Emag Assurance en mouvement janv 2016

25
JANVIER 2016 L’ASSURANCE EN MOUVEMENT SPÉCIAL TDAY & RÉVOLUTION NUMÉRIQUE

Transcript of Emag Assurance en mouvement janv 2016

Page 1: Emag Assurance en mouvement janv 2016

JANVIER 2016

L’ASSURANCE EN MOUVEMENT

SPÉCIAL TDAY

& RÉVOLUTIONNUMÉRIQUE

Page 2: Emag Assurance en mouvement janv 2016

ÉDITO

L’économie du partage désigne généralement les nouveaux modes de « consommation » permettant de parta-ger entre consommateurs l’usage ou la consommation de biens, équipements ou services. Le partage ou prêt peut être gratuit ou payant. Cependant, qui saurait donner une définition unique de l’économie du partage. Au sens large, le terme recouvre « tout système socio-économique reposant sur le partage d’actifs humains et matériels », indiquait le magazine Forbes. La spécialiste Rachel Botsman préfèrant la circonscrire au « partage d’actifs sous-utilisés » comme des appartements, des voitures ou même des compétences. Il est à préciser que bons nombres d’experts pensent que l’économie du partage est une économie de l’attente du retour au plein-emploi et de la sortie de crise, et que ce modèle n’est pas un choix mais une contrainte ! Il est nécessaire de rappeler que peu de ce que nous appelons « économie du partage » est du partage au sens « désinteressé » du terme. Rien de grave en soi, si ce n’est qu’il s’agit d’un terme dont nous sommes tous tentés d’abuser. Mais, la formulation ne continue t’elle pas de nous tromper ?

Parler plutôt de consommation ou d’économie collaborative ?Terme inventé en 1978 par M. Felson et J. L. Spaeth , la consommation collaborative, elle, désignait à l’ori-gine, les « événements dans lesquels une ou plusieurs personnes consomment des biens ou des services écono-miques dans un processus qui consiste à se livrer à des activités communes ». Le développement des technolo-gies numériques et des plateformes collaboratives assimilées au Web 2.0 faisant renaître des comportements de consommation centrés sur l’accès, la mise en commun et le partage de biens et de services. Le terme économie collaborative est employé par OuiShare depuis début 2012 et recouvre une grande variété de thématiques, de formes d’entreprises et de modèles économiques. Le point commun de ces initiatives, et le point de départ de la définition chapeau de l’économie collaborative, est le caractère P2P (pair à pair) des systèmes mis en place. Rappelons néanmoins qu’une des principales contributions est qu’elle « transmet une culture de l’utili-sation efficace des biens durables ».

N’est-ce pas finalement qu’une nouvelle économie de la location ?On peut questionner le fait de rassembler sous la même bannière de l’économie du partage ou de l’économie collaborative, des acteurs comme Airbnb qui lève des centaines de millions de dollars sur un modèle capitalis-tique on ne peut plus classique, et des projets ouverts, contributifs à valeur et/ou propriété partagée ! Certains se présentant même comme des « communautés » alors qu’elles sont en fait des « places de marché ».La nécessité de transparence, me semble t’il, nécessite de les distinguer et probablement, dans l’intérêt collectif, à « séparer » les entreprises à but lucratif des autres. Elles ne partagent pas de la même façon et les capacités de décisions et revenus sont répartis différemment entre les propriétaires et les autres… .

Bonne lecture de ce nouvel emag.

Jean-Luc Gambey.

3

L’économie du partage n’est-elle pas aujourd’hui qu’une nouvelle économie de la location ?

SOMMAIRESPÉCIAL RÉVOLUTION NUMÉRIQUE La révolution numérique, l’affaire de tous ! P.5

L’accessibilité numérique pour tous P.6-7

La révolution numérique accélère la prévention P.9

Les métiers de l’assurance à l’heure de la révolution numérique P.10

La violente mutation des compétences P.11

La blockchain impacte l’assurance P.12

TDAY du 12 Avril 2016 : Un hub d’intelligences et de contenus / Thèmes P.13

TDAY du 12 Avril 2016 : Les contenus P.14

Focus TDAY : La conférence débat des visionnaires P.15

Focus TDAY : Les espoirs et les talents du numérique / Le battle de 8 startups P.16

Remerciements aux partenaires et aux soutiens du TDAY P.17

REVUE DE PRESSESébastien BAZIN P.20

Nicolas ROUSSELET P.21-23

Prendra-t-on demain sa complémentaire santé chez Google ? P.24-25

Stéphane RICHARD P.26

Philippe WAHL P.27

QUELQUES INITIATIVES NUMÉRIQUE P.30-31

LES TROPHÉES DE L’ASSURANCE 2016 P.32-33

E-RÉPUTATIONClassement E-Réputation janvier 2016 P.35

La e-réputation des dirigeants un élément essentiel P.36

PERTE D’AUTONOMIELa loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement rentre en vigueur P.38

Le 8ème débat OCIRP Autonomie a eu lieu/ Les chiffres clés du Baromètre P.39

LES OBJETS CONNECTÉSLes objets connectés et l’assurance P.41

Objets connectés, les nouveaux acteurs de votre parcours de santé ! P.42

April lance les motos connectées P.43

NEWSLe Big Data révolutionne l’assurance : exemples à l’étranger P.45

Les assurances affinitaires vues par les Français / L’immortalité à vie ? P.46

After Work P.47

Page 3: Emag Assurance en mouvement janv 2016

5

La révolution numérique, l’affaire de tous !Un vent nouveau se lève sur notre économie et notre société. La péné-tration croissante de technologies est telle qu’il n’est plus exagéré de parler aujourd’hui de révolu-tion. Les effets, chaque jour plus sensibles, tant sur les individus, que sur les organisations, néces-sitent d’aborder, pour l’industrie de l’assurance, cette révolution. Ré-volution dans les attentes des consommateurs, dans les prises de décisions et les processus de production, dans les organisa-tions et les métiers, dans les pro-duits et services, dans les relations commerciales, dans la quantifi-cation et la gestion des risques, dans les modèles d’affaires,… . Ces évolutions technologiques modifient la chaîne de valeur du

secteur de l’assurance et en recom-posent l’écosystème.Devant cette déferlante technolo-gique et numérique, notre industrie a saisi l’urgence du changement, pour transformer de potentielles menaces en véritables opportunités, les objets connectés, le digital et le big data participant à l’élaboration pléthorique de nouveaux scéna-rios et produisant une multitude de « fantasmes ».Ces technologies numériques sont des outils au service de la trans-formation et de nouvelles propo-sitions de valeurs pour l’ensemble de l’industrie de l’Assurance, et permettent de faire évoluer signi-ficativement : l’analyse des risques, les offres, les services, la distribu-tion, la qualité de la relation client, la rentabilité, … et les modèles d’affaires.Un écosystème de compétences au service de la révolution numé-rique de notre industrie !

La révolution numérique est naturellement sous l’influence de startups qui inventent de nouvelles applications, de nouveaux services et de nouveaux business models. Mais ces startups indispensables, dont certaines ont une obsolescence programmée, qui nourrissent et accélèrent cette révolution numé-rique, ne doivent pas en être les seuls acteurs ! La révolution numé-rique de notre industrie est l’affaire de tous : des dirigeants/décideurs de notre industrie et de leurs col-laborateurs, de certains experts, de personnalités, des chercheurs, des collectivités, des startups, des so-ciétés de services, du législateur, du personnel politique, des assurés, … .

SPÉCIALRÉVOLUTIONNUMÉRIQUE

Page 4: Emag Assurance en mouvement janv 2016

76

L’accessibiliténumérique pour tous !L’accessibilité numérique est une notion simple qui a pour but de permettre l’accès aux contenus numériques sur Internet, pour tous. Loin d’avoir un rôle accessoire, l’accessibilité numérique concerne 80 millions de personnes en Europe pour qui l’accès au numé-rique et aux contenus sur Internet reste difficile. Pire, « 60% de la population mondiale reste exclue d’une économie numérique en constante expansion », selon le « Rapport sur le développement dans le monde 2016 : les dividendes du numérique », que vient de publier la Banque Mondiale.

Mais l’Etat, qui a compris l’im-portance de l’accessibilité numé-rique, voudrait aller plus loin. Il a donc proposé en 2015 un projet de loi République Numérique. Une consultation participative sur une plateforme dédiée avait été mise en place avant que le processus parlementaire reprenne son cours. Ce projet de loi République Numé-rique est actuellement à l’étude à l’Assemblée Nationale depuis le 19 janvier dernier.

L’article 30 de cette loi impose de maintenir le service d’accès à Internet, en cas d’impayé, jusqu’à ce que le Fonds de solidarité pour le logement (FSL) ait statué sur la demande d’aide financière du ménage. Par ailleurs, l’article 29 devrait renforcer l’accessibilité des sites Internet des services de l’État, des collectivités locales et des éta-blissements publics. Ils seraient tenus d’afficher une mention préci-sant le niveau de conformité de leur site aux règles d’accessibilité, sous peine de sanction pécuniaire. Autre nouveau devoir : élaborer un sché-ma pluriannuel de mise aux normes de leurs sites, de leurs applications mobiles et de leurs progiciels.

Si l’Etat s’engage à essayer de fa-voriser l’accessibilité numérique, le secteur « privé » ne fait pas excep-tion. Certains assureurs mettent en place un certain nombre d’actions notamment pour faciliter l’accessi-bilité numérique pour les personnes en situation de handicap. Quelques exemples :

• MACIF : Par le biais de la visio-interprétation, la Macif propose un service de contact permettant aux sourds et malentendants de commu-niquer avec un conseiller en langue des signes française (LSF) ou par

la transcription instantanée de la parole (communication par écrit adapté). Un service accessible, sur le site www.macif.fr, onglet « Nous contacter », icône Macif Sourds.

• ALLIANZ : L’assureur accom-pagne ses clients sourds et malen-tendants pour déclarer leur sinistre et les guider dans leurs démarches avec « Contact en Langue des Signes ». Depuis le site allianz.fr, en quelques clics, le client sourd ou malentendant peut accéder à la solution Contact en langue des signes et être mis en relation avec un vidéo-conseiller par webcam ou tchat.

• MAIF : La mutuelle équipe pro-gressivement l’ensemble de ses sites d’un matériel spécifique faci-litant l’échange entre personnes malentendantes. La présence de cet équipement est identifiée par un pictogramme « oreille barrée ».

• OCIRP : L’OCIRP, son associa-tion Dialogue & Solidarité, et la société Révolution 9 ont animé un retour d’expérience autour de la récente mise en ligne du site web, accessible et adapté à toute taille d’écran, dialogueetsolidarite.asso.fr.

• MATMUT : La Matmut com-

munique sur ses offres auprès des sourds et des malentendants. Grâce à plusieurs vidéos sur sa chaîne YouTube, elle présente certaines de ses offres (protection juridique, assurance habitation, assurance scolaire) en s’exprimant en langage des signes.

• CAISSE D’EPARGNE : Les assurances de la Caisse d’Epargne permettent aux personnes sourdes ou malentendantes d’accéder par téléphone à leurs établissements et services. Deux modes de com-munication sont disponibles : LSF (Langue des Signes Françaises), et TIP ((Transcription Instantanée de la Parole). Pour cela, un espace est dédié sur le site Internet.

Comme nous pouvons le constater, les assureurs s’engagent pour faci-liter l’accessibilité numérique des personnes handicapées notamment pour les sourds et les malenten-dants. Mais l’accessibilité numé-rique ne concerne pas que cette partie de la population. L’accessibi-lité numérique c’est aussi permettre l’accès au web à des personnes à faibles revenus, ou situés dans des zones isolées à faible connexion. Favoriser l’accessibilité numé-rique à tous : une démarche citoyenne des assureurs !

Favoriser l’accessibilité numé-rique à tous c’est :• Appliquer un principe de non discrimination : Permettre l’accès à son site de recrutement pour des futurs profils ou l’accès aux outils internes à ses collaborateurs est un principe de non-discrimination.

• Valoriser son image de marque : Intégrer la notion d’accessibilité à son entreprise est une démarche citoyenne qui montre qu’on est un acteur socia-lement responsable.

Or, les assureurs que ce soit en interne ou externe ont la volonté d’être des entreprises citoyennes et responsables, où le respect des valeurs humaines est essentiel.

C’est pourquoi, beaucoup ont mis en place, par exemple, des fonda-tions qui oeuvrent pour les per-sonnes handicapées, ou pour la recherche médicale contre certaines maladies.L’engagement dans l’accessibilité numérique : un message fort des assureurs envers ses différents publics.

Développer l’accessibilité numé-rique au plus grand nombre est un enjeu majeur pour les entreprises et donc les assureurs d’aujourd’hui. Que ce soit en interne (salariés) ou en externe (prospects, clients, par-tenaires), si un assureur permet une forte accessibilité numérique de ses outils (sites institutionnels, sites marchands, réseaux sociaux..) à un maximum de ses cibles, il en tirera aussi un certain nombre de béné-fices :

• Une audience accrue des sites : Accès facilité à tous : personnes en situation de handicap, personnes isolées, … .

• Viralisation et fidélisation fa-vorisée : Un utilisateur satisfait revient plus souvent sur un site, communique sur son expérience positive et permet la diffusion du site à l’ensemble de son réseau.

• SEO optimisé : Améliorer le contenu web en privilégiant le respect des règles sémantiques et syntaxiques permet de préparer la base pour un référencement de qualité.

• Equipes fortifiées : Introduire l’accessibilité dans les méthodes web amène les équipes (déve-loppeurs, intégrateurs, chefs de projet, etc.) à acquérir de nouvelles compétences. C’est aussi attirer des profils de qualité.

• Motivation des salariés : Le fait de développer des outils acces-sibles à tous les salariés même à ceux en situation de handicap per-met de fédérer les équipes et donc

d’améliorer leur productivité et leur motivation.

• Une meilleure image auprès des clients/prospects/partenaires : c’est avec ce type d’initiatives de n’exclure aucun public que les assu-reurs vont renforcer leur image po-sitive que ce soit auprès des clients, prospects ou partenaires.L’assureur interagit dans son envi-ronnement avec un certain nombre d’acteurs : salariés, partenaires, prospects, clients. Il est primordial de n’exclure aucune catégorie parmi ces différentes populations. L’assu-reur qui mettra en place une poli-tique d’accessibilité numérique renforcera aussi l’audience de ses outils numériques, la motiva-tion de ses équipes, et son image auprès de ses cibles commerciales et partenaires. C’est un message fort que peut envoyer l’assureur à l’ensemble de ses publics. Les assureurs doivent donc favo-riser l’accessibilité numérique pour pleins de raisons et pour l’ensemble des populations. L’ac-cessibilité numérique pour tous, sera un des thèmes du TDAY. Si vous voulez favoriser l’accessi-bilité numérique pour tous,

signez la pétition ICI !

Page 5: Emag Assurance en mouvement janv 2016

La révolution numérique accélère la prévention La prévention est un sujet primor-dial pour les assureurs qui veulent anticiper les risques auxquels sont exposés leurs assurés. En terme de prévention santé, les assureurs in-terviennent à la fois en prévention primaire (ensemble des actes visant à diminuer l’incidence d’une mala-die dans une population et à donc réduire, autant que faire se peut les risques d’apparition de nouveaux cas), ou en prévention secondaire (ce stade recouvre les actes destinés à agir au tout début de l’apparition du trouble ou de la pathologie afin de s’opposer à son évolution ou en-core pour faire disparaître les fac-teurs de risque). Les assureurs inter-viennent également sur tous types de prévention, outre la prévention santé, la prévention des risques rou-tiers, la prévention liée aux risques de l’habitat, la prévention en entre-prise,… .

La révolution numérique trans-forme tous les secteurs, l’assurance et la prévention n’y font pas excep-

tion. Mais si la révolution numé-rique va faire évoluer les dispositifs de prévention mis en place par les assureurs, elle ne va pas remplacer l’ensemble des actions existantes depuis des années. Le numérique va permettre aux assureurs de com-pléter et d’accélérer les dispositifs existants.

