Ethnicité, Éducation et emploi : un point de vue ... · Le terme ethnicité vient de ethnie et...
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Ethnicité, Éducation et emploi : un point de vue anthropologique de l'éducation et
l’emploi en Afrique".
Conférence présentée le 17 juin 2010 à l’Université Laval dans le cadre des
conférences du CRIEVAT
Par :
Professeur Robert Evola
Maître de Conférences - Psychologie des Organisations
Université de Yaoundé 1 Cameroun
Chercheur Associé au Centre de Recherche sur
l'Intervention en Éducation et la Vie au Travail
(CRIEVAT) de l'Université Laval Canada
Tél: (237) 96 62 99 89 ou (237) 77 75 64 60
B.P 965 Yaoundé Cameroun
E-Mail: [email protected]
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Tables des matières
II/ Première articulation : Ethnicité.........................................................................................3
1/ Définition ................................................................................................................................ 3
2/ Ethnicité et ethnie................................................................................................................... 4
3/ Ethnicité et différences interculturelles ................................................................................. 4
III/ Deuxième articulation: Éducation .....................................................................................6
1/ Définition ................................................................................................................................ 6
2/ La reproduction sociale........................................................................................................... 7
3/ Constructivisme ...................................................................................................................... 8
4/ Phénomène de l’émergence................................................................................................... 9
III/ Les étapes de développement de l’éducation des peuples en Afrique ..............................10
1/ Phase « d’acculturation » (Assimilation) .............................................................................. 10
2/ Phase de métissage culturel (ni blanc, ni noir) ..................................................................... 10
3/ Phase d’enculturation........................................................................................................... 11
4/ Phase de constitution des classes : classes sociales favorisées et classes sociales
défavorisées .............................................................................................................................. 11
IV/ Troisième articulation : L’ emploi en Afrique ..................................................................13
1/ Généralités............................................................................................................................ 13
2/ La discrimination au travail en Afrique ................................................................................. 14
3/ Inégalité entre hommes et femmes: question fondamentale.............................................. 15
4/ Autres formes de discriminations......................................................................................... 15
Conclusion...........................................................................................................................17
Bibliographie .......................................................................................................................18
I/ Introduction
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Il convient maintenant de proposer à l’assistance quels vont être les différentes
articulations de notre propos.
Première articulation : Ethnicité
Deuxième : Éducation
Troisième articulation : Emploi
Quatrième articulation : La conclusion
II/ Première articulation : Ethnicité
1/ Définition
Le terme ethnicité vient de ethnie et comme le souligne un Collègue sénégalais Oumar
Diagne « si nous recherchons à travers l'histoire l'origine du terme, nous constatons que
son usage est variable. Chez les Grecs, le terme ethnos renvoie à l'idée de populations
"inorganisées ou secondaires» par opposition aux populations civilisées.
Pour les Latins, le terme « ethnicus » désigne les païens par rapport à la religion
chrétienne.
C'est cette idée de l'ethnie que la tradition chrétienne a véhiculée. Ce sont surtout les
théories de classification raciale au XIXe siècle qui, pour distinguer les peuples civilisés
des populations dites primitives, vont imposer le terme. Il y aurait ainsi des peuples
civilisés, qui seraient des nations, et des peuples non civilisés, qui seraient des ethnies.
En 1896, Georges Vacher de la Pouge, emploie le terme pour désigner une "population
dont le fond racial ne se modifie pas malgré de nombreux changements linguistiques ou
même des scissions démographiques. En 1920, Félix Regnault se réfère au seul élément
linguistique pour désigner une ethnie ».
Les personnes vivant ensemble ont chacune ses traits particuliers, ce qui fait que le
particularisme s’ajoute comme critère de définition de la notion d’ethnie. En ce qui
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concerne la recherche scientifique, le concept de l’ethnicité est souvent traité de deux
manières par les chercheurs :
- soit les chercheurs y trouvent un lien causal entre ethnie et ethnicité ;
- soit ils assimilent cette notion à la multiculturalité (aux différences
interculturelles).
2/ Ethnicité et ethnie
L’étude menée par Oumar Diagne sur les peulh en Afrique sub-saharienne fait ressortir
que ce peuple se remarque par l'attachement à la vache.
