[Etienne_Guillé] L'Alchimie de la Vie

250
É TI NN GUIL vec la colla boration de C hristine Hardy LCHIMIE DE VIE Biologie et tradition

Transcript of [Etienne_Guillé] L'Alchimie de la Vie

  • TIENNE GUILL Avec la collaboration de Christine Hardy

    LALCHIMIE DE LA VIE

    Biologie et tradition

  • L'ALCHIMIE DE LA VIE

  • Du mme auteur aux ditions Rocher

    Le Langage vibratoire de la vie Alchimie de la vie t. 2

  • / /

    Etienne GUILLE

    L'ALCHIMIE DE LA VIE

    Biologie et tradition

    avec la collaboration de Christine Hardy

    L'Esprit et la matire

    DITIONS DU ROCHER Jean-Paul Bertrand

  • Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation rservs pour tous pays. ditions du Rocher 1983, 1996 ISBN 2 268 02406 7

  • lA science nous dit ce que nous pouvons savoir. mais ce que nous pouvons savoir est peu. Et si nous oublions ce que nous ne pouvons pas savoir, nous devenons insensibles bien des choses de trs haute importance.

    Bertrand Russell

  • INTRODUCTION

  • Dans ce livre, l'acide dsoxyribonuclique (ADN) joue le rle principal. Chaque jour, les mdias nous dcrivent les dernires dcouvertes biologiques et mdicales dpendant des qualits et des fonctions de cette macromolcule.

    Tous les augures annoncent qu'un nouvel ge s'ouvre nous o le pouvoir scientifique sera le matre d'uvre. Dans ce nouvel ge d'or, nous saurons tout faire: crer de la matire vivante, gurir toutes les maladies et pourquoi pas devenir ternels ...

    Pour tous ces projets, nos savants devront modifier la molcule d'ADN. Or, chaque nouvelle dcouverte conforte l'homme dans son autosatisfaction, son diabolique besoin d'exercer un pouvoir sur la matire.

    Mais quelles informations subtiles contient donc cette mer-veilleuse molcule? Nous allons dcrire les proprits majeures - actuellement connues - de cette molcule en la comparant un livre crit avec un alphabet trs simple, quatre lettres. Le code gntique est dcrypt depuis de nombreuses annes et pourtant, des chapitres entiers du livre de l'ADN paraissent incomprhensibles. Des chercheurs ont mme publi que ces chapitres ne servaient rien car ils contenaient surtout des rptitions qui par moments sont limines. En tudiant ces chapitres anormaux,., nous avons t de surprises en surprises! Des proprits nouvelles, diffrentes de celles des chapitres clas-siques, existent dans ces zones occultes: des nergies spcifiques, lies aux mtaux, peuvent ouvrir ou fermer tel ou tel chapitre et des pages peuvent tre changes de place. Ces donnes nous ont permis de proposer que cet ADN contenait une information spcifique dcrivant comment lire les pages connues du livre.

    Nous allons dcrire les bases de cette autre lecture du livre de l'ADN l'aide d'une approche globale trs voisine de celles de l'tude des donnes de l'Inconscient et de ses liens avec le Conscient. Cette lecture est aussi celle de la tradition alchimique.

    Et nous inspirant de le Breton, dans son livre les Cls de la philosophie spagyrique. nous conseillons au lecteur : il ne s'agit pas de lire, mais d'entendre ce qu'on lit... La lumire sortant par soi-mme des tnbres!

    11

  • Dans ce livre, nous dcrivons des exprimentations sur les chromosomes et plus particulirement l'acide dsoxyribo-nuclique.

    Les faits scientifiques qui sont rapports ne sont pas mis au hasard. Ils ne sont pas non plus dcrits comme dans une tude autobiographique.

    Ils rendent compte de l'volution de faits connus dans un certain nombre de disciplines biologiques et mdicales, travers les tentatives faites pour les intgrer un modle cohrent d'explication du fonctionnement cellulaire.

    Il se trouve que dans les trois grandes parties de ce livre, les faits scientifiques dcouverts indpendamment de toutes donnes traditionnelles rejoignent les fondements mmes de la tradition.

    Nous serons donc amens tout le long de ce livre nous interroger sur la nature profonde de cette convergence.

    La premire partie dcrit les caractristiques de l'ADN la fois au niveau structural et au niveau fonctionnel; nous montrons que des squences d'ADN peuvent changer de place le long de la molcule. Il s'agit de ce que nous nommons maintenant transposition ,. et qui, depuis trente ans, tait connu sous le nom de remaniements chromosomiques .

    Ce n'est que ces dernires annes que nous nous sommes rendu compte que la place d'une squence jouait un grand rle dans le fonctionnement d'un gne. En effet, comme tous les collodes, l'ADN est en fait un support vibratoire et, suivant son ordre topologique, il peut transmettre tel ou tel type de signal aux gnes qu'il contrle.

    Cet ordre topologique va tre modifi au cours de tous les changements de programme de dveloppement, que ceux-ci soient physiologiques comme l'embryogense et la floraison, ou qu'ils soient pathologiques comme l'induction du cancer.

    Cette partie purement structurale (que nous avons essay de rendre aussi digeste que possible), qui nous amne la dfinition de la nature oscillatoire des supports vibratoires, est confronter aux donnes de la transformation alchimique. C'est d'abord avec le cancer vgtal que nous avons dcouvert ces remaniements

    13

  • chromosomiques l'chelle cellulaire; nous avons pu ensuite les retrouver dans le cancer animal et le cancer humain. Cette recherche est dveloppe dans la huitime partie.

    Dans la seconde grande partie nous dcrivons la dcouverte des mtaux dans la molcule d'ADN; ces mtaux tant en fait certains des mdiateurs des nergies vibratoires qui animent le cosmos et tous ses lments constitutifs. Nous trouvons ainsi le deuxime terme du couple: SV+ EV.

    Ces nergies portes par diffrents supports vont atteindre un certain nombre de sites spcifiques d'action, tels que les enzymes et les acides nucliques. Nous pouvons comparer le support vibratoire de la premire partie une serrure, et le porteur d'nergie (EV: deuxime partie) une cl; n'oublions pas qu'un troisime terme existe qui est la force qui fait tourner la cl (la synthse du couple SV + EV). Un tel systme duel pouvait tre imagin sur la base des donnes systmiques de la biologie, mais sans la connaissance de l'existence des mtaux et des nergies vibratoires qu'ils portent et sans la connaissance des squences d'ADN sur lesquelles ils se fixent, nous n'aurions pu dfinir leur mode d'action, ni mme l'imaginer. Maintenant, nous ralisons qu'il n'est absolument pas ncessaire qu'il y ait matriellement le mtal tel ou tel site du collode. Il suffit que le mtal ait transmis son ou ses nergies vibratoires un autre mdiateur qui se rvle tre couramment la molcule d'eau.

    La troisime partie et les suivantes donnent une illustration des proprits mergentes du couple SV + EV.

    En prenant diffrents exemples et en appliquant la mthode gnrale d'analyse des systmes, nous dcouvrons ses proprits. Nous analyserons plus particulirement l'induction du cancer, les mdecines dites traditionnelles, les rves, les symboles et nous proposerons une autre forme d'ducation permettant de dvelopper la reconnaissance et la matrise de ces niveaux de ralit.

    Au cours de ces trois grandes parties nous confronterons ces approches scientifiques aux donnes de la tradition. Cette confrontation a t rendue possible par deux faits principaux :

    1. Les mtaux qui sont prsents dans la molcule d'ADN diffrents moments du cycle mitotique, et qui changent de faon caractristique la conformation de la molcule, sont ceux qui ont t attribus par les alchimistes aux plantes.

    2. Ce sont ces mmes mtaux qui dvient le pendule de radiesthsie dans une douze directions constitues par les quatre directions du soufre et les huit directions du mercure. Nous nous sommes demand ce que signifiait cette convergence entre des approches aussi diffrentes de la ralit.

    La premire approche est du type purement analytique; nous dosons des mtaux, nous caractrisons des squences d'ADN c'est--dire que nous faisons appel des technologies de type

    14

  • quantitatif permettant de quantifier des signaux de degrs de sensibilit varis. La seconde, qu'elle vienne de l'alchimie, de l'astrologie, de la radiesthsie ou de la magie, est une approche globale qui tient compte, en plus, de la qualit des composants du systme tudi de toutes les interactions susceptibles d'exister entre eux lorsque nous les connaissons.

    Nous pensons donc que la science actuelle qui est hyper-analytique et qui prne, en mme temps, l'analyse systmique, est en train, dans certains domaines spcialiss du savoir, d'at-teindre le niveau de finesse des sciences dites occultes .

    Nous pouvons donc prsager que, dans un proche avenir, nous retrouverons les lois scientifiques de certaines connaissances occultes, et dans un deuxime temps, que la science dpassera, en prvision et en possibilits techniques, ces connaissances qui nous viennent de la tradition.

    Nous avons choisi ce titre, L'Alchimie de la vie, pour rendre compte de l'analogie qui existe entre des vnements qui se droulent l'chelle matrielle tels que ces remaniements chro-mosomiques (la vie) et les descriptions symboliques de transfor-mations alchimiques, qui, pris sparment, paraissent difficile-ment comprhensibles. Or, si nous analysons les variations nergtiques mises en jeu dans l'vnement molculaire et dans la description symbolique, nous nous rendons compte qu'elles sont identiques. C'est la nature profonde de ces variations ner-gtiques que nous tentons d'apprhender dans ce livre travers l'exprience quotidienne de la recherche.

    Nos deux expriences partant apparemment de bases fort diffrentes : le biologiste molculaire qui, de par sa formation, cherche descendre toujours plus finement dans l'analyse, et la psycho-sociologue qui parcourt un chemin intrieur, se retrouvent et dialoguent au mme niveau de comprhension nergtique de la vie, s'tonnant d'utiliser les mmes concepts et le mme langage.

    N'est-ce pas cela la grande alchimie de la vie?

    Dans le langage courant, ce terme global d'alchimie rend compte d'un processus naturel qui la fois nous merveille et nous laisse perplexe quant sa nature profonde.

    Nous tentons la gageure de dcrire certains fonctionnements et certaines interactions de diffrents niveaux vibratoires de la vie et de l'tre travers ce que nous avons expriment dans notre vie quotidienne.

    Dans ce sens, nous pouvons mme dire que d'une certaine faon, l'alchimie de la vie est lie la qualit des vibrations cosmo-telluriques que nous recevons, que nous transmettons et que nous mettons - tant bien entendu que l'alchimie de la vie

    15

  • ne se rduit pas ces vibrations : elle n'en est qu'un des aspects que nous tentons d'expliciter travers nos approches personnelles.

    Dans tout ce travail, nous avons essay d'appliquer la mthode gnrale d'analyse des systmes, lorsque cela tait possible. Nos expriences nous ont permis d'utiliser des grilles de lecture fort diffrentes : cela a contribu largir la vision systmique.

  • tre PARTIE

    ET SI NOUS POUVIONS MODIFIER CONSCIEMMENT NOTRE ADN?

  • Dans chacune des 600 milliards de cellules que possde notre corps, il y a un deux mtres d'ADN ou acide dsoxyribonu-clique.

