Enquête transversale aup ès d’esc imeus de niveau national · D’apès lui, les étiements...
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INSTITUT REGIONAL de FORMATION aux METIER de la REEDUCATION et
READAPTATION des PAYS de la LOIRE
54, rue de la Baugerie
44230 SAINT SEBASTIEN SUR LOIRE
Enquête transversale auprès d’escrimeurs de niveau national
sur les grandes croyances des étirements musculaires
MARCEL Alix
Travail Ecrit de Fin d’Etudes
En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de Masseur-Kinésithérapeute
Année scolaire 2012/2013
REGION DES PAYS DE LA LOIRE
Résumé
Ce mémoire présente une enquête transversale auprès d’escrimeurs de niveau national
portant sur les grandes croyances des étirements musculaires. Les étirements et le
stretching consistent en un éloignement des points d’insertions d’un muscle. Bien que
n’ayant pas la même définition, ces deux termes sont utilisés de façon équivalente.
Cependant il existe de nombreuses modalités d’applications, qui seront détaillées. Il est
nécessaire de préciser la physiologie et la biomécanique musculaire afin de comprendre
leurs impactes sur le complexe musculo-tendineux. Enfin les différents effets des étirements
seront analysés à partir d’une recherche bibliographique dans le but de les comparer aux
résultats de l’enquête issue d’un questionnaire.
Mots Clés :
Stretching, étirements musculaires, enquête, croyances, escrime,
Sommaire
1 Introduction ..................................................................................................................................... 1
2 Les étirements ................................................................................................................................. 2
2.1 Définitions ................................................................................................................................... 2
2.2 Les différentes modalités d’étirement ........................................................................................ 2
2.3 Les différentes modalités de stretching ...................................................................................... 4
2.4 Physiologie et biomécanique musculaire .................................................................................... 7
2.4.1 Structures intéressées ..................................................................................................... 7
2.4.2 Relation contrainte/déformation .................................................................................... 8
2.4.3 Relation Force/Longueur ............................................................................................... 10
2.4.4 Phénomène d’hystérésis ............................................................................................... 12
2.5 Effet des étirements d’après la littérature scientifique ............................................................ 13
2.5.1 Effets sur la flexibilité (amplitude du mouvement) ....................................................... 13
2.5.2 Effets sur la raideur ....................................................................................................... 14
2.5.3 Effets sur la température musculaire ............................................................................ 14
2.5.4 Effet du stretching sur la prévention des blessures ...................................................... 14
2.5.5 Effet sur les courbatures ............................................................................................... 15
2.5.6 Effet sur la force ............................................................................................................ 16
2.5.7 Effet sur la performance ................................................................................................ 17
3 L’enquête ....................................................................................................................................... 18
3.1 Introduction ............................................................................................................................... 18
3.2 Méthode .................................................................................................................................... 18
3.2.1 Population étudiée ........................................................................................................ 18
3.2.2 Matériel utilisé............................................................................................................... 19
3.2.3 Protocole de l’étude ...................................................................................................... 19
3.3 Résultats .................................................................................................................................... 20
3.4 Discussion .................................................................................................................................. 24
4 Conclusion ..................................................................................................................................... 28
1
1 Introduction
La pratique des étirements s’effectue vraisemblablement depuis la nuit des temps. Qui ne
s’est jamais étiré le matin pour en ressentir son bienfait ? Elle concerne tout le monde et
plus particulièrement les sportifs. Il existe une véritable culture sportive autour des
étirements musculaires depuis les années 80. D’abord phénomène outre-Atlantique mis en
avant par Bob Anderson, cette pratique s’est vu attribuer des vertus quasi universelles dans
la préparation des sportifs. D’après lui, les étirements permettent un échauffement,
préviennent les blessures, facilitent la récupération post-effort, redonnent de la mobilité
articulaire et de la souplesse musculaire. Ces croyances ont été à la base de l’intégration
systématique des étirements dans la préparation physique des sportifs. Ne vous êtes-vous
jamais étiré « machinalement » après un effort physique, ou bien pour accompagner votre
ou vos partenaire(s) d’entrainement, ou même encore sous la demande de votre
entraineur ?
C’est en effectuant un stage au stade rochelais que j’ai pu voir la dimension réelle de cette
constatation. Les rugbymans s’étiraient systématiquement avant, pendant et après
l’entrainement. C’est là qu’est apparue ma première approche sur le sujet. Je me suis
demandée quel impact réel pouvait avoir leurs séances d’étirements sur leur performance
ou leur récupération ?
Et c’est grâce à l’enseignement scientifique acquis au cours de ces 3 années d’études, que
j’ai pu constater que les données de la littérature concernant les étirements n’étaient pas du
tout en adéquation avec la mise en pratique sur le terrain. Il y a eu une évolution des
connaissances scientifiques issues de recherches récentes, principalement ces 10 dernières
années, qui ont amené à reconsidérer non pas la technique mais les conditions d’application
dans lesquelles les exercices peuvent être réalisés.
Ces réflexions m’ont amenées à la problématique du mémoire : Quelle sont les habitudes,
les dogmes et les grandes croyances des sportifs quant à la pratique des étirements ?
Apres avoir défini certains termes et expliqué les effets biomécaniques, physiologiques à
court et long terme dans une première partie, nous tenterons de répondre à cette question
en effectuant une enquête transversale auprès d’une catégorie spécifique de sportifs.
2
2 Les étirements
2.1 Définitions
La controverse des étirements s’étend jusque dans sa propre définition. Bien que les mots
« étirement » et « stretching » n’aient pas exactement la même définition, le langage
courant et même le langage écrit de la littérature ont tendance à les confondre. D’ailleurs le
verbe ‘to stretch’ se traduit littéralement par « s’étirer ». Mais les termes n’ont pas
exactement la même définition.
Etirements : Manœuvres manuelles passives ou auto-passives, destinées à placer la structure
musculo-tendineuse en tension par éloignement maximal des points d’insertions (Mise en
tension par une force extérieure au sujet).
Stretching : Méthode d’étirement musculo-aponévrotique visant à mettre en position
d’allongement extrême ces structures, elle est réalisée par le sujet seul. Manœuvre active.
(Mise en tension par une force propre au sujet).
Souplesse : Qualité physique désignant l'aptitude à atteindre de grandes amplitudes
articulaires. Cette qualité est développée par des exercices d'assouplissement. La souplesse
correspond au terme anglais de flexibilité (flexibility) qui représente littéralement la capacité
de se plier facilement.
2.2 Les différentes modalités d’étirement
Dans ce paragraphe il y a une volonté de description des manœuvres effectuées par le
kinésithérapeute. La force extérieure au sujet est celle du kinésithérapeute. Les étirements
et levées de tensions sont des techniques largement utilisées en rééducation. Il semble
important de décrire leur mise en pratique.
Etirement passif simple : Sur un muscle relâché. C’est le kinésithérapeute qui place les points
d’insertions des structures musculo-tendineuses du sujet en éloignement maximal.
Etirement sur un muscle en contraction : Ceci correspond à une contraction excentrique.
Utilisé en rééducation pour le traitement des tendinopathies par exemple, pour obtenir une
3
cicatrisation optimale par l’apport vasculaire, l’innervation et la traction mécanique
(protocole de Stanish).
