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Jacques Valier

Une critique de l'économie politique I. Valeur et exploitation

FRANÇOIS MASPERO 1, place Paul-Painlevé PARIS V 1982

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Si vous désirez être tenu régulièrement au courant de nos parutions, il vous suffit d'envoyer vos nom et adresse aux Éditions François Maspero, 1, place Paul-Painlevé, 75005 Paris. Vous recevrez gratuite- ment notre bulletin trimestriel Livres Partisans.

© Librairie François Maspero. Paris, 1982 ISBN 2-7071-1336-0

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A J.

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Avant-propos

Ce livre devait être à l'origine une réécriture de celui écrit en commun avec Pierre Salama en 1973 : Une introduction à l'économie politique.

On peut estimer qu'il s'y substitue en effet, mais qu'il se présente comme un nouveau livre, qui ne fait donc pas double emploi avec le premier, qui comporte des différences importantes (en particulier sur la théorie de la valeur, sur l'Etat ou sur les crises), et qui est beau- coup plus approfondi, même si bien évidemment il ne pourra être considéré comme un succès que s'il est apte à être critiqué et enrichi.

L'objectif recherché est d'aider à comprendre les fon- dements et le fonctionnement contradictoire du système capitaliste.

Les fondements : c'est dans l'analyse de la valeur des marchandises qu'on les trouvera. Marx n'expliquait-t-il pas à cet égard que la marchandise recèle en germe l'ensemble des contradictions du système capitaliste. C'est pourquoi, dans une première partie qui s'appellera « Valeur et exploitation », je présenterai la théorie de la valeur, en mettant essentiellement l'accent sur le con- cept de travail abstrait, avant d'analyser l'exploitation capitaliste et ses spécificités, puis le problème de la transformation de la valeur en prix.

Le fonctionnement contradictoire : c'est la loi de baisse tendancielle du taux de profit qui l'exprime, et l'on verra qu'au cœur de cette loi se trouve l'Etat. C'est pourquoi, dans une deuxième partie qui s'appellera « L'Etat, l'impérialisme, la crise », après avoir présenté cette loi, j'étudierai l'Etat sous un triple aspect : l'Etat dans les pays impérialistes, l'Etat et les rapports entre pays impérialistes et pays capitalistes sous-développés, l'Etat et les crises.

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Au terme de cette analyse il sera possible de mieux comprendre, du moins je l'espère, pourquoi et en quoi le système capitaliste est aujourd'hui en crise. En dépit de tous les profits retirés de la domination impérialiste sur les pays capitalistes sous-développés, pays où de l'aveu même de la Banque mondiale huit cents millions d'hommes et de femmes ont à peine de quoi vivre, la crise frappe aujourd'hui les pays impérialistes eux- mêmes. L'accroissement spectaculaire du chômage (10 millions de chômeurs dans l'ensemble de ces pays en 1970... 30 millions en 1981-1982), l'accélération de l'inflation, la crise permanente du système monétaire international, l'énorme développement de l'endette- ment, la résurgence en 1974-1975, puis en 1979-1981, de crises à la fois sous des formes plus traditionnelles et avec une ampleur beaucoup plus importante que durant les années cinquante et soixante, en sont les principales manifestations.

Cette crise vient nous rappeler avec vigueur que le système capitaliste est un mode historique et non absolu de production, et qu'à ce titre l'économie politique qui en étudie les lois n'est elle-même qu'une science histori- que. C'est en ce sens que ce livre cherche à se présenter comme une critique de l'économie politique.

Si je n'étudie pas ici, car cela nécessiterait un autre livre, les systèmes économiques et sociaux en vigueur dans les pays où le système capitaliste a été renversé, un mot cependant à l'adresse de ceux qui n'auraient comme pauvre argument, face à la crise de l'impéria- lisme, que de nous dire : « Et l'URSS, vous trouvez que c'est mieux ? » Je préciserai donc à quel point est scan- daleusement abusive la caractérisation de ces pays comme « socialistes », caractérisation dont ont besoin aussi bien ce qu'on peut appeler faute de mieux la bureaucratie qui y exerce le pouvoir, que la bourgeoisie qui voit là une façon de déconsidérer le socialisme. Abusive tout d'abord, parce que le socialisme à propre- ment parler, c'est l'instauration d'une société sans clas- ses, aboutissement d'une phase de transition durant laquelle dépérissent progressivement aussi bien la loi de la valeur que l'Etat. Abusive également, parce

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que pour aller effectivement vers la société socialiste il est nécessaire que les travailleurs soient eux-mêmes au pouvoir, et que règne la plus grande démocratie ouvrière : gestion de l'économie par l'ensemble des tra- vailleurs qui déterminent les priorités en matière de pro- duction et de consommation, et qui règlent l'organisa- tion du travail ; libertés démocratiques les plus larges : liberté de la presse, d'association, de circulation des hommes, droit de grève, indépendance des syndicats par rapport à l'Etat, pluralité des partis politiques.

