Essonne · enIledeFrance 91 EXPRESS Black Jack et Astro sont les nouveaux rois de Courcou-ronnes....

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V oilà qui devrait mettre du baume au cœur des enfants : avant la rentrée scolaire, ces trois derniers jours de vacances leur sont principalement dédiés. A Dourdan, depuis hier, s’est ouverte la 147 e édition de la Foire Ventôse. Cette manifestation commerciale, classée foire nationale depuis 1959, se tient chaque année deux semaines avant Pâques et reste un grand rendez-vous pour les plus jeunes. Au menu : manèges, foire aux jouets, concours de dessins, ateliers… Pour les plus grands, près de 150 exposants sont aussi présents. Aujourd’hui, demain et dimanche, toute la journée. Sur le champ de foire et dans le centre-ville de Dourdan. Entrée libre (les manèges sont payants). C’est parti pour la foire de Dourdan (DR.) S hort et tee- shirt : les nouveaux accessoires indispen- sables au député PS de la 3 e circons- cription, Michel Pouzol. A l’image de son camarade de la 6 e circonscription, Jérôme Guedj, l’élu vient de rejoindre l’équipe de France de rugby du XV parlementaire. Celui qui occupera le poste de pilier devrait étrenner son nouveau maillot dans un match opposant les parlementaires français à leurs homologues irlandais le mois prochain. C’EST NOUVEAU Le député Pouzol dans le XV de France (LP/Florence Méréo.) L es intempéries qui ont frappé l’Ile-de-France ces derniers jours ont notamment empêché la collecte et le transport de plaquettes sanguines. La moindre perturbation dans leur approvisionnement entraîne une forte baisse des stocks. « On observait déjà une tension avant la neige, explique l’Etablissement français du sang. Maintenant, la situation devient préoccupante. » L’organisme a lancé un appel aux dons de plaquettes dans toute la région. La procédure, accessible à toutes les personnes âgées de 18 à 65 ans, prend environ 90 minutes. Renseignements : www.dondusang.net ou 08.00.10.99.00. Appel aux dons de plaquettes en Ile-de-France 91 EXPRESS B lack Jack et Astro sont les nouveaux rois de Courcou- ronnes. Ou plutôt ceux du point presse de la rue Monod. En un quart d’heure, hier, Bruno Six, le gérant, en a vendu davantage que de journaux en une heure. « Je tiens grâce à aux jeux de grattage. Et grâce au tabac, explique-t-il. Les gens ne lisent plus trop le journal, ni les ma- gazines, si ce n’est le people et les programmes télé. » En huit ans, le quinquagénaire a vu l’effondrement de la presse papier. « Je vais sûre- ment réduire l’espace réservé à la presse au profit des turfistes et pour mettre des jouets », explique-t-il, ré- signé. Le cas de Bruno Six n’est pas isolé. Bien au contraire. Depuis 2000, 141 points presse ont disparu en Es- sonne (voir infographie ci-dessous), selon la chambre de commerce et d’industrie (CCI). Ce qui équivaut presque à une disparition par mois dans le département. Si elle apporte un rayon de soleil dans cette grisail- le, ce n’est pas la réouverture d’un point presse dans le centre-ville de Palaiseau mercredi (lire ci-contre) qui inversera la tendance. Car paral- lèlement, depuis le début de l’année 2013, la librairie-papeterie des Ecoles à Saint-Michel-sur-Orge et Syca Pa- pyrus à Yerres ont fermé leurs portes. Aujourd’hui, il ne reste plus que 110 commerces de détail de journaux et papeteries en magasin spécialisé alors qu’on en comptait 251 en 2000, soit un recul de près de 56 %. Les chiffres, année par année, sont enco- re plus implacables. L’année 2000 est la dernière année où le solde est positif. « Ce n’est pas étonnant, ana- lyse un professionnel de la presse qui travaille au quotidien avec les bura- listes de l’Essonne. Le phénomène est encore plus important depuis 2005-2006. » Presse