Etirement au décours d’une contraction : Il existe deux techniques (très proches l’une de
l’autre) également nommées « techniques de relâchement » ou « PNF » (Facilitation
proprioceptive neuromusculaire). Le gain d’amplitude est permis par relâchement,
décontraction du ou des muscles antagonistes au mouvement limité, qu’on appelle muscle
cible.
o tenu-relâché : le sujet est placé passivement à l’amplitude maximale permise
par ses structures articulaires. Dans cette position, le thérapeute cherche à augmenter
l’amplitude articulaire en utilisant un schéma de diagonale (notion de mouvement spécifique
du muscle). Il est demandé au sujet de tenir la position initiale et de s’opposer à la poussée
progressive du thérapeute en essayant de réaliser le schéma de diagonale inverse. Il en
résulte ainsi un travail isométrique du muscle cible responsable de la limitation, dans toute
les composantes de la diagonale. Ce temps de contraction doit être soutenu et suivi d’un
temps de relâchement au cours duquel le thérapeute apprécie le relâchement effectif du
muscle. Le troisième temps est un temps passif pour le sujet. Le thérapeute profite de ce
relâchement pour obtenir un gain articulaire modéré par allongement du muscle cible sans
contraction de défense.
o contracté-relâché : cette technique est à peu près identique. On y retrouve les
trois temps, contraction, relâchement, étirement ainsi que le support du mouvement (la
diagonale permettant de faire travailler le muscle cible de façon optimale). Le sujet est placé
de manière identique à la limite de ses possibilités articulaires. Il est demandé au sujet de
s’éloigner de cette position en réalisant la diagonale adaptée au travail du muscle à
détendre. Le thérapeute s’oppose à cette diagonale. Seule la composante de rotation peut
s’exprimer contre résistance. Les deux autres composantes sont bloquées par une résistance
importante et ne s’exprime qu’en statique. Les temps suivants sont strictement identiques à
ceux de la technique précédente.
Isométrique/Isotonique : Cette technique s’appuie sur le principe de l’innervation
réciproque de Sherrington. Un muscle considéré comme le frein d’un mouvement est
détendu grâce à la contraction de son antagoniste. Sur le plan pratique, il s’agit d’amener
4
passivement le sujet à son amplitude limite et de lui demander d’essayer d’augmenter cette
amplitude. Cette technique permet le recrutement des muscles agonistes au mouvement et
une baisse du tonus de l’antagoniste, frein du mouvement. Cette contraction se fait sur un
mode isométrique, le thérapeute appliquant une résistance égale à la force développée par
le patient. Lorsque la détente de l’antagoniste est perceptible, le thérapeute réduit
l’intensité de sa résistance tandis que le patient maintient la sienne. La différence entre les
deux résistances provoque donc une contraction isotonique (anisométrique) qui permet de
déplacer le segment osseux dans le sens de gain d’amplitude.
2.3 Les différentes modalités de stretching
Dans ce paragraphe, il y a une volonté de description des mouvements effectués par les
patients ou sportifs. Le stretching est une méthode d’étirement réalisée par le sujet seul
(sportif ou patient). Le thérapeute présente et corrige la pratique. Il est question de la part
du sujet d’un apprentissage de l’exercice, de la réalisation, et de la reconnaissance des
sensations qui l’accompagnent. La pratique du stretching participe à une éducation et un
enrichissement sensitivomoteur. Les autres effets des étirements musculo-tendineux lui sont
associés.
Sur le plan pratique, il n’existe pas un mais des stretchings tant les possibilités de réalisation
sont nombreuses (passive pure, avec contraction, au décours d’une contraction, etc.). Des
points communs peuvent être retrouvés :
- Les points fixes sont extérieurs au sujet,
- Il s’agit souvent d’un travail global ou la position du tronc est d’une grande
importance,
- Ils sont souvent réalisés en position debout.
Stretching dynamique : Ce sont des mouvements lancés ou balistiques obtenus grâce à la
vitesse et à l’inertie des segments. Un groupe musculaire se contracte et provoque un
mouvement qui va étirer la chaine musculaire opposée. Connu aussi sous le nom
d’étirements balistiques.
Stretchings statiques passifs : Mise en éloignement maximal des points d’insertions du
muscle par le sujet lui-même.
5
Les techniques utilisant ce procédé sont :
- la technique de Mézière. Ce mode thérapeutique tente de rétablir l'harmonie et
l'équilibre des segments vertébraux et périphériques au travers de la restauration de
l'extensibilité perdue des groupes musculaires hypertoniques et plus particulièrement
de ceux appartenant à la chaîne musculaire postérieure. Ce travail est rendu possible
grâce à l'utilisation de postures très particulières et adaptées à chaque situation. (1)
- la technique de Repositionnement Global Postural : Elle est issue du courant Méziériste.
La rééducation posturale globale développe un auto-traitement à base de postures, de
respiration et d’étirements.
- la technique d’Anderson : Bob Anderson (professeur d’éducation physique -1976) et Jan
Ekstran mettent au point une activité corporelle innovante basée sur le principe
d’étirement de toutes les parties du corps, et ce, même sur son lieu de travail.
L’étirement est maintenu 3-60 s. (2)
Stretchings statiques actifs :
Ils mettent en jeu des processus neuro-physiologiques de façon consciente, pour améliorer
la qualité de l’étirement. Elles sont appelées méthodes de facilitation proprioceptive neuro-
musculaire (méthodes PNF).
On y retrouve :
- Le contracté-relâché-étiré (Sven Solveborn et inspiré de Kabat). (3) Le but de cette
technique est de gagner en amplitude en jouant sur la phase réfractaire du muscle qui suit
une contraction isométrique intense. Cette technique n’est valable que si l’on respecte un
critère primordial lors de la réalisation : le placement segmentaire ne doit pas changer
pendant les trois phases de l’étirement.
La réalisation se fait de la façon suivante :
1) Contraction isométrique maximale dans la piste la plus externe du muscle à étirer : 6
secondes.
2) Phase de relâchement de 6 secondes.
3) Phase d’étirement statique passif de 6 à 30 secondes.
6
- Le contracté-relâché-contraction des antagonistes. Ce sont des étirements utilisant
les co-contractions des muscles profonds et antagonistes. Le but est d’étirer le muscle ou la
chaîne musculaire par la contraction antagoniste des muscles et muscles profonds.
L’inconvénient principal de cette technique est l’insuffisance fonctionnelle active des
antagonistes des muscles polyarticulaires ; en d’autres mots, le raccourcissement maximal
des antagonistes qui court-circuite leur contraction. Par conséquent, il faut travailler avec
tous les antagonistes du muscle ou de la chaîne musculaire à étirer afin d’obtenir un
étirement maximal. La méthode de Jean Pierre Moreau l’utilise.
- Le stretching actif avec rotation (Michèle Esnault). (4) Le muscle que l’on cherche à
étirer est contracté à minima pendant son étirement. Le muscle est mis en position
d’étirement, éventuellement non maximal, en course externe, et est contracté faiblement.
La contraction est de type stabilisation, équilibration ou de décoaptation, sans résistance,
peut même relever du volet excentrique. Le geste n’est pas visible, il s’agit seulement d’une
recherche d’intention. La rotation permet, au niveau des articulations qui s’y prêtent
(hanche, épaule,…) de mieux placer celle-ci sans réveiller le réflexe capsulaire (la capsule
articulaire est innervée sensitivement par le même nerf innervant le groupe musculaire ou
muscle la protégeant). De plus, l’utilisation du plan rotatoire permet un déplissement de la
capsule sans la tendre totalement. La durée de l’étirement sera celle d’un étirement actif
soit 6 secondes. L’inconvénient de cette technique est la nécessité d’un apprentissage, d’une
prise de conscience des mouvements, de la solidarisation du bassin et de la colonne
vertébrale, ainsi qu’un placement correcte du bassin.