Or dans les pays dits « socialistes », bien loin d'être au pouvoir, les travailleurs sont soumis à de brutales dictatures. Comme dans les pays capitalistes, même si c'est sous des formes différentes, ils sont en état de subordination totale. La levée en masse de la classe ouvrière polonaise, venant après celles des travailleurs hongrois et tchécoslovaques, ne fait que témoigner à cet égard, non de la faillite du socialisme ou du marxisme, mais de la crise du stalinisme.

Le système impérialiste et le stalinisme sont donc aujourd'hui tous deux en crise. Qu'il en sorte la barba- rie, ou une société qui permettra à chacun de gérer l'ensemble de la vie économique, politique, sociale et culturelle, dépend en définitive de nous 1

1. Je précise qu'afin d'éviter d'alourdir le texte j'ai pris le parti de limiter au maximum les citations. Mais il est alors nécessaire de souli- gner à quel point ce livre doit à un certain nombre de travaux. Je retiendrai en particulier :

— la revue Critiques de l'économie politique (Ed. Maspero), pour de nombreux articles qu'il serait trop long de citer ici ;

— les livres d'I. Roubine (Essai sur la théorie de la valeur de Marx, Ed. Maspero) et de R. Rosdolsky (La Genèse du « Capital » chez K. Marx, Ed. Maspero), qui font comprendre à la fois la méthode de Marx et les spécificités de sa théorie de la valeur ;

— les livres et les articles de P. Salama qui ont inspiré les passages consacrés à la transformation de la valeur en prix, aux économies semi-industrialisées d'Amérique latine, et à la nature de l'Etat. Le chapitre en particulier consacré ici à la nature de l'Etat lui doit l'essentiel (cf. son article dans le n° 7-8 de Critiques de l'économie politique) ;

— les travaux d'E. Mandel, et les articles du n° 7-8 de Critiques de l'économie politique sur la crise.

Enfin, et selon la formule consacrée, j'ajouterai qu'il va de soi que les erreurs et les insuffisances sont et demeurent miennes.

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Introduction

I. La bourgeoisie et la théorie de la valeur

La compréhension de l'ensemble des problèmes con- cernant la nature et le fonctionnement du mode de pro- duction capitaliste implique celle de la loi de la valeur, fondement d'un système qui se caractérise par l'exploi- tation du travail par le capital.

Il est intéressant, à cet égard, de souligner l'évolution de la pensée bourgeoise.

A l'époque où la bourgeoisie partait à l'assaut de la noblesse, et où la lutte des classes entre bourgeoisie et prolétariat ne se manifestait encore que par des phéno- mènes isolés, se développe l'économie politique dite classique (représentée, à titre essentiel, en Angleterre, par A. Smith et D. Ricardo) : une économie politique scientifique dans sa démarche, dans la mesure où elle cherche — sans y parvenir vraiment, cependant — à pénétrer et à comprendre réellement les rapports de pro- duction qui caractérisent la société bourgeoise, mais une économie politique bourgeoise, dans la mesure où elle voit dans le système capitaliste, non pas un système his- toriquement déterminé, mais la forme absolue, naturelle et immuable de la production sociale.

L'économie politique classique, expression du déve- loppement du capitalisme industriel au sein du système féodal en déclin, soucieuse de mettre en lumière le rôle parasitaire de la noblesse et du clergé, « classes non pro- ductives » qui accaparent l'intérêt et la rente foncière, et sans que l'existence du prolétariat d'industrie la préoc-

cupe réellement, n'hésitait pas à faire du travail la seule source de la valeur des marchandises.

A ce titre, l'économie politique classique faisait des

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antagonismes de classes, des oppositions entre rente et profit, entre salaire et profit, le point de départ de ses recherches. Elle mettait en lumière ces antagonismes de classes, tout en les présentant comme la manifestation d'une loi naturelle, universelle et immuable, de la société humaine.

Mais, après que la bourgeoisie s'est emparée du pou- voir politique et que la lutte des classes avec le proléta- riat est devenue l'aspect essentiel (éclipsant la lutte des capitalistes contre les féodaux) et menaçant de la réalité sociale, tout va changer. La théorie de la valeur-travail, qui cherchait à dévoiler les rapports de production de la société bourgeoise et qui mettait en lumière l'exploita- tion, va être soit condamnée soit passée sous silence. Le développement des luttes entre bourgeoisie et prolétariat sonne le glas de l'économie politique bourgeoise scienti- fique. La théorie de la valeur-travail devient, même sous l'état d'ébauche où elle était, trop dangereuse, puisqu'elle révèle l'origine de la richesse des capitalis- tes : l'exploitation des travailleurs.