Des singularités existent cependant, dans cet ensemble que l'on nomme sous le même
vocable. Il arrive, par exemple que des peulhs de régions différentes aient du mal pour se
comprendre. Si les peulhs Borero sont restés repliés dans leurs traditions ancestrales,
ceux de la vallée du fleuve Sénégal ont adopté plusieurs normes inconnues des Boreros.
La plupart des peulhs des autres régions ont adopté l'Islam qui a considérablement
modifié leurs rapports avec les traditions anciennes. Ce que cela montre, est que l'ethnie
n'est pas un groupe statique, mais en évolution
3/ Ethnicité et différences interculturelles
La différence de la taille, de couleur des cheveux, de la manière de s’habiller ; la
différence de langue de communication, d’origine bio-sociale, d’origine socio
économique, de culture, de race etc., tout cela nous interpelle de façon toute naïve au
premier abord. Mais avec du recul, nous prenons conscience de ces différences que nous
intégrons comme des éléments de vie et d’existence, qui font que « je prends conscience
que je ne suis pas l’autre et l’autre prend conscience qu’il n’est pas moi ». Ces
éléments de vie et d’existence participent à la construction de notre propre identité en
même temps qu’ils marquent nos différences. Cette construction identitaire se fait non
sans problème, elle renforce l’idée de la différence qui donne tout son sens à l’Etre, à la
conscience du moi.
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Si l’ethnicité semble avoir des liens lexicaux avec ethnie (Comme le souligne Oumar
Diagne). Il ne faut pas s’en tenir comme une préoccupation symbolique de grande
importance, ce lien est limitatif. L’ethnicité est un concept qui a un sens plus large et ne
se limite pas seulement au concept d’ethnie.
Dans certaines cultures multiraciales, les USA par exemple, le problème d’ethnicité est le
reflet des différences raciales, corollaires des discriminations raciales et des luttes que
celles-ci engendrent. Dans d’autres cultures le problème ne se pose pas de la même
manière.
La France par exemple, n’admet pas la multiracialité comme une situation de coexistence
entre des individus. Une certaine idéologie politique voudrait que l’ethnicité française
soit définie en rapport avec une identité nationale française unique à laquelle toute
personne qui vit en France, doit adhérer et derrière laquelle toute différence culturelle
doit s’effacer. A la place du concept de l'ethnicité, tout un arsenal d'euphémismes a été
construit pour servir de répertoire sémantique décrivant le même phénomène
(immigration, religion, banlieues difficiles, discrimination positive etc).
En Afrique, l’ethnicité s’assimile à la culture. En sociologie la culture est définie comme
ce qui est commun à un groupe d'individus, ce qui le "soude". Dans son sens le plus large,
la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, qui
caractérisent une société ou un groupe social.
Si la culture semble avoir un sens de limitation géo-ethnographique des différences
culturelles, (une espèce de cartographie sociale), l’ethnicité non seulement reprend cet
aspect du problème, mais uassi démontre que ces différences concernent des individus
vivant dans le même espace social. Cette cœxistence ne se passe pas sans problèmes,
chaque différence est un obstacle pour l’autre différence dans cette cohabitation qui n’est
souvent pas très pacifique. Car des luttes se créent, soit pour forcer la cohabitation (on se
rappelle aux USA, les luttes organisées par les Noirs pour avoir les mêmes droits civiques
que les Blancs), soit pour la marquer (l’apartheid en Afrique du Sud). L’ethnicité vient
alors comme un arbitre sociologique pour clarifier les zones d’occupation de chacun
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dans cet espace socioculturel ou socioéconomique commun, bref cet espace social tout
court ! C’est pourquoi certaines études portant sur l’ethnicité cherchent à apporter la
lumière sur les différences socioculturelles et la manière dont les espaces sociaux sont
gérés, administrés et organisés.
La problématique de notre thématique met en relief les réseaux d'éducation et d’insertion
professionnelle qui épousent les variables sociologiques telles que l'âge, le sexe, l'appartenance
ethnique, tribale, socioprofessionnelle etc., toute chose qui alimente les discriminations dans la
formation et l’insertion professionnelle, dans les pays africains et même en occident (luttes
féministes d'égalité dans la formation dans les grandes écoles, Canada, France etc)!
