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Pr Catherine Cordonnier «Le service d’hématologie prend en charge de nombreuses hémopathies malignes, principalement : leucémies aiguës, syndromes myéloprolifératifs et myélodysplasiques, et allogreffes. Les patients sont suivis dans tous les secteurs du service, en fonction des besoins, et en ambulatoire chaque fois que possible. Nous collaborons avec de nombreuses structures : laboratoires d’hématologie, de thérapie cellulaire et HLA de l’Etablissement Français du Sang (EFS), services de radiothérapie, de médecine interne et de réanimation. L’offre de soins de la discipline est très complète. Nous gérons aussi beaucoup d’urgences, avec un hématologiste de garde sur site après 18h et le week-end. Depuis longtemps, la recherche et la qualité des soins sont nos priorités. Impliqués dans des groupes nationaux et internationaux, nous concentrons nos efforts sur les leucémies aiguës, les greffes et leurs complications infectieuses. Nos travaux de recherche fondamentale portent notamment sur l’allogreffe et la thérapie cellulaire. Au quotidien, entre compassion et recherche, nous devons consacrer beaucoup de temps aux patients et à leurs familles. Le vieillissement de la population, l’augmentation régulière de l’âge limite de la greffe, expliquent en grande partie l’augmentation de notre activité. Ce numéro d’Echanges en Hématologie va nous permettre de rappeler toutes nos activités et je tiens à remercier Denis Féroul, Délégué Hospitalier Shire de nous avoir soutenu dans l’élaboration de ce projet. » Pr Corinne Haioun « L’unité hémopathies lymphoïdes a été créée en 2008. Elle prend en charge les patients atteints d’hémopathies lymphoïdes. Cette hyperspécialisation constitue une garantie de qualité. Nous disposons sur le site d’un plateau technique complet et de toutes les compétences requises : l’offre de soins est très polyvalente. Les patients qui souffrent de lymphomes, dont il existe de multiples formes, de myélomes, qui génèrent une activité croissante, de leucémies lymphoïdes chroniques ou de syndromes apparentés aux hémopathies lymphoïdes sont pris en charge par les secteurs d’hospitalisation de jour et par la consultation. La caractérisation des hémopathies est de plus en plus précise et nous disposons aujourd’hui de traitements ciblés. Travailler en partenariat avec les laboratoires pharmaceutiques, qui mènent les essais précoces, est devenu indispensable. Se demander systématiquement si une personne peut être traitée dans le cadre d’un protocole permet d’optimiser les soins. Dans ce contexte nous nous impliquons aussi dans l’ARTGIL (1) et le LYSA (2) . Etre membres de l’ARTGIL nous permet de recruter du personnel dédié à la recherche clinique, en complément de ce qu’apportent les pouvoirs publics. Le LYSA est un lieu de réflexion et de conception des essais cliniques dont il est promoteur. » Pr Catherine Cordonnier - Chef du service d’Hématologie Pr Corinne Haioun - Responsable de l’unité fonctionnelle hémopathies lymphoïdes Une offre complète de soins N°4 - Juin 2013 EN HÉMATOLOGIE Afin de répondre aux besoins d’une population de 3,5 millions de personnes, l’hôpital Henri Mondor est l’un des rares sites en France à prendre en charge tous les aspects de l’hématologie adulte, bénigne et maligne. Recherche et qualité des soins y sont des préoccupations quotidiennes. ® Comment nous joindre ? • Pour une consultation d’hématologie : Tél. 01 49 81 45 26 / Fax : 01 49 81 40 55 Pour un avis ou une urgence hématologique de 9h à 18h30 : Service d’hématologie : 01 49 82 21 11, demander le DECT 36165 Secrétariat : 01 49 81 20 57 Unité hémopathies lymphoïdes : 01 49 81 21 11, demander le DECT : 36166 Secrétariat : 01 49 81 20 51 Pour une urgence de 18h30 à 9h, joindre l’hématologiste de garde : 01 49 81 21 11, demander le DECT : 36020 • Médecine interne : Consultations : 01 49 81 20 76 - Secrétariat : 01 49 81 29 05 • Unité des Maladies Génétiques du Globule Rouge (UMGGR) : Rendez-Vous Consultations : 01 49 81 24 47 Secrétariat : 01 49 81 24 40 ou 01 49 81 24 43 Avis : 01 49 81 21 11 - DECT : 35963 ou 36373 Centre de référence Maladies Rares : 01 49 81 44 14 L’hématologie : points clés Le service d’hématologie • 2 PU-PH, 2 PH, 1 CCA, 2 PATP • 26 lits dont 2 unités stériles et 24 lits de soins intensifs d’hématologie • 6 500 journées d’hospitalisation • Une durée moyenne de séjour de 21,5 jours • En 2012 : 35 allogreffes • 2 500 séances d’hôpital de jour et 3400 consultations L’unité hémopathies lymphoïdes • 1 PU-PH, 2 PH, 3 CCA, 3 PATP • 14 lits dont 3 lits de soins intensifs d’hématologie • 4 581 journées d’hospitalisation • Une durée moyenne de séjour de 6,5 jours • En 2012 : 25 autogreffes • 4 141 séances d’hôpital de jour et 5800 consultations Service d’Hématologie Clinique - Hôpital Henri Mondor - Créteil (1) ARTGIL : Association pour la Recherche Thérapeutique Génétique et Immunologique dans les Lymphomes (2) LYSA : LYmphoma Study Association Le JACIE est un système international de qualité dédié à l’allogreffe, adapté à l’Europe. Encore facultatif en France, il améliore l’organisation et la qualité des soins. Il répond à la culture du service d’hématologie du CHU Henri Mondor, accrédité JACIE en 2004 dans le cadre d’une démarche volontaire. * * S’inspirer du courage des personnes que nous aidons.