Les assureurs s’engagent dans un certain nombre d’actions qui allient numérique et prévention. Par exemple, la MGEN a déployé Vivoptim un programme de e-santé inédit pour prévenir et accompagner le risque cardio-vasculaire. Vivoptim propose un ensemble de services individualisés, grâce aux outils numériques et aux objets connectés, qui se déclinent en 3 programmes d’accompagne-ment et 13 parcours de prévention adaptés à la situation, aux attentes et aux besoins de chacun, de la prévention pour les personnes en bonne santé à la gestion de la mala-die chronique. CNP Assurances a lancé Lyfe, sa nouvelle plateforme digitale de services dans le domaine de la santé et de la prévoyance. Lyfe a pour ambition d’accompagner ses utilisateurs à chaque moment de

leur vie, en proposant des services de prévention, de coaching, d’accès à la santé et d’aide aux aidants.

Harmonie Mutuelle quand à elle, a lancé un guide de la santé connectée. Totalement indépen-dant, il permet de trouver l’objet connecté le plus adapté aux besoins de santé grâce à des informations objectives, et une méthodologie d’évaluation transparente. Le choix d’un objet connecté doit se faire au-delà des aspects technologiques, et se baser sur des tests exigeants et impartiaux, indispensables à un achat adapté.

La prévention évolue significati-vement grâce à la révolution nu-mérique, les assureurs s’engagent d’ailleurs dans des dispositifs innovants à fortes valeurs déga-gées. « La révolution numérique accélère la prévention » sera un des thèmes du TDAY.

RENDEZ-VOUS POUR :

www.les-trophees-de-l-assurance.com

B U

9

Page 6: Emag Assurance en mouvement janv 2016

Les métiers de l’assurance à l’heure de la révolution numérique Fin octobre, l’Observatoire de l’Evolution des Métiers de l’Assu-rance a publié une étude sur l’im-pact du digital dans les métiers de l’assurance. Quelques tendances.

La prise de conscience de la digitalisation de l’entreprise d’assurance.La « digitalisation » des entre-prises d’assurances est désormais une réalité largement partagée. Les assureurs ont changé leur approche client. Abandonnant une logique antérieurement basée sur l’offre, tournée vers les produits, toutes ont aujourd’hui adopté une logique de la demande, considérant le client comme point de départ de leur chaîne d’activités. Pour accompa-gner cette stratégie, et permettre l’atteinte des objectifs nouvelle-ment définis, elles ont utilisé les technologies successivement dispo-nibles, déclinées en différentes poli-tiques de distribution, de gestion, de communication,… .

Des métiers révolutionnésLes métiers de l’assurance ont été révolutionnés en partie à cause des usages et à l’exigence d’immédia-teté que le numérique et le digital induisent dans les relations avec la clientèle, mais aussi par la générali-

sation du mode projet et, surtout, du travail collaboratif :

• La conception de l’offre se pense aujourd’hui dans des logiques transverses et pluridisciplinaires. La finalité du contrat d’assurance se situe toujours dans le même cadre réglementaire contraint, mais se conçoit dorénavant en termes de services, avec des prestations le plus souvent en nature, de type « assistanciel ».

• La distribution n’est plus simple-ment multicanale, elle s’articule elle aussi selon les moyens de com-munication disponibles, non pas en superposition ou concurrence des uns par rapport aux autres, mais dans une logique de complémenta-rité. Les commerciaux doivent donc s’adapter, que ce soit au niveau des gammes de produits mises à leur disposition, des modalités de mise en œuvre des contrats vendus (com-paraison et souscription en ligne), ou encore dans les nécessaires inte-ractions entre acteurs concernés, c’est-à-dire en utilisant les mêmes outils et modes de communica-tion que les clients d’aujourd’hui (réseaux sociaux, applications mo-biles..).

• La gestion des contrats ou pres-tations se place désormais dans une logique globale de service au client. Aux pré-requis incontour-nables des savoirs techniques et juridiques s’ajoutent dorénavant

les dimensions relationnelles et commerciales. Plus techniques et complexes, ces métiers doivent aussi s’inscrire dans des modes de fonctionnement qui, à la faveur des technologies informatiques déployées, reposent davantage sur un travail d’équipe, en coopération. Tous les métiers de l’assurance sont donc appelés à collaborer entre eux.

La fonction RH 2.0Tous ces changements des métiers de l’assurance ont également des conséquences sur la fonction RH. On évolue vers une fonction RH 2.0. En effet, la révolution numé-rique interroge pareillement les métiers des ressources humaines dans leur positionnement et leur rôle à jouer au sein des organisa-tions : en matière de recrutement (de salariés, d’indépendants, via les réseaux sociaux ?), d’adminis-tration du personnel, de forma-tion (à distance, individualisée, par compagnonnage, avec des serious games ?), de parcours professionnels (toujours dans des logiques « métier » et/ou par les compétences ?), d’intermédiation dans les projets transverses, vis-à-vis du management… .

Le monde de l’entreprise change avec la révolution numérique. Le secteur de l’assurance n’échappe pas à la règle. Les salariés du secteur doivent donc avoir une forte adaptabilité que ce soit en termes de compétence ou de tra-vail collaboratif. Les salariés des différentes branches travailleront de plus en plus en équipes, ce tra-vail collaboratif étant facilité par l’utilisation des nouvelles techno-logies.

La violente mutation des compétences Assurément, la révolution indus-trielle ne repose pas seulement sur l’énergie « vapeur », mais elle a commencé avec elle. Source d’énergie capable de mettre en mouvement les machines, la vapeur est à l’origine de l’essor de la pro-duction de charbon. Elle a permis de produire à volonté des quantités énormes d’énergie. La révolution industrielle s’est accompagnée, entre autres, de la création d’une multitude de métiers et d’emplois mais aussi d’une exploitation sans limite du travail des enfants et d’une pollution monstrueuse des grandes métropoles. De plus, la transforma-tion des structures économiques et sociales, l’essor des grands foyers d’industrie moderne, avec leurs concentrations ouvrières, ont clai-rement bouleversé les hiérarchies régionales et sectorielles. Les contemporains ont eu conscience de vivre une ère de mutations d’une violence sans précédent.

La révolution numérique est au-jourd’hui un « marché » non sta-bilisé et en forte croissance.Dans ce contexte, la boulimie d’expansion de certaines marques (exemple Google) n’est pas sans rappeler les glorieuses épopées d’Edison et de General Electric, explorant le moindre recoin de l’énergie électrique, des turbines de barrage aux ampoules, en passant

par les réseaux électriques et les machines-outils,… . Tout comme il a fallu plusieurs décennies pour faire de la machine à vapeur le mo-teur de la révolution industrielle, il faut du temps pour perfectionner les « machines » numériques. La révo-lution numérique nous fait vivre au-jourd’hui une période, une époque de progrès extraordinaire. La numé-risation rapide et accélérée, produit également de nouveaux défis qui devraient se traduire moins par des difficultés environnementales que par des « désordres » économiques, annonciateurs de moultes évolu-tions significatives.

La déferlante numérique pourrait laisser sur le bord de sa route cer-taines personnes et même un grand nombre d’entre elles. Notre époque n’a jamais été aussi défavorable aux personnes ayant reçu une formation ou une qualification de type « post révolution industrielle » mais n’a jamais été aussi favorable aux per-sonnes dotées d’une formation ou de compétences adéquates capables de se servir de la technologie pour créer ou capturer de la valeur. Ce-pendant certains « experts » sont très optimistes comme le prospec-tiviste américain Jérémy Rifkin qui précise que cette déferlante numérique va aboutir à la consti-tution d’un véritable « Internet de l’énergie » et nécessitera la création de nombreux emplois pendant plu-sieurs dizaines d’années. Aussi bien pour les salariés non qualifiés que

fortement diplômés. « Il y aura du travail pour tout le monde, large-ment ! » évoquait t’il récemment.

Cependant de multiples questions se posent !Sommes-nous entrés, à nouveau, dans une violente mutation des compétences ? quels seront les bassins d’ « emplois » de demain ? comment les « emplois » seront-ils rémunérés et dans quels cadres ré-glementaires ? ou seront-ils locali-sés ? quels seront les qualifications et les métiers de demain ?

Les compétences nouvelles et nécessaires à notre industrie vont également émerger, muter, se structurer. Dans le cadre du TDAY, nous évoquerons égale-ment l’impact de cette révolu-tion numérique sur la mutation des compétences et les métiers de demain. Rendez-vous le 12 Avril 2016.

1110

Page 7: Emag Assurance en mouvement janv 2016

La blockchain impacte l’assuranceLe secteur de l’assurance comme d’autres repose sur la présence d’un tiers de confiance pour effectuer les transactions. La blockchain assure ce rôle de tiers de confiance entre des individus. La blockchain per-met de garantir qu’une chose est bien ce qu’elle est, grâce à la mu-tualisation des contrôles. Il est donc possible de « garantir » des place-ments, des risques, des dépôts de fonds, des virements, des noms, des dates, des contrats, et bien d’autres choses encore… . Tous les métiers qui se fondent sur la présence d’un tiers de confiance peuvent être disruptés par la blockchain, celle-ci fonctionnera aussi long-temps qu’il y aura des ordinateurs connectés. Si les banques ont com-mencé à s’intéresser fortement à cette innovation, les assureurs ne sont pas en reste avec notamment

Axa qui s’intéresse à cette techno-logie notamment au niveau du mar-ché des transferts. Mis à part l’uti-lisation du Bitcoin dans le marché des transferts, AXA via ses filiales Axa Factory et Axa Strategic Ven-ture, étudie la façon dont la tech-nologie blockchain pourrait être utilisée dans des domaines tels que l’immobilier, la gestion de patri-moine, la propriété intellectuelle et bien sûr l’assurance. Aucun sec-teur ne semble pouvoir s’échapper de la révolution de la technologie blockchain, et surtout pas les sec-teurs financiers comme la banque et l’assurance.

D’ailleurs, signalons l’initiative du groupe Caisse des Dépôts qui a lancé en décembre 2015 une initia-tive sur la blockchain avec 11 par-tenaires. Les partenaires sont AXA, BNP Paribas, Blockchain Solu-tions, le Groupe BPCE, Cellabz, le CNAM, CNP Assurances, le Crédit

Agricole, Croissance Plus, Pay-mium, et le Pôle de Compétitivité « Finance Innovation ». L’objec-tif est de mutualiser les démarches d’exploration et d’évaluer in fine le potentiel des usages concrets de cette technologie. Il s’agira égale-ment de poser les termes des débats éthiques, réglementaires ou nor-matifs suscités par cette approche innovante du « consensus décen-tralisé ». Concrètement, chaque partenaire mettra à disposition des ressources pour développer et pro-totyper des scénarii d’usages de cette technologie dans différents métiers notamment ceux de la banque-finance et l’assurance.

La blockchain sera également au programme du TDAY.

TDAY du 12 Avril 2016 : Un hub d’intelligences et de contenusLe TDAY du 12 avril 2016 est un congrès centré autour de différents thèmes (Digital, Objets connec-tés, Big data) liés à la révolution numérique dans le secteur de l’assurance. Mais le TDAY va un peu plus loin qu’un congrès classique !

Au-delà des conférences, des workshops, des quartiers théma-tiques,… les participants auront des privilèges en ayant accès à un cer-tain nombre de publications :

• les résultats d’une grande enquête nationale effectuée auprès des Fran-çais

• 1’ouvrage « 50 personnalités fa-briquent l’assurance de demain »

• 1 supplément grand public « votre assurance demain » 8 pages - diffu-sion 80 000 exemplaires

• les actes du congrès, qui seront une retranscription de tous les contenus du congrès (conférences, workshops, ….)

A l’arrivée, il sera également re-mis aux congressistes, le guide du congrès avec le programme détail-lé. Les organisateurs du TDAY, très attentifs à la qualité des nombreux contenus délivrés, pour ses parte-naires et pour les participants, et souhaite faire de cet événement un rendez-vous unique et différent.

Les thèmes :

Lors du TDAY, les participants pourront assister à un certain nombre de conférences. A l’heure actuelle, voici les thèmes qui seront abordés lors de cette journée :

• Conférence des visionnaires : « La révolution numérique : quelles ruptures et visions majeures pour notre industrie ? »

• Comment la révolution numérique transmute la relation clients/assurés ?

• La révolution numérique au service de la protection sociale et du bien vieillir.

• Digital : La (r) évolution du consommateur.

• Quand les datas de santé feront les nouveaux services de demain !

• Battle : 8 startups qui vont

bousculer le secteur de l’assurance

• La révolution numérique à l’étran-ger : un tremplin pour l’assurance française

• Quand le Numérique révolutionne l’offre et les services de demain !

• La Révolution Numérique accé-lère la prévention

• Big Data au service de l’optimisa-tion des portefeuilles épargne

• Big - Data - Open » : le triptyque avisé

• Des leaders disruptés, kodakisés ?

• L’accessibilité numérique pour tous !

Au-delà de ces conférences, des quartiers thématiques : Star-tups, Objets connectés, Talents et Espoirs du numérique, Business et des Workshops…

1312

INSCRIVEZ-VOUSVITE EN LIGNE !« EARLY BIRD »

JUSQU’AU

31/01/2016

Page 8: Emag Assurance en mouvement janv 2016

1514

TDAY du 12 Avril 2016 : Les contenus En participant au TDAY, en plus de l’accès aux conférences, quar-tiers thématiques, workshops, vous bénéficierez de ces contenus.

L’ouvrage : 50 personnalités fa-briquent l’assurance de demain. Nos partenaires évoqueront leurs visions de l’assurance de demain.

Le supplément grand public Silex Id « Votre assurance demain », supplément de 8 pages qui sera en kiosques, et distribué à 80 000 exemplaires, dans des aéroports ou des lieux d’innovation. Nos parte-naires participeront à la rédaction de ce supplément.

Et l’enquête exclusive « révolu-tion numérique et assurances » effectuée en partenariat avec GN Research. L’objectif de cette en-quête est d’interroger les Français afin de mesurer leurs perceptions, leurs ressentis et leurs appé-tences sur les impacts concrets de la révolution numérique (objets connectés, applications, gestion des données personnelles, …) sur leurs assurances (offre, service, expé-rience client, prévention, anticipa-tion, distribution…).

Focus TDAY : La conférence débat des visionnaires La technologie, de l’échelle nano à l’échelle macroscopique, pour-suivra ses progrès rapides, la durée de la vie va continuer de s’allon-ger, l’urbanisation de progresser, le contexte de compétition inter-nationale s’amplifier, la taille des ménages de diminuer, le dévelop-pement de l’économie circulaire de s’accélérer, … et tout cela sur fond de changement climatique, d’aspi-ration à un bien-être individuel et d’évolutions sociétales de fond. Le numérique continuera à révolu-tionner les entreprises, comme notre vie quotidienne, transfor-mant notre rapport au réel et facilitant la démocratisation des technologies. Dans ce contexte, l’innovation, qui se traduit néces-sairement par une certaine accep-tation du risque, est indispensable pour rester dans la course aux mul-tiples mouvements, devant per-mettre également la conservation de notre niveau de vie et de notre modèle social.

Nos dirigeants voient la société changer, ils captent et prélèvent les signaux faibles, émis parfois

dans un brouhaha général, mais qui éveillent un intérêt certain pour notre futur. Quel que soit l’industrie concernée, nos dirigeants sont exposés à une forte pression, qu’il s’agisse d’implanter des stra-tégies novatrices, de développer de nouveaux marchés, de rehausser la productivité ou de mobiliser leurs collaborateurs.

Durant cette période de transforma-tion massive, de conjoncture éco-nomique morose, de nouvelles évo-lutions fiscales et réglementaires, nous rêvons d’anticiper, d’avoir une vision de l’avenir, d’avoir une idée révolutionnaire, d’inventer le produit de demain ou le service dont les Français ne pourront plus se passer, …, bref de parti-ciper à la création de l’assurance de demain.

