epitre aux templiers

8/6/2019 epitre aux templiers

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pitre aux Templiers.

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PITPvE

AUX TEMPLIERS.


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PITRE

&fil TEMPLERS (i).

V^/HEVALIERSmalheureux, autant que magnanimes,

Des fripons et des sotsmmorables victimes,Nous voyons donc envain, depuis cinq cents hivers,Vos tombeaux se couvrant despleurs de l'Univers,De vos perscuteurs accuser l'injustice.Ces brandons, ce bcher, cet infme suppliceQui frappa de Paris les regards indigns,Ces bourreaux, ces tourmens au crime destins,

( i ) Cette ptre ne devait tre connueque d'un petitnombre d'amis qui viennent quelquefois partager maretraite :moins charitable que M. G , je ne voulaispas faire rire lepublic aux dpens d'autrui mais des in-discrets m'ont trahi, et mes vers courentle monde sansmon aveu. J'ai mme remarqu, dans plusieurs copiesqui ont pass sous mesyeux , des fautes et des correctionsqui ne sont pas de moi. J'ai donccru devoir prendre leparti de me mettre au grand jour, tel que je suis. On verrabien que je n'ai pas l'habitude de la versification, et vousm'excuserez peut-tre. i

Ce n'est pas dans l'intention de le dsavouer que je n'ai

pointmis mon

nom cet crit : tout Paris saitdj qu'ilest demoi, et je m'en suis expliqu franchement avec ceuxqui m'en ont parl.

A


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( 4 )Aujourd'hui mme encor menacent l'innocence.

Un Guillaume nouveau (i) vient effrayer la France :Monsieur l'abb G , ce grand inquisiteur,Sur la cendre des morts exercesa fureur.Du clbre Frron ce filsillgitime,Refait votre procs et blme notre estime.

Dplorer vos malheurs, c'est tre criminel,C'est outrager ensemble etle trne et l'autel.

La vertu surla terre l'intrigue immole,Dans un autreunivers, jamais console,Reoit enfin leprix de ses longues douleurs :

L, d'un heureux oubli vousgotez les douceurs.Ah ! souffrezcependant quema muse indigne,Vous parle de la terre l'erreur condamne.Dans ces jeux o la scne, nos yeux attendris,Offre de grands malheurs et d'illustres dbris;Nous peint des passions l'invitable empire -,

La haine et sestransports, l'amour et sondlire ;Spectacle o tout mortel, mme au sein du bonheur,En pleurant l'infortune aime trouver son coeur,On vient de retracer votresanglante histoire.Un peuple entier vous plaint et maudit la mmoire

'( r ) Tout le monde connat prsent Guillaume deParis , frre prcheur , confesseur de Philippe-le-Bel, etinquisiteur de France.


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(S)De ces lches mortels qui pour un peu d'argent

Trafiquentde leur

gloireet du

sanginnocent.

Mais combin on admire etvotre grand courage,Et cet auguste chef qui, sous le faixde*l'ge,A l'aspect du bcher qu'on lve sesyeux,Sr de sauver sesjours par un aveu honteux ,Dfend et ses amis et lesdogmes du temple

Du mpris de la mort cet hroque exempleInspire les vertus, enflamme tous lescoeurs,Et leslarmes du sage honorent vos malheurs..Tout Paris applaudit, et G s'en offense.Cet obscur crivain () qui, dans sonarrogance,.Aspire rgenter le Parnasse franais,Qui sourit aunaufrage et gmit d'un succs,Attaque insolemment les hros et ledrame.La piti, la terreur, ces grands ressorts del'ame,En vain viennentfrapper tous nos sens perdus :Le pointilleux G nous dfend d'tremus.Ces tendres sentimens

quidans nous se

rveillent,A l'aspect de la tombe ovos mnes sommeillent,

Outragent le thtre et sapremire loi,Et nul ne doit pleurer sans l'aveu de G

( ) On aprtendu que cette expression ne devait pass'appliquer un crivain qui fait taut parler de lui depuis

quelques jours; mais j'observe qu'un tambour fait pres-qu'autant de bruit-que M. G. et que cet instrumentn'en est pas plus illustre.


