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La langouste rouge COMMENT VIS-TU ? Mes lieux de vie… La langouste rouge se rencontre depuis l’Irlande jusqu’aux côtes africaines. Elle est aussi présente sur les rivages de la Méditerranée. Elle vit dans les zones rocheuses de la côte jusqu’à 150 m de profondeur ! Comment la rencontrer en Iroise ? On peut la rencontrer uniquement en plongée sous-marine. Devenue assez rare, il faut plonger sur les zones rocheuses pourvues de failles et de cavités au-delà de 25 mètres de profondeur pour espérer l’observer. La journée, elle est difficile à voir car elle est cachée dans les trous… Parfois, seules ses antennes dépassent ! Les liens utiles www.mer-littoral.org www.ifremer.fr www.oceanopolis.com

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La langouste rougeCOMMENT VIS-TU ?

Mes lieux de vie…

La langouste rouge se rencontre depuis

l’Irlande jusqu’aux côtes africaines.

Elle est aussi présente sur les rivages de

la Méditerranée. Elle vit dans les zones

rocheuses de la côte jusqu’à 150 m

de profondeur !

Comment la rencontrer

en Iroise ?

On peut la rencontrer uniquement en plongée

sous-marine. Devenue assez rare, il faut plonger

sur les zones rocheuses pourvues de failles et

de cavités au-delà de 25 mètres de profondeur

pour espérer l’observer. La journée,

elle est difficile à voir car elle est cachée dans

les trous… Parfois, seules ses antennes dépassent !

Les liens utileswww.mer-littoral.org

www.ifremer.fr

www.oceanopolis.com

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En Iroise, il n’existe qu’un seul grand crustacé allongé mais on ne peut pas le confondre : c’est le homard ! Celui-ci est bleu foncé, ses antennes sont toutes rouges et il a des pinces énormes.

La langoustine n’est pas une jeune langouste ! C’est un petit crustacé vivant dans des terriers dans les fonds sablo-vaseux… jusqu’à 800 m de profondeur… Tu as donc très peu de chance de la rencontrer un jour…

sauf sur l’étal du poissonnier ou à Océanopolis ! Elle est pêchée en Finistère-sud. Elle est l’emblème des ports de pêche bigoudens comme Loctudy.

Il existe un autre crustacé évoquant vaguement une langouste… mais il est miniature ! C’est la galathée… On l’appelle aussi « tape-cul » ! On peut la trouver à marée basse sous les cailloux

Il y a dans les eaux françaises, une deuxième espèce de langouste : la langouste rose (Palinurus mauritanicus). Cette espèce est présente dans le golfe de Gascogne et n’occupe pas la même zone que la langouste rouge. Comme son nom l’indique, elle a une couleur plus pâle. Elle vit plus profondément, au-delà de 200 m de fond.

À ne pas confondre avec…

le homard

Le savais-tu ?> Les langoustes apprécient les eaux plus chaudes que le homard. Elles sont largement présentes dans les zones côtières tropicales. Cependant, certaines espèces peuplent également les eaux froides de la Norvège au nord de l’Europe ou la Terre de Feu, les îles perdues d’Amsterdam et de Tristan da Cunha dans l’hémisphère sud.

> Il existe 49 espèces de langoustes dont 33 sont exploitées par la pêche : la langouste rouge de Bretagne, la langouste verte de Dakar, la langouste de Ceylan à la carapace vert-brunâtre, la langouste rouge du Cap, la langouste rose de Mauritanie, la langouste blanche de Cuba, la langouste violette d’Indonésie...

> La langouste émet des bruits caractéristiques assez sonores, comme des grognements, en frottant la base de ses antennes contre sa tête. D’ailleurs, le mot langouste viendrait du grec « locusta » qui signifie « sauterelle ».

> Normalement son mode de déplacement est la marche, mais la langouste est capable de fuir en arrière en repliant rapidement et de manière répétée sa queue sous son abdomen.