Les assureurs ont l’ambition de s’inscrire, avec leurs marques dans cette révolution numérique. Mais comment articulent-ils le passé et le futur dans le présent ? Quelles sont leurs am-bitions pour l’avenir de leurs marques et de notre secteur ? Quels types de rupture ou de disruption notre industrie pour-rait-elle subir ? Quelles visions ont-ils de l’assurance ?

La conférence des visionnaires réunira, le 12 Avril 2016, des dirigeants du secteur de l’assurance : Amélie Oudéa-Castera, Catherine Touvrey, Pascal Demurger, Hamid Bena-mara, Bernard le Bras, Bruno Rousset… qui partageront avec vous leurs convictions et traite-ront de : La révolution numé-rique : quelles ruptures et quelles visions majeures pour notre industrie ?

Page 9: Emag Assurance en mouvement janv 2016

Focus TDAY : Les espoirs et les talents du numérique La révolution numérique (objets connectés, applications, utilisation des données, digital de manière gé-nérale) touche le secteur de l’assu-rance. Si les assureurs ne doivent pas rester au bord de la route, ils ne peuvent mener cette révolution numérique seuls. Cette révolution numérique repose sur une logique entre les acteurs du secteur et des spécialistes du digital comme les startups. Axa s’est par exemple associé à Withings, startup spécia-lisée en objets connectés liés à la santé. L’assureur a offert un boîtier connecté de Withings à un échan-tillon d’assurés volontaires, pour permettre aux plus gros marcheurs d’empocher des bons de réduc-tion pour des séances de médecine douce. Allianz a aussi lié un par-tenariat avec la startup américaine Nest pour proposer dans le cadre de l’assurance habitation à ses nou-veaux clients un détecteur de fumée et monoxyde de carbone à prix réduit.La révolution numérique est natu-rellement sous l’influence de star-tups qui inventent de nouvelles applications, de nouveaux services et de nouveaux business models.

Cependant la révolution numé-rique de notre industrie est l’affaire de tous : des dirigeants/ décideurs de notre industrie et de leurs collaborateurs, de certains experts, de personnalités, des cher-cheurs, des collectivités, des startups, des sociétés de services, du légis-lateur, du personnel politique, des assurés,… . La révolution numérique ne se fait pas sans les talents et les espoirs du numé-rique. Ils occuperont donc une place importante au sein de ce congrès.

Focus TDAY : Le battle de 8 startups qui vont bousculer le secteur de l’assuranceDepuis quelques temps, les acteurs traditionnels du secteur, contraints par leurs organisations, s’engagent massivement auprès de plusieurs nouveaux acteurs, principalement des startups qui se lancent pour apporter leurs solutions et qui deviennent des cibles de choix pour les assureurs. Les startups, beaucoup plus agiles, prennent da-vantage en compte les attentes des consommateurs et proposent des produits et des services innovants,

mais également plus personnali-sés. Les assureurs sont désor-mais convaincus que les startups peuvent bouleverser leur secteur et comptent bien les « utiliser » pour accélérer leur mutation nu-mérique.

Aujourd’hui, la grande majorité des cadres dirigeants du secteur de l’as-surance pensent que les acquisitions de startups permettent d’accélérer leur transformation numérique, managériale et entrepreneuriale. Ces startups représentent une valeur ajoutée indéniable pour l’industrie de l’assurance en quête d’innova-tion et d’accélération de ses pro-cessus, de partage de coûts tout en permettant d’allier l’agilité d’une jeune société à l’assise financière d’un groupe.Cependant la problématique des as-sureurs, réside dans le fait de bien identifier ces startups, assez en amont, de les approcher de manière pertinente, et de les appréhender au mieux, au bénéfice de leur organi-sation.Lors du TDAY, une battle de startups d’1 heure, 8 startups pré sélectionnées qui vont « bousculer » le secteur de l’assurance pitche-ront devant vous. Vous pourrez les soutenir, les noter et bien sûr les rencontrer.

Remerciements aux partenaires et aux soutiens

du

Le TDAY se construit grâce à nos partenaires et soutiens qui seront actifs lors de cette journée, en animant par exemple certaines de nos conférences. Nous tenons donc à remercier l’ensemble de nos partenaires :

Axa, Carte Blanche Partenaires, FG2A, GN Research, Hannover Re, Harmonie Mutuelle, ITN GFI, Klesia, Les Furets, MAIF, MGEN, OCIRP, Optimind Winter, Société Générale Insurance, Suadéo, Teleperformance et d’autres qui nous rejoindront bientôt.

Ainsi que nos nombreux soutiens : Le Centre des Professions Financières, Digital Business News, Digital Insurance Espace Social Européen, France Fintech, France Info, IESEG, Institut des Actuaires, La Revue du Digital, La Tribune de l’Assurance, Les Echos, News-Assurances Pro, l’Orias, Silex ID, Socialter, Syntec Numérique, Toutsurmesfinances.com… .

1716

Page 10: Emag Assurance en mouvement janv 2016

12AVRIL2016PALAIS BRONGNIART

VOUS SOUHAITEZ VOUS INSCRIRE ?

Profitez de notre offre « EARLY BIRD »

EN PAYANT

INSCRIVEZ-VOUS SUR LE SITE ! www.tday-insurance.com

690 € AU LIEU DE 990 € !*

REVUE DE PRESSE : La grande bagarre de la disruption ? Des exemples à suivre ?

*pour participer à l’intégralité du congrès

AVANT LE 31/01/2016

Page 11: Emag Assurance en mouvement janv 2016

Sébastien BAZINPrésident-Directeur Général du groupe ACCOR.

« J’aurais adoré participer à AirBnB », avoue Sebastien Bazin, PDG d’Accor.

Le PDG d’Accor rappelle la vio-lence de la vague numérique pour son secteur et son groupe. Il a pointé l’immobilisme de ces der-niers et précisé la nouvelle vision de l’entreprise. Fini le duo gagnant produit/marque, Sébastien Bazin veut attaquer les acteurs numé-riques sur leur terrain et identi-fier ceux qui vont venir l’attaquer dans 10 ans. Accor Hotels fait sa mue digitale. Et c’est au Digiworld Yearbook du Digiworld Institute, à Paris le 16 juin, que Sébastien Bazin, PDG du groupe, est venu en témoigner. Preuve que les thèmes de prédilection de l’ancien Idate, les TIC, les télécoms et les médias sont eux aussi en train de se mettre aux services. Et le patron du groupe hôtelier français n’a pas mâché ses mots. Pour lui, le secteur s’est contenté depuis les années 1950, de répondre aux besoins basiques de confort, d’hygiène et de sécu-rité des clients. Et surtout, il n’a réagi à aucune des trois vagues numériques qui ont tout renversé sur leur passage : les agences en ligne (Expedia, Booking), puis les métamoteurs (Kayak, Trivago…) et enfin, en attaque frontale, les « disrupteurs » (AirBnB).

Anticiper la 4e vague numérique.Sébastien Bazin, administrateur du groupe durant dix ans, raconte avoir hurlé « Il faut arrêter d’être spectateur ! Nous devons anticiper la 4e vague ! » quand il a pris la

tête de l’entreprise il y a presque deux ans. 2015, 2016 ne sont pas un problème pour lui. L’homme s’interroge à bien plus long terme, sur ce qui pourrait arriver en 2020, voire 2025. « Le problème ne sera plus AirBnB. En revanche, il y a sûrement trois crétins, peut-être en Asie, qui sont en train d’inven-ter un service qui va me casser les pieds ! » Voilà pourquoi le patron d’Accor passe la moitié de son temps à imaginer des solutions pour trouver ce qui pourrait bien arriver à son secteur dans le futur. « Car j’aurais adoré participer à AirBnB », avoue-t-il.

Le cauchemar de la relation clients.D’autant que ces perturbateurs venus d’Internet - des centaines, selon lui - ont délibérément choisi de ne pas faire son métier. Comme dans de nombreux secteurs - dont les télécoms très prisées du Di-giworld Institute - les opérateurs du tourisme hôtelier courent le risque de se voir relégués au rôle d’installateur et de gérant d’infras-tructure. « C’est moi qui dois faire le mauvais boulot : l’entretien, l’application de la législation, etc. » Il faut remettre le client au centre, souffleraient les Gafa… Le patron d’Accor les a entendus. « Les entreprises du Net ont un fort attachement des utilisateurs, par viralité. Nous, notre relation client a lieu deux, trois, quatre fois par an. C’est un cauchemar ! »Durant 60 ans, selon lui, l’hôtelle-rie s’est contentée d’accueillir ses clients dans ses établissements et de dire «ouf» quand ils repartaient. Plutôt que de les suivre avant, pendant, après leur séjour comme c’est aujourd’hui indispensable. Sa volonté pour le groupe, c’est de changer complètement de modèle de pensée et d’oublier l’historique combinaison produit/marque. « Ce n’est pas le modèle de demain ! » L’erreur du site web marchand.Sébastien Bazin raconte par exemple comment l’entreprise s’est trompée de stratégie avec son site Web. Ciblant un maximum de visiteurs certes, mais seulement 20 % devenaient prospects, et en-core seulement 20 % de ces der-niers se transforment en clients. Un site Web purement marchand, centré sur les prix et les promo-

tions, qui a oublié le principal : les clients. « 70 % des voyageurs vont sur le Web avant de partir en voyage. La moitié réserve en ligne et dans cette moitié, 70 % ne vont le faire qu’après avoir lu les « reviews » de Tripadvisor. » Accor veut se positionner sur les 7 étapes squattées par les acteurs du numé-rique : la consultation du voyage, la sélection, la réservation, l’agré-gation avec d’autres services, le séjour, le partage avec les autres internautes et la fidélisation.

Sur fond de conflit de génération.« C’est un problème de généra-tion, a soudain asséné Sébastien Bazin. 90 % des gens qui ont créé des entreprises dans mon monde du voyage ont moins de 35 ans. Et chez moi, les décisions sont prises par des plus de 50 ans. » Pour Sébastien Bazin, les premiers sont plus agiles, plus agrégateurs d’in-formations et ont besoin d’espace, d’innovation. Ils pensent en savoir plus et respectent moins leurs aînés. « Il faut que les deux générations se rencontrent. Car je ne veux pas que les plus jeunes s’en aillent. » Il faut changer les comportements et les process. Et les marges ou le taux d’occupation, qui indexaient un tiers des rémunérations des cadres, ne représenteront plus qu’un tiers. Le reste ? Les revues sur Tripadvi-sor. « Les groupes hôteliers n’ont pas évolué car ils se sont dits : je ne suis ni la Fnac ni Virgin. Mon métier n’est pas démateria-lisable, continue Sébastien Bazin. C’est vrai mais c’est complètement idiot ! Car on aura le client, mais ni la marge ni la relation client. »

Contrer l’hyperchoix de Booking.En rupture complète avec son sec-teur, Sébastien Bazin veut le bous-culer : « Je deviens le premier hôte-lier à devenir une plate-forme pour les établissements indépendants. Et bien sûr nous serons sélectifs. Je veux contrer l’hyperchoix de Boo-king ! 80 % des décisions se font sur la première page du site. Inu-tile d’en avoir 4, 5 ou 6. » Alors, les hôtels Accor, la revanche ?Article de l’usine digitale fait par Emmanuelle Delsol @edelsol

NB : Le groupe Accor sera présent au TDAY.

Nicolas ROUSSELETPrésident-Directeur Général du groupe G7.

Comment le roi des taxis compte contrer Uber.

Vendredi 6 février, dans un restau-rant près de la place de la Bourse, à Paris, Nicolas Rousselet, souriant mais méfiant, a apporté force gra-phiques et documents. « De toute façon, quoi que je dise, il est de-venu à la mode de descendre les taxis ! » s’agace-t-il. Ce patron discret de 49 ans dirige le Groupe G7, une affaire familiale bâtie par son père André. Il est intarissable sur l’excellence de ses voitures haut de gamme, avec réseau wi-fi et 4G, mais il se montre beau-coup plus fuyant à propos de son quasi-monopole sur la réserva-tion de taxis à Paris ou le taux de rentabilité extravagant de cette activité. Pas étonnant : comme le prouvent ses comptes, le Groupe G7 a transformé son marché en « machine à sous ».Son système bien huilé et très opaque fonc-tionne au détriment des Parisiens, de l’emploi, et même, in fine, du métier de chauffeur de taxi. Car en protégeant sa rente, le groupe a ouvert un boulevard à ses concur-rentes : les plateformes de voitures de transport avec chauffeurs ou VTC, autorisées en France depuis 2009. Démonstration.

Acquisition secrète.Flash-back : quand, en 1981, André Rousselet devient directeur de cabinet du président François Mitterrand, il possède déjà la compagnie G7, développée à par-tir d’une filiale déficitaire de 150 taxis, reprise en 1960 à Simca. Financier habile et charismatique,

redoutable négociateur, Rousselet père redresse l’activité et rachète les parts de ses associés. Il devient seul maître à bord d’une affaire qui, dès 1982, aligne 2.000 voitures. En 1984, il part se consacrer à son autre bébé, Canal+, et délègue pendant dix ans l’opérationnel à un directeur général, Jean-Jacques Augier, à qui il demande aussi de « coacher » son fils, qui prend la succession en 1997. Aujourd’hui Nicolas est seul aux commandes d’un groupe familial, possédé à parts égales par André, 92 ans, et ses trois enfants. Leur fortune est évaluée à 200 millions d’euros, ce qui en fait la 273e fortune française, selon le classement « Challenges ».

La montée en puissance du Groupe G7 s’est faite graduellement. En 1993, la société avale son principal concurrent, les Taxis bleus. Mais cette transaction reste secrète pen-dant plus de dix ans ! Pas une ligne dans la presse, pas un mot non plus dans une biographie fouillée d’An-dré Rousselet, publiée en 2001. Pour éviter une enquête anti-trust ? « A l’époque, les deux compagnies étaient petites », se défend Nicolas Rousselet.

Plus maintenant ! Les centrales radio des deux enseignes comptent 10.000 taxis affiliés, sur un total de 17.500 voitures à Paris. Soit 57% du parc. Mieux : de la formation ou des costumes des chauffeurs aux lumineux et taximètres, des assu-rances professionnelles à la vente ou la location de voitures et de li-cences, ses filiales ont investi tous les créneaux du business. Pour-tant, à ce jour, les Taxis bleus reste introuvable dans les brochures du Groupe G7... Dans ses comptes consolidés, que nous avons pu consulter, la seule trace de cette filiale est sa centrale de réservation Allo Taxis : une pe-tite ligne dissimulée dans une liste de quelque 180 holdings et socié-tés financières, immobilières ou opérationnelles, dont une luxem-bourgeoise. Un maquis touffu, qui entretient l’opacité des affaires.

Lobbying efficace.L’acquisition en catimini des Taxis bleus illustre le pouvoir d’influence pérenne de cette fa-

mille sur les administrations et les politiques de gauche ou de droite. Nicolas Rousselet se récrie : « Lobbying ? En la matière, je suis un amateur comparé à Uber, qui paie 160 professionnels. »

C’est que G7 dispose d’autres moyens. Comme la colère des chauffeurs et le blocage du périph, que le PDG affirme ne pas encou-rager, mais dont il joue habilement. Il y a aussi une proximité histo-rique avec le ministère de l’Inté-rieur et sa Préfecture de Police. Ainsi, fin 2007, le gouvernement Fillon demande un rapport sur les taxis au préfet Pierre Chassigneux, président du groupe Sanef. Coïn-cidence ? Ancien directeur des Renseignements généraux puis directeur de cabinet de François Mitterrand, l’homme est une vieille connaissance d’André Rousselet via le corps préfectoral. Son tra-vail, publié en avril 2008, est si conservateur que la presse le quali-fie de « contre-rapport Attali », qui vient, lui, de prôner une véritable libéralisation du métier. Mieux : ce même Pierre Chassigneux de-vient ensuite… président des Taxis bleus, poste qu’il occupe encore à ce jour !

