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Vendredi 5 Août 2016 l'union l . Entretien avec le directeur général de Total Gabon Ndong-Zué : " Nous. n'envisageons pas de licenciements économiquès à. lJotal Gabon " Propos recueillis par Maxime Serge MIHINDOU Librevil le/ Gabon Chute des cours du pétrole, ru· meurs sur Je désengagement progressif du Groupe Total au Gabon, avenir du secteur pétro- lier national, polémique sur la certification de l'aéroport de Port- Gentil ... Dans cet entretien ex- clusif, Henri·Max Ndong-Zué n'élude aucune question sur la si- tuation financière de l'entreprise et des nouvelles perspectives . de Total Gabon en ces temps de crise. l'union. Vous. . avez été nommé en début d'année 2015 à la tête de Total Gabon dans une situatiôn particu- lièrement difficile : grève de l'ONEP, deux accidents mor- tels, chute du prix du pétrole Après plus d'un an, quel bilan faites-vous.? Henri-Max Ndong-Zué: Effec- tivement, l'année 2015 a été dif- ficile, pour ne pas dire douloureuse pour Total Gabon, avec comme vous l'avez men- tionné deux accidents mortels survenus dans notre vérimètre quelles sont les mesures qui ont été prises pour atténuer son impact au niveau de l'en- trepric;e? II faut peut-être commencer par rappeler à vos lecteurs qu'au milieu de l'année 2014, les prix du pétrole étaient d'environ 110 $US par baril. Ils ont chuté, une première fois, pour se situer au- tour de 60 US$ par baril à la fin de l'année 2014. Cette chute des prix s'est poursuivie et la valeur d'un baril de pétrole est passée .. en dessous de 30 $US en 2016. Depuis quelques semaines, les prix du pétrole oscillent entre 40 f et 50 $US par baril. Cela repré- sente donc une baisse de 60 à 70 $US par baril produit par rap- port au niveau moyen de l'année 2014. Cela veut donc dire que nous devons faire face à une baisse de plus de la moitié de nos revenus! Pour ce qui est de Total Gabon, nous avons, dès mi-2014 alors que les prix du brut étaient en- core au dessus de 100 $US par baril, lancé des initiatives de ré- dùction de nos dépenses du fait de l'érosion continue de nos margès provenant de la forte inflation des coûts observée dans l'industrie pétrolière avec dP.. <; nrix du nPtrnlP i11<:n11P ln nl11- l Le DG de Total Gabon Henri-Max Ndong-Zuè lors de notre entretien. $US par baril. C'est la raison que nous portons au développe- pour laquelle nous nous devions ment des compétences de nos d'agir pour redresser nos fi- collaborateurs. Maintenant, nances. Pour illustrer mon pro- pour revenir à ce que vous dites, pas, · il est intéressant de beaucoup de nos collaborateurs comparer nos résùltats Jinan- remplissant déjà les conditions ciers du 1er trimestre 2016 avec pour bénéficier d'une pension ceux du 1er trimestre 2015. Au vieillesse, ont exprimé le désir de 1er trimestre 2016 nous enre- partir plus tôt à la retraite. Nous gistrons une perte de 16 millions réfléchissons actuellement à de $US avec un prix du pétrole /'accompagnement que nous en moyenne de 33,9 $US par pouvons leur apporter pour baril contre une perte au 1er tri- qu'ils puissent partir dans de mestre 2015 de 27 millions de bonnes conditions. $US pour un prix du pétrole en moyenne bien supérieur: 53,9 $ Cela veut difo qu'il n'y aura par baril. Vous voy- ez donc qu •· · · ' dessus de 20 000 barils/jour, soit environ le tiers de notre pro- duction globale. Aujourd'hui, nos équipes étu- dient de nouveaux projets que nous souhaiterions lancer dès lors que leurs rentabilités sont acceptables. Ces investissements pourraient permettre de stabili- ser notre production sur les an- nées à venir. Mais leur mise en oeuvre suppose un certain nom- bre de préalables. Nous devons d'abord démontrer notre capa- cité à opérer de manière renta- ble dans /'environnement actuel en réduisant d'avantage nos coûts opératoires. Ensuite,_ nous devons rendre nos projets corne pétitifs en nous limitant au strict minimum sur le design des dé- veloppements sans pour autant compromettre la sécurité. Enfin, dans le contexte de prix actuel, des incitations fiscales rééquili- brant, dans une optique ga- gnant/gagnant, le partage de la rente entre l'Etat et les sociétés pétrolières seront sans aucun doute déterminantes. Pour finir, vous avez évoqué le gaz. Sur le permis de « Diaba », nous avons foré en 2013, par grande profondeur d'eau, plus de 1.c:;oo m, 11n flllil <;