Après la Commune de Paris, après le développement menaçant des luttes ouvrières, après la critique marxiste de l'économie politique et la transformation profonde de la théorie de la valeur-travail par Marx, qui en avait fait un instrument de combat de la classe ouvrière, l'heure avait sonné pour les théories qui éloignaient l'attention des antagonismes entre les classes sociales.

L'économie politique classique va laisser place à l'économie vulgaire, dite néo-classique. A la démarche scientifique va se substituer une vision purement apolo- gétique et harmonieuse de la société bourgeoise. Il n'est pas étonnant, dès lors, que de nos jours mêmes, dans les manuels d'économie politique bourgeois, la théorie de la valeur-travail soit rejetée en deux phrases, ou pure- ment et simplement ignorée, au profit d'une théorie selon laquelle tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes (le nôtre), baptisée théorie de la valeur-utilité, fondement de l'analyse néo-classique. On nous présente la vision d'une société dans laquelle les classes sociales ont disparu, et où n'existent que des individus, décon-

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nectés de toute réalité historique et sociale, et qui tous sont égaux, maîtres de leur destin, propriétaires de « travail » et de « capital », et libres de vendre ou non leurs « services ». Comme si les travailleurs n'étaient pas obligés de vendre leur force de travail pour vivre, comme si les capitalistes n'étaient pas les seuls déten- teurs des moyens de production !!

Sous un habillage scientifique (utilisation, par exem- ple, des mathématiques), l'économie politique bour- geoise révèle alors son caractère foncièrement apologéti- que et non scientifique, en réussissant le tour de force d'exclure l'exploitation. Il ne s'agit plus ici de démarche scientifique, mais de simple justification des structures capitalistes, de justification des salaires, des prix et des profits comme le résultat d'échanges opérés par des individus sur un pied d'égalité. Pour de tels idéologues, aucun doute : l'organisation des travailleurs pour lutter contre les conséquences et, au-delà, l'existence même de l'exploitation ne peut être interprétée que comme une affreuse confusion entre la politique et la « science » (leur « science »).

Cependant, l'économie politique bourgeoise, tout en ne renonçant pas à ce mythe de la neutralité de la science, ne va pas pouvoir en rester à une simple atti- tude de mépris et d'ignorance à l'égard de la théorie marxiste de la valeur.

En effet, en premier lieu, que ce soit au niveau de chaque capitaliste individuel, ou à celui de l'Etat, les capitalistes, devant les complexités de leurs problèmes, ne peuvent se contenter de cette attitude apologétique. Ouvrons n'importe quel journal patronal : la lutte des classes y est présente, parce que la bourgeoisie ne peut pas ne pas en tenir compte ; la nécessité impérieuse d'exploiter les travailleurs est de fait reconnue : or, comme nous le verrons, l'exploitation ne peut se com- prendre qu'à partir de la théorie de la valeur-travail. Par ailleurs, les patrons raisonnent en termes de baisse des coûts salariaux, d'accroissement de la productivité du travail, de la nécessité de faire des profits suffisants : sans même s'en rendre compte, ils reconnaissent, même

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si c'est de façon fragmentaire et partielle, la théorie de la valeur-travail comme explicative du fonctionnement du système capitaliste.

Mais c'est surtout la crise du système capitaliste, et plus spécifiquement les formes aiguës qu'elle a prises dans les années trente, ou qu'elle recommence à pren- dre, qui vont faire apparaître de nouvelles orientations dans la pensée bourgeoise.

Tout d'abord, au moment même, aujourd'hui, où la crise du capitalisme se développe, aussi bien au niveau économique, politique qu'idéologique, au moment même où les travailleurs et la jeunesse sont de plus en plus conduits à rejeter toute glorification du système, il n'est plus possible de se contenter de la simple apologie d'un système présenté, en outre, de façon totalement mythique.

Par ailleurs, avec le développement de la crise, l'heure n'est plus seulement de justifier le capitalisme en théo- rie ; il s'agit aussi de tenter de le sauver en pratique, d'en prolonger l'existence. Il s'agit, pour les capitalistes, de reconnaître l'existence de la crise pour tenter de la surmonter, de reconnaître l'existence de classes sociales (et non simplement d'individus égaux) pour mieux com- battre une classe ouvrière de plus en plus menaçante, et trouver, à ses dépens, une issue provisoire à la crise.

