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    N3

    0

  • Les ardoisiresde lArdenne belge

    Intrt biologique et tat des lieux des sites en surface

    par Annie REMACLEUnit dEntomologie fonctionnelle et volutive

    Facult universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux

    Division de la Nature et des Forts, Direction Gnrale des Ressources Naturelles et de lEnvironnement,

    Ministre de la Rgion wallonne

    2007 Travaux no 30

    Direction Gnrale des Ressources Naturelles

    et de lEnvironnementDivision de la Nature

    et des Forts

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  • Citation recommande:

    REMACLE A., 2007. Les ardoisires de lArdenne belge. Intrt biologique et tat des lieux des sites en surface. Rgion wallonne, Direction Gnrale des Ressources Naturelles et de lEnvironnement, Division de la Nature et des Forts, Travaux n 30, 189 p.

    Crdit photographique:

    Toutes les photos sont de lauteur sauf indication contraire.

    Photo de couverture:

    Verdou de lardoisire de la Goutelle Husson Herbeumont, colonis notamment par leuphorbe petit-cyprs (Euphorbia cyparissias) et des pervires (Hieracium pilosella et H. lactucella).

    D/2007/5322/54

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    REMERCIEMENTS

    Mes remerciements sadressent aux diverses personnes parmi lesquelles des ingnieurs et de nombreux agents de la Division de la Nature et des Forts , qui mont aimablement fourni des informations sur la localisation, lintrt biologique et/ou lhistoire de certains sites:

    tout particulirement, pour le temps quils mont consacr, Grard Baudrez, Andr Bertholet, Jacky Clausse, Pierre Comes, Calixte Culot, Yves Gourdin, Jean-Etienne Hallet, Guy Joris et la.s.b.l. Alisna, Jean-Marie Lamotte, Charles Legros, Joseph Marteleur, Daniel Mathy, Jean-Nol Mathy, Michel Rouard, Louis Soquay et Klaus Wildmann,

    ainsi que Jean-Claude Adam, Michel Baudy, Rene-Christine Bequet , Christian Bouchat, Irne Burnet, Pierre Chanteux, Jacques China, Joseph Clesse, Stphane Coomans, Yves Crul, Philippe Crutzen, Philippe Danloy, Mme Deblon-Philippin, Christian Delogne, Jean-Luc Delogne, R. Denis, Fernand Denis, M. et Mme Desset-Jacoby, Yves de Tombeur, Daniel Draux, Jean-Paul Dufour, Sylviane Dufour, Albert Eppe, Luc Evrard , Jean Fagot, Jacques Fairon, Joseph Gascard, Simon Grard, Pierre Gigounon, Ren Gillet, Paul Goffin, Jos Goffinet, M. Gonry, Eric Graitson, M. Grgoire, Guy Hanert, Alain Hanson, Christophe Hemroulle, M. Henkes, Luc Henry, Paul Heuschling, Klaus Dieter Klauser, Jean Lambert, Jos Laurent, Paul Lauvaux, M. Lebas, Louis Lejeune, Marc Litard, Guy Louis, Guy Louppe, Pierre Louppe, Paul Magniette, Eugne Maissin, Georges Mees, Stphane Michaux, Tho Michel, Robert Morynck, Jean-Paul Nicolas, Jean-Pierre Offergeld, Joseph Parizel, M. et Mme Pescheux, Clment Pierlot, Gaby Pierret, Jean-Nol Pierret, Jacques Poncin, Roland Proess, Benot Redant, Marie-Jose Rekinger, Marie-Thrse Romain, Serge Rouxhet, Jean-Luc Renneson, Bernard Renson, Gerhart Reuter, Luc Schmitz, Jean-Pierre Scohy, Yves Stordeur, Dominique Testaert, Georges Thiltgen, Philippe Thonon, Lon Voisin , Mme Waty, Francis Wilmart et toutes les personnes rencontres au hasard de mes prospections, qui mont apport lun ou lautre renseignement utile.

    Je remercie aussi trs sincrement le Groupe de travail Plecotus, en particulier Thierry Debaere, Frdric Forget,

    Bernard Overal et Thierry Petit; la.s.b.l. Jeunes & Nature pour son apport dinformations biologiques rcoltes

    Herbeumont Bertrix, principalement par Gilles San Martin, Pierrette Nyssen et Thierry Debaere;

    le Centre Marie-Victorin qui ma communiqu des observations ralises dans quelques ardoisires de Oignies;

    le Groupe de travail Saltabel, en particulier Hendrik Devriese et Sophie Vanroose, pour la transmission de donnes orthoptrologiques;

    Pierre Ghysel et Isabelle Belanger, gologues-cartographes du Service gologique de Belgique, pour leur aide apporte la partie gologique du travail;

    le Service gologique de Belgique o jai pu consulter les archives des anciennes cartes gologiques au 1:40.000;

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    Jean-Pierre Cnudde de lUniversit de Gand pour les prcisions relatives lar-doise en tant que matriau de couverture;

    Marie-Thrse Counet et Jean-Marie Pierret pour les informations sur le terme verdou et sur les toponymes voquant les sites dextraction dardoise;

    Marc Paquay, Jean-Paul Jacob et Jacques Duchesne pour les photos quils mont autorise insrer dans le texte;

    Gnther Gottschlich, Jacques Lambinon et Robert Portal pour lidentification de quelques plantes;

    Jean Leurquin pour sa grande disponibilit et son aide dans le contrle de la dtermination de certaines fougres et autres plantes.

    Jexprime aussi toute ma gratitude aux personnes qui ont particip la relec-ture critique de cette publication: Louis-Marie Delescaille (CRNFB), Jean-Luc Berger (ISSeP), Alain Cordonnier (DNF), Jean-Marc Couvreur (CRAW CRNFB), Violaine Fichefet (UCL CRNFB), Jean-Louis Gathoye (CRNFB), Pierre Ghysel (SGB), Denis Jacob, Sandrine Lamotte (DNF) et Philippe Salmon (DNF). Je remercie particulirement Jean-Paul Jacob qui ma fait part de ses remarques et suggestions tout au long de ce travail passionnant.

    Cette tude a pu en partie tre ralise grce au financement accord par la Divi-sion de la Nature et des Forts de la Direction Gnrale des Ressources Naturelles et de lEnvironnement du Ministre de la Rgion wallonne que je remercie vivement davoir pris en charge la publication de cet ouvrage.

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    SOMMAIRE

    Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

    Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

    1. Lardoise et ses rgions dexploitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

    1.1. Lardoise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

    1.2. Les rgions ardoisires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

    1.2.1. Localisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

    1.2.2. Gologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

    1.2.3. Teneur en calcium des ardoises produites dans les diffrentes rgions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

    1.3. Evolution du paysage lie lactivit ardoisire . . . . . . . . . . . . . . . 17

    2. Les sites ardoisiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

    2.1. Elments constitutifs dune ardoisire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

    2.1.1. Rseau souterrain et accs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

    2.1.2. Infrastructures de surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

    2.1.3. Aire de stockage des ardoises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

    2.1.4. Accumulations des dbris schisteux non valorisables en ardoise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

    2.1.5. Murs et ouvrages lis leau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

    2.1.6. Excavations ciel ouvert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

    2.2. Agencement en surface des lments constitutifs . . . . . . . . . . . . . . 33

    2.2.1. Lexemple dun petit site ardoisier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

    2.2.2. Lexemple dune ardoisire de moyenne importance . . . . . . 33

    3. Linventaire des sites ardoisiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

    3.1. Mthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

    3.1.1. Sites inventoris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

    3.1.2. Sources dinformation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

    3.1.3. Rpartition des sites entre les rgions ardoisires . . . . . . . . . 39

    3.1.4. Prsentation de linformation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

    3.2. Rsultats gnraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

    3.2.1. Rpartition des sites entre les provinces . . . . . . . . . . . . . . . . 43

    3.2.2. Rpartition des sites entre les rgions ardoisires . . . . . . . . . 43

    3.2.3. Surface occupe par les sites dans les rgions ardoisires . . 44

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    4. Lintrt biologique des sites ardoisiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

    4.1. Mthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

    4.1.1. Citation des principales ardoisires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

    4.1.2. Groupes tudis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

    4.1.3. Epoque et intensit des prospections . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

    4.1.4. Etude de la flore et de la vgtation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

    4.1.4.1. Nomenclature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

    4.1.4.2. Degr de raret des espces dans le district ardennais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

    4.1.4.3. Caractrisation du comportement des espces la raction du substrat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

    4.1.4.4. Relevs phytosociologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

    4.1.5. Etude de la faune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

    4.2. Intrt botanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

    4.2.1. Ptridophytes de la classe des Filicopsides ou Fougres . . . 54

    4.2.1.1. Richesse floristique des rgions ardoisires . . . . . . 54

    4.2.1.2. Espces les plus frquentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

    4.2.1.3. Ecologie des espces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

    4.2.1.4. Reprsentation des espces calciphiles et calcicoles dans le spectre spcifique des diffrentes rgions . 58

    4.2.1.5. Commentaires spcifiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

    4.2.2. Spermatophytes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

    4.2.2.1. Richesse floristique des rgions ardoisires . . . . . . 66

    4.2.2.2. Espces les plus frquentes (parmi les taxons slectionns) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

    4.2.2.3. Flore calciphile et calcicole . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

    4.2.2.4. Commentaires spcifiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

    4.2.3. Vgtation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95

    4.2.3.1. Les pelouses sur dblais ardoisiers . . . . . . . . . . . . . 96

    4.2.3.2. Un exemple dvolution de la pelouse pionnire sur dblais ardoisiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101

    4.2.3.3. La colonisation des pentes de dblais ardoisiers . . . 105

    4.3. Intrt faunistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106

    4.3.1. Chiroptres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106

    4.3.2. Reptiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

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    4.3.3. Amphibiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110

    4.3.4. Insectes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111

    4.3.4.1. Orthoptres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111

    4.3.4.2. Lpidoptres Rhopalocres . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123

    4.3.4.3. Cicindle champtre, Cicindela campestris (Coloptre Carabide) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129

    4.3.4.4. Abeilles solitaires de la famille des Mgachilides . 130

    5. La protection des sites ardoisiers: situation actuelle et perspectives . . 137

    5.1. Les sites ardoisiers en surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137

    5.1.1. Ardoisires les plus intressantes sur le plan biologique . . . 137

    5.1.2. Evolution de lintrt biologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138

    5.1.3. Ardoisires protges en vertu de la lgislation sur la conservation de la nature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141

    5.2. Les sites ardoisiers souterrains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143

    5.3. Les ardoisires: un patrimoine industriel sauvegarder . . . . . . . . . 144

    Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147

    ANNEXE 1: Correspondance simplifie entre les diffrentes terminologies utilises pour les tages chronostratigraphiques du Dvonien infrieur (partim). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165

    ANNEXE 2: Quelques donnes relatives la teneur en calcium des ardoises des gisements wallons, tires de la littrature consulte. . . . . . . . . . . . . . . 166

    ANNEXE 3: Liste des sites inventoris, classs par bassin ardoisier. . . . . . . . . 167

    ANNEXE 4: Liste des vingt sites o lon a exploit (ou tent dexploiter) du schiste ardoisier diffrent de celui extrait dans le bassin ardoisier auquel ils ont t rattachs dans la prsente tude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173

    ANNEXE 5: Liste non exhaustive des sites ardoisiers ardennais mentionns dans la littrature consulte, nots sur des documents cartographiques ou signals par des tmoignages oraux, mais non reprs sur carte et/ou in situ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174

    ANNEXE 6: Liste partielle des sites ardoisiers ouverts en dehors de lArdenne. 184

    ANNEXE 7: Liste des ardoisires o subsistent un ou plusieurs lments relevant du patrimoine industriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188

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    INTRODUCTION

    En Ardenne belge, lindustrie ardoisire a connu un dveloppement considrable au cours du 19e sicle et a atteint son apoge entre 1875 et 1910 (HANUS, 1889; RUCHE, 1946). A lexception de quelques fosses importantes, lactivit des ardoisires wallonnes fut en gnral de courte dure. Comme le rsume Lon VOISIN (1987a), rien ntait plus alatoire que lavenir de ces exploitations dont les lendemains dpendaient de la qualit imprvisible du gisement, des variations de la fissilit, des mailles plus ou moins serres du rseau de fractures, des caprices du plisse-ment, quand ce ntait pas des calamits en tous genres: inondations, effondrements, destructions par faits de guerre ou, tout simplement, mauvaise gestion de lentreprise et disputes intestines.