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Vendredi 5 Août 2016 l'union

l . Entretien avec le directeur général de Total Gabon

Henri~Max Ndong-Zué : " Nous. n'envisageons pas de licenciements économiquès à . lJotal Gabon "

Propos recueillis par

Maxime Serge MIHINDOU

Libreville/ Gabon

Chute des cours du pétrole, ru· meurs sur Je désengagement progressif du Groupe Total au Gabon, avenir du secteur pétro­lier national, polémique sur la certification de l'aéroport de Port­Gentil ... Dans cet entretien ex­clusif, Henri·Max Ndong-Zué n'élude aucune question sur la si­tuation financière de l'entreprise et des nouvelles perspectives .de Total Gabon en ces temps de crise.

l'union. Vous. . avez été nommé en début d'année 2015 à la tête de Total Gabon dans une situatiôn particu­lièrement difficile : grève de l'ONEP, deux accidents mor­tels, chute du prix du pétrole Après plus d'un an, quel bilan faites-vous.?

Henri-Max Ndong-Zué: Effec­tivement, l'année 2015 a été dif­ficile, pour ne pas dire douloureuse pour Total Gabon, avec comme vous l'avez men­tionné deux accidents mortels survenus dans notre vérimètre

quelles sont les mesures qui ont été prises pour atténuer son impact au niveau de l'en­trepric;e? II faut peut-être commencer par rappeler à vos lecteurs qu'au milieu de l'année 2014, les prix du pétrole étaient d'environ 110 $US par baril. Ils ont chuté, une première fois, pour se situer au­tour de 60 US$ par baril à la fin de l'année 2014. Cette chute des prix s'est poursuivie et la valeur d'un baril de pétrole est passée .. en dessous de 30 $US en 2016. ~ Depuis quelques semaines, les ~ prix du pétrole oscillent entre 40 f et 50 $US par baril. Cela repré­sente donc une baisse de 60 à 70 $US par baril produit par rap­port au niveau moyen de l'année 2014. Cela veut donc dire que nous devons faire face à une baisse de plus de la moitié de nos revenus! Pour ce qui est de Total Gabon, nous avons, dès mi-2014 alors que les prix du brut étaient en­core au dessus de 100 $US par baril, lancé des initiatives de ré­dùction de nos dépenses du fait de l'érosion continue de nos margès provenant de la forte inflation des coûts observée dans l'industrie pétrolière avec dP..<; nrix du nPtrnlP i11<:n11P ln nl11-

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Le DG de Total Gabon Henri-Max Ndong-Zuè lors de notre entretien.

$US par baril. C'est la raison que nous portons au développe­pour laquelle nous nous devions ment des compétences de nos d'agir pour redresser nos fi- collaborateurs. Maintenant, nances. Pour illustrer mon pro- pour revenir à ce que vous dites, pas, · il est intéressant de beaucoup de nos collaborateurs comparer nos résùltats Jinan- remplissant déjà les conditions ciers du 1er trimestre 2016 avec pour bénéficier d'une pension ceux du 1er trimestre 2015. Au vieillesse, ont exprimé le désir de 1er trimestre 2016 nous enre- partir plus tôt à la retraite. Nous gistrons une perte de 16 millions réfléchissons actuellement à de $US avec un prix du pétrole /'accompagnement que nous en moyenne de 33,9 $US par pouvons leur apporter pour baril contre une perte au 1er tri- qu'ils puissent partir dans de mestre 2015 de 27 millions de bonnes conditions. $US pour un prix du pétrole en moyenne bien supérieur: 53,9 $ Cela veut difo qu'il n'y aura par baril. Vous voy-ez donc qu • •· · · '

