Essentielle focus du 19 janvier 2011

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LA LIBRE F OCUS SUPPLÉMENT GRATUIT DU 19/01/2011 n° 136+ BRAFA LES ANTIQUAIRES À L’ASSAUT DE BRUXELLES

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Les antiquaires à l'assaut de Bruxelles : Brafa

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L A L I B R E

F O C U S

SUPPLÉMENT

GRATUIT DU

19/01/2011

n° 136+

BRAFALES ANTIQUAIRESÀ L’ASSAUT DE BRUXELLES

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Premier salon d’antiquités de l’année, la BRAFA, la Foire des antiquaires de Belgique,transfigure les halls de l’ancienne gare de triage de Tour et Taxis. Si ce bâtiment histo-rique est déjà un fleuron du patrimoine industriel belge du début du XXe siècle, le travaildes architectes Nicolas de Liedekerke et Daniel Culot transcende ce chef-d’œuvre degénie civil, l’apprêtant pour recevoir les pièces rares et précieuses de 130 galeries spé-cialisées en antiquités, tableaux anciens et modernes, sculptures mais aussi en arts océa-nien, tribal, oriental, en textiles et tapis, en céramique, argenterie ou encore en numisma-tique et manuscrits. L’art contemporain y tient une place modeste et le design du XXe siè-cle que l’on voit s’épanouir, notamment à la Biennale de Paris, n’est représenté que parune poignée de galeries spécialisées. Le profil de la foire s’affirme donc clairement clas-sique, ancré dans la tradition, mais ouvert à toute l’Europe. De grands noms du marchéinternational comme De Jonckheere, Berko, Barrère, Dulon et Steintiz cautionnent l’évé-nement par leur présence. Mais cette année, le public notera surtout la présence massivedes Espagnols. On remarquera également le stand que se partagent plusieurs galeriesmonégasques, une opération collective qui marie arts ancien et moderne, design contem-

porain et objets d’art des siècles passés.L’apport culturel de la foire se voit chaque annéerenforcé par l’invitation d’un musée. Cette année,le public découvrira une sélection d’œuvres duMusée Mayer Van Den Bergh. Une immersiondans les fondements de la culture européenne.

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sommaireSélection

04 Le choix de Cédric Liénart

BRAFA10 Bijoux anciens12 Les Espagnols 14 Monaco en force

Portrait16 Beatrix Bourdon

Musée18 Mayer

Agenda20 Les grandes expos de 2011

Shopping22 Pêle-Mêle

En couverture Masque Lega, République démocratique duCongo, fin XIXe début XXe. Chez Bernard Dulon / Rédactriceen chef Marie Pok / Rédaction : 79 rue des Francs - 1040Bruxelles - e-mail : [email protected] / Ont colla boré à ce numéro Philippe Farcy. / Direction artistique et mise en page Guillaume Deman pour mpointproduction /Coordination technique José Nervenne / Régie PublicitaireRGP Dominique Flamand - 02 211 31 35 - [email protected] / Marketing et PromotionDelphine Guillaume - 02 211 31 78 - [email protected] / Directeur des ventes publicitairesEmmanuel Denis / Impression Sodimco / Vice-Présidentdu conseil d’admi ni stration et du comité permanent Patricele Hodey/ Direction, Administrateur délégué, éditeur responsable François le Hodey

édito

INFOS Du 21 au 30 janvier. Tour et Taxis, avenue du Port 86C, 1000 Bruxelles.Infos : www.brafa.be . Ouvert de 11hà 19h. Nocturnes le mardi 25 et jeudi27 janvier 2011 jusqu'à 22h30.

Classique Marie Pok

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sélection

choixlede Cédric Liénart de Jeude

Connaisseur et amoureux d’art,toutes époques et origines confon-

dues, Cédric Liénart fréquente la foire des antiquaires depuis

son enfance. Quelques jours avantson ouverture, il a pu observer

les images annoncées au catalogue. Il nous livre ses onze

coups de cœur. —

Marie Pok

L’exercice est purement subjectif. Il aurait puchoisir La Belle Gertrude de Théo Van Ryssel -berghe, excellent peintre belge dont la recon-naissance commence enfin à s’affirmer. Letableau, présenté par Berko, est de belle facture,le visage est expressif. Mais ce n’est pas tout àfait le genre de sujet qui fait vibrer Cédric Liénart.Certes rompu à l’art ancien et à toutes sesexpressions classiques, son centre d’intérêt s’estdéplacé vers la période contemporaine en ren-contrant son épouse dont la famille collectionnede l’art contemporain avec une passion viscérale.Cette immersion dans une vision plus concep-tuelle de l’art lui a donné une ouverture d’esprit etune curiosité qui le portent naturellement vers

des œuvres au sens souvent énigmatique, desœuvres qui appellent une réflexion. Car si le res-senti émotionnel prime toujours dans ses choixpersonnels, l’émotion est souvent suscitée chezCédric Liénart par une dimension conceptuelleou intellectuelle. Après un parcours profession-nel dans l’immobilier d’entreprise, Cédric Liénartest devenu, il y a près de trois ans, le CEO pourla Belgique de la maison de vente internationaleSotheby’s. La filiale belge se classe parmi lesplus actives des filiales européennes. Pour laLibre essentielle, il a examiné les documents despièces annoncées au catalogue de la BRAFA eten a sélectionné onze, spontanément, selon sescoups de cœur.

Mystérieux« Voilà une pièce inspirante », s’exclame CédricLiénart devant un masque Kete Lulua présenté à la galerie Claes. « Je trouve que la force de l’arttribal réside soit dans son aspect très brut, sauvagemême, soit dans sa faculté à représenter l’âmehumaine dans ses expressions les plus fondamen-tales. Ce masque de la République démocratique du Congo est joliment stylisé, énigmatique, le travailest raffiné, le résultat impressionnant. »

Expressif« Très différent du Kete Lulua, ce masque Lega enbois, fibre et kaolin, dégage quelque chose de terri-ble, férocité et sérénité à la fois, une force tribaleimplacable », affirme Cédric Liénart de Jeude. Depetite taille (une quinzaine de centimètres environ),ces insignes se portaient sur l’épaule et non sur levisage. Celui-ci, proposé par la galerie parisienneBernard Dulon, mesure 21 cm et date du tournantentre les XIXe et XXe siècles. Il se distingue par safascinante expressivité.