La crise du capitalisme et de ses valeurs, le développe- ment des luttes ouvrières, signifiaient, en définitive, qu'on ne pouvait se contenter d'ignorer purement et simplement le marxisme et sa théorie de la valeur. Un certain nombre d'idéologues de la bourgeoisie, con- traints de reconnaître la vitalité du marxisme, vont, dans ces conditions, cesser d'en nier l'existence..., et cela pour mieux le combattre, pour mieux le récupérer en le dénaturant et en l'aseptisant. Ces tentatives seront de nature diverse : qu'il s'agisse de néo-classiques, comme P. Samuelson, qui, après avoir durant de nom- breuses années ignoré le marxisme, affirme soudain en 1973 : « Le marxisme est peut-être trop valable pour qu'on le laisse aux marxistes. Il fournit un prisme criti- que à travers lequel les économistes du courant domi-

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nant peuvent, à leur propre bénéfice, examiner leurs analyses 1 » ; ou qu'il s'agisse d'un courant qui s'est développé récemment, qualifié de néo-ricardien, et qui, tout en prenant en considération des classes sociales et non de simples individus, tout en critiquant les analyses néo-classiques de la valeur, n'en aboutira pas moins à une négation de la loi de la valeur, et à un rejet de la théorie marxiste de la valeur2.

Au-delà de leur diversité, ces tentatives ont toutes un point commun : il s'agit de dénaturer le discours marxiste, d'évacuer la lutte des classes, de masquer que l'aboutissement théorique de ce discours est la nécessité pratique de la révolution et du pouvoir des travailleurs. Il n'est plus alors dangereux de faire d'un tel Marx, débarrassé de tous ses discours bien évidemment « métaphysiques » de prophète sur la révolution, un « digne homme de science », aussi présentable que n'importe quel économiste bourgeois. On comprend alors pourquoi, dans les universités par exemple, de plus en plus d'idéologues de la bourgeoisie consacrent leurs enseignements et leurs recherches à une telle déna- turation/récupération du marxisme. C'est tout simple- ment une façon, sans doute plus subtile, de combattre le marxisme, dont le développement de la lutte des classes a fait un ennemi bien vivant.

Après ce bref aperçu de l'évolution de la pensée bour- geoise concernant la théorie de la valeur reste l'essen- tiel : comprendre ce qu'est cette loi de la valeur, fonde- ment même du système capitaliste d'exploitation.

Mais, auparavant encore, il nous faut poser un très important problème de méthode, qui va nous conduire à présenter l'ensemble du chapitre.

1. P. SAMUELSON, Economics : Winds of Change. Evolution of Economic Doctrine, McGraw Hill, New York, 1973, p. 866.

2. Ce n'est pas le lieu ici de développer. Pour tous ceux qui seraient intéressés par une analyse critique précise du courant néo-ricardien, ainsi que de l'école néo-classique, cf. P. SALAMA, Sur la valeur, Mas- pero, Paris, 1975.

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II. Présentation générale de la première partie

Notre étude a pour objet, on le sait, le système capita- liste. Précisons. Les activités de travail des hommes ont connu, à des rythmes certes très différents, un perpétuel changement, et elles ont revêtu des caractéristiques fort différentes selon les époques historiques. Ce processus a mis en jeu deux grands types de modifications : 1) des modifications dans les moyens de production et les méthodes techniques mises en œuvre, en d'autres ter- mes, dans les forces productives de la société ; 2) des changements, en interrelation avec les modifications des forces productives, dans les rapports de production. Chaque type d'économie, ou mode de production (éco- nomie esclavagiste antique, économie féodale, économie capitaliste, par exemple), se caractérise par l'existence de rapports de production spécifiques : des rapports économiques et sociaux entre les producteurs directs (esclaves, paysans serfs, ouvriers salariés) et ceux qui s'approprient les produits du surtravail des premiers (c'est-à-dire ce qui est produit en plus de ce qui est nécessaire à la vie des producteurs), cette appropriation prenant elle-même des formes différentes selon les modes de production.

Il s'agira donc dans ce livre d'étudier les rapports de production propres à l'économie capitaliste, dans leur interrelation avec les forces productives de la société.

A cet égard, l'économie capitaliste se caractérise d'abord par l'existence d'une production marchande. Cela signifie, d'une part, que la production est l'œuvre de producteurs isolés et indépendants, qui décident, de façon autonome, de la nature et de la quantité des biens qu'ils produisent, qui disposent des instruments de pro- duction et matières premières nécessaires, et qui dispo- sent également des produits de leur activité : la produc- tion (nature et quantité) est donc dirigée directement par les producteurs marchands autonomes ; la société ne règle pas directement la répartition des activités de tra- vail de ses membres entre les diverses branches de pro- duction. Cela signifie, d'autre part, que les producteurs

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produisent des biens, non pour leur propre usage, mais afin de les vendre sur un marché. C'est donc une pro- duction non de simples biens, mais de marchandises, biens produits pour être vendus sur le marché.