III/ Deuxième articulation: Éducation
1/ Définition
Le mot éducation vient du verbe éduquer qui lui-même vient du mot latin « educare » qui
signifie élever. Avec l’histoire et le développement des philosophies sur éducation, ce
concept prendra des sens divers dans la littérature. Les psychologues voient dans
l’éducation le développement des individus. Deux approches prennent corps.
- La première stipule que le développement conduit des individus vers des modèles
de maturation existants, et dans ce sens ces modèles sont connus, mais ce sont
les processus de maturation (ou de croissance) qu’il faut étudier. C’est l’approche
« adultomorphique » où l’enfant doit être éduqué pour tendre vers un modèle
d’adulte. Cette approche semble marquer les cultures en Afrique sutout les etnies
de tradition musumane.
- Le deuxième approche dit que l’enfant naît vierge, sans éducation il doit tout
apprendre, c’est la théorie de la « Tabula Rasa ». Ici il s’agit d’un point de vue
constructiviste où les apprentissages constituent un processus de construction et
d’édification de la personne. Si dans le premier cas on a besoin d’un modèle, ici le
modèle référent n’est pas nécessaire !
Ces deux approches de l’éducation ont inspiré de nombreux auteurs. La première
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approche a été à l’origine des théories de la reproduction sociale, si chère à Bourdieu et
Passeron. La deuxième approche à favoriser l’éclosion des théories du constructivisme
(Piaget) et au-delà, les théories de l’émergence (Henri Bergson, Bateson, Athony
Wilden etc) qui mettent l’accent sur la notion de mobilité sociale.
2/ La reproduction sociale
La théorie de la reproduction oblige à penser l'école et l’emploi à la fois dans leurs
relations avec la société qui l'a produite, et dans les relations sociales spécifiques qui se
jouent à l'intérieur de l'institution, dont les règles sont en partie autonomes. Cette
approche dialectique a été remarquablement féconde parce qu'elle évite deux écueils :
- d'une part celui d'une analyse trop réductrice, du type de celle qu'avaient produite
Christian Baudelot et Roger Establet dans « L'Ecole capitaliste » où ils faisaient
du système scolaire un instrument de domination directe aux mains de la
bourgeoisie ;
- d'autre part celui des travaux de beaucoup de pédagogues qui limitent leurs
analyses aux pratiques pédagogiques et sous-estiment dès lors l'influence de la
société sur ce qui se passe dans l'école.
Cette manière de procéder semble donner raison au déterminisme. Toutefois, les études
sur l’hérédité n’établissent pas de liens formels entre le QI des parents et celui des
enfants,et moins encore le niveau de qualification des parents et celui des enfants. Les
corrélations un peu élevées dans ce domaine s’expliquent grâce aux conditions
socioéconomiques de l’environnement dans lequel vit l’enfant, et l’environnement n’est
pas un facteur d’héridité.
Nous savons également qu’il ne peut y avoir d’éducation sans culture comme il n’y a pas
de culture sans éducation. De même il ne peut y avoir éducation sans ethnicité tout
comme il ne peut y avoir ethnicité sans éducation. Ces aspects de la vie se chevauchent et
se portent mutuellement dans l’ordre de l'acquis et non de l'inné.
Contrairement aux théories réductionnistes de la reproduction sociale des auteurs comme
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Bourdieu et Passeron, deux autres approches se développent, il s’agit du structuralisme et
du phénomène de l’émergence.
3/ Constructivisme
Le constructivisme est une théorie de l'apprentissage fondée sur l'idée que la
connaissance est construite par l'apprenant sur la base d'une activité mentale. Les
étudiants sont considérés comme des organismes actifs cherchant eux-mêmes du sens,
des significations. Le constructivisme est basé sur l'hypothèse que, en réfléchissant sur
nos expériences, nous construisons notre propre vision du monde dans lequel nous
vivons. Chacun de nous produit ses propres « règles » et « modèles mentaux », que nous
utilisons pour donner un sens à nos expériences. Apprendre est donc simplement un
processus d'ajustement de nos modèles mentaux pour s'adapter à de nouvelles
expériences. Les constructions du sens peuvent au début ne soutenir que peu le rapport
avec la réalité (comme dans les théories naïves des enfants), mais elles deviendront de
plus en plus complexes, différenciées et réalistes au fil du temps.