DéconstructionSans hésiter, le directeur de Sotheby’s sélectionne,parmi la centaine d’images passées au crible avantla foire, une œuvre d’Arman, Accord Majeur, de 1962.« Voilà une toute bonne pièce d’Arman. C’est unecomposition de ses meilleures années, une périodeoù il était inventif et ne se répétait pas. Cet élan dedéconstruction, cette « coupe » qui forme l’œuvreexprime un mouvement d’émotion forte qui nousdéstabilise et nous donne une impression de mou-vement sans limite physique. Peu de pièces d’Armande cette qualité sont disponibles sur le marché. »Elle fait la fierté de la galerie Guy Pieters.

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DynamiqueCédric Liénart ne pouvait rester insensible au Calder (Doubledated, 1974) de la galerie Manuel Barbié. « Calder est unartiste hors du temps qui, tout au long de sa carrière, a su garder sa personnalité et la dynamique de son oeuvre. Bienqu’il appartienne à une génération qui s’est éteinte dans lesannées 70 (il est mort en 1976 à l’âge de 78 ans), il a encorede beaux jours devant lui. »

Village enneigé« Voilà un peintre que je ne connais pas », reconnaît CédricLiénart en détaillant une huile sur cuivre de Théobald Michaureprésentant les Joies de l’hiver. « Le peintre est assez tardif par rapport au début de la tradition bruegélienne, mais c’est un tableau d’une qualité picturale indéniable. » La galerieFlorence de Voldère nous apprend que le peintre, né à Tournaien 1676, a été formé chez le paysagiste Luc Achtschellinck àBruxelles. Devenu maître de la Gilde de Bruxelles en 1698, ilentre dans celle d'Anvers en 1710. Longtemps influencé parl’œuvre de Jan Brueghel de Velours, il introduira ultérieurementdans ses tableaux des personnages inspirés de David Téniers. Il décède à Anvers en 1765.

CloutéLa paire de tables de chevet d’André Sornay (Lyon, 1902,2000), exposée chez son défenseur attitré Alain Marcelpoil,déclenche l’enthousiasme de Cédric Liénart. « Quelle personnalité ! Ce déhanchement fait perdre le côté massif de ces meubles sculpturaux. » André Sornay est un ébénistemoderne encore méconnu. Pourtant très actif entre 1920 et 1960, il fait partie de l’Union des Artistes modernes et alliedes matériaux traditionnels et avant-gardistes : essences de bois précieux, permatex, caoutchouc, laque Duco, métal. Ildépose en 1932 un brevet pour une technique d’assemblagequi deviendra sa marque de fabrique : le cloutage. Datées de 1935, ces tables de chevet en noyer clouté illustrent cetteinnovation tant technique que stylistique.

Mystère eskimoCurieux, notre invité qui brasse de l’art au quotidien se laisse aussiséduire par des objets complètement inhabituels dans le marchédes antiquités. Ce harpon eskimo à contre-poids en ivoire debaleine, trouvé dans les années 70 sur l’île Saint-Laurent, enAlaska, remonterait à la période Eskimos pré-punuk, 600-1100après J.-C. « C’est un objet surprenant, un travail très raffiné etaérien pour un objet usuel qui reflète l’importance des rites de lapêche eskimo », commente Cédric Liénart. A voir chez Nasser &Co.

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sélection

Relief monochromeExclamation de Cédric Liénart devant le JanSchoonhoven d’Axel Vervoordt. « Les œuvres de ceHollandais trop longtemps méconnu sont des variations géométriques minimalistes de couleurblanche. Ces monochromes en reliefs accrochent la lumière, vivent et changent selon leur orientation.Cette pièce de 1975 est réellement superbe ! » R75-3 figurait notamment dans l’exposition « Academia :qui es-tu ? » orchestrée par Axel Vervoordt àl’Académie des Beaux-Arts de Paris en 2008.

La mortest une femme

C’est un Spilliaert que Cédric Liénartcherchait dans les photos publiées parla galerie knokkoise Offa sur le site dela BRAFA. Il faut dire que la rétrospec-

tive de Léon Spilliaert aux MuséesRoyaux des Beaux-Arts de Bruxelles fut

un des chocs émotionnels, un desdéclics artistiques dans la vie de notreinvité. Offa présente généralement despièces de choix de ce peintre nocturneostendais. Mais c’est sur un Rops que

notre collectionneur s’arrête : Le bonheurest dans le crime de 1883-84. Ce dessinmagistral de 24,6 x 17 cm a été exposéen diverses occasions, représentant lamort sous les traits d’une femme auxcourbes suggestives mais au visage

décharné d’un squelette. Il montre aussice mélange de sensualité et d’interdit

qui se mêlent dans une étreinte morti-fère. « C’est un dessin d’une qualité

superbe qui nous rappelle que FélicienRops était avant tout un grand dessina-

teur », conclut Cédric Liénart.

Distorsion et équilibre« Voici un excellent travail de WalterLeblanc, artiste du groupe Zéro, dontla qualité de l’œuvre fait de plus enplus parler de lui à l’étranger, aprèsun trop long oubli auprès du public.Cette petite œuvre blanche sur fond noir des débuts est à la foisremarquable de simplicité et de complexité. » Le galeriste SamuelVanhoegarden propose ici uneTorsion de 28 X 28 cm (châssis 40 X 40 cm) datée de 1965-1970.C’est une œuvre caractéristique et représentative de son travail minimaliste réalisé au départ de matières simples. 

