Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

28
Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004

Transcript of Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Page 1: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Envenimations

Julie Francès-Moussi (Marseille)

DESC Décembre 2004

Page 2: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Définition

• Ensemble des manifestations locales et générales induites par la pénétration dans l’organisme d’une substance toxique produite par un animal venimeux.

• Pharaon Ménès, 2641 av JC.

Page 3: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Animaux venimeux

1. Arthropodes: - hyménoptères - lépidoptères - arachnidés - scorpions - tiques2. Vertébrés: - serpents - poissons

Page 4: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les arthropodes

Page 5: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les hyménoptères (1)

Grande morbidité en Europe, 10 DC/an en France.• Les hyménoptères: abeilles, guêpes, frelons, bourdons et abeilles africaines.• Les venins: - 50 à 100µg/piqûre - protéines enzymatiques allergisantes. - différencier choc allergique ( 1 piqûre,

symptomatologie immédiate, urticaire, angio-œdème voire collapsus) et choc toxique (> 50 piqûres, symptomatologie retardée, IRA, CIVD, choc voire DMV).

Société de toxicologie clinique, nov 2000.

Page 6: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les hyménoptères (2)

• Traitement:- ablation des dards, choc thermique, aspi-venin®,

désinfection et VAT.- Allergies: antihistaminiques, corticoïdes voire

adrénaline.- Envenimations massives: réa, remplissage, adrénaline

et antihistaminiques, +/- plasmaphérèse ou hémodialyse.

- Sérum antivenimeux (Fragment Fab) en cours de développement.

- Désensibilisation des sujets à risque (abeille ou guêpe)Société de toxicologie clinique, nov 2000.

Page 8: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les arachnidés

• Les mygalomophes (Australie et Inde >Amérique)

• Les aranéomorphes:

-lactodectisme (veuve noire): neurotoxique (myalgies, contractures et troubles neuro-végétatifs).

Traitement symptomatique (myorelaxants et gluconate de Ca) + sérum antivenin spécifique (fraction Fab).

-loxoscelisme (recluse ou araignée violon):syndrome viscéro-cutanéo-nécrotique (extension centrifuge).

Traitement symptomatique.P.Aubry, med tropicale, 07/2003.

Page 9: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les scorpions (1)

• Épidémiologie:- 2 familles; buthidés (40%) et chactoïdes. - Afrique du nord, Sahara, Australie, Mexique, Brésil,

Égypte, USA, Europe.- Juin à Septembre, 71 % < à 15 ans en Tunisie.- 0.5 à 2 % de létalité selon espèces et délai de prise en

charge.- 5 espèces en France non dangereuses (symptômes

généraux rares).

société de toxicologie clinique, juin 2002.

Page 10: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les scorpions (2)

• Les venins:- 4 familles de neurotoxines agissant sur les canaux

ioniques (Na, K, Ca et Cl).- Syndrome muscarinique (sialorrhée, diarrhée, dyspnée,

contracture voire paralysie spastique).- Tropisme pour le poumon (SDRA svt associé).- Tests ELISA permettant le dosage du venin total dans

le sérum (bonne corrélation entre dosage et grades cliniques).

société de toxicologie clinique, juin 2002.

Page 11: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les scorpions (3)

• Manifestations cliniques:

TA précoce (x 2 à la 5éme mn) puis état de choc à la 2éme heure, associée à une chute du débit cardiaque.

- Décharge de catécholamines, neuropeptide Y et FAN. société de toxicologie clinique, juin 2002.

Grade I (80%) Signes locaux isolés

Grade II (20%) Signes systémiques (HTA,fièvre, sueurs, neuro-musculaires, priapisme)

Grade III (2%) Défaillance vitale (choc, SDRA, convulsions, coma)

Page 12: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les scorpions (4)

• Traitement:

- désinfection et anesthésie locale.

- réanimation si grade III- immunothérapie antiscorpionique: un sujet à

controverse.Animal: efficace si injecté simultanément avec le venin

(Tarasiuk et col, Abroug et col).

Homme: pas d’efficacité sur le plan préventif (grade I) et curatif (grade II) (Ismail et col).

société de toxicologie clinique, juin 2002.

Page 13: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les scorpions (5)

Propriétés pharmacocinétiques et distributions compartimentales différentes entre venin et Ig (Fab’2).

Efficace si précoce, par voie IV et à dose suffisante.

- héparine ( ALI) et aspirine (effet potentialisateur du SAV) en cours d’expérimentation.

société de toxicologie clinique, juin 2002.

Page 14: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les tiques

• Vectrices de maladies infectieuses (maladie de Lyme).

• Salive neurotoxique des femelles «  paralysie ascendante à tiques ».

