les sources d'approvisionnement

possibles.

En février 2007, au Salon de Bouzigues les principales écloseries étaient présentes, ce qui

tend à améliorer la communication directe entre les écloseries et leurs clients méditerranéens,

qui peuvent ainsi connaître et se renseigner auprès des différents fournisseurs de naissain.

Habitude et Bouche à oreille

La sélection est faite ici en fonction d’informations récoltées auprès d’autres personnes

(voisins, famille) qui influencent le conchyliculteur dans son choix d’approvisionnement.

D’autres ne rechercheront à modifier leur comportement et continueront à s’approvisionner

au(x) mêmes fournisseurs, par habitude.

2.3. Les problèmes généraux identifiés liés à l’approvisionnement en naissain

Les conchyliculteurs interrogés ne se sont généralement pas plaints des difficultés rencontrées

lors de l’approvisionnement en naissain auprès des écloseries (quantités ou délais de livraison

ponctuellement différents de ce qui était annoncé par l’écloserie ; ils restent compréhensifs

vis-à-vis des problèmes que ces « éleveurs » de naissain peuvent rencontrer).

Cette année était de plus une année particulière suite à deux calamités ayant touché les

conchyliculteurs de la région (spécialement ceux de Thau) : une importante malaïgue en 2006

et des mortalités de naissain au printemps 2007.

Le moral des conchyliculteurs était donc en berne : leur activité est d'après certains d'entre

eux "sur le déclin". Des doutes ont été exprimés quant à l'avenir de leur métier.

On peut par ailleurs lister quelques problèmes qui ont pu être constatés lors des enquêtes ou

cités par les conchyliculteurs interviewés eux-mêmes et desquels découlent une attitude

particulière adoptée vis-à-vis de l’approvisionnement en naissain :

- une mauvaise connaissance du marché de l'offre de naissain

- un manque de stratégie d’approvisionnement

- pour certaines "petites entreprises", l’avis exprimé qu’il est impossible de pratiquer le

prégrossissement, car il s’agit d’un "métier différent" : il faut repenser complètement

l'organisation de l'entreprise conchylicole, ce qui entraîne des investissements lourds en

matériel (pearlnets, perches tournantes éventuellement) et en main d'œuvre : certains

conchyliculteurs abandonnent l'idée de faire du prégrossissement pour ces raisons.

- de très nombreux conchyliculteurs se plaignent de la mauvaise qualité de l'eau de l'étang.

Certains remettent en cause la légitimité d'une implantation d'écloserie dans la région, pour

eux ce n’est pas une action prioritaire par rapport aux autres urgences.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

58 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

V. Discussion : Quelles solutions aux problèmes d'approvisionnement ?

La première constatation que nous pouvons faire à l’issue de notre étude est que l’offre en

naissain totale issue à la fois du captage réalisé en milieu naturel et de la production des

écloseries implantées à l’heure actuelle sur le marché, est susceptible de satisfaire l’ensemble

de la demande nationale en année moyenne.

Ce raisonnement mérite néanmoins d’être nuancé car certains problèmes ponctuels peuvent

venir dérégler cet équilibre.

Deux cas de figure peuvent ainsi être envisagés :

- Une augmentation ponctuelle de la demande en naissain de la part des

conchyliculteurs suite à une mortalité anormale (ex : malaïgue) enregistrée dans le bassin.

- Une baisse de l’offre de naissain à la suite de problèmes ponctuels dans le

processus de production d’un ou de plusieurs fournisseurs.

Les problèmes d'approvisionnement en naissain de la région sont donc très ponctuels.

Les causes qui sont à l'origine de ces problèmes étant multiples, on retrouve des crises liées à

l'approvisionnement de façon récurrente au fil des ans.

La présence d’une écloserie de bivalves dans la région aurait-elle un impact sur ces

dérèglements ponctuels de l’offre et de la demande ?

1. Cas d’une augmentation ponctuelle de la demande.

Il s’agit ici d’un problème lié au caractère naturel de l’activité de production conchylicole.

Celle-ci étant fortement dépendante des aléas liés au milieu.

Les principaux problèmes de mortalité sont enregistrés au printemps (on assiste certaines

années à des mortalités exceptionnelles de naissain) et/ou en été (période au cours de laquelle

les phénomènes de malaïgue peuvent provoquer la mort d’une partie des coquillages en

élevage).

Ces mortalités ont une conséquence importante sur la production des entreprises, un

conchyliculteur peut perdre une grande partie, voire la quasi-totalité de son stock d’huître, ou

de son naissain, qu'il soit de petite taille en pearlnet ou sous forme d'huîtres déjà collées

censées être commercialisables pour la période des fêtes.

Il devra alors rapidement se confectionner un nouveau stock de naissain afin de pouvoir

continuer son activité.

Ce réapprovisionnement, généralisé à l’ensemble de la population conchylicole de la région,

va avoir pour conséquence une augmentation subite et forte de la demande en naissain.

Cette demande supplémentaire est fortement localisée dans le temps : ces problèmes de

mortalités ayant lieu au printemps et en été, les conchyliculteurs devront se réapprovisionner

en naissain de taille collable le plus tôt possible pour se refaire un stock.

Le nouveau naissain serait donc mis en élevage en été ou en septembre.

Le temps de réaction de l'écloserie serait donc limité sur seulement 2-3 mois (juillet août

septembre).

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

59 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

La réponse possible des écloseries

Il s’agit ici de discuter de l’adaptabilité de la capacité de production d’une écloserie en

réponse à une augmentation ponctuelle de la demande.

Il est donc important de connaître le temps de réaction d'une écloserie en fonction de la

production d'une taille donnée de naissain.

Les écloseries fixent leur quantité de production en fonction de la demande potentielle du

marché.

Celle-ci est estimée à partir des commandes passées à l'écloserie.

Il y a donc un équilibre entre la quantité de naissain offerte par l'écloserie et la demande des

conchyliculteurs puisque l'écloserie adapte sa production en fonction de la demande.

Ces commandes ont lieu plusieurs mois à l'avance afin de permettre à l'écloserie de produire

la quantité de naissain nécessaire en fonction des tailles demandées.

En effet, une écloserie va déclencher la ponte des géniteurs à une période bien déterminée en

fonction de la vitesse de croissance du naissain, afin que celui-ci atteigne la taille désirée à

la période de vente souhaitée.

Il est donc extrêmement important de prendre en compte ces délais qui existent entre le

moment où le conchyliculteur passe sa commande et le moment où l'écloserie est

effectivement capable de lui fournir la marchandise.

Ces délais seront d'ailleurs d'autant plus importants que la taille du naissain demandée sera

grande.

On a vu qu'en cas de malaïgue aux mois de juin juillet août, pour espérer refaire leur stock au

plus vite, les conchyliculteurs doivent s'approvisionner en naissain de taille collable.

Or une écloserie n'aura pas la possibilité de s'adapter en l'espace de 2-3 mois à cette

augmentation subite de demande en naissain de grosse taille.

En effet, une larve d'huître triploïde en écloserie met environ 3 mois pour atteindre une taille

T6 : ce qui est suffisant pour refaire les stocks, mais pas assez tôt pour une vente à Noël.

-Si l'écloserie déclenche une ponte en septembre pour tenter de satisfaire cette nouvelle

demande, elle ne sera capable que de fournir un naissain de taille T6 en décembre.