    Dj amorc dans plusieurs rgions, le dclin de cette industrie sest accentu ds le dbut de la guerre de 1914-18 (VOISIN, 1987a). Ensuite, les effets conjugus de la crise conomique des annes 1930 et de la seconde guerre mondiale ont conduit larrt de la majorit des siges encore en activit. Plus rcemment, la concurrence trangre, en particulier celle des ardoises espagnoles extraites dans des carrires ciel ouvert, et lintroduction sur le march de matriaux de couverture moins coteux ont entran la fermeture progressive de lensemble des exploitations de lArdenne au sens large. En Ardenne franaise, aucune ardoisire na survcu au-del de 1971, tandis quau Grand-Duch de Luxembourg, la dernire a ferm ses portes en 1986 (VOISIN, 1987a; ANONYME, 2002). En Wallonie, la fosse Sainte-Barbe Warmifon-taine a maintenu tant bien que mal, jusquen juin 2002, lextraction de ce produit de luxe quest devenue lardoise locale, grce notamment des commandes pour la rnovation de monuments historiques.

    En Ardenne belge comme ailleurs, les traces laisses in situ par lexploitation ardoisire sestompent danne en anne, subissant les effets du temps et de lHomme: les entres de fosses, parfois de belle facture, disparaissent par effondrement, colma-tage naturel ou remblayage volontaire; le rseau souterrain subit des tassements et devient inaccessible ou trop dangereux; les anciens btiments non encore dmolis ou pills ne sont souvent plus que des ruines peine discernables; les accumulations de dchets ardoisiers se rduisent progressivement par suite de la rcupration des dbris schisteux pour lempierrement, la production de pierres ornementales ou le broyage. A lexception des rares sites loigns de tout chemin carrossable, rests labri des prlvements de dblais, laspect des anciennes exploitations sest donc fortement modifi au fil du temps et leurs vestiges se distinguent de moins en moins dans le paysage.

    Le souvenir de cette activit extractive se perptue toutefois travers la topo-nymie. Les lieux-dits voquant le site dextraction de lardoise (LArdoisire et LEscaillre ou La Scaillre) se rencontrent un peu partout en Wallonie, principale-ment en Ardenne. Ces toponymes aux formes variables selon la rgion tmoignent de lexistence ancienne de nombreux lieux dexploitation ciel ouvert mais surtout en souterrain.

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    Le prsent ouvrage est consacr aux seuls sites ardoisiers souterrains. Le terme site ardoisier recouvre une gamme de sites trs diffrents ayant comme point commun la production ou la recherche dardoise de couverture: ardoisires plus ou moins importantes, productrices de matriaux de qualit ventuellement exports dans les rgions voisines; petites ardoisires exploites pour un usage local ou mme familial; fouilles de reconnaissance restes sans suite. Comme le prcise le titre de cette tude, les sites tablis en dehors de lArdenne ne sont pas envisags, ceci en raison de leur importance ngligeable et de labsence probable de traces visibles sur le terrain.

    Lintrt des ardoisires souterraines comme gtes dhivernage pour les chauves-souris est tudi depuis les annes 1970, parfois mme 1960, par le Centre de Recherche chiroptrologique de lInstitut royal des Sciences naturelles de Belgique (FAIRON & LEFVRE, 1991). Grce au suivi ainsi ralis, les ardoisires wallonnes les plus attractives lgard de ce groupe de mammifres bnficient dun statut de protection, limit leur rseau souterrain dans la majorit des cas.

    La flore et la faune des parties en surface nont par contre fait lobjet que dobser-vations ponctuelles et sporadiques. Le prsent ouvrage comble cette lacune. Aprs une description succincte de lardoise, des rgions dexploitation ardennaises et des lments constitutifs des ardoisires en surface, il expose la mthodologie mise en uvre pour la ralisation de linventaire des sites ardoisiers de lArdenne belge et, par le biais de la synthse des donnes biologiques rcoltes, met en vidence les ardoisires les plus remarquables. Pour terminer, il pose le problme de la sauvegarde de ce patrimoine biologique mais aussi culturel.

    Cette tude a en partie t ralise dans le cadre de la convention de recherche Les carrires en Rgion wallonne: inventaire, intrt biologique et propositions de sites protger, finance par la Direction de la Nature de la Direction Gnrale des Ressources Naturelles et de lEnvironnement du Ministre de la Rgion wallonne.

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    1. LARDOISE ET SES RGIONS DEXPLOITATION

    Ce chapitre dfinit dabord ce que lon entend par ardoise puis prsente les diffrentes rgions ardoisires de lArdenne wallonne. Comme prcis dans lin-troduction de cet ouvrage, seuls sont envisags les sites exploits en souterrain (en totalit ou en partie), o lon a produit ou tent dextraire des ardoises destines la couverture des btiments (toitures et, moins frquemment, murs). Cette restriction exclut les carrires dardoise ciel ouvert1, ainsi que les quelques exploitations souterraines o lon a extrait des produits dardoiserie2 tels que dalles, viers, tables, croix funraires,

    La situation gologique des zones dexploitation est esquisse. Pour terminer, une rgion ardoisire prsente titre dexemple illustre limpact de cette activit extractive sur le paysage, du 18e sicle nos jours.

    1.1. Lardoise

    Lardoise, aussi appele schiste ardoisier3, est une roche schisteuse particulire. La dfinition du terme schiste donne par FOUCAULT & RAOULT (1995) comprend deux acceptions, abrges ci-dessous:

    1. Au sens large (quil vaut mieux viter), toute roche susceptible de se dbiter en feuillets.

    2. Roche ayant acquis une schistosit sous linfluence de contraintes tectoniques. Ces schistes sont caractriss par un dbit plus ou moins facile en feuillets; ce sont alors des roches mtamorphiques. Les schistes ardoisiers, grain fin et homogne, sont classs parmi les schistes du mtamorphisme gnral trs faible, souvent considrs comme des roches sdimentaires.

    Plus simplement, le schiste ardoisier est une roche argileuse grain trs fin, homogne et compacte, caractrise par une fissilit rgulire et prononce. Il se dbite facilement en feuillets rguliers, ce qui explique son emploi pour le recou-vrement des toitures.

    1 Les carrires dardoise exploites ciel ouvert taient relativement nombreuses en Wallonie: en province de Luxembourg, 30 % des 167 ardoisires actives en 1877 (HANUS, 1889).2 Le terme ardoiserie, qui nexiste plus dans les dictionnaires modernes, dsigne, selon VOISIN (1987a), lensemble des produits ardoisiers utiliss dautres fins que la couverture des difices. Le dictionnaire de VON WARTBURG (FEW 25: 155a) en donne trois sens: ardoisire, commerce dardoises (cf. Grand Larousse de 1866 et Dictionnaire Larousse encyclopdique en deux volumes de 1948) et usine o lon travaille les grandes pices dardoise pour en faire des tables, urinoirs, etc. et tout ce qui ne sert pas aux toitures (cf. Grand Larousse encyclopdique en dix volumes de 1960: atelier o lon fabrique des objets en ardoise). Parmi les ouvrages qui traitent de ce type de production en Wallonie, on peut citer DOTREPPE DE BOUVETTE (1976) et KOCKEROLS & DAGNELIE (1993).3 Les expressions schiste ardoisier et phyllade ardoisier sont tous deux employs pour dsigner lardoise. Le premier est le plus communment utilis (par exemple DE JONGHE et al., 1996; CNUDDE et al., 1997; C.S.T.C., 1997); il le sera aussi dans la suite de ce travail.

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    Lardoise est principalement constitue de silice (plus de 50 % de SiO2) et dalu-mine (environ 20 % de Al2O3), comme le montre la composition chimique moyenne des ardoises produites en Wallonie (CNUDDE et al., 1997):

    SiO2 53 60 %Al2O3 19 21Fe2O3 8 9Na2O 2,5CaO 1,6 3,5K2O . 3,3MgO 0 3,2C 1

    Lardoise possde des qualits apprciables qui dcoulent de ses proprits physiques et de sa composition chimique (entre autres VOISIN, 1987a; CNUDDE et al., 1997):

    grce sa texture fine et serre, elle est dote dune trs faible porosit, ce qui conditionne notamment sa rsistance au gel;elle est incombustible;elle bnficie dune longvit considrable;elle prsente une bonne rsistance la flexion;sa couleur est uniforme et inaltrable; la gamme des coloris, qui varie selon le lieu dextraction, est large: noir, bleu sombre, gris fonc, mais aussi violac, rougetre et vert (Photo 1.1);elle offre une excellente rsistance aux agents atmosphriques, due sa faible teneur en carbonate de calcium, ce qui entrane une dissolution ngligeable. Selon les prescriptions belges relatives aux ardoises naturelles, cette teneur ne peut dpasser les 5 % pour ce matriau de couverture (Spcifications techniques unifies C.S.T.C., 1987).

    Photo 1.1. Les dchets des ardoisi-res de Oignies se caractrisent par leur coloration rougetre ou verdtre.

