Espérance 63

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« Un geste chrétien dans un monde qui souffre » mars 2009 63 Roumanie Bosnie Arrivée du conteneur au Sud Kivu 3000Bornes Solidaires

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Journal d'information de l'association humanitaire La Gerbe. Numéro 63 de mars 2009

Transcript of Espérance 63

Page 1: Espérance 63

« Un geste chrétien dans un monde qui souffre »mars 2009

63N°

Roumanie Bosnie Arrivée du conteneur au Sud Kivu 3000Bornes Solidaires

Page 2: Espérance 63

Directeupublica

Jean-M

SEMO

Edit

Mise en pageMaquette de

Jacques-Olivier

NICOLAS

ImpressionMISE EN PAGE

1 rue Baron Gérard

78230 LE PECQ

Siège socialEspace Humanitaire

et Citoyenneté

ZAC du petit Parc

13 rue des Fontenelles

78920 ECQUEVILLY

www.lagerbe.org

Tél 01 34 75 56 15

Fax 01 34 75 93 79

em@il

[email protected]

Gîte d’accueil d’urgenceFerme Claris

30350 LEZAN

Tél/Fax 04 66 92 01 08

mars 200963

Association Chrétienne de Solidarité InternationaleAsso. loi 1901 créée en 1988 déclarée en Sous-Préfecture de Mantes la Jolie sous le n° 0781007848

n° Siret 419 824 669 000 40 APE : 9499Z - France : CCP : 46 261 09 V - LA SOURCESuisse : en passant par la Fondation Mon Rocher (bulletin de versement sur le site internet)

Abonnement annuel : 10 € / 4 numéros

N° ISSN : 1259-3621 - Commission Paritaire : 1008 G 78454 - Dépôt légal : à parutionJournal d’information - Tirage : 5 000 exemplaires

Conformément à l’article 27 de la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectifi cation aux données vous concernant dans nos fi chiers

mars 200963EDITO

Avez-vous remarqué que le printemps arrive?Bien sûr, c’est comme tous les ans à la même époque :-)La morosité sociale, économique etc qui nous entoure est trop forte?

Le printemps arrive.

Parfois dans la vie, on a besoin que quelqu’un nous tape sur l’épaule et nous dise: «As-tu remarqué ces belles choses ? Cette explosion de vie et de couleurs ?»

Comme quelqu’un qui, il y a bien longtemps, a attesté à ceux qui le suivaient, avant même la période de la moisson: « Je vous le dis, levez les yeux et regardez! Les champs déjà blanchissent pour la moisson!»Oui, l’hiver existe, le mal existe. Mais découvrons ce que nous disent nos amis roumains d’ARAD, en fauteuil roulant et encore champions nationaux de handi-basket, nos amis congolais à l’arrivée du conteneur, les jeunes accueillis à l’ADDIP, les enfants parrainés à Brasov, ou à Bucarest où l’on réapprend à accueillir l’enfant à naître. Retenons les visites inoubliables comme celle de cette équipe de Russie à Ecquevilly, ou celle du «prêtre des loubards» à la Ferme Claris, rencontrent qui nous entraînent vers le sujet du pardon et de la réconciliation.Des personnes engagées pour le bien, des rencontres qui font germer des réfl exions, un chemin vers la vie...Le dossier central nous parle de nouvelles lois qui ont été proposées suite à des actions militantes. Souhaitons que leur application ait les eff ets attendus. Pas de naïveté, mais une bataille pour faire reculer la misère, c’est toujours une bonne nouvelle.

Le printemps arrive, sortons dans cette belle lumière. Bonne lectureJean-Marc Sémoulin

Roumanie - ADMR .............................................................. p 3RDC - Arrivée du conteneur ...................................................... p 4Roumanie - Association Bethel / Bosnie - Nouvelles de Walter .......... p 5Roumanie - Association ADDIP ............................................. p 6-7Roumanie - Fondation Semn de Viata .......................................... p 8Loi DALO - Le RSA ........................................... encart 4 pagesRoumanie - Mission Est West .................................................... p 9France - Ferme Claris de Lézan ........................................... p 10-11Réfl exion - Paron et Réconciliation ....................................... p 12-13France - Visite de Russie ......................................................... p 14France - Annonces diverses ....................................................... p 15Défi - 3000 Bornes Solidaires ..................................................... p 16 S

om

ma

ir

e

Page 3: Espérance 63

association à but non

lucratif créée en 1992

dont les activités se

développent sur la

base du bénévolat.

Son but est de pallier

les aff ections neuro-

musculaires par tous

les moyens médicaux,

sanitaires, sociaux,

familiaux et humani-

taires possibles. Voici

les principales activités

de l’association : conseil

et accompagnement

des personnes avec

handicap, distribution

de matériel biomédical,

diverses activités

ludiques, excursions.

ADMR Asociatia Distrofi cilor Muscular din Romania

p3

Roumanie

Arad

mars 200963

A.D.M.R. Arad, 13.02.09.

Nos chers amis,

Voici de nos nouvelles :

Le 19 janvier 2009, nous avons organisé l’Assemblée Générale de l’association avec

les 50 membres inscrits et nous avons publié auprès des médias locaux les détails de nos activités pour 2008, ainsi que les projets pour cette année:

• des conseils concernant les problèmes du handicap physique

• la distribution gratuite du matériel médical reçu de “La Gerbe” pour les gens d’ Arad

• diverses réunions: l ’anniversaire de l’association, l’Assemblée Générale, les fêtes de Pâques et Noël, le 3 décembre, des thèmes mensuels variés

• des activités par le Club Sportif “Temerarii”, dont l’équipe de basket en fauteuil roulant a gardé pour la deuxième fois le titre de champion national de Roumanie.

• le soutien matériel ou financier pour les membres à l’aide des quelques sponsors occasionnels

• la présentation du bilan comptable de l’association

• un vieux rêve à accomplir: acheter un minibus 8+1 places adapté, nous avions essayé en 97 d’en trouver le fi nancement, sans succès. Nous souhaitons donc continuer ces recherches de fi nancement, afi n de pouvoir nous déplacer en groupe facilement.

Nous nous lançons dans cette recherche avec la conviction que Dieu dirigera vers nous des gens au grand cœur et que petit à petit, notre rêve prendra vie. Il faut bien-sûr mentionner ici les 1000 Euros que nous avons reçu de votre coté, qui constituent le commencement du fi nancement, et aussi un encouragement pour les lecteurs de votre revue, à participer eux-mêmes selon leurs possibilités à ce rêve.

Voici quelques autres projets que nous avons pour 2009

• continuer la lutte pour combattre les discriminations de toute sorte vis à vis du handicap (mentalité, barrières architecturales...)