MouvementArrêt sur une aquarelle sur papier de RikWouters représentant Nel au repos. Elle date de 1915, un an avant la mort de l’artiste. « Toutest dans le mouvement », analyse Cédric Liénart.« L’œuvre est centrée sur la composition théo-rique, les courbes du fauteuil accompagnent le corps ondulant de la femme. On est face auWouters créatif, pas au Wouters académique. »Provenant d’une collection privée bruxelloise,l’œuvre est à vendre chez Harold t’Kint de Roodenbeke.

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La BRAFA aime les bijoux anciens et contemporains. Un domaine qui fascine représenté par une poignée de spécialistes—Philippe Farcy

et pulsions

brafa

Il y a dans le monde des objets d’art et des antiquités une grande part de coup decœur, une autre part se loge dans le besoin de posséder, et une autre encore s’ex-plique par des pulsions pour des choses dont la beauté vous émeut. Cela vaut pourla musique. Mais on ne peut l’accrocher à une cimaise, la mettre en poche ou l’ins-taller dans un salon. Elle est éphémère. Les bijoux sont presque de cette eau-là entermes d’émotion, mais ils ont pour eux l’éternité. Symboles de richesse et de pou-voir, ils affichent encore cette capacité à stupéfier, à envoûter.

CINQ STANDS SPÉCIALISÉSA la BRAFA, il n’y aura pas beaucoup de stands spécialisés dans ce segment par-ticulier du marché de l’art. Sur les 120 stands, cinq seulement s’en revendiquentpleinement. On pourra y ajouter trois espaces où les bijoux feront bon ménageavec des objets et des meubles. On reste là dans la moyenne, qui est proche decelle de la Tefaf mais moindre qu’à la Biennale à Paris. Parmi les étrangers, oncomptera Bernard Bouisset qui est installé à Bézier et ne vend que de la joaillerie.La Galerie Parisienne, les Chanel et une maison portugaise (AR-PAB), partagerontleurs stands entre meubles, objets et bijoux. Ce sera aussi le cas de Frédéricd’Ansembourg, fils de François qui lui a cédé le flambeau d’une renommée établiedepuis près de quarante ans à Bruxelles.

MARQUÉ PAR LES FAITS RÉCENTSAprès une année d’interruption, Frédéric d’Ansembourg reprend le collier, si on osedire, et sur ses 60 m² de stand, il va revenir sur les traces de son père. « J’ai été sen-sible aux différentes attaques ou vols dont les joailliers ont été les cibles ces der-niers temps. Pourtant, je ne propose que des objets de grande collection, des créa-tions uniques, entre 1860 et 1930. Ce sont des objets d’art plus que des joyauxpour des parures royales ou des bagues de fiançailles. Je serai à la BRAFA commele faisait naguère encore mon père, avec des meubles et des objets 1780-1850,dits du Grand Tour. Mon absence de la BRAFA en 2010 a été intéressante à vivreen ce sens que j’ai bien senti le poids que la manifestation avait dans mon chiffred’affaires. Certes je ne cours pas les clients, mais une telle réunion permet d’en ren-contrer de nouveaux et de créer un lien avec la galerie de la rue de l’Abbaye à Ixelles.Là-bas, la section des bijoux n’est pas montrée. Elle est à l’étage, dans une cham-bre forte et je n’y reçois que sur rendez-vous. »

CRÉER POUR UNE NOUVELLE JEUNESSEChez Henri Leysen, dont la galerie est installée au Sablon, la vision de la BRAFAest similaire. « L’importance de la réunion est majeure », nous confie le maître demaison qui y voit « le meilleur moment de rencontre entre tous les Belges, de tousâges. On commence à venir de loin pour cette manifestation. Tout le monde enparle. Le niveau de qualité croît. Et dans ce panorama, nous sommes une excep-tion car nous sommes les seuls à proposer des créations contemporaines, exécu-tées dans nos ateliers. Le goût d’offrir une bague ou un bijou pour marquer un évé-nement ou une date dans l’existence ne se perd pas. »

DES ÂMES DE COLLECTIONNEURSEnfin, chez Epoque Fine Jewels (Courtrai), Madame Verschuere ne tarit pasd’éloge non plus sur cette foire de très belle qualité où les bijoux modernes et par-fois anciens jouissent d’un grand attrait. « Pour travailler le bijou ancien, qui se raré-fie avec le temps, il ne faut pratiquer que cette activité. Cela prend un temps consi-dérable de chiner, de parcourir les salles de ventes, de monter des stands, de ser-vir la clientèle. Nous sommes historiquement attirés par l’Art nouveau et l’Art déco,mais les grands maîtres sont très rares sur le marché. Donc on se diversifie un peu,vers les années 30-50, car c’est aussi ce que demande une clientèle plus jeune.Elle cherche plus de simplicité, de géométrie dans les formes, des bijoux qui seportent. Les musées sont très actifs. Deux musées René Lalique vont bientôt voirle jour en 2011. La demande existe donc et elle est sans frontière. Et c’est àLondres que l’on voit si le marché est en bonne santé ou pas. » Nul doute que laBRAFA 2011 donnera des joies aux amateurs et aux exposants.Passions

Chez Frédéric d’Ansembourg qui dirige avec exigence la maison Chamarandecréée par son père François, on verra cette très rare bague en platine som-mée d’une émeraude en cabochon godronnée comme un objet baroque. Desdiamants ceinturent la pierre verte dans un esprit Art déco d’une parfaite élé-gance. L’objet date des années 1925. On ne connaît pas son origine précise.

Bernard Bouisset viendra de région languedocienne puisqu’il est installé àBézier. Nul doute que l’on aura là une furieuse envie d’acheter, entre autres,ce superbe bracelet en platine serti de brillants et d’émeraudes. Il estd’époque Art déco et fut créé en France. L’auteur est inconnu.