dessus de 20 000 barils/jour, soit environ le tiers de notre pro­duction globale. Aujourd'hui, nos équipes étu­dient de nouveaux projets que nous souhaiterions lancer dès lors que leurs rentabilités sont acceptables. Ces investissements pourraient permettre de stabili­ser notre production sur les an­nées à venir. Mais leur mise en œuvre suppose un certain nom­bre de préalables. Nous devons d'abord démontrer notre capa­cité à opérer de manière renta­ble dans /'environnement actuel en réduisant d'avantage nos coûts opératoires. Ensuite,_ nous devons rendre nos projets corne pétitifs en nous limitant au strict minimum sur le design des dé­veloppements sans pour autant compromettre la sécurité. Enfin, dans le contexte de prix actuel, des incitations fiscales rééquili­brant, dans une optique ga­gnant/gagnant, le partage de la rente entre l'Etat et les sociétés pétrolières seront sans aucun doute déterminantes. Pour finir, vous avez évoqué le gaz. Sur le permis de « Diaba », nous avons foré en 2013, par grande profondeur d'eau, plus de 1.c:;oo m, 11n flllil <;

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...... . ..., .... . .... ,.,, .... ..... ..... ..... .... d'activités. Ces accidents ont été ressentis comme un choc par les équipes de Total Gabon car ils sont intervenus alors que nous étions sur une tendance d'amé­lioration continue de nos statis­tiques Hygiène, Sécurité et Environnement (HSE). Mais, passée cette période de stupeur, nos collaborateurs se sont mobi­lisés pour appliquer avec encore une plus grande rigueur nos rè­gles de sécurité et lancer des ini­tiatives concrètes de partage et d'amélioration de notre culture HSE afin de faire en sorte qu'il ny ait plus jamais d'accident mortel à Total Gabon. Ce travail est en train de porter ses fruits. Nous avons, ces jours-ci, dépassé 500 jours sur l'ensemble de nos sites sans accident avec arrêt de travail. C'est une performance remarquable, jamais réalisée par Total Gabon et dont nos équipes peuvent légitiment être fières. Mais pour autant, nous devons rester vigilants et pour­suivre nos efforts pour atteindre notre ambition de faire de la Sé- . curité une valeur fondamentale partagée par tous.

Et concernant la chute du prix du baril de pétrole,

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tôt stables. Avec la chute brutale des prix des hydrocarbures in­tervenue fin 2014, nous avons amplifié notre programme de réduction des coûts pour préser­ver nos équilibres financiers. Nos actions portent sur la rené­gociation des contrats de four­niture de biens et services, la

. suppression d'investissements non créateurs de valeur dans le contexte actuel et l'analyse sys­tématique de notre manière de travailler afin d'être plus simple et efficace en éliminant tout ce qui est superflu. Pour nous, cela implique également une révi­sion de la manière dont nous ex­ploitons nos actifs p~troliers.

A combien évaluez-vous au­i?~rd'hui vos pertes finan· c~€r ·s? La baisse des prix du pétrole ex­plique largement la forte dégra­dation de nos résultats financiers dans la mesure où notre production est restée plu­tôt stable. En 2014,_avec un prix moyen du pétrole de 99 $US par baril, nous avions un résultat net positif de 88 millions de $US à comparer à une perte de 28 millions de $US en 2015 avec un prix moyen qui s'est établi à 52

nous résistons mieux dans un contexte de prix du pétrole plus · faible grâce aux actions lancées par la société. Cela montre l'am­pleur des efforts réalisés par les équipes de Total Gabon. Natu­rellement, ce travail, que nous poursuivons, doit nous permet­tre de renouer avec des résultats positifs même pour des prix bas.

Cependant, on remarque que plusieurs sociétés ont été contraintes de fermer ou de licencier. Peut-on s'attendre à un plan social ou à des li­cenciements massifs à Total Gahon? A Total Gabon, nous considérons que les collaborateurs consti­tuent la première richesse de l'entreprise. Sur la période 2010-2014, en ligne avec notre effort d'investissement, nous avons énormément embauché, plus de 220 collaborateurs na­tionaux nous ont rejoints, soit un renouvellement de la moitié de nos effectifs nationaux. C'est tout à fait significatif. Pour les accompagner et assurer leur dé­veloppement nous avons doublé notre budget annuel formation en le portant à 1,7 millions de $US. C'est dire toute l'attention

miquPs à Total G'lbon . Avec les initiatives mises en place pour faire face à la baisse des prix des hydrocarbures nous· n'envisageons pas de licencie­ments économiques à Total Gabon.