• continuer des aménagements pour le cabinet de kinésithérapie

• mettre en place un atelier de peinture à l’aide d’ un peintre consacré

• proposer des concours littéraires sur des thèmes divers

• l’anniversaire de chaque membre au siège de l’association ensemble avec les autres membres.

Grand merci pour votre aide pendant 2008!

A très bientôt et que Dieu vous bénisse richement.

Rodica et Mihai FIGHIR

Depuis le numéro 4 d’Espérance, Jacques-Olivier Nicolas réalise bénévolement la mise en page de votre journal.

Il n’apparaît ni dans les articles ni en photos, mais passe des heures, quatre fois par an, à travailler chaque photo, créer les dessins qui viendront illustrer les articles.

A l’heure où nous réalisons ce numéro, il se remet peu à peu d’un accident de santé. Ce{numéro sera donc mis en page avec les moyens du bord. Merci encore, Jacques-Olivier, pour ce travail accompli dans l’ombre depuis si longtemps.

L’équipe de rédaction

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Arrivée du conteneur au Sud Kivu

partenaire de La Gerbe

depuis début 2007.

Un conteneur a été

préparé en 2007

puis envoyé

début 2008.

La situation locale est

toujours diffi cile suite

aux aff rontements dans

la zone concernée et au

tremblement de terre

début 2008.

p4

Qui se rappelle encore du départ du conteneur pour la République Démocratique du Congo?

En février 2008, il quittait le hangar à Ecquevilly vers un parcours du combattant,

truff é de mille péripéties. Il est fi nalement arrivé à bon port au Sud Kivu ... en

décembre!

Voici quelques photos de ce déchargement et le courrier de remerciement transmis par nos amis.

Daudi

mars 200963

Maun

oundere

Bangassou

Faya-Largeau

Moundou

Blantyre

Tsumeb

Al Fashir

Atb

Bukavu

Bumba

Kalemi

Kamina

Kananga

Kisangani

Kasama

Mongu

Victoria Falls

Chipata

Livingstone

LikasiLubumbashi

Mbandaka

adi

Luena

Malange

Huambo

ango

erberati

Bossangoa

Ndele

Juba

Waw

Gulu

Mb

Mwa

Tabo

Bujumbura

N’Djamena

A

Li

Kigali

Kinshasa

Lusaka

Harare

Bangui

e

Khartoum

Kampala

SOUDAN

BIE

TCHAD

ANGOLA

ZAMBIE

REPUBLIQUECENTRE

AFRICAINE

OUGAND

MALAW

BURUNDI

RWANDA

ZIMBABWE

CONGO

Républiquedémocratique

du CONGO

RDC

Sud Kivu

«Nous réitérons nos remerciements d’abord à not re Dieu

qui a rendu poss ible le projet et en sec ond lieu l’ass ociation

« la Gerbe » avec tout son personnel ainsi que tous les

membres de l’Eglise de Meulan, qui malgré les multiples

méandres n’ont ménagé aucun eff ort pour que ce projet

aboutiss e.

En date du 27.11.08, nous avons été agréablement

surpris par un coup de téléphone : le conteneur était

déjà stationné à la fr ontière de not re pays et n’att endait

que les formalitěs pour fr anchir la douane. Depuis cett e

date, les démarches pour le dédouanement ont débuté

et ont pris une semaine et demi pour fi nir en date du

08.12.08, jour du déc hargement. Les formalitěs douanières

et autres , liées aux diff érents services de contrôle, ont été

entachées par diverses diffi cultěs mais Dieu merci, tout

s’es t fi nalement bien pass é.

Nous disons encore une fois merci pour ce don que la

population du Poste Muku en particulier et tous les

bénéfi ciaires de près ou de loin n’oublieront jamais car des

générations en profi teront.

Merci

Page 5: Espérance 63

Association BETHEL

p5

mars 200963

Quelques nouvelles des familles soutenues financièrement par

l’association Béthel :

Pour la famille Danescu, qui a 9 enfants, Béthel a acheté un surpresseur pour retirer

l’eau du puits, un appareil électrique pour chauff er l’eau, une cabine de douche, un évier

et du matériel pour l’installation électrique et sanitaire, du carrelage et a assuré le paiement

du plombier.

Ces travaux ont pour but d’aménager un vestibule qui va servir de cuisine et de salle de bain afi n d’agrandir leur maison qui a seulement 2 pièces (pour 11 personnes !). La famille pourra utiliser la machine à laver automatique qui lui a été donnée et arroser le grand jardin potager.

La famille Mititelu, qui a 10 enfants (dont un déjà marié), a été aidée fi nancièrement pour reconstruire l’étable pour la vache, le cheval et les cochons. Les garçons et le père ont bricolé eux-même les briques en ciment. Avec le reste du ciment, ils vont couler une dalle en béton, au printemps, pour construire au-dessus une mansarde: elle servira comme logement pour un des fi ls qui va se marier. Les animaux ont été bien abrités cet hiver sous un toit en bois. Une de leurs fi lles est soutenue par un parrainage pour ses études à l’université de Brasov.

Simona Giurea a été soutenue par Béthel pour ses études à Bucarest, suite à de grandes diffi cultés à la maison : son père, malade psychique, a tout cassé à la maison et sa mère s’est réfugiée chez des amis. L’an passé, Simona avait trouvé du travail mais il y a 2 mois, le magasin où elle était vendeuse a fermé. Avant elle, nous avions soutenu sa soeur qui après 2 ans d’études s’est mariée dans une autre ville; où elle continue les études et soutient fi nancièrement son frère qui est étudiant sur place.

La famille Nica, 9 enfants, est soutenue par Béthel qui paie le loyer de l’appartement de 4 pièces où elle habite. Le papa est en retraite médicale à cause d’un diabète et d’autres maladies. Un de leurs fi ls est également parrainé pour ses études en sciences sociales et politiques à Bucarest.

M. Palea, jeune marié, orphelin des 2 parents, a reçu des meubles de notre part.

L’hôpital d’urgence de Ploiesti a reçu des lits électriques, des tables de chevets, des vêtements hospitaliers.

Parmi beaucoup d’autres bénéfi ciaires...

Maria Mateescu

Roumanie

Ploiesti

Bosnie, Zenica

Nous avons décidé de faire un autre pas vers le projet

agricole: Dieu voulant, nous aurons en mains le plan de travail écrit par un

ingénieur agronome qui travaille pour le gouvernement.