Si nous supposons que ces producteurs marchands travaillent et produisent sans le concours de travailleurs salariés, nous avons défini ce qu'on appelle une produc- tion marchande simple, mais pas encore une économie marchande capitaliste. Pour que l'économie soit non seulement marchande, mais aussi capitaliste, il faut que la production marchande soit généralisée à l'essentiel de la production, et il faut surtout, conjointement, que la force de travail des travailleurs soit elle-même devenue une marchandise, qu'ils sont forcés de vendre pour vivre, et qui est achetée par les détenteurs de moyens de production (outils, machines, usines...). Nous verrons que cette marchandise est la seule capable de créer plus de valeur qu'elle n'en coûte, capable de créer de la plus- value.

Cette situation, que nous étudierons de façon précise plus tard, a elle-même résulté d'un long processus histo- rique, qui a vu, à partir du X V I siècle, la double dépossession des artisans, victimes du développement de manufactures plus efficaces, et de petits paysans indé- pendants, victimes de la politique de concentration des terres. Des milliers d'artisans et de petits paysans indé- pendants allaient donc disparaître en tant que tels, c'est- à-dire allaient perdre leurs moyens de production, pour devenir des prolétaires, des hommes ne disposant plus que de leur force de travail, et donc obligés de la ven- dre, pour vivre, à la classe détentrice des moyens de production, la classe bourgeoise.

C'est ce rapport social particulier entre le prolétaire, contraint de vendre sa force de travail, et le détenteur des moyens de production, qui lui achète cette force de travail pour la mettre en valeur, c'est-à-dire pour lui faire créer la plus-value, qui est constitutif du capital. Le capital, c'est ce rapport de production bien spécifi- que, dont la prédominance permet de caractériser une société comme société capitaliste.

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Si nous avons tenu, dès l'introduction de cette partie, à donner cette première et rapide caractérisation de la société capitaliste, c'est afin de bien préciser que l'objet en est l'étude de la valeur des marchandises dans le cadre d'une société où règne le mode de production capitaliste.

Mais cette précision appelle une importante remarque de méthode.

Remarque de méthode

Nous venons de souligner que l'objet de cette partie est l'étude de la valeur des marchandises dans le cadre du mode de production capitaliste. Cependant, pour parvenir à nos fins, nous allons être obligés de nous situer successivement à des niveaux d'abstraction diffé- rents, d'aller de l'abstrait vers le concret.

Précisons. Dans le chapitre 1 de cette partie, intitulé « La valeur des marchandises », nous étudierons la valeur en nous situant dans le cadre d'une économie marchande simple, à l'exclusion de tout rapport de pro- duction capitaliste. Nous supposerons donc que les pro- duits sont l'œuvre de producteurs marchands et sont donc vendus sur le marché, nous supposerons même que la production marchande est généralisée..., mais sans qu'existent des rapports de production capitalistes.

Cette démarche se justifie pour des raisons d'ordre théorique, pour des raisons de méthode, et non pour des raisons d'ordre historique.

On pourrait, en effet, penser : si l'on commence par l'étude de la valeur dans le cadre d'une économie mar- chande simple, c'est tout simplement parce que, histori- quement, la production marchande a précédé la produc- tion capitaliste. Et il est vrai que la production mar- chande et donc la valeur des marchandises ont existé avant le système capitaliste lui-même, qui se caractérise précisément par la généralisation de la production mar- chande et la transformation de la force de travail en marchandise.

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Pourtant, affirmons-nous, ce n'est pas pour des rai- sons historiques que nous commençons à étudier la valeur dans le cadre d'une économie marchande simple. Pourquoi ? Soulignons d'abord que l'échange et la valeur, même s'ils existent dans les sociétés précapitalis- tes, n'existent pas pleinement. La valeur n'existe que sous une forme embryonnaire, rudimentaire. Il existe, dans les sociétés précapitalistes, des « poches » de pro- duction marchande, plus ou moins développées, mais l'échange n'investit pas l'ensemble de l'économie. En ce sens, les économies des sociétés précapitalistes, même si elles connaissent l'existence de la production mar- chande, ne sont pas des économies marchandes, des économies dominées par la production marchande. C'est seulement avec la production capitaliste que la production marchande se développe véritablement, acquiert un caractère dominant, et que la loi de la valeur entre réellement en vigueur, et règle le fonction- nement d'ensemble de l'économie. Certes, l'existence de la production marchande prépare la base de l'économie capitaliste, mais marchandise et valeur, sous leur forme développée et dominante, n'existent que dans le capita- lisme. La valeur ne remplit sa fonction sociale de régu- lateur de l'ensemble de l'économie que dans l'économie capitaliste.