    Si nous mettions bout bout tous ces mtres d'ADN, nous obtiendrions une distance de 600 fois celle de la terre au soleil.

    Or c'est dans l'ADN que se trouve inscrit le code gntique. La molcule d'ADN est constitue d'un nombre lev de sous-units (ou monomres): on dit qu'elle est hautement polymrise. Ce degr lev de polymrisation ne se trouve pas uniquement au niveau de l'ADN. Il existe aussi bien dans les protines que dans la cellulose, c'est--dire dans tous les collodes qui consti-tuent en quelque sorte la charpente de toutes les cellules.

    L'ADN contient un sucre cinq carbones (le dsoxyribose), de l'acide phosphorique et quatre bases (Adnine, Guanine, Thymine, Cytosine). L'acide phosphorique et le sucre vont consti-tuer les deux chanes linaires de l'ADN qui seront relies entre elles par les quatre bases (A, T, G, C) (fig. 1).

    Les bases sont couples deux par deux: A en face de Tet G en face de C; c'est pourquoi nous pouvons comparer l'ordre des bases celui d'un alphabet quatre lettres ATGC.

    Dans une cellule, ce mtre d'ADN est un ruban sur lequel est inscrit (par ces paires de bases) tout ce qui a t vcu par la matire vivante depuis qu'elle existe, ainsi que tout ce qu'elle est susceptible de vivre.

    Beaucoup de gens imaginent que leurs caractres hrditaires viennent seulement de leurs parents, et plus gnralement de leurs ascendants. En fait, nous avons, depuis ces dix dernires annes, les preuves exprimentales du fait que l'volution mme des espces est inscrite dans cette molcule.

    Il n'est d'ailleurs pas surprenant qu' l'chelle de la molcule nous retrouvions inscrite toute la mmoire de la vie, puisque dj l'embryon humain reproduit, son niveau, pendant les neuf mois de l'embryogense, toutes les tapes du dveloppement des espces.

    Il ne s'agit pas seulement d'une mmoire des caractres inns, suppose tre caractristique de l'espce, mais aussi de ce que l'tre et mme l'espce ont connu comme vnements dtermi-

    19

  • G-C

    Fig. 1: Reprsentation schmatique de la molcule d'ADN ( gauche) et structures dtailles des paires de bases GC et AT ( droite). Les structures dtailles permettent de mettre en vidence les trois liaisons hydrogne de la paire GC et les deux liaisons hydrogne de la paire AT.

    nants et qui constituent l'ensemble des caractres acquis. Nous pouvons par suite imaginer que le programme d'volution, pass et futur, est aussi, de quelque faon, inscrit dans la molcule.

    La nature, en ttonnant, invente de nouvelles organisations partir de matriaux de base que l'on retrouve dans tous les rgnes et qui constituent une sorte de rservoir commun. Pour le systme terrestre, il s'agit du carbone, de l'hydrogne, de l'oxygne, de l'azote, du soufre, du phosphore, etc., que nous pouvons appeler des invariants. Or ces invariants imposent des limitations ther-modynamiques; par exemple le carbone ne peut avoir que des liaisons ttravalentes de sorte qu'on aura toujours le mthane sous forme CH4, ce qui veut dire que tout s'ordonnera autour du carbone selon un ttradre rgulier.

    L'assemblage de ces atomes donne naissance des molcules en fonction de lois physico-chimiques aussi invariantes que les lments. Ces molcules sont les bases de notre systme vivant terrestre : ce sont les protines, les acides nucliques, les sucres, les lipides.

    20

  • Nous avons l une illustration de ce que l'on appelle couram-ment la complexit d'un systme. Les invariants du premier niveau (azote, carbone, etc.) constituent un premier systme. Or, les lois, susceptibles de les lier, tant des lois universelles, vont donner naissance un systme de niveau plus lev, o des contraintes invariantes vont nouveau s'exercer, une autre chelle de valeur. C'est l'ensemble des lois qui relient entre eux les lments invariants qui constitue la complexit. La complexit est donc plus une notion de qualit et de quantit d'interactions entre des lments, qu'une simple quantit d'lments. La quan-tit d'lments formant un systme dfinit l'aspect matriel, tandis que les interactions susceptibles de les lier rendent dj compte de l'aspect nergtique.

    A partir de cette sorte de pool ou de rservoir commun, que l'on pourrait appeler la balance gntique, ce que nous avons subi ou sciemment construit pendant l'existence, va de quelque faon s'inscrire aussi dans le livre.

    Si nous avons volu partir du singe ou du poisson, nous retrouverons l'information gntique du singe ou du poisson inscrite dans les cellules humaines (voir l'embryogense), mais il y aura un assemblage diffrent des parties constituantes de ces tres, et en outre un supplment d'informations qui n'existera ni chez le singe ni chez le poisson, mais qui restera nanmoins dans la continuit molculaire de ce que sont fondamentalement le singe ou le poisson.

    On peut imaginer qu'une autre cosmogonie qui ne serait pas base de carbone mais par exemple de bore ou de silicium puisse donner naissance d'autres contraintes thermodyna-miques, entranant de nouvelles lois et par suite diffrentes conformations de molcules. II est intressant de noter que dans ce cas ces mondes ne nous seraient probablement pas percep-tibles, ni par nos sens, ni par les machines que nous avons construites jusqu' prsent puisqu'en effet, nous imaginons un appareillage en fonction des caractristiques dj connues que nous voulons mesurer.

    Analysons maintenant quel est ce code, comment il est crit, ainsi que la faon dont il se reproduit et dont il est susceptible d'voluer.

  • CHAPITRE PREMIER

    L'AUTOCRATION DE L'ADN

    Qu'est-ce que la vie? La vie, pour les biologistes, est la facult qu'a l'tre vivant

    d'assimiler et de se reproduire. Dans ce sens, les virus et les phages ne sont pas vivants, car ils ont besoin d'une autre cellule (cellule animale ou vgtale pour le virus, bactrie pour le phage) pour pouvoir fonctionner ou se reproduire.

    Proprits fondamentales de la molcule d'ADN.

    La molcule d'ADN, dont la forme la plus courante est la double hlice, peut tre caractrise par deux proprits fonda-mentales : d'une part la facult de se reproduire elle-mme (la replication), et d'autre part la facult de transfrer son infor-mation une autre molcule (l' ARN) qui, par une srie d'inter-mdiaires molculaires va transmettre les ordres d'organisation et de fonctionnement l'tre entier.

    Nous avons compar l'ADN un fil constitu par deux chanes lies par des bases. Ce fil peut prendre toutes sortes de formes (de conformations) dans l'espace, mais toutes ces formes sont en fait des spirales hlicodales dont les spires sont plus ou moins loignes (c'est--dire des hlices de pas variables). Cette spirale peut se contracter ou s'tendre comme un ressort selon l'tat physiologique ou pathologique de la cellule. On peut dire qu'elle est anime.

    Si la composition globale de l'ADN est connue depuis les annes soixante, ses variations de forme commencent seulement tre tudies. Les dcouvertes rcentes dans ce domaine amnent surprise sur surprise et nous obligent remettre en question le fonctionnement cellulaire lui-mme.

    Dans l'ADN nous trouvons ainsi l'information qui permet la cellule 1) d'assimiler et 2) de donner naissance, lorsque les circonstances sont favorables, deux cellules filles; c'est pourquoi nous pouvons parler d'autocration de l'ADN. Cette molcule contient donc bien l'information de la vie.

    Dans cette double fonction, nous voyons dj apparatre la 23

  • dualit du code gntique: il y a d'une part les qualits des diffrents constituants cellulaires (ce que nous appellerons les chapitres du livre) et d'autre part l'information d'utilisation du livre (comment et quel moment lire tel chapitre plutt que tel autre).

    Nous verrons que cette dualit se retrouve trs clairement au niveau molculaire.

    Les qualits des diffrents constituants cellulaires (par exemple les qualits des protines) sont des proprits invariantes qui, si elles sont modifies, vont conduire toutes sortes de dsordres, tandis que l'information d'utilisation est susceptible de varier d'une manire beaucoup plus subtile, entranant, partir d'un dsordre apparent, une possibilit d'ordre nouveau.

    Il y a donc des constantes invariantes, par exemple les qualits propres d'un abricot diffrentes de celles d'une pche, qui, si elles sont modifies, ne peuvent conduire qu' un dsordre. Par contre, si l'on change l'information gntique, crant une nouvelle espce (par exemple le brugnon), de nouvelles qualits seront engendres, mais dans le sens de l'ordre.

    Dcrivons maintenant plus soigneusement la nature des deux fonctions, c'est--dire la fonction d'assimilation (les qualits), et la fonction de reproduction (la programmation ou information).

    1) La replication de la molcule d'ADN.

    La molcule d'ADN acquiert dans certaines conditions de l'environnement, la possibilit de synthtiser une molcule iden-tique elle-mme. Cette tape est appele replication car la nouvelle molcule synthtise est une rplique exacte de la premire. Si les deux chanes de l'ADN se trouvent spares l'une de l'autre par rupture des liaisons hydrogne qui les unissent normalement, chacune d'elle est susceptible de servir de matrice pour la synthse d'une chane qui lui est complmentaire (fig. 2). Des enzymes assureront les liaisons entre les sucres, les phos-phates et les bases.

    Remarquons que chacune des chanes de la molcule initiale se retrouve intgralement dans la molcule fille, ce qui dtermine une remarquable exactitude de la replication.

    A l'chelle cellulaire, deux facteurs sont ncessaires pour que cette replication ait lieu :

    - Le rapport nucla-cytoplasmique (rapport entre le volume du noyau et celui du cytoplasme) doit avoir atteint une valeur caractristique.

    -Des conditions spcifiques de l'environnement doivent exis-ter : pH, force ionique, potentiel transmenbranaire, disponibilit de diffrents ions, des bases de l'ADN et des enzymes impliques dans la synthse, etc.

    24

  • Fig. 2: Modle de replication de l'ADN suivant Watson et Crick. A : Adnine; T : Thymine; G : Guanine; C : Cytosine.

    Si le rapport de volume existe, mais que l'environnement n'est pas adquat, l'ADN ne peut pas se reproduire ou bien la repli-cation dmarre mais ne se termine pas. De mme, si l'environ-nement est adquat mais que les volumes ne sont pas dans le bon rapport, rien ne se produit.

    Ces deux ncessits sont connues depuis longtemps, mais nous pouvons en dduire que le volume du noyau rend compte de la manire dont les molcules sont organises dans l'espace, ce qui nous fait concevoir que fonction et structure sont intimement lies.

    L'aspect topologique dtermine en quelque sorte la fonction; par exemple, rien ne se produit si telle squence ATAAGGC ... est linaire, mais, par contre, si ces units sont en demi-spire

    25

  • d'un certain pas, elles pourront interagir avec les molcules avoisinantes telles que les acides amins des protines lies l'ADN.

    Ainsi, structure et fonctionnement sont, non seulement, lis mais rendent compte d'un processus dynamique. Ce concept peut tre dcrit d'une autre manire en montrant que la fonction considre (ici la replication) est en fait lie l'nergie qui anime la structure et qui est a priori indpendante de cette structure. La structure peut tre ici le fil d'ADN, mais le mme raisonnement s'appliquerait la chane protique ou celle de la cellulose. Nous retrouvons la fameuse dualit nergie/matire, mais remarquons tout de suite que nous avons introduit un troisime terme qui est dpendant de toutes les possibilits d'volution de ce systme duel.