-Si l'écloserie déclenche une ponte au mois de juillet, elle sera uniquement en mesure de

fournir un naissain de taille T6 au mois de septembre.

Dans un cas critique comme celui de la malaïgue, une écloserie n'aura pas les moyens de

satisfaire la demande en temps voulu.

L'adaptabilité d'une écloserie à une augmentation ponctuelle de la demande est donc

restreinte.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

60 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

2. Cas d'une baisse subite de l'offre de naissain

Deux situations peuvent être à l'origine de cette baisse de l'offre

a) Une mauvaise année de captage naturel

L'offre en naissain de captage naturel se trouvant alors réduite, les conchyliculteurs vont se

diriger en masse vers le naissain produit en écloserie.

Cette situation peut engendrer un déséquilibre entre l'offre et la demande

On se retrouve finalement dans le même cas de figure que celui d'une augmentation subite de

la demande.

En effet on est en présence d'un dérèglement ponctuel de l'offre qui va donc engendrer un

afflux massif de demande en naissain concentrée sur les écloseries.

Il est alors facile de comprendre que les écloseries ne pourront répondre immédiatement à

cette demande, et ce en raison des délais existant entre la commande et la fourniture de la

marchandise, délais inhérents au processus de production du naissain.

De plus il s'agit d'une conjoncture impactant les entreprises conchylicoles au niveau national,

augmentant de ce fait d'autant plus cette demande.

b) Il en va de même lorsqu'une écloserie rencontre des problèmes de mortalité, comme ce fut

le cas en 2006 pour certaines d'entre elles.

L'écloserie aura alors du mal à satisfaire l'ensemble de ses clients. Certains d'entres eux

s'adresseront alors à d'autres fournisseurs qui devront en conséquence adapter leur production

en fonction de cette nouvelle demande.

Nous sommes alors toujours face au même problème qu'énoncé précédemment : celui du délai

de livraison de la marchandise lié au processus de croissance et de production du naissain.

Les écloseries en place ne pourront donc satisfaire la nouvelle demande en temps voulu.

3. Les solutions envisageables en la situation actuelle

Nous allons exposer quelques pistes qui nous semblent envisageables afin de réduire l'impact

de ces dérèglements offre/demande, par l’adoption de stratégies particulières.

Tenter de diversifier ses approvisionnements auprès de plusieurs offreurs différents

afin de disperser les risques de mortalité liés à un fournisseur particulier et aux risques de

mauvais captages naturels.

Etre un client prioritaire d’une écloserie

En effet lorsqu'il y a un déséquilibre entre l'offre et la demande, et que de ce fait, les

écloseries ne peuvent pas satisfaire l'ensemble de leurs clients, celles-ci vont fournir

prioritairement leurs clients les plus fidèles.

Cette fidélité peut être due à l'ancienneté du lien de clientèle, mais aussi à la régularité des

commandes.

Les deux facteurs supplémentaires pouvant jouer en cas de priorité à fournir sont :

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

61 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

- la contractualisation avec le fournisseur, celui-ci s’engageant à l’approvisionner

prioritairement en cas de problèmes.

- l'achat de naissain en grande quantité chaque année, ce qui peut se concrétiser par des

achats collectifs pour donner plus de poids aux petits clients.

4. Le cas d'une écloserie locale

En réponse à ces problèmes d'approvisionnement, la SRCM envisage depuis plusieurs années

l'implantation d'une écloserie dans la région dans le but d'améliorer les conditions

d'approvisionnement en naissain des conchyliculteurs régionaux.

Elle souhaite favoriser l'implantation d'une écloserie en aidant un entrepreneur à obtenir un

accès à du foncier (accès très restreint).

Ces améliorations des conditions d'approvisionnement portent à la fois sur les caractéristiques

qualitatives et quantitatives de l'offre de naissain.

Le principal objectif serait en fait de travailler en priorité avec les conchyliculteurs

languedociens.

Or, il n'est pas évident qu'une écloserie qui s'implantera dans la région s'appropriera

l'ensemble de la demande issue des conchyliculteurs régionaux.

Nous allons analyser les facteurs à prendre en compte pour la mise en place d'un tel projet.

La première chose à signaler est l'existence d'un marché potentiel bien déterminé à partir

duquel elle devra se dimensionner et auprès duquel elle devra gagner sa clientèle.

Pour cela, plusieurs stratégies sont envisageables :

Jouer sur le critère de prix

Une des caractéristiques principales dans le choix de l'écloserie est le prix du naissain

proposé.

La moitié des conchyliculteurs interrogés sélectionnent leur écloserie en fonction du prix

pratiqué.

Pour conquérir cette clientèle, il faudrait pouvoir pratiquer des prix au moins aussi bas que

ceux proposés par Grainocéan, ou des prix plus élevés que ceux de Grainocéan mais moins

élevés que les autres écloseries pouvant être compensés par une provenance locale. Une étude

sur le consentement à payer serait à réaliser par l'entreprise qui souhaiterait s'installer.

Cela impliquerait de toute façon pour l'écloserie de travailler avec des coûts de production

bas.

Jouer sur le critère de provenance

Le caractère de provenance ainsi que la sensation de proximité avec un fournisseur doivent

être pris en compte et peuvent effectivement avoir une influence sur le comportement

d'approvisionnement des conchyliculteurs régionaux.

Cela dit cette réflexion est à nuancer, car il ne semble pas y avoir de problèmes liés à la

livraison du naissain.

Le transport ne semble pas avoir d'influences négatives sur la qualité du naissain, le naissain

étant livré rapidement sous 24/48 heures.

Nos enquêtes montrent en effet que la grande majorité des conchyliculteurs est satisfaite des

délais de livraison et qu'ils n'enregistrent pas de pertes à la réception du naissain.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

62 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Jouer sur l'aspect qualitatif

Proposer un naissain de qualité supérieure à celui offert par les autres écloseries ne semble pas

pertinent puisqu'il ne semble pas y avoir de différences qualitatives entre les naissains

proposés par les différentes écloseries présentes à l'heure actuelle sur le marché.

Jouer sur le fait de proposer un naissain 100% méditerranéen ne semble pas non plus être un

argument de poids, car finalement cela n'a pas d'importance lors de la commercialisation de

l'huître, la provenance du naissain n'étant pas mentionnée lors de l'achat d'une huître par le

consommateur.

Pour ce qui est de la résistance du naissain aux mortalités, un programme de sélection

génétique est actuellement mis en place au niveau national (Gigas+) et doit tenter de répondre

à ce problème.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

63 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Conclusion

L’estimation quantitative de l’offre (actuelle à la quelle il faut rajouter celle future compte

tenu des récents travaux d’agrandissement que les 4 principales écloseries ont entrepris au

cours de cette année 2007) et de la demande en naissain réalisée au niveau national, apparaît

relativement équilibrée sur le long terme.

Cependant, cet équilibre peut être perturbé par des dérèglements environnementaux ponctuels

et non prévisibles responsables de difficultés d’approvisionnement. Ces situations peuvent

engendrer soit une augmentation subite de la demande en juvéniles, soit une baisse du volume

de l’offre (années de mauvais captage du naissain naturel), générant immédiatement des

situations de crise qui impacteront sur la disponibilité des différentes gammes de produits et

de tailles et donc sur la stabilité du marché.