Nous avons essayé de trouver une ligne de crédit pour le développement agricole et communautaire, mais comme association, la banque ne peut pas nous faire de crédit, sauf si nous créons une entreprise agricole. C’est ce que nous sommes donc en train de faire. Nous n’avons pas d’autre solution pour le projet. En tout cas, le gouvernement nous donnera des subventions et des primes au fur et à mesure que nous commencerons notre projet, il faut donc investir d’abord et le gouvernement viendra après avec d’autres ressources.

Ce que nous cherchons, ce sont des amis, des associations ou d’autres personnes qui pourraient nous faire un prêt, ou mieux un don, pour que nous puissions débuter le projet agricole. L’année passée, nous avons dépensé presque 4000 Euro pour préparer 4 hectares du terrain pour des fi ns agricoles.

Nous voulons planter 1500 pieds d’arbres fruitiers, acheter 4 serres, un tracteur et des semences. Tout cela nous coûtera environ 15.000 Euros. Si nous investissons cette somme, le gouvernement nous rendra déjà en trois à quatre mois 4000 Euros en prime.»

Walter Goncalves

Page 6: Espérance 63

Mission Est-Ouest

sont à l’origine

de la création de

l’ADDIP en 2006,

afi n de proposer

aux jeunes issus

d’orphelinats

une formation et

une réintégration

progressive.

ADDIPAssociation de Développement Durable et Insertion Professionnelle-ADDIP

p6

mars 200963

Un nouveau commencement

Un e n o u v e l l e a n n é e ! . . . Chaque début d’année est... un

nouveau début. Une nouvelle opportunité pour le changement, de nouvelles occasions de mieux faire ce qui, dans le passé n’a pas été si

bien fait ou pour de nouvelles opportunités.

Dès le début de l’année, on ressent tout cela. Et dans le cadre de l’ADDIP, on a les mêmes sentiments. Nous avons fi ni l’année dernière dans une atmosphère pleine d’enthousiasme, de joie et de grandes attentes.

Nous aurions aimé commencer la nouvelle année dans la même ambiance que la fi n de l’année dernière. Mais le début de l’année ne s’est pas passé dans le même esprit. Nous allons expliquer ci dessous pourquoi.

Un marathon ... pour de nouvelles vies

Thanksgiving day – pas seulement un repas que nous avons tous préparé, mais aussi une occasion pour réfléchir à tout ce pour quoi on doit être reconnaissant pour l’année qui vient de s’écouler. Nous avons été très touchés d’entendre que la majorité des jeunes avaient affi rmé que le contact avec nous, l’équipe de l’ADDIP, a été probablement la meilleure occasion d’être reconnaissant. Nous sommes heureux de l’entendre, mais nous voulons aussi être sincères: notre seul mérite a été dans le choix de faire ce que Dieu nous mettait à coeur de faire pour ces jeunes. Ce qui a attiré mon attention a été aussi le fait de constater que les jeunes de Poiana Soarelui connaissaient très

bien l’art de la table, des règles que j’ignorais. Souvent ce sont eux qui nous apprennent des choses.

Fin novembre on a appris des choses sur nos amis de France – ils apprennent très vite à jouer au volleyball! Ici (sur la photo) c’est Michael qui regarde impuissant, son équipe en train de perdre, tandis que notre équipe gagne. Jean-Marc a pris la photo. Il a du mal à accepter peut-être la défaite.

Je sais que vous aurez du mal à le croire, mais pour donner plus de fraîcheur à nos activités, on essaie d’expérimenter des situations variées– comme celle de cette photo. Notre collègue Ancuta, qui a déménagé vers la fi n de l’année dernière, a voulu nous laisser une image très claire de ces transformations qui ont eu lieu dans sa vie en tant que salariée dans le cadre de l’ADDIP. Voilà les derniers changements.;-)

Pour redevenir sérieux, le départ d’Ancuta a laissé un vide au sein de l’équipe ADDIP, mais dans les cœurs des jeunes aussi. Elle nous manque beaucoup, mais on sait que ce changement sera très bénéfi que pour elle et sa famille.

On ne pouvait pas fi nir l’année dernière sans célébrer Noël. Nous avons eu l’occasion de fêter Noël plus tôt avec nos jeunes, mais surtout de nous souvenir de la vraie signifi cation de cette fête. Un seul signe de tristesse: la dernière réunion à laquelle Ancuta a participé, avant son déménagement pour l’Italie. C’était impressionnant de voir combien les jeunes s’étaient attachés à elle.

Les pensées d’Eva

«J’espère ne pas faire quelque chose de mal dans ce que je fais ou ce que je dis... je veux qu’ils soient contents de moi ». C’était avec ces pensées que j’ai commencé le travail à l’ADDIP et tout cela, parce que tout était parfait entre Costi et Ancuta : ils interagissaient parfaitement, ils faisaient preuve de beaucoup de professionnalisme et de collégialité, et surtout d’une belle amitié. La relation qu’ils avaient avec les jeunes prouvait que ces derniers les aimaient... moi aussi je souhaitais avoir la même relation avec ces jeunes, c’est sûr!

Mais combien de temps devrais-je attendre pour avoir leur professionnalisme? Maintenant, juste

Roumanie

Brasov

Page 7: Espérance 63

personnes marginalisées,

se trouvant en diffi culté,

afi n de faciliter

leur intégration /

réintégration sociale

et professionnelle ;

la promotion des

valeurs morales et le

ADDIPAssociation de Développement Durable et Insertion Professionnelle-ADDIP

Adresse :

NOM : Prénom :

Code Postal : VILLE : Email (Facultatif) :

- Service Abonnement - LA GERBE ZAC du Petit Parc - 13 rue des Fontenelles - 78920 Ecquevilly

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Je désire :

p7

Roumanie

ADDIP

mars 200963

après trois mois de travail chez ADDIP, je peux affi rmer avec joie et satisfaction que je suis en train d’atteindre mon objectif: créer des relations de qualité, qui soient au moins au même niveau que la qualité des relations qu’Ancuta a développées.

Cet aspect m’intéresse beaucoup parce que, à mon avis, on ne peut pas intervenir dans les vies des jeunes sans avoir créé au préalable une relation de qualité basée sur l’amour, la confi ance, le curiosité et l’interaction.

Eva.

Vous vous demandez peut-être pourquoi un gâteau d’anniversaire apparaît dans un article d‘information ?

C’est celui qu’une partie des jeunes a préparé pour mon anniversaire. Et j’aurais voulu que vous soyez là pour voir ce gâteau; je ne sais

p a s si je vous aurais permis d’en goûter tellement il était bon! Mais je ne

voulais pas vous parler du gâteau, surtout d’autre chose. J’ai le sentiment que nous sommes

passés à une autre étape de notre interaction avec les jeunes. Au début,

c’était une étape de découverte, d’échange d’informations, de mise en confi ance.