    Nous verrons que ce troisime terme a une importance capitale en biologie car nous pourrions penser linairement que la dualit nergie/matire se rsout la somme des proprits des compo-sants : par exemple une qualit X + une structure Y --. une pro-prit globale z. En fait, il n'en est rien puisque tout ce que l'on trouve dans la proprit Z n'est pas contenu implicitement dans les deux autres. Ainsi l'homme est plus que la somme de ses parties c'est--dire la capacit de ses membres, de son cerveau, de ses viscres, etc. Nous disons alors que nous avons affaire une qualit mergente.

    Alors que dans la physico-chimie classique les structures consti-tutives ont tendance, en voluant, crer le plus grand dsordre possible (entropie 1 croissante), la matire vivante, elle, sait crer l'ordre partir d'un dsordre apparent (nguentropie 2). Seule, la matire vivante possde cette proprit.

    C'est dans cette mesure que beaucoup d'auteurs ont propos que la nature ait un projet et ne soit donc pas organise en fonction des lois du hasard. Il est probable que cette dichotomie hasard-ncessit soit due au fait que le projet de l'environnement reste excessivement difficile analyser par les mthodes scien-tifiques analytiques. En effet, ce projet se trouve dans une dimension globale; or, nos mthodes sont essentiellement frag-mentaires, dductives et rductionnistes. C'est pourquoi tous les chercheurs qui ont utilis des approches globales, par la ther-modynamique ou la cyberntique entre autres, ont t amens conclure l'existence d'un projet. Nous avons l'exemple de von Bertalanffy (l) et de Prigogine (2) pour ne citer qu'eux ...

    Nous chercherons dvoiler ce projet au niveau de l'ADN,

    1. Entropie : grandeur thermodynamique qui permet de caractriser le degr de dsordre d'un systme.

    2. Nguentropie : grandeur oppose de la prcdente. N. de l'd. : les appels de notes entre parenthses font appel aux rfrences

    bibliographiques situes en fin de volume.

    26

  • en utilisant toutes les approches qui sont notre disposition, qu'elles soient globales ou analytiques.

    Au moment de la replication les deux chanes se scindent en des sites spcifiques, et chaque chane sparment reproduit sa complmentaire. Nous nous retrouvons donc avec deux fois deux chanes. Ce sont ces deux chanes contenant a priori la mme information qui vont, par la suite, se retrouver dans les noyaux des cellules filles.

    Au niveau nergtique, des problmes vont se poser : tout d'abord pour ouvrir la molcule, puis pour transmettre le signal d'ouverture, et ensuite pour ordonner les deux composants nou-vellement crs.

    En effet, la double chane ncessite une grande quantit d'ner-gie calorifique pour s'ouvrir. Un ADN animal isol dans un tube contenant un milieu qui reproduit les conditions d'environnement de la cellule ncessite une lvation de temprature de 50 (37 87 C) pour s'ouvrir et se scinder en deux chanes. Or il est bien vident que ce n'est pas une augmentation de temprature de cet ordre qui provoque la replication de l'ADN dans nos cellules; d'ailleurs, si cette mthode permet de scinder l'ADN, elle est cependant insuffisante pour que la duplication se pro-duise : en continuant fournir de la chaleur, l'ADN finit par se dgrader, c'est--dire que chaque chane se scinde en petits morceaux. Nous verrons par la suite quels sont les facteurs naturels qui permettent cette replication; des catalyseurs comme les enzymes, des ions et des molcules d'eau y participent.

    Il y a donc un problme d'nergie: d'o vient-elle et quelles sont ses qualits?

    Il y a de plus un problme spatio-temporel : qu'est-ce qui fait que l'nergie va ouvrir telle rgion plutt que telle autre, et pourquoi telle place?

    La replication d'une molcule d'ADN va dpendre de sa place le long des chromosomes. On aurait pu penser que toutes les rgions identiques ATAGC (par exemple) se rpliqueraient en mme temps, quelle que soit leur place le long de l'ADN; or ce n'est pas le cas car le moment de leur replication dpend de leur place : ce seront les ATAGC de telles places spcifiques qui s'ouvriront en mme temps. Nous voyons apparatre la notion de contrle topologique de la replication, ce qui signifie que la place d'un lment est un facteur dterminant dans sa fonction.

    Les diffrentes tapes de la replication au niveau molculaire vont tre suivies par des vnements d'autres chelles. Lors-qu'un processus tel que la replication se droule au niveau cellulaire, il dtermine une srie d'vnements d'autres chelles. Ces autres niveaux peuvent tre :

    -la scission du noyau de la cellule en deux noyaux fils (niveau inf racell ulaire)

    27

  • -la scission de la cellule en deux cellules filles (niveau cellu-laire)

    -et mme des modifications de taille et de forme de tout un tissu, un organe ou un organisme. L'ensemble de ces modifications est illustr par les reproductions ci-contre (fig. 3).

    Nous venons de dcrire les modifications physiques dcelables soit l'il nu, soit au microscope optique ou lectronique, mais il est clair que toute cette volution est dpendante de la mise en jeu d'nergies spcifiques. C'est pourquoi nous serons forcs de nous interroger sur l'origine de cette nergie :est-elle contenue dans la molcule d'ADN? C'est--dire, est-ce ce niveau que se situe le projet?

    Ou bien cette molcule n'est-elle qu'un mdiateur, un relais de signaux venant de l'extrieur de la cellule?

    Dans les deux optiques extrmes, nous constatons que, quelle que soit la nature de l'nergie mise en jeu, elle est susceptible d'tre utilise, transfre et transforme. Or il est essentiel de souligner que les diffrentes caractristiques de ces modifications de l'nergie ne sont propres qu' la matire vivante: notre connaissance, elles n'existent pas au niveau de la matire inerte.

    2) Le transfert d'information de la molcule d'ADN (transcrip-tion et traduction).

    Reprenons les deux cellules filles qui viennent de natre la suite de la division de leur cellule mre : nous constatons que de nouvelles molcules apparaissent dans le cytoplasme des cellules filles. Ces molcules sont aussi des acides nucliques et ont t baptises ARN (Acide Ribo-Nuclique), pour cette raison que le sucre 1 constituant le fil est maintenant le ribose, et non plus le dsoxyribose. Cet ARN contient aussi de l'adnine (A), de la guanine (G), de la cytosine (C), mais par contre la thymine a cd la place l'uracile (U). ATGC est donc devenu AUGC; ce transfert d'information, appel transcription, se droule suivant un mcanisme trs voisin de la replication en ce sens qu'une chane de l'ADN va reproduire la chane d'ARN complmentaire (fig. 4).

    Nous voyons ainsi pourquoi cette tape a t appele trans-cription, et non plus replication, car ce stade l'alphabet quatre lettres est modifi. Plusieurs types d' ARN existent dans la cellule : ARN messager, ARN de transfert, ARN riboso-maux ... baptiss d'aprs les fonctions qui leur ont t attribues.

    Cette transcription ne va pas dmarrer n'importe o le long

    1. Notons que les sucres constituants de l'ADN et de l'A RN sont 5 carbones, contrairement au glucose qui est 6 carbones, et au saccharose ou sucre de table qui est constitu de deux molcules 6 carbones.

    28

  • b)

    a)

    Fig. 3 : De la division cellulaire aux diffrentes formes de cellules

    a) Fin de la mitose d'une cellule animale. Les deux noyaux sont spars; les deux cellules filles commencent se sparer.

    b) Schma d'une cellule hpatique. Les deux faces cellulaires qui n'ont pas de microvillosits sont contigus d'autres cellules hpatiques.

    c) Schma d'une cellule vgtale de feuille. 29

  • nuclo'ide (ADN)

    d)

    e)

    d) Schma d'une cellule bactrienne. e) Schma d'une cellule d'Algue bleue.

    Les schmas b e sont tirs d'observations au microscope lectronique (d'aprs R. Folliot, Biologie cellulaire, PUF, 1975).

  • de la molcule d'ADN: ce sont gnralement les molcules qui viennent d'tre repliques qui peuvent tre transcrites par la suite: nous retrouvons ainsi l'chelle de la transcription (que

    Fig. 4 : Visualisation de la transcription des ARN dans un ovocyte de Triton (microscopie lectronique : grossissement 25 000).

    31

  • l'on peut comparer l'excution d'un programme) le contrle topologique.

    Ces ARN contiennent donc le programme inhrent l'ADN, mais ils ont, par rapport l'ADN, l'avantage d'tre mobiles, et c'est leur niveau que va se passer le deuxime changement d'alphabet c'est--dire la traduction.

    L'ADN commande non seulement sa propre replication, mais aussi la biosynthse de protines spcifiques.

    Comment se fait le changement d'alphabet? Dans les protines, il y a 22 acides amins diffrents. Sur la

    molcule d'ADN, seule la squence des bases est l'lment variable de la molcule. L'hypothse la plus simple est donc qu'une certaine squence d'ADN dtermine la place d'un acide amin dans une protine. Sachant qu'il y a 4 bases dans l'ADN (ATGC) et 4 bases dans l'ARN (AUGC), le nombre de combi-naisons possibles pour une squence de 2 bases est 42 = 16 et pour une squence de 3 bases : 43 = 64.

    Les expriences de gntique et de biologie molculaire ont permis de montrer que c'tait bien un code base 3 qui tait utilis : il a t baptis code triplet. Les 64 triplets possibles sont numrs dans le tableau 1.

    Ce tableau ncessite plusieurs commentaires : a) Il existe davantage de combinaisons nuclotidiques (64),

    que d'acides amins (22) : nous disons que le code est dgnr puisqu'un mme acide amin peut tre cod par plusieurs triplets.

    TABLEAU 1

    Le code gntique l'chelle de l'acide ribonuclique u c A G

    u u u Phnylalanine u cu Srine u A u Tyrosine u Gu Cystine uuu ucc

    n UAC UGC u u uA Leucine UCA uA A Ochre U GA Umber UUG UCG uA G Amber u G G Tryptophane

    cuu cc u Proline c A u Histidine c G u Arginine eue ccc CAC CGC " c CUA CCA c A A Glutamine CGA CUG CCG CAG CGG

    A u u Isoleucine A c u Thronine A A u Asparagine AGu Srine AUC ACC AAC " AGC A AUA ACA A A A Lysine A G A Arginine A u G Mthionine ACG AAG " AGG

    Gu u Valine G cu Alanine GA u Acide as par- G Gu Glycine tique

    GUC GCC GAC H GGC G GUA GCA GAA GGA GUG GCG G A G Acide glu- GGG

    tamique

    32

  • En moyenne, un acide amin est cod par trois triplets, mais en fait certains sont cods par 6 triplets (srine, leucine), et d'autres (mthionine, tryptophane) par un seul.

    b) Le code gntique est aujourd'hui parfaitement connu : un sens prcis peut tre attribu dans le langage protique 61 triplets sur les 64 possibles. Trois triplets: UAG, UGA, UAA, n'ont aucune correspondance en termes d'acides amins; en fait, ces trois squences que l'on qualifie de non-sens jouent le rle de ponctuations, d'arrt dans la traduction de l'ARN messager.

    c) Ce code semble universel, c'est--dire que les mmes triplets sont utiliss pour faire les protines d'un virus ou les protines d'un lphant. Cependant, des rsultats rcents concernant les protines prsentes dans les mitochondries (organites cellulaires jouant un trs grand rle dans l'nergtique cellulaire) montrent que ces protines auraient un autre code.

    d) Il est symptomatique de constater que ces mmes 64 combinaisons, dans leur support nergtique, ont t codifies 2 000 ans avant Jsus-Christ dans le Yi King, ou Livre des Mutations (3).