Pour casser cette connivence avec la Place Beauvau, les partisans de la réforme demandent à ce que la tutelle de la profession soit transfé-rée, comme celle des VTC, au mi-nistère des Transports. « Le régula-teur en vient toujours à ménager le secteur qu’il contrôle. C’est aussi vrai du Trésor avec les banques, et du ministère de la Santé avec les industries pharmaceutiques », explique Jacques Delpla. Ancien membre de la commission Attali, cet économiste préconise, lui, « la multiplication par deux en cinq ans du nombre de taxis en France ».

Surtout, Nicolas Rousselet est in-contournable en tant que président de l’Union nationale des industries du taxi (Unit), le lobby de la pro-fession. C’est à ce titre - et non comme patron de G7 - qu’il a été officiellement auditionné par la mission Thévenoud, qui a accou-ché fin 2014 de la loi du même nom. Résultat : depuis cinq ans, le lobby des taxis est arrivé à durcir

2120

Page 12: Emag Assurance en mouvement janv 2016

les contraintes imposées aux VTC (formation, délais, tarification, prise en charge…).

Pénurie de taxis...Hep taxi ! Zut, déjà pris… Aux heures de pointe ou les soirs de week-end, la capitale souffre d’une pénurie de taxis largement docu-mentée. Pourquoi ? A Paris, c’est la Préfecture de police qui donne les autorisations de stationnement, alors qu’en province, ce sont les mairies. Seule cette précieuse li-cence - gratuite mais distribuée au compte-gouttes - autorise la ma-raude, prérogative exclusive des taxis, dont les tarifs sont en contre-partie réglementés. Les VTC, elles, n’ont pas le droit de stationner sur la voie publique ni de se faire héler dans la rue, aux abords des gares ou des aéroports.

Or entre 1990 et 2002, aucune nouvelle licence de taxi n’a été attribuée, alors que le PIB de la région Ile-de-France augmentait de 16,9%, et le nombre des passa-gers d’Aéroports de Paris de 49% ! Il y a 4 à 5 fois moins de chauffeurs pour le transport de particuliers à Paris qu’à Londres ou à New York, explique l’Autorité de la Concurrence, dans son avis du 13 décembre 2009. Et, selon le cher-cheur Richard Darbéra, « les Pari-siens font en moyenne 6 voyages par an en taxi, les Londoniens 14 et les New-Yorkais 17 ». A cause, en partie, de cette pénurie qui se maintient, même en comptant les VTC.

Autre preuve d’un numerus clausus trop serré, selon l’Auto-rité de la concurrence : l’inflation incontrôlée du prix de la licence de taxi sur le marché secondaire. Ce Graal du métier a doublé de valeur depuis le début des années 2000, pour atteindre actuellement entre 200.000 et 230.000 euros à Paris ! « Cette cote traduit simplement la valeur d’un fonds de commerce », estime Nicolas Rousselet, qui pré-fère attribuer la difficulté à trouver un taxi, « aux embouteillages pari-siens et à l’insuffisance de couloirs de bus... »

...Pénurie opportune.Le Groupe G7 a construit son

business model sur ce déséquilibre offre-demande. Car le manque de taxis dans les rues oblige les usa-gers à faire massivement appel aux centrales de réservation G7, les Taxis bleus, et de leur seul petit concurrent parisien Alpha Taxis (1.500 voitures). Pire : en plus du prix des courses, les entreprises et les particuliers pressés doivent payer de coûteux abonnements G7 (Club Affaires, Service +, Ser-vice)… juste pour s’assurer un taxi en priorité. Le Club Affaires coûte à l’entreprise cliente 1.500 euros annuels, plus une course majorée de 25% et 30 centimes la minute pour les frais d’attente.

Du coup, pour capter les clients, les chauffeurs indépendants doivent, eux aussi, s’affilier à cette centrale ultra-dominante. Or, par contrat, les courses radio sont systématiquement prioritaires… d’où la désertion de la rue. «Les affiliés Taxis G7 font 90% de leurs courses sur appel, contre 10% en maraude», confie un ex-chauf-feur de taxi devenu VTC. Nicolas Rousselet, lui, assure : « La moitié de nos 17 millions de courses sont effectuées pour le grand public. »

Mais quel pourcentage échappe vraiment à sa radio ? Mystère. Il s’est en tout cas installé un cercle vicieux pour le Parisien, mais très vertueux pour les comptes de G7. La centrale radio est la vraie poule aux œufs d’or du groupe. Entre les cotisations des chauffeurs affiliés et les abonnements des clients, elle présente, selon nos calculs, une rentabilité nette extravagante de 25% en 2013, alors que le groupe familial, diversifié dans la location de voitures et la logistique, affiche une rentabilité globale déjà très ho-norable de 7%. Le secret le mieux gardé de Nicolas Rousselet, c’est qu’il réalise 97% de son bénéfice (23,1 millions d’euros en 2012), à travers seulement deux activi-tés qui pèsent un petit tiers de son chiffre d’affaires : la centrale radio et la location de licences.

Chauffeurs paupérisés.Pour vivre heureux, vivons caché ! Effectuée via six socié-tés aux noms abscons (Copagau, Copagly, Taxitel…), la location de

licences de taxi dégage elle aussi une marge nette hors norme de 14%. Un taux de profit qui devrait ulcérer les 763 locataires de G7 Taxi Service. Pourtant, « atteints du syndrome de Stockholm, peu d’entre eux sont prêts à critiquer publiquement le Groupe G7 », re-marque Marie-Xavière Wauquiez, auteure d’un essai sur la profes-sion. Il est certes plus facile, pour ces « forçats du métier », de pas-ser leur colère sur les VTC, que de mordre la main qui les nourrit. Seul ou presque, Djillali Ouanfouf crie au scandale. Le secrétaire gé-néral du Syndicat de défense des conducteurs du taxi parisien (1.700 adhérents, dont 60% de locataires), estime que « la situation des loca-taires tient de l’esclavage moderne. Il s’indigne : « Ces chauffeurs, aux deux tiers d’origine étrangère, paient environ 4.500 euros men-suels au siège de G7. »

S’y ajoutent quelque 400 euros pour ceux qui prennent la radio (50 euros supplémentaires la nuit). Et 25 à 30 euros par jour de gazole. Djillali résume : « Avant même d’avoir roulé, ils ont déboursé 200 euros chaque matin… Avec moins de 10 courses quotidiennes, contre plus de 20 autrefois, il triment 11 heures par jour, 7 jours sur 7, juste pour rester la tête hors de l’eau. »

Pour lui, G7 défend surtout ses propres intérêts : « Nicolas Rousselet mange avec le loup et pleure avec le berger ! » Rares sont les locataires qui osent se ré-volter. Indigné par les coûts et les contraintes imposés aux affiliés de la centrale radio, un chauffeur locataire, Monsieur Mohammed Bahtiti, a cependant attaqué le groupe G7 en justice, et obtenu en 2010 la requalification de son contrat de location de matériel en contrat de travail. Même les arti-sans taxis, propriétaires de leur licence, doivent passer sous les fourches caudines du groupe, s’ils veulent bénéficier de sa centrale de réservation.

En guerre contre l’open data.Ceux qui ont amorti leur licence depuis longtemps arrivent à ga-gner plusieurs milliers d’euros par mois. Mais les locataires ou les en-

dettés souffrent. D’abord parce que le contrat drastique de Taxis G7 leur impose une espèce de « per-mis à points » : une note sur 20 qui diminue à chaque écart constaté par un client mystère de G7. De plus, ils avaient aussi, jusqu’ici, l’inter-diction écrite de « s’affilier direc-tement ou indirectement à aucun autre service de mise en relation de transports de passagers à titre onéreux (centrale de réservation, service de commande par télé-phone, par internet ou par smart-phone). » Une clause d’exclusi-vité que la loi Thévenoud vient de supprimer. Nicolas Rousselet se résigne à « vivre avec cette brèche » dans son contrat radio. En revanche, il est en guerre totale contre le projet d’« open data » de ce même texte, qui permettra aux taxis volontaires d’ouvrir au public leurs données de localisation, dis-ponibilité et tarifs, facilitant ainsi la mise en contact avec des usagers via de nouvelles applications pour smartphone. Une vraie menace pour sa rente !

D’ailleurs, au Salon des taxis le 31 janvier dernier, des chauffeurs cannois ont dévoilé Offwigo. « Cette application de réservation pour smartphone démarrera, si on arrive à recruter 15.000 membres », explique Georges Marchand. Sur son dépliant qui exhorte ses collègues à créer ensemble « le plus grand réseau de taxis indépendants de France », un petit codicille en dit plus long que de grands discours : « Indé-pendant ou affilié, propriétaire ou locataire, personne ne peut vous l’interdire. »

Client de base négligé.Nicolas Rousselet, lui, ne supporte pas qu’on lui donne des leçons de modernité. Il a même attaqué en diffamation Nicolas Colin, un entrepreneur du numérique qui a publié sur le web un billet le qua-lifiant de « fossoyeur de l’innova-tion ». Outré, le roi du taxi vante l’avance technologique de son groupe : « Pionnière des voitures à moteur contre les fiacres à la fin du 19e, la compagnie G7 est à présent championne de la French Tech », affirme-t-il. Il cite ses « 100 millions d’euros d’investisse

ment depuis dix ans », ses « 40 informaticiens, ses cadres poly-techniciens », sa « gamme éten-due d’offres : GreenCab, Break, MaxiCab, Horizon, FamilyCab, chauffeurs anglophones…»

La compagnie a, certes, amé-lioré ces dernières années la qua-lité de ses prestations. Mais elle a bel et bien négligé le client de base. Du coup, le « système Rousselet » commence à se fis-surer, sous l’assaut brutal d’Uber et de ses émules (Le Cab, Chauf-feur privé, SnapCar…). L’ad-versaire californien est redou-table : créé en 2010 et financé par Google et Goldman Sachs, Uber est aujourd’hui valorisé 40 milliards de dollars Présent dans 70 villes sur la planète, cette pla-teforme de VTC a déjà enregistré 4.000 chauffeurs professionnels à Paris et plus un millier de conduc-teurs occasionnels sur son ser-vice UberPop. Rousselet tempête « Uber, qui ne respecte aucune règle et ne paie pas d’impôts en France grâce à l’optimisation fiscale, progresse en grande partie grâce à une concurrence déloyale ! »

Contre-attaque mondialeIl est vrai que la société améri-caine conteste en justice toutes les entraves réglementaires, et qu’elle continue à développer son service Pop, illégal en France de-puis le 1er janvier dernier. Mais le vrai handicap commercial de la compagnie G7 par rapport aux plateformes VTC, c’est bien son modèle d’affaire qui impose au client un coût de réservation de 5 euros aux heures de pointe, plus les « frais d’approche » au compteur. Un familier du système explique : « Dans une zone donnée, son sys-tème de distribution de courses ne sert pas le taxi le plus proche du client, mais celui qui a attendu le plus longtemps. Cela permet aux chauffeurs de compenser un taux d’occupation des voitures qui n’est pas optimisé. »

Et tant pis pour le client, qui doit régler une note déjà salée, quand il embarque ! Mais G7 lance à pré-sent sa contre-offensive : « On va construire le contre-Uber mon-

dial du taxi ! », explique Nicolas Rousselet, qui parcourt la planète pour rallier les leaders locaux du taxi, sous la bannière de son appli pour smartphone eCab. Il détaille : « Le système est déjà opérationnel en France, en Belgique et aux Pays-Bas. On négocie avec Dublin, Manches-ter, Berlin, Toronto, Vancouver, un gros acteur italien et douze villes en Inde… »

Objectif : constituer un réseau de 38.000 taxis, dans 54 villes de 9 pays. Il y a encore trois ans, cette initiative aurait pu couper l’herbe sous le pied d’Uber... Mais face à la puissance de frappe acquise par les « Huns » de la Silicon Valley, le combat sera rude.

Article du nouvel observateur fait par Dominique Nora @domnora

NB : Le groupe G7 sera présent au TDAY.

2322

Page 13: Emag Assurance en mouvement janv 2016

2524

Prendra-t-on demain sa complémentaire santé chez Google ? L’assurance et la banque font par-tie des tout premiers secteurs d’ac-tivité a s’être emparés du numé-rique, avant même l’invention par Alan Turing et son équipe du pre-mier ordinateur électronique dans les années 40, bien avant, du temps de la mécanographie, au tout début du XXe siècle, une période où le secteur naissant de ce qui devien-dra pas la suite l’informatique était représenté par IBM et Bull. Il n’est du coup pas surprenant que ces pro-fessions, avides de calculs et très gourmandes en données, fassent parti de celle à qui la vague à ve-nir de la big data, combinée à des innovations telles que le wearable computing, de la voiture connec-tée et l’internet des objets, promet une disruption fracassante. L’une des grandes questions en suspend est de savoir si cette disruption redistribuera les cartes au profit de nouveaux entrants issus des GAFA ou si elle confortera des acteurs en place qui auront su, mieux que d’autres, anticiper et profiter de la « révolution numérique ».

Le Big data va repenser la relation assureur-assuré.L’assurance - et dans une moindre mesure la banque - repose en grande partie sur une science : les statistiques. L’apparition conco-mitante de ces deux disciplines au XVIIIe siècle montre à quel point leurs destins sont liés, et le destin des statistiques est en train de connaitre un bouleversement d’une amplitude sans précédent avec la Big Data. Les statistiques permettant d’appréhender de façon rationnelle le risque relatif à un client, en s’efforçant de le faire entrer dans une case. Un modèle somme toute assez grossier qui pourrait bénéficier d’une person-nalisation extrême, synonyme à la fois de marges (plus) confortables coté assurance et de prix plus adap-tés à chaque situation coté assurés, voir d’un renouvellement en pro-fondeur de l’offre - assurance à la demande, à la volée, pour quelques

jours, voir quelques heures : tout est imaginable, il suffit de voir comment l’offre en matière d’hôtellerie a été redéfinie par Airbnb pour s’en convaincre.

Le rythme avec lequel la plupart des consommateurs disséminent une multitude de données person-nelles, consciemment ou pas, est de plus en plus frénétique, et ne peut que s’accélérer avec l’arrivée des objets, voitures et autres vête-ments connectés, pour partie orien-tés vers le « quantify self », les données de santé, et la surveillance des modes de vie - et par extension de la prise de risque au quotidien de leurs utilisateurs. Cela laisse entrevoir un renouveau en profon-deur de la relation assureur-assuré, basée sur un contrat consistant à responsabiliser l’assuré face au risque, renforcé par un monitoring permanent de celui-ci, en échange d’un contrat plus adapté, et certai-nement bien moins couteux.

Facebook s’est (presque) lancé dans le credit rating.La Big Data permettra de son côté de personnaliser chaque police d’assurance ou chaque emprunt bancaire en fonction d’une estima-tion individualisée du risque bien plus fine que ce que l’assurance est en mesure de faire aujourd’hui. Témoin Facebook, qui a récem-ment annoncé la mise au point d’une mesure assimilable à un credit rating basé sur les activités que vous pouvez déployer sur leur plateforme, ou Google, qui vient d’investir dans une start-up, « Os-car Health », déjà valorisé à plus d’un milliard de dollars, et qui pro-met de révolutionner l’assurance santé. Pour arriver à cela, il faudra lever quelques réticences et proba-blement quelques freins légaux - ce qu’une communication adaptée et un lobbying forcené devraient être en mesure de faire, particu-lièrement dans un pays comme la France, ultra conservateur face aux mutations induites par les techno-logies et dont les législations sont lourdement influencés par le poids des lobbies.