> La langouste a quelques ennemis dont elle doit se méfier… surtout lorsqu’elle vient de muer et que sa carapace est molle ! Les poulpes et les congres en font partie. Mais ces prédateurs ne mettent pas directement en péril les populations de langoustes car ces dernières ont aussi des ruses pour leur échapper (outre son camouflage, elle possède une belle armure !). Et puis, les congres mangent aussi les poulpes… Sur une population saine de langoustes, le rôle de la prédation ne représente pas de danger. D’ailleurs les secteurs encore préservés de Méditerranée hébergent de belles colonies de langoustes cohabitant avec les poulpes et les murènes ! Si une population est menacée par ses prédateurs naturels, cela signifie que cette ressource est en mauvais état. Son exploitation doit être extrêmement raisonnable si on ne veut pas la voire disparaitre.

■ Guide des homards, crabes, langoustes, crevettes et autres crustacés d’Europe, L. Faclciai-R. Minervini : éd. Delachaux & Niestlé, 1996

■ Les fruits de la mer et plantes marines des pêches françaises, J-C Quéro. J.J Vayne, éd. Delachaux et Niestlé, 1998

■ Crustacéa Guide of the World, Debelius H., éd. Ikan, 2001

■ Les années langoustes, Guy Malbosc et Roger Mélènec, éd. Keltia Graphic, Spézet, 1998

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La bibliographie

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Céphalothorax

La langouste rouge

Fiche d’identitéde la langouste rouge

> Nom scientifique : Palinurus elephas

> Nom local : langouste rouge, royale ou bretonne

> Nom breton : Grilh

ClassifiCatioN :> Embranchement : arthropode> Classe : crustacé> ordre : décapode> famille : palinuridé

> Morphologie : C’est un grand crustacé au corps très allongé et segmenté. sa carapace orangée est bombée et recouverte de tubercules pointus. sa tête est pourvue de fortes épines. Elle possède quatre antennes : deux petites et deux très longues dirigées vers l’arrière. la queue se termine par un bel éventail formé de cinq palettes très minces.> taille/poids : de 30 à 50 cm, les mâles peuvent peser jusqu’à 4 kg (mais c’est exceptionnel !)> Régime alimentaire : la langouste se nourrit surtout la nuit. Elle mange des échinodermes de tous types (étoiles de mer, oursins…) et des mollusques dont elle brise la coquille avec ses mandibules. Elle consomme aussi des algues, des éponges, d’autres crustacés et des poissons morts.> statut de protection : la langouste fait l’objet d’une taille minimale de capture. Tous les individus dont le « céphalothorax » ne mesure pas 11 cm doivent être remis à l’eau. En iroise afin de la protéger, un cantonnement (une réserve) à langoustes a été créé dans la chaussée de sein (2006) et la pêche y est interdite.> Niveau de population mondiale : les stocks ne sont pas bien connus mais en diminution un peu partout.> Niveau de population locale : En forte diminution, elle se pêche de plus en plus profondément. Elle est encore bien présente vers ouessant.> Niveau d’observation : difficile, uniquement en plongée autonome.

En Iroise, les agents du Parc naturel marin ont commencé un suivi du cantonnement à langoustes dans la chaussée de Sein en fin d’année 2006. On espère ainsi pouvoir suivre le repeuplement de cette zone depuis l’interdiction de pêche.

Les langoustes capturées pour cette étude sont mesurées, pesées et marquées avant d’être rejetées à la

mer. On peut ainsi les compter, connaître leurs déplacements, savoir si elles se reproduisent… Les pêcheurs professionnels et plaisanciers ont été informés de ce programme et doivent prévenir l’Ifremer (02 98 22 40 40) ou le Parc naturel marin d’Iroise (02 98 44 17 00) s’ils attrapent une de ces langoustes marquées !