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    Les toitures en cherbains et en faisiaux:un patrimoine architectural sauvegarder

    Durant la seconde moiti du 18e sicle, le chaume restait un matriau de couverture rpandu en Ardenne; peu coteux, il tait cependant peu durable et augmentait les risques dincendies. Dans les zones proches des exploitations dardoises, les toitures traditionnelles taient plus souvent difies laide de schiste ardoisier qui se prsentait sous deux formes (C.H.A.B., 1987 et 1992), beaucoup plus grossires que les ardoises fines et rgulires commercialises sous diffrents formats (entre autres CAUCHY et al., 1844; HANUS, 1889; RUCHE, 1946; MONIN, 1983; VOISIN, 1987a) et surtout adoptes pour les difices dun certain prestige.

    En Ardenne orientale, la toiture tait constitue de cherbains (ou cherbins ou encore Schuppen4 Martelange), cest--dire de plaques de schiste plus ou moins paisses et courbes dans le bas (Photo de gauche).

    Dans le sud-ouest de la rgion, le matriau de couverture consistait en faisiaux (ou faiseaux), aussi appels cornus. Il sagissait de dchets rsultant du fendage et de la recoupe des ardoises, peut-tre mme de fragments ramasss au niveau daffleurements schisteux. Ces ardoises non calibres taient fiches dans un lit dargile (Photo de droite, o lon remarque le fatage de lignolets).

    Le poids lev de ces matriaux explique la faible pente des anciens toits de lArdenne et la grande rsistance de la structure de leur charpente (DOTREPPE DE BOUVETTE, 1976; C.H.A.B., 1987; VOISIN, 1987a; JAVAUX, 2005).

    Ces deux types de toitures se rarfient dans les villages ardennais, de faon particulirement alarmante pour celles en faisiaux. Ainsi, sur les quinze toitures de ce type rpertories en 1984 Lafort (Vresse-sur-Semois) dans Le Patrimoine monumental de la Belgique (MRW, 1996), il nen subsistait que trois en 2001 dont une seule sur un btiment dhabitation (JAVAUX, 2005).

    4 Terme allemand (das Schuppe: lcaille) employ par les ardoisiers de Martelange.

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    1.2. Les rgions ardoisires

    Une rgion ardoisire dsigne dans cette publication une zone gographique o se concentre lactivit ardoisire, celle-ci dpendant notamment de facteurs cono-miques et gologiques. Divers auteurs (entre autres VOISIN, 1987a; BERGER et al., 1993) utilisent dans le mme sens lexpression bassin ardoisier qui, bien quelle ait une certaine signification gologique ( 3.1.3), ne doit pas tre confondue avec la notion de bassin gologique. On emploiera indiffremment dans la suite les expressions bassin ardoisier et rgion ardoisire.

    1.2.1. Localisation

    La Wallonie compte huit rgions ardoisires (ASSELBERGHS, 1924; VOISIN, 1987a; BERGER et al., 1993), toutes situes en Ardenne, depuis LEscaillre et Oignies louest de la Meuse jusqu Vielsalm, en passant par lArdenne mridionale o se trouvent la plupart des exploitations (Carte 1.1 et Tableau 1.1).

    Les ardoisires ardennaises furent en majorit tablies dans des valles. Les principaux cours deau concerns5 sont cits dans le tableau 1.1 pour chacune des huit zones dexploitation.

    Comme le montre la carte 1.1, plusieurs bassins ardoisiers dArdenne mridionale sont trs proches lun de lautre. Cest le cas, par exemple, des rgions de Fays-les-Veneurs (D)

    5 La dnomination des ruisseaux suit en gnral celle de la dernire dition de la carte topographique de lI.G.N., qui nest dailleurs pas ncessairement la plus exacte.

    Cambrien

    AB

    CE

    F GD

    ArdenneOrdovicien

    Dvonien(infrieur)

    H

    FagneFamenne

    Condroz

    Rgion (sablo-)limoneuse

    Lorraine

    A.B.C.D.E.F.G.

    LEscaillre Cul-des-SartsOigniesAlle RochehautFays-les-VeneursHerbeumont BertrixNeufchteauMartelange

    Carte 1.1. Localisation des huit rgions ardoisires de lArdenne belge et indication des systmes chronostratigra-phiques correspondant aux roches exploites.

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    et dHerbeumont Bertrix (E) dont les sites rpertoris les plus proches sont distants de 2 km. Ces deux zones dextraction constituent toutefois des bassins ardoisiers bien individualiss sur les plans gographique, conomique mais aussi gologique.

    La rgion de Fays-les-Veneurs, parfois appele la rgion des trois ruisseaux (MONIN, 1983), correspond aux valles du ruisseau des Aleines et de ses deux affluents, les ruisseaux de Pont le Prtre et de Fays-les-Veneurs. Les sites ardoi-siers ont eu, sauf exception (La Gripont site D.156), un dveloppement trs rduit: ils ont exploit, surtout au cours de la premire moiti du 19e sicle, des niveaux ardoisiers de faible paisseur (8-15 m, souvent moins de 10 m; BERGER et al., 1993). Les voies de communication taient particulirement dficientes dans ces trois vallons encaisss.

    La majorit des sites ardoisiers dHerbeumont Bertrix furent ouverts dans la valle du ruisseau dAise et secondairement dans celle de la Semois toute proche. On y a exploit, dans des ardoisires plus ou moins importantes, des veines beau-coup plus paisses (28-60 m; BERGER et al., 1993) dune autre assise gologique (Tableau 1.1). Des routes et une ligne ferroviaire furent difies afin damliorer lcoulement de la production ( 1.3).

    En dehors de ces huit bassins existent dautres lieux dextraction ou plus souvent de recherche dardoise, principalement en Ardenne mais aussi ailleurs en Wallonie.

    Tableau 1.1. Les rgions ardoisires de Wallonie, classes douest en est: pour chaque rgion, indication du bassin hydrographique (cours deau et principaux affluents concerns), de lunit lithostratigraphique exploite [notamment BERGER et al. (1993) et BULTYNCK & DEJONGHE (2001)] et du systme correspondant. Pour les rgions C G (Dvonien infrieur), prcision, aprs le nom de la formation, de ltage mentionn dans le mmoire dASSELBERGHS (1946): S1 = Siegenien infrieur et S3 = Siegenien suprieur.

    Rgions ardoisires Bassins hydrographiques

    Situation gologique

    Groupes ou formations principalement

    exploit(e)sSystmes

    A. LEscaillre Cul-des-Sarts

    LEau Noire et ses affluents, le ruisseau Frdric et le ri de Larberi

    Groupe de Revin Cambrien

    B. Oignies Le ruisseau dAlise et ses affluents, les ruisseaux de Deluve, des Nobertins, de Chestion et de Brocte

    Groupe de Deville Cambrien

    C. Alle Rochehaut La Basse Semois et ses affluents, les ruisseaux de Rebais, de Hor (ou du Bochet) et la Lresse Formation

    de Mirwart(S1)

    Dvonien(infrieur)

    D. Fays-les-Veneurs Le ruisseau des Aleines et ses affluents, les ruisseaux de Pont le Prtre et de Fays-les-Veneurs

    E. Herbeumont Bertrix

    Le ruisseau dAise; secondairement la Semois et ses affluents, les ruisseaux des Muno et de Derrire le P ainsi quun affluent de lAntrogne, le ruisseau dArchifontaine Formation

    de La Roche (S3)F. Neufchteau

    Le ruisseau de Longlier/de Neufchteau et son affluent, le ruisseau du Gros Caillou; le ruisseau de Grandvoir, affluent de la Vierre

    G. Martelange La Sre et son affluent le Millebaach

    H. Vielsalm Le Glain et son affluent le Golnai; la Salm; le Rechterbach

    Groupe de la Salm Ordovicien

    6 Le code indiqu aprs le nom des sites ardoisiers se compose dune lettre correspondant la rgion ardoisire suivie dun numro dordre ( 3.1.4).

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    1.2.2. Gologie

    Les ardoisires de lArdenne ont exploit des roches primaires appartenant aux trois systmes suivants (Carte 1.1 et Tableau 1.1):

    Cambrien: les deux rgions A et B louest de la Meuse (LEscaillre Cul-des-Sarts et Oignies),Ordovicien: la rgion H dans la partie nord-orientale (Vielsalm),Dvonien (infrieur): les cinq rgions C, D, E, F et G dArdenne mridionale (Alle Rochehaut, Fays-les-Veneurs, Herbeumont Bertrix, Neufchteau et Martelange).

    Dans ltat actuel des connaissances, il reste difficile de prciser la situation gologique de certains bassins ardoisiers. En effet,

    les cartes gologiques de la Belgique lchelle du 1:40.000, publies en majo-rit entre 1890 et 1919, sont devenues obsoltes: le fond topographique a forte-ment volu, la notion dtage est privilgie contrairement aux cartes actuelles qualifies de lithostratigraphiques et la prcision est insuffisante (DEJONGHE, 1998);la couverture de la Wallonie par les nouvelles cartes gologiques lchelle du 1:25.000 est incomplte. Les formations lithostratigraphiques sont par consquent mal dfinies pour une partie de la Wallonie, en particulier lArdenne mridionale o se trouvent la majorit des sites ardoisiers. Certaines cartes sont cependant en voie de publication (cartes 64/5-6 et 67/1-2), tandis que dautres sont en cours de lev (cartes 63/7-8 et 67/3-4);la nomenclature des tages chronostratigraphiques a volu au fil du temps, si bien que les informations fournies par les anciennes publications peuvent savrer difficiles interprter7.

    Le tableau 1.1 prcise le contexte gologique des huit rgions ardoisires, en se basant, comme les cartes gologiques modernes, sur les units lithostratigraphiques de base ou formations et non sur les tages chronostratigraphiques. Toutefois, pour les raisons invoques plus haut et dans un souci de prudence, les groupes, cest--dire les divisions lithostratigraphiques dun niveau suprieur, sont indiqus pour certaines rgions.

    7 Le Dvonien infrieur a t subdivis en 1985 en trois tages: Lochkovien, Praguien et Emsien. Lusage des termes Gedinnien et Siegenien est depuis lors abandonn, leur rgion-type ne permettant pas dy tablir des limites suffisamment prcises et reproductibles lchelle mondiale (GODEFROID et al., 1994). La correspondance entre, dune part, Gedinnien et Lochkovien et, dautre part, Siegenien et Praguien est considre comme effective, bien quapproximative (GODEFROID et al., 1994; BULTYNCK & DEJONGHE, 2001). Lhistorique des subdivisions du Dvonien infrieur est synthtis de faon simplifie dans lan-nexe 1 qui tablit la correspondance entre les terminologies des tages chronostratigraphiques utilises dans certains ouvrages anciens et la nomenclature actuelle.

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    1.2.3. Teneur en calcium des ardoises produites dans les diffrentes rgions

    La composition floristique de la vgtation poussant sur les dblais ardoisiers pourrait tre influence par la teneur en calcium des ardoises issues des diffrents bassins, qui varie en principe en fonction de lunit lithostratigraphique exploite.

    Il savre que la teneur en calcium des ardoises wallonnes est peu documente dans les publications et ouvrages consults; les donnes lacunaires obtenues par cette voie sont souvent anciennes, assez disparates et htrognes (teneur en Ca, CaO, CaCO3 ou encore en carbonates totaux) et varient lintrieur dun mme bassin (Annexe 2).