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Pr Catherine Cordonnier«Le service d’hématologie prend en charge de nombreuses hémopathies malignes, principalement : leucémies aiguës, syndromes myéloprolifératifs et myélodysplasiques, et allogreffes. Les patients sont suivis dans tous les secteurs du service, en fonction des besoins, et en ambulatoire chaque fois que possible. Nous collaborons avec de nombreuses structures : laboratoires d’hématologie, de thérapie cellulaire et HLA de l’Etablissement Français du Sang (EFS), services de radiothérapie, de médecine interne et de réanimation. L’offre de soins de la discipline est très complète. Nous gérons aussi beaucoup d’urgences, avec un hématologiste de garde sur site après 18h et le week-end. Depuis longtemps, la recherche et la qualité des soins sont nos priorités. Impliqués dans des groupes nationaux et internationaux, nous concentrons nos efforts sur les leucémies aiguës, les greffes et leurs complications infectieuses. Nos travaux de recherche fondamentale portent notamment sur l’allogreffe et la thérapie cellulaire. Au quotidien, entre compassion et recherche, nous devons consacrer beaucoup de temps aux patients et à leurs familles. Le vieillissement de la population, l’augmentation régulière de l’âge limite de la greffe, expliquent en grande partie l’augmentation de notre activité. Ce numéro d’Echanges en Hématologie va nous permettre de rappeler toutes nos activités et je tiens à remercier Denis Féroul, Délégué Hospitalier Shire de nous avoir soutenu dans l’élaboration de ce projet. »

Pr Corinne Haioun« L’unité hémopathies lymphoïdes a été créée en 2008. Elle prend en charge les patients atteints d’hémopathies lymphoïdes. Cette hyperspécialisation constitue une garantie de qualité. Nous disposons sur le site d’un plateau technique complet et de toutes les compétences requises : l’offre de soins est très polyvalente. Les patients qui souffrent de lymphomes, dont il existe de multiples formes, de myélomes, qui génèrent une activité croissante, de leucémies lymphoïdes chroniques ou de syndromes apparentés aux hémopathies lymphoïdes sont pris en charge par les secteurs d’hospitalisation de jour et par la consultation. La caractérisation des hémopathies est de plus en plus précise et nous disposons aujourd’hui de traitements ciblés. Travailler en partenariat avec les laboratoires pharmaceutiques, qui mènent les essais précoces, est devenu indispensable. Se demander systématiquement si une personne peut être traitée dans le cadre d’un protocole permet d’optimiser les soins. Dans ce contexte nous nous impliquons aussi dans l’ARTGIL(1) et le LYSA(2). Etre membres de l’ARTGIL nous permet de recruter du personnel dédié à la recherche clinique, en complément de ce qu’apportent les pouvoirs publics. Le LYSA est un lieu de réflexion et de conception des essais cliniques dont il est promoteur. »

Pr Catherine Cordonnier - Chef du service d’Hématologie

Pr Corinne Haioun - Responsable de l’unité fonctionnelle hémopathies lymphoïdes

Une offre complète de soins

N°4 - Juin 2013

EN HÉMATOLOGIE

Afin de répondre aux besoins d’une population de 3,5 millions de personnes, l’hôpital Henri Mondor est l’un des rares sites en France à prendre en charge tous les aspects de l’hématologie adulte, bénigne et maligne. Recherche et qualité des soins y sont des préoccupations quotidiennes.

®

Comment nous joindre ?• Pour une consultation d’hématologie : Tél. 01 49 81 45 26 / Fax : 01 49 81 40 55• Pour un avis ou une urgence hématologique de 9h à 18h30 :➢ Service d’hématologie : 01 49 82 21 11, demander le DECT 36165 Secrétariat : 01 49 81 20 57➢ Unité hémopathies lymphoïdes : 01 49 81 21 11, demander le DECT : 36166 Secrétariat : 01 49 81 20 51

• Pour une urgence de 18h30 à 9h, joindre l’hématologiste de garde : 01 49 81 21 11, demander le DECT : 36020 • Médecine interne : Consultations : 01 49 81 20 76 - Secrétariat : 01 49 81 29 05• Unité des Maladies Génétiques du Globule Rouge (UMGGR) : ➢ Rendez-Vous Consultations : 01 49 81 24 47 ➢ Secrétariat : 01 49 81 24 40 ou 01 49 81 24 43➢ Avis : 01 49 81 21 11 - DECT : 35963 ou 36373➢ Centre de référence Maladies Rares : 01 49 81 44 14

L’hématologie : points clésLe service d’hématologie • 2 PU-PH, 2 PH, 1 CCA, 2 PATP• 26 lits dont 2 unités stériles et 24 lits de soins intensifs d’hématologie• 6 500 journées d’hospitalisation• Une durée moyenne de séjour de 21,5 jours• En 2012 : 35 allogreffes• 2 500 séances d’hôpital de jour et 3400 consultationsL’unité hémopathies lymphoïdes • 1 PU-PH, 2 PH, 3 CCA, 3 PATP• 14 lits dont 3 lits de soins intensifs d’hématologie• 4 581 journées d’hospitalisation• Une durée moyenne de séjour de 6,5 jours• En 2012 : 25 autogreffes• 4 141 séances d’hôpital de jour et 5800 consultations