Le suivi scientifique

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Depuis longtemps, les langoustes sont recherchées pour la délicatesse de leur chair. Elles sont pêchées dans toutes les mers du monde… La langouste rouge a été extrêmement abondante mais beaucoup pêchée en Finistère depuis la fin du XIXe siècle. C’est à cette époque que s’est développée une véritable pêche dirigée vers les grands crustacés (langoustes et homards) avec des casiers. En Iroise, c’est Camaret qui est historiquement le port langoustier le plus important. C’est même le premier d’Europe en 1961 ! Mais la ressource s’épuise et on doit traquer de plus en plus loin ce crustacé royal… jusqu’en Afrique ! À la fin des années 60, le déclin s’amorce. Certains États tel le Maroc ou la Mauritanie promulguent des lois pour interdire la pêche dans leurs eaux territoriales. Une partie des pêcheurs bretons se reconvertissent alors dans la capture des crabes (araignées et tourteaux). C’est à la fin des années 80 que la langouste cesse d’être exploitée en Bretagne de façon systématique. Depuis cette période, elle est essentiellement attrapée au filet dans les grands fonds où elle subsiste.

Entre 1920 et aujourd’hui, on est passé de plus de 1 000 tonnes à 50 tonnes de langoustes débarquées annuellement en France par les navires de pêche. En quinze ans, la production de langoustes de la pointe bretonne a été divisée par 4 (120 tonnes en 1990, 30 tonnes en 2005). Malgré ces signes inquiétants de régression de l’espèce, elle continue d’être l’objet d’une pêche importante. Entre 700 et 1 150 tonnes sont pêchées annuellement en Atlantique et en Méditerranée par les pays côtiers dont une centaine de tonnes en France.

Pour faire revenir la langouste sur nos côtes, plusieurs actions sont envisageables. Il faut que toutes les femelles capturées et qui transportent des œufs sous l’abdomen soient relâchées sur place. Les périodes de fermeture de la pêche doivent couvrir une grande partie de la période de reproduction. Il faut mettre en place un réseau cohérent de réserves marines qui tienne compte de la dérive des larves au gré des courants marins.

> la « Belle Étoile », dernier Dundee langoustier de Camaret construit en 1938

Menaces et importance économique :

Solitaire ou en groupe, la langouste n'effectue que de courts déplacements nocturnes pour s'alimenter ou se reproduire. Dans sa vie, si son habitat ne change pas et reste accueillant pour elle, elle ne s’en éloignera rarement de plus de 5 km.

En Bretagne, la femelle peut se reproduire lorsqu’elle mesure environ 27 cm de long de la tête à la queue. Pendant la ponte qui suit l’accouplement, entre septembre et octobre, la femelle replie en avant son abdomen constituant ainsi un réceptacle pour les œufs. Une femelle de 28 cm pond environ 78 000 œufs et une de 34 cm 134 000 œufs. L’incubation dure 8 mois en Bretagne (5 en Méditerranée). 20 à 30 % des œufs n’éclosent pas et sont perdus. L’éclosion a lieu entre mars et juin en Bretagne.

La larve mesure 3 mm. Elle est translucide et aplatie. Élément

planctonique, elle dérive au gré des courants pendant très longtemps, parfois plus de 6 mois… Elle peut donc parcourir de très grandes distances. La larve subit plusieurs métamorphoses avant d’avoir l’aspect d’une langouste. Elle mesure alors environ 25 mm. Elle est très vulnérable aux variations des conditions d’environnement (température, salinité, pollutions…). Comme les autres crustacés la langouste grandit par des mues successives. Chez les adultes la principale période de mue se situe de juin à août en Atlantique. La fréquence des mues diminue avec l’augmentation de taille : les juvéniles font 2 à 3 mues par an alors que les adultes en font au mieux une. La croissance, un peu plus rapide chez les mâles, est cependant très lente. On considère qu’une langouste de 400 à 500 g est âgée de 4 à 5 ans pour un mâle et de 5 à 6 ans pour une femelle. Une langouste d’un kilo a environ 7 à 8 ans pour un mâle et 9 à 10 ans pour la femelle.

On ne connaît pas la longévité de la langouste… mais on suppose qu’elle est importante. Il est possible que les langoustes puissent vivre plus de vingt ans.

Biologie