L’enquête qualitative réalisée auprès des conchyliculteurs régionaux a mis en évidence que :

- la majorité (47 sur 63 soit 75%) des ostréiculteurs s'approvisionnent en naissain d'écloserie,

mais rarement exclusivement.

- le choix entre naissain d’écloserie et naissain naturel repose sur de nombreux critères

souvent liés aux techniques de productions utilisées mais aussi à d’autres plus subjectifs

(notion de qualité du produit).

- le prix est un élément essentiel dans le choix des fournisseurs de naissain.

- en temps normal (hors crises environnementales) il ne semble pas y avoir de problème

d’approvisionnement en naissain. Les problèmes signalés par les conchyliculteurs sont

généralement synchronisés aux épisodes correspondant à des aléas climatiques pendant les

périodes printemps-été. Cependant il est a noter que la fréquence de ces accidents a tendance

à augmenter ces dernières années (malaïgues 1997, 2003, 2006, nous pouvons également

signaler cette année une mortalité inexpliquée du naissain).

Dans ces conditions, il nous semble que l’implantation d’une nouvelle écloserie privée ou

collective dans la région n’apporterait pas a priori une meilleure solution aux problèmes

ponctuels d’approvisionnements tels que ceux rencontrés par les conchyliculteurs lors des

crises environnementales. Cette écloserie ne pouvant pour l’instant pas compter sur

l’engagement collectif de la majorité des professionnels du Languedoc-Roussillon, elle devra

s’insérer dans le marché national du naissain et pratiquer des prix compétitifs..

Dans ce contexte d’autres pistes de réflexions peuvent être explorées comme par exemple une

meilleure planification par les professionnels de leurs besoins en naissain pour permettre aux

écloseurs ou aux prégrossisseurs de mieux organiser leur calendrier de production

de« naissain » (diploïde, triploïde), et (ou) encore de regrouper leurs commandes pour peser

plus de poids auprès d’un fournisseur et donc être prioritaire lorsque la demande faite au

fournisseur est supérieure à l’offre qu’il peut apporter.

Par ailleurs, la Région de par les avantages du milieu de production (pousse excellente) et les

techniques de prégrossissement développées (pearlnets et autres techniques en cours de mise

au point) présente un fort potentiel en terme de fourniture d’huîtres prégrossies. S’il se

confirme que la demande au niveau national semble évoluer dans ce sens, il s’agit là d’une

opportunité à saisir, qui permettrait à certaines entreprises le développement de ce segment

d’activité.

En effet, à partir d’une certaine taille de naissain (T6), les écloseries délocalisent leurs

activités de nurserie en milieu naturel (parc sur l’Atlantique, filières ou tables en

Méditerranée) afin d’alléger leurs coûts de production (investissements dans des structures à

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

64 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

terre trop élevés au vu de la place que le prégrossissement vers des tailles de l’ordre du T15,

20, 25… demande).

Certaines écloseries investissent directement en exploitant elles-mêmes des concessions

consacrées au prégrossissement (c’est le cas de Grainocéan qui vient s’installer dans la région

Languedoc-Roussillon pour réaliser du prégrossissement sur filières). D’autres cherchent à

établir des partenariats commerciaux « nurseurs » ou « prégrosisseurs » auprès des

producteurs des différentes régions.

Certains acteurs l’ont déjà compris et des entreprises dédiées au prégrossissement ont vu le

jour ou des partenariats individuels se mettent en place petit à petit avec les écloseries.

L’opportunité de ce développement dans la région peut s’envisager individuellement ou de

façon collective (coopérative de prégrossissement ?) ou encore de façon structurée (démarche

qualité sur le naissain prégrossi).

Ces changements structurels et fonctionnels des pratiques conchylicoles régionales vont dans

le sens d’une segmentation de la production mais aussi au final d’une meilleure rationalisation

de la production qui peut conduire à une amélioration de la maitrise des risques et donc à une

fiabilisation de la filière économique.

Ces pistes restent donc à étudier, afin que les entreprises de la région puissent bénéficier de

tout le potentiel que présente leur activité.

La réponse aux problèmes d’approvisionnement en naissain des conchyliculteurs régionaux

ne semble donc pas se trouver uniquement dans la création d’une écloserie régionale mais

plutôt dans une révision globale des pratiques qui permettrait à toutes les étapes de production

de définir le niveau de risque et les meilleurs solutions (rapport Qualité/Prix) pour y

répondre.

A ce titre une écloserie est une voie parmi d’autres.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

65 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

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68 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

ANNEXES

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

69 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Annexe 1

Caractéristiques techniques d'un site de production : les différentes étapes de

production.

Le but ici est d'approcher le fonctionnement d'une écloserie de mollusque bivalve avec les

différentes phases de croissance et d'élevage de l'huître creuse déjà énoncées plus haut.

1. Production larvaire en écloserie.

Maintenance des géniteurs et reproduction L'écloserie doit se procurer des huîtres adultes qui serviront à la production des

spermatozoïdes et des œufs.

Les géniteurs sont maintenus dans des bacs dans une eau chauffée.

L'émission des produits sexuels est provoquée artificiellement par l'écloseur. Un choc

thermique (baisse subite de température), peut être à l'origine de la ponte des géniteurs.

Le nombre de géniteurs est assez restreint, en effet une femelle peut donner entre 10 et 100

millions d'œufs, et un mâle beaucoup plus de spermatozoïdes.

La reproduction, rencontre entre les œufs et les spermatozoïdes ne dure qu'une journée.

Une salle doit être prévue à cet effet : la Salle de conditionnement des géniteurs.

La superficie de la pièce ainsi que nombre de bacs nécessaires au bon conditionnement des

huîtres adultes, dépend de la quantité de géniteurs envisagés. (et donc à fortiori de la

production en naissain estimée).

Il faut aussi prévoir un espace dédié à la ponte des géniteurs : cette phase importante pouvant

se dérouler en salle d'élevage larvaire.

L'élevage larvaire

Les larves sont élevées dans des bacs dont la dimension diffère bien évidemment en fonction

du niveau de production en naissain souhaité.

La température de l'eau y est maintenue à 25°C et les larves vont y rester pour une durée de

15 à 25 jours.

Durant cette période, elles seront nourries avec du phytoplancton cultivé selon des règles bien

précises.

Les dimensions de la salle dédiée à l'élevage larvaire dépendent de la production de naissain

envisagée.

Un paramètre important à prendre en compte est la densité larvaire contenue dans les bacs :

cela dépendra de la technique adoptée et aura une influence sur le niveau de production

larvaire final.

Il est donc important ici de pouvoir anticiper le niveau de production en naissain souhaité et

d'adapter la méthode d'élevage larvaire en fonction de ces objectifs.

(ex : bacs plus ou moins volumineux : demandant un approvisionnement en eau plus ou moins

important)

A définir le taux de mortalité durant la phase d'élevage larvaire.

2. La micronurserie : le captage des larves toujours dans la même salle)

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

70 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Les larves sont transférées en micronurserie afin de réaliser leur fixation sur des supports prévus à cet effet.

Le transfert se réalise à l'aide de bacs munis de filtres.