Le constructivisme est issu, entre autres, des travaux de Jean Piaget (1964) qui émet la
théorie qu’un individu confronté à une situation donnée va mobiliser un certain nombre
de structures cognitives, qu’il nomme schèmes opératoires. L’apprentissage ou la
« sophistication » des schèmes opératoires se fait à travers deux processus
complémentaires : l’assimilation et l’accomodation.
• L’ assimilation qui est une incorporation des informations de l’environnement au
sein de la structure cognitive de l’individu. L’individu ne transforme pas sa
structure cognitive mais y ajoute des éléments provenant de son environnement.
• Lorsqu'intervient une résistance avec un objet ou une situation de son
environnement, le processus d’accommodation modifie la structure cognitive de
l’individu afin d’y incorporer les nouveaux éléments de l’expérience.
Pour que le mécanisme d’accommodation opère, il faut, dans un premier temps, qu’une
tentative d’assimilation ait lieu afin que les structures cognitives soient déjà mobilisées.
L’assimilation crée une perturbation au sein des structures cognitives que Piaget nomme
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« conflit cognitif » qui est elle-même régulée afin d’arriver à une nouvelle forme
d’équilibre.
4/ Phénomène de l’émergence
L'émergence désigne l'apparition de nouvelles caractéristiques à un certain degré de
complexité. C'est un phénomène qu'on trouve dans les domaines physiques, biologiques,
écologiques, socio-économiques, linguistiques et autres systèmes dynamiques
comportant des rétroactions.
On peut définir l'émergence par deux caractéristiques :
• l'ensemble fait plus que la somme de ses parties. Ceci signifie qu'on ne peut pas
forcément prédire le comportement de l'ensemble par la seule analyse de ses
parties.
• l'ensemble adopte un comportement caractérisable sur lequel la connaissance
détaillée de ses parties ne renseigne pas complètement.
À partir d'un certain seuil critique de complexité, de nouvelles propriétés peuvent
apparaitre dans ces systèmes, elles sont dites propriétés émergentes. Ces dernières
deviennent observables lorsqu'elles vont dans le sens d'une organisation nouvelle.
• Les institutions, les langages sont des exemples de phénomènes émergents décrits
par les sciences sociales. Si, comme l'explique Bernard Walliser, les
« phénomènes d'émergence sont tout aussi pertinents dans les sciences sociales
qu'en physique ou en biologie », les premiers se distinguent par l'intentionnalité
des comportements humains, qui en ayant conscience du phénomène d'émergence
peuvent en influencer le cours.
• La systémique met l'accent sur le phénomène d'émergence : « Emergence is a
concept embedded in system theory ». Ce n'est plus une somme de
comportements simples, mais le résultat d'une interaction entre ces
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comportements et la complexité du système
Ce système là dépasse les frontières épidermiques, génétiques, culturelles, religieuses
etc., il est un système qui ne compte que par son niveau d’intelligibilité et d’adaptabilité à
tout environnement différent ou changeant. C’est le déclin du déterminisme social
donc de la reproduction sociale.
L’Afrique qui est un continent multiculturel par excellence est au carrefour de ces
modèles (le modèle reproductif, le modèle constructiviste et le modèle émergeant). Il
s’agit pour l’Afrique d’opérer des choix parfois difficiles et coûteux, pour se doter d’un
système éducatif porteur et un système d’emploi fiable..
III/ Les étapes de développement de l’éducation des peuples en Afrique
1/ Phase « d’acculturation » (Assimilation)
Les peuples africains devaient apprendre de nouvelles langues de communication. Ils
devaient admettre par exemple que les Gaulois étaient leurs ancêtres, qu’ils n’étaient
plus eux-mêmes, qu’ils devaient tendre vers un autre modèle culturel, quitte à perdre leur
propre identité! Et ils l’ont perdu !