    La teneur en calcium (CaO) des ardoises wallonnes est faible (cf. 1.1): elle atteint au maximum 4 % dans certains chantillons dardoise du Dvonien infrieur (Forma-tions de La Roche et de Mirwart) et est infrieure 1 % pour les ardoises produites partir des autres phyllades (Cambro-ordovicien). Par comparaison, la teneur en CaO des grs famenniens de Wallonie varie entre 2 et 6 % (GOEMAERE et al., 1998).

    1.3. Evolution du paysage lie lactivit ardoisire

    Lactivit ardoisire a marqu le paysage de faon plus ou moins prononce selon les zones dexploitation de lArdenne wallonne. Deux bassins se caractrisent par un nombre lev danciennes ardoisires rparties sur une surface relativement rduite: la valle du ruisseau dAise Herbeumont Bertrix et le Thier des Carrires Vielsalm.

    Lexemple de la valle dAise dans la rgion dHerbeumont Bertrix

    Ce cas permet dillustrer limpact de lindustrie ardoisire sur le paysage du 18e sicle nos jours. A cheval sur les communes actuelles de Bertrix et dHer-beumont, cette petite valle dun affluent de la Semois a connu une extraction de lardoise trs prcoce, qui y dbuta bien avant le 18e sicle (entre autres DUFOUR, 1998).

    Le dveloppement de cette industrie extractive, surtout depuis le 19e sicle, y a exerc une influence primordiale sur le paysage, comme le montrent les cinq cartes schmatiques prsentes ci-dessous. Ces cartes successives ont t tablies sur base de cartes anciennes et de quelques publications (entre autres VOISIN, 1987a; DUFOUR, 1998) que pourra consulter le lecteur intress par lhistoire de cette activit. Les anciennes cartes topographiques utilises sont: la carte de cabinet des Pays-Bas autrichiens dresse linitiative du comte de Ferraris de 1771 1778, la carte de Vander Maelen de 1854 et les cartes de lInstitut cartographique militaire de 1894 et de 1933.

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    Carrire dardoise ou ardoisire en activit

    Ancienne ardoisire

    Ancienne ardoisire ferme pour les chauves-souris

    Ancienne ardoisire ouverte au public

    Carrire ciel ouvert en activit

    Cours deau et vallon

    Route

    Ligne de chemin de fer

    Ligne de chemin de fer dsaffecte

    Chapelle

    Lgende des cartes schmatiques

    Vers 1775

    Semois Nord 500 m

    A cette poque, un ensemble de carrires dardoise est dj en exploitation, proba-blement depuis de nombreuses annes (DUFOUR, 1998), dans cette valle forestire dont la plaine alluviale devait tre occupe par des prairies humides. La majorit des excavations se trouvent sur la rive gauche du ruisseau, lemplacement approximatif du site dnomm dans ce travail Ardoisires des Anciennes Carrires et du Prigeai (E.20); deux cavits sont toutefois ouvertes en rive droite. Ces carrires sont-elles exploites ciel ouvert ou en sous-sol ou selon les deux modes? La prsence de fosses souterraines est en tout cas atteste (voir notamment DUFOUR, 1998).

    Un rseau de chemins, non reprsent sur la carte schmatique, relie les villages dHerbeumont, Cugnon, Mortehan, Saint-Mdard, Orgeo et Bertrix. Les carrires sont accessibles par plusieurs dentre eux, descendant de part et dautre du vallon ou enfilant le fond de la valle en amont des sites dextraction.

    Vers 1850

    Wi

    Ma

    Pr

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    Au milieu du 19e sicle, trois siges ardoisiers sont en activit dans la valle, soit de laval vers lamont: Wilbauroche (Wi E.16), La Maljoyeuse (Ma E.18) et les Ardoisires dHerbeumont (Pr E.20). La route Herbeumont Bertrix est construite en 1845: elle emprunte le vallon dAise puis la valle latrale du ruis-seau de Moraipire; elle facilite la vente de la production en Belgique mais aussi ltranger.

    Les accumulations de dchets ardoisiers forment des terrils de plus en plus visibles dans le paysage. Le ruisseau dAise montre, en de nombreux points de son cours, des amnagements lis lextraction de lardoise: installation de roues hydrauliques, tablissement de retenues deau, construction daqueducs et de murs, dplacement progressif du lit du ruisseau,

    Une chapelle ddie sainte Barbe, patronne des mineurs, est difie le long de lactuelle route (hors carte) reliant directement Herbeumont et Saint-Mdard.

    Vers 1890

    Ma

    Li

    Wi

    HuPr

    Co

    MoGb

    Pb

    A la fin du 19e sicle, dans un paysage partag entre forts feuillues et landes, toutes les ardoisires de la valle sont ouvertes. De laval vers lamont: Lingl (Li E.10), Wilbauroche (Wi E.16), Goutelle Husson (Hu E.17), La Maljoyeuse (Ma E.18), les Collard (Co E.19), les Ardoisires des Anciennes Carrires et du Prigeai (Pr E.20), la Morpire (Mo E.23), le Grand Babinay (Gb E.25) et le Petit Babinay (Pb E.27). Toutefois, ds 1889, lardoisire des Collard cesse son activit.

    La route de la valle se prolonge maintenant vers Saint-Mdard au-del de lar-doisire de la Morpire, desservant ainsi les deux ardoisires situes en amont. Toutefois, la rentabilit de cet important bassin ardoisier se heurte entre autres problmes aux frais de transport de la production jusquau rseau ferroviaire le plus proche, qui grve le cot des ardoises. Le tronon Florenville-Bertrix-Gedinne de laxe Athus-Meuse est mis en service ds 1880; une gare est tablie Orgeo, en amont de la valle dAise.

    Cette petite valle montre une animation intense, quil est difficile dimaginer aujourdhui: plusieurs centaines douvriers travaillent dans le fond et dans les ateliers de surface; diffrentes constructions sont difies dans le vallon: conomat (magasin pour ouvriers ardoisiers), caf (prs de la Morpire), auberge ( la Maljoyeuse). Trois chapelles ddies sainte Barbe sont leves: la premire, trs petite, en 1877 le long

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    dun chemin frquent par les ouvriers ardoisiers, au sud du vallon; la deuxime en 1886 le long de la route prs de la Maljoyeuse et la troisime en 1894 au Prigeai.

    Les terrils des siges ardoisiers actifs depuis peu (La Morpire Photo 1.2, le Grand Babinay et le Petit Babinay) commencent prendre de la hauteur. Plusieurs sites sont depuis peu quips dune machine vapeur qui, dans certains dentre eux, est accole une haute chemine en brique.

    Photo 1.2. Lardoisire de la Morpire en 1903: ateliers difis au pied du ver-sant de la valle et chantier install sur laccumulation des dblais et dchets de lexploitation. Au fil du temps, les dbris ardoisiers ont t dverss sur le flanc de la valle en aval des btiments. Sur le chantier, on remarque les alignements dardoises prtes la vente, ainsi que des rails de decauville ( lavant-plan). Le ruisseau dAise passait en contrebas de la route, au pied des dblais; la canalisa-tion en bois parallle la route (flche blanche) amenait leau du ruisseau de Moraipire jusqu la roue hydraulique indispensable lexhaure (Y. Gourdin, com. orale). Photo coll. Y. Gourdin

    Photo 1.3. Lardoisire de Lingl en 1903, ouverte la confluence du ruisseau dAise et de la Semois, prs du moulin de Lingl. Sur limposante accumulation de dchets de lexploitation se distinguent le dpt dardoises et les ateliers dont seul subsiste actuellement le btiment central, le plus lev (Photo 2.19). Un autre cne de dversement, dun volume beaucoup plus faible, domine le prcdent; plus haut sur le versant, un troisime, encore plus petit, se trouve juste au-dessus des deux autres (non visible sur la photo).

    Photo coll. Y. Gourdin

    Confluence

    Partie aval de la valle dAise

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    Vers 1930

    A

    B

    Lactivit ardoisire connat une forte rcession malgr le passage, depuis 1914, de la ligne de chemin de fer internationale Bertrix-Muno-Carignan8. La construc-tion de cette ligne ferroviaire, dont le trac fut fix dans le but de dsenclaver le bassin industriel dHerbeumont Bertrix, ncessita, en raison du relief accident, la construction de plusieurs tunnels, ponts et viaducs, ainsi que de nombreux passages suprieurs et infrieurs. Deux gares sont tablies dans la valle: Cugnon-Mortehan (A) et Orgeo-Ardoisires (B). Aprs la phase du trac qui dbuta vers 1900, le chantier ouvrit en 1904 pour sachever en 19149. Il requit lembauche de 500-600 travailleurs de plusieurs nationalits, qui logeaient Bertrix et dans les villages voisins. Pour la production du bois et des briques ncessaires au chantier, on installa Saint-Mdard et dans le vallon plusieurs scieries et briqueteries.

    Suite ces travaux importants et fort onreux, le paysage du vallon a subi des bouleversements majeurs: ralisation de lassiette flanc de versant; dification de deux tunnels (celui de Saint-Mdard, hors carte, et celui dHerbeumont dans la partie ouest du vallon), dun viaduc et de cinq ponts; modification de la topographie du fond de la valle entranant le rehaussement de certains tronons de lancienne route.

    Suite ldification de cet axe ferroviaire, la carrire de la Maljoyeuse, surtout exploite ciel ouvert, doit fermer son chantier situ juste en contrebas de la ligne de chemin de fer. Dautres ardoisires devenues peu rentables cessent leur activit: Wilbauroche et la Goutelle Husson vers 1910, le Prigeai en 1922 et limportante ardoisire de Lingl (Photo 1.3) en 1929. En 1930, seules subsistent les exploitations de la partie amont du vallon: la Morpire, le Grand Babinay et le Petit Babinay.

    8 Cette liaison ferroviaire dbute au niveau de laxe Athus-Meuse Orgeo, au sud de Bertrix, et arrive en France Messempr, petite localit proche de la frontire belge. Son histoire mouvemente est rsume par MARGANNE (1986) et par DUMONT & GEERINCK (2004).9 Les travaux de terrassement et dtablissement de la plate-forme (24,6 km dOrgeo la gare frontalire) sachevrent en 1914. La pose des voies fut ralise en aot 1914 par larme allemande (MARGANNE, 1986).

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    En 2006

    De nos jours, toutes les ardoisires sont abandonnes: le Petit Babinay le fut ds 1935, le Grand Babinay en 1956 et la Morpire en 1977. La ligne de chemin de fer, compltement dsaffecte depuis 1969, a t dmantele de 1972 1974, mais les ouvrages dart subsistent dans la valle qui reste marque par le passage de cette voie ferre, en partie amnage en chemin de promenade. Les anciennes gares sont occupes par des friches.