Le captage s'effectue sur microbrisure (*coquilles d'huîtres concassées en minuscules morceaux) dans des

bassins équipés de filtres. (les larves d'huîtres prêtes à la fixation mesurent environ 260 microns)

La microbrisure est placée sur les filtres.

La fixation dure de 1 à 3 jours pour les larves d'huîtres.

Les pertes à la fixation peuvent être estimées à 50% de la population larvaire initiale.

Les larves fixées restent en micronurserie pendant une duré de 15 jours environ afin d'atteindre une taille de 800-

1000 microns voir même 2mm.

La température de l'eau est progressivement diminuée avant le transfert des larves en nurserie.

3. Zone d'élevage des juvéniles : Nurserie : phase de prégrossissement

Une fois les larves fixées sur leurs supports, elles sont transférées dans des bacs dédiés à la

culture des juvéniles.

L'élevage en nurserie peut être réalisé soit en interieur, dans ce cas une nouvelle salle doit être

prévue à cet effet, soit en extérieur.

Dans l'optique d'un élevage en extérieur, on retient deux cas de figures :

-La nurserie se trouve en milieu naturel, par exemple en étang. Dans ce cas il n'y a pas

d'apport de nourriture, on parle alors de nurserie extensive.

-La nurserie intensive quant à elle, nécessite un apport constant en nourriture sous forme de

phytoplancton.

La quantité des larves fixées contenues dans un filtre en micronurserie sera redistribuée dans 4 filtres en nurserie

afin de favoriser la croissance du naissain.

Le prégrossissement du naissain : taille de plus de 2mm se déroule dans des bacs plus ou moins volumineux

selon les tailles de naissain.

Il est tamisé régulièrement et des tris sont effectués pour éliminer les huîtres collées (plusieurs huîtres fixées sur

le même support), et/ou mal formées.

La demande nutritionnelle augmente avec la taille du naissain : il est donc important de réfléchir au type

d'élevage que l'on va retenir : grossissement en intérieur qui demande en parallèle une production d'algue très

importante, ou si possible culture en extérieur alimentée par une eau riche en phytoplancton pompée dans le

milieu naturel.

Tout dépend bien entendu ici aussi du volume de production atteint, mais aussi des tailles de naissains

souhaitées. (Vouloir produire des grosses tailles devient moins rentable pour l'écloserie : problème de place pour

l'écloserie ainsi qu'un problème d'approvisionnement en nourriture)

4. Approvisionnement en eau

Un approvisionnement en eau de bonne qualité est indispensable au développement des larves

comme des juvéniles.

A ce titre, différentes sources d'approvisionnement en eau (pompages forages etc.) peuvent

être envisagées en fonction bien évidemment de l'emplacement de l'écloserie.

Il en résulte donc la mise en place d'un équipement de pompage de filtrage et de traitement de

l'eau.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

71 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

En effet l'écloserie doit être équipée (matériel, logistique) de façon à pouvoir modifier certains

paramètres de l'eau prélevée en milieu naturel tels que : la température, la salinité ou encore le

taux d'oxygène dissous dans l'eau.

La température doit être maintenue à un niveau élevé pour permettre la survie et la croissance

des juvéniles : il faut pouvoir par exemple passer d'une eau de forage de 15°C (sources

SATMAR Leucate) à 27°C pour l'élevage larvaire et à 19°C pour l'élevage en nurserie. Le chauffage de l'eau peut s'effectuer au gaz, ce qui nécessite donc un investissement en matériel (chaudière à

gaz), et un coût de fonctionnement.

5. Equipement pour la culture d'algue

C'est une des composantes essentielles, si ce n'est la plus importante, au processus de production de naissain

d'huître. C'est la partie qui nécessite le plus de travail.

La gestion de la production algale pour une écloserie à une influence directe sur son potentiel

de production : répercussion sur le coût de production du naissain et donc sur son prix de

vente. (Certaines écloseries du littoral Atlantique existant sur le marché du naissain depuis

déjà de nombreuses années cherchent à minimiser leur coût de production en réalisant leur

activité de nurserie directement en milieu naturel : cf. Grainocéan qui investi dans des filières

de prégrossissement à Frontignan)

Les algues sont en effet utilisées à tous les stades de productions du naissain d'huître.

Elles peuvent être cultivées à l'intérieur de l'écloserie : importance d'un système d'éclairage

artificiel : prévoire une salle prévue à cet effet.

A l'extérieur : à la lumière naturelle : possibilité d'élevage en serre.

On recense 6 types d'algues différentes utilisées à la production de mollusques bivalves :

ISO (Isochrysis aff galbana)

PAV (Pavlova lutheri),

CHC (Chaetoceros calcitrans) (souche utilisée en été)

Skaff (Skeletonema costatum) ( souche utilisée en hiver)

Plusieurs salles devront être équipées à la culture d'algue :

Les différentes phases de culture des algues

Salle de culture des souches mères : salle de petite dimension en intérieur qui nécessite d'être

isolée, à température régulée (refroidissement) et fortement éclairée (utilisation de lampes

fluorescentes)

Salle de culture des algues à partir des souches mères : salle de plus grande taille : la

superficie dépendant du nombre d'espèces et de la quantité d'algues à produire (erlenmeyer +

ballons exposés à la lumière)

Cette salle doit être équipée d'une source d'air et doit être maintenue à une température variant

de15 à 18°C.

Salle principale de la culture d'algues dépend du nombre d'espèces cultivées et de la quantité

nécessaire à la production de naissain.

2 méthodes de culture d'algue : la méthode discontinue / la méthode des sacs ou cylindres

hauts.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

72 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Cette aire doit être maintenue à des températures entre 15 et 20°C.

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

73 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Annexe 2

Questionnaire écloseries

Quel est le statut juridique de l'entreprise : EI / EURL / SA / SNC / SARL

Qui est le responsable de l'entreprise ?

Année de création de l'entreprise

Quelles espèces en quelle proportion ?

Nombre d’unités Proportion % CA

Gigas diploïde

Gigas triploïde

Palourde japonaise

Palourde européenne

Coquille st-jacques

Huître plate

algues

A. dimension de l'exploitation

A.1 Personnel

A.1.1 Combien y a-t-il de salariés dans l'entreprise ? … (nombre à détailler pour chaque site)

A.1.2 Nombre de salariés permanents / temporaires (équivalent temps plein) …

A.1.3 Quels sont les différents types de postes ? Nombre d’équivalent temps plein par type de poste :

A.1.4 Quelles sont les formations suivies et envisagées pour les différents postes ?

A.2 Les établissements

A.2.1 Combien de sites possédez-vous ?

A.2.2 Où sont-ils localisés et indiquez s'il s'agit de sites de production ou de production et

commercialisation : …

A.2.3 Quelle est la proportion de la production pour chaque type de mollusque (à détailler si possible

pour chaque site de production) ?

B. Production

B.1 Huître creuse Crassostrea gigas :

- Naissain

B.1.1 Quelles tailles de naissain proposez-vous à la vente ? Dans quelles proportions sont produites les

différentes tailles de naissain ? Indiquer les volumes de production pour chaque taille

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

74 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Tailles T4 T5 T6 T7 T8 T9 T10 T11 autres

Gigas diploïde

Gigas triploïde

B.1.2 Adaptez-vous votre production en fonction de la demande ? Ou disposez-vous de « stock » (naissain

produit pour parer aux éventuels imprévus de la demande) ?