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Venus d’EspagneIl y aura à la BRAFA de cette année tout un groupe de marchands ibères,madrilènes en partie, castillans de l’autre. Et c’est Barcelone qui gagneaux poings. La vitalité de la ville portuaire est égale à celle d’Anvers cheznous par rapport aux capitales nationales dont ces cités dépendent.L’égard donné par les journalistes à l’événement bruxellois était enEspagne et Castille du meilleur effet. Plus de vingt journalistes étaientvenus écouter les responsables de la BRAFA. Il y en avait autant enSuisse et en France pour être de bons comptes. Et pour la petite histoire,révélons ici que chez nos voisins bataves, la réunion de presse fut unbide  ; ce qui est quelque part un compliment. Peut-être qu’entreAmsterdam et Maastricht on se pose des questions. Quoi qu’il en soit, lesmarchands espagnols et sans doute un grand nombre de collectionneursde ce pays vaste et passionnants sont-ils attirés par nos contrées. Faut-il évoquer les vieux souvenirs de la présence des souverains de l’Escorialaux Pays-Bas du Sud ? Sans doute pas. Mieux vaut se tourner vers lesreflets récents de la présence ibérique en 2010 à la BRAFA. Ils n’étaientque quatre à avoir accompli le voyage et ils s’en retournèrent trèscontents, alors que l’on sortait de la crise financière. En cette année2011, ils seront sept.

DE L’ANCIEN AU CONTEMPORAINPour Bernard De Leye qui préside la foire de Tour et Taxis, leur appointest une aubaine. Les marchands espagnols ont soit un sens inné dubaroque et de la mise en scène ou bien ils sont de grands spécialistesde l’art moderne et contemporain. Cette dernière partie va dominer dansles travées de la BRAFA. A commencer sans doute par la galerie Barbié,fondée en 1971 déjà par Manuel Barbié qui avait travaillé à l’origine surles maîtres anciens. La galerie est installée à Barcelone. En 1998, quandManuel II, fils du précédent, reprit les rênes de la galerie, l’orientation aété complètement bouleversée. Des anciens, on est passé à l’avant-garde et aux grands classiques du XXe siècle européen. Peut-être verra-t-on chez eux Le Couple de Fernando Botero datant de 2004  ; sûre-ment, on trouvera sur leur stand le beau mobile d’Alexandre Calder datéde 1974 ou encore le Paysage contrapontique de Jean Dubuffet qui, lui,remonte à 1969. Ce n’est pas de l’avant-garde, mais de grands crus àconserver comme des vins de garde. Chez Linares à Madrid, on joue lejeu du classicisme historique.  Les sculptures romanes, gothiques etrenaissantes vivent en agrément avec les tableaux maniéristes etbaroques, auxquels on ajoute quelques meubles et miroirs pour faire joli.Et cela l’est. Encore que c’est parfois encombré, ce qui n’est pas tou-jours dans l’air du temps. Mais ce qui compte c’est la qualité des oeu-vres exposées. A voir également  : la galerie barcelonaise CerveraArquelogia qui montrera des objets des plus importantes cultures del’Antiquité classique, trouvés dans des collections particulières ou sur lemarché d’art international. Les galeries Mayoral et Jean-Paul Perrier,toutes deux de Barcelone, se consacrent à l’art moderne, avec pour lapremière, une incursion en période contemporaine, avec des artistescomme Barcelo ou Valdès. Quant à la madrilène Theotokopoulos, elledéfend la peinture des XVe, XVIe et XVIIe siècles, des maîtres flamands ethollandais ainsi que des primitifs espagnols.

Il y aura sept galeries venues de la péninsule ibériqueà la BRAFA. Les Espagnols sont intéressés par notremarché et les clients belges le leur rendent bien.–Philippe Farcy

brafa

Monument, datant de 1956signé par Miro et Artigas. Joan Miró(Barcelona 1893-1983 Palma deMallorca) a créé cet objet sculpturalen collaboration avec Josep LlorensArtigas (né et mort à Barcelone,1892-1980). La pièce provient de la galerie Maeght et sera venduepar la galerie barcelonaise Mayoral.

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La principauté ne vit pas que durant les moisd’été. L’hiver n’y manque pas de charmes, les Milanais et les Turinois en raffolent. De nombreux amateurs d’art du monde entier y possèdent des résidences. Vous avez ditconvergences ?—Philippe Farcy

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Monacoen hivertourne aussi

brafa

L’art à Monaco rime avec luxe, calme et volupté. Il se marie avec des uni-vers épurés, très contemporains, sans oublier les fastes baroques commedans les hôtels de prestige à l’instar du «Grand Hôtel de Paris», duCasino mais surtout de l’opéra, trois lieux phares du patrimoine moné-gasque, tous construits par Charles Garnier (1825-1898), celui-là mêmequi érigea l’opéra de Paris. On imagine la pompe décorative de ces bâti-ments. Mais le temps ne s’est pas arrêté aux années 1870 à Monaco. Lesespaces épurés ont acquis droit de cité. Safia El Malqui (SEM, voilà l’ex-plication du nom de son négoce), devenue par mariage avec un jeunehomme saoudien, Safia Al-Rashid, en fait la preuve. Safia est Belge parsa mère originaire de Beernem près de Bruges, et Algérienne par sonpère natif d’Oran. Multilingue, elle s’est installée à Monaco depuis près dequinze ans. Elle y vit en famille avec ses deux enfants de 10 et 11 ans.Désireuse de ne pas rester uniquement mère au foyer, elle a décidé d’ou-vrir une galerie d’art en juin 2010 dans l’espace qu’occupait naguèreencore le Maxim’s.