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(6JIl fait plus : rveillant l'horrible calomnie

Queforgeaient

contre vous labassesseet l'envie,,Ces mensonges grossiers, scandale de Paris,Et qui de l'honnte homme obtinrent le mpris,II croit justifier un crime qu'on abhorre,

'

Et d nom de justice un meurtre se dcore.De cet obscur complot, de ce tissu d'horreurs,

Non, non, les tribunaux ne sont point les fauteurs.Vous ftes condamns, mais par vos adversaires ;Non par des magistrats, mais par des commissaires ()Esclaves sans pudeur, l'intrigue vendus.

Mais, que disje? par eux ftes-vous entendus ?

L'appui de l'innocent, la voix del'loquence,A-t-elle des proscrits embrass la dfense?En vain vous rclamiez songnreux secours (z) :Faisant plir le. crime, elle et sauv vos jours.Pontife ambitieux, mais faible etpolitique,Clment blme d'abord cette infme pratique

( ) On se rappelle celte rflexion d'un bonreligieuxqui montrait letombeau d'un proscrit: II n'a pas t juge!par juges, cins par commissaires. Ce sontaussi des com-missaires et desdocteurs qui ont fait brler Jeanne Darc.Dans le doute, M. G ,. aimera mieux condamner celtehrone que de blmer sesjuges.

( 2 ) En matire d'hrsieon ne devait pas tre dfendu-Rien de plus juste, et sur-tout deplus simple.


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. (8)Ah !l'auguste Louis, le plus saint de nosrois,Pour

jugerles mortels

prescrivitd'autres lois.

Soumis l'ascendant de sessages maximes,On aurait aupouvoir pargn de grands crimes.Un Pontife lui-mme osa briser leur frein.

Quand Guillaume G , ce sublime crivain,Pour excuserClment

aujourd'huivous

accuse,Il crot nous garer, et c'est lui qui s'abuse.Lui seul est condamn quand vous tes absous:Le mpris est pour lui, les larmes sontpour vous.De ce tendre intrt recherchant l'origine,Cet esprit pntrant, Monsieur G devine

Que tous les francs-maons, conjurscontre lui,Pour le mieux dsolervous prtent leur appui ;Qu'ils sont vos successeurs, et qu'en bonne policeOn devrait lecharger d'ordonner leur supplice.Malheureux francs-maons, dieux !quel est votre effroi !Vous avez contre vous B et G; () !

Mprisant les clameurs deces carlins d'Ignace,De qui la vanit semble accrotrel'audace,L'Orient -3 travers les siclescorrompus,Garde le feu sacr desantiques vertus.

(

)M. G....... a t dans celte occasion le

perroquetde M. B comme pour ses premiers articles, il s'estfait le copiste de Morri,


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-, ( 9 )H ! qu'importent les cris de cecouple vulgaire?B...... et G n'ont point vu la lumire.

Illustres Chevaliers! vous ignorez, hlas!Ce que c'est qu'un G , qu'un journal des Dbats () yCe que c'est qu'un F.. . . (i) qui, pour gagner sa vie,Fait insulte autalent, l'outrage et le dcrie.Nous cultivons les arts, dans vosjours peu connus.Les arts dans tous les tems font aimer lesvertus -,Et par l'attrait dubeau, qui de l'ordre estl'image,De l'homme lasagesse obtient un juste hommage.Mais malheur au mortelqui loin de sesrivaux,Veut illustrer son nom par de dignes travaux.

Il parat et soudain des grimauds de collgeLe tourbillon poudreux et l'attaque et l'assige.Sur sa ttecoupable appellant les revers,On dchire saprose, on mutile ses vers.Sur un trait isol, qui prte la critique,On provoque grands cris la censure publique ;

( ) Quelles que soient lesexpressions gnralesdont jeme sers plusieurs fois, je dclare que je n'ai voulu parlerque de M. G. et de M. F etque j'ai toujours,aim rendre justice aux journalistes quihonorent leurprofession bien plus qu'ils ne sont honorspar elle.