B.1.3 La demande fluctue-t-elle selon les saisons ?

B.1.4 Quelles sont vos périodes de production ? et le nombre d’unités correspondant (et proportion en %)

Diploïde

01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12

volumes

proportion

Triploïde

01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12

volumes

proportion

B.1.5 Sous quels délais répondez-vous à la demande ?

B.1.6 Quelles ont été les évolutions (de la demande) depuis que vous-êtes sur le marché ?

Arrivez-vous à satisfaire à toute la demande ?

- Larves

B.1.6 Vendez-vous des larves ? Oui / non si oui à quel stade (taille / âge) ?

B.1.7 A quelle période de l'année ont lieu ces ventes ? (proportion et quantités)

01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12

volumes

proportion

B.1.8 Quelle est la proportion de larve vendue par rapport à la production totale larvaire ?

B.2 palourde japonaise Ruditapes semidecussatus oui /non

B.2.1 Quelles tailles de naissain proposez-vous à la vente ? Dans quelles proportions sont produites les

différentes tailles de naissain ? indiquer les volumes de production pour chaque taille

Tailles T4 T5 T6 T7 T8 T9 T10 T11 autres

volumes

proportion

B.2.2 Adaptez-vous votre production en fonction de la demande ? Ou disposez-vous de « stock »?

B.2.3 Quelles sont vos périodes de production ? et le nombre d’unités correspondant (et proportion en %)

01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12

volumes

proportion

B.2.4 sous quels délais répondez-vous à la demande ?

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

75 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

B.2.5 La demande fluctue-t-elle selon les saisons ?

B.2.6 Quelles ont été les évolutions (de la demande) depuis que vous-êtes sur le marché ?

B.3 Palourde européenne Ruditapes decussatus oui / non

B.3.1 Quelles tailles de naissain proposez-vous à la vente ? Dans quelles proportions sont produites les

différentes tailles de naissain ? Indiquer les volumes de production pour chaque taille

Tailles T4 T5 T6 T7 T8 T9 T10 T11 autres

volumes

proportion

B.3.2 Adaptez-vous votre production en fonction de la demande ? Ou disposez-vous de « stock »?

B.3.3 Quelles sont vos périodes de production ? et le nombre d’unité correspondant (et proportion en %)

01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12

volumes

proportion

B.3.4 sous quels délais répondez-vous à la demande ?

B.3.5 La demande fluctue-t-elle selon les saisons ?

B.3.6 Quelles ont été les évolutions (de la demande) depuis que vous-êtes sur le marché ?

B.4 Huître plate

B.4.1 Quelles tailles de naissain proposez-vous à la vente ? Dans quelles proportions sont produites les

différentes tailles de naissain ? indiquer les volumes de production pour chaque taille

Tailles T4 T5 T6 T7 T8 T9 T10 T11 autres

volume

proportion

B.4.2 Adaptez-vous votre production en fonction de la demande ? Ou disposez-vous de « stock »?

B.4.3 Quelles sont vos périodes de production ? et le nombre d’unité correspondant (et proportion en %)

01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12

Volumes

proportion

B.4.4 Sous quels délais répondez-vous à la demande ?

B.4.5 La demande fluctue-t-elle selon les saisons ?

B.4.6 Quelles ont été les évolutions (de la demande) depuis que vous-êtes sur le marché ?

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

76 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

B.4.7 Quelle est la proportion de la production d'huîtres creuses et d'huîtres plates ?

huîtres creuses huîtres plates

B.5 Coquille st-jacques Pecten maximus oui / non

B.5.1 Quelles tailles de naissain proposez-vous à la vente ? Dans quelles proportions sont produites les

différentes tailles de naissain ? indiquer les volumes de production pour chaque taille

Tailles T4 T5 T6 T7 T8 T9 T10 T11 autres

volumes

proportion

B.5.2 Adaptez-vous votre production en fonction de la demande ? Ou disposez-vous de « stock »?

B.5.3 Quelles sont vos périodes de production ? et le nombre d’unité correspondant (et proportion en %)

01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12

Volumes

proportion

B.5.4 sous quels délais répondez-vous à la demande ?

B.5.5 La demande fluctue-t-elle selon les saisons ?

B.5.6 Quelles ont été les évolutions (de la demande) depuis que vous-êtes sur le marché ?

B.6 Algues oui /non

B.6.1 Quelles souches d'algue proposez-vous à la vente ? en quelle proportion ?

volumes proportion

Isochrysis aff galbana

Skeletonema costatum

Pavlova lutheri

Chaetoceros calcitrans

autres

B.6.2 Conditionnement de la vente d'algue ? Pâte d'algue etc …quels sont les prix pratiqués ?

B.6.3 A quelles périodes sont vendues ces algues ?

01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12

B.6.4 sous quels délais répondez-vous à la demande ?

B.7 Autres

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

77 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

C. Commercialisation

C.1 Au niveau national, comment se répartissent vos ventes de naissain : …% Atl. …% Méd.

Précisez le volume, le CA et le prix moyen.

Atlantique Méditerranée Volume CA Prix moyen

Gigas diploïde

Gigas triploïde

Palourde japonaise

Palourde européenne

Coquille st-jacques

Huître plate

algues

C.2 Quels sont les circuits de commercialisation utilisés ? En quelle proportion ?

(Intermédiaires commerciaux, coopératives, ventes organisations des producteurs ? vente individuelle aux

producteurs)

C.3 Y a-t-il un bassin pour lequel la demande est plus importante ?

% production volume CA

Normandie mer du nord

Bretagne nord

Bretagne sud

Ré centre-ouest

Marennes Oléron

Arcachon Aquitaine

Méditerranée

C.4 Quel type de clientèle visez-vous ? pêcheurs /conchyliculteurs ( proportion)

C.5 Faites-vous de la publicité / démarchage au niveau des producteurs ? oui /non

C.5.1 Si oui quel budget y est alloué ?

C.6 Exportez-vous une partie de votre production ? Oui /non et comment ?

C.7 Si oui quelle proportion de votre production est exportée : …% et dans quels pays ? …

Gigas diploïde

Gigas triploïde

Palourde japonaise

Palourde européenne

Coquille st-jacques

Huître plate

algues

Total de la production importée

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

78 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

C.8 Quel est votre positionnement par rapport à la concurrence ? en France et à l'étranger

C.9 Conditionnement de la production : détailler

C.10 Transport de la production :

Chronopost France express Express marée Euro marée autres

Delanchy ?

C.11 Logistique : coût et prix pratiqués

C.12 CA moyen - production à l'année

D. Perspectives d'avenir Perspectives de développement

D.1 Augmenter la production oui / non

D.2 Vous diversifier en proposant de nouvelles espèces oui /non

D.3 nouveaux investissements… / nouveaux

sites de production en vue …

Donnez votre avis sur le secteur et sur votre métier dans les 10 prochaines années

E. Approvisionnement en eau

E.1 Comment est réalisé l'approvisionnement en eau nécessaire au fonctionnement de l'écloserie? Par

forage : oui /non

E.2 quel est le nombre de forages réalisés ? …

E.3 Pompage en mer oui/non Continu oui / non ?

(En étang oui /non ) Continu oui / non ?