    Les diffrentes tapes de l'expression gntique, transcription et traduction, qui rendent compte du mode de fonctionnement des gnes, ont t lucides ces vingt dernires annes.

    Pour transposer l'information contenue dans le gne (sous la forme d'un code triplets) en une squence dfinie d'acides amins, la cellule emprunte deux tapes successives :

    -Transcription d'une squence d'ADN en ARN messager. -Dchiffrage du code inscrit dans l'ARN messager. Cette

    opration met en jeu des particules cytoplasmiques : les ribo-somes, des adaptateurs spcifiques d'acides amins appels ARN de transfert et des enzymes spcifiques. C'est au cours de l'tape nomme traduction que sont synthtises les chanes protiques qui constituent la charpente de la cellule et les enzymes qui les font fonctionner.

    Si nous comparons la cellule une usine : le noyau constitue le bureau directorial donnant les ordres pour fabriquer tel ou tel produit (les protines) un moment particulier du cycle cellu-laire. Les ARN messagers sont en quelque sorte les cadres allant distribuer le travail aux ouvriers (les ribosomes). Ces derniers s'aident de machines: ce sont les ARN de transfert et diverses enzymes impliques dans la synthse protique. Le sang et la lymphe pour les animaux et les tres humains reprsentent les voies de communication de l'usine, par lesquelles sont amenes les matires premires et sont vacus les dchets.

    Remarquons que cette usine peut non seulement fonctionner en autarcie, mais aussi se construire elle-mme une autre usine trs voisine, sinon identique, lors de sa division.

    33

  • 3) De la chromatine aux chromosomes mitotiques.

    Les chromosomes mitotiques sont pratiquement visibles dans tous les tissus de toutes les espces. Ils ont permis le dvelop-pement de la cytogntique, notamment chez les vertbrs. Rap-pelons qu'ils sont mtaboliquement inertes. La replication et la transcription que nous venons de dcrire ne se produisent que sur la chromatine l'tat diffus et non l'tat condens comme dans les chromosomes.

    Chaque chromosome d'une cellule en mitose a une morphologie spcifique (taille, position du centromre, forme, etc.). La figure 5 dcrit une forme typique de chromosome montrant le centromre qui spare les deux bras du chromosome et une constriction dite secondaire o s'attache un nuclole; celui-ci est impliqu notam-ment dans la synthse des ARN ribosomaux.

    La quantit totale d'ADN nuclaire est rpartie de faon prcise en diffrents chromosomes dont le nombre et la forme sont caractristiques de l'espce considre. L'examen de l'en-semble des chromosomes d'une espce (ou caryotype) montre qu'il existe une double srie de chromosomes dans toutes les cellules diplodes : 46 chez l'homme, 40 chez la souris, 8 chez le Drosophile ou mouche du vinaigre. Par contre, les gamtes ne contiennent qu'une srie de chaque chromosome.

    L'examen au microscope optique des noyaux pendant les diffrentes tapes de la mitose permet d'assister un vritable ballet des chromosomes (fig. 6).

    -Au cours de la premire tape, les chromosomes se diffren-cient de la chromatine et prennent des formes de filaments. Ils

    cs-- .0 \ (J \ 1-1

    . ~ \ -~1 .. ,..,..\oF

    l-eP

    Fig. 5: Reprsentation schmatique d'un chromosome CP : La constriction primaire, qui comporte le centromre, spare les

    deux bras du chromosome. CS : La constriction secondaire est le site de l'organisateur nuclolaire

    et est le point d'attache d'un nuclole. Ce chromosome peut tre observ en microscopie optique.

    34

  • se ddoublent mais restent unis au niveau de leur centromre. L'enveloppe nuclaire se fragmente. Dans le cytoplasme des cellules animales, les centrioles se ddoublent aussi et s'entourent de fibres rayonnantes. Ils se dplacent vers deux ples opposs du noyau tout en restant connects par des fibres qui prendront part la construction du fuseau.

    -La deuxime tape est marque par le dplacement des chromosomes vers le milieu du fuseau. Ils sont attachs par leurs centromres des fibres fusoriales. A la fin de cette phase, les chromosomes sont situs l'quateur du fuseau o ils constituent la plaque quatoriale.

    -La troisime tape est marque par la sparation des chro-mosomes fils et leur dplacement vers deux ples opposs du fuseau. Ces mouvements sont effectus de faon synchrone par tous les chromosomes au cours d'une mme mitose.

    -Au cours de la dernire tape, les chromosomes s'agrgent en masses chromatiniennes. A leur priphrie, la membrane nuclaire se reconstitue progressivement; un ou des nucloles se reforment et deux noyaux typiques sont reconstitus. La cellule va se diviser.

    Le ballet est soigneusement orchestr : Je ddoublement des chromosomes, leur dplacement vers Je milieu du fuseau, le retour des chromosomes fils vers les ples du fuseau sont pro-gramms et dpendent de la mise en jeu d'nergies spcifiques. Ainsi, le fuseau impose les directions de dplacement : rien n'est laiss au hasard. Dans ce ballet si finement construit, quel est Je chef d'orchestre?

    Des mthodes de coloration mettent en vidence des diffrences le long des bras des chromosomes. La coloration est la mme pour la plupart des rgions des chromosomes qui sont dites enchromatiques. Les rgions chromosomiques qui se colorent de faon ou plus intense, ou moins intense, sont appeles htro-chromatiques; gnralement, ces dernires se situent au niveau des centromres et des tlomres qui sont les extrmits des chromosomes.

    Le nombre, la taille, la forme ainsi que la position relative des diffrenciations du chromosome sont constants, de sorte qu'elles sont utilises pour dfinir spcifiquement la garniture chromo-somique d'une espce, ou caryotype. La topographie des bandes est d'une trs grande importance pour identifier chaque chro-mosome individuellement et pour tudier son comportement au niveau physiologique et pathologique.

    35

  • 0 Fig. 6 : Schmas simplifis des tapes de la mitose d'une cellule animale

    A, B, C : premire tape. Ddoublement des chromosomes et des centrioles.

    D : deuxime tape. L'appareil mitotique se constitue. E : troisime tape. Les chromosomes fils se dplacent vers les ples

    du fuseau. F : quatrime tape. Reconstitution des masses chromatiniennes. La

    cellule commence se diviser.

  • CHAPITRE II

    DE LA NAISSANCE DE LA SPIRALE A LA FORMATION DE LA PREMIRE CELLULE

    En 1957, Crick et Watson (4), furent les premiers signaler que la molcule d'ADN est arrange en double hlice. Depuis leurs travaux, nous disposons d'informations nouvelles permettant de rendre compte de l'tat des molcules d'ADN lorsqu'elles fonctionnent, c'est--dire lorsqu'elles sont en train de se repliquer ou de se transcrire, or nous nous apercevons que dans ces conditions la molcule d'ADN n'est plus en double hlice.

    La forme de double hlice n'est en fait prsente que lorsque l'ADN ne fonctionne pas. Elle a t la premire observe pour une raison bien simple: c'est que dans le cas des ADN des organismes suprieurs, la majorit des molcules est dans cet tat inactif.

    Les rcentes tudes, au microscope lectronique notamment, permettent de dfinir des formes diffrentes et extrmement caractristiques des molcules (fig. 7a et b), formes qui res-semblent des boucles, des volutes, des efflorescences, des dploiements ... d'une grande valeur esthtique! Remarquons aussi que la projection d'une molcule d'ADN dans un plan perpen-diculaire son axe (fig. 8), donne tout fait une figure de mandala 1

    L'ensemble de ces formes susceptibles d'tre prises par la molcule d'ADN, en solution ou in vivo. nous amne nous demander quelles sont les forces qui dterminent de telles mor-phologies. D'une manire gnrale, ces forces sont celles qui permettent la ralisation d'un modle spirale.

    Remarquons que la spirale n'est pas propre l'ADN. Au niveau molculaire, nous la dcouvrons dans les protines. Au niveau des organismes, elle se retrouve dans les hlices foliaires et dans la forme de nombreux coquillages. Au niveau cosmique, elle donne l'aspect des nbuleuses. Si nous redescendons l'chelle atomique, elle existe dans les trajectoires des lectrons autour du noyau.

    1. Mandala : littralement, c'est un cercle, bien que son dessin soit complexe; c'est la fois un rsum de la manifestation spatiale, une image du monde et en mme temps une reprsentation et une actualisation de puissances divines.

    37

  • ADN Z ADNB

    Fig. 7 a: Illustration des diffrences de conformation entre les ADN B et Z. Dans le cas de l'ADN Z (les deux dessins de gauche) nous avons choisi deux aspects qui sont spars de 30 par rapport l'axe de la double hlice. L'irrgularit de cette mme conformation est aussi illustre par le trait plein qui va de phosphate en phosphate le long de chaque chane (le nom Z vient de zigzag).

    Cette prsence de la spirale non seulement l'chelle matrielle mais aussi celle de la structuration des nergies, de l'atome au cosmos, nous parat tre la raison fondamentale pour laquelle de nombreux mythes et rites sont eux aussi bass sur la spirale (5).

    Nous avons montr comment la qualit de la molcule tait maintenue par la replication qui donne naissance une deuxime molcule d'ADN et ensuite une deuxime cellule par division de la premire (il s'agit donc d'un mcanisme de conservation du patrimoine gntique). Nous avons aussi prcis comment cette qualit tait utilise dans le fonctionnement de cette cellule. Lorsque nous dcrivons maintenant les forces mises en jeu dans la constitution de la spirale, nous passons au niveau de la dfinition des qualits de l'nergie susceptible d'animer cette molcule. Or, ce stade, nous nous trouvons rellement confronts la dualit nergie/matire. En effet, si nous enregistrons dif-

    38

  • 0

    1 J

    lOA

    ADN B ADN Z

    ADN Z

    Fig. 7b: Illustration des diffrences de conformation entre trois ADN: B. Z et un polymre synthtique constitu uniquement des bases Guanine et Cytosine. Ces figures sont prises dans un plan perpendiculaire l'axe de la double hlice.

  • b)

    Fig. 8 : a) Mandala obtenu en projetant une molcule d'ADN dans un plan perpendiculaire l'axe de la double hlice.

    b) Reprsentation schmatique des composants hexagonaux et pen-tagonaux de la spirale de l'ADN.

  • frentes formes de l'ADN, c'est parce que le systme de forces qui leur a donn naissance a lui-mme vari. La forme de la macromolcule est ainsi l'expression matrialise d'un potentiel nergtique.