Dans cet environnement dif­ficile, ·on note également une al;>sence de nouvelles décou­vertes. Que fait Total Gabon pour maintenir sa produc­tion à un niveau. acceptable? De ce fait, peut-on dire que Total Gabon va devenir une entreprise gazière compte tenu des dernières décou-"rtf"" ,..., /J""iq

Vous remarquerez que sur ces deux dernières années notre production a été plutôt stable. Elle progresse même légère­ment. C'est le fruit de notre ef­fort d'investissement avec notamment le projet de redéve­loppement du champ en mer d'Anguille qui a coûté près de 2 milliards de $US et qui permet aujourd'hui de soutenir notre production. Conformément à l'engagement pris vis-à-vis de la République gabonaise et de nos actionnaires, le potentiel de pro­duction du champ est repassé au

C . COURS INDICATIFS DES DEVISES : [ H--- :.-- FIXING 1 VENTE BILLETS (sans frais) j

conduit à la découverte a·une accumulation de gaz. Cela1a per­mis de démontrer, pour la pre­mière fois en mer très profonde au Gabon, l'existence d'un sys­tème ayant conduit à générer des hydrocarbures. Après une acquisition sismique 3D complé­mentaire en 2014, nous pour­suivons nos études pour définir le potentiel hydrocarbure de notre bloc et déterminer la pos­sibilité d'un développement éco­nomiqu<t de ces ressources de gaz. Un autre acteur a annoncé une découverte de gaz au Nord de notré licence. Cela montre qu'il s'agit d'un sujet intéressant qui

. pourrait représenter demain l'avenir de notre industrie. Comme vous le dites le Gabon pourrait alors passer petit à petit de pays pétrolier à pays gazier. Mais, même si la géolo­gie nous est favorable il faudra des ressources importantes, une visibilité sur les marchés gaziers nationaux et internationaux et évidemment des termes fiscaux adaptés pour justifier des inves­tissements significatifs. Cela prendra encore du temps.

* EnpageS

INDICES BOURSIERS

en date du

f. H EN DATE DU 04/08/2016 DEV EUR DEV DEV COT DEV CFA DEV ' CFA [ ~~ .. --~-~-- ,,.._ --· ~,......J XAF xxxxx xxxxx xxxxxx 1 EUR 655,957 r A 1 · uso 1. 1200 1 usD ~ 585,676 1 usD 621.100 r.~ N i Union Gabonaise cAo. 1,4612 1cAD = 447,081 1 cAD 470,793

CAC 40 . DOW JONES

04/0s/2016 041oat201 s

4 321,08 18 355,00

~- JPY 113,2200 1JPY = 5,794 100JPY 602,469

1 G de Banque GsP o,8391 . • 1GsP = 181,139 1 GBP 815,491 li. CHF 1,0845 1CHF= 604,847 100CHF · 63329,28 i ' E ZAR 15,6581 1ZAR= 41,893 . 100ZAR 4356,31 f,- • ·• - MAD 10,8930 1 MAD = 60,218 MAD 62,62 1 s S1teWeb: http//www.ugb-banque.com CNY 7,4234 ICNY" 88,363 ICNY 91 ,01

BRENT (IPE) US Dollars/Baril 04 Août 2016: 43, 18

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~ " . Les. prix actuels, moins de 50 $US p·ar baril, ne permettent pas de deveropper les capacités d-e production

nécessaires à l'horizbn 2020 " · Suite de la page 4

Sl"lon notre confrère « Africa Energy » dans sa livraison du 10 mai 2016, « Total Gabon souhaite progressivement

. se désengager du Gabon en se concen· trant uniquement sur les gisements offshore à haùt rendement comme Tor­pille et Anguille». Pour ce fafre, l'entre­prise « ne compte plus investir sur les champs matures qu'elle opère depuis des dizaines d'années dans Je pays ». Confirmez-vous cès informations ? Quelle est exactement la situation de J e,..,trepri:;e ? Les rumeurs de départ du Gabon du groupe Total sont récurrentes. On les conriOît et on n'a pas vocation à les commenter. je rap­pellerai simplement que lors de /'inaugu­ration du nouvel aéroport international Ali : Bongo Ondimba de Port-Gentil, M. Guy Maurice, Président du Conseil d'adminis­tration de Total Gabon et Directeur Afrique de la branche Exploration-Production de Total, a rappelé que le groupe Total s'ins­crivait dans la durée au Gabon. Pour ce qui est de la stratégie de Total Gabon, nous analysons régulièrement notre portefeuille en nous demandant si nous sommes les mieux placés pour maximiser, pour /'en­semble des parties prenantes (République gabonaise, actionnaires, collaborateurs, communautés riveraines), la valeur de tel ou tel actif. C'est cette logique qui a prévalu lorsque nous avons décidé de céder l'actif« Mboumba » à la République gabonaise. Il s'agit d'un champ qui n'est pas dans notre cœur d'activité offsh_ore mqis dispose d'un