VIRUS ANCIENLe personnage de Safia Al-Rashid est intéressant. Depuis ses dix ans, etune visite des châteaux de la Loire dont Amboise, avec ses parents, elleest animée d’un amour pour les arts qui ne s’est jamais démenti. Son pèreet son oncle peignent; peut-être cela a-t-il contribuer à créer uneambiance. « J’ai commencé à collectionner quand j’avais vingt ans. Depetites choses contemporaines, des objets design, du mobilier. En col-lectionnant, on finit toujours par rencontrer des gens, par échanger desidées et des émotions. J’ai suivi des cours libres chez Sotheby’s etChristie’s. C’est très formateur comme démarche. Avec le temps, je suisdevenue amie de plusieurs artistes dont Wim Delvoye est le plus connu.En me décidant à ouvrir cette nouvelle galerie, j’ai fait un pas de plus.C’est un choix de vie; jusque-là je ne me suis guère trompée. » Sa pré-sence à la BRAFA est motivée par les marchands Toninelli et Grippaldi.« Ils ont déjà participé à la BRAFA et y ont bien travaillé. Ils m’ont proposéde prendre une partie d’un stand commun exclusivement occupé par desMonégasques. C’est une opportunité d’aller vers le public belge et d’ou-vrir une fenêtre sur ce qui reste mon pays. Il me semble aussi qu’à laBRAFA, on veut élargir l’éventail de l’offre; si je peux contribuer à défen-dre le design et le contemporain sur le sol belge, j’en serai ravie. » Pourinfo, Safia Al-Rachid travaille à partir d’expositions thématiques sur desartistes belges du XXe siècle, sur ceux de l’Ecole de Nice, ou sur RonArad, son designer préféré sans doute. En ce 13 janvier, elle vient d’inau-gurer une exposition consacrée aux créateurs grecs contemporains.

GRANDE PEINTUREL’ambiance est autre dans la galerie « Maison d’Art ». Ici, on jouesur les tableaux anciens italiens ou issus de son obédience, ce quipeut nous faire monter jusqu’à Utrecht comme avec le tableau devan Bijlert; nous voici dans la plus pure tradition. Marietta Vinci-Corsini travaille depuis la principauté avec son mari Piero Corsini.Leur galerie est un lieu incontournable de Monaco, comme l’estaussi celle d’Adriano Ribolzi qui lui prend gentiment sa retraite etne participe plus aux grands salons internationaux comme la Tefaf.Une Tefaf où les Corsini, qui y ont exposé à plusieurs reprises, neseront pas cette année 2011, ce qui leur rend sans douteBruxelles d’autant plus attrayant. Marietta possède une formationd’histoire de l’art et a rédigé la monographie du peintre de pay-sages hivernaux Foschi, actif dans la seconde moitié du XVIIIe siè-cle. Ses choix vont vers de la vraie peinture, du grand art, des« morceaux » comme on dit parfois quand on a affaire à un tableauimportant. Quel que soit le sujet, ce qui compte, c’est la qualitépicturale, le sens de la construction, les émotions dégagées parles expressions et les attitudes. Il faut donc de l’éloquence, ce quien art baroque est primordial. La question sera de savoir si lestableaux de ce genre, si bien en cours à la Tefaf, vont plaire à uneclientèle belge qui aime les tableaux de cabinet et les œuvreslocales de peintres de mœurs peu habitués à traiter de sujets reli-gieux, de portraits ou de mythologie. Ceci dit, la seule présence decette galerie à Bruxelles sera un plus indéniable pour affirmer lestatut de la BRAFA sur le plan international. 

1. La SEM-ART Gallery sera la plus jeune galerie de toute la BRAFA puisqu’ellea ouvert ses portes en été 2010. L’animatrice de cet espace installé dans lecœur d’or de Monaco est belge et porte le nom romantique de Safia Al-Rashid.Son goût pour le design sera illustré par ce fauteuil en bronze de Ron Arad.

2. Depuis 1998, la galerie Toninelli est installée à Monaco. On verra sur sonstand cette allégorie à la montagne Sainte-Victoire, si souvent peinte parCézanne. Ici il s’agit d’une idée de Charles Lapicque. La toile de 100 x 81 cma été exécutée en 1981.

3. Le florentin Filippo Grippaldi est installé à Monaco depuis quelques années. Il ydéveloppe un négoce versé dans le classicisme français depuis le Louis XVjusqu’à l’Empire. Sur cette toile du genevois Firmin Massot (1766-1849), onadmire la grâce d’une dame de qualité qui pourrait être la comtesse deChamillard. Elle est portraiturée en 1810, à Genève, sur une toile de 87 x 69 cm.

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PORTES OUVERTESJournée de l’Artisan, ce dimanche 6 février de 10h à 17h00.

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Unmuséeà la foire En Allemagne et aux Pays-Bas, on ne compte plus les grandsmusées et fondations nés de la volonté –et du legs - d’un seulcollectionneur. Chez nous, les exemples sont plus rares mais secaractérisent par une vision intimiste et un regard très person-nel sur l’histoire de l’art ou l’un de ses segments : le musée VanBuren et son évocation des préoccupations d’un couplemoderne, le musée Duesberg et sa frénésie monomaniaquepour les horloges, le musée Charlier, les Dhondt Dhaenens,Verbeke, Vanhaerents… Le musée Mayer van den Bergh faitpartie de cette liste.

COLLECTIONNEUR, EXCLUSIVEMENTA 21 ans, Fritz Mayer van den Bergh (1858-1901) hérite de lafortune paternelle, acquise dans le commerce des épices et lapharmaceutique. Passionné d’art, il met rapidement un terme àses études de droits pour s’adonner à la constitution de sa col-lection. Très vite, le jeune Anversois développe un réseau decontacts internationaux qui lui permet de bénéficier d'informa-tions de première main et d’acquérir d’importantes œuvres tanten peinture qu’en sculpture médiévale, manuscrits enluminés,ivoires, céramique et autres arts appliqués. Après une dizained'années d’achats éclectiques, Fritz Mayer van den Berghdécide de redéfinir sa collection et de se concentrer sur l’art fla-mand. Il revend alors une grande partie de ses premières acqui-sitions pour se mettre en quête de tableaux de maîtres flamandsqu’il n’hésite pas à aller rechercher jusque dans les rangs duclergé. La mort vient hélas faucher cet homme à peine mûr, àl’âge de 42 ans. Le nombre et les dimensions de ses dernièresacquisitions indiquent qu’il ambitionnait probablement l’ouver-ture d’un musée. Mais c’est sa mère qui accomplira sa volontépar la construction d’une maison néo-gothique destinée àaccueillir et montrer la collection de son fils. Le musée ouvreses portes en 1904. Deux ans plus tard, Henriette van denBergh lègue le bâtiment et le patrimoine qu’il abrite à un Conseilde Régents. Depuis 1956, le Musée Mayer van den Bergh faitpartie des musées de la ville d’Anvers. Il dispose aujourd’hui dequelque 3000 œuvres d’art du XIIe au XVIIIe siècle, dont destableaux de grande valeur.