2/ Phase de métissage culturel (ni blanc, ni noir)
Après cette douloureuse phase faite de colonisation et de traite négrière, c’est-à-dire
phase de la destruction de l’identité africaine ou des identités africaines, les africains
devaient se construire une nouvelle manière de vivre faite de soumission et de brimade de
toute sorte. Il fallait progressivement intégrer les modes culturels occidentaux : s’habiller,
manger, parler etc, comme les Blancs (colons). Ce fut la phase de métissage culturel où
les africains en réalité ne sont ni dans leur culture ni dans la culture occidentale. Les
langues de communication en étaient un excellent reflet : le français et l’anglais étaient
un mélange de mots africains et français ou anglais, parfois faits d’onomatopée, pourvu
que l’interlocuteur imagine le sens qu’il veut bien donner au contenu ! Ceci se vérifiait au
niveau des mœurs, par exemple dans ma culture mes ancêtres ont expérimenté le savon
pour le beurre, le parapluie pour le parachute etc, imaginez les conséquences ! Cette
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période de métissage culturel durera jusqu’aux indépendances africaines vers les années
1960.
3/ Phase d’enculturation
Une autre phase pas moins difficile suivra les indépendances et selon le rythme de
développement culturel de chaque pays, les peuples vont progressivement se mettre au
diapason des peuples dits « civilisés « ; les africains fréquentent les mêmes écoles que les
occidentaux, ils s’en sortent avec les mêmes diplômes et les mêmes qualifications. Cette
phase peut-être assimilée au transfert des savoirs et des savoirs faire. Le transfert de
technologie constitue une autre forme d’éducation par l’apprentissage. On reçoit
l’éducation tout en essayant de rester soi-même.
Le transfert des technologies ressemble à plusieurs égards au transfert culturel qui
implique nécessairement un détachement (et non un abandon) à l'égard du contexte
initial, mais c'est la seule manière non seulement de documenter et d'expliquer les
acquisitions inestimables des innombrables cultures du tiers monde, mais aussi de les
incorporer comme partie intégrante du patrimoine humain.
4/ Phase de constitution des classes : classes sociales favorisées et classes sociales défavorisées
Et à ce stade, on a observé un autre phénomène de différenciation naissante, une
population qui s’est éduqué et qui connaît les avantages de l’Ecole, et une population qui
n’a pas pu faire l’Ecole et qui ne connaît pas les avantages de l’Ecole. Ici l’éducation
n’est pas forcément liée à l’obtention des diplômes ou des qualifications élevés ; il s’agit
de l’ouverture à l’instruction. Les parents éduqués feront tout ce qu’il faut pour envoyer
leurs enfants à l’école, car pour eux il y a un lien entre réussite sociale et le niveau
d’instruction. Les parents non cultivés orientent leurs enfants à d’autres tâchent plutôt
traditionnel (bouviers, forgerons, menuisiers, commerçants etc.).
Il va s’instituer deux types de comportements en ce qui concerne la formation des
enfants :
- les parents cultivés donc disposant des moyens vont placer leurs enfants dans des
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formations les plus prisées donc plus coûteuses, à la recherche des qualifications
plus élevées ;
- les parents non cultivés, mêmes riches savent que la réussite sociale ou
l’enrichissement n’ont pas de lien formel avec l’éducation (par exemple au
Cameroun: un commerçant gagne bien plus sa vie qu’un fonctionnaire).
Au-delà de cette attitude, la lutte pour le placement social à tous prix des enfants va faire
en sorte qu’il s’installe une ambiance de corruption, où on met des moyens financiers
parfois énormes, pour obtenir une place dans une formation, surtout celles qui
garantissent une place dans la fonction publique. Et dans ce cas comme dans les autres,
ce sont les riches qui s’engagent à ce genre de pratique, les pauvres sont toujours des
perdants ! Cette forme de corruption est instrumentalisée par les parents qui tiennent à
tous prix à la réussite de leurs enfants. Ceci n’est pas une règle généralisée, car on
observe quand même l’émergence d’une élite issue des familles pauvres, et qui ont su
gagner cette bataille où tous les coups sont permis ! Mais aussi le favoritisme ambiant
lors des recrutements dans certaines filières de formation, est lié aux interventions de
l’élite politique ou administrative, qui ont une certaine ascendance sur les responsables de
recrutement dans les grandes écoles. L’Ecole africaine est ainsi gangrenée par tous ces
fléaux qui sont liés au pouvoir et à l’argent. N’est ce pas là une autre forme d’ethnicité ?