    Les tmoins du laborieux pass de ce vallon ardennais deviennent de plus en plus indistincts. Nombre de btiments ont t dmantels en vue de la rcupration des moellons schisteux, tandis que les dernires ruines se dgradent au fil des annes. Une des quatre chapelles a disparu. Quant aux accumulations de dchets ardoisiers, elles ont t largement exploites pour lempierrement des routes et chemins. La disparition dune grande partie de ces terrils a modifi laspect du paysage du fond de la valle. En outre, le reboisement progressif des sites ardoisiers efface lente-ment les traces laisses par cette industrie qui a jou un rle si important dans la vie conomique et social de la rgion.

    Deux des neuf ardoisires connaissent depuis peu une nouvelle activit:depuis 1997, lardoisire de la Morpire, renomme Au Cur de lArdoise, accueille le public dans une partie de ses ouvrages souterrains; depuis 2003, le site hberge en surface des activits de type sports-aventure;en 1998-1999, une carrire, la carrire du Babinay (s.a. Les Ardoisires dHer-beumont), sest ouverte lemplacement de lardoisire du Grand Babinay. Aprs une phase de valorisation du terril de lancienne ardoisire, la pierre est maintenant exploite ciel ouvert dans une excavation qui dfigure le paysage forestier de la partie amont du vallon.

    Quatre autres ardoisires bnficient dune certaine protection qui ne concerne toutefois que les rseaux souterrains en raison de leur intrt pour les chauves-souris: lardoisire de Lingl qui est une rserve naturelle domaniale; les ardoisires de la Goutelle Husson, des Collard et du Prigeai, incluses dans la fort domaniale dHer-beumont gre par la Division de la Nature et des Forts. Une ou plusieurs entres de fosses y sont quipes dune fermeture adapte ce groupe de mammifres protg en Rgion wallonne.

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  • 23

    2. LES SITES ARDOISIERS

    Les ardoisires se composent de quatre lments principaux: le rseau souterrain, les infrastructures de surface, laire de stockage des produits finis et laccumulation des dbris schisteux non valorisables. Aprs une description gnrale, deux exemples de sites ardoisiers montrent lagencement de ces diffrents lments.

    2.1. Elments constitutifs dune ardoisire

    2.1.1. Rseau souterrain et accs

    Les diffrents modes et techniques dextraction sont expliqus par de nombreux auteurs, notamment BONNARDEAUX (1886), SCHNEIDER (1913), FOURMARIER & DENOL (1930), RUCHE (1946), CULOT (1980 et 1997), MONIN (1983), LESSUISE & BONSANG (1984), VOISIN (1987a et b) et JAVAUX (1990). De faon trs simplifie, on distingue deux grandes mthodes dextraction.

    Dans les rgions ardoisires de lArdenne occidentale, lexploitation en remon-tant ou en rehaussement sest avre la plus adapte aux caractristiques des gisements constitus de veines minces pendage moyen. Ce mode dexploitation permet de laisser au fond les dchets dus labattage des grands blocs, au dbitage de ceux-ci et aux travaux de creusement des galeries; ces remblais soigneusement assembls forment un tapis sur lequel travaillent les ouvriers et amortissent la chute de la pierre abattue. Les ardoisires du Reposseau (C.5) Alle (Ardoisalle) et de la Morpire (E.23) Bertrix (Au Cur de lArdoise), toutes deux ouvertes au public, ont t exploites selon cette technique.

    Dans les rgions orientales (Martelange, Vielsalm, ouvrages rcents de la fosse Sainte-Barbe Warmifontaine F.7), lextraction en descendant ou en rabat-tement correspond davantage aux conditions des gisements composs de veines paisses pendage plus accentu. Cette technique aboutit louverture de vastes chambres et lvacuation de toute la roche abattue vers lextrieur ou vers une chambre acheve.

    Les accs la carrire souterraine remplissaient une ou plusieurs fonctions: puits dextraction, plan inclin dextraction (pour wagonnets), descenderie des ouvriers, sortie des dchets, aration, exhaure,

    Dans leur tat actuel, les entres de fosses se subdivisent en deux grands types.

    Les entres simplement creuses dans la roche, sans aucune consolidation (Figure 2.1 et Photos 2.1 2.5): la forme de lentre est souvent identique celle de la section du dbut de la galerie. La figure 2.1 montre les ouvertures les plus frquentes. Dans le cas des formes non courbes, lun des cts (plafond ou mur) correspond en gnral au plan de stratification de la roche; dans le cas particulier des entres profil losangique, deux cts opposs suivent linclinaison de la roche. Lentre est souvent plus ou moins colmate par accumulation de terre et/ou de roche au dbouch de la galerie.

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  • Les entres dotes dun amnagement plus ou moins important: la galerie creuse dans la roche est prcde dune structure extrieure (hors

    roche), compose en gnral de moellons de phyllades, parfois de briques (Photos 2.6 2.12). Louverture de la galerie est le plus souvent en plein cintre. Dans certains sites, la galerie descend perpendiculairement laccs;

    lentre amnage de la galerie souvre fleur de roche (Photo 2.13).

    triangulaire trapzodale rectangulaire carre

    pentagonale losangique hmicylindrique en U renvers

    Figure 2.1. Principales formes des entres directement creuses dans la roche.

    Photos 2.1 2.5. Quelques exemples dentres de fosse directement creuses dans la roche: (1) entre triangulaire de lar-doisire du Pez (E.4) Cugnon (2002); (2) entre trapzodale dune fosse (E.20) de la valle dAise Herbeumont (2006); (3) entre rectangulaire de lardoisire des Badats (D.5) Bellevaux (2002); (4) entre losangique de lardoisire Sainte-Adle (D.12) Fays-les-Veneurs, quipe dune fermeture adapte aux Chiroptres (2005); (5) entre en U renvers de lardoisire du Blanc Caillou (F.10) Neufchteau (2005).

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  • Photos 2.6 2.13. Quelques exemples dentres amnages. Entres prcdes dun ouvrage hors roche: (6) ardoisire du Rond Terne (B.25) Oignies (2002); (7) entre de la descenderie de lardoisire de lHamrienne (B.3) Oignies (2005); (8) ardoisire dHour (C.12) Rochehaut (2001); (9) entre en briques de lardoisire de Laviot (C.13) Rochehaut (2005); (10) fosse difie ct de la chapelle Sainte-Barbe aux ardoisires du Prigeai (E.20) Herbeumont (2006); (11) entre de forme ogivale aux ardoisires des anciennes Carrires et du Prigeai (E.20) Herbeumont (2003). (12) entre dune des fosses des ardoisires de Wilbauroche (E.16) Herbeumont (2003). Entre construite fleur de roche: (13) entre de lardoisire de Recht (H.3) dans la rgion de Vielsalm (2002).

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    Quel que soit le type dentre, les parois de la galerie peuvent tre consolides, sur un certain nombre de mtres, par une maonnerie de pierres schisteuses disposes avec soin; cest le cas, Oignies, de la descenderie de lardoisire de lHamrienne (B.3) dont la vote est particulirement remarquable (Photo 2.7).

    Il faut signaler que des entres anciennement amnages ne prsentent actuel-lement plus aucune trace de murs. Lentre de lardoisire de la Goutelle Husson (E.17) Herbeumont (Photo in LAMOTTE, 1985) en est un exemple.

    Nombre daccs aux ouvrages souterrains ont t volontairement obturs, soit par des dalles de bton ou des murs de moellons de phyllade, soit colmats laide de bois, de pierres et/ou de terre.

    Certains effondrements en surface, qui surviennent de temps autre dans les rgions ardoisires (VOISIN, 1987c), peuvent tre confondus avec des puits colmats ou non [par exemple la Chaurn (F.14) Neufchteau].

    2.1.2. Infrastructures de surface

    Les installations de surface montraient un dveloppement plus ou moins grand selon lpoque, limportance de lardoisire et lnergie utilise pour lexhaure et la remonte des blocs fendre et des dchets. Lexhaure, qui constituait un grave problme dans de nombreuses fosses, a ainsi t successivement assure par le pompage bras, la traction chevaline (manges chevaux), les machines hydrau-liques, les machines vapeur alimentes avec du charbon et enfin llectricit. On trouvera un chapitre dtaill sur lvolution des techniques dexploitation et en particulier celle des besoins nergtiques dans le livre de VOISIN (1987a).

    Les infrastructures (Photos 2.14 2.21) consistaient en de simples baraques, comme il en subsiste des traces dans de nombreux petits sites ardoisiers ardennais, ou en un ensemble de constructions dont il ne reste que peu de vestiges dans la plupart des cas:

    ateliers,scierie (de pierre),forge,curies et mange chevaux,machines hydrauliques, l o la prsence dun cours deau permettait linstallation dune ou de plusieurs roues hydrauliques,btiments abritant la machine vapeur et le treuil,chemine, signe extrieur de linstallation dune machine vapeur,poudrire, aussi appele sainte-barbe, souvent difie un peu lcart de lex-ploitation,chemin de fer dnomm decauville (du nom de son inventeur), constitu dune voie faible cartement o circulaient des wagonnets (Photo 1.2),cabine lectrique,bureaux,cantine,maison du directeur et maisons ouvrires,chapelle le plus souvent ddie sainte Barbe, patronne des mineurs et des pompiers.

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  • Photos 2.14 2.21. Quelques vestiges dinfrastructures de surface: (14) btiment la faade bien dcore de lar-doisire dOspot (F.11) Neufchteau, disparu depuis 2006 (2005); (15) haute structure en forme de pyramide tronque subsistant au Thier des Carrires (H.2) Vielsalm (2001); sa fonction, aujourdhui inconnue, avait probablement un rapport avec lexploitation de la carrire ciel ouvert plutt quavec lextraction de la pierre dans la galerie souterraine toute proche; (16) ancien btiment technique de lardoisire du Trou du Diable (B.13) Oignies (2001); (17) une des ruines proche dune fosse des ardoisires du Prigeai (E.20) Herbeumont (2006); (18) poudrire semi-enterre des ardoisires de Wilbauroche (E.16) Herbeumont (2001); (19) ancienne salle des machines de lardoisire de Lingl (E.10) Bertrix, avec une niche qui abritait jadis la statue de sainte Barbe (2002); (20) cabine lectrique annexe un bti-ment technique de lardoisire Nanquette (G.7) Martelange (2001); (21) partie des infrastructures de lardoisire Donner (G.12) Martelange: cabine lectrique, ateliers, monte-charge, chemine, wagonnet lavant-plan gauche (2001).

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    2.1.3. Aire de stockage des ardoises

    Les diffrents types dardoises taient stocks sur une aire plane (Photo 2.22), aussi appele chantier ou parfois carreau par analogie avec les charbonnages.

    Photo 2.22. Ancienne aire de sto-ckage des produits finis de lardoisire Donner (G.12) Martelange (2003): larrt de son activit, ce sige impor-tant commercialisait des ardoises de couverture mais aussi des produits plus pais, comme des dalles de parement (tas lavant-plan gauche).