Or, dans le chapitre I de cette partie, ce n'est pas à la forme embryonnaire de la valeur, telle qu'elle existe dans les poches de production marchande au sein des sociétés précapitalistes, que nous allons nous intéresser. Notre étude ne relève pas de la recherche historique. Nous allons faire l'hypothèse que l'économie mar- chande est généralisée..., mais sans rapports de produc- tion capitalistes : et ce n'est là précisément qu'une hypothèse théorique, puisque dans la réalité concrète il n'existe pas d'économie marchande, au sens de produc- tion marchande généralisée, en dehors de l'économie capitaliste. La réalité connaît ou bien des poches de pro- duction marchande au sein d'une société précapitaliste, ou bien une société capitaliste ; elle ne connaît pas d'économie marchande (généralisée) autre que capita- liste.

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En fait, le problème de savoir si la valeur a existé ou non avant le capitalisme doit être distingué de la signifi- cation théorique de la théorie de la valeur et de la méthode mise en œuvre pour comprendre la loi de la valeur.

La réponse à la question de savoir si la valeur a existé ou non avant le capitalisme (et l'on peut répondre, nous l'avons vu : oui, mais de façon embryonnaire) est du domaine de l'histoire. Mais partir, dans notre analyse, d'une économie marchande simple n'a rien à voir avec cette question historique : l'économie marchande, au sens où nous l'entendons ici, n'a jamais existé ; seules des poches de production marchande ont existé au sein des sociétés précapitalistes, et la loi de la valeur n'a jamais réglé le fonctionnement d'ensemble de telles sociétés précapitalistes.

Les raisons qui, en définitive, nous incitent à nous situer, au départ de notre analyse, dans le cadre d'une économie marchande simple, sont donc d'ordre théori- que.

Il s'agit d'une méthode qui part de l'abstrait, la valeur dans une économie marchande simple ; abstrait puisque l'économie capitaliste y est abstraitement réduite à une économie marchande sans rapports de production capitalistes, pour aller vers le concret, la valeur dans le mode de production capitaliste lui- même : une méthode qui doit nous permettre de mieux saisir le concret, le mode de production capitaliste.

L'antériorité de l'analyse de la valeur dans le cadre d'une économie marchande simple n'a donc de justifica- tion que théorique : c'est une abstraction préalable nécessaire à l'analyse de la valeur dans le mode de pro- duction capitaliste.

Dès le chapitre 1 de cette partie, la théorie de la valeur a donc pour fonction de comprendre le mode de pro- duction capitaliste, mais en commençant par se situer à un niveau d'abstraction qui implique l'absence des rap- ports de production capitalistes.

Avant de préciser comment, à partir de là, nous avan- cerons, dans cette partie, vers le concret, il nous faut

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souligner une remarque de méthode annexe. En effet, le cadre d'analyse de ce chapitre I, une économie mar- chande simple (et, a fortiori, celui des chapitres sui- vants, une économie capitaliste), signifie que lorsque nous étudierons l'échange des marchandises il ne s'agira pas de n'importe quel échange.

Plus précisément, il ne sera pas question d'analyser un acte d'échange en tant que tel, isolé d'une structure économique déterminée de la société. Il ne s'agira pas de considérer deux individus qui échangent, indépen- damment de toute insertion dans un système social déterminé, et de se demander comment et dans quelles conditions ils vont échanger leurs produits.

Il ne sera pas question non plus d'étudier l'acte d'échange, tel qu'il peut se produire dans des sociétés où ne domine pas l'économie marchande, dans la société féodale par exemple.

Seul nous intéresse, dans ce chapitre I, l'échange de marchandises dans le cadre d'une économie marchande. Et si nous sommes amenés, par exemple, à étudier une équation d'échange entre deux marchandises, ce sera toujours en supposant que cet échange en est un parmi d'autres qui se situent tous dans le cadre d'une écono- mie marchande, où toutes les marchandises peuvent être échangées/égalisées les unes avec les autres. La théorie de la valeur, présentée dans ce chapitre 1, ne s'intéresse donc pas à tout échange, mais au seul échange qui s'effectue dans le cadre d'une économie marchande.

Il s'ensuit que les marchandises, à la valeur desquelles nous nous intéressons, doivent être définies de façon précise et spécifique.

Elles se définissent d'abord, comme nous l'avons déjà noté, comme des biens produits pour être vendus. Le paysan, par exemple, qui produit pour sa propre con- sommation, ne produit pas de marchandises. De même l'air, du moins tant qu'il est à la disposition gratuite des hommes, et qu'il n'est pas vendu sur un marché, n'est pas une marchandise. Mais le critère de la vente sur un marché ne suffit pas pour définir de façon précise et spécifique les marchandises à la valeur desquelles nous allons nous intéresser.

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Pour le comprendre, il faut d'abord souligner que la production marchande elle-même se caractérise, non seulement par l'existence d'un échange de marchandises entre des producteurs indépendants, mais aussi par les liens qui existent entre ce processus d'échange et les pro- cessus de production et de répartition du travail entre les diverses entreprises et branches de production.