Ces descriptions montrent que stretching et étirement ont des bases communes et même
s’ils n’ont pas la même définition, les auteurs des études scientifiques emploient ces deux
mots de façon équivalente. Nous ferons de même pour la suite du mémoire.
Certains concepts physiologiques et biomécaniques sont à la base des pratiques
d’étirements. Il parait important de faire un rappel sur la physiologie et la biomécanique
musculaire.
7
2.4 Physiologie et biomécanique musculaire
2.4.1 Structures intéressées
La raideur du système musculo-tendineux représente sa capacité de résistance à
l'allongement. Les ligaments et les tendons sont très peu extensibles alors que les muscles et
les capsules articulaires le sont beaucoup plus. C'est la raison pour laquelle le muscle est la
structure anatomique principalement mobilisée par les programmes d'étirements et
d'assouplissements.
Le tendon est constitué de 70 à 80 % de fibres de collagènes (assemblage hélicoïdal de 3
chaines polypeptidiques) qui lui confèrent résistance et élasticité. Il possède 2% de fibres
élastiques qui lui apportent l’extensibilité (elles peuvent s’allonger de 2 fois leur longueur et
se rompent brutalement). Enfin il comporte des protéoglycanes (gel redisant les frictions),
des glycolipides, de l’eau et des cellules. Les fibres sont dirigées longitudinalement par
rapport à la direction des tensions les plus importantes. En dehors de toute tension, les
fibres sont disposées en « vagues».
Le corps charnu est constitué de cellules ou fibres musculaires. Celles-ci contiennent les
myofilaments permettant la contraction musculaire (ponts chimiques entre les molécules
d’actine et de myosine). Il est aussi constitué de fascia et d’enveloppes conjonctives
appelées aponévroses, qui lui donnent des propriétés de résistance et d’élasticité.
L’allongement du corps charnu est possible lorsque les ponts d’actine et de myosine sont
détachés et parce qu’il existe un glissement des filaments les uns par rapport aux autres.
D’après Proske et Morgan (5) la tension passive est due au tissu conjonctif, aux éléments
élastiques du sarcomère et aux ponts actine-myosine.
La cause principale de la tension passive des muscles, rencontrée lors des étirements, est
due à la présence de ponts d’actine-myosine stables qui restent activés même au repos. En
effet, lorsqu’on allonge l’unité tendon muscle, c’est d’abord la partie musculaire qui assume
l’allongement, le tendon étant moins déformable.
Le second facteur intervenant dans la production de tension passive dans le muscle est
constitué par les éléments « élastiques » du sarcomère, parmi lesquels la titine. Cette
8
protéine est destinée à ramener grâce à ses propriétés élastiques le sarcomère dans sa
position de référence à la suite d’un allongement de celui-ci. Son autre rôle est de maintenir
l’alignement entre les filaments de myosine et d’actine. Magid et Law (1985) (6) ont prouvé
que les structures qui assurent la tension passive sont internes aux muscles en mettant en
évidence que la tension de la fibre ou d’un faisceau de fibres reste inchangée selon la
présence ou l’absence du tissu conjonctif. Widra (7), Wiemann et Klee (8), Trappe et coll (9)
ont montré que le travail excentrique et les étirements intenses sont en mesure d’altérer ou
de détruire cette protéine.
Le troisième facteur intervenant dans la production de tension passive est le tissu conjonctif.
La transmission des tensions lors des allongements passifs entre les éléments musculaires et
le tendon se fait selon deux voies : la jonction tendon muscle en transmission directe et le
passage par les membranes musculaires grâce aux structures élastiques transversales
(desmines, costamères). Les costamères lient latéralement les myofibrilles au sarcolemme
de la fibre et les desmines solidarisent les sarcomères entre eux latéralement. Lieber et
Friden (10) montrent que des contractions excentriques sont susceptibles d’endommager
voire de détruire la desmine. Les étirements passifs intenses provoquent le même type de
réaction.
2.4.2 Relation contrainte/déformation
Ce rapport entre contrainte et déformation est traduit par une courbe présentant 3 parties :
- Phase élastique : Le muscle possède des propriétés élastiques, si l’allongement
cesse, le muscle reprend sa longueur initiale mais il n’obéit pas à la loi de Hooke, c’est-à-dire
que le rapport entre contrainte et déformation n’évolue pas linéairement. Cette relation
évolue de façon exponentielle : le muscle est de moins en moins extensible au fil de
l’étirement. On retrouve dans cette phase le déplissement des vagues de conjonctif et la
réponse élastique des fibres. Ici le tendon permet 4% d’allongement et le corps charnu en
permet près de 150%.
- Phase plastique : Si la charge continue à augmenter, l’allongement est moins
important et on observe une déformation de la structure qui ne retrouvera pas sa longueur
initiale.
9
- Phase de rupture : Obtenue au niveau du tendon pour un allongement de 8% de sa
longueur de repos.
Par les explorations mécaniques des muscles, il a pu être établi un modèle physique
permettant d’expliquer et de prédire le comportement du muscle.
L’élasticité du complexe musculo-tendineux est modélisée par un schéma composé par Hill
en 1951 (figure 1) puis amélioré par Shorten en 1987 (figure 2).
Il s’agit d’un modèle à 3 composantes :
- une composante contractile (C.C.)
- une composante élastique série (C.E.S.)
- une composante élastique parallèle (C.E.P.)
La composante contractile :
Elle rend compte de la production de force générée par les cycles attachement-détachement
entre actine et myosine.
La composante élastique série :
Elle est subdivisée en 2 fractions :
La fraction passive rend compte principalement des propriétés élastiques des
structures tendineuses
La fraction active représente la résultante des raideurs élémentaires qui existent au
niveau des ponts actine-myosine.
Figure 1 : Modèle de Hill, 1951
Figure 2 : Model de Shorten, 1987
10
La composante élastique parallèle :
Elle représente les effets des enveloppes musculaires (aponévroses et fascias) et des
différents niveaux de fragmentation du muscle représenté par le tissu conjonctif
(sarcolemme, épimysium, périmysium, endomysium).
Elle rend également compte :
- de l’interaction résiduelle entre les protéines contractiles
- de certaines protéines de structure que l’on retrouve au niveau des
sarcomères comme la titine et la desmine.
2.4.3 Relation Force/Longueur
Relation force longueur du muscle actif (figure 3)
Il s’agit de la force générée en fonction de la longueur du sarcomère au moment où la fibre
musculaire est stimulée. On note la présence d’un maximum de force correspondant à
l’optimum de chevauchement entre les filaments contractiles d’actine et de myosine. C’est à
cette longueur que peut se former le maximum de ponts entre l’actine et la myosine. En-
dessous ou au-dessus, la force que la fibre musculaire peut générer diminue, voire devient
nulle pour une longueur de sarcomère importante, lorsqu'il n'y a plus de chevauchement
entre les deux myofilaments contractiles.