Peut-on espérer une remontée des cours du pétrole ? En tant que spécia­liste du domaine, cela prendra-t-il du temps? En matière de prévisions des prix du pé­trole, il convient d'être modeste. La plupart des pronostics se révèlent souvent inexacts. Ced étant, il y a un certain nombre de fon­damentaux qui justifient les prix du pétrole, notamment la loi de l'offre et de la de­mande. Aujourd'hui nous souffrons d'un excès d'offre de pétrole lié, non pas à une faiblesse de la demande, mais à une abon­dance de brut à cause de la forte croissance. de la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis, les pays OPEP ayant décidé de ne pas, réduire leur production. Pour ce qui nous concerne lorsque nous re­gardons l'évolution de la demande de pé­trole, nous pensons que les prix actuels, moins de 50 $US par baril, ne permettent pas de développer les capacités de produc­tion nécessaires à l'horizon 2020 pour à la fois compenser le déclin des champs ac­tuellement en production et soutenir la croissance de la dem,ande. C'est la raison pour laquelle nous pensons qu'il faudra que les prix remontent, ou alors que les coûts continuent à baisser, pour permettre de lancer les projets nécessaires.

Dans combien de temps, par-exemple? Alors là, c'est extrêmement difficile à dire parce qu'il y a plusieurs facteurs qui jouent Un élément déterminant sera la capacité de rebond de la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis. Chaque fois que les p;ix <f u P.~tr~le _aug."!~nteron_~ /~ l!!D_du_c-

gner que l'aéroport de Port-Gentil est un outil magnifique voulu par les autorités ga­bonaises qui permet d'ouvrir la ville de Port-Gentil au monde et ainsi contribuer à son développement économique. Mainte­nant, pour répondre aux interrogations lé­gitimes de certains, il convient de rappeler que pour un tel ouvrage, il ne peut être question de certification si on n'a pas au préalable procédé à la livraison officielle. Le 17 juin dernier a vu /'inauguration offi­cielle de cet édifice par le chef de l'Etat. Nous travaillons actuellement sur les fini­tions et les aspects sûreté afin d'être prêts pour le processus de certification pro­grammé en 2017. Il fera l'objet d'un appel d'offres international par /'autorité com­pétente. Conformément au ' cahier des charges arrêté avec /'Administration, Total Gabon ne sera pas impliqué dans le pro­cessus de certification, notre rôle se limi­tant à la livraison définitive de l'ouvrage. je voudrais profiter de cette occasion pour saluer les équipes de Total Gabon ayant participé aux côtés de la République gabo­naise à cette aventure. je tiens à les remer­cier pour cette belle réalisation au service des Portgentillais et des Gabonais qui sort de notre métier habituel consistant à ex­plorer, développer et produire des hydro­carbures!

Nous venons d'être informés du pârte­nariat entre le groupe Total et la Confé­dération africaine de footbalJ (Caf),. dans le cadre d'un sponsoring pour la Coupe d'Afrique des nations de foot­ball. Quel est le commentaire du direc-

C'est une excellente nouvelle pour l'Afrique en général, et pour le Gabon en particulier, dans la mesure où notre pays abritera la prochaine édition de janvier à février 2017. Cette nouvelle initiative majeure après le soutien à l'entrepreneuriat des jeunes avec le déploiement de Startupper de /'Année by Total montre, si besoin était, /'engagement du groupe Total sur notre continent. L'Afrique est au cœur de notre activité, elle · constitue également notre projet d'Entre­prise, notre ambition à 20 ans. Total est déjà numéro UN des majors en Afrique, tant par sa production d'hydrocarbures que par la densité de son réseau de sta­tions-service. Chaque jour, nous servons deux millions de clients dans 4200 stations, sans oublier que nous sommes aussi leader des projets d'énergies renouvelables sur le continent africain. · A travers cet engagement, nous souhaitons renforcer nos liens et notre proximité avec les différentes parties prenantes, notam­ment nos clients autour de la compétition sportivement la plus populaire et la plus festive qui suscite toujours un engouement extraordinaire en Afrique. Le football constitue un langage universel, synonyme de convivialité, d'enthousiasme et, bien sûr, d'énergie.