    Nous avons pu ainsi classer les diffrents types de formes et les relier diffrents types de systmes de forces qui, finalement, sont responsables de toutes les infrastructures de la cellule, et dans ce sens, nous pouvons dire que la cellule est l'uvre de l'nergie informante de la spirale.

    En prenant quelques exemples, nous allons montrer comment cette nergie est capable de structurer les diffrentes parties constituant la cellule.

  • CHAPITRE III

    L'ACTIVIT CRATRICE DE LA SPIRALE: UNE BANQUE DE DONNES CAPABLE

    DE SE REPROGRAMMER

    C'est dans certains changements de programme qui ont lieu pendant le dveloppement que l'on peut dtecter ces formes spcifiques de l'ADN. Dans les processus physiologiques, citons les tapes d'embryogense (en ce qui concerne aussi bien les plantes que les animaux et les hommes), et les tapes de diff-renciation telles que la pubert chez l'homme, la floraison chez les plantes, etc.

    Dans les cas pathologiques, tous les stress (physiques aussi bien que psychiques) qui donnent naissance aux maladies, vont amener, eux aussi, des changements notables de ces formes.

    Nous allons dcrire un exemple pour illustrer comment la molcule d'ADN est capable de recevoir et de transmettre un signal ou une perturbation distance. Il s'agit de l'induction de la floraison : tape de diffrenciation particulirement tudie en physiologie vgtale en liaison notamment avec ses applications pratiques (obtention de graines et de fruits, slection, amliora-tion des plantes).

    Lorsque nous tudions l'ADN d'une plante l'tat vgtatif (c'est--dire hors des moments de floraison), nous pouvons carac-triser les molcules par leur longueur, leur composition, les formes spcifiques prises par ces molcules en fonctionnement et, dans des cas favorables l'observation, par la squence mme de la molcule. Dans ces cas privilgis, si nous revenons l'image du livre de l'ADN, cela veut dire que nous connaissons parfaitement ce qui est crit dans un chapitre. L'tude des formes spcifiques de l'ADN a permis de montrer qu'une infime fraction de l'ADN cellulaire est en fait un fonctionnement dans l'tat vgtatif de la plante : ce qui est contraire ce qui se passe chez les bactries et les virus o pratiquement la majorit de l'ADN est constamment en fonctionnement. Ce fonctionne-ment entrane la prsence d'ARN messager spcifique et de protines spcifiques. Lorsque les conditions de l'environnement sont favorables (luminosit, temprature, degr d'humidit, etc.) la floraison est induite. Nous voyons alors apparatre de nouveaux ARN messagers et de nouvelles protines spcifiques. Nous pourrions penser que c'est un nouveau chapitre du livre qui est

    43

  • ouvert, et que le prcdent est referm, et qu'ainsi c'est une autre fraction de la spirale qui est mise en jeu ... Eh bien non, cela ne suffit pas! Nous nous apercevons en fait que c'est la qualit mme de l'nergie mise en jeu dans la spirale qui est modifie et que, par suite, la spirale elle-mme est modifie.

    Comment peut-on mettre cela en vidence? Lorsque nous dterminons la quantit d'ADN prsente par

    cellule pendant la phase dite d'induction de la floraison, nous constatons une augmentation significative de l'ordre de 40 %.

    Or cette augmentation n'a rien voir avec d'ventuelles divi-sions ultrieures des cellules concernes. Ce fait rappelle ce qui a t observ en 1968 sur les chromosomes gants des glandes salivaires d' insectes et sur les oocytes d'amphibiens lors d'tapes de l'embryogense. Les auteurs qui ont mis en vidence ces faits, ont d'abord imagin qu'il s'agissait d'une augmentation transi-toire du nombre de gnes 1 susceptibles de coder pour une protine essentielle dans le dveloppement de l' insecte ou dans l'tape d'embryogense. Depuis, la gnralisation de ce phnomne et le progrs des techniques en biologique molculaire ont permis de dmontrer que ce n'taient pas seulement des gnes qui taient reproduits mais aussi des squences de rgulation. Ce phnomne a t baptis amplification.

    A l'chelle dynamique, les squences d'ADN ainsi amplifies se transcrivent, si ce sont des squences structurales, ou inter-viennent de quelque faon dans le fonctionnement des gnes qui leur sont contigus si ce sont des squences de rgulation.

    L aussi, nous avons longtemps cru qu'aprs avoir fonctionn ces squences taient dtruites par des enzymes spcifiques, appeles nuclases (dsoxyribonuclases).

    Au cours de ces dernires annes, il est devenu possible de dmontrer qu'en fait certaines des squences amplifies sont maintenues dans la cellule et rintgres dans la continuit de l'ADN prexistant qui , au cours de cette phase transitoire, a t profondment remani (coupures, dgradations, amplification, translocations, inversions, etc.).

    Les proprits de ces morceaux d'ADN amplifis, puis changs de place, sont tout fait comparables ce qui a t dcrit ds 1957 par Barbara Mac Clintock sur le mas, et depuis ces dernires annes sur les transposons (6).

    Mais actuellement, nous ne savons pas si toutes les proprits des transposons sont applicables ces molcules doues en quelque sorte d'ubiquit.

    Les capacits d'amplification d'un gnme sont variables sui-vant l'espce, l' individu, la cellule et l'tat physiologique tudi. Ainsi, dans les cas de certaines plantes ou de certains animaux,

    1. Gne : unit lmentaire qualitative de fonctionnement du gnme d'un organisme.

    44

  • il n'a pas t possible jusqu' prsent de mettre en vidence cette tape; mais tant donn qu'elle est transitoire et qu'elle ne peut toucher qu'une infime partie de l'ADN, il est ncessaire de la chercher aux bons moments en utilisant des techniques appro-pries et notamment des isotopes radioactifs. Remarquons cepen-dant que n'importe quelle squence d'ADN n'a pas forcment la possibilit de s'amplifier. Il semble que cette capacit soit lie la nature des squences, leur nombre, et surtout l'organi-sation topologique de ces squences.

    Nous retrouvons l encore l'aspect spatio-temporel, qui, ici, rend compte des capacits fonctionnelles d'un morceau d'ADN en fonction des caractristiques ponctuelles du micro-environ-nement de cette molcule un moment donn. Cependant, d'une manire gnrale, certaines rgions dtermines des chromosomes ont une capacit plus grande s'amplifier par rapport l'en-semble des chromosomes. Il s'agit des squences rptes de l'htrochromatine constitutive 1 localise spcifiquement dans les centromres, la constriction secondaire et les extrmits des chromosomes appels tlomres (fig. 5).

    Nous pouvons donc, d'aprs la morphologie d'un chromosome, dfinir ses capacits potentielles d'amplification en fonction de l'environnement.

    Lorsque la chromatine est diffuse, c'est--dire pendant la priode cellulaire (appele interphase) o la cellule fabrique des ARN et des protines, ces mmes squences rptes sont la pri-phrie du noyau, et ce sont elles qui vont tre les premires touches lorsque les signaux de l'environnement vont tre modi-fis.

    Analysons maintenant dynamiquement ce qui se passe dans l'ADN lorsque, par exemple, l'humidit, le degr d'clairement, ou la temprature, sont modifis de manire durable, lors de l'induction de la floraison (fig. 9).

    Les signaux de l'environnement vont modifier un certain nombre d'ions et de petites molcules susceptibles de franchir la mem-brane cellulaire de sorte qu'en fait les modifications de l'envi-ronnement vont entraner des modifications du milieu intracel-lulaire.

    En ce sens, la membrane cellulaire joue le rle de barrire discriminatoire entre le milieu extrieur et le milieu intrieur. Elle va en quelque sorte filtrer l'information transmise par l'en-vironnement. Il en rsultera l'chelle globale une modification du pH, de la force ionique, et du potentiel transmembranaire, la fois au niveau qualitatif et au niveau quantitatif.

    Ces modifications du milieu intrieur vont tre transmises de proche en proche jusqu' la mitochondrie, le chloroplaste et bien

    1. Htrochromatine constitutive : caractristique de l'espce par opposition facultative qui dpend de l'tat physiologique.

    45

  • changes ~V .. { Diffusi~on ~ 4

    Naturels ~ Pompe~ //~~ .. ::~_DNA {Na 1-:. ::: .. N K lntrieurde

    : . oyau Ca' la cellule ~ . : . . : . Mg' ~ ..

    ' . ,membrane nuclaire Cytoplasme '-.... __ ...-"

    (# changes { l l J. _ ~ membrane cellulaire

    Pathologiques l / ~ K Extrieur Na } Ca' de la cellule Mg'

    Fig. 9 : Schma illustrant la rgulation cellulaire des ions entre l'extrieur et l'intrieur de la cellule.

    sr le noyau, et l, nouveau, il en rsultera des changements dans le micro-environnement des squences d'ADN. C'est jus-tement l'ensemble de ces modifications du milieu qui va entraner J'amplification et la transposition de squences d'ADN dans des rgions susceptibles de subir ces transformations.

    46

  • Quelles modifications vont rsulter d'un changement de place d'un morceau d'ADN?

    Vers les annes 1972, des physiciens (7) ont dcouvert une proprit de la molcule d'ADN qui nous parat lourde de consquences pour la comprhension de son mode de fonction-nement. C'est la facult qu'a cette molcule de transmettre une information distance; cette proprit a t appele tlaction.

    Leurs tudes ont montr que les capacits d'une squence d'ADN s'ouvrir ou se fermer dpendaient de la nature des squences nuclotidiques voisines. Cette proprit avait t baptise initialement du nom trs potique de .. respiration de l'ADN (breathing DNA). Ils ont opr avec des polymres synthtiques de structures simples du genre 10 15 paires d'A-T alternant avec 15 20 paires de G-C. En analysant les courbes de dnaturation thermique, ils ont mis en vidence que le voisinage des zones riches en (G-C) stabilisait les zones riches en (A-T) et inversement, le voisinage des zones riches en (A-T) dstabilisait les zones riches en (G-C). Ainsi, aprs avoir dcrit l'ordre topologique des bandes spcifiques de chaque chromosome, nous mettons en vidence un ordre topologique l'chelle molculaire, dont une des composantes est l'alternance des blocs riches en (A-T) et riches en (G-C). Ces processus de tlaction se droulent notamment lorsqu'une molcule (appele ligand), une drogue par exemple, se fixe sur telle ou telle base de la molcule d'ADN et change ainsi localement la conformation de la molcule c'est--dire de la spirale. Cette action peut se traduire par l'ouverture ou la fermeture de la chane d'ADN: les proprits dynamiques des rgions adja-centes seront modifies suivant la nature du ligand, de la squence sur laquelle il se fixe et des squences adjacentes son site de fixation.

    Ces proprits dynamiques modifies par le signal transmis par la squence adjacente peuvent tre compares aux pro-prits d'une onde dont la direction, la frquence et l'amplitude dpendent de la qualit du signal reu et des caractristiques du rcepteur, en l'occurrence la squence d'ADN. Pour l'ins-tant nous avons vu que ce processus tait mis en jeu lorsqu'une substance gnralement spcifique d'une base atteignait l'ADN. Quelles sont les substances qui atteignent normalement l'ADN au cours de la vie cellulaire? Beaucoup de candidats sont potentiellement possibles : les petites molcules, sucres, acides amins, peptides, les ions, l'eau, et aussi tous les signaux de l'environnement susceptibles de faire varier la permabilit membranaire et par suite le milieu intrieur, ce milieu int-rieur qui dfinit le terrain d'un individu et dont Claude Ber-

    47

  • nard (8) disait qu'il tait responsable de l'homostasie 1 d'un tre.