Lors du raccourcissement maximal, les myofilaments se recouvrent de plus en plus, limitant
ainsi les formations des ponts actines-myosine et donc, la force développée par le muscle. Le
muscle est en insuffisance fonctionnelle active.
Lors de l’allongement maximal, les myofilaments se chevauchent de moins en moins,
diminuant les possibilités de formations des ponts. Lorsque le chevauchement est
impossible, la force générée par le muscle est nulle.
Figure 3 : relation force longueur du muscle actif
11
Relation force longueur du muscle passif (figure 4)
Lorsque le muscle est au repos (non stimulé) et qu’il est soumis à un étirement, il génère une
force de résistance ou tension passive, fonction de la longueur d'allongement du sarcomère.
Cette force de résistance augmente de façon exponentielle avec la tension qui lui est
appliquée. Ce comportement est typique des tissus dits "viscoélastiques" : leur élasticité
n'est pas linéaire mais curvilinéaire. Contrairement à la force de tension active, elle est nulle
en dessous de la longueur optimale et augmente jusqu'à un maximum correspondant au
maximum d'allongement que peut supporter le sarcomère sans qu'il n’y ait de rupture du
cytosquelette.
Tension totale du muscle (figure 5)
La somme de ces deux courbes, tension active et tension passive, donne la courbe de
tension totale que peut produire le muscle en fonction de la longueur à laquelle il est
stimulé. On voit que, selon cette longueur, la force générée impliquera la composante
contractile et/ou la composante élastique.
La force de tension que peut générer un muscle lorsqu’il est stimulé est fonction de sa
longueur initiale (notée Lo sur la figure 3). Lorsque celle-ci est inférieure à la longueur de
repos, seule les protéines contractiles sont sollicitées. Au-delà de cette même longueur, les
Figure 4 : Relation force longueur du muscle passif
Figure 5 : Tension totale du muscle
12
protéines contractiles sont mobilisées conjointement aux protéines élastiques qui prennent
progressivement le relais à mesure que la longueur d’allongement s’éloigne de la longueur
de repos.
2.4.4 Phénomène d’hystérésis
Lorsqu’on étire passivement un muscle, la tension croît de façon non linéaire, ce qui signifie
que la raideur (tangente à la courbe) n’est pas constante, l’élasticité de la composante
élastique parallèle n’est pas pure (un ressort parfait est caractérisé par une relation force-
longueur linéaire). Cela est dû au recrutement croissant des structures élastiques. Le muscle
est donc une structure viscoélastique.
Pour une même longueur, la tension développée par le muscle lors de l’allongement
progressif est supérieure à la tension développée lors du raccourcissement.
Pour une même charge, la longueur lors du raccourcissement est supérieure à celle lors de
l’allongement.
Ces deux phénomènes traduisent l’existence d’un phénomène d’hystérésis.
Le cycle étirement-détente est une propriété fonctionnelle de stockage-restitution d’énergie
élastique dans le couple muscle-tendon. Sous l’effet d’un étirement la composante
élastique série emmagasine de l’énergie élastique qui est restituée lors de la contraction
musculaire. Autrement dit, un étirement de grande amplitude produit un gros stockage
d’énergie élastique qui permet une contraction musculaire plus intense que celle qui serait
produite sans cet étirement préalable (11).
Figure 6 : courbe tension longueur
13
La raideur a aussi un effet sur la vitesse de transmission des forces. En prenant l’exemple de
la levée d’un poids : lorsque qu’on applique une force de traction vers le haut sur une barre
(grande raideur) où est accroché le poids, il décolle immédiatement. Au contraire, si on
soulève le même poids avec un élastique (faible raideur), la force appliquée ne provoque son
élévation qu’au moment où l’élastique est entièrement allongée (c’est-à-dire lorsqu’il a
atteint son seuil d’élasticité -maximum de raideur- sans se rompre). Dans ce cas, il y a un
certain délai entre le moment d’application de la force et son effet, délai qui n’existe pas
dans le premier cas de figure.
L’énergie stockée en phase d’étirement est peu couteuse métaboliquement et dépend de la
raideur musculo-tendineuse. Moins le muscle est raide, plus il emmagasine de l’énergie,
mais moins il pourra transmettre rapidement la force générée aux pièces osseuses.
Il faut donc être conscient de ces effets pour pouvoir s’adapter aux différents sports.
2.5 Effet des étirements d’après la littérature scientifique
L’analyse des effets des différentes techniques d’étirements permet de conclure que le
principal objectif est de relâcher et décontracter les muscles.
2.5.1 Effets sur la flexibilité (amplitude du mouvement)
Le stretching augmente la flexibilité des articulations et ce indifféremment de la méthode
employée, (étirement passif, actif, PNF etc.). Néanmoins certaines techniques comme les
PNF et particulièrement le contracté-relâché sont plus efficaces (12). La durée
d’augmentation de flexibilité après le stretching est très variable : de 6 à 90 minutes, voire
plusieurs semaines si cette technique est utilisée de façon prolongée dans le temps,
suggérant que la pratique des étirements doit être régulière si l’on espère en obtenir des
effets positifs (13). Cependant Simon Barrué-Belou (14) suggère qu’à court terme, les
amplitudes passives et actives sont augmentées, mais à long terme, seules les amplitudes
passives le sont. Une flexibilité de bonne qualité semble avoir un intérêt évident dans
certaines disciplines sportives comme la danse, la gymnastique athlétique ou encore le
patinage sur glace qui requièrent une augmentation de la souplesse musculaire ou
articulaire. Attention, une augmentation du risque de blessure peut survenir dans des
situations extrêmes d’hyperflexibilité induites par le stretching.
14
2.5.2 Effets sur la raideur
D’après une la revue de littérature sur les étirements du sportif de Simon Barrué-Belou (14),
la raideur serait diminuée à court terme par les étirements alors que celle à long terme n’est
pas prouvée.
Magnusson (15) apporte une notion majeure dans la relation entre étirement et raideur. Il
s’aperçoit que la raideur en fin de phase d’étirements dynamiques et la tension en phase
statique, pouvaient être paradoxalement plus importantes chez des sujets ayant de grandes
amplitudes de mouvement par rapport aux sujets ayant des amplitudes normales. Il en
déduit que l’amplitude n’était pas forcement signe de compliance. C’est en observant une
augmentation d’amplitude, mais pas de diminution de raideur après 6 semaines
d’étirements, qu’est né le concept de tolérance à l’étirement. Ceci explique pourquoi les
amplitudes passives sont augmentées à long terme grâce à la tolérance, alors que les
amplitudes actives restent inchangées, car la raideur des muscles antagonistes reste la
même. (Ils exercent toujours la même résistance).
2.5.3 Effets sur la température musculaire
Mastérovoï (16), Wiemann et Klee (17) prônent l’inefficacité du stretching sur l’élévation de
la température musculaire. Mastérovoï démontre en 1964 qu’une alternance de
contractions concentriques contre résistance moyenne constitue le meilleur moyen pour
élever la température d’un muscle. De plus Alter démontre que les étirements provoquent
des tensions élevées dans le muscle qui entrainent des vasoconstrictions et donc empêchent
l’irrigation sanguine et l’effet de vascularisation recherché. Les étirements ne permettent
pas un échauffement musculaire efficace.