Promettre une mutuelle de santé bien moins couteuse en échange d’une surveillance de l’assuré face

aux risques qu’il fait encourir à sa santé au quotidien - alimentation, pratique sportive régulière, cycles de sommeil respectés, etc - n’a rien d’invraisemblable, et le monito-ring précis de tous ces paramètres n’a rien d’irréaliste. On remplace un « contrat de confiance » maté-rialisé par un bout de papier par un échange entre des données per-sonnelles et un service amélioré, un deal sommes toutes banal de nos jours, auquel la plupart des consommateurs ne trouvent finale-ment pas grand-chose à redire. On pourrait même y voir un progrès à travers un accent mis sur une plus grande responsabilisation des assu-rés, qui profiterait à la communau-té dans son ensemble en réduisant de façon significative le budget de la santé à travers la responsabilisa-tion et la prévention - un domaine dès à présent abordé par Google à travers une pilule connectée mise au point par son « X-Lab », en mesure de détecter aussi bien un cancer qu’une attaque cardiaque imminente, ou ses lentilles de contact destinées à soigner le dia-bète, mis au point en collaboration avec Sanofi. Des offres sur-mesure grâce au quantified self.Il en va de même pour tout un tas d’autres domaines relatifs à l’assu-rance des particuliers - votre télé-phone, équipé d’un GPS, est dès à présent en mesure de savoir si vous respectez les limitations de vitesse au volant, et peut d’ores et déjà avoir une idée précise de votre activité sportive. Certains as-sureurs ont d’ores et déjà misé sur des boites noires installées à bord des automobiles, mais celles-ci devenant de plus en plus connec-tées, cette « barrière à l’entrée » aura vite fait de sauter au profit d’un smartphone disposant de ses propres capteurs et pouvant au besoin interroger la voiture pour obtenir des données complémen-taires.

Demain, votre montre connectée en saura bien plus encore, et un assureur pourra prendre en compte ces données afin de réajuster, en temps réel au besoin, votre assu-rance. Une mutuelle avec un prix cassé en échange d’une alimenta-

tion saine, d’une pratique sportive régulière, d’un rythme de sommeil respecté et d’une intrusion perma-nente dans votre intimité ? C’est parfaitement possible - les barrières technologiques sont pour ainsi dire inexistantes, quant aux freins psychologiques, la facilité avec laquelle la loi sur la surveillance est passée en France laisse penser qu’il n’y aura qu’un petit groupe de résistants pour s’opposer à ce que la plupart des consommateurs prendront comme une augmenta-tion de leur pouvoir d’achat, négli-geant de prendre en considération la dimension liberticide d’une telle proposition. Après tout, Android, avec Google Now, vous propose dès aujourd’hui un service d’assis-tance dans vos déplacements d’une qualité remarquable, en contre-partie d’une intrusion à peine plus prononcée dans vos données personnelles.

Le problème (pour AXA ou la BNP), c’est que les champions de cette intrusion dans l’intime, de sa monétisation et de la fourniture, en contrepartie de ces données haute-ment personnelles, de services plus ou moins gratuits, sont aujourd’hui des acteurs qui ne sont pas - pour l’instant - dans le monde de l’assu-rance et de la banque. Google et Facebook, pour ne citer qu’eux, excellent dans l’Art et la manière de mettre en place une relation avec leurs utilisateurs consistant à échanger leur intimité contre un service immatériel.

Quelle place pour les assureurs traditionnels ?Google - qui est sans doute la plus grande menace qui plane sur le monde de la banque assurance, en dehors d’un possible et imminent crash financier mondial - est le plus grand employeur de statisti-ciens dans le monde, et a démon-tré par le passé à quel point cette maitrise des statistiques lui per-mettait de réaliser des services - comme la traduction en ligne ou la correction orthographique - très éloignés de l’usage traditionnel des statistiques. Tabler sur une assurance Google demain n’a rien d’ahurissant, la firme de Montain View maitrise les mathématiques propres au métier d’assureur

mieux que quiconque, et dispose de capacités de calcul que même la NSA lui envie, ainsi que d’une réserve de trésorerie suffisante pour s’improviser assureur ou banquier du jour au lendemain.

Qu’en est-il du monde de la banque/assurance ? Est-il en mesure de parcourir la distance qui le sépare de ces hypothétiques polices d’assurance ultra person-nalisées ? De renouveler la relation qu’il a établit de longue date avec ses assurés pour devenir bien plus intrusif et omniprésent ? D’obtenir de leur part un blanc seing sur leur intimité et de se comporter comme un prescripteur sur leur mode de vie ?

A ceux qui pensent que ce scénario d’une disruption totale du monde de l’assurance par des acteurs du numérique est fantai-siste, il conviendra de faire remar-quer qu’Apple est passé avec brio du marché de l’informatique à celui de la musique et de la télé-phonie avant de s’attaquer à l’hor-logerie et par son intermédiaire à la santé, que Google, parti d’un moteur de recherche est en passe, lui aussi, de devenir un acteur de la santé et des objets connectés, ou qu’Amazon, initialement un commerçant en ligne, est le leader mondial incontesté du marché du cloud computing, et propose dé-sormais à ses clients d’abriter dans leur foyer un curieux objet baptisé « Echo », écoutant en permanence les conversations au sein de leur habitat de façon proposer un ser-vice d’assistance qui fait passer Big Brother pour un vieux transis-tor dont le seul tord, au fond, est de n’avoir jamais su trouver une valeur d’usage qui fasse passer la pilule de la mise à mort de la vie privée qui allait avec.

Les capacités à muter et à se diversifier des géants de la Silicon Valley, combinée à leur puissance financière et technologique, re-présentent sans nul doute le plus grand danger que l’on puisse ima-giner pour le monde de la banque et de l’assurance, qui ferait bien de réfléchir dès à présent sur ses propres capacités à muter en pro-fondeur et à faire évoluer de façon

radicale sa relation avec les assurés et d’explorer toutes les pistes, même les plus fantaisistes.

Article de Fabrice Epelboin, @epelboin expert Frenchweb.

Page 14: Emag Assurance en mouvement janv 2016

2726

Stéphane RICHARDPrésident-Directeur Général du groupe ORANGE.

Le PDG d’Orange a annoncé au printemps dernier son intention de lancer une banque en France en 2016. L’opérateur télécoms veut générer 400 millions d’euros de revenus supplémentaires d’ici à 5 ans grâce aux services financiers.

C’est une incursion qui promet de capter l’attention du secteur finan-cier français dans son entier. Sté-phane Richard, le PDG d’Orange a annoncé au printemps dernier son intention de lancer une banque en France . Ce sera la pièce maî-tresse de son incursion dans les services financiers, qui doivent lui permettre de générer 400 millions d’euros de revenus supplémen-taires d’ici à 5 ans. Cette ambition est significative puisque ce mon-tant représente deux fois le revenu annuel de Boursorama, leader de la banque en ligne dans l’Hexagone.

Initialement fixé au début de l’an-née, ce lancement devrait finale-ment intervenir dans la seconde moitié de 2016, le choix du par-tenaire bancaire étant en cours de finalisation. « Cela sera une banque de complément, celle que vous utilisez avec votre commu-nauté d’amis et qui va permettre de faire des petites opérations totale-ment sécurisées instantanément », a expliqué Stéphane Richard aux « Echos » il y a quelques mois . Ce nouvel acteur devrait res-sembler peu ou prou à « Orange Finance », une application mobile lancée fin 2014 en Pologne et qui a déjà convaincu plus de 100.000 clients et en vise un million dans

trois ans. Montée en partenariat avec mBank, troisième établisse-ment bancaire du pays, Orange Finance permet de payer, de trans-férer de l’argent, d’en retirer ou encore de souscrire un crédit en quelques minutes.

Les concurrents d’hier sont les alliés d’aujourd’hui.L’incursion d’Orange dans les ser-vices financiers est d’autant plus intéressante que, plutôt que de se lancer seul, l’opérateur s’associe à un acteur bancaire existant. Elle illustre ainsi un mouvement de fond qui voit les concurrents d’hier devenir de nouveaux alliés. En piste pour faire affaire avec Orange via sa filiale Boursorama, la Société Générale « se doit d’être en constante évolution pour s’adap-ter à un monde dans lequel les frontières traditionnelles entre les métiers bougent. Alors que les re-venus de la banque de détail seront sous pression à l’avenir, la priorité est de créer de la valeur et, pour ce faire, il peut être bon d’oublier son intérêt immédiat pour créer plus de valeur à deux. Les parte-nariats établis par Boursorama en sont la meilleure démonstration », expliquait le 6 novembre dans « Les Echos » Bernardo Sanchez Incera , directeur général délégué de Société générale.

Une telle analyse est de plus en plus largement partagée parmi les banques, en témoignent les récentes annonces d’alliance entre des groupes bancaires ayant pignon sur rue et des start-up de la finance. Crédit Mutuel Arkéa a ainsi acquis la FinTech Leetchi.com tandis que BPCE a, dans les semaines qui ont suivi, mis la main sur le PotCommun.fr , une autre cagnotte digitale. Mais contrai-rement à ces « FinTech » très spécialisées, qui apportent une agi-lité et une culture disruptive aux banques en échange de moyens financiers pour développer leur service de niche, un acteur comme Orange est moins complémentaire pour une banque. De par son poids financier et ses quelque 24 millions de clients sur le mobile, l’opérateur risque même de prendre des clients à sa banque partenaire. D’ailleurs les accords signés avec mBank en Pologne prévoient qu’à terme

Orange puisse lui racheter les clients. « Toute la question est de savoir comment on partage cette valeur supplémentaire » créée par le partenariat, reconnaissait en no-vembre Bernardo Sanchez. C’est sans doute la raison pour laquelle Orange met plus de temps que prévu à trouver son partenaire ban-caire.

Article de @NinonRenaud Chef du Service Finance des Echos

Philippe WAHLPrésident-Directeur Général du groupe LA POSTE.

La Poste riposte aux assauts des géants du colis.Nouveaux services, acquisitions de start-up, applications mobiles : pour contrer des concurrents dé-sormais mieux armés, l’entreprise publique innove dans la livraison de paquets, activité dynamique et rentable.

Une grande première à La Poste : dimanche 20 décembre, une cen-taine de facteurs enfourcheront leurs vélos électriques pour livrer des paquets au pied des sapins de sept métropoles françaises. Un dimanche, une hérésie ! C’est qu’il y en a des colis à écouler en cette période d’avant Noël. Xavier Mal-let, le directeur général adjoint de la branche services-courrier-colis, explique : « Colissimo distribue habituellement 1 million de colis par jour, mais passe à 2 millions les lendemains de week-end de décembre ! »Ce doublement de trafic est une aubaine pour l’entreprise publique qui peine sur le marché du cour-rier, dont les volumes chutent de 6% par an. Les paquets, eux, explosent, dans le sillage de l’e-commerce. Jusqu’à 8% de pro-gression pour les expéditions les plus pressées. Mieux, la croissance y est profitable, avec une marge d’exploitation d’environ 9%. Les perspectives sont alléchantes : « Les Anglais envoient 2,5 fois plus de colis que les Français, les Allemands, 2 fois plus », rap-pelait le PDG Philippe Wahl lors de la présentation de sa stratégie numérique, début octobre. La

Poste met donc le paquet.

Offensive américaine.Et pour cause : elle n’est pas la seule à avoir flairé le bon filon. Il y a dix ans, l’entreprise jouissait d’une position ultra dominante avec ses Colissimo et Chronopost. Mais en 2012, lorsque le leader mondial UPS s’est emparé d’un petit acteur, Kiala, elle s’est inquié-tée. Ce n’était que le début. L’an dernier, c’est Amazon qui a mené l’offensive : en achetant 25% d’un autre petit livreur, Colis privé, le champion du monde de la vente en ligne entre en scène. L’américain est même monté à 100% mi-oc-tobre. « C’est sûr, ce n’est pas une bonne nouvelle », admet Philippe Wahl, qui se félicitait jusqu’alors de ce formidable faire-valoir qu’était Colis privé. Avec Amazon aux manettes, le petit rival fragile et désorganisé va vite monter en compétence.

Pour contrer l’offensive de son premier client, La Poste a engagé un bras de fer : durant la très haute saison de Noël, l’américain a be-soin d’elle. « Cela fait donc l’objet d’âpres négociations », dit le PDG français. Si Amazon réserve ses colis à plus forte marge à Colis privé, La Poste durcira les condi-tions commerciales de son service hivernal. Mais déjà l’entreprise a une nouvelle raison de frémir. En avril, FedEx, autre mastodonte américain, a jeté son dévolu sur le néerlandais TNT. Une fois le géant FedEx dans ses murs, TNT, le pre-mier rival de La Poste en Europe, qui était au bord du gouffre finan-cier, se rétablira vite en appliquant les méthodes du géant américain. Bruxelles devrait autoriser en jan-vier prochain la fusion, ouvrant une autre brèche dans la vie pai-sible de La Poste.Philippe Wahl le sait : la guerre des colis ne fait que débuter. D’au-tant que les messageries viennent d’être condamnées par l’Autorité de la concurrence pour entente sur le prix du transport. Et malgré cette moindre concurrence arran-gée, Colissimo a perdu 1 point de part de marché par an depuis dix ans. C’est maintenant qu’il faut donner le coup de collier. « Nous ne lancerons pas de guerre des prix, prévient Xavier Mallet.

La bonne dynamique est d’innover pour faire grossir le marché. »

Drones en test.Le nouveau service lancé cet au-tomne, le colis dans la boîte aux lettres, le prouve : il facilite le retour d’un paquet à l’envoyeur, et inversement. Et depuis quinze ans, La Poste investit 250 millions d’euros chaque année en acqui-sitions et développements indus-triels et informatiques. Elle a ainsi pris, fin octobre, une participation minoritaire dans Stuart, une start-up française de courses urbaines urgentes qui s’appuie sur des li-vreurs autoentrepreneurs, comme les VTC d’Uber. « Une façon de transformer l’« ubérisation » rampante de nos métiers en op-portunité », précise Paul-Marie Chavanne, le président de GeoPost, filiale mondiale des colis de La Poste. Pour ne pas se laisser distancer par Amazon, La Poste essaie aussi les drones. Jean-Claude Sonet, le directeur marketing de GeoPost, raconte : « Nous ne pen-sons pas que cela sera massif, mais nous testons pour apprendre. Cela peut s’avérer efficace pour des zones inaccessibles ou des livrai-sons très urgentes. » L’entreprise travaille donc depuis un an avec Atechsys, PME experte en concep-tion de drones et seule habilitée au vol par la direction générale de l’aviation civile (DGAC).

Discrète révolution en interne.Enfin, La Poste multiplie les applis : Predict, l’an dernier, pour avoir un créneau de deux heures de livraison du jour pour le len-demain ; ou Follow my parcel en 2016, pour suivre minute par minute son colis et savoir quand passera le livreur.Outre ces innovations visibles, La Poste opère aussi une révo-lution plus discrète en interne. Comme la double tournée, une le matin, une le soir, testée à Angers et à Lyon, qui fait chuter le taux d’échec de réception de 14 à 3%. Ou la livraison le dimanche, testée le 20 décembre. Histoire d’habi-tuer les 90.000 postiers à l’idée… Des nouveautés discrètes mais révolutionnaires.

Article d’Alice Mérieux pour Challenges.

Page 15: Emag Assurance en mouvement janv 2016

QUELQUES INITIATIVES NUMÉRIQUES

“ Les assureurs ne veulent plus rien assurer sans avoir l’assurance que le risque qu’ils garantissent est devenu inexistant. ” (Philippe Bouvard)

Les marques, les dirigeants & leurs collaborateurs vivent une véritable

révolution qui remet profondément en question le modèle des agences,

leurs métiers, leurs méthodologies et leurs compétences.