E.5 Un traitement est-il réalisé ? Oui /non

Quelle technique utilisez-vous? …(filtrage UV etc.…)

E.6 Utilisez-vous un ou plusieurs réservoirs de stockage oui /non

E.7 Quelle technique utilisez-vous pour le chauffage de l'eau ? … Chauffage – refroidissement

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

79 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

E.8 A combien est évalué le coût nécessaire au chauffage de l'eau (toutes activités confondues)?

F. Culture d'algues

F.1 Quels types de souches d'algues cultivez-vous ? …

Isochrysis aff galbana

Skeletonema costatum

Pavlova lutheri

Chaetoceros calcitrans

autres

F.2 Combien de salles sont utilisées pour la production d'algues ? …

F.3 Nombre, type et taille (volume) des bacs utilisés pour la culture d'algues par salle

F.5 Equipement utilisé à la production d'algues : lampes (type et nombre par salle) / chauffage

G. Conditionnement des géniteurs

G.1 Type de géniteur : palourde / huître etc.…

Gigas diploïde

Gigas triploïde

Gigas tetraploïde

Palourde japonaise

Palourde européenne

Coquille st-jacques

Huître plate

G.2 Où réalisez-vous l'approvisionnement des géniteurs? … (lieu)

G.3 Quelle quantité de géniteurs d'huître creuse est utilisée pour l'écloserie? …

G.4 Technique de conditionnement : nombre de bacs utilisés / nombre d'individus par bac

G.5 Quels types de bacs /bassins sont utilisés pour le conditionnement des géniteurs? …

G.7 Quels sont les besoins en nourriture nécessaires au conditionnement des géniteurs ?

G.8 Quelle technique de ponte est utilisée : choc thermique / chimique

G.9 Quel est le nombre de pontes par an et par espèce ?

Pontes / an

Gigas diploïde

Gigas triploïde

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

80 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Gigas tetraploïde

Palourde japonaise

Palourde européenne

Coquille st-jacques

Huître plate

H. Elevage larvaire

H.1 Huître creuse

H.1.1 quelle est la production totale larvaire :

H.1.2 Quels sont les besoins en nourriture nécessaires à l'élevage larvaire ? : quantité…

H.1.3 Quels types d'algues utilisez-vous ? … et en quelle quantité (volume) ? …

H.1.4 Dans quels types de bassins est réalisé l'élevage larvaire? …

H.1.5 Quel volume d'eau peut contenir un bassin ? …

H.1.6 Combien de bassins utilisez-vous ? …

H.1.7 Quelle quantité de larves peut être contenue dans un bassin ? …densité larvaire/volume

H.1.8 La salle d'élevage larvaire nécessite-elle d'être chauffée / refroidie ?

oui / non

Si oui à quelle température? …

H.1.9 L'eau contenue dans les bassins doit-elle être maintenue à température ambiante? Oui / non

Si oui à quelle température? …

H.2 Palourde

H.2.1 quelle est la production totale larvaire :

H.2.3 Quels sont les besoins en nourriture nécessaires à l'élevage larvaire ? : quantité…

H.2.4 Quels types d'algues utilisez-vous ? … et en quelle quantité (volume) ? …

H.2.5 Dans quels types de bassins est réalisé l'élevage larvaire? …

H.2.6 Quel volume d'eau peut contenir un bassin ? …

H.2.7 Combien de bassins utilisez-vous ? …

H.2.8 Quelle quantité de larves peut être contenue dans un bassin ? …densité larvaire/volume

H.2.9 La salle d'élevage larvaire nécessite-elle d'être chauffée / refroidie ?

oui / non

Si oui à quelle température? …

H.2.10 L'eau contenue dans les bassins doit-elle être maintenue à température ambiante? Oui / non

Si oui à quelle température? …

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

81 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

I. Micronurserie

I.1 Quels sont les besoins en nourriture nécessaires à la micronurserie ?

I.2 Quels types d'algues utilisez-vous ? … en quelle quantité (volume)? …

I.3 Quels types de bacs /bassins sont utilisés en micronurserie? …

I.4 Combien de bassins utilisez-vous ? …

I.5 Combien de filtres par bassin ? …

I.6 Quel volume d'eau peut contenir un bassin? …

I.7 Quelle quantité de larves peut être contenue dans un bassin ? … dans un filtre? ….

I.8 La salle de micronurserie nécessite-elle d'être chauffée / refroidie ? oui / non

Quelle température? …

I.9 L'eau contenue dans les bassins doit-elle être maintenue à température ambiante?

Quelle température? …

I.10 Quels types de substrats utilisez-vous pour la fixation ? : micro brisures / feuille de PVC etc…

I.11 Combien de temps dure la fixation (métamorphose)? (24 h) …

I.12 Quel est le pourcentage de pertes à la fixation? …

I.13 Répartition de la production larve/naissain

J. Nurserie

J.1 Quelle est la taille des larves fixées prêtes à entrer en nurserie? …

J.2 Quels sont les besoins en nourriture nécessaires à la nurserie ?

J.3 Quels types d'algues utilisez-vous ? … et en quelle quantité (volume)? …

J.4 Quelle technique est utilisée afin de réaliser l'apport en eau et en nourriture?

J.5 Quels types de bacs /bassins sont utilisés en nurserie? …

J.6 Combien de bassins utilisez-vous ? …

J.7 Quel volume d'eau peut contenir un bassin? …

J.8 Quelle quantité de larves peut être contenue dans un bassin ? … dans un filtre? ….

J.9 La salle de nurserie nécessite-elle d'être chauffée / refroidie ? oui / non

Quelle température? …

J.10 L'eau contenue dans les bassins doit-elle être maintenue à température ambiante?

Quelle température? …

J.11 Quelle est la durée de l'élevage pour obtenir un naissain de taille T6 ?

Problèmes d'élevage rencontrés en fonction des espèces, de la période de l'année, des techniques utilisées : virus

bactéries pannes diverses climatiques etc.)

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

82 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Coûts de production

Avez-vous réalisé une analyse de vos coûts de production ?

Détail ?

Evaluation de vos dépenses :

- par étape de production ?

- par poste ?

1) Investissements ? En € + Amortissement

Constructions (bâtiments, bassins…)

Matériel (pompes, cuves, filtres…)

2) Coûts de fonctionnement ?