Service d’Hématologie Clinique - Hôpital Henri Mondor - Créteil

(1) ARTGIL : Association pour la Recherche Thérapeutique Génétique et Immunologique dans les Lymphomes(2) LYSA : LYmphoma Study Association

Le JACIE est un système international de qualité dédié à l’allogreffe, adapté à l’Europe. Encore facultatif en France, il améliore l’organisation et la qualité des soins. Il répond à la culture du service d’hématologie du CHU Henri Mondor, accrédité JACIE en 2004 dans le cadre d’une démarche volontaire.

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* S’inspirer du courage des personnes que nous aidons.

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L’EFS de l’hôpital Henri Mondor possède un laboratoire de productionet de mise à disposition de cellules à usage thérapeutique.

Les laboratoires de L’EFS* auservice de l’hématologie

« Après plusieurs étapes de transformation plus ou moins complexes, des prélèvements de moelle et de sang, périphérique ou placentaire, constituent des greffons de cellules souches hématopoïétiques » résume le Dr Hélène Rouard. « Nous serons également habilités à préparer des médicaments cellulaires pour des thérapies innovantes utilisées dans le cadre des protocoles cliniques du service d’hématologie » ajoute-t-elle. Toutes ces activités sont extrêmement réglementées. Outre l’autorisation de l’ANSM(1), le laboratoire de thérapie cellulaire a effectué la démarche volontaire d’accréditation JACIE** et utilise le référentiel FACT(2). Neuf des 12 banques de sang de cordon françaises sont exploitées par l’EFS. « Les prélèvements de sang placentaire sont réalisés dans des maternités agréées. Ils doivent satisfaire à un ensemble de critères et subir une chaîne de qualification pour, in fine, pouvoir être inscrits sur le registre FGM(3) » précise le Dr Eric Gautier. « Le consentement de la maman est inscrit dans la loi de bioéthique de 2011, qui prévoit aussi l’anonymat et la gratuité du don » enchaîne-t-il.

Pour assurer ses missions, le laboratoire HLA doit être accrédité par l’EFI(4)

« Le laboratoire HLA effectue le typage (caractérisation partielle) qui précède l’inscription des unités de sang placentaire ou des donneurs volontaires sur le registre FGM » explique à son tour le Dr Florent Delbos. Ayant accès, à l’échelon international, aux registres de donneurs volontaires et aux banques de cordon, le biologiste est également chargé de trouver des donneurs HLA compatibles pour les patients qui le requièrent. « Le biologiste est également chargé de trouver « le meilleur » donneur, en priorité HLA compatible, pour le patient. Il est l’interlocuteur privilégié de FGM pour organiser l’acheminement du greffon au laboratoire de thérapie cellulaire qui le qualifie. Il faut compter 1 à 3 mois entre recrutement du donneur et greffe, et beaucoup moins en cas de recrutement de cordons » conclut le Dr Delbos* Etablissement Français du Sang** JACIE : Joint Accreditation Commitee EBMT-Euro-ISHAGE = Europeen- International Society of Hematotherapy And Graft Engineering(1) Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé(2) FACT : Foundation for the Accreditation of Cellular Therapy(3) FGM : France Greffe de Moelle (4) EFI : European Federation for Immunogenetics

en Hématologie - Juin 2013

Allogreffe : un circuit parfaitement défini, des progrès constants Bien qu’inscrite dans la routine, l’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques suppose une organisation complexe, tant pour la prise en charge des receveurs que pour la recherche de donneurs, issus de la famille du patient ou du fichier international de volontaires.

Qu’il s’agisse de leucémies aiguës ou de myélodysplasies, l’intégralité du parcours de soins du patient est assurée sur place : du diagnostic au traitement, allogreffe comprise, en passant par la gestion des complications.

« De nombreux patients sont suivis pour une leucémie aiguë. Très impliqués dans le GRAAL(1) et l’ALFA(2), nous participonsà l’élaboration de protocoles » souligne le Dr Cécile Pautas. Depuis une dizaine d’années les progrès se succèdent permettant d’adapter les traitements, de guérir bon nombre de patients, et de prolonger la survie des autres. Ils se traduisent par une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques, l’apparition de nouvelles molécules ou encore l’identification de facteurs pronostiques et de sous-groupes. « Des puces génomiques nous donneront bientôt le moyen de poser un diagnostic moléculaire rapide à partir d’un panel de gènes mutés et de classer les maladies en sous-groupes » précise la spécialiste. L’équipe a de plus une expertise internationale reconnue sur les infections en hématologie, expertise qui a conduit Catherine Cordonnier à créer l’ECIL.« Du fait de l’augmentation de l’espérance de vie, notre cohorte de patients myélodysplasiques (plus de 500 personnes) ne cesse d’augmenter » enchaîne le Dr Andréa Toma. « Des thérapeutiques innovantes sont proposées aux malades, notamment dans le cadre des protocoles

nationaux du GFM(4), dont nous sommes centre actif » indique l’hématologue. « A court terme nous souhaitons renforcer la collaboration avec les médecins généralistes et également les gériatres, et optimiser la prise en charge des complications infectieuses tout en développant la recherche clinique et biologique » explique-t-elle. « De nombreux protocoles sont en cours avec l’ALFA, le GRAAL, le GFM ou l’EBMT(5) et avec l’industrie pharmaceutique. Certaines études internationales portent sur le traitement et la prophylaxie des complications virales, bactériennes et fongiques » confirme Ludovic Cabanne.(1)GRAALL : Group for Research in Adult Acute Lymphoblastic Leukemia(2) ALFA : Acute Leukemia French Association(3)ECIL : European Conference on Infections in Leukemia(4)GFM : Groupe Francophone des Myélodysplasies(5)EBMT : European for Blood and and bone Marrow Transplantation