Grâce à ces surprises que ces jeunes ont préparées pour mon anniversaire ( je viens d’avoir 40 ans), j’ai compris que maintenant c’est une autre étape de notre relation. C’est le moment où nous recevons de leur part: de l’encouragement, de la préoccupation, de l’amour, de l’aff ection et même des soins. Nous observons tout cela d’une manière ou d’une autre. Un jour, un jeune

m’a envoyé un texto qui m’a beaucoup impressionné. Un autre jour, une des fi lles m’a demandé: « Vous êtes fâché ? Vous avez l’air un peu abattu ? C’est à cause de nous ? On a fait quelque chose de mal ? »

Oui, c’est un rêve qui devient réalité. Une relation basée sur l’affection des deux côtés, une relation authentique.

Et nous savons que cette relation est comme un « pont » qui nous aidera à construire leurs caractères et qui nous permettra de les guider dans leurs décisions.

Et pour mieux argumenter ce que je viens de dire, début février, les filles ont passé un temps si agréable que les garçons étaient jaloux: une fête des filles : patinoire, pyjama party, bowling! Je me suis engagé à organiser bientôt pour les garçons quelque chose de mieux. Mais en attendant ce moment, à bientôt !

Nous vous remercions pour tout ce que vous faîtes pour nous.

Avec affect ion, amitié et considération,

Costi .

Page 8: Espérance 63

Fondation Semn de Viata

un centre accueillant

de jeunes mères,

généralement

abandonnées par

leur mari ou leur

compagnon, et dont

la situation peut les

amener à abandonner

leur enfant.

Les jeunes femmes

restent généralement de

6 à 9 mois. A partir du

quatrième mois, elles

commencent à travailler

à l’extérieur grâce à

l’aide que le centre leur

fournit pour trouver un

emploi.

Transmission de contactsEn nous faisant connaître auprès de vos amis c’est une aide importante que vous nous accordez.

Vous pouvez envoyer de ma part un exemplaire découverte d’Espérance à :

Adresse :

NOM : Prénom :

Code Postal :VILLE :

Adresse :

NOM : Prénom :

Code Postal :VILLE :

p8

mars 200963

«Nous voulons vous remercier pour tous les eff orts que vous faites pour apporter un soutien permettant aux bébés de rester auprès de leurs mères.

Votre aide est grande et nous l’apprécions énormément, car actuellement le foyer est

rempli de mères et de bébés. Il y a maintenant 6 mamans, dont 2 enceintes et 8 enfants. Le mois prochain, nous aurons 10 enfants à la naissance des 2 bébés. Cela représente énormément de travail, mais nous nous sentons honorés de la confi ance que le Seigneur nous accorde en nous permettant de prendre soin et d’aimer ces femmes et ces enfants.

Nous avons 2 jeunes mères de 17 ans, dont l’une est enceinte et a une fi lle de 17 mois et l’autre une fi lle de 7 mois. Il est diffi cile de voir de si jeunes fi lles loin de chez elles, rejetées de leurs parents ainsi que du père de leur enfant. Nous avons besoin d’un amour et d’une sagesse constants dans la formation que nous leur apportons car elles ne savent pas comment aimer et prendre soin de leur enfant. Il est dur d’admettre que l’amour pour leurs propres bébés ne vient pas naturellement dans leur coeur. L’enfant leur apparaît comme une barrière pour le futur, comme l’obstacle entre elles et leurs parents, leur famille ou leur emploi. Ainsi l’ignorance et l’indifférence sont plus à leur portée que l’amour pour leurs enfants.

Je joins quelques photos des mamans et de leurs bébés dans le foyer et je vous demande de prier afi n que chaque enfant reste en sécurité auprès de sa mère et pour que puissions trouver la bonne solution pour le futur de ces femmes. Priez en particulier pour une femme enceinte, mère de 2 garçons de 4 et 5 ans, qui a été mise

à la porte par l’homme qui a partagé sa vie pendant les 12 dernières années. Elle ne veut pas garder son dernier enfant à naître d’ici un mois parce qu’il s’agit d’un garçon et que son mari ne voulait pas de troisième enfant.

Elle n’a pas interrompu sa grossesse, mais ne veut pas garder le bébé car elle le

considère comme un obstacle dans sa recherche d’emploi et dans son rôle

de mère pour élever ses deux premiers enfants.

Emanuel Chitirescu»

Roumanie

Bucarest

Page 9: Espérance 63

fi lle Hanna dirigent

l’association, qui

parraine 120 familles

grâce au soutien d’une

entreprise allemande et

de La Gerbe.

Un nouvel envoi de

matériel devrait être

expédié par La Gerbe

courant mars.

“Fundatia Missiunea Est-Vest”des nouvelles des enfants Purice

p9

mars 200963

Roumanie

Brasov

A l’occasion des fêtes, on a rendu visite aux enfants de la famille Purice. Ils étaient tous chez eux et ils étaient très heureux de nous voir et de voir leur frère aîné Benjamin qui habite en Angleterre. Ils vont tous bien.

Un frère de l’église locale s’occupe d’eux, les surveille de près en famille, à l’école et à

l’église.

Laurentiu a 11 ans, il est élève en quatrième, il a de bonnes notes, va à l’école l’après-midi et il est bien portant. Il s’est réjoui des vacances d’hiver parce qu’il y a eu de la neige et il a pu faire de la luge et du ski, il aurait voulu avoir des vacances plus longues.

Flavius a 8 ans, il est élève en CM, a de bonnes notes à l’école, est bien portant et profi te des vacances. Il se réjouit de ces vacances pleines de neige. Ma visite lui fait très plaisir et il m’a dit de lui rendre visite le plus souvent possible.

Alisa a 6 ans et va à l’école (maternelle), est très joyeuse. Elle aime beaucoup dessiner, elle très douée. Elle était très contente de voir son frère aîné d’Angleterre qui lui a donné du chocolat. L’école où va Alisa s’appelle « Le Petit Prince », et le groupe dont elle fait partie s’appelle « Les Anges ». Elle est très bavarde ; elle m’a dit qu’elle avait deux maîtresses préférées : Ani et Alina.

Ce sont des enfants sages et obéissants. Ce qui m’a beaucoup impressionné, c’est que tous les soirs, ils se réservent une demi-heure pour prier: ils remercient le Seigneur pour les bénédictions qu’ils ont reçues et ils prient pour tous ceux qui les aident. Quand je suis parti, ils m’ont tous remercié en même temps, en chœur.

Marta et Hanna Oprita

Brasov sous la neige

www.lagerbe.org

En complément de la version papier du journal Espérance, retrouvez la version en couleur et des articles complémentaires sur le site internet de la Gerbe.