Notre proposition de valeurs s’appuie sur l’innovation, la performance,

sur des expertises métiers et sur la connaissance des sujets traités.

www.mouvoo.comcontact : [email protected]

Page 16: Emag Assurance en mouvement janv 2016

3130

Groupago : L’achat groupé d’assurances.Groupago, site belge qui permet d’effectuer un achat groupé d’assu-rances est un « concept de solida-rité qui permet de profiter d’avan-tages non négligeables en matière d’assurance ». Concrètement, le site propose des achats groupés en assurance c’est-à-dire qu’avec Groupago, les internautes ont l’op-portunité incontestable de s’allier en famille, entre amis et avec des milliers d’autres personnes dans le but commun d’offrir des privilèges de groupe et des prix attractifs.Mais concrètement comment cela fonctionne-t-il pour l’internaute ? Il existe quatre étapes : • L’internaute remplit un formu-laire en quelques clics.• Dans les 48h, le site propose la meilleure offre selon le profil de l’internaute.• L’utilisateur du site est invité à faire la promotion du site auprès de ses contacts et verra sa prime d’as-surance diminuer selon le nombre d’inscrits.• Au bout de 15 jours, l’offre est validée et l’internaute peut y sous-crire.

Hospitalidée : Le partage des avis sur les établissements médi-caux. Lorsqu’on doit s’adresser à un éta-blissement médical (hôpital, cli-nique), le choix est souvent diffi-cile. Comment choisir ? Sur quels critères ? Souvent on se base sur l’avis d’un proche. Mais choisir un établissement médical sur un ou deux seuls avis est-ce vraiment raisonnable ?C’est pour répondre à cette problématique qu’est né le site Hospitalidée. Le principe de ce site est simple. L’objectif est de centraliser les avis et les idées des internautes sur les établisse-ments médicaux. Les internautes déposent sur le site des avis sur les hôpitaux et cliniques qu’ils ont fré-quenté de manière anonymisée. De ce fait, quand le futur patient hésite entre plusieurs établissements, il peut se baser sur une multitude d’avis et pas seulement un ou deux avis de proches. Les clients d’Hospitalidée sont les hôpitaux et les cliniques. Grâce à

cette plateforme, Hospitalidée peut fournir ensuite aux hôpitaux et aux cliniques un panorama de la situa-tion, anonyme. Ils peuvent ainsi :• Mesurer le niveau de satisfaction générale, le suivre au fil de l’eau• Echanger directement avec les patients si ces derniers le sou-haitent• Prendre conscience de dysfonc-tionnements éventuels, par service• Et surtout, prendre des décisions d’amélioration des services à par-tir de ce que Hospitalidée leur a suggéré.Le partage centralisé des avis sur les établissements médicaux est quelque chose qui existait déjà aux Etats-Unis, mais pas en France. Avec Hospitalidée, les Français savent maintenant où rechercher des avis sur les établissements mé-dicaux.

Budget Insight avec Swiss Life lancent LaFinBox.Swiss Life acteur majeur de l’assu-rance, s’est associé avec Budget Insight, une start-up déjà active dans la technologie d’agrégation de comptes bancaires, pour créer LaFinBox. LaFinBox est la pre-mière application du marché, qui donne à l’utilisateur une vision globale de son patrimoine finan-cier en consolidant l’intégralité de ses comptes en banque, assu-rance-vie, placements, épargne salariale de tous ses établisse-ments financiers. Gratuite, elle s’adresse à toute personne cliente de plusieurs établissements fi-nanciers (banques, compagnies d’assurance,etc.). L’intérêt de La-FinBox réside avant tout dans sa capacité à agréger, sur une même interface, l’intégralité des comptes de l’utilisateur : banques, assu-rance-vie, placements, épargne sa-lariale… Et ce, quels que soient les établissements financiers dans les-quels ils se trouvent. Ainsi, son uti-lisateur dispose en quelques clics d’une vision globale et consolidée de son patrimoine financier. Il peut suivre au quotidien l’évolution de ses actifs (détaillés et catégori-sés) sur chacun de ses comptes ou contrats.

En résumé LaFinBox c’est : • Avoir une vision globale de l’en-

semble de ses comptes bancaires et d’épargne• Suivre les performances de ses placements• Programmer des alertes mails qui permettent de piloter son épargne• Profiter d’une vision graphique simplifiée de son épargne, de ses recettes et dépenses.

Courant 2016, LaFinBox s’enri-chira pour délivrer de nouveaux services à valeur ajoutée à ses uti-lisateurs, reposant sur l’analyse de données et le conseil (Robo Advisor). Cette version optimisée s’adressera également aux conseil-lers en gestion de patrimoine indé-pendants (CGPI) et aux banques privées, dont le métier est amené à intégrer de plus en plus d’outils digitaux. Disponible depuis le 11 décembre dernier en télé-chargement sur l’App Store, LaFinBox sera très prochaine-ment accessible sur Google Play (mars 2016).

Givesurance : Le courtier charitable. Givesurance est un site Internet américain de courtage qui pro-pose des contrats d’assurance en ligne tout en reversant une partie des revenus de son activité à des associations caritatives. Le visiteur n’a qu’à fournir quelques informations sur son contrat (com-pagnie, date d’expiration, numéro de police…) et, si son assureur fait partie des quelques 200 parte-naires enregistrés (parmi lesquels figurent de grands noms, tels que Progressive, MetLife, Zurich…), il va pouvoir bénéficier immédia-tement d’une ristourne, pouvant atteindre 5% de ses primes men-suelles, à distribuer à l’associa-tion de son choix.

L’avantage de Givesurance est qu’elle a déjà établi des collabo-rations avec quelques associa-tions importantes (Habitat for Humanity, Books for Africa, PeaceNow.com…), qui se char-gent de promouvoir (gratuite-ment) le concept auprès de leurs membres. De ce fait, en écono-misant une partie du budget promotionnel, Givesurance peut proposer des tarifs attractifs. Mais comment se passe la relation

contractuelle entre l’internaute et Givesurance ? Lorsqu’un inter-naute s’engage avec Givesurance, celle-ci prend la place de son ancien intermédiaire, sans requérir la moindre intervention de sa part et sans qu’aucune modification (notamment tarifaire) ne soit ap-portée à sa police. Cependant, dès cet instant, l’assuré bénéficie d’une rétrocession des commissions de courtage (à hauteur de 30%, à peu près), dont il peut disposer auprès d’une ou plusieurs associations caritatives, grâce à un tableau de bord en ligne.

Givesurance repose donc sur une activité de courtage tout en rever-sant une partie de ses revenus à des associations, et pourrait révolu-tionner l’activité de courtage.

I Wheel Share le réseau social pour les personnes handicapées.I Wheel Share est une application mobile à destination des personnes handicapées, qui délivre une carte interactive dont l’objectif est de cartographier les expériences, bonnes ou mauvaises, rencon-trées par les handicapés moteurs, auditifs et visuels. L’objectif est de donner une meilleure visibi-lité aux personnes handicapées et améliorer l’accessibilité des lieux. Le prototype de l’appli-cation est téléchargeable sur Android. Sur une carte interactive, les utilisateurs pourront signaler les galères ou les bonnes surprises de leur vie quotidienne. Via l’ap-plication, les personnes handicapés vont ainsi pouvoir savoir qui est « handi friendly » et qui ne l’est pas. Les commerces signalés comme inaccessibles sur l’appli se verront proposer un carrot mob, un événement anti-boycott. Le but ? Organiser une soirée, dont les recettes serviront à financer les travaux pour rendre le lieu acces-sible. L’application I Wheel Share est actuellement en cours de déve-loppement. Faciliter l’accès des personnes handicapées aux lieux publics et commerces doit être effectivement une priorité dans notre société.

Axa Protection Juridique lance « Mes pires soldes ».

Avec les soldes d’hiver beau-coup de Français vont sur le web pour effectuer leurs achats. Mais les déceptions suites à ces achats peuvent être fréquentes et des litiges peuvent survenir. Mais que font les Français lorsque ces litiges arrivent ? Le baromètre d’AXA Protection Juridique sou-ligne qu’encore près d’un quart des Français font le choix de ne pas régler leurs litiges (23%). Et 70% d’entre eux estiment ne pas avoir le temps nécessaire pour se défendre par leurs propres moyens.Pour aider les Français à résoudre ces litiges, AXA Protection Juri-dique a lancé le 21 janvier 2016 la campagne digitale #MesPires-Soldes. L’opération #MesPires-Soldes s’est déroulée du 21 au 26 janvier 2016. Elle a incité les internautes à partager leur «pire» expérience d’achat en ligne dans le cadre des soldes. Elle s’est fait en 2 temps :

• du 21 au 25 janvier : avec le #MesPiresSoldes, les internautes ont partagé leurs mauvaises aven-tures d’achat en ligne. Ils ont pu également poser des questions liées à celle-ci.• le 26 janvier : une équipe de juristes d’AXA Protection Juri-dique a répondu en live, depuis le compte @AXAVotreService, aux questions des internautes pour leur apporter des solutions.Tout au long de la campagne, l’opé-ration a été soutenue par 3 vidéos mettant en scène des situations loufoques à la suite d’un achat en ligne pendant les soldes. Elles sont postées sur le compte Twitter et la page Facebook d’AXA Votre Service ainsi que sur la chaîne YouTube d’AXA France.

LesFurets.com lancent une nouvelle campagne de communication Le comparateur d’assurances LesFurets.com lance une nou-velle campagne de communication autour de publicités sur le thème : « partie de pêche ». Quand ils étaient petits, Hervé & François les deux Furets égéries du site adoraient les parties de pêche au calme... C’était sans compter sur

Monsieur Blindard et son énorme bateau ! La nouvelle campagne TV des Furets vous fait voyager dans le temps jusqu’à leur enfance, là où sont nées leur vocation et leur envie de créer LesFurets.com. Le 1er spot met en avant le choix en assurance auto proposé par le site LesFurets.com.

Page 17: Emag Assurance en mouvement janv 2016

TROPHÉES DE L’ASSURANCE TROPHÉES DE L’ASSURANCE

Les Trophées de l’Assurance 2016 c’est pour bientôt !

Les Trophées de l’Assurance sont de retour avec l’édition 2016, pour la 15ème année de suite. Les Trophées de l’Assurance récompensent les initiatives innovantes du secteur, quelque soit l’acteur qui porte cette innovation. Nous vous communiquerons bientôt les principaux éléments sur cette édition 2016 :

• Informations sur les dossiers de candidature• Composition du jury des Trophées de l’Assurance 2016• Liste des partenaires 2016 des Trophées de l’Assurance• Liste des catégories 2016 dans lesquelles vous pourriez concourir

Contactez Emmanuelle Lambijou !

Le jury des Trophées de l’Assurance 2016 en cours de composition !

Comme chaque année, pour désigner les lauréats des Trophées de l’Assurance 2016, un jury de professionnels du secteur sera composé pour délibérer sur les différents dossiers de candidature reçus dans les différentes catégories. Ce jury sera composé de professionnels des différentes familles du secteur de l’assu-rance (Assureurs, Mutuelles, Courtiers….), pour obtenir une certaine représentativité du marché de l’assurance français. Comme chaque année, les membres du jury dont leur société présente une innovation s’abstiendront de voter concernant leur propre dossier de candidature. La composition du jury des Trophées de l’Assurance 2016 est actuellement en cours !

Contactez Emmanuelle Lambijou !

33

Page 18: Emag Assurance en mouvement janv 2016

Classement E-Réputation Janvier 2016. Chaque mois, nous réalisons le clas-sement e-réputation dirigeants* des acteurs du secteur de l’assurance. Le dernier classement paru dans la tribune de l’Assurance est construit à partir de l’indice « Scan Perfor-mance E-réputation » qui calcule la réputation digitale des dirigeants/décideurs à partir de leur activité et leur visibilité numérique. Le focus a été effectué sur Alain Montarant qui a obtenu le score de 0.914 et dont vous trouverez ci-après le texte paru dans la Tribune de l’assurance.

Alain Montarant, mutualiste engagé !

Entre la COP21 et le sponsoring sportif, la réputation numérique d’Alain Montarant augmente à mesure qu’il s’engage aux côtés du groupe Macif qu’il préside.

Porté par les enjeux de la 21e confé-rence sur le climat à Paris, Alain Montarant a multiplié les prises de position ces dernières semaines, no-tamment pour faire le lien entre mu-tualisme et lutte contre le réchauf-fement climatique. Le président de la Macif en a profité pour réaffirmer les valeurs de son enseigne en fa-veur de la protection de l’environ-nement, faisant grimper au passage son identité numérique. Associé à Terra Eco dans un « Tour de France pour le climat » depuis octobre der-nier, « la Macif a le devoir envers la société, les individus et tout parti-culièrement les jeunes générations, qui sont et seront les premières vic-times, de prendre la parole dans ce débat », déclarait Alain Montarant récemment. Mais la e-reputation du

président de l’assureur mutualiste bénéficie également de l’engage-ment sportif tout particulièrement prolifique du groupe Macif, notam-ment dans la voile, avec la vic-toire de François Gabart et Pascal Bidégorry sur le maxi-trimaran Macif lors de la dernière Transat Jacques Vabre.

Retrouvez le classement complet sur le site de :

www.tribune-assurance.fr et sur Slideshare.

*L’indice Scan Performance E-répu-tation calcule la e-réputation des diri-geants/décideurs à partir de leur acti-vité et leur visibilité numériques. Basé sur une échelle de 0 à 10, l’algorythme de l’indice Scan Performance E-ré-putation intègre les principaux outils d’expression, de diffusion de contenu, de réseautage, ainsi que l’analyse de la visibilité. Cet indice n’analyse pas la tonalité des contenus numériques.

35

E-REPUTATION

Page 19: Emag Assurance en mouvement janv 2016

La e-réputation des dirigeants un élément essentiel. A l’heure du tout digital, l’image des entreprises et des dirigeants se joue aussi sur le web. Concept devenu stratégique dans la com-munication des marques et diri-geants, l’e-réputation doit être mieux comprise pour être in fine, mieux maîtrisée par ces acteurs.

Définition & concept de l’e-réputationApparu en 2000 dans un article scientifique rédigé par deux auteurs américains, McDonald et Slawson, le terme e-réputation a pris une certaine ampleur vers 2010. Plus communément appelée aujourd’hui web-réputation, cyber-réputation ou encore réputation numérique, elle est l’image véhiculée et/ou subie par une entreprise, une marque ou un dirigeant sur Internet. L’image perçue est relative à ses produits, services, ses activités. Cette image peut-être véhiculée par elle-même et/ou les internautes (clients, par-tenaires, prospects), sur les blogs, réseaux sociaux, sites d’avis, forums et autres espaces commu-nautaires.

Les enjeux de l’e-réputation.Internet est un terrain d’expression libre pour toute personne souhaitant donner son opinion sur un produit ou un service. Les réseaux sociaux, blog, forum ou sites d’avis fleu-rissent, rendant l’information en-core plus accessible à tous et pour tous. Au même titre qu’elle peut-être valorisée, l’image d’une entre-prise ou d’un dirigeant peut donc devenir fragile et vulnérable sur le web. Une campagne de dénigre-ment, plus communément appelée aussi « bad buzz », peut ainsi avoir des conséquences préjudiciables sur le bon fonctionnement de l’en-treprise. Cette dernière doit donc mettre en place des best practices pour protéger sa e-réputation de même que celle de ses dirigeants.

Best practices de l’e-réputation.Pour faire face à un risque lié à une perte de contrôle des informations communiquées sur la toile, les entreprises intègrent de

plus en plus l’« e-reputation mana-gement » dans leur réflexion stra-tégique. Près de deux tiers d’entre elles adoptent aujourd’hui une dé-marche de veille e-réputation.Tout d’abord, elles peuvent interna-liser cette démarche par du commu-nity management, un contrôle des mentions citées sur la marque ou les dirigeants avec des outils de veille, ou encore valoriser leur image sur différentes plateformes de publica-tion web (blog, presse, etc.). Les marques se tournent aussi vers des prestataires externes, agences web plus ou moins généralistes, ou des spécialistes sur ce secteur. Enfin, les entreprises peuvent tra-vailler étroitement avec des in-fluenceurs et leaders d’opinion, via les réseaux sociaux ou en rela-tion presse web par exemple, pour voir prospérer leur e-réputation. Cela formera incontestablement un cercle vertueux bénéfique pour l’entreprise.