Ref : -Pautas C. et al. Randomized study of intensified anthracycline doses for induction and recombinant interleukin-2 for maintenance in patients with acute myeloid leukemia age 50 to 70 years: results of the ALFA-9801 study. J Clin Oncol. 2010 Feb 10;28(5):808-14. -Toma A, Fenaux P, Dreyfus F, Cordonnier C. Infections in myelodysplastic syndromes. Haematologica. 2012 Oct;97(10):1459-70. Epub 2012 Jun 24.

Les leucémies et les myélodysplasies intégralement prises en charge

De gauche à droite :

Drs Andréa Tomaet Cécile Pautas PH en hématologie

Ludovic Cabanne Assistant de recherche clinique

De gauche à droite : Pr José Cohen - PUPH, Institut Mondor de Recherche Biomédicale et Centre d’Investigation Clinique en biothérapies - Pr Sébastien Maury - PUPH dans le service d’hématologie - Dr Rabah Redjoul - CCA, suivi des patients greffés - Valérie Ravry - Infirmière coordinatrice de greffe

« Ouvert aux collaborations extérieures, l’hôpital Henri Mondor n’en est pas moins autonome. Il dispose de tous les outils et de toutes les compétences nécessaires à cette thérapeutique complexe afin d’optimiser le parcours des patients » assure le Pr Sébastien Maury. « Nous travaillons notamment à développer la thérapie cellulaire » indique-t-il. L’innovation naît du laboratoire puis est déclinée en clinique grâce à une étroite collaboration. « Ce fonctionnement valorise le

cursus des jeunes collaborateurs médecins et biologistes » note l’hématologue. Après une greffe de cellules souches hématopoïétiques pour leucémie, « si l’effet antitumoral est insuffisant ou à l’inverse se complique de maladie du greffon contre l’hôte, ou GVH, il est possible, soit d’amplifier, soit de freiner la réponse immunitaire en modulant l’activité des lymphocytes T régulateurs » explique le Pr José Cohen. « Nous utilisons surtout des modèles murins » précise-t-il. Valérie Ravry

coordonne le difficile parcours du patient greffé qu’elle n’a de cesse d’améliorer. « En relation avec de nombreux intervenants, j’interviens à l’interface. Cet accompagnement s’étend de l’accueil du futur greffé à son retour chez lui. Je participe par exemple au projet de consultation de sortie. » détaille-t-elle. Après leur départ de l’unité stérile, les patients bénéficient, les premiers temps, d’un suivi très rapproché. « Il consiste à surveiller la récupération progressive des lignées sanguines (via le chimérisme :

proportions de cellules du donneur et du receveur) et à traquer d’éventuelles complications (infections ou GVH, redoutée), afin de les traiter au plus tôt » insiste le Dr Rabah Redjoul.Réf : Maury S, Lemoine FM, Hicheri Y, Rosenzwajg M, Badoual C, Cheraï M, Beaumont JL, Azar N, Dhedin N, Sirvent A, Buzyn A, Rubio MT, Vigouroux S, Montagne O, Bories D, Roudot-Thoraval F, Vernant JP, Cordonnier C, Klatzmann D, Cohen JL. CD4+CD25+ regulatory T cell depletion improves the graft-versus-tumor effect of donor lymphocytes after allogeneic hematopoietic stem cell transplantation. Sci Transl Med. 2010 Jul 21;2(41)

Aujourd’hui, il s’agit de définir les associations médicamenteuses capables de guérir une leucémie myéloïde chronique (LMC) et de savoir si l’arrêt des traitements est envisageable. « Nous participons à des protocoles nationaux et internationaux dans ce sens et à des travaux de recherche fondamentale. Tester des combinaisons thérapeutiques in vitro permet de savoir si

elles présentent un intérêt » explique le Pr Stéphane Giraudier. « Les autres syndrômes myéloprolifératifs (maladie de Vaquez, thrombocythémie essentielle, myélofibrose primitive) sont aujourd’hui un vrai sujet de préoccupation car les thérapeutiques sont moins développées » poursuit-il. Le FIM(1) est né en 2008 afin d’unifier et de coordonner la recherche sur ces maladies rares.