2.5.4 Effet du stretching sur la prévention des blessures
Une méta-analyse récente faite par Thacker en 2004, dont l’objectif était de valider l’effet
préventif du stretching (13), montre qu’il n’est pas significativement associé à une réduction
globale du risque de blessure. Cette revue de littérature comportant 361 articles prend
initialement en compte tous les essais randomisés et les études de cohortes faisant
intervenir le stretching. Sur le plan méthodologique, les études dépourvues de groupe
contrôle, celles pour lesquelles le stretching n’était pas évalué indépendamment
15
(notamment en cas de protocole d’échauffement associé), ou encore celles n’incluant pas de
sujets pratiquant réellement une activité sportive étaient éliminées. Six études contrôlées,
dont les résultats ont été publiés de 1974 à 2000, ont pu être analysées en évaluant
spécifiquement le rôle du stretching dans la prévention des blessures. Trois essais ciblaient
des groupes musculaires spécifiques comme les ischio-jambiers ou le triceps sural tandis que
les trois autres concernaient des groupes musculaires multiples. Deux de ces essais
étudiaient l’impact préventif des étirements sur la survenue de fractures de stress du tibia
ou de périostite, tandis que les quatre autres études répertoriaient l’ensemble des atteintes
toutes confondues aux membres inférieurs. L’analyse de ces études, montre que le
stretching n’a pas globalement d’impact significatif sur le risque de blessure.
2.5.5 Effet sur les courbatures
Les courbatures ou DOMS (Delayed Onset Muscle Soreness), sont marquées par une douleur
d’apparition retardée suite à un effort excentrique inhabituel, intense, et/ou répété. Elles
résultent d’une inadéquation du muscle aux contraintes du travail excentrique, entrainant
des microlésions conjonctives et musculaires, amplifiées par un processus inflammatoire
associé. (18)
Rob Herber et Marcos de Noronha ont réalisé une analyse systématique des essais
randomisés portant sur les effets de l’étirement sur le risque de lésions musculaire (19). Ils
ont identifié et analysé 10 essais : 9 conduits au sein d’un laboratoire et un réalisé chez les
footballeurs effectuant des étirements après les matchs. Tous les pratiquants étaient de
jeunes adultes en bonne santé. Trois études se sont penchées sur les effets de l’étirement
avant l’exercice et sept autres sur les effets de l’étirement après l’exercice. L’estimation
globale obtenue à partir de l’ensemble des 10 essais a montré que les étirements pré-
exercices permettraient une réduction des courbatures musculaires un jour après l’exercice
d’une valeur moyenne de 0.5 point sur une échelle de 100 point (IC 95% de -11.3 à +10.3 ; 3
essais). Les étirements post-exercices permettraient une réduction des courbatures
musculaires un jour après l’exercice d’une valeur moyenne de 1.0 point sur une échelle de
100 points (IC 95% de -6.9 à +4.8 ; 4 essais). Des effets similaires ont été mis en évidence
d’un jour et demi à trois jours après l’exercice. Ces résultats montrent que le stretching
musculaire ne réduit pas de façon significative et perceptible les courbatures.
16
Prévost (20), Cometti (21) et Cheung (22) affirment que les étirements, particulièrement
passifs, induisent des microlésions similaires à celles obtenues après un effort excentrique. Il
est donc déconseillé de pratiquer une séance d’étirement à la suite d’un entrainement
susceptible d’entrainer des DOMS, car ils risqueraient d’augmenter et de majorer les micros-
lésions.
2.5.6 Effet sur la force
Kokkonen (1998) (23) expérimente l’effet de l’introduction de 2 protocoles de stretching
dans l’échauffement d’un test de 1 répétition maximale (1RM = charge qu’on ne peut
soulever qu’une seule et unique fois) pour les extenseurs et fléchisseurs du genou. Le
premier groupe de sujet devait réaliser une série de 5 étirements statiques passifs,
maintenus 15 s avec 15 s de pause entre chaque, répété 3 fois. Le deuxième groupe de sujet
devait réaliser une série de 5 étirements statiques actifs avec les même temps de maintien,
de pause et de répétition. Une phase de récupération de 10 min était imposée. Il constate
une baisse significative de la force produite avec une diminution de la 1RM de 7.3 % en
flexion et 8.1 % en extension aussi bien avec des étirements passifs qu’avec des étirements
actifs comparativement au groupe témoin qui eux n’ont pas réalisé d’étirements.
D’après l’étude de Neslon (2001) (24), les étirements de type balistique diminuent aussi la
force des extenseurs et fléchisseurs de 7 a 8 %.
Fowles et coll (2000) (25) ont montré une diminution de 25 % de la force maximale
volontaire des fléchisseurs plantaires et une diminution de l’activation des unités motrices
après un étirement statique passif prolongé. La diminution de l’activation musculaire
perdure 15 min. La diminution de la force musculaire persiste une heure après la session.
(Avec une force contractile 9% en dessous de la normal 60 min après.)
Portero et coll (2007) (26) ont mesuré les effets d’une session d’étirements passifs sur la
force maximale et l’explosivité des muscles fléchisseurs plantaires. Les résultats montrent
que la force diminue immédiatement après la série d’étirement mais aussi cette baisse
perdure 30 min après la session. Ces travaux plus récents confirment une fois encore l’aspect
délétère des étirements pré exercice.
17
Ils ne trouvent cependant pas d’effets sur la vitesse de montée en force isométrique pour
atteindre 25, 50 ou 75 % de la force maximale des fléchisseurs plantaires. Ces résultats
montrent que le stretching passif (< 5min) peut être appliqué sans altérer la capacité à
produire rapidement une force à 75% de la force maximale isométrique, malgré la
diminution significative de celle-ci.
2.5.7 Effet sur la performance
Une revue de la littérature de Shrier (27) faisant état de 23 articles (études randomisées
contrôlées, études par cross-over, tests avec mesures répétées de force musculaire de saut
et de vitesse) a essayé d’évaluer les effets du stretching isolé pré effort n’excédant pas
soixante minutes. Parallèlement, une revue du même auteur, de 9 articles, a permis
d’examiner les effets à long terme du stretching, pratiqué régulièrement sur plusieurs
semaines. La contraction volontaire maximale était mesurée lors de tests sur les muscles de
la jambe chez des sujets pratiquant les étirements et chez les patients du groupe contrôle.
22 des 23 articles concernant le stretching à court terme ne rapportent aucun bénéfice
quant aux résultats sur la performance, que ce soit pour la force isométrique, la vitesse
isocinétique ou encore la hauteur atteinte lors d’un saut. Un seul article met en évidence
une amélioration des différents paramètres mesurés avec obtention d’une économie
d’énergie. Pour quatre études concernant plus spécifiquement la vitesse de course, une
seule suggère que le stretching à court terme améliore la performance, une autre montre
une détérioration des résultats et deux autres donnent un résultat contradictoire. En
revanche, 7 des 9 articles concernant le stretching à long terme (2 études ayant toutefois un
résultat moins probant) vont dans le même sens en montrant une augmentation significative
de la performance avec inversion des résultats de l’ensemble des paramètres cités
précédemment. Enfin, si l’on regarde les résultats plus spécifiquement en fonction du type
d’activité pratiquée, on peut constater que le stretching à court terme n’a pas d’impact sur
la force musculaire pour le saut en hauteur alors que les données sont plus contradictoires
pour la course de vitesse. Les résultats sont en revanche globalement positifs pour ces deux
activités quant à la pratique du stretching de longue durée.