Fréquente en Australie et Canada: neuropathie périphérique motrice ascendante avec parfois atteinte respiratoire.

Traitement par ablation du tique après l’avoir tué (alcool ou éther)

Page 15: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les vertébrés

Page 16: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les serpents (1)

1) Épidémiologie:

- 5 400 000 morsures/an dont 80% en Asie, 15% en Afrique et 5% en Amérique centrale et du sud.

- 2 700 000/an envenimations, 125 000 DC/an.- 10 000 cas/an de morsures vipérines en France.- Problèmes posés par les morsures de serpents

exotiques en France…

P.Aubry, med tropicale, 07/2003.

Page 17: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les serpents (2)

2) Classification des serpents: Aglyphes: colubridés (boa), non venimeux (pas de

crochets). Opistoglyphes: non venimeux (crochets en arrière). Protéroglyphes: élapidés (crochets en avant)

- cobras, naja

- mambas, cracheur syndrome cobraïque Solénoglyphes: dents inoculatrices mobiles

- vipères

- crotales (sonnette) syndrome vipérin

Page 18: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les serpents (3)

3) Syndrome cobraïque:- Afrique et Asie++- Venin neurotoxique (blocage synaptique) avec peu de

signes locaux.- Invasion rapide: paresthésies loco-régionales,

fasciculations,signes muscariniques (30 mn), ptose palpébrale (pathognomonique) puis paralysie respiratoire.

- Décès en 2 à 10 h. - Mesures symptomatiques en réa + sérothérapie

spécifique en IV. P.Aubry, med tropicale, 07/2003.

Page 19: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les serpents (4)

4) Syndrome vipérin:- 4 espèces de vipères en France.- effet toxique selon: poids, âge, tares, quantité de

venin injecté, espèce, localisation de la morsure.• Clinique:- syndrome local important (œdème, phlyctènes, nécrose)

- Syndrome hémorragique (CIVD) en moins de 48h, pouvant durer 8 à 10 j.

- Corrélation entre gravité des symptômes et venémie (Audebert, toxicon,1992)

Société de toxicologie clinique, Nov 2000.

Page 21: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les serpents (6)

• Diagnostic biologique et pronostique: test ELISA (1984) Venémie détectable dès la 30ème mn avec une ½ vie de 8

à 12 h. (Hum, experim toxicol, 1994)

• Traitement:

Page 23: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les serpents (8)

• Immunothérapie:- Calmette (1892): 1er sérum antivenin.- Peu efficace selon les études des années 80-90.- Sérothérapie immunothérapie.- Recommandée dans les envenimations graves (grade 2 et

3) (Audebert,exp toxicol,1994)

- Voie IV plus efficace (Rivière, J Pharmaco Exp Ther,1997)

- Fragments F(ab’)2 ovins sont d’élimination plus lente et moins immunogènes. (réactions secondaires graves dans 6% des cas). (Karlson-Stiber, J Int Med,1997)

Page 24: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les serpents (9)

- Viperfav® (AMM en 1999) réduit le séjour en réa, l’hospitalisation, les complications et les séquelles à 3 mois. (De haro, presse médicale, 1999)

- 1 dose (2 ampoules de 2 ml), renouvelable selon venémie et clinique.

- Coûteux, pas toujours disponible dans les hôpitaux et svt posologie insuffisante….

- L’accessibilité au test ELISA permettrait d’évaluer l’efficacité et la posologie nécessaire de l’antivenin.

Société de toxicologie clinique, Nov 2000.

Page 25: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les serpents (10)

5) Cas de morsures de serpents exotiques en France: - Nouveaux animaux de « compagnie ».- Certaines couleuvres (« de Montpellier »),fers de lance,

vipères africaines, crotales américains……

- Antivenin spécifique obligatoire chez les éleveurs professionnels ( amateurs ?…).

- Corps médical non formé, banque d’antivenin insuffisante,difficulté d’obtention et des espèces hybrides.

- 1 à 2cas /an en 90, 5 cas/an en 2000 colligés au CAP de Marseille.

Société de toxicologie clinique, Nov 2000.

Page 26: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Couleuvre /vipère

www.santeweb.com

Page 27: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Les poissons

• Méduses (urticaire par contact).• Oursins tropicaux (neurotoxique)• Vives • Raies• Pieuvres, cônes, poulpes• Rascasses.

Page 28: Envenimations Julie Francès-Moussi (Marseille) DESC Décembre 2004.

Un beau jour au fond d’un vallon,

un serpent piqua Jean Fréron.Que croyez-vous qu’il arriva?

Ce fut le serpent qui creva.

Voltaire