« Pour progresser, nous nous nous sommes, là aussi, orientés vers des co-thérapies, testées d’abord in vitro sur des lignées cellulaires » indique le Pr Giraudier. L’hématologie évolue très vite et la prise en charge des syndromes myéloprolifératifs est très spécialisée. « Après un bilan minimal, il ne faut pas hésiter à adresser d’emblée les patients en milieu spécialisé pour qu’ils puissent bénéficier de moyens diagnostiques

et thérapeutiques de pointe » recommande le spécialiste. Après l’étape des lignées cellulaires, les traitements sont testés sur des cellules de patients. « De nombreuses molécules à venir sont concernées par cette activité de transfert. Travailler en lien avec les patients pour mettre au point des applications directes est très motivant » confie Carole Conejero-Tonetti.(1) FIM : France Intergroupe des syndromes Myéloprolifératifs®

De gauche à droite : Pr Stéphane Giraudier - PUPH dans le laboratoire d’hématologieCarole Conejero-Tonetti - Ingenieur de recherche à l’Université Paris-Est Créteil

Syndromes myéloprolifératifs : du laboratoire aux applications cliniquesAutrefois synonymes de décès à moyen terme, les syndromes myéloprolifératifs ont connu en 1999 une révolution thérapeutique avec l’arrivée du premier inhibiteur de tyrosine kinase pour les leucémies myéloïdes chroniques (LMC).

De gauche à droite : Dr Eric Gautier - Laboratoire de thérapie cellulaire, responsable de la préparation - Dr Hélène Rouard - Responsable de l’Unité d’ingénierie et de thérapie cellulaire de l’EFS-IDF - Dr Florent Delbos - Biologiste, laboratoire HLA-ILP (Immunologie LeucoPlaquétaire) de l’EFS

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« Via de multiples lignes thérapeutiques, il s’agit aujourd’hui de chroniciser cette maladie dont la médiane de survie, passée de 3 à 10 ans, est encore amenée à augmenter » promet le Dr Karim Belhadj. En effet, les résultats des nouveaux traitements sont inespérés. « Définir des critères de réponse et de pronostic est devenu nécessaire, en procédant par cytométrie en flux, biologie moléculaire ou IRM corps entier » explique l’hématologue.Plus de 50% des myélomes s’accompagnent d’une lyse vertébrale. Autre révolution, « les vertébro- et cyphoplasties par injection de polymère sous contrôle scannographique, permettent de consolider les corps vertébraux. Les résultats sont spectaculaires, notamment en termes d’antalgie » se réjouit le spécialiste. L’imagerie et l’hématologie coopèrent de longue date. « Le myélome se caractérise par une forte angiogénèse ; nous avons été les premiers à développer une technique

d’imagerie fonctionelle corps entier qui offre de nombreux avantages. Elle est utile à la fois pour poser le diagnostic, établir le staging (myélome indolent ou non…) et évaluer la réponse au traitement » rappelle le Pr Alain Rahmouni. En 2009, cette recherche a été officialisée sous forme d’un PHRC. En lien avec le promoteur, institutionnel ou industriel, Bouchra Chafig s’occupe des protocoles de recherche, assiste les investigateurs, informe les patients dont elle planifie les visites et les prélèvements. « Je saisis les données et vérifie leur qualité pour qu’elles soient exploitables » précise l’ARC. A titre d’exemple, l’analyse intermédiaire d’un essai IFM(1) testant l’autogreffe en première ligne et en rechute sur 500 patients est prévue pour fin 2013.(1)IFM : Intergoupe Francophone du Myélome

Réf : Luciani A, Lin C, Beaussart P, Zerbib P, Haioun C, Rahmouni A. [Whole body functional MR imaging: hemato-oncologic applications]. J Radiol. 2010 Mar;91(3 Pt 2):375-80. Review.

L’ Unité de Prélèvements Thérapeutiques (UPT) est le fruitd’un partenariat étroit avec l’EFS Ile de France. Son activité est essentiellement axée sur l’aphérèse : recueil des cellules souches à visée d’auto ou d’allogreffe, épuration et échange d’une fraction cellulaire ou plasmatique du sang d’un patient.

Dr Beaumont, comment présenter l’UPT ?« Nous réalisons 900 actes d’aphérèse par an et le potentiel de croissance est important. Il peut s’agir par exemple de remplacer des hématies porteuses d’hémoglobine S par des hématies saines pour une dépanocytose, ou d’épurer la production d’anticorps en cas de rejet de greffe rénale. En hématologie, nous prélevons les cellules souches dans le sang périphérique. Ce procédé, d’abord développé pour l’autogreffe (myélome, lymphome), est aussi utilisé pour l’allogreffe comme alternative au prélèvement de moelle dans les leucémies. Nous travaillons avec les hôpitaux de Corbeil et de Meaux pour l’autogreffe et participons à de nombreux protocoles de recherche en thérapie cellulaire. Nous sommes un centre de référence régional pour le prélèvement, chez les donneurs volontaires,

des cellules souches destinées à l’allogreffe de patients français ou internationaux. L’équipe associe deux collaborateurs médecins, deux infirmières et une coordinatrice. Nous intégrerons de nouveaux locaux plus vastes en 2014. »

Mme Lucand, quelle est la procédure pour le don de moelle ?« Il est important de sensibiliser le grand public au don de moelle de son vivant. Par altruisme, les 220 000 donneurs français, dont 26 000 en Ile-de-France, participent à la chaîne de solidarité internationale. Les candidats sont informés qu’ils peuvent être sollicités pour un prélèvement de cellules souches périphériques ou de moelle, et des modalités de ce don. J’interviens en tant qu’interface dans cette organisation, qui inclut l’accompagnement du donneur, dont le consentement éclairé doit être scellé auprès d’un magistrat. »

Expansion de l’Unité dePrélèvement Thérapeutique

en Hématologie - Juin 2013®

Les lymphomes guérissent dans 50% des cas sous chimiothérapie. Si ce taux s’élève à 80% pour la maladie de Hodgkin, la toxicité des traitements demeure problématique.