18
3 L’enquête
3.1 Introduction
Beaucoup d’études ont été entreprises depuis l’apparition du stretching dans les années 80,
afin de savoir leurs effets sur les propriétés musculo-tendineuse et sur la performance des
sportifs. À noter qu’il n’y a pas encore de véritable consensus sur la pratique des étirements
dans le milieu sportif et que les connaissances scientifiques sur le sujet sont parfois
contradictoires ce qui n’encouragent pas sa mise en pratique. Si de nombreuses divergences
et zones d’ombre persistent, quelques éléments semblent aujourd’hui collégialement admis.
Beaucoup les considèrent comme efficaces en ne s’appuyant que sur des idées reçues ou
transmises dans ou hors des circuits de formation soit par les formateurs, par les
entraineurs, par les sportifs eux-mêmes. Ces croyances dues à un manque d’informations ou
de connaissances ne font que freiner la bonne diffusion et la bonne utilisation de ces
techniques.
Alors que les données scientifiques éclaircissent de plus en plus les effets des étirements,
quels sont aujourd’hui les croyances de longue durée, les mythes et les traditions des
sportifs en particulier des escrimeurs ?
Pour tenter de répondre à cette question, une enquête est élaborée afin d’interroger à l’aide
d’un questionnaire une population d’escrimeur de niveau national.
3.2 Méthode
La méthodologie utilisée est une étude transversale de recherche non expérimentale à l’aide
une enquête.
3.2.1 Population étudiée
Il s’agit d’un échantillon de sportifs, en particulier d’escrimeurs, compétiteurs de niveau
national. Il est constitué de 59 personnes. 9 de ces sportifs sont de sexe féminin et 50 sont
de sexe masculin. La moyenne d’âge de ce groupe est de 24 ans. Le plus vieux ayant 42 ans
et le plus jeune 15 ans.
19
3.2.2 Matériel utilisé
L’outil d’évaluation utilisé est le questionnaire. (Annexe 1)
L’enquête par questionnaire est un outil d’observation qui permet de quantifier et comparer
des informations.
Le choix d’outil d’évaluation du questionnaire se justifie par le fait que son utilisation
correspond à une volonté de mesurer « quelque chose », à savoir les grandes croyances des
sportifs. Passer par l’analyse quantitative permet de rendre compte de l’ampleur du
phénomène.
Ce questionnaire est constitué de 22 questions. Le nombre de personnes désirant participer
à cette enquête dépend du temps qu’ils doivent consacrer pour remplir le questionnaire.
C’est pour cette raison qu’un nombre important de questions doit tenir sur une feuille recto
verso afin d’obtenir un maximum de réponses. L’utilisation de questions courtes et brèves
est privilégiée. Trois sont des questions ouvertes, les 19 restantes sont des questions
fermées. Cette différence s’explique par le fait que les questions ouvertes laissent au
questionné toute liberté de construction de réponse et du choix de ses propres mots: elles
sont donc plus difficiles à interpréter et analyser statistiquement.
À des fins de compréhension par un maximum de personnes, un sujet vaste comme celui des
étirements est très difficile à vulgariser en si peu de questions. À noter la complexité de
formulation des questions.
Pour traiter et analyser statistiquement les réponses, le tableur Excel a été utilisé.
3.2.3 Protocole de l’étude
Pour obtenir l’échantillon de population, le questionnaire a été diffusé à des escrimeurs
participant à un circuit national de fleuret, homme et dame, de catégorie senior. Cette
compétition se déroulant à Bordeaux le 2 mars 2013, regroupait les meilleurs escrimeurs
venant des quatre coins de la France. L’utilisation de cette compétition de grande envergure
a permis d’interroger un grand nombre d’athlètes de très bon niveau. Elle a permis
également d’avoir accès à leurs croyances à l’échelle de l’hexagone.
20
Le moyen d’administration du questionnaire était le face à face. La diffusion s’est faite
durant l’inscription des escrimeurs le matin de la compétition. Ceci a permis :
- De faciliter le regroupement des compétiteurs.
- D’être sûr d’accéder à un maximum de réponses.
- D’éviter d’aborder les athlètes durant l’épreuve pour des raisons évidentes de
risque de déconcentration.
- De rester à l’écoute d’éventuelles questions posées.
3.3 Résultats
Sur 110 inscrits à la compétition chez les hommes 50 ont répondu à l’étude, ce que
représente en pourcentage de retour de 45.5%.
Sur 56 inscrites chez les femmes 9 ont répondu à l’étude, ce que représente en pourcentage
de retour 16%. Le nombre peu important de filles ayant répondu à l’enquête s’explique par
le fait que leur inscription était en différée par rapport a celle des hommes.
2 et 4 heures
4 et 6 heures
6 et 8 heures
+ de 8 heures
Figure 7 : Pourcentage du nombre d’heure de
sport pratiqué par semaine par les sportifs
Sur 59 personnes qui ont répondu (figure 7) :
- 17 font entre 2 et 4 heures de sport par semaine ce qui représente 29% - 23 font entre 4 et 6 heures de sport par semaine ce qui représente 39 % - 7 font entre 6 et 8 heures de sport par semaine ce qui représente 12 % - 12 font plus de 8 heures par semaines ce qui représente 20 %
21
Les deux réponses les plus représentées statistiquement sont celle en lien avec les
courbatures (figure 8) : 56% des escrimeurs utilisent les étirements pour prévenir les
courbatures et 49 % estiment que les étirements sont nécessaires à la récupération des
courbatures.
À la 3eme position vient l’augmentation de souplesse à 42%. Puis la diminution du risque de
blessure est représentée à 39%. Pour 32% les étirements paraissent utiles à l’échauffement.
L’augmentation des amplitudes de mouvement et des performances sont représentées
respectivement par 27% et 12% des sportifs. 17% d’entre eux s’étirent par habitude.
Aucune autre réponse n’a été suggérée à cette question.
0
10
20
30
40
50
60
1
Récupération des courbatures
Prévention des courbatures
Diminuer le risque de blessure
Augmenter la souplesse
Pour s'échauffer
Augmenter les amplitudes de mouvement
Augmenter les performances
Par habitude
Autre
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Figure 8 : Pourcentage de réponses à la question « Pourquoi vous étirez-vous ? »
Le moment le plus représentatif pour
l’utilisation des étirements est après
l’entrainement puisque il est représenté
par 78% des personnes de l’échantillon
(figure 9). Puis vient l’échauffement avec
49%.
Pour 19% d’entre eux, les étirements sont
utilisés en dehors d’une séance et enfin
14% pendant l’entrainement. Figure 9 : Pourcentage de réponse à la
question « Quand vous étirez-vous ? »
22
0
10
20
30
40
50
0
100
10 min 15 min 30 min 1h
0 10 20 30 40 50
Figure 10 : Technique d’étirement utilisée
34 % des escrimeurs de l’échantillon ne
connaissent pas la différence entre les 3 types
de réponses proposés (figure 10).
Dans les 66 % qui connaissent, 47 % utilisent des
étirements passifs, 39 % des étirements actifs et
14% des étirements balistiques.
Figure 11 : Temps consacré à une séance d’étirement
A la question « combien de temps leur
consacrez-vous en tout dans une
séance ? » (figure 11), 60 % en fond 10
min, 31 % 15 min, 9 % 30 min. Leur
séance ne dépasse jamais 1 h.