Eau

Electricité

Chauffage

Petit matériel consommable

3) Coûts de personnel : salaires et charges

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

83 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Annexe 3

FICHES ECLOSERIES

FRANCE NAISSAIN RCS La Roche-sur-Yon B 451 604 664

Renseignements juridiques Siège social le Polder des Champs 85230 BOUIN

SIRET 45160466400016

Forme juridique société par actions simplifiée

Capital social 38.000,00 EURO

Code activité 513S - Commerce de gros de poissons, crustacés et mollusques

Dirigeant(s) Président M. ANGERI Stephane

DG Mme ANGERI Valerie née BUTON

Chiffres clés au 31-07-2005 Chiffre d'affaires 3.550.000 EU Effectif De 0 à 5

Prévision de production naissain d’huître Crassostrea gigas 2007 : 700 millions

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

84 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

SOCIETE ATLANTIQUE DE MARICULTURE (SATMAR) RCS Cherbourg B 780 883 443

Renseignements juridiques Siège social la Saline 50760 GATTEVILLE LE PHARE

SIRET 78088344300019

Forme juridique SA à conseil d'administration

Capital social 2.131.200,00 EURO

Code activité 513S - Commerce de gros de poissons, crustacés et mollusques

Dirigeant(s) Président Mme GOELET Henrietta

DG M. DUBROMEL Pierre

Administrateur Mme GOELET Henrietta

Chiffres clés au 31-12-2006 Chiffre d'affaires 5.800.000 EU Effectif De 0 à 5

Prévision de production naissain d’huître Crassostrea gigas 2007 : 300 millions

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

85 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

FRANCE TURBOT RCS La Roche-sur-Yon B 341 023 836 Nom commercial : N.A.T.A. MARINOVE BRETAGNE TURBOT

Renseignements juridiques Siège social Chemin de l'Ileaux le Bon 85740 L EPINE

SIRET 34102383600024

Forme juridique société par actions simplifiée

Capital social 4.836.000,00 EURO

Code activité 050C - Pisciculture, aquaculture

Dirigeant(s) Président M. ADRIEN Michel

DG M. ADRIEN Rene

Établissements Activité Adresse Pisciculture, aquaculture Moulin du Carpont 22220 TREDARZEC

Prévision de production naissain d’huître Crassostrea gigas 2007 : 350 millions

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

86 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

GRAINOCEAN RCS La Rochelle B 330 872 318

Renseignements juridiques Siège social 14 Cours Dechezeaux 17410 ST MARTIN DE RE

SIRET 33087231800036

Forme juridique SA à conseil d'administration

Capital social 2.500.000,00 EURO

Code activité 513S - Commerce de gros de poissons, crustacés et mollusques

Dirigeant(s) Président M. MARISSAL Eric

DG M. MARISSAL Eric DG délégué Mme MARISSAL Marie-Claude née GASPON

Administrateur M. GASPON Remy

Chiffres clés au 31-12-1998 Chiffre d'affaires de 0.5 à 0.6 ME Effectif non précisé

Prévision de production naissain d’huître Crassostrea gigas 2007 : 600 millions

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

87 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

SOCIETE DE DEVELOPPEMENT AQUACOLE DE BOUIN (SODABO) RCS La Roche-sur-Yon B 353 331 318

Renseignements juridiques Siège social le Polder des Champs 85230 BOUIN

SIRET 35333174700017

Forme juridique Société à responsabilité limitée

Capital social 15.200,00 EURO

Code activité 050C - Pisciculture, aquaculture

Dirigeant(s) Gérant M. LE GOFF Jean-Yves

Chiffres clés au 30-06-2006 Chiffre d'affaires 1.110.000 Effectif non précisé

Prévision de production naissain d’huître Crassostrea gigas 2007 : 300 millions

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

88 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Annexe 4

Questionnaire conchyliculteurs

Année d'installation

Depuis combien de temps êtes-vous installé à votre compte ?

Quelle formation avez-vous suivi ?

Conchyliculture / pêche

Si les deux : quelle est l'activité la plus importante, qui vous rapporte le plus ? % CA

Pratiquez-vous la conchyliculture toute l'année : précisez les périodes

Producteur / purificateur / expéditeur

Personnel : combien y a-t-il de salariés à temps plein ? A temps partiel ?

1. Types de production Huître creuse étang / mer indiquez le tonnage à l'année

Moules étang / mer indiquez le tonnage à l'année

Huîtres plates étang / mer indiquez le tonnage à l'année

Autres.

Réalisez-vous des essais (ex : huître plate) ?

2. Etapes de production Quelles sont les étapes de production réalisées par espèce ?

Huître creuse étang / mer télécaptage prégrossissement grossissement

Moules étang / mer télécaptage prégrossissement grossissement

Huîtres plates étang / mer télécaptage prégrossissement grossissement

Autres

3. tables Combien de tables possédez-vous ?

Où sont-elles situées : terre / demi-large / large

Indiquez la productivité des tables : très bon / bon / moyen

Nombre de tables consacrées au grossissement :

Nombre de tables pour le prégrossissement :

Utilisez-vous la totalité des tables toute l'année :

4. Filières en mer Possédez-vous des filières en mer ?

Indiquez le lieu / le nombre / les espèces produites / et le tonnage par rapport à la production en étang

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

89 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Approvisionnement en naissain

I. Approvisionnement en naissain de petite taille

(jusqu'à T10-T15) utilisé pour la phase de

prégrossissement

Nombre de tables utilisées

Sur une année combien de cycles de prégrossissement réalisez-vous ?

Captage naturel / naissain d'écloserie :

Proportion : Cette année 2007 :

2006 malaïgue :

Les autres années (année de référence sans malaïgue)

Depuis quand faites-vous du naissain d'écloserie ?

1.1 Naissain provenant de captage naturel Lieu d'approvisionnement

Taille (forme : coquille autre)

Quantité

Prix

Périodes d'approvisionnements

Combien de commandes à l'année ?

Temps nécessaire au prégrossissement

Combien de temps dure le grossissement pour atteindre une taille vendable ?

1.2 Naissain provenant d'écloserie Proportion diploïde / triplïde :

-diploïde

Lieu d'approvisionnement

Taille (forme : coquille autre)

Quantité

Prix

Période d'approvisionnement

Combien de commandes à l'année ?

Temps nécessaire au prégrossissement

Combien de temps dure le grossissement pour atteindre une taille vendable ?

-triploïde

Lieu d'approvisionnement

Taille (forme : coquille autre)

Quantité

Prix

Période d'approvisionnement

Combien de commandes à l'année ?

Temps nécessaire au prégrossissement

Combien de temps dure le grossissement pour atteindre une taille vendable ?

1.3 Achat de naissain entre conchyliculteurs Lieu (conchyliculteurs de la région)

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

90 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Taille

Quantité (indiquez une proportion par rapport au naissain provenant d'écloserie ou naturel)

Fréquence : chaque année (précisez à quelle période de l'année) / occasionnel (dépannage)

Comment ça s'est passé en 2006 pour les problèmes de malaïgues ?

1.4 Techniques utilisées pour le prégrossissement Pearlnet / casiers australiens / lanternes

Perches tournantes

II. Approvisionnement en naissain prégrossi (T10 et plus, prêt à coller) utilisé pour la

phase de grossissement

Nombre de tables utilisées au grossissement : Proportion entre approvisionnement pour prégrossissement et grossissement :

Naissain naturel / naissain d'écloserie :

Proportion : Cette année 2007 :

2006 malaïgue :

Les autres années (année de référence sans malaïgue)

Depuis quand faites-vous du naissain d'écloserie ?

2.1 Naissain provenant de captage naturel Lieu d'approvisionnement

Taille (forme : coquille autre)

Quantité (cela représente combien de table par rapport au naissain provenant de la phase de prégrossissement)

Prix

Période d'approvisionnement

Combien de commandes à l'année ?

Combien de temps dure le grossissement pour atteindre une taille vendable ?

2.2 Naissain provenant d'écloserie Proportion diploïde / triploïde :

Diploïde

Lieu d'approvisionnement

Taille :

Quantité

Prix

Période d'approvisionnement

Combien de commandes à l'année ?

Combien de temps dure le grossissement pour atteindre une taille vendable ?