Les lymphomes, myélomes, leucémie lymphoïde chronique (LLC)et maladies apparentées mobilisent des cliniciens, des chercheurset des biologistes.

Lymphomes : la marge de progrès est encore large

Hémopathies lymphoïdes :des savoir-faire complémentaires

« Un service expert doit pouvoir offrir aux malades toutes les chances de guérison et le meilleur rapport efficacité / toxicité » insiste le Pr Corinne Haioun. Les traitements de seconde ligne, moins consensuels que ceux de première ligne, laissent une large place à la recherche (LYSA). « Une rechute ou un lymphome réfractaire peuvent découler d’un premier diagnostic erroné ou insuffisant » déplore l’hématologue. En effet, plus de 60 entités de lymphomes ont été décrites, dont certaines relèvent d’un traitement spécifique. « L’INCa coordonne le réseau Lymphopath qui assure la relecture et la validation anatomopathologiques pour les deux tiers des lymphomes découverts en France » indique le Pr Philippe Gaulard. « Le diagnostic est morphologique, immunohistochimique et de plus en plus moléculaire, avec prise en compte de biomarqueurs prédictifs ou pronostiques » précise-t-il. En dix ans, la prise en charge des

lymphomes s’est transformée. « L’imagerie métabolique par TEP(1) avec traceur FDG(2) est utile pour poser le diagnostic, évaluer la réponse au traitement, détecter une rechute précoce et étudier la maladie résiduelle, donc adapter très tôt les stratégies thérapeutiques si nécessaire » explique le Pr Michel Meignan. « L’International Workshop on PET in Lymphoma permet de développer l’imagerie en relation avec l’hématologie » ajoute-t-il. En lien avec les différents acteurs de la recherche, l’ARC joue un rôle clé. « Nous garantissons la qualité des études cliniques de phases 1, 2 et 3 (respect des protocoles…) tout en assurant le travail administratif. » confirme Marie-Claude Bassene. « Nous assistons aux RCP pour permettre aux patients de bénéficier de nouvelles molécules. » souligne-t-elle.(1)TEP : Tomographie par Emission de Positons(2)FDG : FluoroDésoxyGlucose

Dr Dupuis, comment se caractérise l’unité hémopathies lymphoïdes ? « Outre la prise en charge des patients, elle participe à des essais cliniques académiques via le groupe national LYSA et à des protocoles industriels (de plus en plus en phases précoces) pour évaluer de nouveaux médicaments, en lien avec le CIC(1). Nous disposons de méthodes modernes à visée pronostique, notamment pour la LLC, qui sont appelées à se développer. »

Pr Delfau, quels rôles joue le laboratoire d’immunologie biologique ?« Il contribue notament au diagnostic des maladies lymphoprolifératives (cellules circulantes, caractérisation d’une immunoglo-buline monoclonale…) en collaboration avec l’anapathomopathologie. Nous avons aussi développé une plateforme d’immunomoni-toring, une plateforme d’étude de la maladie résiduelle (lymphome du manteau) et une cellulothèque. »

Dr Ghaleh, qu’est-ce que la plateforme des ressources biologiques ?« Orientée vers la recherche, elle se compose de 3 laboratoires(2), d’une équipe de biologistes et de techniciens assistés d’une qualiticienne pour la collecte. Elle assure le conditionnement, la congélation et l’envoi des très nombreux échantillons biologiques pour lesquels elle doit répondre à des exigences maximales en matière de gestion. »

Dr Lecorvoisier : en quoi le CIC intervient-il dans les essais précoces ?« Lourds à gérer, ces essais sont difficilement compatibles avec le service de soins, d’où la création du CIC, avec un personnel formé dédié, dans des locaux dédiés. Il permet d’évoluer dans un cadre réglementaire optimal, en lien avec les services hospitaliers et les spécialistes, notamment l’unité des pathologies lymphoïdes. »(1)Centre d’Investigation Clinique(2)Biothèque, Cellulothèque, Tissuthèque

De gauche à droite : Marie-Claude Bassene - Assistante de recherche clinique Pr Philippe Gaulard - PUPH en anatomo-pathologie, coordonateur du réseau Lymphopath - Pr Corinne Haioun - Responsable de l’Unité fonctionnelle hémopathies lymphoïdes - Pr Michel Meignan - Chef du service de médecine nucléaire

De gauche à droite : Dr Jehan Dupuis - PH, Unité hémopathies lymphoïdes (LLC, lymphomes)- Pr Marie-Hélène Delfau - PUPH, laboratoire d’immunologie biologique - Dr Bijan Ghaleh - PU-PH, responsable de la plateforme de ressources biologiques - Dr Philippe Lecorvoisier - PH, Centre d’Investigation Clinique

De gauche à droite : Bouchra Chafig - Assistante de recherche clinique Pr Alain Rahmouni - Chef du service d’imagerie - Dr Karim Belhadj - PH dans l’Unité hémopathies lymphoïdes, référent Myélome

Myélomes : la révolutionthérapeutique 4 000 nouveaux cas de myélomes sont découverts chaque année en France. Au cours de la dernière décennie, les traitements n’ont cessé d’évoluer.