À l’époque des indépendances les nouveaux leaders ont souvent misé sur l’émancipation
de la jeunesse. À cette période, certains penseurs de l’éducation comme le professeur
burkinabé Joseph Ki-Zerbo souhaitaient «décoloniser l’éducation» et réfléchir à des
modes éducatifs endogènes, qui valoriseraient les cultures africaines pour rompre
définitivement avec les schémas de l’école coloniale.
En effet, plusieurs obstacles freinent encore le développement d’une éducation équitable
et de qualité. En faisant le choix de la gratuité, des pays francophones comme le Bénin, le
Cameroun, le Sénégal ou la République démocratique du Congo et pour les anglophones,
le Kenya et la Tanzanie, ont réussi à accroître fortement leur taux de scolarisation ces
dernières années.
Dans les pays où la scolarité est payante, envoyer tous les enfants de la famille à l’école
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s’avère souvent trop onéreux. Pourtant, l’explosion démographique entraîne une
augmentation régulière du nombre d’enfants par classe depuis cinquante ans.
Les phénomènes observés dans l’éducation influencent sensiblement les problèmes de
l’emploi. Il convient alors de voir quelles sont les particularités de l’ethnicité dans le
domaine de l’emploi
IV/ Troisième articulation : L’ emploi en Afrique
1/ Généralités
En Afrique, le poids de la famille, de la tribu ou de l’ethnie est tellement encré dans les
esprits que l’individu semble ne rien valoir hors de ces entités ! Il s’établit des réseaux de
parenté tellement étendus que le partage et la vie communautaire priment sur
l’individualisme. Aucun bien, aucun avantage, ne sont plus la propriété d’une personne,
tout le monde y a droit. Pour le travail, il s’agit d’un communautarisme d’un type
particulier, on observe une forte prédominance des entreprises qui s’organisent autour de
la famille, la tribu, de la femme, de l’homme etc., ce qui occulte les préoccupations de
qualification et de compétence.
La confiance faite à un membre de la famille, de la tribu, du clan ou l’appartenance à une
association d’hommes ou de femmes est un facteur d’insertion socioprofessionnelle très
déterminant. Ceci défie toutes les théories néolibérales des auteurs comme Taylor et Mac
Gregor qui accordent une importance à la sélection par la compétence ou la qualification.
En Afrique, les choses ont pris une tournure telle que les réseaux d’insertion
socioprofessionnelle risquent d’être totalement sous l’emprise des corporatismes
exacerbés, au détriment de la recherche des compétences ou des qualifications. De plus
en plus, les agents se recrutent en fonction d’affinités socioprofessionnelles, familiales,
tribales, ethniques etc. L’exemple des dirigeants africains qui, sils ne meurent pas au
pouvoir eux-mêmes, placent leurs propres enfants pour les remplacer à la tête des États,
est une preuve remarquable de l’importance de ce fléau, qui fonctionne au sommet des
États et devient une gangrène à la base, en instituant un système de faveur dans les
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recrutements dans la formation comme dans l’emploi!
La forme que prennent les problèmes communautaires en Afrique reflète largement les
transformations profondes qui secouent le continent. Dans les sociétés rurales
traditionnelles, l’identification au groupe est évidemment possible, mais la taille du
groupe reste réduite : c’est notre village contre le village voisin, notre groupe d’éleveurs
contre le groupe voisin. La constitution de grandes identités nationales ou ethniques
rassemblant des millions d’individus est un phénomène récent favorisé par l’émergence
de grandes villes brassant des millions d’individus d’origines diverses.
Finalement, en ce qui concerne l’emploi, ceux qui ne maîtrisent pas la langue sont
défavorisés à l’embauche. Il y a aussi les réseaux d’amis et de connaissances qui
facilitent l’obtention d’un boulot, l’octroi d’un crédit, même si on connaît la langue. Ces
réseaux ont souvent une base sociale "ethnique". Pour les ruraux, l’emploi est tout
d’abord déterminé par l’accès à la terre qui, en Afrique, reste principalement une affaire
locale où l’ethnicité joue un petit rôle. En ville, par contre, la concurrence pour l’emploi
salarié et les petits boulots est extrêmement rude. Dans ces circonstances, il n’est pas
surprenant que les conflits communautaires soient exacerbés par l’urbanisation et le
développement.