Les « Social CEO » sont le reflet d’une époque, d’une capacité et d’un leadership qui va avec son temps.Les dirigeants des grands groupes du secteur de l’assurance repré-sentent leur marque. Si leur e-ré-putation subit un buzz négatif c’est toute l’entreprise qui est touchée. De même, si le dirigeant n’est pas présent sur le net, l’entreprise sera désavantagée par rapport à des concurrents où le dirigeant est for-tement actif sur la toile. Les diri-geants doivent être acteurs de leur identité numérique pour ne pas voir leur carrière hackée par la transformation numérique. Chaque vague de révolution sélectionne ceux qui s’adaptent le plus vite. Les « Social CEO » sont le reflet d’une époque, d’une capacité et d’un leadership qui va avec son temps. Le changement digital des modes de pensée des dirigeants et des employés passe en priorité par le développement de nouvelles compétences et de nouveaux cadres de référence. Ainsi, les chefs d’en-treprises voient leur rôle de com-muniquant évoluer en dehors des cercles sociaux exclusifs habi-tuels. La gestion de la réputation, l’équité de marque et la gestion de la marque personnelle des dirigeants

sont maintenant très liées. Elles deviennent un enjeu d’affaires évi-dent pour beaucoup d’entreprises, qu’elles soient petites, moyennes ou grandes. Les lignes de ruptures ne font au-cun doute : nouvelles technologies + nouveaux usages = nouveaux modèles d’affaires numériques = nouvelles organisations = nouvelles compétitions = nouveaux emplois. La disruption digitale est partout et le premier facteur de succès est la rapidité.

Important : Il est primordial, dans un 1er temps, pour les diri-geants du secteur de l’assurance de mesurer leur indice de e-réputation. Le Scan performance à destination des dirigeants du secteur de l’assu-rance calcule la réputation digitale des dirigeants/décideurs à partir de leur activité et leur visibilité numé-riques. Basé sur une échelle de 0 à 10, l’algorithme de cet indice intègre les principaux outils d’expression, de diffusion de conte-nu, de réseautage, ainsi que l’ana-lyse de la visibilité.

Si vous souhaitez connaître votre indice, contactez-nous !

3736

PERTE D’AUTONOMIE

Page 20: Emag Assurance en mouvement janv 2016

3938

La loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement rentre en vigueur.Le 1er janvier 2016, la loi publiée au journal officiel du 29 décembre 2015 est entrée en vigueur. Cette loi a pour objectif d’aider les personnes âgées en perte d’auto-nomie au quotidien. Nous allons vous présenter les principales mesures de cette loi.

Des mesures concrètes pour améliorer le quotidien des personnes âgées et de leurs proches.Des mesures concrètes vont per-mettre aux personnes âgées de pré-server au mieux leur autonomie et à leurs proches aidants de recevoir un soutien adapté à leur situation. Ce sont principalement les dépar-tements, en charge de l’aide à d’au-tonomie des personnes âgées, qui vont être chargés d’appliquer ces nouvelles mesures. L’APA (alloca-tion personnalisée d’autonomie) à domicile est réformée. Les bénéfi-ciaires de l’APA gagnant moins de 800 € seront désormais exonérés de participation financière. Les plafonds nationaux des plans d’aide seront augmentés. Cette mesure permettra d’augmenter le nombre d’heures d’aide à domicile des per-sonnes qui en ont le plus besoin, en particulier celles qui atteignent actuellement le plafond de leur plan d’aide alors qu’elles auraient besoin d’un nombre d’heures d’interven-tion supérieur.

De plus, lors de l’évaluation à do-micile, l’équipe médico-sociale APA mettra en œuvre une évalua-tion globale de la situation et des besoins de la personne, y compris en matière d’aides techniques ou de travaux d’adaptation du logement. L’évaluation prend en compte aussi la situation et les besoins propres des proches aidants.

La reconnaissance et le soutien des proches aidants.La loi reconnaît tout d’abord l’action du proche aidant en lui

donnant une définition et lui recon-naissant des droits. Une personne qui vient en aide de manière régu-lière, à titre non professionnel, pour accomplir une partie ou la totalité des actes de la vie quotidienne d’une personne âgée en perte d’autono-mie peut être considérée comme un proche aidant.

Afin de soutenir les proches aidants, la loi instaure un droit au répit, intégré à l’APA, pour permettre aux proches aidants qui ne peuvent pas être remplacés et dont la pré-sence ou l’aide est indispensable à la vie au domicile du bénéficiaire de l’APA de prendre un temps de re-pos. L’accueil de la personne aidée dans un accueil de jour ou un héber-gement temporaire pourra être fi-nancé jusqu’à 500 € par an au-delà des plafonds de l’APA. Cette enve-loppe pourra aussi servir à financer des heures d’aide à domicile sup-plémentaires. En cas d’hospitalisa-tion d’un proche aidant qui ne peut être remplacé et dont la présence ou l’aide est indispensable à la vie à domicile, une aide ponctuelle pourra être accordée. Son montant pourra atteindre jusqu’à 992 euros au-delà des plafonds de l’APA.

Un soutien à la prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées.Dans chaque département, une conférence des financeurs de la prévention de la perte d’auto-nomie va adopter un programme coordonné de financement des ac-tions de prévention pour toutes les personnes âgées de 60 ans et plus. La conférence a vocation à finan-cer à la fois des actions collectives de prévention et de lutte contre l’isolement, mais aussi des aides individuelles pour faciliter l’accès aux aides techniques pour les per-sonnes âgées à revenus modestes. La loi donne un nouveau souffle aux logements foyers renommés « résidences autonomie » et renforce leur rôle dans l’offre d’habitat inter-médiaire entre le domicile et l’ins-titution pour personnes âgées auto-nomes et semi-autonomes.

Un renforcement de la transpa-rence et de l’information sur les prix pratiqués en EHPAD.

L’annuaire du portail www.pour-les-personnes-agees .gouv.fr comportera d’ici fin 2016 :

• Les prix de l’hébergement prati-qués par l’ensemble des EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) publics, associatifs et privés com-merciaux. Les prix affichés corres-pondront à un socle de prestations liées à l’hébergement défini par un décret en cours de publication, ce qui facilitera la comparaison des prix des établissements.

• Les tarifs dépendance en vigueur dans l’établissement. Une réaffirmation des droits et libertés des personnes âgées.Les personnes âgées résidant dans des établissements médico-so-ciaux ou faisant appel à un service médico-social auront désormais la possibilité de désigner une per-sonne de confiance dans le cas où elles rencontreraient des difficul-tés dans la compréhension de leurs droits. La désignation de la per-sonne de confiance était jusqu’alors uniquement réservée aux personnes hospitalisées.La loi renforce également la pro-cédure d’acceptation du contrat de séjour au moment de sa signature à l’entrée en maison de retraite, permettant de mieux s’assurer du consentement de la personne ac-cueillie, de la connaissance et de la compréhension de ses droits. Enfin, des actions de communication pour faire connaître le mandat de protec-tion future qui permet d’anticiper sa perte d’autonomie et organiser à l’avance sa propre protection, se-ront mises en place.Toutes ces mesures ont un seul ob-jectif : renforcer l’aide aux proches aidants et aux personnes en perte d’autonomie et leur faciliter leur quotidien.

Le 8ème débat OCIRP Autonomie a eu lieu. Le jeudi 21 janvier dernier a eu lieu au Studio 104 de la Maison de la Radio, Paris 16ème, le 8ème dé-bat OCIRP Autonomie organisé par l’OCIRP en partenariat avec France Info et Le Monde avec les Groupes de Protection Sociale et la Mutualité. Ce débat a réuni les Directions Générales des membres et partenaires de l’OCIRP autour du thème : « Perte d’autonomie : quelles politiques, quels finance-ments ? ».

Le programme était le suivant : • Introduction par la Présidence de l’OCIRP et ouverture de la journée par Mme Laurence ROSSIGNOL, Secrétaire d’Etat

chargée de la Famille, de l’En-fance, des Personnes âgées et de l’Autonomie.

• table ronde n°1 L’autono-mie : question de financement, question de société, question de regard animée par Patrick Lelong de France Info et Frédéric Caze-nave du Monde.

Durant cette table ronde les ré-sultats du Baromètre OCIRP - France Info - Le Monde 2015 ont été présentés par Jean-Manuel KUPIEC, DGA de l’OCIRP. Puis, un débat sur les résultats du Baromètre et sur les enjeux glo-baux de la perte d’autonomie a été organisé.

• table ronde n°2 L’autonomie : la place et le rôle de la protection sociale complémentaire animée par

Patrick Lelong de France Info et Frédéric Cazenave du Monde.

Avec les Directions Générales ou les présidences des membres et partenaires de l’OCIRP :

AG2R La Mondiale Humanis KLESIA Malakoff Médéric Mutex Pro BTP...

Les chiffres clés du Baromètre OCIRP Autonomie.A cette occasion, les chiffres clés du Baromètre OCIRP Autonomie 2015 ont été présentés. Pour ce Baromètre, 4 populations ont été interrogées : 1007 particuliers, 300 salariés, 150 délégués syndicaux et 150 DRH. Les principales tendances qui en ressortent sont les suivantes :

Concernant la connaissance des Français du sujet :• 62,3% des personnes interrogées ne connaissent pas le coût mensuel de la perte d’autonomie.• 78,3% des personnes pensent qu’il faut se prémunir, mais 74,2% disent ne pas être couverts financiè-rement contre ce risque.En cas de perte d’autonomie :• Le maintien à domicile est plébis-cité par 77% des personnes interro-gées.• Mais seulement 50% pensent que la famille peut aider au quotidien.

Concernant les solutions de finan-cement :• L’assurance perte d’autonomie est une solution pour 61,1% des Fran-çais. • La solution collective est privilé-giée par rapport à la solution indi-viduelle pour 67,4% des personnes interrogées. • 76,7% des Français pensent qu’une cotisation de 1 euro par jour à partir de 40 ans pour se couvrir contre ce risque est acceptable.• Le financement mixte de ce risque (solidarité nationale plus assurance complémentaire) est préféré par 60,3% des Français.

Ce qu’attendent les Français :• 66,1% des Français sont favo-rables au renforcement des droits des proches aidants.• 64,1% souhaitent une réforme de la prise en charge en établissement.• 84,2% estiment qu’une réforme assurant un financement pérenne de ce risque est nécessaire avant 2022.

En conclusion, même si les Français semblent encore peu

informés concernant la perte d’au-tonomie, ils ont conscience que la famille ne peut agir seule et que le maintien à domicile doit être prio-ritaire. L’assurance perte d’auto-nomie est une solution privilégiée notamment dans un système mixte (solidarité nationale + assurance complémentaire). Concernant l’as-surance perte d’autonomie, le rôle du collectif (entreprise) est privilégié par rapport à l’individuel. Dans l’avenir, les Français sont favo-rables à un renforcement des droits des aidants, et à une réforme pour assurer le financement de ce risque dans un avenir proche.

Page 21: Emag Assurance en mouvement janv 2016

LES OBJETS CONNECTÉS ET L’ASSURANCE Les objets connectés et l’assurance. Les objets connectés deviennent de plus en plus importants dans notre société. En 2020, ils seront au nombre de 80 milliards d’après une étude d’Idate pour un mar-ché estimé par le cabinet Gar-tner à quelques 1900 milliards de dollars. Ces chiffres vertigineux confirment la tendance actuelle du tout connecté. Pour les assu-reurs, les objets connectés sont un enjeu majeur, car ils permettent d’anticiper la gestion des risques. Pour l’instant, les objets connec-tés concernent principalement 3 métiers de l’assureur : l’auto, la santé, et l’habitation.

Les objets connectés un enjeu pour les assureurs.Beaucoup d’acteurs du monde de la santé mènent des campagnes de pré-vention afin de réduire leurs risques donc le nombre de prestations. Les objets connectés, par leur simplicité d’utilisation, leur précision et leur côté ludique sont un formidable outil de sensibilisation auprès de leurs utilisateurs. Un mode de vie plus sain est synonyme d’un risque moindre pour l’assureur.

Une fois « connecté », chaque as-suré peut faire l’objet d’un suivi personnalisé. À cela s’ajoute la possibilité pour l’assureur, en com-muniquant sur ces nouveaux usages, de promouvoir son image : à la fois moderne et soucieuse de ses clients. Cibler une population technophile, donc jeune, a aussi l’avantage de présenter des risques moindres.

On peut également citer l’émer-gence du « Big data » qui, jumelé avec les grandes quantités de don-nées récoltées sur ces dispositifs pourraient fournir aux assureurs des données statistiques pertinentes pour détecter par exemple la diffu-sion d’épidémies et en contrôler les risques.

Mais les objets connectés n’ont pas seulement une application en assurance santé, mais dans d’autres métiers de l’assurance comme nous allons le voir.

Les objets connectés en santé, auto, et habitation.Les assureurs sur le marché fran-çais ont déjà commencé à proposer des services en lien avec les objets connectés.

Axa a testé l’opportunité que pourraient représenter les objets connectés au niveau de la santé auprès d’un échantillon d’assu-rés. Aux volontaires, l’assureur français a offert un boîtier connecté du fabricant Withings, avec lequel il a conclu un partenariat. Les plus gros marcheurs ont empoché des bons de réduction pour des séances de médecine douce. La démarche s’inscrit dans une logique de pré-vention. « Nous encourageons nos assurés à devenir acteurs de leur santé », affirme-t-on chez Axa.

Les objets connectés concernent également l’assurance auto. L’as-sureur auto Direct Assurance a lancé YouDrive, une nouvelle offre dans laquelle le tarif des primes varie en fonction de la conduite de l’assuré. Construit sur le mo-dèle émergent du « Pay How You Drive », le système fonctionne grâce à un boîtier intelligent, connecté à une application mobile (YouDrive-Lite). Disposé à l’intérieur du véhi-cule, le boîtier enregistre et analyse des données de conduite telles que le niveau de freinage ou encore l’anticipation des virages.

AXA France lance la Maison connectée, une offre de services destinée aux clients équipés ou dé-sireux de s’équiper d’objets connec-tés pour mieux protéger leur domi-cile contre deux risques : l’intrusion et l’incendie. Lancée sous forme de pilote, l’offre est disponible auprès de plus de 120 agents généraux AXA répartis sur l’ensemble du territoire. La Maison connectée est une offre de services « à la carte » au sein de laquelle le client choisit ses objets connectés, les installe et les pilote, surveille son domicile et active directement les services grâce à l’appli MonAXA. En cas d’alerte, le client peut faire appel aux services d’AXA Assistance qui dépêche un agent de sécurité sur place.

L’utilisation des données person-nelles dans la limite du respect de la vie privée.Grâce à ces objets connectés, les assureurs pourront récolter dans l’avenir un certain nombre de don-nées personnelles. Avec l’avène-ment du « big data », ce phénomène de massification de la collecte et du traitement automatisé « intelligent » des données individuelles, la pers-pective d’individualiser parfaite-ment le risque de l’assuré n’est plus utopique. Mais en France cette utili-sation des données personnelles doit rester encadrée pour respecter la vie privée des assurés. Les Français sont pour l’instant réticents à déli-vrer leurs données personnelles de santé aux assureurs. A ces derniers de leur montrer que leur utilisation n’est pas dans un but commercial et marketing (gestion des cotisations d’assurance) mais pour individuali-ser la gestion des différents risques par rapport à leurs besoins et carac-téristiques (santé, auto, habitation). Dans tous les cas, en France, la Commission Nationale de l’Infor-mation et des Libertés (CNIL) est présente pour protéger les consom-mateurs contre tout usage abusif de données les concernant.

41

Page 22: Emag Assurance en mouvement janv 2016

42 43

Objets connectés, les nouveaux acteurs de votre parcours de santé ! Pour les Français, les objets connectés sont reconnus comme utiles, même si leur utilisation n’est pas encore généralisée. Pour l’avenir, il est primordial de structurer ce marché qui devien-dra de plus en plus important. Le développement des objets connectés est démontré par de multiples études dont celle de La Poste & Opinion Way réalisée auprès de 1032 personnes. D’après cette étude, 9 Français sur 10 connaissent les objets connectés. Pour les Français, les domaines où les objets connectés ont le plus fort potentiel de déve-loppement sont, les services de proximité, l’habitat et le bien-être et la santé.