SÉLECTIONAprès avoir dévoilé les neuf tableaux de la vente de Lucerne,appartenant aux musées liégeois, la BRAFA dédie au Muséevan den Bergh un espace à part où l’on pourra contempler unesélection de ses biens, une vingtaine de pièces révélant ladiversité de la collection. Les amateurs de sculptures apprécie-ront un ange en marbre du XIVe siècle provenant d’un atelierfrançais, deux splendides anges en chêne de l’entourage deRogier van der Weyden, ainsi que deux adorables putti dusculpteur Walter Pompe (1703-1777). Parmi les nombreux etétonnants objets d’art appliqué, on a sélectionné une plaquettebyzantine, un évangéliste en bronze du XIIIe siècle et un berceaude Noël du XVe siècle. En vedette, on épinglera une Adorationdes bergers de Jacob Jordaens et une Marie-Madeleine antiqui-sante de Jan Gossaert. On regrettera cependant l’absence dela Dulle Griet de Pieter Brueghel l’Ancien, une œuvre que FritzMayer van den Bergh sortit d’une vente publique en 1897 pourune croûte de pain, et qui ne fut authentifiée que quelques joursplus tard. Celle-là est à découvrir… au musée même. Infos : http://museum.antwerpen.be/mayervandenbergh

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Renouant avec une culture classique et l’amour de l’art ancien, la BRAFA invite cette année leMusée Mayer van den Bergh à exposer quelques-uns de ses chefs-d’œuvre, dont une Adoration des bergers de Jacob Jordaens. Hommage au goûtd’un seul homme.—Marie Pok

Frans Vekemans, Cornelis de Vos (1584 (?)-1651)Pays-Bas Méridionaux, Anvers, vers 1625

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Musée de la Ville de Bruxelles | Grand-Place, BruxellesInfo T 02 279 43 50 | www.bruxelles.be

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Femme d’envergure oeuvrant dansl’ombre des stands somptueux de la BRAFA, Béatrix Bourdon estl’âme de ce grand rendez-vous des antiquaires à Bruxelles.Parcours.—Philippe Farcy

Béatrix Bourdon vit à Louvain mais sa famille estd’origine gantoise. Elle est issue d’un monde artis-tique qui lui nourrit l’esprit sans doute. Depuis1817, ses aïeux étaient orfèvres. Avec le XIXe siè-cle puritain que l’on sait, glorieux et fastueux, dansune Belgique florissante, les églises poussaientplus encore que les châteaux. Dieu sait si les com-mandes tombèrent. La famille fut donc prospère etprofita d’une grande réputation, jusqu’à la fin desaffaires en 1967. Mais ce n’est pas vers cettesphère que ses pas de jeunes universitaire menè-rent la fine et racée Béatrix. La gente damoiselle selança dans l’histoire à l’université de Louvain (KUL).Passionnée de politique, elle donna un mémoiresûrement brillant (nous ne l’avons pas lu !), consa-cré à la création d’un village féodal. Ce n’est queplus tard qu’elle tomba dans un monde d’anti-quaires dont les composantes lui firent sans douterevivre celles, sociologiques, de ce que furent lesrègles d’autorité dans les provinces médiévales.

DÎNERVers 1991, lors d’un dîner à Gand, chez Henry-Charles (Boy) et Danièle Dessain, on lui fit part dece que la Chambre royale des Antiquaires deBelgique cherchait un homme pour gérer l’organi-

sation. Un homme  ? Vous avez dit un homme  ?Bon sang ! Un CV et une rencontre avec le prési-dent d’alors, Christian de Bruyn, roi en son villagedu Sablon, suffit à tout enclencher. Béatrix étaitdevenue l’homme de la situation. Dix-huit ans plustard, et sauf le respect dû aux différents présidentspassés sur le trône depuis (Bernard De Leye portel’actuelle couronne), elle est devenue leChambellan d’une foire dont les reflets moiréscomme du velours romain font briller Bruxelles etsa BRAFA aux quatre coins de l’Europe et mêmeun peu au-delà. Béatrix Bourdon a tellement decordes, vocales d’abord car elle parle quatrelangues, mais aussi à son arc de compétences,qu’elle est comme un chef d’orchestre qui gère lesnotes pour qu’aucune ne soit fausse ou trop gon-flée quand on parle gros sous. Il y a plus d’unequinzaine de postes à planifier, cerner, gérer. C’estun travail de longue haleine, à temps plein bien sûr,mené avec l’aide Christine Berchmoes, au nouveausiège de la Foire, implanté à Tour et Taxis.

BRAS DROIT DES PRÉSIDENTSCe super secrétariat fonctionne sous l’autorité ducomité de bénévoles qui anime l’asbl « Foire desAntiquaires de Belgique ». Depuis trois ans, celle-

ci est séparée de la Chambre royale desAntiquaires, dirigée par Patrick Derom. Ce projetconsidérable, gérant un budget de 3,5 millionsd’euros, est donc mis en œuvre par moins de dixpersonnes. On imagine dès lors la tâche impor-tante incombant à chacun. Béatrix Bourdon gèredonc les problèmes techniques, des plus discretscomme le chauffage, l’électricité, aux plus visiblescomme le catalogue (uniquement en anglais), lasécurité, et surtout le montage avec toute la pro-blématique des déménagements. Puis, il faut servirde relais vers la presse, souvent impatiente,comme on l’imagine…. On ne vous parle pas ducatering, des expertises et de toutes les conti-gences latérales qui imposent un labeur de secré-tariat important. Bras droit des présidents, BéatrixBourdon est de toutes les réunions et donne sesavis sur les évolutions de cette manifestation qui nepeut faire du sur-place sous peine de régresser. Adire vrai, elle est au cœur du dispositif et ses dix-huit années de services en font une pierre angu-laire. Sans doute le sait-elle, mais elle n’abusejamais de sa position et garde une modestie qui engénère une autre, celle de ceux qui profitent de sagrande capacité diplomatique à gérer toutes lessituations, parfois dans l’urgence.