Ce mois ci nous vous proposons de découvrir en complément :

• Nicolas Tomoniu nous présente l’historique de la coopération entre

la fondation Tismana et La Gerbe, extrait d’un DVD qu’il a réalisé pour l’association.

• Un compte-rendu de la mission en Ukraine qui accompagnait un convoi de marchandises de première nécessité.

• Quelques mots sur le repas et la brocante de février à Ecquevilly. Temps fort de convivialité et retrouvailles des anciens salariés.

• Et biensûr le suivi en direct du défi 3000Bornes Solidaires présenté en page16.

Page 10: Espérance 63

Soirée du CoeurSamedi 14 Février : tout le monde le sait, c’est la St Valentin, la fête des amoureux. Une affaire de cœur. Un cœur pour les démunis, les exclus, pour ceux qui ne p e u v e n t p a s s e payer le bon menu S t Va l e n t i n a u restaurant du coin, c’est ce qui va faire bouger un collectif de St Chris to l -les-Alès dans le Gard. Ce soir là, pas question que quelqu’un reste

sur le carreau. Les Restos du Cœur, l’Eglise Réformée Evangélique, l’association Partage, le club peinture junior, plusieurs commerçants généreux, et de nombreuses familles se sont unis pour créer une soirée du Cœur. La mairie met à disposition la grande salle de la Maison pour tous, et c’est parti. Ceux qui ont de quoi payer assurent, par leur contribution, le repas qui est off ert aux autres, mais dans la salle plus de différence, tous se retrouvent. Le menu est

superbe : salade multicolore, verrine de saison, tajine, fromages et café gourmand ! Quant à l’ambiance, une belle surprise attend tous les invités : l’animation musicale est de style jazz : guitare et marimba avec Thierry Lutz, harpe et contrebasse de Christine Lutz, accompagnés de chansons popula i res par Monique Hutter, ces professionnels qui ont accepté de participer. Les enfants ont peint de splendides cœurs qui entourent la salle, et les tables ont aussi leur déco. Une fête qui va rester dans les esprits, et en particulier ceux des habitants – actuels ou plus anciens - de la Ferme Claris, auxquels Nelly a fait signe pour cette soirée. Une réussite, qui a fait prendre la plume à plusieurs pensionnaires.

Philippe Fournier.

Au nom de tous les résidents de la Ferme Claris, nous félicitons et remercions du fond du cœur Nelly et sa famille et tous les bénévoles de St Christol ; pour cette très agréable soirée du cœur. Petits et grands nous avons été reçus très chaleureusement. Autour des tables joliment décorées,

nous avons pu apprécier un très bon repas. Et pour les modestes mélomanes que nous sommes, nos oreilles ont été ravies et enthousiasmées par un orchestre original et de très grand talent.

Un très grand coup de chapeau, et encore tous nos chaleureux remerciements à tous, en particulier les bénévoles qui ont contribué à la réussite de cette soirée, pour notre plus grand plaisir. Du fond du cœur, Merci

I., une résidente

la Ferme Claris,gîte d’accueil

de l’association

La Gerbe, accueille

depuis l’an 2000

des personnes en

rupture brutale

de logement,

principalement des

femmes victimes

de violences.

Ferme ClarisFlash Infos Claris // Flash Infos Claris // Flash Infos Claris //Flash Infos Claris //Flash

France

Lezan

Le début d’année est la période des bilans comptables (très léger défi cit en

2008, qui compense l’excédent de 2007), des statistiques (une durée moyenne de séjour de 53 jours en 2008, des évaluations

(une exigence légale de plus en plus requise dans les bilans), mais aussi un moment où

l’on réfl échit aux projets de l’année (jardin, atelier informatique), aux changements aussi

(deux nouveaux bénévoles nous ont rejoints en cette fi n 2008).

Les actualités, c’est Claire qui, après 4 mois passés à la Ferme Claris, a souhaité continuer son activité pour plusieurs mois encore ; c’est Sophie qui apporte de plus en plus son accompagnement et sa présence auprès des mamans ; c’est Sara qui aide les familles à faire face aux diffi cultés de budget (!) ; c’est Natacha qui développe la communication avec le village; c’est le conteur Jean M’Balla qui se taille un grand succès lors d’une soirée conte ; c’est Michaël Païta

qui vient d’Ecquevilly nous offrir trois jours de bricolage divers et qui nous parle de son travail pour la Roumanie ; c’est Priscille qui nous prépare tous nos menus d’avance ; c’est la soirée du Cœur le 14 février et la visite de Guy Gilbert le 21 ; et au moment où nous écrivons, ce sont surtout une maman avec ses 3 enfants à l’appartement Passerelle, et dans le grand gîte trois mamans avec chacune un tout petit, deux mamans avec deux enfants, et une personne seule : animation, discussions, contraintes de la vie collective, sorties, fraternité, questions sur l’avenir se mêlent dans un quotidien que viennent réjouir des visites inattendues, comme cette ancienne pensionnaire Caroline que nous n’avions pas vue depuis trois ans, ou encore Janie qui passe donner un encouragement, ou encore tout le centre aéré du village avec sa vingtaine d’enfants costumés pour le carnaval.

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Témoignage d’une nouvelle recrue à Lézan

Ferme ClarisFrance

Lezan

La visite inoubliable

En ce week-end du 21-22 février, les communautés chrétiennes d’Anduze

et Alès ont reçu Guy Gilbert, prêtre chez les loubards, comme il s’intitule lui-même. Il a

donné des conférences dans ces deux localités, et la Ferme Claris a de plus bénéficié de sa visite, conçue par Nelly et organisée par Marc Marx, en séjour dans la région. Un grand merci à tous les deux. Cet éducateur de rue, que vous avez sûrement déjà entendu, ou vu, ou lu, a été pour nous fi dèle à son message, tant apprécié, car Guy Gilbert, c’est :

L’art de choquer, avec ses « gros mots » et ses interpellations aux « mamies qui font rien », et en même temps sa façon de rester vrai : « La bonté ? J’essaye d’en manifester » ;

L’art des formules, avec son « vivre de telle façon que seule cette façon de vivre convainque les autres que Dieu existe » ;

L’art de l’encouragement envers les plus ignorés, ses compagnons qu’il fait applaudir pendant la rencontre ;

L’art de rendre sympathiques des jeunes délinquants, des jeunes condamnés pour diverses fautes, qu’on se prend à aimer en voyant le fi lm et en entendant le témoignage de celui qui se dit animé de la « volonté de transmettre l’amour » ;

L’art de ne pas chercher à convertir qui que ce soit, mais de savoir mettre en valeur toute parcelle de vie, et « construire des jeunes debout en leur donnant un avenir par le travail et par le rêve» ;

L’art d’entrer en relation avec ceux qui ont une autre religion, ayant en particulier appris l’arabe, ayant lu le Coran, et invitant tout être à se tourner vers un Dieu d’amour.