2/ La discrimination au travail en Afrique
En Afrique, la discrimination revêt des formes très contrastées. D'importants progrès ont
été réalisés contre la ségrégation raciale dans certains pays, mais l'inégalité entre hommes
et femmes est très répandue. En outre, le nombre croissant de travailleurs migrants partis
chercher de meilleures possibilités d'emploi à l'étranger a suscité, dans les pays d'accueil,
hostilité et inquiétude, sources de pratiques discriminatoires plus marquées.
Outre les formes traditionnelles de discrimination - dont certaines fondées sur l'ethnicité
ou la "caste" -, de nouvelles pratiques sont apparues concernant le mode de vie et l'état de
santé, notamment en matière de VIH/SIDA. Isolement social, violence, harcèlement
verbal ou insultes sont autant d'autres formes de discrimination.
Garantir l'égalité de traitement des travailleurs nécessite des cadres législatifs et des
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moyens d'application efficaces. En maints pays d'Afrique, l'incompatibilité entre les
systèmes de droit positif et de droit coutumier peut renforcer la discrimination, en
particulier à l'égard de groupes marginaux. Dans certains cas, le droit coutumier peut
même accuser les inégalités, notamment envers les femmes - déni de leurs droits à la
propriété ou autres biens. Dans d'autres cas, la législation peut renforcer les structures du
pouvoir en fonction de l'ethnie.
3/ Inégalité entre hommes et femmes: question fondamentale
La plupart des Africaines sont moins rétribuées que les hommes et risquent davantage
d'être cantonnées dans des emplois peu rémunérés et peu qualifiés - souvent dans
l'économie non structurée. En Afrique depuis 1994, la participation des femmes sur le
marché du travail a baissé de 1,6%. En revanche, le nombre de femmes dans les emplois
salariés non agricoles a augmenté en dix ans de 3,5%.
En Afrique, les taux de chômage, des hommes et des femmes, demeurent depuis dix ans
généralement stables, étant plus bas pour les femmes (7,6%) que pour les hommes
(9,1%).
Comparé à la situation dans d'autres pays, les taux de chômage des Africaines sont
inférieurs à ceux des femmes de l'Union européenne, situés actuellement à 9,3%.
Dans l'Afrique subsaharienne, le nombre de femmes occupant des postes supérieurs -
parlementaires, de hauts fonctionnaires ou cadre supérieurs - a augmenté de près de 3%
ces dix dernières années, pour atteindre 24,8%. Par rapport au nombre de femmes
occupant ce type de postes dans le monde, qui est estimé à 28%, on peut considérer que
les progrès réalisés par les Africaines sont encourageants.
La violence, en particulier physique et sexuelle, est l'un des exemples de discrimination
envers les femmes les plus préoccupants. Au Zimbabwe, selon une étude réalisée en
2004, 87,4% de filles handicapées ont subi des violences sexuelles; 52,4% d'entre elles
ont été dépistées séropositives. Des études menées en Namibie et au Botswana ont donné
des résultats analogues.VAILLER EN LIBERTE
4/ Autres formes de discriminations
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Selon une étude menée par le BIT en 2004, les systèmes de castes persistent, parfois dans
le cadre du travail. Au Kenya, un sous-groupe de Samburu, appelés Ilkunono ou
forgerons, subissent mépris et discrimination. Dans la région Somali d'Ethiopie, la
communauté Midgo, considérée comme impure, maléfique, coupable et profanatrice,
survit économiquement grâce aux remises de fonds de l'étranger. Au Nigéria, les Osu,
considérés comme intouchables, sont des réprouvés.
Des possibilités d'emploi et une demande accrues de travailleurs qualifiés et de
manœuvres attirent d'importants effectifs de migrants en quête de travail. La forte
migration de travailleurs et l'inquiétude qu'elle suscite dans les sociétés d'accueil ont
alimenté des manifestations hostiles envers ce groupe. Selon de récentes enquêtes en
Europe, la discrimination à l'embauche et au recrutement à l'égard de jeunes immigrants
de la deuxième génération se généralise en France, notamment envers ceux d'origine
nord-africaine.