    2.1.4. Accumulations des dbris schisteux non valorisables en ardoise

    Les dbris schisteux ont plusieurs origines: le creusement des galeries et des bau-ches des chambres dextraction, labattage et le dbitage des grands blocs, qui ont lieu en souterrain; les oprations de fendage et dcoupage effectues en surface.

    Lamoncellement des dblais et dchets10 prend la forme dun terril lorsquil se situe sur un terrain plus ou moins plat, comme Warmifontaine (Photo 2.23), ou dun cne de dversement localis proximit des fosses lorsque les pierres sont disposes sur une pente (Photo 2.24). Dans les ardoisires tablies sur des versants escarps, par exemple lardoisire de Laviot (C.13) Rochehaut (Photo 5.6 5.11), les dblais pouvaient tre disposs en terrasses retenues par des murs secs. Dans nombre de sites, les ateliers de surface, parfois rduits une simple baraque, et le dpt dardoises taient installs sur le replat cr sur le cne de dblais (Figure 2.2).

    Dans le vocabulaire de lardoisier, un terme particulier, qui prsente plusieurs formes selon la rgion, dsigne laccumulation des dchets dardoise: vrd dans la rgion de Vielsalm Lierneux (HENS, 1906 et NIZET, 1978; le terme est gale-ment utilis dans lindustrie du coticule GASPAR, 1975), vrdou Warmifontaine (HOMEL, 1982) et Cul-des-Sarts (CARLIER, 1991), verdeau Frahan (J.-M. Pierret, com. crite), Lorigine de ce terme wallon devenu franais (terme rgional ou technique) reste inexplique (LEGROS, 1960; M.-T. Counet, com. crite; J.-M. Pierret, com. crite). Dans le prsent travail, le terme franais verdou a t adopt (pluriel: verdous, le s tant en franais la marque habituelle du pluriel des mots en ou). VOISIN

    10 Dans la suite de cette publication, on utilisera indiffremment les termes dblais, dchets et dbris, sans tenir compte de lorigine des pierres. Les rsidus des oprations de fendage et dcoupage ont en gnral des dimensions plus rduites que les dblais rsultant du creusement.

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    (1987a) lemploie couramment dans son livre sur les ardoisires de lArdenne (pluriel utilis par cet auteur: verdoux) et prcise que lorigine de ce terme est inconnue.

    23 24

    Photos 2.23 et 2.24. Deux types de verdous: (23) terril de lardoisire de Warmifontaine (F.7), localis au coeur du village, avant larrt de lardoisire (2001); (24) petit verdou dispos sur le versant de la valle du ruisseau du Gros Caillou lardoisire du Blanc Caillou (F.10) Neufchteau (2006).

    De manire gnrale, on peut affirmer qu un verdou11 volumineux correspondait une ardoisire importante. Rappelons toutefois que, dans les ardoisires exploites en rehaussement, une part significative des dbris tait laisse dans les chambres dextraction, et que, dans les ardoisires o lextraction se faisait en rabattement, les dblais rsultant des travaux souterrains pouvaient tre accumuls dans des chambres acheves.

    Ces amoncellements de dchets ardoisiers ont lallure dboulis, dont la stabilit et la colonisation par la vgtation dpendent notamment de la taille des pierres et de lanciennet du site.

    2.1.5. Murs et ouvrages lis leau

    Dans de nombreux sites ardoisiers trs anciens ne subsiste souvent que lun ou lautre vestige de murs:

    murs de soutnement secs aux pierres disposes horizontalement ou moins souvent sur chant, qui limitaient les accs aux fosses (Photo 2.25);

    murs secs soutenant les accumulations de dblai s (Photos 2.26 et 2.27), constitus de pierres assembles horizontalement ou plus rarement verticalement;murs de soutnement des chemins daccs ou des voies ferres permettant la circulation des wagonnets.

    Par ailleurs, des murs plus ou moins bien conservs dlimitent quelques sites: lardoisire Sainte-Barbe Warmifontaine (F.7), dans la rgion de Neufchteau, en est le plus bel exemple (Photo 2.28). Les ardoisires installes le long dun cours deau sont rgulirement pourvues dun mur de soutnement, comme on peut encore lobserver dans la valle dAise Herbeumont Bertrix (Photo 2.29), lardoi-sire de Laviot (C.13 Photos 2.27 et 5.11) Rochehaut et lardoisire Donner (G.12 Photo 2.30) Martelange.

    11 A Martelange, le terril de dchets ardoisiers tait appel Tipp ( 2.2.2).

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    Photos 2.25 2.30. Exemples de types de murs prsents dans des sites ardoisiers: (25) murs de soutnement de plus en plus dissimuls par la vgtation, limitant laccs la fosse du Sauveur (B.14) Oignies (2001); (26) mur sec, compos de pierres grossires sur chant, destin retenir les dblais dexploitation au Thier des Carrires (H.2) Vielsalm (2006); (27) mur constitu de pierres disposes horizontalement et verticalement, qui retenait des dblais lardoisire de Laviot (C.13) Rochehaut (2006); (28) haut mur construit au dbut des annes 1880 lardoisire Sainte-Barbe Warmifontaine (F.7), avec son remarquable lavoir (2005); la passerelle permettait de relier les infrastructures au terril; (29) mur longeant le ruisseau dAise au niveau de la Maljoyeuse (E.18) Herbeumont Bertrix (2001); (30) haut mur le long de la Sre, en contrebas du chantier de lardoisire Donner (G.12) Martelange (2006).

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    Photos 2.31 2.35. Vestiges douvrages hydrauliques. Dans la rgion dHerbeumont Bertrix: (31) retenue deau de lar-doisire des Collard (E.19 2006); (32) fin de laqueduc passant sous le verdou de lardoisire des Collard (2006); (33) dbut de laqueduc aujourdhui disparu qui permettait le passage du ruisseau dAise ou de lArdoisire sous le chemin menant la partie occidentale du Petit Babinay (E.27 2002); (34) long aqueduc du ruisseau dAise dans les ardoisires de Wilbauroche (E.16), visible au niveau dun effondrement (2005). Dans le bassin de Fays-les-Veneurs: (35) vestige de lancien pont sur le ruisseau des Aleines lardoisire des Shans (D.13 2001).

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    Il reste souvent trs peu de vestiges bien reconnaissables des anciens ouvrages hydrauliques (Photos 2.31 2. 35). Les plus frquents sont les entres et sorties des aqueducs souterrains: dans certaines ardoisires tablies prs dun ruisseau, le cours de celui-ci tait amnag en souterrain sous le verdou; cela est particulirement appa-rent dans plusieurs sites de la valle dAise Herbeumont Bertrix (Photos 2.32 2.34). Il subsiste aussi dans plusieurs ardoisires wallonnes des traces plus ou moins nettes de retenues deau (Photo 2.31).

    2.1.6. Excavations ciel ouvert

    Les entres du rseau souterrain souvrent parfois dans une excavation de taille trs variable selon les sites, creuse en gnral lorsque la veine ardoisire tait directement accessible. Lardoisire avait alors lallure initiale dune carrire ciel ouvert.

    Le cas du Thier des Carrires Vielsalm (Photo 2.36), entaill dune srie de vastes excavations, est unique en Wallonie. Lextraction de lardoise y a t effectue ciel ouvert jusqu la fin du 19e sicle puis en souterrain.

    Des boulis rsultant deffondrements et de lrosion des parois rocheuses sont parfois prsents dans ces excavations.

    Photo 2.36. Le Thier des Carrires Vielsalm (H.2): srie dexcavations pourvues daccs aux ouvrages souterrains. Devant ces excavations o lardoise fut dabord exploite ciel ouvert, les dchets pierreux rsultant de lextraction forment des accumulations volumineuses qui font encore lobjet de prlvements, comme le montre cette photo prise en 1991.

    Photo arienne de J. Duchesne DNF

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    2.2. Agencement en surface des lments constitutifs

    2.2.1. Lexemple dun petit site ardoisier

    La figure 2.2 schmatise une petite ardoisire (fictive) ouverte au 19e sicle, comme il en existe des vestiges un peu partout dans les bassins dexploitation. Elle fut tablie dans le bas du versant dun vallon et tait accessible par un chemin trac flanc de coteau et soutenu par un mur de pierres sches. On accdait lentre triangulaire de la carrire souterraine par une sorte de chemin creux bord de murs de soutnement. Les dblais rsultant de lexploitation taient dverss sur la pente, formant un cne limit au niveau du ruisseau par un mur. Sur le replat de ce verdou fut difie une baraque, construction rudimentaire aux murs pais.

    1

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    4

    5

    6

    Versant bois en pente

    Figure 2.2. Schma dune petite ardoisire (fictive) creuse dans le bas du versant dune valle (vue du versant oppos). On y trouve les principaux lments constitutifs:

    1 accs en creux, soutenu par des murs;2 entre triangulaire de la galerie ouverte dans une minuscule excavation;3 replat du verdou limit vers le haut du versant par un mur de soutnement;4 vestiges dune baraque aux murs pais composs de moellons de phyllade;5 pente du verdou dont le bas est maintenu par un mur le long du ruisseau;6 chemin menant au replat du verdou et lentre de la galerie, galement soutenu par un mur.

    2.2.2. Lexemple dune ardoisire de moyenne importance

    Les siges ardoisiers de quelque tendue montrent des vestiges plus nombreux, quil est difficile ou mme impossible dinterprter sans une tude approfondie de documents darchives (plans dexploitation, photos anciennes, ) ou en labsence de tmoignages oraux.

    Lexemple prsent ici est lardoisire Nanquette (du nom de son premier exploi-tant G.7) Martelange, qui fut nettement moins importante que lardoisire Donner

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    et que certaines ardoisires grand-ducales. Ce site dextraction est relativement rcent puisquil a ouvert dans les annes 1920, une poque o la rcession se faisait dj sentir dans plusieurs bassins ardoisiers wallons. Il cessa son activit en 1957 (VOISIN, 1987a; SCHMIT, 1994).

    Cette ardoisire est tablie dans la valle du ruisseau dnomm Mhlenbach (Millebaach) qui se jette dans la Sre au centre de Martelange. La ligne de chemin de fer vicinal Martelange Arlon, inaugure en 1910 (SCHMIT, 1992), passe proxi-mit immdiate, vers laval. La figure 2.3 schmatise lemplacement des lments constitutifs vers 1950, soit quelques annes avant la fermeture.

    Btiments1234567

    8

    Salle des machinesCabine lectriqueLocal abritant le treuilMaison du directeurBureauxLocal abritant le second treuil

    Poudrire

    Angle de prise des photos

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    Nord

    Aire de stockage des ardoises

    Entre de lardoisire

    Mur denceinte

    Accumulation de dblais

    Puits darage

    Puits secondaire

    Ateliers (fendage et dcoupage)

    Parcours des wagonnets

    Chemin

    Chemin de fer vicinal

    Ruisseau

    Aqueduc souterrain

    Petit tang de retenue

    Figure 2.3. Schma de lardoisire Nanquette Martelange vers 1950, ralis sur base de plans, de photos anciennes et des vestiges des infrastructures (avec la collaboration de K. Wildmann).