Venant de Paris, je suis arrivée dans la région en 2005, suite à mon mariage avec un Montpelliérain.

Après avoir travaillé des années dans le tertiaire, j’ai voulu profi ter de ce temps de recherche d’emploi pour me diriger vers d’autres voies, notamment le social, qui correspond mieux à ma personnalité. Je m’étais investie personnellement dans une association d’aide relationnelle depuis quelques années.Des amis m’ont parlé de la Ferme Claris pour un emploi d’aide familiale, et c’est avec joie que j’ai intégré l’équipe en septembre 2008.

La Ferme Claris est comme un pont entre des personnes fragilisées et les rouages administratifs de notre société et cela dans un cadre familial où elles peuvent se poser et se reposer avant de prendre un nouveau départ.

Je trouve cette structure vraiment intéressante par ce qu’elle off re, et je suis heureuse de participer à l’accueil des femmes et de leurs enfants, qui nous apportent leurs sourires et leurs envies de vivre malgré leurs diffi cultés.

Claire Basile

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Une interview Les résidents de la Ferme Claris vous donnent une petite idée de l’événement qu’a représenté cette rencontre pour nous tous.

Qu’est-ce qui a retenu votre attention pendant la conférence ?

L : Un homme exemplaire, par sa générosité et sa gentillesse.H : J’ai aimé son ouverture d’esprit, sa générosité.La : Son humanité.I : Son ouverture vers l’islam, et le parallèle avec les chrétiens.

Qu’est-ce qui vous a frappé dans sa visite à la Ferme Claris ?

L : Le plaisir de le côtoyer de près.La : Son abord facile, il ne se prend pas la grosse tête.I : Par moment on a du mal à réaliser que c’est un prêtre, par son discours et son ouverture d’esprit ; et pourtant il ramène tout à sa vocation chrétienne.

Aujourd’hui qu’est-ce que vous retenez ?

L : Un homme qui aide les autres.H : Dieu est amour.La : Les images de jeunes ados qui découvrent ou retrouvent la tendresse par le moyen des animaux dans la ferme de Faucon en Provence.I : L’image de ce que j’attends d’un homme religieux, ouvert aux autres.

Page 12: Espérance 63

Pardon et RéconciliationUn chemin à travers l’impossible à dire

Suite au passage

de Guy Gilbert à

la Ferme Claris,

suite aussi à un

cheminement

personnel, en

pensant également

aux personnes

accueillies dans nos

établissements qui

ont vécu souvent des

grandes douleurs, je

souhaite partager ici

quelques pensées sur

ce thème, sachant

que ce sujet est

sensible pour chacun

car nos expériences

sont très diff érentes.

J’invite chaque

le

c

Réfl exion

Des paroles fortes de Guy Gilbert ont interpellé toute l’assistance lors de sa visite à la Ferme Claris. « J’ai dit un jour une bêtise dans ma vie, c’est

d’affirmer que seuls ceux qui ont été aimés pourront aimer à

leur tour ; c’est faux, car en fait il suffi t de croiser quelqu’un qui aura

été un ‘passeur d’amour’ pour que même ceux qui en ont cruellement manqué puissent le découvrir et le transmettre. Pour cela, il faut pardonner. Je dis aux jeunes qu’il leur faudra un jour pardonner à ceux qui leur ont fait du tort, pour qu’ils puissent se tenir comme des hommes debout. Je ne les évangélise pas, mais le soir, je leur dis qu’ils doivent se réconcilier avec le copain avec lequel ils se sont disputés pendant la journée. C’est pas l’évangile, ça ? »

Pour aider à démêler les sentiments de confusion qui nous habitent après une off ense, suggérons ici deux versants à cette question.

- Face à l’injustice, aux actes de violence, d’humiliation, d’irrespect, s’indigner, oui. Ne pas se résigner. Ne pas penser qu’on l’a sans doute mérité, ou que c’est notre histoire, qu’on n’y peut rien. Ne jamais laisser planer l’idée d’un destin implacable qui nous poursuivrait. ‘Relèves-toi’, disait Jésus. La Bible invite à s’arrêter pour voir que nous sommes des vivants, créatures merveilleuses (Ps. 139.14), dont Dieu

a voulu l’existence, et pour lesquels il a de nombreuses pensées (Ps. 139.18) et des projets d’avenir et d’espérance (Jér. 29.11). ‘Personne ne doit vous nuire’, disait Jésus (Ev. Luc 10.19). Et si cela nous est arrivé malgré tout, à cause de la méchanceté de certains, refuser qu’ils nous enferment dans leur tentative d’emprise...

- Et en même temps ne pas réduire les gens aux actes qu’ils ont commis. Laissons-leur cette part d’humanité. Comme le dit l’écrivain Maurice Bellet, la honte, la culpabilité où ils se trouvent ne sont pas la vraie demeure de l’humanité à laquelle ils sont aussi appelés. Ils ont droit à entendre la parole : « Tu peux vivre »...

Alors, pardonner ? Oui c’est un chemin de liberté. Mais, pour reprendre la prière chrétienne, on ne peut pardonner « qu’à ceux qui nous ont off ensés ». Le pardon suppose donc de reconnaître l’off ense qu’on a subie. C’est pourquoi, tant qu’une personne n’a pas déclaré (à quelqu’un) l’horreur qu’elle a subie, personnellement je ne peux pas lui dire qu’il serait bon qu’elle pardonne. Je peux seulement lui faire entrevoir cette route, et l’aider à entrer dans le chemin de la vérité, et s’il le faut devant la justice des hommes (faire une déposition). Tout cela afi n que l’éventuel pardon futur soit protégé dans

La réconciliation suppose, selon

les dictionnaires, le « raccommodement

ou le rétablissement de l’amitié entre

des personnes qui étaient brouillées

». C’est concilier de nouveau, et

concilier, c’est « accorder ce qui semble

contraire ». L’origine du mot fait penser

à « rapprocher », « faire bouger ensemble ».

Le pardon quant à lui, tient son origine

dans le mot donner. Il s’agit de considérer

une off ense comme mise de côté, renoncer

à tirer vengeance. Il ne suppose pas du

tout qu’on ait oublié. Le pardon est une

décision volontaire de celui qui pardonne,

et il n’a rien à voir avec l’aspect juridique

(avec l’éventuelle sanction ou le jugement).