Face à cette inquiétude accrue, les syndicats, dans le monde, n'ont cessé de prendre des
mesures visant à aborder les difficultés des travailleurs migrants. Ainsi, un plus grand
nombre d'accords bilatéraux ou multilatéraux ont été conclus par les syndicats des pays
d'origine et des
pays d'accueil pour aider ces travailleurs et lutter contre leur exploitation, un exemple
étant l'accord signé par les syndicats de Mauritanie et d'Espagne.
De nouvelles formes de discrimination apparaissent selon le mode de vie et l'état de
santé.
Une étude récente, en Afrique du Sud, concernant les préjugés et la discrimination sur le
lieu de travail a révélé que les travailleurs redoutent surtout les relations avec les
collègues: 75 pour cent craignent un isolement social, 50 pour cent mentionnent rumeurs
et commérages,
18 pour cent des violences verbales. Près de 90 pour cent des travailleurs interrogés ont
approuvé l'affirmation "si j'ai le SIDA, on m'évitera". Un quart des travailleurs et 55 pour
cent de leurs partenaires ou parents ont déclaré qu'ils craignent un licenciement à cause
du SIDA.
En Afrique du Sud, une récente initiative novatrice appelée "système d'achats
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préférentiels" contribue à offrir des possibilités accrues aux entreprises détenues par des
Noirs ou des femmes en leur donnant la préférence lors de l'attribution d'appels d'offres
publics. L'incidence de ce type d'initiatives n'est pas négligeable puisque l'Etat et les
entreprises publiques ont dépensé plus de 123 milliards de dollars en biens et services en
2004. Le système d'achats préférentiels s'inscrit dans une vaste stratégie qui a été adoptée
en vertu de la loi de 2003 sur la participation des Noirs à l'économie et vise à modifier le
paysage social de l'Afrique du Sud.
En Namibie, les travailleurs auparavant défavorisés sur le plan racial sont mieux
représentés parmi le personnel spécialisé, qualifié ou d'encadrement, où ils constituent le
groupe dominant et la part des travailleuses y a également augmenté. Toutefois, les
hommes, en particulier les blancs, sont plus nombreux aux postes supérieurs et à
responsabilité, alors que les femmes, blanches ou noires, y demeurent peu représentées.
Conclusion
L'ethnicité n’est plus uniquement associée à la notion d’ethnie dans les recherches
scientifiques, elle renvoie souvent à des préoccupations plus larges qui touchent toutes les
différences interindividuelles et interculturelles. Elle peut largement contribuer à notre
compréhension par:
— une connaissance détaillée et approfondie des sociétés locales dans leurs tentatives
pour entrer en contact avec le monde extérieur;
— la recherche d'un équilibre entre des théories abstraites et globales, et la leçon qui peut
être tirée, avec beaucoup plus de difficultés, du matériel ethnographique spécifique;
— la prise de conscience qu'à côté de l'économie politique et de l'histoire, l’éducation,
l’emploi et le domaine symbolique jouent un rôle capital dans les phénomènes ethniques
et doivent être approchés avec les méthodes appropriées;
— la prise de conscience toujours renouvelée et vérifiée par la pratique de l'observation
participante, du dialogue et de l'identification entre le chercheur et l'objet de sa recherche,
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qui ouvre la voie vers une science humaine vraiment humaine.
Ces perspectives peuvent s'appliquer de façon fructueuse à l'Afrique où, par exemple, la lutte
pour un Etat post-colonial de s’affirmer comme Etat unifié, malgré les divisions ici et les
recompositions arbitraires qui ont donné lieu à une ethnicité composite là, celle-ci faite d’une
multiculturalité linguistique, écologique, socio économique, nutritionnelle etc., qui ont apparu
au fils des temps comme des facteurs de division , de discrimination et de lutte plutôt que
comme des facteurs de rassemblement autour d’un destin commun pour le monde de demain
où la mondialisation fera des catastrophes au détriment de l’ethnicité. Et comme toujours
l’Afrique paiera le prix le plus cher, pour qu’il soit suffisamment en retard en matière
d’éducation et d’emploi par rapport aux autres continents !
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