Métier ?Chef d’orchestre !

portrait

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Avenue Madoux 44 - 1150 Bxl - Tél. /Fax 02 771 79 57 du mardi au samedi de 10h30 à 18h30 sans interruption

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Les Mille et une idées cadeaux

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D’ANVERS À VENISE Du XVe au XVIIIe, les écoles picturales flamandes et vénitiennes ne vont cesserde nourrir un dialogue intense, échange d’influences réciproques. Grâce auxcontacts commerciaux, politiques et artistiques, grâce à la circulation desœuvres et aux voyages des personnes, Giovanni Bellini a pu croiser lesœuvres de Rogier van der Weyden, tout comme Pierre-Paul Rubens a pucontempler les œuvres du Titien et de Véronèse. L’exposition « Venetian andFlemish Masters” illustre quatre siècles de peinture, marqués par différentsphénomènes. Le Quattrocento a vu naître le portrait et la peinture de dévotionchez les Primitifs flamands, mais aussi chez les maîtres vénitiens, dont l’émou-vant Giovanni Bellini. Ses madones et ses Christ ont des traits d’une douceurinfinie. La peinture religieuse se perpétue au siècle suivant, alors que les pay-sages prennent de l’essor, comme en témoignent les œuvres du Titien, dePalme l’Ancien, de Véronese et de leurs condisciples flamands. Le XVIIe

(Seicento) voit se côtoyer le sacré et le profane. Les chairs plantureuses deRubens rivalisent avec les raffinements de Tiepolo, concourant à la mêmerecherche de sensualité. Quant au XVIIIe, il assiste au développement d’unriche commerce autour des scènes de genre et vues pittoresques, dont lestrès célèbres Vedutta de Canaletto, Francesco Guardi et Pietro Longhi dont letravail inspira de nombreux artistes du Nord. Les œuvres rassemblées pourcette démonstration (avec entre autres, des tableaux de Bellini, Titien,Canaletto, Van Eyck, Bouts, Jordaens) proviennent du musée des Beaux-Artsd’Anvers, dont on ne connaît pas assez les riches collections, et del’Accademia Carrara – aujourd’hui la cinquième collection la plus importanted’Italie après la Galleria dell’Accademia de Venise. Parmi ses 2000 trésors depeinture italienne de Ren ais sance jusqu’au XVIIIe siècle, le musée détientnotamment quelques œuvres majeures des grands peintres de la Sérénissime,dont une pensive Vierge à l’Enfant de Giovanni Bellini et un Saint Sébastiende Raphaël. Le voyage démarre au cœur de Bruxelles.Du 11 février au 8 mai, Palais des Beaux-Arts, entrée Rue Royale 10, 1000 Bruxelles.Infos : www.bozar.be. Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h.

JAN GOSSAERT EN PLEINE RENAISSANCEC’est à Jan Gossaert que l’on doit l’introduction aux Pays-Bas de la représen-tation de sujets historiques, mythologiques et même religieux, mettant en scènedes nus sensuels, typiques de la Renaissance italienne. Actif à partir de 1503,l’artiste entreprit un voyage à Rome en 1508 dans le cadre d’une ambassade

au Vatican. Il fut le premier grand maître du Nord à faire des copies d’antique.Certaines œuvres de Jan Gossaert (dit Mabuse) préfigurent Rubens par safaçon de sacraliser les anatomies plantureuses, de célébrer les plaisirs de lachair. Il donne d’Adam et Eve une interprétation érotique et de Venus une visionvoluptueuse. Même ses Vierge à l’Enfant ont quelque chose de sensuel : la rela-tion de la mère à son bébé est ici traitée avec une grande humanité dansl’étreinte de la Vierge à l’Enfant du musée du Prado. En outre, des portraits etson chef-d’œuvre Le Christ au Jardin des oliviers seront présentés dans cetteexposition révélatrice.Du 23 février au 30 mai, National Gallery, Aile Sainsbury, Trafalgar Square, Londres. Infos :www.nationalgallery.org.uk. Ouvert tous les jours de 10h à 18h.

SPLENDEUR ET GLOIRE DE L’EGLISE ORTHODOXE RUSSEEn 988, lors de la conversion du Prince Vladimir, la Russie devient officiellementchrétienne. Mais c’est le modèle de l’Eglise orthodoxe d’Orient, autrement ditbyzantine, qui va fonder le rite orthodoxe russe. En effet, le prince de Kiev épousela sœur de l’empereur byzantin Basile II et adopte, avec enthousiasme, une reli-gion qui brille par la solennité des offices vibrant de chants émouvants et par larichesse de ses églises et de leurs magnifiques ornements. Durant son règne,Vladimir va commander la construction de nombreux édifices religieux, calquéssur les exemples byzantins, parés de multiples fresques, mosaïques, icônes etobjets liturgiques. Les icônes, principalement dédiées aux figures du Christ et dela Vierge, mais aussi aux saints, font l’objet d’un culte vivace. Leur peinture est unart extrêmement codifié. Le processus est assimilé à un véritable acte de foi, quifait peut-être passer la valeur purement artistique au second plan. Jusqu’au XVIIe,les artistes ne signent d’ailleurs par les icônes. L’exposition comprend notam-ment un sublime Christ Pantocrator datant du XIIIe, et une Mère de Dieu de larégion de la Volga du XVIe, toutes deux conservées au musée de l’Hermitage deSaint-Pétersbourg. On admirera aussi le très serein Christ du Palais de Marbrede Saint-Pétersbourg et une curieuse face du Sauveur, œuvre produite àMoscou au XVIe siècle. L’exposition comprend aussi des fragments de fresques,des vêtements liturgiques, des peintures, des ouvrages historiques et des attri-buts précieux qui témoignent de la pompe des célébrations eucharistiques etdes fêtes orthodoxes.Du 19 mars au 16 septembre. Hermitage Amsterdam, Amstel 51, Amsterdam. Infos :www.hermitage.nl. Ouvert tous les jours de 10h à 17h.