Actualité oblige encore, le Gabon vient de réintégrer l'organisation des pays e.Y.portateurs de pétrole (Opep). Votre commentaire .. C'est une décision souveraine la Répu­

. blique gabonaise. Je n,ai pas de commen­taire à faire mais c'est une excellente

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potentiel de ressources huile et gaz, idéale­ment positionné entre Libreville et Port­Gentil, et qui pourrait être mieux valorisé par là République gabonaise.

D'autres sources affirment, également, que Total Gabon songerait à céder ses parts dans la Société Gabonaise de Raf­finage (Sogara) ... Pour votre information, Total Gabon n'est pas actionnaire de Sogara. Le groupe Total détient une participation dans la raffine­rie. Ce sorit donc des décisions qui relèvent du groupe Total.

Comment interprétez-vous l'annonce d1,1 groupe Shell de vendre ses actifs terrestres au Gabon ? Cela ne veut-t-il pas dire qu'il n'y a plus rien à tirer (ou plus grand-chose) dans le sous-sol na­tional ... Il ne nous appartient pas de commenter des informations relevant d'une autre so­ciété. Shell opère pour ses partenaires dont Total Gabon le champ de «Rabi». Ils nous ont présenté leurs idées pour soutenir la production de ce champ. Nous travaillons avec eux pour examiner comment les met­tre en œuvre dans le contexte actuel de prix.

Très sincèrement, est-O'e que vous pen­sez qu'on peut encore parler d'avenir pétrolier au Gabon ou inévitablement, il faut tirer un trait dessus ? Vos propos me rappellent le débat de la fin des années 1990, période pendant laquelle les prix du pétrole ont oscillé entre 10 et 20 $US par baril. A cette epoque, on assistait aussi à une stagnation voire un déclin de la production nationale. Il y avait des inter­rogations sur l'avenir pétrolier du Gabon. Le gouvernement a réagi en proposant des incitations fiscales pour permettre une meilleure valorisation de champs considé­rés comme matures. Cela a permis de re­lancer les investissem'ents et par conséquent stabiliser la production de pé­trole. je pense que la même approche peut fonctionner aujourd'hui.

i1uT1 ue peuvœ ue :;c;rn:;u: uux niuc.s-unts ae­vrait reprendre. A quel rythme ? Difficile à prédire. Si jamais, elle reprend très vite, les prix du pétrole pourraient rester long­temps autour des niveaux actuels, moins de 50 $US du baril. Par'contre, si la produc­tion de pétrole de schiste aux Etats Unis n'augmente pas rapidement, les prix de­vraient se situer au-dessus de ce seuil. Ce­pendant, à Total Gabon nous n'avons pas vocation à spéculer sur le niveau des prix du pétrole. Notre responsabilité d'indus­triel est de travailler sur ce que nous-maî­trisons, c'est-à-dire nos coûts. Nous poursuivons notre programme de réduc­tion de nos points morts pour résister à un environnement de prix de bas.

Lors de notre dernier entretien, vous avez annoncé l'intention de Total Ga_bon de poursuivre ses actions de soutien au pays sur le plan sociétal. Quelles ont été vos réalisations dans ce domaine? C'est une excellente question. Il est évident qu'avec la baisse de notre chiffre d'affaires, nous devons également ajuster nos inves­tissements sociétaux. C'est d'ailleurs ce que prévoit le mécanisme mis en place avec la République gabonaise. Nos principaux axes d'intervention restent les mêmes. C'est la santé avec la contribution que nous appor­tons au Centre International des Re­cherches Médicales de Franceville (CIRMF) ; !'Education avec l'Institut du Pétrole et du Gaz {IPG), le soutien aux classes prépara­toires du Lycée national Léon Mba ou en­core à certains établissements de la ville de Port-Gentil. Sans oublier les travaux d'in­frastructures comme l'aéroport interna­tional Ali Bongo Ondimba de·'Fort-Gentil, inauguré récemment par son Excellence monsieur Ali Bongo Ondimba, président de la République et chef de l'Etat.

Justement, au sujet de t;àéroport inter­national de Port-Gentil, nous venons d'apprendre par certaines sources, qu'il n'aurait pas été certifié. Qu'en est-il exactement? · Avant ~e_ vous répondre je voudrais souli-

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