( 2 ) J'avoue que j'aurais d annoncer plutt ce nou-

veau personnage et qu'il a l'air de tomber icidesjcmes;.mais j'ai voulu, par celte tournure , imiter son entredans le monde.


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c: )On retranche, on ajoute, on retourne, on refait}Dnaturant ainsi l'oeuvre le

plus parfait,Aux regards empresss sans remords onle livre,Et cebel art s'appelle analyser un livre. tLe modeste F ;, . . qui, pour tromper les yeux,Sous le manteau de l'A cache un nom glorieux,Est dans cetart fatal le plus hardi faussaire.

Ds qu'il voit un auteur, l'A.. se met braire,Et, bless des rayons qui frappent ses regards,Souille, pour s'en venger, le temple des Beaux-Arts.

Cependant, sur nos gots exerantdes censures,Ce matre dequartier veut rgler nos lecturesSuivant l'emploi, le rang, ou bien ladignit.Oh ! de Monsieur F. .. . aimable autorit !Un Prlat, dites-vous, ne doit point lire Homre.Guillaume deParis, votre digne confrre,Et le bon moine Erard, qui prchait autrefoisCette Jeanne, l'appui, le dfenseur des rois(),, ,

( ) Tu abjureras prsentementou tu seras bride, luicriait le docteur Erard. Ce mmedocteur lui avait ditdans uneprdication charitable, ( selon les termesdu pro-cs) c'est toi, Jeanne, que je parle et te dis que tonroi est hrtique et schismatique. Elle eut le courage delui rpondre : par mafoi, sire, rvrence garde, je vousose bien direet jurer sur peine de ma vie, que mon roi

est le plus noble chrtiende tous les chrtiens, et n'estpoint tel que vous ledites, Kote de l'abb Miilot.


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(")Ils n'ont connu jamais Homre.ni Virgile.Pourtant je doute encor, mon matre :l'vangile

-

Ne me ditpas un mot de vos belles raisons.Des Romains et dsGrecs ces doctes nourrissons,

Augustin et Grgoire, et Lactance etJrme,

Cyprien, Athanase etce grand Chrysostme,Ont cultiv les arts sans corrompre leur coeur;

Et de Ganganelli le digne successeur, :Ce Pontife, qui vient d'honorer ma Patrie ;

Protge le savoir, rend hommage au gnie.L'autel est entour d'ennemis dangereux :

Prtres, instruisez-vous pour les combattre mieux.

Moins rigoureux, G s'empare de la scne.Du Thtre Franais il a fait son domaine.Il y commande en matre, et jusqu'aux boulevardsIl daigne quelquefois abaisser ses regards.Orgueilleux de son poste et fier de sesprincipes ,Il

pourra cependantclbrer des

tulipes ;Mais pourvu toutefois qu'un dner prcurseurA ce grand Aristarque ait offert sa douceur.Pour ces charmans.objets combien il intresse !

Et mme il vous dira leurprix et leur adresse.Malheureux Templiers!qu'il condamne aujourd'hui,

S'il et pu vous connatre il serait votreappui.


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( " )Aux yeux de cet ami du thtre et deFlore, s .Vous seriez inhocens. si vous dniez encore.

Tandis que jevous tiens, Monsieur du Feuilleton,Sur vos doctes crits, parlons un peu raison.De quel droit venez vous rgenter le Parnasse ?A la cour desneuf soeurs montrez-moi votreplace.