gratuite, Inter- net, autres sources d’information, les raisons de la crise de la presse écrite sont nombreuses. Pour ne pas sombrer, les buralistes doivent trouver des parades. A l’ins- tar du Mouton qui Fume, véritable institution depuis près de cinquante ans à Chilly-Mazarin, qui a vu son espace réduire au fil des années. L’ancienne librairie a disparu. Au- jourd’hui, sur 38 m 2 , il n’y a plus qu’une presse, des jeux et un… tabac. « Je n’aurais pas acheté le commerce si je n’avais pas eu l’autorisation de vendre du tabac, explique Luc Marie, le gérant depuis un an et demi. Le précédent gérant a dû fermer car il n’avait pas eu cette autorisation. » CÉDRIC SAINT-DENIS 141marchandsdejournaux enmoinsdepuis2000 Tous les mois, un point de vente disparaît en Essonne. En treize ans, leur nombre a chuté de 56 %. Les buralistes cherchent la parade. «Q uel est le prix des cahiers ? Ce n’est pas marqué dans le rayon », indique gentiment une cliente. « Vous n’êtes pas la première à me le dire. On va s’en occuper », répond la buraliste. Ouvert depuis mercredi, c’est encore l’heure des réglages au nouveau point presse de Palaiseau. A côté des quotidiens et des magazines bien rangés, l’espace papeterie est en cours d’installation. Peu importe pour les habitants, ils sont trop contents de retrouver un point presse en plein centre-ville, rue de Paris, à deux pas du marché. « Ça manquait beaucoup. Depuis l’été dernier et la fermeture du précédent point presse, je devais aller au centre commercial. Comme je ne suis pas véhiculée, j’achetais mes journaux à Paris, sur mon lieu de travail », témoigne Laura. Les nouvelles habitudes de cette trentenaire auraient pu perdurer si la municipalité n’était pas intervenue. Les anciens gérants avaient trouvé comme repreneur une… banque. Guère enchantée, la ville a fait jouer son droit de préemption sur les commerces dont elle s’est dotée en 2009 « afin de préserver une diversité commerciale, explique Karine Bouix, responsable du commerce local à la mairie. Car en dehors de celui-là, la ville ne compte que deux autres points presse et une librairie ». Depuis, la commune de 31 000 habitants a utilisé son droit de préemption deux fois, avec succès. « Il y a toujours un risque. Il faut acheter le bail, en espérant trouver un repreneur dans les deux ans qui suivent », note Roseline Saval, conseillère municipale en charge du commerce. Pour cela, la mairie a lancé une campagne d’affichage, contacté les réseaux de presse… Et ça a marché. « Nous habitons Orsay. On cherchait depuis longtemps à reprendre un point presse, explique Philippe Mekhitarian, nouveau gérant des lieux avec sa femme. C’est en allant à la boutique que j’ai vu l’affiche sur la recherche d’un repreneur. Si près de chez nous, c’est une aubaine. » Outre la presse et la papeterie, le nouveau point presse propose des jeux de grattage, une librairie mais aussi un espace culturel avec des jouets, des coffrets-cadeaux et des loisirs créatifs. SÉBASTIEN MORELLI ET C.S.-D. Palaiseau a réussi à sauver sa librairie Palaiseau, hier. La librairie a bien failli devenir une… banque. Pour maintenir ce point de vente, la mairie a décidé d’exercer son droit de préemption. Un repreneur a rouvert la boutique mercredi. (LP/C.S.-D.) Source : ASFA. Les fermetures de marchands de journaux en Essonne 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 -4 -10 -21 -8 -5 -25 -7 -25 -14 -10 -7 -8 -1 +4 * * depuis le début de l'année. Il en reste aujourd'hui 110. points de vente. Total depuis 2000 : - 141 de marchands +4 Je n’aurais pas acheté le commerce si je n’avais pas eu l’autorisation de vendre du tabac” Luc Marie, buraliste à Chilly www.leparisien.fr/91 Le Parisien / Vendredi 15 mars 2013 17 Essonne Essonne Matin