De gauche à droite :

Dr Jean-Louis BeaumontPH responsable de l’unité de prélèvementthérapeutique (UPT) et des donneursde moelle en Ile-de-France

Marylène Lucand - Coordinatrice des donneurs volontaires de moelle en lien avec FGM (France Greffe de Moelle) et responsable de la gestion du fichier pour l’EFS-IDF

Page 4: EN HÉMATOLOGIE - chu-mondor.aphp.frchu-mondor.aphp.fr/wp-content/blogs.dir/141/files/2013/09/Echanges... · fondamentale portent notamment sur l’allogreffe et la thérapie cellulaire.

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Des centres de référence pour les cytopénies autoimmunes et les hémoglobinopathies

De gauche à droite : Christine Fauroux - Coordinatrice pour le centre de référence des syndromes drépanocytaires majeurs - Pr Frédéric Galactéros - Responsable de l’unité fonctionnelle des maladies génétiques du globule rouge, Coordonnateur du centre national de référence des syndromes drépanocytaires majeurs Pr France Noizat-Pirenne - Responsable de l’Etablissement Français du Sang de l’Hôpital Henri Mondor Pr Bertrand Godeau Chef du service de Médecine interne, Coordonnateur du centre national de référence des cytopénies autoimmunes de l’adulte - Laetitia Languille - Ingénieure de recherche clinique

Hématologues et internistes ont toujours collaboré, avec des domaines de compétences distincts.Le service de médecine interne est centre de référence des cytopénies autoimmunes de l’adulte. « Nous participons à des travaux de recherche nationaux et internationaux : essais cliniques, activité translationnelle en lien avec l’EFS (présidée en Ile de France par Pr Philippe Bierling), PHRC ou PNDS(1) avec le soutien de la HAS » résume le Pr Bertrand Godeau. « Nous avons constitué une biothèque pour le purpura thrombopénique immunologique (PTI), les anémies hémolytiques auto-immunes et le syndropme d’Evans » enchaîne Laetitia Languille. Un document à l’intention des

personnes souffrant d’un PTI a été élaboré ; il explique la maladie et les objectifs du traitement. « Il diminue l’anxiété des patients et favorise l’observance » constate l’ingénieure de recherche clinique. L’unité des Maladies Génétiques du globule rouge et le Centre de référence des syndromes drépanocytaires majeurs génère une importante activité de consultation. « Du fait d’un bond de 30 ans de l’espérance de vie, la drépanocytose de l’adulte est en forte hausse. Elle se traduit notamment par des atteintes multiviscérales complexes, des pathologies osseuses dégénératives et des problèmes transfusionnels» explique le Pr Frédéric Galactéros. Christine Fauroux, qui l’assiste, intervient entre autres pour organiser la

réunion nationale annuelle à laquelle participent les centres de compétence. « Je suis très impliquée dans la coordination de la recherche et la gestion des bases de données » note-t- elle. « Notre expertise est utile aux spécialistes de la drépanocytose car le risque d’incompatibilité, d’immunisation et d’hémolyse post-transfusionnelle est élevé » rappelle le Pr France Noizat-Pirenne. « Nos travaux de recherche portent sur

la physiopathologie et les mécanismes d’alloimmunisation de la drépanocytose et sur les cytopénies autoimmunes » ajoute-t-elle.(1) PNDS : Protocole National de Diagnostic et de Soins

Réf :-Parent F, Bachir D, Inamo J, Lionnet F, Driss F, Loko G, Habibi A, Bennani S, Savale L, Adnot S, Maitre B, Yaïci A, Hajji L, O’Callaghan DS, Clerson P, Girot R, Galacteros F, Simonneau G. A hemodynamic study of pulmonary hypertension in sickle cell disease. N Engl J Med. 2011 Jul 7;365(1):44-53.-Noizat-Pirenne F. Relevance of alloimmunization in haemolytic transfusion reaction in sickle cell disease. Transfus Clin Biol. 2012 Jun;19(3):132-8. Epub 2012 Jul 19.

La qualité des soins passe par l’éducation thérapeutique (ETP), la formation des soignants et une réflexion sur les pratiques, qui peuvent ainsi évoluer.

La qualité des soins, une préoccupation centrale pour l’équipe paramédicale de l’hématologie clinique

« La dimension ETP a été intégrée à la pratique. Nous produirons dans un second temps le dossier pour l’ARS » entame Valérie Demarez. « Compte-tenu de la technicité des actes qu’ils sont amenés à réaliser (transfusions, soins sur cathéter central, prise en charge d’urgences vitales…) les jeunes diplômé(e)s doivent développer leurs compétences via un parcours qualifiant avec tutorat » note-t-elle. Les soignants plus expérimentés bénéficient également d’une formation continue. Pour optimiser la qualité de la prise en charge, en accord avec le plan cancer, la démarche du service d’hématologie inclut le conseil et l’accompagnement des personnes allogreffées. « Le livret patient (traitement à domicile, nutrition) et la consultation de sortie (fruit d’un travail d’équipe, assurée par du personnel formé) ont été primés à l’AFITCH-OR(1) et présentés récemment au congrès de l’EBMT » souligne Stéphanie Bendel. « L’équipe est fière d’avoir mis en place une

consultation paramédicale de sortie » confirme Nadine Lancelle, qui revient sur le parcours qualifiant : « Pour gagner leur autonomie, les infirmières en cours d’intégration doivent travailler dans les quatre unités de soins, de matin comme d’après-midi, puis valider un contrôle des connaissances » souligne-t-elle.Garante du parcours de soins, Cathy Gérard occupe depuis peu son poste d’infirmière référente du service d’hématologie. « Je travaille en lien avec le malade, l’équipe soignante, l’hôpital de jour, des services extrahospitaliers et l’infirmière coordonnatrice de greffe ; le livret du patient allogreffé constituant un support » détaille-t-elle. Sophie Lalaque remplit les mêmes missions dans l’unité des hémopathies lymphoïdes. « Je suis aussi maître de stage pour élèves aide-soignant(e)s et infirmiers. Trois livrets différents ont été conçus à l’intention des étudiants » indique-t-elle.