    Nous pourrions penser que nous sommes loin de ce mtre d'ADN possdant une composition bien particulire qui dicterait

    Replication

    DIVISION

    mme ordre topologique mme rythme cellulaire

    Amplification

    01 o 1 101 1 p+1J 0 1 o 1 1 01 o 01 010 01 01 01

    DIFFRENCIATION nouvel ordre topologique nouveau rythme cellulaire

    Fig. JO : Modifications de l'ordre topologique de l'ADN au cours de l'induction de la floraison. Le maintien de l'ordre topologique de l'ADN au cours de la replication classique est indiqu en comparaison. Les squences 0 et l sont respectivement riches en A-T et riches en G-C. Les squences P et P + 1 sont des squences spcifiques reconnues par les mtaux.

    tout notre futur! Eh bien, surprise! nous possdons dans nos molcules d'ADN (et ceci est vrai de la bactrie l'homme) cette mme alternance de blocs riches en Adnine-Thymine et riches en Guanine-Cytosine, qui sont justement localiss la

    1. Homostasie : ensemble des processus biochimiques, physiologiques, psy-chiques permettant l'quilibre d'un tre dans l'environnement o il se trouve.

    48

  • priphrie du noyau, dans les squences rptes de l'htro-chromatine constitutive.

    Maintenant, nous avons l'impression que toutes les parties du scnario sont en place : les variations du milieu extrieur, filtres par la membrane, sont transmises au milieu intrieur qui, aprs toute une srie de franchissements de membranes (nouvelles barrires), vont finalement aboutir l'ADN qui, si les circons-tances sont favorables (si le moment est bien choisi), va changer d'ordre et va pouvoir ainsi transmettre aux gnes un nouveau signal.

    Nous pouvons dire en conclusion que dans ces squences de rgulation, une grande labilit est possible, comme si l'environ-nement, l'chelle nergtique, imprgnait de sa marque sp-cifique des parties du livre de l'ADN que l'on pourrait comparer des pages blanches. Pour tre plus prudents, nous pouvons parler de pages de brouillon, au lieu de pages blanches, dans la mesure o l'amplification et la transposition ne russissent pas toujours.

    Pour illustrer l'ensemble de ces tapes, nous les avons rsumes sur la fig. 10. Nous avons appel les blocs riches en A-T: 0, et ceux riches en G-C : 1. Symboliquement, nous montrons que l'ordre altern 010101, par l'amplification et la transposition, est chang en ordre 011011, qui transmettra des signaux diffrents de ceux donns par l'ordre prcdent. En fait, compte tenu des longueurs minimales et maximales des blocs 0 et 1 et de leur composition, il n'existe qu'un nombre fini de possibilits d'ordres molculaires.

  • CHAPITRE IV

    LA DANSE DE LA SPIRALE : ORCHESTRATION HARMONIQUE DE SES LMENTS

    La molcule d'ADN est susceptible de transmettre distance un signal de frquence, d'intensit et d'amplitude donnes. Nous pouvons dire que la spirale vibre et que la vibration est transmise telle ou telle rgion loigne du site de rception du signal qui se met alors fabriquer un produit spcifique (ARN messager et protines). La rception d'un signal et sa transmission un effecteur du type gne rend compte l'chelle cellulaire de la faon dont une nergie (de type vibratoire) peut tre transforme en matire.

    Nous pouvons aussi avoir la situation oppose, c'est--dire transmission d'un signal qui, au contraire, va bloquer l'activit de la rgion du gnme concern. Au cours du dveloppement, l'ensemble des blocages et dblocages des rgions du gnme par les signaux de l'environnement se traduit donc par des activits qui peuvent paratre dsordonnes: un chapitre est ouvert, un autre referm. Pourtant, si nous regardons de plus prs, ce n'est pas n'importe quel chapitre qui est ouvert ou ferm. Il y a, dans cette danse des morceaux d'ADN, une orchestration harmonique des diffrents lments, orchestration qui est notam-ment due au fait que chaque chapitre est une place bien dtermine suivant l'tat de dveloppement de la cellule consi-dre.

    Nous avons vu que chaque morceau d'ADN se repliquait et se transcrivait un moment prcis, dpendant de sa place le long de la molcule d'ADN prsente dans tel ou tel chromosome. Il en est de mme pour l'amplification. Or nous savons aussi que ces replications (partielles ou totales) et ces transcriptions sont induites par les signaux de l'environnement et se transmettent par tlaction. Nous pouvons donc dire qu'en fait l'harmonisateur est tout simplement l'environnement, mais ce qu'il va produire est d'avance structur dans un certain ordre. L'environnement ne fait donc que rvler, des moments dtermins, un ordre prexistant. Ainsi, dans le cas des cellules vgtales qui ont t baptises totipotentes, il est possible de montrer que nous pouvons reproduire une plante entire en partant d'une seule cellule, ce qui veut dire qu'une seule cellule contient tous les gnes suscep-

    51

  • tibles de fabriquer n'importe quelle cellule ou partie d'un orga-nisme complexe, tel qu'un arbre et mme l'arbre entier. Tous les chapitres sont prsents et dans le bon ordre : il reste comprendre la mthode pour le lire. Mais la mise en uvre de ce programme va mettre en jeu des remaniements chromoso-miques qui feront qu' tel ou tel moment tel chapitre sera lu dans un ordre inluctable. C'est cette opration qui assure la cohrence de l'organisme considr. Dans les cas des animaux et de l'homme, la totipotence existe au niveau des organismes les plus simples, mais elle se perd progressivement au cours du dveloppement.

    Comment se fait-il que cette proprit de totipotence se soit perdue?

    A mesure que l'tre se complexifie, de nouvelles interactions sont cres entre les diffrents composants du systme; ces interactions nous sont actuellement mal connues, de sorte qu'il parat absolument ncessaire de se poser le problme de la totipotence en fonction du niveau de complexit. Ce niveau de complexit ne peut tre dcrit simplement par des ractions biochimiques de synthse et de dgradation et par des processus de rgulation de type linaire ou circulaire. Comme nous le verrons par la suite, d'autres facteurs sont prendre en consi-dration, lis aux proprits mergentes des composants de la matire vivante.

  • 2 PARTIE

    DES MTAUX ALCHIMIQUES DANS NOS CHROMOSOMES

  • Avant d'aborder la description des niveaux vibratoires de la cellule qui peuvent tre mis en corrlation avec les niveaux de conscience, il est ncessaire de dcrire certaines proprits de nos chromosomes, et notamment leurs proprits lectromagn-tiques.

    En effet, en premire approximation, la rpartition des charges lectromagntiques induit les divers niveaux vibratoires.

    Si nous considrons un polymre possdant une rpartition ingale des charges positives et ngatives, il va en rsulter l'apparition d'une diffrence de potentiel qui se traduira, l'chelle vibratoire, par des manifestations telles que l'environ-nement de la molcule sera perturb de manire rythmique, ce qui dnote la mise en uvre de frquences de vibrations dter-mines. Or, si deux molcules voisines l'une de l'autre sont soumises ces perturbations vibratoires, il va en rsulter des interactions spcifiques (semblables aux interfrences des ondes concentriques qui interviennent lorsque deux cailloux sont jets dans une mare). Si ces perturbations sont maintenues avec un certain rythme, nous verrons apparatre des formes caractris-tiques qui seront en fait dues l'animation de supports vibratoires de qualits diffrentes, par des vibrations de fr-quences et d'amplitudes dtermines.

    Nous allons voir que selon le support que nous considrons (eau, macromolcule, organe des sens, peau, ou encore l'tre dans sa totalit), nous aurons des matrialisations diffrentes de ces vibrations.

    Ce sont ces proprits des collodes 1 qui donnent toutes leurs caractristiques aux cellules vivantes, et ce sont sur ces mmes collodes que sont mises en vidence les actions distance ( tlaction).

    Les lois physico-chimiques des corps en solutions vraies ne peuvent s'appliquer aux solutions collodales.

    l. Collode : molcule de poids molculaire tel qu'elle est plus grosse ctu'un vritable solut et plus petite que des particqles en suspension, les tailles extremes vont de 0,1 2 microns ou l 000 20 000 A. Le mot collode vient du mot grec signifiant glu.

    55

  • Nous avons not que la matrialisation des nergies vibratoires au niveau de l'ADN fait intervenir des diffrences de potentiel. Nous allons prciser cette notion de diffrence de potentiel au niveau biologique.

    Le mtre d'ADN qui est prsent dans chaque cellule n'est pas le seul constituant du noyau. Il est entour (ou entoure lui-mme) d'autres composants qui vont contribuer donner la forme des units appeles chromosomes. C'est pour cela qu'il est impossible, mme avec les techniques d'extraction les plus douces possibles, d'isoler ce mtre de faon continue. Cependant, l'analyse des photos prises au microscope lectronique, confronte aux rsultats des techniques de dosage global de l'ADN, nous montre bien qu'il s'agit d'un fil de 20 angstrms d'paisseur, trs repli sur lui-mme, et maintenu dans cette position par toutes sortes de composants qui font partie de la structure mme des chromo-somes. Il s'agit notamment des protines : histone (protine basique trs riche en acides amins basiques) et protines acides ou neutres, des acides ribonucliques (ARN) de faible poids molculaire appels ARN chromosomaux, d'ions mtalliques (sodium, calcium, magnsium, etc.), et de molcules d'eau. Pour simplifier on peut dire que nos chromosomes sont constitus de dsoxyribonuclates de mtaux alcalins.

    Les charges ngatives, en excs, des phosphates, attirent les charges positives des ions sodium, potassium, calcium, etc., ou encore les charges positives des acides amins basiques (histones).

    Lorsque nous isolons la molcule d'ADN, nous sommes obligs de rompre ces liaisons chimiques en nous ingniant ne pas trop abmer la molcule d'ADN elle-mme (9).

    Il est clair que ces techniques d'extraction ne peuvent tre parfaites et que, dans la majorit des cas, nous perdons des morceaux d'ADN, ou encore changeons de multiples faons la conformation de la molcule.

  • CHAPITRE PREMIER

    DES MTAUX CAPTEURS ET TRANSMETTEURS D'NERGIE

    Durant ces dix dernires annes, certaines molcules d'ADN ont t dcrites comme ayant des proprits anormales (10).

    Pourquoi? Tout simplement parce que ces molcules n'avaient pas les caractristiques d'un ADN nu orthodoxe, c'est--dire constitu de deux chanes (acide phosphorique et sucre) relies entre elles par les liaisons hydrogne des quatre bases. Nous avons t particulirement intresss par ces proprits anormales dans la mesure o nous constations que la proportion d'ADN possdant ces proprits variait suivant l'tat physiologique ou pathologique. C'est en effet ce qui se passe par exemple dans les ADN isols des cellules cancreuses.