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V oilà qui devrait mettre du baumeau cœur des enfants : avant la

rentrée scolaire, ces trois derniersjours de vacances leur sontprincipalement dédiés. A Dourdan,depuis hier, s’est ouverte la147e édition de la Foire Ventôse.Cette manifestation commerciale,classée foire nationale depuis 1959,se tient chaque année deuxsemaines avant Pâques et reste ungrand rendez-vous pour les plusjeunes. Au menu : manèges, foireaux jouets, concours de dessins,ateliers… Pour les plus grands, prèsde 150 exposants sont aussi présents.Aujourd’hui, demain et dimanche, toutela journée. Sur le champ de foire etdans le centre­ville de Dourdan. Entréelibre (les manèges sont payants).

C’estpartipourlafoiredeDourdan

(DR.

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S hort ettee­

shirt : lesnouveauxaccessoiresindispen­sables audéputé PS dela 3e circons­cription,MichelPouzol. Al’image de son camarade de la6e circonscription, Jérôme Guedj,l’élu vient de rejoindre l’équipe deFrance de rugby du XVparlementaire. Celui qui occuperale poste de pilier devrait étrennerson nouveau maillot dans unmatch opposant les parlementairesfrançais à leurs homologuesirlandais le mois prochain.

C ’ E S T N O U V E A U

Le députéPouzol dansle XV de France

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L es intempéries qui ont frappél’Ile-de-France ces derniers

jours ont notamment empêché lacollecte et le transport deplaquettes sanguines. La moindreperturbation dans leurapprovisionnement entraîne uneforte baisse des stocks. « Onobservait déjà une tension avant laneige, explique l’Etablissementfrançais du sang. Maintenant, lasituation devient préoccupante. »L’organisme a lancé un appel auxdons de plaquettes dans toute larégion. La procédure, accessible àtoutes les personnes âgées de 18 à65 ans, prend environ 90 minutes.Renseignements :www.dondusang.net ou08.00.10.99.00.

Appel aux donsde plaquettesen Ile­de­France

91EXPRESS

Black Jack et Astro sont lesnouveaux rois de Courcou-ronnes. Ou plutôt ceux dupoint presse de la rue Monod.

En un quart d’heure, hier, Bruno Six,le gérant, en a vendu davantage quede journaux en une heure. « Je tiensgrâce à aux jeux de grattage. Et grâceau tabac, explique-t-il. Les gens nelisent plus trop le journal, ni les ma-gazines, si ce n’est le people et lesprogrammes télé. » En huit ans, lequinquagénaire a vu l’effondrementde la presse papier. « Je vais sûre-ment réduire l’espace réservé à lapresse au profit des turfistes et pourmettre des jouets », explique-t-il, ré-signé.

Le cas de Bruno Six n’est pas isolé.Bien au contraire. Depuis 2000,141 points presse ont disparu en Es-sonne (voir infographie ci-dessous),selon la chambre de commerce etd’industrie (CCI). Ce qui équivautpresque à une disparition par moisdans le département. Si elle apporteun rayon de soleil dans cette grisail-le, ce n’est pas la réouverture d’unpoint presse dans le centre-ville de

Palaiseau mercredi (lire ci-contre)qui inversera la tendance. Car paral-lèlement, depuis le début de l’année2013, la librairie-papeterie des Ecolesà Saint-Michel-sur-Orge et Syca Pa-pyrus à Yerres ont fermé leurs portes.

Aujourd’hui, il ne reste plus que110 commerces de détail de journauxet papeteries en magasin spécialiséalors qu’on en comptait 251 en 2000,soit un recul de près de 56 %. Leschiffres, année par année, sont enco-re plus implacables. L’année 2000

est la dernière année où le solde estpositif. « Ce n’est pas étonnant, ana-lyse un professionnel de la presse quitravaille au quotidien avec les bura-listes de l’Essonne. Le phénomèneest encore plus important depuis2005-2006. » Presse gratuite, Inter-net, autres sources d’information, lesraisons de la crise de la presse écritesont nombreuses.