Figure 12 : Temps de maintien de la
position pour chaque groupe musculaire
48% maintiennent leur position
entre 15 et 30 secondes. 33%
restent entre 2 et 15 s et enfin 19%
sont entre 30 secondes et 1
minute.
23
À la question « quels groupes musculaires privilégiez-vous ? » (figure14), le terme « jambe »
est sorti 24 fois, le terme « ischio-jambier » est sorti 14 fois, le terme « quadriceps » est sorti
8 fois, le terme « membre supérieur » est sorti 5 fois, les termes « bras », « dos » et
« épaule » 3 fois, les terme « fessier », « membre supérieur » et « tous » 2 fois et enfin les
terme « mollet », « cuisse », « abducteur » et « adducteur » 1 fois. Pour une meilleure
lisibilité, ces termes ont été classés par groupe dont voici la répartition :
Lors de leur pratique, 55 % vont jusqu’à la douleur.
75% des sportifs s’étirent seul et donc 25 % en groupe.
Pour 60 % d’entre eux, leurs séances d’étirements ne sont ou n’ont jamais été animées par
un professionnel. Parmi les 40 % où cela a été le cas, 96 % ont eu l’intervention d’un
entraineur, 26 % d’un préparateur physique et 17 % d’un kinésithérapeute.
Pour 43 % des sportifs, un enseignement ou « topo » au sujet des étirements n’a jamais été
fait dans leur carrière de sportif. Parmi les 57 % qui en on déjà eu un, 85% ont eu
0
10
20
30
40
50
60
70
1 2 3 4 +
0 10 20 30 40 50 60
Membre inférieur
Membre supérieur
Tronc
Figure 13 : Nombre de répétitions
effectuées par groupe musculaire
On voit nettement que 68% des sportifs répètent
le mouvement deux fois par groupe musculaire
(figure 13). Pour 13 % des escrimeurs, 1 seul
mouvement d’étirement leur parait utile. 9 % sont
à 3 répétitions, 4% à 4 et 7% en font plus de 4.
Figure 14 : Pourcentage des parties de corps favorisées à l’étirement
24
l’intervention d’un entraineur, 42 % par un kinésithérapeute et 21 % par un préparateur
physique.
Concernant les blessures musculaires, 88 % des escrimeurs pensent que les étirements
diminuent les risques de blessures. 95 % des sportifs, pensent que les étirements diminuent
l’apparition des courbatures. 78 % des personnes s’étirent lorsqu’ils ont des courbatures, 84
% lorsqu’ils ont des crampes. Ils ne s’étirent pas lorsqu’ils ont une élongation ou une
déchirure respectivement à 90 % et 97 %.
3.4 Discussion
L’échantillon utilisé pour cette enquête est un échantillon de convenance ou arbitraire. Il
s’agit d’un échantillon non probabiliste (c’est-à-dire non tiré du hasard) où le chercheur
sélectionne un échantillon à sa portée, de manière arbitraire et intuitive pour recueillir
l’information. A ce titre les résultats ne peuvent s’extrapoler à la population totale
d’escrimeur de France.
Un étirement vise à éloigner le plus possible les insertions d’un muscle entre elles. Par
conséquent la réalisation correcte et optimale d’exercices nécessite des connaissances
anatomiques minimales en tenant compte par exemple de l’orientation des muscles dans les
Elongation
Entorse
Claquage
Contracture
Tendinite
Figure 15 : Répartition en pourcentage des
blessures.
Les termes dans le graphique (figure 15)
sont ceux qui ont été le plus de fois
mentionnés à la question « Quel types
des blessures avez-vous contractez
durant votre passé d’escrimeur ? ». A
cette question il y a eu un taux de
réponse de 59 % donc on estime que 59%
ont contracté des blessures durant leur
passé d’escrimeur.
Pour ces blessures 86% concerne le
membre inférieur.
25
3 dimensions de l’espace. Or la question ouverte permettant de savoir quels groupes
musculaires étaient les plus ciblés lors des étirements a permis de voir indirectement que la
plupart des sportifs n’étaient pas capable de citer au moins un groupe musculaire. Les mots
« jambes » « dos » ou « bras » signent probablement une connaissance trop restreinte de
l’anatomie. Ce qui tendrait à dire qu’ils effectuent leurs étirements de façon très intuitive.
D’après les résultats, les escrimeurs étirent en grande majorité les muscles du membre
inferieur. Ceci peut s’expliquer par le fait que l’escrime est un sport plus contraignant au
niveau des membres inferieurs par rapport aux membres supérieur. La demande
d’explosivité et les grandes amplitudes de fentes peuvent amener diverses blessures. En
effet sur le sondage, 86% des blessures contractées concernent le membre inferieur.
L’échauffement et la fin de l’entrainement sont les moments où les sportifs s’étirent le plus.
Ce sont statistiquement les plus représentés avec respectivement 49% et 78%. La corrélation
avec les résultats de la question « Pourquoi vous étirez-vous ? », montre une relation avec la
volonté de récupération et de prévention des courbatures. Ceci n’est qu’une idée reçue,
puisque les résultats des études décrits plus haut dans « les effets de l’étirement sur les
courbatures » montrent que le stretching musculaire ne réduit et ne prévient pas de façon
significative et perceptible les courbatures. S’ils pensent que les étirements sont bénéfiques,
c’est sans doute grâce à l’effet antalgique des étirements (28). Ils procurent une sensation
subjective de bien être et de diminution des courbatures en insensibilisant les récepteurs de
la douleur.
Le stretching à l’échauffement ne doit pas être justifié par une élévation de la température
locale des muscles striés, une amélioration de la performance immédiate et la prévention
des accidents.
D’après l’enquête, 48% des escrimeurs maintiennent leur position entre 15 et 30 secondes.
33% restent entre 2 et 15 s et enfin 19% sont entre 30 secondes et 1 minute et aucun ne
maintient leur position plus de 1 minute. Les temps de maintien pour la question ont été
choisis en fonction de ceux rencontrés dans les protocoles d’études. Il est important de tenir
compte de l’effet de maintien de l’étirement sur la vascularisation (29). En effet un maintien
passif entre 0 et 6 secondes provoque une ischémie vasculaire, alors qu’au bout de 8 à 10
secondes, il y a une vasodilatation. Au delà de 12 secondes l’ischémie réapparait et ce,
26
jusqu’à 2 minutes. Il faut donc tenir compte de cet effet ischémiant quant à de la durée de
l’étirement passif. L’activité physique augmente la raideur passive du muscle, Magnusson
(15) montre que 4 à 5 étirements permettent de diminuer la raideur au cours d’une séance.
Guissard et coll (30) montrent que les étirements diminuent l’excitabilité des motoneurones
alphas et que ce relâchement est maximal pendant les 5 à 10 premières secondes. Enfin
Bandy et coll (31) ont testé l’effet du temps (30 ou 60 secondes) et de la fréquence (1 et 3
répétitions) des étirements statiques, et ont montré qu’une durée de 30 secondes est une
quantité efficace de temps pour maintenir un étirement musculaire afin d’augmenter les
amplitudes. Il n’y a eu aucune augmentation de flexibilité lorsque la durée de l'étirement a
été augmentée de 30 à 60 secondes ou lorsque la fréquence de l'étirement a été augmenté
de une à trois répétitions.