    Il est, ce propos, significatif de remarquer comment les scientifiques se crent des normes et ragissent la notion d'. L'histoire des sciences foisonne en faits de ce genre impliquant d'autres non moins grands noms, par exemple Pasteur, Bchamp et Crick, pour ne citer qu'eux (11).

    Nous constatons qu' partir du moment o une thorie est en vogue, tous les faits qui sont en opposition avec cette thorie sont systmatiquement limins par une sorte d'autocensure. Or, en fait, comme nous le verrons plus loin, ces contradictions ne sont qu'apparentes; elles proviennent du fait qu'en biologie notamment nous matrisons trs peu de phnomnes. Nous cher-chons et nous laborons des relations entre les composants d'un

    57

  • systme, alors que bien souvent nous ne connaissons ni la nature ni le nombre des composants de ce systme. Nous en verrons de beaux exemples avec les ondes cosmiques et les courants tellu-riques.

    tudiant les mcanismes du cancer, notre quipe s'est donc rendu compte que ces molcules anormales taient prsentes en proportion relativement importantes dans les ADN isols de divers tissus tumoraux. Ces molcules subissaient des transfor-mations (qualitatives et quantitatives) pendant les tapes du dveloppement telles qu'embryogense, diffrenciation, tumori-sation, qui impliquaient des changements de programme de dveloppement. Par rapport l'ADN nu, ces molcules se comportaient comme si des ligands les dstabilisaient.

    Par des techniques sophistiques, nous avons montr (12) que les proprits anormales de ces molcules d'ADN taient dues la prsence de mtaux l'intrieur de la double hlice, mtaux qui provoquaient des variations de conformation par rapport celles qui sont engendres par les mtaux lis aux phosphates ou par rapport aux molcules qui sont tout fait nues. De nombreux auteurs signalaient depuis 1958 que l'ADN contenait des mtaux sous forme de traces, mais ils ne s'intressaient pas au type de fixation et imaginaient souvent que ces mtaux avaient pu se fixer au cours des tapes de fractionnement de l'ADN. Par contre, la fonction des mtaux alcalins (sodium, potassium) et des mtaux alcali no-terreux (calcium, magnsium) tait connue depuis longtemps dj. Nous savions qu'ils stabilisaient la double chane en se fixant sur les phosphates, ce qui veut dire que plus il y a de sodium ou de potassium lis l'ADN, plus il faut fournir d'nergie pour ouvrir la double chane et la faire fonc-tionner.

    Quels sont ces autres mtaux?

    Il s'agit essentiellement des mtaux appartenant aux sries de transition du tableau de Mendeleev, tels que le cuivre, le fer, le manganse, le cobalt, le nickel, l'or, l'argent, le mercure, etc., qui ont la proprit de se fixer aux bases de l'ADN et non plus seulement aux phosphates. Au lieu de stabiliser la molcule (en se fixant sur l'extrieur des deux chanes), ils vont au contraire l'ouvrir (ils dstabilisent) en se fixant l'intrieur et en provo-quant ainsi une sorte de boursouflure qui constitue une pertur-bation locale susceptible d'voluer de diverses faons (ce qui rejoint le concept d'ondes et de tlaction, comme nous le verrons plus prcisment). Ainsi, alors que les alcalins, se fixant sur l'extrieur de la chane d'ADN, accroissent la rsistance de celle-ci l'ouverture, au contraire ces autres mtaux vont se fixer l'intrieur de la chane et accrotre ainsi sa potentialit d'ouver-

    58

  • ture. Nous avons pu prouver ceci en montrant qu'un ADN standard n'est toujours pas ouvert 90 dans des conditions de force ionique qui reproduisent celles de la cellule vivante, mais par contre, si cet ADN contient un atome de cuivre dans une squence de 50 paires de bases, il s'ouvre alors la temprature moyenne de notre corps : 37 o.

  • CHAPITRE II

    TRANSMISSION DE L'INFORMATION PAR LES MTAUX

    Il nous faut maintenant parler du processus qui permet un mtal d'arriver jusqu' la chane d'ADN et de s'y fixer.

    Tout d'abord nous devons tablir une distinction entre deux sortes de squences de l'ADN, en fonction de leurs deux rles particuliers qui nous permettent de diffrencier deux types de codes gntiques :

    1) Les squences structurales (ou gnes de structure), sont prsentes en une ou quelques copies et constituent les chapitres principaux du livre de l'ADN. Ce sont elles qui vont donner naissance la synthse protique selon le processus que nous avons analys prcdemment et que nous pouvons schmatiser ainsi:

    REPLICATION TRANSCRIPTION TRADUCTION -ADN ARN PROTEINES

    ATGC AUGC- triplets-- Acides- chane ! AUG amins protique

    gnes de AGC structure AAU

    (squences (64)--(20) structurales)

    2) Les squences rptes ',appeles ainsi parce qu'elles existent en de multiples copies, sont souvent groupes en des sites privi-lgis la priphrie du noyau. Elles constituent l'htrochro-matine constitutive, pendant la priode d'interphase entre deux divisions mitotiques. Ce sont des fractions spcifiques de l'ADN sur lesquelles les mtaux vont se lier soit aux bases seules, soit aux bases et phosphates, modifiant la conformation de toute une rgion de la molcule.

    Ces squences ne sont pas traduites, mais vont par contre jouer un rle dcisif dans les processus de rgulation.

    Imaginons donc un noyau dans la priode d'interphase o les chromosomes n'apparaissent pas, mais o l'ADN est en quelque sorte dilu dans le suc nuclique, ne laissant subsister que

    1. Squences rptes : nommes encore itratives, redondantes, rptitives ...

    61

  • quelques amas plus denses de chromatine appels htrochro-matine dans lesquels sont situes les squences rptes que nous allons reprsenter sur la fig. Il par les blocs l, 2, 3 -+ n.

    Ces rgions d'htrochromatine, par leur situation la pri-phrie du noyau, sont des squences de rception des signaux, dans la mesure o elles vont recevoir en premier les influx nergtiques et informationnels provenant de la cellule, donc du milieu extrieur par extension. C'est pourquoi nous pouvons dire que l'htrochromatine est une cible privilgie pour toutes sortes d'agents exognes tels que les virus, les carcinognes chimiques et les radiations par exemple.

    De mme, par le milieu extrieur, et, par extension, par l'alimentation de l'individu (animal, plante ou homme), des ions mtalliques vont traverser la membrane nuclaire, transports

    CYTOPLASME NOYAU MEMBRANE NUCLEAIRE

    Fig. 11 : les blocs d'hterochromatine constitutive 1, 2, 3 ... n, repr-sents schmatiquement la priphrie du noyau, au voisinage de la membrane nuclaire.

    par des molcules transporteurs appels chlatants. En fait, dans les cellules, il existe de vritables chanes de transporteurs de mtaux, constitues par des acides amins, des peptides, des protines, des polyamines, des facteurs de croissance et des hormones.

    Ces ions mtalliques vont donc se fixer soit aux bases, soit aux bases et phosphates de la chane d'ADN, modifiant sa confor-mation. Nous avons introduit le terme de mtallo-ADN pour rendre compte de la fixation de mtal certains endroits privi-lgis de la chane d'ADN.

    Pour qu'un mtal entre dans une rgion dtermine de l'ADN, il faut que la chane s'ouvre; de mme, si un mtal est libr, la chane se referme. Le mtal apporte l'nergie pour l'ouverture

    62

  • de la chane. L'entre ou la sortie d'un mtal fonctionne donc comme une sorte de signal. Ainsi la perturbation cre par l'ouverture ou la fermeture de la chane (ce qui est une infor-mation nergtique en soi) peut tre transmise une certaine distance des squences de rception : c'est ce qui a t baptis tlaction et mme respiration de l'ADN.

    Comment cette information peut-elle tre transmise distance? Dans la chane d'ADN, au niveau des squences rptes de

    l'htrochromatine constitutive, une organisation structurale par-ticulire existe; en effet, la faon dont se fixent les 4 bases sur les phosphates et les sucres cre une alternance de blocs soit riches en GC, soit riches en AT.

    Symbolisons les blocs riches en AT par le nombre 0, et les blocs riches en GC par 1. Leur alternance dans les chanes donne 010101.

    Nous appellerons ces squences 010101 des squences de transmission.

    n, LJ

    r:l 3 ----------([]

  • Energies (signaux)

    ....

    '

    ' [l~1o1o,.,.! GENES ' 1__, ~DE STRUCTURE}

    Squences de rception

    1

    \ , ' ,' NOYAU

    ' Squences : de transmission

    CYTOPLASME

    Fig. 12: Schma du modle de fonctionnement des squences d'ADN de l'htrochromatine constitutive. Pour simplifier, nous avons reprsent 3 circuits indpendants mais en fait un mme circuit peut tre modifi par amplification, dltion, translocation, de sorte que E,, E2, E3, puissent agir sur un mme circuit vibratoire.

    Lorsque l'environnement change, les informations provenant du milieu extrieur sont diffrentes, et lorsque cette nergie est modifie, l'information spcifique va modifier toute la chane de transmission.

    Par exemple, une nergie 2 va atteindre le bloc 2. La chane binaire subira une transformation et devient 011011011; c'est ce que l'on nomme l'amplification.

    E2 2 011011011 E3 3 001001001, etc.

    Nous avons pris l'alternance 011011011 pour symboliser une phase de diffrenciation et 001001001 une phase de l'induction noplasique (relie au cancer). Cependant, ce qui est important, c'est qu'il n'existe qu'un nombre fini d'ordres possibles, et ceci pour des raisons thermodynamiques.

    Ainsi, nous sommes confronts maintenant non plus une simple machinerie physiologique ou chimique, mais une trans-mission de diffrentes qualits nergtiques.

    La reconnaissance d'un morceau d'ADN par un mtal est un problme physico-chimique; cependant, comme nous l'avons dj fait remarquer, le mtal ne peut pas se fixer n'importe o. Le site choisi est donc un site privilgi. Certaines qualits de signaux vont tre reconnues par des qualits identiques de squences d'ADN. Ainsi certains signaux passeront ou non en fonction de la qualit des squences de transmission (0101) et de leur alternance spcifique.

    64

  • Nous avons donc bien, dans ce second code gntique qui est un code binaire, une possibilit de changement de l'information et de sa transmission jusqu'aux gnes de structure. En d'autres termes, nous mettons l en vidence la capacit qu'a le code gntique de changer son programme en fonction des signaux de l'environnement. Ainsi, sous l'action d'agents oncognes tels que virus, antimtabolites, radiations, ces squences d'ADN ont tendance se couper, entranant l'apparition d'aberrations chro-mosomales. Elles peuvent ainsi s'amplifier, s'inverser, se trans-loquer, et il est clair que ces variations vont contribuer modifier l'expression du code gntique des squences d'ADN structural voisines.

    Les phases d'amplification que nous venons de dcrire per-mettent aux mtallo-ADN de transmettre, suivant les conditions du microenvironnement, soit l'information de l'induction de la division, soit celle de l'induction des phases de diffrenciation 1 et de ddiffrenciation 2 Il est vident que cette amplification ne touche que des squences trs spcifiques de l'ADN, c'est pour-quoi cette proprit a t si difficile dceler et analyser.

    Rle des mtaux dans l'induction du cancer.