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    Photo 2.37. Vue prise depuis le ver-sant gauche de la valle: accumulation des dchets de lardoisire, mur entou-rant laire de stockage des ardoises et maison du directeur alors en construc-tion (vers 1937).

    Photo coll. K. Wildmann

    Photo 2.38. Vue prise depuis le versant droit de la valle: aire de sto-ckage, ou chantier, entour dun mur, salle des machines et cabine lectrique (vers 1943).

    Photo coll. K. Wildmann

    Lentre de lardoisire souterraine souvrait en bord de chemin, larrire dune petite construction o se trouvait le treuil (btiment 4). Les wagonnets remplis des dblais non valorisables taient directement vids sur le terril, appel Tipp Martelange; ceux transportant les blocs fendre taient conduits dans les ateliers o avaient lieu le fendage et le dcoupage. Les dchets rsultant de ces oprations taient dposs dans des wagonnets qui sortaient des ateliers et taient tirs par un second treuil (btiment 7) jusquen haut du versant puis vids sur le terril.

    Les infrastructures de surface (Photos 2.37 2.40) ont volu au cours du temps; ainsi, les bureaux ont dabord t installs dans la construction attenante la cabine lectrique (3) puis dans le btiment 6. Le lieu de dversement des dblais et dchets de lexploitation a galement chang au fil des annes. Les dbris pierreux ont longtemps t rejets dans la partie aval de la valle, qui tait assez profonde. La photo 2.37, prise vers 1937, montre cette vaste accumulation de pierres. Cest sur le replat ainsi cr qutait stocke la production. Aprs comblement presque complet

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    de la valle vers la voie du vicinal (vers laval), la partie amont de la valle, nettement moins profonde, fut remblaye, comme le montre bien la photo 2.39. Le terril amont (Photo 2.40) fut commenc en 1948.

    Photo 2.39. Vue prise depuis le pied du terril amont: droite, decauville sortant larrire des ateliers; gauche, salle des machines dont on distingue surtout la toiture (vers 1943).

    Photo coll. K. Wildmann

    Photo 2.40. Vue prise devant le mur denceinte (vers 1968), aprs larrt de lardoisire: terril amont droite et btiment (6) ayant abrit les bureaux, aujourdhui disparu, et ateliers (1) par-tiellement en ruines.

    Photo coll. K. Wildmann

    De la retenue deau tablie sur le ruisseau secondaire partait un aqueduc souter-rain qui aboutissait la base de la salle des machines, construite au niveau initial du vallon. Lardoisire disposait de llectricit qui tait ncessaire lexhaure (leau pompe dans les ouvrages souterrains tait rejete sur le haut du terril aval) et au fonctionnement des machines utilises dans le fond et en surface.

    Actuellement, il ne subsiste plus de trace du Tipp aval, la dpression rsiduelle prsente contre lassiette du vicinal ayant t comble. Le terril amont a t exploit dans les annes 1980 pour lempierrement de routes et chemins; une petite zone humide sest cre son emplacement.

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    3. LINVENTAIRE DES SITES ARDOISIERS

    Ce chapitre expose la mthodologie mise en uvre pour raliser linventaire puis donne un bref aperu de limportance relative des huit rgions ardoisires de lArdenne belge en terme de surface et de nombre de sites recenss.

    3.1. Mthodologie

    3.1.1. Sites inventoris

    Comme indiqu prcdemment, linventaire ralis se limite aux seuls sites ardoi-siers souterrains o lon a produit ou tent de produire des matriaux de couverture.

    Les sites dextraction recherchs ont eu une importance trs variable. Linventaire concerne en effet les ardoisires bien connues, notamment du point de vue historique et chiroptrologique, mais aussi de nombreux petits points dextraction, y compris de simples travaux de reconnaissance, appels recherches ou fouilles dans cet ouvrage.

    De manire gnrale, un site comprend une seule ardoisire ou fouille. Toutefois, dans quelques cas, il correspond un ensemble dardoisires voisines qui, sur le terrain, constituent un seul grand site, par exemple le Thier des Carrires (H.212) Vielsalm ou, dans la rgion dHerbeumont Bertrix, le site de Wilbauroche (E.16).

    Les sources consultes ne prcisent pas toujours le mode dextraction. Il est donc vraisemblable que lun ou lautre site exploit ciel ouvert ait t pris en compte ou soit signal dans la liste des points dextraction non reprs en Ardenne dans et en dehors des principaux bassins (Annexe 5), ainsi que dans la liste partielle des sites ouverts hors Ardenne (Annexe 6).

    3.1.2. Sources dinformation

    Publications

    Linventaire se rfre principalement des publications gologiques, historiques et biologiques.

    Publications gologiques

    Louvrage de base est ltude dE. Asselberghs intitule Les Ardoisires du Dvonien de lArdenne et publie en 1924. Cet auteur a compil des informations recueillies sur place ou communiques par les propritaires et exploitants dardoi-

    12 Pour rappel, le code des sites se compose de la lettre correspondant la rgion ardoisire (Carte 1.1 et Tableau 1.1) suivie dun numro dordre.

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    sires, ainsi que des donnes tires de documents et publications datant de 1836 1921. Ce mmoire, ralis dans le cadre de ltablissement de la carte gologique de Belgique, ne concerne toutefois quune partie des rgions ardoisires wallonnes car les bassins de LEscaillre Cul-des-Sarts, Oignies et Vielsalm ne sont pas inclus dans le Dvonien.

    Quelques publications antrieures celle dAsselberghs ont t examines: CAUCHY et al. (1844), DUMONT (1847 et 1848), PONCELET (1849-50), GOSSELET (1884 et 1885), BONNARDEAUX (1886) et BOCKHOLTZ (1889). Ces anciennes publications gologiques ont fourni de nombreuses informations sur lhistoire des ardoisires. Parmi les publications plus rcentes, on peut citer ltude de BERGER et al. (1993).

    Publications historiques

    Pour les huit rgions ardoisires de lArdenne wallonne, des priodiques souvent dits par des cercles dhistoire locale ont t consults, notamment Ardenne wallonne, Au Pays des Rizes et des Sarts, De la Meuse lArdenne, En Fagne et Thirache, Glain et Salm Haute Ardenne, Terres dHerbeumont Orchimont et Zwischen Venn und Schneifel.

    Des ouvrages plus ou moins rcents apportent nombre de renseignements sur les principales ardoisires: entre autres MARTELEUR (2000) pour LEscaillre Cul-des-Sarts; BAUDREZ (1994) pour Oignies; MONIN (1983) pour Alle Rochehaut; HARDY (1980) et DUFOUR (1998) pour Herbeumont Bertrix; CULOT (1980 et 1997) pour Neufchteau; SCHMIT (1992 et 1994) et ANONYME (2002) pour Martelange; KARTHEUSER et al. (1985) pour Recht. De plus, la synthse de VOISIN (1987a) inti-tule Les ardoisires de lArdenne, qui fait rfrence dans le domaine, a apport de multiples informations.

    Publications biologiques

    Plusieurs ouvrages relatifs aux Chiroptres ont t utilement consults pour la localisation dun certain nombre dardoisires, notamment FAIRON & LEFVRE (1991) et FAIRON & THYS (1995).

    Archives

    Des informations ont t extraites des archives (minutes ou notes de voyages) de certaines cartes gologiques conserves au Service gologique de Belgique (S.G.B.), ainsi que de documents consults la Division de la Prvention et des Autorisations (D.P.A.) de la Direction Gnrale des Ressources Naturelles et de lEnvironne-ment.

    Cartes

    Cartes topographiques

    Cartes de cabinet des Pays-Bas autrichiens au 1:25.000, dresses de 1771 1778 linitiative du comte de Ferraris (partim),Cartes de Vander Maelen au 1:20.000 datant de 1854,Cartes de lInstitut Cartographique Militaire (I.C.M.) au 1:20.000, dites en majorit la fin du 19e sicle,Cartes de lInstitut Gographique National (I.G.N.) au 1:25.000.

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    Cartes gologiques

    Cartes gologiques lchelle 1:40.000, dites entre 1890 et 1919,Carte gologique annexe au mmoire dASSELBERGHS (1946) LEodvonien de lArdenne,Cartes gologiques de Wallonie lchelle 1:25.000: aucune carte relative aux huit rgions ardoisires nest publie ( 1.2.2).

    Sources orales

    De nombreuses personnes (voir remerciements) ont t consultes, en particulier des agents de la Division de la Nature et des Forts, des historiens locaux, des chiro-ptrologues et des personnes (souvent ges) habitant proximit dardoisires.

    Toponymie

    Comme indiqu dans lintroduction de ce travail, les toponymes voquant les sites dextraction dardoise (LArdoisire et LEscaillre ou La Scaillre)13 sont nombreux en Wallonie, surtout en Ardenne. Dautres toponymes (Escaille, Scaille) peuvent faire rfrence au matriau de construction plutt quau lieu dextraction.

    Les lieux-dits indiqus sur les cartes topographiques consultes permettent de reprer des sites qui sont de manire gnrale les mieux connus.

    Linventaire prsent ici na pas la prtention dtre exhaustif. Un certain nombre de sites ardoisiers de petite taille, travaux de reconnaissance ou exploita-tions trs temporaires, nont pu tre reconnus pour diverses raisons: imprcision de la localisation dans la source consulte (cas frquent dans les tudes histori-ques), non-reprage sur le terrain, difficults daccs, De plus, la consultation plus pousse de documents darchives, de publications gologiques, douvrages historiques et de cartes anciennes auraient sans nul doute permis didentifier et de situer des points ardoisiers supplmentaires.

    3.1.3. Rpartition des sites entre les rgions ardoisires

    Les huit rgions ardoisires de lArdenne, localises dans le chapitre 1 (Carte 1.1 et 1.2.1), rassemblent des ardoisires et des fouilles qui rpondent simultanment aux deux critres suivants:

    un critre gographique: les sites se trouvent dans une zone plus ou moins bien dfinie, comme une valle ou un groupe de valles voisines;un critre gologique: on y a exploit ou tent dexploiter un mme groupe ou une mme formation lithostratigraphique (unit lithostratigraphique principale); rappelons que plusieurs bassins ont exploit une mme unit (Tableau 1.1). Ce

    13 Les toponymes qui voquent les sites dextraction dardoise sont en gnral dsigns par deux types de formations (M.-T. Counet, com. crite; J.-M. Pierret, com. crite): a. Ardoisire, qui est un driv du mot ardoise, lui-mme issu du nom de lArdenne (voir VON

    WARTBURG FEW 25: 154b-156a); b. des drivs dun correspondant du mot caille, comme Escaillre, Scaillre, Chayire, Hayire, ;

    dans nos rgions, le mot caille dsignait lardoise; ce terme est dorigine germanique (voir VON WARTBURG FEW 17: 92a).