Quel chef-d'oeuvre produit commande nos respects?Quel triomphe obtenu?, quels clatans succsOnt imprim le sceau devotre ministre?Je fais peu, dites-vous ; mais j'enseigne bien faire.Sophocle, sur la scnsappellant les terreurs,

Euripide mettant toute la Grceen pleurs,

Avaient-ils un"G... .. .. pour rgler leur gnie Le pre de Cinna, celui d'Iphignie ,Broyaient-ils leurs couleurs, guidaient-ils leurs pinceaux,Traaient-ils leurs dessins sur la foides journaux?Quand notre coeur sourit d'aimablespeintures,Vous nous dsenchantez par vos froides censures ;Et votre esprit blas, n'y trouvant rien de beau,touffe le talent peine son berceau.

Un seul drameparat : cent critiques circulent.Hlas ! malheur au sicleo les G pullulent !

Vous, qui tous les matins instruisezl'Univers,

Souffrez qu'on vous reproche un plus grave travers.


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( i3")

Gouvernez, j'y consens, au gr de voscaprices,La Porte

Saint-Martin,la scne etles coulisses;

Mais pourquoi, sans pudeur, osez-vous insulterCeux que l'Europe entire apprend respecter ?Chez nos modernesgrecs sditieux Thersite ,

Auprs de Melpomhe onreux parasite,Chez sa soeur Uranie avz-vousquelques droits ?

Est-elle condamne ramper sous voslois ?Quoi ! tandis que Lalande, observant lescomtes,Suit ces astres nombreux dansleurs routes secrtes;

Qu'il prdit leur retour, calcule leurs effets;Que de leur parabole il dcrit- lesprogrs,Et qu'il sait retenir, par une main savante,Ces grands corpstoujours prts fuir par la.tangente (i J-,Quand, l'aide d'Herschell (2), son oeil' audacieux

S'occupe d'agrandir le domaine des cieux;

Mprisable faquin, gag par un libraire (3),Dans sesnobles travaux vous osez ledistraire,

( 1 ) Tangente, parabole : Voil deuxtermestechniquesque M. A; n'aimera point trouver dans desvers; mais je n'ai point crit tout ceci pour lui faire plaisir.

( 2 ) Tout le monde saitque c'est M. Herschell quenous devons la perfection du Tlescope.

( 3 ) M. G nous a dit qu'il n'aimait pas hsfla-gorneries littraires.


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(i5)A louer le savoir saplume accoutume,Devient

pourses rivaux uneautre renomme (3},

Et cevieillard, trop grand pour en trejaloux,N'en offensa jamais et les honore tous.

Exempt de ces fureurs qu'un dmon vousinspire,Ho ! combien vos yeux il doit tre- endlire !

Illustres Templiers, dont j'ai, mal -propos ,Et rveill la cendre et troubl lerepos,Dans votre tonnement, vous demandez peut-tre,De Lalande G quels rapports ont fait natre

( 1 ) Un ouvrage importantquifait poquedans l'as-

tronomie, mrite d'tre promptement annonc l'univers. Le quatrime volume de lamcanique clestede M. de Laplace, renferme des -echerches aussi neuves qu'importantes sur lescomtes, les satellites deJupiter, les rfractions , les masses desplantes, les nouvelles ingalits trouves dansJe mouvement de Jupiter, le calcul de ladviation descorps qui tombent ; enfin, tout ce que la plus haute gomtrie pouvaitnous ap~ prendre de plus curieux et deplus neuf .

DE LALANDE.

Extrait dujournal des Dbats, n. du 8prairial an i3.

Cest ainsiqu'un grand homme sait enjuger un autre;pendant queM. de Lalande ennoblissait ainsi leurfeuille,que faisaient nos deuxArislarques ? L'un critiquait desbleuettes sur le titre, et l'autre s'extasiait devant destulipes.


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C"6)Un dbat qui jamais ne devait exister :G vous condamnait, Lalande osadouter.Pourtant plaignez le sort de ce folliculaire:De cesdoctes leons il reoit le salaireEt subit chaque jour les horreurs du trpas.On ne meurt qu'une fois, vous lesavez, hlas !Et lui, multipliant son trop juste martyre,

Renat chaque matin et tousles soirs exjt|ijrjgv


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epitre aux templiers

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