    Nous avons remarqu que la teneur en mtaux de la cellule et de l'ADN en particulier variait considrablement pendant les phases critiques du dveloppement telles que la floraison, la pubert, l'embryogense et toutes les phases de stress. Pendant ces mmes priodes, des variations tout fait comparables ont t dceles au niveau des transporteurs de mtaux.

    Ainsi, dans le cas de cellules cancreuses, de nouveaux trans-porteurs apparaissent, d'autant plus chlatants que les cellules sont plus cancreuses; la cellule cancreuse a en fait besoin de beaucoup plus de mtaux que la cellule saine pour fonctionner et se reproduire.

    Comment l'information du cancer peut-elle tre transmise? Il apparat clairement, travers l'analyse que nous venons de faire, que tout changement de programme intervient au cours de ce que nous appelons l'amplification. Or, que ce soit l'embryogense ou la pubert, ces tapes du dveloppement correspondent un tat de stress chez l'individu. L'induction du cancer a donc lieu pendant l'amplification, lorsque l'individu est en tat de stress. Dcrivons plus clairement ce processus : s'il y a interfrence entre des squences d'ADN amplifies et des agents cancrignes,

    1. Diffrenciation: phase de changement de programme de dveloppement se traduisant gnralement par une augmentation de la spcialisation et la perte concomittante de facults d'adaptation.

    2. Ddiffrenciation: phase de retour en arrire dans le programme de dve-loppement.

    65

  • ceux-ci peuvent modifier soit les squences riches en GC, soit les squences riches en AT. Dans le cas de virus ADN ou de virus ARN, contenant des squences homologues des squences d'ADN ou d'ARN, un nouvel ordre possdant l'information du cancer peut tre induit par remaniement de ces squences. Nous avons symbolis cette nouvelle organisation par l'ordre 001001.

    Ces modifications topologiques donnent gnralement lieu des changements d'information concernant la vitesse de repli-cation de l'ADN et de la division de la cellule, ainsi que la vitesse de la synthse protique.

    Cependant, pour la mme raison, le rle des mtaux peut tre mis en vidence dans le contrle de la transmission de l'infor-mation pathologique, et notre quipe poursuit ses recherches sur l'inhibition ou la destruction possible, par un mtal spcifique, des chanes transmettant l'information tumorale.

    Il existe naturellement plusieurs processus de rgulation de la teneur en mtaux de la cellule. Ainsi, lorsque cette teneur est trop grande ou lorsqu'un mtal toxique pntre dans les cellules, des protines trs riches en acides amins soufrs, les thionines, sont synthtises. Ces thionines sont de vritables sites de squestration de mtaux en excs, mais elles pourront ultrieu-rement librer des mtaux en fonction des besoins de la cellule. Ces thionines sont surtout connues pour piger les mtaux toxiques (cadmium, mercure, plomb, etc.). La plus grande partie de ces mtaux toxiques est ensuite limine au niveau du foie et de la vsicule biliaire (dtoxification), mais il restera toujours des mtaux toxiques lis cette thionine et nos cellules ne savent pas discriminer entre un mtal essentiel (zinc, cuivre, fer) en excs et un mtal toxique, car ils sont trop voisins au niveau physico-chimique et reconnaissent par suite les mmes sites de fixation. Ces rservoirs mtaux n'existent que chez l'animal et l'homme. En fonction de ses besoins en mtaux, la cellule va donc faire appel ces rserves et peut alors se tromper si ces rserves contiennent des mtaux toxiques. C'est un des aspects typiques de la pollution par le cadmium (fume de cigarette) et par le plomb (gaz des voitures), etc.

    C'est aussi ce qui s'est produit Minamata, lorsque des Japonais ont mang des poissons intoxiqus au mthyl-mercure et qu'une partie de leur progniture est ne avec des malfor-mations.

    Ces processus de rgulation de la teneur en mtaux circulants sont trs diffrents dans la cellule tumorale en ce sens que, par exemple, la quantit de mtaux peut y tre mille fois plus grande que dans une cellule saine. Il est ainsi pratiquement impossible d'intoxiquer une cellule tumorale avec des mtaux, puisque ses besoins en mtaux sont trs levs et qu'elle peut aussi squestrer l'excs ventuel de mtaux circulant.

    Plusieurs substances chlatantes de l'environnement peuvent

    66

  • aussi court-circuiter les chanes de transfert des mtaux, soit en empchant ceux-ci d'atteindre leur site d'action, soit en atteignant elles-mmes le site d'action, bloquant ainsi la fixation des mol-cules d'enzymes, qui sont des agents catalyseurs. Parmi ces substances chlatantes, citons des antibiotiques, des cancrignes, mutagnes et agents antitumoraux qui transportent souvent les mtaux susceptibles de se fixer sur les molcules d'ADN. Certains auteurs ont propos l'existence de voies privilgies de circulation des drogues dcrites ci-dessus et des mdicaments.

    Des mtaux toxiques peuvent prendre la place des mtaux essentiels au niveau des sites d'action sur les squences rptes de l'ADN et peuvent ainsi modifier progressivement les processus de reconnaissance des tapes d'volution ultrieure. Or, pendant ces perturbations, mme les mtaux pigs dans les sites de squestration sont librs et deviennent ainsi capables de se lier de nouveaux sites disponibles dans la cellule.

  • CHAPITRE III

    LA GAMME SONORE DES MTAUX

    Parmi les mtaux susceptibles de se fixer sur l'ADN, nous pouvons diffrencier trois grandes catgories.

    l) La premire contient les alcalins : sodium, potassium, cal-cium, magnsium, lithium. Ces mtaux, comme nous l'avons dit, vont se fixer sur les phosphates, c'est--dire l'extrieur de la chane, et vont la stabiliser. De ce fait, la chane sera beaucoup plus difficile ouvrir, et, puisqu'il faut qu'elle s'ouvre pour fonctionner, cela veut dire que l'ADN sera comme muet.

    2) La deuxime catgorie contient le cuivre, le fer, le plomb, l'or, le zinc, le cadmium, l'tain, le manganse, le nickel et le cobalt. Ces mtaux peuvent la fois ouvrir ou fermer une chane, selon leur quantit et le site sur lequel ils se fixent. Ils sont ici numrs sur le tableau II par ordre d'affinit pour ouvrir les chanes (le cuivre ouvrant le plus).

    SITE

    Phosphate

    Phosphate et base

    Base

    TABLEAU Il

    Diffrents types de sites de fixation des mtaux sur la molcule d'ADN

    IONS MTALLIQUES Li+, Na+, K+, Rb+, Cs+, Mg1+, Ca1+, Sr1 , Ba1+, (Fe3+).

    Co2t, NF+, Mn2t , Zn1, Cd2+, Pb2+, Cu1', Fe1+.

    Ag+, Hg2+.

    3) La troisime catgorie est constitue par l'argent et le mercure, mtaux typiquement alchimiques. Ils ne peuvent qu'ou-vrir de nouvelles chanes d'ADN, d'une trs haute spcificit. L'argent se fixe sur les paires GC, et le mercure sur les paires AT.

    Nous avons ainsi dcouvert que les sept mtaux de la tradition alchimique, c'est--dire l'argent, le mercure, l'or, le plomb, le

    69

  • fer, le cuivre et l'tain, produisaient des variations trs particu-lires dans la molcule d'ADN. Mais cette relation avec l'alchi-mie s'est impose nous ultrieurement, lorsque nous avons remarqu que les proprits physico-chimiques spcifiques des diffrents mtaux que nous analysions rejoignaient de faon significative les proprits que leur attribuait l'alchimie. Il tait extrmement tonnant de trouver que le mercure par exemple, sous forme de traces dans l'ADN, produisait ce niveau des changements de programme dans le code gntique, alors que le mercure des philosophes est l'agent par excellence des trans-mutations alchimiques.

    La dcouverte de la spcificit d'interaction mtal/morceau d'ADN a prcd la confrontation avec les donnes tradition-nelles, et trois raisons majeures nous auraient d'ailleurs rendu la dmarche inverse impossible : en effet, nous ne pouvions pas chercher ces mtaux dans l'ADN, car, cette poque, il n'y avait pas de mthodes assez sensibles pour doser les traces de mtaux dans la molcule d'ADN. Deuximement, les macro-molcules d'ADN que nous isolions taient peut-tre fort loi-gnes de leur tat in vivo. La troisime raison, que nous avons dcouverte rcemment, est que dans les conditions physiolo-giques, il n'y a plus ni argent, ni mercure, ni tain, ni plomb, mais seulement leur empreinte nergtique.

    Notre dmarche a donc t la suivante : nous avons pu prouver, par des sries d'exprimentations, que telle proprit chimique de telle rgion de l'ADN provenait de la prsence de tel mtal, et, peu peu, notre classification physico-chimique corroborait la classification traditionnelle.

    Dans l'alchimie, sept mtaux taient relis aux sept plantes : or /Soleil, argent/Lune, mercure/Mercure, tain/ Jupiter, plomb/ Saturne, fer/Mars, cuivre/Vnus. Cependant, ces derniers sicles ont vu la dcouverte de trois autres plantes (Uranus, Neptune, Pluton) qui ont t attribues trois autres mtaux: zinc, manganse et cobalt. Mais ces attributions rcentes sont peut-tre moins fondes que les anciennes. Mme si nous disposons de peu d'informations scientifiques pour l'tain et le fer, alors que ce dernier mtal est le plus concentr in vivo dans la molcule d'ADN, nous pensons que cette correspondance ne constitue pas une pure concidence. D'autres mtaux que ceux attribus aux plantes sont susceptibles de se fixer aux bases de la molcule d'ADN, mais les variations de conformation qu'ils provoquent sont moins typiques que celles des sept mtaux de la tradition et peuvent tre qualitativement rattaches aux variations induites par l'un des sept prcdents.

    Cependant, il ne faut pas tomber dans le pige qui consisterait vouloir relier cote que cote les rsultats d'expriences scien-tifiques aux donnes traditionnelles. En effet, ces connaissances ont t transmises depuis une poque recule par des chanes

    70

  • initiatiques et dans une forme gnralement symbolique. Dans quelle(s) civilisation(s) ces connaissances taient-elles des donnes prcises (quasiment scientifiques), dont les effets tant spirituels que technologiques taient parfaitement matriss? Nous ne pou-vons le dire avec certitude. Cependant nous voyons dans le cours de l'histoire connue que lorsqu'une civilisation entre dans une priode de dcadence, certaines connaissances sont soit crites, soit inscrites dans la musique, l'architecture ou les mythes, sous une forme voile, afin d'tre prserves pendant la priode de dcadence. Une certaine science des cycles d'une grande prci-sion devait permettre certains sages de prvoir ces priodes. C'est ainsi qu'en Chine, la tradition orale du Yi King, la connais-sance des lois de mutation de l'nergie symbolise par les 64 hexagrammes, a t codifie par le roi Wen de Tchou, vers 1150 av. J.-C. Plus proche de nous, Platon a donn une forme crite certaines donnes de la tradition o~ale secrte, qui, passant par son matre Socrate, remontait l'Egypte.

    Il faut se rendre compte, que, par le fait mme de l'existence de ces priodes de dcadence, les donnes, bien que transmises, ne sont