Il faut souligner, en effet, que l'échange de marchan- dises sur le marché, le succès ou l'échec de la vente, la hausse et la baisse des prix, conduisent à des modifica- tions dans la répartition du travail des producteurs mar- chands isolés, à leur entrée dans certaines branches de production ou à leur sortie de celles-ci, et exercent donc une action sur le procès de production et sur la réparti- tion du travail des producteurs marchands entre les diverses branches.

Plus précisément, si dans son entreprise chaque pro- ducteur est formellement libre de choisir ce qu'il pro- duit, en quelle quantité et comment, il doit, lorsqu'il porte son produit sur le marché, pour le vendre, se sou- mettre aux conditions du marché, qui sont les mêmes pour tous les producteurs du produit en question. Son activité de production va donc dépendre de l'activité de production de tous les autres producteurs. Si ses concur- rents fournissent, par rapport à la demande solvable, trop de marchandises, il souffrira, même si lui-même n'a pas accru sa production, de la baisse des prix, et il devra diminuer sa production, voire quitter la branche pour tenter d'entrer dans une autre. Si ses concurrents introduisent des machines plus modernes qui permettent de baisser la valeur du produit, il sera contraint, s'il ne veut pas disparaître, d'améliorer, à son tour, ses techni- ques de production. Le producteur de marchandises, formellement indépendant, est, en fait, étroitement lié aux autres producteurs, par l'intermédiaire de l'échange sur le marché. L'échange des produits influence donc fortement l'activité de travail des hommes. C'est même dès le procès de production que le producteur doit adap- ter (par avance) son activité de travail aux conditions qu'il s'attend à trouver sur le marché : il subit, dès ce

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moment-là, la pression des concurrents, fournisseurs, clients, etc., en dernière analyse la pression de tous les membres de la société. Ainsi, les producteurs mar- chands, parce qu'ils sont liés dans l'échange par l'inter- médiaire des produits de leurs travaux, se trouvent éga- lement liés dans leur procès de production, puisque c'est dès ce procès qu'ils doivent prendre en compte les con- ditions qu'ils supposent être celles du marché.

Ce type de lien, indissoluble, entre production et échange, représente en définitive la caractéristique essentielle de l'économie marchande. L'échange n'est pas seulement la phase particulière qui vient après le procès de production. Il marque de son empreinte spéci- fique le procès de production lui-même. Ce dernier acquiert des caractéristiques sociales déterminées qui correspondent à l'organisation de l'économie mar- chande fondée sur l'échange.

Nous pouvons maintenant revenir à la définition des marchandises, et comprendre, à la lumière de ces carac- téristiques de la production marchande que nous venons d'établir, pourquoi les marchandises, à la valeur des- quelles nous nous intéressons, sont, non seulement des biens destinés à être vendus, mais aussi, parmi eux, les seuls qui soient le fruit du travail et reproductibles sur une grande échelle.

En effet, puisque seul l'échange des marchandises dans le cadre d'une société marchande/capitaliste nous intéresse, et que cette société se caractérise par les liens spécifiques qui existent entre procès d'échange et procès de production et de répartition du travail des produc- teurs marchands, seuls vont nous intéresser les produits qui sont le fruit de l'activité de travail de ces produc- teurs. La théorie de la valeur ne s'intéresse qu'aux pro- duits dont l'échange sur le marché influence l'activité de travail des producteurs marchands et la répartition de leur travail entre les diverses branches,... et donc aux seuls produits qui émanent de ces activités de travail. Elle ne se doit d'expliquer que l'échange entre des pro- ducteurs marchands, et l'interaction mutuelle qu'ils exercent sur leurs activités de travail par l'intermédiaire

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de l'échange des produits de leur travail. La théorie de la valeur ne concerne donc ni les biens qui ne sont pas le fruit du travail, comme le sol non cultivé par exemple, ni ceux qui ne peuvent pas être reproduits par le travail, comme les antiquités, les toiles de maître, etc. (il s'agit, bien entendu, ici, de l'œuvre d'art elle-même et non de ses reproductions, qui, elles, sont reproductibles).

Certes, le sol non cultivé ou les œuvres d'art peuvent être vendus et, ainsi, acquérir la forme de marchandise et un prix. Mais ces phénomènes doivent être analysés séparément de ceux qui ont trait à la valeur des produits du travail. A cet égard, l'étude du prix de la terre non cultivée ou du prix des œuvres d'art se trouve aux fron- tières de la théorie de la valeur-travail, mais n'en fait pas partie intégrante, car, répétons-le, celle-ci n'étudie que l'échange de producteurs marchands et l'interaction qu'ils exercent sur leur procès de travail respectif par l'intermédiaire de cet échange. Or l'achat et la vente de terre, par exemple, expriment des rapports entre pro- ducteur marchand et propriétaire foncier, et n'expri- ment pas directement des rapports entre producteurs marchands passant par l'intermédiaire des produits de leur travail. Ils sont liés à ces rapports, mais ne les expriment pas directement.