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    critre a pos problme pour certains sites en raison de ltat des connaissances encore partiel de la lithostratigraphie14 de lArdenne ( 1.2.2).

    Toutefois, un certain nombre de sites font exception cette rgle et sont intgrs dans un bassin donn sur base dun seul de ces critres.

    Par ailleurs, dautres lieux dextraction sont classs en dehors des huit rgions principales, mme si la grande majorit dentre eux se rattachent une unit litho-stratigraphique caractristique dune ou de plusieurs rgions dexploitation. Dans ce cas, le choix repose sur le seul critre dloignement.

    3.1.4. Prsentation de linformation

    Chaque site est dsign par un code compos de la lettre correspondant la rgion ardoisire (de A H pour les huit rgions principales, I pour le reste de lArdenne), suivie dun numro dordre. Sauf exceptions, les sites sont numrots douest en est au sein de chaque rgion dexploitation.

    Le modle de la fiche mis au point pour la description des sites est brivement prsent ci-dessous.

    Dnomination ou lieu-dit et synonyme(s) ventuel(s): le nom varie parfois dune source lautre, non seulement au niveau de la graphie, ce qui est courant, mais aussi au niveau de lappellation. Une cause derreur importante dcoule du fait quune ardoisire donne peut porter des appellations diffrentes selon les auteurs: certains emploient le nom du lieu-dit ou la dnomination populaire, qui peut correspondre au nom de lancien exploitant ou directeur, tandis que dautres utilisent la dnomination juridique des socits ardoisires qui se sont parfois succdes sur un mme site ou exploitaient deux sites voisins15.

    Des erreurs subsistent sans aucun doute dans ce travail, labsence quasi gnrale de coordonnes gographiques ou de cartes prcises ne permettant pas toujours une localisation exacte des sites sur base des ouvrages consults. Les appellations incertaines sont accompagnes dun point dinterrogation.

    Pour la majorit des sites, le terme ardoisire est utilis au singulier, bien que le pluriel soit parfois employ lorsque lardoisire possde plusieurs ouvrages souterrains distincts. On parlera par exemple de lardoisire Sainte-Adle Fays-les-Veneurs (D.12) et de lardoisire de Laviot Rochehaut (C.13), mais des

    14 Les informations relatives aux units lithostratigraphiques exploites pour lardoise nous ont t communiques par les gologues-cartographes P. Ghysel et I. Belanger (Service gologique de Belgique). Pour le Dvonien infrieur, lorsquaucune information rcente ntait disponible, on a eu recours la carte (imprcise en raison de son chelle trs petite) annexe au mmoire LEodvonien de lArdenne dASSELBERGHS (1946).15 Lexemple de lardoisire de la Chaurn (appellation en usage actuellement site F.14) Longlier (Neufchteau) illustre bien ce problme de dnomination. Les noms suivants ont t trouvs dans diff-rentes publications et sur les cartes topographiques: Chaud-Renard (GOSSELET, 1885; C.H.A.B., 1987), La Chaud-Renaud (carte I.C.M. de 1881; ASSELBERGHS, 1924), Tchaurn (HECTOR, 1942), Tchornau (GEUBEL & GOURDET, 1956), Chaurn (Carte I.G.N. 65/5-6 de 1975), Chaurnau (Carte I.G.N. 65/5-6 de 1991); Chteau Renaud (Registre des carrires mortes de lex-administration des mines); Carrire des Moines (BONNAR-DEAUX, 1886); Ardoisire Sainte-Marie (du nom de la Socit cooprative de lardoisire Sainte-Marie de Longlier ASSELBERGHS, 1924); Ardoisire de Longlier (ASSELBERGHS, 1924); Ardoisire Laroche (du nom de son exploitant registre des carrires mortes de lex-administration des mines; HECTOR, 1942).

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    ardoisires (de la Cte) de Wilbauroche Herbeumont (E.16) o les fosses dex-traction taient exploites par des personnes ou des socits diffrentes.

    Caractrisation du site ardoisier par les quatre informations suivantes.La catgorie tente de prciser lactivit qui sy est droule. Certains sites doivent tre considrs de toute vidence comme des ardoisires, o lon a produit de lardoise pour la vente ou pour un usage personnel pendant un certain temps, limit parfois quelques annes. Par contre, il est bien difficile de qualifier dardoisire de nombreux petits sites dont une proportion importante na vraisemblablement fait lobjet que de travaux de reconnaissance ayant abouti au constat de la mauvaise qualit de la pierre; ces sites, qui se rsument dans bien des cas une seule galerie de faible longueur, sont dsigns ici par le terme de recherche ardoisire ou fouille ardoisire ( 3.1.1).

    La limite entre ardoisire et recherche (ou fouille) ardoisire est souvent impossible dterminer, du moins sans lexamen dventuelles archives. La longueur de la galerie, lorsquelle est connue, peut aider apporter une rponse, de mme que le volume du verdou.

    Une autre source dimprcision est pingler: lappartenance de certains sites une ardoisire voisine nest pas toujours prise en compte par mconnaissance du rseau souterrain; il peut sagir, par exemple, dune galerie dexhaure ou encore dun puits darage.La prsence dun ou plusieurs verdous: labsence actuelle de verdou ne signifie pas quil ny en a jamais eu. De nombreuses accumulations de dblais ont en effet disparu, parfois compltement, suite leur exploitation pour lempierrement des voiries.Lexistence de mur(s) et/ou de ruine(s).La pntrabilit du rseau souterrain (par lhomme) est mentionne titre indi-catif (quatre classes: indtermin, < 10 m, 10 50 m et > 50 m). Il faut souligner dune part que la longueur pntrable peut varier en fonction du niveau deau dans la galerie, qui dpend notamment de la saison, et dautre part que certains sites restent accessibles aux Chiroptres mais pas aux humains.

    Localisation: ancienne commune, nouvelle commune, planchette I.G.N. au 1:10.000 et coordonnes Lambert du centrode de la partie non souterraine, expri-mes en km.

    Surface approximative.

    Gologie: Groupe ou Formation lithostratigraphique ( 1.2).

    Situation topographique, avec mention du bassin hydrographique concern.

    Statut de protection ventuel du site ou dun primtre lincluant:

    RNA = rserve naturelle agreRND = rserve naturelle domanialeCSIS = cavit souterraine dintrt scientifiqueN2000 = site inclus dans le rseau europen Natura 2000PN = parc naturelSC = site class par la Commission royale des Monuments, Sites et FouillesZN = zone naturelle au plan de secteur

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    On trouvera des informations juridiques sur les diffrents statuts de zone protge dans le guide juridique des zones protges en Wallonie (BORN, 2004a) et, plus simplement, dans les fiches de synthse dites en parallle ce guide (BORN, 2004b). Comme dans le guide prcit, le statut de parc naturel a t pris en compte, bien que le rgime de protection ne comprenne pas de mesures de protection directe. Aucune ardoisire nest actuellement incluse dans une zone humide dintrt biologique (ZHIB) ou une rserve forestire.

    Histoire du site: sauf exceptions, seule est mentionne la priode dactivit prsume, ainsi que les rfrences bibliographiques sy rapportant, sans aucune prtention dexhaustivit. Les ouvrages ou publications cits en fin de fiche permettent dobtenir des informations plus prcises. A notre connaissance, les sites dats, du moins en surface, sont rares, par exemple: lardoisire de Recht (H.3) prs de Vielsalm et la recherche ardoisire de Brocte (B.10) Oignies.

    Description: les lments constitutifs sont dcrits de faon plus ou moins dtaille selon les sites. Certaines ardoisires importantes, comme les ardoisires des Anciennes Carrires et du Prigeai (E.20) et celle de Lingl (E.10) Herbeumont Bertrix, o les vestiges sont encore nombreux, ncessiteraient un reprage prcis in situ dans le but dlaborer un plan et de rechercher la fonction des traces encore discernables sur le terrain; ce travail qui relve de lhistoire et de larchologie industrielle dpassait le cadre de cette tude.

    Flore: ce paragraphe dcrit de faon plus ou moins succincte la flore (Ptrido-phytes et Spermatophytes) et ventuellement la vgtation observe dans le site entre 2001 et 2006. Lorsque le site fait lobjet dune fiche Site de grand intrt biologique (SGIB)16, la rfrence de cette fiche est prcise.

    Faune: seules sont en gnral cites les espces qui prsentent un certain intrt dans la rgion ardennaise.

    La description biologique (flore et faune) dun site est plus ou moins longue selon son intrt. Ainsi, les ardoisires de grand intrt sont dcrites de faon assez dtaille, au contraire des nombreuses petites fouilles intgres dans la fort environnante.

    Vulnrabilit du site en surface et mesures prconises en vue du maintien de lintrt biologique.

    Rfrences bibliographiques consultes.

    Les fiches descriptives des sites ardoisiers inventoris, accompagnes de cartes de localisation, peuvent tre consultes sur le site internet http://environnement.wallonie.be.

    16 La notion de Site de grand intrt biologique (SGIB) ne correspond pas un statut de protection au sens lgal. Les fiches SGIB peuvent tre consultes sur le Systme dinformations sur la Biodiversit en Wallonie (SIBW) de la Rgion wallonne (http://biodiversite.wallonie.be/sites/sgib/html).

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    http://environnementhttp://biodiversite.wallonie.be/sites/sgib/html

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    3.2. Rsultats gnraux

    Linventaire ralis a permis de dnombrer un total de 151 sites ardoisiers (Annexe 3): 140 dans les huit rgions principales et 11 ailleurs en Ardenne.

    3.2.1. Rpartition des sites entre les provinces

    La province de Luxembourg renferme 63 % des sites ardoisiers qui font lobjet dune fiche descriptive, celle de Namur 32 %. Seuls quatre sites sont localiss dans les provinces du Hainaut et de Lige. Le bassin dAlle Rochehaut stend cheval sur les provinces de Namur et de Luxembourg.

    Tableau 3.1. Rpartition des sites inventoris entre les quatre provinces couvrant lArdenne.

    Provinces Nombre de sites ardoisiers %Luxembourg 95 62,9Namur 48 31,7Hainaut 4 2,7Lige 4 2,7Total 151 100

    3.2.2. Rpartition des sites entre les rgions ardoisires

    Deux rgions contiennent chacune prs de 20 % des sites: celle de Oignies se carac-trise par un nombre lev de fouilles, tandis que celle dHerbeumont Bertrix possde la fois des ardoisires plus ou moins importantes et des recherches (Tableau 3.2).

    Le faible nombre dardoisires incluses dans le bassin de Vielsalm sexplique par lintgration dans un vaste site, le Thier des Carrires (H.2), dun grand nombre de fosses voisines ( 3.1.1).

    Vingt sites (Annexe 4), qui correspondent tous des travaux de fouille de faible surface, sont rattac