Le temps de maintien ne se choisit donc pas arbitrairement. Il faut l’adapter en fonction du
résultat que l’on veut obtenir (relâchement, augmentation de la flexibilité…). D’après Chan
(32), il semble que la durée sur laquelle s’étale le protocole soit plus influente que la durée
totale d’étirements. Le nombre de répétitions peut quant à lui être choisi en fonction du
ressenti de chacun puisqu’il n’y a pas de consensus sur ce sujet. Simon Barrué-Belou (14) cite
dans les modalités pratiques de sa revue de littérature que 2 ou 3 répétitions semblent
convenir. Les escrimeurs choisissent de répéter deux fois leurs mouvements et se situent
donc dans cette fourchette.
Un pourcentage non négligeable (soit 34 %) d’escrimeurs de l’échantillon ne connaît pas la
différence entre les 3 types d’étirements proposés alors que 80% ont l’habitude de s’étirer.
Ceci est peut-être en lien avec le fait que pour 60 % d’entre eux, leurs séances d’étirements
ne sont ou n’ont jamais été animées par un professionnel (que ce soit un entraineur, un
préparateur physique ou un kinésithérapeute) et que 43 % n’ont jamais eu d’enseignement
pédagogique à ce sujet . Ces résultats mettent en avant que les pratiques des étirements
s’effectuent de façon empirique, les sportifs s'appuient sur l'expérience plutôt que sur les
données scientifiques.
Même si la pratique des étirements s’est universalisée et s’applique de façon systématique à
l’activité, cette pratique n’a pas été totalement bien « protocolisée » et ne possède pas
vraiment de cadre mis en place par les enseignants. Une remise en cause perpétuelle des
connaissances en se référant aux nouvelles données scientifiques permet leur évolution
27
rapide. La transmission de ces savoirs et compétences nouvellement acquis pourra corriger
ces grandes croyances.
L’institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance plus connu sous l’acronyme
INSEP est un établissement qui assure à l’élite du sport français d`avoir les conditions
permettant aux sportifs de haut niveau de concilier tous les aspects nécessaires à leur
épanouissement à savoir, le sport, les études et la santé. Ses missions prioritaires sont de
participer à la politique nationale de développement des activités physiques et sportives,
particulièrement dans le domaine du sport de haut niveau, et de contribuer à la protection
de la santé des sportifs(ives) et à la préservation de l’éthique sportive. Ses activités sont
regroupées autour de 6 axes notamment un qui concerne la profession de masso-
kinésithérapie : la contribution à la recherche scientifique, médicale et technologique dans le
domaine des activités physiques et sportives, la production et la diffusion de la connaissance
en matière de sport de haut niveau et la valorisation de ses ressources documentaires.
Il serait intéressant d’étudier la sensibilisation qu’ont les athlètes de cet institut par rapport
aux étirements et de chercher à savoir si leur pratique découle d’une recherche de pointe ou
si elle reste encore gouvernée par des habitudes, des dogmes et des routines.
Un encadrement médical et de ce fait la présence de masseurs-kinésithérapeute permet-elle
une pratique plus en adéquation avec les données scientifiques récentes ? Si la réponse est
affirmative, leur intervention dans les clubs serait un énorme profit.
28
4 Conclusion
Cette enquête a permis de faire un état des lieux sur les connaissances des sportifs au sujet
des étirements. Les résultats obtenus sur des escrimeurs rejoignent ceux d’une enquête
menée par Evelyn Bellaud auprès d’étudiants de licence 1 en Science et Techniques des
Activités Physiques et Sportives (33). Il existe une culture sportive des étirements
musculaires. Cette culture dépend de croyances, qui sont remises en cause aujourd’hui par
les données scientifiques. Ces résultats ne doivent cependant pas pour autant décourager
leur pratique. Le principal intérêt des étirements reste le relâchement, la décontraction
musculaire et le gain en souplesse mais il faut être conscient de l’effet recherché et des
conditions de mise en pratique de la séance.
Les résultats du questionnaire mettant le doigt sur les compétences non acquises ou mal
comprises de façon collective, pourraient participer à l’élaboration d’un diagnostic éducatif
et de support de correction de la pratique des étirements et justifieraient l’intervention de
kinésithérapeute dans les clubs.
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ANNEXE 1: QUESTIONNAIRE
But du questionnaire : Travail de recherche sur la pratique des étirements chez les sportifs, en particulier les escrimeurs.
(Écriture du mémoire dans le cadre de l’obtention du diplôme d’Etat de masso-kinésithérapie.)
Informations générales :
Nom: ………………..
Prénom : ……………………………
Age :………………………
Sexe : Masculin Féminin
Profession :…………………………….
Nombre d’heures de sport par semaine :
Entre : 2h et 4h 4h et 6h 6h et 8h Plus de 8h
Avez-vous pour habitude de vous étirer ?
Oui Non
Depuis combien de temps faites-vous des étirements ?
………………………………………….
Modalités de réalisation :
Pourquoi vous étirez vous ? (Plusieurs possibilités de réponses)
Récupération des courbatures
Prévenir les courbatures
Diminuer le risque de blessures
Pour être plus souple
Pour vous échauffer
Pour augmenter vos amplitudes de mouvement
Pour augmenter vos performances
Par habitude
Autre : …………………………………….
Quand vous étirez-vous : (Plusieurs possibilités de réponses)
A l’échauffement
Pendant l’entrainement
Juste après l’entrainement
En dehors d’une séance
Quels types d’étirements pratiquez-vous ? (Plusieurs possibilités de réponses)
Etirements passifs
Etirements actifs type contracté-relâché-étiré
Etirements balistiques
Ne connait pas la différence entre les trois
Combien de temps leur consacrez-vous en tout dans une séance :
10 min 15 min 30 min 1h
Pour un groupe musculaire donné, combien de temps maintenez-vous la position ?
Entre 2 et 15 s Entre 15 et 30 Entre 30 et 1 min Plus
Pour un groupe musculaire donné, combien de répétitions effectuez-vous ?
1 2 3 4 plus
Quel(s) groupe(s) musculaire(s) privilégiez-vous ?
……………………………………………………………………………………………………
Allez vous jusqu’à la douleur lors de votre pratique ?
……………………………………………………………………………………………….
Pratiquez-vous vos étirements : seul ou en groupe ?
Vos séances d’étirements sont-elles ou ont-elles été animées par un professionnel ?
Oui Non
Si oui par qui ? Entraineurs Kinés Préparateur physique Autres : ………………..
Avez-vous eu un enseignement ou « topo » sur ce sujet, dans votre carrière de sportif?
Oui Non
Si oui par qui ? Entraineurs Kinés Préparateur physique Autres : ………………..
Les étirements et les blessures musculaires :
Pensez- vous que les étirements diminuent les risques de blessures ?
Oui Non
Quels sont les types de blessures que vous avez contractés durant votre passe d’escrimeur ?
………………………………………………………………..
Quels étaient les muscles ou articulations les plus touchés ?
………………………………………………………………..
Avez-vous plus tendance à étirer les muscles en rapport avec les lésions antérieures ?
Oui Non
Pensez-vous que les étirements diminuent l’apparition des courbatures ?
Oui Non
Lorsque vous avez des courbatures, vous étirez vous ?
Oui Non
Lorsque vous avez des crampes, vous étirez-vous ?
Oui Non
Lorsque vous avez une élongation, vous étirez-vous ?
Oui Non
Lorsque vous avez une déchirure, vous étirez-vous ?
Oui Non