Certes, matériellement, la vente de voitures de série, d'une part, ou celle, d'autre part, d'un tableau de maî- tre ou d'une parcelle de terre non cultivée ne diffèrent en rien. Mais, du point de vue de leur signification sociale, de leurs liens avec les rapports de production, de leur effet sur l'activité de travail de la société, les deux phénomènes sont différents et doivent être analy- sés séparément.

Lorsqu'il sera donc question dans ce livre de valeur des marchandises, il ne s'agira que des seuls biens, non seulement destinés à être vendus, mais aussi fruits du travail/reproductibles.

Cette remarque de méthode annexe faite sur la définition/caractérisation des marchandises à la valeur desquelles nous nous intéressons (remarque valable pour

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l'économie marchande, comme pour l'économie capita- liste), il nous faut revenir, maintenant, à la démarche d'ensemble de cette partie. Plus précisément, il nous faut souligner que pour comprendre la loi de la valeur nous ne pourrons nous en tenir au cadre d'analyse du chapitre I, une économie marchande simple, et nous devrons avancer vers le concret, c'est-à-dire vers le mode de production capitaliste. Nous le ferons en deux temps. Dans un premier temps, dans le chapitre II de cette partie, intitulé « La plus-value », nous étudierons ce qui spécifie la société dans laquelle règne le mode de production capitaliste : l'existence de la domination du capital, c'est-à-dire du rapport social de production spé- cifique entre le détenteur de moyens de production et le travailleur qui lui vend sa force de travail et crée la plus- value. Nous verrons, ainsi, comment naît l'exploitation capitaliste.

Nous nous situerons donc, cette fois, dans le cadre, non pas d'une économie marchande, mais dans celui d'une économie capitaliste. Cependant, nous serons encore à un niveau d'abstraction élevé, car nous suppo- serons, dans ce chapitre II, qu'il n'existe qu'un seul capital, ou, en d'autres termes, qu'il n'existe pas de multiples capitaux en concurrence les uns avec les autres. Nous ferons comme si n'existait que ce qu'on appelle le capital en général, par opposition aux capi- taux nombreux.

C'est encore une abstraction, car, nous le verrons, le capital ne peut exister que sous la forme d'innombrables capitaux en concurrence, mais une abstraction qui, là aussi, est un préalable théorique nécessaire pour exami- ner, dans leur « pureté », les lois inhérentes au capital, et notamment la production de plus-value.

La concurrence, nous le verrons également plus tard, réalise dans la réalité les lois du capital, mais ne les explique pas. Elles les réalise, mais ne les crée pas. Aussi, pour étudier ces lois, faut-il, dans un premier temps du moins, partir du rapport social qu'est le capi- tal saisi dans son unité organique, dans sa généralité abstraite, partir du « capital en général ».

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Cette nouvelle étude critique de l'économie vient à son heure. Jacques Valier y montre comment l'analyse marxiste reste le meilleur outil de compréhension de la crise actuelle du système capitaliste. Il ne s'agit en l'occurrence ni du marxisme figé et vidé de sa substance qu'ont érigé en dogme les dirigeants sovié- tiques et leurs zélateurs ni de celui déformé par des générations de critiques bourgeois. L'analyse de Jacques Valier procède d'un marxisme vivant enrichi par de nombreux travaux ; elle est essentielle pour saisir les fondements et le fonctionnement contradictoire du capitalisme. Les fondements : dans un premier tome, Valeur et exploitation, l'auteur présente la théorie de la valeur, en mettant essentielle- ment l'accent sur le concept de travail abstrait, avant d'ana- lyser l'exploitation capitaliste, puis le problème de la transfor- mation de la valeur en prix. Le fonctionnement contradictoire : c'est la loi de baisse tendan- cielle du taux de profit qui l'exprime, et au cœur de cette loi se trouve l'État. C'est pourquoi dans un deuxième tome, L'État, l'impérialisme, la crise, l'auteur étudie le rôle de l'État sous un triple aspect : dans les pays impérialistes, dans les rapports entre pays impérialistes et pays capitalistes sous- développés, et dans les crises. Manuel de base accessible et utile aux lycéens et aux étudiants, Une critique de l'économie politique s'adresse aussi à un plus arge public. Il offre en effet l'avantage d'expliquer simplement une théorie souvent considérée comme inabordable, et surtout le le faire en s'appuyant systématiquement sur des exemples concrets et contemporains.

Jacques Valier est professeur de sciences économiques à l'université de Paris-X. Il a publié aux éditions François Maspero Le PCF et le capitalisme monopoliste d'État, Sur l'impérialisme, et, avec Pierre Salama, Une introduction à l'économie politique, ouvrage vendu à 70 000 exemplaires.

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