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agenda

L’art ancien, fondateur de notre culturecontemporaine, s’expose aux quatre coinsde l’Europe. Trois événements à ne pasmanquer ce premier semestre.—Marie Pok

Madones,etc.

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Authors:Patrick, Viviane, Maximin

and Irina BERKO

Foreword:The foreword is written by Mr.

H. Van Rompuy,President of the European Council

Available in:English and Chinese

Content:540 pages and 600 photos

Price of the book:150 euro

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pêle-mêle

100% HergéLa galerie 9e Art consacrera l’entièreté de son stand àHergé, avec 50 dessins et planches originales et desdocuments rares et précieux comme ces coupures depresses de 1969 avec une plaquette portant les signa-tures des 3 astronautes et d'Hergé. Un des clous del’accrochage sera cette double planche du Sceptred'Ottokar évaluée à 500.000 €. Une galerie américaineet une japonaise se sont déjà manifestées pour orga-niser une exposition similaire dans leur pays respectif.La présentation d’un tel ensemble est une premièremondiale ! 9th Art Gallery (brafa stand 135), Quai aux Huîtres 26, 1300 Wavre. Infos : 0475 81 75 10 -www.9emeartgallery.com

ErratumDans notre édition du mois d’octobre, nous avons mentionné une adresse erronée du Chienvert, la référence en tissus de décoration et d’ameublement. En voici les coordonnées exactes.Les tissus du Chien vert et les Puces du chien, Rue du chien vert, 2, 1080 Bruxelles. Infos : 02 411 54 39 – www.chienvert.com

CollectorA l’occasion du septantième anniversaire de JohnLennon, Montblanc sort une édition unique limitée à 70 pièces. Le mot « Imagine », apparaît dans uncorps skeleton en or blanc. La tonalité bleue de la résine précieuse transparente du capuchon et du corps fait référence à l’accessoire qui incar-nait Lennon : les lunettes rondes bleues. Infos : www.montblanc.fr

PADDe Paris à Londres, le Pavillon des arts et du design est devenu le plus grand salon de designhistorique et d’arts décoratifs au monde. Au Jardindes Tuileries, que le printemps aura revêtu dejeunes bourgeons, il réunira une belle assembléede marchands venus de nombreuses métropoles.Du 30 mars au 3 avril. Esplanade des Feuillants, Tuileries, 75001 Paris. Infos : www.padparis.net. Ouvert tous les jours de 11h à 20h

Affordable art fairCe marché d’art contemporain fondé à Londres parWill Ramsay accueille à Bruxelles 90 galeries quiprésentent une sélection d’œuvres originales dontle prix de vente ne dépasse pas les 5000 euro. Cequi ne lève pas pour autant le voile hermétique dela valeur de l’œuvre d’art contemporain. Aussi, la foire a-t-elle décidé de mettre à disposition de ceux qui le souhaitent un coach en art contem-porain. Gratuitement. Et ça c’est un vrai pas pourla démocratisation de l’art. Du 25 au 28 février, Tour et Taxis, avenue du Port 86c,B1000 Bruxelles. Infos : www.affordableartfair.be

Art nouveau A Bruxelles, on est tous voisins d’une maison Art nouveau. La ville en compte plus de 2000 ! Cesbâtiments ont vu le jour entre 1894 à 1914 et sontaujourd’hui répertoriés, protégés, publiés. Certainssont incontournables et ont acquis une renomméeinternationale comme les hôtels Tassel, Solvay ou Ciamberlani, les maisons Cauchie, Hankar ou Autrique, le palais Stoclet, et le magasin OldEngland. Ce nouveau livre des éditions Aparté nous fait découvrir des lieux surprenants, dont les logements sociaux de Schaerbeek.Top 100. Art nouveau / Bruxelles. Par Marie Resseler.Editions Aparté.

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Brillant non monté de +/- 4,11 carats.JEAN MICHEL FOLON (Ecole belge 1949 2005)

Aquarelle : « Artiste au travail »

Dim. : 43x56 cm

LUNDI 21 ET MARDI 22 FÉVRIER 2011 À 19H 30VENTE CATALOGUÉE D’ANTIQUITÉS

ET D’ŒUVRES D’ART (500 LOTS)tableaux, meubles, sculptures,

bijoux, argenteries, etc

EXPOSITION DES LOTS:VENDREDI 18 FÉVRIER DE 14 À 19H

SAMEDI 19 FÉVRIER DE 10 À 19HDIMANCHE 20 FÉVRIER DE 10 À 19H

Prochaine évaluations gratuites en nos bureaux : lundi 24 janvier 2011.

70/74 Avenue de Roodebeek – 1030 Bruxelles Tél. 02/741.60.60 – Fax : 02/741.60.70 E-mail : [email protected] – Internet : www.horta.be

CATALOGUESINTÉGRALEMENTILLUSTRÉS SURINTERNET

PAUL ANTOINE DE LA BOULAYE (Ecole française 1849 1926)

Huile sur toile : « Jeune orientale accoudée »

Dim. : 100x70 cm

MARK DEDRIE (Ecole belge)

Acier inoxydable : « Manchots royaux»

Dim. : H. : 50 cm

BOCH KERAMISVase en faïence émaillée mate

au décor d’ours polaires.

Signé Ch. Catteau.

Dim. : H. : 37 cm

Pendule à poser en bronze au motif d’Amour et Psyché,

sur socle de marbre de Sienne. Début

19e.

EMILE BAES (Ecole belge 1879 1954)

Huile sur toile : « Le choix du modèle »

Dim. : 150x210 cm

(Ecole belge 1818 1896)

Huile sur panneau : « Troupeau sur fond de paysage »

Dim. : 82x117 cm

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