Triploïde

Lieu d'approvisionnement

Taille :

Quantité

Prix

Période d'approvisionnement

Combien de commandes à l'année ?

Combien de temps dure le grossissement pour atteindre une taille vendable ?

2.3 Achat de naissain entre conchyliculteurs Lieu (conchyliculteurs de la région)

Taille

Quantité (indiquez une proportion par rapport au naissain provenant d'écloserie ou naturel)

Fréquence : chaque année (précisez à quelle période de l'année) / occasionnel (dépannage)

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

91 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Comment ça s'est passé en 2006 pour les problèmes de malaïgues ?

2.4 Techniques utilisées pour le grossissement Sur cordes : collées d'écloseries / collée de tombée / collée de tube prégrossi Casiers australiens / lanternes

III. pertes

3.1 Mortalités à la réception Naissain de captage naturel : nombre de pertes / pourcentage selon les formes Naissain d'écloserie :

Diploïde nombre de pertes / pourcentage selon les tailles

Triploïde nombre de pertes / pourcentage selon les tailles

3.2 Mortalités durant la phase de prégrossissement (combien d'huîtres arrivent à taille collable)

Naissain de captage naturel : nombre de pertes / pourcentage selon les formes

Naissain d'écloserie : Diploïde nombre de pertes / pourcentage selon les tailles

Triploïde nombre de pertes / pourcentage selon les tailles

3.3 Mortalités pendant la phase de grossissement Naissain de captage naturel : nombre de pertes / pourcentage selon les formes

Naissain d'écloserie : Diploïde nombre de pertes / pourcentage selon les tailles

Triploïde nombre de pertes / pourcentage selon les tailles

3.4 Pertes cette année Dates des pertes % pertes naturel / écloserie

% pertes diploïde / triploïde

Pertes selon les tailles (petites tailles / gros calibres : collables ou collées)

Pertes selon la surface de profondeur et l'emplacement des tables

IV. critères de choix écloseries / captage naturel

4.1 Choix naturel / écloserie Quels sont selon vous les avantages et les inconvénients entre naturel / écloserie ?

Prix / tailles / qualité (mortalité) / disponibilité

4.2 Choix écloseries Comment avez-vous connu ces écloserie : pub / bouche à oreille

Avez-vous testé plusieurs écloseries, lesquelles :

Critères de sélection entre les écloseries : prix taille qualité disponibilité

Connaissez-vous d'autres écloseries ?

Etes-vous allé au salon de Bouzigues : avez-vous rencontré d'autres écloseries / vous-êtes vous renseigné sur les

prix

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

92 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

V. satisfaction / problèmes rencontrés

Y a-t-il un service après vente ? y faites-vous appel ?

Si oui pourquoi ? info sur les pratiques

Sur la T°C / salinité / naissain / qualité du transport

Etes-vous satisfait : du service après vente

Des délais de livraison

Du temps de réaction de l'écloserie par rapport à la demande (ex : en période de crise 2006)

De la qualité

Du respect des quantités de du naissain livré

VI. commercialisation

6.1 ventes d'huîtres adultes Calendrier des ventes : périodes de ventes avec gros CA

Calibres les plus vendus : proportions / prix (calibres selon les saisons)

6.2 Réseaux de commercialisation Expéditeurs

Mareyeurs et grossistes

Centrales d'achat GMS

Magasins de GMS

Restaurateurs

Vente directe au mas

Vente sur les marchés

Site Internet

6.3 vente à d'autres stades Huîtres prégrossies / naissain / graines de moules

Vente de naissain entre conchyliculteurs

Lieu (conchyliculteurs de la région ou autres)

Taille

Quantité

Fréquence : chaque année (précisez à quelle période de l'année) / occasionnel (dépannage)

Comment ça s'est passé en 2006 avec les problèmes de malaïgues ?

Vente de naissain aux écloseries Lieu (conchyliculteurs de la région ou autres)

Taille

Quantité

Fréquence : chaque année (précisez à quelle période de l'année) / occasionnel (dépannage)

VII perspectives d'avenir

7.1 Objectifs de développement : Augmenter la production

Achats de tables / diminuer le nombre de tables

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

93 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

7.2 Diversifications de la production Nouveaux types de produits

Nouvelle clientèle visée

Démarche qualité

VIII Situation idéale

Période d'approvisionnement idéale / taille / diploïe-triploïde (stratégie pour obtenir de l'huître toute l'année) /

qualité

Combien seriez-vous prêt à payer pour vous approvisionner sur une écloserie implantée dans la région ?

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

94 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Annexe 5

Taille de l’échantillon : 63

49 conchyliculteurs

pratiquent le

prégrossissement

d’huîtres creuses

46 conchyliculteurs

s’approvisionnent en

naissain d’écloserie à

prégrossir

32 s’approvisionnent

uniquement en

écloserie 14 combinent

naissain naturel +

écloserie à

prégrossir

9 réalisent leur

production

uniquement à partir

de naissain à

prégrossir

d’écloserie

23 se fournissent

à la fois en

naissain à

prégrossir et de

taille collable

5 s’approvisionnent

en naissain de

taille collable

d’écloserie

13 s’approvisionnent

en naissain de

taille collable

d’origine naturelle

5 s’approvisionnent

en naissain de

taille collable

écloserie + naturel

3 s’approvisionnent

uniquement en

naissain d’origine

naturelle

14 réalisent leur production

uniquement à partir d’huîtres de

tailles collables

6 s’approvisionnent

en naissain de

taille collable

d’origine naturelle

3 s’approvisionnent

en naissain de

taille collable

d’écloserie

5 s’approvisionnent

en naissain de

taille collable

écloserie + naturel

7 réalisent leur

production

uniquement à

partir de

naissain à

prégrossir

7 se fournissent à

la fois en naissain à

prégrossir et de

taille collable

2

s’approvisionnent

en naissain de

taille collable

d’écloserie

13 s’approvisionnent

en naissain de

taille collable

d’origine naturelle

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

95 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Annexe 6

Divers profils d’entreprises

Profil d’entreprises 1

Profil d’entreprises 2

Approvisionnement en huîtres de petites

tailles à prégrossir

Utilisation du naissain à la

production d’huîtres

commercialisables

Utilisation du naissain uniquement à la

revente d’huîtres prégrossies

Le conchyliculteur réalise un cycle entier d’élevage de l’huître

(prégrossissement + grossissement)

Le conchyliculteur réalise uniquement

de la phase de prégrossissement

Une partie du naissain est

utilisée à la production

d’huîtres commercialisables,

l’autre à la revente de naissain

prégrossi

Approvisionnement en naissain de petite taille à prégrossir et

en naissain de taille collable

Le conchyliculteur réalise une partie de

sa production sur un cycle entier

d’élevage (prégrossissement +

grossissement)

Une partie de la production sera réalisée

uniquement sur la phase de grossissement

de l’huître

Réalisation d’un cycle entier d’élevage Réalisation uniquement de la phase de

grossissement

Un cycle entier d’élevage est nécessaire dans le cas de cette stratégie

d’approvisionnement

Rapport de Stage : Benoit Marty 2007

96 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon

dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie

Profil d’entreprises 3

Approvisionnement en naissain uniquement de taille collable

Le conchyliculteur réalise la totalité de sa

production sur la phase de grossissement

de l’huître

Réalisation uniquement de la phase de

grossissement