Pour ne pas sombrer, les buralistesdoivent trouver des parades. A l’ins-tar du Mouton qui Fume, véritable

institution depuis près de cinquanteans à Chilly-Mazarin, qui a vu sonespace réduire au fil des années.

L’ancienne librairie a disparu. Au-jourd’hui, sur 38 m2, il n’y a plusqu’une presse, des jeux et un… tabac.« Je n’aurais pas acheté le commercesi je n’avais pas eu l’autorisation devendre du tabac, explique Luc Marie,le gérant depuis un an et demi. Leprécédent gérant a dû fermer car iln’avait pas eu cette autorisation. »

CÉDRIC SAINT­DENIS

141marchandsdejournauxenmoinsdepuis2000Tous les mois, un point de vente disparaît en Essonne. En treize ans,leur nombre a chuté de 56 %. Les buralistes cherchent la parade.

«Q uel est le prix descahiers ? Ce n’est pasmarqué dans le rayon »,indique gentiment une

cliente. « Vous n’êtes pas la premièreà me le dire. On va s’en occuper »,répond la buraliste. Ouvert depuismercredi, c’est encore l’heure desréglages au nouveau point presse dePalaiseau. A côté des quotidiens etdes magazines bien rangés, l’espacepapeterie est en cours d’installation.Peu importe pour les habitants, ilssont trop contents de retrouver unpoint presse en plein centre­ville, ruede Paris, à deux pas du marché. « Çamanquait beaucoup. Depuis l’étédernier et la fermeture du précédentpoint presse, je devais aller au centrecommercial. Comme je ne suis pasvéhiculée, j’achetais mes journaux à

Paris, sur mon lieu de travail »,témoigne Laura.Les nouvelles habitudes de cettetrentenaire auraient pu perdurer si lamunicipalité n’était pas intervenue.Les anciens gérants avaient trouvécomme repreneur une… banque.Guère enchantée, la ville a fait jouerson droit de préemption sur lescommerces dont elle s’est dotée en2009 « afin de préserver unediversité commerciale, expliqueKarine Bouix, responsable ducommerce local à la mairie. Car endehors de celui­là, la ville ne compteque deux autres points presse et unelibrairie ». Depuis, la commune de31 000 habitants a utilisé son droit depréemption deux fois, avec succès.« Il y a toujours un risque. Il fautacheter le bail, en espérant trouver

un repreneur dans les deux ans quisuivent », note Roseline Saval,conseillère municipale en charge ducommerce. Pour cela, la mairie alancé une campagne d’affichage,contacté les réseaux de presse…Et ça a marché. « Nous habitonsOrsay. On cherchait depuis longtempsà reprendre un point presse, expliquePhilippe Mekhitarian, nouveau gérantdes lieux avec sa femme. C’est enallant à la boutique que j’ai vul’affiche sur la recherche d’unrepreneur. Si près de chez nous, c’estune aubaine. » Outre la presse et lapapeterie, le nouveau point pressepropose des jeux de grattage, unelibrairie mais aussi un espace culturelavec des jouets, des coffrets­cadeauxet des loisirs créatifs.

SÉBASTIEN MORELLI ET C.S.­D.

Palaiseau a réussi à sauver sa librairiePalaiseau, hier. La librairie a bien failli devenir une… banque. Pour maintenir ce point de vente, la mairie a décidé d’exercerson droit de préemption. Un repreneur a rouvert la boutique mercredi. (LP/C.S.­D.)

Source : ASFA.

Les fermetures demarchandsde journauxen Essonne

2000

2001

2002

2003

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2009

2010

2011

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2013

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-25

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+4

*

* depuis le début de l'année.

Il en reste aujourd'hui 110.

points de vente.Total depuis 2000 : - 141

demarchands

+4

“ Je n’aurais pas achetéle commerce si je n’avaispas eu l’autorisationde vendre du tabac”

Luc Marie, buraliste à Chilly

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