La réconciliation peut être rapide,

directe, quand il s’agit de choses mineures,

pour lesquelles on présente ses excuses.

En revanche, pour des off enses plus

graves, l’off re claire du pardon est la

première étape. Si elle n’est pas franchie

par une des deux parties en présence, sans

doute ne peuvent-elles pas se réconcilier.

Souvent on entend dire qu’on voudrait

se réconcilier, mais a-t-on fait d’abord

le pas du pardon ?

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Page 13: Espérance 63

Pardon et Réconciliation Un chemin à travers l’impossible à direRéfl exion

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sa valeur. La première étape c’est donc de dire que ce qu’on a subi n’est pas acceptable.

La Bible (voir l’évangile selon Matthieu ch. 18 v. 15-18) nous invite à le dire

directement à la personne qui nous a fait tort, et s’il n’écoute pas (ou s’il est

dangereux de le faire seul), le faire alors devant deux témoins (dans certains cas ce sera

devant la justice). S’il n’écoute pas non plus, l’évangile nous invite à ne plus avoir de relation avec cette personne. L’évangile ajoute que dans ce cas tu es délié de la relation et que le ciel te libère aussi de ce poids (« ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel »). Ou bien, pour le dire avec les mots de Guy Gilbert, « si quand tu veux pardonner, l’autre ne bouge pas, alors tu

le laisses dans son péché ».

Si tu as franchi cette étape, tu peux décider ensuite d’off rir ton pardon . C ’ e s t s û r que si l’autre reconnaît sa

faute, cela va t’aider.

S’il ne reconnaît rien, il choisit, pour l’instant, de garder son fardeau. Mais pour toi de toute façon, retiens qu’une des lois universelles de la vie, c’est qu’on ne peut pas vivre avec la haine. Surtout envers ceux qui nous ont donné naissance.

Offrir son pardon pour se tenir debout, ce sera notre liberté. Mais se libérer de la haine ne veut pas dire faire comme si de rien n’était, ni non plus eff acer tout, ni même se mettre à avoir de nouvelles relations.

Dans certains cas d’horreur absolue il paraît impossible à la personne off ensée de pardonner avec des mots directs, et je respecte profondément cette attitude. Pour qu’elle se libère, je l’inviterai à demander à Dieu de le faire à sa place, car pour elle c’est hors de sa portée. Jésus lui-même, bafoué et martyrisé, n’a-t-il pas dit à son Dieu : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ? ».

Demandons à Dieu de s’occuper de celui qui a causé une blessure qui touche à l’essence même de notre condition humaine.

Off rir en Dieu ce geste ne signifi e pas qu’on va faire désormais notre meilleur ami de la personne qui nous a fait tort.

Oui, dans certains cas, un vrai repentir en paroles et surtout en actes, peut rétablir une relation. Mais parfois, ce sera impossible, et pour toujours. Retenons alors qu’on a ouvert la possibilité d’un autre chemin de vie, pour soi et pour l’autre, et que Dieu s’occupera de chacun de nous.

Deux clés pour accompagner ce chemin, d’après la Bible : la prière à plusieurs - ne pas rester seul-, et se laisser pénétrer de l’amour de Dieu pour nous - méditer, répéter en nous-mêmes les affi rmations si bouleversantes proclamées par l’évangile : oui, le pardon peut se donner car en Jésus «Dieu nous a aimés le premier»-.

Philippe Fournier

Une des lois universelles de la vie,

c’est qu’on ne peut pas vivre avec la haine.

Page 14: Espérance 63

d anciens détenus, aujourd’hui partenaires

sur des projets de

réinsertion en Russie et

jusqu’en Afganistan :

avec un seul objectif :

tendre la main à ceux

qui pour une raison ou

une autre se retrouvent

emprisonnés et leur

transmettre le message

d’espérance qu’une

autre vie est possible..

Ce programme est

suivi de très près par

les autorités russes

qui ouvrent grand les

portes des prisons,

à cette équipe, face

aux résultats obtenus.

L’équipe est constituée

de 50 personnes, toutes

des ex-prisonniers.

Visite de RussieTémoignage d’anciens détenus, aujourd’hui partenaires sur des projets de réinsertion

De la prison à la vie

Vitali nous a fait l’honneur d’inviter ses amis pour une

rencontre à la Gerbe. Avant la présentation du samedi pour laquelle ils étaient venus, ils ont également pu témoigner devant nos salariés et bénévoles dont le début de parcours de vie avait parfois quelques ressemblances avec la leur.

«J’étais en prison entre la vie et la mort. Je demandais même la mort. Il n’y avait plus d’espoir pour moi. Pourtant une personne est venue jusqu’à moi pour me dire que l’espoir existait encore. J’avais vécu une vie de délinquant pendant 20 ans. Aujourd’hui cela fait 14 ans que ma vie a changé grâce à la parole de Dieu et je veux transmettre aux autres l’espoir que l’on m’a transmis un jour.»

Comme quatre des cinq hommes originaires de l’ex-URSS présents devant nous en ce matin de février 2009, Sergey témoigne de son séjour en prison, du désespoir qu’il vivait mais aussi du changement radical que sa vie a connu grâce à sa rencontre avec Dieu.

Sergey, Vitali, Sergey, Sergey et Alexandre, tous les cinq ont un travail précis : rendre visite aux détenus des prisons russes et témoigner de leur foi pour redonner espoir. Ils estiment à environ 750 000 le nombre de détenus dans ce pays. Dans ce vaste champ de travail, leur réseau « L’Evangile pour les détenus de Russie » couvre environ 500 prisons. Cette ouverture du monde pénitencier est rendue possible seulement depuis la chute du communisme et les besoins sont immenses.

Une nouvelle vie est possible même après la prison, après la drogue ou après un divorce et ces

hommes veulent e n t é m o i g n e r. Sergey (cité plus haut) se piquait à l’opium, il en est aujourd’hui libéré.

Alexandre r a c o n t e

c o m m e n t s o n passage en prison l’a

poussé à réfl échir sur le sens de la vie. La Bible lui a été transmise et

lui a donné les réponses qu’il cherchait. Désormais, depuis 7 ans, il se consacre aux prisonniers un mois par an.

Son voisin (Sergey), lui aussi ancien toxicomane a pu fonder une famille suite aux changements opérés dans sa vie. «Nous assistons à la résurrection des familles et à la naissance d’un espoir nouveau chez les personnes aidées», dit-il.

Chaque visite, chaque don est porteur d’espérance puisque ces oubliés de la société réalisent qu’ils comptent pour quelqu’un, à l’exemple de cette femme incarcérée, ayant reçu un simple savon de la part de Sergey et témoignant par la suite de ce que cela avait signifi é pour elle, qui était alors profondément déprimée et abandonnée de tous.