(1) Association Française des Infirmier(e)s de Thérapie Cellulaire Hématologie Oncologie et Radiothérapie

De gauche à droite : Cathy Gérard - Infirmière référente du service d’hématologie Stéphanie Bendel - Cadre de soins - Valérie Demarez - Cadre supérieur Nadine Lancelle - Cadre de soins - Sophie Lalaque - Infirmière référente de l’unité hémopathies lymphoïdes

Mme Genet, quelles sont les missions de l’HDJ ?« La plupart des hospitalisations sont programmées et consacrées à la prise en charge ambulatoire de traitements hématologiques. Cependant, l’HDJ accueille aussi des malades en urgence pour les orienter ensuite (aplasie fébrile après chimiothérapie….). Nous mettons actuellement en place un entretien téléphonique inter-cures pour que, seules les personnes cliniquement en mesure de recevoir leur traitement, se déplacent. Cela fait partie des objectifs qui nous permettront de mieux gérer les cures. »

Mmes Castagnet et Dutendas, quels rôles jouez-vous en consultation ? « Lors de la première prise de rendez-vous, nous effectuons un « pré-diagnostic » par téléphone afin d’orienter au mieux le patient vers un médecin spécialisé. En ce sens, un appel du médecin traitant peut nous permettre de gagner du temps. Nous avons acquis une grande expérience de l’hématologie. Si le patient nécessite une consultation en urgence nous appelons le médecin référent. »

Mme Costa, quels liens entretenez-vous avec les structures d’accueil des patients ambulatoires ?« J’occupe un poste mobile créé en janvier 2013 pour gérer les protocoles de recherche clinique du secteur lymphoïde, qui sont de plus en plus nombreux. Dans le cadre d’un travail d’équipe, il s’agit d’assurer l’articulation entre le patient, les infirmières de consultation, l’HDJ, l’hospitalisation, les médecins investigateurs et les attachés de recherche clinique. J’assiste aux RCP hebdomadaires. »

Deux structures d’accueil pour les patients ambulatoiresEntre diagnostic, soins, gestion des urgences et recherche, les structures d’accueil ambulatoire que sont l’HDJ et la consultation jouent un rôle majeur.

Le laboratoire d’hématologie traite les prélèvements non seulement du Groupe Hospitalier Henri Mondor mais aussi d’autres hôpitaux, notamment gériatriques, qui ont contribué à la hausse de 20% de l’activité de routine.

« A raison de 800 hémogrammes par jour, nous sommes en première ligne pour détecter les maladies hématologiques » indique le Pr Michèle Imbert. « Plus spécialisés, les prélèvements de moelle et les adénogrammes sont effectués par des biologistes expérimentés qui assurent la lecture des cytologies médullaires ; d’autres prélèvements sont destinés à des analyses complémentaires (caryotype, cytométrie en flux.. ) », poursuit la spécialiste. Enfin, le laboratoire développe des techniques de cytologie et de biologie moléculaire plus innovantes. « Nous devons assurer toutes ces tâches et faire face à l’augmentation de la charge de travail à personnel constant, ce qui est difficile à gérer » regrette la responsable. « La cytométrie en flux, qui fait l’objet d’une harmonisation dans le GEIL(1), permet de détecter simultanément 8 à 10 marqueurs, donc de caractériser beaucoup plus précisément les cellules malignes, ou la

maladie résiduelle dans le cadre de la recherche » explique le Dr Orianne Wagner-Ballon. « Si cette technique s’applique surtout à l’immunophénotypage des hémopathies malignes, elle trouve également des indications dans les myélodysplasies ou l’hémoglobinurie paroxystique nocturne » ajoute-t-elle.« L’hématologie moléculaire permet d’identifier les anomalies moléculaires associées aux hémopathies malignes, d’affiner le diagnostic pour optimiser le traitement, éventuellement le cibler sur ces anomalies. Elle permet de quantifier la masse tumorale résiduelle et de monitorer le chimérisme après greffe. C’est, avec le séquençage de nouvelle génération, un domaine en pleine expansion » ajoute le Dr Bories qui effectue ces examens pour plusieurs sites de l’APHP, en province et à l’étranger.(1) GEIL : Groupe d’Etude Immunologique des Leucémies

Laboratoire d’hématologie : examens de routine et techniques de pointe

De gauche à droite : Pr Michèle Imbert Responsable du laboratoire d’hématologie biologique - Dr Dominique Bories - MCU-PH biologie moléculaireDr Orianne Wagner-BallonMCU-PH cytométrie

De gauche à droite : Sylvie Dutendas et Danièle Castagnet - Infirmières de consultationSylvie Genet - Cadre de soins de l’hôpital de jour - Isabelle Costa - Infirmière de recherche clinique