Même pour les seniors. Les seniors n’ont pas le même niveau d’équipement et d’intérêt pour les objets connectés, mais ne sont pas réfractaires à leurs usages. Selon le sondage et Baromètre Linexio réalisé pour Senior Com-pagnie auprès de 250 personnes, 56% des seniors connaissent les objets connectés, 43% en ont déjà un, et 17% envisagent d’en acheter un. Concernant l’utilité des objets connectés, 73% des seniors privi-légient les aspects sécurité et santé. A noter également, que 41% des se-niors ont de l’intérêt pour les objets connectés. Les seniors ont donc un intérêt et une bonne connaissance des objets connectés contrairement aux idées reçues.

L’importance de structurer le marché des objets connectés.Les objets connectés touchent donc de nombreux domaines. Mais face à leur multiplication, comment les Français peuvent s’y retrouver ? Quels sont les objets connectés de qualité ? Il est désormais primordial de structurer le marché des objets connectés qui peuvent être des gad-gets pour certains, mais qui peuvent devenir pour les Français des objets indispensables à leurs parcours de

santé. Il est à noter qu’il a été créé le 1er label dédié aux objets connectés et reconnus à la fois par les consom-mateurs et par les experts. Crée en 2015, ce label « Objet Connecté de l’Année » vise à éclairer le choix du consommateur lors de son acte d’achat.

Ce qui est important ce n’est pas l’objet connecté en tant que tel, mais l’humain ! L’objet est important s’il incarne un service, la donnée générée est la clé, l’objet connecté n’étant qu’un moyen. Les Français, en général, aujourd’hui ne comprennent pas encore quelles valeurs apportent ces objets connectés, c’est-à-dire le rapport entre les bénéfices pro-curés et l’effort à fournir (finan-cier, de compréhension, d’adap-tation,...). Une véritable démarche pédagogique est indispensable pour transformer le potentiel des objets connectés en véritable outil visant à améliorer notre parcours de san-té. Ainsi, lorsque l’on regarde les études sur la propension des usa-gers à partager de la donnée, ils sont de plus en plus volontaires à le faire autour de leur habitation, leur véhi-cule ou leur santé.

Le « moi connecté « doit aller aus-si vers le « nous connecté ». Une myriade de données person-nelles est rendue publique par nous, volontairement ou involon-tairement sur Internet. Nos don-nées sont à portée de clics, elles sont facilement captables grâce à une simple navigation sur Inter-net et aux cookies qui les accom-pagnent. Des algorithmes, de plus en plus prédictifs, traquent nos données et sont en mesure de les utiliser. En trois clics sur certains sites, par exemple, plus de 100 coo-kies sont collectés. Sans parler de vos mails, décachetés, lus et copiés pour capter des données qui seront commercialisées. Face aux entre-prises qui savent capter les données pour nous surveiller, les individus doivent réapprendre à maîtriser l’ensemble de leurs données, pour soi mais aussi pour leur partage.

La quête de la connaissance de soi n’est pas un fait social nouveau !

Rappelez-vous la devise « Connais-toi toi-même » reprise par Socrate. La connaissance de soi, permise par la quantification de soi est un en-semble de méthodes visant à collec-ter et à utiliser soi-même certaines variables concernant son propre corps et son propre comportement. Cela caractérise également l’octroi de plus de pouvoir aux individus ou groupes pour agir sur certaines conditions qu’ils subissent. La quantification de soi vise à resti-tuer aux individus la capacité à se regarder, à se surveiller. Les individus pouvant être ainsi « leur propre surveillant ». Nous laissons nos traces, nous les stockons et les rendons accessibles pour nous mais aussi pour des collectivités. Le « moi connecté » et quantifié fait aussi intervenir une dimen-sion publique sociale voir com-munautaire à travers le partage des données. La collecte massive des données de santé présente un vivier inédit pour la recherche scientifique et pour résoudre un des problèmes de santé qui peuvent être bénéfiques pour tous. Là, avec d’autres, le rôle des Assureurs a du sens et de la légitimité.L’assureur, qui est soumis à la ré-glementation française, européenne et la fiscalité française, peut avoir une « force de frappe « et un rôle important permettant, par exemple, pour leurs assurés de, diminuer les risques (accompagner pour prévenir des maladies ou une dégradation de la condition physique), mettre à dis-position des outils connectés à ser-vices rendus identifiés au bénéfice de l’individu et de la collectivité, sécuriser les données et éventuelle-ment, si souhaité, permettre de les partager et enfin, agréger l’intelli-gence des données individuelles au bénéfice de la collectivité. Ainsi, il semble vertueux d’assis-ter, de protéger et d’accompagner les Français à utiliser correcte-ment, plus régulièrement et dans la durée ces objets connectés, qui sont de nouveaux acteurs de votre parcours de santé ! Ainsi, il Semble vertueux que les Fran-çais disposent, grâce aux objets connectés et les données de santé

générées, d’un véritable tableau de bord de leurs données et qu’ils partageront, bien sûr, avec les pro-fessionnels de santé qu’ils choi-siront ! Ainsi, il semble vertueux et porteur de progrès d’avoir des dispositifs connectés individua-lisés pour le parcours de santé de chacun mais aussi partagés pour le « bénéfice » de tous !

April lance les motos connectées. Le courtier grossiste s’est asso-cié avec Nigiloc un spécialiste des objets connectés pour lancer le Nigitrack. Le Nigitrack est un ob-jet connecté miniature conçu pour les 2-roues en vue de prévenir du vol du véhicule en temps réel et permettre de suivre sa trace pour le retrouver. Il permet au motard d’être immédiatement averti du vol de son véhicule via SMS et Email, afin de le localiser en temps réel et le retrouver.

Pour April, cette alerte vol est une 1ère étape dans sa stratégie de pré-vention globale qui sera mise en place tout au long de l’année 2016. Après se développeront d’autres étapes avec Nigitrack. Avec notam-ment dans le cadre d’un accident, une liaison automatique avec l’as-sistance (e-call) et/ou le dépannage (d-call) sur la base des prochaines directives européennes.

Puis, la 3ème étape sera l’analyse de données comportementales de conduite intégrée dans les outils Big data dans une optique de récom-

penser les comportements respon-sables, sans pénalité ni surveillance.Pour faciliter le lancement de cette offre, April offre à ses clients 30 € de réduction sur la prime de 1ère année s’ils installent un Nigitrack.

Page 23: Emag Assurance en mouvement janv 2016

NEWS Le Big Data révolutionne l’assurance : exemples à l’étranger Le Big Data va révolutionner l’assurance en permettant aux assureurs de travailler autre-ment notamment pour le calcul des tarifs des contrats ou pour la mesure des risques d’assurance. Mais le Big Data évidemment ne concerne pas que la France. Voici quelques exemples d’applications du Big Data à l’étranger.

Au Canada, les boîtiers connectés sur les voitures permettent aux assureurs de récolter de nom-breuses données sur la conduite des assureurs. Ces données per-mettront de fixer une tarification plus affinée. « Nous commençons à accumuler des données. Le prochain défi sera de cerner les corrélations entre les habitudes de conduite des gens et les sinistres automobiles. Nous sommes encore loin d’une solution complète. Nous appre-nons de plus en plus, mais il reste encore beaucoup de corrélations à établir », souligne M. Blumenthal Vice-président chez Bélairdirect, assureur canadien.

Les données accumulées permet-tront à Bélairdirect de développer d’autres utilisations comme en marketing et en prévention. « Nous utilisons trois ou quatre formes de données, dont l’accélération rapide, le freinage brusque et les heures de conduite, mais ce n’est qu’un début. Les pratiques en télématique sont appelées à évoluer à grande vi-tesse dans les prochaines années », prévoit M. Blumenthal. BMW au Royaume-Uni utilise également le Big Data pour récolter des don-nées sur des voitures connectées, ce qui permet de réduire la prime d’assurance des conducteurs réa-lisant un faible kilométrage.

Une autre application du Big Data, qui pourrait se développer, est de lutter contre la fraude à l’assurance. La fraude est un pro-blème récurrent et qui pèse lourd sur les finances des grandes entre-

prises. Dans le secteur financier, dans la santé, mais aussi au sein des organismes officiels, les quantités de données à brasser peuvent mas-quer des fraudes, sans le vouloir. L’immense quantité de données à traiter et les obligations de réactivité ne permettent pas toujours d’avoir un contrôle poussé. La Belgique grâce au Big Data a lutté contre les fraudes à la TVA. Via le Big Data associé à un outil qui surveille les incohérences, cette fraude a pu être réduite de 80%. La Belgique a réalisé avec ce système un gain équivalent à 1 milliard d’euros par an, et ce, depuis 2001. L’utilisation du Big Data pour lutter contre la fraude fiscale pourrait également être appliquée dans d’autres do-maines comme la fraude à l’assu-rance.

En Suisse, l’utilisation du Big Data pour baisser les tarifs de l’as-surance vie se pose. Au moment de souscrire un contrat d’assurance vie, pour accepter le risque, l’assu-reur a besoin d’informations sur l’état de santé du futur assuré. Bien sûr, les assureurs peuvent demander aux clients des certificats médicaux, mais ces derniers sont souvent chers et leurs délais d’obtention longs. Ils peuvent ainsi avoir un effet dissuasif, aussi bien du point de vue du client, que du conseiller en assurances. Le Big Data peut aider à évaluer de manière ciblée l’état de santé du client. Dans certains cas, les algorithmes basés sur des modèles permettent d’évi-ter une consultation médicale coû-teuse. Cela permet non seulement d’épargner des coûts, mais aussi d’économiser du temps. La déci-sion de l’assureur peut donc être prise en quelques heures, au lieu de plusieurs semaines. Deuxième-ment, cette réduction des coûts rend attractifs certains groupes-cibles et marchés qui n’étaient auparavant pas rentables pour les assureurs, tels que des clients provenant de la couche moyenne inférieure. Troisièmement, le Big Data peut être utilisé à des fins de marketing ciblé. Les clients se sentiront mieux conseillés parce qu’on leur propo-sera des produits qui correspondent mieux à leurs besoins.

Aux Etats-Unis certains assu-

reurs se servent des données is-sues du Big Data pour recalculer les tarifs des assurances propo-sées. L’assureur John Hancock, a été le premier à proposer ce type de contrat au grand public. En partenariat avec Vitality, un spécia-liste du bien-être, l’assureur offre désormais jusqu’à 15% de remise sur ses assurances vie aux clients qui atteindront un certain niveau d’exercice quotidien. En échange, ces derniers s’engagent à porter en permanence un capteur d’activité Fitbit programmé pour transmettre automatiquement les nombreuses données qu’il enregistre. Le géant pétrolier BP a offert quelque 25.000 bracelets FitBit à ses employés pour les pousser à prendre en main leur santé avec, à la clé, des rabais conséquents sur les tarifs d’assu-rance (jusqu’à 1.200 dollars) pour les plus performants. La tarification des assurances adaptée à l’état de santé des assurés se développe donc fortement aux Etats-Unis.

Adaptation des tarifs à la conduite ou à l’état de santé des assurés, réduction des tarifs de l’assu-rance vie, lutte contre la fraude à l’assurance, …. . Nous n’avons pas encore évalué les impacts du Big Data qui permettra de mul-tiples applications pour le secteur de l’assurance.

45

Page 24: Emag Assurance en mouvement janv 2016

46 47

Les assurances affinitaires vues par les Français. Odoxa a réalisé pour le compara-teur d’assurances LesFurets.com une étude : « Les Français et les assurances affinitaires » dont les ré-sultats ont été publiés en décembre dernier. 1002 personnes de 18 ans et plus ont été interrogées sur le sujet en novembre dernier. Nous allons vous présenter les principaux résul-tats de cette étude.

L’assurance affinitaire couvre les objets que l’on achète notamment high-tech comme les téléphones mobiles ou électro-ménager. D’après l’étude, plus d’un Fran-çais sur 2 (52%) déclare souscrire ce type d’assurance quand il achète

un bien. Mais malgré ce chiffre, parmi les 52%, beaucoup trouvent cette assurance inutile (61%). Et 50% déclarent ne pas connaître les modalités et conditions de garanties. Le principal reproche fait à ces assurances est de faire doublon avec d’autres assurances (pour 71% des Français inter-rogés). Même les Français qui y souscrivent pensent que cette assu-rance fait doublon (58%). L’autre reproche fait par les Français à ce type d’assurance est la difficulté à les résilier. Pour 68% des Fran-çais interrogés, elles sont difficiles à résilier. On peut en conclure que les Français ignorent deux choses. Tout d’abord, ils ne connaissent pas la possibilité du droit de renon-ciation (dans les 14 jours suivants l’achat). De plus avec la loi Hamon, il existe désormais la possibilité de

résilier son assurance affinitaire au bout d’un an d’ancienneté.

Malgré les différentes campagnes de communication menées sur le sujet, le marché des assurances affi-nitaires apparaît pour les Français comme assez opaque. Les profes-sionnels doivent continuer leurs efforts pour expliquer le rôle de ces assurances auprès du grand public.

L’immortalité à vie ?Les technologies se développent et prennent dans certains cas la place de l’homme. Nous assistons à une multiplication des applica-tions robotiques en lieu et place de l’homme. Elles constituent la pointe de l’iceberg d’une idéolo-gie proprement révolutionnaire : le transhumanisme (ou H+). Celui-ci peut se définir comme étant une façon de penser, qui préconise l’utilisation des sciences et de la technologie afin d’améliorer les caractéristiques physiques et mentales des humains. Cette façon de penser est basée sur la conviction que les humains sont actuellement dans leur phase intermédiaire de développement. Le transhuma-nisme croit possible la réalisation

de quatre promesses : celle de « contrôler le corps » ; celle de « vivre plus vieux » ; celle d’être « plus intelligent », et enfin, celle d’être « plus heureux ». Les ambitions du transhumanisme reposent sur les progrès des NBIC : Nanotechnologies, Bio-logie, Informatique et Sciences cognitives. Le transhuma-nisme promet ainsi un monde meilleur pour demain. Un monde où l’homme serait dé-barrassé des contraintes qui l’ « asservissent ».

A noter sur ce sujet, le livre d’Alexandre RISPAL « Human Psycho », L’immortalité, à vie ? » aux Editions Kawa. Un roman d’anticipation qui questionne la révolution numérique en cours et ses sous-jacents philosophiques.

Une histoire qui interpelle sur le transhumanisme et l’engoue-ment autour de la révolution numérique. A travers une situation devenue courante, le lancement d’une start-up, un roman d’anticipa-tion qui rappelle que les évolutions technologiques en cours sont aussi au service d’objectifs politiques.

ÉVÉNEMENTS

Participez à notre AFTER WORK ?Notre conviction ! Nous sommes dans une séquence de profonds bouleversements, de profondes mutations qui modifieront significativement notre secteur !

n Nouveaux risquesn Nouveaux comportementsn Nouveaux besoinsn Nouvelles technologiesn Nouveaux produits/servicesn Nouveaux marchésn Nouveaux métiersn Nouvelles enjeux/défisn Nouvelles organisationsn Nouvelles réglementationsn Nouveaux business modelsn Nouveaux acteursn ...

Les talents du secteur de l’assurance sont au cœur de l’innovation, l’anticipation, la disruption !Notre after work intègre des expertises multidisciplinaires et multisectorielles, intègre également des contenus exclusifs, favorise la proximité avec l’action et privilégie l’efficacité !

PROCHAIN RENDEZ-VOUS, LE 24 MARS 2016. POUR TOUTE INFORMATION, N’HÉSITEZ PAS À NOUS CONTACTER :

CLIQUEZ ICI H

Page 25: Emag Assurance en mouvement janv 2016

“ Rien n’est permanent sauf le changement. ”(Héraclite)