Vitali et ses amis nous ont donc chaudement encouragés à continuer notre travail, car en Russie des personnes sont encouragées par ce qu’elles reçoivent. Encore une fois, nous réalisons l’importance des petites choses. Comme le souligne Sergey, malgré les faibles moyens dont nous disposons, la somme des eff orts produit des miracles.

Samedi c’était une rencontre devant des amis slaves de la région parisienne.

Vitali et ses amis veulent soutenir concrètement l’envoi de matériel à partir de La Gerbe en participant à l’action « 3000Bornes solidaires » et se sont constitués en équipe pour fi nancer un poids-lourd vers l’Ukraine.

France

Ecquevilly

Nous avons déjà dans le passé transmis du matériel pour cette association, du dentifrice, et des produits de première nécessité pour les prisonniers. En 2009 nous espérons à nouveau réaliser un convoi pour lʼUkraine, avec une partie des marchandises pour la Russie.

Un camion en préparation

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Page 15: Espérance 63

France

Un n° de téléphone

pour être vendeur sur

ce secteur :

01 34 75 56 15.

Pour être vendeur

dans une autre ville

de France:

04 78 97 26 73

p15

mars 200963

Macadam

La Gerbe souhaite relever le défi avec la nouvelle équipe du journal MACADAM et se propose d’être relais pour les vendeurs du département 78, plus spécifi quement proches des communes de : Les Mureaux, Poissy, St Germain en Laye, Mantes La Jolie, Verneuil, Chanteloup les Vignes.

Permettre à des personnes en situation de grande précarité de se relever en vendant un journal dont elles peuvent être fières, c’est aussi l’occasion d’un accompagnement et de l’apprentissage d’une gestion de budget.

Macadam a été le premier journal de rue, vendu à la criée par les personnes en diffi culté.

Il permettait aux plus démunis de gagner de quoi vivre décemment, de garder ou retrouver un logement, de manger tous les jours, de s’acheter des vêtements, bref, de vivre «normalement».

Aujourd’hui Macadam retrouve une nouvelle vie. C’est par la volonté de ses vendeurs qu’une association, sans but lucratif « les Artisans du Macadam », a été créée pour relancer le journal.

Le nouveau Macadam Macadam est un vrai journal parce que seuls une qualité rédactionnelle et un esprit gagnant permettront de fi déliser les lecteurs et de donner de la dignité aux plus démunis.

C’est un pari osé : pas d’acheteurs-donateurs, mais des lecteurs qui ont un cerveau en plus d’un cœur.

Et un maître mot : la qualité, pas la charité.

Le numéro de mars est déjà dans la rue.

www.macadamjournal.com

France

Ecquevilly

Souvenez-vous : en 1 9 9 3 , l ’ i n d u s t r i e pharmaceutique met en p lace l e s y s t ème Cyclamed.

Son but ? Mettre à disposition des associations h u m a n i t a i r e s u n e partie des médicaments non-utilisés, les autres étant incinérés. Pour ce faire, les usagers étaient invités à rapporter leurs vieux médicaments à la pharmacie. Mais en 2005, un rapport de l’Inspection générale de s a f fa ire s soc ia le s révè l e un s candale . Des pharmaciens peu scrupuleux revendaient f r é q u e m m e n t l e s méd i camen t s à d e s particuliers, au lieu d e l e s r e d i s t r i bu e r aux p l u s d émun i s . En février 2007, pour mettre fi n à ces pratiques,

une loi vint durcir la collecte de médicaments à des fi ns humanitaires.

Changement depui s le 1er janvier 2009: la redistribution à des organi sa t ions h u m a n i t a i re s d e s médicament s non utilisés mais encore u t i l i s a b l e s e s t désormais interdite.

C y c l a m e d a d o n c décidé de recentrer sa mission de collecte à des fins uniquement env i r onn emen t a l e s . L’a s s o c ia t i on e sp è re ainsi faire du « réflexe Cyclamed « un « geste naturel «. Il faut donc t o u j o u r s ra p p o r t e r ses médicaments à la pharmacie!

Pas de médicaments pour les ONG mais en pharmacie

pour destruction

W A N T E D

Nous recherchons des vêtements

Imaginez un peu la salle de stockage des vêtements à trier VIDE pendant une semaine!

Du jamais vu!

Oui, l’équipe de tri a travaillé beaucoup et régulièrement,

avec effi cacité. Et nos partenaires en Roumanie

sont preneurs de plus de vêtements cette année :

n’hésitez donc pas à nous apporter les vêtements dont vous

ne voulez plus !

Page 16: Espérance 63

Lancé en janvier sous

forme d’un défi à

relever entre groupes

de jeunes, classes,

communautés, le

défi «3000 bornes

solidaires» vous permet

de faire avancer

votre poids-lourd en

collectant des fonds par

diff érentes activités.

Chacun avance à sa

vitesse, l’objectif est

d’essayer d’atteindre

la ligne d’arrivée

avant la fi n 2009,

pour permettre à La

Gerbe de fi nancer les

11 poids-lourds qui

devraient prendre le

départ en cours d’année

vers nos partenaires.

Il existe diff érents

moyens de participer :

- soit vous vous sentez

la carrure de mener une

équipe avec une classe,

ou un groupe d’amis.

- soit vous soutenez une

équipe déjà constituée.

- soit encore en

participant aux deux

groupes spécifi ques

«Brocantes» et «Livres»,

comme acheteur ou en

proposant du matériel.

Plusieurs camions

se sont déjà élancés,

vous pouvez les suivre

en direct sur : www.

lagerbe.org

puis en choisissant

l’onglet à gauche

«3000Bornes Solidaires».

Pour en savoir plus? Prenez contact avec Michael PAITA [email protected]

Rappel de l’opération :

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51 9

11

7

10

46

Présentation d’une équipeCamion N°2 : Collège Notre Dame - Poissy

Dans le cadre de la pastorale, un groupe inter-classes (4eme - 3eme) s’est engagé à venir tous les 15 jours dans les locaux de l’association La Gerbe, pour participer aux diff érentes activités

de préparation des convois humanitaires.

Ils sont ainsi les représentants offi ciels de l’établissement scolaire qui participe à ce défi du fi nancement d’un camion.

Au programme :

Brocante solidaire dans l’école - Opération bol de riz - Soirée Karaoké - Parcours handicap - cross humanitaire.

3000 Bornes Solidairespour des classes ou des groupes de jeunes : www.lagerbe.org/fr/challenge2009/

France

Ecquevilly

mars 200963